• « Les vers de terre sont des alliés plus précieux que le glyphosate pour la santé de notre planète et de ses habitants »

    À l’aube du 50e anniversaire de son utilisation en France, le sort du #glyphosate est entre les mains de la Commission et des Etats membres de l’Union européenne. Le débat sur sa #toxicité pour l’homme et l’environnement est réel entre les autorités « compétentes », qui ont statué que le glyphosate ne présentait pas de « domaine critique de préoccupation », et les scientifiques, qui s’alarment et déclarent qu’il y a urgence à prendre en compte les données disponibles qui montrent le contraire.

    Sous nos pieds, des milliards de petits animaux doivent suivre ces débats avec anxiété ! Les vers de terre sont aux premières loges lors des applications de pesticides. Quels sont les impacts du premier d’entre eux, le glyphosate, sur ces discrets travailleurs des sols, qui participent à leur fertilité, à leur perméabilité et à la régulation du cycle de l’eau ?
    Un examen de la littérature scientifique sur les effets du glyphosate sur les #vers_de_terre permet d’identifier plus de 60 études, publiées entre 1982 et 2022. Que font nos sociétés de toute cette connaissance ? Pas grand-chose. Depuis plus de vingt ans, les agences européennes chargées de l’évaluation des risques ne tiennent pas compte de toutes les études scientifiques disponibles, nombre d’entre elles mettant en évidence des effets négatifs du glyphosate – ou des herbicides contenant du glyphosate –, sur les vers de terre.

    Plus de 30 études académiques sur le glyphosate

    En 2002, lorsque le glyphosate apparaît sur la liste des molécules autorisées à l’échelle de l’Union européenne, seuls deux tests réglementaires, menés par les firmes agrochimiques elles-mêmes, figuraient dans le dossier d’autorisation officielle. Or des études scientifiques menées en conditions réalistes – sols naturels, espèces présentes dans les sols agricoles – montraient déjà des dommages sur les tissus des vers de terre et des effets négatifs sur leur croissance, occasionnés par des produits à base de glyphosate.

    En outre, les deux tests cités dans le dossier étant « protégés » par le secret industriel, il n’est pas aisé d’y avoir accès. Mais pourquoi protéger des données qui concernent l’humanité tout entière ? Comment expliquer que nous, qui sommes exposés à ces molécules, ne puissions pas avoir accès à l’information sur leur dangerosité pour l’environnement ?

    En 2017, lors du dernier processus de renouvellement de la licence du glyphosate, seuls sept tests réglementaires ont été utilisés comme support pour l’évaluation des risques sur les vers de terre – tests là encore protégés, sans accès public aux données. Et ce, alors que plus de 30 études académiques sur le sujet étaient disponibles à cette date dans la littérature scientifique.

    Des tests non conformes à la réalité des sols agricoles

    En 2023, dans le cadre de l’expertise européenne, pilotée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), quelque 140 études ont été examinées sur cette question cruciale. Parmi elles, seulement deux concernaient les vers de terre, et elles n’ont finalement pas été considérées dans le rapport rendu à l’été 2023.
    Parmi les tests obligatoires que les producteurs de pesticides doivent effectuer avant la mise sur le marché de leurs produits figurent les tests sur des vers… de compost. Donc les pesticides sont testés avant autorisation sur des vers qui sont absents des zones où seront épandus les produits en question. Ce biais n’est pas anodin : une étude de 2013 a montré que ces vers de compost étaient jusqu’à quatre fois moins sensibles aux pesticides que les vers de terre réellement présents dans les sols agricoles !

    Ce n’est pas tout : ces tests réglementaires évaluent les effets à court terme (vingt-huit jours) d’une application d’un seul pesticide dans du « faux sol » (du sol artificiel). En réalité, nos travailleurs de la terre sont exposés à un cocktail de molécules appliqué plusieurs fois par an pendant de nombreuses années. La ressemblance avec la réalité n’est pas flagrante, et le manque de réalisme des tests obligatoires peut expliquer pourquoi ils ne peuvent permettre de révéler les effets observés dans la nature.

    Des effets délétères sur l’ADN et la reproduction des vers de terre

    Il est vrai que les vers de terre ne meurent pas suite à une exposition unique au glyphosate ou à un produit à base de glyphosate. En revanche, de nombreuses études réalisées dans des conditions de laboratoire relativement réalistes (vers de terre présents en sols agricoles, sols naturels, dose recommandée) montrent sans équivoque des effets délétères sur l’ADN, la croissance, la reproduction et le comportement des vers de terre, notamment. Des effets qui peuvent survenir après une seule application de glyphosate, à la dose recommandée.

