• We Asked 615 Men About How They Conduct Themselves at Work - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2017/12/28/upshot/sexual-harassment-survey-600-men.html?_r=0

    The victims of sexual harassment who have recently come forward are far from alone: Nearly half of women say they have experienced some form of it at work at least once in their careers. But there has been little research about those responsible.

    In a new survey, about a third of men said they had done something at work within the past year that would qualify as objectionable behavior or sexual harassment.

    Très intéressante enquête, le sexisme vu du côté des hommes.

    #Sexisme #Harcèlement #Travail #Agressions_sexuelles #Enquête #Hommes

  • Et le #procès de #Georges_Tron fit naufrage
    https://www.mediapart.fr/journal/france/151217/et-le-proces-de-georges-tron-fit-naufrage

    Le procès de l’ex-ministre Georges #Tron, accusé de viols en réunion, a finalement été renvoyé à une date ultérieure au bout de quatre journées d’audience torpillées méthodiquement par les avocats de l’ancien ministre. Le prochain procès pourrait se tenir dans un an. Un scandale à causes multiples.

    #France #agressions_sexuelles #assises #Draveil_viol #Justice #LR #violences_faites_aux_femmes

  • Me Too Creator Tarana Burke on the Viral Movement - Motto
    http://motto.time.com/4988282/me-too-tarana-burke-interview
    https://timedotcom.files.wordpress.com/2017/10/tarana-burke.jpeg?quality=85&w=600&h=336&crop=1

    But while many credited Milano with launching the movement, it was actually started a decade ago by Tarana Burke. (Milano has attributed the movement to Burke on social media.) In 2007, Burke, who is a survivor of sexual violence herself, was working as an activist in Philadelphia with young women of color who had experienced sexual violence. She was looking for a way to let them know that they weren’t alone, so she told them: “Me too.”

    Rendons à Tarana ce qui appartient à Tarana qui lança le mouvement metoo il y a 10 ans pour parler spécifiquement des violences sexuelles à l’encontre des jeunes femmes noires.

    #metoo #tarana_burke #viol #agressions_sexuelles

  • Macron annonce un plan de lutte contre les violences faites aux femmes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/251117/macron-annonce-un-plan-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes

    Emmanuel Macron à l’Élysée le 25 novembre © Reuters Pour son premier discours sur les violences faites aux femmes, teinté de gravité, Emmanuel Macron a annoncé un large éventail de mesures destinées à faciliter la dénonciation et la prise en charge de ces agressions. Le président plaide pour fixer à 15 ans, et non à 12 ou 13 ans comme envisagé, l’âge minimum de consentement à un acte sexuel. Les associations estiment que les financements débloqués ne sont pas à la la hauteur des besoins réels.

    #France #affaire_Weinstein #agressions_sexuelles #balance_ton_porc #harcèlement #violences_sexuelles

  • Macron annonce un vaste plan de lutte contre le sexisme et les #violences_sexuelles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/251117/macron-annonce-un-vaste-plan-de-lutte-contre-le-sexisme-et-les-violences-s

    Emmanuel Macron à l’Élysée le 25 novembre © Reuters Pour son premier discours sur les violences faites aux femmes, teinté de gravité, Emmanuel Macron a annoncé un large éventail de mesures destinées à faciliter la dénonciation et la prise en charge de ces agressions. Le président plaide pour fixer à 15 ans, et non à 12 ou 13 ans comme envisagé, l’âge minimum de consentement à un acte sexuel. Les associations estiment que les financements débloqués ne sont pas à la la hauteur des besoins réels.

    #France #affaire_Weinstein #agressions_sexuelles #balance_ton_porc #harcèlement

  • De la justice en milieu militant - expansive.info
    https://expansive.info/De-la-justice-en-milieu-militant-695

    Informer, éduquer, faire reconnaître les violences masculines et leur ampleur est une préoccupation féministe de longue date. Parfois, s’y ajoute la volonté de dénoncer nommément et publiquement l’auteur du harcèlement, de l’agression sexuelle ou du viol, de rendre la honte plus honteuse en la livrant à la publicité. Cette réaction semble avoir pour but de stigmatiser un comportement inacceptable, de faire un exemple et de dissuader.

    Si cette politique et les buts qu’elle poursuit sont légitimes, il convient d’observer qu’elle implique des responsabilités, et notamment celle de faire face à un éventuel emballement. Nous avons ainsi pu voir, récemment à Rennes, le traitement d’un acte d’agression sexuelle (dénoncé par la femme qui l’a subie et reconnu par son auteur), une fois rendu public, livré à la concurence entre organisations militantes, les membres de l’une d’entre elles décrétant un banissement sans limite dans le temps ni dans l’espace de l’auteur de l’agression. Cette décision fut malheureusement prise en dehors des tentatives de prise en charge collective du cas, et sans contact avec la personne qui a subi l’agression.

    En outre, s’il doit y avoir une présomption de véracité vis-a-vis des récits des femmes dénonçant les violences sexuelles qu’elles ont subies, leur parole ne doit pas être mise en conccurence avec la prolifération de rumeurs. Pour mentionner un cas précis, il n’est par exemple pas acceptable que des actes d’agressions sexuelles rapportés par les personnes qui les ont subis soient rebaptisés « plusieurs viols » sans qu’aucune femme ne dise avoir été violée par cet homme. Dans un autre cas, nous avons été consternés d’entendre plusieurs fois le récit des même faits de domination masculine, commis le même jour, dans le même cadre, attribués à … deux hommes différents.

    La prolifération de ces rumeurs semble avoir pour effet de réduire l’ampleur de la domination masculine et des faits de violences sexuelles à quelques personnes identifiées. Pour une partie de ceux qui tiennent ces discours, le simple fait de rejeter quatre militants coupables d’agressions et de les considérer comme des prédateurs permettrait d’affirmer que leurs actes n’ont rien à voir avec de nombreux comportements masculins.

    Pourtant, en plus de déposséder les victimes d’agressions de leurs récits et de les éloigner des réflexions sur la réponse à y donner, la création de la figure du monstre n’aide pas à la reconnaissance des faits, et empêche une remise en cause plus large de la domination masculine. C’est ce qui était expliqué récemment par la militante féministe Moana Genevey : « Nous aimons à répéter que les violeurs sont des monstres. Que ces gens sont différents, inhumains. C’est rassurant de se dire que seule une créature épouvantable pourrait faire une chose pareille, et que l’on n’a absolument rien en commun avec un homme qui harcèle, qui agresse ou qui viole. Mais en nous distanciant, nous nous déresponsabilisons. Et nous entretenons le mythe que seul quelqu’un de “dérangé” ou de marginal serait capable de commettre un viol ou une agression sexuelle. Les violeurs ne sont pas des êtres maléfiques et étranges, ni des loups solitaires détachés de la société. (…) Ce qui est monstrueux, c’est que je ne connais pas une seule femme qui n’a jamais été touchée, agrippée, caressée, ou embrassée sans son consentement. C’est la place du viol dans notre société qui est monstrueuse. Alors pour nous regarder en face, arrêtons de traiter les violeurs de monstres. »

    #violences_masculines #justice #agressions_sexuelles #militance

  • #metoo : le long calvaire des employées d’une entreprise de nettoyage sous-traitante de la SNCF | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/153986/metoo-cris-de-detresse

    Vous avez peut-être déjà pris le train et râlé devant la saleté des toilettes. Et puis, après l’arrivée en gare, vous n’y avez plus pensé. Pendant que vous traversiez le hall, une femme est montée dans le train pour nettoyer ces toilettes répugnantes. Elle n’a pas beaucoup de temps, la cadence de nettoyage est élevée, les produits qu’elle doit manipuler souvent toxiques. Si votre train était à Paris Gare du Nord, la femme qui s’est occupée de nettoyer les jets d’urine parce que pisser dans un train en marche est parfois une opération délicate, ne supportait pas seulement un boulot pénible et socialement ingrat, en prime, pendant qu’elle était penchée sur la cuvette des toilettes, son chef d’équipe l’a peut-être coincée en collant son sexe contre ses fesses pour mimer un acte sexuel.

    Ce n’était ni la première ni la dernière fois. Il lui a aussi attrapé la main pour y fourrer son doigt sur lequel il avait craché afin de simuler un coït. Il y a eu des agressions sexuelles dans les toilettes, porte fermée. Une autre s’est fait embrasser dans le cou. Les mains aux fesses. Les mains sur les seins

    C’est ce qu’ont vécu des employées d’une entreprise de nettoyage, sous-traitante de la SNCF. Pendant longtemps, elles n’ont rien dit parce qu’« on ne savait même pas ce que c’était le harcèlement sexuel. On croyait que c’était plus grave, que c’était forcer à des relations sexuelles ». En 2012, elles sont quatre à parler. Les autres préfèrent se taire.
    « Les femmes de nettoyage, c’est toutes des putes »

    Comme l’explique un excellent article de Mediapart, dans cette entreprise de nettoyage « la hiérarchie est à la fois sexuelle et ethnique ». Aux hommes, le nettoyage des tablettes et l’aspirateur, aux femmes originaires du Maghreb les tâches plus ingrates et aux femmes originaires d’Afrique noire les boulots les plus ingrats parmi les plus ingrats. Ces femmes-là, bien qu’elles aient raconté à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) ce qu’elles enduraient, n’ont pas porté plainte.

    Au final, elles sont quatre à oser dénoncer les deux chefs d’équipe qui les harcèlent. Elles parlent à leur direction de ces hommes qui clament haut et fort que « les femmes de nettoyage, c’est toutes des putes ». La plus âgée a 59 ans. Elle craint qu’à son âge, on ne croit pas son histoire de harcèlement sexuel (les harceleurs ont 39 et 44 ans). Mais à plusieurs, elles sont plus fortes. Espèrent-elles… Sauf que la direction s’en fout. (Le directeur évoquera « des blagues un peu salaces ».) L’enquête interne ne donne rien. Les hommes mis en cause restent à leurs postes.
    Et comme ils sont délégués syndicaux Sud, elles se retrouvent dans une situation professionnelle où leurs patrons ne les écoutent pas et ceux qui devraient les aider sont précisément leurs harceleurs. Pire, quelques semaines plus tard, l’une d’entre elle est convoquée pour un entretien en vue d’une sanction disciplinaire. Dans les mois suivants, elles subiront des brimades, des signalements, des sanctions et même pour deux d’entre elles des licenciements. Elles portent plainte aux prud’hommes. En 2015, l’affaire passe devant le tribunal. Fait exceptionnel, le défenseur des droits mène une enquête approfondie, qui valide les témoignages des plaignantes et qui est remise aux juges.
    Aux origines du #metoo

    Le 10 novembre dernier, les juges ont rendu leur verdict. Les plaignantes ont gagné. (L’affaire n’est cependant pas terminée puisqu’elles ont également porté plainte au pénal pour harcèlement sexuel.) Mais même si elles ont gagné, ce n’est pas une belle histoire. C’est une histoire sordide, ce sont des années de galère au milieu de la galère du quotidien.

