• "Tous doivent être décapités" : Révélations sur les #atrocités commises dans le bastion africain de #TotalEnergies

    Les villageois de la péninsule d’#Afungi, dans le nord du Mozambique, connaissaient bien ces conteneurs : une douzaine de boîtes en acier collées les unes contre les autres pour former un mur, avec une barrière au milieu. Ils servaient de portail de fortune pour un site de production de #gaz_naturel en cours de construction par TotalEnergies, dans une région isolée en proie à une violente insurrection islamiste.

    Ces mêmes villageois avaient été pris entre les feux croisés de l’#armée_mozambicaine et des combattants affiliés à l’#Etat_islamique. Après avoir fui leurs maisons, ils étaient allés chercher la protection des soldats du gouvernement. Au lieu de cela, ils ont trouvé la violence.

    Les soldats ont accusé les villageois d’avoir participé à l’#insurrection. Ils ont séparé les hommes — un groupe de 180 à 250 personnes — de leurs femmes et de leurs enfants. Puis ils les ont entassés dans les deux conteneurs situés de part et d’autre de l’entrée, les frappant à coups de pied et de crosse.

    Les soldats ont détenus ces hommes pendant trois mois. Ils les ont battus, affamés, torturés puis finalement exécutés. Finalement, seuls 26 prisonniers ont survécu.

    En discutant avec des survivants et des témoins et en faisant du porte-à-porte, j’ai pu reconstituer un récit détaillé des #atrocités perpétrées au cours de l’été 2021 par un #commando_mozambicain, dirigé par un officier qui disait avoir pour mission de protéger “le projet de Total”.

    La nouvelle du massacre ne peut qu’ajouter aux airs de désastre qui entourent désormais un projet qui — avec le développement d’un second #champ_gazier par #ExxonMobil — a été présenté comme le plus gros investissement privé jamais réalisé en Afrique, avec un coût total de près de 50 milliards de dollars.

    La construction de la #concession_gazière est interrompue depuis 2021, date à laquelle les rebelles islamistes ont envahi la région, massacrant plus de 1000 personnes. La justice française a déjà ouvert une enquête sur la gestion de TotalEnergies à la suite de la mort de sous-traitants lors de cette attaque.

    Ce second #bain_de_sang, que nous révélons, a été perpétré non pas par des islamistes mais par une unité militaire mozambicaine opérant à partir de la guérite de TotalEnergies.

    L’alliance de la major pétrolière avec l’armée mozambicaine soulève inévitablement des questions sur la gestion de #Patrick_Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

    Il avait prévu de faire du mégaprojet mozambicain la vitrine de ses ambitions pour un avenir à faible émission de carbone. Au lieu de cela, sa stratégie d’investissements risqués dans des régions instables du monde risque désormais de se heurter aux efforts juridiques croissants visant à traduire les #multinationales devant la justice internationale.

    Pour évaluer à quel point l’entreprise est exposée, deux questions sont primordiales : TotalEnergies savait-elle qu’elle travaillait avec des tortionnaires et des tueurs ? Savait-elle — ou aurait-elle dû savoir — que des atrocités avaient été commises dans ses conteneurs ?

    En réponse à un résumé détaillé de cet article, #Maxime_Rabilloud, directeur général de #Mozambique_LNG, la filiale de TotalEnergies dans le pays, a déclaré que son entreprise n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits” ni “aucune information indiquant que de tels événements ont eu lieu”.

    Il a également déclaré que la société n’était pas présente sur le terrain au moment des #meurtres, ayant confié le site aux forces de sécurité mozambicaines. “Néanmoins, étant donné la gravité des allégations, nous prenons votre message très au sérieux”, a-t-il ajouté.

    https://www.politico.eu/article/totalenergies-mozambique-patrick-pouyanne-atrocites-afungi-palma-cabo-delga
    #Afrique #Françafrique #Mozambique #viols #violence #torture #massacre

  • Humiliation perçue par les agronomes algériens des projets du Qatar.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4666

    Deux concepts diffèrent fondamentalement : sécurité alimentaire et autosuffisance. Le Qatar accroît ses investissements dans le secteur agricole algérien, marquant les bons termes des relations entre les deux pays, la priorité est la sécurité alimentaire. En Algérie, pour réaliser une production céréalière conséquente face à la consommation locale, les bureaucrates ont éliminé le vignoble qui faisait la première production vinicole mondiale. Et même ils ont interdit certains vergers arboricoles, dont les fruits étaient considérés des luxures pour la population. #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, population, société , économie , Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, Ecologie, (...)

    #Maghreb,Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #économie_ #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux #Réchauffement_climatique #Arabie_Saoudite,_Qatar,_Koweït,_EAU,_Moyen-Orient,_monarchies,_arabes,_musulmans

  • De l’argent européen détourné par les trafiquants et groupes criminels liés à l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/26/de-l-argent-europeen-detourne-par-les-trafiquants-et-groupes-criminels-lies-

    De l’argent européen détourné par les trafiquants et groupes criminels liés à l’immigration irrégulière
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    Les organisations non gouvernementales, l’Organisation des Nations unies et les médias avaient déjà alerté l’opinion publique sur des cas de violations des droits humains permises par les fonds de la Commission européenne destinés à la lutte contre la migration dans le nord de l’Afrique. Désormais, c’est l’une des institutions de l’Union européenne (UE) qui expose clairement ces faits et place l’exécutif européen devant ses responsabilités.
    Dans un rapport publié mercredi 25 septembre, la Cour des comptes européenne s’est penchée sur l’utilisation du Fonds fiduciaire d’urgence (FFU) pour l’Afrique, un instrument mis en place en 2015, au plus fort de la crise migratoire, pour tenter de « lutter contre les causes profondes à l’origine des migrations dans les régions du Sahel, de la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Nord ».
    Après une longue enquête, la Cour conclut que « les risques d’atteinte aux droits de l’homme ne sont pas complètement maîtrisés » dans le cadre de cette aide de quelque 5 milliards d’euros à l’Afrique. Concrètement, l’UE a financé ces dix dernières années 248 projets divers. Un grand nombre concerne l’aide au rapatriement volontaire de migrants, qui a permis de faire rentrer dans leur pays d’origine 73 200 exilés, ou l’aide au développement dans des zones reculées, avec un millier d’emplois créés et 20 000 personnes formées afin de les aider à rester dans leur région.
    Néanmoins, plus d’un tiers des programmes financés concernent « l’amélioration de la gestion des migrations ». En d’autres termes, l’UE a équipé les forces de l’ordre ou douanières des pays du continent africain d’outils de surveillance, de voitures, d’autobus, de navires pour les aider à surveiller et bloquer les passages de frontières ou des départs des côtes africaines de la Méditerranée.
    « La gestion de ces risques est prise très au sérieux par la Commission, assure une porte-parole de l’institution. Le respect des droits de l’homme fait partie de nos obligations et nous avons mis en place toute une chaîne de mesures pour réduire ces risques dans le cadre du FFU, comme de tout autre programme. Nous formons notamment les intervenants au droit international et nous ne finançons aucune personne sous le coup de sanctions, par exemple. »Il semble que ces mesures n’aient pas été totalement suivies, selon la Cour, qui détaille que « dix gestionnaires de programme du FFU pour l’Afrique qui ont répondu confidentiellement à notre enquête, pour l’ensemble des volets géographiques, ont déclaré qu’ils avaient signalé des atteintes aux droits de l’homme à d’autres collègues. Or, au niveau des services centraux, la Commission ne disposait que d’un seul dossier concernant un cas présumé… »
    Dans le rapport, on comprend surtout qu’une série d’équipements financés (voitures, bus, navire, port de débarquement, centre de rétention) ont bénéficié à des trafiquants, des passeurs ou des organisations criminelles, notamment en Libye. Ce pays est toujours dépourvu d’un gouvernement national unique ; la Commission n’y intervient jamais directement mais finance des programmes par l’intermédiaire de l’Italie, de l’ONU ou d’organisations internationales.
    Dans un graphique explicite, les magistrats détaillent les mauvaises utilisations « potentielles » des équipements financés par l’Europe : « Il se peut que l’équipement serve à des acteurs autres que les bénéficiaires ciblés ; il se peut que les garde-côtes libyens perdent le contrôle des points de débarquement et que l’accès des donateurs à ces derniers soit limité ; il se peut que les points de débarquement soient utilisés par d’autres acteurs, “officieux”, et à des fins détournées. » De même, ajoute la Cour, « il se peut que les voitures et/ou les autobus soient utilisés par des personnes autres que les bénéficiaires prévus ou à des fins détournées (…) Il se peut que les centres de rétention fermés par les services de lutte contre l’immigration clandestine passent sous le contrôle d’autres acteurs, “officieux”, impliqués dans le trafic de migrants. »

    #Covid-19#migrant#migration#UE#commisioneuropennne#ONU#ONG#fFFU#afrique#crisemigratoire#trafic#droit#sante

  • Treize migrants retrouvés morts au large de la Tunisie
    https://www.dakaractu.com/Treize-migrants-retrouves-morts-au-large-de-la-Tunisie_a253711.html

    Treize migrants retrouvés morts au large de la Tunisie
    Treize corps de migrants présumés originaires d’Afrique subsaharienne ont été retrouvés au large de la côte orientale de la Tunisie, a annoncé mercredi un responsable judiciaire à l’AFP.
    Ils ont été repérés par une unité de garde-côtes au large des villes de Chebba et Salakta, a déclaré Farid Ben Jha, porte-parole du parquet de Mahdia et Monastir (est), ajoutant que toutes les victimes étaient des hommes. Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de leur noyade, a précisé le porte-parole, sans autre précision. La Tunisie est, avec la Libye, l’un des principaux points de départ en Afrique du Nord pour les migrants — surtout originaires d’Afrique subsaharienne mais aussi un grand nombre de Tunisiens — qui risquent la périlleuse traversée de la Méditerranée dans l’espoir de rejoindre l’Europe.Chaque année, des dizaines de milliers de migrants, en majeure partie des Subsahariens fuyant la pauvreté et des conflits notamment au Soudan ou au Mali, tentent d’atteindre les côtes italiennes.
    Plus de 1.300 migrants sont morts ou ont été portés disparus l’année dernière dans des naufrages près des côtes tunisiennes, selon l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux.
    Sur la dernière décennie, un total de 30.309 migrants ont péri en Méditerranée, dont 3.155 en 2023, l’une des années les plus meurtrières, et 1.405 depuis le début de l’année 2024, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsaharienne#soudan#mali#mortalite#OIM#libye#routemigratoire#mediterranee#sante

  • Histoire : de la démocratie en Françafrique

    Dans leur dernier ouvrage, Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla proposent une passionnante « histoire de l’impérialisme électoral ».

