• Michel Ramery, l’entrepreneur en BTP derrière la ferme aux mille vaches - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2013/11/16/michel-ramery-l-entrepreneur-en-btp-derriere-la-ferme-des-mille-vaches_94

    Ce patron nordiste, 369e fortune de France, porte le projet de ferme des mille vaches dans la Somme. Son profil inquiète les opposants.
    Un symbole des dérives de « l’agrobusiness ». C’est le principal argument des opposants au projet de ferme de 1 000 vaches qui doit ouvrir l’an prochain dans la Somme. Mais un autre facteur cristallise les mécontentements : la personne de Michel Ramery, l’homme qui finance cette étable géante et son méthaniseur. « Il n’a pas une démarche agricole. Et son image controversée n’arrange rien », souligne Barbara Pompili, députée (EE-LV) de la Somme....

    #agrobusiness
    #méthaniseur « Il n’a pas une démarche agricole.. »
    #ferme-aux-mille-vaches
    #Michel-Ramery

    #finance
    #lobbying & conflit d’intérêts

  • Un activiste camerounais menacé d’emprisonnement pour s’être attaqué à un accapareur de #terres de Wall Street
    http://www.grain.org/article/entries/4829-un-activiste-camerounais-menace-d-emprisonnement-pour-s-etre-attaque-a-u

    Pour un accapareur de terres, Nasako Besingi représente un véritable cauchemar. Cet organisateur de communauté, directeur de l’ONG Struggle to Economise Future Environment (SEFE), a bouleversé les plans d’une société américaine visant à mettre la main sur une vaste zone au sud-ouest du Cameroun pour y produire de l’#huile_de_palme.

    Herakles Capital est une société de capital-risque dont le siège est à New York et qui se démène pour acquérir et développer des plantations de palmiers à huile sur plus de 80 000 hectares en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Nasako n’a pas ménagé ses efforts pour faire son enquête et dénoncer le projet de cette société au Cameroun, depuis l’instant où il en a entendu parler ; il a aidé les populations locales à en comprendre les enjeux. La résistance à #Herakles a pris de l’ampleur, mais cela a coûté très cher à Nasako.

    #accaparement #agrobusiness #répression #intimidation #violences_policières #activisme

  • Chez Henri, Breton heureux au milieu de ses 120 cochons bio | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/11/11/chez-henri-breton-heureux-milieu-120-cochons-bio-247376

    Il connaît des éleveurs qui ne mangent même plus leur propre volaille. Qui préfèrent se garder une dizaine de volatiles, élevés au grain et en plein air, pour ne pas devoir ingurgiter des « petites bestioles blanches qu’on fait grandir en un mois et demi ».

    #paysannerie #agrobusiness

  • #Saumon : la Norvège reconnaît que son poisson est dangereux pour la #santé
    http://www.maxisciences.com/saumon/saumon-la-norvege-reconna-t-que-son-poisson-est-dangereux-pour-la-sant

    En effet, même soumis à des normes d’élevage très strictes, le saumon est en contact avec des produits chimiques qui présentent un risque pour la santé. Anne-Lise Bjorke Monsen, du laboratoire de biochimie clinique de Bergen, explique : « les polluants retrouvés dans le saumon d’élevage ont une mauvaise influence sur le développement du cerveau, et sont associés à l’autisme, à l’hyperactivité et à la baisse de QI ».

    C’est quoi des normes strictes si elles permettent de porter atteinte au développement cognitif des consommateurs ?

  • Twenty-first-century land grabs : Accumulation by agricultural dispossession
    http://farmlandgrab.org/post/view/22761-twenty-first-century-land-grabs-accumulation-by-agricultural-dis

    Land grabs—whether initiated by multinational corporations and private investment firms emanating from the capitalist core, sovereign wealth funds in the Middle East, or state entities such as China and India—are now in the news constantly.1 For example, in July 2013 the Colombian ambassador to the United States resigned over his participation in a legally questionable effort to help the U.S. corporation Cargill use shell companies to amass 130,000 acres of land. This land was supposed to be used for agricultural production, but there is also land being grabbed for other purposes—such as mining or to construct roads, buildings, and dams. In human terms, land grabs mean real people and families are dispossessed. When people lose access to their land, they also lose their means to obtain food, their communities, and their cultures.

    #terres

  • L’Accaparement des #Terres, Planète (pas) à vendre | Possibles
    http://redtac.org/possibles/2013/10/29/l’accaparement-des-terres-planete-pas-a-vendre
    articles téléchargeables de ce n° de Possibles

    Ces dernières années, l’agriculture a connu un regain d’intérêt sur l’agenda international avec l’explosion récente des investissements fonciers (trans)nationaux dans des projets (agro)industriels à grande échelle. Toutefois, cette ruée sur le foncier à l’échelle mondiale, souvent présentée comme favorable au développement rural, constitue une nouvelle vague agressive « d’accaparement des terres » mettant en péril le devenir de l’agriculture paysanne. Il s’agit du phénomène d’ampleur globale par lequel le contrôle sur l’accès à, l’utilisation de et les bénéfices liés à l’emploi de la terre et autres ressources naturelles est capturé par de entreprises et/ou des capitaux à grande échelle. Cette mainmise s’exerce au détriment des populations rurales les plus vulnérables, qui voient leurs droits humains, souveraineté alimentaire et résilience écologique entre autres compromis.