    Les résultats observés sur un temps court en laboratoire sont corroborés par des études de long terme sur le terrain, qui mettent en évidence une diminution du nombre de vers de terre dans des parcelles traitées au glyphosate. Cette analyse sur le glyphosate rejoint les conclusions de l’expertise scientifique collective PestiEcoTox, conduite par l’Inrae et l’Ifremer, sur les effets des pesticides sur la biodiversité et les services écosystémiques.

    Ainsi, il faut bien comprendre que si les vers de terre ne meurent pas, leur comportement peut être altéré, ils ne grandissent ni ne se reproduisent normalement, ce qui conduit à une diminution progressive de ces alliés inestimables de la fertilité de nos sols ! Ces données précieuses, fiables et non protégées justifieraient à elles seules de ne pas renouveler la licence du glyphosate. En d’autres termes, de l’interdire.

    Pour un changement de paradigme socio-économique

    Il ne s’agit pas de nier les difficultés qu’une telle interdiction poserait aux agriculteurs, premières victimes de cette situation. Il est difficile de sortir de la dépendance à ces molécules.

    La solution pour sortir de ce dilemme réside sans doute, pour une grande part, dans un changement de paradigme socio-économique : meilleure rémunération des agriculteurs pour les services de préservation de la nature qu’ils pourraient offrir à la société, meilleur accompagnement technique pour sortir de l’#agrochimie, développement de fonds mutuels d’assurance, développement de l’#agroécologie

    Il y a urgence : du glyphosate, on en retrouve dans plus de 70 % des sols agricoles de France. Il ne fait aucun doute que les vers de terre sont des alliés plus précieux que le glyphosate pour une agriculture durable et pour la santé de notre planète et de ses habitants !

    Les premiers signataires de la tribune : Céline Pelosi, directrice de recherche à Inrae, écologue, écotoxicologue des sols et géodrilologue ; Marcel B. Bouché, directeur de recherche retraité, écologue, épistémologue et géodrilologue ; Gaspard Koenig, écrivain, auteur de Humus (éditions de L’Observatoire) ; Christophe Gatineau, géodrilologue de terrain et auteur de l’Éloge du ver de terre (Flammarion).
    Retrouvez la liste des signataires https://webdata.emmah.paca.inrae.fr/uploads/signataires-glyphosate-vers-de-terre.pdf
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/12/les-vers-de-terre-sont-des-allies-plus-precieux-que-le-glyphosate-pour-la-sa

    • « Le dossier glyphosate illustre jusqu’à la caricature le conflit entre agences réglementaires et institutions scientifiques », Stéphane Foucart
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/24/le-dossier-glyphosate-illustre-jusqu-a-la-caricature-le-conflit-entre-agence

      Le scepticisme devant les dangers du réchauffement ou l’hésitation vaccinale face au Covid-19 le montrent sans ambiguïté : la défiance vis-à-vis des avis scientifiques collégiaux, transparents et fondés sur la littérature savante, comporte des risques importants pour la société. Il n’y a pas de meilleur carburant à cette défiance que les situations dans lesquelles des instances investies d’une autorité scientifique apparemment semblable répondent de manière opposée à la même question. Revenu dans l’actualité avec le projet de réautorisation présenté le 22 septembre aux Etats membres de l’Union européenne (UE), le dossier glyphosate illustre jusqu’à la caricature ce genre de conflit, dont l’étalage public est préjudiciable à l’image de la science.

      #sciences #obscurantismes #société #écologie

    • « Le dossier glyphosate illustre jusqu’à la caricature le conflit entre agences réglementaires et institutions scientifiques »

      Le précédent du Bisphénol A

      Ces subtilités échappent sans doute à la plus grande part de l’opinion. Seul surnage le bruit de fond délétère du dissensus, qui nourrit le #relativisme et la #défiance. Censée relever de l’exercice scientifique, l’#expertise_réglementaire joue en réalité, parfois, contre la science. « L’évaluation faite par ces #agences_européennes ne correspond à aucun canon scientifique, résume la toxicologue Laurence Huc, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, dans un entretien à Mediapart. Pour la biologiste que je suis, ce processus est une truanderie. »

      Les mots sont forts, mais il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en épistémologie pour comprendre que la méthode à laquelle doivent se plier les agences de l’UE (et d’ailleurs) peut être source de déconvenues. C’est du reste ce qu’enseigne le proche passé. Sur un autre dossier, celui du #bisphénol_A (BPA), les éléments de la controverse étaient analogues ; son dénouement fut douloureux.