    Après avoir étudié l’histoire du franc CFA, « l’arme invisible de la Françafrique », la journaliste Fanny Pigeaud et l’économiste Ndongo Samba Scylla s’attaquent à un nouvel instrument de domination, qui n’est pas communément perçu comme tel : le processus électoral. Si « élection » et « démocratie » paraissent synonymes depuis l’avènement du libéralisme, les deux auteurs rappellent que, depuis les penseurs grecs de l’Antiquité jusqu’à ceux des Lumières, l’élection, contrairement au tirage au sort par exemple, était appréhendée comme un mécanisme de sélection permettant d’empêcher la démocratie, c’est-à-dire l’accès au pouvoir des classes populaires. Cette démocratie est ainsi fortement connotée péjorativement parmi les élites, même républicaines, jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le discours change lorsque le concept de démocratie est vidé de sa substance et réduit à celui de système représentatif permettant le maintien au pouvoir de la bourgeoisie, légitimé par un suffrage dont le caractère universel n’est concédé que progressivement et tardivement (1945 en France).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/09/21/histoire-de-la-democratie-en-francafrique

    #international #france #afrique

  • Algérie : 2 bergers massacrés à Tlemcen & 2 terroristes abattus à Tébessa
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4661

    Certains citoyens politisés et responsables algériens attribuent la recrudescence des attaques armées à la « main étrangère », qui a des visées pour déstabiliser le pays. Une "théorie du complot" servant les tenants du pouvoir et qui refusent l’alternance. Des « services de renseignement étrangers hostiles », disent-ils, ciblent la sécurité du pays, avec une certaine opposition qui viserait, en interne, les institutions. Quand ces dernières sont corruption et incompétence, la violence politisée devient un canal et une offre aux jeunes qui ne quittent pas le pays par la mer… #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, population, société , Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , Afrique, (...)

    #Maghreb,Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #Terrorisme_,islamisme,Al-Qaeda,politique, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion #Journalisme,_presse,_médias

  • Maroc : des centaines de migrants empêchés de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta
    https://www.dakaractu.com/Maroc-des-centaines-de-migrants-empeches-de-rejoindre-l-enclave-espagnole

    Maroc : des centaines de migrants empêchés de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta
    Les forces de l’ordre marocaines ont repoussé dimanche des centaines de candidats à l’émigration irrégulière, des Marocains et des ressortissants d’autres pays africains qui cherchaient à rallier l’enclave espagnole de Ceuta, encouragés par des appels sur les réseaux sociaux, selon un photographe de l’AFP.
    Ces migrants, dont beaucoup de mineurs en majorité marocains, se sont dirigés dans l’après-midi vers le poste-frontière de la ville marocaine de Fnideq, voisine de Ceuta, avant d’être éloignés par la police.
    Les candidats à l’exil, dont un certain nombre originaires de pays d’Afrique subsaharienne, se sont ensuite repliés vers des collines dans la zone frontalière.Plus tôt dans la journée, un autre groupe de centaines de migrants avait tenté de rejoindre Ceuta, avant d’être bloqué par les forces de sécurité, selon des médias locaux.
    Par ailleurs, le corps d’un migrant, de nationalité non communiquée, a été repêché dimanche sur la plage de Fnideq par la Protection civile marocaine, selon les mêmes sources. Il n’a pas été possible d’avoir dans l’immédiat une confirmation des autorités.
    Un important dispositif sécuritaire avait été déployé ce week-end à Fnideq après des appels sur les réseaux sociaux à rejoindre dimanche Ceuta, située sur la côte nord du Maroc, à environ 300 km de Rabat.Malgré ce déploiement, des centaines de jeunes Marocains se sont rendus à Fnideq et les policiers ont passé toute la nuit à essayer de les attraper pour les renvoyer par autocar vers leurs villes d’origine, selon les médias locaux.
    Soixante personnes dont des mineurs ont été interpellés entre le 9 et le 11 septembre dans plusieurs villes marocaines, pour « fabrication et diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux incitant à l’organisation d’opérations collectives d’émigration clandestine », selon une source policière à l’AFP. Ceuta ainsi que l’enclave espagnole de Melilla, à près de 400 kilomètres plus à l’est, constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain.
    L’afflux des migrants vers la frontière avec Ceuta s’est intensifié ces dernières semaines. Les autorités marocaines y ont déjoué pour le seul mois d’août plus de 11.300 tentatives d’émigration irrégulière, selon le ministère de l’Intérieur. Du côté de Melilla, plus de 3.300 opérations ont été avortées sur la même période. Depuis le début de l’année, 45.015 tentatives ont été mises en échec par les forces de l’ordre marocaines et 177 réseaux criminels démantelés, selon la même source.La voie d’accès principale des migrants vers l’Espagne reste toutefois la dangereuse route de l’Atlantique vers les Canaries au départ des côtes nord-ouest de l’Afrique. Plus de 22.300 migrants sont arrivés aux Canaries du 1er janvier au 15 août, en hausse de 126% sur un an.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#ceuta#melilla#frontiere#migrationirreguliere#afriquesubsaharienne#sante

  • Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
    https://www.dakaractu.com/Pour-une-residence-permanente-en-Israel-des-demandeurs-d-asile-africains-

    Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
    Selon le journal israélien Haaretz, l’armée recrute, parmi les 30.000 demandeurs d’asile africains présents sur son territoire, rapporte Rfi. Ces derniers sont envoyés combattre à Gaza, en contrepartie, ils obtiendront une résidence permanente dans le pays.
    « Une importante partie de la population israélienne est envoyée à l’armée à travers une mobilisation générale qui porte un coup d’arrêt brutal à l’activité économique. Du coup, ce sont alors des demandeurs d’asile qui se portent volontaires pour palier la pénurie de main d’œuvre et certains se sont engagés à participer à l’effort de guerre ». Il s’en est donc suivi l’idée de les envoyer à Gaza, « avec 2 semaines d’entraînement, puis le front », explique Rfi. « C’est la naissance d’un groupe de mercenaires engagés dans une guerre effroyable et à qui l’on fait miroiter l’obtention d’une résidence permanente en Israël ». Et pourtant, aucun d’entre eux, ne l’a encore reçu, précise-t-elle...

    #Covid-19#migrant#migration#israel#afrique#economie#mobilisation#maindoeuvre#gaza#conflit#sante#asile

  • Entwicklungshilfe in Afrika : Wem nützt der Aktivismus der Helferindustrie ?
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/entwicklungshilfe-in-afrika-wem-nuetzt-der-aktivismus-der-helferind

    12.09.2024 von Volker Seitz - Unser Autor konnte mehrere Jahre als deutscher Botschafter in Afrika die ernüchternden Ergebnisse der Entwicklungshilfe beobachten. Mit seiner Kritik ist er nicht allein.

    Haushaltsmittel sind knapp und es gibt einen wachsenden Finanzierungsbedarf, nicht nur für die marode Infrastruktur und Schulen in Deutschland. Dennoch wollen Entwicklungspolitiker weiter in Milliardenhöhe „Gutes“ in der Ferne tun.

    Den Aktivismus der guten Gesinnung muss ich jedoch mit einem Fragezeichen versehen. Die Erfahrungen der letzten Jahrzehnte werden nicht zur Kenntnis genommen. Unsere Gaben lösen tiefgreifende gesellschaftliche Grundprobleme nicht. Sie schaffen jedoch eine Wohlfahrtsmentalität. „Hilfe zur Selbsthilfe“ wird zur hohlen Phrase. Dem verheerenden Denken wird weiter Vorschub geleistet, mehr Geld für Afrika bedeute mehr Entwicklung. In allen Ländern, in denen ich tätig war, hatte die GTZ (heute GIZ) Mühe, überhaupt genügend sinnvolle Projekte zu finden, um die Mittel loszuwerden. Der stetige Mittelzuwachs ist zu einem Zwangskorsett geworden, weil die Mittel ausgegeben werden müssen, sonst verfallen sie.

    Leider wird die Frage, ob Hilfe auch schaden kann, selten gestellt. Welche Hilfsorganisation hat sich schon einmal Gedanken darüber gemacht, in einem überschaubaren Zeitraum nicht mehr zu existieren? Sie wollen sich nie wieder entbehrlich machen. Das Afrika-Bild wird von den sich selbst erhaltenden Hilfswerken und Helfern, die die Hilfe als Lebensjob betreiben, geprägt.

    Elend als Ressource

    In über 50 Jahren sind rund zwei Billionen US-Dollar Entwicklungshilfe auf den afrikanischen Kontinent geflossen. Trotzdem werden die Minimalziele nicht einmal annähernd erreicht. Die internationale Hilfsindustrie ist personell und finanziell gigantisch. Viele meiner Kollegen und ich haben aus eigener Anschauung den Eindruck: In manchen Staaten gibt es mehr Hilfsorganisationen als Firmen.

    Es gibt immer noch ein unübersehbares Wohltätigkeitsnetz von staatlichen und privaten Hilfsagenturen, alle wollen „helfen“. Unzählige „Projekte“ oder „Programme“ wurden als Fremdkörper in den Ländern durchgeführt. Wie ich immer wieder in 17 Jahren in Afrika beobachten konnte, haben diese Projekte kurz nach Beendigung keine Spuren mehr hinterlassen, weil sie die Menschen abhängig gemacht haben, sie an den Zustand der stetigen Hilfe gewöhnt und so die Bildung der Eigeninitiative behinderten. Während ihrer Laufzeit waren sie erfolgreich, da es an Geld für Betriebsmittel, Fahrzeuge und hohe Gehälter nie gemangelt hat.

