• La #propriété_foncière, une fiction occidentale

    Dans la région de la #Volta, la #propriété du #sol n’existe pas, la terre n’est pas l’objet de transactions marchandes mais de #partages. D’où vient alors que, dans nos sociétés, nous considérions comme parfaitement légitime ce droit à s’approprier une partie du territoire ?

    #Danouta_Liberski-Bagnoud propose ici un ouvrage d’anthropologie qui entend produire une réflexion générale sur ce que l’on a pris l’habitude d’appeler en sciences sociales, que ce soit en géographie, en anthropologie générale ou en sociologie, « l’#habiter », notion qui renvoie à la façon dont les sociétés se rapportent à l’espace et y composent un monde. Cette notion permet d’éviter toute forme de caractérisation trop précise du rapport des êtres humains à leur lieu de vie.

    On comprend assez vite que ce qui intéresse l’auteure est de mettre en question la centralité et l’universalité de l’#appropriation_privative et des fonctionnements de #marché qui se sont imposées au monde entier à partir des pays industrialisés façonnés par les pratiques commerçantes. Bien qu’elle s’appuie sur les données ethnologiques recueillies sur son terrain, la #région_de_la_Volta (fleuve qui traverse le Burkina-Faso, le Ghana, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo), l’auteure propose une réflexion large sur la propriété foncière et, plus généralement, sur le rapport que les sociétés humaines entretiennent avec la terre.

    L’essentiel de sa thèse consiste à contester à la fois les institutions internationales dans leur effort pour imposer la #propriétarisation des #terres au nom d’une conception occidentalo-centrée du #développement, et ceux qui parmi les anthropologues ont pu chercher des formes de propriété dans des communautés humaines où ce concept n’a, en réalité, aucune signification. Elle nous invite ainsi, par la comparaison des pratiques, à une réflexion sur nos tendances ethnocentriques et à penser d’autres types de rapport avec la terre que le rapport propriétaire.

    L’ordre dévastateur du marché

    L’auteure montre que les perspectives de #développement_économique par la propriétarisation et la #marchandisation du #foncier telles qu’elles ont pu être portées par les institutions internationales comme la #Banque_mondiale, loin d’aboutir aux perspectives d’amélioration souhaitées, ont conduit plutôt à une forme de « #deshabitation du monde » :

    "Le forçage en terre africaine de la #propriété_privée (autrefois dans les pas de la colonisation, aujourd’hui dans ceux de l’#accaparement_des_terres, de l’#agro-business et de la #spéculation) emporte avec lui toute la violence du rapport déterritorialisé au sol qu’édicte le concept même de propriété privée." (p. 144)

    On peut faire remonter les racines de l’idéologie qui justifie ces politiques à la période moderne en Europe avec #John_Locke qui développa une nouvelle conception de la propriété, les physiocrates qui firent de la terre la source de la richesse et enfin avec le développement de l’#économie_capitaliste qui achève de constituer la terre en une « simple marchandise » (p. 49).

    Dans ce cadre, la thèse de l’anthropologue Alain Testart fait notamment l’objet d’une longue discussion. Celui-ci entendait montrer, contre la croyance défendue par Morgan, par exemple, dans l’existence d’un #communisme_originel, que la plupart des sociétés traditionnelles connaissaient des formes d’appropriation privative et d’aliénation des terres. L’auteure montre, au contraire, que le concept même de propriété est absent des terrains qui sont les siens et qu’interpréter l’habiter des populations de l’aire voltaïque sous le prisme de la propriété privée revient à trahir et à travestir la façon dont elles vivent et parlent de leur rapport à l’espace et à la terre. En réalité, « il ne fait aucun doute que le rapport au sol d’une communauté villageoise [de cette région] est fondé sur le #partage (et le don) de la terre et l’interdit de la vendre » (p. 189). Aussi, face au « forçage du concept moderne de propriété privée » (p. 111), qui est largement le fait d’une approche occidentalo-centrée, l’auteure propose de faire entendre la voix alternative des sociétés voltaïques.

    Le conflit des fictions fondatrices

    Plus généralement, l’auteure reproche à bien des anthropologues d’avoir tendance à projeter des représentations qui leur appartiennent sur les sociétés qu’ils étudient. Pensons aux notions d’animisme ou de perspectivisme qui sont appliquées aux sociétés non européennes, alors même que ces notions ne sont pas endogènes. Y compris les anthropologues qui discutent et relativisent les catégories occidentales comme l’opposition nature-culture continuent de leur accorder un rôle structurant, quand ils cherchent, dans les sociétés non européennes, la façon dont celles-ci se dessinent d’une tout autre manière.

    Au contraire, une approche comparatiste qui englobe nos représentations « conduit au ras des mots et des gestes, dans le détail des pratiques rituelles et ordinaires […] permet le décentrement épistémologique à l’encontre de la métaphysique occidentale » (p. 94). Il s’agit de revenir aux modes d’habiter pour ce qu’ils sont en les comparant aux nôtres, mais sans jamais les confondre, afin de ne pas en biaiser l’analyse par l’usage de concepts qui leur seraient extérieurs et les feraient voir à partir de fictions fondatrices qui ne sont pas les leurs.

    Dans ce cadre méthodologique, le droit de propriété privée foncière relève, selon l’auteure, des fictions juridiques fondatrices proprement occidentales qui ont été importées dans les pays africains avec la colonisation. Or ceux qui voient la terre comme quelque chose qui serait disponible à l’appropriation privative n’ont pas conscience « qu’il s’agit d’une fiction, bien étrange en réalité, car de toute évidence, un terrain n’est pas un objet qui circule, mais un espace indéménageable » (p. 153). Une telle fiction permet de faire comme s’il était possible de séparer un pan de territoire de l’ensemble auquel il appartient, et de le faire circuler par l’échange marchand. Or « la #fiction_économique de la terre marchandise, source de profits financiers, ainsi que la #fiction_juridique d’une terre comme bien privatisable qui est venue la renforcer et la relayer, font assurément figure d’étrangeté hors de la matrice symbolique qui les a engendrées » (p. 260).

    L’existence des fictions juridiques fondatrices manifeste le fait que dans toutes les sociétés « la réalité succombe pour être reconstruite de façon légale » (p. 142). Ainsi « l’agir rituel façonne la réalité, il la (re)construit d’une façon légale, bref, il l’institue » (p. 142). Le monde du rite, comme le monde légal fait « comme si » la réalité était le décalque fidèle de la représentation que l’on s’en fait, alors qu’elle n’en est que l’ombre projetée. Or, comme Polanyi l’a déjà montré, la propriété privée de la terre est une fiction fondatrice des sociétés de marché, mais n’a rien d’universel. À l’inverse, les sociétés de l’aire voltaïque disposent de leurs propres fictions pour déterminer leur rapport à la terre ; or « rares sont les études sur le foncier qui ne recourent pas à des modèles, des théories et des concepts forgés dans l’histoire sédimentée des sociétés occidentales pour analyser les ‘pratiques’ du Sud, en les détachant des systèmes de pensée qui les pénètrent » (p. 210).

