• [ARTICLE ORIGINAL - EN] Chris Hedges : Ils ont menti sur l’#Afghanistan et l’#Irak ; maintenant ils mentent sur l’#Ukraine. Le public américain s’est fait avoir, une fois de plus, en déversant des milliards dans une nouvelle guerre sans fin.

    Le scénario que les proxénètes de la #guerre utilisent pour nous entraîner dans un fiasco militaire après l’autre, notamment au Vietnam, en Afghanistan, en Irak, en #Libye, en #Syrie et aujourd’hui en Ukraine, ne change pas. La liberté et la démocratie sont menacées. Le mal doit être vaincu. Les droits de l’homme doivent être protégés. Le sort de l’Europe et de l’#OTAN, ainsi que celui d’un « ordre international fondé sur des règles », est en jeu. La victoire est assurée.

    Les résultats sont les mêmes. Les justifications et les récits sont démasqués comme des mensonges. Les pronostics optimistes sont faux. Ceux au nom desquels nous sommes censés nous battre sont aussi vénaux que ceux que nous combattons.

    https://scheerpost.com/2023/07/08/chris-hedges-they-lied-about-afghanistan-they-lied-about-iraq-and-they-a

  • Les pollutions indélébiles de l’armée américaine au Proche-Orient Bruce Stanley - Traduit de l’anglais par Christian Jouret - Orient XXI

    Les conséquences des interventions militaires américaines dans le monde sont connues : destructions, victimes civiles, régimes renversés ou soutenus... Elles laissent aussi de terribles traces environnementales, écologiques et sanitaires pour les populations, même quand les troupes américaines se sont retirées.

    Le 2 juillet 2021, les forces de sécurité afghanes ont découvert au petit matin que l’armée américaine s’était retirée dans la nuit de la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul, tout à la fois le plus grand aérodrome du pays et une ville virtuelle avec ses hôpitaux, ses salles de classe, ses bunkers et ses magasins, laissant derrière elle des montagnes de munitions, des vélos, des déchets hospitaliers, des centaines de camions et de véhicules utilitaires, des blindés Mine Resistant Ambush Protected (MRAP) aptes à résister aux engins explosifs improvisés et aux embuscades, du mobilier, des tonnes de bouteilles d’eau en plastique, des équipements militaires hors d’usage ainsi qu’une piste en béton de 96 millions de dollars (83 millions d’euros) et 3 km de long.


    À la recherche d’objets à récupérer, un homme fouille dans le dépotoir géant laissé par l’armée américaine près de la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul Adek Berry/AFP

    Avant de restituer le complexe Camp Leatherneck-Camp Bastion près de Lashkar Gah (capitale de la province d’Helmand), les troupes américaines avaient emporté les chars d’assaut, rapatrié 13 000 effets personnels appartenant aux soldats et une grande partie des 25 000 tonnes de nourriture que la base avait stockées. L’armée de l’air américaine avait déjà rapatrié plus de 1 000 chargements d’équipement par avion-cargo C-17, et les 17 000 entrepreneurs privés qui étaient présents dans le pays depuis mars sont partis. À son apogée, en 2011, les États-Unis disposaient de 200 000 soldats et salariés de compagnies privées dans le pays.

    Le 26 juillet 2021, le président Joe Biden et le premier ministre irakien Moustafa Al-Kazimi ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé le retrait total des « troupes de combat » américaines d’Irak et la poursuite d’une « alliance stratégique » avec le personnel de soutien américain restant dans le pays à des fins de formation et pour faciliter le partage de renseignements. Au plus fort de l’opération Surge en 20071, plus de 300 000 soldats et salariés de compagnies privées américaines répartis dans plus de 70 bases et installations différentes se trouvaient en Irak.

    Dans le Golfe, l’armée américaine a réduit sa présence en 2021 en retirant de ses bases son matériel de défense aérienne Patriot, en redéployant ses avions de chasse de la base aérienne Prince Sultan (Arabie saoudite) et en transférant à ses alliés la responsabilité de son système de défense antimissile à haute altitude, dénommé Terminal High Altitude Area Defense (THAAD).

    Des montagnes de déchets en tout genre
    Depuis 1958, date à laquelle 15 000 soldats ont débarqué au Liban, des millions de « bottes » américaines ont foulé les sols du Proche-Orient. Les quelque 60 000 soldats répartis aujourd’hui dans la région sont bien moins nombreux qu’en 2003 et 2007, la plupart étant rentrés chez eux ou ayant été redéployés « au-delà de l’horizon proche et proche-oriental ». Mais même partis, l’environnement ne les oublie pas, la terre se souvient et ses habitants sont hantés par les déchets toxiques flottants que l’armée américaine et ses sous-traitants ont laissés derrière eux. Des montagnes de chaussures de tennis et de maillots de football jetés, des sacs en plastique oubliés, de l’uranium appauvri jonchant le sol, des nappes phréatiques polluées, des milliers de fosses d’incinération, des gravats de béton toxiques, des bâtiments détruits, des armes abandonnées, des niveaux accrus de pollution atmosphérique, des résidus de munitions et des déversements de pétrole et de déchets toxiques dans les mers de la région n’ont pas été « rapatriés ».

    Quelle que soit la distance à laquelle l’armée américaine recule « au-delà de l’horizon », ou quels que soient les composants redéployés en Arctique ou en Afrique, l’héritage anthropique2 de sa présence au Proche-Orient — comme l’agent orange au Vietnam, au Laos et au Cambodge — a une « demi-vie » assassine qui peut s’étendre sur des centaines d’années, mettant en danger l’environnement, la santé et les moyens de subsistance de générations d’habitants de la région.

    Depuis 80 ans, l’armée américaine se débarrasse de la pollution générée par les conflits au Proche-Orient en abandonnant ses déchets et en n’assumant pas sa responsabilité à l’égard des milliers de sites toxiques qu’elle a créés, de véritables zones mortes, des « anthropocènes locaux »3 comme vis-à-vis de la pollution générale de l’air, du sol et de l’eau qu’elle a engendrée dans toute la région.

    Le plus grand producteur de gaz à effet de serre
    Il existe plusieurs risques anthropiques primaires que les troupes n’ont pas rapportés à la maison. C’est une sorte d’héritage des empreintes laissées par les « bottes » américaines sur le terrain. L’émission de gaz à effet de serre (GES) en fait partie. Il s’agit d’un terme générique désignant un cocktail de CO2, de méthane, d’oxyde nitreux ou de gaz fluorés émis par le large éventail d’opérations (dénommé la « dent ») et d’installations (la « queue ») qui caractérisent la présence militaire du Commandement central américain (Centcom) dans la région. Il faut savoir que le ministère américain de la défense est le plus grand producteur institutionnel de gaz à effet de serre au monde.

    Au Proche-Orient ses émissions de gaz à effet de serre proviennent de la combinaison de plusieurs éléments : véhicules, navires, avions et autres équipements utilisés pour le soutien au combat (les Humvee parcourent environ 4 miles — environ 6,4 km — pour un gallon — 3,8 litres — de diesel en ville) ; le soutien des services de combat ; les opérations tactiques ou de secours ; l’entraînement à de telles opérations par le biais de jeux de rôle (wargames) ou d’exercices ; le maintien de l’ordre et les prisons ; les interventions d’urgence ; le déplacement des passagers pour leur déploiement ou leur redéploiement ; la production d’énergie électrique ou de vapeur produite directement ou acquise auprès de prestataires externes pour le fonctionnement des bases ; les décharges ou les installations d’élimination de déchets solides ; les déplacements aériens et terrestres des compagnies privées ou encore le traitement des eaux usées. Les émissions de carbone suie (ou black carbone) des navires militaires, avec leur combinaison de particules polluantes pour l’air et le climat, présentent des risques considérables pour les humains et pour l’environnement, notamment en dégradant la qualité de l’air côtier local, sachant que ces navires, pour ne prendre que cet exemple, font souvent tourner leurs moteurs diesel lorsqu’ils sont au port, produisant ainsi d’importantes émissions d’oxydes d’azote.

    Au printemps 2020, le Centcom exploitait simultanément deux groupes d’attaque de porte-avions en mer d’Arabie en déploiement long. Chaque force comprend un porte-avions, trois croiseurs, quatre destroyers et neuf escadrons aériens. Une force amphibie était également présente dans la zone au même moment. Sur la mer d’Arabie, l’arsenal naval de Duqum (Oman), récemment agrandi, est devenu un port d’escale majeur pour les groupes d’attaque des porte-avions. Avec sa raffinerie de pétrole, ses installations de réparation et ses nouvelles constructions, on peut craindre qu’il génère une série de nuisances environnementales.

    La chaîne d’approvisionnement militaire engendre aussi d’importantes émissions de gaz à effet de serre par la fourniture de viande, de nourriture, de carburant (le carburant fossile a été la plus grande importation des États-Unis en Afghanistan), de vêtements, etc. pour nourrir et habiller les troupes, à quoi s’ajoutent aussi les émissions du complexe militaro-industriel ou de l’industrie de guerre produisant chars, canons, navires, avions et autres munitions. Lockheed Martin a fait état d’un total de 33 millions de tonnes de gaz à effet de serre et de CO2 pour 2020.

    Enfin, il y a les émissions produites par le ciblage des réserves de pétrole et des puits de pétrole pendant le conflit, et par l’utilisation intensive de fosses à incinération sur les bases américaines.

    Une accélération du réchauffement climatique
    Le potentiel de réchauffement planétaire (PRP)4 des différents types de gaz à effet de serre varie considérablement et persiste dans le temps selon des durées différentes. Le méthane — dont le PRP est d’environ 30 fois supérieur à celui du CO2 — contribue 80 fois plus au réchauffement de la planète que le CO2 sur sa durée de vie de 12 ans dans l’atmosphère, alors que le CO2 y reste au moins 300 ans. De nombreux sites de rejet de méthane à petite échelle — oléoducs, hydrocarbures de soute, ports navals, sites pétroliers détruits, fosses d’incinération — constituent d’importants dangers dont l’homme est responsable à court terme. La menace globale que représentent les émissions militaires en termes de potentiel de réchauffement planétaire, tant à court terme qu’à l’horizon d’un siècle, résulte du mélange de carburants utilisés — diesel, essence, GPL/propane, gaz d’aviation ou carburant spécial de la marine (hydrocarbures de soute) —, des grandes quantités utilisées et de la durée de vie des équipements.

