• Refugiados: o vírus está a chegar e “é mais do que tempo de agir” | Refugiados | PÚBLICO
    #Covid-19#Portugal#mineurnonaccompagne#accueil#migrant#migration

    https://www.publico.pt/2020/04/24/mundo/noticia/refugiados-virus-chegar-tempo-agir-1913543

    O campo de refugiados de Moria, na Grécia, acolhe 20 mil pessoas. Elas “sabem perfeitamente que o vírus está a chegar, sabem o que têm de fazer e sabem que não podem fazer isso”. ONG pedem actuação por parte da Comissão Europeia e de Portugal.

  • Asile : bilan en #France et en Europe pour #2019

    #Eurostat a publié le 3 mars 2020 des données relatives aux demandes d’asile, aux décisions prises et aux demandes en instance pour 2019. Cela complète des données publiées par le ministère de l’intérieur, l’#OFII et la #CNDA en janvier et permet de dresser une #cartographie de la demande d’asile en France et en Europe.
    Demandes d’asile en France : trois chiffres différents

    La particularité de la France est qu’elle ne comptabilise pas les demandes de la même manière que les autres pays européens et qu’il existe trois ou quatre données différentes.

    L’OFPRA comptabilise les demandes introduites auprès de lui, cela comprend les demandes des réinstallés qui sont,en pratique sinon en droit, exemptées d’enregistrement en GUDA, les réexamens et les demandes des « Dublinés » arrivés au terme de la procédure et qui peuvent introduire une demande OFPRA (les « requalifiés »)
    A partir de ces données, le ministère de l’intérieur transmet des donnés à Eurostat en retirant les demandes des réinstallés. Les données sont alors arrondies.
    L’OFII et le ministère de l’intérieur publient le nombre de demandes enregistrées dans les guichets unique des demandes d’asile ( GUDA) ainsi que le nombre de demandes enregistrées les années précédentes comme Dublinées qui à l’issue de la procédure, peuvent saisir l’OFPRA.

    En 2019, selon ces différentes sources, 119 915 (Eurostat), 123 530 (OFPRA), 143 040 (ministère de l’intérieur et OFII) premières demandes (mineurs compris) ont été enregistrées ou introduites soit une hausse de 10 à 11% des demandes par rapport à l’année précédente. S’ajoutent pour le chiffres du ministère de l’intérieur , 16 790 « requalifications » des années précédentes soit 171 420 demandes. Ce nombre est un nouveau record.

    Si on reprend les statistiques précédemment publiées, environ 135 000 personnes adultes ont été l’objet d’une procédure Dublin depuis 2016, environ 75 000 ont finalement accédé à la procédure OFPRA, près de 13 000 ont été transférées, un peu plus de 30 000 sont toujours dans cette procédure et près de 19 000 ont un destin indéterminé (une bonne part d’entre elles sont considérées en fuite)

    Selon le ministère de l’intérieur, un peu plus de 110 000 premières demandes adultes ont été enregistrées par les GUIDA. 39 630 étaient au départ « Dublinées » mais un peu plus de 9 000 ont vu leur demande « requalifiée en cours d’année. A la fin de l’année 51 360 demandes enregistrées en 2019 étaient en procédure normale et 37 770 en procédure accélérée (soit 26%). Si on ajoute à ce nombre, celui des requalifiés des années précédentes et les réexamens adultes, le nombre de demandes adultes est de 134 380 dont 31% sont en procédure accélérée et 25% Dublinées

    Nationalités de demandeurs d’asile

    L’Afghanistan est redevenu le premier pays de provenance des demandeurs d’asile avec selon Eurostat 10 140 demandes, principalement le fait d’adultes. Viennent ensuite deux pays considérés comme sûrs avec l’Albanie ( 9 235) et la Géorgie (8 280 demandes). La Guinée, le Bangladesh et la Côte d’Ivoire complètent le quintet de tête.

    Demandes d’asile des mineurs non accompagnés

    Le nombre de demandes des mineurs non-accompagnés est de 755 en 2019 contre 690 en 2018 soit une « hausse » de 9,4%. La première nationalité est l’Afghanistan avec 207 demandes suivi de la RDC, de la Guinée et du Burundi (vraisemblablement Mayotte).

    Réinstallations

    Le Gouvernement s’était engagé à accueillir 10 000 personnes réinstallées en 2018-2019. il a presque réalisé son objectif puisque 9 684 personnes sont arrivées dont 4 652 en 2019. La première nationalité est la Syrie avec plus de 6 600 personnes (en provenance de Turquie, du Liban et de Jordanie) , suivie de loin par le Soudan (1 372 en provenance principalement du Tchad) , l’Erythrée (474 en provenance du Niger et d’Égypte), la Centrafrique (464 en provenance du Tchad) et du Nigeria (261 en provenance du Niger)

    Décisions prises par l’OFPRA

    Selon le ministère de l’intérieur, l’OFPRA a pris près de 96 000 décisions hors mineurs accompagnants, dont 14 066 reconnaissances du statut de réfugié et 8 466 protections subsidiaires, soit un taux d’accord de 23.6% qui est en baisse par rapport à 2018.

    Les statistiques fournies par Eurostat sont nettement différentes puisque le nombre de décisions adultes est de 87 445 avec 9395 statuts de réfugiés et 8085 PS soit 20% d’accord. Cela s’explique par le fait que l’OFPRA comptabilise les statuts de réfugiés reconnus à des mineurs à titre personnel parmi les décisions « adultes » et par l’inclusion des personnes réinstallées (ce qui fait une différence non négligeable de 5 500 décisions).

    Comme pour les demandes d’asile, l’Afghanistan est la première nationalité à qui est octroyée une protection avec 4 660 décisions dont 4 235 protections subsidiaires (soit 60,3% d’accords). Malgré la baisse de la demande, le Soudan est la deuxième nationalité avec 1 915 protections (soit 59%). La Syrie arrive troisième avec 1 145 protections (sans compter les personnes réinstallées au nombre de 2 435 selon le HCR). A l’inverse, les trois pays comptabilisant le plus grand nombre de rejets sont l’Albanie (7 125, soit 6,1% d’accord), la Géorgie (7 080, soit 3,2% d’accord) et la Guinée ( 5 920, soit 10,1%).

    Quant aux décisions prises pour les mineurs, le taux d’accord est de 67% variant de 100% pour le Yemen, 95% pour le Burundi, 83% pour l’Afghanistan. En comptant les annulations CNDA le taux d’accord est de 82%.

    Une année exceptionnelle pour la CNDA

    La Cour nationale du droit d’asile qui a publié un rapport d’activité a quant à elle enregistré un peu plus de 59 000 recours dont 42% devaient être jugés en cinq semaines.

    La principale nationalité qui a déposé des recours est l’Albanie suivie de la Géorgie de la Guinée,du Bangladesh et de l’ Afghanistan.

    La répartition régionale réserve quelques surprises avec un poids relatif de certaines régions plus important que celui des demandes d’asile (notamment pour la Bourgogne Franche Comté et l’Occitanie). Il s’agit de régions où les ressortissants de pays d’origine sûrs sont assez nombreux.

    Le nombre de demandes et de décisions sur l’aide juridictionnelle est assez logiquement à la hausse avec plus de 51 000 demandes. Le bureau d’aide juridictionnelle a pris un nombre équivalent de décisions, favorables pour 94% des cas (contre 96% en 2018 , ce qui montre l’impact de la disposition de la loi obligeant à formuler cette demande dans un délai de quinze jours).

    La CNDA a pris un nombre record de 66 464 décisions dont 44 171 après une audience collégiale ou de juge unique et plus de 22 000 ordonnances, soit 33.5% des décisions.

    Pour les décisions prises après une audience, le taux d’annulation est de 35% en collégiale, de 23% pour celles à juge unique.

    Le délai moyen constaté pour les premières est de 294 jours, de 120 jours pour les secondes. Le délai moyen constaté est de 218 jours donc on peut déduire que les ordonnances sont prises dans un délai de 169 jours

    Le « stock » de dossiers s’est réduit à 29 245 dossiers (soit environ 35 000 personnes, mineurs compris) contre 36 388 en 2018. En conséquence, le délai moyen prévisible est de 5 mois et 9 jours. Cette baisse contraste avec l’augmentation sensible à l’ofpra (58 000 dossiers adultes en novembre).

    En ce qui concerne les nationalités, le plus grand nombre de décisions ont été prises pour des demandes albanaises, géorgiennes, ivoiriennes, guinéennes et haïtiennes. la Guinée devient la première. nationalité pour le nombre de reconnaissances du statut devant le Soudan et la Syrie (principalement des requalifications) Mais ce sont les Afghans avec 1 729 protections dont 1 208 PS , à qui la CNDA accorde le plus de protections (75% d’annulation) . A l’inverse, le taux d’accord est de 3% pour la Géorgie et de 1% pour la Chine (vraisemblablement massivement par ordonnances)

    On peut estimer le nombre de décisions définitives. Le taux d’accord est alors de 35% contre 41% en 2019.

    A la fin de l’année 2019 environ 110 000 demandes étaient en cours d’instruction à l’OFPRA ou la CNDA avec un nombre très important de dossiers afghans et bangladais.

    Un dispositif d’accueil saturé ?

    En données brutes, selon l’OFII, le dispositif national d’accueil comptait 81 866 places stables fin 2019 . Parmi elles, 78 105 soit 95.4% étaient occupées. 73 468 personnes sont entrées dans un lieu contre 73 396 en 2018 dont 13 372 Afghans et 65 079 en sont sorties (contre 66 006 en 2018)

    Parmi les 71 805 places, 53 319 sont occupées par des demandeurs à l’OFPRA, 7 201 par des Dubliné·e·s (soit à peine 20% de cette catégorie), 12 306 par des réfugié·e·s et 5 279 par des débouté·e·s. Les personnes « en présence indue » représente 12.3% des places.

    Mais à regarder de plus près, ces chiffres semblent erronées. D’abord parce que le parc géré par l’OFII est en diminution (81 866 contre 93 000 en 2018) car il a été décidé d’exclure les places CAES et les hébergement non stables (hôtels). Mais le bât blesse encore plus lorsque l’on compare les données du ministère et celle de l’OFII : il manque ainsi plus de 2 360 places de CADA, 369 places de PRADHA et 600 places d’HUDA stables (les hôtels avoisinant 11 000 places)

    Dès lors, si on rapporte le nombre de personnes présentes à celui des places autorisées fourni par le ministère, le taux d’occupation dans les CADA est de 90% et même en deçà dans trois régions (AURA, Nouvelle Aquitaine, et Occitanie) et de 93% au total (soit 7 000 places vacantes ou non répertoriées à la fin de l’année). En clair, c’est la confirmation qu’il y a un sérieux problème d’attribution des places CADA (et des CPH) . Surtout la moitié des personnes qui demandent asile ne sont pas hébergées avec des grandes variations entre régions (71.5% en Ile-de-France et 12% en Bourgogne-Franche-Comté)

    La France au coude à coude avec l’Allemagne.

    Pour la première fois depuis 2012, la France a enregistré plus de premières demandes que l’Allemagne : 143 030 contre 142 450. C’était déjà le cas pour les premières demandes adultes depuis 2018 mais le nombre de mineurs était nettement plus important outre-Rhin. L’Espagne, qui est devenue le troisième pays d’accueil en Europe, compte plus de premières demandes adultes que l’Allemagne. En revanche, l’Allemagne reste en tête si on comptabilise les réexamens. Le nombre de demandes d’asile en Italie a diminué de moitié tandis que la Grèce connait une forte hausse avec 77 200 demandes.

    Quant aux décisions de première instance, l’Italie a « déstocké » massivement en prenant plus de 88 000 décisions adultes dépassant légèrement la France. L’Espagne a délivré des statuts humanitaires aux nombreux vénézuéliens qui ont demandé asile.

    Enfin la situation est contrastée en ce qui concerne les demandes d’asile en instance. L’Italie a diminué de moitié ce nombre, L’Allemagne l’a réduit de 40 000 tandis que l’Espagne et la Grèce ont dépassé les 100 000 demandes en instance. La France qui frôle les 80 000 dossiers en instance à l’OFPRA (donc sans compter les 50 000 Dublinés en cours d’instruction) a connu une forte hausse.

    https://www.lacimade.org/asile-bilan-de-lasile-en-france-et-en-europe2019
    #asile #statistiques #chiffres #visualisation (mais elle est tellement moche que ça fait mal aux yeux...) #Dublin #recours #demandes_d'asile #nationalité #MNA #mineurs_non_accompagnés #réinstallation #décisions #accueil #hébergement #taux_d'acceptation

    ping @reka @isskein @karine4

    • Dispositif d’#accueil des demandeurs d’asile : état des lieux 2020

      Etat des lieux des dispositifs d’accueil et d’hébergement dédiés aux personnes demanderesses d’asile et réfugiées.

      43 600 PLACES DE CADA
      Au 1er janvier 2020, le dispositif national d’accueil compte environ 43 600 places autorisées de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (#CADA). Le parc est principalement situé en Ile- de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est. Cependant, ce sont les régions Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine et Occitanie qui ont connu le plus grand nombre de créations. Le principal opérateur est #ADOMA devant #COALLIA, #FTDA, #Forum_réfugiés-Cosi. A l’occasion des appels à création des dernières années , le groupe #SOS et #France_Horizon ont développé un réseau important.

      Selon le ministère de l’intérieur, le dispositif est destiné à accueillir des personnes dont la demande est en procédure normale et les plus vulnérables des personnes en procédure accélérée

      64 500 PLACES D’AUTRES LIEUX D’HÉBERGEMENT (APPELÉS GÉNÉRIQUEMENT #HUDA)
      Pour pallier le manque de places de CADA, un dispositif d’#hébergement_d’urgence_des_demandeurs_d’asile (HUDA) s’était développé au cours des décennie 2000 et 2010. Ce dispositif est géré régionalement. Il est très développé en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est et a intégré en 2019 les 6 000 places d’#ATSA qui naguère était géré par le ministère et l’#OFII central et la majorité des places dites CHUM qui existaient en Ile-de-France. Selon la circulaire du 31 décembre 2018, ce dispositif est destiné à accueillir des personnes en #procédure_accélérée ou Dublinées. 36% des places sont des nuitées d’hôtel notamment à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Nice. Une information du ministère de l’intérieur du 27 décembre 2019 veut réduire cette part à 10% en ouvrant des structures stables.

      Mis en place pour orienter des personnes vivant dans le campement de la Lande à Calais et développé pour son démantèlement, le dispositif des centres d’accueil et d’orientation (#CAO) a compté selon le ministère de l’intérieur 10 000 places dont 2 000 ont été dédiés à des mineurs entre novembre 2016 et mars 2017. Ce dispositif a été rattaché budgétairement depuis 2017 aux crédits de la mission asile et immigration (BOP 303) et est géré depuis par l’OFII. Ces places sont intégrés dans le dispositif HUDA

      5 351 places ont été créées dans le cadre d’un programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (#PRAHDA). Lancé par appel d’offres en septembre 2016 remporté pour tous les lots par ADOMA, il consiste en grande partie en des places situées dans d’anciens #hôtels formule 1, rachetés au groupe #Accor. Ces places, gérées par l’OFII, accueillent pour moitié des personnes isolées, qui ont demandé l’asile ou qui souhaitent le faire et qui n’ont pas été enregistrées. Ce dispositif s’est spécialisé dans beaucoup de lieux dans l’hébergement avec #assignation_à_résidence des personnes Dublinées notamment ceux situés à proximité d’un #pôle_régional_Dublin. Cependant des personnes dont la demande est examinée à l’OFPRA ou à la CNDA y sont également logées.

      Dernier dispositif mis en place en 2017 mais destiné aux personnes qui souhaitent solliciter l’asile, les #centres_d’accueil_et_d’étude_de_situations (#CAES) comptent environ 3000 places. Leur particularité est un séjour très bref (en théorie un mois, deux mois en réalité) et d’avoir un accès direct aux #SPADA.

      L’ensemble des structures sont des lieux d’hébergement asile où l’accueil est conditionné à la poursuite d’une demande d’asile. Des arrêtés du ministre de l’intérieur en fixent le cahier des charges, le règlement intérieur et le contrat de séjour. L’OFII décide des entrées, des sorties et des transferts et les personnes qui y résident sont soumises à ces prescriptions, notamment à ne pas les quitter plus de sept jours sans autorisation ou peuvent y être assignées à résidence.

      Enfin, environ 1000 places de #DPAR sont destinées à l’assignation à résidence des déboutées du droit d’asile sur orientation des préfets et de l’OFII. Ces structures sont financées par une ligne budgétaire distincte des autres lieux.

      PLUS DE 8 700 PLACES DE #CPH POUR LES BÉNÉFICIAIRES DE PROTECTION INTERNATIONALE.
      Historiquement, première forme de lieu d’accueil lié à l’asile, le centre provisoires d’hébergement accueille des réfugié·e·s et des bénéficiaires de la protection subsidiaire. Limité pendant vingt ans à 1 083 places, le dispositif a connu un doublement avec la création de 1 000 places supplémentaires en 2017. 3 000 places supplémentaires ont été créées en 2018 et 2000 autres en 2019 soit 8 710 places.

      Pour accélérer les arrivées de personnes réinstallées, l’État a mis en place des centres de transit d’une capacité de 845 places au total.

      En tout le dispositif d’accueil dédié compte plus de 108 000 places. Selon l’OFII, il est occupé à 97% soit 87 000 personnes hébergées dont 75% ont une demande d’asile en cours d’examen.

      Cependant il reste en-deça des besoins d’hébergement car le nombre de demandeurs d’asile en cours d’instance bénéficiant des conditions d’accueil est de 152 923 en octobre 2019 contre 127 132 en mai 2018. Une partie des places (environ 25%) est occupée par des personnes qui ne sont pas encore ou plus demanderesses d’asile (demandes d’asile non enregistrées dans les CAES, bénéficiaires de la protection internationale ou déboutées). Malgré la création massive de places, le dispositif national d’accueil n’héberge que les deux cinquièmes des personnes. En conséquence, plus de 70 000 personnes perçoivent le montant additionnel de l’allocation pour demandeur d’asile de 7,40€ par jour pour se loger. Environ 20 000 autres sont dépourvues de ces conditions car ayant demandé l’asile plus de 90 jours après leur arrivée, ayant formulé une demande de réexamen ou sont considérés en fuite.

      https://www.lacimade.org/schemas-regionaux-daccueil-des-demandeurs-dasile-quel-etat-des-lieux

      #Dublinés

  • Femmes migrantes, encore plus fragiles en temps d’#épidémie

    Au bas de l’échelle de la #précarité, ces femmes en migration qui voient se restreindre les possibilités d’#accueil et l’accès au système de #santé sont encore plus en danger.

    Ce n’est un secret pour personne, les #inégalités sont criantes devant la maladie du Covid-19 même si tout le monde y est exposé. L’#état_d’urgence_sanitaire laisse des populations entières sans protection, loin de tous dispositifs d’accueil et de prise en charge médicale et hospitalière. Nous voulons parler ici des centaines de femmes migrantes sans existence officielle ou demandeuses d’asile sans protection sociale ni matérielle. A ce dénuement du corps et de la dégradation brutale de leur état de santé, s’ajoutent les multiples violences dont elles font l’objet. #Victimes, elles le sont à plusieurs titres : socialement, sexuellement, psychologiquement, administrativement.

    L’augmentation des violences faites aux femmes lors du #confinement est réelle. Mais on peut se demander quel sens peut avoir la notion même de « confinement » pour ces #femmes_précaires dans une période où les liens entre #pouvoir et #violences sont mis à nu, la perte du premier exacerbant les seconds. Dans ce contexte, le climat de #peur les incite à l’#évitement ou l’(auto)exclusion de l’#espace_public sauf pour celles qui restent soumises à la loi du plus fort dans l’espace fermé de l’#appartement ou l’espace ouvert de la #rue. Rien ne leur est épargné. La peur des contrôles de police et la méconnaissance du fonctionnement des institutions les mettent à la merci de prédateurs, qui prolongeront en France leur calvaire.

