• #Toulouse : l’histoire de gens qui cherchent une maison
    https://fr.squat.net/2021/02/15/toulouse-lhistoire-de-gens-qui-cherchent-une-maison

    C’est l’histoire de personnes qui n’ont pas de maison. Elles en trouvent une, vide depuis au moins deux ans. La maison est belle et grande. Alors elles emménagent histoire d’en avoir une, de maison. Des maisons vides, il y en a plein. Des gens sans maison, tout autant. Alors autant en profiter ! C’est aussi […]

    #83_avenue_de_Fronton #affaire_Roland #fachos #médias #Minimes

  • #Toulouse : retour de bâton pour la milice anti-squat
    https://fr.squat.net/2021/02/14/toulouse-retour-de-baton-pour-la-milice-anti-squat

    Avant-hier soir [1], les habitant·e·s du #83_avenue_de_Fronton à Toulouse quittaient le squat [2] sous la menace de différents groupes faisant passer la propriété privée avant la nécessité de dormir sous un toit. Le soir-même, un des chefs autoproclamés de cette milice, Vin’s Ken sur Facebook, appelait à un apéro au parking de […]

    #actions_directes #affaire_Roland #fachos

  • L’inceste heureux de Dupond-Moretti

    Mi-janvier, Christine Angot a évoqué l’affaire d’inceste dans lequel deux femmes violées dès leurs 10 ans s’étaient rangées du côté de leur père, jugé pour viols. L’une avait finalement eu un enfant avec lui : un « inceste heureux », plaidait alors Éric Dupond-Moretti, avocat des parties civiles et actuel ministre de la Justice. Ce que l’on a oublié depuis, c’est que la fille qui vivait en concubinage avec son père est peu à peu parvenue à se défaire de son emprise et a décidé de le quitter deux ans après le procès, en 2014. Désaveu intolérable pour l’intéressé : il a finalement pourchassé et assassiné sa fille, ainsi que l’homme chez qui elle avait trouvé refuge.

    https://www.philomag.com/articles/un-inceste-peut-il-vraiment-etre-consenti
    #inceste #viol #féminicide #dupond-moretti #Affaire_Mannechez

    • J’ai pas d’abonnement et pourtant je peu le lire ...
      je colle quand meme

      Enquête
      Un inceste peut-il (vraiment) être consenti ?
      Ariane Nicolas publié le 05 février 2021 9 min

      Les révélations de Camille Kouchner sur l’inceste dont son frère a été victime suscitent une vague d’émotion médiatique et de « libération de la parole », mais aussi des débats. Christine Angot, elle-même victime d’inceste, a rappelé que le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti avait défendu en 2012 une affaire d’inceste dit « consenti » entre un père et sa fille. Mais cette expression a-t-elle un sens ? L’inceste n’est-il pas, par nature, une forme de violence sexuelle ? Éclairage sur ce croisement de notions, l’inceste et le consentement, au cœur de douloureux débats de société.

      « Nous étions amoureuses. » Telle est l’argumentation choisie en 2012 par deux sœurs pour défendre leur père, jugé aux assises pour des viols répétés sur elles depuis leurs 10 ans. L’accusé avait eu un enfant avec l’une d’elles alors qu’elle était majeure, et seule la mère (jugée pour complicité) assurait qu’elles étaient sous emprise. Les avocats du père, en concorde avec la partie civile, avaient plaidé « l’inceste heureux ». L’homme avait écopé d’une peine minimale, deux ans ferme.

      L’écrivaine Christine Angot, elle-même victime d’inceste dans son enfance, a rappelé ce procès sur France Inter pour mettre en cause cette idée d’un possible « consentement à l’inceste ». Une telle chose existe-t-elle vraiment ? Un inceste n’est-il pas, par nature, une violence faite à quelqu’un, même consentant en apparence ?
      « La sexualité infantile n’a rien à voir avec la sexualité adulte »

      L’article 222-31-1 du Code pénal indique que les viols et agressions sexuelles « sont qualifiés d’incestueux » lorsqu’ils sont commis sur un mineur par un parent au premier degré ou son conjoint : père, mère, frère, sœur, oncle, tante, nièce, neveu. Au regard de la loi, ce sont donc uniquement les mineurs qui doivent être mis à l’abri de l’inceste ; contrairement à l’Allemagne ou à l’Italie, la France ne condamne pas deux membres d’une même famille majeurs ayant des rapports sexuels (apparemment) consentis. Si la formulation a été revue en 2016, avec l’introduction du terme « incestueux », le principe de la législation est inchangé depuis 1810.

      Il semble loin le temps où des intellectuels comme Foucault, Barthes ou Beauvoir critiquaient cette loi en défendant dans une tribune la liberté sexuelle de l’enfant. Comment en est-on venu à sanctuariser ainsi la sexualité des petits ? « Il y a sans doute eu un moment d’égarement dans les années 1970, avec l’idée qu’il fallait lever tous les interdits, analyse Clotilde Leguil, psychanalyste et autrice de l’ouvrage Céder n’est pas consentir (PUF, à paraître en mars 2021). Car pour la psychanalyse, l’inceste relève toujours d’un traumatisme. Il transgresse ce qui permet à un enfant et à un sujet de se constituer : l’apprentissage de la parole et de la confiance, le fait d’être confronté à des limites par rapport à sa jouissance, la possibilité de s’ouvrir à l’autre. »

      Les cas cliniques d’enfants victimes d’inceste indiquent que le traumatisme sexuel peut se manifester jusqu’à très tard chez l’adulte, certains souvenirs ne se manifestant qu’à la faveur d’événements particuliers. La fille aînée de Richard Berry, Coline Berry-Rotjman, qui accuse son père d’agressions sexuelles lorsqu’elle était enfant, assure que c’est lorsque la nouvelle compagne de son père (alors âgé de 64 ans) s’est retrouvée enceinte au même moment qu’elle que le traumatisme a ressurgi : « Ça a explosé pour moi, à ce moment-là. Ça a rejoué quelque chose de totalement incestueux », a-t-elle confié au Monde.

      Un des problèmes posés par l’idée d’un consentement des enfants, selon Clotilde Leguil, « c’est l’instrumentalisation de ce consentement au service de la pulsion de l’adulte. La sexualité infantile dont parle Freud n’a rien de commun avec la sexualité adulte. Elle est justement ce qui préfigure le désir à venir qui ne pourra être assumé par l’adolescent que depuis une possibilité de dire ’Je’ et de s’orienter dans une vie amoureuse et sexuelle en dehors de sa famille. » Lorsque la pulsion de l’adulte s’impose à l’enfant, ce dernier « est réduit à l’état d’objet de jouissance, ce qui n’a rien à voir avec le fait d’être sujet d’un désir ». C’est pour cette raison que la rencontre avec l’interdit de l’inceste est constitutive du désir, selon la psychanalyse. « L’enfant découvre que le désir amoureux et sexuel lui permettra de s’ouvrir vers un ailleurs. Un parent qui transgresse cet interdit met en péril le psychisme de l’enfant. »

      La traduction juridique de la distinction entre pulsion et désir est délicate. À quel âge se produit-elle ? Une proposition de loi débattue en ce moment au Parlement prévoit de fixer un seuil de non-consentement à 13 ans. Cette mesure criminaliserait automatiquement tout acte sexuel commis avant cet âge. Les jurés n’auraient ainsi plus à établir le non-consentement d’un enfant de moins de 13 ans : cela éviterait par exemple qu’un homme ayant eu un rapport sexuel avec une fille de 11 ans ne ressorte libre du tribunal, comme cela s’est récemment produit. Autre avantage de cette loi, elle éviterait que des affaires de viols sur mineurs ne soient requalifiées en atteinte ou en agression sexuelle (infractions moindres, car ce sont des délits et non des crimes), comme c’est parfois le cas aujourd’hui.
      L’impossible « rencontre » avec le parent…

      Dans Une Semaine de vacances (Flammarion, 2012), terrifiant récit de l’inceste qu’elle a subi dans sa jeunesse, Christine Angot montre à quel point il est difficile pour un enfant de dire « non » à son père. Lors d’un voyage cauchemardesque dans le sud de la France, la jeune fille est contrainte à des actes sexuels dont on sent, à la lecture, qu’elle les vit de manière totalement dissociée, comme si elle était absente à son propre corps. Tandis que son père ponctue ses viols par d’irréelles déclarations d’amour, elle tente de trouver un subterfuge pour échapper à ses assauts : « Elle projette pour le lendemain matin, pendant le petit déjeuner, au moment où il prendra sa première cigarette, dans la cuisine, de lui demander comme preuve d’amour qu’il n’y ait pas de gestes physiques de toute la journée. » La proposition faite, le père acquiesce. Puis il la viole de nouveau peu après.

      Dans sa grande perversité, l’agresseur glisse à sa fille que de toutes les « rencontres » amoureuses qu’il a faites, c’est de loin elle qu’il préfère. Or, relève Clotilde Leguil, il n’y a précisément pas de « rencontre » dans le cas d’un rapport sexuel entre un parent et un enfant, puisque l’adulte est déjà là, de tout temps : « Le désir, c’est l’aventure de la sexualité comme rencontre avec un autre. Cet événement peut comporter des surprises, des jubilations comme des déceptions. Mais il n’y a rien de commun entre ce type de rencontre et “la mauvaise rencontre”, dont parle Lacan, et qui n’est rien d’autre chez lui que le traumatisme. » Les écrits de Christine Angot « mettent en évidence que l’immonde dans l’inceste, c’est aussi une abolition de la rencontre avec l’autre », commente Clotilde Leguil.
      …Et la nécessaire possibilité de la rupture

      De même que la rencontre, c’est aussi la possibilité de l’adieu qui doit être ouverte dans une relation : la perspective de dire non ne doit pas comporter un tel risque, que la personne ne peut jamais se résoudre à partir. La philosophe Geneviève Fraisse l’explique bien dans son livre Du consentement (Seuil, 2007) : « L’autonomie du consentement se forge dans la dynamique de la séparation. Le consentement individuel s’exprime plus clairement dans le désaccord que dans l’accord. » Lorsque la relation est asymétrique, comme dans le cas de l’inceste parent-enfant, une telle décision est impossible à prendre. Christine Angot, « Victor » Kouchner et tant d’autres perdraient mille fois plus à dire non à leur (beau-)père, qu’eux à les voir déserter. L’enfant est donc piégé.

      Mi-janvier, Christine Angot a évoqué l’affaire d’inceste dans lequel deux femmes violées dès leurs 10 ans s’étaient rangées du côté de leur père, jugé pour viols. L’une avait finalement eu un enfant avec lui : un « inceste heureux », plaidait alors Éric Dupond-Moretti, avocat des parties civiles et actuel ministre de la Justice. Ce que l’on a oublié depuis, c’est que la fille qui vivait en concubinage avec son père est peu à peu parvenue à se défaire de son emprise et a décidé de le quitter deux ans après le procès, en 2014. Désaveu intolérable pour l’intéressé : il a finalement pourchassé et assassiné sa fille, ainsi que l’homme chez qui elle avait trouvé refuge. La violence des représailles (ici un meurtre, mais cela peut être des menaces répétées ou un chantage au suicide) souligne la difficulté de se sortir d’une situation aussi dangereuse.

      D’un point de vue philosophique, l’inceste indique qu’il n’existe pas de liberté réelle entre deux personnes en situation d’inégalité. L’égalité est la condition de la liberté. Dans la huitième de ses Lettres écrites de la montagne (1764), Rousseau soutient cette idée, d’un point de vue politique : « Il n’y a point de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois : dans l’état même de nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. » Un parent qui transgresse la prohibition de l’inceste se met justement au-dessus des lois, alors même qu’il est censé non seulement respecter mais faire respecter cet interdit. Quelles que soient ses justifications, il empêche donc son enfant d’être véritablement libre.
      L’abîme de l’inceste tardif

      Il existe également des cas – rares – où l’inceste est consommé lorsque les deux personnes sont adultes. Peut-il alors y avoir consentement ? L’histoire d’Anaïs Nin, femme de lettres du début du XXe siècle qui évoque ses expériences sexuelles dans son journal, pose la question. Du 23 juin au 2 juillet 1933, l’autrice alors âgée de 30 ans et son père ont des rapports sexuels qu’elle juge consentis. Tandis qu’elle couche par écrit que « Père, c’est moi-même », il s’enthousiasme symétriquement : « Tu es la synthèse de toutes les femmes que j’ai aimées. » La jubilation n’est toutefois pas entière. Anaïs Nin, qui a beaucoup souffert de l’absence de son père petite, est consciente de l’ambivalence de son désir : « Le manque d’amour de mon père et son abandon demeurent indélébiles. Pourquoi cela n’a-t-il pas été effacé par toutes les amours que j’ai inspirées depuis lors ? »

      Pour Fabienne Giuliani, historienne rattachée à l’EHESS qui a épluché des centaines de dossiers judiciaires liés à des incestes, cet exemple illustre les ambiguïtés de la notion de consentement : « On se demande parfois si ce désir affiché n’est pas une intériorisation de la part des victimes pour soulager la violence qu’elles ont subie depuis toutes petites, explique-t-elle. Il ne faut pas oublier que l’inceste représente, outre une violence sexuelle, de genre et générationnelle, une violence affective : les enfants aiment toujours leurs parents. Ils ne savent pas forcément comment se positionner, y compris une fois devenus adultes. »
      Des incestes moins sulfureux que d’autres ?

      Reste certaines situations où l’inceste semble davantage toléré. « Il faut distinguer l’inceste parent-enfant et l’inceste entre enfants du même âge, précise ainsi Clotilde Leguil. Ce dernier peut conduire à des interrogations, à partir de fortes angoisses, mais n’engendre pas le même effondrement psychique que lorsque le monde des adultes se fracture et que l’emprise d’un parent instrumentalise l’amour de l’enfant. » Fabienne Giuliani confirme que la justice s’est toujours montrée plus tolérante envers ces cas : « J’ai vu beaucoup d’affaires impliquant des couples frères-sœurs. Sauf exception, ces derniers n’étaient pas jugés pour viols, mais pour infanticide. » D’après le Code civil, les enfants nés de ces unions ne peuvent en effet bénéficier d’une reconnaissance officielle, ce qui a pu conduire à des actes meurtriers.

      Depuis 1810, certaines lignes ont donc bougé. Les dispenses de mariage ou de parenté, qui permettent de reconnaître de façon dérogatoire une union ou une naissance proscrite, ne sont plus accordées avec autant de largesse, surtout quand l’écart d’âge est important : « Au XIXe, il existait encore des cas où des beaux-pères demandaient d’épouser leur belle-fille, par exemple. C’était souvent accordé quand des enfants étaient nés de ces unions, pour qu’ils soient reconnus. » Aujourd’hui, la jurisprudence a intégré qu’entre un parent biologique et un parent adoptif, comme entre Olivier Duhamel et « Victor » Kouchner, c’était le même type d’ascendant, et donc la même gravité des faits. En revanche, la jurisprudence évolue en sens inverse pour les relations entre frères et sœurs : en 2017, la justice a reconnu la double filiation d’une fillette de 8 ans née d’un frère et d’une sœur. Une décision exceptionnelle, prise au nom de l’intérêt de l’enfant.

      Le fait que le Code pénal autorise de fait certains types d’inceste, tant qu’aucune violence sexuelle n’est commise, jette quelque peu le trouble sur cet interdit millénaire. En Europe, seules la France, l’Espagne et le Portugal sont aussi libérales en la matière. Comme Christine Angot, Clotilde Leguil alerte ainsi sur le risque qu’il y aurait à parler « d’inceste consenti » : « Quand on commence à utiliser ce genre de formules, on brouille totalement le statut fondateur de l’interdit de l’inceste et le traumatisme sexuel et psychique qu’il représente. Adosser ce mot de consentement à l’inceste, c’est une contradiction dans les termes. »

    • Ce procès d’Amiens, Me Murielle Bellier, conseil des autres enfants, le décrira comme « un cirque ». Le grand Dupont-Moretti est censé représenter les parties civiles : il plaide en fait pour le père . En défense, Me Hubert Delarue évoque un « inceste heureux ». On le lui reprochera, mais il n’a fait que citer un psychiatre. On en oublierait presque que si la cadette des violées a alerté les gendarmes (après trois avortements), c’est qu’elle s’inquiétait que son père regardât « d’un drôle d’air » la dernière petite fille de la maison.

      https://www.courrier-picard.fr/art/152713/article/2018-12-02/de-linceste-au-meurtre-denis-mannechez-au-bout-du-chemin/goodurl

    • Le pénaliste de renom qui défendait Virginie et Betty est, en effet, plus habitué à être de l’autre côté : il s’agissait d’Eric Dupond-Moretti.

      Cette fois, « Acquitator » jouait contre son camp, pour ainsi dire. En face, il y avait Hubert Delarue, un compère. L’avocat attitré de Denis Mannechez, un temps également défendu par Franck Berton. Bref, le trio célèbre et célébré ayant défendu les acquittés d’Outreau.

      Betty se souvient :
      ""Quand je suis allé voir Dupond-Moretti avec Virginie, il a appelé devant nous Delarue, l’avocat de mon père. Il disait, bon, allez, on va voir ce que dit Bébert [Hubert Delarue, NDLR]"."

      La partition était déjà écrite. Ce serait « l’inceste consenti ». Quelle affiche !

      Jean-Luc Viaux cite alors Cocteau :
      ""Quand Cocteau adapte ’Œdipe Roi’, il appelle sa pièce ’La Machine infernale’. Car, un inceste, c’est ça. Dans cette tragédie, tout est écrit d’avance et quoi qu’on fasse, on avance vers cette issue fatale. Cassandre le prédit. Mais on n’aime jamais écouter les Cassandre.""

      https://www.nouvelobs.com/justice/20181211.OBS6994/proces-mannechez-cette-caverne-ou-sont-enfermees-les-victimes-d-inceste.h

    • De rien @colporteur mais je voie pas ou tu trouve de la psychanalyse dans cet article, il y a des féministes, des historiennes, des anthropologues, des pénalistes, des juristes, des philosophes, des écrivaines et écrivains qui sont cités mais je voie pas de psychanalystes cité, je les aient peut être ratés. Et le tag #sexualité_infantile pour l’inceste je comprend pas... surtout que c’est la première fois qu’il est utilisé sur seenthis. Qu’est ce que tu veux dire avec ce tag ? Pour toi l’inceste c’est de la sexualité d’enfants ou tu veux dire que les incesteurs sont infantils ?

      edit - je viens de comprendre que c’est ca qui t’as interessé et que tu tag ce lieu commun « La sexualité infantile dont parle Freud n’a rien de commun avec la sexualité adulte. » ca aurais été mieux de cité freud dans cet article car il parle des gosses comme de « pervers polymorphe » expression très culpabilisante qui faisait bien l’affaire des incesteurs et de leurs complices.

