• #Loi_immigration : l’accueil des étrangers n’est pas un fardeau mais une nécessité économique

    Contrairement aux discours répétés ad nauseam, le #coût des aides accordées aux immigrés, dont la jeunesse permet de compenser le vieillissement des Français, est extrêmement faible. Le #poids_financier de l’#immigration n’est qu’un #faux_problème brandi pour flatter les plus bas instincts.

    Quand les paroles ne sont plus audibles, écrasées par trop de contre-vérités et de mauvaise foi, il est bon parfois de se référer aux #chiffres. Alors que le débat sur la loi immigration va rebondir dans les semaines à venir, l’idée d’entendre à nouveau les sempiternels discours sur l’étranger qui coûte cher et prend nos emplois nous monte déjà au cerveau. Si l’on regarde concrètement ce qu’il en est, le coût de l’immigration en France, que certains présentent comme bien trop élevé, serait en réalité extrêmement faible selon les économistes. Pour l’OCDE, il est contenu entre -0,5% et +0,5% du PIB selon les pays d’Europe, soit un montant parfaitement supportable. Certes, les immigrés reçoivent davantage d’#aides que les autres (et encore, beaucoup d’entre elles ne sont pas réclamées) car ils sont pour la plupart dans une situation précaire, mais leur #jeunesse permet de compenser le vieillissement de la population française, et donc de booster l’économie.

    Eh oui, il est bien loin ce temps de l’après-guerre où les naissances explosaient : les bébés de cette période ont tous pris leur retraite ou sont en passe de le faire et, bientôt, il n’y aura plus assez de jeunes pour abonder les caisses de #retraite et d’#assurance_sociale. Sans compter que, vu l’allongement de la durée de vie, la question de la dépendance va requérir énormément de main-d’œuvre et, pour le coup, devenir un véritable poids financier. L’immigration, loin d’être un fardeau, est bien une #nécessité si l’on ne veut pas voir imploser notre modèle de société. Les Allemands, eux, l’assument haut et fort : ils ont besoin d’immigrés pour faire tourner le pays, comme l’a clamé le chancelier Olaf Scholz au dernier sommet économique de Davos. Le poids financier de l’immigration est donc un faux problème brandi par des politiques qui ne pensent qu’à flatter les plus bas instincts d’une population qui craint que l’avenir soit pire encore que le présent. On peut la comprendre, mais elle se trompe d’ennemi.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/loi-immigration-laccueil-des-etrangers-nest-pas-un-fardeau-mais-une-neces
    #économie #démographie #France #migrations

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    voir aussi cette métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

    ping @karine4

    • Sur les #prestations_sociales aux étrangers, la #contradiction d’#Emmanuel_Macron

      Le pouvoir exécutif vante une loi « immigration » qui concourt à une meilleure intégration des « travailleurs » et soutient « ceux qui travaillent ». Mais la restriction des droits sociaux pour les non-Européens fragilise le système de #protection_sociale.

      Depuis son adoption au Parlement, la loi relative à l’immigration est présentée par Emmanuel Macron et par le gouvernement comme fidèle à la doctrine du « #en_même_temps ». D’un côté, le texte prétend lutter « contre les #passeurs » et l’entrée illicite d’étrangers dans l’Hexagone. De l’autre, il viserait à « mieux intégrer ceux qui ont vocation à demeurer sur notre sol » : les « réfugiés, étudiants, chercheurs, travailleurs ». En s’exprimant ainsi dans ses vœux à la nation, le 31 décembre 2023, le président de la République a cherché à montrer que la #réforme, fruit d’un compromis avec les élus Les Républicains, et inspirée par endroits du logiciel du Rassemblement national, conciliait #fermeté et #humanisme.

      Mais cette volonté d’#équilibre est contredite par les mesures concernant les prestations sociales. En réalité, le texte pose de nouvelles règles qui durcissent les conditions d’accès à plusieurs droits pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne, en situation régulière, ce qui risque de plonger ces personnes dans le dénuement.

      Un premier régime est créé, qui prévoit que l’étranger devra soit avoir résidé en France depuis au moins cinq ans, soit « justifier d’une durée d’affiliation d’au moins trente mois au titre d’une activité professionnelle » – sachant que cela peut aussi inclure des périodes non travaillées (chômage, arrêt-maladie). Ce « #délai_de_carence » est une nouveauté pour les aides visées : #allocations_familiales, prestation d’accueil du jeune enfant, allocation de rentrée scolaire, complément familial, allocation personnalisée d’autonomie, etc.