    Généralement sans statut légal, ce sont des femmes seules, enceintes sans conjoint avec ou sans enfants. Ces dernières années, la décision inique de restreindre l’accès au système de santé pour les populations migrantes se révèle catastrophique aujourd’hui dans l’urgence de contenir la pandémie.

    Santé

    Nous savons par nos expériences professionnelles et nos enquêtes que les situations de forts #déclassements et d’#humiliations_sociales s’accompagnent le plus souvent de complications graves de santé. C’est encore plus vrai pour des migrants hommes et femmes ayant parcouru des milliers de kilomètres dans les pires conditions. Leur arrivée en Europe (quand ils y arrivent) ne va jamais sans une dégradation du corps et de la santé : blessures accidentelles, hypothermie, brûlures, problèmes cardiovasculaires, diabète, hypertension, etc. Les femmes migrantes sont quant à elles confrontées à des problèmes spécifiques touchant notamment à la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, à la santé sexuelle et reproductive et une exposition plus grande aux violences sexuelles et aux maladies sexuellement transmissibles.

    Les déplacements forcés rendent la continuité des soins périlleuse pour certaines maladies chroniques y compris en France quand les traumatismes des violences sexuelles nécessitent des prises en charge spécifiques complexes et sur le long terme. Ainsi les effets du stress post-traumatique liés aux violences sont manifestes lors de leur parcours de soins : difficulté à se concentrer, incapacité à agir efficacement, remémoration douloureuse de l’agression, troubles amnésiques liés à la contradiction de devoir raconter et d’oublier, terreurs nocturnes et anxiété, autant de contraintes qui altèrent leur capacité à faire valoir leurs droits.

    Les réseaux de solidarité plus ou moins précaires sont mis à l’épreuve. Nous avons eu connaissance lors de nos activités sur le terrain qu’un certain nombre de femmes seules, enceintes ou avec enfant en bas âge, ont été « poussées » vers la porte de sortie par leur ami·es, hébergeure·s dès lors qu’elles avaient tous les symptômes, réels ou supposés, du Covid-19.

    Périple

    Le soin et la mise à l’abri des violences sont le salut de ces femmes. En période de pandémie, l’hôpital et ses soignants retrouve sa dimension d’« hospice » accueillant les plus démunis. Le système d’hébergement d’urgence sans cesse saturé voire inexistant dans certains départements, s’est retrouvé également en première ligne pour accueillir et soigner. Ces centres d’hébergement sont majoritairement collectifs et ne présentent pas de chambres adaptées au confinement avec leur sanitaire et cuisine propre. Dans leur périple, certaines femmes ont la chance d’être conduites vers les services d’urgence pour premier examen et réorienté vers les centres de desserrement dédiés au confinement des sans-abris atteints du Covid-19. On peut donc mesurer, sans trop de difficultés, les conséquences publiques, et pas seulement privées, de leur marginalisation (en réalité de leur invisibilité) juridiques et sanitaires. Ces femmes (car ce sont elles qui ont, dans les pires conditions, la charge quotidienne des enfants en bas âge), sont dans des logiques incessantes et infernales de survie au quotidien, comme celui, primordial, de se nourrir et de nourrir ses enfants, car biens des acteurs de la distribution alimentaire ont été contraint de limiter leur activité du fait de l’épidémie et du confinement de leurs bénévoles habituels, trop âgés pour s’exposer, provoquant ainsi des tensions dramatiques sur l’accès à la nourriture.

    Le cloisonnement des dispositifs du droit commun avec les réformes successives, ainsi que l’appauvrissement du système de santé, ont aujourd’hui de lourdes conséquences sur les conditions d’existences des plus fragiles.

    Pour remédier à ces manquements mortels (nous osons dire le mot) il est impératif que la puissance publique avec l’aide des acteurs sociaux se mobilise pour :

    – Davantage de place d’hôtel pour des confinements de qualité avec des stratégies de test PCR plus large pour ces publics surprécaires ;

    – Réduire significativement la pression sécuritaire sur les migrants et les campements, afin de favoriser le travail des associations et la coordination entre acteurs associatifs du soin-hébergement-sécurité alimentaire ;

    – Augmenter les dispositifs adaptés d’hébergement pour l’ensemble des mineurs placés par l’aide social à l’enfance et les mineurs non-accompagnés ;

    – Déployer davantage de places d’hébergement d’urgence pérennes pour les femmes victimes de violences sur le territoire et renforcer les dispositifs d’hébergement pour femmes seules notamment avec nourrissons et enfants ;

    – Accélérer les procédures de régularisations et de demande d’asile dans ce contexte de crise sanitaire ;

    – Accélérer la prise en compte des demandes de l’aide médicale d’Etat.

    Cette épidémie dépasse le strict enjeu du confinement. L’après-épidémie doit inclure dans les réflexions qui ne vont pas manquer de se poser sur le type d’organisation sociale que nous souhaitons dans tous les domaines de l’existence, ces populations qui étaient maintenues malgré elles hors du monde.

    https://www.liberation.fr/debats/2020/04/17/femmes-migrantes-encore-plus-fragiles-en-temps-d-epidemie_1785072
    #femmes #femmes_migrantes #fragilité #vulnérabilité #migrations #asile #réfugiés #coronavirus #covid-19 # Smaïn_Laacher

    @isskein & @karine4 —> #victimisation

  • Des trajectoires immobilisées : #protection et #criminalisation des migrations au #Niger

    Le 6 janvier dernier, un camp du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) situé à une quinzaine de kilomètres de la ville nigérienne d’Agadez est incendié. À partir d’une brève présentation des mobilités régionales, l’article revient sur les contraintes et les tentatives de blocage des trajectoires migratoires dans ce pays saharo-sahélien. Depuis 2015, les projets européens se multiplient afin de lutter contre « les causes profondes de la migration irrégulière ». La Belgique est un des contributeurs du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FFUE) et l’agence #Enabel met en place des projets visant la #stabilisation des communautés au Niger

    http://www.liguedh.be/wp-content/uploads/2020/04/Chronique_LDH_190_voies-sures-et-legales.pdf
    #immobilité #asile #migrations #réfugiés #Agadez #migrations #asile #réfugiés #root_causes #causes_profondes #Fonds_fiduciaire #mécanisme_de_transit_d’urgence #Fonds_fiduciaire_d’urgence_pour_l’Afrique #transit_d'urgence #OIM #temporaire #réinstallation #accueil_temporaire #Libye #IOM #expulsions_sud-sud #UE #EU #Union_européenne #mise_à_l'abri #évacuation #Italie #pays_de_transit #transit #mixed_migrations #migrations_mixtes #Convention_des_Nations_Unies_contre_la_criminalité_transnationale_organisée #fermeture_des_frontières #criminalisation #militarisation_des_frontières #France #Belgique #Espagne #passeurs #catégorisation #catégories #frontières #HCR #appel_d'air #incendie #trafic_illicite_de_migrants #trafiquants

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    Sur l’incendie de janvier 2020, voir :
    https://seenthis.net/messages/816450

    ping @karine4 @isskein :
    Cette doctorante et membre de Migreurop, Alizée Dauchy, a réussi un super défi : résumé en 3 pages la situation dans laquelle se trouve le Niger...

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    Pour @sinehebdo, un nouveau mot : l’#exodant
    –-> #vocabulaire #terminologie #mots

    Les origine de ce terme :

    Sur l’origine et l’emploi du terme « exodant » au Niger, voir Bernus (1999), Bonkano et Boubakar (1996), Boyer (2005a). Les termes #passagers, #rakab (de la racine arabe rakib désignant « ceux qui prennent un moyen de trans-port »), et #yan_tafia (« ceux qui partent » en haoussa) sont également utilisés.

    https://www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/mts.pdf

  • Mise à l’abri des personnes sans domicile à #Grenoble dans les places d’internat restées vacantes

    Notre association est préoccupée de l’état de #santé des personnes sans abri ou dans des logements de fortune particulièrement exposées au virus. Le #confinement généralisé suppose d’avoir la capacité d’héberger ou de loger toute personne vivant à la rue. Or si l’Etat a décidé de prolonger de deux mois la #trêve_hivernale, permettant ainsi le maintien ouvert des #hébergements_hivernaux et la #suspension des #expulsions locatives, le parc d’#hébergement_d’urgence reste structurellement sous- dimensionné au regard des besoins. Il en va de même de l’hébergement pour demandeurs d’asile dans le #dispositif_national_d’accueil géré par l’#OFII. Si le Ministère de l’Intérieur a suspendu l’enregistrement des nouvelles demandes, les personnes n’auront pas accès à l’hébergement via l’OFII. Nous notons, par ailleurs, que les entrées dans les dispositifs dédiés se trouvent entravées par les difficultés liées au pilotage particulièrement en cette période de #crise_sanitaire. Des places sont disponibles mais les #demandeurs_d’asile n’y ont pas accès en raison de l’approche catégorielle de l’hébergement et de la lourdeur du pilotage de l’orientation. Les conséquences à ces entraves à un #accueil digne et humain sont perçues et subies très directement à l’échelle du territoire grenoblois par l’ensemble des acteurs. Les demandeurs d’asile, finiront pour certains à renoncer à leur droit à l’hébergement, ce qui peut avoir des conséquences particulièrement graves en termes de #santé_publique. Ces personnes sans domicile qui sont parmi les plus vulnérables au virus sont aussi les moins protégées, confrontées aux défaillances chroniques d’un système de l’hébergement structurellement sous doté. L’annonce des mesures de confinement a provoqué la fermeture de notre accueil au public et un fonctionnement dégradé de nos services, mais nous tentons de garder le lien avec les personnes que nous accompagnons.
    Nous nous sentons néanmoins démunis et en appelons à la #réquisition des places dans les internats restées vacantes pour éviter une catastrophe humanitaire. Aussi, nous vous invitons à vous rapprocher de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale afin d’organiser des orientations permettant de mettre à l’abri ces populations vulnérables et de fournir au personnel bénévole des protections dans cet accompagnement.
    Nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
    Jacqueline Leininger,
    Présidente de l’ADA – #Accueil_Demandeurs_d’Asile

    –-> #Lettre de l’ADA à #Laurent_Wauquiez, président de la région #Auvergne-Rhône-Alpes du 30.03.2020, reçue via mail le 07.04.2020

    #mise_à_l'abri #SDF #sans-abri #coronavirus #France #covid-19 #hébergement #asile #migrations #réfugiés

  • #Sous-traitance = #maltraitance dans nos facs et labos

    La sous-traitance – en particulier pour les personnels de s#écurité, de #ménage, d’#accueil et de restauration – est de plus en plus importante dans l’enseignement supérieur et la recherche (#ESR). De manière structurelle, les conditions de travail de ces travailleurs et travailleuses sont catastrophiques : salaires extrêmement faibles, travail dissimulé, marchandage, sanctions et licenciements abusifs, endettement des salarié·es auprès des entreprises…
    Les #multinationales comme #Elior, #Eurest ou #Derichebourg qui gèrent la #restauration ou le #nettoyage de nombreux sites publics de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ont à plusieurs reprises été dénoncées pour leur pratiques d’exploitation éhontées de travailleur·ses sans-papiers ou de licenciement abusif. A cela s’ajoute le racisme, le mépris de classe, la xénophobie et le sexisme de leurs employeurs et de la communauté scientifique, qui se traduit par l’absence de reconnaissance et d’estime pour leur travail, par l’indifférence à leurs conditions de travail, par leur exclusion des espaces collectifs professionnels et, dans de nombreux cas, par des insultes, du harcèlement moral, des agressions physiques et des violences sexuelles (sur les discriminations et violences racistes et sexistes structurelles dans l’ESR, lire cet article : http://lmsi.net/Vos-asterisques-sont-trop-etroits-pour-nos-vecus).

    GESTION DU COVID-19 = MISE EN DANGER DE MORT

    Si de nombreuses personnes salariées de l’ESR, ont eu accès au télétravail, les employé·es de la sous-traitance travaillent quotidiennement sur les sites qui sont restés ouverts, notamment pour faire du travail inutile dans le contexte de pandémie. Certain·es doivent même travailler davantage : « Profiter de l’absence des cadres pour faire le ménage de printemps dans les bureaux » !
    Ils et elles travaillent sans information fiable sur le COVID-19 et sans matériel approprié, en prenant les transports en commun pendant de longues heures afin de rejoindre leur lieu de travail. D’ordinaire déjà, nous dénonçons l’hypocrisie des directions d’établissements qui se défaussent de leur responsabilité d’employeur en laissant des entreprises exploiter jusqu’à l’os ces salarié·es dans les universités. Avec la pandémie actuelle de COVID-19, nous considérons que cette indifférence est criminelle.

    Les travailleuses et travailleurs de la sous-traitance dans l’ESR, très souvent employé·es en CDD et en temps partiel contraint, travaillent dans la peur vis-à-vis de leurs supérieur·es hiérarchiques, ce qui rend difficile l’exercice de leur droit de retrait ou de recours syndicaux. Ils et elles sont également très isolé·es du fait du traitement inégalitaire (travail sur site versus télétravail ou dispense de travail) entre travailleur·ses dans les universités et laboratoires, et trouvent peu de soutien pour dénoncer leur exploitation ainsi que les risques qu’ils et elles doivent prendre. Ce traitement inégalitaire est une évidence dans la gestion de la division du (non-)travail dans cette période de crise. Dans un même corps de métiers sur les sites de l’École normale supérieure (sécurité, ménage, etc.), les agent·es des entreprises de sous-traitance sont mobilisé·es pour travailler sur site alors que les collègues « avec statuts », et les étudiant·es, obtiennent des aménagements et des accords pour rester confiné·es à leur domicile.

    JUSTICE POUR LES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES

    Ainsi, la pandémie actuelle ne rend que plus saillantes les inégalités préexistantes. De nombreux travailleurs et travailleuses précarisé·es poursuivent le travail pour assurer la chaine d’approvisionnement ou encore le ramassage des ordures. Cela révèle au grand jour les inégalités, entre ceux et celles à qui l’on ordonne de se présenter à leur poste de travail, et ceux et celles que l’on encourage à se mettre en télétravail pour respecter le confinement (voir cette lettre d’un ouvrier du BTP adressée à la Ministre du Travail). Les premièr·es, à qui l’on fait prendre tous les risques au service des second·es, à qui on demande de rester chez soi. De la même façon, la classe dirigeante s’entête à assurer une « continuité » de la production qui n’a de sens que pour les actionnaires, exposant directement les plus précaires comme en témoignent nombre de travailleurs et travailleuses contraint·es à travailler malgré la pandémie. Cela est insupportable !

    Néanmoins, malgré les circonstances exceptionnelles, la contestation sociale demeure forte ! Le personnel de ménage de l’hôpital de Lewisham de Londres s’est mis en grève le 12 mars pour protester contre le non-paiement des salaires ainsi que contre le manque de mesures et de matériel de protection face au coronavirus. L’université londonienne de SOAS a enregistré son premier cas de COVID-19 le 6 mars mais n’a pris aucune mesure de fermeture de l’établissement et de protection. La direction s’est vue dénoncée pour avoir envoyé deux agents du ménage nettoyer une pièce très probablement contaminée par le coronavirus sans aucune protection ni information. Le personnel de ménage de cette université, mais aussi d’un hôpital de Nantes, ont porté leurs revendications, notamment contre la sous-traitance et le mépris que celle-ci exprime. L’action collective, l’exercice du droit de retrait et du droit d’alerte, la grève et la solidarité restent les leviers des travailleurs et travailleuses comme l’ont montré les grèves de mars dernier en Italie, où le gouvernement a décrété la fermeture des industries et activités non-essentielles le 22 mars 2020, suite à des mouvements de grève contre l’obligation de travailler dans un contexte de pandémie meurtrière.

    Ici, nous souhaitons rappeler aux directions d’établissement leur responsabilité pénale et leur faire comprendre que nous ferons tout notre possible pour que leurs actes aient des conséquences, pour elles et eux aussi.
    Nous souhaitons aussi rappeler aux camarades de lutte de l’ESR le sort de ces travailleurs et travailleuses, hier méprisé·es, aujourd’hui sacrifié·es. Soutenons-les de toutes nos forces !

    Face à cette situation indigne, nous exigeons immédiatement :

    Le dépôt d’un droit d’alerte par les représentant·es du personnel auprès du CHSCT en raison du danger imminent qu’encourent les employé·es de la sous-traitance.

    Le recensement des employé·es de sous-traitance qui travaillent et l’évaluation de leurs conditions de travail pendant le confinement.

    Puisque personne doit se retrouver contraint à fournir un travail non-essentiel en temps de pandémie, tous et toutes doivent recevoir leur paie et leur autorisation d’arrêt de travail.

    Cette situation révoltante nous montre que l’on doit construire la lutte pour :

    L’internalisation des travailleur·ses en sous-traitance dans l’ESR, notamment pour une amélioration des conditions de travail et de rémunération de ce personnel essentiel à la mission pédagogique et scientifique hors-confinement ;

    La #régularisation des personnes sans #titre_de_séjour et l’obtention d’un titre de séjour de longue durée pour les employé·es de la sous-traitance.

    Nous appelons également à la création de collectif de soutien aux employé·es de la sous-traitance dans tous les sites universitaires et de recherche pour rendre visible et soutenir leurs revendications individuelles et collectives.

    https://universiteouverte.org/2020/04/07/sous-traitance-maltraitance-dans-nos-facs-et-labos
    #externalisation #université #facs #France #travail #exploitation
    #coronavirus #covid-19 #confinement

  • Varsovie, Budapest et Prague ont manqué à leurs obligations sur l’accueil des réfugiés, décide la justice européenne

    Fin 2017, la Commission européenne avait saisi la #CJUE, car les trois pays avaient refusé leurs #quotas d’#accueil de réfugiés décidés dans le cadre du programme de #répartition par Etat membre de dizaines de milliers de demandeurs d’asile lancé en 2015 et qui a pris fin en septembre 2017.

    C’est un #arrêt essentiellement symbolique. La justice européenne a considéré jeudi 2 avril que la #Pologne, la #Hongrie et la #République_tchèque n’ont pas respecté le droit de l’Union européenne en refusant d’accueillir en 2015, au plus fort des arrivées de migrants, des demandeurs d’asile relocalisés depuis l’Italie ou la Grèce.

    Dans son arrêt, la Cour de justice de l’UE (CJUE) considère que les trois pays ont « manqué à leurs obligations » en ne respectant pas la décision prise collectivement par l’UE d’accueillir un #quota de réfugiés par Etat membre.

    La Cour estime que les trois capitales « ne peuvent invoquer ni leurs responsabilités en matière de maintien de l’ordre public et de sauvegarde de la sécurité intérieure, ni le prétendu dysfonctionnement du mécanisme de relocalisation, pour se soustraire à la mise en œuvre de ce mécanisme ».

    Fin 2017, la Commission européenne avait saisi la CJUE, constatant que les trois pays avaient refusé leurs quotas d’accueil de réfugiés décidés dans le cadre du programme de répartition par Etat membre de dizaines de milliers de demandeurs d’asile depuis l’#Italie et la #Grèce, lancé en 2015 et qui a pris fin en septembre 2017.

    Décision « sans conséquence » pour la Hongrie

    Cela rend impossible l’idée de forcer désormais ces pays à accueillir des migrants. « Cette décision n’aura aucune conséquence. La politique de quotas étant depuis longtemps caduque, nous n’avons aucune obligation de prendre des demandeurs d’asile », a réagi la ministre de la justice hongroise, Judit Varga. « Nous avons perdu le différend, mais ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est que nous n’avons rien à payer », a abondé le premier ministre tchèque, Andrej Babis. « Le fait est que nous n’accepterons aucun migrant car les quotas ont expiré entre-temps ». La Commission peut désormais seulement demander des amendes contre les trois pays.

