• La filiera della lana “senza frontiere” dell’arco alpino
    Scienze umane e sociali

    La lana, che in passato era merce preziosa capace di stimolare e alimentare l’economia locale, ha perso negli ultimi decenni il suo valore a causa della concorrenza internazionale. Oltre a non essere utilizzata per produrre filato, la lana deve essere smaltita, secondo le norme europee, come rifiuto speciale. Non solo non produce benessere e ricchezza, ma è diventata nel tempo un enorme problema per i pastori.

    Per contrastare questo fenomeno è partito da pochi mesi, il progetto #Alptextiles, nel tentativo di ricostruire a livello transnazionale la filiera tessile, partendo proprio dalla lana. Promosso dall’archivio di Etnografia e Storia Sociale di Regione Lombardia con diversi partners europei quali scuole, musei e università di Italia, Svizzera, Austria, Germania, Francia e Slovenia, il progetto punta prima di tutto a mettere in relazione le diverse realtà legate alla filiera della lana.

    I fili prodotti in Italia, e in particolare in #Val_Camonica incontreranno quelli dell’Austria del #Montafon, sui telai di tessitura della #Valposchiavo, per creare un nuovo tessuto.

    A #Poschiavo abbiamo incontrato alcuni protagonisti del progetto “senza frontiere: #Cassiano_Luminati, direttore del #Polo_Poschiavo; #Adriana_Zanoli, artigiana e decoratrice e #Tim_Marchesi, allevatore e pastore.

    https://www.rsi.ch/rete-due/programmi/cultura/laser/La-filiera-della-lana-%E2%80%9Csenza-frontiere%E2%80%9D-dell%E2%80%99arco-alpino

    #laine #filière_laine #textile #Alpes

  • Le Pain de silence

    « “Sans doute n’as-tu jamais été un enfant ” dit ma mère sans remuer les lèvres, sans prononcer une syllabe ni un mot, avec ces yeux tristes, en veilleuse que je lui ai toujours vus, comme si elle avait en permanence tiré le rideau sur sa vie, comme si elle avait pu bien sûr être là face à moi, avec son corps et sans pouvoir exprimer ce qui l’habitait, nulle syllabe, aucun mot, depuis tant de temps, un temps qui me dépassait, me submergeait… »

    https://www.editionszoe.ch/auteur/adrien-pasquali
    #livre #Adrien_Pasquali #silence #migrations #Suisse #migrants_italiens #émigration_italienne

    • #Adrien_Pasquali, constructeur d’une maison de mots, a été vaincu par le silence

      L’écrivain suisse d’origine italienne Adrien Pasquali s’est donné la mort mardi à Paris. Il a récemment publié son dernier livre, « Le Pain de silence », aux Editions Zoé à Genève. Romancier, traducteur et brillant universitaire, Pasquali était chargé de cours en littérature romande aux Universités de Lausanne et de Genève. Hommage

      A 40 ans, Adrien Pasquali a choisi de mettre fin à ses jours. La nouvelle est brutale, la stupeur, l’émotion, la consternation sont vives chez tous ses amis et collègues. Le Pain de silence, son dernier roman, vient de paraître (Samedi Culturel du 13 mars) : force nous est aujourd’hui de déchiffrer dans ce récit haletant le testament d’un écrivain pris dans un étau implacable. Le silence, qu’il attaque, qu’il conjure, qu’il apprivoise, a été le plus fort, et il n’aura plus été possible à l’écrivain de différer le point final.

      Romancier, traducteur et brillant universitaire, Adrien Pasquali, né en 1958 à Bagnes, appartenait aux immigrés de la « seconde génération », celle qu’on dit parfois maudite, déracinée, sans lieu ni langue. Après le Collège de St-Maurice, Pasquali fait ses études à l’Université de Fribourg. Sa thèse de doctorat, dirigée par Jean Roudaut, porte sur Adam et Eve de Ramuz. Lecteur de français aux Universités de Saint-Gall, puis de Zurich, Pasquali vivait à Paris depuis plusieurs années, près de ses deux fils, qui comptaient pour lui plus que tout. Depuis 1997, il était chargé de cours en littérature romande aux Universités de Lausanne et Genève. Pasquali était associé au projet d’édition des romans de Ramuz en Pléiade.

      Si la déchirure de l’émigration est omniprésente dans l’univers de Pasquali, ce n’est pas sur le mode de la dénonciation ou de l’analyse : elle aura été une toute-puissante incitation à se construire, dans le langage, une maison de mots. La littérature aura été pour lui une façon d’opposer les formes et la fiction au non-être, une façon de rendre éloquent un silence originel. L’impressionnante bibliographie d’Adrien Pasquali témoigne du rempart qu’il a tenté de construire. A relire l’œuvre à la lumière du dernier livre, et du regard douloureusement lucide qu’il porte sur l’incompatibilité, vécue dans l’enfance, d’une langue et d’un monde irréel parce que non transmis, on est frappé par la constance des thèmes et la cohérence obstinée de l’interrogation pathétique reprise de livre en livre, selon des stratégies, un raffinement et un savoir-faire toujours renouvelés.

      En automne 1982, Ecriture publie le premier texte de Pasquali, lauréat du concours « Qui je lis ? » lancé par la revue. Ce texte, avec une sincérité sans équivoque, fait entendre la voix du futur écrivain : il y rend hommage à ses parents, originaires de la région de Gênes, venus en Valais pour y travailler : « Ils n’emportaient que leur statut, leur condition, une image de laggiù et l’amour qui est le leur ». Cette tendresse ne sera jamais démentie. Le premier récit, Eloge du migrant, est d’ailleurs dédié à ses parents. Le thème de la filiation et des origines hante toute l’œuvre, sans acrimonie. La référence à l’Italie est constante, terre de migration, terre d’enfance et de paysages lumineux. En rapport sans doute avec cette quête des origines, la passion de Pasquali pour la critique génétique.

      Dans son texte de 1982, l’écrivain évoque sa passion pour la littérature romande, dans laquelle il va trouver une forme d’identité. Lisant Corinna Bille, Crisinel, Haldas ou, surtout, Ramuz : « Je découvrais le pays de cet autre qui me forçait bien obligeamment à découvrir le mien ». Dans un récit, L’Histoire dérobée, la narration progressera de pastiche en pastiche, imitant successivement le style de sept « grands intercesseurs » romands. Ce premier texte de 1982 conjure aussi « le miracle de l’inachèvement » : de textes fragmentaires et discontinus aux romans en compositions cycliques, d’énigmes en quêtes irrésolues, et jusqu’à la longue phrase éperdue du dernier récit, ou dans les essais qu’il a consacrés à l’inachèvement, on constate chez Pasquali la hantise de la clôture et du point final.

      Le « silence éloquent »

      La plupart des romans contiennent une réflexion sur leur propre statut, sur leur propre dispositif narratif. Après les audaces expérimentales des premiers livres, les deux derniers récits, La Matta et Le Pain de silence, atteignent une transparence et une force d’évocation poétique à la fois plus puissantes et plus souveraines. Autoréflexion et narration s’harmonisent ici grâce à une langue maîtresse de tous ses enjeux.

      La traduction a été une autre manière, pour Pasquali, de pratiquer un « silence éloquent » : il a été le traducteur d’Alice Ceresa et de Giovanni Orelli, de Mario Lavaggetto et tout récemment, d’Aurelio Buletti (Ed. Empreintes, 1998). A l’impossible inscription dans un seul moule linguistique aura fait place, ici, une invitation à habiter dans la diversité des langues.

      Les sections de français des Universités de Lausanne et Genève rendront hommage à l’œuvre d’Adrien Pasquali lors d’une manifestation dans le courant du mois de mai.

      https://www.letemps.ch/culture/adrien-pasquali-constructeur-dune-maison-mots-vaincu-silence

  • Adrian Daub, La Pensée selon la tech. Le paysage intellectuel de la Silicon Valley
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/32235

    https://cfeditions.com/pensee-tech

    La Pensée selon la tech est un livre passionnant pour qui s’intéresse aux influences intellectuelles et philosophiques des gourous de la tech américaine et aux stratagèmes des entreprises du secteur de la Silicon Valley. Il montre par quels procédés communicationnels la Silicon Valley transforme à son avantage une réalité souvent peu brillante. Elle n’invente pas nécessairement les idées mais les absorbe de manière très superficielle pour servir ses intérêts. Des lieux communs teintés d’académisme s’enracinent dans des traditions américaines anciennes et le tissu local. Leur banalité facilite leur recyclage, tandis que la passivité dispense de toute discussion. Entrepreneurs, bailleurs de fonds, leaders d’opinion, journalistes continuent à exporter les théories et le style de la Silicon Valley, grâce aux enseignements de la contre-culture des années 1960.

    Observateur clairvoyant, A. Daub livre un témoignage vivant issu de son vécu professoral dans le campus de Stanford. Des anecdotes servent d’accroches à des propos plus généraux tout en les illustrant. Le lecteur est fréquemment pris à partie. L’essai tire sa dynamique de ces effets de style et de sa liberté de ton. Il est loin d’être neutre : l’auteur livre un regard sans concession sur des pratiques qui ont droit de cité mais qui sont tout sauf égalitaires. On devine une certaine indignation sous la dénonciation de la casse sociale qui touche les femmes et tout un pan invisibilisé de travailleurs démunis. C’est pourquoi A. Daub montre la voie vers une pensée critique sur cette partie du monde que beaucoup de pays envient et cherchent à copier sans prendre garde à ses spécificités et ses côtés sombres. Son livre sonne comme un avertissement à ne pas reproduire le modèle tel quel. Il pousse à faire évoluer la représentation que l’on s’en fait et la vision des professionnels du secteur.

    #Adrian_Daub #Silicon_Valley

  • Adrian Daub, La Pensée selon la tech. Le paysage intellectuel de la Silicon Valley | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-1-page-441.htm

    La Pensée selon la tech est un livre passionnant pour qui s’intéresse aux influences intellectuelles et philosophiques des gourous de la tech américaine et aux stratagèmes des entreprises du secteur de la Silicon Valley. Il montre par quels procédés communicationnels la Silicon Valley transforme à son avantage une réalité souvent peu brillante. Elle n’invente pas nécessairement les idées mais les absorbe de manière très superficielle pour servir ses intérêts. Des lieux communs teintés d’académisme s’enracinent dans des traditions américaines anciennes et le tissu local. Leur banalité facilite leur recyclage, tandis que la passivité dispense de toute discussion. Entrepreneurs, bailleurs de fonds, leaders d’opinion, journalistes continuent à exporter les théories et le style de la Silicon Valley, grâce aux enseignements de la contre-culture des années 1960.


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    Observateur clairvoyant, A. Daub livre un témoignage vivant issu de son vécu professoral dans le campus de Stanford. Des anecdotes servent d’accroches à des propos plus généraux tout en les illustrant. Le lecteur est fréquemment pris à partie. L’essai tire sa dynamique de ces effets de style et de sa liberté de ton. Il est loin d’être neutre : l’auteur livre un regard sans concession sur des pratiques qui ont droit de cité mais qui sont tout sauf égalitaires. On devine une certaine indignation sous la dénonciation de la casse sociale qui touche les femmes et tout un pan invisibilisé de travailleurs démunis. C’est pourquoi A. Daub montre la voie vers une pensée critique sur cette partie du monde que beaucoup de pays envient et cherchent à copier sans prendre garde à ses spécificités et ses côtés sombres. Son livre sonne comme un avertissement à ne pas reproduire le modèle tel quel. Il pousse à faire évoluer la représentation que l’on s’en fait et la vision des professionnels du secteur.