    #paysannerie #agrobusiness

  • Le modèle agricole intensif breton est à bout de souffle
    http://lemonde.fr/economie/article/2013/10/31/le-modele-agricole-intensif-breton-est-a-bout-de-souffle_3506538_3234.html
    pour archive, un article qui aurait dû être écrit il y a au moins dix ans... et qui fait l’impasse sur la politique agricole française

    Mais les premières limites du « modèle » breton ont commencé à apparaître au milieu des années 1990. Avec l’ouverture des marchés européens, négociée dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, l’agriculture bretonne axée sur le volume et les faibles marges s’est trouvée confrontée à la concurrence de pays comme le Brésil. Au sein même de l’Europe, avec l’entrée dans l’Union des ex-pays de l’Est, des distorsions de concurrence sont apparues entre la France et des pays comme l’Allemagne, qui ont recours dans leurs abattoirs à la main-d’œuvre roumaine ou polonaise payée au salaire de leur pays d’origine. Quant aux « restitutions », elles ont commencé à baisser, et l’Union européenne a voté leur disparition à terme.

    #agrobusiness #Bretagne

  • #Lois sur les #semences en Amérique latine : une offensive qui se poursuit et une résistance qui s’intensifie et se multiplie
    http://www.grain.org/article/entries/4807-lois-sur-les-semences-en-amerique-latine-une-offensive-qui-se-poursuit-e

    Les tentatives des grandes sociétés d’#agrobusiness d’imposer la privatisation des semences continuent d’être déployées partout sur la planète. Derrière leurs tentatives, elles poursuivent un objectif clair : s’approprier un monopole sur les semences et rendre illégale la pratique historique et millénaire de conserver et de reproduire les semences. L’Amérique latine n’est pas à l’abri de ces attaques.

    Milles des personnes manifestait contre les lois sur les semences en Chili. (Photo : GRAIN)
    Bien que les lois UPOV soient actuellement le fer de lance de cette agression, on assiste en réalité à une avalanche de lois, de décrets et de règlements, notamment le brevetage d’événements biotechnologiques, les normes sanitaires, les normes de commercialisation, les lois sur la certification, divers registres, des règlements tributaires, les soi-disant « bonnes pratiques agricoles, » les programmes de recherche, les politiques de mise sur pied de marchés de semences et plus encore.

  • Brazil property rights: Tribes and farmers battle to the death - latimes.com
    http://www.latimes.com/world/la-fg-ff-brazil-tribes-farmers-20131002,0,3179181.story#axzz2j0rBfWNk

    President Dilma Rousseff’s political alliance with the ruralistas was among the grievances listed by some of the protesters in the massive demonstrations that recently rocked Brazil. Afterward, in July, she met with indigenous leaders for the first time since taking office in 2011, but said in the meeting that she wouldn’t halt the changes to the process for demarcating land reserves that ruralistas have been pushing for.

    “Dilma needed the agricultural industry for her election,” said Tonico Benites, a professor of anthropology and a specialist in indigenous issues at the Federal University of Greater Dourados. “And she needs them now in Congress too.”

    The center of Brazil’s farming boom is also the center of violence here in Mato Grosso do Sul, a state that’s home to the country’s largest number of indigenous peoples and whose government is run by ruralistas.

    More than 560 indigenous Brazilians have been killed in the last decade, according to CIMI, most of them in Mato Grosso do Sul.

    #Brésil #Indigènes #non_gouvernés #agrobusiness

  • Sérieusement, il est vraiment indispensable d’écouter cette émission, en complément à la lecture du livre Vivre avec les animaux. Une utopie pour le XXI siècle paru à La Découverte.
    Je sais pas, par exemple, ce que pensent les contributeurs et contributrices (usager-e-s ?, merde, comment on se nomme ?) de Seenthis autour du véganisme et du végétarisme, mais Porcher tranche clairement, en soulignant non seulement la dimension de classe de cette option, mais aussi son caractère barbare : voulons d’un monde humain sans animaux ?

    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-vivre-avec-les-animaux-2013-10-19

    Vivre avec les animaux

    Avec Jocelyne Porcher, chargée de recherches à l’Inra (département Sciences pour l’Action et le Développement). Ses travaux portent sur la relation de travail entre les humains et les animaux en élevage.

    • Ce que je pense de l’élevage et du véganisme pris sous l’angle de la permaculture est disponible dans mes billets de blog ici : http://madeinearth.wordpress.com/tag/vegetarisme

      Je pense qu’on n’a pas fini de parler du véganisme. On se rappelle tous des films de SF où les gens vivent dans des technopoles-mondes coupées du reste du monde vivant, en recyclant tout, en mangeant un peu synthétique, et où les braves gens libres ont fui dans des zones intermédiaires (souvent le dehors -soit-disant- pollué) et vivent de braconnage et de vol. Bienvenu dans un futur possible et vegan-compatible. Je ne fais pas un procès d’intention, je pense juste que le véganisme peut être repris très facilement par les élites pour nous mettre dans des techno-bulles, et que ça soulève peut être des problèmes sous-jacents au véganisme. Je vois très bien la vision qu’ont les permaculteurs et permacultrices par exemple : des villes remplies de jardins et de fruitiers, des campagnes repeuplées, des paysages merveilleux de beauté et d’abondance. La vision des végan⋅e⋅s, je l’ai jamais vue et pourtant j’ai cherché. Dans Meat A Begnin Extravagance, Fairly essaie justement de voir où ça pourrait mener, et il tombe sur ce dont j’ai parlé plus haut, car si tu ne peux plus agir sur les forces naturelles animales (chasse, régulation, espaces tampons d’élevage, etc), alors pour empêcher tout le monde vivant de venir manger tes salades, il faut construire une barrière, qui sera autant physique que mentale, et à lire des tas de vegan⋅e⋅s, le sauvage est un concept abstrait depuis leurs chaises dans leurs appartements dans leurs villes.