    Les navires de la marine fonctionnant avec du carburant diesel de soute seront en service pendant encore au moins 30 ans et contribuent déjà à plus de la moitié des émissions à effet de serre dans les ports où ils sont à quai, ce qui dégrade considérablement la qualité de l’air local. Le kérosène et les divers additifs utilisés pour les avions de combat sont de loin la principale source d’émissions de gaz à effet de serre dans le secteur militaire — le F-35 consomme 0,6 miles par gallon (mpg) tout en produisant plus de 27 tonnes de CO2 par mission. Selon une estimation récente, les émissions de gaz à effet de serre de l’armée américaine dans les « principales zones de guerre » du Proche-Orient s’élèveraient à plus de 440 millions de tonnes pour la période 2001-2018, contre 282 millions de tonnes pour l’Irak en 2013. Les populations locales situées en aval des bases aériennes américaines ont souffert des émissions polluantes localisées produites par les opérations en vol.

    En 2018, les gaz à effet de serre au Liban étaient de 4 tonnes par habitant. Cette même année, l’empreinte de ces gaz liée aux opérations de guerre était probablement supérieure à 50 tonnes pour chaque membre des services américains dans la région, et cela n’inclut pas les coûts environnementaux sur toute la durée de vie de la technologie et de la fourniture militaires.

    Les fumées crasses de la base de Balad
    Les décharges de déchets toxiques laissées sur place après le départ des troupes constituent un risque anthropique majeur pour la santé et l’avenir économique des populations locales en Irak, en Afghanistan et dans le Golfe. Depuis l’opération Bouclier du désert/Tempête du désert en 1990-1991, le Centcom a exploité une catégorie particulière de décharge de déchets toxiques, connue sous le nom de « fosses d’incinération à ciel ouvert » dans des bases militaires officielles, des camps temporaires et des avant-postes où les déchets produits par le personnel et les processus de ce camp — environ 4,5 kg de déchets solides par soldat et par jour — sont jetés dans de vastes fosses situées dans le périmètre du camp, et incinérés, souvent en permanence, 24 h/24. Pour des raisons d’opportunité et de sécurité, de grandes quantités d’ordures et de déchets militaires sont ainsi déversées dans des fosses d’incinération comme principale méthode d’élimination, puis brûlées avec du kérosène ou de l’essence comme accélérateur de feu, produisant un air, une terre et une eau toxiques.

    La Joint Base Balad (JBB), deuxième plus grande base américaine en Irak, a abrité plus de 25 000 militaires et 8 000 prestataires de service, et brûlait, selon les rapports, plus de 140 tonnes de déchets par jour, soit au moins trois fois plus que les déchets produits par les 40 000 habitants de la ville de Balad, au nord-ouest de la base. La plus grande fosse d’incinération de JBB couvrait 4 hectares et a brûlé en permanence pendant des années après 2003. En 2006, une équipe venue évaluer la santé environnementale l’a qualifiée de « pire site environnemental » qu’elle ait jamais visité. La plupart des soldats de la base souffraient constamment de maux de tête, de toux et de mucosités noires qu’ils appelaient des « fumées crasses ».

    Des batteries, des plastiques, des véhicules détruits, des chiens morts, des cartouches MK-19, plus de 80 000 canettes en aluminium par jour, des déchets médicaux et des parties de corps humains provenant d’hôpitaux, des appareils électroniques, de l’amiante, des emballages alimentaires (JBB abritait un Subway, un Taco Bell, un Pizza Hut et un Burger King), des métaux, des uniformes ensanglantés, des pneus, des matelas, des appareils électroménagers et des excréments humains ont été jetés dans les fosses de combustion. Des compagnies civiles telles que KBR5 et Halliburton étaient souvent chargées d’exploiter les fosses d’incinération.

    Les tempêtes propagent les polluants
    Le Centcom — seul commandement régional américain qui utilise des fosses d’incinération — a estimé en 2010 qu’il y en avait 22 en Irak, y compris à la prison d’Abou Ghraib, dans la zone verte et à Fallouja, et plus de 220 en Afghanistan. Un récent audit réalisé par des groupes d’anciens combattants sur leur utilisation dans la région depuis 1990 a suggéré que plus de 152 fosses existaient pendant l’occupation de l’Irak, 14 au Koweït, 4 en Somalie, ainsi que dans le Sinaï. Ces fosses d’incinération étaient également d’usage courant dans les postes d’Oman, des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, de Doha, de Bahreïn, du Koweït, de Batman et d’Incirlik en Turquie, de Djibouti, de Diego Garcia, de Jordanie, de Syrie et d’Ouzbékistan. Le Département des anciens combattants des États-Unis a créé en 2014 un registre des risques aériens et des fosses à ciel ouvert, pour rechercher leurs effets et identifier tous les anciens combattants américains qui présentent des symptômes. On doit craindre que le registre ne documente pas toutes les fosses qui ont existé. En 2019, l’armée américaine a admis qu’elle avait encore neuf fosses actives dans la région, dont cinq exploitées par les États-Unis, deux par des contractants en Syrie et une par les forces américaines en Égypte.

    Les fosses d’incinération produisent à la fois des toxines et des polluants en suspension dans l’air — particules, particules solides et gouttelettes liquides — et des déchets toxiques résiduels qui contaminent les eaux souterraines et le sol. L’hexachlorobenzène est l’une de ces émissions cancérigènes qui reste dans l’environnement, car elle a une longue demi-vie et adhère fortement au sol et à la végétation. Outre les panaches de fumée toxique qui dérivent constamment et laissent des cendres toxiques sur les tables et les vêtements des habitants des environs, les tempêtes de poussière et de sable propagent les polluants sous le vent vers d’autres populations, et les eaux souterraines et les rivières peuvent être polluées par des métaux lourds.

    Une étude menée en 1999 sur les substances cancérigènes présentes dans l’air et l’eau à la base aérienne Prince Sultan, près de Riyad, a révélé la présence de plus de 9 types de substances, dont l’arsenic et le benzène. La base aérienne de Taëf et la base aérienne du roi Abdoulaziz à Dhahran disposent également de fosses d’incinération. La pollution de l’air à Bagdad, deuxième ville du Proche-Orient et située à 60 km sous le vent de la Joint Base Balad est depuis longtemps considérée comme néfaste, l’indice de qualité de l’air (IQA) quotidien étant régulièrement qualifié de « malsain » ou de « dangereux », avec des concentrations très élevées de particules toxiques (PM 2,5 en particulier) nettement supérieures aux recommandations de l’OMS. Le risque relatif d’exposition à long terme (RR) de mortalité par cancer du poumon à Bagdad est le plus élevé de toutes les villes irakiennes.

    Des effets dramatiques sur la santé
    Les maladies associées à l’exposition aux fosses d’incinération comprennent asthme, problèmes respiratoires, cancers, bronchite chronique, infections récurrentes, crampes et douleurs abdominales sévères, diarrhée, leucémie, cancer du poumon, saignements de nez, lésions pulmonaires, bronchiolite, troubles cardiaques graves, maux de tête sévères, infections cutanées, apnée du sommeil, infections de la gorge, ulcères, perte de poids subite, vomissements et lésions suintantes sur les extrémités.

    Les effets aigus et chroniques sur la santé des civils au-delà du périmètre du camp vont des symptômes cliniques respiratoires aux cancers du foie, des poumons, des leucémies, des maladies auto-immunes, de la santé sexuelle et de la peau. Les yeux, le système cardiovasculaire et le tractus gastro-intestinal peuvent également être affectés, sans que cela ne se manifeste avant des années. Le président Biden pense que son fils Beau Biden, qui avait été affecté sur la base aérienne de Balad, est décédé d’un cancer du cerveau en 2015 en raison de l’exposition aux fosses d’incinération6. Les médecins civils ignorent souvent l’existence des fosses d’incinération et les risques sanitaires à long terme de l’exposition à leur toxicité, ou la manière dont l’exposition aux émissions de ces fosses peut aggraver les complications de ceux qui sont affectés par la Covid-19.

    Des « produits chimiques éternels » polluent l’eau
    On constate également la présence d’une pollution des eaux souterraines à proximité de presque toutes les bases et aérodromes américains dans le monde. Elle est due à l’utilisation de produits chimiques fluorés toxiques, très concentrés, qui sont présents dans les émulseurs utilisés dans la lutte contre le feu (les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées ou PFAS dans leur acronyme anglais). Depuis les années 1970, l’armée américaine utilise cette mousse anti-incendie dans ses bases et ports navals pour éteindre les feux de liquides inflammables des avions ou des véhicules, pour combattre les incendies sur la base et pour former les équipes de pompiers, les résidus se dissipant alors directement dans le sol, le port ou les systèmes de drainage. Les porte-avions et les navires américains utilisent également cette mousse qu’ils évacuent directement dans la mer alors qu’ils font route. On a constaté que les concentrations accumulées de PFAS étaient toxiques pour les poissons, les crustacés et ceux qui s’en nourrissent.

    L’infiltration de ces « produits chimiques éternels », qui ne se dégradent jamais et sont « bioaccumulatifs » sur des hectares de sol, crée des réservoirs souterrains de substances per- et polyfluoroalkylées et contamine l’eau potable et les puits en aval des bases au sein de populations situées à des kilomètres de là. Très mobiles dans l’environnement par le sol, la poussière, les eaux souterraines et l’air, ces substances migrent également vers les productions agricoles avoisinantes, les rivières et la mer. Ingérées ou inhalées — désignées comme « substances dangereuses » par l’Agence de protection environnementale américaine (US EPA) —, elles s’accumulent dans le sang et les organes, provoquant cancers, lésions hépatiques ou rénales, maladies de la thyroïde, malformations congénitales et problèmes du système reproducteur.

    Un défi majeur de santé publique
    Des études ont recensé 641 sites militaires sur le territoire américain qui sont des sources probables de pollution pour des sites éloignés. Une étude portant sur plus de 100 bases a révélé que 87 d’entre elles présentaient des concentrations de substances per- et polyfluoroalkylées 100 fois supérieures aux niveaux de sécurité tolérés. Depuis 50 ans, les bases navales déversent des milliers de gallons de contaminants de ce type dans les ports où elles sont situées. Sous la pression politique et juridique croissante des municipalités et des groupes d’anciens combattants, les experts américains en matière de santé ont fait valoir que la concentration de substances per- et polyfluoroalkylées dans l’eau potable était l’un des défis majeurs de santé publique de la prochaine décennie. Ils mènent actuellement des études autour de toutes les bases américaines aux États-Unis et commencent à mettre en place des stratégies d’atténuation. Le gouvernement américain prévoit de dépenser près de 3 milliards de dollars (2,54 milliards d’euros) aux États-Unis au cours des 30 prochaines années pour nettoyer les bases, les aéroports et les installations navales, soutenir les anciens combattants qui en subissent les effets sur leur santé, renforcer considérablement la réglementation sur ces substances et traiter les séquelles de la contamination des eaux souterraines dans les municipalités voisines.

