• Quand le travail tue La Brique - Éric Louis - 5 juillet 2017
    http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/912-quand-le-travail-tue

    Louis est cordiste, travailleur itinérant, il nous offre depuis plus d’un an, le récit de ses expériences au travail, dans les usines ou sur des terrains dangereux.
    Chaque année en France, 500 personnes trouvent la mort sur leur lieu de travail.
    Éric Louis met des mots, ses mots, sur ces morts.


    J’arrive ce lundi sur le site industriel Cristanol, à Bazancourt. Je suis d’après-midi. 12 h 30, les gars de l’équipe du matin débauchent. Ils sortent cernés, marqués, transpirants, mais souriants : leurs sept heures de pioche, de pelle et de marteau-piqueur sont derrière eux. Ils nous vannent, évoquant ce qui nous attend. Prennent le temps de fumer une clope avant la douche. Il y a là des connaissances de chantier, Christophe, Raphaël. Des nouveaux venus, Clovis et François. Et puis je revois Quentin. Les retrouvailles sont de courte durée. Le silo nous attend, avec sa chaleur étouffante, sa matière colmatée.

    Un brave, Quentin.
    J’avais rencontré Quentin pour la première fois il y a un an, à cet endroit précis justement. C’était pendant une quinzaine caniculaire. Il ne manifestait aucune plainte, même sous 40 degrés à l’ombre. Et d’ombre il n’est pas question dans cette usine. Le silo métallique dans lequel nous officions étincelle sous le soleil de plomb, que pas un souffle de brise ne vient adoucir. Combien fait-il à l’intérieur ? On n’a pas de thermomètre. Une chose est sûre, il fait plus chaud que dehors. Pourtant, il faut piocher, pelleter, suffoquer sous un masque de caoutchouc anti-poussière. « J’ai jamais transpiré autant de ma vie » m’avait-il dit un jour en enlevant sa combinaison jetable détrempée, au sortir de cette étuve.

    Au fil des discussions, pendant les pauses, il me racontait qu’il venait des Côtes-d’Armor, avec son antique 306 Peugeot à bout de souffle. On est en Champagne ici. Ça fait une tirée pour venir suer sang et eau pour à peine onze balles de l’heure.

    Après une période de glande, assumée, il s’était pris en main. Aucun organisme ne voulait financer la formation de cordiste qu’il projetait d’effectuer ? Il se la paierait lui-même. Pas loin de 4 000 euros quand même ! Et pas au coin de sa rue, dans le sud de la France. La mission locale lui a finalement alloué 500 balles, afin de « couvrir » ses frais de déplacement et d’hébergement. Pour cinq semaines. 14,28 euros par jour. Royal ! Il avait acheté son équipement, nécessaire au boulot. Plus de 1 000 euros.

    Il n’en était pas aigri pour autant. Lors de ses chantier à Bazancourt, il logeait dans un foyer de jeunes travailleurs. En relatait l’austérité, et la rigidité du règlement. Y inviter quelqu’un semblait mission impossible. Pourtant, il y était parvenu, afin de venir en aide à Paul, qui, dans la galère, avait opté pour le camping sauvage dans un bois, à quelques dizaines de mètres de la clôture de l’usine.

    On avait transpiré ailleurs, ensemble. Lors d’un décrassage de cuve, il y a quelques mois. Des heures de nettoyeur haute pression, afin d’enlever une sorte de grosse merdasse marron des parois. Puis d’autres heures au fond, à délayer, racler le tout pour le faire s’écouler dans un pauvre tuyau de 80 millimètres de diamètre. En cette fin de journée qui n’avait de printanière que la date sur le calendrier, je le vois encore tremblant de la tête aux pieds en se rhabillant. « Mets ta capuche, la plus grosse déperdition de chaleur, c’est la tête. » D’autant qu’il a le cheveu ras, Quentin. On se réchauffait au cul des gros compresseurs mobiles d’une société de nettoyage. Enivrés par leurs gaz d’échappement. Assourdis par leurs vrombissements.

    Mercredi 21 juin 2017, aujourd’hui c’est l’été.
    Midi trente, la chaleur nous écrase. Nous attendons l’équipe du matin. Ils tardent à sortir, les gars, on dirait. Autant de répit pour nous.
    Le bruit d’une sirène enfle au loin. Puis se rapproche. Deux véhicules légers de pompiers entrent sur le site. Ils se dirigent vers les silos. Ils s’affairent autour du petit, tout à gauche. Nous on bosse dans le gros, tout à droite, pas d’inquiétude.