    La souveraineté d’une terre inappropriable

    Aussi l’auteure reproche-t-elle à beaucoup d’anthropologues qui ont travaillé sur les sociétés africaines d’avoir projeté des représentations fabriquées en occident sur les sociétés qu’ils étudiaient et aux institutions internationales d’imposer comme une vérité universelle ce qui n’est qu’une fabrication particulière.

    Pour contrer ces tendances théoriques et politiques, l’auteure se concentre sur la figure des « #gardiens_de_la_Terre » qui sont des dignitaires dont le rôle est de délimiter et d’attribuer des terrains aux familles. Du fait du pouvoir qui est le leur, certains ont voulu décrire cette institution dans le cadre des fictions juridiques européo-centrées en les présentant comme des souverains modernes ou des propriétaires éminents à l’image des seigneurs médiévaux. Face à cela, Danouta Liberski-Bagnoud montre que ces « gardiens de la Terre » n’en sont ni les propriétaires ni les souverains, ils sont, en réalité, garants de son #inappropriabilité et, ce faisant, sont au service de sa #souveraineté propre :

    "Dans les sociétés voltaïques […], les hommes n’exercent aucune souveraineté sur la Terre, mais ils sont les sujets de la souveraineté que la Terre exerce sur eux. La Terre n’appartient à personne d’autre qu’à elle-même, nul organe supérieur ne la commande, sa souveraineté ni ne se délègue ni ne se partage entièrement. Cette fiction que construisent les rites et les mythes fonde le régime de partage de la terre. Partage éphémère, non inscrit dans la durée d’un rapport de force, qui tient la durée d’une vie humaine, et répond ainsi à un principe d’#équité, car il empêche toute entreprise qui viserait à l’accumulation de portions de terre, au détriment du reste de la collectivité." (p. 321)

    Cependant, il faut se garder de faire de la Terre une souveraine au sens occidental d’une personnalité juridique qui pourrait imposer sa volonté en dernière instance, parce que ce n’est pas une personne.

    La Terre n’est ni une personne ni un bien (p. 285). Dans les sociétés voltaïques, la Terre est la source intarissable de la vie dans laquelle toute vie doit trouver sa place, et c’est en ce sens qu’elle exerce son pouvoir sur les hommes. La Terre apparaît comme l’instance qui anime le rapport aux espaces qu’elle contient : le village, la brousse, les lieux sacrés, la délimitation de nouveaux espaces voués à la culture sont autant de lieux qui ne peuvent exister qu’avec l’accord de la terre. Le rôle des « gardiens de la Terre » est alors d’assurer l’#harmonie entre l’ordre de la Terre et ceux qui veulent y trouver place. La Terre, dans ce cadre, ne saurait être un bien, elle « n’appartient qu’à elle-même » et son inappropriabilité apparaît comme « la condition d’un mode de l’habiter en commun » (p. 374-375).

    Cette #représentation éloignée de la fiction juridique d’une terre envisagée comme un bien séparable du territoire auquel elle appartient dépend de « la fiction rituelle qui construit la terre comme si elle était la figure de l’autorité suprême, garante du noyau des interdits fondamentaux qui permettent aux sociétés de tenir ensemble » (p. 327-328). En ce sens, la Terre, conçue comme une instance, supporte, ordonne et fait vivre le corps commun de la société et doit être distinguée de la terre conçue comme un simple fonds ; la deuxième est incluse, dépend et ne peut être comprise sans la première. Cette distinction permet ainsi d’opérer un retour critique sur notre civilisation qui aurait ainsi oublié le souci de la Terre dans des fictions qui poussent au contraire à des processus qui favorisent la #déshabitation.

    Le geste théorique comparatiste qu’opère Danouta Liberski-Bagnoud permet de prendre un peu de distance à l’égard de nos représentations en nous montrant qu’il peut exister des rapports à la terre sans propriété privée. Ces autres formes de l’habiter produisent d’autres manières de s’approprier la terre non captatrices et ouvertes sur le #commun. Ce faisant, le geste théorique opéré dans l’ouvrage permet de réfléchir, sous un angle anthropologique, à la notion de fiction juridique beaucoup travaillée en droit, en exhibant ce que nos institutions contiennent d’artifices à la fois factices et producteurs de réalité sociale. Il met ainsi en évidence ce que Castoriadis avait nommé l’institution imaginaire des sociétés. Sur ce plan l’ouvrage, dont bien des formulations sont très évocatrices, revêt toute sa pertinence. Il permet d’ouvrir les horizons d’un autre rapport possible à la Terre sans pour autant laisser croire que les sociétés voltaïques seraient plus authentiques ou plus proches de la nature. Elles entretiennent seulement un rapport autre à la nature qui n’a pas besoin du mythe de la #domination du monde et des choses et qui ne la réduit pas à un ensemble de ressources utiles à exploiter. Le grand intérêt de l’ouvrage réside dans l’usage spéculatif qui est fait de la comparaison étroitement menée entre le rapport occidental à une terre de plus en plus déshabitée avec les formes de l’habiter des peuples de la Volta. Il y a, certes, un risque d’idéalisation, mais, à l’issue de la lecture, on se dit qu’à l’aune des résultats spéculatifs qu’il permet d’obtenir, il mérite d’être couru.

    https://laviedesidees.fr/Liberski-Bagnoud-souverainete-terre
    #livre

    • La Souveraineté de la Terre. Une leçon africaine sur l’habiter

      Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd’hui s’ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l’ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable – et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes  : l’inappropriable.
      La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n’appartient qu’à elle-même. Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d’agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d’habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir.

      https://www.seuil.com/ouvrage/la-souverainete-de-la-terre-danouta-liberski-bagnoud/9782021515572

  • La terre brûlée - Alèssi Dell’Umbria

    « Ici l’#ethnocide coïncide parfaitement avec l’#écocide »

    On aura beau chiffrer l’étendue des dégâts en quantité de CO2 rejeté, d’hectares de #forêts sinistrés et d’espèces animales menacées, le désastre est en réalité devenu incalculable. Les #incendies volontaires ne sont certes pas une nouveauté en #Amérique_du_Sud, spécialement au #Brésil et en #Bolivie, mais cette fois tout indique qu’un saut qualitatif a été franchi. Et tant Jair #Bolsonaro que #Evo_Morales portent la #responsabilité d’avoir délibérément joué avec le #feu, pour le plus grand #profit de l’agrobusiness. Les #photos_satellites indiquent clairement que dans les deux pays, les incendies progressent à partir des zones déjà défrichées et cultivées, et le long de grandes routes récemment percées, et selon une progression presque méthodique. Les incendies montrent que cette civilisation est déterminée à nous entrainer dans sa perte.

    https://lundi.am/La-terre-brulee-Alessi-Dell-Umbria
    #Amazonie #agro-business #industrie_agro-alimentaire #déforestation

    ping @louca @odilon

  • A Shadowy Industry Group Shapes Food Policy Around the World - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/09/16/health/ilsi-food-policy-india-brazil-china.html

    [T]he #International_Life_Sciences_Institute, an American nonprofit with an innocuous sounding name [...] has been quietly infiltrating government health and #nutrition bodies around the world.