    #Adrian_Daub #Pensée_tech #Silicon_Valley

  • La pensée selon la tech - Un Spicilège
    https://unspicilege.org/index.php?post/La-pens%C3%A9e-selon-la-tech

    En sa qualité de professeur en littérature comparée, universitaire renommé, Adrian Daub nous livre ici un essai sur les influences littéraires et philosophiques des grands noms de la tech. Divisé en 7 sections, chacune d’entre elles aborde un courant de pensée précis et la manière dont il est perçu et utilisé dans la Silicon Valley.
    Nous volons donc des théories de McLuhan sur l’importance de posséder un média plutôt que son contenu à celles de René Girard sur les désirs mimétiques en passant par le randianisme (objectivisme) ou l’échec selon Samuel Beckett.

    L’esthétique du génie qui règne sur le secteur de la tech repose encore et toujours sur cette espèce de courage purement gestuel, sur le déguisement des petites choses du quotidien en grands actes de non-conformisme, voire de résistance. Vous répétez ce que les gens disent autour de vous et vous pouvez qualifier cela de libre-pensée. Vous investissez l’argent de certaines personnes pour exploiter le travail d’autres personnes, et vous pouvez qualifier cela de prise de risques.

    Comme il est facile de s’en rendre compte, La pensée selon la tech est un ouvrage assez pointu faisant appel à des références soutenues qui rendent parfois difficile l’accès aux thèses défendues. Cependant, avec un peu de concentration et de persévérance, porté par l’humour et les capacités littéraires de son auteur, il permet de dresser un portrait assez édifiant des grandes valeurs guidant les choix des acteurs-clés du secteur.
    Si ça n’est pas une surprise de se rendre compte qu’ils recyclent beaucoup d’idées conservatrices en leur donnant un look novateur, si leur storytelling autour de la valorisation de l’échec ou de la disruption n’est pas un coup de théâtre, en savoir plus sur les origines de ces idées éclaire beaucoup sur le fond de leurs pensées (le chapitre sur le randianisme ayant pour moi été le plus parlant).

    Au-delà d’un pamphlet, La pensée selon la tech est autrement plus éclairant pour se faire une opinion sur l’idéologie qui guide ceux qui tiennent une bonne partie de nos vies entre leurs mains. La mienne est faite.

    N’oubliez pas d’éteindre...

    #Adrian_Daub #Pensée_tech

  • Mark Stewart, leader de The Pop Group et figure du post-punk, est mort
    https://www.telerama.fr/musique/mark-stewart-leader-de-the-pop-group-et-figure-du-post-punk-est-mort-5556-8

    Après la dissolution du groupe, Mark Stewart mène des collaborations avec des musiciens d’univers variés, notamment au sein du label On-U Sound d’Adrian Sherwood. Il y poursuit dans une voie plus électronique les expérimentations du Pop Group, livrant des créations touffues, voire étouffantes, entre dub et musique industrielle. Ses visions dystopiques et son travail sur le son influenceront de manière souterraine la vague trip-hop apparue à Bristol dans les années 90 avec Massive Attack et Tricky, qu’il côtoie depuis longtemps.

    Quand, en 2010, le Pop Group se reforme (sur l’invitation de Matt Groening, le créateur des Simpsons, pour le festival pointu All Tomorrow’s Parties), ce n’est pas vraiment pour relever les compteurs : sur scène comme sur disque, le groupe s’avère toujours aussi radical. Le passage des Anglais le samedi 26 novembre 2016 au festival BBmix à Boulogne-Billancourt (qui a convié au fil des ans les plus grands noms du post-punk), dans la foulée d’un nouvel album, Honeymoon on Mars, était l’occasion rêvée de parler avec l’imprévisible Mark Stewart des disques et artistes qui l’ont accompagné, de son enfance à aujourd’hui. Une conversation parfois décousue, mais passionnante – où il parviendra à citer aussi bien Lautréamont que… Les Anarchistes de Léo Ferré –, dont voici l’essentiel.

    #musique #post_punk #dub #mark_stewart #adrian_sherwood

    • J’ai appris la mort de Mark Stewart par un vieux pote (j’ai plus que des vieux·et·vieilles potes :o) ) il y a trois jours, pas pensé à relayer sur le coup, et hasard étrange, je réécoutais du Mark Stewart + tack>>head (the Loft, Berlin) une semaine avant en voiture.

  • Hanouna, Myriam Palomba et Florian Philippot impliqués dans un trafic d’adrénochrome !
    https://nordpresse.be/hanouna-myriam-palomba-et-florian-philippot-impliques-dans-un-trafic-dadr

    Selon des sources anonymes, les trois personnalités auraient été impliquées dans un réseau de trafic d’adrénochrome, une substance supposée être extraite de la glande pinéale des enfants.

    Le laboratoire impliqué dans cette affaire serait détenu par le célèbre homme d’affaires Vincent Bolloré. Selon nos sources, l’endroit aurait servi de lieu de production pour l’adrénochrome qui aurait ensuite été vendu à un réseau de consommateurs aisés à travers le monde.

    Les détails de cette affaire sont encore flous, mais il semblerait que Myriam Palomba, Florian Phillipot et Cyril Hanouna auraient été impliqués dans le trafic de cette substance rare et illégale. Bien que les trois personnalités aient nié ces accusations, les preuves qui pèsent contre eux semblent irréfutables.

    Le scandale a déjà fait les gros titres de la presse internationale et a suscité de vives réactions du public. Les partisans des personnalités impliquées ont vivement réagi, affirmant qu’il s’agit d’une conspiration contre leurs idoles. Cependant, les autorités compétentes ont déjà commencé à enquêter sur cette affaire et des mesures seront prises pour arrêter les coupables.

    Nous suivrons de près l’évolution de cette affaire et fournirons des mises à jour dès que de nouvelles informations seront disponibles.

    #MYRIAMPALOMBAPEDOSATANISTE

  • Découvrez la synthèse des contributions reçues à l’occasion de la consultation publique dédiée au projet de procédure de médiation sur les noms de domaine en .fr et ultramarins. https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/consultation-publique-sur-la-mediation-la-synthese-des-contributions-est-en-li

    –---

    Discover the summary of contributions received as part of the public consultation on the proposed mediation procedure for .fr and French overseas #ccTLDs https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/public-consultation-on-mediation-the-summary-of-contributions-is-online

    #Abus #PointFR #PARL #Syreli #Internet #Web #France #Numérique #Afnic #Abuse #ADR #Disputes #Domains #DotFR

  • Berliner Verlag kehrt an den Alexanderplatz zurück
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/in-eigener-sache-berliner-verlag-kehrt-an-den-alexanderplatz-zuruec

    10.2.2023 BLZ, Tomasz Kurianowicz - Der Berliner Verlag kehrt in das „Haus des Berliner Verlages“ am Alexanderplatz zurück und markiert damit nicht nur symbolisch ein Comeback ins Herz der Stadt.

    Der Berliner Verlag kehrt in das „Haus des Berliner Verlages“ am Alexanderplatz zurück. Dort, wo seit 1973 das ikonische Rondell mit dem Namen des Hauses über der Stadt zu sehen ist, wird bald wieder Journalismus „von Berlinern für Berliner“ und darüber hinaus gemacht.

    „Wir stehen für unabhängigen, meinungsoffenen und kritischen Journalismus. Deshalb freuen wir uns außerordentlich, mit unserem neu ausgerichteten Medienhaus zu unseren Wurzeln im Zentrum der Stadt zurückzukehren“, sagt Dr. Mirko Schiefelbein, Geschäftsführer im Berliner Verlag. „Damit schlagen wir ein neues Kapitel in der Geschichte des Berliner Verlages auf – das ist unser Weg zurück in die Zukunft“.

    Das „Haus des Berliner Verlages“ wurde zwischen 1970 und 1973 als Ost-Berliner Antwort auf das damals in West-Berlin neu entstandene Axel-Springer-Haus errichtet. 2016 wurde das Gebäude durch die damaligen Eigentümer DuMont veräußert und anschließend kernsaniert. Der Berliner Verlag war seitdem an der Grenze von Mitte und Kreuzberg untergebracht.

    Ab dem 01. März 2023 ist der Berliner Verlag an seiner neuen Anschrift Karl-Liebknecht-Straße 29 in Berlin-Mitte anzutreffen.

    Die Postleitzahl des Haus des Berliner Verlags lautet 10178 .

    Impressum mit temporärer Adresse
    https://www.berliner-zeitung.de/impressum.88593

    Berliner Verlag GmbH

    Registergericht: Amtsgericht Berlin-Charlottenburg

    Handelsregisternummer: HRB 101192 B

    USt.-Ident.-Nr.: DE 136 666 390

    Geschäftsführer: Dr. Mirko Schiefelbein, Christoph Stiller

    Alte Jakobstraße 105, 10969 Berlin

    presserecht@berlinerverlag.com

    Telefon: +49 30 2327-9

    Herausgeber: Dr. Michael Maier

    Verantwortlich i.S.d. § 18 Abs. 2 MStV: Margit J. Mayer (Mitglied der Chefredaktion).

    „Die Europäische Kommission stellt unter http://ec.europa.eu/consumers/odr eine Plattform zur außergerichtlichen Online-Streitbeilegung (sog. OS-Plattform) bereit. Wir weisen darauf hin, dass wir an einem Streitbeilegungsverfahren vor einer Verbraucherstreitschlichtungsstelle nicht teilnehmen.“

    #Berlin #Mitte #Karl-Liebknecht-Straße #Alte_Jakobstraße #Kultur #Zeitung #Verlag #Adresse

  • Detained below deck

    How asylum seekers are held in secret prisons on commercial ships to facilitate illegal pushbacks from Italy to Greece.

    As holidaymakers sip on cold beer and cocktails on the deck of a passenger ferry, a buzz of excitement in the air, a very different situation is playing out below deck. In the bowels of this vessel there are people, including children, chained and locked up in dark places against their will.

    This is Europe’s lesser known pushback practice, where secret prisons on private ships are used to illegally return asylum seekers back to where they came from.

    The systematic denial of the right to seek asylum at the EU’s land borders has been well-documented in recent years. Last year, Lighthouse Reports and partners revealed the existence of “black sites” – clandestine places of detention – where refugees and migrants are denied the right to seek asylum and illegally imprisoned prior to being forced back.

    What has received less attention is the unlawful denial of the opportunity to claim asylum at borders within the EU, and the brutal pushbacks that take place between member states – namely from Italy to Greece – at sea.

    We’ve found that asylum seekers, including children, are being detained in unofficial jails – in the form of metal boxes and dark rooms – for sometimes more than a day at a time in the bowels of passenger ships headed from Italy to Greece, as part of illegal pushbacks by the Italian authorities.

    In 2014, the European Court of Human Rights ruled that Italy had unlawfully returned asylum seekers to Greece in this way, denying them the opportunity to lodge a claim for protection. Eight years on, despite the Italian authorities having repeatedly claimed this practice has not stopped, we’ve found that it continues in full force.
    METHODS

    Lighthouse Reports, in collaboration with SRF, ARD Monitor, Al Jazeera, Il Domani and Solomon, has obtained photographs, video footage and testimony revealing that people who risk their lives stowing away on ferries bound for the Italian Adriatic ports of Venice, Ancona, Bari and Brindisi in the hope of claiming asylum are being denied the opportunity to do so.

    Instead, they are detained at the port before being locked up on the vessels they arrived on and sent back to Greece.

    In the first visual evidence of its kind, obtained during numerous reporting trips between Italy and Greece on commercial ships owned by Greek ferry giant Attica Group, we captured images of the sites that are used to detain asylum seekers on these vessels, sometimes handcuffed to metal shelves, as they are illegally deported.