    Il s’agit toutefois d’un préjudice environnemental mondial dont les conséquences sont spécifiques à chaque site et que l’armée américaine se doit reconnaître. On a constaté que les populations situées autour des bases aériennes de Futenma et de Kadenma à Okinawa (Japon) étaient exposées à des niveaux extrêmement élevés de pollution par les substances per- et polyfluoroalkylées par le biais des eaux souterraines et de l’air. À 11 km de la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, la concentration de ces substances dans la rivière est 538 fois supérieure au niveau que l’Union européenne considère comme sûr. Les populations allemandes vivant autour des bases américaines dans tout le pays cherchent à former des recours pour tenir l’armée américaine responsable de ces crimes anthropiques.

    Au Proche-Orient, en revanche, il existe peu d’études, voire aucune, sur la contamination des eaux souterraines hors site par les bases ou les ports américains en tant que zones d’émission, ou sur les effets de ces substances toxiques sur la santé des populations locales. Les autorités de la région n’ont pas encore abordé, étudié ou cherché à tenir l’armée américaine pour responsable de cet héritage anthropique. L’armée n’a certainement pas encore reconnu sa responsabilité dans la pollution hors site par les PFAS de ses bases comme à Incirlik (Turquie), Al-Dhafra (Émirats arabes unis), Naval Support Activity à Bahreïn, Al-Udeid (Qatar) ou Camp Lemonier (Djibouti), ni admis sa contribution aux effets néfastes des PFAS sur la santé des populations locales.

    Les conséquences environnementales du massacre des villes
    Les préjudices anthropiques subis par les populations du Proche-Orient résultent également de la « pollution par conflit ». Il s’agit des séquelles toxiques de l’urbicide, défini comme la destruction violente et intentionnelle de vastes pans d’infrastructures urbaines, de bâtiments, de sites industriels et de sources d’énergie dans le but de remporter une victoire militaire et de contrôler la ville : le massacre des villes résultant de ce que les Marines américains appellent les « opérations militaires en terrain urbanisé ». Les bâtiments explosent de l’intérieur sous l’effet de puissants explosifs, largués dans des zones peuplées, produisant une puissance énorme et des températures élevées.

    Les matériaux de construction ainsi pulvérisés se répandent sous forme d’énormes nuages de poussière qui — comme cela a été constaté après l’attaque contre les tours jumelles à New York le 11 septembre 2001 — sont ensuite inhalés par les secouristes et les familles qui continuent à vivre dans le quartier, laissant un héritage de maladies pulmonaires telles que l’asbestose et la silicose, de complications cardiovasculaires et une mortalité prématurée. Les décombres, souvent abandonnés pendant des années là où ils sont tombés, contaminent les enfants qui jouent dans les ruines et entraînent des déchets toxiques dans les eaux souterraines et dans les rivières. Le conflit terminé, alors que la reconstruction est engagée, le déblaiement et la gestion de blocs urbains de décombres solides et dangereux — béton, ciment chargé de toutes ses impuretés, amiante, métaux, produits chimiques — engendrent une vulnérabilité supplémentaire pour la santé humaine sur le site, et une toxicité sur les décharges extérieures par la contamination de l’environnement et la récupération des déchets là où ils sont ensuite déposés.

    Ramadi, site de trois grandes batailles acharnées pour le contrôle de la ville par la coalition militaire (2004, 2006, 2015), a perdu des quartiers entiers et la totalité de ses ponts sur l’Euphrate. La ville a aussi subi une pollution considérable due aux matériaux de construction qui ont été réduits en poussière lors des affrontements. La ville était détruite à 80 % au moment de sa reconquête en décembre 2015, faisant de cette cité d’un quart de million d’habitants un lieu pratiquement inhabitable et rasé. Une évaluation a dénombré 615 cratères de bombes dans le centre de la ville et plus de 3 000 maisons détruites après la bataille de 2015. Peu après, l’ONU a qualifié la destruction de la ville de « stupéfiante », pire que toute autre ville d’Irak, avec une estimation de sept millions de tonnes de débris et des coûts de reconstruction d’environ 10 milliards de dollars (8,46 milliards d’euros).

    Il a fallu des années pour procéder à un nettoyage substantiel, notamment pour éliminer en toute sécurité pièges et munitions non explosées. Les États-Unis ont fait don de 5 millions de dollars (4,23 millions d’euros) pour aider à éliminer les explosifs de Ramadi. À long terme, il reste à gérer de manière adéquate l’installation de terrains de décharge, l’augmentation des niveaux de pollution locale du sol, de l’air et de l’eau, et à traiter les risques sanitaires des habitants. En outre, l’Euphrate présente à Ramadi des niveaux extrêmement élevés de contamination par les métaux lourds et son indice de qualité de l’eau (IQE) varie entre « marginal » et « médiocre ». Les canaux d’irrigation connaissent un sort comparable. Après la libération de Mossoul en 2017, les experts de l’ONU ont estimé que la ville avait à gérer plus de 11 millions de tonnes de débris dus au conflit et que 100 millions de dollars (85 millions d’euros) seraient insuffisants rien que pour couvrir les frais de transport par camion hors de la ville, la plupart des gravats ayant fini par être empilés sur les bords du Tigre ou déversés dans celui-ci.

     « Ces choses-là arrivent ! Et ça fait désordre »
    Il est des cas où l’urbicide se caractérise par la stratégie appelée « choc et effroi », quand une puissance de feu massive et écrasante est dirigée à une échelle jamais vue contre des infrastructures clés de transport, d’eau et d’électricité ou contre des moyens de communication, dans le but de paralyser et de déstabiliser subitement son adversaire pour prendre immédiatement le dessus. Les États-Unis ont largué 2 000 munitions à guidage de précision (MGP), conçues pour une destruction ponctuelle et ciblée, au cours des quatre premiers jours de leur invasion de l’Irak en 2003, et près de 20 000 au total pendant la phase de « guerre ». Le secrétaire d’État Rumsfeld, commentant la destruction urbaine résultant des attaques américaines contre les centres de population a haussé les épaules et déclaré : « Ces choses-là arrivent ! Et ça fait désordre ».

    Les munitions non explosées et les résidus d’armes explosées, notamment le phosphore blanc et les armes à sous-munitions peu fiables jonchent le paysage urbain des conflits, constituant également des risques sanitaires à long terme pour les habitants des villes. Il existe quelques études sur l’impact de ces restes de guerre sur les communautés locales. Certaines établissent un lien avec une forte augmentation des malformations congénitales et des naissances prématurées dues à l’empoisonnement de l’environnement par le plomb et le mercure. En outre, on connaît depuis longtemps le rôle des munitions à uranium appauvri (UA) abandonnées après la première guerre du Golfe et celle de 2003 sur la santé reproductive des communautés du sud de l’Irak. C’est dans les villes les plus lourdement bombardées comme Bassora, Ramadi et Falloujah que les citoyens ont particulièrement souffert de problèmes de santé importants dus à la bioaccumulation de ces polluants dans l’air, le sol et les aliments.

    Tous coupables, tous condamnables
    En résumé, les séquelles anthropiques de la présence militaire américaine au Proche-Orient sont difficiles à discerner et, variant en fonction du temps et du lieu, à distinguer des autres contributions. De ce fait, il est peu aisé d’en attribuer la responsabilité première aux uns ou aux autres. Les dommages anthropiques sont des problèmes inextricablement complexes où se mêlent le connu et l’inconnu. La contamination par les matériaux de construction pulvérisés à Ramadi et Mossoul n’est pas seulement imputable aux opérations américaines, mais aussi à celles de Daesh et des forces irakiennes.

    Les émissions de gaz à effet de serre par les Humvee et les F-35 se confondent avec des milliers d’autres sources de contamination. Il y a si peu de données, d’études ciblées, d’analyses ou d’intérêt politique pour les contributions spécifiques de l’armée américaine à la création de zones de pollution au Proche-Orient qu’il est malaisé de dresser un tableau complet des risques sanitaires et environnementaux à court ou long terme pour des populations particulières, découlant de pratiques militaires américaines spécifiques sur des sites spécifiques et à des moments spécifiques.

    Et pourtant, comme l’a clairement reconnu une étude, il existe « une épidémie de contamination toxique sur les bases militaires américaines et à partir de celles-ci ». C’est un fait connu dont l’évidence s’impose pour les bases situées à l’intérieur des enceintes américaines comme pour les populations regroupées juste au-delà de leurs grilles. Ce qui est également clair, c’est que certains dommages anthropiques tels que la pollution des eaux souterraines par les per- et polyfluoroalkylées ou les fosses d’incinération sont désormais reconnus, à contrecœur, par le Pentagone comme ayant causé un préjudice important aux vétérans américains déployés dans la région, ce qui s’accompagne — peut-être, du moins peut-on le penser — d’une certaine acceptation de sa responsabilité, ainsi que de la mise en œuvre d’une réparation limitée des préjudices. Ces deux victoires ont été extrêmement difficiles à obtenir et ont pris des décennies. Les anciens combattants et leurs familles sont frustrés, tout comme les municipalités américaines qui se trouvent en aval ou sous le vent des bases navales et aériennes, par les lenteurs et l’obstination de la bureaucratie militaire. Ce drame aura sa suite devant les tribunaux et le Congrès des décennies durant.

    « Faire ses besoins dans la gamelle des autres »
    Mais qu’en est-il des décharges sauvages de l’armée américaine au Proche-Orient et des dommages collatéraux causés aux familles et aux populations qui vivent au contact de ses détritus ? L’héritage anthropique intergénérationnel de plus de deux millions de « bottes sur le terrain » et de « marins en mer » déployés dans la région depuis 1958 n’a été ni reconnu ni mesuré : c’est l’aspect connu et inconnu de l’approche du Centcom américain au Proche-Orient qui y voit une zone de combat plutôt qu’une communauté de peuples. Les États-Unis se sont uniquement intéressés aux expériences et à la santé des anciens combattants de retour ou en service, au taux en augmentation de leurs maladies respiratoires, à leurs affections physiques invalidantes et aux formes rares de maladies, plutôt qu’aux personnes qu’ils étaient censés protéger. Les analystes américains qui ont évalué les dommages anthropiques émanant des bases américaines à l’étranger font systématiquement remarquer qu’on ne pourrait pas s’en tirer avec ce type de traitement des déchets aux États-Unis ou que « l’Agence de protection environnementale américaine les fermerait si c’était chez nous ». Les États-Unis ont pollué le territoire d’autrui, mettant en danger les générations futures et hypothéquant leur possibilité d’avenir après avoir piétiné leurs plates-bandes. Quelle que soit la distance à laquelle on s’éloigne de l’horizon, la culpabilité pour la création de milliers de sites toxiques locaux — les anthropocènes locaux — ne s’effacera pas avant longtemps.

