• Un accord européen permet le renvoi d’Ethiopiens

    L’Ethiopie s’est déclarée prête à reprendre ses ressortissants dont la demande d’asile a été rejetée par la #Suisse. Cette décision est liée à un accord passé entre l’UE et l’#Ethiopie, qui vaut aussi pour la Suisse en tant que pays membre de l’espace Schengen.

    Lors d’un « dialogue politique » en mars, la Suisse et l’Ethiopie ont convenu que l’accord de « #réadmission des ressortissants éthiopiens sans droit de séjour ou en séjour illégal » sera aussi valable pour la Suisse, a indiqué jeudi à l’ats le Secrétariat d’Etat aux migrations (#SEM).

    Il confirmait ainsi une information de la presse alémanique. Pour pouvoir être réadmises, les personnes doivent être reconnues comme citoyennes par les autorités éthiopiennes. Si elles ne disposent pas de #documents_d'identité ou de voyage valables, elles devront « tout d’abord être identifiées par les autorités éthiopiennes ».

    Pour identifier ses ressortissants, l’Ethiopie a mandaté ses #services_secrets, le #National_Intelligence_and_Security_Service (#NISS). La Suisse ne leur fournira que les données nécessaires pour établir l’identité de la personne et qui peuvent être légalement transmises, précise le SEM.

    Pour Amnesty International, cette collaboration avec le NISS est « hautement problématique ». L’Ethiopie est connue pour ses méthodes de surveillance et le NISS dispose de pouvoirs étendus dans le pays. Il faut partir du principe que la diaspora en Suisse est déjà surveillée actuellement. Avec cette coopération, la situation se péjorera pour les opposants au régime.

    Selon le SEM, environ 300 ressortissants éthiopiens ayant fait l’objet d’une décision de renvoi séjournent actuellement en Suisse. Parmi eux figure l’ex-iman radical de la mosquée An’Nur de Winterthour (ZH), condamné en novembre dernier à 18 mois de prison avec sursis notamment pour incitation au crime ou à la violence. L’homme de 25 ans avait disparu après son procès. Il a entre-temps été arrêté en Allemagne. Il sera ramené en Suisse puis renvoyé en Ethiopie.

    http://www.journaldujura.ch/nouvelles-en-ligne/suisse/un-accord-europeen-permet-le-renvoi-dethiopiens
    #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_éthiopiens #renvoi #expulsion #accord_de_réadmission #identification #surveillance

    cc @isskein

  • ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière

  • #Mali : un accord est signé avec l’Union européenne pour favoriser le retour des demandeurs d’asile

    C’est le premier accord du genre avec un pays africain. L’Union européenne (UE) a signé dimanche à Bamako un accord avec le Mali visant à lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière » et à « favoriser le retour des migrants maliens depuis l’Europe ».

    http://www.jeuneafrique.com/382792/societe/mali-accord-signe-lunion-europeenne-favoriser-retour-demandeurs-dasile

    #accord_de_réadmission #asile #migrations #réfugiés #UE #EU #Union_européenne #externalisation
    cc @reka

  • Le Conseil fédéral teste les capacités d’un renforcement limité de la coopération avec l’Erythrée
    http://asile.ch/2016/11/02/conseil-federal-teste-capacites-dun-renforcement-limite-de-cooperation-lerythr

    Dix ans après le retrait de l’aide internationale à l’Erythrée, la Suisse va tester, à travers la Direction du développement et de la coopération (DDC), la possibilité de redémarrer des programmes de développement dans ce pays, explique un rapport que le Conseil fédéral a adopté lors de sa séance du 2 novembre 2016. Il ne […]

    • Wie Eritrea die Schweiz gängelt

      Der Bund spricht zwei Millionen Franken für Hilfsprojekte im ostafrikanischen Staat – der freie Zugang zum Land wird ihm allerdings immer wieder verwehrt.


      https://nzzas.nzz.ch/schweiz/wie-eritrea-die-schweiz-gaengelt-ld.1342609?reduced=true

      Commentaire de Véronique Almedon :

      La NZZ am Sonntag revient sur la question des projets d’aide de la Suisse pour l’Erythrée. Selon un ambassadeur de Suisse, « L’Erythree n’aurait aucun intérêt pour les projets d’aide de la Suisse. » L’article rappelle que l’Erythrée reçoit déjà de l’aide de deux pays : la Chine et l’Arabie Saoudite. Et oui, l’Arabie Saoudite... (Et elle verse à côté de ça, des millions de dollars au régime érythréen pour occuper de larges bases militaires en Erythrée. Bien entendu, la population érythréenne n’a jamais été consultée sur cet accord odieux qui n’a pour but que de détruire le Yémen.)