    Deutschland braucht eine eigene Afrikastrategie: Entwicklungshilfe ohne Tabus

    Nirgendwo ist es gelungen, afrikanische Antriebskräfte zu wecken und zu stärken. Zum mangelnden Entwicklungsstreben haben wir kräftig beigetragen, weil wir den Afrikanern nicht zutrauen, z.B. Straßen oder Brunnen ohne ausländischen Beistand zu bauen. Was hindert denn afrikanische Staaten, ihre geringen Lohnkosten zu nutzen und Straßen arbeitsintensiv zu bauen. Meine Antwort: Warum sollen sie Probleme lösen, wenn sie „outsourcen“ können.

    In einem zentralafrikanischen Land bekam zu meiner Zeit ein lokaler Berater der GTZ monatlich 7000 Euro. (Ein Minister erhielt monatlich offiziell 1200 Euro.) Der Berater baute sich zwei Häuser, die er teuer an ausländische Entwicklungshelfer vermieten konnte. Dass – mit Ausnahme dieses Entwicklungshilfefunktionärs – die Armut in diesem Land nicht abnimmt, dafür mache ich vor allem zwei Gruppen verantwortlich: korrupte afrikanische Herrscher und ihre Günstlinge sowie eine westliche Entwicklungshilfe, die diese Oberschicht unfreiwillig finanziell mästet und gleichzeitig eine riesige Helferindustrie aufgebaut hat, die fürstlich lebt. An einer Qualitätskontrolle und Überwachung der Wirksamkeit der ausgegebenen Steuergelder hat keine der beiden Gruppen ein Interesse.

    Profiteure der Entwicklungshilfe

    Die sogenannte Entwicklungshilfe subventioniert immer noch schlechte Politik. Solange immer wieder Ausreden gefunden werden, warum korrupte Regime unterstützt werden sollen, werden auch die Fluchtursachen nicht verringert. Die Profiteure der Entwicklungshilfe behaupten: Hilfe funktioniert. Aber warum geht es heute den meisten afrikanischen Ländern schlechter als zum Ende der Kolonialzeit? Es werden kaum Arbeitsplätze vor Ort geschaffen und das breite Elend wird nicht beseitigt, weil Zielgruppen nicht in die Maßnahmen einbezogen werden. Afrikanische Kritiker werden nicht zu Diskussionen mit den Gebern eingeladen.

    Kein Kontinent erhält mehr Geld als Afrika, doch Not und Elend hat das viele Geld nicht aus der Welt schaffen können. Deshalb plädiere ich nach 40 Jahren Erfahrung mit Entwicklungshilfe aus Respekt vor der Leistungsfähigkeit der afrikanischen Gesellschaften, die bisherige Hilfe durch wirtschaftliche Zusammenarbeit auf der Grundlage beiderseitiger Interessen zu ersetzen. Kritikern wie mir wird eine Diffamierung der Entwicklungshilfe vorgeworfen. Dabei gibt es auch afrikanische Stimmen, die scharfe Kritik üben.

    Die Kamerunerin Axelle Kabou kritisierte bereits Anfang der 1990er-Jahre die Entwicklungshilfeindustrie und afrikanischen Eliten in ihrem Bestseller „Weder arm noch ohnmächtig“. Die Ökonomin aus Kamerun war lange selbst im Business der Barmherzigkeit tätig. 2008 war ich Botschafter in Kamerun und wurde vom damaligen Bundespräsidenten Horst Köhler beauftragt, Frau Kabou zu finden. Horst Köhler ist bislang der einzige Bundespräsident, der sich engagiert mit Afrika beschäftigte. Es war deshalb nicht verwunderlich, dass er mit der prominenten Entwicklungshilfekritikerin sprechen wollte. Ich brauchte allerdings ein paar Wochen, um sie über einige Umwege in einem Ort, den ich auch heute nicht offenlegen will, ausfindig zu machen. Sie war wegen heftiger Drohungen aus Afrika in Frankreich untergetaucht und wollte letztlich – aus Sicherheitsgründen – nicht mit dem Bundespräsidenten sprechen.

    Ihre Aussagen in dem Buch: „Die Afrikaner sind die einzigen Menschen auf der Welt, die noch meinen, dass sich andere als sie selbst um ihre Entwicklung kümmern müssen. Sie sollten endlich erwachsen werden“ und „… dass sich der Afrikaner für die Gegenwart gar nicht zuständig fühlt“. Das Buch löste in Kreisen afrikanischer Politiker erhebliche Wut aus, denn bis dahin (und leider auch noch heute) können die Politiker unser schlechtes Gewissen gewinnbringend bewirtschaften. Die Täter, so Frau Kabou, seien immer die anderen, die Opfer immer die Afrikaner, ein Ritual des Beschönigens und Beschuldigens verbinde schwarze Eliten und weiße Helfer.

    Kleinbewässerung am Mount Kenya: Das Projekt der KfW gemeinsam mit der GIZ, unterstützt die Bauern bei der Investition und dem Bau eines Bewässerungssystems.

    Kleinbewässerung am Mount Kenya: Das Projekt der KfW gemeinsam mit der GIZ, unterstützt die Bauern bei der Investition und dem Bau eines Bewässerungssystems.Imago
    Paternalismus und fehlende Transparenz

    Afrikanische Staatschefs empfinden den Hang des Westens zum Paternalismus und Samaritertum nicht als Schande. Nochmals Axelle Kabou: „Gelähmt durch Fremdfinanzierung und Nahrungszufuhr von außen, reagiert die politische Klasse bisweilen wie ein Süchtiger unter Entzug und verlangt reflexartig die fehlende Spritze der ausländischen Hilfe.“ Der Westen wiederum müsste sich fragen: Woher nehmen wir das Recht, durch Entwicklungshilfe in das Leben von Menschen einzugreifen und es zu verändern, die auf andere Weise als wir ihre Existenz gestalten, mit anderen Wertvorstellungen und anderen Lebensumständen?

    Entwicklungspolitik ist immer noch intransparent und unzugänglich. Es gibt nur eine Wirkungsvermutung. Der Erfolg von Hilfe wird immer noch quantitativ gemessen, in erster Linie die Quantität der ausgegebenen Euro. Es ist unfassbar, was GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) und Mitarbeiter der KfW-Bank über ihre Projekte berichten; es gibt nahezu keine nachhaltigen Verbesserungen für die Menschen vor Ort trotz enormer Geldbeträge, die investiert werden – in was oder wen auch immer. Das Schlimmste aber: Innerhalb der GIZ beziehungsweise KfW ist jegliche konstruktive Kritik an den Projekten tabu. Wer Kritik oder Nachfrage wagt, wird entlassen und erhält nie wieder eine Beschäftigung bei der GIZ oder KfW. Deshalb halten die meisten still. Mehrfach berichteten mir kritische Entwicklungshelfer von diesen Zuständen.

    Eine schlüssige Erklärung, warum sich nichts ändert, liefert auch Frank Bremer in seinem Buch „50 Jahre Entwicklungshilfe – 50 Jahre Strohfeuer“, erschienen 2021. Er war jahrzehntelang selbst als GTZ-Experte in verschiedenen afrikanischen Ländern, zu meiner Zeit auch in Benin, tätig. Er erläutert, warum niemand aus dem goldenen Käfig ausbrechen will:

    „Jede in ein Projekt entsandte Fachkraft verfügt über ein sehr gutes und weitgehend steuerfreies Gehalt mit Auslands- und Klimazulagen, bezuschusstes Wohnen und Schulbeihilfen sowie attraktive Urlaubsregelungen. Hinzu kommen großzügig ausgestattete Arbeitsplätze, Dienstfahrzeuge mit Treibstoff ohne Beschränkungen für Reisen im Inland sowie zahlreiche Auslandsreisen für Fortbildungen und Konferenzen, zumeist in der Business-Class. Für die Projektarbeit stehen ihnen alle gewünschten Mittel zur Verfügung, auch wenn sie für die Durchführung nicht wirklich notwendig sind. Solche Bedingungen sind in ihrem Gastland sonst nicht zu finden und in ihrem Herkunftsland auch nur selten.“

    Volker Seitz war in verschiedenen Funktionen für das Auswärtige Amt tätig, zuletzt als Botschafter in Kamerun, der Zentralafrikanischen Republik und Äquatorialguinea mit Sitz in Jaunde. Er ist Autor des Bestsellers „Afrika wird armregiert“ (bisher elf Auflagen).

    #Afrique #Cameroun

  • À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres

    Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.

    La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.

    Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.

    Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.

    Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.

    « Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
    Le colonialisme suisse

    La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »

    Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.

    Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».

    Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
    Objets éclatés

    À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.

    Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.

    Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.

    L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
    « Ramatriement »

    Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?

    L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.

    Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.

    Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.

    L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.

    « Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres

    #Suisse #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #MEG #exposition
    #oeuvres_d'art #art #décolonial #Afrique #pillage #musées #colonisation #Emile_Chambon #Océanie #héritage #Société_de_géographie_de_Genève #missionnaires #objets #traite_négrière #indiennes #tissus #industrie_textile #coton #esclavage #exposition_nationale_suisse #village_noir #zoo_humain #ramatriement #réparation #mensonges

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    • La Collection

      La Collection propose de (re)découvrir les objets muséifiés par le prisme de leur ancrage dans l’histoire coloniale du Musée d’ethnographie de Genève. Ils se sont imposés dans ce parcours. La trame narrative se tisse autour d’eux, par les récits, les indices ou les silences de leurs trajectoires jusqu’au Musée, par les assignations qu’ils ont subies, mais aussi par les multiples identités qu’ils assument, selon qui interagit avec eux. Les biographies fragmentaires de ces objets se mêlent à l’énonciation du contexte colonial spécifique à Genève ainsi qu’à certains épisodes de l’histoire des impérialismes européens. La plume d’historien-ne-s, géographes et anthropologues spécialistes de l’ère coloniale, les gestes et les œuvres d’artistes contemporain-e-s, l’implication d’héritières et d’héritiers culturel-le-s se lient ici aux archives que le MEG partage en toute transparence.