    • Je trouve cet article intéressant pour l’ensemble des approches qu’il convoque et que tu signales @mad_meg ! (moins pour le juridique).

      Je me demandais effectivement sans l’écrire car ça semble banal et que j’ai rien de particulier à en dire de quel degré d’infantilisme il faut relever pour commettre des violences incestueuses (et/ou des violences sexuelles).

      bien d’autres # seraient possibles, j’ai tagué psy pour ce que dit Clotilde Leguil

      « l’inceste (...) transgresse ce qui permet à un enfant et à un sujet de se constituer : l’apprentissage de la parole et de la confiance, le fait d’être confronté à des limites par rapport à sa jouissance, la possibilité de s’ouvrir à l’autre. (...) Le désir, c’est l’aventure de la sexualité comme rencontre avec un autre. (...) [l’inceste] une abolition de la rencontre avec l’autre ».

    • Je sais pas si c’est dans ce texte que je l’ai lu mais beaucoup d’incesteurs sont des hommes habitués à traité les autres comme des objets et de s’en servir comme bon leur semble. Ils se servent sur place sans avoir besoin de se fatigué. Ils ont envie de sexe et prennent ce qu’ils ont sous la main, disposant des enfants comme si c’etait leur propriété. Comme les mecs qui consomment les prostituées en disant que ca leur coute moins cher que de payé un resto.
      Les incesteurs sont aussi souvent des auteurs d’autres formes de violences contre les femmes, les animaux non-humains, le voisinage et ils sont respecté pour cela car c’est un des attributs de la virilité. D’un coté je comprend qu’on les traitent d’infantils mais d’un autre ca sous entend que les enfants disposeraient des autres comme si c’etait des objets. Alors qu’en fait c’est plutot l’éducation des garçons et des hommes entre eux qui leur apprend à ne plus avoir d’empathie, à ne pas pleuré comme des filles, à se comporté en homme qui ne fait pas dans le sentimentalisme et se sert de ce qu’il à envie comme bon lui semble.

      Il y a aussi une entreprise de destruction profonde des victimes, jusqu’au fond de leur être, d’ou le fait qu’on s’attaque prioritairement aux filles afin de les rendre dominables tout le long de leur vie. Il y a un lien avec la fabrique des prostituées qui sont très souvent survivantes de l’inceste. Sur cela aussi mon incesteur partait ou revenais souvent de chez les prostituées lorsqu’il m’agressait. Je te recommande ce mémoire posté par @gata - https://seenthis.net/messages/896563 : L’inceste : anthropologie d’une entreprise de démolition systématique de la personne : ▻http://sophia.perrin.free.fr/memoireM1public.htm

    • Son récit, dont la violence tranche avec le calme et la douceur parfois mielleuse de sa voix, est celui d’un homme qui dit qu’il veut guérir du mal qui le ronge, mais qui continue à chercher des excuses pour ce qu’il a fait. Séquence enrageante que celle où il évoque sa vie sexuelle insatisfaisante avec sa femme pour justifier les attouchements faits à sa fille.

      Heureusement, Alexandre Mognol recadre l’homme : « Mais là t’es pas en train de dire que c’est de la faute de ta femme ? » demande-t-il, en le mettant face à ses contradictions. « Ma femme n’y est pour rien, elle avait ses besoins, elle assumait de ne pas avoir de besoins sexuels, donc je ne lui jette pas la faute. Seulement moi j’aurais dû à un moment dire stop, dire que moi j’avais des besoins. [...] C’est comme si à la maison, j’avais une attirance très forte pour ma femme, et il y avait aussi ma fille qui devenait adolescente, qui s’habillait de manière assez sexy, et bah elle était aussi un objet de désir. Elle créait du désir en moi, que je ne pouvais pas réaliser sous la forme de relation sexuelle avec ma femme. Donc j’avais une marmite qui était déjà en train de bouillir [...] et cette marmite à un moment donné a explosé », répond David.

      http://www.slate.fr/story/199239/podcast-les-cris-alexandre-mognol-atelier-frissonne-regarder-inceste-en-face-d
      (pas encore écouté)
      #incesteur

    • Je connaissait pas l’étymologie d’inceste ;

      Le mot inceste vient du latin incestum : souillure , à rapprocher de incesto : rendre impur 12.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Inceste#%C3%89tymologie

      J’aurais du m’en douté tout ce qui se rapporte au sexe consenti ou pas est sale, « toutes des salopes ». Ca me fait pensé aussi au mot vierge, qui veux dire « sans souillure » avec l’idée que les filles non vierges sont salies dès qu’un sexe masculin les pénètre, que ca soit celui d’un père ou pas, n’y change pas grand chose si on en crois l’etymologie....

      –—
      edit une autre source renvoie au sacrilège -

      INCESTE, subst.

      Étymol. et Hist. A. Fin du xiiies. « relations sexuelles entre proches parents » (Hystore Job, éd. J. Gildea, 871). B. 1. a) Fin du xives. adj. « qui a commis un inceste » (E. Deschamps, Œuvres, VI, 146, 12 ds T.-L.) ; b) 1524 emploi subst. « personne qui a commis un inceste » (P. Gringore, Le Blason des hérétiques ds Œuvres complètes, éd. Ch. d’Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p. 332) ; 2. ca 1480 « qui constitue un inceste » (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 5407). A empr. au lat. class. incestum « sacrilège ; inceste ». B empr. au lat. incestus adj. « sacrilège ; incestueux ».

      https://www.cnrtl.fr/etymologie/inceste//0

      –—
      Sacrilège :

      SACRILÈGE2, adj. et subst. masc.

      Étymol. et Hist. 1. 1283 subst. « personne qui profane les choses sacrées » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, p. 160) ; 2. 1528 adj. « qui a le caractère du sacrilège » (Papiers d’État du Cardinal de Granvelle, éd. Ch. Weiss, t. 1, p. 454). Empr. au lat.sacrilegus (de sacra, neutre plur. de sacer, au sens de « objets sacrés » et legere « ramasser, recueillir »), d’abord « voleur d’objets sacrés » puis « profanateur, impie ».

      https://www.cnrtl.fr/etymologie/sacril%C3%A8ge//1
      –----
      Profaner

      PROFANER, verbe trans.

      Étymol. et Hist. 1342 prophaner « violer la sainteté des choses sacrées » (Renart le Contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, I, 258) ; 1538 (Est., s.v. profanus Profaner. Se servir en communs usages des choses consacrees). Empr. au lat. profanare « rendre à l’usage profane (une chose, une personne qui a été auparavant consacrée) » et « souiller ».

      –—
      Souiller

      SOUILLER, verbe trans.

      Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. part. prés. adj. soilans « qui souille, qui déshonore » (Voc. hébraïco-français, 887, éd. A. Neubauer ds Romanische Studien, I, p. 189) ; ca 1155 souillier « tacher, couvrir de boue » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 11486) ; 1821 « polluer, altérer l’état d’asepsie » (Fourier ds Doc. hist. contemp., p. 159) ; 2. 1remoit. xiies. suiller fig. « violer un traité » (Psautier Cambridge, 54, 22 ds T.-L.) ; 1176-81 « altérer, salir quelque chose qui aurait dû être respecté » (Chrétien de Troyes, Chevalier Charrete, éd. M. Roques, 4388) ; 1636 souiller ses mains de sang innocent « faire mourir un innocent » (Monet) ; 1668 souiller le lit de son bienfaiteur (La Fontaine, Vie d’Esope le phrygien, p. 19). De l’a. fr. soil, souil (v. souille1) ; dés. -er.

      ....
      Deshonnorer - dis+honorer -

      Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xes. « rendre hommage par des marques de respect » (St Léger, éd. J. Linskill, 45) ; 2. « faire honneur, procurer de l’honneur » (Escoufle, 4 ds T.-L.) ; 3. 1723 honorer [une lettre de change] (Savary, Dict. de comm. ds FEW t. 4, p. 464b), cf. faire honneur* à [id.]. Empr. au lat.honorare « honorer, rendre hommage ; gratifier ; orner ».

      –—

      Ca tourne en rond

    • Il ne faut pas oublier que l’inceste représente, outre une violence sexuelle, de genre et générationnelle, une violence affective : les enfants aiment toujours leurs parents. Ils ne savent pas forcément comment se positionner, y compris une fois devenus adultes. »

      une illustration (horrible) de ce truc :

      https://seenthis.net/messages/885993

      I read some years ago about a study in which a mother chimpanzee was fitted with a harness that had knives sticking out; her babies were released into her presence; trying to embrace her they were cut; the more cut they were the more they tried to hold tight to her; the more they were hurt the more they wanted their mother. The research itself is repug­nant, but the terrifying story of what happened during it strikes me as an accurate parable of a child’s love, blind love, and desperate need. Remembering and forgetting are aspects of needing and loving, not rulers of what the heart does or does not know. Those who say children are lying when they remember as adults abuse they endured as children are foolish- as are those who think children categorically do not know when they’ve been hurt.

      et oui merci pour ce texte @mad_meg

    • juste trop bien qu’angot remette le moretti à sa juste place, parce qu’on était limite à le remercier de faire passer la loi sur les 13 ans hein... Cette meuf a essuyé un nombre de plâtre pas possible j’ai l’impression, ça me donne envie de lire ses bouquins.

    • J’ai trouvé émouvant dans l’article l’essai d’articuler liberté, égalité et fragilité.

      Il me semble que les petits enfants s’essayent à disposer des autres comme des objets, ils essayent tout, puis apprennent à ne pas faire. Dans la relation, et par là d’eux-mêmes.

      L’enfant est pas épargné par l’infantile (ça tourne mal, par épisodes ; et il le faut !) mais il est aussi poète, intellectuel, métaphysicien etc., plus « polymorphe » en effet. Chez l’adulte, c’est comme si l’infantile était souvent le seul reste d’une enfance perdue.

      De ce que je sais de la confiance des enfants, belle, déraisonnable, on fait ce qu’on peut pour sans que ce soit trop angoissant leur annoncer et leur confirmer que ça marche pas avec tous les bipèdes.

      L’inceste, « consenti » ou pas, c’est (aussi) un abus de confiance au carré.

      Ça fait pas de l’inceste un « crime contre l’humanité » (faudrait du groupal, prémédité, et que ça tue, littéralement) ou « contre l’enfance ». Le crime contre l’enfance, c’est nos sociétés qui font du jeu une distraction, une illusion, la concurrence.
      C’est pas une catégorie juridique (et tant mieux), le crime contre le devenir.

    • Tellement pas d’accord avec ça

      Reste certaines situations où l’inceste semble davantage toléré.

      Euh … attends, par qui ? la société ou les victimes ? Mais en fait la société n’en a cure des victimes, jamais, et certainement pas dans cette société capitaliste. L’agression sexuelle y est adorée.
      Donc, je suis furieuse quand je vois qu’il est possible de dire que c’est toléré entre enfants. Un frère qui viole sa sœur, et en général que les parents couvrent en tout cas, ne peuvent dénoncer, c’est seulement là le lieu où jamais la justice ne peut se faire. Ça ne veut pas dire que ça n’existe pas. Et je crois avoir vu passer que justement c’est à cet endroit qu’il est le plus difficile d’agir. Non pas par tolérance, (quelle idée) mais parce que la fillette dans des familles nourries de code napoléonien hé ben, ça vaut rien.

      « Il faut distinguer l’inceste parent-enfant et l’inceste entre enfants du même âge, précise ainsi Clotilde Leguil. Ce dernier peut conduire à des interrogations, à partir de fortes angoisses, mais n’engendre pas le même effondrement psychique que lorsque le monde des adultes se fracture et que l’emprise d’un parent instrumentalise l’amour de l’enfant. »

      Mais ils sont vraiment très bouchés ces psychanalystes. Ils ne veulent entendre qu’eux mêmes qui hiérarchisent les souffrances des autres. Mais bien sûr que le monde adulte se fracture pour une fillette violée par son frère quand il n’y a personne pour la défendre.

    • Sur l’expérience que rapporte @tintin dans son commentaire https://seenthis.net/messages/901458#message901542, je ne sais pas trop ce qu’elle raconte des singes qui en furent les victimes, mais elle est éclairante sur les humains qui l’ont imaginée. 😱

      J’ai quitté la biologie pour l’éthologie en grande partie pour l’approche respectueuse des éthologues de leurs sujets d’étude. Au labo, nous nous vantions de mettre en place des dispositifs «  tout confort  », tout en déplorant le fait que la captivité en elle-même n’est pas une bonne chose. Il était tout à fait possible de mettre en place un protocole qui n’avait pas pour principe d’être une boucherie.

    • Pas de souci @mad_meg je soulignais juste qu’employer le terme « tolérer » (donc acceptable) pour un viol est odieux. Je pense à M. fillette de 12 ans, violée par ses frères et retournée dans l’emprise de sa famille alors qu’elle l’avait signalé, son parcours terrifiant que je tais est l’échec de sa non prise en charge. Et c’est justement ce genre de propos entre deux lignes qui participent de cette tolérance sociale du viol dans la fratrie et qui fait que l’on n’y prête pas attention. Je n’ai vu aucune étude sur ces enfants mâles pour qui on tolère qu’ils violent leur sœurs, mais je suppose (pour l’avoir vu) qu’une fois adultes ils n’ont pas plus de compassion pour les femmes.
      Et pour celles devenues adultes, tomber sur ce genre de psy, un cauchemar qui se perpétue.
      #enfance

    • Oui @touti c’est une forme de violence qui n’est pas encore étudiée et qui est très rarement nommée au sein même des dénonciations des violences incestueuses. Le mot « toléré » est effectivement mal choisi. J’ai vu passé dans mes lectures récentes sur le sujet des remarque sur l’absence de prise en compte de ces violences dans les champs d’études. J’ai souvenir d’une sceance avec mon psy ou je me demandait ce qui pouvait passé par la tete des agresseur et ou il m’avait répondu par un exemple d’une petite fille violée par ses deux frères et j’ai été surprise par ma réaction de rejet de cette idée. Je n’ai malheureusement pas de ressources pour documenté ce sujet mais je vais m’efforcè de les mettre en avant lorsque j’en trouverait. Je compatie aux souffrances que doivent enduré ces victimes, invisibilisées dans l’invisible et silenciées dans le silence...

    • Oui @mad_meg c’est un angle mort de plus dans ce labyrinthe des dénis.

      Alice Debauche rapporte :

      L’ouvrage Virage* (disponible en librairie) donne le détail des auteurs pour les faits de violences sexuelles avant 18 ans. Pour les femmes, elles mentionnent leur oncle pour 20% d’entre elles, un homme proche de la famille pour 17%, leur père pour 14%, leur frère ou demi frère pour environ 10% et ou leur grand-père pour 6% environ.

      *Elizabeth Brown, Violences et rapports de genre

      #livre

    • Un psy qui se base sur Levi-Strauss et Freud pour défendre l’existence de l’inceste consenti et qui as du temps pour promouvoir une experience que vivent hypothétiquement une personne sur 9 milliards tandis qu’il n’a rien à dire sur l’inceste non consenti qui concerne 99,9999999999% des cas.
      Inceste frére/sœur consenti - Psykonnaissance #15
      https://www.youtube.com/watch?v=-LUTdWQZY-Q

      Ce psy explique que l’inceste « consenti » dans les fratries peut être provoqué par un inceste parent-enfants (qui lui n’est jamais consenti). Il précise que l’inceste ne peut etre consenti que lorsque les enfants ont le même age, ca implique qu’on ne parle que de l’inceste consenti entre jumeaux et jumelles ce qui est encore plus spécifique que ce que dit ce psy. D.Dussy dit qu’elle n’a jamais rencontré d’inceste entre jumeaux ou jumelles.

  • #Toulouse : variation de mise sous pression
    https://fr.squat.net/2021/02/11/toulouse-variation-de-mise-sous-pression

    En septembre, une maison inhabitée du quartier des #Minimes à Toulouse est squattée et suite à la procédure judiciaire, les occupant.es bénéficient de la trêve hivernale (récemment prolongée du 31mars au 1er juin dans le cadre de la crise sanitaire). Ces deux seuls mois de prolongation déclenchent une réactualisation de la vague médiatique et politique […]

    #83_avenue_de_Fronton #affaire_Roland #fachos #médias

  • #Toulouse : à propos du squat route de Fronton et de l’affaire « Roland », solidarité de classe contre toutes les expulsions !
    https://fr.squat.net/2021/02/09/toulouse-a-propos-du-squat-route-de-fronton-et-de-laffaire-roland-solidari

    Depuis deux jours, La Dépêche, puis RTL, France 3, etc. nous racontent la même histoire à faire pleurer dans les chaumières : Roland, 88 ans, « expulsé de sa maison » de Toulouse par de méchants squatteurs. Sauf que ces #médias ne disent pas la vérité : le propriétaire n’y habite pas depuis longtemps et, quand les squatteurs y […]

    #83_route_de_Fronton #affaire_Roland #fachos

  • The Trading App Robinhood Takes From You and Gives to the Rich
    https://jacobinmag.com/2021/01/trading-app-robinhood-investors-scams-sec

    Allez vous faire plumer en échange du sentiment d’être un vrai capitaliste, mon c...

    As far as the fight against capitalism is concerned, democratizing finance is supplying temporary oxygen to a terminally ill patient. And, ultimately, that has been one of the primary functions of Robinhood, intended or otherwise. It is directly feeding a sputtering, inflated Frankenstein market with a new cast of investors to push it forward just a few more staggering steps. By any measure (price to earnings ratios, price to sales, price to book value, market cap to GDP), the market is inexplicably overpriced and has been so even before the emergence of COVID-19. In a century’s worth of data on the market, one of the few known facts is that it will periodically crash. And it will inevitably be the small-account, novice investors who will be the first and the most violently wiped out.