    La Cour a repoussé l’argument selon lequel le recours de la Commission n’était pas valable étant donné que, le programme ayant expiré, les trois pays ne pouvaient plus s’y conformer, estimant qu’il suffisait à la Commission de constater le manquement allégué.

    La Pologne et la Hongrie n’ont accueilli aucun réfugié, la République tchèque se contentant d’en recevoir une douzaine avant de se désengager du programme. Varsovie et Budapest estimaient avoir le droit de se soustraire à leurs #obligations en vertu de leur #responsabilité de « #maintien_de_l’ordre_public » et de la « #sauvegarde_de_la_sécurité_intérieure ». Or, pour que l’argument soit recevable, les deux pays auraient dû « pouvoir prouver la nécessité de recourir à (cette) #dérogation ».

    Pour cela, les « autorités devaient s’appuyer, au terme d’un examen au cas par cas, sur des éléments concordants, objectifs et précis, permettant de soupçonner que le demandeur en cause représente un danger actuel ou potentiel ». La Cour a jugé que la décision prise par Varsovie et Budapest avait un caractère « général », et ne se prévalait d’aucun « rapport direct avec un cas individuel ».

    De son côté, Prague a avancé que le dispositif n’était pas efficace pour justifier de ne pas l’appliquer. Une « appréciation unilatérale » qui ne peut servir d’argument pour ne pas appliquer une décision de l’UE, a souligné la Cour.

    Le #plan_de_relocalisation découlait de deux décisions successives du Conseil européen, qui concernaient potentiellement jusqu’à 40 000 et 120 000 demandeurs de protection internationale. Au total, 12 706 personnes ont été relocalisées d’Italie et 21 199 de Grèce vers les autres Etats membres, soit « quasiment toutes les personnes qui rentraient dans les critères ».

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/02/varsovie-budapest-et-prague-ont-manque-a-leurs-obligations-sur-l-accueil-des

    #relocalisation #asile #migrations #réfugiés #justice #hotspots

  • Berlin ready to airlift Greek island refugees

    German activists have collected funds to start airlifting refugees and asylum seekers from the Greek islands to Berlin.

    “If the governments say yes, we can start immediately. It is a matter of organisation with a flight broker, which means it could take two days,” Axel Steier of the German NGO #Mission_Lifeline, told EUobserver on Tuesday (31 March).

    Steier, who co-founded the NGO, says they collected €55,000 in donations following plans by city of Berlin state politicians to relocate 1,500 people or possibly more stuck on the Greek islands to the German capital.

    He says German church affiliated charity organisations like #Diakonie and #Stadtmission_Berlin have agreed to help when it comes to housing the new arrivals.

    The money collected covers two flights but the NGO is seeking more donations to continue future airlifts.

    “We try to finance more now so we can make an airlift between #Lesbos and Berlin and if there is more money and more willing local governments we can bring more,” said Steier.

    Some 42,000 refugees, asylum seekers and migrants are spread out across five Greek Aegean islands. Of those, around 20,000 are crammed into Moria, a camp on the island of Lesbos, and whose facilities are designed to accommodate 3,000.

    Faced with deplorable conditions described as among the worst in the world when it comes to refugee camps, fears are mounting of a looming Covid-19 outbreak amid reports by Human Rights Watch that Greece is also arbitrarily detaining nearly 2,000 people on the mainland.

    The urgency of the efforts to decongest the islands has since led to a new proposal by the Berlin state government to bring in the most vulnerable.

    In an interview with German media outlet Der Tagesspiegel, Berlin’s justice minister Dirk Behrendt said the idea had received cross party support at the state level and that the city is ready to take in people.

    “The red-red-green state government is completely on the same page,” he said, in reference to party coalition colours spanning the Social Democratic Party, Left Party, and the Greens.

    “If something doesn’t happen very quickly at the federal level - and for me this is more a question of hours than days - then Berlin is also prepared to take its own steps together with civil society organisations and fly people out of Lesbos,” he said.

    He noted while Germany was able to repatriate 170,000 holiday-makers around the world in a matter of days due to the pandemic, the federal government is still dithering about on earlier pledges to relocate unaccompanied minors from Greece.

    “There is apparently a reluctance in Germany because there are fears of playing into the hands of the AfD [Alternative for German, a far-right political party] with a large-scale evacuation operation,” he told Tagesspiegel.

    The EU had earlier this year cobbled together a plan to evacuate 1,600 unaccompanied minors in the aftermath of Turkey’s failed efforts to force political concessions after opening its borders for migrants to cross into Greece.

    Croatia, France, Germany, Ireland, Italy, Luxembourg and Portugal were among the first to agree to take in the minors but the proposal stalled following the outbreak of Covid-19. Some states, such as the Netherlands, have flat out refused.

    “We are not willing to take over children,” said Dutch migration minister Ankie Broekers-Knol earlier this month.

    https://euobserver.com/coronavirus/147944
    #Allemagne #asile #migrations #réfugiés #pont_aérien #Grèce #îles #évacuation #relocalisation #société_civile #Berlin #solidarité #accueil #hébergement #coronavirus #vulnérabilité

    ping @thomas_lacroix @isskein

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    @karine4 en lien avec la question des #villes-refuges, quelques citations :

    Berlin’s justice minister Dirk Behrendt said the idea had received cross party support at the state level and that the city is ready to take in people.

    “If something doesn’t happen very quickly at the federal level - and for me this is more a question of hours than days - then Berlin is also prepared to take its own steps together with civil society organisations and fly people out of Lesbos,” he said.

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge

  • ROTTA BALCANICA ultima fermata

    La rotta balcanica è quel percorso che per migliaia di persone rappresenta la speranza di un futuro in Europa.
    Il documentario racconta di come #Trieste sia diventata una delle principali porte d’accesso europee per chi scappa da guerre e miserie.
    Racconta delle violenze subite lungo il percorso ma anche di come un certo tipo di accoglienza possa fare la differenza tra l’emarginazione e l’integrazione.

    https://vimeo.com/393507989


    #route_des_balkans #asile #migrations #réfugiés #Balkans #film #film_documentaire #documentaire #violence #accueil

    ping @isskein

  • #Déplacer_les_montagnes

    Dans nos montagnes, là où nous avons choisi de vivre, nous voyions des espaces de liberté, des cols, des passages et des invitations au voyage. Nous avons vu une frontière se dessiner, de la #violence contre les personnes exilées, des drames et des élans de solidarité. Nous avons vu des portes s’ouvrir, des liens se nouer à la croisée de ces chemins d’#exil et d’#hospitalité. Nous avons eu envie de faire raconter cette aventure par ceux qui arrivent et celles et ceux qui accueillent. Parce que cette histoire de rencontres dit quelque chose de nous et du monde dans lequel nous vivons. Anne, Yves, Fanfan, Max et Alia habitent les vallées du Briançonnais. Les chemins de l’exil ont conduit Ossoul, Abdallah, Ali et Boubacar dans ces montagnes frontière et #refuge. Comment se rencontrent-ils ? Quels sont leurs rêves, leurs colères et leurs espoirs ? Comment tentent-ils de déplacer des montagnes ? Dans leurs récits et dans les moments de fraternité qu’ils partagent, s’esquissent des réponses et d’autres interrogations...

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/56196_1
    #film #documentaire #film_documentaire #montagne #asile #migrations #réfugiés #Briançon #Hautes-Alpes #Briançonnais #France #frontières #frontière_sud-alpine #accueil #solidarité #rencontres #Lætitia_Cuvelier #Isabelle_Mahenc #rencontre #maraude #maraudeurs

  • Portugal disposto a acolher refugiados sírios bloqueados pela Grécia

    A Plataforma de Apoio aos Refugiados (PAR) manifesta a disponibilidade de Portugal para acolher refugiados sírios que foram bloqueados pelas autoridades gregas, depois de a Turquia ter deixado de controlar as suas fronteiras com aquele país.

    A situação na fronteira entre a Grécia e a Turquia complicou-se nas últimas horas, depois o Governo turco ter decidido abrir as portas da Europa aos refugiados sírios. Uma forma de pressão sobre as autoridades internacionais, após os bombardeamentos do regime sírio que vitimaram cerca de 30 soldados turcos na região de Idlib.

    A Grécia reagiu à “invasão” de refugiados com força, impedindo a entrada de cerca de milhares de migrantes no país. A situação tensa provocou confrontos entre migrantes e polícias, com arremesso de pedras e de barras de metal e com as autoridades a responderem com gás lacrimogéneo.

    Perante a situação complicada, a PAR mostra-se, desde já, disponível a acolher “os requerentes de asilo e refugiados que se encontrem em território grego e a colaborar com o Governo português na identificação de obstáculos e no reforço da capacidade de acolhimento portuguesa”, conforme comunicado enviado às redacções.

    A Turquia acolhe no seu território cerca de 3,6 milhões de refugiados sírios. A decisão do governo do país de abrir as portas da Europa a estes refugiados preocupa a PAR que destaca que a “já frágil situação humanitária vivida na Grécia, em especial nas ilhas gregas de Lesbos, Quios Samos e Kos, onde mais de 56 mil pessoas aguardam uma resposta ao seu pedido de asilo”, pode agravar-se ainda mais.

    A PAR entende ser “absolutamente urgente” que Portugal reforce a sua capacidade de acolhimento para que possa receber mais refugiados e garantir-lhes uma resposta rápida e digna, podendo isso ser feito através do Acordo Bilateral assinado entre Portugal e a Grécia, em Março de 2019.

    “A PAR apela assim, mais uma vez, à efectiva transferência de requerentes e beneficiários de asilo ao abrigo do Acordo Bilateral para Portugal, onde sejam tratados como pessoas e encontrem a paz e a estabilidade que merecem e procuram“, aponta-se no documento.

    Segundo a Organização Internacional para as Migrações (OIM), cerca de 13 mil pessoas abandonaram o território turco com destino à Grécia, país que se recusa a abrir-lhes as suas portas, prometendo reforçar o controlo das fronteiras.

    A PAR ressalva que há famílias acompanhadas de menores e em situação de particular vulnerabilidade, que fogem de perseguições ou que procuram a paz que o seu país não lhes consegue garantir e critica a ausência de uma “resposta europeia concertada à recolocação destas pessoas em território grego pelo espaço comunitário”.

    Cerca de 13 mil pessoas estavam no sábado junto da fronteira greco-turca após o Presidente da Turquia, Recep Tayyip Erdogan, ter aberto as fronteiras para deixar passar migrantes e refugiados para a Europa, segundo a OIM.

    O Presidente da Turquia adiantou que, nas próximas horas, entre 25 mil e 30 mil pessoas podem tentar chegar à Grécia.

    Além de milhões de refugiados sírios, a Turquia acolhe ainda centenas de migrantes e refugiados da Ásia, África e Médio Oriente que usam o país como ponto de trânsito para alcançar a Europa através da Grécia.

    https://zap.aeiou.pt/portugal-refugiados-sirios-bloqueados-311446
    #portugal #asile #migrations #réfugiés #solidarité #accueil

    via @isskein

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    En 2017...
    Portugal : en attendant les réfugiés
    https://seenthis.net/messages/558040

  • Familles soignantes
    http://www.laviedesidees.fr/Juliette-Rigondet-village-alienes-tranquilles.html

    À propos de : Juliette Rigondet, Un village pour aliénés tranquilles, Fayard,. Dans un récit sensible, Juliette Rigondet retrace l’histoire de son village d’enfance, où des personnes atteintes de troubles mentaux sont accueillies par des familles. Elle met ainsi en lumière une expérience méconnue qui est à l’origine de l’accueil familial thérapeutique.

    #Histoire #médecine #solidarité #folie #campagne
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200220_famillessoignantes.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200220_famillessoignantes.pdf

  • Migranti. Sbarca in Italia la multinazionale svizzera del business dell’accoglienza

    Prima il centro di detenzione per irregolari di #Macomer. Ora #Casa_Malala a Trieste per richiedenti asilo della rotta balcanica. La strategia di #Ors_Italia che vince i bandi a colpi di ribassi.

    Dall’accoglienza umanitaria al business dell’accoglienza? Il cambio di gestione al Centro Casa Malala di Trieste, struttura per la prima assistenza dei richiedenti asilo della via balcanica, apre scenari e interrogativi. E conferma la tendenza, avviata dai decreti sicurezza salviniani, di favorire l’affidamento dei centri ad aziende lucrative, più che alle Onlus della rete territoriale dei centri Sprar. Succede a Trieste in località Fernetti, dove la gestione del centro, da sei anni guidata da Consorzio italiano di solidarietà (Ics) e Fondazione Caritas di Trieste, è scaduta ed è stata affidata per bando a Ors Italia, affiliata del gruppo elvetico Ors nato nel ’92 da una costola di Adecco, società di lavoro interinale.

    Il gruppo gestisce centri per richiedenti asilo in Svizzera, Austria e Germania. E continua a vincere bandi, nonostante le inchieste giornalistiche e le interrogazioni parlamentari che negli anni scorsi hanno denunciato gestioni inefficienti al punto di essere lesive dei diritti fondamentali. Frutto di un approccio che bada più al profitto che all’integrazione. E la scelta punta, di fatto, a escludere le Ong: dopo quelle in mare, anche quelle sulle rotte di terra, sentinelle «scomode» dei diritti.

    Significativo l’esordio nel nostro paese di Ors Italia, che a fine 2019 ha vinto la gestione del primo Cpr sardo a Macomer, struttura di detenzione amministrativa per il rimpatrio di migranti irregolari, realizzata in un ex carcere in provincia di Nuoro. Ex caserma della Finanza, Casa Malala è stata ristrutturata dal 2016 come centro di prima accoglienza, 100 posti per migranti traumatizzati, nel fisico e nella psiche, dal viaggio e dalle violenze delle polizie balcaniche.

    Ors Italia venerdì ha ottenuto il primo posto anche nella graduatoria tecnica per Casa Malala grazie a offerte - sulla carta - di servizi di qualità. Ma dovrà giustificare la sua offerta giudicata «anomala»: il ribasso del 14% sul costo ipotizzato nel bando ha attivato in automatico uno stop nella procedura, da parte della Prefettura, per dubbi sulla qualità dei servizi. Trattandosi di una società commerciale, e non di una Onlus, Ors Italia ha anche l’obbligo di legge di dimostrare che avrà un utile, dopo aver pagato dipendenti e fornitori. Nonostante i decreti sicurezza abbiano ridotto il contributo per rifugiato da 35 a 26 euro o meno. Per Valori.it, testata di finanza etica ed economia sostenibile, Ors è controllata dalla finanziaria Equistone partners, legata a Banca Barclays.

    L’impressione degli addetti ai lavori dunque è quella di un marketing aggressivo per sbaragliare la concorrenza, a costo di rinviare i guadagni, pur di occupare quote di mercato. Dubbi anche sul requisito dell’esperienza triennale: non ne ha, la neonata Ors Italia, che però propone quella della casa madre svizzera, grazie all’istituto giuridico dell’"avvalimento".

    C’è poi il clima politico, che in Friuli Venezia-Giulia da un anno e mezzo a oggi è cambiato. Ad aprile 2018 l’elezione alla presidenza della Regione Friuli Venezia-Giulia di Massimiliano Fedriga, fedelissimo di Matteo Salvini. E a gennaio 2019 l’inaspettata sostituzione, da parte del governo giallo-verde, del prefetto Annapaola Porzio con Valerio Valenti. Ics e Caritas esprimono «serie preoccupazioni» per le gravi «carenze di programmazione: due operatori di servizio diurno, uno solo di notte, mediazione linguistica di pochi minuti a settimana per ospite, cancellazione del servizio di supporto psicologico». Massimizzare il risparmio, insomma. Anche se si tratta di esseri umani.

    https://www.avvenire.it/attualita/pagine/immigrazione-nel-business-dell-accoglienza-ai-migranti-sbarca-in-italia-una
    #ORS #privatisation #accueil (sic) #Italie #migrations #asile #réfugiés

    Ajouté à la métaliste sur ORS:
    https://seenthis.net/messages/802341

    • Dai timori alla realtà: «i centri-migranti sempre più ghetti senza servizi». E a #Trieste rispunta ORS

      L’esito dei bandi post Decreti Salvini conferma: le società for profit s’impadroniscono dell’accoglienza migranti. In FVG primo appalto in vista per la holding elvetica.

      Gli operatori della solidarietà accusano: il Decreto Sicurezza (o Decreto Salvini che dir si voglia) partorito nell’inverno 2018 e votato da M5S e Lega sta cambiando, in peggio, la gestione dell’accoglienza dei migranti. Le critiche non sono una novità ma adesso i problemi trovano ulteriori conferme. A finire sotto accusa sono ovviamente i bandi pubblici che imporrebbero una concorrenza al ribasso apparentemente insostenibile per il mondo del no profit. Taglio dei costi, ovvero dei servizi. E soprattutto megacentri, vale a dire grandi numeri e ampie dimensioni. Risultato: via libera ai grandi gestori pronti a soppiantare i soggetti tradizionali, con tutto quel che ne segue. E le polemiche, va da sé, infuriano. A partire da un cruciale angolo di Nord Est, ultimo sbocco della sempre attiva rotta balcanica.

      Migranti, a Trieste vince la svizzera ORS

      L’ultima contesa, in ordine di tempo, si è aperta a Trieste, «una Ventimiglia ma al contrario» dice Gianfranco Schiavone, presidente di ICS – Consorzio Italiano di Solidarietà, centro di riferimento per i migranti e rifugiati nel capoluogo giuliano. Qui, a differenza di ciò che accade nel Ponente ligure, i flussi sono in entrata. Più o meno 7mila, spiega, i potenziali richiedenti asilo registrati ufficialmente nell’area lo scorso anno dopo aver varcato verso ovest il confine sloveno, ultima tappa della rotta che attraversa la Grecia e la ex Jugoslavia. Quasi 1.500 i migranti accolti da ICS nei primi dieci mesi del 2019 (più del doppio rispetto al numero rilevato nel 2018) nella struttura di prima accoglienza “Casa Malala” a Fernetti, a pochi passi dalla frontiera. Un migliaio circa le persone attualmente ospitate dallo stesso ente in collaborazione con la Caritas in quasi 150 appartamenti della città.

      Solo che nel frattempo le richieste presentate nei bandi sarebbero diventate sempre più difficili da soddisfare, con il rischio di tagliare fuori gli operatori sociali più esperti e radicati nel territorio. Il 22 gennaio scorso la Prefettura di Trieste ha pubblicato la graduatoria finale della gara d’appalto per la gestione della stessa Casa Malala. Chi si è piazzata al primo posto? La ORS, già attiva da anni in Svizzera e Austria e presente in Italia con una controllata. Se gli ultimi accertamenti tecnici daranno esito positivo, la gestione della struttura e dei suoi 95 posti toccherà alla sussidiaria italiana della società for profit elvetica. E potrebbe essere solo l’inizio.

      ORS tra Londra e la Sardegna

      ORS Italia Srl, che è stata registrata a Roma il 25 luglio 2018 e ha sede presso uno studio notarile della capitale, è controllata dalla società ORS Service AG, ultimo anello di una catena che conduce a una holding di Zurigo di proprietà del fondo di private equity Equistone Partners di Londra. Per le sue attività in Svizzera, Austria e Germania, nel 2018, il gruppo ORS ha conseguito profitti operativi per 1,3 milioni di franchi (1,2 milioni di euro al cambio attuale) meno della metà del dato 2016 (3 milioni di franchi circa). La variazione, riferisce tra gli altri il tabloid svizzero 20 Minuten, sarebbe da imputare al drastico calo delle domande di asilo che si sono ridotte di due terzi nel giro di tre anni.

