#Livret juridique
Ce livret vous informe sur ce que dit la loi concernant les droits des victimes de #viols et d’#agressions_sexuelles et le déroulé des #procédures.
►https://cfcv.asso.fr/ce-que-dit-la-loi
Pour télécharger le livret en pdf :
▻https://cfcv.asso.fr/wp-content/uploads/2022/11/livret-CFCV-web-2022-def2-OK.pdf
ping @_kg_
#MeToo und Machtmissbrauch an Hochschulen
Erniedrigungen, Mobbing, sexualisierte Übergriffe - im Wissenschaftsbetrieb häufen sich Fälle von Machtmissbrauch. Haben unsere Unis und Hochschulen ein #MeToo-Problem?
▻https://www.zdf.de/dokumentation/die-spur/diespur-metoo-machtmissbrauch-tatort-uni-102.html
#université #Allemagne #mobbying #agressions_sexuelles #sexisme #recherche #harcèlement_sexuel
#enquête #vidéo #documentaire #facs #ESR #violence_sexualisée #travail #conditions_de_travail #abus_sexuel #VSS #violences_sexuelles_et_sexistes #abus_de_pouvoir #pression #carrière #peur #chantage #précarité #précarisation #discriminations #temps_de_travail #plainte #réputation #intouchable #omerta #impunité #justice #responsabilité
via @_kg_
–-
ajouté à la métaliste sur le #harcèlement_sexuel à l’université :
►https://seenthis.net/messages/863594
« La Déferlante » : l’inceste commis par des mineurs, un impensé majeur
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/30/la-deferlante-l-inceste-commis-par-des-mineurs-un-impense-majeur_6179880_323
Bien qu’il n’existe pas de statistiques fiables, la journaliste estime, en croisant les rares données disponibles, que les violences commises par des mineurs (à 92 % des garçons, estime la sociologue Marie Romero) représenteraient entre un quart et un tiers des cas d’inceste, soit environ deux millions de personnes en France. Or, « l’indifférence, la minimisation et le déni conduisent à une silenciation écrasante de ce phénomène », estime Sarah Boucault, qui s’attache à démontrer qu’il s’agit là d’un « fait social majeur ».
Tabou massif
Elle dépeint la manière dont le voile du déni recouvre tout ou presque et les formes qu’il emprunte. En particulier dans l’imaginaire collectif, au travers de formules telles que « jeux d’enfants », « touche-pipi » ou la notion d’« inceste heureux », qui permettent d’esquiver la violence et, avec elle, la question du consentement. Au sein des familles incestueuses, l’inceste se propage par la « contamination du silence sur la pratique », comme l’explique l’anthropologue Dorothée Dussy : « Les enfants viennent au monde avec des parents, des oncles, des tantes socialisés avec l’inceste. » Cette « contamination » touche aussi la littérature scientifique, peu bavarde sur ce sujet, et la justice, quasi muette : « La loi ne dit rien ou presque des agressions sexuelles commises par des mineurs, constate Sarah Boucault. Encore moins lorsqu’elles sont intrafamiliales. »
#femmes #enfance #inceste #agressions_sexuelles #viols #violences_intrafamiliales
]]>Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport - Sénat
►https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-529-1-notice.html
Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport
Rapport d’information de Mmes Marie MERCIER, Michelle MEUNIER et Dominique VÉRIEN, fait au nom de la MCI Répression infractions sexuelles sur mineurs
n° 529 tome I (2018-2019) - 28 mai 2019
Page 19 du rapport
▻https://www.senat.fr/rap/r18-529-1/r18-529-11.pdf
Par ailleurs, Marie Rabatel, cofondatrice et présidente de l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), a mis en avant le fait, qui ne peut laisser indifférent, que les enfants en situation de handicap, en particulier mental, ont quatre fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Selon elle, les enfants aveugles, malentendants, ceux qui s’inscrivent dans le spectre de l’autisme et les déficients intellectuels et ceux qui sont atteints d’un trouble de communication sociale sont plus touchés que les autres. En outre, parmi les enfants présentant des troubles autistiques, les filles ont, dans 90 % des cas, été victimes de violences sexuelles dans l’enfance2. Marie Rabatel a expliqué que cette proportion très élevée tenait à l’extrême vulnérabilité des victimes, qui sont aussi aisément manipulables. De surcroît, ces enfants sont rarement entendus, du fait de leur handicap. Enfin, la multiplicité des personnels intervenant dans les institutions d’accueil constitue un facteur de risque supplémentaire pour ces enfants.
#autisme #femmes_autistes #viols #agressions_sexuelles #rapport_sénat #institutions
]]> Un évêque prix Nobel de la paix accusé d’agressions sexuelles sur mineurs
Lassantes ces histoires de viols et de pédophilie par cette organisation devant laquelle s’agenouillent les gouvernements.
Le Vatican a indiqué jeudi avoir pris des sanctions contre l’évêque Carlos Belo, prix Nobel de la paix et figure de la lutte pour la liberté au Timor oriental, accusé de violences sexuelles sur des garçons mineurs pendant une vingtaine d’années.
Le Saint-Siège, saisi de ce dossier « pour la première fois en 2019 » , a imposé en septembre 2020 des sanctions disciplinaires contre Mgr Belo, a indiqué dans un communiqué le directeur du service de presse, Matteo Bruni.
« En novembre 2021, ces mesures ont été modifiées et renforcées », poursuit le communiqué sans plus de détails, précisant que celles-ci ont été formellement acceptées par l’évêque.
Enquête journalistique
Ces déclarations interviennent au lendemain de la publication d’une enquête de l’hebdomadaire néerlandais De Groene Amsterdammer, faisant état d’agressions sexuelles et de viols sur de jeunes adolescents lors de déplacements du prélat timorais dans les années 1980 et 1990, témoignages à l’appui.
« L’évêque m’a violé et agressé sexuellement cette nuit-là. Tôt le matin, il m’a renvoyé (...) Il m’a aussi laissé de l’argent. C’était dans le but de me faire taire », rapporte ainsi une victime aujourd’hui âgée de 45 ans citée par le magazine, qui dit avoir enquêté sur ce dossier depuis 2002.
Figure très respectée par les Est-Timorais, il avait joué un rôle central pour la défense des droits humains dans le pays, devenu indépendant en 2002 après plus de quatre siècles de colonisation portugaise et 25 ans d’occupation indonésienne (1975-1999).
De Groene Amsterdammer, qui évoque d’autres victimes, dit avoir échangé avec une vingtaine de personnes - y compris des responsables politiques et au sein de l’Eglise catholique locale, très influente dans le pays - ayant connaissance du comportement de Mgr Belo.
Contacté, ce dernier n’a pas donné suite aux questions de l’hebdomadaire.
#religieux #religion #pédophilie #viol #culture_du_viol #enfants #pédocriminalité #viols#violences_sexuelles #impunité #violophilie #pedocriminalité #agressions_sexuelles
Source : ▻https://www.rtbf.be/article/un-eveque-prix-nobel-de-la-paix-accuse-d-agressions-sexuelles-sur-mineurs-11076
]]>#Harassmap, stop sexual harassement together
HarassMap is based on the idea that if more people start taking action when sexual harassment happens in their presence, we can end this epidemic together. We support individuals and institutions to stand up to sexual harassment before or when they see it happen. By taking a collective stand against sexual harassment, re-establishing social consequences for harassers – and making role models of people who stand up to them – we believe that harassers can be deterred from harassing again.
▻https://harassmap.org
#cartographie #visualisation #agressions_sexuelles #résistance #Egypte #safe_space #harcèlement_sexuel
signalé dans le livre de @nepthys et @reka : Cartographie radicale :
En Égypte, la plateforme HarrassMap.org recueille le signalement de femmes victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public et consigne les cas sur une carte interactive. Le « mouvement » se donne les moyens de sa lutte : l’information produite collectivement est mise gratuitement à la disposition de toutes et de tous et, continuellement mise à jour, fait naître de nouveaux projets. Les usages de l’espace sont ainsi revisités, lus autrement. Le mondial est lu à la lumière et au prisme du local. Reconceptualisée, désacralisée, désinstitutionnalisée, décloisonnée, libérée, émancipée, partagée, démocratisée, la carte, dans sa forme et ses usages, n’est plus la même.
►https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539
Avec le métavers, une nouvelle étape dans la difficile lutte contre les agressions sexuelles sur Internet
▻https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/06/14/avec-le-metavers-une-nouvelle-etape-dans-la-difficile-lutte-contre-les-agres
Des cas d’agression sexuelle dans les mondes en réalité virtuelle soulèvent la question de la modération des métavers. Si certains existent depuis longtemps, notamment dans les jeux vidéo, ils n’ont pas pour autant de solution simple.
Par Lucie Ronfaut
Elle a également relancé une crainte : celle des agressions, notamment sexuelles, en réalité virtuelle. Andrew Bosworth, directeur technique de Meta, reconnaît lui-même que le harcèlement dans un métavers est « une menace existentielle » pour les ambitions de son entreprise, d’après un mémo confidentiel révélé en novembre par le Financial Times. Il a aussi admis qu’une modération à grande échelle était « pratiquement impossible ».
« Le choc est le même que dans la vraie vie »
Ces questions ne sont, pourtant, pas neuves. Les exemples d’agression sexuelle dans des mondes immersifs, qu’il s’agisse ou non d’expériences en réalité virtuelle, sont nombreux. En 2016, une utilisatrice du jeu de tir QuiVR racontait dans un post de blog avoir subi des attouchements à la poitrine par un autre joueur. Et dès 1993, un article du journaliste américain Julian Dibbel, « A Rape in Cyberspace » (« Un viol dans le cyberespace »), décrivait comment un membre d’un « MOO » (Multi-user dimension Object Oriented), une communauté en ligne reposant sur des échanges textuels, avait forcé d’autres joueurs et joueuses à des simulations d’actes sexuels.
Plus largement, d’après une récente étude de l’institut Ipsos, 41 % des Français (et 81 % des 18-24 ans) ont déjà été victimes de violence en ligne. « En un sens, le harcèlement dans les métavers est motivé par les mêmes facteurs que celui qu’on constate sur d’autres plates-formes : on se sent déconnecté des conséquences de nos actions, explique Katherine Cross, chercheuse américaine en sciences de l’information à l’université de Washington, spécialisée dans le harcèlement en ligne. Mais il existe une différence fondamentale, qui peut rendre cette expérience bien pire : la réalité virtuelle est conçue pour nous faire croire que ce que nous vivons est vrai. »
Et, au contrôle du contenu produit par les internautes (textes ou images, comme sur un réseau social classique), s’ajoute celui des discussions tenues à l’oral et des comportements physiques. « Dans un métavers, la toxicité prend plein de formes différentes. Il y a le sujet de la voix. Comment repérer une insulte ? Ou si une personne très jeune discute avec d’autres plus âgées ? », détaille Charles Cohen, PDG de Bodyguard, entreprise française spécialisée dans les outils automatiques de modération pour les particuliers et les entreprises. « Et puis, il y a les gestes. Si un avatar en suit un autre, est-ce par jeu, ou s’agit-il de harcèlement ? »
A défaut de pouvoir contrôler ce genre d’attitudes en direct, la plupart des plates-formes proposent une panoplie d’outils pour améliorer l’expérience des internautes : activer une frontière invisible autour de son corps virtuel, moduler la tessiture de sa voix (si une femme veut se faire passer pour un homme), réduire les autres avatars à des petites boules flottantes… On peut aussi signaler les actions problématiques, comme sur un réseau social, mais encore faut-il avoir enregistré une vidéo à apporter comme preuve.
L’autre sujet crucial est celui du design. Comment construit-on un univers virtuel qui empêcherait les abus en amont ? Des métavers proposent des avatars sans jambes (évitant ainsi des postures sexuelles), proscrivent certains gestes avec les mains virtuelles (sur la version de base de VRChat, on peut lever son pouce en l’air, mais pas son majeur), prévoient des zones où un avatar devient aussitôt invisible aux yeux des autres, que ce soit pour se protéger ou faire une pause.
Beaucoup de mondes virtuels choisissent aussi de rappeler leurs règles de manière peu subtile, au travers de posters ou d’avertissements qui s’affichent pendant les temps de chargement. Comme si, en marchant dans la rue, des panneaux nous rappelaient sans cesse qu’il est interdit de gifler autrui.
La modération est, depuis longtemps, une épine dans le pied des grandes entreprises du Web, accusées de ne pas assez investir pour la sécurité des internautes, et d’avoir conçu des plates-formes impossibles à contrôler. Les métavers, parfois décrits comme notre futur en ligne, pourraient-ils être l’occasion de faire les choses correctement, dès le commencement ? Ou, au contraire, est-on déjà en train de reproduire les erreurs du passé ? « La modération est souvent utilisée comme un pansement pour régler les problèmes structurels des plates-formes, regrette Katherine Cross. On doit construire des métavers qui prennent en compte les abus potentiels dès la première ligne de code. Mais, pour des grosses entreprises comme Meta, malheureusement, la modération restera probablement un sujet auquel on réfléchira après coup. Comme cela a toujours été. »
]]>L’école d’ingénieurs AgroParisTech saisit la justice après 17 viols et une centaine d’agressions sexuelles
▻https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/lecole-dingenieurs-agroparistech-saisit-la-justice-apres-17-viols-et-une-centaine-dagressions-sexuelles-20220621_3MGJ3WFWENBQVO6ZVBCWV2OUHE/?xtor=CS7-51-
Le géant minier Rio Tinto, miné en interne par le sexisme et le racisme, veut faire sa révolution culturelle
▻https://www.latribune.fr/economie/international/le-geant-minier-rio-tinto-mine-en-interne-par-le-sexisme-et-le-racisme-veu
L’enquête menée auprès de 10.000 employés de l’entreprise par Elizabeth Broderick, ancienne commissaire à la #discrimination_sexuelle en #Australie, fait état d’"#agressions_sexuelles", de « #viols », de « #racisme », révélant une culture du harcèlement « systémique », devenue monnaie courante « dans toute l’entreprise ». Une majorité d’hommes blancs est pointée du doigt pour leurs remarques à caractère sexiste faites aux #femmes, une attitude favorisée par le fait que nombre d’activités minières sont situées dans des zones isolées contraignant une large part de ses 45.000 employés à vivre entre-soi.
Circonstance aggravante, soulignée par le rapport, les témoignages de femmes interrogées indiquent qu’aucune suite n’était donnée quand elles signalaient ce #harcèlement_sexuel. Les victimes devaient « supporter la situation seules, sans aucun soutien de leurs supérieurs ou des ressources humaines ». La plupart des employés témoins de ces comportements abusifs ont admis avoir eu peur de les signaler par crainte d’être ostracisés.