    • J’ai lu ton lien @koldobika,
      ça me rappelle quelque chose qui me gêne chez les vegan⋅e⋅s, c’est cette notion d’exploitation. J’ai l’impression que les relations acceptées entre les vegan⋅e⋅s et les animaux, c’est soit l’indifférence, soit une relation unilatérale de l’humain⋅e vers l’animal (mais laquelle ?). Le point extrême étant ce végan qui soutenait qu’il pouvait tuer des moustiques car il n’y avait pas d’exploitation (mais bon, c’est pas représentatif). Comme si l’animal ne devait rien nous apporter, ou ne pouvait rien nous apporter.

    • Oui il y a visiblement cette absence de la notion de co-création entre animal et humain chez les vegans, et un tabou sur le fait de tuer, et je pense que tant qu’ils ne sortiront pas de cette vision ils laissent effectivement prise à une indutrialisation croissante.
      Les véganes que je connais sont plus intersectionnelles l’une d’entre elles développe pas mal de choses en permaculture/végéculture et passe beaucoup de temps seule en forêt, mais si j’en juge ce que tu as vu dans des discussion de végans son approche semble minoritaire.

      Cela dit ça me semble intéressant de relever parallèlement certains manques de clarté ou incohérences chez Jocelyne Porcher. ça aide à affiner les réflexions

    • Aude V (@aude_v) :

      Merci @nicolasm de mettre chaque fois en rapport ces mini-utopies avec les pratiques agricoles, ça remet les pieds sur terre

      Ça me fait (encore) penser à un passage du bouquin de Fairly, où il cite un des pontes du mouvement abolitionniste, #Peter_Singer :

      But what is most revealing about Singer’s coverage of pests is the tiny proportion of his book which he devotes to them – just one page, compared with an entire chapter on factory farming and another chapter on vivisection. Pests, in Singer’s view are a side issue: this is how he introduces the subject:

      """It is possible to think of more unusual cases in which there is a genuine clash of interests. For instance, we need to grow a crop of vegetables and grain to feed ourselves; but these crops may be threatened by rabbits, mice, or other ‘pests’.""""

      Unusual? Rabbits, mice and other pests? Far more rodents have died as a result of traps, poisons or targeted anthropogenic disease, than have ever been killed in the laboratories he campaigns against. Singer seems blissfully ignorant about the perils of growing vegetables. Virtually every herbivore in the animal kingdom, from slug and carrot fly up to deer and wild boar, has long since sussed out that humans are more proficient at growing tasty food than nature is, and all do their utmost to partake of the feast.

    • Je suis peut-être naïf mais pour ma part je crois qu’il peut exister une réflexion sur l’élevage et des remises en question qui ne soient pas industrielles et libérales, qui réfléchissent en termes d’écoumène et qui ne posent pas de tabou sur le fait de tuer. Je repense à ce que disait @rastapopoulos sur un autre sujet ici http://seenthis.net/messages/247094#message247283

      Mais je reste quand même sur ma position qu’on peut être anti-industriel, et anti-libéral ET être pro-féministe, pas anti-homo, etc.

      Ces remises en questions non-industrielles et non-libérales sont peut-être minoritaires, elles ne font peut-être « même pas partie du tableau », elles ne me semblent pas pour autant à jeter avec l’eau du bain.
      Le ressenti que j’ai parfois c’est, en forçant un peu le trait, « Tu veux faire des systèmes agricoles résilients ? Elève des vaches et bousille ta santé et ta vie familiale comme tes ancêtres, de toute façon t’as pas le choix c’est ça ou soleil vert ». Cette alternative infernale (comme dit Isabelle Stengers) me fait moyennement envie.

    • @koldobika :

      Les véganes que je connais sont plus intersectionnelles l’une d’entre elles développe pas mal de choses en permaculture/végéculture et passe beaucoup de temps seule en forêt, mais si j’en juge ce que tu as vu dans des discussion de végans son approche semble minoritaire.

      Ah oui elles ont l’air plus intéressantes que les végan⋅e⋅s que je lis ou avec qui je « discute » sur internet.

    • @koldobika :

      Je suis peut-être naïf mais pour ma part je crois qu’il peut exister une réflexion sur l’élevage et des remises en question qui ne soient pas industrielles et libérales, qui réfléchissent en termes d’écoumène et qui ne posent pas de tabou sur le fait de tuer.

      Oui, mais je vois cette réflexion dans le milieu permaculture, mais pas dans le milieu vegan, car ça me parait compliqué d’être végan⋅e et de ne pas remettre en question le fait de ne pas tuer les animaux (car souvent c’est mal, et même si, c’est de l’exploitation s’ils sont d’élevage).