      « #Régression considérable »

      Un deuxième régime est mis en place pour les #aides_personnelles_au_logement (#APL) : pour les toucher, l’étranger devra soit être titulaire d’un visa étudiant, soit être établi sur le territoire depuis au moins cinq ans, soit justifier d’une « durée d’affiliation d’au moins trois mois au titre d’une activité professionnelle ». Là aussi, il s’agit d’une innovation. Ces critères plus stricts, précise la loi, ne jouent cependant pas pour ceux qui ont obtenu le statut de réfugié ou détiennent la carte de résident.

      Le 19 décembre 2023, Olivier Dussopt, le ministre du travail, a réfuté la logique d’une #discrimination entre nationaux et étrangers, et fait valoir que le texte établissait une « #différence » entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, « qu’on soit français ou qu’on soit étranger ». « Nous voulons que celles et ceux qui travaillent soient mieux accompagnés », a-t-il ajouté, en faisant allusion au délai de carence moins long pour les étrangers en emploi que pour les autres. Une présentation qui omet que le nouveau régime ne s’applique qu’aux résidents non européens, et laisse penser que certains étrangers mériteraient plus que d’autres d’être couverts par notre #Etat-providence.

      Alors que la loi est censée faciliter – sous certaines conditions – l’#intégration de ressortissants d’autres pays, des spécialistes de la protection sociale considèrent que les mesures sur les prestations tournent le dos à cet objectif. « Les délais de carence vont totalement à l’encontre de l’intégration que l’on prétend viser », estime Michel Borgetto, professeur émérite de l’université Paris Panthéon-Assas. Ils risquent, d’une part, de « précipiter dans la #précarité des personnes confrontées déjà à des #conditions_de_vie difficiles, ce qui aura pour effet d’accroître le nombre de #travailleurs_pauvres et de #mal-logés, voire de #sans-abri, relève-t-il. Ils sont, d’autre part, susceptibles de se révéler largement contre-productifs et terriblement néfastes, poursuit le spécialiste du droit de la #sécurité_sociale, dans la mesure où les étrangers en situation régulière se voient privés des aides et accompagnements nécessaires à leur insertion durable dans la société, dans les premiers mois ou années de leur vie en France. C’est-à-dire, en fait, au moment même où ils en ont précisément le plus besoin… »

      Maîtresse de conférences en droit social à l’université Lyon-II, Laure Camaji tient à rappeler que les prestations visées constituent des « #droits_universels, attribués depuis des décennies en raison de la résidence sur le territoire ». « Cela fait bien longtemps – depuis une loi de 1975 – que le droit aux #prestations_familiales n’est plus lié à l’exercice d’une #activité_professionnelle, souligne-t-elle. C’est un principe fondamental de notre système de sécurité sociale, un #acquis majeur qui forme le socle de notre #pacte_social, tout comme l’est l’#universalité de la #couverture_maladie, de la prise en charge du #handicap et de la #dépendance, du droit au logement et à l’#hébergement_d’urgence. »

      A ses yeux, le texte entraîne une « régression considérable » en instaurant une « #dualité de régimes entre les Français et les Européens d’un côté, les personnes non ressortissantes de l’Union de l’autre ». L’intégralité du système de protection sociale est fragilisée, « pour tous, quelle que soit la nationalité, l’origine, la situation familiale, puisque l’universalité n’est plus le principe », analyse-t-elle.

      Motivation « idéologique »

      Francis Kessler, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ne comprend pas « la logique à l’œuvre dans cette loi, sauf à considérer qu’il est illégitime de verser certaines prestations à une catégorie de la population, au motif qu’elle n’a pas la nationalité française, ou que les étrangers viennent en France pour toucher des aides – ce qu’aucune étude n’a démontré ». En réalité, complète-t-il, la seule motivation de cette loi est « idéologique » : « Elle repose très clairement sur une idée de “#préférence_nationale” et place notre pays sur une pente extrêmement dangereuse. »

      Toute la question, maintenant, est de savoir si les dispositions en cause seront validées par le #Conseil_constitutionnel. L’institution de la rue de Montpensier a été saisie par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que par des députés et sénateurs de gauche, notamment sur les restrictions des #aides_financières aux étrangers. Les parlementaires d’opposition ont mis en avant le fait que les délais de carence violaient – entre autres – le #principe_d’égalité. Plusieurs membres du gouvernement, dont la première ministre, Elisabeth Borne, ont reconnu que des articles du texte, comme celui sur les APL, pouvaient être jugés contraires à la Loi fondamentale. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision avant la fin du mois de janvier.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/05/sur-les-prestations-sociales-aux-etrangers-la-contradiction-d-emmanuel-macro
      #Macron #loi_immigration #accès_aux_droits

  • Un revenu universel ? Par Abdennour Bidar
    http://www.lamontagne.fr/auvergne/mag/2014/09/21/les-chroniques-du-temps-present-un-revenu-universel-par-abdennour-bidar_1

    Il y a ainsi dans notre société des gisements de créativité auxquels nous ne donnons pas la chance d’émerger, et que l’institution d’un revenu universel permettrait de libérer. Car la peur de sombrer en sortant du salariat n’existerait plus.