    Chaque site toxique est particulier, avec son héritage anthropique en constante évolution, façonné par la vulnérabilité de l’environnement naturel local, les pratiques de la population, les méthodes de gestion, les engagements en matière de ressources et les crises climatiques ultérieures. L’armée américaine a contribué à créer, étendre, compliquer ou accélérer la formation de ces anthropocènes locaux, et à nuire à la sécurité sanitaire et environnementale de millions de personnes et de populations au Proche-Orient. Il est temps de reconnaître, comme le répètent souvent les vétérans américains, qu’il ne faut pas « faire ses besoins dans la gamelle des autres ». Il est temps de prendre ses responsabilités et de contribuer à la réparation de ces crimes environnementaux. Les bottes américaines ont laissé de terribles empreintes dans toute la région. Les photos et les souvenirs peuvent s’effacer pour toujours, mais pas les produits chimiques.

    Bruce Stanley
    Professeur émérite de relations internationales à Richmond, université internationale américaine de Londres.

    #pollution #déchets #ordures #armée #US #USA #décharges #Afghanistan #Lybie #Irak #Syrie . . . . #armée_américaine #phosphore_blanc #sous-munitions

    Source : https://orientxxi.info/magazine/les-pollutions-indelebiles-de-l-armee-americaine-au-moyen-orient,5020

  • Réfugiées afghanes : le gouvernement parie sur l’oubli

    Tribune collective parue – Le Monde Dans ce texte publié par « Le Monde » le 14 juin sous le titre « L’attitude de notre gouvernement face aux appels au secours des femmes afghanes ayant fui leur pays est plus que frileuse, elle est indigne ». Un collectif de treize personnalités du syndicalisme, du journalisme, du monde associatif et de la culture, parmi lesquelles Patrick Baudouin, Ariane Mnouchkine et Vanina Rochiccioli, expose le désarroi de ces femmes dont les demandes de visas n’aboutissent pas et réclame que l’État français tienne les promesses formulées à leur égard, lors de la chute de Kaboul.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/03/refugiees-afghanes-le-gouvernement-parie-sur-l

    #international #afghanistan

  • „‚Wenn die Kugeln knapp am Kopf vorbeizischen ...“ : Deutscher Legionär schildert Schrecken des Ukraine-Kriegs
    https://www.merkur.de/politik/ukraine-krieg-legionaer-deutschland-erlebnis-schilderung-verwundet-butscha-ru

    La guerre en Ukraine est différent de la guerre en Aghanistan. En Ukraine c’est comme dans À l’Ouest, rien de nouveau avec drones. Témoignage d’un légionnaire allemand.

    26.4.2023, Interview: Klaus Rimpel - Der Ex-Bundeswehr-Soldat kämpfte in Butscha und Irpin für die Ukraine. Nun gibt er im Merkur-Interview Einblick in die Realität des Krieges.

    München/Kiew – Er konnte dem Unrecht in der Ukraine nicht tatenlos zusehen: Der 25-jährige Ex-Bundeswehrsoldat Jonas Kratzenberg kämpfte als Legionär in Irpin, Butscha und im Donbas gegen Russland – bis er bei einem Drohnenangriff von Granatsplittern im ganzen Körper schwer verletzt wurde. Im Gespräch mit dem Münchner Merkur und in dem Buch „Schützenhilfe“ (Yes Publishing, 22 Euro) beschreibt der Aachener, was er in der Internationalen Legion im Ukraine-Krieg erlebte.

    Münchner Merkur: Sie wurden in der Bundeswehr zum Panzergrenadier ausgebildet. Warum sind Sie als deutscher Soldat zum Kämpfen in die Ukraine gegangen?

    Jonas Kratzenberg: Schon Wochen vor Kriegsausbruch war mir klar, dass Russland die Ukraine überfallen würde. Ich war angewidert von der Inaktivität der Bundesregierung, von der Inaktivität der Nato und litt darunter, dass die Ukraine zumindest in der Anfangsphase in diesem Krieg völlig alleingelassen wurde. Und mir hat der Kampfgeist der Ukrainer imponiert. Als der Krieg ausgebrochen ist, war ich gerade aus der Bundeswehr ausgeschieden. Ich hatte keinen Job, hatte keine Freundin, keine Verpflichtungen – so schien es mir die perfekte Gelegenheit, etwas für den Frieden in Europa zu tun und das, was ich fünf Jahre lang bei der Bundeswehr gelernt hatte, auf dem Schlachtfeld einzusetzen.

    Sind Sie einfach an die ukrainische Grenze gefahren und haben gesagt, Sie würden gerne gegen die Russen kämpfen?

    Mehr oder weniger. Man kann sich im Konsulat anmelden, danach muss man nur zum ausgemachten Treffpunkt in der Ukraine gehen, wo man genommen oder abgelehnt wird. Die Internationale Legion ist grob in drei Gruppen aufgeteilt: Die Russischsprachigen, da kommen die meisten aus Georgien. Dann gibt es sehr viele Spanischsprachige aus Lateinamerika. Der Rest wurde in den Topf englischsprachige Ausländer gesteckt, wo auch Deutsche oder Franzosen drin sind, die gar kein Englisch können. Aber irgendwie haben wir uns immer verständigt.
    Ukraine-Krieg: „Die Details sind es, die man nicht los wird“

    Und dann ging es gleich aufs Schlachtfeld?

    Ende März wurden wir ohne formales Training nach Irpin und Butscha geschickt. Schon während ich es erlebte, war mir klar, dass das, was ich dort sah, mich nie mehr loslassen würde. In Irpin standen wir an einem Observationspunkt, direkt am letzten Abschnitt vor der russischen Front, quasi im Niemandsland zwischen Russen und Ukrainern. Auch wenn man die Bilder des Krieges aus den Medien kennt – man kann es sich nicht vorstellen, wie schlimm es wirklich war. Die Details sind es, die man nicht los wird.

    Können Sie diese Details beschreiben?

    (stockt, lange Pause) Die Leichen. Die Leichen …

    Haben Sie auch Kameraden in diesen Kämpfen verloren?

    Ja …

    Wie geht man damit um?

    Man lebt weiter.

    Erfahrungen aus dem Ukraine-Krieg: „Panik begleitete uns jederzeit“

    Gibt es psychologische Hilfe?

    Ich habe das Glück, dass ich als ehemaliger Bundeswehr-Angehöriger Zugriff auf den Sozialdienst der Bundeswehr habe. Wenn ich nicht bei der Bundeswehr gewesen wäre, würde ich nicht wissen, an wen ich mich wenden könnte – außer vielleicht an den Dorfpfarrer. Es gibt Dinge, die kann man alleine nicht verarbeiten. Artillerie-Beschuss oder im Kampf zu stehen: Darauf bereitet einen nichts vor, egal, ob man im Kampf gehärteter Soldat oder Zivilist im friedlichen Deutschland ist. Da kommt man nicht ungeschoren raus. Egal wie mutig oder sogar verrückt man ist: Wenn die Kugeln knapp am Kopf vorbeizischen, wenn man das Pfeifen der Artillerie hört, dann scheißt sich jeder ein. Panik begleitete uns jederzeit. Die Hauptsache ist, diese Angst zu unterdrücken und trotzdem weiterzumachen.

    Die Ukraine ist von Kopf bis Fuß ein korruptes Land, und das trifft auch auf das Militär zu.

    Wie erlebten Sie Ihre ukrainischen Vorgesetzten?

    Die Ukraine ist von Kopf bis Fuß ein korruptes Land, und das trifft auch auf das Militär zu. Ausländische Kämpfer, die kein Ukrainisch sprechen und die sich juristisch nicht wehren können, sind der Willkür der Kommandeure ausgeliefert. Jede Art von Beschwerde stößt im besten Fall auf taube Ohren.

    Haben Sie nicht gedacht: Wenn ihr mich hier so behandelt, dann gehe ich zurück nach Deutschland!

    Am Gehen wird man grundsätzlich nicht gehindert. Aber meine Kameraden und ich waren nicht bereit, den Kampf aufzugeben, vor allem nicht nach dem, was wir in Irpin und Butscha erlebt hatten.
    Ukraine-Krieg: „Es ist ‚Im Westen nichts Neues‘ mit Kampfdrohnen“

    Es heißt oft, dass der Krieg in der Ukraine mit seinen Schützengräben an den Ersten Weltkrieg erinnert. Stimmt das?

    Ja, es ist „Im Westen nichts Neues“ mit Kampfdrohnen. Artillerie vorbereiten, Infanteriewellen mit gepanzerter Unterstützung – alles wie im Ersten Weltkrieg. Wir hatten das Glück, Teil einer Spezialeinheit zu sein, und hatten so dynamischere, gefährlichere Missionen. Aber dafür blieb es uns erspart, dauernd im Schützengraben zu sitzen.

    Es heißt, russische Soldaten würden wie Kanonenfutter verheizt.

    Ja, aber beide Seiten haben sich da nicht viel genommen. Nur: Die Russen haben mehr Menschen zum Verheizen.

    Wir waren auf dem Weg zurück in die Basis. Auf den letzten Metern kam eine Drohne, ich hab mich auf den Boden geworfen, wie es mir beigebracht wurde. Die Drohne hat sich mich ausgesucht, dann hat’s gerummst.

    Werden in der Ukraine auch die Internationalen Legionen verheizt?

    Tatsächlich nicht. Es wurden falsche Entscheidungen getroffen, weil es an erfahrenen Offizieren fehlt. Dadurch wurden Leben unnötig weggeworfen. Aber zumindest der vom Geheimdienst geführte Legions-Teil, bei dem ich war, wurde grundsätzlich nicht als Kanonenfutter missbraucht.

    Wie war es, als sich die Russen aus Irpin und Butscha zurückzogen?