    Mais les pompiers grimpent à l’échelle à crinoline. Cela veut dire que les trappes du bas sont fermées. Et seuls les cordistes sont autorisés à intervenir dans les silos par le haut. Il arrive que nos donneurs d’ordre nous fassent bosser ponctuellement ailleurs que sur la mission prévue afin de pallier un problème inopiné. Par cette chaleur, un gars aura fait un malaise. Pas de panique, les secours sont là.

    Seulement, vers 13 heures, d’autres véhicules de secours arrivent. Durant les longues minutes qui suivent, c’est une noria de camions rouges qui passent la barrière d’entrée de l’usine, ralentissant à peine. Une quinzaine, au total. Puis des véhicules de la gendarmerie.

    L’angoisse nous étreint. L’insupportable touffeur caniculaire n’est plus qu’un problème secondaire.

    Charles décide d’aller aux nouvelles.

    Durant son absence, une employée du site arrive du lieu de l’accident, empressée. Je lui quémande des informations, arguant qu’il s’agit d’un de nos collègues. « Je ne peux pas communiquer pour l’instant. »
    Quelques minutes plus tard, même demande à une gendarmette que j’avais vu entrer sur le site auparavant. « Je ne sais rien, je viens d’arriver. »
    Inquiète de nous voir griller clopes sur clopes en plein cagnard, une salariée de l’usine nous apporte des bouteilles d’eau. Propose de nous fournir de quoi manger. On n’a pas le cœur à manger.

    Puis Charles revient. Il nous rapporte les paroles lapidaires et définitives de Christophe, un de nos équipiers du matin : « On a perdu Quentin. »

    Nous savons ce que ça veut dire. Il est enseveli. Même si des paroles chargées de fol espoir tentent inutilement de conjurer l’inacceptable vérité qui s’insinue en nous. Une poche d’air... Peut-être que...

    Nous passons de longues minutes à repousser la dramatique réalité qui nous dépasse, dérisoire réflexe lié à la nature humaine.
    Devant nous passe une camionnette marquée Identification Criminelle. Jefferson, pompier volontaire, nous dit ce que cela signifie.

    Désormais, nous parlerons de Quentin au passé.

    Dans PQR, il y a PQ.
    Plus tard, rentré à la maison, je consulte un article sur le site internet de L’Union, le quotidien local. Pour accéder à lecture, il me faut fermer une fenêtre de proposition d’abonnement. Sous la rubrique faits divers, je me tape le récit très succinct, au milieu duquel brille une publicité. Le nom de Quentin n’est même pas cité. Contrairement à celui du directeur de l’usine. Je suis écœuré.

    J’y apprends que les pompiers du GRIMP (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux) n’ont pas voulu descendre dans le silo, estimant les conditions trop dangereuses.

    Des questions seront à poser. À cet instant, à chaud, je prends le parti de ne pas éclabousser la mémoire de Quentin par la polémique.

    Vraiment, c’était un bon gamin. Rien de péjoratif ni condescendant dans ce terme. J’ai très largement l’âge d’être son père. Il n’en était que plus respectueux. Écoutant et appliquant les consignes.

    Posé, enjoué, gentil, attachant, volontaire, courageux... les mots me manquent. J’ai peine à le dire, mais pour quelqu’un d’autre que lui, je n’aurais peut-être pas écrit cette chronique. Pas sous cet angle en tout cas. Hier, il m’a dit « Au fait, j’ai lu ton bouquin. Trop stylé ! Y a des passages qui m’ont bien fait marrer. » Ce sont les dernières paroles que j’aurai entendu de sa bouche.

    Quentin était plein de vie. Et d’envie de vivre. Aujourd’hui, il est mort. Mort loin de chez lui, à l’issue d’une pénible journée d’un travail ingrat. Dans une semi-obscurité. Dans l’épaisse poussière d’un silo en ferraille chauffé à blanc, cependant que dehors le soleil brille.
    Il n’aura pas eu une belle mort, Quentin.

    À 21 ans, il n’y a pas de belle mort.

    Éric Louis

    #La_Brique #Mort_au_travail #Accident_du_travail

  • Et si on arrêtait de parler d’« accidents » de voiture ? - 17 septembre 2015 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20150916.RUE0584/et-si-on-arretait-de-parler-d-accidents-de-voiture.html

    Le mot « accident » fait passer les collisions et drames de la route pour des événements malheureux dont personne n’est responsable. C’est (souvent) faux.

    [...]

    « Nos enfants ne sont pas morts dans des “accidents”. Parler d’accident revient à dire que rien n’aurait pu être fait pour éviter leur mort. »

    Dans la rue comme sur Twitter, l’association rappelle que la plupart des accidents sont évitables et invite à réfléchir aux responsabilités humaines derrière les drames de la route.