    But even in our current bull market, stockbrokers are always looking for a loser. Incoming retail traders have historically played that part. In the SEC lawsuit presented against Robinhood, one of the issues at hand is a practice called “payment for order flow.” It means that Robinhood is selling your trade to a third-party company for execution. Those secondary brokers will then, commonly, “take the other side.” They are betting that you are wrong — and make double when you are. But even if you win, the brokerage will have made spread and commission charges from you. It’s a zero-stakes game for them and a rigged one for users. One of the more sinister aspects, here, is that secondary brokers are lining up — specifically — for Robinhood’s trade orders. They are paying a huge premium for the right to exploit the app’s newcomers by taking the other side of their bets.

    C’est un peu comme se porter volontaire quand ton gouvernement déclare la guerre à un pays que tu n’aimes pays de toute manière. T’es déjà mort quand les autres comptent leurs gains.

    #capitalisme #bourse #affaires #commerce #startup #getrichquick

  • Léonore Le Caisne : « Il n’y a pas de silence de l’inceste »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100121/leonore-le-caisne-il-n-y-pas-de-silence-de-l-inceste?onglet=full
    (pas encore lu mais je me dit que ca interesserait certaines pêrsonnes par ici @tintin @touti )

    En apparence, les deux affaires n’ont rien en commun. D’un côté, le livre de Camille Kouchner La Familia grande, publié le 7 janvier au Seuil, dans lequel l’autrice écrit que son beau-père, Olivier Duhamel, constitutionnaliste, président de la Fondation nationale des sciences politiques et du club très select Le Siècle, a imposé des rapports incestueux à son frère jumeau. Une enquête pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans » et « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité » vient d’être ouverte par le parquet de Paris.

    De l’autre, l’affaire Gouardo, du nom, célèbre dans les années 2000, de cette famille où un père a, pendant près de trente ans, violé sa fille adoptive. Six enfants en sont nés, dans un petit village de Seine-et-Marne, près de Meaux, où les commérages allaient bon train, mais sans que la police ou la justice ne s’en mêlent.

    Il a fallu attendre la mort du père, en 1999, pour qu’une enquête soit finalement ouverte – en 2001. Dans ce cadre, la belle-mère de Lydia Gouardo sera condamnée, en 2008, à quatre ans de prison avec sursis pour des faits non prescrits (« non-empêchement de crime » et « agressions sexuelles » sur un des fils de Lydia).

    En novembre 2012, la Civi (Commission d’indemnisation des victimes d’infractions), qui n’impose pas les mêmes délais de prescription que le droit pénal, dédommage Lydia Gouardo, à partir des rapports d’expertise d’un gynécologue, d’un psychiatre et d’un médecin généraliste, de plus d’un million d’euros pour les actes de barbarie, violences et viols subis durant vingt-huit années (1971-1999).

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    Lydia Gouardo a raconté son histoire dans un livre intitulé Le Silence des autres (Michel Lafon, 2008).

    Léonore Le Caisne, directrice de recherche au CNRS, a enquêté pendant un an et publié un livre passionnant sur cette affaire Gouardo, Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait (Belin, 2014). Elle témoigne de l’aveuglement de la société face aux violences sexuelles intrafamiliales (l’inceste), une réalité pourtant largement documentée et souvent connue de l’entourage, mais peu débattue dans la société et très peu dénoncée. Car dans ce petit village d’Île-de-France, « tout le monde savait », mais personne n’a saisi la justice.

    Vous vous êtes penchée sur une affaire spectaculaire par les faits décrits et par la médiatisation importante qu’elle a suscitée. Pourtant, vous avez intitulé votre livre Un inceste ordinaire. Pourquoi ?

    Léonore Le Caisne : Au-delà de la provocation d’un titre, la formule est juste. L’inceste subi par Lydia Gouardo, dans ce village près de Meaux [Seine-et-Marne – ndlr], a été médiatisé comme une affaire extraordinaire. Mais, en réalité, il s’agit d’un père qui viole sa fille : une fille sur dix est victime d’inceste ; c’est ordinaire.

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    Ensuite, c’est un inceste qui a été vécu par les habitants comme un fait assez ordinaire. Personne ne parlait d’« inceste ». L’expression utilisée était : « C’est lui qui fait des enfants à sa fille. » Et sa fille était considérée comme sa femme. C’était finalement assez ordinaire : cela devenait un homme qui fait des enfants à une femme ; et, finalement, un homme et une femme qui ont bâti une famille… C’est banal.

    Quant à la médiatisation, elle ne fut pas immédiate. Au départ, un journaliste local s’y est intéressé – mais son article a eu un faible écho et seule Ondine Millot de Libération a repris l’information et effectué un reportage sur cette famille et le village [en 2007 – ndlr]. Mais cela n’intéressait personne.

    Il a fallu l’affaire Fritzl en Autriche, une affaire spectaculaire [une jeune femme séquestrée à la cave par son père, qui l’avait violée, et plusieurs enfants en étaient nés – ndlr], pour que des journalistes en France se disent que nous disposions d’une affaire similaire : la presse en a alors parlé comme de l’histoire d’une séquestration, d’un silence villageois, d’un secret, d’une omerta. En réalité, c’était un inceste qui se pratiquait et qui était su de tous, comméré. Il n’y a pas eu de silence, de tabou ou d’omerta.

    Vous racontez que, lorsque vous arrivez dans ce village pour vos recherches – vous y avez passé deux ou trois jours par semaine pendant une année en 2008-2009 –, les habitants ne sont absolument pas hostiles. Ni silencieux. Comment cela s’est-il passé ?

    J’avais été mise en garde sur le silence à prévoir des villageois. D’autant que la médiatisation suscitait beaucoup de méfiance. Je me suis présentée comme une sociologue qui travaillait sur la vie d’un petit village de la région parisienne. Ils ne m’ont jamais associée à une journaliste. Et, auprès de moi, ils n’ont pas eu peur de passer pour des salauds. Pas du tout. Ils m’ont parlé de la famille Gouardo comme d’autres familles du village un peu spécifiques.

    Ils m’ont expliqué que tout le monde savait et ils n’en ressentaient aucune honte. À leurs yeux, c’était simplement une famille qui fonctionnait un peu différemment des autres. Elle faisait parler les habitants du village, mais aussi de la cité populaire de la ville voisine [Meaux]. En fait, cet inceste n’était pas pensé comme un crime, c’était juste « un père qui fait des enfants à sa fille ». Et si tout le monde le sait, et que ce n’est pas un crime, alors à qui voulez-vous que l’on dénonce et que voulez-vous que l’on dénonce ?

    L’inceste était tellement su qu’il n’y avait finalement aucune raison de le dénoncer à la justice.

    Seule la médiatisation a créé le scandale. C’est à ce moment-là que les faits ont été qualifiés d’inceste et qu’ils ont récupéré leur charge criminelle. Avant, ils ne sont pas perçus comme tels, la famille était simplement considérée comme une famille un peu différente des autres et qui faisait parler et permettait donc de créer du lien entre habitants.

    Lydia Gouardo, chez elle, à Coulommes, en Île-de-France, le 29 avril 2008. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP Lydia Gouardo, chez elle, à Coulommes, en Île-de-France, le 29 avril 2008. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP

    Pourquoi l’inceste n’est-il pas un crime à leurs yeux ?

    Parce que les habitants n’ont pas su d’un coup que cette fille avait été violée par son père pendant vingt-huit ans et qu’elle en avait eu six enfants. Ça, c’est le récit qui en a été fait par les journalistes, après coup.

    Ils ont appris les faits progressivement, en observant la maison, les déplacements des membres de la famille… Ils ont vu un homme avec une femme, avec trois enfants, dont les deux premiers qui quittent la maison familiale. Puis un homme et sa femme, avec une fille qui est restée. Avec un père grande gueule, pas sympa avec les voisins, mais bon travailleur, imprimeur ambulant, qui fait des cartes de visite à Meaux, y compris pour des notables. Il est perçu comme un bosseur, un type sérieux, avec un fort caractère. Un jour, sa fille est enceinte. Pourtant, personne ne vient dans leur maison. Cela commence à parler… Les habitants ne savent pas qui est le père. Mais ils se demandent, s’interrogent. Puis un deuxième enfant naît. Et les deux ont des ressemblances avec le père… Le commérage se poursuit.

    Peu à peu, cela fait un nombre faramineux de gens qui parlent. Du village au centre commercial de Meaux en face duquel Gouardo a installé son camion d’imprimerie. Aux caisses de Super M où tout le monde fait ses courses, on en parle. Tout le monde est au courant. Progressivement, les faits et le commérage qu’ils suscitent entrent dans la vie quotidienne des habitants, des voisins, des notables de Meaux.

    C’est un commérage qui devient structurant. Il crée des sociabilités. La circulation de l’information ne s’organise pas n’importe comment. Les élus se parlent entre eux ; la secrétaire de mairie est assez fière de savoir ; les anciens du village sont aussi contents de mieux connaître l’histoire que les nouveaux arrivés, car ça montre qu’ils sont vraiment « du pays ».

    Les habitants ont des relations de commerçants avec lui, et même de voisinage, quand bien même ce sont des relations conflictuelles. Pour eux, c’est un mec courageux, qui élève ses enfants à la dure, mais qui les élève bien. Et qui tient bien sa famille.

    Et Gouardo est une grande gueule ; il est trapu, musclé. Il leur fait un peu peur. On est donc content de bien s’entendre avec lui, de pouvoir lui parler. Sans compter qu’il ne fait que des garçons – les six enfants nés des viols sont des garçons –, dans l’imaginaire, cela compte. Le fait qu’il les fasse à sa fille montre aussi qu’il se joue des lois. Il est au-dessus d’elles. Gouardo incarne finalement un certain pouvoir. En le côtoyant, ou en essayant, certains espèrent peut-être récupérer de sa force.

    L’agriculteur qui vivait en face de Gouardo était ravi de me raconter qu’il était allé dans sa maison, qu’il arrivait à parler avec lui. Cela l’intéressait bien plus que de s’inquiéter de ce que l’homme pouvait faire subir à sa fille et de ce que celle-ci subissait.

    Cela en fait-il des complices ?

    Non, pas du tout. Par contre, détenir l’information leur permet de s’élever socialement en occupant une place enviable au sein du village. Cela n’est pas de la complicité.

    Mais comment expliquez-vous que personne ne soit alarmé ? Que personne ne se soit dit qu’il s’agissait d’un crime ?

    Parce que les faits se sont sus petit à petit et qu’ils ont été sus par beaucoup, y compris par des représentants de la justice. Les magistrats du coin participaient certainement au commérage, ne serait-ce que dans leur bureau ou dans leur cercle familial et amical. J’ai également rencontré une avocate du barreau de Meaux, qui défendait des victimes d’inceste et qui, elle aussi, commérait. Elle n’a pas cru Lydia Gouardo quand elle a dénoncé son crime, elle a minimisé…

    Les policiers, aussi, savaient : quand Lydia fuguait, c’est eux qui la ramenaient chez elle. Gouardo avait de nombreux conflits de voisinage ; la police était souvent à la porte de sa maison.

    Lui-même ne se cachait pas. Ses enfants l’appelaient « papa », ils sortaient avec lui, il les emmenait à l’école. Il parlait de « ses enfants ». Les formules étaient ambiguës. Même à l’hôpital quand elle allait accoucher, le personnel demandait qui était le père. Elle disait : « C’est mon père. » Lui répondait : « Oui, car c’est moi qui vais les élever. »

    Il ne se cachait pas, parce qu’il savait que ce qu’il faisait subir à sa fille, sa paternité incestueuse, ne ferait pas scandale. Et pour les habitants, s’il ne se cache pas, c’est bien qu’il n’y a pas crime. Cela crée un brouillage dans les repères. Dans les discussions avec les habitants, certains confondaient fille et femme. Ils parlaient parfois de Lydia comme de sa femme.

    Ce qui est sidérant dans ce que vous trouvez, c’est qu’au-delà des voisins ou des commérages du village, des représentants de la police et de la justice sont, eux aussi, alertés…

    Oui, bien sûr. Gouardo était très régulièrement au tribunal pour des affaires de conflits de voisinage, de droit de passage et de parcelles communes… La belle-mère de Lydia l’avait aussi brûlée dans un bain d’eau brûlante. Lui avait porté plainte contre l’office HLM pour négligence. Donc les juges parlaient de cet homme.

    Il était connu, avec son camion devant la grande surface de Meaux où tout le monde allait faire ses courses. Les maires successifs – dont Jean-François Copé – passaient lui serrer la main. Tout le monde était pris là-dedans. Pour que cela cesse, pour que cet inceste fasse scandale, il a fallu un public extérieur, qui n’a existé qu’avec la médiatisation du procès de la belle-mère, grâce à ce journaliste local et à la reprise des articles, une année plus tard, par la presse nationale.

    Avec la presse, le regard a-t-il alors changé sur la famille ?

    Ce n’est pas parce qu’il y a eu scandale que Lydia Gouardo a été considérée comme une victime. D’une avocate défendant des victimes d’inceste à l’agriculteur d’en face, on entendait les mêmes discours : on s’interrogeait sur les révélations tardives, sur le fait que le nombre des grossesses montrait qu’elle était consentante, etc. Quelle que soit la classe sociale, les arguments sont identiques pour laisser un inceste se perpétrer.

    Et quand la presse met en cause ce « silence » ?

    Les habitants, les voisins, ne comprennent pas ce qui leur tombe dessus. On les accuse d’omerta, d’avoir tu l’inceste. Mais il n’y a pas eu de silence ! C’était pris dans le brouhaha du commérage. Le problème n’était donc pas qu’ils n’en aient pas parlé.

    Et puis, avec son père, elle a formé une famille. Avec six garçons. C’était, en apparence, une jolie famille ; le père était autoritaire, il faisait travailler ses enfants, il allait acheter les pommes de terre chez le maire. Les enfants « avaient une bonne bouille », ils allaient à l’école, ils « étaient propres », c’est ce qu’on m’en disait, il « s’en occupait bien ».

    Lire aussi

    L’affaire Duhamel, révélatrice du « système de l’inceste » Par Lénaïg Bredoux et Marine Turchi

    Quand elle dénonce l’inceste, Lydia casse la famille et son image, et jette l’opprobre sur le village. Les victimes d’inceste qui le révèlent sont très souvent exclues de la famille. Là, les habitants ont exclu Lydia du village, peu ont continué à lui parler, alors qu’avant la famille faisait partie du village.

    Elle est brutalement devenue la salope. Dès que son père est mort, des garçons du village sont venus frapper à sa porte pour la draguer. On m’a aussi rapporté des rumeurs selon lesquelles elle allait se prostituer dans la forêt d’à côté avec une amie.

    Là encore, ce discours était porté par tous les milieux sociaux confondus. Les agriculteurs comme les enseignants. Ces habitants ne sont pas des « autres », ce sont des habitants ordinaires, de classes sociales différentes, et qui furent pris dans une configuration sociale qui intégrait cet inceste.

    Vous parlez d’enseignants, mais comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas eu de signalements auprès de la protection de l’enfance ? Des procédures existent.

    Je pense que c’est davantage le cas aujourd’hui qu’autrefois. Le père est mort en 1999. Les faits ont commencé au début des années 1970…

    De toute façon, disons-le : l’inceste a à voir avec une représentation très patriarcale de la société. L’homme dans sa famille fait ce qu’il veut chez lui ; il est autoritaire ; il fait des enfants, c’est le plus important, et les enfants vont bien, ils mangent à leur faim. Et si la femme n’est pas d’accord, elle n’a qu’à partir.

    À vos yeux, et en dépit de spécificités – le jeune âge des victimes, le lien familial et la durée des violences subies –, l’inceste est-il une « forme paroxystique » des rapports de domination au cœur des violences sexuelles ?

    J’en suis certaine. L’inceste, c’est le début des violences sexuelles, le début de la domination des femmes [les femmes sont très majoritaires parmi les victimes d’inceste, et les auteurs sont à 95 % des hommes – ndlr]. C’est une manière de former, d’élever et de socialiser des enfants.

    Si les femmes laissent faire leur mari, c’est parce que c’est lui qui tient la famille. Les hommes incesteurs, ou agresseurs, sont des hommes à qui les proches reconnaissent une espèce de force. Il s’agit souvent d’une personne respectée, quel que soit le milieu, occupant une place importante dans la famille.

    Comme je l’explique dans mon livre, cette idée est celle popularisée par les féministes nord-américaines, selon lesquelles l’inceste serait l’une des banales violences masculines perpétrées au foyer. Louise Armstrong, porte-parole de la position féministe américaine sur l’inceste, écrivait : « [La pédophilie], c’est ce que les hommes font couramment et régulièrement à la maison parce qu’ils considèrent ça comme un droit. »

    Mais, parce que cette violence est moralement intolérable et parce que trop d’hommes « normaux » devraient sinon être criminalisés et punis, et plus généralement parce qu’elle participe du maintien de la société patriarcale, il faudrait taire cette violence, notamment l’inceste, et, à partir de toutes sortes de « tactiques » et de « stratégies d’occultation », faire croire qu’elle n’existe pas ou qu’elle est rare et ponctuelle, et seulement le fait de « pervers » ou d’hommes « trop aimants ».

    © Editions du Seuil © Editions du Seuil
    On a, en effet, souvent décrit les incesteurs comme des « monstres ». Les études sur l’ampleur du phénomène prouvent que c’est faux. Comment avez-vous réagi en prenant connaissance du livre de Camille Kouchner La Familia grande ?

    J’ai travaillé sur la réception d’une affaire d’inceste dans ce village. Le contexte est ici différent. Mais dans les extraits que j’ai lus, on comprend que, là aussi, l’entourage était au courant et en parlait ou en avait parlé. Il n’y a donc pas eu de « silence », « d’omerta » au sens strict du terme – ce n’était pas un silence réfléchi face à une autre communauté. En réalité, cela se savait, les uns et les autres en parlaient, plus ou moins, selon la place de chacun. Mais cela n’a pas été dénoncé à la justice…

    Mais dans cette affaire encore, l’inceste a été comméré. La question, c’est : pourquoi l’entourage ne s’est-il pas tourné vers la justice ? Il faudrait comprendre pourquoi, selon les places occupées par chacun, cet inceste n’a pas pu être dénoncé. Comme dans l’affaire Gouardo. Parler de silence ou d’omerta conduit à passer à côté de la question fondamentale.