      Perso cette remise en question je la trouve dans l’élevage par défaut défini dans un rapport de la FAO, bien développée dans le bouquin de Fairlie et plus largement en permaculture, et que j’évoque ici : http://seenthis.net/messages/220316

      En gros on prend la question à l’envers : plutôt que de savoir combien on doit produire pour satisfaire notre appétit (ou celui du marché) de X kg de viande par tête et par an, de poser la question du rôle des animaux domestiques, de leur intégration, de mode de production, et ensuite en déduire une quantité possible de viande par individu. Mais dans les commentaires de ce billet, tu penses que ce n’est pas suffisant. Si un jour tu as l’envie et le temps de développer, ça m’intéresse. Pour moi l’élevage par défaut c’est le bon paradigme de l’élevage, après effectivement on peut faire des retouches (ou plus pour toi peut être).

    • Aude V (@aude_v) :

      « madame, il fait rien qu’à manger de la viande exprès devant moi, il est végéphobe ! »

      D’ailleurs c’est marrant que ce terme, végéphobie, soit aussi présent dans les écrits végans. J’imagine bien que ce doit être difficile de se faire railler par des imbéciles à longueur de journée, mais je ne sais pas si cette antipathie est différente de celle pour la décroissance par exemple. Même si on ne dit rien, notre comportement est pris comme une insulte par les autres, et ça me frappe à chaque fois de voir les réactions des gens quand ils apprennent qu’on n’a pas la télé ou le frigo (du genre « moi je pourrais pas parce que insérer-une-raison-bonne-ou-mauvaise »). Mais ça montre bien le reprise par le mouvement de plein de codes qui ne leur appartiennent pas, comme le fait de présenter le #carnisme à part égale avec le sexisme, l’esclavagisme ou le racisme, et donc de calquer les réactions contre elleux comme du une xénophobie anti-végan⋅e

    • @aude_v

      alors les 47 VoKü véganes de Berlin, à la limite, on s’en branle, c’est pas d’illes qu’on parle, c’est d’un monde Soleil vert avec des barrières et un être humain qui ne se trouve pas de rapport plus sain avec son milieu que la coupure absolue !
      [...]
      Oui, il y a une dimension sociale à ce mépris (et non, ça veut pas dire qu’on accuse la jolie végane avec les dreads d’être bourge, elle fait même pas partie du tableau)

      de façon symétrique on pourrait dire à propos de ce qu’est la producton actuelle de viande : alors les quelques éleveurs de vache Aubrac sur leurs pâturages, à la limite, on s’en branle, c’est pas d’illes qu’on parle, c’est d’un monde sans forêt avec des champs de soja à la place et un être humain qui ne se trouve pas de rapport plus sain avec son milieu que son remplacement absolu par des cultures fourragères !
      [...]
      Oui, il y a une dimension sociale à ce mépris (et non, ça veut pas dire qu’on accuse le Mimile cantalou avec sa moustache d’être un surconsommateur viandard, il fait même pas partie du tableau)

      Ce que je veux dire par là c’est que le fait qu’une pratique soit menée par une minorité ne doit pas invisibiliser ou invalider la minorité en question.
      Tout le monde ici est d’accord sur le fait qu’il existe un élevage paysan (aujourd’hui minoritaire) avec un façonnement mutuel de l’humain, de l’animal domestiqué et des paysages, et qu’il serait absurde de le balancer dans le même sac poubelle que la production zootechnique de milliards de steaks pour le « modèle occidental » surconsommateur de tout dont la barbaque.
      De même il peut exister une réflexion végane qui ne passe pas par l’industrialisation généralisée et la coupure d’avec le milieu, et tout aussi minoritaire qu’elle soit elle n’est pas pour autant à balancer dans le même sac que les scénarios soleil vert.

    • sachant que je n’ai encore rien lu issu du milieu pour se démarquer des différentes initiatives capitalistes anti-viande

      Oui c’est clair que ça manque. ça se comprend assez bien sachant qu’une paysannerie végane n’a jamais existé dans nos contrées (mais elle a existé ailleurs notamment chez les Américains natifs), et que les gens d’origine paysanne chez nous conçoivent difficilement de passer à des modèles sans élevage. D’autant moins quand les zones où l’agriculture est encore un peu paysanne et pas trop industrialisée sont des zones de montagne où l’élevage est central.
      Du coup quasi personne ne développe encore ça en Europe et Amérique de Nord, et le véganisme se développe plus largement chez des urbains très peu liés au monde paysan, avec tout ce que ça implique en terme de coupure vis à vis de la production (la question n’est vue quasiment que du point de vue de la consommation) et de modèle de la #wilderness en lieu et place d’un véritable #écoumène paysan.

    • Ah oui tiens ça me paraissait bizarre des cultures amérindienness véganes mais tu parles plus d’agriculture/horticulture végane, ça semble plus plausible. Par contre tu as des exemples concrets car par exemple la fertilisation à base de têtes de poissons n’était pas anecdotique.