    Avec une réflexion sur les titres des journaux…

    #voitures #accidents #homicides

    • heureusement que l’on parle d’accident et d’alea, sinon il n’y aurait aucune couverture par des contrats d’assurance. La responsabilite fait entrer dans un domaine plus delicat. Personnellement, je reste traumatise par les 6 saisons de la serie Oz, ou on suit les annees de prison d’un avocat enferme pour avoir ete juge responsable de la mort d’un enfant par accident de la route. La recherche d’un responsable est un exercice dangeureux (c’est d’ailleurs ce qu’evite la loi Badinter qui permet de gere les accident corporels)

    • Je ne comprends pas cette demande, en français en tout cas. L’accident est « Ce qui s’oppose à la substance ou à l’essence. » Tout à fait l’accident de voiture ! C’est une demande qui n’a aucune base.
      Si, justement, leurs enfants sont morts dans des accidents, justement, des choses qui ne sont pas dans « l’essence » des choses, pas fatales ni dans le destin, des choses qui auraient pu être évitées.
      Le mot accident est, bien au contraire, parfaitement adapté dans ce cas.
      Peut-être qu’en américain il y a une autre signification au mot accident.
      Alors il est malhonnête d’en faire une traduction sans aucune réflexion !

    • Pourtant les tournures de press montrées comme exemple dans l’article donnent bien cet effet de dérésponsabilisation des conducteurices de voitures qu’on observe en France. C’est la voiture qui tue, pas le conducteur. Une personne qui en écrase une autre alors qu’elle écrivait un SMS au volent, c’est pas ce que j’appel un « accident » mais plutot un homicide par négligence. Tuer des gens parcequ’on fait une course avec ses potes c’est pas non plus un « accident », c’est plus proche de l’humanicide volontaire (avec circonstances aggravante de virilisme).
      Ensuite je suis pas pour la prison, qu’on soit un avocat blanc
      comme le protagoniste de OZ ou qu’on soit un criminel reconnu comme tel noir, latino ou autre de la série. Qu’est ce qui fait que c’est plus traumatisant de voire un blanc avocat (tueur d’enfant par négligence) être violé en prison et que les autres protagonistes de la fiction (qui sont comme par hasard d’autres races et classes que le personnage qui émeut tant) ?
      Je trouve que cette manière de nommer les homicides par voitures est typique des habitudes de ne pas nommer les auteurs de violences quand elles viennent des dominants. Sur les routes ce sont les personnes conductrices de voitures (camions, bus...) qui dominent et tuent les personnes à vélo, en trottinette, en poussette, ou à pied.

      edit : merci @unagi pour le rappel je ne me souvenait pas de ce « détail » de la conduite en état d’ivresse.

  • Accident de train au #Cameroun: la filiale de Bolloré reconnue «responsable»
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270517/accident-de-train-au-cameroun-la-filiale-de-bollore-reconnue-responsable

    Premier revers au Cameroun pour le groupe Bolloré : une commission nationale d’enquête a établi « la responsabilité à titre principal » de sa filiale ferroviaire #Camrail dans le terrible accident d’un train de voyageurs survenu en octobre 2016. Le gouvernement camerounais annonce son intention de rediscuter la concession ferroviaire attribuée au groupe Bolloré.

    #International #accident_ferroviaire #Bolloré #privatisation

  • Your #Addiction to Social Media Is No #Accident - VICE
    https://www.vice.com/en_us/article/the-secret-ways-social-media-is-built-for-addiction

    You know when you open Instagram or Twitter and it takes a few moments to load updates? That’s no accident. Again, the expectation is part of what makes intermittent variable rewards so addictive. This is because, without that three-second delay, Instagram wouldn’t feel variable. There’s no sense of will I win? because you’d know instantly. So the delay isn’t the app loading. It’s the cogs spinning on the slot machine.

  • L’intérim tue, le patronat brise des vies - La cgt
    http://www.cgt.fr/L-interim-tue-le-patronat-brise.html

    Les boites d’#intérim et les entreprises utilisatrices se mettent d’accord pour faire intervenir des intérimaires sur les postes les plus à risques, sans formation, et souvent sans respecter l’obligation légale de fournir le matériel minimum : chaussures de sécurité, casque, lunettes de protection…

    Deux fois plus d’#accidents du #travail

    De fait, on recense deux fois plus d’accidents du travail chez les intérimaires que chez les autres salariés des entreprises où ils sont missionnés. Ce n’est pas un hasard, car lorsqu’un intérimaire se blesse, l’accident est imputé à l’agence d’intérim mais n’entre pas dans les statistiques de l’entreprise où a eu lieu l’accident, ce qui évite à celle-ci de payer les pénalités liées au nombre d’accidents !