    Created four decades ago by a top #Coca-Cola executive, the institute now has branches in 17 countries. It is almost entirely funded by Goliaths of the agribusiness, food and pharmaceutical industries.

    The organization, which championed tobacco interests during the 1980s and 1990s in Europe and the United States, has more recently expanded its activities in Asia and Latin America, regions that provide a growing share of food company profits. It has been especially active in China, India and Brazil, the world’s first, second and sixth most populous nations.

    In China, the institute shares both staff and office space with the agency responsible for combating the country’s epidemic of obesity-related illness. In Brazil, #ILSI representatives occupy seats on a number of food and nutrition panels that were previously reserved for university researchers.

    And in India, Dr. Sesikeran’s #leadership role on the food labeling committee has raised questions about whether regulators will ultimately be swayed by processed food manufacturers who say the red warning #labels would hurt sales.

    “What could possibly go wrong?” Amit Srivastava, the coordinator of the advocacy group India Resource Center, asked sarcastically. “To have a covert food lobby group deciding public health policy is wrong and a blatant conflict of interest.”

    #états-unis #santé #sucres #agro-business #irresponsables #politiques

  • The Highest Bidder Takes It All: The World Bank’s Scheme to Privatize the Commons

    The Highest Bidder Takes It All: The World Bank’s Scheme to Privatize the Commons details how the Bank’s prescribes reforms, via a new land indicator in the #Enabling_the_Business_of_Agriculture (#EBA) project, promotes large-scale land acquisitions and the expansion of agribusinesses in the developing world. This new indicator is now a key element of the larger EBA project, which dictates pro-business reforms that governments should conduct in the agricultural sector. Initiated as a pilot in 38 countries in 2017, the land indicator is expected to be expanded to 80 countries in 2019. The project is funded by the US and UK governments and the Bill and Melinda Gates Foundation.

    The EBA’s main recommendations to governments include formalizing private property rights, easing the sale and lease of land for commercial use, systematizing the sale of public land by auction to the highest bidder, and improving procedures for #expropriation. Countries are scored on how well they implement the Bank’s policy advice. The scores then help determine the volume of aid money and foreign investment they receive.

    Amidst myriad flaws detailed in the report is the Bank’s prescription to developing countries’ governments, particularly in Africa, to transfer public lands with “potential economic value” to private, commercial use, so that the land can be put to its supposed “best use.” Claiming that low-income countries do not manage public land in an effective manner, the Bank pushes for the privatization of public land as the way forward. This ignores the fact that millions of rural poor live and work on these lands, which are essential for their livelihoods while representing ancestral assets with deep social and cultural significance.

    The Highest Bidder Takes It All is released as part of the Our Land Our Business campaign, made up of 280 organizations worldwide, demanding an end to the Enabling Business of Agriculture program.


    https://www.oaklandinstitute.org/highest-bidder-takes-all-world-banks-scheme-privatize-commons
    #Banque_mondiale #privatisation #terres #commons #communs #rapport #agriculture #industrie_agro-alimentaire #agro-business #land_grabbing #accaparement_des_terres #réformes #aide_au_développement #développement #commodification #économie #marchandisation #valeur_économique #néo-libéralisme

    signalé par @fil
    cc @odilon

  • Le #Roundup face à ses juges

    Le #glyphosate, principe actif du Roundup®, produit phare de la marque Monsanto, a été reconnu « cancérogène probable » pour l’homme en 2015. En octobre 2016, s’est tenu à La Haye le #procès du puissant #herbicide, ouvrant la voie juridique vers une reconnaissance du #crime d’« #écocide ». Dans ce livre choc, Marie-Monique Robin retrace le déroulement du procès et donne à comprendre les ressorts de l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne.

    Depuis plusieurs années, l’inquiétude ne cesse de croître quant aux dangers du #pesticide le plus utilisé au monde : le glyphosate, dont 825 000 tonnes ont été déversés en 2014 dans les champs et les jardins. D’autant qu’en mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’a déclaré « cancérogène probable » pour l’homme, contredisant ainsi les grandes agences de santé américaines ou européennes qui avaient assuré l’innocuité du Roundup® de Monsanto, puissant herbicide dont le principe actif est le glyphosate.

    Prolongeant sa remarquable enquête de 2008 sur les dangereux produits toxiques produits par la firme américaine (Le Monde selon Monsanto, livre et film), qui eut un écho considérable, Marie-Monique Robin montre dans ce livre que la dangerosité du Roundup® est plus grande encore qu’on le craignait. Il rend malades ou tue les sols, les plantes, les animaux et les humains, car du Nord au Sud de la planète, l’herbicide-qui-tue-tout (son surnom en espagnol) est partout : dans l’eau, sl’air, la pluie, les sols et les aliments. En effet, le glyphosate n’est pas seulement cancérigène, c’est aussi un #perturbateur_endocrinien, un puissant #antibiotique et un chélateur de métaux. Avec autant d’effets délétères spécifiques que cette enquête révèle, par des reportages bouleversants auprès de victimes aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, ainsi que de nombreux entretiens avec des scientifiques.

    Ce livre choc donne à comprendre les ressorts de l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne. Mais il montre aussi que, face à l’impuissance ou l’absence de volonté des agences internationales et des gouvernements pour y mettre fin, la société civile mondiale se mobilise : en octobre 2016, s’est tenu à La Haye le Monsanto International Tribunal, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup®, en l’absence de Monsanto, qui a refusé d’y participer. Donnant son fil conducteur au livre, ce procès a permis d’obtenir un avis juridique très argumenté, qui pourrait infléchir le droit international afin de faire reconnaître le crime d’« écocide », ce qui permettrait de poursuivre pénalement les dirigeants des firmes dont les activités à grande échelle menacent la sûreté de la planète.

    https://boutique.arte.tv/detail/roundup_face_juges
    #justice #livre #agriculture #agro-business #agro-industrie #Monsanto #multinationales #cancer

  • Le catene della distribuzione - video d’inchiesta 2016

    Il trailer della video inchiesta di Leonardo Filippi, Maurizio Franco e Maria Panariello, finalista della quinta edizione del Premio Morrione. Tutor: Toni Capuozzo. Tema dell’inchiesta il rapporto tra la grande distribuzione organizzata e il sistema dell’agroalimentare.

    https://www.youtube.com/watch?v=ByRDdv2bptY

    #agriculture #Italie #caporalato #vidéo #agro-business #supermarchés #travail #exploitation #supermarché
    cc @albertocampiphoto —> come trovare il film/DVD? Non riesco a capire...

