#agro-écosystème

  • #Agriculture et #environnement : ouvrir le champ des possibles
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    Et si la crise de l’agriculture était une crise de la conception ? Depuis l’origine de l’agriculture, on conçoit des systèmes pour cultiver la terre. Au 19ème siècle, les agronomes ont focalisé leurs travaux de conception sur la plante ou sur la relation entre la plante et le sol. De nos jours, la conception s’opère encore sur des objets tels que des plantes, des races animales, des machines, des techniques, mais concevoir un système qui met en jeu aussi bien des dynamiques écologiques, agronomiques et sociales reste un exercice très complexe. D’ailleurs, il existe des gestionnaires de l’eau, de la #biodiversité, des parcelles agricoles ou encore du territoire mais il n’existe pas de gestionnaire (et donc de concepteur) de l’agro-écosystème. Pourtant depuis les années 70/80, l’agro-écosystème est devenu un objet d’étude. La recherche s’intéresse par exemple aux liens entre pratiques agricoles et biodiversité, ou encore entre les pratiques et les cycles biogéochimiques. Dans son travail de thèse, Elsa Berthet défend l’idée selon laquelle l’agro-écosystème, en plus d’être un objet d’étude, devrait être un objet de la conception. Pourquoi ? Parce que lorsque l’on se focalise sur un unique objectif de gestion (préserver la biodiversité ou les ressources en #eau, augmenter les rendements, etc.) on prend le risque de générer des effets négatifs sur d’autres dimensions environnementales. Encore aujourd’hui, les solutions proposées sont souvent trop ponctuelles et déconnectées les unes des autres, alors que dans les systèmes écologiques tout est interdépendant.

    Biens communs ou #inconnus_communs ?

    Dans la littérature des biens communs développée notamment depuis les travaux d’Elinor Ostrom, les biens communs sont le point de départ de l’action collective. Cette littérature étudie des situations dans lesquelles des acteurs dépendent fortement d’une ressource menacée de disparition en raison d’une surexploitation (pêcherie, nappe phréatique, forêt), et où les acteurs se mettent d’accord pour établir des règles d’exploitation de la ressource commune. C’est ce qu’Elinor Ostrom nomme l’auto-organisation. Cependant, lorsque l’on conçoit un agro-écosystème, l’auto-organisation ne va pas de soi. Dans un agro-écosystème, il existe de multiples ressources à préserver, pour lesquelles les intérêts des acteurs peuvent varier. On ne peut donc pas parler de biens communs pour les agro-écosystèmes mais plutôt d’"inconnu commun", une expression issue des travaux de Le Masson et Weil (2013). Engager une démarche collective de conception innovante de l’#agro-écosystème sans considérer les options de gestion comme connues à l’avance ré-ouvre le champ des possibles et permet d’initier une action collective alors même qu’il n’y a pas de bien commun identifié a priori.