    #crime

    • Fin juillet 2015, Mamadou Traoré, #intérimaire sans-papier chez Manpower a fait un malaise sur le chantier de la SADE (Filiale de Véolia) et est décédé à l’hôpital quelques heures plus tard. Comme il travaillait sous alias et n’était pas régularisés, la direction de Manpower a omis de déclarer son décès. A la SNCF par exemple l’amiante est partout et tue depuis des décennies. Aux ateliers d’Oullins les cheminots ont multiplié les actions depuis 2005 qui ont conduit à la fermeture de grands ateliers. Mais l’indemnisation des #victimes reste une autre histoire... Dans la manutention sur le port du Havre, les jeunes très touchés par le #chômage entrent souvent sur le marché du travail par l’intérim et il est clair que la sécurité passe après la productivité. Pour l’entreprise, peu importe puisque c’est rentable...

      En 2015, la #CGT a poursuivi plusieurs actions pour dénoncer les #accidents_du_travail en occupant des agences d’intérim à Marseille, Saint-Nazaire, Montluçon et Paris. Il a également fallu une campagne nationale de l’Union syndicale de l’intérim CGT pour forcer le #patronat_de_l’intérim à ouvrir une négociation nationale sur la santé et la sécurité des intérimaires.

      Avec toute la CGT, la CGT Intérim affirme que boîtes d’intérim et entreprises utilisatrices ne doivent plus se renvoyer la responsabilité pour finalement ne rien faire : elles sont complices de la mise en danger de la vie de tous les intérimaires ! La revendication principale de la CGT Intérim est bien sûr la fin de l’intérim et de toute la #précarité qu’elle charrie et impose à ces travailleurs : si une entreprise a besoin d’un salarié, qu’elle le recrute elle-même ! À travail égal, sécurité égale pour tous les travailleurs de l’entreprise !

      Source : Extraits Article du Réactif n°84 – janvier, février, mars 2017
      et Hors-série la Mèche septembre 2016 et avril 2017

      #main_d'oeuvre #marche_ou_crève

  • Sri Lanka’s Tragic and Totally Avoidable Disaster · Global Voices
    https://globalvoices.org/2017/04/18/sri-lankas-tragic-and-totally-avoidable-disaster

    The death toll from last Friday’s collapse of the Meethotamulla garbage dump in the Sri Lankan capital Colombo rose to 28 people this Monday. Rescue workers say another 30 people are still trapped under the mud and debris, though hopes are fading that any of these individuals will be found alive. The garbage collapse buried roughly 145 houses in the Colombo slum.

    #sri_lanka #déchets #accident #décharges #poubelles #waste

  • Mercedes’s Pink Noise Says: Prepare For Impact - IEEE Spectrum
    http://spectrum.ieee.org/cars-that-think/transportation/safety/pink-noise-says-prepare-for-impact

    This year, Mercedes-Benz is introducing what surely is one of the shrewdest precrash features yet: a burst of sound that causes a muscle inside the ear to contract, bracing the eardrum against the potentially deafening noise of the crash itself.

    #voiture #accidents #prévention #son @intempestive

  • Un chasseur poursuit un paysan dont le tracteur l’aurait effrayé
    https://reporterre.net/Un-chasseur-poursuit-un-paysan-dont-le-tracteur-l-aurait-effraye


    Franchement, j’en ai aussi super marre du régime d’exception qu’il y a autour de la chasse dans ce pays. les mecs des villes n’en ont peut-être rien à foutre, mais être en permanence cernés par des types armés qui s’estiment au-dessus des lois est extrêmement stressant. Et quand il y a des blessés ou des tués, c’est systématiquement classé en #accident !

    Verdict ce mercredi après-midi. Mais M. Pugnet est déterminé à ne pas se laisser faire. « La loi est extrêmement favorable à la chasse », dénonce ce défenseur « de la nature et des animaux sauvages » : « Non seulement les chasseurs peuvent chasser tous les jours pendant la période d’ouverture, mais en plus depuis 2010 il existe une contravention d’obstruction à un acte de chasse ! » Lui-même a toutes les peines du monde à interdire l’accès de ses terres à la société de chasse du village. « Ils venaient parfois chez nous en plein milieu de la récolte, parmi nos cueilleurs accroupis dans les rangs, se souvient-il. Sans jamais nous avoir demandé l’autorisation de chasser sur nos terres. »
    Surtout, selon l’agriculteur, le préfet consulte seulement la fédération départementale de #chasse avant d’autoriser une battue administrative — une hérésie alors que certaines espèces chassées sont d’excellents auxiliaires de culture pour les paysans. « Je cultive des légumes-racines — carottes, navets, panais… — qui peuvent être attaquées par des mulots et des campagnols. Or, le renard se nourrit de ces petits rongeurs. Il nous permet de cultiver plus sereinement, sans craindre trop de dégâts et sans abuser des pesticides. »