Le rapport cite des témoignages d’employés qui évoquent également le racisme généralisé au sein d’une entreprise « à orientation caucasienne », autrement dit synonyme de « race blanche » ou « européenne ».
Ce rapport a été commandité par la direction de Rio Tinto à la suite de la multiplication de signalements dans le sillage du scandale qui a éclaboussé le groupe, celui du dynamitage en mai 2020 d’un site du patrimoine culturel aborigène en Australie occidentale pour accélérer et optimiser l’exploitation du minerai de fer. L’affaire avait fait grand bruit, et avait poussé à la démission une large partie de la direction dont son directeur général, le Français Jean-Sébastien Jacques.
]]>« Un paquet de mecs de ma génération ont du viol ordinaire sur les mains » - Ovidie
On était les enfants de ceux qui avaient fait Mai 68 et faisaient le pari de nous considérer comme de petits adultes. Ils misaient sur notre autoresponsabilité, on en a profité pour faire plein de bêtises. On fumait, on buvait à 14 piges. Plein de potes fumaient des bangs [de marijuana] au réveil, c’était un drôle de truc. Mais ce n’était pas entièrement un mauvais pari parental : m’être défoncée jeune m’a fait arrêter très tôt et j’ai été disciplinée une fois adulte, alors que j’intégrais le milieu de l’audiovisuel où la coke était partout. J’avais fait mon baptême du feu et cela ne m’intéressait plus.
Quelle adolescente étiez-vous ?
En pleine exaltation politique. Je venais de vivre les mouvements sociaux de l’hiver 1995, qui ont représenté un événement fondateur. A 15 ans, je pensais que c’était la révolution. Cela n’était pas loin de l’être. C’était un moment exaltant et humainement extrêmement intéressant. Avec mes amis, on se retrouvait à discuter politique avec des vieux de la DDE [direction départementale de l’équipement], qui avaient quarante ans de lutte syndicale derrière eux. J’étais alors plutôt d’affinité anarchiste. Je n’avais de carte nulle part mais je fréquentais ces groupes, participais à des réunions politiques et je lisais des textes théoriques. Cela m’a canalisée : c’était vachement plus intéressant que la défonce.
Votre jeunesse est aussi marquée, comme nombre de jeunes filles, par des violences sexistes et sexuelles. Pour vous, cela constitue l’entrée même dans la sexualité, lors d’une soirée…
Ce soir-là, je n’étais pas en état de consentir car j’étais saoule. Ce viol, que je raconte par ellipse pour la première fois dans la bande dessinée, a fait partie des raisons pour lesquelles j’ai totalement arrêté de boire par la suite. Il m’a fait prendre conscience des dangers auxquels une fille était confrontée.
Cela m’a aussi permis de comprendre à quel point la question des violences sexistes et sexuelles n’était pas du tout prise en compte dans les milieux militants que je fréquentais à l’époque : on partait du principe que le premier combat était la lutte contre le capitalisme et que le reste se réglerait tout seul – alors que les violences en milieu militant n’étaient pas rares.
Tellement de mecs de gauche baisent comme des mecs de droite, laissant à l’extérieur de la chambre à coucher la question de la domination masculine. Cela a été une rupture pour moi et le moment où je détermine quels seront mes combats principaux : le féminisme et les enjeux du corps.
#hommes #sexisme #viol #agressions_sexuelles #domination_masculine #féminisme #militants
]]>si tu touches à nos soeurs on t’arrache le coeur. @Paroleerrante
▻https://twitter.com/Paroleerrante/status/1479955356205862916
ce soir la parole accueillait gradins pleins une première lecture publique d’un texte issu du travail collectif d’un groupe de femmes dont des comédiennes et techniciennes du spectacle #MeTooTheatre
Report: Activision Blizzard CEO Hid Sexual-Abuse Claims From Board
▻https://www.vice.com/en/article/qjb88b/report-activision-blizzard-ceo-hid-sexual-abuse-claims-from-board
According to the Journal, Kotick has personally settled multiple harassment cases out of court. One such case involved a former assistant who said that Kotick threatened to have her killed on a voicemail message in 2006.
#jeu_vidéo #jeux_vidéo #activision_blizzard #bobby_kotick #ressources_humaines #harcèlement #harcèlement_sexuel #agressions_sexuelles #discrimination_salariale #mances #procès #justice #jen_oneal
]]>Violences sexuelles : huit femmes accusent PPDA – Libération
▻https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-huit-femmes-accusent-ppda-20211108_ABJ4KZEJWRB5NNSE2H
▻https://www.liberation.fr/resizer/oUaAsLdJ3_eHPW8ZAEOfwFvat3k=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/VRW6HQSYJNHZXHA7LEQ7WJYPHA.jpg
Viols, agressions, harcèlement sexuel... Après le classement sans suite de l’enquête préliminaire visant Patrick Poivre d’Arvor, elles ont accepté de témoigner dans « Libération ». Leurs récits et les procès-verbaux que nous avons pu consulter esquissent un mode opératoire rodé et un sentiment de totale impunité.
]]>L’Église face à ses prédateurs sexuels
▻https://laviedesidees.fr/L-Eglise-face-a-ses-predateurs-sexuels.html
Le rapport Sauvé dénombre 3 000 prêtres et religieux pédocriminels, la majorité des agissements ayant eu lieu avant les années 1970. Il dénonce aussi la « responsabilité de l’Église », entre indifférence et couverture institutionnelle. Saura-t-elle tirer les conséquences de ce scandale ?
#Société #criminalité #violence #Eglise #institutions #enfants #Entretiens_écrits
▻https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211006_eglise.docx
▻https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211006_eglise.pdf
Lutte contre les médecins agresseurs sexuels : l’impossible enquête (1/2) - Pour une M.E.U.F.
▻https://www.pourunemeuf.org/2021/09/15/lutte-contre-les-medecins-agresseurs-sexuels-limpossible-enquete-1-2
La nécessité de travailler sur ce sujet nous est venue suite à un constat édifiant : en tant que soignant·es tout le monde a déjà entendu parler de #médecins connus comme étant agresseurs sexuels. Plusieurs médecins de notre association ont donc décidé d’enquêter pour comprendre et savoir comment agir.
Pour étayer notre propos, nous avons d’abord décidé de recenser les faits-divers traitant d’#agressions_sexuelles ou de #viols perpétrés par des médecins. Les articles sont glaçants tant par leur nombre que par les faits relatés : il en va de palpations des seins sans justification médicale, à des viols dissimulés sous des « thérapies corporelles ».
Ces agressions sont d’autant plus révoltantes que les médecins profitent de la position de dominants que leur confère leur statut. Ils justifient souvent leurs actes par la nécessité de contact physique inhérent à l’examen médical. De plus, les victimes sont souvent déjà dans un contexte de vulnérabilité physique ou psychique lorsqu’elles viennent consulter puisqu’elles sont généralement malades ou en demande d’aide.
Entre ces histoires entendues dans le cadre de notre travail, les articles de presse, les témoignages de victimes et la lecture des compte-rendus anonymes de plusieurs Chambre Disciplinaire de Première Instance du conseil de l’ordre (CDPI), les récits ne manquent pas pour estimer l’ampleur du problème.
Pourtant, beaucoup de médecins connus comme agresseurs dans la profession ne sont jamais inquiétés, ou bien quand une histoire devient publique suite à un dépôt de plainte, les réactions sont souvent : « Tout le monde le savait ». En tant que médecins féministes, nous nous sommes alors demandées s’il était possible de briser ce silence et ainsi mettre ces personnes hors d’état de nuire. Somme toute : peut-on dénoncer un confrère connu comme agresseur sexuel ?
C’est ainsi qu’a débuté un fastidieux travail de consultation des textes de lois, de contact auprès de juristes, d’appels à des associations défendant les victimes ou encore de rendez-vous auprès des Conseils de l’Ordre des Médecins.
Si notre volonté paraissait louable au départ — divulguer des actes illégaux dans l’intérêt des patient·es, nous nous sommes vite rendues compte que la tâche était bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Nous nous sommes notamment heurtées aux murs du secret médical et de la confraternité.
]]>D’anciens étudiants balancent leurs écoles de cirque
Après un #happening à Châlons pour sensibiliser l’opinion publique, le collectif « #Balance_ton_cirque », dont la plupart des membres sont issus du #Centre_national_des_arts_du_cirque (#Cnac), souhaite libérer la parole des étudiants victimes de #violences_sexuelles, sexistes ou morales dans leurs écoles. Et surtout, faire en sorte qu’elles cessent.
L’année se termine sur une note amère pour le Centre national des arts du cirque (Cnac). Vendredi dernier, à l’issue des #Echappées, représentations individuelles des étudiants en piste, un happening s’organisait devant le cirque historique de Châlons, porté par une vingtaine de personnes, anciens étudiants et artistes confondus. Dans un silence sépulcral, toutes pancartes brandies, le collectif « balance ton cirque » a dénoncé ce que beaucoup ne soupçonnaient pas, ou de loin : les #violences verbales, physiques, sexuelles et morales subies dans les #écoles_circassiennes. Toutes les écoles, le Cnac y compris. Et les témoignages, que certains classeraient volontiers dans la catégorie du #sexisme_ordinaire, sont glaçants. Sur les écriteaux, des propos rapportés de professeurs ou de directeurs à l’encontre des étudiants donnent le ton : « Ton corps change, tu deviens une femme », « C’est pas gagné, t’as pas un corps de danseur », ou encore « Tu as mis une petite culotte rose aujourd’hui. Demain, ce sera quelle couleur ? »
Près d’une centaine de témoignages recueillis
Ledit collectif, principalement constitué d’anciens du Cnac, revendique son indépendance et son envie de faire bouger les lignes. « Pour éviter à d’autres de vivre ce qu’on a vécu, expliquent ses membres. On imagine que certaines personnes de l’équipe pédagogique du Cnac ont pris notre démarche pour elles, mais on ne les vise pas. On souhaite que la parole se libère. Et si on a choisi les Echappées pour notre action publique, c’est aussi parce que le jury pluridisciplinaire qui évalue les étudiants était présent à Châlons ce jour-là. Il se compose de tout un tas de profils. Des gens qui n’ont absolument rien vu ou au contraire qui ont fermé les yeux, d’autres qui ont aussi subi ces violences et qui nous soutiennent. » Depuis cette mobilisation, près d’une centaine de témoignages issus du monde circassien européen ont été recueillis et publiés de façon anonymisée via le compte Instagram #balancetoncirque. Pas simple à gérer émotionnellement pour les lanceurs d’alerte, eux-mêmes victimes et / ou témoins. « On parle d’#agressions_sexuelles, mais également de #harcèlement_moral et d’#emprise_psychologique, parfois même de violences entre les élèves. On sait que des promotions actuelles y sont toujours confrontées. C’est incroyable que des écoles supérieures, des institutions comme le Cnac ou d’autres, ne le dénoncent pas et restent dans le déni. » Puis d’évoquer une « #omerta » et une « #pression permanente » entretenues par les directions. « Tout se règle en interne. On s’est déjà entendu dire : « si tu veux réussir, il va falloir te taire ». Les dirigeants ont les pleins pouvoirs et se permettent tout, même en dehors de l’école. »
« C’était un rêve d’enfant, c’est devenu un cauchemar d’adulte. »
Certains membres du collectif, par exemple, se sont vus interpeller à Châlons dans un cadre personnel et ont reçu des remarques désobligeantes concernant leur vie privée. D’autres ont été interrogés sur leur orientation sexuelle lors des auditions de sélection du Cnac. « Avec le recul et en échangeant tous ensemble, on réalise la gravité de ces faits, la façon dont on nous infantilise, dont on nous manipule. Pourtant, on a la chance de suivre une formation incroyable. Mais elle est gâchée à cause de quelques personnes seulement. C’était un rêve d’enfant, c’est devenu un #cauchemar d’adulte. » Plusieurs courriers adressés par des étudiants au ministère de la Culture ainsi qu’aux fédérations française et européenne des écoles de cirque sont restés sans réponse.
Des actions en justice ?
Prochaines étapes pour #balancetoncirque : prendre attache avec les associations référentes sur ces questions et suivre des formations d’écoutant(e)s afin de mieux orienter et accompagner les témoins. Des actions en #justice sont-elles envisagées ? « Ce n’est pas la vocation première de notre collectif, mais il n’est pas exclu que des démarches soient entreprises individuellement. Elles auront tout notre appui. On veut surtout que les gens parlent, se réunissent, pour changer les choses. » Et puisque la direction du Cnac doit être renouvelée d’ici la fin de l’année, le timing s’avère on ne peut mieux choisi.
▻http://www.lhebdoduvendredi.com/article/40942/danciens-etudiants-balancent-leurs-ecoles-de-cirque
#cirque #BalanceTonCrique #MeeTooCirque #me_too #écoles_de_cirque #France #harcèlement_sexuel #viols #arts_du_cirque #infantilisation #manipulation #corps
]]>Argentine : ouverture du procès pour complicité dans l’affaire de viols d’enfants sourds par des prêtres
Le procès de deux religieuses et sept autres femmes poursuivies pour complicité de viols commis par deux prêtres, condamnés en 2019, sur des enfants sourds et muets d’un pensionnat de l’Ouest de l’Argentine, s’est ouvert lundi.
Dans une affaire qui avait secoué le pays du Pape François, les deux prêtres avaient été condamnés à plus de 40 ans de prison pour des abus sexuels et des viols d’enfants âgés de 4 à 17 ans commis entre 2004 et 2006 à l’institut Provolo de Mendoza. Un jardinier a également été condamné à 18 ans de prison.
Sur la base des révélations lors de ce procès de 2019, de nouvelles enquêtes ont été ouvertes et une religieuse paraguayenne de 53 ans, une psychologue, une cuisinière, quatre directrices et la représentante légale de l’institution sont jugées pour corruption de mineurs et complicité.
Une religieuse japonaise de 46 ans est elle poursuivie pour abus sexuels aggravés dans ce procès prévu pour une durée d’environ six mois où plus d’une centaine de témoins seront entendus.
Aucune des prévenues qui comparaissent libres, seule la religieuse japonaise étant assignée à résidence, n’est présente à l’audience qui déroule en visio-conférence, a indiqué une source judiciaire.
. . . . . .
« Ils ont tout couvert, ils leur ont interdit d’apprendre la langue des signes pour que ça ne se sache pas », a-t-il déploré.
L’institut Provolo, situé au pied des Andes, à Mendoza, à mille km à l’ouest de Buenos Aires, a été fermé en 2016 lorsque le scandale a éclaté.