    • Je pense notamment aux maïsicultures avec courges et haricots du Sud des rocheuses et du Mexique (comme chez les Anasazis), aux polycultures horticoles des Appalaches (d’où nous vient le topinambour) et d’Amazonie (dont parle Hemenway).
      Ces systèmes comprenaient en parallèle la chasse et la cueillette, mais pas d’élevage.

    • Oui y a plein de bonnes choses dans les têtes de poisson (fer, phosphore, azote, soufre, magnésium, calcium...), mais faut pas en mettre trop au même endroit ça a tendance à attirer les rats.
      En termes absolus, aucune culture n’a eu d’alimentation végane, même l’Inde, dans la mesure où les oeufs et larves d’insectes contenus dans les épis de céréales ont toujours été consommés (même involontairement).
      http://seenthis.net/messages/273844#message273862

  • Censés nourrir l’humanité, ils vivent du RSA : portraits d’agriculteurs au bout du rouleau
    http://www.bastamag.net/article3398.html

    Ils sont censés nourrir l’humanité, mais ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Paysans en Bretagne et en Picardie, ils vivent dans la précarité, font face au surendettement et aux procédures judiciaires. Des hommes et des femmes qui aiment leur métier et ne peuvent plus en vivre dignement. Reportage photo au cœur d’une pauvreté souvent invisible. (...) Source : Basta !

  • #Sumatra : comment l’huile de #palme a chassé des centaines de paysans de leurs #terres - Basta !
    http://www.bastamag.net/article3321.html

    Expropriation de communautés locales, soumissions contraintes des petits agriculteurs aux grandes firmes contrôlées par l’Etat… La culture d’huile de palme n’y est pas vraiment « responsable ». A Sumatra, des centaines de familles se sont lancées dans une « guérilla » agricole pour se réinstaller sur les plantations dont ils ont été chassés.

    #agrobusiness #paysannerie

  • L’approbation du règlement sur le commerce des #semences par le #COMESA est une catastrophe pour les petits #paysans et la #souverainete_alimentaire en Afrique
    http://www.grain.org/fr/bulletin_board/entries/4800-l-approbation-du-reglement-sur-le-commerce-des-semences-par-le-comesa-es

    1. L’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique condamne fermement l’approbation durant le mois de septembre 2013, par le marché commun de l’afrique orientale et australe (COMESA) du draft d’harmonisation des règlements de commercialisation des semences du COMESA en 2013 (ci-après dénommé la « Règlementation sur les semences »).

    2. Les règlementations sur les semences du COMESA s’appliquent sur tous les Etats membres du COMESA aux termes de l’article 9 du traité du COMESA. Pourtant, il n’y a aucune preuve pour démontrer l’implication de et la consultation avec les citoyens des pays du COMESA, en particulier les petits paysans, malgré les nombreux appels au COMESA à se consulter avec les petits paysans. Nous sommes d’avis qu’un groupe technique des pays du COMESA en collaboration avec la l’Association africaine du commerce des semences (AFSTA) et le commerce des marchandises de l’Afrique australe et orientale (ACTESA) et bien financé par l’USAID et l’UE, a délibéré sur les questions et élaboré les règlements qui ont été maintenant signés par le Conseil des ministres, prêts pour la domestication dans les États membres du COMESA.

    3. Les présentations faites par les OSC et les représentants des petits agriculteurs, lors d’un atelier COMESA organisé par ACTESA du 27 au 28 Mars 2013 à Lusaka – Zambie, contenant à la fois des préoccupations sur la nature imparfaite du processus et les implications de la réglementation sur les petits agriculteurs et sur la diversité de l’agriculture en Afrique, ont ostensiblement été ignorées.

    #paysannerie #agrobusiness #biodiversité

  • Pas 842 millions mais 2,5 milliards de personnes qui souffrent de la faim | CNCD-11.11.11
    http://www.cncd.be/Pas-842-millions-mais-2-5

    La morale de cette histoire est triple. Primo, les statistiques sont difficiles à collecter dans les pays pauvres et doivent donc être interprétées avec précaution. Secundo, si une personne sur huit dans le monde souffre de malnutrition aigüe, c’est-à-dire qu’elle n’absorbe pas un nombre suffisant de calories pour mener un style de vie modéré, c’est en réalité plus d’une personne sur trois dans le monde et près d’une personne sur deux dans les pays en développement qui souffre plus généralement de la faim, c’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas d’une alimentation qui lui apporte les nutriments suffisants pour mener une vie active et saine. Enfin, tertio, éradiquer la faim dans le monde et garantir le droit à l’alimentation nécessitent de redoubler d’efforts pour soutenir l’agriculture familiale durable et garantir aux paysans l’accès à la terre, aux intrants et à un revenu suffisamment rémunérateur.

    Le paradoxe du système alimentaire mondial est en effet que ce sont ceux qui cultivent qui représentent la majorité de ceux qui meurent de faim. La solution pour éradiquer la faim dans le monde n’est donc pas de développer l’agro-industrie et les OGM, car cela aurait pour effet de rendre les paysans du Sud encore plus vulnérables envers la concurrence déloyale et les produits brevetés des firmes agroalimentaires, tout en exacerbant les problèmes environnementaux. La solution implique au contraire de soutenir une agriculture permettant d’accroître la productivité agricole tout en préservant la biodiversité et en réduisant la dépendance des agriculteurs envers les intrants. C’est ainsi par des politiques publiques adéquates, et non par la modification des modes de calcul des statistiques de la faim, que l’on pourra espérer garantir à terme le droit à l’alimentation.