      L’article cite une personne bien informée de l’administration fédérale qui confirme : « L’Erythrée dirige la Suisse par le nez. »

      Finalement, l’article se termine sur ma citation : « Il est regrettable que la Suisse finance une organisation aussi étroitement liée à l’une des dictatures les plus brutales du monde ».
      Il y a une vraie question d’ordre éthique qui se pose, même si plusieurs de nos parlementaires préfèrent fermer les yeux sur cette question, car l’accord réadmission avec l’Erythrée est leur priorité. Cette lecture du problème est bien la preuve qu’ils n’ont pas du tout cerné la situation politique et encore moins le mode de fonctionnement des dirigeants érythréens qui ne prendraient jamais, mais jamais le risque de réadmettre les personnes qu’ils ont fait fuir au cours de ces dernières années.

      #développement #accord_de_réadmission

  • EU’s secret ultimatum to Afghanistan: accept 80,000 deportees or lose aid | Global development | The Guardian
    https://www.theguardian.com/global-development/2016/sep/28/eu-secret-ultimatum-afghanistan-accept-80000-deportees-lose-aid-brussel

    When international donors and the Afghan government convene in Brussels next week, the EU secretly plans to threaten Afghanistan with a reduction in aid if the war-torn country does not accept at least 80,000 deported asylum seekers.

    According to a leaked restricted memo (pdf), the EU will make some of its aid “migration sensitive”, even while acknowledging that security in Afghanistan is worsening.
    ‘I never heard from them again’: an Afghan family’s doomed journey
    Read more

    Meanwhile, the Afghan government is also struggling with internal turmoil, and has failed to revive the economy or produce jobs for the young who leave the country in droves.

    It would be challenging for Afghanistan to absorb 80,000 deportations. So far, in 2016, about 5,000 Afghans have returned voluntarily from Europe.

    “This is putting unreasonable pressure on the Afghan government, which is not able to respond to such numbers,” said Timor Sharan, senior analyst for the International Crisis Group in Afghanistan.

    Afghans make up the second largest group of migrants arriving in Europe, with 196,170 applying for asylum (pdf) last year.

    At the two-day summit in Brussels, which begins on 4 October, international donors are expected to roughly match the $4bn (£3bn) annually pledged at the 2012 Tokyo conference over the next four years.

    The pressure on Afghanistan is part of a broader EU strategy of making aid to poor countries conditional on them accepting deported migrants.

    The best known example is the €6bn deal (£5.2bn) offered to Turkey in exchange for taking back asylum seekers and improving border controls. Other targeted countries include Niger, Ethiopia, Nigeria, Lebanon and Libya. The EU has also considered similar deals with Eritrea and Sudan, the governments of which are accused of crimes against humanity and war crimes.

  • "Italia deporta illegalmente migranti in Sudan"

    «È un fatto gravissimo. Il Ministero dell’Interno ha disposto per oggi la deportazione di 48 migranti da Malpensa verso il Sudan con modalità assolutamente fuori legge»: Pippo Civati denuncia irregolarità da parte del Ministro dell’Interno e coglie l’occasione per discutere di Europa e immigrazione.

    http://www.fanpage.it/la-denuncia-di-civati-italia-deporta-illegalmente-migranti-in-sudan
    #Soudan #Italie #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_soudanais #déportation

    • Espulsione diretta per 48 migranti Sudan

      (ANSA) - VENTIMIGLIA (IMPERIA), 24 AGO - Quarantotto migranti sudanesi, in parte respinti alla frontiera e in parte fermati a Ventimiglia, sono stati trasferiti in autobus da Ventimiglia a Torino per essere direttamente rimpatriati a Karthoum. Si tratta della prima espulsione diretta di questo genere. Prosegue così la cosiddetta ’operazione di alleggerimento’ voluto nelle settimane scorse dal capo della polizia Franco Gabrielli.

      http://www.ansa.it/liguria/notizie/2016/08/24/espulsione-diretta-per-48-migranti-sudan_0de55e4a-0b87-490f-811e-c5039a8ffa5d.h

    • L’accordo con il dittatore sudanese

      Il 4 agosto il Governo Italiano firmava un accordo con la dittatura sudanese alla presenza del capo della Polizia Gabrielli e dei rappresentanti del Ministero dell’Interno e degli Affari Esteri.