    Dans ce cas, cela va encore plus loin qu’une absence de dénonciation à la justice : la justice elle-même a classé l’enquête lancée en 2011… Avant d’ouvrir une nouvelle enquête, après la publication dans Le Monde et L’Obs des extraits du livre.

    L’inceste est un fait social très important, pratiqué dans tous les milieux sociaux. Malgré son ampleur, il n’est encore l’objet d’aucun grand débat public. Au-delà de leurs actes, les agresseurs occupent une place sociale importante : au sein de la famille, de leur voisinage, professionnellement. Les familiers, les proches, les amis, les voisins, les collègues ont des engagements moraux envers l’agresseur, ou même envers la victime, qui peut demander à la sœur, au frère, à l’autre parent, de ne pas « dire », et qui les empêchent de dénoncer l’agresseur à la justice. Certains peuvent aussi avoir peur de perdre des avantages liés à leur relation avec lui : leur travail, un salaire, ou l’image d’une famille unie. Beaucoup privilégient ces engagements moraux plutôt que de faire acte de citoyenneté en dénonçant les faits à la justice. L’enfant compte souvent moins que ces engagements. Et puis, les faits sont banalisés. Souvent, on entend aussi : « C’était il y a longtemps », « C’est passé », « Ce n’est pas si grave ! ».

    Je pense aussi que la justice ne sait pas bien saisir ces affaires et que ce n’est peut-être pas par elle qu’il va falloir passer pour éradiquer ces pratiques. Actuellement, je travaille sur le recueil des informations préoccupantes. Je constate les difficultés qu’ont les travailleurs sociaux, les policiers et les magistrats à saisir l’inceste : ils cherchent des « faits » et des « traces ». Dans l’inceste, bien souvent, il n’y a ni témoins ni traces. À moins qu’il ne s’agisse d’enfants très jeunes, il peut y avoir pénétration sans déchirure. Sans parler des fellations ou des attouchements… Et après, c’est « parole contre parole », expliquent les professionnels, et la parole de l’enfant n’est pas suffisamment comprise pour faire le poids face à celle de l’adulte.

    La parole des enfants n’est sans doute pas non plus toujours bien considérée.

    De nombreux dossiers sont alors classés. Et ces classements découragent par avance les particuliers et les professionnels qui voudraient dénoncer des incestes à la justice.

    • Les policiers, aussi, savaient : quand Lydia fuguait, c’est eux qui la ramenaient chez elle. Gouardo avait de nombreux conflits de voisinage ; la police était souvent à la porte de sa maison.

      Lui-même ne se cachait pas. Ses enfants l’appelaient « papa », ils sortaient avec lui, il les emmenait à l’école. Il parlait de « ses enfants ». Les formules étaient ambiguës. Même à l’hôpital quand elle allait accoucher, le personnel demandait qui était le père. Elle disait : « C’est mon père. » Lui répondait : « Oui, car c’est moi qui vais les élever. »

      Les gamins ne fuguent pas sans de très bonnes raisons. Mais la société les ramène encore et encore au point de départ.

    • De toute façon, disons-le : l’inceste a à voir avec une représentation très patriarcale de la société. L’homme dans sa famille fait ce qu’il veut chez lui ; il est autoritaire ; il fait des enfants, c’est le plus important, et les enfants vont bien, ils mangent à leur faim. Et si la femme n’est pas d’accord, elle n’a qu’à partir.

    • Je viens de le lire, une telle hypocrisie partagé c’est tellement dément. Et à part les victimes même ici toujours pas de commentaires sur un sujet aussi grave. OSEF. Ce bon père de famille laisse 6 fils probablement aussi bons pères de famille qui suivent ce bon modèle qui fonctionne si bien... pourquoi cela s’arrèterait ? Ca me rend dingue.

      Le comble c’est :

      Quand elle dénonce l’inceste, Lydia casse la famille et son image, et jette l’opprobre sur le village. Les victimes d’inceste qui le révèlent sont très souvent exclues de la famille. Là, les habitants ont exclu Lydia du village, peu ont continué à lui parler, alors qu’avant la famille faisait partie du village.

      Elle est brutalement devenue la salope. Dès que son père est mort, des garçons du village sont venus frapper à sa porte pour la draguer. On m’a aussi rapporté des rumeurs selon lesquelles elle allait se prostituer dans la forêt d’à côté avec une amie.

      Incroyable qu’on avorte les fœtus de fille par millions alors que la malédiction de cette planète ce sont les garçons sur absolument tous les terrains : pollueurs, violeurs, tueurs, agresseurs, prédateurs, pornographe, prostitueurs, viandards...

      Tous les hommes ne sont pas pères, mais 1 femme sur 10 est survivante de l’inceste... Ca fait combien de pères incesteurs ? 1 sur 5, 1 sur 2 ? Personne pour faire ce calcule de l’horreur ?

      Sans compter qu’ il ne fait que des garçons – les six enfants nés des viols sont des garçons –, dans l’imaginaire, cela compte.

      Vivement l’extinction de notre espèce de merde.
      #rage #haine #furie #all_men

    • LE SILENCE DES AUTRES - VICTIME DE SON PÈRE PENDANT 28 ANS

      Ça s’est passé en Seine-et-Marne, dans un charmant village à une demi-heure de Paris, au vu et au su de chacun, dans l’#indifférence totale des voisins, des gendarmes, des services sociaux, de la justice et des médecins... « Pourtant, tout le monde savait ». Avec la collaboration de Jean-Michel Caradec’h, grand reporter, Prix Albert-Londres.

      http://www.michel-lafon.fr/livre/572-Le_silence_des_autres_-_Victime_de_son_pere_pendant_28_ans.html

      #livre

    • Affaire Duhamel : d’autres éléments pourraient intéresser la justice
      https://www.mediapart.fr/journal/france/130121/affaire-duhamel-dautres-elements-pourraient-interesser-la-justice

      Deux jours avant la publication du livre de Camille Kouchner, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire des chefs de « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans » et « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité ».

      Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM). L’objectif, d’après le parquet de Paris, est de « faire la lumière » sur les accusations de viols incestueux visant Olivier Duhamel, mais aussi d’« identifier toute autre victime potentielle » et vérifier si les faits dénoncés sont prescrits.

      Dans La Familia grande, paru le 7 janvier aux éditions du Seuil, la juriste et universitaire Camille Kouchner affirme que son frère jumeau – qu’elle nomme « Victor » pour protéger son identité –, a subi, pendant plusieurs années, alors qu’il était mineur, des viols de la part de leur beau-père, le politiste Olivier Duhamel, âgé de 70 ans aujourd’hui.

      Au-delà des viols qu’aurait subis « Victor » – situés par sa sœur à partir de ses 13 ou 14 ans, « à Paris, à Sanary », pendant « des années », « deux ou trois » –, d’autres éléments relatés par Camille Kouchner pourraient intéresser les enquêteurs.

      La juriste affirme notamment que « plus tard », une enfant de douze ans lui a expliqué qu’Olivier Duhamel lui avait « roulé une pelle » « derrière le dos de ses parents » et qu’elle n’avait « rien dit ».

      Elle-même a fait l’objet, d’après son récit, de remarques sexuelles et de commentaires réguliers sur son corps, lorsqu’elle était mineure. Au moment de la baignade par exemple, « surveill[ant] l’évolution des corps », son beau-père commentait, d’après elle : « Dis-donc, ça pousse, ma Camouche ! Mais tu ne vas tout de même pas garder le haut ? T’es pas comme Mumu, la coincée ? [Muriel, la meilleure amie de sa mère, qui se veut pas exposer son corps – ndlr]. » Un autre jour, il lui lançait, selon elle, qu’il « n’aim[ait] pas [sa] bouche » : « Tes lèvres sont trop fines. C’est dérangeant. »

      Elle relate que son beau-père aimait photographier « les culs, les seins, les peaux, les caresses ». Lorsqu’elle était âgée d’« à peine 15 ans », il aurait pris en photo ses seins en gros plan et aurait affiché le cliché en « quatre par quatre » dans la cuisine de la Ferme – la maison des enfants à Sanary –, aux côtés d’autres photos, telle « une photo des fesses de ma sœur dévalant le chemin » et celle de sa « vieille mère, quasi nue dans le jacuzzi, seins flottants ».

      Le soir, après être allé dans la chambre de son jumeau « Victor » à Paris, Olivier Duhamel se rendait dans la sienne, et s’asseyait sur son lit, écrit-elle. « Il me disait : "Tu as mis une culotte ? Tu sais que je ne veux pas que tu mettes de culotte pour dormir. C’est sale. Ça doit respirer." » D’après son récit, Olivier Duhamel venait aussi « parfois » voir leur frère aîné – qu’elle nomme « Colin » –, « dans sa chambre », pour « lui mesurer le sexe avec un double décimètre » dès que leur mère « regardait ailleurs ».

      Il reviendra à la justice de qualifier ces faits. « Les investigations en cours porteront notamment sur les faits susceptibles de revêtir une qualification pénale évoqués dans l’ouvrage écrit par Camille Kouchner », fait savoir ce mercredi à Mediapart le parquet de Paris.

      Dans La Familia grande, Camille Kouchner décrit, plus largement, un climat ultra sexualisé dans lequel évoluaient adultes et enfants, notamment à l’occasion des vacances à Sanary-sur-Mer, où famille et amis se retrouvaient. Aucune frontière ne semble séparer adultes et enfants, d’après son témoignage. « À 7 ans, à 15 ou à 40 », il faut savoir débattre de politique lors de « dîners de révolte » animés. Danser et voir les couples se former. Se baigner nu. Jouer au poker et autres jeux d’argent.

      Elle rapporte cette scène, où, lors d’un jeu de mimes à Sanary, « parents et enfants mélangés », elle a dû mimer le film La Chatte sur un toit brûlant. « Tu connais pas ? C’est un film de cul. Démerde-toi », lui aurait-on expliqué. « Me voilà faisant semblant de baiser devant les parents », se souvient-elle. « Aux enfants, il n’y a rien à cacher ! »

      « À Sanary, rien n’est interdit », mais cette liberté implique de vivre « comme les grands », écrit-elle. Dans son livre se mêlent des comportements qui relèvent du libertinage ou de l’adultère, et d’autres qui peuvent poser davantage question. Là-bas, écrit-elle, « certains des parents et enfants s’embrassent sur la bouche. Mon beau-père chauffe les femmes de ses copains. Les copains draguent les nounous. Les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées ». Elle se souvient notamment du « clin d’œil » que lui aurait adressé son beau-père lorsque, petite, elle a découvert que, « sous la table, il caressait la jambe de la femme de son copain, le communicant avec lequel nous étions en train de dîner ». « Il n’y a rien de mal à ça. [...] La baise c’est notre liberté », lui aurait rétorqué sa mère, à qui elle avait confié cet épisode.

      « Tu comprends, j’ai l’amour à l’âge de 12 ans. Faire l’amour c’est la liberté. Et toi, qu’est-ce que tu attends ? », lui aurait encore lancé sa mère, qui, comme sa tante, se « préoccupait » de sa virginité, dit-elle.

      Camille Kouchner rapporte aussi que son frère aîné est encore « un jeune adolescent » lorsque leur mère lui envoie l’une de ses amies – une Sanaryenne de vingt ans de plus – « pour le déniaiser ». Il est alors « flatté, mais largement effrayé », dit-elle.

      Ces comportements et relations sexuels étaient-ils consentis ? Pas tous, si l’on en croit son livre. Elle affirme qu’après une soirée à Sanary, « une main courante a été déposée ». « La jeune femme, à peine vingt ans, était endormie lorsqu’un garçon s’est glissé dans son lit. Elle s’était enfuie à Paris et avait prévenu ses parents. Des explications avaient suivi. La jeune femme a été répudiée, vilipendée par mon beau-père et ma mère, effarés par tant de vulgarité. Quant à moi on m’a expliqué ce qu’il fallait en comprendre : la fille avait exagéré. Mais avec mon frère, ça aussi c’est autorisé », interroge-t-elle dans La Familia grande.

      Un autre livre est susceptible d’intéresser les enquêteurs : celui d’Évelyne Pisier, la mère des jumeaux et compagne d’Olivier Duhamel jusqu’à son décès, en 2017. Dans Une question d’âge (Stock), publié en 2005 – trois ans avant les révélations de « Victor » à sa mère –, la politologue relate des accusations d’inceste de leur fille adoptive à l’encontre de son mari, « Thierry », un professeur d’économie issu de la bourgeoisie, homme de réseaux proche de Michel Rocard et des cercles de pouvoir, « chef de bande » pendant les vacances en « tribu » dans leur maison au soleil.

      Dans un « avertissement » en préambule de l’ouvrage, évoqué par Libération et que Mediapart a lu, Évelyne Pisier donne du crédit à son récit : « J’introduis des éléments autobiographiques dans un récit fictif. Pas exactement fictif. La plupart des faits et gestes de mes héros ne relèvent pas de mon imagination. À ma propre histoire, je mêle des histoires vécues par d’autres. Un entrelacs qui préserve la fonction de témoignage que j’assigne à ce roman ».

      Le livre s’adresse à sa fille adoptive à la seconde personne du singulier. Certains passages sont troublants, au regard de l’affaire que révèle aujourd’hui le livre de Camille Kouchner. Comme cet échange, entre la narratrice et « Thierry » :

      « Mes rapports avec Thierry se détériorent. Entre nous, la tension monte. Ce n’est pas la guerre, mais c’est sinistre. Il ne partage pas mes engouements associatifs. "Tu vas encore chez tes Alcooliques anonymes ?" Je rétorque, glaciale : "Tu préfères les réseaux de pédophiles ?" ».

      Ou cet extrait, au commissariat, lorsque « Thierry » fait l’objet, pendant trois mois, d’une enquête judiciaire :


      Extrait du livre d’Évelyne Pisier paru en 2005. Extrait du livre d’Évelyne Pisier paru en 2005.

      Face à ces accusations, la narratrice dit dans ce livre « tenir bon » : « Elles sont nombreuses à douter de leurs maris. D’autres tiennent bon. J’en suis, écrit-elle dans ce livre. Jusqu’à quand ? Une « amie » confie gentiment à Nina [la fille aînée d’Évelyne Pisier dans le livre, ndlr] : « Je ne crois pas au viol. Même pas aux attouchements. Mais tout de même, Thierry entretient une relation trop ambiguë avec sa fille. Je me suis toujours demandé comment ta mère le supportait… Et avec toi, comment était-il ? »

      « Trois mois plus tard, notre dossier est classé, raconte-t-elle. Le juge renonce à mettre Thierry en examen. Sur les abus sexuels, tu t’es rétractée. Comme le fils de Camille [une amie de la famille dans le livre, ndlr]. Comme tant d’autres enfants dont je fréquente désormais les parents. Rien ne prouve que tu n’as pas menti. Rien ne prouve l’inverse non plus. De cette aventure nauséabonde, quelle trace restera-t-il ? Notre couple se défait. »

      En 2011, une enquête judiciaire avait déjà été ouverte par le parquet de Paris, après la transmission d’éléments découverts en marge d’une autre enquête : celle concernant la mort de l’actrice Marie-France Pisier, 66 ans, la sœur cadette d’Évelyne Pisier.

      Le 24 avril 2011, la comédienne avait été retrouvée morte au fond de la piscine de sa résidence de Saint-Cyr-sur-Mer (Var), encastrée dans une lourde chaise en fer forgé, bottes en caoutchouc aux pieds. Accident ? Suicide ? Meurtre ? À l’époque, la presse s’interroge. D’autant que l’autopsie n’a pas décelé d’eau dans les poumons de l’actrice. Les analyses toxicologiques indiquent un taux d’alcoolémie important et la présence d’antidépresseur et d’antalgique à doses thérapeutiques.

      Dans La Familia grande, Camille Kouchner présente sa tante comme l’une de leurs rares soutiens : au fil des années, « seule Marie-France se débat », écrit-elle. « [Elle] s’est lancée dans une entreprise acharnée. Elle a lutté contre l’horreur comme elle pouvait. Elle a prévenu ses amis. Sa sœur avec un pédophile qui s’en était pris à son fils. C’était insupportable, inacceptable. Pendant des mois elle a cherché des appuis pour convaincre ma mère, pour lui ouvrir les yeux et la persuader de le quitter. » Mais l’actrice a fini par se « désespérer », et les deux sœurs Pisier « se sont fâchées ».

      Les gendarmes de la brigade de recherches de Toulon interrogent à l’époque le cercle familial et amical de Marie-France Pisier. C’est dans ce cadre qu’ils recueillent incidemment des confidences sur des violences sexuelles qu’aurait commises Olivier Duhamel sur son beau-fils.

      L’enquête n’a pas établi de lien entre la connaissance par l’actrice de ces éléments et sa mort, assure à Mediapart une source proche du dossier. Mais les enquêteurs ont à l’époque rédigé un rapport incident au procureur adjoint de Toulon, Pierre Cortès, qui dirigeait l’enquête sur la mort de l’actrice. Celui-ci transmet ces éléments au parquet de Paris, celui de Toulon n’étant pas compétent territorialement.

      Dans son livre, Camille Kouchner relate que l’ordinateur de sa tante a été exploré dans le cadre de l’enquête et que ses échanges de mails avec Évelyne Pisier ont dû être trouvés. Elle explique aussi qu’une amie de l’actrice s’était confiée aux policiers.

      Les enquêteurs auditionnent alors « Victor ». Le jeune homme de 36 ans accepte de répondre à leurs questions, mais il refuse de porter plainte. « Cette histoire ne vous regarde pas », dit-il aux policiers, d’après le récit de sa sœur. Fait étonnant, Olivier Duhamel n’a lui jamais été auditionné. « L’enquête s’est arrêtée. Sous mes yeux, le récit d’un inceste. Et l’enquête s’est arrêtée. Police partout, justice nulle part. Pas la peine de me le rappeler », écrit Camille Kouchner dans son livre.

      Selon nos informations, l’enquête a été classée sans suite en novembre 2011, par la procureure adjointe. Avec quel motif ? Questionné par Mediapart, le parquet de Paris élude, et indique simplement que « la procédure initiée en octobre 2011 n’a pas donné lieu à suites judiciaires ». Une source proche du dossier évoque auprès de Mediapart « un problème de possible prescription de l’action publique ». Il n’en demeure pas moins qu’Olivier Duhamel n’a pas été questionné par les enquêteurs.