    We found that on one ferry, named the Asterion II, people are locked in a former bathroom with broken showers and toilets, along with two mattresses. Names and dates of detainees are scribbled on the walls in different languages. We have visual evidence of this room, obtained with a small camera through a keyhole, which matches descriptions given by asylum seekers.

    On another commercial ship, named Superfast I, people are held in a metal box with a caged roof in the garage room on one of the lower decks. It gets extremely hot here during the summer months. We visited the room and captured footage and stills. It matches the descriptions from asylum seekers. There is only a piece of cardboard on the floor. People appear to have tried to write words in the dust on the metal wall.

    According to an Afghan asylum seeker who says he was held in this place: “It is a room the length of 2 metres and the width of 1.2 metres. It’s a small room […] You have only a small bottle of water and no food at all […] We had to stay in that small room inside the ship and accept the difficulties.”

    On a third ferry, the Superfast II, asylum seekers are kept in a room where luggage is collected. One Afghan man managed to take a selfie while he was handcuffed to metal pipes. We went to the same spot and took footage, which matches the surroundings in the selfie image.

    Among those detained are children. We have verified three cases where under-18s have been returned via ferry from Italy to Greece in this way. One 17-year-old Afghan named Baloosh told us: “They sent me back to Greece by boat, illegally. They didn’t ask me at all about my asylum claim or anything else.”

    As well as testimony and visual evidence, we got confirmation from a number of crew members that these places were being used to detain asylum seekers being returned to Greece. They referred to the sites as “prisons”. Legal experts and NGOs further corroborated the findings, saying they have heard large numbers of reports of these practices taking place in recent years.
    STORYLINES

    Under a bilateral “readmissions” agreement between the Italian and the Greek government – which has been in place since 1999 despite not having been ratified by the Italian parliament – Italy is able to return undocumented migrants who have arrived from Greece back to the country. However, this cannot be applied to those seeking asylum.

    But we found that asylum seekers from Afghanistan, Syria and Iraq have been subject to this treatment in the last 12 months. Data provided by the Greek authorities shows that hundreds have been affected in the last two years, with 157 people returned from Italy to Greece in 2021, and 74 in 2022 – although experts believe that not all cases are documented.

    Since the ECHR judgement in 2014, Italy has repeatedly claimed that this practice has stopped, and has pushed for official monitoring of its border processes at the port – which were put in place following the ECHR judgement – to be stopped on the basis that the violations are no longer occurring.

    Italian immigration lawyer Erminia Rizzi said these forced returns take place “frequently” and see asylum seekers, including minors, “prevented from accessing the territory, in violation of all the rules and with informal procedures”.

    Wenzel Michalski, director of Human Rights Watch Germany, raised the question of EU complicity, saying the findings showed how “Europe has allowed itself to tolerate such circumstances”.

    https://www.lighthousereports.nl/investigation/detained-below-deck

    #push-backs #emprisonnement #ferry #ferries #bateaux_de_croisière #Italie #Grèce #mer_Adriatique #Adriatique #mer_Méditerranée #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #détention #mer #bateau #réadmission #Superfast

    –-

    Ajouté à la métaliste sur les liens entre migrations et #tourisme :
    ajouté à la métaliste #migrations et #tourisme :
    https://seenthis.net/messages/770799
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/770799#message927668

    • While tourists on ferries are sipping from their sundowners, people - including children - are chained & locked up below decks in dark places

      Refugees from Afghanistan, Syria & Iraq risk their lives stowing away on ferries bound for the Italian ports in the hope of claiming asylum

      Instead, when caught by authorities, they are locked up on ferries & sent back to Greece without any procedure, in breach of interntnl law

      Last month, @LHreports & partners revealed the existence of “black sites” – clandestine places of detention – where refugees are denied the right to seek asylum & illegally imprisoned on EU land borders before being forced back
      https://seenthis.net/messages/984470

      Now, we have captured images of unofficial “prisons” that are used to detain asylum seekers on 3 passenger ships travelling Greece and Italy, sometimes handcuffed to metal shelves, as they are illegally deported

      @saracreta interviewed a refugee from Afghanistan who managed to take a selfie while being handcuffed to metal shelves on the @SuperfastF(ast) II

      The vessel runs between the Italian port of Bari & the Greek ports of Igoumenitsa & Patras - a journey that takes around 12 hours

      “I couldn’t lie down because of the handcuffs,” the man, named Abdulmanan, said

      “Once they brought me something to eat & drink. They took off my handcuffs. After that, they chained me again.”

      He said he was put there after being denied the right to apply for asylum in Italy

      On the Superfast I ferry, refugees are locked up in a metal box with just a piece of cardboard & sheet

      Some left messages on the walls, while others appear to have tried to escape by climbing the walls

      The secret detention sites on the Superfast ferries are located next to where lorries are parked - an area that is considered unsafe for passengers to be during the journey

      Yet asylum seekers are locked up there for the duration of the trip

      A small room with a broken toilet & ceiling on the 7th floor of the Asterion II has been made into a makeshift prison

      Refugees have scribbled their names & dates of detention on the wall while tourists enjoyed hot meals just metres away

      Italy has justified these “readmissions” under a bilateral agreement with Greece - an agreement that was never ratified by the Italian parliament

      The return of asylum seekers under this agreement was ruled unlawful by @ECHR_CEDH in 2014

      https://www.asylumlawdatabase.eu/en/content/ecthr-sharifi-and-others-v-italy-and-greece-application-no-1664309

      Italy has since repeatedly claimed that this practice has stopped, & has pushed for official monitoring of its border processes at the port - which were put in place following the ECHR judgement - to be stopped on the basis that the violations are no longer occurring

      But @LHreports @AJEnglish @ARD_Presse
      #Monitor @srfnews @DomaniGiornale @we_are_solomon can reveal that the practices are still ongoing

      More than a dozen people from Afghanistan, Syria & Iraq told us they have been subject to this treatment in the last 12 months

      Among them are children. We have verified 3 cases where under-18 have been returned via ferry from Italy to Greece in this way

      One 16-yo Afghan named Baloosh said: “They sent me back to Greece by boat, illegally. They didn’t ask me at all about my asylum claim or anything else."

      Personnel on board of the ferries, all owned by the Greek company Attica, confirmed to us that they are detaining asylum seekers & directed us to the locations where people are being detained

      A number of crew members referred to the detention places as “prisons”

      Hundreds of these illegal returns have taken place in the last 2 years

      The Greek authorities confirmed that 157 people were returned from Italy to Greece in 2021, and 74 in 2022 - although experts believe that not all cases are documented

      Italy can assess whether an asylum seeker can be returned to Greece under the Dublin Regulation, which enables returns of people who have already lodged a claim in another EU state

      But this process usually takes at least 1 month, during which they cannot remove the individual

      https://twitter.com/LHreports/status/1615743769604722689

    • Angekettet auf der Fähre

      Wie Italien illegal Flüchtlinge abschiebt
      Inhalt

      Fährschiffe transportieren tausende Touristen zwischen Italien und Griechenland. Unter Deck passiert gleichzeitig Unmenschliches: Flüchtlinge werden angekettet und in Schächten oder defekten Toiletten eingesperrt.

      SRF Investigativ: «Haben Sie ein Gefängnis auf dem Schiff?»

      Fährschiff-Mitarbeiter: «Ja»

      «Ist das hier, wo die Passagiere sind?»

      «Nein, es ist in der Garage vier, dort ist das Gefängnis.»

      Italien schiebt die Flüchtlinge illegal ab, das heisst ohne die nötigen Abklärungen. Pushback nennt sich das. Die italienischen Behörden verstossen dabei gegen Verfahrensregeln und es wird teilweise auch Gewalt angewandt.

      Das zeigt eine Recherche, die SRF in Kooperation mit Lighthouse Reports, Al Jazeera,ARD Monitor und Domani durchgeführt hat. Das Rechercheteam hat mit gut einem Dutzend Pushback-Opfern gesprochen, mit Schiffsmitarbeitenden, Grenzpolizistinnen und Experten. Erstmals gibt es auch Bilder und Videos von geheimen Gefängnissen auf Passagierfähren im Adriatischen Meer.

      Die Illustrationen in diesem Artikel sind anhand zahlreicher Schilderungen von Flüchtlingen nachgezeichnet.

      https://www.srf.ch/news/pushbacks-eingesperrt-auf-der-touristenfaehre-im-mittelmeer

  • Oblique-s
    http://www.oblique-s.org/?page=documentation

    « Voici un livre sur l’histoire des idées d’un monde qui aime faire croire que ses idées n’ont pas d’histoire (…) et sont présentées comme inévitables. »
    Professeur de littérature comparée à Stanford, Adrian Daub déconstruit la narration marketing de la Silicon Valley, ses figures, ses principes et ses « entreprises qui finissent par reconfigurer vos idéaux pour justifier leur modèle économique. »
    L’enjeu est de se pourvoir en outils analytiques pour répondre à la puissance de l’amnésie et d’une soit-disante loi naturelle.
    Daub met en avant plusieurs figures historiques incontournables des années 60 (Marshall McLuhan, Richard Buckminster Fuller, Ayn Rand, Stewart Brand) qui ont fait converger contre-culture et business plan en réponse aux pouvoirs de l’État, remis partout en question à l’époque. L’informatique avait alors tous les atouts d’un outil de liberté.
    McLuhan écrivait déjà : « tout le monde doit vivre dans la proximité maximale créée par notre implication électrique dans la vie d’autrui. »
    Ayn Rand, autrice et philosophe, prônait l’individualisme héroïque avec comme figure centrale l’entrepreneur visionnaire, quasi-messie. C’est particulièrement vrai dans La Grève, œuvre essentielle pour comprendre ce qui peut passer par la tête de Zuckerberg, Thiel ou Musk.
    Plus étonnant, on trouve comme influence le français René Girard mais dont la pensée chrétienne a bon dos pour justifier la mainmise de quelques uns sur tous.
    Daub s’attaque à quelques concepts idiots comme la disruption qui prétend au radicalisme socio-économique en réduisant la pensée de Schumpeter dans Capitalisme, socialisme et démocratie en 1942 à une formule : la destruction créatrice qui justifierait tout alors qu’elle est la fin d’un système.
    « La Silicon Valley traduit des concepts informatiques en théories psychologiques et platitudes du développement personnel » écrit Daub.

    En conclusion : « Est-il possible que cette histoire ne se résume pas à une bande de geeks ne comprenant rien à la philosophie ? »

    Autres livres que je conseille : Aux sources de l’utopie numérique de Fred Turner et Du satori à la Silicon Valley de Theodore Roszak
    (Trad. Annie Lemoine)

    https://www.adriandaub.com

    C&F éditions

    #Pensée_tech #Adrian_Daub

  • Comprendre les origines de la pensée tech : Plongée dans l’idéologie de la Silicon Valley avec Adrian Daub | Philonomist.
    https://www.philonomist.com/fr/entretien/comprendre-les-origines-de-la-pensee-tech
    https://www.philonomist.com/sites/default/files/styles/opengraph_preview/public/2022-12/Apple+Silicon%20Valley.jpg

    Dans la Silicon Valley, on cultive, outre les start-up à succès, une certaine forme d’idéologie qui revisite à sa sauce l’œuvre de nombreux intellectuels, de Schumpeter à René Girard. Plongée au cœur de la pensée des acteurs de la tech californienne en compagnie d’Adrian Daub, enseignant à Stanford, auteur de La Pensée selon la tech (C&F éditions, 2022).

    Propos recueillis par Nils Markwardt.