      Au fil de La Collection, les sept « Mémoires d’objet », reconnaissables à leurs vitrines individuelles, apportent un éclairage approfondi sur des artefacts singuliers aux histoires surprenantes.

      https://colonialgeneva.ch/la-collection

  • #Biens_culturels en voie de #restitution

    Alors que sort en salle le #film_documentaire « #Dahomey », qui suit la restitution par la #France de vingt-six œuvres d’art au #Bénin, différentes équipes de recherche travaillent sur le retour des biens culturels africains à leurs communautés d’origine.

    Du fond de sa caisse en bois, dans laquelle les manutentionnaires aux gants blancs du musée du quai Branly-Jacques Chirac viennent de l’enfermer, la voix caverneuse de la statue anthropomorphe du roi Béhanzin, mi-homme mi-requin, s’interroge elle-même en langue fongbé, la langue du Bénin : « Reconnaîtrai-je quelque chose, me reconnaîtra-t-on ? » Aujourd’hui cette statue est un numéro, parmi les vingt-six œuvres que la France renvoie cette année-là (2021) par avion-cargo au pays qu’elle a colonisé de 1894 à 1958. La réalisatrice Mati Diop, née dans une famille franco-sénégalaise, est présente pour filmer cette première restitution officielle et accompagner les œuvres jusqu’au palais présidentiel de Cotonou, la capitale économique du pays, où des milliers de Béninois vont venir les découvrir, après cent trente ans d’absence.

    Le pillage a eu lieu en fait avant même la colonisation : de 1890 à 1892, des batailles font rage entre l’armée française et les troupes du roi Béhanzin, composées d’un tiers de combattantes, les « Agodjié », que les Français nomment « les Amazones ». Le 17 novembre 1892, sous les ordres du colonel Dodds, les Français entrent à Abomey, capitale de l’ancien royaume du Dahomey (actuel Bénin) où les palais royaux sont en feu : Béhanzin a déclenché l’incendie avant de prendre le maquis. Les militaires saisissent un grand nombre d’objets, dont trois grandes statues royales et quatre portes que Béhanzin et ses fidèles avaient enfouies dans le sol. Une petite partie sera donnée six mois plus tard, en 1893, au musée d’ethnographie du Trocadéro par le colonel Dodds, devenu général. Le reste sera écoulé sur le marché de l’art.
    Des appels à restitution depuis la fin du XIXe siècle

    La question de la restitution des œuvres aux pays africains, mais aussi aux autres anciennes colonies (Océanie notamment), n’est pas nouvelle. Les réclamations sont presque aussi anciennes que les spoliations elles-mêmes. L’une des premières demandes officielles émane sans doute de l’empereur Yohannes IV d’Éthiopie, lorsqu’il exige en 1880 la restitution de collections royales arrachées dans la forteresse de Maqdala en avril 1868. Ce joyau composé d’une coupole ornée des représentations des Apôtres et des quatre autres évangélistes, dérobé par un soldat britannique lors de l’attaque de la forteresse, trône toujours… au Victoria and Albert Museum, à Londres.

    Les appels à la restitution d’objets deviennent plus explicites au moment des indépendances, dans les années 1960. En 1970, l’Unesco adopte une convention qui établit notamment la légitimité du retour des biens culturels. En 1973, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution sur la restitution « prompte et gratuite » des œuvres d’art aux pays victimes d’expropriation, qui « autant qu’elle constitue une juste réparation du préjudice commis, est de nature à renforcer la coopération internationale ». Mais cette résolution est adoptée avec l’abstention des anciennes puissances coloniales… En 1978, le directeur général de l’Unesco lance un appel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable » où il affirme avec force que « cette revendication est légitime ».

    « Mais, sur le terrain du droit, la colonisation a été qualifiée de “mission sacrée de civilisation” par le pacte de la Société des Nations en 1919 et aujourd’hui encore ne relève pas d’un fait internationalement illicite, en conséquence duquel pourrait être fixé un principe de réparation, rappelle le juriste Vincent Négri, à l’Institut des sciences sociales du politique1. La légalité internationale est ancrée sur une règle de non réactivité des traités internationaux, et aucune des conventions adoptées ne peut atteindre dans les rebours du temps les actes de dépossession des peuples pendant la période coloniale. »

    En France, c’est donc toujours le droit du patrimoine qui prévaut. En 2016, au gouvernement du Bénin qui réclamait la restitution, notamment du fait que « nos parents, nos enfants n’ont jamais vu ces biens culturels, ce qui constitue un handicap à une transmission transgénérationnelle harmonieuse de notre mémoire collective », le ministre des Affaires étrangères français adresse une fin de non-recevoir dans un pur langage administratif : « Les biens que vous évoquez sont inscrits parfois depuis plus d’un siècle au domaine public mobilier de l’État français, ils sont donc soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité. En conséquence leur restitution n’est pas possible ».

    Aux revendications argumentées sur l’histoire, l’identité, la reconstitution des patrimoines, la mémoire, est donc opposé un argument asymétrique fondé sur le droit des collections publiques, déplore Vincent Négri. Un argument qui jusqu’ici n’a été levé que dans trois cas : pour les biens spoliés aux familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, pour les restes humains quand ils peuvent être identifiés et pour les biens culturels ayant fait l’objet de trafics illicites.

    Dans ce contexte, le discours prononcé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par le président français Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 fait date. En affirmant vouloir la « restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain d’ici cinq ans », il introduit au sommet de l’État une parole dissonante. S’ensuit la commande d’un rapport aux universitaires Bénédicte Savoy, historienne de l’art française et Felwine Sarr, économiste sénégalais, qui dressent un état des lieux des spoliations et proposent un agenda de restitution, affirmant que plusieurs types de biens culturels africains peuvent nécessiter une restitution légitime : « Les butins de guerre et missions punitives ; les collectes des missions ethnologiques et “raids” scientifiques financés par des institutions publiques ; les objets issus de telles opérations, passés en mains privées et donnés à des musées par des héritiers d’officiers ou de fonctionnaires coloniaux ; enfin les objets issus de trafics illicites après les indépendances » .
    Vingt-six biens restitués : le premier petit pas de la France

    Les marchands d’art et certains conservateurs de musées tremblent, le débat est réanimé (et houleux) dans tous les pays européens, mais la France, après ce grand pas en avant, fait marche arrière. Elle ne s’engage pas dans une loi-cadre mais vote, en 2020, une « loi d’exception » pour restituer vingt-six biens culturels à la République du Bénin (choisis par la France) et un unique bien à la République du Sénégal (le sabre dit « d’El Hadj Omar Tall », du nom du chef de guerre toucouleur disparu en 1864). Vingt-six seulement, sur les milliers conservés en France, c’est peu ! D’autant que les Béninois n’ont pas eu leur mot à dire sur le choix des objets restitués, malgré leurs demandes répétées de voir notamment revenir le dieu Gou, exposé au pavillon des Sessions, au Louvre. « Pour passer de la “légitimité du retour” à un principe universel de “légalité des restitutions”, il faudra encore attendre », commente Vincent Négri… Mais les mentalités évoluent et de nombreux programmes de recherche et réseaux émergent pour identifier, cartographier ou documenter les biens culturels africains détenus dans les musées occidentaux. En France, Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherches au CNRS, historienne de l’art africain et spécialiste de l’Éthiopie chrétienne entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, avait devancé le mouvement et demandé dès 2017 à être détachée à l’Institut national d’histoire de l’art pour se lancer dans un inventaire des collections africaines conservées dans les musées français.

    Avec la participation du musée d’Angoulême, la cartographie « Le monde en musée. Collections des objets d’Afrique et d’Océanie dans les musées français » est désormais accessible en ligne2. Outre l’inventaire, elle rassemble aussi « des éléments pour des recherches futures sur la constitution des collections et les processus d’acquisition, en indiquant les archives afférentes (inventaires anciens, carnets de voyage des acquéreurs, etc.) et en répertoriant, quand c’est possible, donateurs et vendeurs, explique Claire Bosc-Tiessé. En 2021, nous avons recensé près de 230 musées en France qui possèdent des objets africains et 129 des objets océaniens. Par exemple, on trouve des biens culturels du Bénin au musée du quai Branly, mais il y en a également dans soixante autres musées français ! »

    Au total, Claire Bosc-Tiessé estime à environ 150 000 le nombre de biens culturels africains dans les musées de France (à comparer aux 121 millions d’objets qu’ils détiennent), dont 70 000 sont au musée du quai Branly. Il suffit de glisser sa souris sur la carte de France pour tomber sur des trésors conservés , dans des lieux tout à fait confidentiels.

    Ces biens ne sont parfois même plus exposés, comme ceux conservés dans ce petit musée du Jura, à Poligny, (4 000 habitants), depuis longtemps fermé au public : pagaies de Polynésie, petit sac en filet de Nouvelle-Calédonie, collier en dents de mammifère marin des îles Marquises, ornement d’oreille masculin en ivoire (de cachalot ?, s’interroge la notice), lampe à huile à six becs d’Algérie, sont bien référencés sur le site internet de ces salles devenues virtuelles. Et ici comme ailleurs, c’est un véritable inventaire à la Prévert qui s’égrène, d’objets dont on ne sait s’ils ont été achetés ou volés, mais qui se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la France.

    « Reconstituer l’histoire de ces objets, c’est raconter à la fois la colonisation et celle de la constitution des musées en France à la fin du XIXe siècle, explique Claire Bosc-Tiessé. Le musée d’ethnographie du Trocadéro (aujourd’hui musée de l’Homme) a envoyé dans les musées de province beaucoup de pièces qu’il possédait en double. Par ailleurs, les particuliers étaient souvent heureux, notamment à la fin de leur vie, de faire don au musée de leur ville natale des objets qu’ils avaient achetés, volés ou reçus en cadeau dans le cadre de leur vie professionnelle, qu’ils aient été missionnaires, médecins, enseignants, fonctionnaires ou militaires dans les colonies.