Ce grand bâtiment en briques au toit vert, fondé en 1995, accueillait gratuitement des élèves sourds et muets d’origine modeste qui étaient internes et retournaient chez eux le week-end.
L’intégrale : ▻https://www.rtbf.be/info/societe/detail_argentine-ouverture-du-proces-pour-complicite-dans-l-affaire-de-viols-d-
#catholicisme #maltraitance #viol #culture_du_viol #agressions_sexuelles #pédophilie #Argentine #église_catholique #violences_éducatives #enfance_volée #pédocriminalité #abus_sexuels #emprise #enfance #domination #hommes #femmes #religieuse #secret_de_polichinelle #handicap
]]> « Il y a une telle impunité que les artistes se croient au-dessus de tout, comme s’ils faisaient partie d’une société à part : le monde de l’art »
►https://www.streetpress.com/sujet/1612782917-metoo-harcelement-sexuel-beaux-arts-etudiantes-professeur-ag
Le monde de l’art... Je me grille définitivement tout de suite ou j’essaie de m’y faire une place ? Je ne plaisante pas, c’est une question permanente dans mon esprit.
Il y a quelques années maintenant chez un ami avocat, j’ai croisé un peintre catégorie « art contemporain ». Quand je lui ai demandé de quel catégorie d’art contemporain il se réclamait, il m’a répondu « de celle qui se vend. »
Il y un truc que les gens comprennent mal de moi, c’est que je suis une personne qui essaie à chaque instant de ne pas sortir d’une ligne de conduite. J’ai des croyances, des certitudes, sur ce que la société doit être pour qu’on y soit bien. Féminisme, écologie par exemple. Mais pas seulement. J’ai un rapport à l’argent très compliqué. C’est simple, on se déteste lui et moi. Et moi plus que lui je pense car à chaque fois que je m’en éloigne, il revient à la charge. Bref...
Donc un « artiste » s’était présenté à moi comme le font les représentants de commerce. T’imagines si je n’en avais jamais rencontré d’autres avant lui ? Déjà que d’être un working class hero c’est pas facile, alors si en plus il faut devenir un enfoiré pour en sortir, ça désabuse vite fait.
Bon, lui c’est pas le pire. Lui il m’a seulement parlé de pognon. Un cran au-dessus il y en a une ribambelle d’autres qui t’expliquent leur technique en long, en large et en travers. C’est une façon comme une autre de combler le vide de leur message. Je les apprécie à leur juste valeur, du peintre sur parquet vernis jusqu’au sculpteur sur chewing-gum mastiqué. Mais bon, déjà ceux-ci ne parlent plus d’argent, c’est appréciable.
Il y a l’immense marécage de ceux qui peignent des culs, des teuchs et des teubs. « C’est ce qui ce vend le mieux. » m’a dit un jour l’un de ceux qui les exposent. Je comprend bien. Ça vous explique pourquoi on voit des culs partout : c’est vendeur.
Je vais pas être courtois ; ça participe à l’abrutissement des masses. J’ai mis des siècles à le comprendre mais yo la tengo maintenant. Si t’es seulement cap’ de peindre des culs, ton travail ne m’éduque pas à penser à autre chose qu’à mon propre cul. Et à être malheureux plus tard quand je serai trop frippé.
Et puis voilà, on a fait presque tout le tour, il reste les autres. Les autres qui sont un peu tout ça mais beaucoup autre chose. Et là, tu peux tranquillement écrire au féminin. Et comme je suis feignant et que j’ai pas envie de donner de leçons essaie de comprendre tout seul le lien entre mon verbiage et la citation du départ
François Isabel, artiste.
PS : En France, une étudiante sur 10 est victime d’agression sexuelle
]]>Sciences-Po Bordeaux : « J’ai été violée et l’administration a répondu par de la violence supplémentaire » – Libération
▻https://www.liberation.fr/societe/sciences-po-bordeaux-jai-ete-violee-et-ladministration-a-repondu-par-de-l
« Libération » a pu s’entretenir avec une dizaine d’étudiantes de l’institut d’études politiques victimes d’agressions sexuelles ou de viols, le plus souvent lors de séjours académiques à l’étranger. Dans certains cas, ils auraient été perpétrés par leurs camarades. Toutes questionnent la prise en charge par l’institution.
Elle n’oubliera jamais la couleur bleue du mur. Le sentiment de « tétanie ». « L’humiliation. » Puis « l’anéantissement ». Ce mois de septembre 2016, Brune (1) le garde gravé au fer rouge dans sa mémoire. La jeune étudiante de Sciences-Po Bordeaux explique avoir été violée à plusieurs reprises par un étudiant d’un autre institut d’études politiques (IEP) français, durant son année de mobilité dans un pays européen, lorsqu’elle était à peine majeure. Quatre années plus tard, le 23 janvier, Brune a choisi de briser le silence sur un groupe Facebook privé des étudiants de l’institut bordelais, galvanisée par la publication d’un autre témoignage. Libérée d’un poids, elle pointe en revanche la responsabilité de l’établissement dans l’aggravation de son mal-être : « J’ai été violée et l’administration a répondu par de la violence supplémentaire. […] Je me suis sentie abandonnée et niée dans ma chair et dans ma souffrance. »
#sciencesporcs sur touiteur accompagne de nombreux témoignages dans divers #IEP. La complicité de directions d’instituts ("pas de vagues") y est régulièrement invoquée.
#paywall #viol #culture_du_viol
Janvier 2017 : Témoignage d’agression à Bure – Manif’Est
▻https://manif-est.info/Janvier-2017-Temoignage-d-agression-a-Bure-1670.html
►https://infokiosques.net/spip.php?article1391
Il y a 4 ans, en janvier 2017, la brochure Pour une fois j’ai dit non était publiée sur infokiosques.net. @infokiosques
« Dans cette brochure il est question de viol. Pas d’un viol dans une ruelle sombre, tard le soir, par un inconnu violent et déséquilibré. Non, il y est question d’un viol commis par un "camarade" sur un lieu de lutte. »
▻https://bureburebure.info/janvier-2017-temoignage-dagression-a-bure
#Metoo #culture_du_viol
Georges Tron rejugé pour viols en réunion - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/190121/georges-tron-rejuge-pour-viols-en-reunion#at_medium=custom7&at_campaign=10
Trois ans après un premier procès avorté, près de deux ans après son acquittement à Bobigny, dont le parquet général a fait appel, #Georges_Tron est de retour devant une cour d’assises. L’actuel maire (LR) de Draveil et conseiller départemental de l’Essonne, 63 ans, ainsi que son ancienne adjointe à la culture #Brigitte_Gruel, 63 ans, elle aussi acquittée en novembre 2018, sont rejugés par la cour d’assises d’appel de Paris à partir de mardi et pendant quatre semaines. Jugés pour « viols en réunion » et « #agressions_sexuelles en réunion », les deux accusés – qui comparaissent libres – encourent 20 ans de réclusion criminelle.
Devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, l’avocat général Frédéric Bernardo avait requis six ans de prison ferme contre Georges Tron et quatre contre Brigitte Gruel, en utilisant des termes très sévères pour le maire de Draveil. L’édile était alors défendu par Éric #Dupond-Moretti et Antoine Vey. Cette fois-ci, Antoine Vey et Solange Doumic assureront sa défense.
#viol
]]>« Tout le monde savait » : Claude Lévêque, une omerta au nom de l’art
►https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/15/tout-le-monde-savait-claude-leveque-une-omerta-au-nom-de-l-art_6066318_3246.
Qui n’a jamais aperçu l’artiste entouré d’adolescents plus ou moins jeunes, à un vernissage, un dîner de galerie ? Qui n’a jamais entendu de rumeurs ? « C’était comme un nuage flottant autour de lui, reconnaît une conseillère de collectionneurs qui le connaît, et s’en méfie, depuis trente ans. Tout le monde savait qu’il aimait s’entourer de jeunes éphèbes, et un bon nombre craignait le pire. Mais comment agir contre un homme qui a une telle aura, quand on n’a que des rumeurs, et qu’on n’est pas témoin de ses manœuvres ? Contre un artiste qui exerce une telle fascination, car il a produit une œuvre incroyable ? »
]]>Léonore Le Caisne : « Il n’y a pas de silence de l’inceste »
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/100121/leonore-le-caisne-il-n-y-pas-de-silence-de-l-inceste?onglet=full
(pas encore lu mais je me dit que ca interesserait certaines pêrsonnes par ici @tintin @touti )
En apparence, les deux affaires n’ont rien en commun. D’un côté, le livre de Camille Kouchner La Familia grande, publié le 7 janvier au Seuil, dans lequel l’autrice écrit que son beau-père, Olivier Duhamel, constitutionnaliste, président de la Fondation nationale des sciences politiques et du club très select Le Siècle, a imposé des rapports incestueux à son frère jumeau. Une enquête pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans » et « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité » vient d’être ouverte par le parquet de Paris.
De l’autre, l’affaire Gouardo, du nom, célèbre dans les années 2000, de cette famille où un père a, pendant près de trente ans, violé sa fille adoptive. Six enfants en sont nés, dans un petit village de Seine-et-Marne, près de Meaux, où les commérages allaient bon train, mais sans que la police ou la justice ne s’en mêlent.
Il a fallu attendre la mort du père, en 1999, pour qu’une enquête soit finalement ouverte – en 2001. Dans ce cadre, la belle-mère de Lydia Gouardo sera condamnée, en 2008, à quatre ans de prison avec sursis pour des faits non prescrits (« non-empêchement de crime » et « agressions sexuelles » sur un des fils de Lydia).
En novembre 2012, la Civi (Commission d’indemnisation des victimes d’infractions), qui n’impose pas les mêmes délais de prescription que le droit pénal, dédommage Lydia Gouardo, à partir des rapports d’expertise d’un gynécologue, d’un psychiatre et d’un médecin généraliste, de plus d’un million d’euros pour les actes de barbarie, violences et viols subis durant vingt-huit années (1971-1999).
le-silence-des-autres-victime-de-son-pere-pendant-28-ans-poster
Lydia Gouardo a raconté son histoire dans un livre intitulé Le Silence des autres (Michel Lafon, 2008).
Léonore Le Caisne, directrice de recherche au CNRS, a enquêté pendant un an et publié un livre passionnant sur cette affaire Gouardo, Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait (Belin, 2014). Elle témoigne de l’aveuglement de la société face aux violences sexuelles intrafamiliales (l’inceste), une réalité pourtant largement documentée et souvent connue de l’entourage, mais peu débattue dans la société et très peu dénoncée. Car dans ce petit village d’Île-de-France, « tout le monde savait », mais personne n’a saisi la justice.
Vous vous êtes penchée sur une affaire spectaculaire par les faits décrits et par la médiatisation importante qu’elle a suscitée. Pourtant, vous avez intitulé votre livre Un inceste ordinaire. Pourquoi ?
Léonore Le Caisne : Au-delà de la provocation d’un titre, la formule est juste. L’inceste subi par Lydia Gouardo, dans ce village près de Meaux [Seine-et-Marne – ndlr], a été médiatisé comme une affaire extraordinaire. Mais, en réalité, il s’agit d’un père qui viole sa fille : une fille sur dix est victime d’inceste ; c’est ordinaire.
un-inceste-ordinaire-9782701183817-0
Ensuite, c’est un inceste qui a été vécu par les habitants comme un fait assez ordinaire. Personne ne parlait d’« inceste ». L’expression utilisée était : « C’est lui qui fait des enfants à sa fille. » Et sa fille était considérée comme sa femme. C’était finalement assez ordinaire : cela devenait un homme qui fait des enfants à une femme ; et, finalement, un homme et une femme qui ont bâti une famille… C’est banal.
Quant à la médiatisation, elle ne fut pas immédiate. Au départ, un journaliste local s’y est intéressé – mais son article a eu un faible écho et seule Ondine Millot de Libération a repris l’information et effectué un reportage sur cette famille et le village [en 2007 – ndlr]. Mais cela n’intéressait personne.
Il a fallu l’affaire Fritzl en Autriche, une affaire spectaculaire [une jeune femme séquestrée à la cave par son père, qui l’avait violée, et plusieurs enfants en étaient nés – ndlr], pour que des journalistes en France se disent que nous disposions d’une affaire similaire : la presse en a alors parlé comme de l’histoire d’une séquestration, d’un silence villageois, d’un secret, d’une omerta. En réalité, c’était un inceste qui se pratiquait et qui était su de tous, comméré. Il n’y a pas eu de silence, de tabou ou d’omerta.
Vous racontez que, lorsque vous arrivez dans ce village pour vos recherches – vous y avez passé deux ou trois jours par semaine pendant une année en 2008-2009 –, les habitants ne sont absolument pas hostiles. Ni silencieux. Comment cela s’est-il passé ?
J’avais été mise en garde sur le silence à prévoir des villageois. D’autant que la médiatisation suscitait beaucoup de méfiance. Je me suis présentée comme une sociologue qui travaillait sur la vie d’un petit village de la région parisienne. Ils ne m’ont jamais associée à une journaliste. Et, auprès de moi, ils n’ont pas eu peur de passer pour des salauds. Pas du tout. Ils m’ont parlé de la famille Gouardo comme d’autres familles du village un peu spécifiques.
Ils m’ont expliqué que tout le monde savait et ils n’en ressentaient aucune honte. À leurs yeux, c’était simplement une famille qui fonctionnait un peu différemment des autres. Elle faisait parler les habitants du village, mais aussi de la cité populaire de la ville voisine [Meaux]. En fait, cet inceste n’était pas pensé comme un crime, c’était juste « un père qui fait des enfants à sa fille ». Et si tout le monde le sait, et que ce n’est pas un crime, alors à qui voulez-vous que l’on dénonce et que voulez-vous que l’on dénonce ?
L’inceste était tellement su qu’il n’y avait finalement aucune raison de le dénoncer à la justice.
Seule la médiatisation a créé le scandale. C’est à ce moment-là que les faits ont été qualifiés d’inceste et qu’ils ont récupéré leur charge criminelle. Avant, ils ne sont pas perçus comme tels, la famille était simplement considérée comme une famille un peu différente des autres et qui faisait parler et permettait donc de créer du lien entre habitants.
Lydia Gouardo, chez elle, à Coulommes, en Île-de-France, le 29 avril 2008. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP Lydia Gouardo, chez elle, à Coulommes, en Île-de-France, le 29 avril 2008. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
Pourquoi l’inceste n’est-il pas un crime à leurs yeux ?
Parce que les habitants n’ont pas su d’un coup que cette fille avait été violée par son père pendant vingt-huit ans et qu’elle en avait eu six enfants. Ça, c’est le récit qui en a été fait par les journalistes, après coup.