      (malgré l’emploi malheureux de "dissensus", condition de base du dispars humain comme des avancées scientifiques, dans le but d’inciter à une prise en compte du #consensus_scientifique (de sciences qui ne seraient pas l’économie politique, ce militant rationaliste pourrait insister davantage sur le #scepticisme généralisé comme condition de la gouvernementalité par la peur, et dans l’insignifiance), produit de contraste qui fait éclore les fondamentalismes et met dans l’impasse la critique)

      https://justpaste.it/ci57m

  • Nouvelles recommandations sur l’#aspartame : les liaisons dangereuses de certains experts avec Coca et Pepsi - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/sciences/nouvelles-recommandations-sur-laspartame-les-liaisons-dangereuses-de-cert

    Juillet 2023

    [Les membres du] comité mixte #FAO/#OMS d’experts des #additifs alimentaires (Jecfa) […] étaient chargés de réévaluer les recommandations internationales en matière de consommation. Leurs conclusions ? Avec les données disponibles, « pas de raison » de changer la dose journalière admissible (DJA) établie entre 0 et 40 mg/kg. « Un adulte pesant 70 kg devrait consommer plus de 9 à 14 canettes par jour pour dépasser » le seuil, ont illustré le #Circ et le Jecfa dans un communiqué commun. Même si les boissons gazeuses ne sont pas les seuls aliments à contenir de l’aspartame, le risque serait donc limité.

    Ces recommandations sont le fait de treize scientifiques chevronnés, experts en #toxicologie et en évaluation des risques, passés par les plus grandes agences nationales et internationales. Des chercheurs omniprésents ? La présidente et plusieurs autres membres de ce Jecfa sur l’aspartame ont collaboré pendant plusieurs années avec l’International Life Sciences Institute (#ILSI), une organisation fondée en 1978 par Alex Malaspina, alors vice-président de… Coca-Cola.

    Comme l’ont déjà montré The New York Times, The Guardian et plusieurs publications scientifiques, cet institut au nom sibyllin est un #lobby de l’#agrochimie et de l’industrie #agroalimentaire qui s’est employé à influencer les #réglementations sur les produits chimiques grâce à ses dix-sept antennes réparties sur la planète. « L’ILSI prétend faire de la science pour le bien public, mais en réalité, il s’agit d’un groupe de pression de l’industrie de l’alimentation ultra-transformée », dénonce Gary Ruskin, directeur de l’ONG américaine US Right To Know (USRTK).

    #ONU

    • Revealed: WHO aspartame safety panel linked to alleged Coca-Cola front group | Coca-Cola | The Guardian
      https://www.theguardian.com/business/2023/aug/17/who-panel-aspartame-diet-coke-guidelines

      WHO’s inclusion of Ilsi-tied consultants in its review process is especially alarming because WHO has in place “much higher standards” to ensure there are no conflicts of interest in its processes, Ruskin said. He noted WHO only relies on publicly available, peer-reviewed science, while excluding corporate interest studies.

      Ruskin said the move also marks a change in direction for WHO, which in 2015 distanced itself from Ilsi when its executive board found the group to be a “private entity” and voted to discontinue its official relationship.

      Ruskin said the damage has been done. In the “avalanche” of media coverage of WHO’s designation of aspartame as a possible carcinogen, many outlets noted WHO’s split decision, or reported that WHO found the product to be safe. Those reports did not note Ilsi’s fingerprints on the safety assessment, Ruskin said.

      “So much of the tone of it has been ‘There was a split decision at WHO and we shouldn’t be concerned, so go ahead and drink all you want,’” he said. “That has so poorly served the public.”

  • Paul François, l’agriculteur-céréalier qui a fait condamner Bayer-Monsanto, a violemment été agressé chez lui
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente/angouleme/paul-francois-l-agriculteur-cerealier-qui-a-fait-condam

    D’après nos informations, alors qu’il rentrait son véhicule dans le garage de son domicile charentais, trois hommes cagoulés l’ont très rapidement capturé, puis, lui ont ficelé les jambes et les bras avec des liens ressemblants à des câbles électriques qu’ils avaient avec eux, sans lui laisser le temps de réagir.

    #mafia #agrochimie

  • La France continue à exporter des milliers de tonnes de pesticides ultratoxiques, malgré l’interdiction de cette pratique
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/11/30/la-france-continue-a-exporter-des-milliers-de-tonnes-de-pesticides-ultratoxi

    C’est une pratique qualifiée d’« odieuse » par les Nations unies, mais que la France et les pays européens ont décidément du mal à arrêter : l’#exportation de #pesticides dont l’usage est #interdit dans l’Union européenne (UE) en raison de leur dangerosité pour la santé ou pour l’environnement.