      Si tratta di un accordo di polizia, #memorandum_of_understanding, formula già adottata nel 2015 con il Gambia, altra dittatura africana. L’accordo è stato firmato senza essere presentato nè ratificato dalle Camere e il contenuto resta ad oggi ancora segreto, in flagrante violazione dell’articolo 80 della Costituzione che prevede che«le Camere autorizzano con legge la ratifica dei trattati internazionali che sono di natura politica…o importano oneri alle finanze…». La Costituzione è doppiamente violata, non solo perché l’accordo ha un carattere politico, ma anche perché in cambio della firma al Sudan sono stati promessi 100 milioni di euro dai Fondi istituiti alla Valletta. Varie fonti affermano che i primi fondi europei siano stati dati ai janjaweed, le milizie paramilitari sudanesi diventate famose per le atrocità commesse in Darfur. A dei sanguinari miliziani l’Europa avrebbe dunque deciso di affidare il controllo delle frontiere per impedire a eritrei, etiopi e sudanesi di avvicinarsi alla Libia per poi prendere il mare verso l’Italia. Le retate di centinaia di eritrei nella primavera di quest’anno dimostrano come la milizia abbia preso sul serio il suo ruolo di gendarme. Le autorità italiane non tardano a verificare l’operatività dell’accordo. Il 24 agosto dall’aeroporto di Torino parte un aereo con 48 migranti sudanesi che, dopo uno scalo al Cairo, atterra a Khartoum. Tra i 48 alcuni provengono dall’insanguinato Darfour. Gli espulsi, raggiunti a Khartoum, raccontano l’inganno e la violenza dell’operazione «Mi sono ritrovato con una quarantina di connazionali, ci hanno sequestrato telefoni e borse e ci hanno obbligato a dare le impronte per l’ennesima volta, percuotendo chi si opponeva. In seguito ci hanno portato alla Questura di Imperia, dove tre funzionari sudanesi ci hanno spiegato che ci avrebbero riportato a Khartoum il giorno dopo. In serata la polizia ci ha diviso in tre gruppi, ho dormito in cella e alle 5 del mattino ci hanno portato all’aeroporto di Torino, ognuno scortato da due agenti». I tentativi di difesa delle autorità italiane sono ben poco convincenti. Da un lato Alfano dichiara che i sudanesi sono stati espulsi perché non avrebbero fatto richiesta d’asilo. Il che è spiegabile visto che sono stati arrestati a Ventimiglia, dove si trovavano proprio perché volevano fare richiesta di protezione internazionale in un altro paese. Ancora più grave la difesa della polizia italiana che definisce il Sudan «un paese pienamente riconosciuto dall’Italia», nonostante sul suo presidente pesino due mandati di cattura da parte della Corte penale internazionale per crimini contro l’umanità in Darfur. Siamo al paradosso di un capo di stato che se venisse nel nostro paese, dovrebbe essere arrestato all’aeroporto dalla polizia con cui firma accordi sull’immigrazione e che lo ritiene leader di «un paese pienamente riconosciuto dall’Italia».

      http://arci.it/news/arci-report/arcireport/arcireport-27-8-settembre-2016/laccordo-con-il-dittatore-sudanese
      #accord #accord_de_réadmission

    • Sudan il Paese che l’Italia considera sicuro

      A fine agosto 48 cittadini sudanesi sono stati rimpatriati dall’Italia. Fermati e identificati a Ventimiglia mentre cercavano di passare il confine sono stati colpiti da un decreto di espulsione che ha innescato la procedura di rimpatrio. Infatti per l’Italia il Sudan è un paese sicuro e questo rimpatrio è il primo effetto degli accordi bilaterali firmati con il paese africano a inizio agosto.
      Sudan-Italia. Italia-Sudan. Dopo la firma del Memorandum of understanding è questo il terribile doppio viaggio a cui potrebbero essere costretti i cittadini sudanesi che arrivano sulle nostre coste. Il documento firmato in Italia il 4 agosto 2016 prevede infatti “la collaborazione tra i due Paesi nella lotta al crimine, nella gestione degli effetti migratori e delle frontiere”. Un comunicato diffuso dall’Ambasciata italiana di Khartoum chiarisce che l’accordo italo-sudanese si iscrive nel piu’ ampio quadro di cooperazione tra Sudan e Unione Europea sui temi migratori, in particolare il Processo di Khartoum, lanciato in Italia nel 2014, e il Fondo fiduciario d’emergenza dell’Unione europea per la stabilita’ e la lotta contro le cause profonde della migrazione irregolare e del fenomeno degli sfollati in Africa, lanciato nel novembre 2015 al Summit de La Valletta.

      http://viedifuga.org/sudan-paese-litalia-considera-sicuro
      #processus_de_khartoum