    • Migrants treated as modern slaves in Italian fields

      Many migrants are forced to work in Italian fields over the summer for as many as 12 hours a day for almost no pay. At night, they sleep in tents under unhygienic conditions and are even forced to go without food.


      http://www.infomigrants.net/en/post/4236/migrants-treated-as-modern-slaves-in-italian-fields

    • ’An employer? No, we have a master’: the Sikhs secretly exploited in Italy

      After years of arduous, badly paid work in the fields of southern Italy, Singh reported his employer to the police. But in a country where justice moves at a glacial pace, abused migrant workers have scant incentive to come forward

      https://www.theguardian.com/global-development/2017/dec/22/sikhs-secretly-exploited-in-italy-migrant-workers?CMP=twt_gu
      #sikh #inde #migrants_indiens #Pontina

    • Caporalato in agricoltura, Legacoop: «Finte cooperative per coprire lo sfruttamento»

      Il caporalato in agricoltura è una pratica criminale diffusa, emersa anche in Romagna. Qualche giorno fa il personale della Flai Cgil, attraverso la campagna «Ancora in campo», si è recato tra i filari in cerca di lavoratori sfruttati o irregolari. «L’utilizzo di finte cooperative e di società costituite allo scopo per offrire manodopera a basso costo con turni di lavoro massacranti, retribuzioni misere e la privazione dei diritti dei lavoratori, in gran parte stranieri sottoposti a vessazioni di ogni tipo, rappresentano le modalità con le quali si diffonde il fenomeno - spiegano da Legacoop Romagna - Di fronte a tutto ciò, torniamo a esprimere una totale condanna del fenomeno e un apprezzamento per le istituzioni e le organizzazioni d’impresa e sindacali che tentano di contrastarlo. La privazione dei diritti del lavoro e lo sfruttamento sono fomentati dalla profonda difficoltà economica in cui versano sempre più persone e dall’allentamento delle politiche di tutela dell’agricoltura, lasciata sempre più in balia di mercati volatili e una burocrazia soffocante».

      «Purtroppo vengono utilizzate anche false cooperative per coprire lo sfruttamento, cosa per noi doppiamente inaccettabile - commenta Stefano Patrizi, responsabile del settore agroalimentare di Legacoop Romagna - Si tratta di società registrate e spesso con sede legale fuori dall’Emilia-Romagna, in territori ben definiti. Ci aspettiamo che le Prefetture rafforzino ulteriormente la collaborazione con gli Enti Locali e le associazioni per contrastare il fenomeno: la filiera agricola di qualità italiana non può permettersi di venire macchiata dal mancato rispetto dei diritti fondamentali del lavoro. A tal proposito occorre anche accrescere le premialità, a partire dalla Politica Agricola Comune, per le imprese che dimostrano di saper rispettare adeguatamente il lavoro».

      http://www.ravennatoday.it/economia/caporalato-in-agricoltura-legacoop-finte-cooperative-per-coprire-lo-sfr

      #Emilie-Romagne #Romagne #coopérative

    • La morte dei braccianti riguarda tutti noi consumatori

      I due tragici incidenti sulle strade della Capitanata, in cui sono morti sedici lavoratori in tre giorni, riporta agli onori delle cronache il tema del lavoro in agricoltura e delle condizioni in cui si svolge, spesso demandato a eserciti di braccianti stranieri pagati a cottimo e in balia della piaga del caporalato.

      La raccolta del pomodoro – ma ancor di più quella dei finocchi, degli asparagi, dei broccoli – è affidata a questi lavoratori, che si muovono su furgoni scalcinati guidati da caporali o caposquadra lungo le strade del foggiano in cerca di un impiego a giornata.

      La legge contro il caporalato del 2016 ha avuto l’indubbio merito di portare la questione all’attenzione dell’opinione pubblica e di svolgere un’azione deterrente su quegli imprenditori agricoli che sfruttavano i braccianti. Ma è rimasta largamente inapplicata sulle azioni da intraprendere per arginare veramente il fenomeno. Se non si prevedono alloggi per i braccianti stagionali e trasporti verso i campi, se non si mette in piedi un approccio in cui la domanda e l’offerta di lavoro siano regolamentate, se non si riformano i centri per l’impiego del tutto non funzionanti, i lavoratori continueranno a vivere nei cosiddetti ghetti e a muoversi su furgoncini malridotti, insicuri e gestiti in parte dai caporali.

      Il caporalato è un effetto della mancata organizzazione, non una causa. È un meccanismo di intermediazione informale che prospera grazie all’assenza di un sistema di organizzazione del lavoro in agricoltura.

      C’è poi un altro tema che riguarda tutti noi nella nostra quotidianità: quello del cibo a basso costo. Il pomodoro raccolto a mano dai braccianti morti nei giorni scorsi finisce nelle passate che sono poi vendute a prezzi irrisori nei supermercati. Molte insegne della grande distribuzione organizzata (Gdo) operano un’azione di strozzamento e di riduzione dei prezzi che non può non ripercuotersi sugli anelli a monte della filiera.

      I contratti capestro, le aste online al doppio ribasso, i listing fee e le altre pratiche sleali della Gdo hanno effetti devastanti sugli operatori agricoli, che non riescono a far reddito e di conseguenza cercano di tagliare i costi di produzione, in particolare quelli del lavoro.

      Rispondendo sul sito di settore Gdoweek alla nostra inchiesta sulle aste online del pomodoro, il gruppo Eurospin ha sostenuto che “il mercato è cattivo” e che loro devono fare l’interesse del consumatore.

      L’interesse del consumatore deve essere anche quello di sostenere attivamente una filiera agroalimentare sana, senza sfruttamento. In cui i diversi attori – i braccianti, gli operatori agricoli, gli industriali trasformatori – riescano tutti a vivere dignitosamente del proprio lavoro. Perché quando noi compriamo sottocosto, c’è sempre qualcun altro che quel costo lo sta pagando.


      https://www.internazionale.it/opinione/stefano-liberti/2018/08/07/morte-braccianti-consumatori

      #sottocosto

    • #Eurospin, 20 milioni di bottiglie di passata di pomodoro comprate #sottocosto ! La denuncia di Terra! Onlus e Flai Cgil

      31,5 centesimi: è il prezzo che Eurospin avrebbe pagato per ciascuna delle 20 milioni di bottiglie di passata di pomodoro comprate durante un’asta online al doppio ribasso. Un prezzo insostenibile per la maggior parte dei produttori e trasformatori, diretta conseguenza di pratiche discutibili applicate da alcuni gruppi della grande distribuzione, che contribuiscono a mantenere i prezzi bassissimi e allo stesso tempo mandano in crisi il settore agricolo.