    Pionnière, la France est devenue, le 1er janvier 2022, le premier pays à prohiber ce #commerce controversé depuis son territoire. Pourtant, près d’un an après l’entrée en vigueur de la loi, elle continue à exporter massivement des pesticides interdits. Entre janvier et septembre, plus de 7 400 tonnes de substances #ultratoxiques ont été acheminées principalement vers le Brésil mais également en Ukraine, en Russie, au Mexique, en Inde ou en Algérie.

    #paywall

  • Santé Canada envoie 229 pages blanches en réponse à une demande d’accès à l’information Radio Canada - Thomas Gerbet

    Le demandeur voulait comprendre l’idée d’Ottawa d’autoriser plus de pesticides dans les aliments en 2021.

    « Ridicule », « perte de temps »... L’organisme Vigilance OGM ne comprend pas pourquoi le gouvernement canadien lui a envoyé 229 pages blanches à la suite de sa demande d’accès à l’information, après un an d’attente. Le demandeur cherchait à obtenir les études qui avaient convaincu Santé Canada de vouloir autoriser plus de traces de pesticides dans les aliments l’an dernier.


    hibault Rehn montre les documents vides qu’il a reçus. Photo : Radio-Canada

    L’affaire du glyphosate dans les légumineuses avait créé une controverse à l’été 2021. Radio-Canada avait révélé que le gouvernement fédéral voulait rehausser les quantités de résidus d’herbicide permises sur plusieurs denrées alimentaires comme les lentilles, les haricots ou les pois. Le Canada serait ainsi devenu moins exigeant que les États-Unis et la Chine.

    Devant le tollé provoqué par cette affaire, Ottawa avait reculé et mis son projet sur pause. Le gouvernement Trudeau s’était aussi engagé à changer la loi pour plus de transparence et d’indépendance dans le processus. Cette réforme se fait toujours attendre.

    Entre-temps, il avait été révélé que c’est Bayer, multinationale qui fabrique et commercialise le glyphosate, qui avait demandé au fédéral de faire ce changement.

    Un an d’attente pour obtenir du vide
    Le coordonnateur de Vigilance OGM Thibault Rehn, qui a reçu les 229 pages blanches, y voit la preuve que « le gouvernement canadien n’est pas transparent là-dedans ».


    « C’est dommage que les fonctionnaires perdent leur temps à nous envoyer ça », ajoute-t-il. « Ils auraient pu nous envoyer un courriel pour nous dire que l’information n’était pas accessible. »

    Des études de l’industrie derrière les pages blanches
    Sur chacune des pages blanches, Santé Canada a recopié les deux articles de la Loi sur l’accès à l’information qui justifient de masquer l’ensemble du contenu.

    Le premier article spécifie que les documents contiennent des informations personnelles et le second article indique qu’ils constituent « des renseignements financiers, commerciaux, scientifiques ou techniques fournis à une institution fédérale par un tiers, qui sont de nature confidentielle et qui sont traités comme tels de façon constante par ce tiers ».

    Pour Thibault Rehn, « c’est vraiment problématique » que le fédéral se soit appuyé uniquement sur des études de l’industrie qui, selon lui, se retrouve “juge et partie” dans le processus.
    . . . . .
    En 2021, Radio-Canada avait aussi révélé que Santé Canada voulait permettre plus de traces de pesticides dans les petits fruits. Nous avions ensuite découvert que la demande de réforme venait du géant des pesticides Syngenta et d’Agriculture Canada.

    En entrevue, une cadre de Santé Canada nous avait expliqué que les compagnies de pesticides « nous donnent des données scientifiques, on les évalue, puis on propose des limites maximales de résidus à la suite de cette évaluation ».

    Ottawa affirmait que sa réforme ne représentait aucun risque pour les Canadiens, parce que même en triplant les limites permises, la dose demeurait inoffensive.

    La controverse avait toutefois poussé le fédéral à promettre de s’adjoindre des scientifiques indépendants dans son processus d’évaluation. Actuellement, la vaste majorité des études sur lesquelles s’appuie le gouvernement pour prendre ses décisions sont produites par les fabricants de pesticides eux-mêmes.

    Ottawa avait aussi annoncé vouloir investir 50 millions de dollars dans l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada pour, entre autres, améliorer « la disponibilité de données indépendantes » venant d’universités, d’ONG et des gouvernements.