      Per quasi un anno e mezzo, secondo quanto riportato nelle visure camerali, ORS Italia è risultata “inattiva”. L’ultima visura disponibile, visionata da Valori il 28 gennaio, segnala invece l’avvio delle attività. Alla controllata italiana, in particolare, è stata recentemente affidata la gestione del Centro regionale per la permanenza e il rimpatrio dei migranti irregolari di Macomer, in provincia di Nuoro. Stando sempre all’ultima visura ORS Italia avrebbe per ora un solo dipendente, contro i circa 1.300 registrati negli altri tre Paesi di attività alla fine del 2018.

      Controversie in Austria

      Il faro puntato su ORS è legato al fatto che il gruppo elvetico non è stato immune alle polemiche. Nel 2015 ORS è stata fortemente criticata per la gestione del centro rifugiati di Traiskirchen, in Austria. Progettato per una capienza di 1.800 persone, il campo era arrivato a ospitarne 4.600. 1.500 di loro, denunciava Amnesty International, erano costretti a dormire all’aperto. Contattata da Valori, ORS aveva risposto per iscritto parlando di «accuse infondate» e spiegando di non essere stata responsabile del sovraffollamento del campo non avendo il potere «né di assegnarsi né di respingere i rifugiati». L’invio dei richiedenti asilo a Traiskirchen, precisava la società elvetica, sarebbe stato effettuato «tramite il Ministero dell’Interno austriaco con la collaborazione istituzionale del personale di ORS».

      Per Casa Malala un taglio dei costi del 14%

      L’assegnazione di Casa Malala, come si diceva, non è ancora definitiva. L’offerta di ORS prevede un taglio dei costi del 14%, un ribasso davvero notevole capace di sbaragliare la concorrenza frenando però l’iter di approvazione. Tecnicismi a parte, funziona più o meno così: quando il preventivo di un concorrente scende al di sotto di una certa soglia minima (nel rapporto costi/servizi) scatta automaticamente un apposito procedimento di controllo. Nulla di illecito, per carità. Ma ora, come previsto dalla legge, l’autorità deve verificare la sostenibilità della proposta, capire cioè se ORS sia davvero in grado di offrire i servizi proposti a quel prezzo. A prescindere dall’esito dei controlli, sostengono gli altri operatori, resta tuttavia irrisolto un problema di fondo.

      Bandi sotto accusa: «Impossibile offrire servizi adeguati»

      «Il fatto è che non è possibile per noi offrire servizi adeguati e orientati alla tutela dei diritti della persona ai costi previsti dai nuovi bandi» commenta Schiavone. «A queste condizioni – aggiunge – si favoriscono gli operatori come ORS che gestiscono grandi strutture di proprietà pubblica». Sotto accusa, insomma, il modello generale dei grandi centri ispirato dallo stesso Decreto Sicurezza, strutture che il presidente di ICS descrive come «parcheggi di fatto con standard molto bassi o peggio ancora ghetti che producono elevate tensioni sociali».

      In questo contesto, sostiene ancora Schiavone, «il modello di accoglienza diffusa che mira invece a una veloce integrazione delle persone accolte non trova spazio». E non è un caso, suggerisce, che le ultime gare d’appalto indette a Trieste siano andate praticamente deserte.
      Gare deserte, la parola al Tribunale

      Due in particolare i bandi senza soluzione. Il primo è relativo a un progetto di accoglienza diffusa per migranti richiedenti asilo, con un importo previsto di 10,9 milioni di euro, che sembra tanto ma – spiega ancora Schiavone – farebbe a conti fatti 21 euro e cinquanta centesimi al giorno di spesa per persona, contro i 35 euro previsti in passato. L’unica offerta ricevuta è arrivata da una cooperativa sociale di Castel San Giorgio (Salerno), ma la proposta copre appena 10 dei 1.150 posti richiesti, come dire meno dell’1% del totale.

      Alla seconda gara – per l’assistenza di 300 migranti distribuiti in diverse in strutture collettive e un budget di quasi 5,8 milioni – non ha risposto nessuno. ICS, che nel frattempo continua a gestire in proroga il sistema di accoglienza insieme a Caritas, ha impugnato i bandi ritenendoli illegittimi dal momento che i parametri di costo previsti non sarebbero adeguati ai servizi richiesti. L’udienza presso il TAR del Friuli Venezia Giulia è fissata per il mese di maggio. Sempre che il Governo, nel frattempo, non decida di risolvere a monte la questione cancellando il Decreto Sicurezza. Chissà se il risultato elettorale in Emilia Romagna riporterà a più miti consigli il Movimento 5 Stelle. Che per ora, nonostante le pressioni, continua a nicchiare sull’ipotesi di modifica delle norme fortemente volute dal suo ex alleato.

      https://valori.it/migranti-bandi-trieste-ors

    • Rifugiati. L’assalto delle holding straniere. E l’accoglienza diventa vero business

      Rapporto di «Valori.it»: il Decreto sicurezza che punta sui mega-centri a scapito degli Sprar apre un mercato per grandi aziende britanniche, tedesche, svizzere. Raddoppio dei costi, qualità a rischio.

      Altro che risparmio. Altro che «fine della pacchia» per chi «fa affari coi migranti». Il Decreto sicurezza aumenterà il costo pro-capite dell’accoglienza dei richiedenti asilo, a causa della scelta di puntare su grandi strutture invece che sulla rete territoriale degli Sprar. Ed è un business su cui si stanno lanciando grandi aziende straniere, alla ricerca di nuovi mercati. Più soldi dei contribuenti per un’accoglienza peggiore, elargiti a holding internazionali invece che a cooperative italiane.

      Ad accendere i riflettori sul nuovo business favorito dalla politica del governo è Valori.it, testata online specializzata in finanza etica ed economia sostenibile, in un dossier in 17 capitoli. «Il Decreto sicurezza voluto da Lega e 5 Stelle – scrive – fa gioire società estere e holding specializzate nella gestione di megacentri per migranti. Dietro di loro, fondi di «private equity», finanza londinese, investitori sauditi e svizzeri. Vincitori di una guerra sporca che farà aumentare disuguaglianze, razzismo, crimine e tensioni sociali». Il dossier è stato illustrato ieri alla Camera da Emanuele Isonio e Rosy Battaglia, autori di parte delle analisi, e da Nicoletta Dentico, vicepresidente della Fondazione Finanza Etica. Nicola Fratoianni, segretario di Sinistra italiana, ha annunciato un’interrogazione parlamentare.

      Tra i «big» dell’"accoglienza profit" ci sono la norvegese Hero e la tedesca European Homecare che dagli anni 90 fa affari espandendosi in Polonia e ex Ddr: «Era come una licenza per stampare soldi», ha dichiarato un ex dipendente al Wlz, quotidiano locale tedesco. Parole che riecheggiano le intercettazioni di «mafia capitale», quando Salvatore Buzzi, diceva che «il traffico di droga rende meno».

      Altra azienda leader è il gruppo elvetico Ors, secondo Valori.it già sbarcato in Italia. L’azienda svizzera – controllata dalla società finanziaria londinese Equistone Partners, legata alla Banca Barclkays – che gestisce da anni decine di centri in Svizzera, Austria e Germania, il 22 agosto ha annunciato il suo ingresso nel nostro Paese con Ors Italia Srl, annunciando che «l’Italia rappresenta un primo importante passo per la nostra espansione nel Mediterraneo». Secondo la testata online, Ors ha già ottenuto un affidamento dalla Prefettura di Roma.

      L’interesse per l’Italia di Ors è motivato anche dal fatto che l’impresa sta perdendo i suoi sette centri in Austria. Il ministro dell’Interno austriaco Herbert Kickl vuole una nuova agenzia pubblica al posto dei privati. Nel 2015 Ors è stata travolta dalle polemiche per la pessima gestione del centro di Traiskirchen: progettato per 1.800 persone, era arrivato a ospitarne 4.600. Per il giornale Usa Today, Traiskirchen è stato gestito con la logica delle carceri private statunitensi: taglio dei costi e massimizzazione del profitto.

      Ors è in crisi anche in Svizzera: chiusura della rotta balcanica e giro di vite sulle domande d’asilo ha dimezzato i rifugiati rispetto ai 40 mila del 2015. Dal 2017 Ors ha chiuso 19 centri. «Una ragione in più – scrive Valori.it – per guardare all’Italia e al suo mercato più promettente». Le prefetture ora, per accelerare i tempi, possono ricorrere alla procedura negoziata senza pubblicazione del bando di gara, anche se con la vigilanza dell’Autorità anticorruzione.

      Il ministro ha ridotto la quota di spesa procapite da 35 a una forbice tra 19 e 26 euro, dicendo che l’Italia aveva le quote più care d’Europa. «Falso – afferma Emanuele Isonio – visto che Belgio, Finlandia, Svezia e Slovacchia spendono di più. E la Germania nel 2017 ha investito 21,3 miliardi per l’integrazione». Non solo. Secondo il dossier, l’accoglienza «modello Salvini» pur tagliando i servizi per l’integrazione - insegnamento della lingua italiana e sanità - farà impennare i costi. «I documenti Anci depositati alla Camera denunciano che nei megacentri si spenderanno 14mila euro per richiedente asilo a fronte del 6.300 nel sistema diffuso degli Sprar». Mentre infatti un profugo resta in una struttura Sprar mediamente 6 mesi, la permanenza nei Cas, i centri di accoglienza straordinaria, varia da 18 a 24 mesi, con una spesa più che doppia.

      A questo popolo di potenziali disoccupati ed emarginati si sommeranno tutti gli irregolari prodotti dal Decreto sicurezza: i titolari di vecchi permessi di protezione umanitaria (circa la metà) che non se lo vedranno convertire in alcune nuove fattispecie molto più selettive, saranno espulsi dagli Sprar. «Aumenteranno così gli irregolari, disperati pronti a aumentare il numero di chi vive di espedienti. Per l’Ispi (Istituto studi politica internazionale) saranno almeno 140mila in 30 mesi, tra giugno 2018 e dicembre 2020».

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/accoglienza-il-business

    • INTERROGAZIONE A RISPOSTA SCRITTA 4/04511

      Al Ministro dell’interno. — Per sapere – premesso che:

      la scelta operata con il «decreto sicurezza» di ospitare i migranti puntando su grandi strutture e su standard di accoglienza molto bassi, invece che sulla rete territoriale degli Sprar, rischia di diventare un business per grandi aziende straniere alla ricerca di nuovi mercati;

      tale sistema determinerà un aumento dei costi per i contribuenti elargiti a holding internazionali e un’accoglienza peggiore per i migranti;

      un dossier del 2019 di Valori.it descrive come il «decreto sicurezza» farà gioire società estere e holding specializzate nella gestione di megacentri per migranti;

      una di queste realtà è il gruppo elvetico Ors, che sta già investendo sull’Italia;

      tale azienda, controllata dalla società finanziaria londinese Equistone Partners, legata alla Banca Barclays, gestisce da anni decine di centri in Svizzera, Austria e Germania, ed è al centro di dure e circostanziate accuse rispetto alla qualità della gestione di tali centri, come si evince anche da numerosissimi articoli, rapporti di autorevoli organizzazioni umanitarie ed inchieste giornalistiche di testate straniere in diversi Paesi;

      nel 2015 Ors stata travolta dallo scandalo, emerso a seguito di un rapporto di Amnesty International, per la pessima gestione del centro di Traiskirchen in Austria: progettato per 1.800 persone, era arrivato a ospitarne 4.600. La logica, in quel centro come in tutte le strutture gestite da Ors, sembra essere sempre la stessa: taglio dei costi e massimizzazione del profitto con «risparmi» su visite sanitarie, corsi di formazione, penuria di cibo, qualità degli alloggi;

      per partecipare a bandi di gara per «l’alloggiamento, l’assistenza, la consulenza sociale per profughi e richiedenti asilo» in Italia, la Ors Svizzera ha creato nel 2018 Ors Italia s.r.l. che, stante l’ultima visura camerale disponibile, risulta «inattiva»;

      dal 20 gennaio 2020 aprirà, in un ex carcere, il Cpr di Macomer (Nuoro) gestito da Ors;

      leggendo il contratto di servizio stipulato con Ors Italia il 21 novembre 2018 si evince che il contratto sia stato sottoscritto senza che sia stata acquisita l’obbligatoria «informativa antimafia» pur prevista dal decreto legislativo n. 159 del 2011 e richiesta da oltre sei mesi (maggio 2019) «attesa l’urgenza di attivare il servizio di gestione del CPR»;

      un articolo dell’Unione Sarda del 13 dicembre 2019 riporta che la Corte dei Conti aveva rinviato l’apertura del Centro regionale per il rimpatrio di Macomer (Nuoro), per accertamenti;

      la Ors Italia ha inoltre partecipato alla gara per la gestione del centro di prima accoglienza per i richiedenti asilo a Trieste, struttura denominata «Casa Malala»; quest’ultima è una struttura gestita da ICS e Caritas dal 2016 e rappresenta un esempio di buona gestione di una struttura di primissima accoglienza stilla quale c’è un grande impatto (circa 3.000 richiedenti solo nel 2019);

      a parere dell’interrogante in entrambi i casi esposti si pone il grande dubbio di come sia possibile, per una società a responsabilità limitata sostanzialmente inattiva, superare i requisiti di concreta esperienza ed essere ritenuta idonea alla gestione di grandi centri di accoglienza;

      il timore dell’interrogante è che ci si trovi di fronte a una società che si avvarrebbe solo e totalmente della casa madre svizzera senza possedere mezzi e personale proprio con le qualifiche e l’esperienza richieste dai relativi bandi, consentendo che sul futuro di tali centri possano mettere le mani delle realtà discutibili interessate solo al profitto a discapito di migranti e contribuenti –:

      quali iniziative di competenza intenda intraprendere al fine di vigilare sui rischi derivanti dalla possibilità che società come la Ors, già oggetto di serie inchieste e indagini per la cattiva gestione dei centri di accoglienza e di detenzione all’estero, possano gestire importanti centri nel nostro Paese.
      (4-04511)

      https://aic.camera.it/aic/scheda.html?numero=4/04511&ramo=CAMERA&leg=18
      #justice #interrogazione_parlamentare

    • Pecunia non olet

      Società che risultano inattive, costole italiane di multinazionali estere, vincono appalti per la gestione dei centri. Cooperative che gestiscono stabilimenti balneari diventati big del settore. Coop dal volto umano che cercano operatori notturni esperti in tecniche di combattimento. Inchiesta sul sistema di accoglienza che si trasforma dopo i decreti sicurezza.

      Nella località di #Fernetti, all’interno del comune sparso di #Monrupino, in provincia di Trieste, a poca distanza dal confine con la Slovenia, c’è la sede di Casa Malala, una struttura di prima accoglienza per i richiedenti asilo che arrivano dalla rotta balcanica. Nonostante negli anni la struttura sia stata gestita attraverso i fondi dell’accoglienza straordinaria predisposti dalla prefettura di Trieste, il modello di accoglienza seguito è stato quello ordinario dei comuni dell’ex Sprar, che prevede, tra le altre cose, l’accoglienza diffusa in piccoli appartamenti.

      Così, il Consorzio italiano di solidarietà – #Ics – che la gestisce insieme alla Caritas, ha dato vita a un modello di accoglienza diffusa che comprende 150 appartamenti dislocati su tutto il territorio triestino, i quali rappresentano oggi uno dei fiori all’occhiello della buona accoglienza italiana. Ora tutto ciò però è a rischio. Insieme ai posti di lavoro di centinaia di operatori qualificati. Insegnanti di lingua, operatori legali, assistenti sociali. Ad avvertire di questo pericolo, è stato un verbale di gara della stessa prefettura triestina che aveva aperto la procedura per 95 posti ulteriori in località Fernetti, con l’offerta della prima classificata che era stata considerata «anomala dal punto di vista tecnico e da quello economico». Si tratta di Ors Italia, che dal luglio scorso è iscritta alla Camera di Commercio di Roma, e che è una costola della società multinazionale svizzera Ors, in cui ritroviamo, tra i consulenti, anche politici, come l’ex ministro elvetico della Giustizia, della Polizia e delle Migrazioni, Ruth Metzler-Arnold e l’ex vice-cancelliere austriaco Michael Spindelegger. Soprattutto, il gruppo svizzero è da tempo nel mirino di Ong e giornali indipendenti, in Austria, Germania, Svizzera, tanto che esiste ormai una ampia letteratura che ha rilevato svariate ombre sulla gestione dei centri di prima accoglienza da parte di Ors.

      In particolare, sulla gestione di quello di Traiskirchen, in Austria, esistono due dettagliati rapporti di Amnesty International e di Medici Senza Frontiere che documentarono nel 2015 profili inquietanti rispetto alle modalità repressive dei centri di accoglienza dove, secondo i documenti delle Ong, gli ospiti sarebbero stati maltrattati e gli operatori, costantemente minacciati, sarebbero stati messi nelle condizioni di non avere contatti con l’esterno. La stessa cosa sarebbe accaduta – secondo quanto ha rivelato l’Associazione “Droit de Rester” – nel centro di accoglienza gestito da Ors a Friburgo, in Svizzera. Scandali, questi, che hanno avuto l’effetto di far diminuire, in alcuni casi addirittura di far cessare, le attività della multinazionale. Facendo accendere i riflettori su Ors. Come aveva fatto tempo fa il deputato del partito ecologista svizzero, Glättli Balthasar, il quale in una interpellanza al locale Dipartimento di giustizia e polizia (Dfgp) aveva chiesto una maggiore trasparenza per quanto riguardava l’impiego dei soldi dei contribuenti elvetici da destinare all’asilo, e, tra le altre cose, di riferire i criteri determinanti in base ai quali per gli anni precedenti, fino al 2012, l’azienda Ors si era aggiudicata, senza gara, la gestione di un centro per l’accoglienza, ricevendo come risposta dal Consiglio federale che: «conformemente alle disposizioni legali applicabili, le prestazioni di assistenza sono acquisite in regime di concorrenza. E che non sono previsti sussidi, quindi, le modalità evocate dall’autore dell’interpellanza non entrano in linea di conto».

      Tornando all’Italia e alla penetrazione di Ors, chi invece attende dallo scorso 17 gennaio una risposta alla sua interrogazione – da parte della Ministra dell’Interno Luciana Lamorgese – è il deputato Erasmo Palazzotto. Il parlamentare di Sinistra Italiana ha chiesto lumi sulle modalità di penetrazione nel “mercato” italiano dei centri di accoglienza, per la partecipazione a bandi di gara per «l’alloggiamento, l’assistenza, la consulenza sociale per profughi e richiedenti asilo» della costola della multinazionale svizzera, Ors Italia s.r.l, che, «stante l’ultima visura camerale disponibile, risulta inattiva».

      Ha chiesto Palazzotto: «come sia possibile, per una società a responsabilità limitata sostanzialmente inattiva, superare i requisiti di concreta esperienza ed essere ritenuta idonea alla gestione di grandi centri di accoglienza». E ancora, rivolgendosi alla Ministra dell’Interno: «quali iniziative di competenza intenda intraprendere al fine di vigilare sui rischi derivanti dalla possibilità che società come la Ors, già oggetto di inchieste e indagini per la cattiva gestione dei centri di accoglienza e di detenzione all’estero, possano gestire importanti centri nel nostro Paese». Non soltanto a Trieste.

      Il timore del deputato è in riferimento al fatto che «dal 20 gennaio Ors Italia s.r. l. gestirà in un ex carcere, il Centro per i rimpatri (Cpr) di Macomer». A Nuoro, dove la locale prefettura aveva stipulato già nel novembre del 2019 il contratto di servizio con la società in questione senza aver acquisito l’obbligatoria informativa antimafia, richiesta da sei mesi, «attesa l’urgenza di attivare il servizio di gestione del CPR». E con la Corte dei Conti regionale, che poi ne aveva rinviato l’apertura per ulteriori accertamenti. Fino allo scorso 20 gennaio, quando il Cpr è stato effettivamente aperto, spalancando, di fatto, le porte alla costola della multinazionale elvetica Ors nel business dell’accoglienza italiana.

