• Arnault et les Bettencourt sont les actionnaires cachés de « L’Opinion » - Page 2 | Mediapart
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    Des chiffres de diffusion et d’abonnements invérifiables

    Sur les 16,8 millions d’euros réunis en deux ans par Nicolas Beytout, Ufinvest en a apporté six : cinq millions en 2012, un million lors de l’augmentation de capital de cet été. La famille Bettencourt a elle aussi été généreuse. Via leur holding Thetys, les propriétaires de L’Oréal ont versé 5,2 millions d’euros à L’Opinion : 3,2 millions au départ, deux millions cet été. Ensemble, les deux plus grandes fortunes françaises ont donc apporté les deux tiers du financement du journal.

    Pourtant, ils ne détiendraient aujourd’hui que 48 % de son capital, selon nos calculs : un peu moins de 26 % des titres pour LVMH, un peu plus de 22 % pour les Bettencourt. Nicolas Beytout s’est en effet assuré de rester le premier actionnaire de son journal, en créant deux catégories d’actions. Il s’est réservé les « actions B », à dix euros. Les investisseurs extérieurs ont, eux, acquis « les actions A », assorties, elles, d’une prime d’émission élevée, fixée à 3 200 euros par titre. Ces primes ont permis d’alimenter Bey Médias en fonds propres – 16,8 millions d’euros, pour un capital social fixé aujourd’hui à 72 610 euros –, sans bouleverser sur le papier la hiérarchie des actionnaires.

    Nicolas Beytout n’a investi au départ que 20 000 euros dans L’Opinion et, à en juger par la liste des versements effectués lors de la récente augmentation de capital, il y aurait ajouté personnellement 100 000 euros cet été. Selon nos calculs, il détiendrait aujourd’hui personnellement 28 % de son journal. Interrogé par Mediapart, il n’a pas souhaité confirmer nos chiffres ni nos calculs.

    La liste des souscripteurs de l’augmentation de capital permet d’identifier une partie des petits actionnaires de L’Opinion. De petits actionnaires, mais toujours de grandes fortunes : on y retrouve ainsi Pierre Esnée, qui avait fait fortune dans l’alimentaire (avec Frial, un producteur de plats surgelés) avant de se lancer dans l’hôtellerie ; Jean-Pierre Savare et son groupe Oberthur, spécialiste notamment de l’impression de billets de banque ; Bruno Bich, propriétaire du groupe Bic ; ou encore, les Galeries Lafayette.

    Cette augmentation de capital apporte un peu d’air frais à L’Opinion. Le projet était ambitieux : un quotidien de huit pages seulement, associé à un site web payant. L’Opinion a dû revoir à la hausse le prix de sa version papier, de 1,50 à 1,70 euros, et de son abonnement web (19,90 euros par mois). Selon Nicolas Beytout, les résultats sont pour l’instant conformes aux prévisions. Des chiffres invérifiables : le journal ne publie pas ses comptes et ne souscrit pas à l’OJD, qui certifie la diffusion des titres de presse.......

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