      À l’époque, l’affaire est sensible. Certes, Olivier Duhamel n’est plus, en 2011, conseiller du président du Conseil constitutionnel (1983-1995), ni député européen PS (1997-2004). Mais il est un personnage influent, constitutionnaliste de renom, invité des médias et proche des cercles du pouvoir. Il dirige déjà la revue Pouvoirs, siège au conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l’organe de gouvernance de Sciences-Po Paris, et est vice-président du club le Siècle, deux entités dont il prendra la tête par la suite. Quatre ans plus tôt, en 2007, il a participé au Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République, mis en place par le chef de l’État Nicolas Sarkozy et présidé par Édouard Balladur.

      Ce dossier mettant en cause une personnalité publique a-t-il été placé sous haute surveillance politique ? Le Garde des Sceaux de l’époque, Michel Mercier, affirme à Mediapart n’avoir « jamais su qu’il y avait eu cette enquête préliminaire » et n’avoir « jamais entendu parler de l’affaire de M. Duhamel », qu’il n’a « jamais rencontré et à qui [il] n’[a] jamais parlé ». « Personne ne m’a averti », dit-il. Il ajoute que, ministre, il avait « pris une position toute simple » : « Je savais bien qu’il ne fallait surtout pas que le ministre se mêle des procès, enquêtes. Donc je n’ai jamais demandé à être informé sur aucun procès. Et à l’époque la direction des affaires criminelles et des grâces n’était pas informée des classements ». Le ministre de l’intérieur de l’époque, Claude Guéant, nous répond n’avoir « aucun souvenir de cette enquête ».

      Sollicités mardi et mercredi par Mediapart, Olivier Duhamel et son avocate, Frédérique Baulieu, n’ont pas donné suite.

      L’affaire continue en tout cas de susciter des remous. Mercredi 13 janvier, le conseiller d’État Marc Guillaume – par ailleurs mis en cause par des accusations de « comportements sexistes » portées par des conseillères de l’Élysée –, a annoncé qu’il démissionnait des fonctions occupées dans « des établissements » où il a « travaillé avec Olivier Duhamel » : la FNSP, la revue Pouvoirs, qu’il a longtemps codirigée avec le constitutionnaliste, et le club Le Siècle. « Fréquentant Olivier Duhamel depuis des années, je me sens trahi et condamne absolument ces actes », a ajouté l’ancien secrétaire général du gouvernement et actuel préfet d’Ile-de-France dans un communiqué, assurant qu’il ignorait « totalement » les accusations d’inceste visant Olivier Duhamel.

  • Le capitalisme de surveillance [La voix est libre]
    https://radio.picasoft.net/co/2020-04-24.html

    Émission réalisée à l’occasion de la publication du livre Affaires privées - Aux sources du capitalisme de surveillance de Christophe Masutti, aux éditions C&F Éditions.

    L’interview

    Christophe Masutti, docteur en histoire et philosophie des sciences et des techniques, chercheur associé à l’université de Strasbourg, chargé des affaires européennes au CHU de Strasbourg et co-administrateur de l’association Framasoft sous le pseudo Framatophe
    Pour quelles raisons as-tu choisi de ne donner ta définition du capitalisme de surveillance qu’à la fin de ton livre ?
    Le travail historique que tu as mené sur le capitalisme de surveillance, des années 60 à nos jours, t’a amené à montrer qu’il était d’ordre systémique. Qu’est-ce que ça veut dire ?
    Tu expliques qu’en France, on s’est beaucoup intéressé à la soumission individuelle à la surveillance, que l’on s’est limité à la surveillance du sujet, sans prêter plus d’attention aux impacts de la surveillance sur les collectifs. Pourquoi cette étude-là est-elle indispensable pour comprendre le fonctionnement du capitalisme de surveillance et défendre nos libertés collectives ?
    Quelles infrastructures techniques et, surtout, quelles organisations pouvons-nous mettre en place pour sortir du capitalisme de surveillance ?
    Pourquoi est-ce bien une société de la contribution que nous visons, et pas seulement une économie de la contribution ?
    Pourquoi lire un livre historique est-il un bon moyen de comprendre ce que nous vivons aujourd’hui ?
    Si dans les années 60 on pouvait craindre que la police installe des micros dans notre appart, aujourd’hui nous les installons nous-mêmes, avec par exemple les assistants personnels intelligents. Comment expliquer un tel changement ?
    Quels sont les différentes sortes de consentement vis-à-vis de la surveillance ?
    L’archipélisation peut-elle être une piste pour penser l’après-capitalisme de surveillance ?

    Enregistrement
    Émission enregistrée le 23 avril 2020 sur Mumble, dans le salon La voix est libre du serveur de Picasoft.

    #Christophe_Masutti #Capitalisme_surveillance #C&F_éditions #Affaires_privées #Radio

  • Vidéo - Replay webinaire « Surveillance et numérique » | Drupal | inno³ | Open Innovation, Open Source et Open Data |
    https://inno3.fr/actualite/replay-webinaire-surveillance-et-numerique

    Replongez dans le webinaire « Surveillance et numérique : quelle implication pour et par la recherche ? » du 26 Mai 2020 avec Christophe Masutti

    Historien des sciences et des techniques, Christophe nous a présenté son dernier ouvrage Affaires privées : aux sources du capitalisme de surveillance et la place prise par l’informatique et les données dans nos sociétés actuelles en tant que leviers d’une surveillance intimement reliée aux mécanismes capitalistiques.

    #Christophe_Masutti #Vidéo #Affaires_privées #Capitalisme_surveillance #C&F_éditions #Conférence

  • Vidéo : Rencontre avec Christophe Masutti, auteur de « Affaires privées : Aux sources du capitalisme de surveillance » - Qu’est-ce que Tu GEEKes ?
    https://peertube.qtg.fr/videos/watch/042551bb-8028-433f-9abd-9dea86774775
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    Les vidéos de Framasoft
    Par framasoft@framatube.org

    Librairie Kléber, Strasbourg (Salle blanche 20 mai 2020).

    Rencontre avec Christophe Masutti, auteur de « Affaires privées : Aux sources du capitalisme de surveillance » ; Caroline Zorn, avocate au barreau de Strasbourg ; animée par Hélène Michel...

    #Christophe_Masutti #Affaires_privées #Capitalisme_surveillance #C&F_éditions #Vidéo

  • « La lutte contre la surveillance est un anticapitalisme » par Romain Haillard | Politis
    http://www.politis.fr/articles/2020/04/la-lutte-contre-la-surveillance-est-un-anticapitalisme-41802

    Drôle d’époque. Des drones survolent nos têtes pour nous intimer de rester chez nous ; nos téléphones caftent nos déplacements aux opérateurs télécoms, qui eux-mêmes caftent aux décideurs ; des multitudes d’acteurs économiques trouvent des « solutions » technologiques aux problématiques liées au coronavirus ; les géants du numérique épaulent nos gouvernements pour mieux nous surveiller. À la manière de Michel Foucault, Christophe Masutti réalise une archéologie du capitalisme de surveillance dans Affaires privées, chez C&F Éditions. Selon le membre administrateur du réseau d’éducation populaire Framasoft, formuler une critique de la surveillance aujourd’hui ne peut plus se faire sans l’adosser à un anticapitalisme farouche.

    Est-il toujours pertinent de différencier surveillance d’État et capitalisme de surveillance ?

    Christophe Masutti : Les solutions développées par le capitalisme de surveillance deviennent des instruments de gouvernance. Ces marchands de la surveillance vont faire croire aux technocrates qu’il y aura un moyen d’automatiser des processus coûteux dans un moment où tout doit concourir à la réduction de la dépense, et donc à la réduction de l’État. Mais il y aura toujours besoin de -l’humain. Quand nous voyons l’état de l’hôpital aujourd’hui, l’utilité des machines se voit vite dépassée. Comme l’idée de faire un traçage des individus avec l’application StopCovid.

    C’est l’idée du solutionnisme technologique. Tout problème, économique ou politique, pourrait trouver une réponse technologique. Cette conception domine la Silicon Valley et a fait des émules – nos gouvernants n’y échappent pas. Cette idéologie qui ne se revendique pas comme telle affaiblit le pouvoir politique. Les décisions devraient s’enfermer dans des choix techniques dépolitisés. Macron et la startup nation se marient bien à cette dépolitisation. Mais quand nous dépolitisons, nous n’agissons plus par conviction – de droite comme de gauche. Ne reste plus que l’État seul, hors sol, plus que la technocratie.

    #Christophe_Masutti #Affaires_privées #Capitalisme_surveillance #C&F_éditions #Interview

  • #Biblium2020.02 : Surveillance, jeux vidéo et Cyberpunk… | by François Houste | Sep, 2020 | Medium
    https://medium.com/@fhouste/biblium2020-02-surveillance-jeux-vid%C3%A9o-et-cyberpunk-8cc1a19f0d74
    https://miro.medium.com/max/925/0*LtPK1ptYsi52itz5

    AFFAIRES PRIVÉES, Christophe Masutti chez C & F Éditions
    AFFAIRES PRIVÉES (2020 chez C & F Editions) de Christophe Masutti, s’il fait référence à Cybersyn, va beaucoup plus loin dans son analyse de la société et du Capitalisme de la Surveillance. On y dresse l’historique du suivi informatisé des populations, portée des années 1950 à 1970 par les banques et les organismes de crédit américains. On y étudie ensuite la façon dont ces méthodes de notation et d’analyse de la population ont dérivé jusqu’à nos jours, portées par l’explosion des données accessibles (Big Data) et par l’invasion de notre quotidien par les outils numérique. Et on y dénonce enfin la façon dont les GAFAM, nourries de données, ont peu à peu supplanté les gouvernements dans leurs rôles régaliens. De passionnant historiquement dans ses premiers chapitre, AFFAIRES PRIVÉES devient rapidement effrayant au fil des pages avant d’ébaucher quelques pistes pour sortir de ce Capitalisme de la surveillance qui nous encercle. Lecture utile.

    #Christophe_Masutti #Affaires_privées #C&F_éditions

  • « La surveillance est un mode du capitalisme » - Entretien avec Christophe Masutti
    https://lvsl.fr/aux-sources-du-capitalisme-de-surveillance-entretien-avec-christophe-masutti

    Dans le monde informatisé que nous habitons, chacune de nos conversations, de nos recherches et de nos rencontres est enregistrée, analysée et ses données sont exploitées pour prédire et influencer nos choix. Plus encore, c’est l’espace d’interaction lui-même, ce sont nos formes de sociabilité qui sont organisées de sorte à extraire le plus possible de données : la surveillance et le marché ne cessent de s’immiscer dans notre milieu de vie et nos rapports sociaux. L’enjeu, en ce sens, est-il réellement celui de la protection de la vie privée, ou même de la défense de la souveraineté des États ? Ne s’agirait-il pas plutôt d’identifier un système économique et politique qui repose sur l’appropriation et sur l’exploitation par les entreprises du numérique des données personnelles et de comportement de leurs utilisateurs ? Ce système a un nom : le capitalisme de surveillance, auquel le chercheur Christophe Masutti a consacré un ouvrage, Affaires privées, Aux sources du capitalisme de surveillance, paru en mai 2020. Historien et philosophe des sciences et des techniques, administrateur du réseau Framasoft dédié au logiciel libre et hacktiviste, Christophe Masutti entend présenter ses analyses et ses recherches, autant que des pistes d’émancipation collective. Entretien réalisé par Maud Barret Bertelloni.

    #Christophe_Masutti #Affaires_privées #C&F_éditions

  • Malheureux comme Orwell en France (II) Qui veut tuer son maître l’accuse de la rage - Thierry Discepolo, éditions Agone
    https://blog.agone.org/post/2020/09/06/Malheureux-II

    « En 1996 – puis encore une fois en 2002 –, écrivait Simon Leys en 2006, d’indécrottables staliniens lancèrent puis exploitèrent une rumeur selon laquelle Orwell n’aurait été qu’un vil indicateur de police. » Treize ans après, sans qu’aucune nouvelle pièce à charge n’ait été apportée au dossier, la même rumeur est exploitée aux mêmes fins par le même genre d’individu.

    Dans le « Courrier des lecteurs » du Monde diplomatique de septembre 2019, « l’historienne Annie Lacroix-Riz a souhaité réagir à l’article de Thierry Discepolo, “L’art de détourner George Orwell”, paru en juillet ». Autant de malversations, d’insinuations malveillantes et d’erreurs en trois courts paragraphes, cela tient de l’exploit, que seule pouvait accomplir une ancienne élève de l’École normale supérieure, agrégée d’histoire, docteur ès lettres et professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot.

    À quoi notre très distinguée historienne a-t-elle souhaité réagir ? Au fait que j’ai commis un « vibrant plaidoyer pour cet “homme de gauche” ». Ce qu’Orwell ne serait pas. Mais alors, pas du tout. Pourquoi ça ? Parce que, « en 1996, The Guardian révéla qu’il avait livré, en 1949, une longue liste de noms de journalistes et d’intellectuels “cryptocommunistes”, “compagnons de route” ou “sympathisants” de l’URSS à l’Information Research Department » ; et qu’en prime la « “liste d’Orwell” est riche en remarques antisémites, anti-Noirs et antihomosexuels ».

    Autrement dit, Orwell n’est pas seulement un délateur mais également raciste, antisémite et homophobe. Une véritable ordure, quoi ! Il n’y a pas « maldonne », Orwell mérite donc bien d’avoir été « annexé par les néoconservateurs », conclut la procureure.

    Pour appuyer son propos, l’éminente historienne brandit les « révélations [qui] ont afflué depuis le pavé jeté dans la mare par la Britannique Frances Stonor Saunders », premier d’une série d’« ouvrages accablants ». On n’aura rien sur ces « révélations » mais un empilement de références. Quatre ouvrages « nourris d’archives stricto sensu », clame-t-elle. Aucun doute : Orwell est bel et bien de droite !

    Dans leurs livres, les historiens Richard J. Aldrich et d’Andrew Defty ne consacrent, pour le premier, qu’une page à Orwell, et, pour le second, trois courts paragraphes – chacun n’en accordant qu’un seul à sa « liste noire » 1. On ne trouve donc rien là qu’on ne trouve déjà, à ce sujet, chez Stonor Saunders.

    Notre tatillonne historienne inaugure un usage de la bibliographie qui relève plutôt de la chasse au Snark : « Je vous l’ai dit trois fois. Ce que je vous dis trois fois est vrai. »

    #George_Orwell #Annie_Lacroix-Riz #histoire

  • Liberté pour Mahmoud Nawajaa, coordinateur de la campagne BDS en Palestine
    Solidaires, le 6 août 2020

    L’État israélien vient d’arrêter en pleine nuit, les yeux bandés, avec des dizaines de militaires et sans aucun motif d’inculpation, le coordinateur actuel de la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) en Palestine, Mahmoud Nawajaa, 34 ans. Loin d’arrêter le boycott, ce type d’action ne fera que le renforcer...

    La campagne BDS exhorte les individus, associations, syndicats, partis etc. à faire pression sur leurs chancelleries pour qu’elles obtiennent la libération de ce militant pacifiste.

    L’Union syndicale Solidaires a envoyé le courrier suivant au Ministre des affaires étrangères :

    #Palestine #BDS #Mahmoud_Nawajaa #prison #injustice #criminalisation_des_militants #Solidaires #syndicat #France #Affaires_étrangères

  • Démission de Girard : Hidalgo saisit la justice et écarte 2 élues EELV de sa majorité | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/demission-de-girard-hidalgo-saisit-la-justice-et-ecarte-2-elues-eelv-


    Donc, la règle, c’est la standing ovation pour les soutiens de pédophile et les excuses et l’exclusion pour celles qui osent s’indigner.

    Jeudi soir, ce pilier de la majorité, qui a été entendu comme témoin dans le cadre de l’enquête visant l’écrivain, a finalement démissionné face à la pression, ce qui a provoqué l’”écœurement” d’Anne Hidalgo. Ce vendredi matin, plusieurs proches de la maire de Paris sont montés au créneau pour dénoncer “les excès” auxquels ont pris part deux membres de la majorité.

    Anne Hidalgo et son adjoint Emmanuel Grégoire ont par ailleurs demandé des “excuses” à Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu. En vain. Dans la journée, les choses se sont envenimées. Durant la séance du Conseil de Paris, le préfet de police Didier Lallement a rendu hommage à Christophe Girard pour sa “leçon de dignité”, provoquant une standing ovation dans l’assemblée.

    Ce qui a provoqué l’ire d’Alice Coffin, qui a littéralement crié sa “honte” dans l’hémicycle, offrant ainsi une scène surréaliste. Du côté des socialistes, la colère ne retombait pas, alors que c’est l’embarras qui semblait régner chez les élus écolos, David Belliard en tête.

    #Christophe_Girard

    • La photo d’illustration du Huffpost est un contresens, elle nous montre Jean-Louis Missika, le parrain du BTP écarté de la nouvelle mandature, le soir de la réélection, lisant le discours d’Anne H. par dessus son épauleL Le sieur Missika est aujourd’hui en cavale entre l’Espagne et le Maroc, après s’être offert un pied à terre de 7 millions d’euros dans le 16ème l’hiver dernier. Evidemment tout cela n’intéresse personne.

    • Le survol des liens se rapportant à ce monsieur est éclairant  :

      Jean-Louis Missika, né le 6 mars 1951 à Alger, est un homme politique français.. Il est membre du Conseil de Paris et adjoint (apparenté au groupe PS) au maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité.

      Jean-Louis Missika Un temps séduit par Macron, l’adjoint à l’urbanisme sera la clé de voûte de la campagne municipale de Hidalgo à Paris. « Il y a une sorte d’inquiétude chez moi ...

      Jean-Louis Missika : « L’Hidalgo bashing a été trop loin, il a fini par agacer les Parisiens » L’ancien adjoint à l’urbanisme, artisan de l’ombre de la victoire d’Anne Hidalgo prend ses ...

      Jean-Louis Missika : Spécialiste des médias, il enseigne la communication politique à Sciences-Po Paris et dirige une société de conseil en stratégie, auteur notamment de La fin de la télévision (Seuil, 2006).

      Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, au développement économique et à l’attractivité, lors d’un point presse à Londres, le 6 février 2017

      Jean-Louis Missika est un homme de télévision et sociologue français. Il est membre du Conseil de Paris et adjoint (PS) au maire de Paris chargé de l’innovation, de la recherche et des universités.

      Docteur d’État en gestion (Paris IX Dauphine), diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, et d’Études supérieures de Sciences économiques (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et licencié de philosophie (Paris I Panthéon-Sorbonne).

      Jean-Louis Missika débute sa carrière en devenant en 1979 conseiller de Maurice Ulrich et Pierre Desgraupes, présidents-directeurs généraux successifs d’Antenne 2. Il occupera ce poste jusqu’en 1984.
      Entre 1985 et 1986, il rejoint l’INA comme directeur de recherche au département de la recherche prospective
      À partir de 1986, il devient rédacteur en chef de la revue la revue MédiasPouvoirs.
      En 1988 il occupe le poste de chef du Service d’information et de diffusion du Premier ministre Michel Rocard, fonction qu’il exercera jusqu’à la démission de celui-ci en 1991.
      Il intègre ensuite la direction générale du Groupe de la Cité (1991-1993) puis de la Sofres comme directeur général adjoint et directeur des activités médias (1993-1995). En 1995 et durant 3 ans, il dirige BVA, avant de créer sa société de consultant médias, JLM Conseil, filiale d’Altedia, et conseiller de Bertrand Delanoë.
      Administrateur d’Iliad depuis 2004, il est nommé vice-président de la société en janvier 2007[1] et en démissionne en 2008 suite à son élection comme conseiller de Paris.
      Il est aussi membre du comité d’investissement en capital risque d’AXA Private equity.

      Courriel jean-louis.missika@paris.fr ; Conseiller de Paris. Adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité .

      Terra Nova a décidé d’ouvrir ses pages au débat des élections municipales de mars 2020 à Paris en publiant un texte de Jean-Louis Missika sur le nouvel urbanisme parisien. Jean-Louis Missika est membre de l’actuelle majorité municipale, adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, et président du mouvement « Paris en Commun ».
      http://tnova.fr/rapports/le-nouvel-urbanisme-parisien

      Jean-Louis Missika. adjoint à la Mairie de Paris. Les édiles parisiens annoncent, dans une tribune au « Monde », qu’ils ne soutiennent plus le plan de rénovation de la SNCF, qui prévoit ...

      Jean-Louis Missika est spécialiste des médias. Co-auteur de La Folle du logis : la télévision dans les sociétés démocratiques (Gallimard, 1983), devenu un ouvrage de référence sur la télévision, il enseigne la communication politique à Sciences-Po Paris et dirige une société de conseil en stratégie.

      Jean-Louis MISSIKA dirige 5 entreprises (5 mandats), son mandat principal est Administrateur au sein de l’entreprise ORBUS. Jean-Louis MISSIKA évolue dans le secteur d’activité BTP et construction. Pierre BELLANGER fait partie du réseau de Jean-Louis MISSIKA il est Président du conseil d’administration dans l’entreprise ORBUS.

      Jean-Louis MISSIKA. - Cette émulation pour les sous-sols parisiens est quelque chose que nous avons produit. Dès la deuxième édition du projet « Réinventer Paris », nous avons présenté 20 ...

      Jean-Louis Missika, adjoint à la Mairie de Paris chargé de l’innovation est revenu sur le projet de tour Triangle qui sera soumis au vote des conseillers de Paris demain. Selon lui, cette tour représente un enjeu considérable sur le plan écono. Paris fait son 1er « Hacking » en réunissant 300 start-up et 150 investisseurs . La mairie de Paris organise mercredi ...

    • À l’initiative du préfet Didier Lallement, une partie des élus du Conseil de Paris a rendu hommage vendredi à Christophe Girard, l’adjoint à la Culture poussé à la démission en raison d’attaques répétées visant ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff.

      Alice Coffin, l’une des élues écologistes, bien seule, a osé crier plusieurs fois « LA HONTE ! » Ce qui lui a valu d’être traitée de tout.

      Mais qui est ce Christophe Girard ? Et pourquoi tant d’émotions ?

      Explications :

      Dans l’article du NYT sur l’affaire Matzneff il est rappelé que Christophe Girard aurait :

      –pris en charge une chambre d’hôtel pour que Matzneff s’y installe avec Vanessa Springora, alors âgée de 14 ans.

      –que cette faveur aurait permis à Matzneff d’échapper à la Brigade des mineurs.

      –qu’une fois arrivé à la Mairie de Paris, Girard aurait lourdement insisté pour octroyer à Matzneff une bourse rarement accordée du Centre national du livre.

      –que le livre ’’prunelle de mes yeux" de Matzneff qui romantise sa relation de prédateur à V. Springora est dédié à... Girard

      Etc...

      C’est tout un système de protection d’un pedocriminel auquel Girard aurait participé activement.

      Et c’est cet homme là qu’on applaudit d’une standing ovation ?

      https://www.nytimes.com/fr/2020/02/11/world/europe/france-gabriel-matzneff-pedophilie.html#click=https://t.co/7NhsBeFzmz


      M. Matzneff, à droite, à Paris en 1990 avec l’homme d’affaire français Pierre Bergé, au centre, et Harlem Désir.Credit...Pierre Guillaud/Agence France-Presse — Getty Images


      https://tomub.tumblr.com

  • France - Monde | Affaire Matzneff : l’adjoint à la mairie de Paris Christophe Girard entendu
    https://www.ledauphine.com/france-monde/2020/03/04/affaire-matzneff-l-adjoint-a-la-mairie-de-paris-christophe-girard-entend

    L’adjoint à la culture de la maire de Paris Anne Hidalgo était entendu ce mercredi après-midi dans le cadre de l’affaire Matzneff, rapporte Le Parisien.

    Les enquêteurs s’intéressent notamment au soutien financier dont l’écrivain a bénéficié dans les années 80 de la part de la Maison Yves-Saint Laurent, dont M. Girard a été secrétaire général entre 1986 et 1987.

    Dans un article intitulé « Un écrivain pédophile sur le banc des accusés. Et les élites françaises aussi », le New York Times a rappelé le 11 février comment M. Girard avait, en 1987, apporté une aide financière à Gabriel Matzneff.

    L’auteur lui-même a écrit dans « La prunelle des mes yeux », son journal des années 1986-1987, que M. Girard, alors Secrétaire général de la Maison Yves-Saint Laurent, lui avait annoncé que la maison de couture financerait, « aussi longtemps qu’il le souhaite », les frais de l’hôtel dans lequel il vivait à l’abri des regards dans le quartier de Saint-Germain-des-Près.

    M. Matzneff, longtemps toléré voire encensé dans le monde littéraire parisien, voyait régulièrement dans cet hôtel Vanessa Springora, alors âgée de 15 ans.

    https://twitter.com/alicecoffin/status/1278752996487200771

    La Mairie de Paris doit nommer ce vendredi, lors du 1er Conseil de Paris,au poste de maire adjoint à la culture un homme dont les liens avec Gabriel Matzneff, qui sera jugé en 2021 pour apologie de viol aggravé, ont été avérés dans plusieurs articles ou livres.

    Il a été expressément demandé à la Mairie de renoncer à ce choix. Sans succès jusqu’ici.

    Trois ans après #MeToo
    , quelques mois après publication du livre Le Consentement et les César, la mairie de la capitale française ne voit pas le problème d’un tel choix.

    C’est éloquent sur la faiblesse de l’engagement des pouvoirs politiques et culturels français contre les violences sexuelles.

    #Christophe_Girard #affaire_Matzneff

    • Christophe Girard de retour à la Mairie de Paris
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/19/christophe-girard-de-retour-a-la-mairie-de-paris_6066812_823448.html

      L’ancien adjoint à la culture, qui s’était mis en retrait à la suite d’accusations de viol, va de nouveau participer au Conseil de Paris, l’enquête ayant été classée sans suite.
      Par Denis Cosnard

      Le Comte de Monte-Cristo. Christophe Girard vient de ressortir de sa bibliothèque ce roman d’Alexandre Dumas pour se replonger dans l’histoire d’Edmond Dantès, ce héros réprouvé, banni et qui revient se venger méthodiquement. Christophe Girard aurait-il lui aussi des désirs de vengeance ?

      A 64 ans, l’ancien adjoint à la culture de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo, qui s’était mis en retrait en août 2020 après des accusations de viol, revient en tout cas à la #Mairie_de_Paris. Il a participé, lundi 18 janvier, à une première réunion des élus de Paris en commun, le groupe qui réunit socialistes, communistes et membres de Génération·s. Il compte bien assister, mercredi, au conseil du 18e arrondissement, où il a été élu en juin, puis retrouver, le 2 février, son fauteuil dans l’hémicycle du Conseil de Paris, après presque six mois d’absence. « J’ai été élu, je me suis engagé à servir Paris, je suis rémunéré pour cela, c’est mon devoir de venir au conseil, déclare-t-il. Mon plaisir, aussi. » En revanche, il n’est pas question qu’il retrouve un mandat d’adjoint.

      Au sein de la majorité, certains élus se seraient bien passés de ce retour du « pestiféré ». Mais sur le papier, rien ne s’y oppose. Le 23 novembre, la justice a classé sans suite l’enquête préliminaire pour « viol par personne ayant autorité » qui avait été ouverte en août. Les faits reprochés à l’ancien adjoint ont été considérés comme prescrits. Ils remontaient aux années 1990. Aniss Hmaïd, un Tunisien, accusait Christophe Girard d’avoir abusé de lui quand il avait 16 ans, en 1990, et de l’avoir contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois les années suivantes.

      L’affaire Gabriel Matzneff

      Affaire classée, donc, pour la justice. Politiquement, la situation semble plus délicate. « Est-ce qu’il pourra vraiment revenir, sans provoquer de nouvelles tensions avec les écologistes ? », s’interroge un pilier de l’Hôtel de ville. En quelques mois, l’image de l’ex-adjoint s’est considérablement abîmée.

      Christophe Girard aurait bien sûr préféré que les juges écrivent qu’il n’a jamais violé quiconque. Et puis, il reste l’affaire Gabriel Matzneff, le dossier qui l’a amené dès juillet à démissionner de son poste d’adjoint. L’homme fort de la culture à Paris avait été mis en cause pour l’appui qu’il avait pu apporter au fil des ans à l’écrivain soupçonné d’actes pédocriminels. Là encore, même si rien ne peut être reproché à l’ancien adjoint sur le terrain judiciaire, il demeure considéré par certains comme l’un de ceux qui ont contribué à protéger un pédocriminel notoire.

      « J’avais demandé à Christophe Girard de se mettre en retrait du conseil après l’ouverture d’une enquête pour viol, rappelle Rémi Féraud, le patron des socialistes au Conseil de Paris. Maintenant que l’enquête est close et que Christophe souhaite exercer de nouveau son mandat, j’espère qu’il y aura une forme d’apaisement, de sérénité. »

      Il n’est pas dit, cependant, que tous les écologistes acceptent sans broncher que l’ancien adjoint dont ils avaient réclamé la démission siège de nouveau à côté d’eux. D’autant que, sans vouloir se venger comme Edmond Dantès, l’intéressé entend tout de même laver un peu l’affront. « Je veux rappeler qui je suis, quelles sont mes valeurs », annonce-t-il. Dès lundi, il a évoqué en réunion un épisode de 2010. « J’avais alors interdit aux moins de 18 ans l’accès à une exposition de Larry Clark, un photographe américain dont certaines œuvres avaient un caractère pédopornographique, se souvient-il. A l’époque, les écologistes m’avaient accusé de censure. Les marchands de vertu actuels doivent balayer devant leur porte. » Ambiance…

  • #Affaire_Traoré : les trois gendarmes ont-ils été « récompensés » ? - Par La rédaction | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/affaire-traore-les-trois-gendarmes-ont-ils-ete-recompenses

    Pour résumer notre enquête, voici les faits en quelques points :

    – Assa Traoré a prétendu que les trois gendarmes mis en cause dans la mort de son frère avaient été médaillés par le ministre de l’Intérieur. Comme l’a expliqué Salhia Brakhlia le 3 juin, c’est faux. Ils n’ont reçu aucune médaille.
    – Une supérieure hiérarchique des trois #gendarmes, Emilie Million-Brodaz, a bien reçu une #médaille en novembre 2017. Celle-ci lui a été attribuée pour son travail dans le contexte des émeutes de 2016 et 2017, consécutives à la mort d’#Adama_Traoré, en raison d’une blessure sur le terrain.
    – Il est vrai que les trois gendarmes mis en cause dans l’affaire ont reçu une prime pour l’année 2016, année de l’interpellation d’Adama Traoré. Mais les critères d’attribution de cette prime ne sont pas clairement établis, et ils ne sont pas les seuls à avoir reçu une telle prime.
    – Le gendarme Arnaud Gonzales, dont Assa Traoré dit qu’il a « été promu » n’a pas reçu une promotion, mais obtenu une nouvelle qualification après avoir passé un concours.
    – Le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a bien fait sa première visite officielle au commissariat des trois gendarmes mis en cause, à l’#Isle-Adam, mais les trois gendarmes n’étaient pas présents et n’ont donc pas pu être récompensés à cette occasion.

    En clair, rien ne prouve que les récompenses obtenues par Romain Fontaine, Arnaud Gonzales, Matthias Urhin et leur supérieure Emilie Million-Brodaz soient liées à l’interpellation d’Adama Traoré. La visite de Bruno Le Roux n’a pas non plus de lien direct avec la mort du jeune homme. En revanche, ces #récompenses et cette visite interviennent toutes dans un contexte particulier : celui des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama Traoré, en 2016 et 2017. Un contexte tendu pour les gendarmes, et lourd de sens pour la famille Traoré.

  • Éloignement forcé des #étrangers : d’autres solutions justes et durables sont possibles

    Il y a deux ans, en 2018, l’ « #affaire_des_Soudanais » entraînait la mise en place d’une Commission chargée de l’évaluation de la #politique_du_retour_volontaire et de l’#éloignement_forcé d’étrangers de la #Belgique (ou #Commission_Bossuyt du nom de son président). Alors que le rapport final de la Commission Bossuyt est attendu pour l’été 2020, un regroupement d’associations, dont le CNCD-11.11.11 , publie aujourd’hui un rapport alternatif proposant une gestion différente de la politique actuelle, essentiellement basée sur l’éloignement forcé.

    Les faiblesses et limites de la Commission Bossuyt

    La Commission Bossuyt a été mise en place en réponse aux nombreuses critiques dont la politique de retour de la Belgique a fait l’objet à la suite de ladite « affaire des Soudanais » [1], à savoir la collaboration engagée avec le régime soudanais pour identifier et rapatrier une série de personnes vers ce pays sans avoir dûment vérifié qu’elles ne couraient aucun risque de torture ou de traitement dégradant, comme le prévoit l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette commission fait suite aux Commissions Vermeersh 1 et 2, mises en place vingt ans plus tôt, suite au décès tragique de la jeune nigériane Semira Adamu le 22 septembre 1998 lors d’une expulsion forcée depuis la Belgique.

    L’objectif de cette commission temporaire est d’évaluer le volet retour de la politique migratoire belge et d’émettre des recommandations à destination des responsables politiques en vue d’améliorer cette politique. Plusieurs faiblesses sont cependant manifestes : son mandat ne s’inscrit pas dans une approche holistique de la migration, les indicateurs de résultats n’ont pas été établis en amont du processus d’évaluation, les membres de la commission proviennent uniquement des administrations et du personnel exécutant la politique de retour. Le centre interfédéral Myria, qui a fait une analyse approfondie du rapport intermédiaire [2], déclare que la Commission Bossuyt est caractérisée par l’opacité de sa méthodologie, le manque d’indépendance de ses évaluateurs et la faible qualité de ses recommandations.
    Le rapport intermédiaire Bossuyt pointe l’inefficacité de la politique belge d’éloignement

    Lors de la présentation du rapport intermédiaire de la Commission Bossuyt, son président a salué les mesures édictées et partiellement mise en place depuis les Commissions Vermeersch, mais il a également déploré l’échec de la politique de retour de la Belgique. Les « chiffres » de retour sont en baisse malgré les moyens consacrés aux nombreuses arrestations et à la détention.

    Cette inefficacité est également constatée par d’autres acteurs, mais pour bien d’autres raisons. En effet, d’une part, comme l’acte Myria [3], « depuis 2016, on constate une diminution constante du nombre de rapatriements et de retours volontaires assistés, malgré l’augmentation du nombre d’arrestations administratives d’étrangers et du nombre de premières détentions en centre fermé ». D’autre part, comme le dénonce le Ciré [4], « la politique d’éloignement de la Belgique est avant tout symbolique mais elle est totalement inefficace et coûteuse. Elle est un non-sens au niveau financier mais aussi et avant tout au niveau des droits humains. Les alternatives à la détention sont 17% moins onéreuses que la politique de détention mais encore faut-il que celles-ci soient de véritables alternatives. Il faut pour cela obligatoirement changer de paradigme et mettre les besoins des personnes au centre de nos politiques migratoires ».

    Actuellement, la politique migratoire belge se focalise essentiellement sur l’augmentation des chiffres de retour plutôt que d’investir dans la recherche de solutions durables et profitables pour les personnes migrantes, les pays et sociétés d’accueil, de transit et d’origine. Cette obsession du retour entraîne une augmentation de la détention et des violences [5] qui lui sont intrinsèquement associées.

    Ainsi, les chiffres récemment demandés par le service d’information de la VRT à l’Office des étrangers montrent qu’en 2018, 33 386 personnes se sont vu notifier un ordre de quitter le territoire. Or, à peine 7 399 personnes ont effectivement quitté le territoire en 2018 [6], ce qui démontre l’inefficacité de cette politique actuelle.
    « Au-delà du retour » : un rapport de la société civile axé sur les alternatives

    A la veille de la publication du rapport final de la Commission Bossuyt, un collectif rassemblant des ONG, des syndicats, des chercheurs et chercheuses du monde académique, femmes et hommes du secteur de la Justice, a souhaité démontrer qu’une autre politique migratoire, notamment en matière d’éloignement, est à la fois nécessaire et réaliste. Le contenu de ce rapport, nommé « Au-delà du retour » , est basé sur celui d’un colloque organisé fin 2019 et centré sur deux dimensions : les alternatives à la détention et le respect des droits humains.