Ils ont appris les faits progressivement, en observant la maison, les déplacements des membres de la famille… Ils ont vu un homme avec une femme, avec trois enfants, dont les deux premiers qui quittent la maison familiale. Puis un homme et sa femme, avec une fille qui est restée. Avec un père grande gueule, pas sympa avec les voisins, mais bon travailleur, imprimeur ambulant, qui fait des cartes de visite à Meaux, y compris pour des notables. Il est perçu comme un bosseur, un type sérieux, avec un fort caractère. Un jour, sa fille est enceinte. Pourtant, personne ne vient dans leur maison. Cela commence à parler… Les habitants ne savent pas qui est le père. Mais ils se demandent, s’interrogent. Puis un deuxième enfant naît. Et les deux ont des ressemblances avec le père… Le commérage se poursuit.
Peu à peu, cela fait un nombre faramineux de gens qui parlent. Du village au centre commercial de Meaux en face duquel Gouardo a installé son camion d’imprimerie. Aux caisses de Super M où tout le monde fait ses courses, on en parle. Tout le monde est au courant. Progressivement, les faits et le commérage qu’ils suscitent entrent dans la vie quotidienne des habitants, des voisins, des notables de Meaux.
C’est un commérage qui devient structurant. Il crée des sociabilités. La circulation de l’information ne s’organise pas n’importe comment. Les élus se parlent entre eux ; la secrétaire de mairie est assez fière de savoir ; les anciens du village sont aussi contents de mieux connaître l’histoire que les nouveaux arrivés, car ça montre qu’ils sont vraiment « du pays ».
Les habitants ont des relations de commerçants avec lui, et même de voisinage, quand bien même ce sont des relations conflictuelles. Pour eux, c’est un mec courageux, qui élève ses enfants à la dure, mais qui les élève bien. Et qui tient bien sa famille.
Et Gouardo est une grande gueule ; il est trapu, musclé. Il leur fait un peu peur. On est donc content de bien s’entendre avec lui, de pouvoir lui parler. Sans compter qu’il ne fait que des garçons – les six enfants nés des viols sont des garçons –, dans l’imaginaire, cela compte. Le fait qu’il les fasse à sa fille montre aussi qu’il se joue des lois. Il est au-dessus d’elles. Gouardo incarne finalement un certain pouvoir. En le côtoyant, ou en essayant, certains espèrent peut-être récupérer de sa force.
L’agriculteur qui vivait en face de Gouardo était ravi de me raconter qu’il était allé dans sa maison, qu’il arrivait à parler avec lui. Cela l’intéressait bien plus que de s’inquiéter de ce que l’homme pouvait faire subir à sa fille et de ce que celle-ci subissait.
Cela en fait-il des complices ?
Non, pas du tout. Par contre, détenir l’information leur permet de s’élever socialement en occupant une place enviable au sein du village. Cela n’est pas de la complicité.
Mais comment expliquez-vous que personne ne soit alarmé ? Que personne ne se soit dit qu’il s’agissait d’un crime ?
Parce que les faits se sont sus petit à petit et qu’ils ont été sus par beaucoup, y compris par des représentants de la justice. Les magistrats du coin participaient certainement au commérage, ne serait-ce que dans leur bureau ou dans leur cercle familial et amical. J’ai également rencontré une avocate du barreau de Meaux, qui défendait des victimes d’inceste et qui, elle aussi, commérait. Elle n’a pas cru Lydia Gouardo quand elle a dénoncé son crime, elle a minimisé…
Les policiers, aussi, savaient : quand Lydia fuguait, c’est eux qui la ramenaient chez elle. Gouardo avait de nombreux conflits de voisinage ; la police était souvent à la porte de sa maison.
Lui-même ne se cachait pas. Ses enfants l’appelaient « papa », ils sortaient avec lui, il les emmenait à l’école. Il parlait de « ses enfants ». Les formules étaient ambiguës. Même à l’hôpital quand elle allait accoucher, le personnel demandait qui était le père. Elle disait : « C’est mon père. » Lui répondait : « Oui, car c’est moi qui vais les élever. »
Il ne se cachait pas, parce qu’il savait que ce qu’il faisait subir à sa fille, sa paternité incestueuse, ne ferait pas scandale. Et pour les habitants, s’il ne se cache pas, c’est bien qu’il n’y a pas crime. Cela crée un brouillage dans les repères. Dans les discussions avec les habitants, certains confondaient fille et femme. Ils parlaient parfois de Lydia comme de sa femme.
Ce qui est sidérant dans ce que vous trouvez, c’est qu’au-delà des voisins ou des commérages du village, des représentants de la police et de la justice sont, eux aussi, alertés…
Oui, bien sûr. Gouardo était très régulièrement au tribunal pour des affaires de conflits de voisinage, de droit de passage et de parcelles communes… La belle-mère de Lydia l’avait aussi brûlée dans un bain d’eau brûlante. Lui avait porté plainte contre l’office HLM pour négligence. Donc les juges parlaient de cet homme.
Il était connu, avec son camion devant la grande surface de Meaux où tout le monde allait faire ses courses. Les maires successifs – dont Jean-François Copé – passaient lui serrer la main. Tout le monde était pris là-dedans. Pour que cela cesse, pour que cet inceste fasse scandale, il a fallu un public extérieur, qui n’a existé qu’avec la médiatisation du procès de la belle-mère, grâce à ce journaliste local et à la reprise des articles, une année plus tard, par la presse nationale.
Avec la presse, le regard a-t-il alors changé sur la famille ?
Ce n’est pas parce qu’il y a eu scandale que Lydia Gouardo a été considérée comme une victime. D’une avocate défendant des victimes d’inceste à l’agriculteur d’en face, on entendait les mêmes discours : on s’interrogeait sur les révélations tardives, sur le fait que le nombre des grossesses montrait qu’elle était consentante, etc. Quelle que soit la classe sociale, les arguments sont identiques pour laisser un inceste se perpétrer.
Et quand la presse met en cause ce « silence » ?
Les habitants, les voisins, ne comprennent pas ce qui leur tombe dessus. On les accuse d’omerta, d’avoir tu l’inceste. Mais il n’y a pas eu de silence ! C’était pris dans le brouhaha du commérage. Le problème n’était donc pas qu’ils n’en aient pas parlé.
Et puis, avec son père, elle a formé une famille. Avec six garçons. C’était, en apparence, une jolie famille ; le père était autoritaire, il faisait travailler ses enfants, il allait acheter les pommes de terre chez le maire. Les enfants « avaient une bonne bouille », ils allaient à l’école, ils « étaient propres », c’est ce qu’on m’en disait, il « s’en occupait bien ».
Lire aussi
L’affaire Duhamel, révélatrice du « système de l’inceste » Par Lénaïg Bredoux et Marine Turchi
Quand elle dénonce l’inceste, Lydia casse la famille et son image, et jette l’opprobre sur le village. Les victimes d’inceste qui le révèlent sont très souvent exclues de la famille. Là, les habitants ont exclu Lydia du village, peu ont continué à lui parler, alors qu’avant la famille faisait partie du village.
Elle est brutalement devenue la salope. Dès que son père est mort, des garçons du village sont venus frapper à sa porte pour la draguer. On m’a aussi rapporté des rumeurs selon lesquelles elle allait se prostituer dans la forêt d’à côté avec une amie.
Là encore, ce discours était porté par tous les milieux sociaux confondus. Les agriculteurs comme les enseignants. Ces habitants ne sont pas des « autres », ce sont des habitants ordinaires, de classes sociales différentes, et qui furent pris dans une configuration sociale qui intégrait cet inceste.
Vous parlez d’enseignants, mais comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas eu de signalements auprès de la protection de l’enfance ? Des procédures existent.
Je pense que c’est davantage le cas aujourd’hui qu’autrefois. Le père est mort en 1999. Les faits ont commencé au début des années 1970…
De toute façon, disons-le : l’inceste a à voir avec une représentation très patriarcale de la société. L’homme dans sa famille fait ce qu’il veut chez lui ; il est autoritaire ; il fait des enfants, c’est le plus important, et les enfants vont bien, ils mangent à leur faim. Et si la femme n’est pas d’accord, elle n’a qu’à partir.
À vos yeux, et en dépit de spécificités – le jeune âge des victimes, le lien familial et la durée des violences subies –, l’inceste est-il une « forme paroxystique » des rapports de domination au cœur des violences sexuelles ?
J’en suis certaine. L’inceste, c’est le début des violences sexuelles, le début de la domination des femmes [les femmes sont très majoritaires parmi les victimes d’inceste, et les auteurs sont à 95 % des hommes – ndlr]. C’est une manière de former, d’élever et de socialiser des enfants.
Si les femmes laissent faire leur mari, c’est parce que c’est lui qui tient la famille. Les hommes incesteurs, ou agresseurs, sont des hommes à qui les proches reconnaissent une espèce de force. Il s’agit souvent d’une personne respectée, quel que soit le milieu, occupant une place importante dans la famille.
Comme je l’explique dans mon livre, cette idée est celle popularisée par les féministes nord-américaines, selon lesquelles l’inceste serait l’une des banales violences masculines perpétrées au foyer. Louise Armstrong, porte-parole de la position féministe américaine sur l’inceste, écrivait : « [La pédophilie], c’est ce que les hommes font couramment et régulièrement à la maison parce qu’ils considèrent ça comme un droit. »
Mais, parce que cette violence est moralement intolérable et parce que trop d’hommes « normaux » devraient sinon être criminalisés et punis, et plus généralement parce qu’elle participe du maintien de la société patriarcale, il faudrait taire cette violence, notamment l’inceste, et, à partir de toutes sortes de « tactiques » et de « stratégies d’occultation », faire croire qu’elle n’existe pas ou qu’elle est rare et ponctuelle, et seulement le fait de « pervers » ou d’hommes « trop aimants ».
© Editions du Seuil © Editions du Seuil
On a, en effet, souvent décrit les incesteurs comme des « monstres ». Les études sur l’ampleur du phénomène prouvent que c’est faux. Comment avez-vous réagi en prenant connaissance du livre de Camille Kouchner La Familia grande ?
J’ai travaillé sur la réception d’une affaire d’inceste dans ce village. Le contexte est ici différent. Mais dans les extraits que j’ai lus, on comprend que, là aussi, l’entourage était au courant et en parlait ou en avait parlé. Il n’y a donc pas eu de « silence », « d’omerta » au sens strict du terme – ce n’était pas un silence réfléchi face à une autre communauté. En réalité, cela se savait, les uns et les autres en parlaient, plus ou moins, selon la place de chacun. Mais cela n’a pas été dénoncé à la justice…
Mais dans cette affaire encore, l’inceste a été comméré. La question, c’est : pourquoi l’entourage ne s’est-il pas tourné vers la justice ? Il faudrait comprendre pourquoi, selon les places occupées par chacun, cet inceste n’a pas pu être dénoncé. Comme dans l’affaire Gouardo. Parler de silence ou d’omerta conduit à passer à côté de la question fondamentale.
Dans ce cas, cela va encore plus loin qu’une absence de dénonciation à la justice : la justice elle-même a classé l’enquête lancée en 2011… Avant d’ouvrir une nouvelle enquête, après la publication dans Le Monde et L’Obs des extraits du livre.
L’inceste est un fait social très important, pratiqué dans tous les milieux sociaux. Malgré son ampleur, il n’est encore l’objet d’aucun grand débat public. Au-delà de leurs actes, les agresseurs occupent une place sociale importante : au sein de la famille, de leur voisinage, professionnellement. Les familiers, les proches, les amis, les voisins, les collègues ont des engagements moraux envers l’agresseur, ou même envers la victime, qui peut demander à la sœur, au frère, à l’autre parent, de ne pas « dire », et qui les empêchent de dénoncer l’agresseur à la justice. Certains peuvent aussi avoir peur de perdre des avantages liés à leur relation avec lui : leur travail, un salaire, ou l’image d’une famille unie. Beaucoup privilégient ces engagements moraux plutôt que de faire acte de citoyenneté en dénonçant les faits à la justice. L’enfant compte souvent moins que ces engagements. Et puis, les faits sont banalisés. Souvent, on entend aussi : « C’était il y a longtemps », « C’est passé », « Ce n’est pas si grave ! ».
Je pense aussi que la justice ne sait pas bien saisir ces affaires et que ce n’est peut-être pas par elle qu’il va falloir passer pour éradiquer ces pratiques. Actuellement, je travaille sur le recueil des informations préoccupantes. Je constate les difficultés qu’ont les travailleurs sociaux, les policiers et les magistrats à saisir l’inceste : ils cherchent des « faits » et des « traces ». Dans l’inceste, bien souvent, il n’y a ni témoins ni traces. À moins qu’il ne s’agisse d’enfants très jeunes, il peut y avoir pénétration sans déchirure. Sans parler des fellations ou des attouchements… Et après, c’est « parole contre parole », expliquent les professionnels, et la parole de l’enfant n’est pas suffisamment comprise pour faire le poids face à celle de l’adulte.
La parole des enfants n’est sans doute pas non plus toujours bien considérée.
De nombreux dossiers sont alors classés. Et ces classements découragent par avance les particuliers et les professionnels qui voudraient dénoncer des incestes à la justice.
Accusé d’inceste sur son beau-fils, Olivier Duhamel démissionne de ses fonctions
▻https://www.lefigaro.fr/flash-actu/accuse-d-inceste-sur-son-beau-fils-le-politologue-olivier-duhamel-demission
Accusé d’inceste sur un des ses beaux-fils dans un livre à paraître jeudi, le politologue Olivier Duhamel a annoncé lundi mettre fin à l’ensemble de ses fonctions, dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). « Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions », écrit sur Twitter le politologue, qui anime par ailleurs une émission sur Europe 1 et est chroniqueur sur LCI.
Le Monde et L’Obs dévoilent lundi les bonnes feuilles de l’ouvrage de la juriste Camille Kouchner, « la Familia grande » (Ed. Seuil), dans lequel elle accuse son beau-père, Olivier Duhamel, d’avoir agressé sexuellement son frère jumeau quand il avait 14 ans. « J’avais 14 ans et j’ai laissé faire (...). J’avais 14 ans, je savais et je n’ai rien dit », écrit Camille Kouchner, maîtresse de conférences en droit de 45 ans, selon des extraits du livre. Elle et son frère sont les enfants de l’ex-ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui avait ensuite épousé le politologue Olivier Duhamel. . . . . .