      Salvo ulteriori accertamenti della prefettura triestina, inoltre, Ors Italia ora penetrerà ulteriormente nel mercato italiano, puntando, dunque, a stravolgere l’impianto attuale della consolidata esperienza locale di accoglienza diffusa. Qui, a leggere il capitolato di gara, l’azienda in questione non avrebbe potuto nemmeno parteciparvi, se è vero che sono previsti i requisiti esperienziali di almeno tre anni. È fuor di dubbio, a questo punto, che Ors Italia s.r.l si sia servita dell’istituto giuridico previsto dal codice degli appalti del così detto “avvalimento”, in base al quale una ditta carente di requisiti (anche sotto il profilo dei requisiti professionali) può avvalersi della “garanzia” di un altro soggetto economico che li abbia. Che, in questo caso, potrebbe essere stata concessa dalla stessa “casa madre svizzera”.

      Sia come sia, e questo persino al di là del fatto che una società come Ors Italia s.r.l. possa aggiudicarsi definitivamente la gara di appalto di Casa Malala, che ci sia una tendenza all’ulteriore immissione nel settore dell’accoglienza ai rifugiati e richiedenti asilo di società dall’oggetto – diciamo così – molto ampio, e quindi poco legato ai servizi di tutela socio-legale da offrire, questo è confermato dal profilo della società che è risultata seconda classificata nella stessa gara di Casa Malala.

      La VersoProbo società cooperativa sociale, infatti, è presentata come la coop accogliente, ma ricerca un operatore notturno da impegnare nel centro di via Corelli a Milano che sia specializzato in tecniche di combattimento. Non solo. A leggere le carte della Camera di Commercio di Biella e Novara alla quale la coop è iscritta, il dubbio che ne emerge è se per caso la gestione di servizi di asilo nido e assistenza di minori disabili in provincia di Alessandria, Genova, Novara, la gestione di stabilimenti balneari in provincia di Lecce, di stabilimenti lacustri e fluviali in provincia di Como e Savona, attività di bar ed esercizi simili in Piemonte, siano in qualche modo un ulteriore requisito esperienziale per l’accoglienza ai profughi; settore in cui la stessa società ammette di essere impegnata, con appalti pubblici vinti in diverse parti d’Italia. Piuttosto, ci si chiede: non siamo di fronte allo snaturamento dell’accoglienza e della tutela dei richiedenti asilo, alla sconfitta della piccola cooperazione sociale, a tutto vantaggio dei big di ogni settore economico. È la realizzazione concreta di quella che una fetta della classe dirigente del Movimento Cinque Stelle definiva il business dell’accoglienza. È un programma di trasformazione dell’accoglienza che sta realizzando, oggi, quella stessa classe politica che siede sui banchi di governo, tassello dopo tassello.

      https://www.dinamopress.it/news/pecunia-non-olet

    • Migranti, Serracchiani (PD): “Il Viminale chiarisca l’appalto ‘Casa Malala’ a Trieste”

      “Il Ministero dell’Interno verifichi le condizioni di aggiudicazione e affidamento dell’appalto per la gestione del centro di prima assistenza per i richiedenti asilo ‘Casa Malala‘ alla compagine societaria della Ors Italia. Il ribasso del 14 per cento che ha permesso l’aggiudicazione appare anomala dal punto di vista tecnico e da quello economico, e la mancanza di esperienza triennale di questa società, nonché il carattere esplicitamente commerciale dell’impresa sollevano dubbi sulla qualità dei servizi assicurati”. Lo afferma la deputata Debora Serracchiani, che ha depositato un’interrogazione al Ministro dell’Interno, intesa a chiarire i contorni dell’appalto per la gestione della struttura ‘Casa Malala’ di Trieste, affidata per bando a Ors Italia dopo che per sei anni era stata guidata da Consorzio italiano di solidarietà (Ics) e Fondazione Caritas di Trieste.

      “Il ribasso del 14 per cento sul costo ipotizzato nel bando fatto dalla Prefettura di Trieste”, spiega la deputata, “ha attivato da parte di quest’ultima un blocco automatico nella procedura, per dubbi sulla qualità dei servizi. Dubbi vi sarebbero anche sul requisito dell’esperienza triennale, che manca alla Ors Italia registrata a Roma il 25 luglio 2018, superando l’ostacolo proponendo quella della casa madre svizzera, grazie all’istituto giuridico dell’avvalimento”. Per Serracchiani “il caso particolare di Trieste si inserisce in un contesto più ampio, da Nuoro a Milano a Traiskirchen in Austria, che registra il mutamento delle caratteristiche dell’accoglienza e della gestione dei richiedenti asilo. A seguito dei decreti Salvini, l’accoglienza si presta a diventare un ‘mercato’ riservato alle grandi società internazionali capaci di abbattere i costi con la forza dei numeri ma non”, conclude, “di assicurare standard adeguati quanto al personale”.

      https://www.triesteallnews.it/2020/02/05/migranti-serracchiani-pd-il-viminale-chiarisca-lappalto-casa-malala-a

    • Inchiesta sulla trasformazione dei centri di accoglienza dopo i decreti sicurezza

      Società che risultano inattive, costole italiane di multinazionali estere, vincono appalti per la gestione dei centri. Cooperative che gestiscono stabilimenti balneari diventati big del settore. Coop dal volto umano che cercano operatori notturni esperti in tecniche di combattimento.

      Nella località di Fernetti, all’interno del comune sparso di Monrupino, in provincia di Trieste, a poca distanza dal confine con la Slovenia, c’è la sede di Casa Malala, una struttura di prima accoglienza per i richiedenti asilo che arrivano dalla rotta balcanica. Nonostante negli anni la struttura sia stata gestita attraverso i fondi dell’accoglienza straordinaria predisposti dalla prefettura di Trieste, il modello di accoglienza seguito è stato quello ordinario dei comuni dell’ex Sprar, che prevede, tra le altre cose, l’accoglienza diffusa in piccoli appartamenti.

      Così, il Consorzio italiano di solidarietà – Ics – che la gestisce insieme alla Caritas, ha dato vita a un modello di accoglienza diffusa che comprende 150 appartamenti dislocati su tutto il territorio triestino, i quali rappresentano oggi uno dei fiori all’occhiello della buona accoglienza italiana. Ora tutto ciò però è a rischio. Insieme ai posti di lavoro di centinaia di operatori qualificati. Insegnanti di lingua, operatori legali, assistenti sociali. Ad avvertire di questo pericolo, è stato un verbale di gara della stessa prefettura triestina che aveva aperto la procedura per 95 posti ulteriori in località Fernetti, con l’offerta della prima classificata che era stata considerata «anomala dal punto di vista tecnico e da quello economico». Si tratta di Ors Italia, che dal luglio scorso è iscritta alla Camera di Commercio di Roma, e che è una costola della società multinazionale svizzera Ors, in cui ritroviamo, tra i consulenti, anche politici, come l’ex ministro elvetico della Giustizia, della Polizia e delle Migrazioni, Ruth Metzler-Arnold e l’ex vice-cancelliere austriaco Michael Spindelegger. Soprattutto, il gruppo svizzero è da tempo nel mirino di Ong e giornali indipendenti, in Austria, Germania, Svizzera, tanto che esiste ormai una ampia letteratura che ha rilevato svariate ombre sulla gestione dei centri di prima accoglienza da parte di Ors.

      In particolare, sulla gestione di quello di Traiskirchen, in Austria, esistono due dettagliati rapporti di Amnesty International e di Medici Senza Frontiere che documentarono nel 2015 profili inquietanti rispetto alle modalità repressive dei centri di accoglienza dove, secondo i documenti delle Ong, gli ospiti sarebbero stati maltrattati e gli operatori, costantemente minacciati, sarebbero stati messi nelle condizioni di non avere contatti con l’esterno. La stessa cosa sarebbe accaduta – secondo quanto ha rivelato l’Associazione “Droit de Rester” – nel centro di accoglienza gestito da Ors a Friburgo, in Svizzera. Scandali, questi, che hanno avuto l’effetto di far diminuire, in alcuni casi addirittura di far cessare, le attività della multinazionale. Facendo accendere i riflettori su Ors. Come aveva fatto tempo fa il deputato del partito ecologista svizzero, Glättli Balthasar, il quale in una interpellanza al locale Dipartimento di giustizia e polizia (Dfgp) aveva chiesto una maggiore trasparenza per quanto riguardava l’impiego dei soldi dei contribuenti elvetici da destinare all’asilo, e, tra le altre cose, di riferire i criteri determinanti in base ai quali per gli anni precedenti, fino al 2012, l’azienda Ors si era aggiudicata, senza gara, la gestione di un centro per l’accoglienza, ricevendo come risposta dal Consiglio federale che: «conformemente alle disposizioni legali applicabili, le prestazioni di assistenza sono acquisite in regime di concorrenza. E che non sono previsti sussidi, quindi, le modalità evocate dall’autore dell’interpellanza non entrano in linea di conto».

      Tornando all’Italia e alla penetrazione di Ors, chi invece attende dallo scorso 17 gennaio una risposta alla sua interrogazione – da parte della Ministra dell’Interno Luciana Lamorgese – è il deputato Erasmo Palazzotto. Il parlamentare di Sinistra Italiana ha chiesto lumi sulle modalità di penetrazione nel “mercato” italiano dei centri di accoglienza, per la partecipazione a bandi di gara per «l’alloggiamento, l’assistenza, la consulenza sociale per profughi e richiedenti asilo» della costola della multinazionale svizzera, Ors Italia s.r.l, che, «stante l’ultima visura camerale disponibile, risulta inattiva».

      Ha chiesto Palazzotto: «come sia possibile, per una società a responsabilità limitata sostanzialmente inattiva, superare i requisiti di concreta esperienza ed essere ritenuta idonea alla gestione di grandi centri di accoglienza». E ancora, rivolgendosi alla Ministra dell’Interno: «quali iniziative di competenza intenda intraprendere al fine di vigilare sui rischi derivanti dalla possibilità che società come la Ors, già oggetto di inchieste e indagini per la cattiva gestione dei centri di accoglienza e di detenzione all’estero, possano gestire importanti centri nel nostro Paese». Non soltanto a Trieste.

      Il timore del deputato è in riferimento al fatto che «dal 20 gennaio Ors Italia s.r. l. gestirà in un ex carcere, il Centro per i rimpatri (Cpr) di Macomer». A Nuoro, dove la locale prefettura aveva stipulato già nel novembre del 2019 il contratto di servizio con la società in questione senza aver acquisito l’obbligatoria informativa antimafia, richiesta da sei mesi, «attesa l’urgenza di attivare il servizio di gestione del CPR». E con la Corte dei Conti regionale, che poi ne aveva rinviato l’apertura per ulteriori accertamenti. Fino allo scorso 20 gennaio, quando il Cpr è stato effettivamente aperto, spalancando, di fatto, le porte alla costola della multinazionale elvetica Ors nel business dell’accoglienza italiana.

      Salvo ulteriori accertamenti della prefettura triestina, inoltre, Ors Italia ora penetrerà ulteriormente nel mercato italiano, puntando, dunque, a stravolgere l’impianto attuale della consolidata esperienza locale di accoglienza diffusa. Qui, a leggere il capitolato di gara, l’azienda in questione non avrebbe potuto nemmeno parteciparvi, se è vero che sono previsti i requisiti esperienziali di almeno tre anni. È fuor di dubbio, a questo punto, che Ors Italia s.r.l si sia servita dell’istituto giuridico previsto dal codice degli appalti del così detto “avvalimento”, in base al quale una ditta carente di requisiti (anche sotto il profilo dei requisiti professionali) può avvalersi della “garanzia” di un altro soggetto economico che li abbia. Che, in questo caso, potrebbe essere stata concessa dalla stessa “casa madre svizzera”.

      Sia come sia, e questo persino al di là del fatto che una società come Ors Italia s.r.l. possa aggiudicarsi definitivamente la gara di appalto di Casa Malala, che ci sia una tendenza all’ulteriore immissione nel settore dell’accoglienza ai rifugiati e richiedenti asilo di società dall’oggetto – diciamo così – molto ampio, e quindi poco legato ai servizi di tutela socio-legale da offrire, questo è confermato dal profilo della società che è risultata seconda classificata nella stessa gara di Casa Malala.

      La VersoProbo società cooperativa sociale, infatti, è presentata come la coop accogliente, ma ricerca un operatore notturno da impegnare nel centro di via Corelli a Milano che sia specializzato in tecniche di combattimento. Non solo. A leggere le carte della Camera di Commercio di Biella e Novara alla quale la coop è iscritta, il dubbio che ne emerge è se per caso la gestione di servizi di asilo nido e assistenza di minori disabili in provincia di Alessandria, Genova, Novara, la gestione di stabilimenti balneari in provincia di Lecce, di stabilimenti lacustri e fluviali in provincia di Como e Savona, attività di bar ed esercizi simili in Piemonte, siano in qualche modo un ulteriore requisito esperienziale per l’accoglienza ai profughi; settore in cui la stessa società ammette di essere impegnata, con appalti pubblici vinti in diverse parti d’Italia. Piuttosto, ci si chiede: non siamo di fronte allo snaturamento dell’accoglienza e della tutela dei richiedenti asilo, alla sconfitta della piccola cooperazione sociale, a tutto vantaggio dei big di ogni settore economico. È la realizzazione concreta di quella che una fetta della classe dirigente del Movimento Cinque Stelle definiva il business dell’accoglienza. È un programma di trasformazione dell’accoglienza che sta realizzando, oggi, quella stessa classe politica che siede sui banchi di governo, tassello dopo tassello.

      http://www.osservatoriorepressione.info/inchiesta-sulla-trasformazione-dei-centri-accoglienza-decr

    • Le mani della finanza speculativa sui centri di accoglienza

      La scelta fatta dai decreti sicurezza di puntare su grandi strutture e su standard di accoglienza molto bassi invece che sulla rete territoriale degli Sprar, rischia di diventare un business per grandi aziende straniere alla ricerca di nuovi mercati, con un aumento dei costi per i contribuenti italiani.

      Come denunciato da un dossier di Valori.it le holding del profit e della finanza, che all’estero già fanno affari d’oro sulla pelle dei migranti, sono pronte a puntare sull’Italia grazie alle nuove condizioni favorevoli contenute nel cosiddetto decreto sicurezza. Una di queste realtà è il gruppo elvetico ORS, che sta già investendo sull’Italia. Questa azienda, che è controllata dalla società finanziaria londinese Equistone Partners, legata alla Banca Barclays, gestisce da anni decine di centri per migranti in Svizzera, Austria e Germania, ed è al centro di dure e circostanziate accuse rispetto alla qualità della gestione di quei centri.

      Per partecipare ai bandi di gara in Italia, la ORS svizzera ha creato nel 2018 ORS Italia s.r.l. che, stante l’ultima visura camerale disponibile risulta ‘inattiva’, prosegue Palazzotto. Eppure, dal 20 gennaio questa società aprirà e gestirà in un ex carcere il Cpr di Macomer (Nuoro). Leggendo il contratto di servizio stipulato con ORS Italia il 21 novembre scorso si evince come questo sia stato sottoscritto senza che sia stata acquisita l’obbligatoria ‘informativa antimafia’. La ORS Italia ha inoltre partecipato alla gara per la gestione del centro di prima accoglienza per i richiedenti asilo a Trieste, ‘Casa Malala’.

      In entrambi i casi si pone il grande dubbio di come sia possibile per una Srl sostanzialmente inattiva, superare i requisiti di concreta esperienza ed essere ritenuta idonea alla gestione di grandi centri di accoglienza. Il timore è che ci si possa trovare di fronte a una vera e propria “scatola vuota” senza mezzi e con personale senza le qualifiche e l’esperienza richieste dai relativi bandi, consentendo che sul futuro di tali centri possano mettere le mani delle realtà opache interessate solo al profitto a discapito di migranti e contribuenti, prosegue Palazzotto.

      http://www.osservatoriorepressione.info/le-mani-della-finanza-speculativa-sui-centri-accoglienza

    • ORS fonda una società affiliata in Italia

      Inizia l’attuazione della strategia di crescita nei Paesi del Mediterraneo

      Il gruppo ORS, finora operante in Svizzera, Austria e Germania, inizia ad attuare la propria strategia di crescita nei Paesi europei del Mediterraneo. Come prima nazione è stata scelta l’Italia con la fondazione di una società affiliata, la ORS Italia S.r.l., con sede a Roma. È previsto che la nuova controllata, costituita in Italia a metà luglio 2018, nei prossimi mesi partecipi in Italia a bandi di gara nei settori dell’alloggiamento, dell’assistenza, della consulenza sociale e dell’integrazione per profughi e richiedenti asilo. Con circa 1’500 collaboratori e circa 10’000 richiedenti asilo e profughi assistiti quotidianamente, ORS è già oggi tra le società private leader nel campo dell’assistenza ai migranti prevalentemente nei Paesi di lingua tedesca.

      Il Dott. Jürg Rötheli, CEO del gruppo ORS, conferma che l’Italia rappresenta un primo importante passo per l’espansione nel Mediterraneo. «Siamo pronti per applicare anche nelle nazioni dell’Europa meridionale il know-how accumulato negli ultimi due decenni». L’assistenza professionale e l’alloggiamento di profughi e richiedenti asilo sta acquisendo un’importanza sempre maggiore soprattutto nei Paesi del Mediterraneo. L’assegnazione di appalti a fornitori di servizi privati consente di sgravare notevolmente le strutture statali. Che la scelta sia caduta sull’Italia, secondo Jürg Rötheli non è un caso: «In quanto azienda svizzera, siamo abituati a operare anche in territori non di lingua tedesca. L’Italia ci è molto familiare, non solo dal punto di vista linguistico, ma anche con riferimento alla nostra capacità di capire la cultura italiana». Già oggi infatti ORS gestisce in Svizzera diversi alloggi per richiedenti asilo e profughi nel Canton Ticino di lingua italiana.

      Ampliamento dei servizi di ORS nel campo dell’integrazione

      In aggiunta alla propria attività principale, l’alloggiamento di richiedenti asilo e profughi, il gruppo ORS amplia la propria offerta di servizi in tutte le nazioni in cui opera già. L’attenzione è focalizzata sui programmi di integrazione nel mercato del lavoro per profughi, persone accolte temporaneamente, beneficiari di aiuti sociali e disoccupati a lungo termine. Grazie alla propria esperienza basata sull’assistenza quotidiana a richiedenti asilo e profughi, ORS è particolarmente portata a offrire e fornire servizi professionali come la definizione del potenziale e una formazione linguistica e professionale per l’inserimento e l’integrazione nei rispettivi mercati del lavoro. Una reale necessità, come dimostra il trend attualmente in atto in Europa. I primi feedback fondati provenienti dal mondo economico, politico e sociale sono positivi e mostrano che queste attività specifiche per un’integrazione di successo si devono svolgere laddove vi sono le maggiori conoscenze relative a origine, formazione e possibilità di impiego di richiedenti asilo e profughi. Inoltre, ORS gestisce già aziende modello nel campo della gastronomia in Svizzera. Le persone che vi lavorano vengono sistematicamente formate e preparate allo svolgimento di un’attività professionale. Il CEO di ORS Rötheli è convinto che l’integrazione dei profughi sarà uno dei compiti principali nel corso dei prossimi anni. «Le persone che non torneranno più nel proprio paese di origine necessitano di una prospettiva professionale, affinché la loro integrazione nella società possa avere successo».

      Gruppo ORS

      In quanto fornitore di servizi riconosciuto a livello internazionale, ORS garantisce ai profughi un’assistenza professionale che va dall’alloggiamento all’integrazione. Da oltre 25 anni gestisce oltre 100 alloggi in Svizzera, Austria e Germania.