    Alternatives à la détention

    Comme le recommandait la campagne pour la justice migratoire coordonnée par le CNCD-11.11.11 de 2017 à 2019, la première recommandation du rapport porte sur la nécessité de sortir d’une vision focalisée sur la criminalisation du séjour irrégulier et le contrôle en vue du retour. Ce prisme négatif à travers lequel est pensée la politique migratoire actuelle entraine des violations des droits fondamentaux, est coûteux et inefficace au regard de ses propres objectifs (retour et éloignement effectif).

    La politique migratoire doit être basée sur un accueil solidaire, un accompagnement personnalisé basé sur l’empowerment et la recherche de solutions durables pour chaque personne.

    Des alternatives existent, comme le montre l’exemple de la ville d’Utrecht, aux Pays-Bas, détaillé dans le rapport. Grâce à un accueil accessible 24h/24, dans un climat de confiance et collaboratif, les personnes migrantes sont accompagnées de façon intensive tout au long du processus d’analyse de leur statut. Les résultats des 18 dernières années à Utrecht indiquent que 60 % des personnes obtiennent un titre de séjour légal, 20 % retournent dans leur pays d’origine, 13 % retournent dans un lieu d’accueil de demandeurs d’asile en vue d’un nouvel examen de leur dossier et 7 % disparaissent des radars. Depuis 2018, le projet pilote s’est étendu à cinq autres villes des Pays-Bas. Comme le montre cet exemple, la régularisation fait donc partie de la panoplie des outils en faveur de solutions durables.

    "La régularisation fait donc partie de la panoplie des outils en faveur de solutions durables"

    La seconde recommandation du rapport est d’investir dans les alternatives à la détention, comme le recommande le Pacte mondial sur les migrations adopté par la Belgique en décembre 2018, qui insiste sur la nécessité de ne détenir les personnes exilées qu’en tout dernier recours. La détention n’est en effet ni efficace, ni durable. Elle est extrêmement coûteuse en termes financiers et peut causer des dégâts psychologiques, en particulier chez les enfants. En Belgique, le budget consacré aux éloignements forcés a pourtant largement augmenté ces dernières années : de 63 millions € en 2014 à 88,4 millions en 2018 ; ce qui représente une augmentation de 40,3 % en cinq ans [7].
    Respect des droits humains et transparence

    L’ « affaire des Soudanais » et l’enquête de Mediapart sur le sort de Soudanais dans d’autres pays européens ont dévoilé qu’un examen minutieux du risque de mauvais traitement est essentiel tout au long du processus d’éloignement (arrestation, détention, expulsion). En effet, comme le proclame l’article 8 de la CEDH, toute personne à la droit au respect « de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». Quant à l’article 3, il stipule que « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Cette disposition implique l’interdiction absolue de renvoyer un étranger vers un pays où il existe un risque réel qu’il y subisse un tel traitement (principe de non-refoulement [8]) ou une atteinte à sa vie.

    Lorsqu’une personne allègue un risque de mauvais traitement ou que ce risque découle manifestement de la situation dans le pays de renvoi, la loi impose un examen individuel minutieux de ce risque par une autorité disposant des compétences et des ressources nécessaires. Une équipe spécialisée doit examiner la bonne application du principe de non-refoulement. Cette obligation incombe aux autorités qui adoptent une décision d’éloignement et ce indépendamment d’une demande de protection internationale [9].

    La détention, le retour forcé et l’éloignement des étrangers sont des moments du parcours migratoire qui posent des enjeux importants en termes de droits fondamentaux. C’est pourquoi des données complètes doivent être disponibles. Ceci nécessite la publication régulière de statistiques complètes, lisibles et accessibles librement, ainsi qu’une présentation annuelle devant le parlement fédéral.

    Cette question du respect des droits humains dépasse le cadre belge. Depuis plusieurs années , l’Union européenne (UE) multiplie en effet les accords d’externalisation de la gestion de ses frontières. La politique d’externalisation consiste à déléguer à des pays tiers une part de la responsabilité de la gestion des questions migratoires. L’externalisation poursuit deux objectifs principaux : réduire en amont la mobilité des personnes migrantes vers l’UE et augmenter le nombre de retours. La Belgique s’inscrit, comme la plupart des Etats membres, dans cette approche. Or, comme le met en évidence le rapport, les accords internationaux signés dans le cadre de cette politique manquent singulièrement de transparence.

    C’est le cas par exemple de la coopération bilatérale engagée entre la Belgique et la Guinée.
    Malgré les demandes des associations actives sur les questions migratoires, le mémorandum d’entente signé en 2008 entre la Belgique et la Guinée n’est pas public. Ce texte, encore d’application aujourd’hui, régit pourtant la coopération entre la Belgique et la Guinée en matière de retour. L’Etat belge refuse la publication du document au nom de la protection des relations internationales de la Belgique, invoquant aussi le risque de menaces contre l’intégrité physique des membres du corps diplomatique et la nécessité d’obtenir l’accord du pays partenaire pour publier le document.

    Enfin, et c’est essentiel, une des recommandations prioritaires du rapport « Au-delà du retour » est de mettre en place une collaboration structurelle entre l’Etat et la société civile autour des questions migratoires, et plus précisément la question de l’éloignement et du retour. Dans ce cadre, la mise en place d’une commission permanente et indépendante d’évaluation de la politique de retour de la Belgique incluant des responsables de la société civile est une nécessité.
    Le temps des choix

    « Le temps est venu de faire les bons choix et de ne pas se tromper d’orientation ». Tel était le message de Kadri Soova, Directrice adjointe de PICUM (Platform for international cooperation on undocumented migrants) lors de son intervention au colloque. Combien d’affaires sordides faudra-t-il encore pour que la Belgique réoriente sa politique migratoire, afin qu’elle soit mise au service de la justice migratoire ? Combien de violences, de décès, de potentiels gâchés, de rêves brisés pour satisfaire les appétits électoralistes de certains décideurs politiques ? Comme le démontre le rapport, si les propositions constructives sont bel et bien là, la volonté politique manque.
    Il est donc grand temps de repenser en profondeur les politiques migratoires. A ce titre, le modèle de la justice migratoire, fondé sur le respect des droits fondamentaux, l’égalité et la solidarité, devrait constituer une réelle base de travail. La justice migratoire passe d’abord par des partenariats pour le développement durable, afin que tout être humain puisse vivre dignement là où il est né, mais aussi par l’ouverture de voies sûres et légales de migrations, ainsi que par des politiques d’intégration sociale et de lutte contre les discriminations dans les pays d’accueil, afin de rendre les politiques migratoires cohérentes avec les Objectifs de développement durable.
    La publication prochaine du rapport définitif de la Commission Bossuyt doit être l’occasion d’ouvrir un débat serein sur la politique migratoire de la Belgique, en dialogue avec les organisations spécialisées sur la question. La publication d’un rapport alternatif par ces dernières constitue un appel à l’ouverture de ce débat.

    https://www.cncd.be/Eloignement-force-des-etrangers

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    Pour télécharger le rapport :

    Rapport « Au-delà du retour » 2020. À la recherche d’une politique digne et durable pour les personnes migrantes en séjour précaire ou irrégulier


    https://www.cncd.be/Rapport-Au-dela-du-retour-2020

    #renvois #expulsions #renvois_forcés #migrations #alternative #retour_volontaire #justice_migratoire #rapport #régularisation #Soudan #inefficacité #efficacité #asile #déboutés #sans-papiers #alternatives #rétention #détention_administrative #transparence #droits_humains #mauvais_traitements #société_civile #politique_migratoire

    ping @isskein @karine4 @_kg_

  • La #Suisse sous couverture - Agents infiltrés (1/5)

    En 1955, les #services_de_renseignement américains et l’entreprise suisse #Crypto_AG concluent un accord confidentiel qui permettra l’#espionnage des communications de 130 pays. Durant des décennies, un pan de l’industrie helvétique sera impliqué dans ces activités, malgré la « #neutralité » du pays et avec la bénédiction du Conseil fédéral.

    https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-agents-infiltres-15?id=10868165

    #histoire #USA #guerre_froide #Crypto #William_Friedman #cryptographie #technologie #espions #renseignements #Boris_Hagelin #neutralité #espionnage #affaire_Buehler #Hans_Buehler #Nora_Makabee #BND #Siemens #Loèches #Valais

    ping @simplicissimus @etraces

    • La Suisse sous couverture - Les grandes oreilles de la Confédération (2/5)

      A #Loèche, #Swisscom, le Département fédéral de la défense et des entreprises privées proches de la #National_Security_Agency (#NSA) gèrent un parc d’antennes pour les communications satellitaires entre la Suisse et l’étranger. En l’an 2000, ce site stratégique devient la porte d’entrée privilégiée de Washington pour espionner les communications dans le monde entier.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-les-grandes-oreilles-de-la-confederation-25-?id=108681
      #neutralité #télécommunication #satellites #ONYX #services_de_renseignement #USA #Etats-Unis #Jean-Paul_Rouiller #signalhorn #Treasure_Map serveurs_clandestins #déni

    • La Suisse sous couverture - #Genève, nid d’espions (3/5)

      Des salons de l’#ONU truffés de micros, des antennes camouflées dans les missions diplomatiques et des agents russes ou américains infiltrés partout... A Genève, où Edward Snowden travaillait pour la #CIA, le petit monde du renseignement grenouille discrètement et les espions chassent en meute.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-geneve-nid-despions-35?id=10868210
      #Snowden #Nations_Unies #Special_collection_service (#SCS) #organisations_internationales #système_d'écoute #site_C #Wiesbaden #Fort_Meade #NSA #Russie

    • La Suisse sous couverture - Le secret bunker suisse (4/5)

      Nos données numériques personnelles sont une mine d’or d’informations qu’il faut protéger des regards indiscrets. En Suisse, une législation déficiente – elle date de 1992 – permet à des puissances étrangères d’accéder à ces données. Dans le dossier du « big data », c’est la souveraineté de la Confédération qui est en jeu.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-le-secret-bunker-suisse-45?id=10868236

      #big_data #données_numériques #coffre-fort_numérique #réduit_national_4.0 #stockage #RGPD #protection_des_données #cloud_act

    • La Suisse sous couverture - Crypto révolution (5/5)

      D’un côté, Google et consorts contrôlent les canaux et le stockage de l’information. De l’autre, une puissante mouvance de hackers tente de rendre cette information publique, en piratant des systèmes informatiques. L’enjeu de cette guerre ? La défense de libertés fondamentales, aussi bien sur internet que dans la société.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-crypto-revolution-55?id=10868255

      #activisme #résistance #hackers #Digital_Gesellschaft #droits_humains #chaos_computer #club #surveillance #économie_de_la_surveillance

    • La CIA s’est servie d’une entreprise suisse pour espionner plus de 100 pays

      Une affaire d’espionnage secoue la Suisse : pendant des décennies, les services de renseignement américains et allemands ont secrètement utilisé une entreprise suisse et sa technologie pour espionner de nombreux États. Que savaient les autorités suisses à ce sujet ?

      Vue de l’extérieur, la firme zougoise Crypto AG était une entreprise suisse sérieuse, spécialisée dans la technologie de pointe. Elle fabriquait un produit peu utilisé par la plupart des gens : des appareils de chiffrement. Ses clients étaient des États ainsi que leurs armées et services secrets voulant rendre leurs communications secrètes illisibles, c’est-à-dire les crypter ou les chiffrer.

      Cependant, Crypto AG n’était une entreprise normale et respectant les valeurs ayant cours en Suisse que côté pile. Côté face, elle possédait une structure cryptique – au sens propre – car ses propriétaires agissant dans l’ombre étaient, à partir de 1970, l’agence centrale de renseignement américaine (CIA) et le service de renseignement allemand (BND). Les deux services secrets firent en sorte que la technologie de cryptage « swiss made », réputée infaillible, soit munie d’une porte dérobée.

      Grâce à ces manipulations ciblées, la CIA et le BND ont pu espionner 148 États – ennemis ou alliés – pendant des dizaines d’années. Tous ces pays avait investi des millions pour obtenir la technologie de ce pays neutre et digne de confiance qu’était la Suisse. Autrement dit, ils ont payé eux-mêmes les appareils qui les ont trahis.

      Les faits ont été dévoilés à la mi-février par la télévision suisse alémanique SRF, la chaîne allemande ZDF et le « Washington Post » à l’issue d’une enquête commune. L’équipe de recherche s’est appuyée sur des dossiers de la CIA qu’on lui a fait passer en douce, et sur des entretiens avec d’anciens employés de Crypto AG et leurs proches.

      L’ampleur du « coup du siècle des services secrets » – ce sont les termes de la CIA – paraît énorme. L’affaire met en lumière les tensions de l’époque de la guerre froide. La complicité de la CIA et du BND éclaire d’un nouveau jour bon nombre d’événements historiques de ces 50 dernières années. Jusqu’où faut-il réécrire l’histoire mondiale récente ? Seule une étude approfondie des CryptoLeaks le déterminera. L’histoire suisse doit-elle, elle aussi, être révisée ? C’est la question qui fait tant de vagues aussi en Suisse. On se demande ce que les autorités suisses savaient, et si l’État suisse était au courant des agissements des services de renseignement étrangers sur son sol et les a couverts.
      « Le programme a dépassé les espérances les plus folles »

      Dans quelle mesure les activités d’espionnage de la CIA et du BND, s’appuyant sur la technologie truquée de l’entreprise Crypto AG, ont-elles abouti ? Le succès des espions est toujours un échec pour ceux qui en sont victimes : la réponse dépend donc du point de vue adopté. Celui de la CIA, d’après les sources publiées, est le suivant : « Cela a été le projet d’espionnage à la fois le plus productif et le plus long depuis la Seconde Guerre mondiale. » Ainsi, entre 80 et 90 % des communications secrètes de l’Iran ont pu être déchiffrées. D’après la source de la CIA, « le programme a dépassé les espérances les plus folles de ses inventeurs. »

      Ces écoutes ont permis aux États-Unis d’influencer l’issue de tous les grands conflits ou presque à leur profit. Un exemple : selon l’état actuel des sources, le coup d’État militaire au Chili (1973) a été soutenu par les États-Unis sur la base des écoutes. En même temps, la CIA et le BND ont épié les conversations du régime militaire alors parvenu au pouvoir et n’ont donc jamais rien ignoré des méthodes de persécution et de torture qui coûtèrent la vie à 30 000 opposants au régime.
      Beaucoup de questions, premières réponses

      Les révélations sur Crypto AG font beaucoup de vagues, mais il n’est pas encore possible d’en tirer des conclusions définitives. Les grandes questions qu’elles posent esquissent cependant la portée de l’affaire pour la Suisse.

      Pourquoi la CIA et le BND ont-ils utilisé la couverture discrète d’une entreprise suisse ?

      Crypto AG a été fondée en 1952 par le cryptologue suédois Boris Hagelin. Il n’a pas implanté son entreprise en Suisse par hasard : « Lorsqu’on travaillait dans un domaine aussi sensible que la cryptographie, il valait mieux rechercher la protection d’un pays neutre mais faisant preuve de peu de scrupules moraux », indique la source de la CIA. Boris Hagelin a vendu son entreprise en 1970 à une société-écran de la CIA et du BND.

      Ce sont la CIA et le BND qui se sont livrés à ces activités d’espionnage. Pourquoi l’affaire est-elle perçue en Suisse comme un scandale « suisse » ?

      Du point de vue suisse, il est déterminant de savoir si les autorités du pays connaissaient les intentions, le modus operandi et la portée des activités d’espionnage, et si elles les ont tolérées, voire même favorisées.

      Des employés de Crypto AG soupçonnèrent que des puissances étrangères s’étaient immiscées dans les rouages de leur parfaite technique. Ils en ont informé la justice suisse. Que s’est-il passé ensuite ?

      Il est prouvé qu’au milieu des années 1970, un employé a informé des instances officielles que les appareils vendus étaient « dotés de générateurs de clés manipulés permettant aux services d’espionnage allemands et américains de déchiffrer les messages » : c’est ce que dit une fiche des Archives fédérales du 24 juillet 1977. Le problème est que les dossiers relatifs à cette fiche ont en partie disparu…

      La police fédérale suisse a enquêté sur la base de ces accusations, mais sans résultat. Des témoins de l’époque affirment aujourd’hui que les interrogatoires menés par la police ne l’ont été que « pour la forme »...

      Toute l’affaire ne sent-elle pas un peu le réchauffé de l’époque de la guerre froide ?

      Il est vrai que les premières accusations ont été lancées au milieu des années 1970. Et que Hans Bühler, ancien employé de Crypto, a accusé ouvertement son entreprise de collaborer avec des services secrets étrangers (Hans Bühler, soupçonné d’espionnage, a passé neuf mois dans une geôle iranienne, et a publié ses accusations dans un livre paru en 1994). Mais toute la portée de l’affaire n’éclate au grand jour que maintenant, car des preuves ont été fournies par des sources de la CIA. De plus, les activités d’espionnage ont perduré jusqu’en 2018, soit bien après la fin de la guerre froide. Le BND s’en est toutefois retiré en 1993 déjà, à la suite de la réunification de l’Allemagne.

      Dans l’état actuel des connaissances, que savait le Conseil fédéral de ces activités d’espionnage ?

      C’est une question clé. On ne sait pas encore dans quelle mesure des conseillers fédéraux étaient au courant de ces activités. Les documents de la CIA impliquent l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger (PLR). Aujourd’hui âgé de 79 ans, ce dernier nie vigoureusement avoir été informé des détails.

      Pourquoi est-ce si important de savoir si le Conseil fédéral était au courant des activités d’espionnage ?

      S’il devait s’avérer que le Conseil fédéral, ou certains conseillers fédéraux, connaissaient ces activités d’espionnage, des questions sérieuses se posent : le gouvernement les a-t-il tolérées ? Ou les a-t-il couvertes ? A-t-il accepté que la neutralité suisse serve de leurre ? Et si la Suisse a été complice, a fermé les yeux ou couvert les faits : comment justifier l’espionnage contre des pays belligérants lorsqu’on affiche une politique de neutralité ?