    À Allex, village de 2 500 habitants dans la Drôme, ce sont ainsi les missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui, au XIXe siècle, ont rapporté de leurs campagnes d’évangélisation du Gabon, du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa quantité d’objets : amulettes ou effigies gardiennes de reliquaire du peuple fang au Gabon, statuettes anthropomorphes du peuple bembé au Congo, couvercle à proverbes du peuple hoyo en Angola… Tous ces biens culturels témoins de la vie quotidienne, des traditions et des croyances des populations africaines viennent de trouver place dans un musée local flambant neuf, ouvert en 2018. « Alors que le principe de la restitution semble faire l’unanimité en Afrique, la question du retour concret des biens suscite parfois des réticences dans les pays concernés », explique Saskia Cousin, anthropologue, responsable des programmes de recherche pluridisciplinaires ReTours3 et Matrimoines/Rematriation4, constitué chacun d’une vingtaine de chercheurs, artistes et opérateurs culturels internationaux.
    De la « restitution » au « retour »

    « La première réticence, alimentée par les marchands et les conservateurs occidentaux, consiste à dire que l’Afrique ne dispose pas d’institutions capables de conserver ses collections et de lutter contre le trafic illicite ». L’ouverture et la construction de musées un peu partout sur le continent sont autant de réponses à ces critiques. Rien qu’au Bénin, quatre musées sont en construction ! « Le deuxième problème soulevé est celui des coûts de ce retour, poursuit Saskia Cousin. Effectivement, la construction de musées se fait au moyen d’emprunts, contractés notamment auprès de la France. C’est la raison pour laquelle les pays concernés souhaitent développer le tourisme notamment de leurs diasporas. Le troisième problème est celui du devenir des biens. En bref, doivent-ils revenir au temple ou au musée ? C’est une question de souveraineté qui concernent les pays du retour, et surtout, les choses sont un peu plus compliquées que le laissent entendre les polémiques françaises ».

    D’une part, le retour aux espaces sacrés ne signifie pas l’interdiction au public ; d’autre part, la vision française d’un musée devant être vidé de toute vitalité et de toute sacralité est loin d’être universelle. « Ainsi, souligne Saskia Cousin, si les vingt-six objets restitués au Bénin l’ont été sous le titre de “Trésors royaux du Bénin”, expression empruntée au marché de l’art, et exposés sous vitrines, selon des critères bien occidentaux, de nombreux Béninois et notamment les princesses d’Abomey sont venus les honorer aux moyens de gestes et de chants ».

    Dans le film Dahomey, on voit l’artiste Didier Donatien Alihonou – sur l’affiche du film – converser avec le roi ancêtre Gbéhanzin. Pour lui, comme pour beaucoup, ces statues ne sont pas seulement des biens matériels, elles incarnent un héritage revenu, une force de retour, avec lesquelles il est enfin possible de se reconnecter. « Il faudrait cesser de penser cette question des retours seulement comme un arbitrage entre des pays qui formulent une demande de restitution et des États qui y répondent favorablement ou non, estime Claire Bosc-Tiessé. Il est d’ailleurs symptomatique que ce sujet au niveau gouvernemental soit confié au ministère de la Culture et à celui des Affaires étrangères, tandis que la recherche et l’enseignement sont laissés en dehors d’un débat rarement appréhendé sous l’angle scientifique. Il serait pourtant souhaitable de solliciter les chercheurs, afin de faire le récit de la façon dont ces œuvres sont arrivées sur le territoire, de la violence des captures peu prise en compte jusqu’ici, et donc écrire cette histoire occultée de la colonisation, et de le faire dans toute sa complexité. »

    Il serait temps aussi de déplacer la question de la « restitution » à celle du « retour », en prenant en compte le point de vue des populations et des États d’origine, complète Saskia Cousin. « Dans le cadre des programmes ReTours et Matrimoines/Rematriations, nous travaillons donc avec des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Mali, du Togo, du Sénégal et leurs diasporas, selon les méthodes inspirées de l’anthropologie collaborative. Par exemple dans le cas du Bénin, les mémoires sont essentiellement transmises par les “héritières”, des femmes qui héritent des savoirs, explique l’anthropologue. Nous les rencontrons et nous leurs présentons des photos ou des dessins de statues ou d’amulettes dont elles connaissent les noms, les usages et les panégyriques (discours à la louange de certaines personnes) associés. Dans les mondes féminins non francophones, cette mémoire est restée extrêmement vivante ».

    Dans le cadre du programme ReTours, une charte5 a été élaborée qui vise à considérer les musées et les espaces de conservation traditionnels comme complémentaires, légitimes et non exclusifs. L’enjeu est à la fois de faire reconnaître l’expertise des héritières et de faciliter l’accès des collègues du Sud aux ressources nécessaires à leurs enquêtes, y compris dans les pays du Nord : biens exposés, réserves, inventaires, dossiers d’œuvres, sources orales, etc. « Les musées belges, néerlandais et allemands sont très ouverts à l’accueil et à l’intégration des diasporas, des chercheurs et des héritiers concernés, c’est beaucoup plus compliqué en France où les musées veulent contrôler les récits relatifs à leurs collections », remarque Saskia Cousin.
    Un débat européen

    Outre la France, la question de la restitution anime tous les pays européens. Si en Angleterre le British Museum est le plus réticent, les musées universitaires de Cambridge, Oxford et Manchester ont rendu ou s’apprêtent à rendre des œuvres. En Belgique, un inventaire complet des objets d’art originaires du Congo, détenus par le musée de l’Afrique de Tervuren, a été réalisé. Et les Allemands ont largement entamé ce mouvement. Felicity Bodenstein, chercheuse en histoire de l’art au Centre André Chastel6, est à l’initiative du projet numérique « Digital Benin7 », qui documente les œuvres pillées dans l’ancien royaume du Bénin (actuel Nigeria, à ne pas confondre avec l’actuel Bénin, ancien Dahomey).

    À l’origine, ces œuvres ont été saisies par l’armée britannique lors d’une expédition punitive menée par 1 800 hommes en février 1897. À l’époque, les soldats prennent la capitale, Edo (aujourd’hui Benin City), au prix de lourdes pertes et mettent la main, de façon organisée ou individuelle, sur le trésor de l’Oba (le souverain).

    C’est ainsi que sont dispersés et en partie perdus plus de 5 000 « Bronzes du Bénin », dont des plaques en laiton fabriquées entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe siècle. Représentant des individus, des symboles, des scènes de la cour, elles se retrouvent sur le marché de l’art puis en grande partie dispersées dans 136 musées de vingt pays, principalement en Angleterre et en Allemagne.

    À l’époque, contrairement à la France qui n’y consacrait que peu d’argent, les Allemands et les Anglais avaient une véritable politique d’achat de ce type d’objets pour leurs musées, explique Felicity Bodenstein. De plus, à la fin du XIXe siècle, chaque ville un peu importante en Allemagne créait son propre musée d’ethnographie, pour se montrer cosmopolite et ouverte sur le monde, notamment dans l’espoir de se voir désigner comme capitale de ce pays8. C’est ainsi que l’Allemagne s’est retrouvée avec dix fois plus d’objets africains que la France, qui fut pourtant présente bien plus longtemps sur ce continent avec ses colonies ». Le but du site web Digital Benin, réalisé par une équipe d’une douzaine de personnes, financé en partenariat avec le musée des Cultures et des Arts du monde de Hambourg et la fondation Siemens, est de relier les données de plus de 5 000 objets dont il fait l’inventaire et de les resituer dans une culture locale, de façon vivante, en mêlant archives visuelles et sonores, fixes et animées. Une partie du site, notamment la classification des objets, est en langue Edo, la langue vernaculaire du royaume dans lequel ils ont été élaborés puis pillés.

    Au-delà de ce site exemplaire, qu’en est-il de la politique de restitution des œuvres en Allemagne ? « La façon de procéder des Allemands est très différente de celle des français », explique Felicity Bodenstein, qui a commencé sa carrière de chercheuse dans ce pays, aux côtés de Bénédicte Savoy, à l’université technique de Berlin. « L’importance des collections qu’ils possèdent, mais aussi les questions très sensibles de mémoire liées à la Seconde Guerre mondiale font que le sujet des provenances est bien plus politique et inflammable en Allemagne qu’ailleurs en Europe ». En 2021, un accord national de restitution a donc été trouvé avec le Nigeria, à chaque musée ensuite d’élaborer son propre accord suivant les principes de l’État fédéral. Plusieurs centaines d’œuvres ont déjà été physiquement renvoyées par les musées au Nigeria.

    « Mais toutes les communautés d’origine, c’est du moins le cas pour le Bénin, ne souhaitent pas forcément récupérer toutes leurs œuvres, souligne l’anthropologue. Ils veulent surtout en retrouver la propriété et être associés au discours culturel et politique qui accompagne leur patrimoine. » Ainsi, lors des discussions pour l’ouverture au centre de la ville de Berlin du Humboldt Forum, immense musée qui prévoyait d’exposer une partie importante de cette collection de bronzes du Bénin, un débat très vif a permis de poser les bases d’une nouvelle façon de faire. L’espace d’exposition de ces objets est aujourd’hui cogéré avec les chercheurs et muséographes de Bénin City. Toutes les œuvres de Bénin City qui ont été identifiées ont d’abord été officiellement rendues au Nigeria qui les prête désormais à l’Allemagne, un écusson témoignant de ce processus étant apposé sur les vitrines d’exposition.

    En Allemagne toujours, une grande enquête collective, menée conjointement par l’université de Dschang et l’université technique de Berlin entre 2020 et 2023, intitulée « Provenances inversées9 », fait le point sur l’état du patrimoine camerounais pillé pendant la période coloniale : 40 000 objets qui font de l’Allemagne le premier pays détenteur d’œuvres camerounaises au monde ! « Il existe dans l’Allemagne contemporaine un “Cameroun fantôme” – pour reprendre le titre du célèbre ouvrage anticolonial de Michel Leiris, L’Afrique fantôme (1934) –, expliquent les auteurs de cette enquête, parmi lesquels Bénédicte Savoy. Malgré leur présence invisible (en Allemagne) et leur absence oubliée (au Cameroun), ces collections, qui sont aussi, du point de vue qualitatif, les plus anciennes et les plus variées au monde, continuent d’agir sur les sociétés qui les gardent ou les ont perdues ». L’objectif de l’enquête fut donc d’analyser et de publier les sources inédites permettant de confirmer cette présence massive. Et parallèlement d’aller à la rencontre, au Cameroun, des communautés privées de pièces matérielles importantes de leurs cultures respectives et de cerner, autant que faire se peut, les effets produits par cette absence patrimoniale prolongée.