     

    Dans ses premiers temps, la Silicon Valley était fortement marquée par la contre-culture. Comment s’est installée cette étrange liaison entre le mouvement hippie et l’industrie de la tech ?

    Adrian Daub : Cette liaison forte entre les deux a, d’un côté, des raisons régionales en Californie du Nord, mais elle est aussi marquée par une culture d’entreprise spécifique. On trouve dans la Silicon Valley de nombreuses entreprises qui puisent largement dans cette éthique anti-autoritaire et anti-élitaire des années soixante, qui tenta de recréer la Corporate America selon les règles de la commune hippie. Et la plupart des entreprises s’en nourrissent encore aujourd’hui. Par exemple en soulignant l’élément horizontal, coloré et anticonformiste.

    Cela dit, l’héritage de la contre-culture n’apparaît pas seulement dans le style de ces entreprises. En contraste avec les soixante-huitards en Allemagne, la contre-culture californienne a eu pour spécificité de fonder un nombre étonnant d’entreprises et d’avoir fait du commerce. Ce qui tenait au fait que l’économie était considérée comme un contrepoids potentiel à un État américain à l’époque surpuissant, ainsi qu’au complexe militaro-industriel. Quand on dit, donc, que le libéralisme radical qu’on rencontre dans la Silicon Valley est un ajout tardif à l’héritage hippie proprement dit, ce n’est pas vrai. Le libéralisme radical était déjà inscrit dans les communes hippies, dès lors qu’on attribuait un plus grand potentiel progressiste à l’entreprise qu’à l’État.

     

    “McLuhan a tourné au positif la supposition que les nouveaux médias allaient totalement transformer la vie des gens”

     

    Vous décrivez dans votre livre toute une série de penseuses et de penseurs qui – souvent aussi par des chemins sinueux – ont exercé une influence sur la Silicon Valley. Vous commencez par le spécialiste canadien des médias et de la littérature Marshall McLuhan (1911-1980), qui a forgé la célèbre formule « The medium is the message ». Comment ses théories se sont-elles développées pour devenir une sorte de rayonnement d’arrière-plan de l’industrie tech ?

    À l’instar d’Ayn Rand ou de Hermann Hesse, McLuhan fait partie de ces penseuses et penseurs qui ont été absorbés par la contre-culture californienne et ont ensuite souvent été interprétés d’une manière un peu différente de l’image qu’ils avaient d’eux-mêmes. Dans le cas de McLuhan, deux raisons expliquent pourquoi il est devenu important pour la branche de la tech. D’une part, parce qu’il a ôté aux hommes la peur des nouveaux médias en masquant l’élément conservateur de la critique culturelle. Ou plus exactement : il a tourné au positif la supposition, relevant du pessimisme culturel, que les nouveaux médias allaient totalement transformer la vie des gens. Alors que les hippies avaient vainement tenté, pendant une dizaine d’années, de créer des contenus pour bâtir une meilleure société, le message que leur adressait McLuhan leur paraissait tout à fait séduisant. Car celui-ci porte en lui la promesse suivante : au lieu de se contenter de ne fournir aux hommes que des contenus auxquels ils ne réagissent pas, on pourrait changer la polarité des gens pour l’orienter vers le média lui-même. Que les hommes soient retournés par les médias n’a donc, dans cette lecture, rien de mauvais. Au contraire.

    La deuxième raison : si l’on veut réellement comprendre ce qui se passe, il faut, selon McLuhan, se détourner du contenu et aller vers la forme – ou, justement, vers la plateforme. Chez McLuhan lui-même, ce fut dans un premier temps plutôt une intervention méthodologique. Il a souligné le fait que les spécialistes des médias comme lui ne devraient pas se concentrer autant sur les contenus, mais plutôt analyser comment sont transmis ces contenus, quels messages véhicule le média lui-même. Pourtant, cela aussi avait déjà chez McLuhan une composante légèrement morale. Selon le principe : celui qui regarde trop les contenus est naïf. Or, cela a des conséquences très concrètes dans la Silicon Valley. Seul est considéré comme du travail ce qui crée des plateformes et des médias. Les contenus, en revanche, sont là pour tous ceux qui ne sont pas assez géniaux pour écrire des codes. C’est-à-dire par exemple les « consommateurs » qui approvisionnent gratuitement Yelp en évaluations sur les restaurants, ou Facebook en posts.

     

    Un autre penseur sur lequel vous travaillez est René Girard (1923-2015), anthropologue français de la culture et ancien professeur à Stanford. Il s’est surtout fait connaître avec sa « théorie mimétique », selon laquelle tous nos souhaits sont, dans une certaine mesure, des copies : nous voulons toujours avoir ce qu’ont les autres. Il va de soi que c’est intéressant, par exemple, pour les fondateurs des réseaux sociaux. Vous décrivez tout de même le fait que l’influence de Girard repose aussi sur la nature de sa pensée. Pourquoi ?

    Ce qui est important, chez Girard, c’est le niveau formel, et avant tout l’élément contre-intuitif. Car sa théorie ne signifie pas que la majorité du désir humain est d’ordre mimétique – ça n’aurait en soi rien qui puisse susciter la controverse –, mais plutôt que cela concerne chaque désir, c’est-à-dire que tous nos souhaits sont des souhaits copiés. Or c’est justement ce caractère absolu, que beaucoup de personnes commenceraient par rejeter parce qu’ils considèrent que certains de leurs souhaits sont authentiques, qu’on considère comme une force dans la Valley. De cette manière, la théorie de Girard devient une forme de contre-savoir et de doctrine secrète, et Girard lui-même une sorte de prophète de la radicalité gratuite.

     

    Dans quelle mesure ?

    Si l’on en croit Girard, le monde est constitué d’une tout autre manière que nous le percevons en général. Et il est surtout beaucoup moins intéressant. Car avec l’idée du désir mimétique, le monde paraît tout à coup beaucoup plus homogène. Ce qui est amusant, naturellement, c’est que l’unique lieu auquel s’applique effectivement la théorie de Girard – où, donc, tous veulent la même chose –, serait une start-up de diplômés de Stanford, de jeunes gens qui sont issus du même segment très spécifique du système éducatif et d’une région spécifique. Mais ces mêmes personnes peuvent paradoxalement s’expliquer, avec l’œuvre de Girard, que l’humanité est en réalité comme eux, ce qui leur permet de dire à l’humanité ce dont elle a réellement besoin. Si l’on demandait à ces diplômés de Stanford combien d’autres personnes ils connaissent réellement, ils pourraient répondre qu’ils n’ont aucun besoin de les connaître, puisqu’ils ont leur Girard. Cette radicalité, et cette universalité en réalité intenable de la théorie de Girard, permet de tirer, à partir du cercle formé par un petit groupe homogène, des conclusions concernant la grande masse.

     

    “Tout ce qui existe mérite à présent d’être ‘disrupté’”

     

    L’une des notions centrales de la Silicon Valley est la disruption. Sur le plan de l’histoire des idées, cela remonte au concept de la « destruction créatrice », qui a été forgé par l’économiste Joseph Schumpeter (1883-1950). Si ce n’est que Schumpeter partait de l’idée que la « destruction créatrice » menait au bout du compte au socialisme, dès lors que la disruption permanente provoquait chez les hommes un besoin croissant de régulation économique. Aujourd’hui, toutefois, la disruption n’est pas un argument contre, mais pour le capitalisme. Comment en est-on arrivé là ?

    S’il s’agit de savoir quelles conséquences a le capitalisme, Marx et Engels pensaient qu’il déboucherait sur la révolution. Schumpeter croyait au contraire que le capitalisme serait de plus en plus encerclé par des réformes et déboucherait ainsi peu à peu sur le socialisme. Il ne portait même pas un regard particulièrement positif sur ce phénomène, mais à son époque, dans les années 1940, il partait justement du principe qu’on ne pourrait pas l’empêcher. Ensuite, dans les années 1980, le concept de « destruction créatrice » a été peu à peu tourné dans le sens positif et s’est élevé plus tard, dans l’industrie de la tech, au rang de véritable théodicée de l’hypercapitalisme [une théodicée est un récit permettant d’expliquer la contradiction apparente entre la bonté et la toute-puissance de Dieu d’une part, et l’existence du mal de l’autre, ndlr]. Tout ce qui existe mérite à présent d’être « disrupté ».

    Ce cas montre aussi, cependant, que ce que la Valley appelle penser ne vient pas seulement des entreprises. Car il est certes vrai que si une entreprise comme Uber maintient à un niveau élevé le culte de la disruption, c’est que ce dernier lui sert à légitimer son modèle économique. Mais il est tout aussi vrai que de telles entreprises ne pourraient pas le faire sans soutiens dans les médias, la politique et les universités, qui prolongent ce culte de la disruption. Combien de fois avons-nous dû par exemple entendre, ces quatre dernières années, que Donald Trump ne détruisait pas seulement les normes, mais qu’il était un disruptive president, ce qui présentait aussi des avantages ? Le modèle de la disruption a été transposé à tous les domaines possibles de la société, on en a fait une variante spéciale de la gouvernementalité néolibérale, variante qui permettait de tout expliquer et de tout remettre en ordre – qu’il s’agisse des sociétés de taxi ou des universités.

     

    Une métamorphose douteuse analogue a été infligée, dans la Silicon Valley, à la fameuse phrase de Samuel Beckett « Déjà essayé. Déjà échoué. […] Échoue mieux. » Dans sa nouvelle Cap au pire, publiée en 1983, l’écrivain avait formulé cette phrase pour exprimer l’idée mélancolique que l’échec est une partie intégrante de la vie, au terme de laquelle attend toujours la mort inéluctable. Dans la lecture qu’on en fait en Californie du Nord, cette sentence est au contraire devenue un impératif d’auto-optimisation.

    Tout à fait. Ici, on met l’accent sur le « mieux ». Mais ça n’a pas toujours été le cas. Après l’éclatement de la première bulle internet [bulle spéculative liée aux secteurs de l’informatique et des télécommunications à la fin des années 1990, ndlr], beaucoup de personnes dans la Valley se sont consciemment demandé ce qui leur était arrivé et quelles leçons ils pouvaient en tirer – même s’il ne devait pas y avoir de prochaine fois. Cela a changé à partir de la crise financière de 2008. Après cette date, on a en quelque sorte universalisé l’échec. Et ce, dans une situation dans laquelle rien ne pouvait en réalité échouer dans la Silicon Valley. Alors que tout s’effondrait autour de la Valley, à commencer par les banques et les compagnies d’assurances, là-bas, les choses continuaient leur ascension.

     

    “Dans la Valley, la possibilité d’échouer et manière dont on le fait dépendent fortement de qui l’on est déjà”

     

    Le culte de l’échec ne fonctionnait plus à présent que rétrospectivement. Les gens qui réussissaient racontaient qu’eux aussi avaient un jour subi un atterrissage en catastrophe. Des gens, donc, venus dans la Valley en provenance de Stanford ou de Harvard, avaient un jour eux grillé un million, en avaient reçu un autre et étaient ensuite devenus d’une richesse incroyable. C’est bien entendu un affront pour tous ceux pour qui l’échec signifie tout autre chose. Que l’on puisse échouer, et comment, dépend fortement, dans la Valley, de qui l’on est déjà. L’échec n’est rien de définitif, mais constitue uniquement un point intéressant sur notre CV.