      Per ulteriori informazioni:

      Gruppo ORS
      Ufficio stampa
      c/o. KMES Partner
      Hans Klaus
      Basteiplatz 7
      8001 Zurigo/Svizzera
      Telefono +41-43-544-17-44
      Cellulare +41-79-357-03-57
      E-mail klaus@kmespartner.com

      SOURCE ORS Service AG

      https://www.prnewswire.com/it/comunicati-stampa/ors-fonda-una-societ%C3%A0-affiliata-in-italia-849158236.html

    • Migranti, rivolta nel Cpr di Macomer: uomo si cuce la bocca

      Altri sono saliti sul tetto, protestano per le condizioni di vita dentro la struttura
      19 Giugno 2020

      MACOMER. Rivolta nel Cpr di Macomer, il primo in Sardegna ricavato dall’ex carcere di Bonu Trau e già al centro di polemiche e tensioni. Ieri pomeriggio, secondo quanto riferisce il quotidiano L’Unione Sarda, un gruppo di migranti ha inscenato una protesta contro le condizioni di vita all’interno della struttura dove sono ospitati gli irregolari in attesa del rimpatrio. Il culmine della ribellione quando un uomo si è cucito le labbra ed è stato trasferito in infermeria. Altri invece sono saliti sul tetto urlando slogan. Le forze dell’ordine, carabinieri, polizia e guardia di Finanza, hanno lavorato a lungo per riportare la calma. Nessun commento ufficiale da parte della Prefettura di Nuoro, responsabile della sicurezza del centro. Aperto nel gennaio scoro, il Cpr ospita attualmente 50 migranti. (ANSA)

      https://www.lanuovasardegna.it/nuoro/cronaca/2020/06/19/news/migranti-rivolta-nel-cpr-di-macomer-uomo-si-cuce-la-bocca-1.38985588
      #lèvres

  • [presque rien] Vacuité humaine... Ici était "La Maison des Familles". Mais son propriétaire a préféré la détruire plutôt qu’accueillir.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/49462550381

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Message de L’Autre Cantine :
    Il y a 1 an, « La Maison des Familles » était réquisitionnée !

    12 familles, 4 femmes enceintes et 12 enfants y avaient trouvé un refuge pendant plusieurs mois.

    Parce-que ce n’était plus possible que ces familles dorment dehors.
    Parce-que ce n’était plus possible que ces familles dorment au gymnase Jeanne Bernard, sans eau chaude et sans chauffage. Sans repos.
    Parce-que des bâtiments vides il y en a. Et il y en aura toujours !
    Parce que les fausses « propositions » du 115 sur des lits de camps de 20h à 7h30 ce n’est pas humain !

    Parce que « la maison des familles » ça a été de formidables rencontres, de joyeux moments d’échange, une bouffée d’air frais, de bons repas, des cours de français, du suivi administratif, social, juridique, qui a permis à la quasi totalité des familles accueillies d’être à terme relogées dans des Cada et des appartements !

    Mais des familles, des femmes enceintes, des enfants à la rue ou dans des hébergements précaires, il en reste toujours ! Ce n’est pas parce que vous expulsez et détruisez que vous faites disparaître la misère !

    Depuis un mois, à l’emplacement de l’ancienne Maison des Familles, il y a un trou béant, un vide plutôt qu’une maison vide car il faut tout faire pour empêcher les squats et autres occupations « sauvages ». Protéger la propriété de quelques un.e.s au détriment de tous.tes

    #RéquisitionDesLogementsVides
    #PersonneÀLaRue
    #AccueilIconditionnel
    #LogementsPourTou_te_s

    Pour aider l’Autre Cantine à aider les Autres : https://www.helloasso.com/associations/l-autre-cantine
    .
    Nantes, le 20 décembre 2019.
    .
    | #photo : ValK.
    | voir+> https://frama.link/valk
    | aider+> https://liberapay.com/ValK

  • Pour survivre, ce village de montagne a misé... sur les demandeurs d’asile - Divers | BFM Immo
    https://www.lavieimmo.com/immobilier-chambon-le-chateau-18222/pour-survivre-ce-village-de-montagne-a-mise-sur-les-demandeurs-d-asile-47

    Menacé par l’exode rural, un village de montagne, #Chambon-le-Château, a fait le choix peu commun d’accueillir des familles de #demandeurs_d'asile qui font revivre ce petit bout du monde au prix d’un isolement dur à supporter. Au coeur des monts de Lozère, département le moins peuplé de France, Chambon-le-Château compte 300 habitants dont près de 20% de demandeurs d’asile.

    #accueil #asile #vitalité_rurale

  • L’accueil, la circulation et l’installation des migrants

    La question des migrants, de leur circulation, de leur installation et de leur parcours résidentiel, lorsqu’il a lieu, intéresse le #territoire. Elle l’intéresse non pas seulement en vertu des pouvoirs de police qui s’exercent en son nom mais en raison des enjeux proprement territoriaux qui s’y jouent et le constituent. Les établissements humains, quelle qu’en soit la forme -du campement au lotissement, du village à la métropole- sont le produit de ces flux, légaux et illégaux, qu’ils soient souhaités ou non. Phénomène historique établi (le patrimoine matériel et immatériel des villes en témoignent), ce processus se renouvelle sous les effets combinés des guerres, des crises économiques, du partage inégal des richesses et, demain, des effets du changement climatique.

    Des villes accueillent aujourd’hui ces migrants et exilés. Elles le font de façon volontariste parfois, tentant d’assumer la part d’#hospitalité constitutive de toute organisation humaine qui place les droits de l’individu au fondement de leur constitution. Elles le font de façon contrainte et « à reculons » également, laissant alors l’arbitraire s’installer, jetant un #voile_d’ignorance sur une #gestion_autoritaire des flux conduisant alors à la #violence et à l’#indignité. Entre les deux, des #pratiques s’inventent et des installations temporaires engagées sous le sceau de la #précarité se consolident. Des #solidarités voient le jour et des formes d’#urbanité émergent aux marges des villes, dans leurs #interstices ou dans les infrastructures d’urgence les plus éloignées en apparence de ce qui constitue les bases de la condition urbaine : le #droit_d’habiter et de circuler à sa guise.

    Il n’est pas question ici de porter un jugement sur la conduite des hommes et des femmes ou même des sociétés engagées dans ces processus mais d’examiner les conditions par lesquelles un territoire peut faire place à ces flux et faire droit aux hommes et aux femmes qui les composent : comment passer de l’#indécence à la #décence, de l’#illégal au #toléré, du #campement à la #ville, de la #fuite au #projet, bref comment reconnaître dans des situations que chacun pourra trouver inacceptables à l’aune de ses propres critères, la possibilité d’une #alternative satisfaisante du point de vue du #droit de ceux qui migrent comme de ceux qui demeurent, de ceux qui circulent comme de ceux qui s’installent, de ceux qui craignent pour leur identité comme de ceux qui craignent pour leur vie.

    http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/spip.php?page=article_print&id_article=1299
    #migrations #asile #accueil #villes #villes-refuge

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

    ping @isskein @karine4

    • Villes et #réseaux_de_villes face à la question migratoire

      La période contemporaine est marquée par un processus, inédit par son ampleur et sa profondeur, de mondialisation économique, politique, culturelle, environnementale. Cette « troisième mondialisation » contribue à la mutation du rapport des sociétés à un espace désormais planétarisé. Face visible de cette mutation, la récente « crise des migrants » renvoie à une transformation profonde de la donne géopolitique planétaire susceptible d’affecter durablement le développement urbain. Dans ce contexte, certaines municipalités européennes lancent des initiatives collectives au sein de réseaux de villes pour promouvoir une #politique_d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile. Ces initiatives ouvrent un vaste chantier de recherche. Un chantier que l’action de recherche s’attachera à éclairer, en prenant comme objet d’analyse les réseaux transnationaux de villes, et en s’intéressant à la manière dont les #gouvernements_urbains se saisissent (ou non) de ces réseaux pour construire et institutionnaliser une #politique_locale pour répondre à la question migratoire.

      L’action de recherche, menée par le Laboratoire UMR 5206 Triangle en partenariat avec le PUCA, s’organise autour de 2 axes d’investigation :

      – le premier axe consacré à la façon dont les réseaux de villes se saisissent de la thématique migratoire. Il s’agit de comprendre la façon dont ces acteurs collectifs travaillent pour s’imposer à l’échelle communautaire. Comment les villes prennent-elles part aux réflexions menées par les institutions européennes sur les politiques migratoires, en considérant aussi bien les enjeux d’intégration que d’accueil ? De quelle manière les villes envisagent-elles collectivement leur rôle dans l’architecture des politiques européennes d’immigration et d’intégration ? En quoi cet investissement donne-t-il à voir la manière dont les villes participent à catégoriser les populations migrantes dans l’espace européen ?

      – le deuxième axe porte sur les effets de la participation des villes à ces réseaux de villes européens. L’objectif ici est de saisir concrètement l’appropriation par les acteurs urbains de leur investissement sur la scène européenne et de leurs effets sur l’action publique locale envisagée. Cet axe de questionnement est aussi l’occasion d’interroger d’autres espaces régionaux comme le Canada. Par ailleurs, en considérant la ville comme un acteur collectif, il s’agit de réfléchir aux positionnements d’acteurs locaux non municipaux, tels que les associations ou les acteurs économiques dans ces politiques d’accueil organisées par les décideurs publics locaux.

      http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/villes-et-reseaux-de-villes-face-a-la-question-a1219.html
      #réseau

    • La ville accueillante - Accueillir à #Grande-Synthe. Question théoriques et pratiques sur les exilés, l’#architecture et la ville

      Comment répondre aux défis posés aux villes par les migrations ? Quelles solutions architecturales et urbaines proposer quand les manières actuelles de fabriquer la ville semblent ne pas savoir répondre aux problématiques de l’accueil, pour tous les « indésirables » des villes : Migrants, SDFs, Roms… ?
      La Ville Accueillante est un projet de recherche-pédagogie-action qui s’est mis en place à partir de l’expérience de Grande-Synthe entre 2015 et 2017, quand la Mairie, Médecins Sans Frontières et de nombreuses associations ont tenté de mettre en place une réponse coordonnée à cette crise de l’accueil.
      Partant d’une analyse poussée de ce qui s’y est joué, ainsi que de retours d’expériences faits dans des villes du monde entier, des scénarios et des pistes de solutions sont alors proposés pour aller dans le sens d’une pensée architecturale et urbaine de l’accueil : la Ville Accueillante.

      http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/la-ville-accueillante-accueillir-a-grande-synthe-a1439.html

  • La #France va rendre 1,12 million d’euros de #crédits_non_utilisés du Fonds européen pour les réfugiés

    Plus d’un million d’euros d’argent européen n’a pas été utilisé par la France pour s’occuper de l’#accueil des réfugiés sur le territoire, apprend-on dans le Journal officiel. Ces #fonds n’ont pas été utilisés en grande partie en raison de la complexité des dossiers administratifs à remplir.

    Voilà de l’argent dont les réfugiés ne verront pas la couleur. La France va rendre à l’#Union_européenne 1,12 million d’euros de crédits non utilisés sur le programme Fonds européen pour les réfugiés, selon un décret paru vendredi 14 décembre, et relayé par le journaliste Pierre Januel sur Twitter.

    Selon le Journal officiel, des crédits prévus pour la Mission " Immigration, asile et intégration " pour un montant de 1 124 013 € en #autorisations_d’engagement (#AE) en #crédits_de_paiement (CP) " sont restitués à l’Union européenne sur le programme Fonds européen pour les réfugiés et la Caisse des dépôts et consignation sur le programme investissement d’avenir ". La raison : ces crédits n’ont pas été utilisés.

    Il s’agit d’un montant qui concerne les années 2012-2013 du cadre financier de ce programme qui s’étalait de 2007 à 2013. Ce chiffre ne représente qu’une petite part de l’argent distribué pendant ces deux ans, 22,3 millions d’euros en tout. Ces #crédits_non-utilisés ne sont pas perdus totalement puisque le montant sera réintégré au #budget_européen ou reporté dans le #Fonds_Asile_Migration_et_Intégration (#FAMI). Mais cet argent non utilisé, alors que les besoins sur le terrain sont importants, passe mal dans le monde associatif.

    L’État a trop complexifié les appels d’offres

    Pierre Henry, directeur général de l’association France terre d’asile n’est pas étonné par cette situation, même s’il la " déplore évidemment ". Selon lui, le principal responsable est à chercher du côté de l’État. Car ces #fonds_européens sont délégués à la France par l’Union européenne. C’est ensuite le ministère de l’Intérieur qui va donner ces fonds aux associations sur le terrain après des appels d’offres. Or, " l’État multiplie les contrôles très tatillons pour se couvrir par rapport à Bruxelles ", explique Pierre Henry.

    " Les associations ne veulent plus passer leur temps à répondre à des contrôles répétitifs et chronophages plutôt que de mener des actions sur le terrain auprès de ces populations qui ont besoin d’elles ", regrette-t-il. S’il rappelle qu’il est " normal de justifier l’emploi de l’argent public, il est anormal de devoir passer son temps à préparer des comptes qui vont être certifiés par des cabinets privés très onéreux ". Un aspect que France terre d’asile connaît bien puisque cette association a reçu 1,518 million d’euros par ce fonds.
    Un fonds créé en 2000

    Le #Fonds_européen_pour_les_réfugiés (#FER) a été créé en 2000. L’objectif était de "regrouper dans un seul instrument les actions en matière d’#intégration des réfugiés et d’accueil des demandeurs d’asile »," selon le site du ministère de l’Intérieur.

    Les actions éligibles à ce financement du FER rentrent notamment dans les domaines suivants : accompagnement et amélioration de l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés (projets d’accueil et d’intégration). Par ailleurs, ce fonds prévoit une réserve financière destinée à soutenir la mise en œuvre de mesures d’urgence visant à fournir une protection temporaire en cas d’afflux massif de réfugiés, ou à soutenir des États membres faisant face à une pression particulière provoquée par l’afflux soudain d’un grand nombre de réfugiés.

    Ce fonds a été remplacé en 2014 depuis par le « FAMI » (Fonds Asile Migration et Intégration).

    120 000 réfugiés en 2019

    Les flux migratoires ont largement baissé depuis 2015, au plus fort de la crise. Mais les États européens ne sont toujours pas parvenus à s’entendre sur une répartition équitable des migrants. Pas plus qu’ils n’ont réussi à réformer le système d’asile, observe pour Ouest-France le chercheur Yves Pascouau, spécialiste des migrations et directeur des programmes Europe de l’association Respublica.

    Selon des chiffres officiels présentés par le UNCHR et l’IOM, le nombre de migrants arrivés dans l’UE en 2019 étaient d’un peu moins de 120 000 personnes. " La grosse crise est terminée, les arrivées ont dégringolé. Mais rien n’est réglé. Progressivement, la politique de maîtrise des flux migratoires a pris le dessus sur la politique d’asile ", estime Yves Pascouau.

    https://www.ouest-france.fr/europe/ue/la-france-va-rendre-1-12-million-d-euros-de-credits-non-utilises-du-fon
    #réfugiés #asile #migrations #restitution

  • Réinventer l’accueil et rejeter les politiques migratoires actuelles

    Karine Gatelier et Cristina Del Biaggio ont été interviewées par le magazine « Faim et développement », porté par le Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement « Terre Solidaire ». Dans le cadre de ce reportage centré sur les mouvements d’accueil citoyen grenoblois, les deux chercheuses se sont exprimées sur le rôle des collectifs et de la ville dans l’accueil des personnes migrantes :


    –-> mini-interview de @karine4 et moi-même pour le magazine Faim et développement - Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement « Terre Solidaire » (décembre 2019)

    https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/reinventer-l-accueil-et-rejeter-les-politiques-migratoires-actuelles-
    #accueil #asile #migrations #réfugiés #collectifs_solidaires #Grenoble #politisation #prise_de_conscience #violence #injustice #solidarité #villes-refuge #hospitalité #politique_de_l'hospitalité #autonomie #citoyenneté #citoyenneté_en_actes
    ping @isskein

    • Sur comment @karine4 interprète le concept de citoyenneté, voir aussi :

      Pour une anthropologie de la citoyenneté à partir des luttes sociales des exilés

      Dans les années 90, la France a connu une lutte sociale dite des «  sans papiers  », qui a vu une forte mobilisation des populations en situation irrégulière, soutenues par des Français, et qui tous ensemble ont dénoncé des situations d’injustice et revendiqué l’application des droits et l’élargissement des conditions de régularisation du séjour sur le territoire. La question migratoire revient en force dans l’actualité et de façon spectaculaire depuis 2015, puisqu’on voit que les sociétés européennes connaissent un moment migratoire d’une ampleur nouvelle. Parallèlement, les systèmes d’asile européens échouent à mettre en œuvre les droits fondamentaux et la protection des personnes en besoin  ; les politiques migratoires offrent de moins en moins de possibilités d’entrée et d’installation sur le territoire.

      Cet article prend pour fondement l’observation empirique du quotidien de personnes dans des situations administratives diverses. Certaines vivent et s’intègrent dans la société française et mènent une existence, riche d’une socialisation, de contributions à la société et de participation sous diverses formes, sans pour autant être régularisées au titre du séjour.

      Les pratiques quotidiennes de ces personnes servent de base pour réfléchir aux modalités de leur présence et de leur participation dans notre société et questionner les instruments juridiques disponibles. À partir du constat de leur participation à l’espace social et politique, c’est le concept de «  citoyenneté  » qui est examiné pour faire une nouvelle lecture des modalités de leur présence, et le questionner.

      Loin d’une conception de leur présence comme une errance, les pratiques qui ancrent les exilés dans la ville sont les mêmes qui peuvent former la base pour une ré-interprétation de la citoyenneté dans un contexte migratoire renouvelé : la citoyenneté avait été revisitée avec la construction de l’Union européenne et les perspectives qu’elle ouvrait de remises en cause des souverainetés nationales. Elle avait donné lieu à de nombreux travaux. De la même manière, le moment que l’Union européenne est en train de vivre avec ce phénomène migratoire rarement aussi important, devrait donner lieu à une réflexion sur qui sont les citoyens européens.

      Cette proposition ouvre un horizon idéologique mais surtout elle se veut la manifestation d’un hiatus : entre les discours de la classe politique et la réalité d’une société dont des segments entiers sont exclus de la vie publique ou existent seulement pour se voir adresser des politiques sécuritaires pour les exclure encore plus, les repousser encore plus loin, les priver encore davantage de leurs droits. Dans ce contexte, nous trouvons particulièrement pertinent le constat de la sortie de la «  société des semblables  » (Léon Bourgeois, Robert Castel) et celui de la fragmentation du corps social, pour interroger à la fois la nature de notre société et questionner la durabilité de son modèle.

      Dans une publication récente, Robert Castel1 empreinte à Léon Bourgeois sa définition de la «  société des semblables  » : «  une société dont tous les membres disposent des ressources et des droits de base nécessaires pour s’inscrire dans des systèmes d’échanges réciproques au sein desquels chacun peut être traité à parité  ». La société des semblables donne par conséquent la possibilité à tous ses citoyens de «  disposer d’un minimum de ressources et de droits indispensables pour s’assurer une certaine indépendance sociale  ». C’est l’indépendance sociale minimale qui permet à chacun d’être maître de ses choix et d’éviter la dépendance, la sujétion, l’assistance «   qui fait que de faibles ressources vous sont octroyées sur la base d’une déficience  ».

      Cette étude prend pour hypothèse une citoyenneté en actes et cherche à la documenter par la description de pratiques quotidiennes de participation, de contribution ou encore d’interventions comme autant de manières pour ces personnes de ré-inventer de la citoyenneté.

      Après une description du terrain, cet article exposera la démarche ethnographique de recueil de quelques pratiques – habituer un squat, un cycle d’ateliers de coproduction de connaissance sur la procédure de l’asile et le bénévolat associatif. Elles seront ensuite analysées dans un corpus théorique qui permet de les lire comme autant d’ancrages dans un espace précis, celui de la ville  ; et selon des modalités qui oscillent entre la désobéissance et la coopération avec les pouvoirs publics.