    Le film Dahomey se termine par un débat organisé par la réalisatrice entre étudiants béninois, discutant de cette première rétrocession française. Premier pas ou insulte à leur peuple devant le peu d’objets revenus ? "Il était nécessaire de créer un espace qui permette à cette jeunesse de s’emparer de cette restitution comme de sa propre histoire, de se la réapproprier explique Mati Diop. Comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Comment mesurer la perte de ce dont on n’a pas conscience d’avoir perdu ?
    Dans l’attente d’une loi en France sans cesse reportée, les protagonistes de Dahomey soulignent l’urgence d’apporter une réponse à cette demande de restitution portée par tout un continent.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/biens-culturels-en-voie-de-restitution

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    • Le monde en musée. Cartographie des collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France

      Cette cartographie propose de faire mieux connaître les collections d’objets d’Afrique et d’Océanie en France afin de faciliter leur étude. Elle signale les fonds ouverts au public qu’ils soient publics ou privés, elle décrit rapidement l’histoire de la collection et donne quelques éléments sur son contenu. Elle indique l’état des connaissances et donne les informations pour aller plus loin.

      https://monde-en-musee.inha.fr

    • #ReTours (programme de recherche)

      Résumé du programme de recherche collaboratif financé par l’Agence Nationale de la Recherche / 15 chercheurs, 7 pays. (in english below) – présentation du projet ici

      Alors que la question de la restitution des collections africaines fait polémique en France et en Europe, le programme comparatif, diachronique et multiscalaire ReTours vise à déplacer l’enquête 1) de l’Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux.

      ReTours est un programme novateur tant dans ses objectifs de recherche critiques que par ses méthodes d’enquêtes et ses collaborations culturelles. Constitué d’un consortium international et pluridisciplinaire de 15 chercheurs, ReTours travaillera à partir du Bénin, du Cameroun, du Mali et du Sénégal et sur leurs diasporas.

      L’objectif du programme est de saisir les enjeux politiques, les rôles économiques, les usages sociaux du retour. Il s’organise à partir de trois axes qui sont autant de manières de désigner les biens culturels : 1) Géopolitique du patrimoine, autour des mobilisations pour ou contre la restitution des “oeuvres”, 2) Économies du retour et imaginaires du tourisme, à propos des dispositifs d’accueil notamment touristiques des “pièces muséales” ; 3) Appropriations et resocialisations autour des mémoires sociales, de l’agency des “choses” revenues, des transformations des significations et des créations contemporaines.

      https://retours.hypotheses.org

  • Tournée de rencontres avec Raphaël Granvaud autour de son livre

    Pour accompagner la sortie d’un nouveau livre de la collection Dossiers Noirs intitulé De l’huile sur le feu. La France en guerre contre le terrorisme en Afrique, son auteur Raphaël Granvaud participera à des rencontres et débats à travers la France avec les groupes locaux de Survie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/19/de-lhuile-sur-le-feu-la-france-en-guerre-contre-le-terrorisme-en-afrique/#comment-62214

    #france #afrique

  • La dette chinoise évolue, mais reste centrale pour l’Afrique
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/060924/la-dette-chinoise-evolue-mais-reste-centrale-pour-l-afrique

    La Chine a beaucoup usé de sa dette pour s’imposer en Afrique. Désormais, Pékin entend changer de stratégie en se concentrant sur des projets rentables et concrets. Une évolution qui ne déplaît pas aux dirigeants africains, mais qui ne réglera pas les problèmes du continent.

    #Économie_et_social #Afrique,_Chine,_déeloppement,_dette_publique

  • Au sommet Afrique-Chine, Xi Jinping se pose en leader du Sud global
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060924/au-sommet-afrique-chine-xi-jinping-se-pose-en-leader-du-sud-global

    La quasi-totalité des dirigeants africains se sont retrouvés à Pékin cette semaine pour la 9e édition du Forum sur la coopération sino-africaine. Si la Chine se sert du continent pour conforter son statut de grande puissance, les nations africaines entendent conserver leur marge de manœuvre.

    #International #Afrique,_Asie_et_Océanie,_Chine,_Défense_et_diplomatie,_Diplomatie

  • #Thomas_Deltombe. « #Mitterrand était un ardent défenseur de l’Empire »
    https://afriquexxi.info/Thomas-Deltombe-Mitterrand-etait-un-ardent-defenseur-de-l-Empire

    Dans son nouveau livre, L’#Afrique d’abord !, le chercheur Thomas Deltombe met en pièces la légende d’un #François_Mitterrand #anticolonialiste. Au contraire, il démontre, archives à l’appui, que l’ancien président français fut, durant sa première vie #politique, dans les #années_1950, un grand défenseur de l’#Empire et que son #réformisme servait avant tout un projet #néocolonial.

  • Le Cap-Vert, un archipel de musiques.

    "Au début des années 1960, les puissances européennes abandonnent la plupart de leurs possessions outre-mer, mais pas Salazar, qui entend au contraire perpétuer l’œuvre civilisatrice de la colonisation, en particulier dans ses possessions africaines du Cap-Vert, de Sao Tomé, de Guinée-Bissau, du Mozambique et d’Angola. L’empire, considéré comme le garant de la grandeur du pays, fait l’objet d’une intense propagande. L’Estado novo forge la fable du « luso-tropicalisme », une voie portugaise de colonisation, soit-disant respectueuse des cultures autochtones et propice aux métissages. Ce luso-tropicalisme est une entreprise de mystification. Dans les faits, les populations africaines se voit imposer le travail forcé et une législation discriminatoire. Salazar se contente de réformes cosmétiques, comme celle qui consiste à ne plus parler de colonie, mais de province d’outre-mer.

    Le contexte international s’avère pourtant propice au processus de décolonisation, comme en atteste la disparition récente des empires coloniaux britannique et français. Le soutien de l’ONU aux mouvements de libération nationale, le jeu des grandes puissances dans le cadre de la guerre froide contribuent à fragiliser la perpétuation de la présence portugaise en Afrique. En Angola dès 1961, puis en Guinée-Bissau et au Cap-Vert deux ans plus tard, les mouvements nationalistes se lancent dans la lutte armée.

    Au Cap-Vert, le héros de l’indépendance se nomme Amical Cabral. Né en Guinée Bissau de parents cap-verdien, l’homme, formé à l’agronomie à Lisbonne, imprégné de marxisme, est convaincu de la nécessité de réafricaniser les esprits par la culture.

    Avec d’autres, en 1956, il fonde le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Après la répression sanglante d’une grève des dockers du port de Bissau en 1959, le PAIGC se lance dans l’action directe. La plupart des combats se déroulent en Guinée, car les caractéristiques géographiques de l’archipel cap-verdien se prêtent mal à la résistance armée. "

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/08/le-cap-vert-un-archipel-de-musiques.html

    ou en version podcast > https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/Cap-Vert--un-archipel-de-musiques-e2d0aj1

  • Giorgia Meloni, Marine Le Pen : sur l’immigration, deux discours, deux stratégies
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/03/giorgia-meloni-marine-le-pen-sur-l-immigration-deux-discours-deux-strategies

    Giorgia Meloni, Marine Le Pen : sur l’immigration, deux discours, deux stratégies
    Lorsque Marine Le Pen et Giorgia Meloni emploient le mot « immigration », elles ne parlent pas de la même chose. On aurait tort de prendre les deux dirigeantes d’extrême droite pour les interprètes d’un même discours. Pour la présidente du conseil italien, l’immigration est un phénomène de géographie humaine externe qui doit être contrôlé, sa régulation offrant des opportunités en matière de politique étrangère.
    En revanche, quand le terme est employé par les chefs de file du Rassemblement national [RN], il évoque tout autre chose. On ne parle plus d’un phénomène quantifiable. On convoque plutôt, au moyen de non-dits, un imaginaire anxieux faisant référence moins à des flux réels qu’à des tensions et à des malaises identitaires intérieurs, produits de la longue histoire coloniale et migratoire qui a façonné la société française contemporaine.
    Il est donc question d’autre chose. Dans ce discours confus mais efficace, la notion d’immigration sert de liant à un ensemble d’angoisses nationales, identifiant le terrorisme islamiste, les révoltes des banlieues, les fraudes sociales, la criminalité et, depuis le 7 octobre 2023, l’antisémitisme, à la figure d’un migrant imaginaire. Le discours du RN vise en réalité les citoyens appartenant aux minorités, en particulier ceux de confession musulmane.En Italie, dans le discours de Giorgia Meloni, ce sous-texte est inexistant. Le thème de l’immigration ne sert pas à camoufler un discours sur une réalité intérieure qu’elle laisse à ses alliés de la Ligue et aux franges les plus droitières du spectre politique. Il désigne un phénomène extérieur.
    Dans les discours de la présidente du conseil, le migrant est une victime « désespérée » dont le « droit à ne pas émigrer » a été bafoué du fait de carences de développement économique imputables aux politiques jugées prédatrices de puissances extérieures. C’est alors la France qui est visée. Il est surtout victime de « trafiquants d’êtres humains » à combattre en puisant dans le savoir-faire italien de la lutte antimafia. Dès lors, la politique migratoire de Rome est devenue un vecteur d’action diplomatique. Depuis le début de son mandat, Giorgia Meloni a posé les jalons d’un discours prônant une coopération renouvelée avec les Etats africains. Ayant organisé un sommet Italie-Afrique à Rome en janvier, elle met en avant un récit selon lequel l’Italie serait porteuse d’une approche « d’égal à égal », socle d’une coopération en matière migratoire avec les Etats de départ et de transit.
    Cette politique s’est traduite par des accords avec l’Egypte, la Libye et la Tunisie conditionnant des aides financières à un contrôle plus efficace des flux, au prix de violations des droits humains au sud de la Méditerranée. De fait, le nombre d’arrivées irrégulières par la mer a considérablement baissé avec 41 181 personnes enregistrées fin août pour l’année 2024 contre 113 877 personnes à la même période en 2023.
    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été partie prenante de cet effort italien et Mme Meloni a pour l’instant abandonné le discours selon lequel l’Union européenne [UE] était complice d’une immigration illégale bouleversant les équilibres communautaires. La présidente du conseil a préféré présenter à ses électeurs l’Italie comme une force motrice en matière migratoire, se félicitant que Bruxelles se soit réapproprié son raisonnement. Mme Meloni a d’ailleurs soutenu le Pacte européen sur la migration et l’asile adopté en mai, farouchement combattu par le Rassemblement national.
    La poursuite de cette dynamique dépendra de l’évolution des relations entre Rome et Bruxelles. Soucieuse de ne pas abandonner trop d’espace à droite à son allié Matteo Salvini de la Ligue, Giorgia Meloni s’est en effet abstenue au Conseil européen lors de l’élection pour un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen. Le parti de la cheffe de l’exécutif italien, Fratelli d’Italia, a annoncé avoir voté au Parlement contre sa reconduction à la tête de la Commission.
    Au-delà de l’UE, la diplomatie migratoire de Giorgia Meloni s’est également traduite par un accord inédit avec l’Albanie censé aboutir à l’ouverture de centres de rétention pour demandeurs d’asile. Ces structures de droit italien qui seront installées en territoire albanais ont été présentées comme propres à dissuader les candidats à l’exil. La présidente du conseil veut voir dans ce projet bilatéral une preuve de l’influence retrouvée de l’Italie sur la scène internationale.
    Elle a trouvé en son homologue à Tirana, Edi Rama, un italophone avec lequel elle entretient des relations d’une cordialité démonstrative. Ce dernier est en effet toujours prêt à flatter l’orgueil italien en rappelant avec reconnaissance l’accueil dont ont bénéficié les migrants albanais venus s’installer en Italie dans les années 1990. Le gouvernement de Mme Meloni a aussi fait preuve de pragmatisme en confirmant l’ouverture de l’Italie à la migration régulière dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de déclin démographique prononcé. En 2023, un décret organisant l’entrée dans le pays de 452 000 travailleurs étrangers d’ici à la fin de 2025 a ainsi été adopté.Cet été, la question de l’accès à la nationalité a été rouverte. Le vice-président du conseil, Antonio Tajani, chef de file de Forza Italia (centre droit), partenaire de Mme Meloni au sein de la coalition au pouvoir, s’est en effet prononcé en faveur d’un assouplissement des règles de naturalisation pour les enfants d’immigrés scolarisés en Italie. Sa proposition, rejetée par de la Ligue et par Fratelli d’Italia, faisait suite aux succès d’athlètes italiens qui, aux Jeux olympiques de Paris, ont donné à voir une nouvelle fois à l’Italie, pays d’émigration devenu terre d’immigration, sa diversité déjà bien installée.