    • Sudan, accordi segreti dell’Italia con il dittatore Al-Bashir

      La denuncia del Tavolo Nazionale Asilo. Le associazioni che si occupano di immigrazione in Italia denunciano all’unanimità il rimpatrio di 48 sudanesi, avvenuto sulla base di un’intesa segreta tra la polizia italiana e quella locale. Fachile (Asgi): “L’accordo va portato in Parlamento”

      http://www.repubblica.it/solidarieta/immigrazione/2016/09/27/news/sudan_accordi_segreti_dell_italia_con_il_dittatore_al-bashir-148642616

    • Migranti, accuse all’Italia: «Accordi segreti con dittatori e rimpatri illegittimi»

      La denuncia del Tavolo asilo, che riunisce le maggiori organizzazione che lavorano per la tutela dei migranti. Sotto accusa il respingimento dei 48 ragazzi sudanesi, considerato illegale. Asgi: "Agiremo anche presso la Corte europea dei diritti dell’uomo”. Arci: “Soldi della cooperazioni non devono servire per fermare i flussi”

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/516548/Migranti-accuse-all-Italia-Accordi-segreti-con-dittatori-e-rimpatri

    • Gentiloni incontra ministro degli esteri sudanese a Roma e promette maggiori aiuti contro migranti

      Durante una conferenza a latere del “Forum Euro-Mediterraneo 2016”, organizzato dal nostro ministero degli Esteri, tenutosi in questi giorni a Roma, il capo della Farnesina, Paolo Gentiloni, ha incontrato il suo omologo sudanese, Ibrahim A. Ghandour.


      http://www.africa-express.info/2016/12/04/gentiloni-incontra-ministro-degli-esteri-sudanese-roma-e-promette-m

    • Forced returns to Sudan, the case against Italy at the ECHR

      Five Sudanese citizens from Darfur – who were among the 48 “irregular migrants" that Italy forcibly returned to al-Bashir’s Sudan on the 24th of August – have appealed to the European Court of Human Rights (ECHR). Now Italy risks a new conviction, after the one for the push-backs to Libya under Gaddafi. 4 things to know about this case and why it is so important.

      http://openmigration.org/en/analyses/forced-returns-to-sudan-the-case-against-italy-at-the-echr

    • Deportazioni in Sudan, Italia alla sbarra in Europa: è la nona volta

      Li hanno bloccati a Ventimiglia nel centro accoglienza della Croce Rossa, portati a Torino dopo un accertamento sommario, caricati sotto scorta su un aereo e rimpatriati, contro al loro volontà, in Sudan, il paese da cui erano scappati per sottrarsi al regime di Omar Al Bashir, il dittatore colpito da un ordine di cattura internazionale per crimini di guerra e contro l’umanità in seguito ai massacri nella martoriata regione del Darfur. Erano in 40, quasi tutti in fuga proprio dal Darfur. Di molti di loro si sono perse le tracce dopo lo sbarco a Khartoum. Almeno cinque, però, non si sono arresi ed hanno deciso di trascinare l’Italia di fronte alla Corte Europea per i Diritti Umani. Al loro fianco si è schierato il Tavolo Nazionale Asilo, di cui fanno parte organizzazioni come il Centro Astalli, l’Asgi, la Caritas, l’Arci, la Federazione delle Chiese Evangeliche, Amnesty. Il procedimento è seguito dagli avvocati Salvatore Fachile e Dario Belluccio, che il 13 febbraio hanno depositato un esposto presso la cancelleria della Corte, a Strasburgo.

      http://www.tempi-moderni.net/2017/02/20/deportazioni-in-sudan-italia-alla-sbarra-in-europa-e-la-nona-volta

    • La Corte Europea ammette i ricorsi contro l’espulsione collettiva di cittadini sudanesi. Conferenza stampa di Asgi e Arci giovedì 11 gennaio alle 11.30

      Sono stati dichiarati tutti ammissibili i ricorsi presentati dai cittadini sudanesi contro il Governo italiano per il respingimento collettivo che, il 24 agosto 2016, ha dato esecuzione all’accordo tra il Capo della Polizia italiana ed il suo omologo sudanese.

      La Corte Europea per i diritti dell’uomo e le libertà fondamentali (CEDU) ha comunicato formalmente i ricorsi al Governo italiano ed ha posto dei precisi quesiti volti a conoscere le modalità dell’espulsione e se siano stati rispettati i diritti e le garanzie previste dalla Convenzione europea.

      I ricorsi sono stati tutti depositati da avvocati dell’ASGI: i cittadini sudanesi furono oggetto di una vera e propria “retata” a Ventimiglia, alcuni furono trasportati in condizioni disumane e poi rinchiusi illegittimamente nell’ hotspot di Taranto. Quindi vi fu il tentativo di rimpatriarli tutti.