    C’est aussi un exemple des « metoo » qu’on n’entend pas. Vous saviez que le #metoo existait depuis dix ans ? Il a été lancé par Tarana Burke et il s’adressait avant tout aux jeunes femmes « de couleur ». À l’époque, on n’en pas entendu parler. C’est bien évident qu’il fallait que des stars –majoritairement blanches– s’en emparent pour que cela existe. On sait que le système fonctionne comme ça mais il est toujours utile de le rappeler.

    Et puis, il y a toutes ces femmes qui n’écriront jamais sur internet ce qu’elles vivent. Et qui, du coup, n’existent pas dans l’espace médiatique. Quand on est une femme, non-blanche, sans diplôme, mère célibataire, pauvre, qu’on se trouve tout en bas de la hiérarchie sociale, si bas qu’on nous voit à peine, si bas qu’on peut s’amuser à nous écraser un peu plus et qu’il faut encaisser.

    Je ne veux pas relativiser le mouvement actuel de libération de la parole des femmes. J’aimerais seulement qu’on n’oublie pas que ce mouvement ne concerne, pas encore, toutes les femmes. Parce que ces femmes sont invisibles. Littéralement. Ces employées et employés du nettoyage travaillent avec des horaires décalés pour précisément qu’on ne les voit pas. C’est quand il fait nuit qu’elles et ils viennent nettoyer les bureaux, les lieux publics.

    Le féminisme est une lutte pour l’égalité. Il se trahirait s’il oubliait des femmes et les laissait sur le côté. C’est pour ça qu’il faut aussi parler d’elles, donner de la lumière aux luttes comme celles qu’ont menées ces employées.

  • Affaire Anatrella : le dossier s’enlise - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/16/affaire-anatrella-le-dossier-s-enlise_1610522

    Accusé d’abus sexuels sur d’anciens patients, le « psy de l’Église », Tony Anatrella est sous le coup d’une procédure interne. Mais la non-levée de la prescription et le retard pris dans les poursuites inquiètent les victimes.

    Pour les victimes présumées, c’est le brouillard. « Notre dossier a été transmis il y a déjà huit mois à l’officialité de Toulouse [le tribunal interne à l’Eglise, ndlr]. Mais rien n’a véritablement bougé, si ce n’est qu’on vient de nous annoncer une nouvelle enquête », affirme à Libération, l’un des anciens patients du prêtre Tony Anatrella, accusé d’abus sexuels par plusieurs personnes ayant suivi des thérapies avec lui. Surnommé le « psy de l’Eglise », pourfendeur de l’homosexualité, Anatrella, médiatique et influent au Vatican, est sous le coup d’une procèdure lancée, à l’été 2016, par le diocèse de Paris duquel il dépend. A ce jour, aucune procèdure, en revanche, n’a été ouverte par la justice « des hommes », les faits étant considérés (au moins pour ceux qui ont été portés à sa connaissance) comme prescrits.

    Le même problème se pose pour l’Eglise. Toutefois, l’archevêque de Paris André Vingt-Trois avait, il y a quelques mois, transmis une demande de levée de la prescription au pape François. Celui-ci, selon une source proche du dossier au diocèse de Paris, a récemment tranché : la prescription ne devrait pas être levée dans l’affaire Anatrella, l’un des gros scandales d’abus sexuels auquel est confrontée l’Eglise catholique en France. Dans son cabinet place de la Nation, le prêtre a reçu, pendant plusieurs décennies, des patients envoyés notamment par des évêques et des supérieurs d’ordre religieux. « La prescription a été levée dans des affaires de pédophilie, concernant des mineurs mais l’affaire Anatrella concerne des majeurs », explique une source proche de l’archevêque de Paris pour expliquer la décision du Vatican. « C’est une très grosse déception », affirme à Libération l’un des plaignants.

    Une pétition

    Alertée de cas d’abus sexuel mettant en cause Tony Anatrella depuis le début des années 2000, l’Eglise catholique a tardé à bouger, couvrant même dans un premier temps le prêtre. Dans la tourmente des affaires de pédophilie, l’archevêque de Paris André Vingt-Trois avait finalement diligenté, il y a un peu plus d’un an, une enquête interne confiée à l’un de ses auxillaires, Eric de Moulin-Beaufort. Une dizaine de victimes se seraient alors manifestées. Par la suite, le dossier avait été transmis à l’officialité de Toulouse pour l’ouverture d’un procès canonique (interne à l’Eglise). « On ne peut à la fois faire traîner le dossier et nous objecter ensuite la prescription », s’insurge Daniel L., le premier à avoir alerté sur les pratiques déviantes de Tony Anatrella. En 2001, il avait été reçu par le cardinal Jean-Marie Lustiger pour évoquer cette affaire. Redoutant que le prêtre ne soit pas sanctionné, Daniel L. affirme réfléchir à d’autres modalités d’actions, « une pétition » ou « un voyage à Rome ».

    Même si la prescription n’est pas levée, l’affaire Anatrella n’est pas terminée pour autant. Une procèdure (moins sévère) est toujours en cours et plusieurs plaignants devraient prochainement être entendus par un juge écclésiastique. « On a l’impression de repartir à zéro », se désespère l’un d’entre eux.
    Bernadette Sauvaget

    Qui oserait dire qu’il est étonné ?
    #agressions_sexuelles #église_catholique #anatrella

  • Au MJS, des années d’omerta et de duplicité - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/au-mjs-des-annees-d-omerta-et-de-duplicite_1610116

    En pointe dans les combats féministes, le mouvement a pourtant occulté, sinon couvert, les agissements de son ancien président. Symbole d’un système où la parole des femmes était (auto)censurée pour « ne pas nuire à l’orga ».

    Personne n’a été surpris. Samedi 21 octobre, Mathilde M., dirigeante nationale du MJS sur le départ, lâche une petite bombe dans son discours d’adieu. Au sous-sol de La Maison, un bar parisien, une centaine d’amis et de militants l’écoutent retracer ses dix ans au service de la cause socialiste. En plein scandale Weinstein, elle transforme son allocution en plaidoyer pour la parole libérée et réclame des comptes à son organisation. Pour Mathilde M., il est « de notoriété quasi publique [qu’un] ancien président est un agresseur multirécidiviste ». Lisant clair entre les lignes, la petite assemblée applaudit. Lourde, la charge est surtout limpide. Elle vise Thierry Marchal-Beck, qui a présidé le MJS de 2011 à 2013.

    Jusqu’à ces mots, personne n’avait publiquement accusé l’ancien patron du MJS d’agression sexuelle. Certaines victimes, avec le soutien de camarades bienveillants, avaient pourtant tenté au fil du temps de tirer la sonnette d’alarme. Car ce que tout le monde savait, c’est que « TMB » était un « homme à femmes ». Rien de surprenant ni de répréhensible dans une organisation rassemblant des jeunes dans la fleur de l’âge. Mais pour certaines militantes, qui témoignent aujourd’hui dans Libération, ces relations n’avaient rien de consenti et relèvent de l’acte délictuel. Comment un mouvement progressiste, féministe, prônant le respect de l’autre et la défense des plus faibles a-t-il pu occulter pendant des années les agissements de l’un des siens en totale contradiction avec ses valeurs ?

    « Vous couchiez, vous montiez »

    Le MJS est un mouvement très personnifié. Il existe principalement à travers son président et non par ses fédérations locales. D’où une surprotection de la personne qui dirige l’organisation, quelle qu’elle soit. « S’attaquer au président, c’est s’attaquer au MJS », schématise un ex-salarié du mouvement. Sûrement, aussi, parce que l’intéressé cachait son jeu. A la manière d’un Cahuzac, ministre grand pourfendeur de fraude fiscale devant les caméras mais détenteur d’un compte offshore non déclaré, Thierry Marchal-Beck a été un grand président féministe du MJS. Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes. Encourageant ses militants à rejoindre l’association Osez le féminisme ou rappelant les règles sur le consentement sexuel dans le bus roulant vers un congrès ou un rassemblement de jeunes socialistes européens.

    C’est pourtant le même qui, lors d’un camp d’été en Croatie en 2012, avait mis en place un jeu avec certains de ses proches. Une sorte de permis de baiser à points. « Vous couchiez avec un militant, c’était tant de points. Un cadre, c’était plus, un militant étranger plus et le président c’était bingo, rapporte une participante, revenue choquée de Savudrija. Il utilisait son pouvoir de président : vous couchiez, vous montiez dans les instances, c’était le deal. » Pour l’une des huit victimes, « on dit souvent au MJS que nous sommes un laboratoire pour l’avenir. Force est de constater que la jeunesse n’est pas épargnée dans la reproduction des saloperies que peuvent commettre nos aînés ».