    #Covid-19#migration#migrant#italie#albanie#egypte#afrique#tunisie#libye#UE#politiquemigratoire#economie#demographie#sante#migrationreguliere

  • La corruption, problème majeur des jeunes en Afrique et motif d’émigration, selon une étude
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/09/03/la-corruption-probleme-majeur-des-jeunes-en-afrique-et-motif-d-emigration-se

    La corruption, problème majeur des jeunes en Afrique et motif d’émigration, selon une étude
    Le Monde avec AFP
    Les jeunes en Afrique jugent que la corruption menace leur avenir et pourrait, pour 60 % d’entre eux, les pousser à émigrer, selon un sondage mené auprès de 5 600 d’entre eux dans 16 pays du continent et publié mardi 3 septembre. La corruption est « au cœur des préoccupations de la jeunesse » et est considérée comme le plus grand obstacle à leur développement personnel et à une vie meilleure, souligne la Ichikowitz Family Foundation, basée à Johannesburg, qui a commandé ce sondage auprès de 5 604 jeunes âgés de 18 à 24 ans. Selon les résultats de cette étude, à l’ampleur sans précédent en termes de personnes interrogées et de zones géographiques ciblées selon la fondation, la plupart des jeunes « ne croient pas que leurs gouvernements fassent suffisamment pour endiguer ce fléau ».« Par conséquent, près de 60 % d’entre eux envisagent d’émigrer au cours des cinq prochaines années », selon cette étude publiée à l’issue d’entretiens en vis-à-vis menés par le groupe PSB Insights en janvier et février dans des pays allant de l’Afrique du Sud à l’Ethiopie.
    L’Amérique du Nord figure parmi les pays les plus cités pour émigrer, suivi par les pays d’Europe occidentale, comme le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne ou l’Espagne. « Ils veulent des sanctions plus lourdes contre les hommes politiques corrompus, notamment une interdiction d’assumer des fonctions politiques, et une autre forme de gouvernement », selon l’étude intitulée « Etude sur la jeunesse africaine en 2024 ».Même si près des deux tiers des personnes interrogées croient en la démocratie, près de 60 % d’entre elles se disent en faveur d’une forme de gouvernement « d’inspiration africaine ». Près d’une personne sur trois pense que des systèmes non démocratiques, issus d’un régime militaire ou d’un parti unique, pourraient être préférables dans certaines circonstances.La plupart des jeunes interrogés (72 %) estiment que l’influence étrangère est un problème. « Ils sont inquiets que leurs pays soient exploités par des entreprises étrangères, en particulier concernant les richesses minérales naturelles exportées sans aucun bénéfice pour les habitants », selon l’enquête. Quatre-vingt-deux pour cent d’entre eux considèrent l’influence de la Chine comme étant positive ; 79 % disent la même chose pour les Etats-Unis.
     »Les perceptions de l’influence de la Russie se sont accrues, notamment au Malawi et en Afrique du Sud avec plus de la moitié d’avis positifs concernant l’approvisionnement russe en engrais et céréales. Cette étude, menée pour la première fois en 2020, vise « à donner la parole à la jeunesse africaine de manière scientifique », a déclaré à l’AFP le directeur de la communication de la fondation, Nico De Klerk. Il fournit également des données utiles aux gouvernements, aux ONG et aux investisseurs. Près de 420 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans, dont un tiers sont au chômage, vivent en Afrique et ils devraient être plus de 830 millions à l’horizon 2050, selon la Banque africaine de développement.

    #Covid-19#migration#migrant#afrique#emigration#jeunesse#corruption#democratie

  • Trente ans après le premier débarquement de migrants, les Canaries face à une nouvelle vague d’arrivées - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59433/trente-ans-apres-le-premier-debarquement-de-migrants-les-canaries-face

    Trente ans après le premier débarquement de migrants, les Canaries face à une nouvelle vague d’arrivées
    Par La rédaction Publié le : 28/08/2024
    Le 28 août 1994, deux jeunes Sahraouis arrivaient à bord d’une simple barque dans les îles Canaries. Trente ans plus tard, l’archipel connaît un nouvel été de fortes arrivées de migrants depuis l’Afrique de l’ouest, notamment depuis la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, le Premier ministre espagnol a débuté une visite dans ces trois pays.
    La route s’est ouverte il y a 30 ans et depuis elle ne cesse de prendre de l’ampleur. Le 28 août 1994, deux jeunes Sahraouis étaient les premiers migrants à arriver dans l’archipel espagnol des Canaries à bord d’une simple barque. Depuis, la route dite « des Canaries » a été de plus en plus empruntée jusqu’à devenir l’un des principaux points d’entrée en Europe depuis l’Afrique. Plus de 200 000 migrants africains ont déjà emprunté cette voie maritime pour rejoindre l’Europe.
    Mercredi 28 août, ce 30e anniversaire coïncide avec une nouvelle vague d’arrivées de migrants dans l’archipel que les autorités locales ont du mal à gérer. Pour tenter d’enrayer le phénomène, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a entamé cette semaine une visite dans les trois principaux pays de départs des pirogues de migrants à destination des Canaries : la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie.
    La tournée, qui se terminera jeudi, débute par la Mauritanie. Ce pays de quelque cinq millions d’habitants accueille sur son sol quelque 200 000 réfugiés chassés du Sahel par la guerre, dont une immense majorité de Maliens. Bon nombre d’entre eux songent sans doute à tenter la traversée.
    Pedro Sanchez doit faire face à une explosion des arrivées. Plus de 22 300 migrants africains ont débarqué aux Canaries entre le 1er janvier et le 15 août de cette année à bord de 340 embarcations, contre moins de 9 900 à bord de 188 bateaux pour la même période de l’an passé.Et les départs ne cessent pas. Lundi, la marine sénégalaise a intercepté une pirogue transportant 76 migrants qui cherchaient à rejoindre l’archipel. « Les migrants ont été ramenés à Dakar et remis aux services compétents », ont indiqué les autorités sénégalaises. Ce genre d’opération est désormais courante au large des côtes sénégalaises.Le nombre de migrants débarquant aux Canaries a augmenté progressivement à partir de cette année 1994, prenant vraiment de l’ampleur au début des années 2000. Selon les statistiques fournis à l’AFP par le ministère espagnol de l’Intérieur, ce sont plus de 200 000 migrants qui ont trouvé refuge dans l’archipel depuis 1994, dont 186 811 depuis 2006, année de la fameuse « crise des pirogues ».
    Cette année là, 31 678 arrivées furent enregistrées dans cet archipel d’un peu plus de deux millions d’habitants. Mais ce record a été largement battu l’an dernier avec près de 40 000 arrivées (39 910), et tout porte à croire qu’il sera pulvérisé cette année, car l’amélioration des conditions de navigation à partir de septembre et jusqu’à la fin de l’année devrait, comme chaque année, se traduire par une forte hausse des traversées. De nombreux mineurs arrivent notamment dans l’archipel. Et les autorités locales, chargées de les héberger, affirment ne plus pouvoir faire face.
    À tel point que le président de la région des Canaries envisage que le nombre des arrivées dépasse le seuil des 50 000 dès cette année. Certaines prédictions vont même plus loin. Les accords signés par l’UE et l’Italie avec la Tunisie, qui ont rendu très difficile la traversée de la Méditerranée centrale, ont contribué à cette explosion spectaculaire des arrivées de migrants.
    Pourtant, cette route maritime entre l’Afrique et les Canaries est aussi une véritable « route de la mort », car les traversées se font à bord de rafiots bondés mal équipés pour résister aux courants, très forts dans cette zone de l’Atlantique et qui provoquent de nombreux naufrages. Certains bateaux partent d’endroits distants d’un millier de km des Canaries.
    Selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), une agence onusienne, au moins 4 857 personnes ont péri ou ont disparu sur cette route maritime depuis 2014. Mais le chiffre réel est sans aucun doute nettement supérieur. Caminando Fronteras, une ONG espagnole qui vient en aide aux migrants et évalue le nombre des victimes à partir des témoignages des survivants, estime que 18 680 personnes ont payé de leur vie leur volonté d’aller en Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#afrique#politiquemigratoire#droit#sante#migrationirreguliere