    #fao #grand_manitou_de_la_stat #faim #pauvreté #agrobusiness

    • Toutefois, deux nuances de taille viennent sérieusement assombrir ce tableau. D’une part, si la faim dans le monde est en baisse, c()’est que suite à une modification par la FAO du mode de calcul pour estimer l’évolution du taux de malnutrition depuis 1990 (…) plutôt qu’une hausse continue du nombre de malnutris depuis 1995, passant selon l’ancien mode de calcul de moins de 800 millions de personnes souffrant de malnutrition en 1995 à un milliard en 2011, on est subitement passé à une tendance inverse et nettement plus favorable, avec une baisse de 17% de la malnutrition mondiale entre 1990 et 2013 !
      D’autre part, et plus fondamentalement, le chiffre de 842 millions de personnes communiqué par la FAO et relayé par les médias n’est en fait que la fourchette basse de statistiques estimées à trois niveaux. En effet, la FAO a calculé les statistiques de la faim selon des styles de vie « modérés », « normaux » et « intenses ». Or le chiffre de 842 millions concerne le nombre de personnes souffrant de la faim selon un style de vie « modéré »,(…) Quand on sait que la majorité des personnes malnutries sont des paysans ruraux du Sud qui travaillent à la main dans des conditions climatiques difficiles et sans arriver à vivre décemment de leur production, il n’est pas exagéré de conclure que leur mode de vie est davantage « intense » que « modéré ».

  • Un lien très clair entre politiques de l’Europe et accaparement des terres
    http://farmlandgrab.org/post/view/22679-un-lien-tres-clair-entre-politiques-de-leurope-et-accaparement-d

    Le phénomène n’est pas nouveau, nombre de multinationales se sont accaparé des terres par le passé pour produire des ressources à bas coût et les exporter dans le monde entier (lire ci-dessus). Mais depuis quelques années, l’implication d’Etats souverains et de gouvernements étrangers dans des accaparements de grande ampleur attire l’attention des médias. La plupart de ces appropriations restent pourtant le fait d’investisseurs privés, généralement des élites locales, qui voient dans ces terres une nouvelle et importante source de profit. « Le phénomène a explosé pour deux raisons », poursuit Olivier De Schutter, « l’instabilité des produits agricoles sur les marchés internationaux qui a conduit des gouvernements et de grandes entreprises à acheter ou louer des terres à long terme pour s’assurer une certaine production. Et la poussée des agrocarburants ». Le biodiesel notamment, brûlé dans nos moteurs pour remplacer les énergies fossiles et principalement produit à base de colza sur une bonne partie des terres arables de l’Union européenne. Conséquence : les Etats membres importent les huiles végétales qu’ils n’ont plus la place de produire, dont la plus célèbre et la plus utilisée d’entre elles : l’huile de palme. « La demande croissante en huiles végétales a mis en place un marché extrêmement lucratif », ajoute Olivier De Schutter. « Des pays comme la Malaisie, l’Indonésie, le Guatemala ou le Honduras consacrent d’immenses territoires à la culture de palmiers à huile dont les enjeux sont immenses. »

    Cela dit, je ne trouve pas que les médias s’y intéressent beaucoup, pas plus que les zintellectuels
    #terres #agrobusiness #finance #multinationales #agrocarburant #palme

  • Colombian farmers risk death to reclaim lost land | World news | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2013/oct/16/colombian-farmers-death-reclaim-lost-land

    A lukewarm attempt at land reform in the 1980s led to a violent backlash and the rise of paramilitary forces, who in addition to fighting leftwing guerrillas and engaging in extortion, drove hundreds of thousands of peasants from their homes. Around 23,000 sq miles of land have been stolen or abandoned since 1991. Much of it has ended up in the hands of national and international agribusiness or mining concerns, former and current combatants, or farmers with close relations to the armed groups responsible for the clearances. Experts call it a “reverse land reform”.

    Those who, like Culma, are trying to reclaim that land face violent reprisals. “In Colombia, trying to get your land back often means assuming risk and living in fear,”

    #colombie #paysannerie #droit_foncier #paramilitaire #multinational #agrobusiness #assassinat

  • Les géants de l’#agroalimentaire priés de lutter contre l’accaparement des #terres
    http://farmlandgrab.org/post/view/22648-les-geants-de-l-agroalimentaire-pries-de-lutter-contre-laccapare

    Coca-Cola, PepsiCo, Associated British Foods tolèrent des matières premières issues de l’accaparement de terres agricoles.

    Dans son rapport La fièvre du sucre publié le 2 octobre, Oxfam indique que le sucre, le soja et l’huile de palme ont provoqué des acquisitions de terres agricoles à grande échelle, ainsi que des conflits fonciers, et ce, au détriment des petits producteurs alimentaires et de leur famille.