    Je cite dans le livre l’exemple de Theranos, une start-up du secteur de la biotech qui s’est retrouvée en 2019 impliquée dans un scandale d’escroquerie. Dans sa centrale de Palo Alto se trouvait une citation du basketteur Michael Jordan dans laquelle celui-ci disait qu’il avait fait plus de 9 000 mauvais lancers dans sa carrière, perdu plus de 200 matchs et raté 26 fois le dernier jet, c’est-à-dire qu’il n’avait pas cessé d’échouer, mais que c’était la seule raison pour laquelle il y était arrivé. C’est exemplaire. Car les gens pour lesquels l’échec est intéressant ne sont jamais que des personnes comme Jordan, J. K. Rowling ou Mark Zuckerberg. Et ce, parce que cela apparaît comme le prélude d’un succès inconcevable.

     

    Vous écrivez pourtant aussi dans le livre qu’au moins, Mark Zuckerberg admet en termes résolus à quel point il a été privilégié de ce point de vue.

    Oui, cela m’a effectivement surpris de manière très positive. Dans le discours qu’il a tenu devant des diplômés d’Harvard, il a reconnu en 2017 que Facebook avait certes constitué un risque pour lui, mais pas au sens où il l’aurait été pour beaucoup d’autres. Si l’affaire avait capoté, il aurait pu revenir à Harvard et tout aurait été en ordre. Mais ça n’aurait pas été le cas pour beaucoup d’autres personnes de sa connaissance. On peut certes douter qu’il connaisse réellement autant de gens répondant à ce critère. Mais il était important qu’il le dise aussi ouvertement. Car il reconnaissait ainsi à quel point le culte de l’échec met entre parenthèses les éléments social et physique. Des facteurs comme l’appartenance ethnique, le genre ou l’âge. Car de tout cela dépend par exemple qui a la possibilité et le droit d’échouer – et qui ne l’a pas.

    #Adrian_Daub #Silicon_Valley #Disruption #Pensée_Tech

  • The changing ideology of Silicon Valley | The Economist
    https://www.economist.com/podcasts/2022/12/14/the-changing-ideology-of-silicon-valley

    Podcast avec Margaret O’Mara et Adrian Daub.

    STARTUP FOUNDERS in Silicon Valley are often motivated by an almost religious idealism: young tech workers, looking to move fast and break things, want to use technology to make the world a better place. But 2022 has brought about a reckoning: the business models of once-star firms, such as Uber and Meta, are under threat; the allure of the dishevelled whizz-kid has been undermined by the downfall of Sam Bankman-Fried; and the expense of Palo Alto has pushed plucky startups out. The Bay Area has often been populated by liberals, but many of tech’s heroes, like Elon Musk and Marc Andreessen, have shifted to the right.

    On this week’s podcast, hosts Mike Bird, Soumaya Keynes and Alice Fulwood ask whether Silicon Valley has lost its religion. Margaret O’Mara, professor of history at the University of Washington, reveals the Valley’s past. And Adrian Daub, the author of “What Tech Calls Thinking”, tells us that the secret of the successful founder is to bamboozle regulators while they make a bit more money. Runtime: 41 min

    #Adrian_Daub

  • 📢 RAPPEL : modification des conditions tarifaires de #Syreli, Procédure de résolution des litiges de l’Afnic à partir du 1er janvier 2023 https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/modification-des-conditions-tarifaires-de-syreli-procedure-de-resolution-des-l

    #PARL #Abus #PointFR #Afnic

    📢 REMINDER : change to the price conditions of #Syreli, the Afnic Alternative dispute resolution procedure as of January 1st, 2023 https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/change-to-the-price-conditions-of-syreli-the-afnic-alternative-dispute-resolut

    #ADR #disputes #dotFR #Afnic

  • Adrian Daub on Cancel Culture: “Only the famous white man apparently never speaks for himself” News
    https://www.dailynewsen.com/politics/adrian-daub-on-cancel-culture-only-the-famous-white-man-apparently-h856

    Can you still say “Indian” today? Every year, alleged speaking bans are discussed - and people forget that there is little new in such debates. Literary scholar Adrian Daub, who teaches in Stanford, California, has written a book about this phenomenon. “In the beginning there was the accusation of communism,” he says. Today even Putin is warning of the cancel culture. “For him, too, it has the function of distracting from the actual topic: declaring a culture war if the war is not going so well,” said Daub in an interview with ntv.de.

    Daub himself recently experienced how serious the Cancel Culture fighters are about freedom of expression: he was not allowed to attend a conference on this topic in Stanford.

    ntv.de: Let’s start with the question that is at the heart of the debate about “cancel culture”: what can one still say today?

    Adrian Daub: That is of course difficult to answer. Certainly the way we talk and what we talk about and the reaction we provoke has changed over the past thirty years, but that’s normal. Society is constantly going through developments that change what can be said and tolerated in public space. My suspicion is that the trigger for the cancel culture debate is a fairly normal process. We used to use certain words and eventually we stopped using them.

    There are no bans?

    Times are changing and we are changing with them. There is no conspiracy behind this. The assumption of the warners against a cancel culture - as with the political correctness before it - is that the amount of what can be said is reduced. I don’t think that’s verifiable.

    So where does the lawsuit about speaking bans come from?

    One reason is that we are more connected. We listen to each other more - if not necessarily better. Thirty years ago, no one noticed how certain groups were talking somewhere. Groups and their communication were more homogeneous and could not be looked up on the Internet. This is certainly a qualitative difference in our world, which understandably evokes a justified fear. For example, we want to communicate openly on the Internet, but we find that such communication is visible to many more people than if we say something quickly in the canteen. We need to extend polite structures that we are used to using in our circle of acquaintances and colleagues to people on the Internet. All this is not without.

    You mentioned political correctness: cancel culture has a history. How far back does that go?

    In the beginning there was the accusation of communism in the USA: the claim that the universities were hotbeds of Marxist indoctrination.

    You mean the McCarthy era of the early 1950s, when actual and alleged communists were persecuted in the United States.

    The accusation of Marxist infiltration was never really successful in the US because it is clearly a conspiracy myth. Of course there were Marxist professors in US universities in the 1950s, 60s and 70s, but there was always something quirky about the claim that massive subversion took place there. This was different with the allegation of political correctness. This convinced a majority of Americans that a totalitarian, left-wing orthodoxy was being established in the colleges. The critics of alleged political correctness then no longer appeared as hard anti-communists, but as defenders of liberalism - even if many of them were anything but liberal themselves. Nevertheless, the warning against political correctness was compatible with people who see themselves as left-wing or left-liberal.

    That is the powerful thing about the concept of political correctness, which did not appear for nothing in 1990/91, i.e. at the moment when the Cold War was over and the old ideological patterns no longer threatened to emerge: with political correctness, the old could Camp thinking can be reactivated without having to talk like Joe McCarthy in the early 1950s.

    In Germany, a scientific freedom network collects examples of “attacks on scientific freedom”. In the latest case there, an article in the FAZ is quoted, according to which a philosophy seminar at the University of Leipzig was “stormed by transgender activists”. Are all the cases the network lists just exceptions?

    Of course there are such examples. But I advocate seeing that in perspective. It can be assumed that something is constantly happening somewhere that potentially threatens to curtail one or the other’s freedom of expression. The question is how to deal with it - whether and at what point it is suitable for a broad diagnosis of the present. I think it’s good that there is a network that supports the lecturer and offers help. The aim of such a database, however, is to support the grand narrative that freedom of expression is generally threatened - not just in a specific seminar room in Leipzig, but throughout Germany.

    You deny that.

    I don’t know the Leipzig case. But in almost every one of these cases, not enough is known. There is definitely a history. Maybe that makes the case worse, maybe less bad. In any case, I would dispute that the aggregate of individual cases shows that there is a general cultural shift. I know that from the US databases. It also states that such cases are increasing. I would argue that they are increasing because people are specifically looking for them. These cases have been collected for a long time, but under the keyword “Cancel Culture” only since 2018/19. I can refer to cases from 2008, 2009 or 2010 that are not listed there. And in many cases that are in there, I know that the representation does not correspond to the truth. The point is: With the current data situation, it is not possible to measure whether freedom of expression at universities in the USA or in Germany is increasingly under threat.

    In your book you write that linguistic changes that have been going on for decades are always “experienced as new and sudden”.

    In these discourses it is constantly asserted that something happened “well” one way or another, or that it happened “recently”. Then you examine the case and realize that it was several years or even decades ago. Since the 1990s, an increase in political correctness or cancel culture has been suggested. There is constant talk of a future in which one can no longer say anything, in which - in the case of the USA - Shakespeare can no longer be taught at universities because he is an old white man. This specific concern has been around since the 1980s - but Shakespeare is still being taught! Another example: In Germany there was another debate about whether one could say “Indian”. This discussion also dates back to the 1990s: in 1992, an author in the “Zeit” made fun of the fact that one now had to say “Native American”. The same applies to the foam kiss or the schnitzel with paprika sauce: For thirty years we have always had the same discussion about the same words, which are said to always be acutely threatened.

    As a rule, behind the accusation of cancel culture is the fear or the accusation that “the left” wants to silence other voices.

    That’s the bizarre thing about it: At the end of this fight for freedom of expression, for the right-wing and conservative freedom of expression fighters, there is actually always a curtailment of the freedom of expression of others. On the one hand, that’s paradoxical, but the longer I’ve been involved with the discourse on canceling culture, the more I’ve noticed that not letting others have their say is actually the secret principle behind the complaint about the canceling “clouds”. In the German discourse in particular, it is always pretended that cancel culture is the opposite of debate. But if you look closely, you realize that it’s just a particularly tough debate. This is often not a problem at all.

    Do you have an example?

    I think it’s entirely plausible that trans people, who are really not doing particularly well in our society, engage in debates a little more. I don’t see how one could debate one’s own existence with Socratic detachment. Just like Black Lives Matter. If a black man says: I don’t want to be murdered - then this demand can be expressed a little more passionately. These are debates that are being fought hard, but they are still debates. And taking that seriously, and taking the other side seriously, saves those who immediately complain about the cancellers. People want to force others out of the debate, deny their ability to satisfy - the “woken”, the trans people, the politically correct.

    What does this “woke” actually mean? In Germany you hear the word almost exclusively as a battlefield term.

    In Germany, “woke” seems to mean anything. In the USA, wokeness has a long tradition as a term, like canceln it was originally an Afro-American word. It pointed to a feeling for social grievances, especially when the ideology of the majority, when the system is obscuring it. You stayed “awake”, looked closely, didn’t let anyone tell you anything - by the way, not only in relation to politics, in many songs the word appears with a view to a partner who is cheating on you. In the context of the Ferguson protests in 2015, the motto “stay woke” then reached the broader mainstream, especially via social networks. And was then hijacked by the right and conservatives. It is supposed to mean that someone is pursuing identity politics, that they consider themselves morally superior, that they are pseudo-religiously “awakened”.

    You also have to explain this: what is identity politics?

    Originally, identity politics within the American civil rights movement meant that marginalized identities were explicitly addressed instead of being tacitly included. A classic example: Black workers in the 1960s and 1970s were not helped when politicians talked about improving the situation of “the workers”. An African-American worker struggled and struggles with both socioeconomic injustice and racism. This is exactly what identity politics wants to draw attention to. Likewise in the women’s movement: black women still have their own battles to fight than white women. If they are not thought through, their concerns will get under the wheels.

    Didn’t that lead to people saying: only women are allowed to speak about women’s issues, only black people about black issues?

    Of course there are people on God’s big earth who say something like that. But I would caution against taking the debate contribution of a Twitter user named “Jennifer_123” more seriously than a fifty-year-old intellectual tradition. And vice versa, one has to say that she is actually critical of a lot of what is commonly associated with identity politics - think of Judith Butler, who actually wants to say: It is difficult to realize a political project for the liberation of women when you adheres to a very narrow understanding of who a woman actually is, yes, what femininity is. For good reason, identity politics has developed an allergy to being shared. The black civil rights movement in the USA already said yes: blacks must speak for blacks. It’s not enough for white people to talk about us. Which of course by no means ruled out alliances.