    Dans cette ambiance mêlant en permanence sexe et politique, la campagne de communication « Socialiste parce que féministe » pendant la présidentielle de 2012 apparaît comme l’hypocrisie ultime. « Vous êtes supposés vous battre pour ces valeurs d’égalité, de féminisme, et vous voyez que non seulement elles ne sont pas appliquées mais qu’elles sont foulées au pied. C’était un peu schizophrène, se souvient Ada R., ancienne animatrice fédérale ayant tenté de faire bouger les choses à l’époque. Ce paradoxe décrédibilise la parole des victimes et peut les dissuader de parler. » « Si j’avais adhéré au MJS sous sa présidence, je ne serais pas restée : il y avait trop de contradictions entre le message et l’homme, abonde Anouck J., l’une des victimes retrouvées par Libération. Beaucoup de dirigeants du MJS sont irréprochables et proches des valeurs que nous défendions au quotidien, mais lui, il renvoyait une sale image du mouvement. »

    « Un très grand mouchoir »

    Pendant des mois, les alertes vont sonner dans le vide. Quelques semaines avant le congrès de Strasbourg qui doit introniser Thierry Marchal-Beck en novembre 2011, trois femmes sonnent le tocsin, rencontrant ensemble un membre de la direction du mouvement. « On leur a dit : "Vous ne pouvez pas mettre ce type président, vous allez avoir des frasques tous les jours dans la presse et vous allez salir l’organisation" », se remémore l’une d’elles. A la même époque, le MJS envoie une de ses cadres rencontrer Anouck J., qui a maille à partir avec le futur président. Il s’agit de prendre la température et de vérifier de quoi il retourne. Mais sans le savoir, la direction va désigner pour cette mission une femme qui a elle-même eu affaire à TMB quelques mois plus tôt… « Comment j’ai pu faire ça alors que ça m’était arrivé à moi, je ne sais pas, raconte cette dernière à Libération. J’ai mis un très grand mouchoir sur ce qui m’était arrivé. Je m’entends encore lui dire : "C’est mauvais pour toi, il va être président." »

    Le problème, c’est que quand elles trouvent la force de parler, les victimes butent sur le choc de leur agression et sentent le poids de l’organisation peser sur elles. « Parler de harcèlement en interne sans toucher l’image du mouvement, c’est ça la question », déclare l’une des huit victimes. Douloureuse, leur parole peut être elliptique. Et en face, l’écoute dont elles bénéficient est, à tout le moins, sélective. Sur le papier, le MJS est du côté des femmes mais c’est aussi une organisation rompue aux manœuvres et aux coups bas. Déjà peu enclins à voir dans leur camarade un agresseur de femmes, les dirigeants ont tendance à ranger un peu facilement ces alertes dans la catégorie instrumentalisation politique. « Le poisson était noyé pour de mauvaises raisons », résume un ancien responsable parisien.

    « L’orga a couvert »

    Figure emblématique du MJS, consulté en cas de bisbilles, Benoît Hamon entend « vaguement des rumeurs » sur TMB en 2012, se souvient-il. Les rumeurs se font un peu plus précises en 2015, quelques mois après l’affaire Denis Baupin. A cette date, Mathilde M. évoque devant lui le comportement « à risques » de l’ancien président. « Je ne disposais d’aucune information tangible, solide, précise, explique, à Libération, l’ancien candidat à l’Elysée. Je lui ai redit ma ligne qui consiste à conseiller de porter plainte. Je pense que, jusqu’à il y a peu, nous n’étions pas culturellement préparés à tout ça. La société française est en train de faire un pas considérable sur les sujets de harcèlement : la maturité est là. » A l’échelle du MJS, « l’affaire Baupin a remué deux ou trois trucs et l’affaire Weinstein a fini de secouer tout le monde, confirme Aurélie R., ancienne secrétaire nationale du MJS, qui dit avoir alerté dès 2011 sur un « problème TMB ». « Tout ça met six ans à sortir, c’est long. Pour les victimes et pour l’organisation. » Pour elle, c’est clair, « l’orga a couvert » son patron.

    Dégagés des enjeux de pouvoir interne, certains anciens font ce qu’ils peuvent. En 2014, Matthieu Rouveyre, qui s’occupait de la communication du MJS entre 2005 et 2007, essaie de mener l’enquête, de récolter des témoignages. En vain. Un an plus tard, quand l’ex-numéro 2 du mouvement, Paul Meyer, relaie ses interrogations sur la situation de Mathilde M., qui aurait pu devenir présidente mais se trouve sur la touche, il se voit immédiatement reprocher de vouloir faire un putsch. Un classique. « C’est vrai que, sans procédure judiciaire, c’est compliqué de trouver la bonne solution », estime de son côté Antoine Détourné, qui a commencé à prendre conscience fin 2015 de la gravité des faits reprochés à TMB. Pendant son mandat à la tête du MJS, de 2007 à 2009, il a eu à gérer un cas d’agression sexuelle : un membre des instances nationales avait tenté de forcer une militante à lui faire une fellation. L’agression lui avait été rapportée par des proches de la victime, plus âgés et plus aguerris. Verdict : l’homme a été viré du MJS.

    Pendant les années TMB, une responsable départementale du sud-est de la France décide, elle, de porter plainte pour agression sexuelle contre un de ses alter ego, animateur fédéral en province. L’affaire sera classée sans suite. Mais c’est surtout la réaction du MJS qui l’avait choquée à l’époque : personne n’avait bougé. « Dans une organisation qui professe le "no means no", s’entendre répondre qu’on ne peut rien faire pour une femme qui dit que les limites ont été franchies, c’était très dur, témoigne cette ancienne dirigeante. Même dans un milieu politisé, la parole des femmes peut être minimisée. » La meilleure preuve que certains sont conscients du problème, c’est que le mouvement finira par mettre en place un système de protection autour de TMB. Au MJS, c’est la tradition, il y a toujours quelqu’un pour « gérer » le président. Pour son bien personnel et pour le salut de l’organisation, il faut veiller à ce qu’il prenne son train à l’heure, qu’il rencontre les journalistes prévus, qu’il ne soit pas importuné sans raison, qu’il dîne et qu’il dorme. Cette surveillance va prendre un autre tour entre 2011 et 2013. Quand il venait en province, il y avait une bulle de sécurité autour de lui, pour être sûr qu’il rentre dormir sans déraper. Les réunions de préparation d’événements nationaux ou en fédération, se terminent par la désignation d’un référent pour TMB. « Ce système de protection était tacite mais connu de tous, analyse avec le recul Chloé P., ancienne animatrice fédérale. J’aimerais qu’on trouve collectivement où on a failli en tant que mouvement. On a beau se dire féministes, on peut être pris dans une orga, un système qui nous dépasse. » Etre le référent de TMB - son « gardé » dans le jargon du MJS - implique parfois de le stopper physiquement quand il frôle la ligne jaune. « Quand il était lourd, je le prenais entre quatre yeux et je lui disais : "Maintenant, t’arrêtes tes conneries" », reconnaît aujourd’hui un permanent du MJS époque TMB. En janvier 2013, après les vœux de Hollande à la jeunesse à Grenoble, une responsable fédérale hausse le ton pour lui dire : « Fais attention, ça peut se retourner contre toi. » Lui élude. Ceux qui osent s’informer ou réagir récoltent au mieux de la colère, au pire des menaces. Quelques semaines après l’agression d’une de ses militantes dont il a connaissance, un responsable fédéral rentre en taxi avec Thierry Marchal-Beck. Entre aveu et pressions, le président glisse : « "Cette affaire, il ne faut pas que ça sorte", rapporte l’ancien cadre du MJS devenu entre-temps avocat. Je l’ai mal pris. J’ai répondu qu’elle ferait ce qu’elle veut. » Parce qu’il pose des questions après avoir appris l’agression d’une de ses camarades, un des militants embauchés au siège du PS pour la campagne de Hollande sera affublé du surnom de « ventilateur à caca » par TMB. Les allusions, sibyllines, prospèrent en parallèle sur le Tumblr du MJS, MJS Mi Amor, créé après la présidentielle. A la page 61, on peut lire un message inquiet de l’administrateur de la plateforme évoquant « plusieurs contributions relatives à des agressions sexuelles de la part d’une personne très importante au MJS ». C’était il y a trois ans.

    Les rumeurs sont arrivées longtemps après

    Interrogés par Libération, de nombreux permanents du MJS expliquent qu’ils n’ont jamais été informés de la gravité précise du phénomène avant et pendant la présidence de TMB. Les « rumeurs » sont arrivées longtemps après son départ, disent-ils, à partir de la fin 2015. « Apprendre qu’il a pu y avoir des cas d’agressions sexuelles me rend malade, confie Laurianne Deniaud, à qui TMB a succédé. C’est intolérable. Je ne savais pas et je ne peux que me demander comment cela a pu arriver sans qu’on s’en rende compte », s’interroge l’ancienne présidente, très engagée sur ces questions d’égalité femmes-hommes. Pendant son mandat, son équipe avait même émis une règle, à mi-chemin entre la blague et la mise en garde : « Si vous sortez avec des militantes vous les épousez. » « Aujourd’hui, dit Laurianne Deniaud, ma place est avec ces femmes. J’apporte du crédit à leur parole, je soutiendrai leurs démarches. Elles doivent être entendues et la libération de la parole doit continuer. » Même credo pour Benjamin Lucas, l’actuel président du MJS, qui assure n’avoir jamais été interpellé personnellement par une victime. « Je préfère que les femmes parlent, y compris en mettant en cause le fonctionnement du MJS pour qu’il se transforme, dit-il à quelques mois de passer la main. La question n’est pas celle de notre image : s’il y a une sale image du mouvement, c’est qu’il y a eu de sales comportements dans le mouvement comme partout ailleurs. Nous avons aussi la responsabilité collective de les combattre. »
    Laure Bretton

    Je cite :

    Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes.

    En même temps quand on est prédateur, plus il y a de femmes plus il y a de proies. Sa colère était sans doute sincère mais ses motivations moins avouables lol

    #TMB #harcèlement #MJS #agressions_sexuelles

  • Harcèlement sexuel chez les Jeunes Socialistes : 8 femmes accusent - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/harcelement-sexuel-chez-les-jeunes-socialistes-8-femmes-accusent_1610032

    Huit femmes brisent la loi du silence et accusent Thierry Marchal-Beck, ancien président du MJS, d’agressions sexuelles. Un comportement répété entre 2010 et 2014, parfois en public, et que beaucoup de cadres connaissaient. Révélations.

    Socialistes et parisiens, deux camarades boivent un verre après le boulot, un soir d’octobre. Voilà une semaine que le scandale Weinstein a explosé, révélant les témoignages de femmes agressées sexuellement depuis plus de vingt ans. Sur un coin d’écran allumé dans le troquet, les deux anciens membres du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) captent le visage d’Emma de Caunes, qui a elle aussi décidé de sortir de son silence contre le producteur américain. Les deux amis se réjouissent en trinquant  : aux Etats-Unis, en France, partout, la parole des victimes se libère. « Il y en a un qui doit pas être bien en ce moment, c’est Thierry Marchal-Beck », ajoute l’un d’eux en guise de toast, avant de ­passer à autre chose. De 2011 à 2013, Thierry Marchal-Beck dirigeait le MJS, l’organisation de jeunesse du Parti socialiste. Et c’est lui que huit femmes accusent aujourd’hui de faits pouvant être qualifiés de harcèlement et d’agressions sexuelles, entre 2010 et 2014. Huit victimes qui brisent la loi du silence, même si Libération a pu recenser au moins quatre cas supplémentaires. Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’un dépôt de plainte, même si deux victimes y réfléchissent.