]]>Fouilles à nu et agressions sexuelles : flics violeurs au Mesnil-Amelot
▻https://paris-luttes.info/fouilles-a-nu-et-agressions-14554
En quelques semaines plusieurs personnes prisonnières ou proches de prisonniers au CRA du Mesnil Amelot avec qui nous avons été en contact nous ont raconté qu’elles avaient subi des violences sexuelles de la part des flics. A chaque fois, c’est les mêmes flics : ceux d’une des deux équipes du CRA 3 qui visiblement sont, encore plus que les autres, de sales violeurs racistes. Source : Paris-luttes.info
]]>Paroles étudiantes sur les #violences_sexuelles et sexistes
Notre enquête a pour objectif de lever le voile sur les violences sexistes et sexuelles qui existent au sein des établissements d’#enseignement_supérieur. Nous souhaitons déclencher une prise de conscience pour inciter les différents acteurs de l’enseignement supérieur à agir.
►https://observatoire-vss.com/notre-rapport
#sexisme #université #facs #France #violences_sexistes #VSS #ESR #étudiants #agressions_sexuelles #viol #homophobie #violences_verbales
–---
aussi signalé par @colporteur
▻https://seenthis.net/messages/880629
ajouté à la métaliste :
►https://seenthis.net/messages/863594
ping @_kg_
Violences sexuelles : plongée dans l’enfer de salariées de McDo - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/121020/violences-sexuelles-plongee-dans-l-enfer-de-salariees-de-mcdo
Mediapart et StreetPress (ici et là) ont enquêté pendant plus de deux mois sur le management au sein de différents restaurants #McDo et, notamment, sur la gestion des récits de #violences_sexistes et sexuelles faits par leurs salariées. Au total, nous avons recueilli 38 témoignages de salarié·e·s qui se présentent comme victimes d’un #management violent et, très souvent, #sexiste. Des récits parfois très durs à entendre et à lire.
Ils s’ajoutent aux 40 collectés par le collectif McDroits et l’association React. Ceux-ci estiment que 25 d’entre eux renvoient à des faits pouvant s’apparenter à des actes de #harcèlement_sexuel, 24 à des faits de #harcèlement_moral et 7 à des #agressions_sexuelles (voir notre Boîte noire).
]]>Violences sexuelles dans le sport, l’enquête - documentaire | ARTE
▻https://www.arte.tv/fr/videos/083306-000-A/violences-sexuelles-dans-le-sport-l-enquete
Menée pendant deux ans à travers cinq pays, une enquête inédite qui démontre que les violences sexuelles dans le sport ne sont pas le résultat de dérapages ponctuels, mais révélatrices des dérives de tout un système.
Les révélations d’agressions sexuelles se multiplient dans le sport. En France, le témoignage de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol, violée par son entraîneur alors qu’elle était mineure, a mis le feu aux poudres et libéré la parole pour des centaines d’athlètes. Un phénomène mondial : chaque semaine ou presque, de nouvelles affaires font la une des médias aux États-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, au Brésil, en Corée du Sud… Car le sport – amateur ou professionnel, collectif ou individuel – accumule les facteurs qui facilitent les abus d’adultes sur des mineurs : soumission à l’autorité, culture de l’endurance et de la souffrance, surreprésentation masculine, culte du corps, emprise psychologique, éloignement des parents, rêve de gloire et de fortune, enjeux financiers… Aujourd’hui, toutes les études concordent : fille ou garçon, un sportif sur sept subirait des agressions sexuelles ou des viols avant ses 18 ans. En s’appuyant sur de nombreux témoignages, sans aucun sensationnalisme, ce documentaire dévoile les mécanismes qui favorisent le crime, dans un milieu où continue de régner l’omerta.
Failles et silences
L’origine de l’enquête remonte à l’affaire Larry Nassar, qui a éclaté à l’automne 2016 aux États-Unis. Ce soigneur de l’équipe olympique de gymnastique est accusé par plus de 300 jeunes femmes d’agressions sexuelles, puis condamné et enfermé pour le restant de ces jours. À la même époque, le Royaume-Uni vit lui aussi un scandale national, avec les révélations des abus commis sur des milliers de jeunes footballeurs, des clubs amateurs à ceux de Premiere League. Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac commence par rencontrer Paul Stewart. Joueur star de Manchester City et Tottenham, il fut l’un des premiers à oser révéler les viols qu’il a endurés entre ses 10 et ses 14 ans. Son récit permet de comprendre comment la compétition entre enfants et leur rêve de réussite donne tout pouvoir sur eux à l’entraîneur. Il met également en évidence les stratégies d’emprise déployées par les encadrants sportifs sur l’enfant et ses parents.
L’enquête se poursuit en Espagne avec le portrait de Gloria Viseras. Cette ancienne championne de gymnastique, compétitrice olympique en 1980, a révélé avoir été violée par son entraîneur, Jesús Carballo, dès l’âge de 12 ans – une affaire qui a ému et déchiré le pays. Celle qui a tu son histoire pendant trente-six ans explique pourquoi elle ne pouvait pas briser le silence.
Aux États-Unis, le film dévoile ensuite les dérives sidérantes d’une fédération sportive, USA Swimming. À l’aide de documents, de témoignages et d’enregistrements inédits, il met au jour la stratégie sophistiquée déployée par sa direction pour étouffer les affaires d’abus sexuels et empêcher les victimes d’obtenir réparation. USA Swimming a protégé ses entraîneurs au mépris de témoignages accablants, et n’a pas hésité à bloquer une loi visant à étendre le délai d’action en justice pour les mineurs victimes de violences sexuelles.
En France, on découvre enfin le parcours de deux jeunes femmes abusées par une star du moto-cross, Michel Mérel, aujourd’hui sous les barreaux pour viols sur deux de ses élèves, dont une mineure. Il avait bénéficié de la protection non seulement de sa fédération, mais aussi de fonctionnaires du ministère des Sports appartenant à celle-ci. Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac révèle ainsi les défaillances de l’État face aux abus. Alors que la ministre actuelle, Roxana Maracineanu, appelle à « plus d’État dans le sport », le Comité international olympique, lui, ne semble toujours pas avoir pris la mesure du scandale. Malgré les milliards à sa disposition, son action s’est limitée jusqu’ici à des recommandations polies adressées aux fédérations sportives.
Réalisation :
Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac
]]>#Mesnil-Amelot : #grève_de_la_faim et blocage de la promenade !
Depuis mars et le début des annonces de #confinement dans pas mal de pays, la volonté marquée des préfectures de garder ouverts les centres de rétentions montre l’importance de ces prisons dans la gestion des frontières et des personnes par l’état français et les autres états européens.
Ces derniers jours des luttes pour la liberté et l’accès au soin ont eu (et ont encore) lieu aux centres de rétention de Rennes et de Vincennes.
Depuis quelques jours à la prison pour sans papier du Mesnil-Amelot des prisonniers (et au moins trois flics) ont été testés positifs au coronavirus. Les quarante prisonniers du CRA3 ont décidé de bloquer la promenade mercredi soir juste après avoir appris la nouvelle et de lancer une grève de la faim à partir du jour suivant. Ils ont été rejoint immédiatement par l’ensemble des prisonnièr.e.s du CRA2. Comme à chaque fois la direction a décidé de ne même pas discuter avec les prisonnier.e.s qui exigeaient leurs libérations immédiates et la fermeture ces prisons, la prise en charge médicale pour les malades. Les préfectures semblent toujours autant déterminer à enfermer quoiqu’il arrive et à expulser dès que c’est possible.
Un prisonnier du CRA2 raconte la situation tendue à Mesnil.
Salut ca va le moral ? Tu crois que tu peux raconter un peu la situation au Mesnil ?
Ici c’est vraiment la merde tu vois. Le bat 11 à la base c’est celui des arrivants mais là il est fermé. Le CRA 3 on est moins nombreux qu’au CRA2. La dans un batiment y a 3 personnes, au 9 et au 10 y a 10 personnes. Donc on est 23 au moins. Aujourd’hui c’est chaud au CRA3 et au CRA2 et au batiment des femmes. Aujourd’hui ils ont annoncé c’est les tests pour tout le monde. Y en a ils ont refusé parce qu’ils prefèrent le faire quand ils seront libre. C’est normal nan ?
Oui faut faire comme vous le sentez de toute façon.
Ouai et on sait pas ce qu’ils vont faire après. Si on est en danger faut nous libérer. Mais là franchement c’est la galère. Ils veulent libérer personne. On a fait la grève de la faim pendant deux jours. Personne est venu nous parler. La cimade est plus là on parle par téléphone, mais ça c’est quand ils répondent..
On nous a dit qu’il y avait plus le droit de visite le temps d’avoir le résultat des tests. Mais au CRA2 ils ont le droit de faire rentrer des gateaux mais que là bas. Chez nous c’est pas possible parce qu’ils disent que c’est pas le même cra genre le CRA2 ce serait la Belgique et ici la France quoi. Mais quand les flics du cra3 ils doivent intervenir au cra2 ils le font sans problème. Tout ça c’est du foutage de gueule.
L’equipe d’aujourd’hui (le 14.08.2020) c’est les moins racistes mais tu rien obtenir. Déjà les flics c’est quelque chose mais alors la PAF c’est vraiment quelque chose…
Par exemple nous on mange à 18h15 le soir mais les flics des fois ils refusent que tu sortes un pain pour te faire un sandwich. Pour la tondeuse tu dois toujours demander plusieurs fois parce qu’ils mentent à chaque fois genre « elle est cassée » ou « on l’a pas ». Ici les flics disent « c’est chacun sa manière de travailler » donc les règles changent tout le temps.. Enfin ils parlent pas de règles ou de lois hein… Une fois on m’ a filé une clé usb en parloir et les flics ont refusé que je l’avais fait rentrer (alors qu’une autre équipe avait déjà accepté) en demandant si y avait pas des appels à la prière dessus. Tu vois c’est toujours comme ça ici.
Au CRA3 y a plus de solidarité. Hier ils ont bloqué la promenade et ils sont tous en grève de la faim.Nous on a fait la grève de la faim deux jours. Mais tu vois là on va dans la promenade pour faire un foot direct les flics interviennent pour vérifier qu’on va pas bloquer. Au bat des femmes aussi elles ont fait grève. La bas c’est chaud, y a au moins deux femmes enceintes.
Nous on veut notre liberté, y a pas de vols rien. Ils nous donnent même pas le minimum. T’es obligé de manger à la gamelle. Même l’ofii (ceux qui vendent des cigarettes dans le CRA) des fois ils sont pas là et t’es pas prévenu donc on se retrouve sans clope. Les machines pour faire de la monnaie ou récupérer du café marchent pas. Ici c’est comme ça. Y a rien. Même avec le covid on est enfermé, y a pas de geste barrière on nous met en danger en fait.
Quand tu rentres dans les zones ou y a les flics, le greffe ou l’ofii là on te donne un masque. Mais des fois c’est le même masque pour toute la journée, pas pour quatre heure.
Tu vois quand ils faisaient chaud y a quelques jours ? Ils nous laissaient galérer dehors 15-20 minutes au soleil jusqu’à ce que tu sois dégouté et que tu repartes.
C’est pour tout ça qu’on a fait la grève de la faim et que ceux du CRA3 ils luttent. Il faut du soutien de dehors et que les journalistes racontent comment ça se passe ici.
C’est grave quand même de continuer à nous enfermer avec le covid, les frontières fermées et tout..
Merci du soutien de dehors !
https://abaslescra.noblogs.org/mesnil-amelot-greve-de-la-faim-et-blocage-de-la-promenade
#CRA #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #France #coronavirus #covid-19
ping @thomas_lacroix
Pas de recette miracle. Perspectives extra-judiciaires face aux agressions sexuelles
▻https://expansive.info/Pas-de-recette-miracle-Perspectives-extra-judiciaires-face-aux-agression
Ce texte a été écrit par les meufs de la Caisse de Solidarité de #Lyon (puis validé par l’ensemble du collectif), à la suite de débats qui traversent un grand nombre de collectifs militants depuis de nombreuses années. Sans prétendre apporter des solutions définitives, il vise à alimenter la réflexion sur les alternatives à la justice étatique, y compris la gestion des agressions sexuelles. #Analyse
/ #Politiques_sécuritaires_-_Surveillance, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Répression_-_Justice_-_Prison, Lyon, #Lutte_féministes, #Dynamiques_collectives
]]>Le revers de la médaille - Les mères mènent l’enquête
▻https://soundcloud.com/user-311921261
#audio #podcast #sport #viol #violences_sexuels #pédophilie #Disclose #agressions_sexuelles #enfants #enfance #atteintes_sexuelles #impunité
Après des enquêtes sur la pédophilie dans l’Eglise, et @daphne + @marty de @wereport entre autres, mènent l’enquête dans le milieu du sport...
►https://www.wereport.fr/eglise
Armed with trumpets, S. African men blow away street crime against women | PLACE
▻http://www.thisisplace.org/i/?id=c915ccff-607b-4b21-9231-117b45410d42
Female commuters living in Mofolo North and Dobsonville, two neighbourhoods in #Soweto, told the Thomson Reuters Foundation that a walk in the dark to the nearest bus, train or taxi station was seen as taking a necessary risk.
But on a recent morning, before the sun had even risen over Soweto, a symphony of vuvuzelas was heard echoing between different neighbourhoods as people began to trickle out of their homes. [...]
The patrols are a welcome male-led initiative in the movement to end gender-based violence, which has so far predominantly been steered by women, said gender activist Mandisa Khanyile.
“I wish we lived in a society where women were able to walk freely in the streets,” said Khanyile, founder of Johannesburg rights group Rise Up Against Gender-based Violence.
“But in the absence of this, (the patrols are) an awesome, meaningful, tangible move by men who are taking responsibility for the scourge of gender-based violence in South Africa,” she said in a phone interview.
#agressions #agressions_sexuelles #trompette #alerte #femmes
]]>Violences sexuelles : « La parole s’est libérée »
La nouvelle directrice du Centre LAVI, Muriel Golay, fait le bilan de l’année 2018. Même si les obstacles restent nombreux, toujours plus de victimes d’agressions trouvent le courage de dénoncer la situation.
Le bilan est préoccupant. Le nombre de demandes d’aide auprès du Centre genevois de consultations de la Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions (LAVI) a augmenté de 23% en 2018. La hausse la plus importante, de 30%, concerne les infractions contre l’intégrité sexuelle. L’association, créée en 1994, a pour mission d’offrir une aide juridique et psychologique gratuite aux personnes ayant subi une infraction pénale qui a atteint leur intégrité physique, psychique ou sexuelle.
Depuis le 1er avril, Muriel Golay est la nouvelle directrice du Centre genevois. Passionnée par les politiques publiques de justice sociale, elle a travaillé pendant plus de dix ans à la tête du bureau de promotion de l’égalité entre femmes et hommes. Elle analyse le rapport d’activité du Centre LAVI pour Le Courrier.