    Wir haben gejubelt. Der Punkt, wo das Leiden sich ausgezahlt hat, wo man einfach abschalten kann, ist ein pures Glücksgefühl. Wenn der Sieg der Ukraine irgendwann kommt, wird die Nachricht für mich in Deutschland weit weniger bedeuten, als wenn ich sie kämpfend in der Ukraine hätte erleben können.

    Sie haben deshalb nicht bis zum Ende des Krieges kämpfen können, weil Sie im November 2022 in der Nähe des südukrainischen Mikolajew schwer verletzt wurden …

    Es war eine meiner heftigsten Missionen, wir hatten Verluste, Verwundete, aber wir hatten es nach einem schweren Feuergefecht rausgeschafft. Wir waren auf dem Weg zurück in die Basis. Auf den letzten Metern kam eine Drohne, ich hab mich auf den Boden geworfen, wie es mir beigebracht wurde. Die Drohne hat sich mich ausgesucht, dann hat’s gerummst.

    Jonas Kratzenberg nach seiner Verwundung im Ukraine-Krieg.
    Jonas Kratzenberg nach seiner Verwundung im Ukraine-Krieg. © fkn
    Gruppe Wagner „deutlich kompetenter und gefährlicher als die russische Armee“

    Wie war die medizinische Versorgung?

    Ich wurde von meinen Kameraden stabilisiert und in ein Krankenhaus nach Odessa gebracht, wo ich alle Hilfe der Welt hatte. Die medizinische Versorgung auch an der Front ist sehr gut. Aber es war trotzdem sehr schwierig in einem Krankenhaus, wo man die Sprache nicht richtig spricht, wo man nicht weiß, was mit einem passiert, wo man sich völlig hilflos fühlt.

    Haben Sie da nicht bereut, als Kämpfer in die Ukraine gegangen zu sein?

    Nein! Keine Sekunde! Ich werde es auch niemals bereuen.

    Haben Sie auch gegen Söldner der Gruppe Wagner gekämpft?

    Gott sei dank nicht. Aber meine Kameraden sind, nachdem ich verwundet wurde, in den Donbass gezogen und haben dort gegen Wagner gekämpft. Sie erzählen, dass Wagner deutlich kompetenter und gefährlicher ist als die russische Armee.
    Deutscher Legionär schildert Eindrücke aus dem Ukraine-Krieg: Nicht mit Afghanistan-Mission vergleichbar

    Ist es illegal, in einem fremden Land zu kämpfen?

    Grundsätzlich darf ein Zivilist mehr oder weniger machen, was er will. Wer aber für den deutschen Staat bei einer Sicherheitsbehörde oder der Bundeswehr arbeitet, macht sich strafbar, wenn er für ein anderes Land kämpft. Deshalb musste ich bis Ende Februar warten, ehe ich in die Ukraine konnte.

    Sie waren als Bundeswehr-Soldat auch in Afghanistan. War das vergleichbar mit dem, was Sie in der Ukraine erlebten?

    Nicht im Mindesten. Klar, in Afghanistan war Krieg, aber was wir dort unten gemacht haben, war kein Krieg. Es war eine Stabilisierungsmission. Das Highlight meines Einsatzes war, dass eine Rakete in unser Lager einschlug und einen Generator zerstörte. Geholfen hat mir aber in der Ukraine, dass ich vor dem Afghanistan-Einsatz eine gute infantristische Ausbildung bekam. Und in Afghanistan habe ich Dinge gelernt, an die man beim Soldatsein nicht unmittelbar denkt: Im Gefecht ist es ungemein wichtig, den Alltagsstress möglichst gering zu halten. Wann immer es möglich war, habe ich in den Kampfpausen in der Ukraine gelesen. Und in einem Dorf gab es WLAN. Wenn wir nicht im Schützengraben saßen, gingen wir dorthin, um mit unseren Angehörigen daheim zu sprechen.

    Wie fanden es Ihre Eltern, dass Sie in den Krieg gezogen sind?

    (Lange Pause) Irgendwie haben sie es verkraftet. Es war schrecklich, vor allem für meine Mutter. Sie hat mit niemandem darüber geredet, wo ich bin, nicht einmal mit ihren Schwestern. Sie wusste, wenn das Thema zur Sprache kommt, dann kann sie nicht mehr aufhören zu weinen.
    Sieg gegen Russland? „Es steht besser um die Ukraine als viele glauben“

    Haben die Ukrainer eine Chance, gegen das mächtige Russland zu gewinnen?

    Es steht besser um die Ukraine, als viele bei uns glauben. Solange der Westen in seiner Unterstützung nicht nachlässt, ist das machbar. Die Frage ist, wie viele Menschenleben das noch kosten wird. Wenn die Ukraine das komplette Kriegsziel mit der Befreiung der Krim erreichen will, wird das noch lange dauern. Das Einzige, worauf man für einen schnellen Sieg hoffen kann, ist, dass es einen Putsch in Russland gibt.

    Gehen Sie nach Ihrer Genesung wieder zurück in den Kampf in der Ukraine?

    Ich verspüre schon noch den Drang, zurückzukehren und wieder zu kämpfen. Aber mein Platz ist hier bei meiner Freundin, die ich in der Ukraine kennengelernt habe, und bei meiner Familie, und da muss ich anfangen, mir eine Zukunft ohne den Krieg aufzubauen.

    #guerre #Ukranr #Afghanistan #drones #wagner #armée #infanterie #légionnaires

  • Document – Afghanistan : une sombre situation…

    Selon un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU, le pays connaît « la plus grande crise humanitaire du monde ». Elle s’est aggravée au fur et à mesure que l’année 2023 avançait, le nombre de personnes nécessitant une assistance humanitaire passant de 28,3 millions au début de l’année à 28,8 millions à la fin du mois de mai. Soit plus de la moitié de la population totale du pays (41 millions d’habitants).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/23/document-afghanistan-une-sombre-situation

    #international #afghanistan

  • Depuis 5 mois, notre confrère et ami Mortaza Behboudi est prisonnier des talibans
    Le journaliste, qui collabore notamment avec France Télévisions, Arte, Radio France, « Quotidien » ou Mediapart, est détenu en Afghanistan depuis le 7 janvier 2023. Depuis, l’espoir est un combat. Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/070623/depuis-5-mois-notre-confrere-et-ami-mortaza-behboudi-est-prisonnier-des-ta
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/25/afghanistan-lhypocrisie-de-la-communaute-internationale/#comment-57269

    #international #afghanistan

  • Des milliers d’Afghanes ayant fui l’enfer taliban sont dans les limbes au Pakistan et en Iran. La France peut, et doit, les accueillir en urgence.

    Cet appel a été rédigé à l’initiative de Margaux Benn, Solène Chalvon-Fioriti, Sonia Ghezali et Nassim Majidi, Grands-Reporters et chercheuse spécialistes de l’Afghanistan, et de l’association France terre d’asile. Il est soutenu par plus de 350 personnalités de la société civile.

    Elles ont eu, pendant deux décennies, une fenêtre sur la vie, la vraie, celle qui consent le rêve. Vingt ans durant, à grand renfort de programmes d’éducation, de bourses universitaires, on a poussé les Afghanes à y croire. Elles ont repris le chemin de l’école, obtenu des diplômes en droit, en « women’s studies ». Dans le département d’astronomie de l’université américaine de Kaboul, un télescope fixait leur horizon à des années-lumière de là.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/03/des-milliers-dafghanes-ayant-fui-lenfer-taliba

    #international #afghanistan #féminisme

  • Un 8 mars de lutte internationaliste : communiqué de RAWA

    Nous saluons toutes nos sœurs de la CISDA.
    Le 8 mars appelle les femmes du monde entier à lutter avec détermination contre les régimes dictatoriaux misogynes, religieux ou non, qui bafouent leurs droits. Au cours des quatre dernières décennies, le sort des femmes afghanes a été terriblement douloureux. Nos régimes mercenaires ont parlé d’égalité des sexes alors que les femmes de notre pays n’ont connu que la guerre, la violence, la pauvreté, les larmes et le sans-abrisme. Les femmes afghanes ont été privées de leurs droits fondamentaux à l’éducation et au travail et leur pays est devenu une prison.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/14/un-8-mars-de-lutte-internationaliste-communiqu

    #féminisme #afghanistan

  • L’8 marzo “clandestino” delle donne afghane che resistono ai Talebani

    Nonostante le difficoltà e le minacce, le attiviste celebrano la giornata per ricordare che il cambiamento è sempre possibile. Anche in un Paese dove oggi violenze domestiche e persino l’uccisione di una figlia non vengono puniti.

    Buio. Temperature polari, neve, fango e ancora buio. Di sera la città scompare nell’oscurità. L’elettricità c’è raramente. Le luci stradali e quelle dentro le case sono spente. I passi incerti degli uomini per strada, come fantasmi. Resti di una vita che non c’è più. Miliziani ovunque, posti di blocco. Sono vestiti meglio i Talebani: buone divise, mezzi potenti, armi efficienti, ereditati dall’esercito e dagli americani. È questa la Kabul che ritrova Rehana, militante della Revolutionary association of the women of Afghanistan (Rawa) dopo una lunga assenza. Nemmeno nelle case si sta al sicuro. I miliziani arrivano, sono una cinquantina. Circondano un quartiere, chiudono le strade. Poi entrano nelle abitazioni e perquisiscono, buttano all’aria tutto. Dicono di cercare armi ma rovistano anche nella biancheria delle donne. Alcune tra le nostre amiche attiviste hanno subito questa avventura. Se sei da sola in casa, convocano un testimone maschio altrimenti non potrebbero entrare. Mostrano a tutti che hanno il controllo del Paese, seminano paura. E ci riescono benissimo.

    La paura è entrata infatti nella pelle di tutti. Rehana racconta di averla davanti agli occhi ogni giorno quando prende l’autobus. Ha tempo di osservare dalla sua postazione di donna, schiacciata con le altre, in fondo. I posti buoni sono per gli uomini. Uomini spenti, sguardi opachi. Ascolta la desolazione, l’avvilimento, le storie delle donne. Si scambiano lo sconforto. Non c’è lavoro, non c’è da mangiare, niente per scaldarsi, non possono comprare nemmeno un pezzo di sapone per lavarsi. Le mamme si preoccupano per le figlie. Troppo vuoto nella mente. I disturbi psichici aumentano. Non c’è scuola, né lavoro, né distrazioni, né vita sociale. I Talebani si sono mangiati i loro sogni. Chiuse in casa, spesso una sola stanza, da mesi non possono uscire. È pericoloso: i miliziani possono portarsele via.