    Toutes ont été militantes ou cadres du MJS. Quelques-unes le sont encore, à Paris ou en province. Pour certaines d’entre elles – une minorité –, cela a commencé par des relations sexuelles consenties avec celui que la planète socialiste appelle « TMB ». Jusqu’au jour où il a dérapé. Contacté par Libération, l’intéressé se dit « sidéré » par l’objet de notre enquête, refusant de se livrer « à un exercice biaisé de questions-réponses ». L’ancien dirigeant socialiste explique qu’il se tient « naturellement » à la disposition de la justice et se « réserve le droit d’engager toute procédure ». Récit, chronologique, d’une ascension et d’une dérive qu’il appartiendra à la justice de démêler.

    « Je ne pouvais plus m’en sortir »

    Hiver 2010. Les élections européennes ne se sont pas mal terminées pour la gauche. Après des années de militantisme à l’Union nationale ­lycéenne (UNL) et au MJS, Thierry Marchal-Beck est entré dans l’équipe de direction de l’organisation de jeunesse, où il est chargé du projet et des relations extérieures. Il vit donc à Paris, où il rencontre Lise (1), qui y milite. Ils se plaisent et, au début, leur relation est consentie. « Ensuite, je ne pouvais plus m’en sortir », relate la jeune femme. La liaison bascule dans le harcèlement. TMB se fait pressant, ne lâche plus Lise, la couvre de SMS. Sur des motifs réels ou factices, le jeune ­dirigeant convoque la secrétaire nationale chez lui plutôt qu’au siège du PS. « J’ai dû le masturber pour m’en débarrasser. Il disait  : "Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant." » Cette pression incessante prend fin à l’été 2010, quand Lise rencontre son compagnon. L’agression et les souvenirs de Lise s’estompent. « Ce n’est qu’avec l’affaire Baupin (2), cinq ans plus tard, que j’ai réalisé ce qui m’était vraiment arrivé  : on était clairement dans un abus de pouvoir, explique l’ancienne cadre. A chaque affaire de harcèlement, ce qui m’est arrivé ressurgit. Je m’interroge sur mon statut de victime et mon incapacité à réagir. »

    « Je veux qu’il s’arrête »

    En 2011, Aurore est membre des instances nationales du MJS. Une relation amoureuse s’installe avec TMB, qui n’est pas encore président. Mais chacun sait déjà qu’il le deviendra lors du prochain congrès, en novembre. Comme Aurore vient de province, ils se voient quand elle « monte » à Paris. En sortant du bureau national du MJS, rue de Solférino, un soir du printemps 2011, Aurore veut rejoindre l’appartement qu’on lui prête dans la capitale. Sans TMB cette fois  : Aurore ne veut pas, ne veut plus. Mais lui s’impose et attrape la valise de la visiteuse. « Je la porte, je te raccompagne », assène-t-il, entraînant Aurore boire un verre dans le quartier tout proche de Saint-Michel. A chaque étape ensuite – se dire au revoir, faire le code d’entrée, monter jusqu’à l’appartement –, Aurore explique au futur président que la soirée s’arrête là, qu’il doit partir et la laisser. Mais il la suit jusque dans le couloir de l’immeuble. « Devant la porte de l’appartement, il me plaque contre le mur, commence à m’embrasser de force, raconte-t-elle. Je mens et je dis qu’un de mes cousins dort à l’intérieur. Il ne peut plus entrer. Pour ne pas que cela aille plus loin, je me sens obligée de lui faire une fellation. Je veux qu’il s’arrête, que son harcèlement s’arrête. Il part tout de suite après. »

    « Mon ascension s’est arrêtée net »

    Entre 2010 et 2011, tout va changer pour Marie. En 2010, elle est une jeune pousse socialiste prometteuse, pressentie pour prendre la tête de sa fédération départementale, en banlieue parisienne. Tout le monde chante ses louanges. A la même époque, elle a le « béguin » pour TMB. A la base, c’était un « jeu de séduction consenti des deux côtés », dit-elle sept ans plus tard. Sauf que Marie ne franchira jamais la ligne jaune  : elle est en couple et n’entend pas tromper son compagnon. TMB, en revanche, tentera sa chance en permanence, faisant balader sa main sous sa jupe, entre autres. Marie dit et redit non. Courant 2011, le scénario prend une tournure politique. « J’apprends par des camarades bienveillants que le futur président se répand sur mon état psychologique supposé instable dans les instances nationales, relate l’ancienne militante qui poursuit des études de droit en parallèle. En fait, plus je disais non, plus il disait à tout le monde que je n’étais pas digne de confiance. » Du coup, Marie est lâchée par la direction, qui semble se ranger à l’avis de TMB sur sa personnalité. Elle alerte plusieurs responsables nationaux, expliquant que le futur patron du MJS est « dangereux pour les femmes et pour l’organisation ». Mais en novembre 2011, Thierry Marchal-Beck est intronisé. « Et là, mon ascension dans le mouvement s’arrête net », se souvient Marie. Ni proposition ni promotion  : plus rien jusqu’au départ de TMB, en 2013. Marquée, la jeune femme part étudier à l’étranger. A son retour, elle quitte le MJS et s’installe en province.

    « Sa voix n’a pas changé »

    Une après-midi, fin 2011, juste après l’élection de TMB à la présidence du MJS, Diane, responsable fédérale en province et membre du bureau national, fait le point avec le président dans son bureau, situé sous les combles à Solférino. Pendant qu’il lui parle, d’un ton égal, Thierry Marchal-Beck ferme la porte subrepticement derrière elle et enlève sa ceinture, raconte-t-elle. « Sa voix n’a pas changé pendant qu’il faisait ça », témoigne aujourd’hui la jeune femme. Tout se passe très vite  : « un quart ou une demi-seconde » plus tard, TMB a ouvert sa braguette. « Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant. » Quelques jours après la scène, ils se recroisent et TMB « fait comme si de rien n’était », se souvient-elle, ­claquant même la bise à sa camarade. « Et après, comme d’habitude, il monte à la tribune pour dire combien il faut protéger les femmes parce qu’il est un grand féministe. C’était surréaliste », estime Diane six ans plus tard.

    « Il agissait sans se soucier des témoins »

    Louise, militante francilienne du MJS, n’avait, elle, jamais croisé le président du mouvement jusqu’à cette rencontre de jeunes socialistes à Bruxelles, mi-décembre 2012. 300 militants de toute l’Europe ont rallié pour l’occasion la capitale de la Belgique. Le samedi 15 décembre, une tournée des bars s’organise. La troupe fait halte au Floris Bar, spécialisé dans les absinthes et situé impasse de la Fidélité. Quittant la piste de danse, Marchal-Beck arrive à la table de Louise par derrière, plaque ses mains sur ses seins et les malaxe devant ses amis qui assistent, bouche bée, à la scène, de face. « Je me retourne et je réalise qui est en train de me faire ça, raconte l’ancienne militante francilienne. On ne se connaît pas, il arrive et il me pelote vigoureusement. » Devant la réaction de la tablée, le président du MJS lâche son emprise et tourne les talons. « Avec le recul, je me suis dit que ce qu’il avait fait était totalement dingue, il agissait sans se soucier des témoins », souffle Louise.

    « Je me souviens de tout »

    Blandine a également fait le déplacement à Bruxelles. Elle est membre du MJS Paris, une fédération vitrine représentant 20 % des effectifs de l’organisation nationale. Thierry Marchal-Beck est le « suivi » de la « fédé » de Paris  : son référent politique. Au courant de tout, l’œil sur tous. Comme Louise, Blandine ne le connaît pas personnellement. Comme Louise, elle le croise dans le couloir d’un bar bruxellois, ce ­samedi 15 décembre 2012  : « Il m’a plaquée dans un coin, passant ses mains sous mon tee-shirt, sur mes seins, mon ventre, mon dos et m’expliquant que j’avais tellement bu que de toute façon je ne me souviendrai de rien le lendemain. Malheureusement si  : je n’étais pas saoule et je me souviens de tout. » La jeune femme se dégage et raconte immédiatement la scène à ses responsables fédéraux. « Ce qui s’est passé était une agression inacceptable, confirme l’un d’eux, contacté par ­Libération. J’ai récupéré Blandine choquée et on est partis. » La jeune militante décide de ne pas porter plainte mais parle ouvertement de ce qui lui est arrivé dans les instances du MJS. « Pour que ça change. » Ce qui revient aux oreilles du président, qui pique une colère, expliquant qu’il n’a rien fait et qu’on cherche à lui nuire.

    « Ah, tu portes des bas »

    En 2013, Vanessa s’apprête, elle, à prendre la tête de sa fédération, en province. Une rencontre – la première – est organisée avec le président du mouvement, le 28 février, en marge d’une réunion publique où se pressent toutes les huiles socialistes du département. Sur le mode de la plaisanterie, le responsable de Vanessa la prévient que TMB est plutôt porté sur la chose. Un peu collant pendant le pot de l’amitié, Marchal-Beck termine en lui pinçant les fesses. La voilà sur ses gardes. Elle en parle à son responsable, que Libération a joint et qui confirme. Quelques mois plus tard, Vanessa est à Paris pour un conseil national du MJS, fin 2013. En sortant des toilettes, elle tombe sur TMB qui place sa main, d’autorité, sous sa jupe. « Ah, tu portes des bas », glisse-t-il selon elle. « Je le regarde dans les yeux sans pouvoir bouger, se souvient Vanessa, qui n’avait jusque-là décrit ce moment qu’à une seule personne en trois ans. Il remonte sa main entre mes jambes vers mon sexe et ajoute "oh, et un string". Cette phrase reste gravée en moi. Je ne porte plus de bas  : chaque fois j’y pense. » Elle se débat et sort fumer une cigarette, sans parler de ce qui vient de lui arriver. Pendant des mois, elle va occulter la scène. Ce n’est qu’en recroisant TMB le 3 mai 2014, pour une soirée en banlieue parisienne consacrée aux élections européennes, que tout lui revient en mémoire. Ce soir-là, le président du MJS tentera de forcer une autre militante dans les toilettes du Pavillon Baltard. Devant son refus, il finira par se contenter d’exhiber son sexe, selon plusieurs responsables du MJS ayant recueilli son récit à l’époque et avec lesquels Libération a échangé.