Vous avez travaillé au bureau de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes. En quoi la perspective de genre est-elle pertinente pour le centre LAVI ?
Muriel Golay : Dans 72% des cas, ce sont des femmes qui font appel à nos services, majoritairement dans le cadre de #violences_conjugales. Ensuite, la perspective de genre est fondamentale pour comprendre la manière dont les institutions vont apporter leur aide. Par exemple, il y a vingt ans, la catégorie « des hommes victimes de violence conjugale » était inexistante. Cette nouvelle catégorie génère le besoin de structures spécialisées.
Comment expliquer l’augmentation des demandes de consultation ?
Le Centre enregistre une hausse des demandes d’aide presque chaque année. En 2018, on constate une explosion qui suit l’augmentation des infractions dénoncées par la police genevoise. Premier facteur : la collaboration avec la #police qui dirige systématiquement les #victimes vers le Centre LAVI. Après vingt-cinq ans d’existence, notre expertise est aussi mieux connue. Nous sommes ancrés dans le réseau institutionnel, avec l’Hospice général, Solidarité femmes et les Hôpitaux universitaires de Genève, qui dirigent les personnes vers nous. Enfin, le mouvement #MeToo doit être pris en compte. La parole s’est libérée et les victimes savent que leur cas n’est pas isolé. La mobilisation historique de la grève du 14 juin confirme d’ailleurs une réelle évolution de la société sur ces questions.
Les victimes osent donc plus facilement dénoncer ?
Oui. Mais sur le terrain nous constatons que les personnes ont toujours un grand sentiment de honte. Dans la majorité des cas de violences contre l’#intégrité_sexuelle, l’auteur est connu. Ce qui rend la démarche extrêmement difficile.
Les #agressions_sexuelles sur personnes mineures sont également en augmentation (35 cas en 2017 contre 81 cas en 2018)…
La dynamique du mouvement #MeToo peut ici aussi expliquer le nombre d’adultes qui souhaitent dénoncer un abus vécu pendant l’enfance. Il n’est jamais trop tard pour se reconstruire. Même s’il y a prescription sur le plan pénal, nous pouvons les aider, par exemple en prenant en charge un soutien psychologique. La victime peut même être indemnisée, selon les spécificités du dossier.
Pour les agressions sexuelles sur les enfants, le Service de protection des mineurs (SPMI) prendra les mesures nécessaires. Nous accompagnons souvent les parents, qui sont des proches au sens de la LAVI.
Des mesures de préventions ont-elles été adoptées ?
Une nouvelle brochure, « Abus sexuel sur personnes mineur-e-s » est disponible sur le site. Elle vise à apporter toutes les informations pour aider les victimes d’agressions sexuelles, qu’elles soient majeures ou mineures. Le document liste des définitions juridiques et donne des conseils pour réagir face à l’enfant qui révèle l’abus. Un glossaire ainsi qu’un répertoire d’adresses utiles ont été annexés. Le document est destiné aux proches ainsi qu’au professionnel-le-s. Il pourrait faire l’objet d’une adaptation dans les prochaines années pour que les enfants ou les jeunes puissent être directement informés. Par ailleurs, d’ici à 2020, le Centre mettra en place des formations sur la LAVI qui seront destinées aux professionnel-le-s des champs juridique et médico-social.
Sur le plan de la prise en charge, notre permanence téléphonique est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 17h. Les entretiens sont gratuits et confidentiels. La situation financière de la victime n’est jamais un obstacle.
It’s time to recognize how men’s careers benefit from sexually harassing women in academia
The wave of accusations about sexual harassment and predation in media and art has shown that it is impossible to separate the art from the artist, sparking much needed discussion about “how the myth of artistic genius excuses the abuse of women” (Hess 2017). We have a similar myth in academia: that the contributions of a harassing scholar can be separated from his bad behavior. It is time to debunk that myth once and for all.
▻https://hugeog.com/wp-content/uploads/2019/06/HG_Vol-12_No1_2019_ch11.pdf
#université #harcèlement #sexisme #harcèlement_sexuel #Me_too #MeToo
Tribune écrite par des géographes aux Etats-Unis dans la revue Human Geography...
Et je me rends compte qu’il faudrait qu’un jour je commence une métaliste sur cette question, car on commence à avoir une belle collection de documents sur seenthis...
]]>Enquête sur des accusations d’#agressions_sexuelles au sein des #Jeunesses_communistes
« Le Monde » a recueilli les témoignages de membres dénonçant des agressions – du #harcèlement au #viol. La direction du PCF annonce des exclusions.
La sénatrice américaine McSally, première femme pilote de chasse, raconte son viol par un supérieur
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/07/aux-etats-unis-la-senatrice-martha-mcsally-premiere-femme-pilote-de-chasse-r
Martha McSally n’a pas révélé le nom de son agresseur, ni la date à laquelle les faits se seraient déroulés. Elle a expliqué qu’à l’époque les scandales d’abus sexuels s’accumulaient dans les forces armées, qui, selon la sénatrice, y apportaient « une réponse vraiment inadéquate ». L’ancienne pilote de chasse affirme avoir finalement parlé de ce traumatisme des années après l’agression, mais a été « horrifiée » par la façon dont l’armée a réagi à son témoignage. Elle assure d’ailleurs avoir failli démissionner « par désespoir ».
« Comme d’autres victimes, je pensais que le système me violait une nouvelle fois », a expliqué Martha McSally, visiblement très émue. Elle a finalement choisi de ne « pas abandonner » et de devenir « une voix pour les femmes » dans l’armée, puis en politique.
Devant les sénateurs, l’élue de l’Arizona a souligné la responsabilité de la hiérarchie militaire, demandant un changement de culture dans l’institution. A son entrée à l’école de l’armée de l’Air, en 1984, « les agressions et le harcèlement sexuel étaient courants et les victimes souffraient le plus souvent en silence », a-t-elle raconté. Pendant sa carrière, elle a vu de nombreuses « faiblesses dans les processus de prévention des agressions sexuelles, d’enquête et de jugement ».
Selon un rapport publié par le Pentagone en mai 2018, le nombre d’agressions sexuelles signalées a augmenté de 10 % entre octobre 2016 et septembre 2017. L’armée américaine compte 1,3 million de personnes en service actif.
Ce n’est pas la première fois que Martha McSally prend la parole pour parler des agressions sexuelles envers les femmes. Très sportive dans sa jeunesse, la sénatrice avait déjà raconté, en avril 2018, comment, alors qu’elle était âgée de 17 ans, son entraîneur d’athlétisme de 37 ans l’avait attirée dans une relation sexuelle. En plein mouvement #metoo, elle racontait dans une interview au Wall Street Journal la « manipulation émotionnelle » mise en place par son agresseur. « Il m’a fallu beaucoup de temps pour arriver au point de comprendre ce que j’avais vécu. Il y a beaucoup de peur, de manipulation et de honte. »
Dans cet entretien, elle expliquait déjà n’avoir jamais sérieusement envisagé de confronter son agresseur du lycée. Qui l’aurait crue ? « C’est déjà difficile à prouver le lendemain matin, ne parlons pas de dix ans plus tard. »
En octobre 2016, quand la vidéo Access Hollywood montrant Donald Trump se flatter de pouvoir embrasser impunément qui bon lui semble, Martha McSally avait tweeté son « dégoût ». « Plaisanter à propos des agressions sexuelles est inacceptable. Je suis scandalisée », écrivait-elle à propos du président américain. Reste que depuis, elle a soutenu bec et ongles le locataire de la Maison Blanche dans tous ses choix politiques. Elle avait également soutenu la candidature du juge conservateur Brett Kavanaugh à la Cour suprême, malgré les accusations d’agression sexuelle qui pesait sur lui.
]]>Economie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business, Isabelle Rey-Lefebvre et Denis Cosnard, Le Monde (qui lâche son canasson)
Ce proche d’Emmanuel #Macron préside aux destinées du groupe SOS d’économie solidaire dont le chiffre d’affaires frôle le milliard d’euros.
Jean Marc Borello à son arrivée pour une réunion avec les candidats du mouvement « En marche ! », à Paris, le 13 mai 2017.Et un #hôpital de plus ! Le neuvième à tomber dans l’escarcelle de SOS. Le groupe français d’économie sociale a annoncé, début novembre, la reprise du centre médical La Source, à Saint-Léger-les-Mélèzes (Hautes-Alpes). Au même moment, à Marseille, il a été choisi par la ville pour restaurer et exploiter durant quarante ans le fort d’Entrecasteaux, un site militaire du XVIIe siècle fermé depuis des années. Dans un ou deux ans, il devrait être transformé en lieu d’innovation culturelle. A la clé, 300 emplois, notamment pour des jeunes en difficulté.
C’est encore le Groupe SOS qui a été désigné, en septembre, par le gouvernement pour prendre en charge des personnes radicalisées, notamment celles de retour de Syrie. Objectif : les sortir de leur parcours extrémiste et les réinsérer. Un centre a ouvert à Paris fin septembre, un deuxième est prévu à Marseille.
Plus discrètement, SOS a été retenu par le groupe parlementaire La République en marche (#LRM) pour apprendre à une partie de ses députés à s’exprimer dans les médias. Et dans quelques jours, il devrait reprendre Les Brigades vertes, une grosse association de Dardilly (Rhône) chargée d’aider des personnes au revenu de solidarité active (RSA) à trouver un avenir, elle-même en grand péril.
Un hôpital à redresser, un monument historique à restaurer, des islamistes radicalisés à remettre dans le droit chemin, des élus à former, des réfugiés à héberger… De mois en mois, SOS n’en finit pas de remporter les appels d’offres les plus divers, et de grandir, grandir.
Au total, le groupe associatif affirme employer à présent près de 18 000 salariés dans 500 établissements, et table, pour 2018, sur un chiffre d’affaires de 948 millions d’euros. Le cap du milliard est en vue. « Cela fera une croissance de 10 % à 15 %, comme les années précédentes », évalue Jean-Marc Borello, installé dans son bureau du 11e arrondissement de Paris. En France, jamais une entreprise de l’économie sociale et solidaire n’avait atteint pareille taille.
Association milliardaire
Soudain, le patron de 60 ans se lève et ouvre la fenêtre, histoire de fumer une cigarette en mesurant le chemin accompli depuis la création des premières associations fondatrices de SOS, en #1984. « La valeur liquidative du groupe est désormais voisine de 1 milliard d’euros, notamment parce que notre “truc associatif” est propriétaire de ses murs, glisse-t-il avec satisfaction. Cela veut dire que, si demain on arrêtait tout, on se retrouverait avec 1 milliard. Mais qu’est-ce qu’on en ferait ? »
Une association milliardaire ! Joli succès pour cet ancien éducateur spécialisé, devenu gestionnaire de boîtes de nuit aux côtés de Régine, puis figure de proue de l’économie sociale, et désormais l’un des #patrons les plus proches d’Emmanuel Macron. Après l’avoir eu comme élève à Sciences Po, le dirigeant de SOS s’est mis à son service durant la campagne présidentielle. Dans la foulée, deux anciens du groupe, Pacôme Rupin et Aurélien Taché, ont été élus à l’Assemblée.
Quatre mois après l’élection, le président-fondateur lui-même s’est vu confier par le gouvernement une mission sur « l’innovation sociale au service de la lutte contre l’exclusion ». Membre du bureau exécutif de LRM, l’homme fort de SOS préside aujourd’hui la commission chargée de choisir les candidats pour les élections européennes, un poste de confiance. Dans certaines réunions, « il arrive que M. Borello surplombe les ministres, leur coupe la parole », constate Louis Gallois, ancien patron de la SNCF et actuel président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Mais ce succès ne va pas sans susciter des critiques. M. Borello s’est vu qualifier de « Bernard Tapie », d’« industriel du social ». Certains l’accusent de reproduire dans le monde associatif les logiques prédatrices du capitalisme classique. Et d’avoir constitué, avec SOS, un petit empire géré de façon clanique.
Pouvoir concentré
De fait, l’association est verrouillée. Pas de bénévoles, pas d’adhérents hormis une centaine de membres triés sur le volet : magistrats, hauts fonctionnaires, professeurs de médecine qui doivent être parrainés par les trente membres du conseil d’administration… qu’ils ont élus. Le circuit est ainsi bouclé, ce qu’admet le patron. « Bien sûr, il ne suffit pas de payer sa cotisation pour entrer : il faut avoir rendu des services éminents ou être ancien responsable des associations passées dans le groupe. » Le conseil, réuni trois ou quatre fois l’an, a d’ailleurs un rôle mineur, affirme un administrateur des premiers jours.
« Cette absence de contrôle démocratique, de contre-pouvoir, pose problème dans un domaine comme l’action sociale », juge Patrick Doutreligne, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux. M. Borello se défend : « C’est une association de gestion, elle reste fermée et à l’abri d’une OPA associative. »
En pratique, le pouvoir paraît concentré entre les mains du président et de quelques dirigeants, liés pour certains d’entre eux par des relations affectives ou familiales. « Oui, il y a autour de Jean-Marc une forme de cour, dont j’ai fait partie, et qui bénéficie parfois de privilèges, notamment d’appartements rachetés au groupe », reconnaît, un peu gêné, un ancien responsable.
Un château avec piscine et kangourous dans le parc
Le patron se déplace en voiture avec chauffeur. Il passe des week-ends dans une propriété du groupe, Les Tournelles, à Hautefeuille (Seine-et-Marne), un château avec piscine, jacuzzi, salle de projection, et même des kangourous dans le parc.
Des signes qui passent mal dans le milieu de l’action sociale et qui contrastent avec le sort des salariés de base. « En fin d’année 2017, j’ai voulu remercier mon équipe qui s’est démenée pour remettre sur pied notre accueil, témoigne une directrice. La hiérarchie a royalement proposé une prime humiliante de 50 euros... »
Et puis, il y a la façon dont Jean-Marc Borello se comporte avec certains hommes. La scène s’est répétée à de nombreuses reprises. « C’est une sorte de tradition », racontent des habitués. Lors des grandes fêtes qui ponctuent la vie du groupe, M. Borello ouvre le bal sur Gigi L’Amoroso, de Dalida. Lorsque résonnent les premières notes de piano et de mandoline, le patron de SOS choisit dans l’assemblée un des membres du personnel, un beau jeune homme en général, l’entraîne sur la piste et danse avec lui. Quand la chanson s’arrête, il embrasse son partenaire. Parfois sur la bouche.