    #RdB

    Hier soir, j’ai croisé une collègue de monsieur Monolecte qui est en année sabbatique. Elle avait un bon boulot, intéressant et bien payé pour ses besoins, mais elle ne supporte plus le #salariat et elle cherche autre chose, un autre moyen de vivre. Là, elle a passé 15 jours un peu à la rue, comme Louise Wimmer (attention, grave bon #film : http://television.telerama.fr/tele/films/louise-wimmer,32582950.php), elle navigue un peu dans l’incertitude et la #précarité, mais elle espère vraiment trouver un autre moyen de vivre d’ici la fin de son congé, en juin prochain.

    Je rencontre de plus en plus de gens qui sont carrément en état de désertion du système. C’est aussi le thème du bouquin d’Éric Dupin, Les Défricheurs , sorti il y a 10 jours et qui montre la profusion de gens qui tentent de gagner la marge et de s’y aménager un igloo de #survie.
    Je pense que ce phénomène émergent, dont Dupin écrit qu’il se situe sous la ligne de flottaison des médias (donc totalement invisible) est un phénomène de masse, quelque chose susceptible de dérégler la machine à broyer les gens et qui est en relation avec l’inhumanité croissante du système, telle qu’elle est évoquée là : http://seenthis.net/messages/295118#message295222

    Je crois que c’est très important, ce qui se passe, ici et maintenant. Parce qu’à cet anniversaire où l’on a croisé la collègue en rupture de salariat, il y avait plein d’autres personnes qui expérimentaient, qui bricolaient d’autres possibles et qui ont profité de ce moment pour échanger comme des fous.
    Certes, il y a le biais sociologique du fait que cela se passe chez des amis, donc des gens avec lesquels j’ai beaucoup de choses en commun, mais de proches en proches, j’ai tout de même l’impression que ce qui était totalement marginal devient une profonde aspiration collective.

    • Je pense aussi que c’est une lame de fond sous estimée. En ce sens qu’une des raisons « invisibles », comme vous le dites (car en dessous ou à côté des capteurs non réglés sur le phénomène) pour lesquelles la machine collective (dont économique) « grippe » est le nombre de gens qui vivent individuellement, de manières différentes certes, mais sous ce « parapluie de représentation » que vous évoquez, ce mouvement, le souhaitent, l’organisent et l’amplifient. La paralysie est « souhaitée » par des gens qui n’ont plus d’autre moyen d’expression que l’immobilisme pour un changement de direction. Je vois dans la même tendance (l’idée de sonder ce phénomène invisible) la récente émission de France Culture sur les « intellectuels précaires ». Vous avez mis là le doigt sur quelque chose d’important je pense.
      Bien sûr le « biais sociologique » dont vous parlez fonctionne, nous en sommes inévitablement victimes. Mais au-delà, il se passe quelque chose, une réaction.

    • Il y a aussi ce billet D’une amie qui vous veut du bien, chez Anne Archet, aujourd’hui :

      Anikó Török a partagé cette lettre
      Elle a ajouté en bas de la liste
      Sa tactique de sabotage
      Neuf jours plus tard
      Elle est devenue invisible
      Loin du regard du Léviathan

      Zorin Barrachilli n’a pas partagé cette lettre
      Neuf jours plus tard
      Il était toujours un employé modèle
      Un honnête citoyen
      Un esclave docile
      Un mort vivant

      http://flegmatique.net/2014/09/21/dune-amie-qui-vous-veut-du-bien

      Je crois qu’il faut que je tague ce phénomène. #déserteurs ?

  • CADTM - La violence des riches
    http://cadtm.org/La-violence-des-riches

    La lutte de classes n’a pas disparu, elle s’aiguise et ce sont les riches qui sont à l’initiative. Comme le montrent Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, les riches ont réussi à faire payer la facture de leurs dettes privées par le peuple. La dette des riches et de leurs entreprises qui ont provoqué la crise de 2007-2008 a été transformée en dette publique illégitime par les gouvernants à leur service.

    ... / ...

    La richesse c’est avant tout une possibilité de vivre de son patrimoine. La profession que l’on a n’est pas essentielle, on peut s’en passer et on peut faire autre chose que des affaires ... / ... Ce qui caractérise ces riches -on devrait parler plutôt de grande bourgeoisie- c’est le fait que ce n’est pas leur activité professionnelle qui les définit mais bien le fait que leur patrimoine est très important.

    (extrait des paroles de Michel Pinçon dans l’émission de la FGTB Wallonne).

    #lutte_des_classes #Nous_ne_paierons_pas_leur_dette