    « Il était violent »

    Depuis la campagne présidentielle de 2012, Hélène en pince pour TMB. Elle le connaît depuis 2009. Il était d’ailleurs le « suivi » de la fédération de province dont elle était animatrice fédérale. Pendant la campagne de Hollande, « on était plus souvent ensemble que chez nous. Il y avait beaucoup de [rapports] consentis, mais des sentiments partagés, ce ­serait beaucoup dire », estime aujourd’hui l’ancienne cadre du MJS. Deux ans plus tard, à l’été 2014, de l’eau a coulé sous les ponts  : Hélène s’apprête à quitter le mouvement et organise sa soirée d’adieu. Loin des regards, même modus operandi que celui décrit par la plupart des jeunes femmes qui accusent TMB  : il la plaque contre un mur, tente de l’embrasser de force et passe ses mains sous son tee-shirt. « Il n’était pas entreprenant, simplement violent. » Hélène tente de le raisonner puis le repousse avant de rejoindre ses amis. En silence.
    Laure Bretton

    Et ici son portrait :
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/tmb-militant-precoce-et-presse_1610110

    A 32 ans, Thierry Marchal-Beck, ancien président des Jeunes Socialistes et ex-collaborateur de Benoît Hamon, a grimpé les échelons en se fondant sur l’écologie et… le féminisme .

    Abientôt 32 ans, Thierry Marchal-Beck a milité pendant plus de la moitié de sa vie. D’abord à l’Union nationale lycéenne (UNL) puis au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), au sein duquel il participe à 17 ans à la campagne 2002 de Lionel Jospin. Originaire de Lorraine, il a étudié à Sciences-Po Lille et plusieurs années aux Etats-Unis, observant la campagne de Barack Obama. De retour en France, il intègre la direction du MJS en 2009, où il sera chargé du projet et des relations extérieures de l’organisation de jeunesse du PS, qui dispose d’une très large autonomie et d’un budget propre depuis 1993. Les deux piliers programmatiques de « TMB », son surnom-acronyme en interne, seront l’écologie et le féminisme. « Je suis féministe, car l’égalité est au cœur du combat socialiste », professe-t-il sans arrêt.

    En 2011, il succède à Laurianne Deniaud à la présidence du mouvement après avoir piloté « Les jeunes avec Aubry » pendant la primaire socialiste. Hollande investi, le MJS se range derrière le « candidat normal » et TMB se retrouve souvent à chauffer les salles pendant la campagne de 2012. La gauche peut l’emporter, Hollande parle de jeunesse dans tous ses discours. « C’était la belle époque du MJS », relate un ancien permanent du mouvement. La page Facebook de Thierry Marchal-Beck regorge de photos prises avec les ténors du PS : d’Ayrault à Aubry en passant par Cambadélis, Désir et Montebourg.

    Pour beaucoup, TMB est un homme politique précoce et brillant, mais ils sont aussi nombreux à raconter quelqu’un de dur et extrêmement exigeant. En janvier 2014, il effectue un stage d’un mois au cabinet de Benoît Hamon à Bercy avant de devenir son chef de cabinet adjoint au ministère de l’Education. Cent quarante-sept jours plus tard, Hamon quitte le gouvernement et TMB la scène médiatique, faisant des apparitions sporadiques dans les médias. En 2015 et 2016, il passe dans le privé, travaillant successivement pour Alliance 7, la fédération de l’épicerie, et le Syndicat du chocolat. Pendant la présidentielle, il intègre l’équipe de campagne de Hamon où il s’est d’abord occupé du projet, notamment les questions sociales, puis de la mobilisation, particulièrement pour l’outre-mer.
    Laure Bretton

    Militant féministe, il n’y a pas mieux finalement comme couverture. Moi perso, si je me passe en revue les gars qui m’ont gravement fait galérer dans la vie, la plupart se disait féministes lol C’est pour ça que maintenant quand un mec me dit ça, direct je me mets en mode « alerte activée »

    #MJS #harcèlement #agressions_sexuelles #TMB #femmes

  • #violences_sexuelles : aux Etats-Unis, un « torrent » de révélations
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131117/violences-sexuelles-aux-etats-unis-un-torrent-de-revelations

    Plus d’un mois après la révélation des viols et #agressions d’Harvey Weinstein, les scandales s’accumulent. Hollywood est forcé de contempler sa culture machiste. La notion de #consentement sexuel s’invite au cœur des discussions. « Nous ne sommes pas des choses ». Manifestation #metoo à Hollywood, le 12 novembre © Reuters

    #International ##balancetonporc #Donald_Trump #harcèlement

    • Vivement une enquête de médiapart sur les viols et #agressions :
      – Au travail en France
      – A l’université en France
      – Dans l’adminstration française.
      – Dans le monde politique français.
      – Dans l’armée . . .
      – . . . .

      1930, Roubaix, 30 % de naissances hors mariage.
      Vivement une enquête de médiapart

  • Harcèlement sexuel à l’hôpital : « On ne dit pas non au médecin, c’est comme ça » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/10/29/harcelement-sexuel-a-l-hopital-on-ne-dit-pas-non-au-medecin-c-est-comme-c

    Claude, médecin hospitalier, dénonce la toute-puissance de ses collègues masculins dans un univers qu’il décrit comme extrêmement rigide et normé, où les rapports sont très sexués et l’esprit carabin, évoqué à tout bout de champ.

    Claude est médecin hospitalier. La cinquantaine flamboyante, il coche tout le tableau clinique du mâle à l’accomplissement socio-économique exemplaire. Pourtant il ressent, sans jamais avoir osé le formuler devant ses collègues, un profond malaise quant à la nature des rapports humains qui s’exercent à hôpital. Un univers qu’il décrit comme extrêmement rigide et normé, bâti sur une interprétation stricte, pour ne pas dire pire, du sens de la hiérarchie, des codes et d’une prétendue « fraternité ».

    Claude déplore « le corporatisme conservateur et traditionaliste » qui régit sa profession. Une profession qu’il compare à « une guilde moyenâgeuse » capable de lui infliger « quelques sanctions pour avoir interrogé publiquement le rapport que les médecins entretiennent au vivant en général, et en particulier à cet autre qui n’est pas eux ». Raison pour laquelle il demande l’anonymat.

    « Des médecins caricatures d’eux-mêmes »

    Il y a, estime-t-il, « plusieurs mécanismes en jeu » dans la carrière d’un médecin hospitalier, qui convergent vers l’opportunité répétée, constante et incontestée, d’une prise de pouvoir sur l’autre, en particulier sur le corps de l’autre. « Dès les premières années de fac, on nous explique qu’un médecin est un surhomme, doté d’une force de travail hors norme et dépouillé de toute émotion. » Dans un univers où le non-dit est érigé en loi, « vous comprenez très vite qu’à défaut d’être surpuissant et sans émotion, il vaut mieux s’en donner l’air ». Un mensonge originel qui engendre « des médecins caricatures d’eux-mêmes ».

    Claude décrit l’hôpital comme le ferait un éthologue. Il raconte des espèces qui se déplacent en meute, se reniflent et se croisent parfois. Une jungle où, d’instinct, chacun sait de qui il est autorisé à soutenir le regard. Au sommet de cette chaîne alimentaire : le médecin. Il a, juge-t-il, « un rapport à la fois hypersexualisé et désincarné au vivant, qui se traduit dans les relations interprofessionnelles ». A cela se superposent un fonctionnement et des catégories très genrés. « L’image du mec en blouse qui débite des blagues grivoises devant lesquels les infirmières en cercle doivent se pâmer même si elles trouvent ça grossier et inapproprié est une réalité » confesse-t-il. Il se souvient d’une « scène où un chirurgien qui s’apprêtait à opérer a dit, devant toute l’équipe, "elle est bien roulée la petite" au sujet de sa patiente. Il y avait des femmes dans la pièce, mais personne n’a relevé ».

    « Intolérance à la frustration »

    Cette toute-puissance des médecins est incontestée, y compris par ceux sur qui elle s’exerce. « Il m’est arrivé de demander à des infirmières comment elles vivaient le fait d’être maltraitées psychiquement et verbalement par d’autres médecins, toutes ont minoré en disant "c’est le métier qui veut ça"ou "il ne voulait pas dire ça", "c’était pour rire". » Au quotidien, il note qu’il n’est pas rare d’entendre des « mon petit » ou « ma jolie » sans que ça n’interpelle personne. Ce rapport très sexué, « on l’observe aussi entre médecins et internes ». Selon lui, « on s’adresse plus volontiers à une interne femme avec le champ lexical de la séduction ». Et « elle ne le contestera pas », assure-t-il, parce que sa note de stage ou son affectation en dépendent. Il y a donc, a priori, une soumission et une acceptation totale face au médecin, qui renforce, clame-t-il, « l’intolérance à la frustration ». « On ne lui dit pas non, c’est comme ça » assène Claude, hébété. Quand « en tant qu’homme, je fais observer à un collègue que ses blagues, ses sous-entendus ou son attitude sont limites, il invoque l’esprit carabin et répond qu’on est comme ça, nous les médecins ». Reste pour Claude cette question irrésolue malgré des années à scanner le corps médical : « Mais c’est qui, ce "on" ? »

    La règle de base : que vous soyez patients ou salariés, fuyez l’hôpital…
    #hôpital #sexisme #agressions_sexuelles #hiérarchie #harcèlement

  • Retour sur le questionnaire et les témoignages : l’identification de violences sexuelles encore mal connues, les interactions sexuelles à coercition graduelle – Sexisme et Sciences humaines – Féminisme
    https://antisexisme.net/2017/10/27/coercition-graduelle

    Il y a un peu plus d’une semaine, j’ai lancé un appel à témoignages intitulé : « actes de domination non consentis durant des interactions sexuelles désirées et consenties ». Il a eu un succès retentissant, puisqu’en moins de 24h, j’avais collecté plus de 200 témoignages.

    A l’heure où j’écris ces lignes, c’est plus de 300 réponses que j’ai reçues à mon questionnaire.

    Je commence cet article en adressant un chaleureux merci à toutes les personnes qui l’ont complété. J’apporte également tout mon soutien à celles qui y ont exprimé leur souffrance, car beaucoup de témoignages sont vraiment très durs. Si vous pensez avoir été victime de viol ou d’agression sexuelle, vous pouvez appeler la ligne d’écoute gratuite et anonyme dédiée à cela : 0 800 05 95 95. Je rappelle au passage que, selon la loi française, les fellations et les pénétrations de l’anus et du vagin par des doigts, le pénis ou des objets, constituent des viols si elles sont commises par violence, contrainte, menace ou surprise.