  • Accident de #train au #Cameroun : un rapport détaille la cascade de fautes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270117/accident-de-train-au-cameroun-un-rapport-detaille-la-cascade-de-fautes

    Selon le rapport d’expert que Mediapart a consulté, l’accident, en octobre 2016, d’un train de la société de chemin de fer camerounaise #Camrail, dont le groupe Bolloré est l’actionnaire majoritaire, est dû au mauvais état des systèmes de freinage et à « une accumulation de fautes graves et de négligences ».

    #International #accident_ferroviaire #Afrique #Eséka #groupe_Bolloré #Vincent_Bolloré

  • L’accident du travail était (presque) parfait… UL CGT Tourcoing 12 Janvier 2017

    La direction de Auchan fait des progrès : elle communique.

    Forte d’une enquête du CHSCT menée au pas de charge sur les ordres d’une Ministre dont le nom restera associé à tout jamais à la destruction du Code du travail (les salariés du groupe Voix du Nord sont parmi les premiers concernés…), Auchan promulgue ses résultats de cette enquête avec un empressement qui en dit long (Fadila a pris connaissance de ces conclusions par voie de presse…).

    Le verdict est sans appel : une femme a fait une hémorragie et une fausse couche, prises de douleurs atroces, SANS JAMAIS DEMANDER DE L’AIDE, sans jamais se plaindre, et sans se faire remarquer de quiconque, dans un espace clos où des centaines de personnes l’ont côtoyée… Dans un magasin où jadis, des yeux perçants avaient su déceler sur des images de vidéosurveillance l’œillade complice d’une caissière envers une cliente adepte de la sauce tomate… Mieux, Fadila a pu aller et venir comme bon lui semblait, et s’occuper de sa santé sans aucun obstacle. Personne n’a rien remarqué. Il faut donc conclure la chose suivante : Fadila est extrêmement discrète, a une capacité hors du commun à tolérer la douleur, voire à la camoufler. Elle est sans doute masochiste. Par ailleurs, elle ment.

    Notre organisation s’interroge : alors que le retentissement médiatique de cette affaire, et même sa dimension politique, sont très importants, comment se fait-il que l’inspection du travail n’ait pas participé aux auditions des salariés ? Quels salariés ont été entendus et quels sont ceux qui ne l’ont pas été ? Toutes les pièces ont-elles été produites ? Notre organisation, majoritaire aux dernières élections, n’a toutefois pas le poids suffisant pour contrer une opposition résolue et agressive, et notre premier élu au CHSCT a quitté l’entreprise (pour rappel : les élections au CHSCT se font au suffrage indirect). Nous sommes donc dans l’ignorance quant aux questions posées plus haut. Nous invitons donc la presse à contacter la CFTC pour en savoir plus.

    Ceci étant, nous pouvons noter que :
    – Fadila a reçu, et ce après cet accident, un « rappel à l’ordre » lui intimant de justifier une absence (justifiée le jour même) et signé de sa « manager » de caisse. Elle est à disposition de la presse.

    – Fadila a reçu une fiche de paie du mois de novembre amputée : d’une semaine de travail effectif, et des 10 jours consécutifs à son accident. Ces « erreurs » sont tellement énormes que l’on ne peut s’empêcher de penser à une sanction pécuniaire, et comme si la direction avait souhaité rompre la période d’essai. Cette fiche de paie est à disposition de la presse.

    – Dès la fin de l’année passée, la direction prétendait avoir « régularisé » ces manquements. Ceci est faux. Hier seulement, sans doute dans la précipitation et l’enthousiasme, Auchan City a viré 200 euros, exactement, sur le compte de Fadila (sans autre information, cet argent lui paraît être de « l’argent sale » nous dit-elle).

    – La direction de Auchan City n’a pas fait procéder à une visite médicale de la salariée, et Fadila n’a jamais eu connaissance de quelque programmation que ce soit. Lors de son entretien avec l’inspection du travail hier, 11 janvier, il lui a été signifié qu’à ce titre, le manquement de l’employeur était manifeste.

    – La direction de Auchan City a mis un mois à « constater » cet accident si discret. Et ce après qu’on lui ait mis sous le nez. Question : qui a nettoyé le siège ensanglanté ? Qui a masqué les indices qui auraient permis à la direction de prendre connaissance de ce drame ?

