• La douleur et la rage

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://lavoiedujaguar.net/La-douleur-et-la-rage

    Armée zapatiste de libération nationale. Mexique.
    Le 8 mai 2014.

    Le compañero sous-commandant insurgé Moisés a dû prendre une difficile décision. Sa décision est sans appel et, si on me demande mon opinion (ce que personne n’a fait), elle est incontestable. Il a décidé de suspendre pour une durée indéterminée la tenue de la réunion et du partage avec les peuples premiers et leurs organisations du Congrès national indigène, et il a également décidé d’annuler l’hommage que nous avions préparé pour notre compañero disparu don Luis Villoro Toranzo, de même que notre participation au séminaire « Éthique face au pillage » qu’organisent des compas artistes et intellectuels du Mexique et du monde.

    Qu’est-ce qui l’a poussé à prendre une telle décision ? Eh bien, les premiers résultats de l’enquête que nous avons menée, ainsi que les informations qui continuent de nous parvenir, ne laissent aucune place au doute :

    1. Il s’agissait d’une agression planifiée à l’avance, préparée selon les règles militaires et exécutée par traîtrise, avec préméditation et en supériorité numérique. Et c’est une agression s’inscrivant dans un climat créé et suscité d’en haut. (...)

    #Mexique #Chiapas #EZLN #assassinat #agression-planifiée

    • Pffff, #hardcore. C’est la guerre quoi.

      Ce qui est arrivé au compañero Galeano est terriblement brutal : lui, il n’est pas tombé dans cette embuscade, il a été encerclé par quinze ou vingt paramilitaires (oui, ce sont bien des paramilitaires, ce sont leurs tactiques) ; le compa Galeano les a mis au défi de se battre au corps à corps, sans armes à feu ; ils l’ont frappé à coups de bâton et lui sautait d’un côté et de l’autre en esquivant leurs coups, parvenant même à désarmer ses adversaires.

      En voyant qu’ils n’arrivaient pas à le terrasser, ils lui ont tiré dessus et une balle dans la jambe l’a fait tomber à terre. Après, ça a été de la pure barbarie : ils se sont jetés sur lui, ils l’ont frappé et lui ont asséné des coups de machette. Une deuxième balle dans la poitrine l’a laissé moribond, mais ils ont continué à le frapper ; en voyant qu’il respirait encore, un lâche lui a tiré une balle dans la tête.

      Il a reçu trois coups de feu sans risque pour les agresseurs, tous les trois alors qu’il était encerclé, désarmé et refusait d’abandonner le combat. Ses assassins ont traîné son cadavre sur quelque chose comme 80 mètres et ils l’ont jeté comme un chien crevé.