    You can take this approach too far, that’s for sure. But more often the discourse on identity politics is a projection. The “woken” left is accused of making interest-driven politics for individual groups, for women, homosexuals, trans people. Only the famous white man apparently never speaks for himself, but always only for common sense.

    Is there also right-wing or conservative identity politics?

    For right-wingers and conservatives, those “moved by identity politics” are always the others. But of course there is also conservative identity politics. Even the accusation of identity politics is extremely identity politics. It is supposed to suggest that certain gestures and ideas that you implicitly allow yourself are illegitimate in others.

    In preparing for this interview, I came across an event you were having at Stanford, a conference on Cancel Culture, with investor Peter Thiel, a Trump supporter, as a keynote speaker. Have you been there?

    I wasn’t allowed in.

    I beg your pardon?

    (laughs) Apparently I wasn’t free enough to go to the Freedom of Expression Summit. However, I have to say that after widespread criticism of their seclusion, they put a live stream online. But I would have loved to go. I already know Peter Thiel, but I would have liked to have met the psychologist Jordan Peterson, for example, who appears a lot in my book.

    The live stream didn’t interest you?

    Honestly no. How does Heine say? “I know the tune, I know the text, I also know the authors.” I was actually only interested in the event sociologically. After many years of dealing with the subject, it would have been exciting to get to know a few of these protagonists. Well, maybe I’ll watch the video.

    Incidentally, Peter Thiel has also been there for ages, I don’t think people in Germany realize that. In 1995 he co-authored the book The Diversity Myth: Multiculturalism and the Politics of Intolerance at Stanford with David Sacks. The blurb states, “This is a powerful exploration of the crippling impact that politically correct ’multiculturalism’ is having on higher education and academic freedom in the United States.” You can blame these people for many things, but not that they don’t keep playing the old hits.

    Why are they doing this? Don’t conservatives have issues of their own that they could use to move forward positively?

    Thiel is a special case. His aim is to discredit university education. His attack on “multiculturalism” is actually an attack on American liberal democracy. Among other things, he criticized women’s suffrage. His point is that certain Americans are not really Americans and should therefore not be included in public discourse and opinion-forming. I have the suspicion that he wants to weaken the cornerstones of a liberal, democratic order. In general, there are some among the cancel-culture warnings whose role models are Orban and Putin.

    Putin is now presenting himself as a bulwark against cancel culture.

    He’s been doing this for years. He keeps talking about cancel culture or “gender ideology”. The longer the Russian war of aggression against Ukraine lasts, the more. For him, too, it has the function of distracting from the actual topic: declaring a culture war when the war is not going so well. I can’t speak Russian enough to figure out where he got all this from, but he sounds amazingly like a right-wing US Republican. Putin knows all the classics like he’s hanging out in some anti-woken Facebook group. It goes so far that in March he met “Harry Potter” author J.K. Rowling because she too was allegedly “cancelled”. I could never have imagined that a dictator would justify a war in this way.

    Hubertus Volmer spoke to Adrian Daub

    #Adrian_Daub #Cancel_culture

  • Meinungsmache mit einem dubiosen „China-Experten“
    https://www.nachdenkseiten.de/?p=56639

    25.11.2019 von Jens Berger - Adrian Zenz gehörte in den letzten Tagen zu den meistzitierten Quellen in den deutschen Medien. Angefangen bei der Tagesschau, über den SPIEGEL, die Süddeutsche Zeitung, die ZEIT bis hin zu amerikanischen Propagandasendern wie Radio Free Asia ist Zenz ein gerngesehener Interviewpartner und Zitatgeber. Die FAZ nennt ihn in einem der wenigen etwas ausgewogeneren Artikel zum Thema „Der Mann mit der Million“ (hinter einer Paywall) – dabei geht es um die Zahl von mehr als einer Million Uiguren, die angeblich in chinesischen Umerziehungslagern interniert sein sollen. Diese Zahl stammt von Zenz und wird als Steilvorlage in der aktuellen Kampagne gegen China oft und gerne aufgenommen. Über den Hintergrund von Adrian Zenz schweigt man lieber. Das ist verständlich, stammt der „Experte“ doch aus einem höchst dubiosen Umfeld mit kalten Kriegern aus der amerikanischen Think-Tank- und Geheimdienstgemeinde. Das lässt an der Seriosität seiner Aussagen zweifeln. Von Jens Berger.

    https://www.nachdenkseiten.de/upload/podcast/191125-Meinungsmache-mit-einem-dubiosen-China-Experten-NDS.mp3

    Wer ist Adrian Zenz? Die Tagesschau gibt sich bei der Vorstellung ihres „China-Experten“ recht wortkarg. Zenz „gilt weltweit als renommierter Experte für die Situation der Muslime in China. Zenz lebt und arbeitet in den Vereinigten Staaten von Amerika.“ Das hört sich natürlich seriös an. Doch wo arbeitete der „weltweit renommierte Experte“ eigentlich genau? Der Wissenschaftsdatenbank ORCID zufolge ist Zenz an der European School of Culture and Theology in Korntal, Baden-Württemberg, tätig. Von dieser Schule werden wohl die Allerwenigsten bislang etwas gehört haben und das ist verständlich. Die ESCT gehört zur Akademie für Weltmission, einer eher randseitigen evangelikalen Bildungseinrichtung, die eng mit der ebenfalls in Korntal niedergelassenen Arbeitsgemeinschaft Evangelikaler Missionen assoziiert ist, zu der auch die evangelikale „Chinesische Missionsgemeinschaft“ gehört. Der FAZ gegenüber beschreibt sich Zenz als „tief religiös“ und spricht von einer „Berufung“ und davon, dass Gott ihn dorthin geleitet habe, auf einem „vorbereiteten Weg“.

    Seinem eigenen Eintrag bei „Academia“ zufolge ist Zenz zudem an der Columbia International University tätig und betreut dort die Doktoranden der Korntaler ESCT. Doktoranden einer evangelikalen Privatschule an der Columbia University? Ja, denn die Columbia International University ist nicht mit der renommierten New Yorker Columbia University zu verwechseln, sondern eine dubiose evangelikale Bibelschule in Columbia, South Carolina. Deren online zu erreichenden „Doktortitel“ sind wohl eher als Skurrilität denn als „renommierte Wissenschaft“ zu bewerten. Gegenüber der FAZ hat Zenz übrigens angegeben, dass er sein Geld gar nicht als Wissenschaftler, sondern als „Freiberufler in der IT-Branche“ verdient. Seine China-Studien sind demnach wohl eher ein Hobby, dem er in seiner Freizeit nachgeht. Sonderlich renommiert ist dieser wissenschaftliche Hintergrund nicht. Das klingt alles eher nach einem religiös geleiteten Hobbywissenschaftler.

    Zenz´ vermeintliches Renommee kommt aus einer ganz anderen Quelle. Adrian Zenz ist nämlich zusätzlich „Senior Fellow“ für China-Studien bei einem dubiosen Think Tank namens „Victims of Communism Memorial Foundation“. In dieser Funktion ist er dank seiner extremen Aussagen zur chinesischen Politik in ein Zitierkartell rechter und transatlantischer Think Tanks geraten. Das reicht für die Tagesschau dann offenbar aus, um als „weltweit renommierter Experte“ zu gelten.

    Wer oder was ist „Victims of Communism Memorial Foundation”? Hierbei handelt es sich um ein Think Tank, dass es sich selbst zur Aufgabe gesetzt hat, die „freie Welt“ von den „falschen Hoffnungen des Kommunismus“ zu befreien. Hervorgegangen ist VOC aus den anti-kommunistischen Gruppierungen im Umfeld von McCarthys Komitee für unamerikanische Umtriebe und den darauf aufbauenden reaktionären Gruppierungen, die im Umfeld der Geheimdienste in der Ära des Kalten Kriegs installiert wurden. Gegründet wurde VOC 1993 von den kalten Kriegern Lev Dobriansky, Lee Ewards, Grover Norquist und Zbignew Brzezinski. Der heutige Chairman Lee Edwards war früher unter anderem beim Chiang Kai-shek nahestehenden Committee for a Free China und Gründer der amerikanischen Abteilung der World Anti-Communist League, einer rechtsextremen internationalen – ebenfalls von Chiang Kai-shek initiierten – anti-kommunistischen Liga, der unter anderem auch so „illustre“ Personen wie Otto Skorzeny (Waffen-SS, Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen), Ante Pavelić (Ustascha-Kroatien) und zahlreiche Befehlshaber der lateinamerikanischen Todesschwadronen angehörten.

    Berater des VOC ist John K. Singlaub, ein 98-jähriger ehemaliger Generalmajor der US-Armee, der zu den Gründern der CIA gehört und die CIA-Operationen im chinesischen Bürgerkrieg geleitet hat. 1977 musste Singlaub zurücktreten, nachdem er öffentlich Präsident Carters angekündigten Abzug der US-Truppen aus Südkorea kritisiert hatte. Danach gründete er mit Gleichgesinnten die „Western Goals Foundation“, ein privater Geheimdienst, der bei der Iran-Contra-Affäre die Waffenlieferungen an die rechtsextremen Contras in Nicaragua organisiert hat. Die „Western Goals Foundation“ wurde von einem ehemaligen Mitglied als eine „Sammlung von Nazis, Faschisten, Antisemiten, bösartigen Rassisten und korrupten Egoisten“ bezeichnet. Singlaub war seinerzeit auch Chairman der World Anti-Communist League und deren US-Ableger United States Council for World Freedom. Das United States Council for World Freedom wurde übrigens mit finanzieller Starthilfe der reaktionären Regierung von Taiwan gegründet – mit an Bord war auch Lev Dobriansky, der Mitgründer des VOC.

    Wer das VOC heute finanziert, bleibt im Dunklen. Das rechtsgerichtete Think Tank lebt von anonymen Millionenzuwendungen und tritt vor allem als Stichwortgeber für die dem militärisch-industriellen Komplex nahestehenden Think Tanks in Erscheinung, wenn diese mal wieder Munition gegen die linksgerichteten Regierungen in Südamerika oder eben gegen China benötigen. Ist aus diesem Umfeld eine seriöse, wissenschaftliche Analyse der chinesischen Politik zu erwarten?

    Adrian Zenz war nach eigenen Angaben ein einziges Mal in der Provinz Xinjiang – 2007 als Tourist. Für seine Studien hat er frei zugängliche Internetquellen, wie beispielsweise Ausschreibungen und Jobangebote der chinesischen Regierung in der Provinz Xinjiang durchforstet und auf dieser Basis dann Schätzungen über den Umfang der in chinesischen Umerziehungslagern Internierten aufgestellt. Gegenüber der FAZ beschreibt er diese Schätzungen selbst als „spekulativ“.

    All diese Hintergrundinformationen besagen natürlich nicht, dass es in der Provinz Xinjiang keine Umerziehungslager gibt. Die Zahl von „einer Million Inhaftierten“, die über den „Experten“ Zenz durch unsere Medien gereicht wird, ist jedoch mehr als fraglich und wie ein Internetrechercheur wie Zenz, der seit 12 Jahren nicht mehr in der Region war, belastbare Aussagen zu Details treffen will, ist ebenfalls ein Rätsel.