    Dopo il devastante terremoto che ha colpito Turchia e Siria il 6 febbraio molti hanno preso d’assalto l’aeroporto di Kabul, con l’obiettivo di salire sugli aerei che partono per portare soccorso: file di automobili come nell’agosto 2021, tanti venivano anche da altre province. La Turchia è la meta da raggiungere a qualsiasi costo: i Talebani sono spiazzati, fanno fatica ad arginare l’assalto, si spara fino a tarda sera. La gente, in città, pensa che ci sia stato un attentato. Khader non è riuscito a partire: “Comunque qui si muore. Preferisco perdere la vita sotto le macerie di un terremoto che qui”.

    Nel buio delle strade succede di tutto e al mattino si trovano i cadaveri. Il 9 febbraio, i Talebani hanno dichiarato di averne raccolti 148 nel corso del mese precedente. Si muore di freddo, di fame, di droga, per mano talebana, per l’aggressione da parte di un criminale, per omicidio, per attacchi suicidi.

    La stessa cupa prigione è saldamente installata nella mente degli uomini. Sahar, insegnante, racconta cos’è successo nel suo quartiere a una famiglia che conosce di vista. Un padre, Faiz, ama sua figlia quindicenne (così dice): bella, istruita, allegra, ne è fiero. La sorveglia costantemente: lei è preziosa, il suo migliore affare. La vende in sposa, con suo grande profitto, a un suo collega, un uomo rispettabile, più anziano di lui.

    Lei, Zahra, invece, ha altri progetti. È innamorata e si vede di nascosto con il suo fidanzato Amid, progettano la fuga. Ora che il padre l’ha promessa, non esce più. Il ragazzo di notte riesce a entrare nella sua stanza, vuole vederla. Sono vicini, si tengono le mani. Faiz, padre che ama sua figlia, controlla. La vita di Zahra gli appartiene, l’affare è già combinato. Tutta la casa controlla, anche i muri, gli scricchiolii, i pavimenti: tutte spie di Faiz. Allarmato, entra nella stanza, Amid scappa dalla finestra. Faiz prende il suo fucile e gli spara, ma ormai il ragazzo è sparito nel buio.

    Così, si gira, con la furia negli occhi, mentre la figlia gli urla che vuole sposare Amid, solo lui. Non ci pensa molto, riempie il corpo della sua bambina di pallottole. Zahra viene uccisa. Il padre solleva il cadavere, così leggero e lo getta nel cortile. I vicini si affacciano, le donne urlano. Faiz è ancora lì, con il fucile in mano e spinge via con i piedi il corpo della figlia. I vicini, spaventati, denunciano l’omicidio alle autorità. Eccoli, i “giudici”, con il turbante di traverso, armati fino ai denti. Gli occhi accesi da chissà quale delirio. Vedono il corpo della ragazza, nessuno ha osato spostarlo. Entrano in casa dove la madre non smette di singhiozzare. Parlano con Faiz. Ascoltano, annuiscono. I vicini spiano dalle finestre. Escono nel cortile per assistere alla “giustizia talebana”’. Ecco, ora sarà frustato, arrestato, ucciso, si dicono. Se lo porteranno via. Se lo merita. Ma i Talebani si complimentano con lui, gli danno pacche sulle spalle, lo lodano senza ritegno: “Hai fatto il tuo dovere. Ora il tuo onore è salvo e la sharia rispettata. Tua figlia era una puttana”. Giustizia è fatta.

    Oggi, in Afghanistan, i reati contro le donne non hanno nemmeno la dignità di essere delitti, sono comportamenti governati dalla sharia. Giustificati, accettati, accolti dentro la vita di ogni giorno. I codici cambiano e sono i Talebani a dettarli. La giustizia è sprofondata nel fanatismo. Oggi, nel silenzio del mondo, i Talebani fanno quello che vogliono. Impongono le loro pene: amputazioni, lapidazioni, frustate. E la voce delle donne, inascoltata, perde forza e si prosciuga. Sulle leggi che proteggevano le donne i Talebani non si esprimono nemmeno: per loro non sono mai esistite. Basta la sharia. Copre ogni caso sottoposto alla giustizia. La violenza degli uomini non è più un crimine, tanto meno quella domestica, non è oggetto di alcuna sanzione, è colpa delle donne che non hanno saputo servire bene i loro mariti. L’impunità nutre gli abusi, si annida nelle case, diventa a poco a poco la regola, un tarlo, una malattia. Il triste potere di annichilire devasta il cervello e l’anima degli uomini. Imprigiona la loro mente più del corpo delle donne.

    “Per i Talebani le donne non valgono nulla e tutte le decisioni vengono prese in loro assenza, in corti improvvisate, alla presenza degli anziani della tribù e della famiglia, solo maschi. Sono le vittime a rischiare: sanzioni, prigione o violenze sessuali da parte dei giudici”
    – Mirwais, avvocato penalista

    Chi ha difeso le donne è sotto tiro: avvocate, giudici, procuratrici, vivono nascoste sotto continua minaccia di morte. Sono conosciute e rischiano molto. Non basta impedire loro di lavorare, per i Talebani vanno eliminate. Soprattutto per quei padri e quei mariti che, a causa loro, erano stati imprigionati. Questi uomini sono stati tutti liberati dai Talebani, già nella loro corsa verso Kabul nell’agosto 2021. Ex prigionieri e combattenti hanno saccheggiato le case di donne giudici. E vogliono la loro vendetta. “Pochissime si rivolgono alle corti talebane per i loro problemi -dice Mirwais, avvocato penalista-. Per i nuovi governanti le donne non valgono nulla e tutte le decisioni vengono prese in loro assenza, in corti improvvisate, alla presenza degli anziani della tribù e della famiglia, solo maschi. Sono le vittime a rischiare: sanzioni, prigione o violenze sessuali da parte dei giudici”. La stampa non c’è più ma qualche notizia sulla “giustizia talebana” filtra sui social network. Ci sono state donne lapidate in diverse province, in quella di Badakhshan in particolare. A Ghowr una donna si è suicidata per sfuggire a questa crudele esecuzione. Nella provincia di Takhar, 40 giovani sono stati frustati in mezzo alla strada e messi in prigione per non aver osservato le prescrizioni su hijab e barbe. Scendere in strada è come andare in guerra.

    L’8 marzo in Afghanistan non c’è nulla da festeggiare. Non c’era nemmeno nei vent’anni passati quando, tranne poche eccezioni, la giustizia per le donne restava una chimera. Ma le militanti afghane che si battono per i diritti delle loro sorelle ci tengono molto a celebrare questa festa. Per loro è sempre stato un giorno importante e lo è ancora. “Serve a ricordarci le vittorie delle donne -dice Gulnaz, militante di Rawa-. Se loro ce l’hanno fatta, ce la faremo anche noi. Ci vorrà molto tempo ma le cose cambieranno. Oggi sappiamo che continueremo a combattere, con le armi della consapevolezza, dell’istruzione, della cura, della resistenza e con la forza della vita stessa. È questa che dobbiamo celebrare oggi”. Rawa e le altre associazioni di donne continuano a lottare. Trovano ogni escamotage per realizzare quello che serve: scuole, rifugi, ambulatori. Tutto segreto, per una vita che non si fa schiacciare. Continuano a inventare e a dare speranza alle donne. Rawa ci sarà l’8 marzo: le militanti arriveranno per l’occasione addirittura da altre province. Nonostante tutto, nei modi più fantasiosi, riusciranno ad affermare la certezza che qualcosa si può sempre fare per arginare l’orrore e nutrire la forza delle donne. Un giorno di coraggio che, ancora, i Talebani e gli altri tagliagole non sono riusciti a devastare.

    https://altreconomia.it/l8-marzo-clandestino-delle-donne-afghane-che-resistono-ai-talebani
    #Afghanistan #femmes #résistance #Revolutionary_association_of_the_women_of_Afghanistan (#Rawa) #Kaboul #peur #justice

  • #Afghanistan #répression #dictaturereligieuse #taliban #obscurantisme #barbarie #DroitsHumains #droitsdesfemmes #patriarcat... ✊

    🛑 Afghanistan : une nouvelle vague d’arrestations pour réduire au silence les voix dissidentes - Amnesty International France

    Sous le régime taliban, les droits à la liberté d’expression et de réunion sont de plus en plus restreints, et toute forme de dissidence est réprimée. Les disparitions forcées de femmes et les arrestations arbitraires de journalistes et de militant·e·s de la société civile semblent être les dernières stratégies adoptées par les talibans pour réduire au silence les voix dissidentes (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.amnesty.fr/actualites/afghanistan-une-nouvelle-vague-darrestations-de-voix-dissidentes-par-les-tal

  • Ukraine : derrière la Russie, les USA visent la Chine
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/ukraine-derriere-la-russie-les-usa-visent-la-chine_528276.ht

    Depuis le #sommet_de_Munich sur la sécurité, les États-Unis mènent campagne contre la #Chine, qu’ils accusent chaque jour de vouloir armer la Russie dans sa guerre en Ukraine. Venant de Washington l’accusation pourrait faire sourire.

    On ne peut cependant oublier que les États-Unis, qui ont fourni pour 26,4 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine en un an, à quoi s’ajoute tout ce que lui ont livré ses alliés de l’Otan, portent par là même une responsabilité écrasante dans le fait que la guerre dure et que le nombre de ses victimes ne cesse de croître.

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a été le premier à prétendre, le 18 février, que la Chine s’apprêtait à fournir des « armes létales » à la Russie. Pékin ayant démenti la chose, la vice-Présidente Kamala Harris a renchéri, affirmant que Washington était « troublé par le fait que Pékin approfondisse ses relations avec Moscou ».

    Le lendemain, l’ambassadrice américaine aux #Nations_unies s’est faite plus précise dans ses menaces : pour elle, aider militairement la Russie, c’est « franchir la ligne rouge ». Le 20, le ministre chinois des Affaires étrangères rétorqua qu’au lieu de « propager de fausses nouvelles », les États-Unis feraient mieux de « prendre de véritables mesures en faveur […] de l’avancement des pourparlers de paix ». Malgré cela, le 26 février, #Jake_Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, fit encore monter la pression en affirmant que Pékin « devra choisir s’il fournit ou pas une aide militaire » à Moscou, et que, « s’il choisit cette voie, cela aura un coût réel pour la Chine ».