      A riaccendere i riflettori sul mondo delle aste è un comunicato congiunto dell’associazione Terra! Onlus e del sindacato Flai Cgil. Le aste al doppio ribasso della Grande distribuzione costringono i fornitori ad un gioco d’azzardo senza vincitori – dichiarano Fabio Ciconte, direttore di Terra! e Ivana Galli, Segretaria Generale della Flai Cgil – Si tratta di una pratica sleale che deve essere vietata per legge, perché impoverisce tutta la filiera agroalimentare”.

      Nelle aste al doppio ribasso il contratto di fornitura viene assegnato all’azienda che offre il prezzo più basso dopo due gare, e la base d’asta della seconda gara è il prezzo minore raggiunto durante la prima. Questo metodo spinge le aziende trasformatrici del pomodoro a vendere sottocosto il prodotto, quando ancora i pomodori non sono stati raccolti. Di fatto, sono i supermercati che, utilizzando lo strumento delle aste, stabiliscono i prezzi del pomodoro e altri generi alimentari quando ancora sono nei campi, minimizzando – o azzerando – i margini di agricoltori e trasformatori, e favorendo lo sfruttamento del lavoro nei campi e il caporalato.

      In Italia, quasi tre quarti degli acquisti alimentari sono effettuati in supermercati e discount, che schiacciano i guadagni dei fornitori con una serie di imposizioni, come sconti fuori contratto, promozioni e la richiesta di contributi per un migliore posizionamento sugli scaffali. Ma il più pericoloso resta il meccanismo dell’asta al doppio ribasso, che Terra! Onlus e Flai Cgil, insieme all’associazione daSud, avevano già denunciato con la campagna #ASTEnetevi, sottoscritta da Federdistribuzione, Conad e Mipaaf, ma non da Eurospin, che continua ad utilizzarlo. Ora si chiede il rispetto del patto sottoscritto e una definitiva messa fuori legge di queste gare.

      Eurospin ha risposto alle accuse dicendo che “In un mercato veloce, competitivo e fluido, che pianifica poco (al massimo a tre-cinque anni, e noi lo facciamo), le aste online possono anche mettere in difficoltà alcuni operatori, produttori o agricoltori, ma noi dobbiamo fare l’interesse del consumatore”. “Per questo usiamo questo approccio soprattutto per quei prodotti commodity che non hanno caratteri di innovazione e di distintività: perché c’è differenza tra i diversi pelati e noi ne teniamo conto. Le aste insomma funzionano per i prodotti base, non certo per articoli semilavorati con un loro valore aggiunto intrinseco e una qualità che i nostri clienti vogliono ritrovare sempre nei nostri punti di vendita. E questo ci porta a instaurare rapporti continuativi e duraturi con molti produttori partner. Sempre nel nome del consumatore”.

      Secondo gli autori della segnalazione si tratta di una risposta inaccettabile. Per questo hanno lanciato il tweetstorm ore 16 contro chi promuove “la spesa intelligente” sulla pelle degli agricoltori.


      https://ilfattoalimentare.it/eurospin-passata-pomodoro-sottocosto.html
      #tomates #coulis_de_tomates #enchères #prix #agriculture

      signalé par @wizo

    • Castrovillari, i caporali senza umanità: davano acqua inquinata alle “scimmie”

      “Domani mattina le scimmie le mandiamo lì. Restiamo 40 persone”. Sono alcune delle frasi intercettate dai finanzieri di Cosenza che questa mattina hanno eseguito sessanta misure cautelari nell’ambito dell’inchiesta denominata “Demetra”, che ha individuato due gruppi dediti allo sfruttamento illecito della manodopera e favoreggiamento dell’immigrazione clandestina nella piana di Sibari.

      I “caporali”, appartenenti al primo sodalizio criminale, composto da 47 persone, gestivano i rapporti con le aziende. I braccianti percepivano 80 centesimi a cassetta di agrumi raccolte e tendenzialmente a questo tipo di lavoro erano destinati pakistani o uomini provenienti dall’Africa. Per la raccolta delle fragole venivano impiegate, invece, donne dell’est Europa che ottenevano come compenso 28 euro al giorno, ai quali venivano detratti i costi di trasporto e vitto, nonostante le condizioni di lavoro fossero comunque disumane.

      “Ai neri mancano un paio di bottiglie di acqua. Nel canale, gliele riempiamo nel canale…”, dice una delle persone intercettate al telefono mentre chiede come dare da bere ai lavoratori impegnati nei campi. La soluzione viene subito trovata con qualche bottiglia vuota da riempire proprio nel canale. E l’acqua ovviamente tutto era tranne che potabile…

      http://www.iacchite.blog/castrovillari-i-caporali-senza-umanita-davano-acqua-inquinata-alle-scimmi

  • Comment le coton #OGM_de Monsanto s’est transformé en fléau pour les paysans du Burkina Faso
    http://www.bastamag.net/Coton-OGM-au-Burkina-Faso-un-nouveau-fiasco-signe-Monsanto

    Au Burkina Faso, les jours de Monsanto sont comptés. La multinationale se retire du pays. L’introduction de son coton OGM en 2009 ne s’y est pas vraiment passée comme prévu : présentée comme une solution miracle aux attaques de ravageurs, la nouvelle variété a surtout fini par ravager la qualité et la réputation du coton burkinabè. Mais le géant agro-chimique n’est pas seul en cause : à l’heure d’établir les responsabilités, les autorités locales sont en première ligne. Basta ! publie en exclusivité une (...)

    #Décrypter

    / #Afrique, OGM , #Multinationales, #Agriculture, Quelle agriculture pour demain ?, A la (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?

  • Accord de libre échange avec le Canada : l’Union européenne sacrifie ses fromages ! | José Bové
    https://blogs.mediapart.fr/jose-bove/blog/020516/accord-de-libre-echange-avec-le-canada-l-union-europeenne-sacrifie-s

    L’Union européenne et le Canada ont finalisé les négociations pour un Accord de Libre Echange de grande envergure. Désormais, la transparence est totale : le texte consolidé est disponible en anglais sur le site de la Commission européenne. Et ce que l’on découvre à la lecture de ce document de 1600 pages est inquiétant.

    Comme dans nombres d’accords commerciaux bilatéraux, l’#agriculture sert de monnaie d’échange. Une fois de plus, l’Union Européenne abandonne ses paysans pour obtenir d’hypothétiques avantages pour ses #multinationales des services. Un marché de 50 000 tonnes de viande bovine et 75 000 tonnes de viande porcine s’ouvre en Europe pour l’#agro-business canadien. Ces importations massives ont de quoi mettre définitivement à terre des dizaines de milliers de paysans européens, alors que ces productions sont déjà en crise.

