• En ZEP, l’instabilité des équipes est source d’inégalités (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/10/08/en-zep-l-instabilite-des-equipes-est-source-d-inegalites_5010358_1473685.htm

    Résultat : en éducation prioritaire, les jeunes professeurs débutants, âgés de moins de 30 ans, sont surreprésentés (26 % y sont affectés au primaire, 20 % dans le secondaire), tout comme les remplaçants, mais aussi les contractuels (10 % des effectifs dans le 2nd degré)

    #éducation #inégalités #territoires #éducation_prioritaire #affectation_enseignants

  • L’affectation des élèves dans les établissements scolaires (La Vie des idées)
    http://www.laviedesidees.fr/L-affectation-des-eleves-dans-les.html

    L’affectation des élèves dans les établissements scolaires est diverse, choix libre dans le privé, carte scolaire dans le public avec dérogations pour une minorité. Le système a connu une réforme récente et passe désormais par internet. Pierre Merle montre comment cette nouvelle procédure renforce dans certaines situations la ségrégation sociale, puis ouvre des voies pour y remédier.

    […]

    D’une part, cette nouvelle procédure d’affectation automatisée des lycéens n’a pas permis d’augmenter globalement la mixité sociale des établissements. D’autre part, pour autant que cette politique parvienne à réduire la ségrégation sociale dans les établissements publics - ce qui est parfois le cas -, la procédure affelnet débouche, par contrecoup, sur une croissance de la ségrégation sociale dans les établissements privés. Une partie des enfants des catégories aisées ne pouvant obtenir l’établissement public souhaité s’inscrit dans un établissement privé. Ce résultat montre qu’une politique de mixité sociale des établissements fondée sur une procédure d’affectation des élèves ne peut être efficace que si elle concerne les deux secteurs d’enseignement afin d’éviter les phénomènes de fuite du secteur public régulé vers le secteur privé non régulé. Lycées publics et privés devraient donc être soumis aux mêmes règles d’affectation de leurs élèves et/ou être contraints à une exigence de mixité sociale.
    […]
    Il existe un autre levier susceptible de favoriser la mixité sociale. Actuellement, le financement des établissements scolaires est essentiellement fondé sur le nombre d’élèves scolarisés et cette dotation-élève est indifférente à l’origine sociale. Un tel système est pervers : il favorise la sélection des meilleurs élèves, spécifiquement dans le secteur privé. Dans la situation actuelle, le modèle économique du secteur privé l’incite en effet à limiter la scolarisation des enfants d’immigrés et d’origine populaire : ceux-ci contribuent moins aux dépenses, nécessitent plus d’encadrement pour réussir, ont en moyenne de moins bons résultats et, pour cette raison, nuisent à sa réputation au fondement de son attractivité scolaire et sociale. […] Pour supprimer l’effet pervers d’une dotation-élève indifférente au niveau scolaire, il est possible de prendre en compte financièrement les spécificités scolaires et sociales des élèves.
    […]
    Toutefois, la ségrégation scolaire des établissements ne relève pas que de la politique éducative car une partie importante de cette ségrégation résulte de la ségrégation urbaine.
    […]
    D’autres politiques éducatives sont également sources d’efficacité et sont pourtant négligées telle que la réduction du nombre d’élèves par classe dans les zones d’éducation prioritaire qui scolarisent les élèves en difficulté scolaire.
    […]
    Le principe d’égalité à la française est étrange : il est sollicité pour ne pas donner réellement plus à ceux qui ont moins, vite oublié pour donner plus, par exemple plus d’options linguistiques, à ceux qui ont plus. C’est pourtant une illusion ou une tromperie de penser que l’école française pourrait devenir plus juste, plus efficace et plus équitable sans supprimer les privilèges dont bénéficient les héritiers…

    #éducation #collège #lycée #affectation #mixité_sociale #inégalités