    Natürlich sollen die Medien gerne auch kritisch über die Unterdrückung der Uiguren in der Provinz Xinjiang berichten. Ob es der Glaubwürdigkeit dient, sich dabei auf derart dubiose „Experten“ zu verlassen, ist jedoch fragwürdig. Alles andere als fragwürdig ist indes das Verschweigen des Hintergrunds des „Experten“ Zenz. Denn wenn die Zuschauer und Leser diesen Hintergrund nicht kennen, können sie sich auch nicht ihr eigenes Bild über die Seriosität der Aussagen und Informationen machen. Aber das sollen sie wohl auch gar nicht. So funktioniert Meinungsmache nun einmal.

    Schlagwörter:
    #China #Expertokratie #Lügen_mit_Zahlen #Think_Tanks #Uiguren #Adrian_Zenz

    #Chine #新疆维吾尔自治区 #xīn_jiāng_wéi_wú_ěr_zì_zhì_qū #Xinjiang #droits_de_l_homme #propagande #impérialisme #anticommunisme #USA

  • Modification des conditions tarifaires de #Syreli, procédure de résolution des litiges de l’Afnic (PARL) à compter du 1er janvier 2023 https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/modification-des-conditions-tarifaires-de-syreli-procedure-de-resolution-des-l

    #Afnic #PointFR #PARL #Litiges #Abus

    Change to the price conditions of #Syreli, the Afnic alternative dispute resolution (ADR) procedure as of 1 January 2023 https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/change-to-the-price-conditions-of-syreli-the-afnic-alternative-dispute-resolut

    #Afnic #DotFR #ADR #Disputes #Abuse #ccTLDs

  • Découvrez notre nouveau Guide pratique d’accompagnement aux #PARL comprenant maintenant un guide des pièces justificatives ! https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/guide-pratique-daccompagnement-aux-parl-2022

    Discover our new Practical user’s guide to #ADR now including a guide to supporting documents ! https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/practical-users-guide-to-adr-2022

    #Afnic #Syreli #Abuse #litigation #domains #dotFR #Abus #Litiges #PointFR

  • Lettre à sandrine rousseau
    https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-boudine/blog/210922/lettre-sandrine-rousseau

    Ci-après une lettre que Daniel Shapira, militant connu du POI, a envoyée à la Députée.

    Paris, le 19 septembre

    Sandrine,

    Je réagis par écrit à ton dernier message concernant Adrien Quattenens.

    Je voudrais d’abord te faire part de mon indignation profonde vis-à-vis de la véritable curée médiatique qui se déverse depuis quelques jours contre lui.

    Des millions sont pris à la gorge par l’augmentation des prix dans tous les domaines, de l’alimentation à l’énergie en passant par les transports.

    Les universités, les écoles, les hôpitaux, déjà étranglés, ne savent pas comment faire face à la hausse des prix de l’énergie.

    Des dizaines de milliers de communes sont contraintes de procéder à des coupes car étant dans l’incapacité de payer les factures d’énergie.

    Face à cette situation, la Nupes (sauf le PCF), et de nombreuses autres organisations dont le POI, ont lancé l’appel à marcher contre la vie chère le 16 octobre.

    Mais de quoi parlent les médias depuis trois jours ? De l’enterrement de la reine et de Quattenens !

    Et toi, tu n’as pas trouvé mieux que de prendre ta part dans cette curée. Tu as osé demander à Quattenens de se mettre « en retrait » de toute « parole » ou « vie » publiques, allant même jusqu’à exiger « des sanctions » contre lui.

    Mais pourquoi cette surenchère contre un camarade membre comme toi de la NUPES ? Penses-tu un instant qu’en accablant un camarade tu vas servir la cause des femmes ? Tu sais bien qui va tirer profit de ces outrances.

    Tu connais comme moi les faits.

    Céline Quattenens a déposé une main courante en demandant qu’il n’y ait aucune publicité.

    Dès que « l’affaire » est lancée publiquement, Adrien et Céline Quattenens ont publié un communiqué commun demandant « le respect de leur vie privée ».

    Ensuite, Adrien Quattenens a publié une longue lettre où il prend tout sur lui, faisant preuve comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon de « dignité et courage ».

    Et toi, en contradiction avec le souhait commun du couple Quattenens, tu te crois obligée de participer à la meute. Ce n’est pas rendre service à Céline Quattenens que tu prétends défendre et qui a demandé avec Adrien qu’on ° « respecte sa vie privée ».

    Comme députée, j’aurais préféré te voir réagir à l’annonce de la marche du 16 octobre en appelant immédiatement à la préparer dans notre arrondissement, avec notamment la convocation d’une assemblée populaire.

    Faut-il une nouvelle fois te rappeler que tu n’es là, élue députée, que parce que Jean-Luc Mélenchon a obtenu 22% au premier tour de l’élection présidentielle et qu’il y a eu ensuite l’accord de la NUPES qui, pour donner la possibilité à chacune de ses composantes d’avoir un groupe à l’Assemblée, t’a « offert » la circonscription, gagnée grâce à l’engagement sans faille de tous les militants LFI de l’arrondissement ?

    Est-ce trop te demander que de respecter le mandat sur lequel tu as été élue, et de ne pas chercher à enfoncer un militant à l’encontre des souhaits de sa femme ?

    A te lire.

    Daniel Shapira

    #Femmes #Social #sandrine_rousseau #Céline_Quattenens #Adrien_Quattenens #Nupes #POI (Parti Ovrier.e.s Internationnal) #LFI #eelv

  • Adrian Daub, La pensée selon la tech. Le paysage intellectuel de la Silicon Valley
    https://journals.openedition.org/lectures/57184?lang=fr

    « Les outils ne nous contrôlent pas. Nous pouvons les contrôler et nous pouvons les refonder ». C’est au cœur de la Silicon Valley, à l’Université de Stanford, que Barack Obama prononce ces mots en avril 2022. En préconisant la régulation des plateformes numériques, perçues comme des menaces à la démocratie, l’ancien Président des États-Unis remet en cause un des nombreux mythes qui ont cours à propos des nouvelles technologies. C’est également ce que propose de faire Adrian Daub dans cet ouvrage traduit par Anne Lemoine. Ce court essai expose les idées communes au monde de la tech, leurs sources d’inspiration et surtout leurs contradictions, le tout avec un certain humour. La « tech » regroupe à la fois les entreprises technologiques ainsi que les médias qui commentent et analysent les évolutions de ce secteur économique. Pour dresser le portrait intellectuel de la Silicon Valley, Adrian Daub se fait observateur et s’appuie sur de nombreuses sources, au premier plan desquelles se trouvent les œuvres des auteurs et autrices qui ont influencé les acteurs de la tech, mais aussi des articles de la presse d’opinion états-unienne ainsi que divers documents (par exemple, les supports de cours suivis par Mark Zuckerberg à Harvard) et entretiens menés par l’auteur. Adrian Daub met en contexte et analyse également des conférences et interviews de personnes influentes comme Steve Wozniak (cofondateur d’Apple), Mark Zuckerberg (fondateur et dirigeant de Facebook), Elon Musk (directeur général de Tesla), Jack Dorsey (cofondateur de Twitter) ou encore Peter Thiel (cofondateur de PayPal). L’ouvrage se découpe en sept thématiques. Elles reprennent chacune un mythe qui participe à la pensée de la tech : le décrochage universitaire, la prévalence de la forme sur le contenu des plateformes numériques, l’esthétique du génie des dirigeants économiques, les communications interpersonnelles sur les plateformes numériques, le désir des utilisateurs, la disruption comme justification pour chaque innovation et la célébration de l’échec.

    #Adrian_Daub #Pensée_tech

  • Pourquoi les Insoumis ne réclament-ils pas le retour du masque ? L’introuvable #gauche Covid
    https://www.lejdd.fr/Societe/pourquoi-les-insoumis-ne-reclament-ils-pas-le-retour-du-masque-lintrouvable-ga

    Chaque semaine, le journaliste Vincent Glad signe une chronique sur le site du JDD consacrée au suivi de l’épidémie de #Covid-19. Ce vendredi, il revient sur les impasses de la gauche en France concernant les politiques à adopter face au virus. 

    2 avril, Cirque d’hiver, à Paris. Philippe Poutou réunit ses soutiens pour une grande réunion publique. Cela fait deux semaines que la France a fait tomber le masque en lieux clos. La sixième vague passe presque inaperçue alors que la campagne présidentielle se déroule dans une ambiance de fin de pandémie, totalement démasquée. Pourtant, ce jour-là, une jeune femme s’avance sur scène et s’adresse au public du NPA : « Même si ce n’est plus obligatoire, on va vous demander de garder le masque parce que l’on n’est pas égaux devant la maladie, parce que c’est toujours le Covid et qu’il est important qu’on soit tous en forme pour affronter cette campagne »

    La consigne est respectée dans la salle. L’air de rien, Philippe Poutou fait ce soir-là un geste fort en articulant pensée de gauche et lutte contre la pandémie. Nos vies valent plus que leur déni, aurait-il pu ajouter sur scène. Pendant ce temps, les hologrammes de Jean-Luc Mélenchon font face à des salles de militants non masqués. La protection collective face à la pandémie n’est plus un sujet à la France Insoumise.

    #paywall ...

    edit #Adrien_Quatennens (lâcheté confuse incarnée) #LFI #Barbara_Stiegler

    • Pourquoi les Insoumis ne réclament-ils pas le retour du masque ? L’introuvable gauche Covid
      Vincent Glad
      9-11 minutes

      2 avril, Cirque d’hiver, à Paris. Philippe Poutou réunit ses soutiens pour une grande réunion publique. Cela fait deux semaines que la France a fait tomber le masque en lieux clos. La sixième vague passe presque inaperçue alors que la campagne présidentielle se déroule dans une ambiance de fin de pandémie, totalement démasquée. Pourtant, ce jour-là, une jeune femme s’avance sur scène et s’adresse au public du NPA : « Même si ce n’est plus obligatoire, on va vous demander de garder le masque parce que l’on n’est pas égaux devant la maladie, parce que c’est toujours le Covid et qu’il est important qu’on soit tous en forme pour affronter cette campagne ».

      La consigne est respectée dans la salle. L’air de rien, Philippe Poutou fait ce soir-là un geste fort en articulant pensée de gauche et lutte contre la pandémie. Nos vies valent plus que leur déni, aurait-il pu ajouter sur scène. Pendant ce temps, les hologrammes de Jean-Luc Mélenchon font face à des salles de militants non masqués. La protection collective face à la pandémie n’est plus un sujet à la France Insoumise.

      Interrogé il y a quelques jours sur France Inter, le coordinateur du parti Adrien Quatennens a botté en touche : « Faut-il remettre le masque dans les transports ? Je laisse les scientifiques nous faire leurs recommandations. Ce n’est pas la parole politique qui peut décider de cela ». La réponse peut étonner alors que la question de l’obligation du port du masque est précisément politique. Les scientifiques ne font qu’estimer le risque d’une vague non contrôlée et le gain attendu des mesures de restriction, mais in fine, c’est bien au politique qu’il revient de trancher entre libertés publiques et protection de la santé.
      Lutte des classes immunitaires

      Force est de constater que la gauche française n’a pas développé de réflexion politique autour du Covid-19 et de la santé publique. La pandémie était la grande absente des programmes présidentiels - aussi bien à gauche qu’à droite d’ailleurs. Mélanie Heard, responsable du pôle santé chez Terra Nova, regrette ce rendez-vous manqué : « C’est incompréhensible que la notion de solidarité ait disparu du discours de gauche sur la pandémie. Je l’explique pour bonne part par une mauvaise compréhension du processus de contagion et des efforts collectifs qu’il impose ».

