Tout d’abord, la #cravate est un vêtement plutôt sexiste : certes des femmes en portent, notamment avec certains uniformes (et ça prend sans doute un sens dans le rapport sexué à la domination), mais en général, c’est un #ornement vestimentaire masculin qui est, je cite un article de l’Express, “un #accessoire à la symbolique phallique, qui (…) a longtemps tenu lieu de caractère sexuel secondaire. Les plus chatoyantes rappellent la queue d’un paon ou d’un faisan. Cet appendice inutile et gênant tend à montrer le niveau hiérarchique de celui qui le porte” (l’ouvrier ne porte pas de cravate, le risque d’accident bête étant certain). La plupart des gens qui portent des cravates ne le font pas pour une raison personnelle, pour le plaisir, mais y sont contraints, et s’en débarrassent même avec plaisir lorsqu’ils rentrent du bureau.
Il est difficile de savoir quelle est la signification exacte du port de la cravate, car il en existe sans doute plusieurs. À l’origine, c’était un signe d’#engagement sentimental, les hussards croates qui ont donné leur nom à l’objet le portaient pour signaler qu’ils avaient une épouse ou une fiancée au pays — c’est une #représentation de la “corde au cou”.
Je ne peux pas interdire aux gens de porter une cravate, je connais d’ailleurs des gens qui en portent avec plaisir, c’est leur choix et je le respecte. Mais je sais aussi que certaines personnes sont forcées d’en porter. Dans certains environnements professionnels, les personnes qui refusent de porter des cravates sont mal vus, et n’ont tout simplement pas le choix. À l’Assemblée nationale, les 422 hommes élus par le peuple pour voter ses lois et décider de leur propre salaire se voient refuser l’entrée dans l’hémicycle par des huissiers s’ils ne sont pas vêtus correctement, c’est à dire s’ils ne portent pas de cravate. Les services de l’Assemblée disposent de tout un stock de cravates à nouer au cou des étourdis.
Cette #soumission à un code vestimentaire censé signifier le respect des valeurs républicaines est volontaire, ou presque, puisque ce sont les députés eux-mêmes qui valident régulièrement ce règlement. Mais il n’en est certainement pas de même dans tous les bureaux de la Défense, où la cravate et autres signes allégeance au monde du travail constituent des obligations.