    Pour l’instant, je n’ai eu le temps d’analyser précisément que 100 témoignages, en particulier parce que beaucoup sont très détaillés et relatent de multiples expériences. Je pense néanmoins que cela est suffisant pour vous faire un premier retour de ce qui ressort de ce questionnaire. Bien entendu, je compte lire et analyser l’ensemble des témoignages ultérieurement.

    #domination_masculine #violences_sexuelle #viol #agressions_sexuelles #hétérosexualité

  • Harcèlement sexuel : Condé Nast lâche le photographe Terry Richardson - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/mode/2017/10/24/harcelement-sexuel-conde-nast-lache-le-photographe-terry-richardson_

    Avec cette décision du prestigieux groupe de presse américain, le glas pourrait bien avoir sonné pour la star des shootings de mode, accusé à de multiples reprises de harcèlement sexuel et déjà blacklisté par plusieurs titres.

    La nouvelle est tombée via le Telegraph : le groupe de presse américain Condé Nast International (Vogue, GQ et Glamour) ne travaillera plus avec Terry Richardson. La décision a été signifiée lundi à l’ensemble des collaborateurs par un mail comminatoire et solennel du vice-président James Woolhouse : « Je vous écris à propos d’une affaire importante. Condé Nast ne souhaite plus travailler avec le photographe Terry Richardson. Tous les shootings qui ont été commandés ou tous les shoots réalisés mais pas encore publiés doivent être supprimés et remplacés par du nouveau contenu. Pouvez-vous s’il vous plaît confirmer que cette directive va être appliquée à votre marché immédiatement. » Une opération commando qui était escomptée depuis longtemps.

    On peut se trimballer, notoirement, l’étiquette de « prédateur sexuel », et continuer son chemin (pervers) pépère. C’est la preuve éclatante qu’a apportée pendant une bonne dizaine d’années le photographe américain Terry Richardson aka « le Weinstein de la photo ». De 1990 jusqu’à tout récemment, « Oncle Terry » faisait partie des chouchous des magazines (Rolling Stone, Vice, i-D, Vogue, Vanity Fair…), qui lui commandaient des séries de mode mais aussi des portraits « people », et des marques de luxe (Gucci, Miu Miu, Hugo Boss…) qui lui ont souvent confié de juteuses campagnes publicitaires.

    Eclaireuse

    La bonne étoile de Richardson, héraut du porno chic, de l’image crue dans le fond (pauses provoco-cochonnes) comme la forme (flash), l’a protégé même une fois que des témoignages à charge ont commencé à tomber dans le domaine public. C’était en 2010, avec la mannequin et actrice danoise Rie Rasmussen en éclaireuse, qui accusait : « Il choisit des filles jeunes, les manipule pour qu’elles se déshabillent et prend des photos d’elles dont elles auront honte. Elles ont trop peur de refuser parce que leur agence leur a trouvé ce job et qu’elles sont trop jeunes pour avoir le courage de leurs opinions. » Plus directe, sa consœur Jamie Peck détaillait au site féministe Jezebel : « Je ne suis pas sûre de comment il s’y est pris pour me conduire jusqu’au canapé, mais à un moment il a fortement suggéré que je touche son terrifiant pénis. » Une séance de masturbation s’en serait suivie au terme de laquelle un assistant d’« Oncle Terry » lui aurait tendu une serviette.

    Créatrice de bijoux anglaise, Alice Louise avait lancé dans la foulée sur le site Change.org une pétition intitulée « Grandes marques : arrêtez de solliciter le délinquant sexuel présumé et pornographique Terry Richardson comme photographe. » En avril 2014, après un nouveau pataquès impliquant le mannequin Emma Appleton, le vent a commencé à franchement tourner pour le grand gars à chemise de bûcheron, moustaches, rouflaquettes et grandes lunettes : Vogue Etats-Unis l’a retiré de son carnet de commandes. Mais cette fois, c’est le groupe Condé Nast dans sa totalité qui jette l’éponge. Du lourd. A 52 ans, le tout récent père de jumeaux, voit le vivier de ses clients autrefois ravis de s’encanailler, se réduire à peau de chagrin… en même temps que la nasse se referme sur lui.

    Lui ça fait longtemps qu’il y avait beaucoup, beaucoup de trucs dégueulasses qui tournaient sur ses agissements. Que c’est long mon dieu pour qu’il y ait des réactions, quand il y en a !

    #harcèlement_sexuel #agressions_sexuelles #Richardson #mode #photographie

  • Marie Pezé : « Les #violences sexuelles et sexistes sont dans le socle de notre société » - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120516/marie-peze-les-violences-sexuelles-et-sexistes-sont-dans-le-socle-de-notre

    Pionnière des consultations hospitalières de souffrance au travail, la psychologue clinicienne et psychanalyste Marie Pezé assiste depuis des années à la flambée des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes. « Nos #femmes en France sont piégées par notre organisation du travail taillée pour les hommes par les hommes. Certes, il y a le #sexisme et les #agressions sexuelles. Mais c’est la partie médiatisée. Au-dessus, il y a le #viol, en dessous, il y a la #discrimination de système à l’œuvre au quotidien. Ces violences sont dans le socle de notre société. Tant que cette infériorisation du destin des femmes ne sera pas attrapée à bras-le-corps, nous ne réglerons rien », alerte cette experte reconnue de la maltraitance dans l’entreprise. Entretien.

    • Mdp.- Il est très difficile de cerner l’ampleur du phénomène des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes au travail. Il n’existe quasiment pas de statistiques car très peu de femmes portent plainte. Et quand elles le font, c’est un véritable chemin de croix. En 2014, une enquête du défenseur des droits réalisée par l’Ifop révélait qu’une femme active sur cinq était confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle. Mais la seule vraie étude en France sur les violences sexuelles faites aux femmes remonte à 2009 et porte sur la Seine-Saint-Denis où 5 % des femmes salariées déclarent avoir été victimes d’agressions sexuelles ou de viol au travail, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Qu’en est-il dans votre réseau de consultations de souffrance au travail ?

      M.P.- 80 % des femmes en situation de souffrance au travail que je reçois ont subi un ou plusieurs des cinq facteurs suivants : une discrimination de système, du harcèlement sexiste ordinaire, du harcèlement sexuel, des agressions sexuelles et certaines des viols.

      Mdp. - C’est énorme !

      M.P. - C’est consubstantiel à l’organisation du travail en France. Ce n’est pas que les hommes sont tous tordus ou pervers. C’est notre organisation du travail qui place les femmes en situation de fragilité.

      Mdp. - Comment la division sexuelle du travail et nos rapports sociaux entre les sexes sont-ils devenus le terreau des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes ?

      M.P.- Notre organisation du travail a été élaborée par des hommes à l’époque où ils avaient la maîtrise du dehors pendant que les femmes étaient dedans, à s’occuper de la sphère domestique. Les métiers ont été édifiés par les hommes, pour des hommes débarrassés de la charge domestique, des enfants, du foyer par les femmes. Nous sommes, par rapport aux autres pays d’Europe, le pays où les femmes travaillent le plus – 80 % des femmes entre 24 et 53 ans sont au travail – sauf que tendanciellement, elles occupent des emplois à temps partiel pour pouvoir continuer à s’occuper des enfants et des emplois peu qualifiés comme ces boulots avec des horaires très décalés, notamment les femmes de ménage qui ont quelques heures le matin, quelques heures le soir et rien la journée. Et dans l’attribution des métiers suivant les sexes, on leur destine les métiers de prise en charge de la saleté, du “care”, du soin, des enfants, des vieillards, des malades, de la mort. Ce sont des métiers où on leur attribue des compétences féminines naturalisées, où la femme de par ses “gènes” saurait s’occuper de la maison, des enfants, des gens qui vont mourir. Car cela serait sa nature. Et comme c’est sa nature, on n’attend pas d’elle des qualifications et on ne la paie pas très cher.

      Cette organisation des métiers – où statistiquement les postes de décision et de conception sont répartis chez les hommes et ceux de subordination, d’exécution des tâches les plus déqualifiés chez les femmes – constitue la première grande discrimination de système dans laquelle nous vivons. Sans oublier qu’en France – contrairement aux pays anglo-saxons comme les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, où l’on quitte le travail à 17 h 30 –, le travail est encore organisé au masculin neutre. Les hommes doivent prouver leur engagement vis-à-vis de l’entreprise par une présence virile, guerrière, un sur-présentéisme. La femme qui tente de jouer l’équilibre entre vie privée et professionnelle va être pointée du doigt : “on ne vous donne pas ce poste, on ne vous embauche pas parce que vous êtes en âge de faire des enfants et vous allez être absente”, “vous partez à 18 heures, vous prenez votre après-midi ?”. On est dans ce climat.

      Les femmes qui sont entrées sur des postes occupés par des hommes autrefois ont vu ces métiers perdre en notabilité, comme en médecine ou dans la magistrature. Chaque fois que les femmes pénètrent en force un champ professionnel, comme par hasard, les hommes quittent ce secteur. Et chaque fois que les femmes entrent dans des champs typiquement masculins – pompiers, armée, gendarmerie, police, BTP, etc. –, quelles épreuves elles doivent endurer ! Pour être acceptées, elles doivent neutraliser leur féminité. On se souvient tous de Michèle Alliot-Marie, ministre des armées, toujours en tailleur pantalon, avec un minimum de maquillage. On ne peut être coquette et féminine. Toutes les femmes cadres qui entrent sur des postes de direction passent à la moulinette d’une féminité de surface de bon aloi. Car dès qu’elles grimpent, elles prennent le risque d’être accusées : “t’as eu ta promo, car t’as baisé avec le chef ?” Toute la société met à l’œuvre une communauté de collusion, de complaisance envers les pulsions de ces messieurs qui seraient incontrôlables ; c’est aux femmes de se tenir. Jusqu’à se cacher complètement dans certains pays car elles portent le sexuel ; elles devraient donc couvrir le sexe, pour ne pas attiser les hommes.

      Mdp. - C’est donc notre société tout entière qui fait le lit de ces violences ?