    « C’est la première fois que nous nous penchons sur les terres, et que nous ciblons l’industrie agroalimentaire, en utilisant le critère du sucre », indique Erinch Sahan, conseiller en politique du secteur privé pour Oxfam. « Leur pouvoir est immense et les trois plus grands acteurs sont en position dominante. »

    Le sucre est un ingrédient clé pour l’industrie agroalimentaire : 51 % du sucre produit se retrouve dans les aliments transformés, comme les boissons non alcoolisées, la confiserie et les crèmes glacées. De tous les aliments, le sucre est celui qui requiert le plus de surfaces agricoles. Il est produit sur 31 millions d’hectares de terres à l’échelle mondiale, soit la superficie de l’Italie. Au moins 4 millions d’hectares ont été associés à une centaine de transactions foncières de grande échelle effectuées depuis 2000.

    La demande en sucre devrait augmenter de 25 % d’ici 2020. Quelques intermédiaires dominent l’industrie, comme Bunge, Cargill, Czarnikow, ED&F, Louis Dreyfus et Sucden. Ensemble, ils représentent les deux tiers des échanges mondiaux.

    #agrobusiness #alimentation #sucre #foncier
    http://seenthis.net/messages/181077

  • No land no food no life
    http://farmlandgrab.org/post/view/22651-no-land-no-food-no-life
    #documentaire sur l’#accaparement_de_terres #terres

    No Land No Food No Life explores the calls for an end to global land grabs, and for sustainable peasant and community agriculture. It gives voice to those directly affected by combining personal stories showing how farmers are dealing with losing their land from these grabs, and vérité footage of organizers and community leaders fighting against land grabs. No Land No Food No Life is a deep examination into the challenges and struggles farmers face despite the exultation they experience in their fight for to retain control of their land.

    http://www.youtube.com/watch?v=THKV8hKjExA


    le site du docu avec #carto interactive
    http://nolandnofoodnolife.com
    #alimentation #agrobusiness

  • The Great Soy Expansion: Brazilian Land Grabs in Eastern Bolivia | Food First/Institute for Food and Development Policy
    http://www.foodfirst.org/en/node/4434

    Since 1990, the area of cultivation in Santa Cruz has expanded from slightly over 400,000 hectares to more than two million hectares in 2011. Since 2005, a new round of Brazilian land investments in Santa Cruz has emerged, this time for ranching. There are currently approximately seven million head of cattle in Bolivia, three million (or 40 percent) of which are located in Santa Cruz. Pressure is mounting to expand both soybean production and ranching operations into forested areas.

    According to the Regulatory Agency for the Social Control of Forests and Lands, 3.3 million hectares of forest have been illegally deforested in Bolivia between 1996 and 2009 alone. The environmental degradation of the eastern lowlands has caused several micro-climatic changes in the region, increasing water stress. In the Santa Cruz province of Velasco, water is often controlled by cattle ranchers who dam brooks to water their cattle. Indigenous farming communities living downstream claim that their streams no longer run except in very wet years, leaving them without water.

    #agrobusiness #élevage #terres #Bolivie #eau #déforestation

  • Au Cambodge, le #sucre est exporté vers l’Europe au détriment des populations - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article4758

    Douze mille personnes spoliées, deux villages détruits, onze mille hectares de champs et vergers saisis : au #Cambodge, les compagnies sucrières dépossèdent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de leurs terres. Cette attitude prédatrice est encouragée par la politique commerciale de l’Union européenne, qui absorbe 97 % des exportations cambodgiennes de sucre.
    ...

    L’initiative européenne Tout Sauf les Armes part d’une bonne intention : accorder aux pays les plus pauvres un accès au marché européen libre de toutes taxes douanières ou de quotas. Mais dans certains cas, elle a des effets dramatiques pour les populations locales.

    Ainsi, au Cambodge, les avantages consentis par l’UE aiguisent l’appétit d’entreprises sucrières qui expulsent des milliers de paysannes et paysans de leurs terres et vont jusqu’à détruire des villages pour produire davantage.

    #agrobusiness #mondialisation

  • Farming and knowledge monocultures are misconceived
    http://www.scidev.net/global/agriculture/opinion/farming-and-knowledge-monocultures-are-misconceived.html

    To generate more sustainable pathways to equitable and healthy food production and access, agricultural diversification is needed, with food-supply systems decentralised and a move towards more localised networks.

    This includes the strategic reorientation of agricultural research and development towards varied local conditions and needs, and towards farmers’ knowledge — a global science for the public good.

    #agrobusiness #paysannerie #agroécologie #alimentation #faim

  • Hunger, Food Security, and the African Land Grab
    http://farmlandgrab.org/post/view/22591
    Un looong loong article qui semble intéressant mais lu que le début

    Many global analysts predict that the biggest security threats in the twenty-first century may center on disputes over water and the food that Earth’s dwindling water supply is able to produce. The greatest threat to our common future, writes Lester Brown, President of the Earth Policy Institute, “is no longer conflict between heavily armed superpowers, but rather spreading food shortages and rising food prices—and the political turmoil this would lead to.”3

    Hunger, of course, has been a perennial cause of political instability. Food riots were a contributing cause of the French Revolution and countless other upheavals throughout history. More recently, the increasing globalization of the world’s volatile food market has led to new threats to the global poor. Inflation in the price of wheat, rice, and soy during the world food crisis of 2007–2008 doubled the cost of these staples, in some cases virtually overnight. This was due only in part to actual food shortages. A lot of the “agriflation” was driven by commodity speculators—investors in hedge funds, pension funds, and other financial institutions betting on future food prices.4