    #industrie_de_la_viande #fromage #label #AOP

  • Les ventes de pesticides s’envolent dans les campagnes, Énergie - Environnement
    http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/021754205501-pesticides-les-ventes-senvolent-dans-les-campagnes-1206011.php

    L’agriculture française utilise toujours plus de pesticides. Les quantités de substances actives (QSA) vendues à des fins agricoles ont bondi de 16 % en 2014, frôlant les 59.000 tonnes, dont près de 28.000 tonnes d’herbicides et un peu plus de 21.000 tonnes de fongicides, selon les données du ministère de l’Agriculture.

    Un autre chiffre s’envole, celui de la distribution des produits contenant des molécules classées comme cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction humaine par les pouvoirs publics. Les volumes vendus augmentent de 21,7 % et dépassent légèrement les 15.000 tonnes pour les substances soumises depuis octobre 2014 à la redevance pour pollutions diffuses. Un chiffre que nuance le ministère de l’Agriculture, celui-ci estimant « possible », qu’en 2014 « des exploitations se soient approvisionnées par anticipation de leurs besoins pour 2015 ».

    • Mais LOL la suite qui continue de clichés après aussi, avec « avant tout était bio et pourtant on mourrait à 65 ans » (et sinon, t’as entendu parlé des progrès de l’hygiène des logements ? du temps de travail qui a diminué ? de la scolarisation plus avancée et donc du travail qui commence plus tard ? et de mille autre chose sans rapport avec la nourriture qui faisait qu’on mourrait plus jeune avant ?) FUCKING LOL

    • Elle a un discours très #fnsea finalement… « céréalière à Aguts (Tarn), vice-présidente des Jeunes Agriculteurs. »

      En gros pour nourrir les plantes = intrants N P K et protéger les plantes = *cides… « des soins » #lol, et préfère comparer avec les pays voisins plus tolérants aux #ogm ou produits #phyto, tapes sur le #bio également, être fort en export…

      En gros des problématiques de grandes surfaces de cultures, qui de facto sont très sensibles aux problèmes environnementaux… donc… bon…

      Par contre, sur le prix de vente des céréales effectivement… prix totalement hors sol, elle l’explique bien.

    • Donc 140ha son exploitation a priori. « Nous pouvons encore rester la première puissance agricole d’Europe » dit-elle à La Croix en février dernier.

      http://www.la-croix.com/Economie/France/Celine-Imart-L-agriculture-secteur-avenir-2016-02-08-1200738482

      La deuxième idéologie, c’est celle du « small is beautiful », le mythe de la ferme avec quatre vaches et trois poulets, présenté comme le modèle à suivre. C’est une aberration, qui nous empêche d’entreprendre et de nous moderniser.

      Enfin, troisième idée reçue, le rejet des biotechnologies et de la chimie. Partout, les pesticides sont présentés comme des dangers mortels et les agriculteurs comme des suppôts de Monsanto, voire comme des assassins. C’est évidemment faux, mais il n’y a aucun débat serein sur ces questions, ce qui place l’agriculture française en difficulté.

      Pour en sortir, il y a quelques mesures simples, mais urgentes, à prendre : harmoniser les normes au niveau européen ; mieux tracer l’origine des produits ; faire un choix clair entre une agriculture européenne ouverte, qui se bat sur les marchés mondiaux avec les mêmes armes que ses concurrentes, et une agriculture plus réglementée mais également plus protégée.

      Vive le #pétrole bon marché…

    • Bon, le contenu aussi, ça vaut le détour. Les agriculteurs sont pas assistés car que 2 milliards d’€ alors que l’écologie, l’éducation blabla ... Evidemment qu’elle baratine, faut regarder la part des aides dans le revenu des agriculteurs pour voir le niveau d’aide/assistanat/soutien ...

      http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revaind09g.PDF

      En outre, la
      répartition des aides est très inégale suivant les spécialisations : 42 300 euros en moyenne
      pour les exploitations de grandes cultures contre moins de 10 000 euros pour celles
      d’horticulture, viticulture ou arboriculture fr
      uitière, historiquement moins soutenues par la
      Pac. En moyenne sur les années 2004 à 2006, la part des subventions dans le revenu dépasse
      très nettement 100 % pour les exploitations spécialisées en production de céréales,
      oléagineux et protéagineux, en production bovi
      ne orientée vers la viande et en production
      ovine, contre moins de 10 % pour celles de maraîchage, fleurs et viticulture d’appellation.
      En 2006, 20 % des exploitations perçoi
      vent 43 % de l’ensemble des aides.

      Donc oui, son secteur à plus d’argent par les aides que par la vente, et il se sucre sur le dos des autres productions ...

    • … celui-ci estimant «  possible  », qu’en 2014 «  des exploitations se soient approvisionnées par anticipation de leurs besoins pour 2015  ».

      Oui, tel quel c’est débile. Je pense que l’idée c’est qu’en 2014, les agriculteurs auraient anticipé un comportement vertueux du gouvernement qui aurait limité l’emploi des pesticides (Grenelle de l’environnement, toussa, toussa…) et auraient accrus leurs stocks en prévision.

      Les palinodies récentes sur les néonicotinoïdes montrent que ce « danger » reste assez éloigné.

  • Gates Foundation is spearheading the neoliberal plunder of African agriculture - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2986941/gates_foundation_is_spearheading_the_neoliberal_plunder_of_african_agr

    The Gates Foundation - widely assumed to be ’doing good’, is imposing a neoliberal model of development and corporate domination that’s opening up Africa’s agriculture to land and seed-grabbing global agribusiness, writes Colin Todhunter. In the process it is foreclosing on the real solutions - enhancing food security, food sovereignty and the move to agroecological farming.
    [...]
    With assets of $43.5 billion, the BMGF is the largest charitable foundation in the world. It actually distributes more aid for global health than any government.
    [...]
    The foundation’s senior staff are overwhelmingly drawn from corporate America. As a result, the question is: whose interests are being promoted - those of corporate America or those of ordinary people who seek social and economic justice rather than charity?
    [...]
    According to the report, the foundation’s strategy is intended to deepen the role of multinational companies in global health and agriculture especially, even though these corporations are responsible for much of the poverty and injustice that already plagues the global south.

    #philanthropy #agribusiness #GMOs #gatesfoundation

  • La loi sur l’agriculture familiale au Pérou est en marche | CNCD-11.11.11
    http://www.cncd.be/La-loi-sur-l-agriculture-familiale

    Oui mais...