    Derrière ce qui reste, pour l’instant, un bras-de-fer diplomatique, il y a toute l’arrogance de la première puissance militaire et économique mondiale, sûre de son bon droit, celui du plus fort qui entend dicter sa loi à la planète. Que l’État impérialiste le plus puissant accuse les pays qui s’opposent à lui, ou pourraient le vouloir, d’être des agresseurs ennemis de la démocratie, c’est une constante de la politique des grands États occidentaux, y compris quand, pour faire respecter leur ordre mondial, ils mettent à feu et à sang d’autres pays et leurs populations. On l’a constaté du #Vietnam à l’#Algérie, de l’#Irak à l’#Afghanistan et en tellement d’autres occasions.

    Dans le cas de la guerre qui oppose en #Ukraine la Russie au bloc de l’#Otan, il s’agit de cela aussi, mais pas seulement. Les États-Unis et leurs alliés veulent empêcher que des pays menacés par leur puissance hégémonique fassent bloc pour y résister.

    Ainsi, en représailles de ce qu’il fournit des drones de combat à la #Russie, l’#Iran vient de voir s’abattre des sanctions américaines sur ses entreprises qui fabriquent et acheminent ces armes : leurs avoirs et biens situés aux États-Unis sont gelés.

    S’agissant de la Chine, qui subit déjà certains embargos sur des productions ou fournitures que l’Occident considère comme stratégiques, les menaces de Washington sont d’un autre niveau. Dans la perspective d’une guerre plus large que celle d’Ukraine, une guerre de « haute intensité » dont les dirigeants politiques et militaires occidentaux parlent ouvertement, c’est la Chine qui devient leur cible principale.

    Pour eux, il s’agit de préparer les peuples à cette nouvelle guerre en leur désignant par avance l’ennemi à combattre. Ainsi, parmi d’autres de son acabit, le #général_Minihan, chef des forces aériennes aux #États-Unis, a déclaré dans une note interne, confirmée ensuite par le Pentagone : « J’espère me tromper. Mais mon instinct me dit que nous combattrons en 2025. » Et cela vise la Chine.

    Si les travailleurs veulent vivre en paix, ils doivent d’abord refuser toute solidarité avec de tels fauteurs de guerre. Mais ils doivent aussi se préparer à transformer cette guerre menée contre les peuples en une guerre sociale, une guerre de classe contre le système capitaliste. Car il faut renverser ce système qui « porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », comme disait Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale.

    #capitalisme #ONU #impérialisme

  • Urgent : un visa humanitaire pour sauver une femme journaliste afghane

    Communiqué LDH

    Khaled Nikzad, journaliste en Afghanistan, a fui Kaboul en 2021 lors de l’arrivée au pouvoir des Talibans et a obtenu l’asile en France en tant que réfugié politique. Depuis, il se bat pour sauver la vie de son épouse, journaliste également, qui n’a pas pu partir avec lui, et contre la décision du ministère de l’Intérieur qui refuse de lui délivrer un visa.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/25/afghanistan-lhypocrisie-de-la-communaute-internationale/#comment-55674

    #international #afghanistan

  • Antonio Guterres (#ONU) : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large »

    La seule guerre que nous avons à mener, c’est la guerre pour nos intérêts de travailleurs ! Éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 13 février 2023

    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/la-seule-guerre-que-nous-avons-mener-cest-la-guerre-pour-nos-interet

    Depuis le 19 janvier, nous sommes engagés dans un bras de fer pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Mais comment ne pas s’inquiéter, aussi, des bruits de bottes qui ne cessent de se rapprocher ?

    La #guerre_en_Ukraine menace toujours de dégénérer en déflagration généralisée. Aussi lourd de dangers, il y a l’affrontement économique et politique des deux géants que sont les #États-Unis et la #Chine. Celui-ci est déjà marqué d’une série d’actes guerriers. La semaine dernière, les États-Unis ont détruit un #ballon _chinois qu’ils accusaient d’#espionnage. En même temps, ils installaient quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, à proximité d’une Chine encerclée par les bases américaines.

    Le secrétaire général de l’ONU, #Antonio_Guterres, s’en est alarmé : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large », a-t-il déclaré. C’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, désormais, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement. C’est là-bas que sont testés les canons et les missiles dernier cri, les chars et les drones bourrés de technologie.

    Qu’ils le veuillent ou non, tous les pays sont déjà pris au piège de cette guerre et de la rivalité sino-américaine. Plus les évènements s’envenimeront, plus ils seront sommés de choisir leur camp.

    Ici, la #propagande présente les États-Unis, l’#Otan et l’#Union européenne [#UE] comme des forces de paix garantes de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples, quand la #Russie et la Chine seraient l’incarnation de la dictature et de l’oppression, autrement dit, l’axe du mal.

    C’est oublier que les puissances occidentales n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à appuyer des dictatures sanglantes, comme en #Arabie_Saoudite ou en Afrique, quand elles veulent exploiter et piller une région. Quand un régime leur est hostile, il n’y a pas de souveraineté qui tienne, elles envahissent le pays et le combattent, comme elles l’ont fait en Irak et en #Afghanistan. Pour soutenir #Israël, leur plus fidèle allié au #Proche-Orient, elles ferment les yeux sur la colonisation de la #Cisjordanie et enterrent le droit des #Palestiniens à disposer de leur propre État.

    Les relations internationales ne sont pas guidées par des valeurs morales, mais par la lutte permanente des grandes puissances pour l’accès aux #matières_premières, la captation de nouveaux marchés et pour la suprématie économique. Pas un km2 de la terre, des océans, et maintenant de l’espace, n’y échappe. C’est de ces rivalités-là que sont victimes, aujourd’hui, les Ukrainiens.

    Les dirigeants occidentaux exploitent les atrocités commises par l’armée russe pour chauffer l’opinion à blanc et pour qu’elle accepte, résignée, de s’engager davantage dans la #guerre.

    Comme s’il était possible de stopper le carnage en amenant toujours plus d’armes sur le terrain ! Et qui peut croire que #Joe_Biden ou #Emmanuel_Macron s’inquiètent des travailleurs et des pauvres d’Ukraine, quand ils montrent tous les jours qu’ils n’ont que faire des classes populaires de leur propre pays !

    En Ukraine, il s’avère, sans surprise, que les prétendus défenseurs du peuple se préoccupent d’abord et surtout de leur coffre-fort. Plusieurs proches de #Zelensky ont en effet profité de la guerre pour toucher des pots-de-vin. Jusqu’au ministre de la Défense qui a détourné des millions du budget de l’armée ! Et ce n’est rien à côté des profits empochés par les industriels de l’armement, #Dassault, #Thalès… mais cela nous rappelle que, si la guerre est une tragédie pour les peuples, elle est toujours une gigantesque affaire commerciale pour la #bourgeoisie.

    Alors, non au #bourrage_de_crâne va-t-en guerre ! Non à la livraison d’armes à Zelensky ! Non à l’augmentation des budgets militaires ! La guerre que se mènent les grandes puissances avec, aujourd’hui, la peau des Ukrainiens, et demain, peut-être avec la nôtre, n’est pas notre guerre !

    Nous, travailleurs, n’avons pas à choisir entre la grande bourgeoisie exploiteuse occidentale et les oligarques russes ou les nouveaux capitalistes chinois. Ils font partie de la même classe exploiteuse. Partout, c’est de cette classe qu’il faut nous protéger en défendant nos intérêts de travailleurs. Ici, nous avons à poursuivre notre combat contre la retraite à 64 ans, le recul de nos salaires et des #droits_ouvriers. Il faut le faire en ayant en tête la nécessité de reconstruire une force politique pour pouvoir, demain, refuser de servir de chair à canon dans la guerre que fomentent les capitalistes.

    #réforme_des_retraites #guerre_mondiale #lutte_de_classe

    • Provenant du direct du Monde sur le guerre en Ukraine :
      – Le Quai d’Orsay demande aux Français de quitter sans délai la Biélorussie
      – Le département d’état demande lui aux citoyens américains de quitter immédiatement la Russie
      – L’Otan signale que l’Ukraine « consommerait » plus de munitions que les pays de l’alliance peuvent en produire.

    • Une éditorialiste dans Les Échos du 15 février 2023 :

      La reprise des tensions dit plus que jamais que, pour les Etats-Unis, la guerre en Ukraine est une distraction au sens pascalien du terme et que la confrontation existentielle est bien celle qui les oppose à la Chine.

  • Un professeur d’université, critique virulent de l’interdiction de l’éducation des femmes et des filles par les talibans, a été arrêté à Kaboul : Afghanistan

    Le professeur Ismail Mashal a été arrêté le jeudi 2 février, alors qu’il distribuait des livres gratuits.

    Le professeur Ismail Mashal s’est fait connaître après avoir déchiré son dossier universitaire en direct à la télévision pour protester contre l’interdiction faite par les talibans aux femmes et aux filles de suivre un enseignement universitaire et secondaire. Le professeur Mashal, âgé de 37 ans, a été accusé d’« actions provocatrices » par les talibans, rapporte la BBC.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/11/un-professeur-duniversite-critique-virulent-de

    #international #afghanistan

  • Le mariage ou le suicide désormais seules échappatoires des Afghanes

    Traduction d’un article paru dans la revue féministe afghane Nimrokh, qui évoque les mariages non désirés et les suicides de jeunes filles désespérées ayant perdu tous leurs rêves d’avenir.

    Aujourd’hui, 24 janvier, c’est la journée internationale de l’éducation. Alors que le monde entier célèbre cette journée, l’éducation a été interdite aux femmes par le groupe terroriste des taliban. Les étudiantes souffrent de problèmes psychologiques et dans certains cas, sont forcées de se marier de peur d’être forcées d’épouser un combattant taliban.

    Au cours de l’année et demie écoulée, les jeunes filles ont été privées d’éducation à partir de la sixième année, ce qui a eu de graves conséquences sur leur vie. Si pour résister aux décrets misogynes des taliban, certaines filles se sont tournées vers d’autres formations, comme l’anglais ou la peinture, la fermeture des écoles et les autres décrets misogynes édictés par les taliban leur ont causé des problèmes psychologiques.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/28/le-mariage-ou-le-suicide-desormais-seules-echa

    #international #afghanistan

  • 95% des Afghan.e.s souffrent de la faim, tandis que le Canada, après avoir envahi et dévasté leur pays bloque toujours l’aide

    Alors que l’Afghanistan s’efforce à gérer ses multiples crises sociales et économiques résultant de décennies de guerre et des sanctions occidentales qui ont suivi, le gouvernement canadien empêche toujours les organismes de bienfaisance de livrer des envois de nourriture et d’aide médicale indispensables à la population souffrante.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/01/18/95-des-afghan-e-s-souffrent-de-la-faim-tandis-

    #international #afghanistan

  • #Flee

    Le film raconte l’histoire vraie d’Amin Nawabi (pseudonyme), réfugié afghan. Il raconte son enfance heureuse à Kaboul, l’arrestation de son père sous le régime communiste, puis sa disparition. Lorsque la guerre s’installe en Afghanistan, le frère ainé d’Amin s’enfuit pour éviter la conscription. Le reste de la famille quitte l’Afghanistan pour la Russie lors du retrait des troupes soviétiques en 1989.