    Michael Greenberger in the George Washington Law Review calls this kind of speculation “gambling,” and argues that it distorts commodity prices by decoupling them from real-world market forces like supply and demand.5

    au moins ça #terre #agrobusiness #spéculation #banque #alimentation #sécurité_alimentaire #souveraineté_alimentaire

  • A Report on the State of Corporate Concentration in Agriculture Industry
    http://www.globalpolicy.org/component/content/article/217-hunger/52479-a-report-on-the-state-of-corporate-concentration-in-agriculture-

    ETC Group publishes its 111th Communiqué today. The 40-page report – “Putting the Cartel before the Horse…Who Will Control Agricultural Inputs?” – provides market data on the world’s major corporate players involved in food and agriculture and analysis of key sectors in the corporate food chain. The report concludes that cartel arrangements are commonplace and the oligopoly paradigm is dominating the entire food system.

    #agrobusiness #alimentation

  • Agrobusiness et spéculation : comment une coopérative agricole s’est muée en empire industriel - Vous avez dit coopérative ? - Basta !
    http://www.bastamag.net/article3235.html

    Agrobusiness et spéculation : comment une coopérative agricole s’est muée en empire industriel
    PAR NOLWENN WEILER (16 SEPTEMBRE 2013)

    Peu connu du grand public, si ce n’est par ses magasins de jardinage Gammvert, le groupe coopératif InVivo règne sur une grande partie de la filière agricole française. Stockage et trading de céréales, fabrication de médicaments et de nourriture pour les animaux, vente de pesticides... InVivo a construit un solide empire international. Bien loin semble-t-il des valeurs coopératives de ses débuts. Enquête sur l’un des fleurons de l’agrobusiness français, entre spéculation sur les aliments et défense d’un modèle agricole intensif et industriel.

    C’est à Paris, sur la très chic avenue de la Grande armée, à l’étage « trading » du groupe coopératif agricole InVivo, que se décide au quotidien le sort d’une partie des céréales françaises. Environ le quart des récoltes sont vendues à partir de ces bureaux. Une petite quinzaine de traders travaillent ici, les yeux rivés sur les courbes des matières premières, à quelques pas des sièges de PSA et de BNP Paribas. Leurs journées commencent vers 8 heures avec les marchés asiatiques et s’achèvent aux alentours de 21 heures, avec les États-Unis. Objectif : écouler les céréales, par millions de tonnes, au plus offrant.

    L’année 2010-2011 restera pour eux un grand souvenir. InVivo a alors enregistré une croissance de 85 % de ses ventes de grains (blé essentiellement, mais aussi orge, avoine, maïs, tournesol et colza). 11 millions de tonnes ont été exportées. Le chiffre d’affaires global de la coopérative a bondi de plus de 30 %, pour atteindre 6,1 milliards d’euros. Raisons de ce « succès » : les immenses incendies qui ont ravagé les récoltes russes, les moindres récoltes en Ukraine dues à la canicule, les demandes accrues en Égypte et une excellente saison en France.

    Céréales spéculatives

    En 2011-2012, retour à la normale. InVivo n’a exporté que 8 millions de tonnes de céréales et oléoprotéagineux. Mais la branche « marché des grains », avec 40 % du chiffre d’affaires, reste en tête des résultats du groupe coopératif. Quelles activités recouvre cette branche ? Du stockage, d’abord, pour pouvoir écouler les matières premières au meilleur moment, quand les prix sont au plus haut. Dans ses 12 silos, InVivo peut stocker simultanément 1,5 million de tonnes de céréales et d’oléo-protéagineux ! InVivo assure ainsi chaque année le transit de 6 millions de tonnes de grains (via 450 navires, 700 trains, 2000 péniches), soit près d’un dixième de la production française [1]. Et ces capacités augmentent sans cesse. 250 000 tonnes notamment de maïs pourront bientôt transiter, chaque année, dans un silo acquis début 2012 sur les bords du Danube. Elle a par ailleurs investi dans un réservoir au Maroc, les pays du Maghreb étant de gros acheteurs de céréales.

    Avec 241 coopératives sociétaires et un chiffre d’affaire de 5,7 milliards d’euros, InVivo est désormais le premier groupe coopératif français. Et n’a plus rien à voir avec ses origines, quand il s’agissait, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, de réorganiser le monde paysan et de relancer la production pour nourrir la France. Les coopératives s’unissent alors pour collecter et stocker les céréales, commencer à les exporter, conseiller les agriculteurs et les équiper en matériel [2]. Au fil des années, alliances, fusions et unions se multiplient. Lesquelles aboutissent, en 2001, à la création d’InVivo.

    #Agrobusiness
    #spéculation
    #coopérative_agricole
    #empire_industriel

  • Agrobusiness et spéculation : comment une coopérative agricole s’est muée en empire industriel
    http://www.bastamag.net/article3235.html

    Peu connu du grand public, si ce n’est par ses magasins de jardinage Gammvert, le groupe coopératif InVivo règne sur une grande partie de la filière agricole française. Stockage et trading de céréales, fabrication de médicaments et de nourriture pour les animaux, vente de pesticides... InVivo a construit un solide empire international. Bien loin semble-t-il des valeurs coopératives de ses débuts. Enquête sur l’un des fleurons de l’agrobusiness français, entre spéculation sur les aliments et défense (...)