    En quoi l’adoption de la nouvelle loi est-elle un progrès ? Elle définit clairement les responsabilités de l’Etat dans la promotion et le développement de l’agriculture familiale. Par exemple, elle touche à la formalisation des titres d’accès à la terre, aux formations techniques, à la gestion de programmes de financements, à l’articulation adéquate au marché ou encore à assurer une protection sociale aux familles qui se dédient à l’agriculture familiale sur base de l’utilisation durable des terres agricoles. Mais cette loi a également ses limites. Elle ne bénéficiera pas de moyens complémentaires pour sa mise en application. De même, une motion proposée par les organisations paysannes concernant les limites de surfaces des propriétés (pour éviter l’accaparement des terres), n’a pas été reprise dans la loi.

    ...

    Pour Gianmarco Cheng, « les politiciens préfèrent ne pas entrer en conflit avec les agro-exportateurs. C’est pour eux que les politiques publiques des dernières années ont été dessinées. Cela se voit clairement au travers des #subsides indirects du gouvernement pour l’établissement de nouvelles zones de cultures. Les #grands_propriétaires peuvent acheter des grandes quantités de #terres subventionnées, ce qui n’est pas le cas pour les petits producteurs ». C’est également ce que promeuvent les accords de commerce avec les États-Unis ou l’Union Européenne. Les investissements dans le secteur minier ou l’#agro-exportation, s’ils ne sont pas encadrés et s’ils ne bénéficient pas aux populations les plus fragiles, ne feront que renforcer la mise en compétition entre l’#agro-business et les petits producteurs qui ne sont pas armés pour cette lutte, ce qui ne fera qu’amplifier les inégalités et les conflits sociaux. Le #Pérou doit mettre en œuvre une réelle cohérence de ses #politiques_agricoles au risque de réduire à néant toutes les avancées de la loi de promotion de l’#agriculture_familiale.

  • #Bière : les quatre multinationales qui se cachent derrière des centaines de marques
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/08/biere-derriere-des-centaines-de-marques-4-groupes_4785476_4355770.html

    Les quatre leaders mondiaux, AB InBev, suivi de SABMiller, de Heineken et de Carlsberg, brassent près de la moitié de la bière mondiale et exploitent près de 800 marques à eux seuls.

    Ci-dessous, les marques exploitées par le néerlandais Heineken (18,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le belge Anheuser-Busch InBev (29 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le britannique SABMiller (25,42 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012) et le danois Carlsberg (9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012).

    Il y a une #infographie (pas très lisible d’ailleurs) mais je ne peux pas la copier
    #agro-alimentaire #agro-business

  • #Ukraine agribusiness firms in ’quiet land grab’ with development finance | Claire Provost and Matt Kennard | Global development | The Guardian
    http://www.theguardian.com/global-development/2015/jul/30/ukraine-agribusiness-firms-quiet-land-grab-development-finance

    Hundreds of millions of dollars in development finance from the World Bank’s investment arm have helped to fund the controversial expansion of a billionaire’s agribusiness empire in Ukraine, amid growing concern that land and farming in the country are increasingly falling into the hands of a few wealthy individuals.

    Controlled by one of Ukraine’s wealthiest men, Yuriy Kosiuk, the agribusiness company Myronivsky Hliboproduct (MHP) dominates the country’s domestic poultry market and exports chicken and luxuries such as foie gras across Europe. Since 2010, it has received at least $200m (£128m) in long-term loans from the bank’s International Finance Corporation (IFC).

    Much of this funding has gone to support the building of Europe’s largest industrial chicken farm in the middle of Ukraine’s rural heartland. Almost 300km south of Kiev, the Vinnytsia poultry farm is part of an audacious effort to transform the country once known as “Europe’s breadbasket” into its “meatbasket”.

    ...

    But villagers living near the Vinnytsia project, which is already partially constructed and in operation, said no one is listening to their concerns about its impact on their area. They also said that people are being pressured into giving their land over to the project by signing long-term land leases.

    #agro-industrie #agro-business #industrie_de_la_volaille #terres

  • Le business est dans le pré de Aurélie Trouvé| Fayard
    http://www.fayard.fr/le-business-est-dans-le-pre-9782213678870

    C’est bien connu : le bonheur et l’amour sont dans le pré. Ces images bucoliques nourrissent notre imaginaire, pourtant, depuis des décennies, le monde agricole ne cesse de subir une brutalité quotidienne : celle des marchés. Cette réalité a des retombées concrètes dans nos champs et nos assiettes.
    S’appuyant sur quinze ans d’expériences associatives et professionnelles, Aurélie Trouvé retrace ici de façon pédagogique l’essor de l’#agro-business et sa mainmise sur l’#alimentation. Comment les #multinationales et les fonds financiers en ont fait un instrument de profit, détruisant au passage l’emploi et la nature tout en utilisant des slogans pseudo-écologistes, voire éthiques.
    Mobilisations contre la ferme des 1 000 vaches et le barrage de Sivens, contre les #OGM et l’accord transatlantique, réquisition de #terres, développement du bio, de circuits courts ou de coopératives locales… Le #business est dans le pré veut plus que jamais témoigner des luttes et alternatives qui transforment déjà nos façons de produire, de consommer et d’échanger.

    #livre #agro-industrie

  • L’#ACCAPAREMENT_DES_TERRES … le nouveau colonialisme !

    Après la crise financière de 2007, les #terres_cultivables (et particulièrement celles situées dans les pays en voie de développement) sont devenues l’objet d’un frénétique accaparement dans lequel se sont engagées les pétromonarchies arabes, riches en liquidités mais pauvres en terres arables ou des multinationales de l’#agro-business, intéressées par la création d’immenses plantations pour la production de biocarburants. On retrouve également un certain nombre d’entreprises financières convaincues que l’investissement dans la terre peut garantir des profits en toute sécurité. On voit apparaître au final une véritable forme de colonialisme qui risque de modifier l’équilibre international, comme le montrent les récentes révoltes en Afrique du nord liées à l’augmentation du prix des denrées alimentaires.

    http://www.alterinfo.net/L-ACCAPAREMENT-DES-TERRES-le-nouveau-colonialisme-_a101876.html

    cc @odilon

  • Déclin des #abeilles : les mots qui fâchent
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/04/13/declin-des-abeilles-les-mots-qui-fachent_4400314_3232.html

    C’est une étude fascinante qu’a rendue publique, le 7 avril, la Commission européenne. Conçue par Bruxelles et conduite par un laboratoire de l’Agence nationale de sécurité sanitaire française (Anses), cette enquête a essentiellement consisté à mesurer la mortalité des abeilles domestiques (Apis mellifera) dans 17 pays européens.

    Mais le plus intéressant n’est pas le résultat obtenu. Le plus intéressant est le résultat qui n’a pas été obtenu.

    Pourquoi ? Simplement parce que le protocole choisi visait à restreindre la recherche des causes des mortalités observées aux uniques pathogènes naturels : seules les grandes maladies d’Apis mellifera ont été recherchées dans les ruchers visités.