    En Russie, la famille, en situation irrégulière, est harcelée par la police, et ils souhaitent rejoindre le frère ainé qui vit en Suède. Il faut pour cela réunir une somme importante pour payer les passeurs. Les deux sœurs d’Amin rejoignent la Suède après une traversée traumatisante de la mer Baltique. Amin, sa mère et son autre frère échoue lors d’une première tentative pour traverser la Baltique. Leur bateau prend l’eau, et l’équipage d’un paquebot qu’ils croisent contacte la police estonienne qui les renvoie à Moscou.

    La famille décide ensuite qu’Amin fera une nouvelle tentative, avec un passeur capable de lui procurer un faux passeport et de le faire voyager en avion. Le passeur envoie Amin au Danemark et non en Suède, lui ordonne de détruire son faux passeport à l’arrivée et de prétendre que toute sa famille est morte. Il bénéficie du statut de mineur non accompagné, mais est séparé de sa famille et craint le renvoi si on découvre qu’il a menti.

    Amin est homosexuel, et craint de l’avouer à sa famille car l’homosexualité est taboue en Afghanistan. Sa famille finira néanmoins par l’accepter. Il fait une carrière scientifique qui l’oblige à sacrifier sa vie de couple avec un Danois. Amin décide finalement de se marier avec son concubin Kasper, et ils emménagent dans une jolie maison.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Flee_(film)

    #film #film_d'animation #réfugiés #migrations #Afghanistan #réfugiés_afghans #maison #LGBT #mourir_aux_frontières #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire #passeurs

  • Ces frontières qui tuent dans l’indifférence

    Alors que les enquêteurs pointent la non-assistance à personne en danger des sauveteurs français dans le naufrage de Calais, Mediapart fait le point sur ces frontières qui tuent dans l’indifférence.

    LeLe 24 novembre 2021, au moins 27 exilés sont morts noyés dans la Manche au large des côtes calaisiennes alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Angleterre dans une embarcation pneumatique de fortune. La plupart des victimes étaient kurdes mais aussi afghanes.

    Un an plus tard et alors que les enquêteurs pointent la non-assistance à personne en danger des sauveteurs français dans le naufrage de Calais, Mediapart fait le point avec les journalistes Matthieu Aikins et Nejma Brahim sur ces frontières qui tuent dans l’indifférence.

    avec :

    #Matthieu_Aikins, journaliste canado-américain, est l’auteur du livre Les humbles ne craignent pas l’eau (Éd. du sous-sol, Seuil) dans lequel il raconte son voyage d’infiltré parmi les milliers d’exilés en 2016, au pic de l’une des plus grandes vagues de migration vers l’Europe. Il s’est glissé dans les pas et la peau de Habib, un faux réfugié fuyant l’enfer aux côtés d’Omar, un vrai réfugié, qui fut sur le terrain afghan son chauffeur et son interprète. 

    #Nejma_Brahim est journaliste à Mediapart, chargée des migrations.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/241122/ces-frontieres-qui-tuent-dans-l-indifference

    #asile #migrations #réfugiés #frontières

    via @olaf

    • Les Humbles ne craignent pas l’eau. Un voyage infiltré

      Omar, un jeune chauffeur et interprète afghan, décide de prendre la route de l’exil, laissant derrière lui son pays et son amour, Laila, sans savoir s’il pourra les retrouver un jour.
      Matthieu Aikins, grand reporter, correspondant depuis 2008 du New York Times en Afghanistan, est devenu peu à peu l’ami d’Omar, son traducteur et chauffeur. Lorsque ce dernier lui annonce sa décision de rejoindre l’Europe, le journaliste décide de le suivre. Il change d’identité, détruit son passeport et se lance à ses côtés dans une odyssée parmi des millions de réfugiés prêts à s’arracher à leurs vies et leurs familles dans l’espoir d’une existence meilleure.
      Nous sommes en 2016, au pic de la crise des réfugiés, et Matthieu Aikins raconte les dangers et les peurs, la traversée de pays en guerre, les passeurs, la solidarité comme la haine, la terrible situation du camp de Lesbos et de l’accueil en Europe.
      Dans la pure tradition du journalisme en immersion, de Florence Aubenas ou Ted Conover, loin d’un document racoleur, l’auteur par la profondeur de son regard, son empathie et son écriture, se détache du simple reportage et nous offre une réflexion à hauteur d’hommes et de femmes, sur la condition de réfugié, les frontières, et l’éthique même de sa démarche.
      Les humbles ne craignent pas l’eau est une histoire d’amitié et de courage inoubliable, un livre décisif qui explore avec précision et empathie l’un des grands défis de notre temps.

      “Je connaissais Omar depuis que j’avais commencé à travailler en Afghanistan et il avait toujours rêvé de vivre en Occident,
      mais ses aspirations s’étaient faites plus urgentes maintenant que son pays avait replongé dans la guerre civile et que les attentats à la bombe ensanglantaient sa ville. Les soldats américains commençaient à quitter le pays, j’essayais de partir moi aussi, essoré par sept années sur place, mais je ne pouvais pas abandonner Omar (…) Des milliers de personnes débarquaient chaque jour sur de petits bateaux. Un million de personnes allaient gagner l’Europe. Et Omar et moi en ferions partie.”

      https://www.seuil.com/ouvrage/les-humbles-ne-craignent-pas-l-eau-matthieu-aikins/9782364686496

      #Afghanistan #réfugiés_afghans #livre

  • #Iran #Afghanistan #femmes #féminisme #religion #sexisme #patriarcat #voile #burqa #hijab #liberté #émancipation

    Soutien aux Iraniennes et aux Afghanes...

    ♀ Le voile est sexiste

    « Une femme refusant de porter le voile peut être tuée, emprisonnée, agressée, menacée, stigmatisée et/ou rejetée par son groupe d’appartenance comme : impie, impure et dévergondée. Comment défendre le port du voile, alors que certaines bravent l’interdit en faisant acte de courage en refusant de le porter au risque de leur vie et de celle de leur entourage. Le voile islamique porte des enjeux multiples : religieux, culturels, politiques. Ce code vestimentaire a été imposé aux femmes par les religions patriarcales, par des hommes, qui ont légalement sexualisé le corps des femmes, c’est un symbole de sexisme et de violence. Est-ce que la défense du port du voile n’est pas un communautarisme ? (...) »

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/11/soutien-aux-iraniennes-et-aux-afghanes.html

    Manifestation de solidarité à Montréal pour les femmes iraniennes, 22 octobre 2022. ♀ Le voile est sexiste. Soutien aux Iraniennes et aux Afghanes. « Une femme refusant de porter le voile peut être tuée, emprisonnée, agressée, menacée, stigmatisée et/ou...

  • Un an des talibans en Afghanistan : Russie, Chine & Inde relation en aparté.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4375

    Voilà le seul résultat de l’hostilité au parti communiste afghan : la barbarie que la CIA a créée en mobilisant au sein de toutes les mosquées du Monde. La fille afghane fréquentait l’école librement mais l’islam politique n’aimait pas l’athéisme. La haine des libertés des peuples pénétrés par les States et leurs alliés saoudiens, a créé l’Afghanistan de 2022. Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , fait divers, société, fléau, délinquance, religion , Chine, réforme, développement, environnement, Asie, , #Afghanistan,_Talibans,_terrorisme,_USA,_islamisme, UE - Union (...)

    #Grands_événements_:Gigantisme_de_l’inattendu. #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique, #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion #Chine,réforme,_développement,_environnement,_Asie, #UE_-_Union_Européenne

  • L’islamisme dénoncé avec le rejet féminin du Hidjab en Iran.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4372

    Une profonde phobie taraude les islamistes dans le Monde. Ils redoutent que le mouvement anti-hidjab déclenché en Iran, lors de l’automne 20022, devienne international. C’est la mobilisation de la férocité répressive au pays des Mollahs et la grande hypocrisie des voyous convertis en religieux qui s’adonnent aux prêches d’autosuffisance du paradis qui est assurée en accompagnement à la croyance en Allah. En dépit des insuffisances en développement et du terrorisme, les musulmans qui adoptent leur religion en programme ou conviction politique sont hostiles à l’humanité et dénient les libertés... Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / fait divers, société, fléau, délinquance, religion , #Iran,_presse,_journalistes,_censure,_islamisme, Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, (...)

    #Grands_événements_:Gigantisme_de_l’inattendu. #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion #Afrique,Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Afghanistan,_Talibans,_terrorisme,_USA,_islamisme #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique,_

  • Sur la « racine » de l’État islamique : une critique des « Thèses sur l’#islamisme » de La Banda Vaga
    https://kommunisierung.net/Zur-Wurzel-des-Islamischen-Staats#Versionfran%C3%A7aise

    Pour cette raison précisément, il est problématique d’avoir recours à Lewis pour étiqueter l’islamisme comme antisémite. Pour lui, l’antisémitisme est un « virus » qui « [s’est] répandu dans ses veines [de l’islam] », la culture, donc, en tant que corps sain et homogène, menacé par des maladies, un point de vue qui, en principe, ne devrait pas être celui des communistes. L’antisémitisme islamiste n’est pas un « article d’exportation », mais se manifeste dans la plupart des cas dans le contexte du soutien des velléités nationalistes de la bourgeoisie palestinienne. L’hostilité islamiste envers les Juifs ne s’articule ni sur une base raciste, ni sur une base culturaliste, les Juifs sont tout simplement des mécréants et sont haïs pour cette raison-là, tout comme les chrétiens, ils ont pourtant, comme ceux-ci, du moins théoriquement, en tant qu’ahl-ul-kitab, « gens du livre », la possibilité de payer la taxe de protection jizya et de vivre de manière indemne dans le califat, contrairement par exemple aux chiites considérés comme des hérétiques ou aux Yézidis considérés comme des adorateurs du diable, placés bien plus bas dans la hiérarchie de l’EI et auxquels on accorde dans le meilleur des cas une vie en tant qu’esclaves.

    #jihadisme #Irak #Syrie #Iran #Afghanistan