  • Les deux classiques de Bro. Valentino réédités par Analog Africa
    https://pan-african-music.com/bro-valentino-analog-africa

    À la fin des tumultueuses années 70, on pouvait encore sentir les échos de la révolution Black Power de Trinidad, notamment à travers les deux plus gros succès de Valentino : « Stay up Zimbabwe » sorti en 1979 et « Ah Wo (Brand New Revolution) » sorti en 1980 (repris par Guts en 2013).

    https://analogafrica.bandcamp.com/album/stay-up-zimbabwe-limited-dance-edition-nr-6

    #musique #politique #musique_et_politique #black_power #Afrique_du_Sud #apartheid

  • De l’Algérie à la #Palestine : Frantz Fanon, le combat anticolonial | Adam Shatz, Julien Théry
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2024/de-lalgerie-a-la-palestine-frantz-fanon-le-combat-anticolonial-adam-shatz-

    Adam Shatz a récemment publié « Frantz Fanon. Une vie en révolutions ». JulienThéry l’a reçu pour une discussion autour du parcours politique, de la pensée et de l’actualité brûlante de ce penseur anticolonial et antiraciste.

    #Afrique #Anticolonialisme #Antiracisme #Histoire

    • Relire Fanon I : Adam Shatz, nouvelle biographie ou roman d’une vie ? Christiane Chaulet Achour.
      https://www.collateral.media/post/relire-fanon-i-adam-shatz-nouvelle-biographie-ou-roman-d-une-vie.

      La biographie d’Adam Shatz appartient au genre « roman d’une vie » avec un style parfaitement maîtrisé et agréable à lire, comme un roman : on nous raconte un parcours à partir d’éléments connus et on espère rendre visibles des nouveautés. Le romancier se permet aussi certaines libertés. Dans un entretien donné à Hannah Seavin de l’université de Berkeley au début du mois de février, le biographe confie : « même une biographie comme celle-ci contient une sorte de mémoire cachée […] J’avoue que la plupart de mes décisions en tant qu’écrivain sont plus intuitives que conscientes ».

      Comme dans tout récit, le narrateur choisit l’ordre dans lequel il mène sa narration et ce qu’il met en lumière et interprète ou ce qu’il met en seconde ou troisième position. C’est la raison pour laquelle, il me semble intéressant d’analyser au plus près le prologue qui donne véritablement l’orientation de ce récit. Notons qu’il s’agit d’un prologue et non d’une introduction, un « envoi », un prélude, mettant le lecteur en atmosphère plus que l’exposé de l’argumentation qui forme le corps de l’ouvrage, objet d’une introduction.

  • Deforestation amplifies climate change effects on warming and cloud level rise in African montane forests

    Tropical montane forest ecosystems are pivotal for sustaining biodiversity and essential terrestrial ecosystem services, including the provision of high-quality fresh water. Nonetheless, the impact of montane deforestation and climate change on the capacity of forests to deliver ecosystem services is yet to be fully understood. In this study, we offer observational evidence demonstrating the response of air temperature and cloud base height to deforestation in African montane forests over the last two decades. Our findings reveal that approximately 18% (7.4 ± 0.5 million hectares) of Africa’s montane forests were lost between 2003 and 2022. This deforestation has led to a notable increase in maximum air temperature (1.37 ± 0.58 °C) and cloud base height (236 ± 87 metres), surpassing shifts attributed solely to climate change. Our results call for urgent attention to montane deforestation, as it poses serious threats to biodiversity, water supply, and ecosystem services in the tropics.

    #Afrique #montagnes #montagne #forêt #déforestation #changement_climatique #climat #biodiversité #services_écosystémiques #température

  • Près de 300 personnes tentent d’atteindre Ceuta à la nage, en une nuit - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59078/pres-de-300-personnes-tentent-datteindre-ceuta-a-la-nage-en-une-nuit

    Près de 300 personnes tentent d’atteindre Ceuta à la nage, en une nuit
    Par Marlène Panara Publié le : 12/08/2024
    En quelques heures, dans la nuit de dimanche à lundi, quelque 300 migrants ont pris la mer depuis le Maroc pour atteindre l’enclave espagnole de Ceuta à la nage. La Garde civile, débordée, a fait appel aux secours maritimes. Si peu de personnes ont finalement atteint le rivage, ces nouvelles arrivées font une fois de plus pression sur les structures d’accueil de l’enclave.Ce fut l’une des matinées les plus intenses qu’ait connu les autorités de Ceuta depuis plusieurs années. Lundi 12 août, près de 300 migrants ont tenté d’atteindre l’enclave espagnole à la nage, après une traversée de quelques kilomètres depuis le Maroc voisin. En raison du trop grand nombre de personnes à l’eau du côté est de l’enclave, à Tarajal, la Garde civile a même fait appel au Secours maritime, affirme Europa Press.
    Les premières tentatives de traversée se sont produites dimanche soir vers 23h. Puis durant plus de six heures ensuite, la Garde civile et les secours ont extirpé de l’eau des dizaines d’exilés, « tandis que d’autres continuaient à sauter à la mer, certains avec des flotteurs et des combinaisons en néoprène », raconte le journal Ok Diario.
    Sur la plage de Ceuta, des équipes de la Croix-Rouge sont intervenues pour porter assistance aux migrants. D’après l’association, la majorité présentait des symptômes d’hypothermie.
    Les sauveteurs espagnols affirment sur X avoir porté secours à 24 personnes, et une douzaine de mineurs ont été accueillis à terre. Mais il reste difficile de connaître le chiffre exact de personnes accueillies à Ceuta ce jour.
    Seuls les mineurs et les adultes algériens et subsahariens sont hébergés une fois arrivés. Les adultes marocains, quant à eux, sont renvoyés à leur point de départ, en vertu d’un accord migratoire entre l’Espagne et le Maroc. Certaines personnes ont par ailleurs rebroussé chemin, ne parvenant pas à passer. Depuis février, cette route migratoire connaît une recrudescence des passages. Ainsi en juillet, « plusieurs centaines » de tentatives de traversée ont été décomptées par les autorités, déclenchant le déploiement d’effectifs policiers supplémentaires dans la zone. Le 30 juillet notamment, une soixantaine de personnes ont tenté d’atteindre Ceuta à la nage et huit ont finalement débarqué sur l’une des plages de l’enclave.
    Il reste cependant difficile de connaître le nombre total de migrants ayant atteint Ceuta à la nage cette année. Car ces exilés sont en fait comptabilisés par les autorités dans les entrées dites « terrestres » des registres, puisqu’ils n’utilisent pas d’embarcations pour venir en Espagne. Ces embarcations qui définissent, elles, les « entrées maritimes ». On sait en revanche que 1 391 personnes sont entrées à Ceuta par voie terrestre en 2024, contre 571 à la même période l’année dernière, d’après le ministère de l’Intérieur.
    Ces arrivées régulières font pression sur le système d’accueil de l’enclave, notamment celui réservé aux mineurs. Environ 320 jeunes sont actuellement hébergés à Ceuta, pour une capacité de 132 places, d’après le gouvernement local. Selon des sources contactées par le média El Faro de Ceuta, les arrivées de mineurs étrangers non accompagnés sont en augmentation de 400 % cette année, par rapport à l’an passé.
    Pour éviter de laisser ces mineurs sans solution, les autorités de Ceuta ont mis à disposition dimanche deux entrepôts industriels, déjà utilisés lors des arrivées de mai 2021, lorsque 10 000 exilés avaient débarqué en un week-end sur le territoire. L’un de ces entrepôts héberge environ 80 mineurs. Appelé « Nueva Esperanza », « Nouvel espoir » en français, l’endroit dispose de « chambres avec lits superposés », « d’espaces salle de bain et toilettes », ainsi « que d’un endroit dédié aux repas », précise El Faro de Ceuta.
    Le centre d’accueil pour adultes (CETI), lui, hébergeait il y a encore deux semaines près de 600 personnes, pour 512 places. Face à l’impossibilité d’accueillir davantage d’exilés, la structure a fermé ses portes aux nouveaux arrivants le 1er août. Une décision qui a forcé, dès le lendemain, une trentaine d’exilés à camper dehors devant le bâtiment, faute de solutions.
    Ces derniers jours, des transferts vers la péninsule ibérique ont donc été planifiés pour désengorger le CETI. Au total, 109 résidents du centre, algériens et d’origine subsaharienne, ont gagné d’autres structures espagnoles. L’Andalousie s’apprête par exemple à accueillir 24 personnes ces prochains jours. Le conseiller de la présidence et du gouvernement de Ceuta, Alberto Gaitán a salué ce transfert, tout en exigeant une « réponse structurelle ».
    La répartition des exilés dans les différentes communautés d’Espagne est au cœur du débat politique depuis plusieurs semaines. Le 22 juillet, Madrid a présenté au Parlement une réforme de la loi Immigration : le texte propose notamment une modification de l’article 35, qui acterait l’accueil obligatoire des mineurs non accompagnés dans les différentes structures du pays, lorsqu’un territoire (comme les Canaries ou les enclaves) dépasse 150 % de sa capacité d’accueil. « L’idée de cette réforme, c’est de soulager les points d’entrée migratoire : Ceuta, Melilla, et les Canaries, avec l’élaboration d’un mécanisme de solidarité semblable à celui que veut appliquer l’Union européenne entre les pays membres », avait expliqué à InfoMigrants Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine. Mais les discussions restent tendues, le gouvernement central socialiste ayant des différends avec les présidents de région, majoritairement issus du Parti populaire (PP), de droite.

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