      Comment le Conseil fédéral et le Parlement réagissent-ils à l’affaire ?

      La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a dit très tôt que le gouvernement allait réunir tous les faits et était favorable à une enquête. La ministre de la Défense Viola Amherd a confirmé que son département abrite des documents laissant penser que son prédécesseur Kaspar Villiger était au courant. Désormais, l’affaire fait l’objet d’une enquête de la Délégation des Commissions de gestion des chambres fédérales. Cet organe de contrôle entend déterminer ce que la Suisse savait de ces activités d’espionnage, et si les renseignements suisses en ont même éventuellement même.

      L’affaire des CryptoLeaks met-elle en péril le rôle actuel de la Suisse ?

      La Suisse joue un rôle d’intermédiaire dans de nombreux conflits. Elle propose même ses « bons offices » dans les régions du monde sous tension. Ainsi, elle joue actuellement le « rôle du facteur » entre les États-Unis et l’Iran. La Suisse ne peut endosser ce rôle diplomatique que si sa crédibilité d’État neutre est intacte. C’est précisément cette crédibilité qui est en jeu maintenant. Ajoutons que l’Iran a été particulièrement touché par l’espionnage permis par la technologie « swiss made » truquée et vendue par le représentant de Crypto, Hans Bühler.

      Ce sont les États-Unis et l’Allemagne qui ont espionné d’autres pays. Pourquoi la réputation de la Suisse en souffrirait-elle ?

      L’avenir dira si la perception extérieure de la Suisse a subi des dommages. Mais la perception intérieure de la Suisse est de toute façon affectée : l’image de pays neutre à laquelle tiennent tant de Suisses est endommagée. L’affaire des CryptoLeaks pourrait jeter un discrédit total sur la neutralité suisse (voir aussi le commentaire de notre invité, p. 15).

      Crédibilité, confiance, image de soi : ce sont des facteurs subjectifs. L’affaire menace-t-elle aussi des intérêts économiques tangibles ?

      La Suisse possède une branche technologique en plein essor, qui dépend aussi de l’image de marque du pays. De plus, la Suisse souhaite se vendre comme une « place numérique propre », et promeut une initiative internationale dans le domaine de l’éthique. L’affaire des #CryptoLeaks tombe très mal.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2020/03/detail/news/detail/News/la-cia-sest-servie-dune-entreprise-suisse-pour-espionner-plus-de-100-pays

  • Longtemps contrainte au silence, la victime d’un écrivain pédophile témoigne enfin - The New York Times
    https://www.nytimes.com/fr/2020/03/31/world/europe/matzneff-francesca-gee.html

    Dix ans plus tôt, à l’âge de 15 ans, Mme Gee avait noué avec M. #Matzneff — bien plus âgé qu’elle — une relation traumatisante qui avait duré trois ans. Maintenant, non seulement il exhibait un portrait d’elle adolescente en couverture de son roman, mais il y incluait les lettres qu’elle lui avait écrites, s’insurge-t-elle, sans son autorisation ni même l’en avoir informée.

    Pendant des décennies, malgré ses protestations répétées, M. Matzneff s’est servi de la correspondance de Mme Gee pour justifier la pédophilie et ce qu’il affirmait être de merveilleuses histoires d’amour avec des adolescentes. Il bénéficiait de l’appui incessant d’une partie des élites littéraire, médiatique, économique et politique.

    En 1973, alors que Mme Gee avait 15 ans et M. Matzneff 37, une amie de l’écrivain leur présenta une gynécologue qui acceptait de prescrire la pilule contraceptive à des mineures sans l’autorisation de leurs parents, ce qui était alors illégal.

    Dans son journal de l’époque, Élie et Phaéton, M. Matzneff rapporte que la gynécologue, le Dr #Michèle_Barzach, « à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze ».

    Mme Gee affirme avoir consulté le Dr Barzach une demi-douzaine de fois en trois ans, toujours en compagnie de M. Matzneff.

    « Il l’appelle pour prendre rendez-vous, et on y va », se souvient-elle. « Il est dans la salle d’attente pendant la consultation. Puis il entre, ils discutent et il la règle ».

    Dans ses autres journaux, M. Matzneff écrit que le Dr Barzach devint la gynécologue chez qui, après sa rupture avec Mme Gee en 1976, il a continué pendant des années à emmener des jeunes mineures.

    Le Dr Barzach, qui est également psychanalyste, a été ministre de la Santé de 1986 à 1988 sous la présidence de François Mitterrand.

    De 2012 à 2015, elle a été présidente de la branche française de l’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour la #protection_de_l’enfance.

    #pédocriminalité #gynécologie #complicité #femmes_de_droite

  • Digitalisierung : So gelingt Europa der digitale Befreiungsschlag - WELT
    https://www.welt.de/debatte/kommentare/article206008113/Digitalisierung-So-gelingt-Europa-der-digitale-Befreiungsschlag.html

    Den Teufel mit dem Beelzebub austreiben - appliquer un remède pire que le mal à guérir, c’est ce que propose cet auteur des éditions Springer pour défendre et requonquérir la première place su le marché mondial pour l’économié allemande et européenne.

    Le problème sont les moyens qu’il propose : Abolir la protection de nos données personnelles, subventionner les plateformes capitalistes et surtout livrer aux requins de la finance les épargnes garantissant les retraites européennes.

    Après on se rend compte que cet économistes peu originel fait semblant d’ignorer tous les problèmes auquels doivent faire face la plupar de nos concitiyens : salaires de misère, hausse astronomique des prix du logement, pollution, moyens de transport publics insuffisants et trop chers, prix des carburants réduisant la liberté de déplacement des moins fortunés, écoles et universités en crise et une tonne d’autres problèmes causés par des mesures qui ressemblent trop au solutions pour les problèmes qu’il croit avoir identifié.

    Quel bel exemple pour le discour conservateur libéral.

    Bei der Digitalisierung steht Europa gerade wie ein angeschlagener Boxer da. Unser Gastautor, Experte für neue Geschäftsmodelle im Internet, schreibt: Noch kann es gelingen, global wettbewerbsfähig zu werden. Ein Fünf-Punkte-Notplan.

    In Straßburg will sich die EU bis 2025 mit viel Geld und mehr Regulierung in eine digitale Spitzenstellung vor den USA und China nach oben boxen. Die 27 Mitgliedsstaaten kämpfen auf einem Sondergipfel um den nächsten EU-Haushalt, sie wollen eben diese Mittel umverteilen sowie Gesetze entschärfen: „Business as usual“ also. So bleibt man Leichtgewicht.

    „Wenn Europa in der Datenwirtschaft eine führende Rolle einnehmen will, muss es jetzt handeln“, mahnt die EU-Digitalstrategie. Der Weckruf sollte Europas Politikern wie Konzernlenkern gelten: Wie kann der Sprung ins „digitale Zeitalter“ noch gelingen?

    Erstens : Europa muss wie ein angeschlagener Boxer in einem „Fightback“ konzentriert die Gegenwehr starten und endlich Verantwortung für die Digitalisierung übernehmen. Die größte Disruption des Jahrhunderts erfordert ebenso disruptive Denkmuster! Es reicht nicht aus, bestehende Betriebsprozesse zu digitalisieren, wir müssen ausgediente Handlungsmuster entsorgen.

    Zweitens : Weshalb adaptieren wir nicht das US-Erfolgsmodell? Das Silicon Valley zeigt doch, wie man neue digitale Geschäftsmodelle entwickelt – mit einem Dreiklang aus Plattformökonomie, Ventures von Konzernen und Startups, sowie der Dynamik von Tech-Unternehmen. In Europa sollten wir das Modell verfeinern, denn die Partnerschaft zwischen Konzernen und Gründern funktioniert nur in einem gleichberechtigten „Co-Creation“-Prozess.

    Die zentrale Rolle von Plattformen hat Europa noch immer nicht verstanden, obwohl sieben der zehn wertvollsten Unternehmen der Welt (nach Marktkapitalisierung) plattformbasierte Player aus den USA und China sind. Europa ist der Kontinent der „hidden champions“ und verpassten Chancen: Von den knapp 2800 Weltmarktführern sind fast 70 Prozent europäische Unternehmen. Diese Industrie ist unsere Stärke – wenn wir ihre digitale Transformation jetzt anpacken.

    Drittens : Dafür müssen Konzerne und Gründer hybride Geschäftsmodelle entwickeln, die von der Politik nicht mit Zuschüssen, sondern mit Incentives und einem intelligenten Wettbewerbsrecht gefördert werden sollten. Wir können nicht über die Dominanz ausländischer Investoren klagen, wenn Europa bei Investments ab 50 Millionen Euro die Luft ausgeht , weil Rentenfonds der Einsatz von Wagniskapital so schwer gemacht wird.

    Viertens Viertens : Im globalen „War of Talents“ ist Europa in einer Zeit vor Schengen stehen geblieben. Warum ist es immer noch so kompliziert, einen nicht europäischen IT-Experten überall in Europa arbeiten zu lassen? Ohne kluge junge Köpfe aus aller Welt droht dem alten Kontinent endgültig die Geriatrie. Eine wenig attraktive Aussicht. Daher sollte die EU Mitarbeiterbeteiligungen auch so besteuern, dass Startups die nächsten Gründer hervorbringen :

    Fünftens : Die aktuelle Debatte um „digitale Souveränität“ versperrt den Blick auf eine große Chance. Die EU birgt als größter Binnenmarkt der Welt enorme Datenschätze. Es käme darauf an, diese zu aktivieren – mit einem gesetzlichen Rahmen wie etwa einer modernisierten DSGVO im geplanten EU-Datenraum . Das bringt endlich Rechtssicherheit und EU-weite Kohärenz.

    Statt dessen verunsichert die für Mai geplante EU-Medizinprodukteverordnung Unternehmen und Investoren. Mit schwerwiegenden Folgen für unsere Gesundheit. Plötzlich ist fehlende Digitalisierung für uns alle schmerzhaft erfahrbar. Deshalb sollte Europa in dieser Woche an seine Bürger denken, wenn es um die digitale Zukunft kämpft.

    Felix Staeritz, 36, ist Co-Gründer und CEO von FoundersLane, das digitale Geschäftsmodelle für Mittelständler und Konzerne in Europa entwickelt. Er ist Mitglied im Digital Leaders Board des Weltwirtschaftsforums und Co-Autor des Buches „Fightback: How to Win in the Digital Economy with Platforms, Ventures and Entrepreneurs“.

    #économie #affaires #vie_privée

  • Notes sur Russiagate-II (le retour)
    https://www.dedefensa.org/article/notes-surrussiagate-iile-retour

    Notes sur Russiagate-II (le retour)

    23 février 2020 – Qui ne se rappelle de Russiagate, qui assura une exceptionnelle animation de la campagne présidentielle USA-2016, à peu près à partir de la fin du printemps 2016 ? Dès le 22 mai 2016, nous le baptisions “simulacre extrême”. Au reste, il ne nous a jamais tout à fait quitté, malgré l’énorme casserole qu’essuya le procureur spécial Mueller, enquêteur diligenté par le Congrès pour nous présenter le pot-aux-rose et qui ne parvint qu’à balbutier un simulacre crevé, puant et sans rien du tout, sorte d’outre vide défilant au fil de l’eau. Cela se passait en juillet 2019, ce qui impliquait que Mueller avait pédalé dans la semoule pendant près de trois ans, à coup de $millions du contribuable.

    Mais les vieux simulacres, comme les vieux soldats (image fameuse de (...)

  • En 10 citations, la destruction néolibérale de l’Université publique

    Si elle est adoptée, la #Loi_de_programmation_pluriannuelle_pour_la_recherche (#LPPR) devrait assurément accélérer la destruction néolibérale de l’Université et de la recherche publiques, en particulier en accroissant une #précarité déjà endémique (en termes de statuts d’emploi), en accentuant les #inégalités entre établissements universitaires et entre laboratoires, et en rognant toujours un peu plus l’#autonomie (relative) des chercheurs·ses et des enseignant·e·s-chercheur·se·s.

    Mais, comme on le verra à travers les dix citations que nous avons sélectionnées, la LPPR (http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8594) vient de loin et constitue une étape dans le projet stratégique des classes dominantes d’une inféodation toujours plus étroite de l’ensemble du système d’enseignement et de la recherche publique aux intérêts du capital (http://www.contretemps.eu/greve-universite-precaires), qu’il s’agisse de soumettre la production de connaissances aux intérêts immédiats des entreprises, de faire de l’Université un nouveau terrain d’accumulation (notamment via l’instauration de frais d’inscription élevés (https://www.contretemps.eu/a-lire-un-extrait-de-arretons-les-frais-pour-un-enseignement-superieur-g), tendant à une privatisation de son financement) ou de marginaliser tout ce qui pouvait limiter la fabrication scolaire ou universitaire du consentement à l’ordre social.

    Sur tout cela et pour aller plus loin, on pourra consulter notre dossier : « L’Université saisie par le néolibéralisme, entre marchandisation et résistances » (http://www.contretemps.eu/universite-capitalisme-marchandisation-resistances).

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    « L’#éducation et la #formation sont considérés comme des #investissements_stratégiques vitaux pour la réussite future de l’entreprise […]. L’#industrie n’a qu’une très faible influence sur les programmes enseignés. […] Les enseignants n’ont qu’une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des #affaires et de la notion de #profit » (La Table-ronde des industriels européens, réunissant les 50 plus grandes firmes européennes, 1989, rapport « Éducation et compétence en Europe »).

    « La #responsabilité de la formation doit, en définitive, être assumée par l’industrie. […] Le monde de l’éducation semble ne pas bien percevoir le profil des collaborateurs nécessaires à l’industrie. […] L’éducation doit être considérée comme un service rendu au monde économique » (La Table-ronde des industriels européens, 1995).

    « Oubliée l’époque où universités et entreprises se regardaient en chiens de faïence… En quelques années, une nouvelle organisation de la recherche s’est mise en place autour de la figure emblématique du #chercheur-entrepreneur » (tirée de RDTinfo, le « magazine d’information sur la recherche européenne » publié par la Direction générale de la Commission chargée de la recherche, 2002, cité par Isabelle Bruno dans son livre À vos marques®, prêts… cherchez !).

    « Pour éviter de se heurter à un front de #résistance interne et externe qui conduirait à l’échec, la réforme doit être menée pas à pas, sans proclamation tonitruante » (Philippe Aghion et Elie Cohen, économistes auteurs du rapport « Éducation et croissance » dont est tiré cette citation, 2004).

    « À budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% de moins qu’un chercheur britannique dans certains secteurs. Évidemment, si l’on ne veut pas voir cela – je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé –, on peut continuer, on peut écrire… » (Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, en janvier 2009).

    « Le #CNRS dans son entier doit se placer à l’interface entre la création de valeur par ses scientifiques et le captage de cette valeur par les #entreprises » (Alain Fuchs, alors Président du CNRS, en 2010).

    « La plupart des universités n’ont pas la culture d’un #centre_de_coûts, Or, si on est autonome, si on gère son budget, on est un centre de coûts et un #centre_de_profits. Il faut qu’elles acquièrent cette culture. Il faut savoir formater une offre et faire payer les factures. Et ne pas considérer que, lorsqu’on fait une prestation pour l’#hôpital ou le CNRS, elle doit être gratuite parce qu’on fait partie du #service_public ! » (Geneviève Fioraso, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, en janvier 2014).

    « Il faut bannir du vocabulaire les mots de #concurrence et d’#excellence, détestés par les syndicats d’enseignants et d’étudiants. Remplacer ces #mots systématiquement par #ouverture et #diversité. Dans un système ouvert et divers, on répond aux demandes des jeunes et des familles, on permet à chacun d’aller aussi loin que ses capacités le permettent. La #sélection ne signifie pas #exclusion mais plutôt #orientation. En contrepartie les universités devront ouvrir des formations adaptées aux étudiants mal préparés, issus des séries de bac techno ou pro. Il n’y aura aucun #rationnement, aucune exclusion » (Robert Gary-Bobo, professeur d’économie à l’ENSAE, conseiller de Macron pour l’enseignement supérieur, note à l’adresse du candidat Macron transmise en novembre 2016).

    « On peut imaginer maintenir dans chaque université quelques formations de licence quasi-gratuites dans les grandes disciplines à côté de #formations_payantes. L’ancien système à côté du nouveau. Ces #formations_gratuites seront bientôt désertées, sauf par les militants de l’#UNEF, qui mettent 6 ans à faire une licence » (Robert Gary-Bobo, professeur d’économie à l’ENSAE, conseiller de Macron pour l’enseignement supérieur, note à l’adresse du candidat Macron transmise en novembre 2016).

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    « Cette loi [de programmation pluriannuelle de la recherche] doit être à la hauteur des enjeux pour notre pays. Il faut une loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies » (Antoine Petit, PDG du CNRS, décembre 2019).

    http://www.contretemps.eu/neoliberalisme-universite-dix-citations

    #citations #néolibéralisme #université #France #université_publique #gratuité #darwinisme_social #enseignement #enseignement_supérieur #ESR

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    Concernant la dernière citation et le darwinisme social promu par #Antoine_Petit, voir :
    https://seenthis.net/messages/815560

    Sur la LPPR, voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/819491
    –-> et les actions de résistance : https://seenthis.net/messages/820393

    ping @reka @isskein

    • Dossier : l’Université saisie par le néolibéralisme, entre #marchandisation et #résistances

      L’Université est au cœur du processus de #marchandisation_néolibérale, au moins depuis le début des années 2000. Mise en concurrence des équipes de recherche, mise en marché de l’enseignement supérieur, libéralisation ou augmentation des frais d’inscription, développement des établissements privés, introduction de logiques commerciales et d’acteurs capitalistes… la marchandisation prend plusieurs formes et transforme les conditions de travail et d’existence des universitaires, des personnels administratifs et techniques, mais aussi des étudiant·e·s.

      Si les mobilisations ont été nombreuses – en France comme ailleurs (Chili, Québec, etc.) –, avec plus de défaites que de victoires, ces résistances ont contribué à former une jeunesse fortement mobilisée contre le capitalisme néolibéral et ont posé les jalons d’un projet d’Université – libérée des impératifs marchands, gratuite et émancipatrice.

      http://www.contretemps.eu/universite-capitalisme-marchandisation-resistances