      Le terrain de la recherche

      Le terrain de recherche est donc à comprendre au sens des «  nouveaux terrains  » tels que désignés par l’anthropologie depuis les années 90, à savoir : en rupture avec l’idée d’un terrain territorialisé et délimité avec précision qui s’inscrit dans une perspective monographique sur la base d’un essentialisme identitaire, bien souvent ethniciste. La mondialisation a notamment induit une transformation des représentations de l’individu vers un individualisme accru remettant en cause nos lectures des communautés et de ce qui les fondent et les relient. Du même fait, elle a opéré une rupture avec la séparation Nord-Sud et la division entre le proche et le lointain. Les anthropologues ne s’intéressent plus seulement aux sociétés lointaines mais ils travaillent également dans les sociétés occidentales : dans quelles conditions cette discipline continue de fournir des outils pertinents pour les comprendre  ? En critiquant d’abord l’ethnologie classique comme ethnique et monographique (inventaire culturel), il s’agit de comprendre que les communautés, les lieux de production du commun, se sont transformés, imposant de penser les terrains non plus territorialisés, dans une production monographique mais, dans une démarche inductive (de l’observation à l’interprétation  ; de l’enquête à l’analyse), d’identifier les lieux et toutes les situations contemporaines qui, dans un contexte d’individualisation extrême et de développement de l’urbanité, font communauté.

      Étudier et rendre compte d’un terrain (un quartier par exemple) consiste également à le décrire aussi à travers ses circulations, ses échanges, ses contacts. C’est voir le monde à travers un lieu, comprendre les enjeux à des échelles plus larges à partir du terrain : par les connexions avec l’extérieur du «  terrain  », par les circulations, par les similitudes des situations, des logiques et des enjeux. Cette réflexion critique sur les terrains cherche ainsi à critiquer le «  lieu anthropologique  », traditionnellement délimité spatialement et formant la base d’un travail monographique, pour aller vers une autre approche des terrains, parfois qualifiés de «  non-lieux  » - c’est-à-dire le multi-site et les réseaux.

      Ce non-lieu de l’anthropologie et l’anti-monde des géographes :

      Le «  non-lieu  » (Augé, 1992) de l’anthropologie est cette «  instance  » (Agier, 2013) représentée par les lieux et toutes les situations contemporaines qui, dans un contexte d’individualisation extrême et de développement de l’urbanité, font communauté, ce sont les lieux de production du commun. Les anthropologues ont proposé une autre approche des terrains, parfois qualifiés de «  non-lieux  » - c’est-à-dire le multi-site et les réseaux.

      L’anti-monde est cette «  partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable  » (Brunet, Ferras et Théry, 1992). Il n’existe que dans ses rapports indissociables avec le monde. Ce sont ses relations dialectiques avec le monde qui sont les plus intéressantes pour nous permettre de rendre compte de notre contemporain, dans les divers espaces dérogatoires de nos sociétés  ; la demande d’asile et la question des réfugiés en font partie.

      Ces espaces connaissent plusieurs paradoxes notamment celui de leur sur-encadrement juridique et celui de leur visibilité : ils font l’objet de règles nombreuses et strictes mais leur échappent  ; ils sont connus mais cachés. Ce sont les mondes de la relégation et de l’écart.

      De cette position complexe et de ces paradoxes, nous retiendrons que la distance que posent ces lieux protègent les personnes qui s’y trouvent, elle leur permet de vivre, mais sans que cette distance les isole car les contacts et les interventions à l’extérieur de l’anti-monde sont recherchés. Ce sont donc les pratiques de cette distance et de ces contacts qui sont étudiées.

      Ce questionnement sur les terrains renvoie aussi à la production du savoir : cette approche qui se met en œuvre dans l’empirisme de l’observation pour rendre une analyse de ce que sont les communautés, s’accompagne d’une réflexivité de l’observateur sur son terrain, forcément impliqué, pour produire un savoir plus empathique, plus proche des raisons des sujets présents sur le terrain. Cette réflexivité prend la forme d’une réflexion de la situation sur elle-même, des relations établies entre l’observateur et les sujets sur le terrain. Chaque observation, et chaque analyse à laquelle elle conduit, doit être contextualisée au lieu et au moment de l’observation, dans l’objectif d’expliquer la logique qui l’anime, pour éviter la tentation essentialiste qui conduirait à figer des représentations, des pratiques, des traits et de les prêter au groupe identifié. L’individu est le point de départ pour reconstruire le groupe pour éviter d’identifier des groupes fictifs.

      Une approche anthropologique de la citoyenneté

      Nous voudrions défendre l’idée que la citoyenneté est un objet approprié pour l’anthropologie sur la base du constat que le fondement purement juridique qui lui est généralement attribué est un construit social et politique (Neveu, 2004), et qu’il peut, par conséquent être également étudié comme des représentations et des pratiques, comme «  une inscription positive et socialement reconnue dans un espace social et politique  ». Cette approche, en plus d’envisager sa dimension horizontale à savoir les relations entre citoyens et avec ceux qui ne le sont pas, permet de la concevoir comme autant de dynamiques constitutives d’une citoyenneté en actes. Cette conception empirique de la citoyenneté laisse toute la place à sa description comme un faisceau de pratiques et de relations : parce qu’on est là, ici et maintenant, parce qu’on pratique le lien avec les autres, dans une sorte d’immanence.

      Une démarche ethnographique : quelques pratiques d’une citoyenneté en actes

      Trois registres d’interactions des exilés sont étudiés pour mettre en œuvre la démarche ethnographique et pour étudier les modalités de leur participation à l’espace politique : habiter un squat  ; débattre sur la réforme de l’asile  ; travailler bénévolement.

      Habiter un squat

      Le squat dont il est question est le lieu d’habitation de personnes en situation d’exil. Il constitue un lieu de mise en œuvre de plusieurs formes de citoyenneté en actes.

      Le fait d’habiter un lieu illégalement occupé pour une personne étrangère qui possède des droits, notamment à l’hébergement, procure d’emblée une conscientisation politique, qui passe par l’illégalité et la désobéissance. Cette conscientisation repose d’abord sur le choix d’habiter ou non le squat. Ensuite, habiter le squat suppose l’acceptation d’une série de règles toutes dirigées vers la protection du squat. Ce sont des précautions à prendre au quotidien mais aussi une stratégie de négociation à élaborer pour obtenir des propriétaires et des pouvoirs publics de maintenir le lieu. Nous y voyons à la fois une expérience commune dans la vie à la marge et la subversion et dans l’occupation illégale et sa défense. Cette expérience est celle qui met en œuvre la rencontre et le contact avec différents acteurs de la société : militants, responsables politiques, journalistes, voisins… Il s’agit donc d’une socialisation singulière autant avec les habitants avec lesquels l’espace de vie est partagé qu’avec la société et l’État français.

      À chacune des étapes de la vie du squat, les questions en jeu ont été celles de la légitimité de la présence de ses habitants. Il s’agit pour eux , à travers la défense du squat, d’une lutte de reconnaissance pour leur présence et leurs droits. Il était notamment frappant comme dans les interactions avec les différents représentants des pouvoirs publics, ils n’étaient généralement pas reconnus comme des interlocuteurs et des représentants du lieu occupé. Les responsables, de la préfecture, du CROUS (propriétaire du lieu), de la mairie, les journalistes, évitaient le contact avec eux pour chercher à s’adresser aux militants, membres du comité de soutien. Ce fut un enjeu important, par exemple, que de faire accepter un habitant lors d’une rencontre à la préfecture.

      Le lutte de reconnaissance commence donc déjà avec la possibilité de parler et d’être entendu par les autorités dans ce rapport qui sort de la relation habituelle entre exilés et autorités. Ici ils ont quitté la position de dépendance et de sollicitude dans laquelle ils sont habituellement placés face à l’administration dans la demande d’asile ou de titre de séjour. Les interactions déterminées par la défense du squat les situent dans un rapport de force bien plus favorable.

      Débattre sur la réforme de l’asile

      Dans le contexte des débats sur le projet de réforme de la loi sur l’asile, un cycle d’ateliers de coproduction de connaissance sur la procédure de demande d’asile a été ouvert au printemps 2014. Il a été proposé à des personnes, pendant ou à l’issue de leur procédure de demande d’asile. Il a réuni une quinzaine de personnes pendant deux mois.

      La réforme de l’asile a en effet constitué une opportunité pour ouvrir un espace de parole aux exilés en demande d’asile, en leur proposant, sur la base de leur expérience de la procédure, de l’évaluer et de formuler des propositions pour la modifier.

      À la fin, ces ateliers ont pris deux formes : la rédaction d’un livret qui reprend les propositions des exilés2  ; une série d’amendements soumis aux députés locaux en prévision des débats parlementaires. Et finalement, un groupe de participants a pu assister à une partie des débats parlementaires à l’Assemblée nationale (décembre 2014).

      Comme d’autres cadres peuvent également en fournir des exemples, ces ateliers ont été l’occasion pour les participants d’exprimer une expertise politique sur la procédure. Ces ateliers ayant été une initiative associative sans commande des pouvoirs publics, d’une part ils ne peuvent être vus comme la mise en œuvre de la participation politique des exilés à l’élaboration des politiques publiques, en revanche, leur investissement et les apports qu’ils ont constitués montrent à la fois la forte demande pour des démarches dans ce sens, et la valeur de «  l’expertise politique  » dont ils disposent. D’autre part, ces ateliers n’ayant pas suscité d’attente en amont de la part de la puissance publique, il a fallu a posteriori la faire connaître et diffuser ses résultats. Ces derniers ont servi à étayer et légitimer un travail de plaidoyer mené dans la région Rhône-Alpes, associé à une analyse juridique basée sur l’expérience des associations d’accompagnement des demandeurs d’asile, pour formuler des propositions d’amendements soumis aux élus régionaux.

      Pour les personnes qui ont pris part aux ateliers, le principal résultat a été de ne pas se laisser raconter par les autres, ne pas se laisser enfermer et assigner dans des représentations qu’ils ne contrôlent pas. Cette attente importante et omniprésente, et la conscience de la mécanique de la fabrique des préjugés est forte. De nombreux témoignages au quotidien montrent comment ces préjugés peuvent être construits et persister car les contacts entre exilés et Français sont évités. Cette situation est vécue parfois comme une bizarrerie, une maladresse, parfois comme une politique délibérée d’altérisation.

      Au niveau méthodologique, ces ateliers ont essayé de répondre à la rigueur méthodologique soulevée par Spivak dans son questionnement sur les conditions dans lesquelles les subalternes peuvent parler. En effet, sur la base du constat que la production intellectuelle occidentale de préjugés et de catégories sociales et administratives limitent nos analyses, elles doivent être questionnées constamment pour comprendre les enjeux de leur fabrication. Pour les remettre en cause, il s’agit de permettre l’émergence d’une parole autre, celle des personnes qu’on écoute peu, qui trouvent rarement l’occasion de l’exprimer. Mais pour y parvenir, les conditions d’émergence de cette parole doivent tenir compte de l’ensemble des dominations à l’œuvre dans les rapports au sein de notre société, pour les réduire voire les supprimer. Les analyses issues du courant des Subaltern studies (Spivak) nourrissent ces réflexions, ainsi que les méthodes inspirées de l’éducation populaire politique.

      Travailler bénévolement

      Enfin, la dernière expérience mobilisée dans le recueil des pratiques quotidiennes est le bénévolat pratiqué par certains exilés, au sein des associations de solidarité avec les étrangers. En plus des compétences sur lesquelles repose le bénévolat (notamment la traduction), c’est la position de valoriser et de voir reconnaître ses compétences, ainsi que d’aider, qui sert notre argumentation. Il s’agit là encore de la question de la reconnaissance des capacités des exilés, à apporter des contributions dans notre société.

      Ainsi, nous retiendrons de ces quelques expériences, pour les lire en termes de ré-invention d’une citoyenneté, la défense d’un droit fondamental, celui du droit d’asile  ; du droit au logement, dans le cadre de la défense du squat  ; la reconnaissance d’une connaissance d’une question de politique publique – l’asile – comme pouvant contribuer à l’amélioration de celle-ci  ; enfin, la valorisation de compétences (traduction et interprétariat) comme contribution en termes économiques.

      Nous proposons de lire l’exercice de cette citoyenneté en actes à l’échelle de la ville, pour y voir cette inscription dans l’espace social et politique.

      Une citoyenneté en actes dans la ville

      En contraste avec les perceptions d’instabilité et d’errance, de marginalisation, dans lesquelles sont vus les exilés, nous avons présenté plusieurs pratiques que nous lisons comme les modalités d’une socialisation qui les ancre dans la ville, des pratiques quotidiennes de leur participation à la vie de la cité.

      1. La ville comme espace de rencontres qui nouent des appartenances à une échelle translocale (Neveu, 2004) :

      sa dimension horizontale à savoir les relations entre citoyens et avec ceux qui ne le sont pas, permet de la concevoir comme autant de dynamiques constitutives d’une citoyenneté en actes. Cette conception empirique de la citoyenneté laisse toute la place à sa description comme un faisceau de pratiques et de relations : parce qu’on est là, ici et maintenant, parce qu’on pratique le lien avec les autres, dans une sorte d’immanence. À ce titre, l’observation désigne la ville comme échelle pertinente pour articuler la complexité des relations et des appartenances et les inscrire dans un territoire, en rupture avec l’idée que la citoyenneté a forcément à voir avec l’échelle de l’État pour en régir les droits et les devoirs.

      2. L’échelle de la ville pour repenser la citoyenneté :

      L’observation a montré que la ville est le lieu dans lequel se développe la sociabilité. Elle devient vecteur de mobilisation et de pratiques de participation à l’espace social et politique, cadre des luttes sociales. Le droit à l’hébergement et la lutte entreprise pour le défendre est une lutte sociale de redistribution qui a été possible par les sociabilités rendues possibles par la ville. Le besoin d’espace de paroles pour se réapproprier son image et ne pas se résigner à se voir assigner cette image est une lutte de reconnaissance, de même que la nécessité de proposer et valoriser ses compétences dans le cadre du bénévolat.

      Pour S. Sassen et E. Isin, la ville est l’espace de prédilection pour l’expérience de la citoyenneté et pour sa mise en œuvre. La ville, vue comme le lieu du social (Isin, 2009), offre les moyens de s’organiser, en permettant de se rassembler, se mettre en scène, se définir à travers des symboles et s’imaginer, se constituer en groupe social. Dès lors, la ville posent les conditions de droits à la ville, c’est-à-dire les droits de la citoyenneté urbaine : constituer de groupes sociaux, pour se représenter et être représentés  ; pour revendiquer et imposer. Ces droits ne sont pas contenus dans les droits de la ville (Isin, 2009). Les «  droits à la ville  » tels que définis par Isin sont l’autonomie, l’appropriation, la différence et la sécurité et leur revendication donnent lieu à des luttes de reconnaissance et de redistribution. Ces droits sont distincts mais interdépendants.

      Enfin, les formes de la citoyenneté organisée par la ville en tant que lieu du social peuvent transcender les frontières nationales.

      La ville comme lieu du social fait écho à la citoyenneté ancrée dans le social, une approche ordinaire de la citoyenneté, en rupture avec une citoyenneté stato-nationale fondée sur une «   définition normative, transcendante et impersonnelle d’un régime procédural de type habermassien, essentialisé dans un rapport à l’État  » (Carrel et Neveu, 2014) : «  la citoyenneté est alors conçue par les intéressés comme l’expression d’une appartenance collective  » dans laquelle le rapport de force prend toute sa place à travers une lutte pour la reconnaissance. La ville c’est la proximité, la rencontre avec l’autre, l’autre différent de soi. Cette conception de la citoyenneté permet d’apercevoir les appartenance sociales à la plus petite des échelles – les voisins par exemple – autant qu’à l’échelle plus large de communautés transnationales, dans la diversité des modes de participation à la vie publique .

      Ainsi la citoyenneté est expérimentée, au sens où elle est exercée, à travers des luttes sociales, de deux types. Nous voyons d’abord des luttes de redistribution quand, pour défendre le droit au logement, des logements vacants sont réappropriés et occupés. Le logement en tant qu’un aspect de la citoyenneté sociale, de la citoyenneté tout court, et le droit de s’approprier des logements vacants, le droit au squat, est une illustration. En défendant le squat, l’espace créé par cette lutte permet des prises de parole, crée de la représentation, dans un rapport de force constant pour trouver cet espace : on a vu combien il a été difficile de faire accepter la présence d’un habitant du squat lors d’une réunion à la préfecture. Ça n’est pas avec eux que les représentants de l’État souhaitaient échanger. Enfin, le squat offre un espace de liberté et d’autonomie : les habitants du squat sont chargés de son organisation interne, en plus de sa défense à l’extérieur  ; ils sont ainsi pleinement acteurs de leur propre hospitalité, et libre d’accueillir au squat. C’est pourquoi on entre vite dans un paradoxe : la défense du squat repose sur la dénonciation de la non-prise en charge de l’hébergement par l’État et donc le déni du droit fondamental au logement. Pourtant, une fois que le squat existe, il confère une liberté à laquelle il est difficile de renoncer et des propositions d’hébergement par l’État peuvent être refusées pour leur préférer la vie au squat. En plus de l’isolement qu’impose le dispositif d’hébergement des demandeurs d’asile – les CADA sont souvent bien loin dans les campagnes – le contrôle social qui existe dans les centres d’hébergement et auquel ils sont identifiés est bien connu.

      La défense d’un squat a permis de valider ce lieu comme un vecteur de conscientisation qui permet aux habitants disqualifiés de la ville de devenir acteur, de passer d’un discours de la plainte à un discours de lutte, de revendication de droits  ; d’un discours personnel à un discours collectif (Bouillon, 2009). La lutte partagée instaure le lien avec la ville, avec les autorités et avec l’autre, celui qui n’a pas d’expérience de la migration. Ce passage du mode personnel à un registre collectif met en marche, permet de poser des actes car il déculpabilise, dé-stigmatise et restaure la qualité de sujet. La sociabilité de la ville le permet par la dénonciation de l’injustice (déni de droits) et la lutte pour la défense des droits (droit à l’hébergement). De plus, elle rend possible la production d’identités différenciées de la norme établie.

      Le squat est aussi le lieu de l’appropriation de l’espace, d’une parcelle de la ville  ; ceci dans une dialectique ambivalente entre accueil et relégation, hospitalité et contrôle.

      L’autre type de lutte concerne les luttes de reconnaissance de la condition d’exilés et la dénonciation des politiques migratoires à l’échelle européenne qui convergent vers la délégitimation de l’exil et de la demande d’asile. Cette quête de reconnaissance exprime le besoin de voir reconnue leur légitimité à se trouver à cet endroit-là à ce moment-là, simplement. Cette demande n’est pas forcément politisée dans un discours sur la liberté de circulation et d’installation ou sur une critique des impacts du libéralisme voire d’un impérialisme de l’Occident.

      Ainsi, nous concevons les luttes sociales comme une modalité de la participation à l’espace social et politique et la citoyenneté comme la revendication des droits à la ville (Isin, 2010). Les formes translocales de la citoyenneté organisée par la ville en tant que lieu du social transcendent les frontières nationales. (Isin 2009). Enfin, il s’agit de penser la citoyenneté non à travers l’expérience de la construction européenne mais à travers celle, plus longue dans le temps et qui connaît une actualité dense, des migrations.

      Les luttes sociales comme modalité possible de la citoyenneté permet également une lecture de la citoyenneté comme confrontation avec l’autre, avec la différence. Balibar par exemple exprime toute sa reconnaissance à la lutte des sans-papiers pour avoir «  recréer de la citoyenneté  », «  montrant qu’il n’est pas nécessaire d’être un national pour contribuer de façon responsable à la vie de la cité  » (Balibar, 1998).