      Lire aussi - La hausse des cas de Covid-19 ne perturbe pas la saison des festivals

      La gauche avait pourtant un boulevard avec le Covid-19 : la situation actuelle ressemble d’une certaine manière à une lutte des classes immunitaires, entre personnes bien portantes qui ne craignent plus grand-chose de la maladie et personnes immunodéprimées, qui doivent parfois se retirer d’une société qui les a comme abandonnés en laissant circuler le virus. En période de reprise épidémique, la défense des précaires de l’immunité aurait pu être un cheval de bataille de la gauche.

      Il est même possible de faire une lecture politique des débats actuels entre médecins « rassuristes » et « précautionneux » : « le parti “rassuriste” ne puise-t-il pas ses racines dans un certain individualisme, une forme de néolibéralisme ? “N’empiétez pas sur mes libertés retrouvées, cessez d’agiter les arguments de la peur pour maintenir le peuple sous votre joug sanitaire, enfermiste et liberticide”, disent-ils implicitement », écrivent l’épidémiologiste Antoine Flahault et la journaliste Laure Dasinieres. Au contraire, les « précautionneux », assurent-ils, défendent un idéal de justice sociale où chacun doit œuvrer pour protéger les plus faibles et les plus fragiles.
      Les impasses de la gauche

      Pourquoi la gauche française ne perçoit-elle pas la pandémie sous cet angle ? Il faut lire le pamphlet Santé publique Année Zéro co-écrit par l’influente philosophe Barbara Stiegler, membre du Parlement de l’Union Populaire, pour comprendre la grille de lecture qui s’est largement imposée à gauche. « Au nom de la santé publique, le gouvernement a continuellement remis en cause les libertés individuelles et collectives en inventant sans cesse de nouvelles restrictions », écrit-elle dans ce livre cosigné avec François Alla, qui critique sévèrement les mesures de confinement.

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      En faisant du virus un marqueur des inégalités sociales, la conclusion est qu’il ne faudrait pas tant lutter contre la circulation virale que contre ces inégalités sociales
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      « La plupart du temps, on n’était pas malade et on ne mourait pas du seul fait d’avoir contracté un virus. On était malade et on mourait, le plus souvent, de sa position dans la société », écrivent-ils dans une formule qui résume les impasses de la gauche sur le sujet. En faisant du virus un marqueur des inégalités sociales, la conclusion est qu’il ne faudrait pas tant lutter contre la circulation virale que contre ces inégalités sociales. Alors qu’il est tout à fait envisageable de lutter sur les deux fronts.

      La gauche, et singulièrement la France Insoumise, s’est abritée derrière de nombreux constats judicieux – inégalités sociales face au virus, manque de moyens à l’hôpital, absence de démocratie sanitaire, atteintes aux libertés du pass sanitaire - pour ne pas aborder frontalement la question des choix collectifs à faire pour lutter contre un virus qui a tué 150 000 personnes en France. Éviter ces décès et la cohorte de séquelles du Covid suppose un certain nombre de mesures de restrictions – qui en plus d’être coercitives souffrent d’être « macronistes » - un dilemme que la gauche française n’a jamais réussi à résoudre.
      La gauche Covid est marginale en France, mais elle existe

      Dans une tribune publiée sur AOC, des intellectuels répondent fermement à Barbara Stiegler et François Alla : « Les défenseurs des libertés auraient-il accepté une augmentation significative de la mortalité pour pouvoir circuler plus librement pendant les deux mois de confinement, alors même que la protection de la population fait partie du préambule de la constitution de 1946 et qu’il est du ressort de l’État d’agir ? (…) Le contrôle de la circulation du virus a précisément permis d’épargner les populations les plus à risques, qui auraient sans doute été encore plus durement touchées si l’on avait appliqué de simples mesures sélectives à leur seule intention, en laissant circuler le virus en population générale. »

      La gauche Covid est marginale en France, mais elle existe. Elle trouve son incarnation la plus visible dans les percutantes chroniques de Christian Lehmann dans Libération, qui dénonce à longueurs de colonnes une société devenue « eugéniste », vivant allégrement avec le virus en faisant peu de cas de ses éléments les plus fragiles. « On a démasqué plein (de darwinistes sociaux) à gauche : individualistes aliénés au libéralisme au point de vivre en petits rentiers de leur “capital” santé, tout en se croyant sincèrement d’une gauche universaliste. (…) La gauche est censée penser le collectif, tout le collectif, y compris les plus vulnérables, avant de penser l’individu. Car elle sait qu’il n’y a pas de liberté de tous sans égalité entre chacun », peut-on lire dans une récente chronique.
      Autodéfense sanitaire

      À l’extrême-gauche émerge un embryon de mouvement d’ « autodéfense sanitaire », qui tente de « sortir (le camp des luttes) du déni » face à la pandémie. Puisque l’État « validiste » ne protège plus contre le virus, il revient à la population de s’auto-organiser contre le virus en continuant à porter des masques FFP2, en aérant dès que possible et en informant sans relâche sur les risques afin que la pandémie ne disparaisse pas du paysage. Les militants de l’autodéfense sanitaire dénoncent le « covidonégationnisme » des gouvernements qu’ils comparent souvent au climato-scepticisme. Le « Zéro Covid solidaire » apparaît comme un objectif souhaitable.

      Lire aussi - Covid-19 : « Le port du masque seul ne peut pas suffire à freiner l’épidémie »

      Si le recours à des mesures autoritaires du type confinement séduit peu du côté de la gauche radicale, le masque aurait pu être un objet plus consensuel, un étendard de la lutte collective contre la contamination. On porte le masque pour se protéger mais avant tout pour protéger les autres, un menu sacrifice au service de la protection des plus fragiles. Le masque a d’ailleurs pris un poids politique considérable, tant aux États-Unis qu’au Brésil, où Joe Biden et Lula en ont fait un symbole, le brandissant comme un emblème face au laxisme sanitaire de Donald Trump et Jair Bolsonaro.
      Plus facile d’avoir Bolsonaro que Macron en face

      Au Brésil, contrairement à la France, les lignes de fractures sur le Covid recoupent les lignes politiques. « La gauche est du côté de la protection de la population, de la santé, de la science. Face à elle se dresse une droite pro-business qui veut surtout que les gens aillent travailler et qui dédramatise à cet effet la maladie. Les mots d’ordre pour les manifestations anti-Bolsonaro étaient toujours “venez avec masque et gel” et il y avait des stands qui en distribuaient, un peu comme les stands de merguez en France », explique Barbara Serrano, co-fondatrice du collectif « Du côté de la science », qui suit de près la situation au Brésil.

      Si la gauche française n’a pas su articuler une pensée cohérente sur le Covid-19, c’est aussi parce que l’opposition ne s’appelle pas Jair Bolsonaro mais Emmanuel Macron. Tantôt ferme, tantôt laxiste face au virus, le président de la République n’a pas permis de dégager un discours d’opposition cohérent défendant les valeurs collectives de la gauche. En matière de santé publique, l’anti-macronisme n’est pas forcément la meilleure des boussoles

      (mode lecture de Firefox)

    • Interrogé il y a quelques jours sur France Inter, le coordinateur du parti Adrien Quatennens a botté en touche : « Faut-il remettre le masque dans les transports ? Je laisse les scientifiques nous faire leurs recommandations. Ce n’est pas la parole politique qui peut décider de cela ». La réponse peut étonner alors que la question de l’obligation du port du masque est précisément politique. Les scientifiques ne font qu’estimer le risque d’une vague non contrôlée et le gain attendu des mesures de restriction, mais in fine, c’est bien au politique qu’il revient de trancher entre libertés publiques et protection de la santé.

      Je ne voie pas l’ambiguité qui est dénoncé ici par le JDD. Laisser les scientifique dire si le port du masque est utile ou pas et suivre leurs recommandation me semble etre la bonne chose à faire.

    • Ce journaliste tristement fameux n’aime pas la LFI. Il n’empêche. La citation de Quatennens est d’une lâcheté et d’un confusionnisme écœurants. Depuis mars 2020, la question est tranchée (masque par précaution). Depuis avril 2020, la démonstration a été faite pour ce qui est du covid : aérosol donc protection respiratoire. C’est trop compliqué pour la LFI ? Dire « les scientifiques » c’est se foutre du monde. Faut-il demander à Raoult, Delfraissy, Stiegler, Blaché ? avec « la » science supposée trancher vient le grand homme, mécaniquement (et peu importe que ce soit pour la LFI une femme - du chef- ici, la Stiegler noyeuse de poisson) .

      Quand Quatrennens dit ce qu’il dit, il apporte de l’eau au moulin de la désinformation, la légitime.

      Est-ce qu’il y a des moments depuis 2020 ou, grâce à la vaccination, grâce aux infections, l’abandon du port du masque dans les lieux clos a été justifiée ? Personnellement j’en doute. 2voidemment il n’y a au aucun débat public con transitoire là dessus. Et la LFI avec ses positions cheloues y est elle aussi pour quelque chose.
      Il s’agit d’avoir une position politique, ni de se cacher derrière « la » science (la japonaise, la coréenne, celle du Kérala, du Vietnam ? celle de l’Italie qui tient le masque, elle, celle de l’Australie, non, ici, c’est la science sous influence GBD, avec ses déclinaisons et effets divers).

      Mais d’où la politique devrait-elle découler de « la » science !! Que les politiques - LFI compris- commencent par tenir compte des données disponibles pour prendre des décisions (puisque ça marche comme ça), faire des propositions. Et qu’ils argumentent ! y compris à partir de ces données. Qu’on nous dise que l’on préfère « faire tourner l’économie », ou bien que le critère décisif est la capacité hospitalière (avis de salopards partagé par La REM et LFI, par delà leur opposition). Le gouvernement par la science (suivre des recommandations) c’est la destruction de toute démocratie. On voit d’ailleurs comment ils choisissent de n’en pas suivre les avis (y compris ceux de leur propre comité scientifique) tout en s’en revendiquant. Double arnaque.

      C’est bien connu, on nous gouverne pour notre bien et quand c’est au nom de la science, cela devient irréfutable.
      C’est (à raison !) ce genre d’évidence qui a été refusé de si mauvaise manière ici, et là aussi la LFI était là, coté comploto et hydrochloroqine, et dommage pour les « traitements qui marchent ». C’est pas mal de revenir à la bouillabaisse pourrie du consensus pour le faire oublier. tout en continuant à n’avoir rien à dire, rien appris, rien à proposer.

      Pourtant, l’article le pointe, l’espace existait pour un contre discours, fondé sur des connaissances épidémiologies et médicales, mais aussi sur des pratiques sociales (que tant de monde ai fabriqué des masques dès mars 2020, par exemple, ou l’expérience d’act up comme appropriation collective de questions de santé, ou m^me celle du Mlac, la aussi contre l’État et le pouvoir médical, non seulement parce que c’est juste mais parce que c’est né-ce-ssai-re !) qui sache encore que la médecine est une science sociale où le non pharmaceutique - ce que les premiers concernés peuvent mettre en oeuvre eux-mêmes sans dépendre du pourvoir médical (la pandémie relance nécessairement ça, et on a vu avec quels délires à la clé) est souvent décisif.

      LFI porte une lourde responsabilité, avec les syndicats, les intellectuels (si ça existe) dans ce désastre où triomphent la désappropriation et la déresponsabilisation collective.

      Quatennens est une bouse. Effectivement digne d’être un homme d’État.

      [et, bien sûr, merci @sombre j’était content de voir Glad jouer au con, et réussir à l’être dans divers passages de son papier]

      edit un exemple de ce qu’un LFI à l’électoralisme moins affirmé pourrait non seulement, appliquer, défendre mais promouvoir

      #fumier