    – L’empressement avec lequel Auchan a communiqué (et qui tranche avec une communication habituellement minimale et maladroite) donne la nette impression d’une certaine impatience. Nous ne sommes pas dupes.

    Tourcoing, le 12 janvier 2017.
    http://ulcgt-tourcoing.fr
    #auchan #auchan_city #fadila #accident_du_travail #Tourcoing #CHSCT_auchan #Femme

  • Délinquance : le Lot et le Gers, départements les plus tranquilles de France - France 3 Midi-Pyrénées
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/delinquance-lot-gers-departements-plus-tranquilles-fran


    #Politique du #chiffre : ne pas confondre les causes et les effets. Chez nous, pas de police — car en zone rurale — et des gendarmeries de plus en plus concentrées… et donc, loin des gens, pour ne pas dire inaccessibles. Quand on arrive quand même, c’est sous-effectif sur place et bien sûr, pratiquement toujours un discours pour dissuader de porter plainte et pour plutôt poser une main courante à la place : le truc qui ne sert à rien, mais qui fait que le péquin ne râle pas trop d’avoir fait des bornes pour rien et que son histoire, tout le monde s’en fout.
    Après, ne parlons même pas de la manière dont les signalements divers et variés — pourtant légaux et obligatoires — se perdent mystérieusement dans les tuyaux procéduriers sans jamais arriver sur le bureau du procureur. Tout ça, avec une culture de l’entresoi et du ligne sale lavé en famille — voire du règlement de compte à la western, quand on parle d’endroit où il y a une arme dans chaque foyer ou presque — et tu vois à quel point la règle, c’est de fermer sa gueule et de ne pas faire de vagues.
    À l’arrivée, c’est merveilleux, on a des territoires où ça ne bastonne pas dans les balloches, où les filles ne sont jamais agressées, ni par tonton, ni pendant la troisième mi-temps et où quand il y a un mort par arme à feu, c’est toujours un accident de chasse !

    Alors que la Seine-Saint-Denis compte 18 agressions pour 1000 habitants, dans le Lot ce chiffre est de 3,50 pour 1000. Il est de 3,61 dans le Gers. Cela fait de nos deux départements ruraux les plus sûrs en matière d’atteintes aux personnes devant la Lozère (3,72 pour 1000), département également d’Occitanie. Notre région fait mieux que des départements réputés encore plus tranquilles comme la Creuse (3,91/1000) ou le Cantal (3,92/1000).

    • Oh, si… j’ai un ami, bientôt 70 ans, né dans le village à côté avec son jumeau. Un jour, alors qu’ils ont 10 ans, ils jouent devant la maison dans leur petite cour, quand le fils du maire, à moitié bourré, perd le contrôle de sa grosse voiture neuve et percute de plein fouet leur petite maison. Mon pote restera à l’hosto très longtemps, mais son frère jumeau meurt sur le coup.
      C’est super grave, la mort d’un enfant. Ben figure-toi que pendant que la mère pleurait son enfant étendu sur la table de la cuisine, le maire, le chef de brigade et tout l’aréopage s’est pointé chez elle pour l’encourager à bien fermer sa gueule quand le procureur la convoquerait. Le fils à papa n’a jamais été inquiété. La femme était pauvre, elle a pris l’argent du silence, mais je crois que ce fric l’a rongée toute sa vie… il ronge encore le survivant.
      Quant au fils à papa, il a continué sa petite carrière de connard sans cœur et sans cervelle. Il a eu du pognon et une bonne vie de salopard, comme on en connait plein.
      Après, un gosse de pauvres, hein… surtout qu’elle en avait un de rechange, quand même…

  • L’accident au #Cameroun révèle les défaillances des trains exploités par Bolloré
    https://www.mediapart.fr/journal/international/291216/laccident-au-cameroun-revele-les-defaillances-des-trains-exploites-par-bol

    L’enquête sur la catastrophe ferroviaire qui a fait 79 morts en octobre est toujours en cours. Même si de nombreuses questions demeurent, des éléments indiquent déjà que le #train de #Camrail, société contrôlée à 77 % par le groupe Bolloré, était défaillant à plusieurs niveaux.