      Alcuni furono effettivamente riportati in Sudan e 5 di loro incontrarono rappresentanti di ASGI ed ARCI che, tra il 19 ed il 22 dicembre 2016, si recarono a Khartoum grazie al supporto di una delegazione di parlamentari europei del gruppo della Sinistra europea.

      Tutti coloro che non furono rimpatriati hanno ottenuto il riconoscimento della protezione internazionale in Italia, in quanto soggetti a persecuzioni e discriminazioni nel Paese da cui provenivano.

      I ricorsi hanno denunciato la violazione di diverse norme della Convenzione EDU e della Convenzione di Ginevra. Il Governo italiano, entro il 30 marzo 2018, dovrà fornire una risposta al proprio operato dinanzi alla CEDU.

      Negli ultimi mesi la collaborazione con il Governo di Al Bashir per l’espulsione di cittadini sudanesi si è rafforzata anche con altri paesi europei. A fine dicembre sono state ufficialmente richieste le dimissioni del Segretario di Stato per l’asilo e la migrazione belga dopo la diffusione di informazioni relative a torture subite da cittadini sudanesi espulsi da Bruxelles.

      L’azione giudiziaria costituisce una tra le iniziative intraprese da ASGI ed ARCI per contrastare i processi di esternalizzazione delle frontiere e del diritto di asilo attuati dal Governo italiano - che nel corso dell’ultimo anno si sono concretizzati anche nei nuovi accordi con la Libia e più recentemente col Niger, dove l’Italia invierà militari e armamenti. Un ricorso è stato presentato dall’Asgi anche contro l’uso dei fondi della cooperazione allo sviluppo per finanziare il rafforzamento della guardia costiera libica.

      I ricorsi sono strumenti finalizzati innanzitutto a tutelare le singole persone, ma sono anche rivolti a contrastare le politiche italiane ed europee volte ad accordare risorse economiche a regimi dittatoriali, come quello del Sudan o del Niger a scapito della vita e della libertà della persona.

      Tutte le iniziative e i loro esiti verranno illustrate in una conferenza stampa che si terrà l’11 gennaio presso la saletta del primo piano della Fnsi, in Corso Vittorio Emanuele 249, alle 11.30. Parteciperanno gli avvocati Salvatore Fachile e Giulia Crescini dell’Asgi, estensori di alcuni dei ricorsi; Filippo Miraglia, vicepresidente Arci, Sara Prestianni, che ha fatto parte della delegazione andata a Khartoum e coordina il progetto Externalization policies watch.

      http://www.arci.it/blog/immigrazione/news/la-corte-europea-ammette-i-ricorsi-contro-lespulsione-collettiva-di-cittadini-s

    • La Corte Europea ammette i ricorsi contro l’espulsione collettiva dall’Italia di cinque cittadini del Sudan

      Nella conferenza stampa organizzata per giovedì 11 gennaio 2018 a Roma i rappresentati di Asgi e Arci illustreranno i particolari dei ricorsi presentati dai cittadini rimpatriati in Sudan dalle autorità italiane e presenteranno altre iniziative contro l’esternalizzazione delle frontiere e del diritto d’asilo.

      https://www.asgi.it/allontamento-espulsione/sudan-italia-rimpatri-cedu

  • Kenya signs pact for refugees return to Somalia

    NAIROBI, Kenya, Nov 10 – Kenya and Somalia have signed a tripartite agreement that paves the way for the repatriation of one million refugees to Somalia.

    The agreement was signed on Sunday by Kenya’s Foreign Secretary Amina Mohamed, Somalia’s deputy premier and the United Nations High Commissioner for Refugees.

    http://www.capitalfm.co.ke/news/2013/11/kenya-signs-pact-for-refugees-return-to-somalia

    #Kenya #Somalie #accord_de_réadmission #renvoi #réfugié #migration #asile #UNHCR #HCR

  • #Réfugiés #syriens : la #Bulgarie envisage la #fermeture de ses #frontières avec la #Turquie

    Face à l’afflux de réfugiés syriens, le ministre de la Défense bulgare Angel Naydenov (BSP) n’exclut pas la fermeture des frontières avec la Turquie. Cette fermeture pourrait se faire à l’aide de moyens techniques, y compris des #barbelés, affirme-t-il. Une autre solution serait de signer un #accord_de_réadmission avec la Turquie et d’y renvoyer les réfugiés syriens.

    http://balkans.courriers.info/article23262.html

    #asile #migration