    Nous ne saurons donc pas quels résidus de #pesticides se trouvaient dans les colonies les plus touchées. Et ce, alors même que des travaux académiques toujours plus nombreux montrent les effets délétères des nouvelles générations de pesticides et des mélanges de substances actives sur la survie des abeilles et des pollinisateurs.

    Nous sommes donc dans le cadre d’un exercice assez étrange, qui met le discours et la pratique scientifiques au service de contingences extérieures à la science. Il faut chercher, mais dans la « bonne » direction. Il faut trouver, mais pas trop. Pour, surtout, éviter toute découverte indésirable.

    #lobby #agrobusiness #étude_bidon

    • Quelques pistes d’études, si des fois ils manquent d’idées… #pesticides #gaucho #apiculture_extensive #ruche_dadant #agro-business
      Et je pense aussi à cet amoureux de l’apiculture en Ruches Warré, furieux de voir que les premiers à empoisonner les abeilles avec des produits chimiques (contre le varroa ou la loque américaine ou …) sont parfois les apiculteurs eux-mêmes.
      Et quand on voit l’histoire de la Ruche Dadant, on comprend qu’on est tombé rapidement et assez tôt dans des principes de rentabilité qui ne respectent pas le cycle de l’abeille.

    • Oui @nicolasm, une industrie qui se double de l’importation massive de ces reines (parfois produites en Chine) parfois responsable de la destruction de l’équilibre écologique et apicole locale : les abeilles locales sont mieux adaptées. Il me semble qu’en Corse, l’importation d’abeilles est interdite pour sauvegarder les espèces endémiques, j’ajoute et notre santé et celle de la production…
      Mais là où l’inventeur de la Dadant (né en France et mort aux USA) a fait très fort c’est en imposant un modèle de ruche industrielle à coup de #marketing et ça au XIXem siècle ! Son idée : des cadres rectangulaires et amovibles déjà gaufrés à la cire, ben y’a plus qu’à les remplir de miel.

      http://apiculture-populaire.com/ruche-dadant.html

      Au niveau Sanitaire rien, dans la conception de la ruche Dadant, n’est fait dans l’intérêt de l’abeille. Tout est pensée du point de vue de l’Apiculteur. C’est la raison pour laquelle cette ruche est utilisée par la majorité des professionels (#rentabilité_oblige).

      #court_terme

    • Sur les cadres en bois, le document de Marc Bonfils, chapitre sur les techniques apicoles devrait t’intéresser si tu ne connais pas :
      http://madeinearth.files.wordpress.com/2014/04/101346095-permaculture-marc-bonfils-lecture-a-l-ecran.p
      C’est clair que c’est pas avec ça qu’on produira du miel pour tout le monde, mais si plus de monde ont leur ruche, ça peut le faire.

      Il me semble que l’industrie apicole tient grâce à l’Australie qui est exempte de varroa et qui fournit en continue les reines qui tombent comme des mouches. Si l’Australie est touchée, c’est la fin ...

    • Très intéressant ton lien @nicolasm, merci.
      J’ai eu quelques ruches, mais j’ai surtout vu les potes pleurer de perdre leurs abeilles. La Dadant est encore moins adapté aujourd’hui car elle est trop grande pour la taille des essaims qui subsistent.
      Je désespérais du rapport que j’avais à observer ces insectes dans des conditions d’élevage en Dadant, ça me rappelait les chevaux en box et ça ne m’ouvrait aucun champ nouveau. J’ai eu la chance de rencontrer Gilles Denis, apiculteur en Cévennes, qui m’a montré qu’on pouvait faire de l’apiculture vraiment autrement.
      http://ruche-warre.com


      Il a une psychologie de l’abeille assez géniale, c’est vraiment l’homme qui parle aux abeilles, surtout, il les écoute, un véritable passionné qui t’apprend les logiques des cycles naturels. Il n’a que très peu de varroas et te prouve qu’une colonie saine sait se défendre et faire le nettoyage en les mettant dans une ruche infestée de teignes. D’un coup dœil il sait si il garde une jeune reine et n’hésite pas à tuer celle qui ne lui dit pas, il arrive à avoir près de 7 générations par an et elles savent toutes danser, lire et jouer du violon en quelques mois. Bref, une lignée exceptionnelle qu’il élève dans des Warrés sans cadre
      http://ruche-warre.com/des-cadres-ou-des-barrettes.html

    • Warré c’est sur ma liste de choses à tester en apiculture (si je m’y lance, je suis pas pressé vu les pertes), avec la Top Bar Hive aussi. C’est sûr que l’idéal c’est d’apprendre toutes les subtilités des cycles des abeilles avec quelqu’un⋅e. C’est aussi pour ça que e m’y suis toujours pas mis (et aussi pour avoir été pourchassé par des abeilles en colère ....)

    • Bonne idée ! faut tenter avec au moins 3 ruches, sinon effectivement tu risques de désespérer. Les abeilles ne demandent pas beaucoup de travail si tu ne transhumes pas, surtout de la disponibilité, de l’étude et de l’observation et tu trouveras toujours des groupes d’apiculteurs prêts à te guider.
      Je ne connaissais pas la Top Bar Hive, ça à l’air intéressant et simple.

      Urg, pourchassé par les abeilles, un jour d’orage !? faut aussi les choisir pour leur amabilité.

  • Les #Indiens du #Brésil sont-ils des « privilégiés » ? | America Latina (VO)
    http://america-latina.blog.lemonde.fr/2014/02/11/les-indiens-du-bresil-sont-ils-des-privilegies

    Les détracteurs de la démarcation des terres indiennes se sont déchaînés. A les entendre, l’utilisation d’un deux roues, voire d’Internet ou de téléphones portables, prouverait que leurs habitants ne sont plus des Indiens, et qu’ils ont donc perdu les droits que leur reconnaît la Constitution de 1988. D’où l’idée qu’ils soient traités comme des citoyens lambda, sans « privilèges ». Ils auraient tout au plus droit aux mêmes aides réservées aux démunis, tels que la « Bourse famille », ou alors les crédits réservés aux petits paysans. Pourtant, une communauté indienne se définit par son appartenance à une culture et son attachement à un territoire, qui ne sont nullement remis en cause par l’appropriation des nouvelles technologies.

    Ce déni des identités indigènes dissimule les intérêts des #éleveurs et de l’#agro-business désireux de repousser encore la frontière agricole au détriment de la forêt tropicale, sans oublier les exploitants de bois, ainsi que les industries minières qui rongent leur frein. La quasi totalité des populations indigènes sont en contact avec la civilisation blanche. Les #tribus_isolées sont l’exception. Et c’est justement cette interaction qui les place en danger et en fait des minorités qui doivent être protégées.