    #International #Economie #accident_de_train #accident_ferroviaire #Afrique #Bolloré

  • Le #Tupolev Tu-154 est-il un avion-tombeau ? - Europe - RFI
    http://www.rfi.fr/europe/20161225-tupolev-tu-154-est-il-avion-tombeau-volant

    Le Tupolev Tu-154 qui s’est abîmé ce dimanche 25 décembre en mer Noire avec 92 personnes à bord vient s’ajouter à la déjà longue série noire des #accidents dramatiques qu’a connus cet appareil de référence de l’ex-URSS. Mais selon les experts, c’est la façon dont cet avion vieillissant est utilisé qui doit être mise en cause, plutôt que sa construction.

    http://www.baaa-acro.com

    #aéronautique #statistiques

  • Hausse du nombre d’accidents du travail : les femmes en première ligne - Osez le féminisme
    http://osezlefeminisme.fr/hausse-du-nombre-daccidents-du-travail-les-femmes-en-premiere-ligne

    La branche “accidents du travail / maladie professionnelle” de la sécurité sociale s’apprête à publier son rapport annuel qui révèle une hausse du nombre d’accidents du travail en 2014 et 2015 (+3000 accidents constatés). Ces accidents concernent les métiers « d’aide à la personne ».

    Que sont ces métiers d’aide à la personne ? Ce sont les aides soignant.e.s, les assistant.e.s maternel.le.s, les auxiliaires de vie (3ème âge, etc.). Autrement dit, ce sont des métiers dits “féminisés”, car occupés dans l’immense majorité des cas par des femmes. En effet, sur 87 familles de métiers recensées, les femmes sont concentrées dans 13 d’entre elles. Une étude de l’INSEE, reprise dans le rapport “agir pour la mixité des métiers” du CESE, révèle les statistiques suivantes :

    97,7% des assistant.e.s maternel.le.s sont des femmes ;
    70,5% des agents d’entretien sont des femmes ;
    90,4% des aides-soignant.e.s sont des femmes ;
    94,3% des employé.e.s de maison sont des femmes.
    Quand la branche AT/MP constate une hausse des accidents du travail dans les métiers d’aide à la personne, ce sont donc les femmes les premières victimes.

    Osez le féminisme ! rappelle que derrière l’appellation “métiers féminisés” se cachent des métiers dévalorisés, sous-payés, alors qu’ils requièrent de vraies compétences : s’occuper d’un enfant en bas âge ou de personnes âgées n’est pas “naturel” pour une femme. Cette représentation relève d’un stéréotype de genre persistant, qui suppose que les femmes sont dotées de prédispositions innées au métiers du care, du soin.

    Beaucoup de ces femmes travaillent dans de très petites structures, quand l’employeur n’est pas un particulier. L’article de France Inter souligne que les accidents du travail ont fortement diminué dans le secteur du bâtiment, essentiellement masculin, grâce à de grandes campagnes d’information et de sensibilisation. Il devient urgent que les pouvoirs publics s’emparent du sujet de la prévention des accidents du travail dans les secteurs à forte prédominance féminine.

    Osez le féminisme ! souligne que ces statistiques sont publiées quelque mois après la promulgation de la loi travail, qui vient, entre autres, casser la médecine du travail. Le texte de loi fait le choix de se concentrer sur les salarié.e.s exposé.e.s à des risques pour la visite médicale d’embauche et les visites périodiques. Or nous savons que les métiers dits féminisés ne sont pas considérés comme étant à risque, au sens du droit du travail. Il serait peut-être temps de reconsidérer cette liste de risques, pour que la santé des femmes au travail soit enfin prise en compte par le monde professionnel.

    • Voici ce que répond Nicolas Lambert, le cartographe, à propos d’un commentaire similaire :

      Oui, pour effectuer une comparaison entre les différentes pays européens, il faudrait effectivement prendre en compte le nombre d’actifs (ou même de personnes actives occupées). Mais notons tout de même au passage qu’ il y 10 millions d’actifs de plus en Allemagne qu’en France, ce qui rend la comparaison encore plus cruelle pour nous. Par ailleurs, concernant cette carte à proprement parler, mon but était de montrer le nombre absolu de personnes mortes au travail car je souhaitais humaniser la question de la souffrance au travail. Je voulais mettre en image ces données brutes et non des taux moins facilement compréhensibles . Les cartes aussi ont leur rhétorique. Enfin, concernant le bond pour la France entre 2008 et 2009, je ne sais pas l’expliquer.

  • [CARTE] Travailler tue !

    Cette carte représente le nombre d’accidents mortels au travail survenus au cours de l’année 2014 (dernière disponible connue selon Eurostat). Et là surprise, la France apparaît être le pays record d’Europe puisque le nombre de tués au travail a plus que doublé entre 2008 et 2014 pour passer de 259 à 517. Bref, les français se tuent au travail. Littéralement…


    https://neocarto.hypotheses.org/2777

    #travail #décès #mourir_au_travail #cartographie #Europe #visualisation #accidents #morts

  • Les #accidents_du_travail explosent dans l’aide aux soins et à la personne Un secteur aux marges du droit du travail
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=6067

    Comme le pointe le rapport de la caisse d’assurance maladie (CNAM), les accidents du travail augmentent à nouveau en France après quelques années de baisse. 621 111 personnes ont été […]