      M.P. - La France est un pays très sexiste. L’histoire du travail s’écrit au masculin. Même si la loi l’interdit, les femmes sont encore payées 25 % de moins que les hommes. Les métiers y sont répartis entre hommes et femmes, quand bien même les Françaises occupent désormais tous les champs professionnels. Je fais partie des rares “psys” qui parlent de la division sexuelle du travail et du sexisme ordinaire depuis des années puisque c’est consubstantiel au socle théorique de la psychodynamique du travail. Je parle systématiquement de cela dans mes formations. Dans le cadre d’une formation aux risques psychosociaux, j’ai eu à former les représentants du personnel d’une entreprise de l’audiovisuel. Parmi eux, beaucoup de femmes, qui applaudissaient mon discours car, dans votre métier de journalistes, ce n’est pas simple d’être une femme. Pause pipi. Je vais aux toilettes et découvre un dessin accroché au-dessus de la cuvette : « Merci de laisser ce lieu propre par respect pour la personne qui l’a nettoyé. » Sauf que ce dessin montre une soubrette en bikini, avec une coiffe sur la tête et une allure extrêmement aguicheuse. Je décroche le panneau et le rapporte en formation en lançant aux participants : « Vous voyez contre quoi nous nous battons ? » Alors qu’on parle du respect des boulots déqualifiés, on le représente, et pas par hasard, par une femme et en bikini… J’apprendrai plus tard que c’est une femme musulmane pratiquante qui nettoie ; vous imaginez comme elle se sent respectée devant une telle représentation ? Ces violences sont dans nos murs, ancrées en nous.

      Mdp. - Comment naissent les violences sexuelles et sexistes au travail ? Y a-t-il des femmes plus exposées que d’autres ?

      M.P. - Les femmes occupent, dans la division sexuelle du travail, en majorité des postes de subordination ; elles sont donc, dans le contrat de subordination, soumises par essence à l’abus de pouvoir. Ce peut être le harcèlement moral, où l’on martyrise quelqu’un ; mais dès que c’est une femme, cela peut aller sur le terrain du harcèlement sexiste et/ou sexuel. Ajoutons à cela le fait que beaucoup de femmes sont en situation de monoparentalité, ce que l’on appelle en sociologie un levier de soumission. Ces femmes-là, qui doivent à tout prix garder un boulot, vont tout accepter du côté du harcèlement moral mais aussi sexiste, sexuel. Tout cela n’arriverait pas si nous avions su préserver le vivre-ensemble dans le monde du travail. À force de “benchmarker” les salariés, de les faire tourner en CDD, de consacrer l’évaluation individuelle, on a accentué la perte de solidarité et la peur de perdre son emploi. Cela aboutit à la flambée de toutes les formes de maltraitance, y compris celle-là. Comment remettre à sa place un patron qui vous envoie des SMS de plus en plus chauds, vous fait revenir la dernière semaine d’août quand tout le monde est en vacances et vous bascule sur un bureau ?

      C’est l’histoire d’une de mes patientes. Assistante de direction, elle repousse son employeur qui avant elle a usé 22 assistantes en deux ans, ce qui montre bien qu’il avait l’habitude d’essayer. Avec beaucoup de courage et parce qu’elle élève seule ses deux filles, elle retourne après coup le voir pour lui dire qu’il l’a mise de par son comportement dans une situation difficile. Elle a le malheur de finir en lui disant : « Vous savez, il y a maintenant une loi. » Il le prend comme une menace. À partir de là, il ne tente plus rien sexuellement mais il la harcèle moralement. Elle raconte son calvaire au médecin du travail, mais c’est un homme, en outre il est gêné aux entournures car il est le médecin de cette salariée, mais aussi le conseiller du chef d’entreprise. Comment vais-je faire pour alerter l’employeur, qui est l’agresseur sexuel ? se demande le médecin. Pris dans son tourment, et pensant se faire entendre à demi-mot, il fait un mail : « Je vous signale du harcèlement sexuel dans l’entreprise. » Le patron comprend que la secrétaire s’est plainte. Il redouble de harcèlement moral. Elle se plaint à la comptable, qui ne veut pas l’aider si elle porte plainte car elle veut garder son boulot. Il y a toujours cette coalition du silence. Et comme dans toutes les formes de maltraitance, dans ce pays où le chômage est endémique, et où la peur de perdre son travail fait des ravages en termes de perte de solidarité, la femme se retrouve seule. Commencent les rumeurs : “Ah ben elle n’avait qu’à ne pas être jolie, à faire attention à comment elle s’habille.” C’est donc très compliqué. Vous avez la discrimination de système, qui conditionne les rapports homme-femme dans la société, la “pulsionnalité” au sens freudien du terme où la masculinité doit se construire sur une position assez active et même agressive du côté de la séduction. Ce sont des hommes qui n’ont pas construit leur masculinité correctement et qui ont besoin d’inférioriser une femme.

      Mdp. - Lorsque des violences sexuelles envers une femme sont connues, très souvent, on individualise, on isole les cas, les histoires, on convoque l’interpersonnel pour ne pas regarder en face ce qui relève d’une discrimination organisée par notre système, notre culture. Pourquoi ?

      M.P. - Parce que c’est très dérangeant. En France, il y a une omerta, une connivence masculine, mais aussi une connivence des femmes entre elles, contre celles par qui le scandale arrive – le scandale étant de dénoncer les violences sexuelles et sexistes dont on est victime. Lorsqu’elles sont la cible de harcèlement sexuel, les femmes ne rencontrent aucune solidarité chez les autres femmes. On retrouve dans la bouche de ces dernières les mêmes stéréotypes utilisés par les hommes. “Elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça”, “elle n’avait qu’à le gifler”, “elle n’avait qu’à le dire plus tôt”. Or les victimes ont souvent parlé, elles se sont confiées à des collègues ou à des supérieurs hiérarchiques quand ceux-ci étaient des femmes ; mais comme c’est sexuel, comme dans les affaires de pédophilie ou d’inceste, personne ne bouge, car c’est gênant d’en parler, on ne sait pas par quel bout attraper cela, où commence la gaudriole, la drague, et où cela se termine. J’ai été choquée par le tweet de Myriam El Khomri disant que le harcèlement sexuel n’était pas seulement l’affaire des hommes politiques, que ça arrivait aussi dans le monde du travail ; comme si le travail des hommes politiques, ce n’était pas du travail. Même dans la tête de notre ministre du travail ! C’est incroyable, la confusion dans laquelle nous baignons. Ainsi, en politique, on ne serait pas subordonné au code du travail ni au code pénal !

    • J’ai été choquée par le tweet de Myriam El Khomri disant que le harcèlement sexuel n’était pas seulement l’affaire des hommes politiques, que ça arrivait aussi dans le monde du travail ; comme si le travail des hommes politiques, ce n’était pas du travail. Même dans la tête de notre ministre du travail ! C’est incroyable, la confusion dans laquelle nous baignons.
      Ainsi, en politique, on ne serait pas subordonné au code du travail ni au code pénal !

      Doit-on extrapoler en affirmant qu’aucun code (qu’il soit du travail ou pénal) ne tient bien longtemps face au #pouvoir du #patriarcat ? Que dans une relation de subordination dominant-dominée, le #droit_de_cuissage est implicitement inclus ?

    • @sombre il y a des réponses à tes questions dans le dernier texte de Crèpe Georgette.
      https://seenthis.net/messages/638168
      et voire #Dworkin pour allé plus loin.

      La sexualité est construite sur l’idée de pénétration associé à la domination. C’est tellement encré dans les esprits qu’on utilise ce vocabulaire pour parlé de la défaite et de l’humiliation. "Se faire baisé" et tous les dérivés n’est pas une perspective réjouissante dans le langage. Les hommes cis-hétéros expriment à longueur de temps leur impénétrabilité. D’ailleurs quant les gens veulent parlé de sexualité pour dissimulé l’aspect oppressif de celle ci, illes disent "faire l’amour". L’amour servant de cache sexe ou cache oppression, car c’est par amour que les femmes acceptent de se faire baiser au risque de tomber enceintes (et toutes les conséquences que ca implique pour les femmes) et se tapent 80% des corvées domestiques...

      ceci me rappel aussi cet excellent texte de Vilaine : "Les hommes qu’on aime, leur « féminisme », notre défaite"

      https://seenthis.net/messages/477997

      #amour #domination #hétérosexisme #patriarcat

    • Merci @mad_meg pour tes liens.
      En fait, la question que je posais était juste une figure de style. J’ai déjà quelques éléments de réponse ... ;-)
      Tout comme dans l’union « maritale » d’un homme et d’une femme (mariage ou autre), il y a une forte connotation d’emprise sur le corps des femmes et ces « contrats » d’union entrent eux aussi dans une relation de subordination.
      Union maritale d’ailleurs : référence au mari. La messe est dite ...

  • La justice laisse à l’abandon une plainte contre #Georges_Tron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/101017/la-justice-laisse-l-abandon-une-plainte-contre-georges-tron

    L’ancien ministre et maire de Draveil doit comparaître en décembre devant les assises de Bobigny, poursuivi pour le viol de deux ex-employées communales. Il est aussi accusé de #Harcèlement_moral par son ancienne assistante parlementaire. Mais six ans après la première dénonciation, les juges s’apprêtent à clore ce dossier sans avoir interrogé l’élu.

    #France #agressions_sexuelles #Lucile_Mignon

  • #Viol d’un #enfant : « notre loi protège les agresseurs »
    https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/23019-Viol-d-un-enfant-notre-loi-protege-agresseurs/amp

    Un enfant ne veut pas d’un acte sexuel. Les gens n’ont pas le courage de se représenter une fillette de 11 ans avec un pénis d’adulte dans la bouche. Ils ne veulent pas imaginer ce qu’est le vagin d’une petite fille, pénétré par celui d’un adulte de 28 ans. Il y a un déficit de la représentation. Pourtant, dit comme ça, c’est assez clair ?

    Toute l’attention est fixée sur le consentement de cette fillette. On ne met pas le projecteur sur l’adulte de 28 ans, père de deux enfants. Lui savait parfaitement ce qu’il faisait. Il s’agit ni plus ni moins de #pédocriminalité.

    • C’est très dur de porter plainte, les SDF ne sont pas les bienvenues dans les commissariats. Ce sont les hôpitaux qui m’ont reçue qui ont souvent porté plainte à ma place.
      Anne Lorient

      Les centres d’hébergement d’urgence, qui accueillent ces femmes pour une courte durée, ne sont pas sans risque pour les femmes sans-abri.

      "Elles refusent d’aller dans des centres d’hébergement mixtes, car elles ne se sentent pas en sécurité. Il y a eu des viols à l’intérieur même de ces ’refuges’."
      Agnès Lecordier

      Certains centres sont réservés uniquement aux femmes. “Mais il y en a très peu. Seulement quatre où cinq à Paris", accuse Agnès Lecordier. Pourtant, cela semble à certains travailleurs sociaux indispensable pour se reconstruire. "Retrouver confiance, pour ces femmes, passe par le fait qu’il n’y ait pas de menace. Et l’homme, pour une femme victime d’agression, est forcément une menace", argue Samuel Coppens.