      3. La citoyenneté comme confrontation avec la différence :

      La capacité d’exposer un litige et de reformuler les questions du droit et du non-droit. (Rancière, 2000) est une des caractéristique de la citoyenneté, dans sa capacité à organiser la vie de la cité et le «  vivre-ensemble  ». Et les exemples sont nombreux en effet de la capacité des citoyens à se mobiliser dans une logique de confrontation, voire de conflit .

      L’expérience du squat produit pourtant une conscientisation et fabrique une citoyenneté paradoxales : si on définit ici la citoyenneté comme une pratique de l’appartenance à un ensemble qui dépasse son propre collectif, alors cette «  appartenance  » prend la forme d’un rejet, ou du moins d’une mise à distance. C’est parce que les droits ne sont pas pris en charge par l’État (hébergement) que des solutions sont inventées (squat), dans une critique des modes d’action de l’État et, dans le cas qui nous intéresse, en dehors du droit. Le squat est la réappropriation d’un espace privé, en en privant ainsi son propriétaire. La revendication et la réappropriation de cet espace, métaphoriquement, est aussi une revendication à trouver sa place dans l’espace social et politique. Il fait écho à un des droits à la ville – appropriation – identifié par Isin. La citoyenneté en actes prend ici la forme d’une lutte qui positionne dans l’illégalité.

      4. Le rapport à la loi et à l’illégalité :

      La citoyenneté pose donc la question du rapport à la loi et à la légalité. Quand la loi se délégitime, cela produit de la défiance voire de la réaction. Balibar considère que la légitimité de la loi se dégrade quand elle ne respecte plus les «  lois supérieures de l’humanité  », des «  lois non écrites  » qui posent «  le respect des vivants et des morts, l’hospitalité, l’inviolabilité de l’être humain, imprescriptibilité de la vérité  » (Balibar, 1998). Cette situation crée de la désobéissance quand les droits ne sont plus respectés par l’administration. Balibar reconnaît le devoir des citoyens de porter sur la place publique tout constat que d’une contradiction flagrante entre ces lois supérieures et une loi positive ou une législation de circonstance, en proclamant leur désobéissance. En désobéissant, les citoyens «  recréent les conditions d’une législation  ». Balibar considèrent qu’ «  ils n’attaquent pas le concept de loi, ils le défendent  ».

      La désobéissance civique comme action collective recrée la citoyenneté dans une circonstance grave (Balibar, 1998) : «  je crois bien cependant que la citoyenneté et la communauté ne peuvent exister sans cette référence nécessaire à la désobéissance, et même sans que périodiquement le risque d’y recourir ne soit effectivement assumé  ».

      La citoyenneté parle de subjectivité politique  ; elle rend possible son affirmation, son expression. La citoyenneté ouvre la politique comme une pratique de contestation par laquelle les sujets deviennent politiques. Avant qu’un sujet puisse lutter pour revendiquer des droits, ce sujet doit d’abord avoir gagné le droit de faire cette lutte en premier lieu. C’est «  le droit d’avoir des droits  » de Hannah Arendt. La citoyenneté s’est forgée par les luttes sociales d’identité, d’inclusion, de ressources et de mémoire (Isin, 2009). De là, on peut maintenant voir la citoyenneté comme une subjectivité politique (Isin 2015) : il devient alors impossible de penser la citoyenneté comme uniquement une nationalité ou une appartenance à un État-nation.

      L’appartenance, la proximité, l’attention, l’égard, l’être ensemble, la solidarité que permet la ville de façon plus immédiate mais qui peuvent également être mises en œuvre à des échelles plus larges, translocales, sont vues comme les fondements de la communauté politique aujourd’hui. Le phénomène des mobilités rend possible l’échelle du translocal par l’activité des réseaux.

      Conclusion

      Cette analyse propose une citoyenneté pensée à plusieurs échelles, en particulier en défiant l’échelle du national et par conséquent remettant en cause la relation entre citoyenneté et nationalité. La citoyenneté comme une praxis  ? À partir du constat que la citoyenneté est une pratique collective, sous-tendue par une idée, celle des «  lois supérieures de l’humanité  » (Balibar, 1998), et tendant à un résultat pratique, leur respect, dans une visée de transformer les rapports sociaux. Les luttes sociales sont un des modes opératoires. La praxis d’une citoyenneté en actes, expérimentée et construite dans une pratique collective, et une immanence. Elle est donc ouverte à tous ceux qui ont la volonté d’appartenir à ce collectif qui se donne comme contrainte et comme objectif de partager un espace et ses ressources, dans le respect de la différence et de la sécurité de tous. Le rapport à l’État est également mis en cause en questionnant sa légitimité et percevant la désobéissance comme un moteur pour renouveler et réactiver la citoyenneté  ; enfin en refusant tout lien de subordination pour une autonomie. Les luttes des sans papiers «  ont contribué à donner à l’activité politique cette dimension transnationale dont nous avons tant besoin  » (Balibar, 1998 : 25).

      http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-1105_fr.html

  • Sous-traitance et bureaucratisation néolibérale : une analyse de l’interface de la distance dans l’accueil des demandeurs d’asile

    En mettant à l’épreuve de l’ethnographie les questions posées par la sous-traitance, cet article s’intéresse à la #bureaucratisation_néolibérale de l’accueil des demandeurs d’asile en Suisse. Sur la base des données récoltées dans deux structures d’hébergement cantonales gérées par des organisations privées, il étudie comment cette dynamique s’incarne dans le quotidien de la mise en oeuvre de la #politique_d’accueil. L’analyse montre que les pouvoirs publics et leurs mandataires sont de facto séparés par une « interface de la distance », composée principalement de trois rouages interdépendants : la gestion par les #indicateurs, la définition de #standards et une #rationalité_économique. Cet article interroge les effets de la délégation d’une tâche régalienne à la sphère privée, en ce qui concerne non seulement la conception de la politique publique, mais également la responsabilité et les opportunités de contestation. Il montre que la bureaucratisation néolibérale est à la fois une #technologie_de_gouvernement permettant à l’État de se redéployer et une conséquence de son réaménagement continu.

    https://www.erudit.org/fr/revues/lsp/2019-n83-lsp04994/1066087ar

    #ORS #privatisation #sous-traitance #asile #migrations #réfugiés #Suisse #accueil #hébergement #Fribourg #Berne #Asile_Bienne_et_Région (#ABR)

    Ajouté à la métaliste sur ORS :
    https://seenthis.net/messages/802341

  • Qui veut encore protéger les mineurs non accompagnés en France ?

    Arrivés dans le courant des années 1990, les mineurs non accompagnés sont des individus de moins de 18 ans qui, après un parcours migratoire, se trouvent sur le territoire français sans leur représentant légal. Enfants en danger devant être pris en charge inconditionnellement par les services départementaux compétents, pourquoi ces mineurs sont-ils devenus les objets d’une politique du tri et du contrôle ? Comment ces considérations ont-elles pu s’inviter dans le champ de la #protection_de_l’enfance ? Qui sont les acteurs impliqués dans ce basculement du parcours dédié aux mineurs non accompagnés ? Mineurs à protéger d’un côté et étrangers à contrôler de l’autre, cette population est perçue à travers des représentations bipolaires qui ont conduit à l’édification de #frontières_administratives, institutionnelles et symboliques jalonnant aujourd’hui le parcours de l’#accueil de ces jeunes. Alors que leur #minorité et leur #isolement devraient suffire à justifier une #prise_en_charge, le #soupçon qui plane sur ces jeunes a fait de ces deux critères des données scrupuleusement vérifiées par les autorités. La contribution revient sur la logique de #sous-traitance de la mission d’#évaluation et de #mise_à_l’abri ayant permis d’exclure ces mineurs du circuit traditionnel de la protection de l’enfance. Associations, organisations humanitaires, société civile, ministère de la Justice incarnent les nouveaux protagonistes d’un paysage de l’accueil, où les idéaux et les engagements en matière de défense du #droit_des_enfants ont été relégués au second plan.

    https://www.erudit.org/fr/revues/lsp/2019-n83-lsp04994/1066084ar
    #enfants #enfance #mineurs #asile #migrations #réfugiés #France #protection #contrôle #droits_des_enfants #MNA #mineurs_non_accompagnés

    ping @isskein @karine4

  • Robel, migrant bien inséré, mais qui doit être renvoyé

    Robel est un jeune Erythréen de 21 ans. Depuis 2017, il est au bénéfice d’un permis F. Il trouve un travail, apprend le français et se construit un réseau social dans la région. Mais en juin dernier, il reçoit une lettre qui lui annonce que son permis lui est retiré. Il doit quitter le pays. La Suisse n’ayant pas d’accord de réadmission avec l’Erythrée, les renvois sont impossibles. L’association AJIR lance alors une pétition pour sensibiliser les autorités. En deux semaines, plus de 4000 signatures sont recueillies. Le sujet a même été abordé lors du dernier Parlement jurassien.

    http://www.canalalpha.ch/actu/robel-migrant-bien-insere-mais-qui-doit-etre-renvoye
    #permis_F #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_érythréens #Suisse #Erythrée #renvoi #accueil_privé #travail #Jura #retrait_du_permis #aide_d'urgence #intégration_professionnelle #retrait_du_permis #régularisation #admission_provisoire

    Robel serait un de ces réfugiés érythréens à qui l’admission provisoire a été retirée après le #réexamen :
    https://seenthis.net/messages/688616

    v. aussi
    ODAE | Durcissement à l’encontre des Érythréen·ne·s : une communauté sous pression
    https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2018/11/RT_erythree_web.pdf
    https://seenthis.net/messages/739961

  • Asile, #relocalisation et #retour des migrants : il est temps de renforcer la lutte contre les disparités entre les objectifs et les résultats

    Dans le cadre de l’audit objet du présent rapport, nous avons cherché à déterminer si le soutien en faveur de la Grèce et de l’Italie financé par l’UE a permis à cette dernière d’atteindre ses objectifs et si les procédures d’asile et de retour étaient efficaces et rapides. Nous avons également vérifié si les valeurs cibles et les objectifs des programmes temporaires de #relocalisation d’urgence avaient été atteints. Nous concluons qu’il existe des disparités entre les objectifs du soutien de l’UE et les résultats obtenus. Les valeurs cibles des programmes de #relocalisation_d'urgence n’ont pas été atteintes. Bien que les capacités des autorités grecques et italiennes aient augmenté, la mise en oeuvre des procédures d’asile continue à pâtir de longs délais de traitement et à présenter des goulets d’étranglement. Comme pour le reste de l’UE, les retours de migrants effectués depuis la Grèce et l’Italie sont peu nombreux pour les raisons que nous exposons dans le présent rapport.

    https://www.eca.europa.eu/fr/Pages/DocItem.aspx?did=51988
    #audit #cour_des_comptes #asile #migrations #réfugiés #EU #UE #Grèce #Italie #aide_financière #procédure_d'asile #expulsions #renvois ##cour_des_comptes_européenne #argent #budget

    Dans le rapport il y a plein de graphiques intéressants...

    Grèce :

    Italie :

    ping @isskein

    • La Cour des comptes de l’UE critique les disparités en matière de gestion des migrations en Grèce et en Italie

      Le 13 novembre 2019, la Cour des comptes de l’Union européenne (UE) publiait son rapport d’audit « Asile, relocalisation et retour des migrants : il est temps de renforcer la lutte contre les disparités entre les objectifs et les résultats ». Ce #rapport examine le soutien financier et opérationnel de l’UE en faveur de la Grèce et de l’Italie. Il évalue dans quelles mesures les objectifs ont été atteints et si les procédures d’asile et de retour étaient efficaces et rapides. Le rapport couvre la période 2015-2018. La Cour des comptes s’est intéressée à l’#accueil des requérants d’asile, à la procédure d’asile, au système #EURODAC et au fonctionnement du système #Dublin, aux #relocalisations des requérants d’asile vers d’autres pays de l’UE et enfin à l’efficacité des renvois vers les pays d’origine. Le rapport est truffé de recommandations qui vont inévitablement influencer les décisions des autorités suisses.

      Diminuer la pression sur la Grèce et l’Italie

      Selon les auditeurs, les mesures de l’UE visant à diminuer la pression migratoire sur la Grèce et l’Italie doivent être améliorées et intensifiées. Ils déplorent la lenteur excessive des procédures d’asile. En Italie, les demandes d’asile déposées en 2015 ont pris en moyenne quatre ans pour parvenir au stade du recours final, tandis que les demandeurs d’asile arrivant sur les îles grecques fin 2018 se voyaient attribuer une date limite pour les entretiens jusqu’en 2023.

      Parallèlement à l’accélération des procédures d’asile, les auditeurs recommandent d’améliorer les logements sur les #îles grecques, en particulier pour les nombreux requérants mineurs non accompagnés qui logent dans des conditions abominables. A ce sujet la Cour des comptes précisent ce qui suit :

      “À #Samos, nous avons visité la section du centre (#hotspot) réservée aux mineurs, qui consiste en sept conteneurs, abritant chacun une salle de bain et deux salles de séjour. Certains conteneurs n’avaient ni portes, ni fenêtres et n’étaient équipés ni de lits ni d’appareils de conditionnement de l’air. Chaque conteneur pouvait officiellement accueillir huit à dix mineurs, mais en hébergeait environ 16 non accompagnés, dont certains étaient même obligés de dormir par terre. Seuls des garçons séjournaient dans la section pour mineurs. Soixante-dix-huit mineurs non accompagnés étaient hébergés sous tente ou dans des maisons abandonnées situées à l’extérieur du point d’accès et devenues des annexes officieuses de celui-ci. Neuf filles non accompagnées dormaient au sol dans un conteneur de 10 m2 situé à côté du bureau de police, sans toilette ni douche.“

      Au moment de la publication du rapport, le maire de l’île de Samos Georgios Stantzos mentionnait l’audit et mettait en garde les autorités grecques contre les conséquences des conditions de vie « primitives » imposées aux réfugiés sur l’île.

      Trop de mouvements secondaires dans l’UE

      Concernant l’enregistrement des empreintes digitales dans le système EURODAC, la situation s’est beaucoup améliorée dans les centres hotspots en Italie et en Grèce. Cependant, entre 2015 et 2018, la Cour a remarqué un volume élevé de mouvements secondaires dans l’UE ce qui a rendu l’application du mécanisme de Dublin difficile. Les données EUROSTAT traduisent aussi de faibles taux de transferts Dublin qui s’expliquent selon les auditeurs, par la fuite ou la disparition des personnes concernées, des raisons humanitaires, des décisions de justice en suspens et des cas de regroupement familial (1).
      Les réinstallations très insatisfaisantes

      Les États membres de l’UE se sont juridiquement engagés à réinstaller 98 256 migrants, sur un objectif initial fixé à 160 000. Or seuls 34 705 ont été effectivement réinstallés (21 999 depuis la Grèce et 12 706 depuis l’Italie). Selon les auditeurs, la performance insuffisante de ces programmes s’explique surtout par le faible nombre de requérants potentiellement éligibles enregistrés en vue d’une relocalisation, surtout parce que les autorités grecques et italiennes ont eu de la peine à ‘identifier les candidats. Une fois les migrants enregistrés en vue d’une relocalisation, la solidarité à leur égard a mieux fonctionné. Les auditeurs ont cependant relevé un certain nombre de faiblesses opérationnelles dans le processus de relocalisation (2).

      Augmentation des renvois vers les pays d’origines

      Pour la Cour des comptes, le fossé entre le nombre de décisions négatives et le nombre de renvois exécutés depuis la Grèce, l’Italie ou le reste de l’UE, est trop important. Le taux de renvois des ressortissants de pays tiers ayant reçu l’ordre de quitter l’UE était d’environ 40 % en 2018 et de 20 % en Grèce et en Italie. En s’inspirant de certains centres de renvois destinés aux personnes qui acceptent volontairement de rentrer vers leurs pays d’origine, la Cour des comptes recommande différentes mesures qui permettront de faciliter les renvois dont l’ouverture de nouveaux centres de détention et l’offre plus systématique de programmes de réintégration dans les pays d’origine.

      Conclusion

      Le rapport de la Cour des comptes de l’UE est une mine d’information pour comprendre le fonctionnement des centres hotspots en Grèce et en Italie. Globalement, sa lecture donne le sentiment que l’UE se dirige à grands pas vers une prolifération de centre hotspots, un raccourcissement des procédures d’asile et une armada de mesures facilitant l’exécution des renvois vers les pays d’origine.

      https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2019/11/19/la-cour-des-comptes-de-lue-critique-les-disparites-en-matiere-de-gesti
      #mineurs_non_accompagnés #MNA #hotspots #empreintes_digitales #mouvements_secondaires

    • Migrants relocation: EU states fail on sharing refugees

      A mandatory 2015 scheme to dispatch people seeking international protection from Greece and Italy across the European Union did not deliver promised results, say EU auditors.

      Although member states took in some 35,000 people from both countries, the EU auditors say at least 445,000 Eritreans, Iraqis and Syrians may have been potentially eligible in Greece alone.

      The lead author of the report, Leo Brincat, told reporters in Brussels on Wednesday (13 November) that another 36,000 could have also been possibly relocated from Italy.

      “But when it boils down to the total migrants relocated, you will find 21,999 in the case of Greece and 12,706 in the case of Italy,” he said.

      The EU auditors say the migrants relocated at the time represented only around four percent of all the asylum seekers in Italy and around 22 percent in Greece.

      Despite being repeatedly billed as a success by the European Commission, the two-year scheme had also caused massive rifts with some member states – leading to EU court battles in Luxembourg.

      When it was first launched among interior ministers in late 2015, the mandatory nature of the proposal was forced through by a vote, overturning objections from the Czech Republic, Hungary, Romania and Slovakia.

      Only last month, the advocate-general at the EU court in Luxembourg had declared the Czech Republic, Hungary and Poland likely broke EU law for refusing to take in refugees from the 2015 scheme. While the Czech Republic took 12 people, both Hungary and Poland refused to host anyone at all.

      Similar battles have for years played out behind closed doors as legislators grapple with deadlocked internal EU asylum reforms.

      The concepts of sharing out asylum seekers, also known as relocation, are at the core of that deadlock.

      Politics aside, Brincat’s report honed in on the so-called “temporary emergency relocation scheme” whereby EU states had agreed to take in some 160,000 people from Greece and Italy over a period spanning from September 2015 to September 2017.

      Large numbers of people at the time were coming up through the Western Balkans into Hungary and onto Germany, while others were crossing from Turkey onto the Greek islands.

      After the EU cut a deal with Turkey early 2016, the set legal target of 160,000 had been reduced to just over 98,000.

      When the scheme finally ended in September 2017, only around 35,000 people had been relocated to member states along with Liechtenstein, Norway and Switzerland.

      “In our view, relocation was really a demonstration of European solidarity and with almost a 100 percent of eligible candidates in Greece and in Italy having been successfully relocated,” a European Commission spokeswoman said on Wednesday.
      Bottlenecks and other problems

      The EU auditors present a different view. They point out Greek and Italian authorities lacked the staff to properly identify people who could have been relocated, resulting in low registrations.

      They also say EU states only took in people from Greece who arrived before the deal was cut with Turkey in March 2016.

      Another issue was member states had vastly different asylum-recognition rates. For instance, asylum-recognition rates for Afghanis varied from six percent to 98 percent, depending on the member state. Iraqis had similarly variable rates.

      Some migrants also simply didn’t trust relocation concept. Others likely baulked at the idea being sent to a country where they had no cultural, language or family ties.

      Almost all of the 332 people sent to Lithuania, for example, packed up and left.

      EU Commission president Jean-Claude Juncker had even poked fun of it in late 2016. He had said asylum seekers from Greece and Italy were hard pressed to relocate to his home country of Luxembourg.

      “We found 53 after explaining to them that it was close to Germany. They are no longer there [Luxembourg],” he said.

      https://voxeurop.eu/en/2019/migration-5124053