« Moi, il m’a même roulé une pelle en public, par surprise, alors que je n’avais rien demandé », témoigne un de ceux passés entre ses bras, encore sidéré. « Il a essayé, mais j’ai tourné la tête à temps pour éviter son baiser », confie un autre. « Comme ses habitudes sont connues dans le groupe, les garçons qui ne veulent pas être pris pour cible sortent de la salle à ce moment-là, ajoutent trois anciens cadres. Mais tous ne sont pas avertis. »
« Je ne force personne »
Des baisers ? Jean-Marc Borello assume. « Cela peut choquer, mais nous savons d’où nous venons, c’est-à-dire d’Arcat, du Kiosque, des premières associations de lutte contre le sida. » Du baiser sur la bouche conçu comme un acte militant, et de la fête antidote à la mort. En revanche, il dément tout harcèlement. « Je ne force personne, se défend-il. Cette maison a été fondée sur la protection des plus faibles, et nous avons des procédures très rigoureuses contre ce genre de choses. » Aucune plainte n’a d’ailleurs été déposée.
« Tous les garçons ne sont pas consentants, corrige un de ceux qui ont assisté à ce type de scène. Mais comment voulez-vous qu’ils se rebellent ? Ils ont face à eux le patron du groupe, un homme imposant, charismatique, qui pourrait être leur père. Le pape de l’économie sociale et solidaire ! S’ils veulent faire carrière dans le secteur, ils n’ont aucun intérêt à ruer dans les brancards. »
« Je me suis senti agressé, mais je ne voulais pas être à l’origine d’une crise dans notre petit milieu », confirme un des hommes concernés, qui souhaite rester anonyme, comme les neuf témoins qui nous ont décrit ces situations. Et puis, autour d’eux, personne ne semble choqué. « Tu connais Jean-Marc, il est comme ça, avec ses excès… »
Quant à la stratégie tous azimuts du groupe, elle peut dérouter, elle aussi. Le patron assume. « Certains groupes veulent se concentrer sur leur “core business”. Nous, on en a soixante, de corps, et quand on en a marre, on en change ! », s’exclame-t-il en riant.
« Dans le domaine social au sens large »
Aux centres de soin pour les drogués ou les personnes handicapées, aux maisons pour les enfants de la Ddass, se sont ajoutés au fil des ans des hôpitaux, des crèches, des maisons de retraite, des chantiers d’insertion, des boutiques de produits équitables, deux journaux (Respect Mag, Up le mag), une radio (Raje), une agence de média training, un restaurant à Saint-Denis, ou encore le Pavillon Elysée, un lieu de réception ultrachic qui vient de rouvrir après un an de travaux, en bas des Champs-Elysées.
Derrière cet empilement, il y a une logique, plaide M. Borello : « inventer la société de demain » en multipliant les initiatives « dans le domaine social au sens large ».
De même, l’ex-patron du Palace revendique l’efficacité économique. « Dans de nombreux secteurs, nous sommes en concurrence directe avec le privé, par exemple dans les maisons de retraite, et on ne peut pas se louper », souligne-t-il. A ses yeux, gagner de l’argent est la clé pour continuer à assurer ses missions au profit d’un public toujours plus large.
Pour y parvenir, le groupe emploie une méthode bien rodée. D’abord, il dépense moins que d’autres pour payer son personnel, même si les écarts de salaires, initialement limités de 1 à 4, vont désormais de 1 à 15, en comptant certains chirurgiens. « Comme on donne du sens à leur job, on attire les meilleurs élèves des meilleures écoles, sourit le président du directoire. Ils viennent ici travailler plus et gagner moins ! »
Ensuite, parmi toutes les structures mal en point qui frappent à la porte, il ne reprend que celles qui bénéficient de #subventions sûres ou, surtout, disposent d’un #patrimoine_immobilier. « C’est le critère numéro un », assurent des anciens. Une fois dans le giron du groupe, les structures font l’objet d’une reprise en main vigoureuse. Les dirigeants sont remplacés par de jeunes diplômés des meilleures écoles.
Gestion par courriel
Pour Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d’avenir, association qui prône une agriculture biologique, cela s’est bien passé, même s’il a dû lâcher la direction : « Nous avons longuement réfléchi avant d’adhérer à SOS, nous avons eu toutes les réponses à nos questions et, surtout, des moyens financiers pour un tour de France qui a permis de développer le concept », raconte-t-il.
Une autre association de producteurs, Bio Normandie, a, elle, renoncé au mariage malgré une mauvaise passe financière : « Nous avons tout de suite senti que la seule chose qui intéressait les émissaires de SOS était notre réseau de producteurs et transformateurs, bâti en vingt ans d’activité, mais pas notre fonctionnement ni nos valeurs, et que nous y perdrions notre identité », confie Grégory Tierce, responsable du pôle production.
Pour l’association bordelaise Mana, spécialisée dans les soins aux réfugiés les plus traumatisés, l’intégration, depuis juillet 2017, se révèle douloureuse. Les traducteurs du bulgare, du roumain, de l’albanais, de l’afghan, qui viennent à l’appui des médecins lors de consultations, ont été priés, pour certains, de devenir #auto-entrepreneurs, d’accepter des #missions facturées à la minute, sans prise en charge de leurs déplacements, sans rétribution si le rendez-vous est annulé, sans protection s’ils doivent se rendre dans des squats où peuvent sévir tuberculose, gale et rougeole… La gestion se passe désormais par courriel et plate-forme informatique, sans contacts humains, ce qui heurte ces travailleurs sociaux très impliqués dans leur tâche.
Economies d’échelle
Face aux tensions, Guy Sebbah, le directeur de SOS Solidarités est venu de Paris fin octobre en réunion de crise pour « écouter les salariés », constitués en collectif. Quatre jours plus tard, celle qui avait pris la parole au nom des autres, la psychologue Zineb Mantrach, était remerciée et son contrat non renouvelé à quatre jours de son échéance : « J’ai dû interrompre toutes mes séances et ateliers qui s’adressent à des réfugiés en grande souffrance, traumatisés par des viols, des tortures. »
Durant notre entretien, elle reçoit un texto : « J’ai besoin de vous. Quand revenez-vous ? », demande une ancienne patiente, enceinte à la suite d’un viol. « Je reçois plein de messages de ce type », explique en pleurant la psychologue.
Autre levier, le groupe joue la carte des économies d’échelle, en particulier au niveau des achats. A Douai (Nord), où SOS a repris en 2015 un établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), « on a pu économiser 70 000 euros par an grâce aux tarifs négociés par le groupe », relate ainsi M. Borello. La même mécanique devrait permettre d’améliorer les comptes des quatre #Ehpad que la SNCF doit transférer à SOS au 1er janvier.
Groupe SOS : un trésor immobilier évalué à 500 millions d’euros , Isabelle Rey-Lefebvre
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/05/groupe-sos-un-tresor-immobilier-evalue-a-500-millions-d-euros_5392949_3224.h
Groupe SOS : un trésor immobilier évalué à 500 millions d’euros
Certains dirigeants de SOS ont pu racheter au groupe des appartements à des prix très avantageux.
Depuis une trentaine d’années, le Groupe SOS s’est constitué un petit empire #immobilier évalué à 500 millions d’euros. Il repose sur un portefeuille hétéroclite de 455 #logements_sociaux et très sociaux principalement situés à Paris, 26 commerces, deux garages, des châteaux, des bureaux à Metz, Marseille et Casablanca, et 48 structures du type résidences sociales, crèches, maisons-relais, foyers de jeunes travailleurs… Tout est logé dans Alterna, filiale à statut coopératif de SOS, dirigée par Frédéric Bailly. « Centraliser l’immobilier permet de mutualiser des compétences pour réaliser des travaux, et de mieux convaincre les banques de nous accorder des prêts », explique Jean-Marc Borello, président du directoire du groupe.
Un trésor dont les dirigeants de SOS ont parfois su profiter. C’est ainsi qu’un bel immeuble en pierre de taille, au cœur de Paris, destiné initialement à du logement très social, s’est ainsi retrouvé pour moitié la propriété d’Eric Teboul, alors gérant d’Alterna. En juin 2004 et juin 2006, en pleine flambée des prix, il y a acquis cinq appartements pour 2 500 et 3 000 euros le mètre carré, bien en dessous des prix de marché. Guy Sebbah, directeur de SOS Solidarités, y a, lui, acheté, en 2004, un appartement de 74 mètres carrés au prix de 157 000 euros, qu’il a revendu 710 000 euros en 2015. Frédéric Bailly, l’actuel gérant d’Alterna, a pu bénéficier en 2004, dans le même immeuble, d’un appartement de 47 mètres carrés achetés 2 143 euros le mètre carré. A l’époque, le prix moyen dans l’arrondissement s’établissait à 4 910 euros. Une opération similaire a porté sur un appartement d’un immeuble du 18e arrondissement, vendu au directeur de la communication de SOS, Nicolas Froissard.
« Risque de conflit d’intérêts »
L’Agence nationale de contrôle du logement social, qui a étudié l’affaire, relève : « En décidant de vendre à des personnes travaillant au sein du Groupe SOS, Alliance Immobilière [ancien nom d’Alterna] a écarté des acheteurs offrant un meilleur prix. Ceci illustre le risque de conflit d’intérêts d’autant que deux de ces ventes se sont traduites par une moins-value pour Alliance Immobilière. » Le groupe se défend en affirmant avoir respecté la valeur donnée par l’administration des Domaines.
D’où vient le patrimoine d’Alterna ? Il a grandi au fil des acquisitions réalisées pour mener à bien les projets sociaux et financées par d’abondantes subventions (36,1 millions d’euros en 2017), mais aussi de l’intégration d’associations. En rejoignant SOS, elles lui transfèrent leurs actifs, terrains, bâtiments, etc. C’est le cas, par exemple, des Œuvres sociales d’Ormesson et de Villiers, vieille fondation datant du XIXe siècle destinée à l’origine au soin des tuberculeux, à la tête de deux établissements dans le Val-de-Marne, dont une maison d’accueil de 50 places pour personnes lourdement handicapées à Ormesson-sur-Marne.
La fondation a rejoint SOS en 2010 et son patrimoine immobilier, évalué à 6,5 millions d’euros, a été transféré à Alterna en juillet 2015 : « Très vite, nous avons senti l’intérêt du Groupe SOS pour ce terrain, en plein centre-ville, raconte Jean-Luc Lefeuvre, président du conseil de la vie sociale de l’établissement. Depuis qu’il a mis la main sur cette propriété sans débourser un sou, le président de SOS qui nous avait promis de la maintenir et la réhabiliter veut transférer l’établissement à Villiers, dans un nouveau bâtiment, et vendre le terrain de d’Ormesson, un parc de trois hectares, mitoyen de la mairie ». M. Borello se défend : « Nous discutons avec la maire de l’utilisation future de ce terrain, dont la vente financerait tout juste la construction d’un nouveau bâtiment à Villiers. »
Mélange des genres
Alterna vend aussi beaucoup de biens dont elle n’a plus l’usage. Elle a ainsi, entre 2015 et 2017, cédé dix immeubles à la régie immobilière de la ville de Paris, dégageant de belles plus-values, par exemple de 5,4 millions d’euros rien qu’avec les deux immeubles et trois appartements vendus en 2017. Grâce à ces gains et malgré une exploitation déficitaire, les comptes d’Alterna sont bénéficiaires, d’environ 2 millions d’euros en 2017, pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros.
Cela permet à la société de transférer, chaque année, entre 1 et 2 millions d’euros à des entités du groupe à statut commercial, telles que le Comptoir de l’innovation, la société d’événementiel Event It, des incubateurs d’entreprises, la société de BTP Exigences ou encore la société holding SOS Participations.
Ce mélange des genres a le don d’irriter les contrôleurs de l’Ancols qui, dans leurs rapports de 2003, 2011 et 2016, critiquent ces mouvements de fonds et l’absence de comptabilités séparées sans, toutefois, les sanctionner : « L’activité de logement social, qui bénéficie d’aides publiques sous forme de subventions et d’exemptions fiscales, ne doit pas permettre le soutien d’autres activités même s’il s’agit de l’intérêt général », jugeaient-ils en 2011. « Il faut bien aider au démarrage de ces entreprises d’insertion », justifie M. Borello.
Isabelle Rey-Lefebvre
Jean-Marc Borello, l’atout social d’Emmanuel Macron , Patrick Roger, le 17 janvier 2017
Le président de SOS, numéro un de l’économie sociale et solidaire, est l’un des neuf délégués nationaux du candidat d’En marche !
Le siège du groupe SOS ne paye pas de mine. Niché au fond d’un passage du quartier de la République, à Paris (11e), à deux pas du Cirque d’hiver, le lieu n’a rien à voir avec ces luxueux bureaux d’affaires dont le clinquant et le tape-à-l’œil font office de carte de visite. Le hall d’accueil a des allures de ruche affairée. C’est le cœur névralgique d’un géant de l’économie sociale et solidaire, qui regroupe plus de 400 établissements, emploie 15 000 salariés et devrait franchir en 2017 le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires.
A peine son visiteur lui a-t-il été annoncé que le président fondateur, Jean-Marc Borello, surgit, la main tendue, la poignée de main ferme. Il revient tout juste d’un déplacement à Mayotte, où le groupe gère trois établissements, notamment dans le domaine de la protection de l’enfance. En jean et chemise, ce « grand patron » à la carrure de rugbyman et à l’accent méridional, né en 1957 à Gardanne (Bouches-du-Rhône), ne colle pas aux canons du genre.
Depuis la fin octobre 2016, Emmanuel Macron en a fait un des neuf délégués nationaux de son mouvement, En marche !, de même que Catherine Barbaroux, la présidente de l’Adie, première association de microcrédit en France. Ce sont ainsi deux des principaux acteurs de l’économie sociale et solidaire, connus pour leurs engagements de longue date aux côtés des exclus et leur enracinement à gauche, qui figurent dans le cercle rapproché des « ambassadeurs » du mouvement.
« Je suis irréductiblement de gauche »
Voilà qui ne cadre guère avec le cliché abondamment reproduit de l’ex-banquier d’affaires de chez Rothschild, estampillé libéral et voué aux gémonies par une partie de la gauche. C’est pourtant une des facettes méconnues du personnage, qui en nourrissent la complexité. « Bien avant En marche !, j’ai amené Emmanuel voir ce qui se passait dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, il y a quinze ans déjà », raconte Jean-Marc Borello, qui l’a eu comme élève à Sciences Po, où l’ancien éducateur spécialisé prodiguait des enseignements.