    #Abus_patronaux #Analyses #Nos_enquêtes #Santé_au_travail #aide-à-domicile ;_conditions_de_travail ;_personnes_âgées #inspection_du_travail

    • De manière globale, et en forçant un peu le trait, on peut dire que le droit du travail est calibré pour des situations de travail plutôt de type « industriel », c’est-à-dire que la réglementation suppose implicitement l’existence d’une unité de lieu, de temps, de collectivité de travail. Evidemment, dans le cas des services à la personne, c’est la dispersion – géographique, temporelle et organisationnelle – qui est la règle. De plus, le vocabulaire du droit du travail lui-même est marqué par cette logique industrielle. Par exemple, on parle de « port de charge » et de « manutentions manuelles ». Indéniablement, il y a port de charge et manutention lorsque l’on aide une personne âgée à passer de son fauteuil à son lit ou lorsqu’on l’aide à se relever après une chute. Mais, la « charge » en question n’est pas – ou pas seulement – un poids inerte, une « charge-objet », comme le serait une caisse de légumes ou un bloc de béton. C’est également une « charge-sujet », potentiellement sensible au toucher, qui peut opposer (parfois légitimement) une résistance à la manipulation. Il faut donc trouver une méthode d’application de la réglementation tenant compte de ces caractéristiques particulières. Car la réglementation reste pertinente et doit être appliquée. La Sécurité Sociale a publiée récemment, en octobre 2012, une recommandation (R. 471) sur la Prévention des Troubles Musculo-Squelettiques dans les activités d’aide et de soins en établissement (comme les maisons de retraite) qui, précisément, prend en compte le fait qu’on a affaire à une « charge vivante ». Les préconisations qui sont faites – et qui ont un caractère potentiellement contraignant – sont intéressantes et visent à améliorer concrètement les conditions de travail. Mais il y a loin de la recommandation à la mise en œuvre pratique, à son appropriation, sur le terrain par les structures employeuses des « services à la personne ».

  • Productivité, stress, suicide : le prix à payer pour combler le trou de la Sécu
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191016/productivite-stress-suicide-le-prix-payer-pour-combler-le-trou-de-la-secu

    La Sécurité sociale est « sauvée », assure la ministre de la santé. Pourtant, les hôpitaux vacillent sous les plans d’économies successifs et la quête perpétuelle de productivité. Polyvalence, journées en 12 heures, en « 5×8 à la suédoise » : l’hôpital emprunte les pires méthodes de l’industrie. Exemple au Havre, où une infirmière s’est donné la mort.

    #France #Economie #accident_de_travail #gestion #hopital #Le_Havre #sante #T2A

  • http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/accident-de-train-a-bretigny/video-sncf-quand-la-securite-deraille_1848301.html

    Le 12 juillet 2013, 7 personnes sont mortes suite au déraillement d’une locomotive à quelques mètres de l’entrée en gare de Brétigny-sur-Orge. Très vite, de graves défauts de #maintenance du #réseau #SNCF ont été mis en évidence.

    Pourquoi cette voie n’a-t-elle pas été entretenue ? Cet accident grave peut-il se reproduire ailleurs sur le réseau ferroviaire français ? Prendre le train est-il devenu risqué ? « #Envoyé_spécial » a mené l’enquête.

    #accident #retard #financement #région #ter #politique_ferroviaire #X73500 #déshuntage

  • Deux milliards de dollars : ce que coûte l’éclatement d’un seul fût de #déchets_nucléaires
    https://reporterre.net/Deux-milliards-de-dollars-ce-que-coute-l-eclatement-d-un-seul-fut-de-dec

    Dans son numéro du dimanche 25 septembre 2016, le Los Angeles Times fait le point sur les coûts associés à un #accident dans le #centre_ de_stockage_géologique de déchets nucléaires de #Carlsbad, dans l’État du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. En 2014, un fût de déchets y a éclaté. Un seul. Et la remise en état du site coûtera plus de 2 milliards de dollars tandis que les opérations d’enfouissement ne pourront pas reprendre avant 2021 .

    Le #Waste_Isolation_Pilot_Plant, ou #Wipp, est un centre destiné à l’enfouissement définitif de déchets nucléaires à vie longue issus du programme d’armement nucléaire états-unien. Plusieurs centaines de milliers de fûts peuvent y être stockés dans des cavernes de sel à 640 mètres de profondeur. C’est le seul centre de stockage de ce type aux États-Unis après que la construction d’un autre centre, celui de Yucca Mountain, au Nevada, a été stoppée par l’administration Obama en 2011.

    #nucléaire #bure