USA-Iran : négociations secrètes sur l’Afghanistan, l’Irak et le commerce — De Bagdad à Jérusalem : L’Orient indiscret / Par Georges Malbrunot le 21 novembre 2013
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Alors que les discussions sur le nucléaire sont entrés ce jeudi à Genève dans le vif du sujet entre Iraniens et représentants des grandes puissances, d’autres négociations se sont tenues ces dernières semaines, mais secrètement cette fois entre diplomates américains et iraniens.
Elles portent sur quatre sujets, révèle au Figaro une source dans le Golfe : l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et comment relancer les affaires entre Téhéran et Washington, après la signature d’un accord sur le nucléaire ?
Selon cette source, les Iraniens ont des discussions directes avec des diplomates américains aux Etats-Unis depuis l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, au cours de laquelle Barack Obama avait téléphoné à Hassan Rohani, le nouveau président modéré de l’Iran.
Le chef de la diplomatie iranienne « Javad Zarif est resté dix jours au Etats-Unis après l’Assemblée générale de l’ONU », souligne cette source. « Et 75 personnes accompagnaient Rohani à New York, dont de très nombreux industriels de la filière Pétrole et Gaz qui ont rencontré alors des représentants de Chevron ou Exxon ».
Sur l’Afghanistan, les Américains demandent aux Iraniens de faciliter le retrait de leurs troupes à partir de 2014, « en sécurisant les zones frontalières où Téhéran dispose de relais". « Les positions ne seraient plus trop éloignées », selon cette source.
A propos de l’Irak, Américains et Iraniens souhaitent « consolider le pouvoir en place et éviter l’éclatement » du pays. Les Américains se félicitent qu’après avoir exercé de fortes pressions sur le premier ministre irakien Nouri el-Maliki, ce dernier a durci la surveillance des vols en provenance de l’Iran qui acheminent des armes à Bachar el-Assad en Syrie.
Les pourparlers sont en revanche plus difficiles sur le conflit syrien. « C’est la carte de négociation, le joker que les Iraniens lâcheront au dernier moment », souligne la source. Mais leur allié, Assad, ayant repris du poil de la bête, Téhéran ne devrait pas le sacrifier de sitôt, alors qu’aucune alternative crédible n’a surgi jusqu’à présent. Et ce d’autant plus qu’à Téhéran, le dossier syrien est géré par les gardiens de la révolution, et non par Hassan Rohani, des pasdarans beaucoup moins enclins aux concessions en Syrie.