      Il y a 38% de femmes parmi les SDF et 5 centres pour elles à Paris. Je vais allé voire combien il y a de SDF à Paris et combien de centres mixtes ou réservés aux hommes.

      Pourtant, pour Karine Boinot, la reconstruction de ses femmes passe par la fixation dans un lieu de vie et le suivi psychologique. « C’est un long processus, souffle-t-elle, certaines sont aidées par les rencontres qu’elles peuvent faire, des bénévoles et des professionnels. » Mais toutes n’ont pas les moyens d’être prises en charge dans ces structures. « La prise en charge, quand il y en a une, n’est pas la même partout, nuance une source anonyme. Certains centres se contentent de fournir des lits sans considération aucune de la dimension psychologique. » Les centres d’hébergement sont gérés par des associations, elles-mêmes financées par l’Etat ou les dons.

      « Au Samu social, vu le budget qui nous est alloué par l’Etat, on ne peut pas financer des groupes de paroles ou un suivi psychique. On est obligé de se tourner vers des dons », regrette Samuel Le Maguer. Il déplore que cette reconstruction après les agressions ne soit pas la priorité de l’Etat. « Tous les efforts ont été faits sur le bâti au détriment du cadre humain », abonde Samuel Coppens. Pourtant, difficile de s’en sortir pour ces femmes « abîmées », « en morceaux » sans que leur souffrance soit prise en compte.

      Et sur les 5 centres d’hébergement l’accès à des psy et gyneco semble rare... Sur 5 centres ca laisse songeuse.

      #viol #SDF #femmes #domination_masculine #police #injustice


    • https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-nombre-de-sdf-augmente-de-50-en-10-ans-denonce-la-fondation-abbe-pierr

      28.800 SDF à Paris dont 41% de femmes soit 11808 femmes SDF à Paris. Pour 4 ou 5 centres qui ne font pas tous du suivi psy ou médical. (source Insee donné plus bas)

      En 2012 il y avait 2555 places d’hébergement pour les femmes et seulement 650 places sont dites « déstinées aux femmes victimes de violences ». Ce sont les chiffres pour l’Ile-de-france, Paris représente 40% de ces places. Soit 1022 places pour 11808 femmes SDF. Et c’est des chiffres qui concernent l’hivers, donc il y a beaucoup moins de places que ca en vrai.

      http://www.drihl.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/femmes-a-la-rue-plus-de-2-500-places-d-hebergement-a1443.html
      La rethorique gouvernemental est un vrai poème :

      A ces places, s’ajoutent les places mobilisables dans les centres mixtes (près de 11 000 places). Comme pour l’ensemble des publics fragiles, l ’Etat veille à ce qu’aucune femme ne reste à la rue .

      C’est à pleuré. Il est sympa le gouvernement de filer 11000 places pour être hébergées et violées aux femmes SDF !

      Depuis 2012 c’est largement pire, et les budgets baissent pour les assos. Le texte sur le site du gouv parle d’ailleurs des fermetures de centres pour les femmes.

      Ce week-end, le centre de la rue du Louvre, géré par Emmaüs, sur un site mis à disposition par la Ville de Paris, a fermé ses portes. Pour accompagner cette fermeture, un hébergement stable a été trouvé pour 39 femmes. Le 115 a pris le relais pour 4 d’entre elles.

      S’agissant du centre Jean Rostand d’Ivry-sur-Seine, 52 places destinées aux femmes y ont été réservées cet hiver. Lors de la fermeture de ce centre, prévue le 31 mai prochain, les femmes qui y seront hébergées bénéficieront d’une proposition adaptée à leur situation personnelle. Elles s’inscriront dans le cadre du plan d’action présenté par le préfet de région le 19 mars dernier, qui prévoit la mobilisation de toutes les ressources disponibles pour trouver des solutions d’accueil et de relogement (hébergement, intermédiation locative, logement social etc.) afin d’accompagner la sortie de la campagne hivernale.

      Je vais voire si je trouve des states plus récentes. @simplicissimus you’re welcome.

    • Paris : un nouveau foyer pour femmes SDF vieillissantes - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/paris-75013/paris-un-nouveau-foyer-pour-femmes-sdf-vieillissantes-06-01-2017-6534081.

      Ouvert depuis le 10 décembre, le foyer, fraîchement relooké — « ça a été fait au pied levé ! On a tous bossé comme des fous ! » — propose ses chambres à 59 femmes, orientées par le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation d’Urgence sociale). « Elles ont toutes un lourd passé à la rue et des pathologies physiques et psychiques, précise Marianne Storogenko. Le premier matin, on leur a demandé si elles avaient bien dormi. L’une d’elle m’a répondu : Je n’ai pas bien dormi ! J’étais trop bien, trop heureuse. J’avais bien chaud ! ». Pham, 51 ans, qui a erré de foyer en hébergement précaire, sort de sa chambre et résume souriante son nouveau toit : « Confort et sécurité, tout ce qu’il faut ».

      Le bâtiment en briques, propriété de la ville de Paris, 900 m2, était un immeuble de bureaux vide depuis 18 mois... « Cette visite ministèrielle, insiste Marianne Storogenko, c’est pour dire aussi qu’à Paris, il y a encore des bureaux vacants et que personne ne doit être à la rue ».

      –-------

      Voila l’étude de l’Insee de 2012 sur les SDF de Paris
      Dans l’agglomération parisienne, un sans-domicile sur trois a un emploi - INSEE Ile-de-France à la page
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/1294484

      Dans l’agglomération parisienne, 31 % des sans-domicile ont un emploi, 36 % sont au chômage et le tiers restant est inactif. En province, seulement un sans-domicile sur cinq travaille. Ils occupent des emplois peu qualifiés et ont des conditions de travail précaires. La moitié des sans-domicile de l’agglomération parisienne travaille à temps partiel et deux cinquièmes d’entre eux souhaitent travailler plus. Les femmes et les étrangers sont davantage concernés par ces situations. Trois sans-domicile au chômage sur cinq le sont depuis plus de deux ans et un quart n’a aucun revenu. Leurs démarches pour trouver un emploi ne leur permettent pas de décrocher un entretien d’embauche.

      #SDF #hébergement #logement

    • Elles vivent seules. Elles sont pauvres. Dans certains cas, ce sont de nouvelles immigrantes ignorantes de leurs droits. Dans tous les cas, ce sont des femmes qui n’ont ni la force, ni les connaissances, ni l’argent pour empêcher ou fuir une des pires invasions qui soient, celle de leur appartement.

      #agressions_sexuelles #voyeurisme #exhibitionnisme #intimidation
      http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201706/26/01-5110961-quand-le-proprio-sinvite-dans-la-douche.php
      source : http://sisyphe.org/spip.php?article5391
      come from : https://sisypheinfo.wordpress.com

  • A Backlash Builds Against Sexual Harassment in Silicon Valley - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/07/03/technology/silicon-valley-sexual-harassment.html

    Several other start-up investors have also issued mea culpas for not doing enough to prevent sexual harassment, with some around the world beginning to strategize over how to avert the episodes in the first place. The New England Venture Capital Association, a trade group, last week invited its members to sign an anti-discrimination and sexual harassment statement. In Australia, start-up entrepreneurs also issued a statement condemning the behavior.

    For years, the start-up and venture capital industry — which is predominantly male — has been immune to criticism about its behavior because the industry has created immense wealth by churning out hit companies, such as Facebook, Snap and Uber. The backlash now suggests that those successes are no longer enough to excuse the anything-goes conduct of some investors and entrepreneurs.

    With more women willing to speak openly about harassment and discrimination, Kate Mitchell, a founder of a Silicon Valley venture firm, Scale Venture Partners, said the industry was facing “a tipping point.”

    “The fact this behavior is pervasive and what we know seems to be the tip of the iceberg has made us understand the difficulty and reality of our challenge,” Ms. Mitchell said. “Actions need to be more aggressive and more all encompassing than what I previously thought.”

    #Silicon_Valley #agressions_sexuelles #idéologie_californienne

  • Les chiffres de la honte : 32 agresseurs, 339 victimes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200317/les-chiffres-de-la-honte-32-agresseurs-339-victimes

    C’est le fruit d’un an d’enquête : 25 évêques français, dont cinq sont toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées. Un Spotlight français.

    #France #agressions_sexuelles #Conférence_des_évêques_de_France #église #évêque #pédophilie #prêtres

  • Prendre soin de soi
    –> Par Jonas Lubec ~ Carnet d’un rêveur
    http://casdenor.fr/index.php?post%2F2016%2F02%2F07%2FPrendre-soin-de-soi

    Prendre soin de soi est important. Cela semble aller de soi, pour autant, dans le #militantisme, cette idée est profondément sous-estimée. Il y a tout d’abord, dans le milieu militant, une tendance viriliste à être solide, puissant-e, à tenir dans la durée face aux micros-agressions, à la mauvaise foi et aux #agressions tout court d’ailleurs. Ce #virilisme ne naît pas d’une volonté d’être meilleur que les autres (même s’il peut s’y adjoindre) mais plutôt d’une volonté de combattre un système cherchant à briser, et donc à se montrer inbrisable, ce qui offre la sensation de le « battre » là où bien souvent, on se retrouve plus face à des moulins à vent insupportables. Il y a le fait aussi que prendre soin de soi, ça veut dire aussi parfois partir un peu en arrière, prendre du temps pour soi. Or cette idée de prendre du temps pour soi se retrouve face à l’idée couramment répandu que seuls les privilégiés peuvent se le permettre. Qu’une #femme ne pourra pas prendre de temps pour elle sans vivre de misogynie. Ce qui est vrai.

    un texte qui m’a fait énormément de bien, et un énième qui confirme ma sensation qu’on prend super cher, les filles de luttes... mais que nojs blessures sont bien moins sexy que du sang, des bleus et des bosses. Pourtant elles nous marquent tout autant et certain-e-s vont très loin très bas à cause de ça...

    #feminisme #burnout #bienveillance #collectif

    • Come je le dis ce texte m’a fait du bien à un moment où j’allais mal à cause de souffrances sont il est difficile de parler dans le cercle des luttes, et encore plus en dehors. J’ai pas trop perçu ce dont tu parles, bien plus intéressées par les questionnements qu’il soulève. Désolée s’il t’incommmode par contre, c’était pas le but en le publiant ici.