Les deux hommes se sont revus lorsque Emmanuel Macron est devenu ministre de l’économie, en août 2014. Le président du groupe SOS avait préalablement pas mal travaillé sur l’élaboration de la loi de juillet 2014 avec Benoît Hamon, lorsque celui-ci était ministre délégué à l’économie sociale et solidaire. Ils ont alors recommencé à travailler ensemble. Et le voilà à présent intégré dans l’équipe d’En marche !
« Macron, c’est un vrai bénéfice pour amener les jeunes à réinvestir le débat politique. C’est franchement une belle histoire, s’enthousiasme Jean-Marc Borello. C’est formidable de repartir sur une aventure comme ça. »
Il avoue avoir toujours à affronter le scepticisme d’une partie de son entourage, notamment parmi ceux qui ont suivi sa trajectoire depuis qu’il intervenait à la fin des années 1970 auprès de jeunes délinquants en région parisienne, aux Ulis (Essonne), avant d’intégrer, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, en #1981, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies.
« Je suis irréductiblement de gauche et je suis trop vieux pour changer, se défend-il. Mais on ne pourra pas faire face aux besoins de solidarité, qui sont immenses, si on ne crée pas au préalable de la richesse. » Cette vision, il la développe dans un ouvrage à paraître le 19 janvier, au titre en forme d’oxymore, Pour un capitalisme d’intérêt général (Débats publics, 193 p., 18 euros).
« Aller voir tout ce qui fonctionne très bien »
Quel peut être le rôle de ces délégués nationaux issus de l’économie sociale et solidaire dans l’élaboration du projet d’Emmanuel Macron, outre le fait qu’ils disposent d’un important réseau ? « Notre domaine d’intervention, c’est la #lutte_contre_les_exclusions, comment gérer les politiques publiques autour de l’exclusion, du logement, etc., explique Jean-Marc Borello. Je fais remonter les propositions et les demandes du secteur. Il y a des groupes qui travaillent sur le logement, la grande exclusion, l’immigration, le droit d’asile… » Il n’ira pas, toutefois, jusqu’à lever le voile sur ce qui pourrait irriguer les engagements du candidat Macron, que ce dernier devrait présenter le 4 février à Lyon.
« Nous sommes dans l’idée d’aller voir tout ce qui fonctionne très bien et qu’on n’a jamais été foutu de développer à l’échelle nationale, comment, avec toutes ces initiatives qui ont fait leurs preuves sur le terrain, monter des dispositifs ambitieux, comment faire pour desserrer l’étau administratif et réglementaire pour permettre aux gens d’innover », reprend le patron de SOS.
Il cite en exemple l’expérience de Cuisine mode d’emploi(s), créée par le chef Thierry Marx pour permettre à des jeunes sans qualification ou à des chômeurs de longue durée d’intégrer les métiers de la restauration. Ou encore celle de Mozaïk RH, fondée par Saïd Hammouche pour aider les jeunes diplômés des quartiers défavorisés à intégrer le monde de l’entreprise.
Mauvaise polémique
Et, quand Emmanuel Macron se déplace dans le Pas-de-Calais, rencontre des acteurs locaux intervenant dans le domaine de l’habitat social ou de la précarité, décrit les conséquences sanitaires de la paupérisation de certains territoires, il parle en connaissance de cause, nourri précisément par ces expériences de terrain. Il décrit une réalité qui perdure et, même, va en s’aggravant. Cela lui a valu un tombereau de critiques. Une bien mauvaise polémique, en fait : cette réalité, les acteurs de l’économie sociale et de la prévention ne la connaissent que trop bien.
« Il y a un vrai mouvement mondial autour de l’entrepreneuriat social, 40 % des sortants de grandes écoles veulent travailler dans l’économie sociale , assure Jean-Marc Borello. Là-dessus, Emmanuel Macron est absolument convaincu. » Ses propositions dans ce domaine pourraient contribuer à rééquilibrer l’image et le corpus programmatique du candidat d’En marche ! Et aussi exercer un réel pouvoir de séduction auprès d’une partie de l’électorat jeune – et moins jeune – à la recherche de nouveaux modes d’engagement.
]]>L’#Autriche et le #Danemark présentent leur projet de #centre_de_déportation pour demandeurs d’asile #déboutés
La semaine dernière, le Danemark et l’Autriche ont présenté conjointement à Vienne un projet pour réformer le système de l’asile au sein de l’Union européenne. Ce projet prévoit d’établir un centre de déportation basé hors de l’UE pour les demandeurs d’asile refoulés.
La ministre danoise de la migration, #Inge_Støjberg, s’était rendue à Vienne jeudi, où elle a rencontré le ministre de l’Intérieur autrichien, #Herbert_Kickl, membre du parti d’extrême droite autrichien, le FPÖ.
Støjberg est membre du parti libéral du Danemark (Venstre), et depuis juin 2015, elle occupe le poste de ministre de l’Immigration et de l’Intégration dans le gouvernement du Premier ministre Lars Løkke Rasmussen.
Un projet qui n’est pas nouveau
Leur projet vise à fournir un hébergement aux réfugiés déboutés du droit d’asile plus proche de leur pays d’origine, tout en perturbant les activités des activités de trafiquants.
La création de centres d’accueil hors de l’Europe, des “#plate-formes_de_retour”, pour accueillir les migrants déboutés du droit d’asile en Europe, en attendant leur retour dans leur pays d’origine, est une idée chère à M. Kickl. Elle avait déjà été proposée cet été, mais jusqu’à présent, aucun pays situé hors de l’UE n’a accepté de se porter candidat pour ouvrir de tels centres sur son territoire. L’#Egypte, le #Maroc, la #Tunisie, l’#Algérie, l’#Albanie, et la #Macédoine ont tous décliné l’invitation jusqu’ici.
Quant à Mme Støjberg, l’année dernière, elle envisageait d’adopter un projet de l’extrême-droite danoise consistant à exiler les demandeurs d’asile déboutés par son pays sur une ou plusieurs des 300 îles inhabitées au large de la côte danoise.
Un centre d’accueil hors de l’UE pour décourager les migrants d’entreprendre le voyage
« Nous maintenons que [les réfugiés] devraient réclamer le droit d’asile dans le premier pays où ils arrivent, plutôt qu’on leur permette de voyager dans toute l’Europe », a affirmé Mme Støjberg. « De notre côté, nous nous engageons à augmenter les capacités d’accueil [des pays voisins des zones de conflit pour gérer les arrivées de demandeurs d’asile]. Cela peut signifier des choses telles que les soins de santé, l’éducation, les gardes-frontières, et un système pour gérer les demandeurs d’asile », a-t-elle ajouté.
Selon la ministre danoise, un centre d’accueil situé hors de l’UE réduirait la tentation des migrants de se rendre en Europe pour y trouver l’asile. « Si vous pouvez voir à quelle vitesse vous pouvez être renvoyé, il n’y a plus de raison de dépenser votre argent et de risquer votre vie pour vous rendre là-bas », a-t-elle dit.
Selon elle, le projet respecte les conventions de l’Union européenne en matière de droit des réfugiés, et elle a exhorté les autres pays membres à soutenir le projet.
Des contours encore très flous
Néanmoins, le site choisi et le calendrier pour l’ouverture de ce centre n’ont pas été révélés. M. Kickl s’est montré optimiste quant aux perspectives d’aboutissement ce projet, mais n’a pas voulu donner plus de détails.
Reste à savoir si ce projet sera accepté par les collègues européens de Mme Støjberg et M. Kickl. L’idée de la création de centres de déportation hors de l’UE avait déjà été évoquée cet été, notamment lors d’une réunion des ministres de l’Intérieur des pays membres de l’UE à Innsbruck en Autriche au mois de juillet, et n’avait pas été bien accueillie par un certain nombre d’officiels européens.
▻https://fr.express.live/2018/10/09/lautriche-et-le-danemark-presentent-leur-projet-de-centre-de-deportatio
#centre_d'expulsion #expulsions #renvois #asile #migrations #réfugiés #externalisation #UE #EU #île #îles #plate-forme_de_retour
]]>Plus d’une femme sur dix a déjà été violée au cours de sa vie - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/02/23/plus-d-une-femme-sur-dix-a-deja-ete-violee-au-cours-de-sa-vie_1631894
Une enquête Ifop sur les violences sexuelles faites au aux femmes publiée ce vendredi dresse un constat alarmant : 12% des femmes interrogées déclarent avoir été violées au moins une fois .
12% des femmes ont été violées au moins une fois dans leur vie. Cela représente 4 millions de personnes de France. C’est le résultat glaçant d’une enquête Ifop pour la fondation Jean-Jaurès sur les violences sexuelles faites aux femmes dévoilée vendredi matin par France Info. L’enquête révèle un autre chiffre marquant : 43% des femmes déclarent avoir déjà subi des caresses ou des attouchements sexuels sans leur consentement, en d’autres mots, une agression sexuelle.
Selon une précédente étude datant de 2016 et menée par l’Ined (enquête Virage), elles étaient 3,3% à déclarer avoir été violées. Invitée sur France Info ce matin, Alice Debauche, sociologue et chercheuse à l’Ined, a expliqué cette augmentation importante par une baisse « du seuil de tolérance face aux violences sexuelles » des femmes, les jeunes générations en parlant plus aisément. Les résultats de l’enquête le montrent puisque les femmes de 65 ans ou plus sont moins nombreuses à déclarer des violences sexuelles alors que les moins de 35 ans en discutent plus souvent avec un proche lorsqu’elles ont été violées.
Agresseur dans l’entourage de la victime
L’affaire Weinstein et le mouvement MeToo sont passés par là et la parole des femmes sur les violences sexuelles s’est libérée. « C’est bénéfique et ça a pu faciliter les réponses de certaines femmes au questionnaire, se félicite Michel Debout, psychiatre et administrateur de la fondation Jean-Jaurès. Quand une personne se sent honteuse à cause de quelque chose qui lui est arrivé, elle peut avoir tendance à se le cacher à elle-même. Alors que quand elle voit que c’est arrivé à d’autres personnes, elle réalise ce qu’il s’est passé. » Si la parole est plus libre, le psychiatre nuance : « C’est plus facile d’en parler dans le cas d’une agression par un inconnu. En revanche, quand il s’agit de son propre conjoint ou d’un ami de la famille, les choses sont beaucoup plus lourdes. »
On ne le dira jamais assez : loin de l’image de prédateur se cachant au coin d’une ruelle sombre, l’enquête montre une nouvelle fois que dans la plupart des cas, l’agresseur et sa victime se connaissent, qu’ils soient amis, de la même famille ou collègues. Dans seulement 12% des cas, l’agresseur était inconnu de la victime et dans presque un cas sur trois, il s’agit même du conjoint.
Peu de plaintes
Si la parole s’est libérée sur les violences sexuelles, la route est encore longue : 62% des femmes ayant déclaré avoir été violée n’en ont pas parlé à un proche et seulement 15% sont allées porter plainte. Il faut souligner que la moitié des victimes étaient mineures au moment des faits, ce qui complique encore la prise de conscience. « Dans le cas des victimes mineures, l’auteur est très souvent un parent et parfois le père, explique Michel Debout. C’est très difficile d’imaginer qu’on a été violé par son père et il faut souvent dix, quinze voire vingt ans avant de le réaliser. » Les victimes restent alors dans le silence pendant des années, ce qui a un impact psychologique lourd, puisqu’on multiplie par quatre les chances de faire une tentative de suicide, selon le psychiatre. L’enquête le montre bien : 38% ont déjà envisagé de se suicider et, parmi ces femmes, plus de la moitié a fait au moins une tentative au cours de leur vie.
Claire Thoizet
Ces chiffres récents correspondent un peu plus à la réalité de ce que j’ai pu observer dans mon entourage.
#viol #agressions_sexuelles #justice #impunité
Abus sexuels : démission de hauts dirigeants de la gymnastique américaine - Libération
▻http://www.liberation.fr/planete/2018/01/22/abus-sexuels-demission-de-hauts-dirigeants-de-la-gymnastique-americaine_1
La fédération américaine de gymnastique a annoncé lundi la démission de plusieurs hauts dirigeants en raison des abus sexuels commis par l’ancien médecin de l’équipe nationale Larry Nassar sur plus d’une centaine d’athlètes.
La fédération américaine de gymnastique a annoncé lundi la démission de plusieurs hauts dirigeants après le scandale des abus sexuels commis par l’ancien médecin de l’équipe nationale Larry Nassar sur plus d’une centaine d’athlètes, dont certaines des figures les plus célèbres de la discipline. Le président du conseil d’administration de USA Gymnastics, Paul Parilla, son adjoint Jay Binder ainsi que la trésorière Bitsy Kelley ont présenté leur démission, effective à compter de dimanche.
90 témoignages
« Nous soutenons leur décision de démissionner », a déclaré dans un communiqué Kerry Perry, qui a été nommée présidente de USA Gymnastics en novembre. « Nous estimons que cette initiative nous permettra d’avancer de façon plus efficace dans la mise en place de changements au sein de notre organisation », a poursuivi la présidente.
Dans un poignant défilé la semaine dernière au tribunal de Lansing, dans le nord des Etats-Unis, Larry Nassar a dû écouter les témoignages forts de près de 90 femmes, célèbres gymnastes ou victimes anonymes, lors d’une audience pour déterminer sa sentence. L’ancien médecin de l’équipe nationale encourt une peine de prison à perpétuité. Il a déjà plaidé coupable d’agressions sexuelles sur plus de cent femmes, pour l’immense majorité d’anciennes gymnastes mineures à l’époque des faits.
Après Weinstein
McKayla Maroney, Gabby Douglas et Jordyn Wieber, autres médaillées d’or olympique, figurent sur la longue liste des victimes du Dr. Nassar, comme Simone Biles, vedette des Jeux de Rio en 2016, et Jamie Dantzscher, médaillée aux Jeux de Sydney en 2000. La plupart d’entre elles se sont exprimées après la cascade mondiale de révélations d’abus sexuels déclenchée par l’affaire Weinstein.
Face au flot des témoignages, USA Gymnastics a mis fin à son partenariat avec le célèbre centre d’entraînement national, connu sous le nom de ranch Karolyi, où Simone Biles affirme avoir été agressée. Mais la fédération n’est pas seule sous le feu des critiques. L’université d’Etat du Michigan (MSU), où travaillait également Larry Nassar jusqu’en 2016, est accusée d’avoir couvert les agissements du médecin en classant plusieurs plaintes. « Des gens ont parlé, pourquoi personne ne les a écoutés et n’a fait quelque chose ? », s’est interrogée, lundi devant le tribunal, Paula Daniels, dont la fille Samantha fait partie des victimes du Dr. Nassar.
#pédophilie #agressions_sexuelles #viol #Nassar #gymnastique
]]>