    Le mois dernier, Radio-Canada révélait que l’Agence canadienne d’inspection des aliments, qui dépend de Santé Canada, avait présenté une réforme sur les nouveaux OGM en utilisant les fichiers d’un lobby agrochimique. Une partie de la réforme visant à instaurer une “transparence volontaire” pour l’industrie plutôt qu’obligatoire avait été abandonnée suite à la controverse qu’elle a créée.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1926878/sante-canada-pages-blanches-acces-information-pesticides

    #ogm #pesticides #glyphosate #justin_trudeau #bayer #Syngenta #santé #santée #alimentation #quelle_agriculture_pour_demain_ #multinationales #agrochimie #agriculture #environnement #foutage_de_gueule

  • « Le Green Deal agricole n’aura pas lieu »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/06/12/le-green-deal-agricole-n-aura-pas-lieu_6129877_3232.html

    L’#escroquerie de l’« Indice de risque harmonisé 1 » (Harmonized Risk Indicator 1, ou #HRI-1) [qui] « évalue le risque [des #pesticides] en fonction de la quantité de produits utilisée » révélée par le toxicologue autrichien Helmut Burtscher-Schaden…

    […] il montre que le système proposé par la Commission pour mesurer la baisse du recours aux pesticides réalise le tour de force de pouvoir transformer une aggravation des risques en une amélioration.

    […]

    HRI-1 est si défectueux qu’il désavantage des produits considérés par les autorités européennes elles-mêmes comme à faible risque, et d’usage courant en agriculture biologique, par rapport à d’autres, classés parmi les plus dangereux. Non seulement ce thermomètre ne donne pas la bonne température, mais il peut refroidir le chaud et réchauffer le froid. Selon HRI-1, ajoute M. Burtscher-Schaden, une seule application de bicarbonate de potassium comme fongicide naturel (également utilisé comme additif alimentaire) présente un risque huit fois plus élevé qu’une application du fongicide de synthèse difénoconazole, placé par les autorités sur la liste des pesticides les plus problématiques, en raison de sa persistance et de sa toxicité.

    #escrocs #union_européenne

    #paywall

    • Parfois, il vaut mieux ne pas savoir. C’est ce que semblent se dire, ces jours-ci, la Commission européenne et une bonne part des Etats membres, pour éviter d’avoir à verdir leur #agriculture. Truquer le thermomètre est un moyen commode d’être sûr de pouvoir annoncer, un jour, que la fièvre a disparu. C’est en tout cas bien plus confortable que de se lancer dans le traitement de la maladie. Traiter la maladie, c’est long, c’est pénible, c’est incertain. Truquer le thermomètre, c’est facile et ça marche à tous les coups.

      Dans les prochains jours, l’Union doit adopter une série de dispositions techniques cruciales pour mesurer les progrès de ses Etats membres dans la réduction des #intrants utilisés en agriculture. La stratégie « Farm to Fork » (« de la ferme à la fourchette »), volet agricole du Green Deal (Pacte vert) d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, prévoit ainsi, notamment, une « réduction de l’usage et des risques de 50 % des #pesticides » d’ici à 2030 sur le territoire des Vingt-Sept. Et c’est ici que l’affaire se complique. Car, pour mesurer une « réduction de l’usage et des risques » de quoi que ce soit, il faut une métrique, et c’est souvent dans les détails de cette métrique que le diable est caché.

      C’est le toxicologue autrichien Helmut Burtscher-Schaden, membre de l’association Global 2000, qui l’a déniché. Dans une note publiée le 9 juin, il montre que le système proposé par la Commission pour mesurer la baisse du recours aux pesticides réalise le tour de force de pouvoir transformer une aggravation des risques en une amélioration.

      Le dispositif en question se nomme « Indice de risque harmonisé 1 » (Harmonized Risk Indicator 1, ou HRI-1). Il évalue le risque en fonction de la quantité de produits utilisée, modulé par des facteurs de risque si imparfaitement établis qu’il aboutit à des résultats « grotesquement faux » , fustige le toxicologue. En utilisant la grille d’analyse de HRI-1, il montre, par exemple, que ce système d’évaluation attribue « le même risque à 1 kilogramme de sable de quartz, une dose qui protège cinq arbres contre l’abroutissement du gibier, et à 1 kilogramme d’insecticide pyréthrinoïde, susceptible de tuer tous les insectes vivants sur 200 hectares » .

      Thermomètre défectueux

      HRI-1 est si défectueux qu’il désavantage des produits considérés par les autorités européennes elles-mêmes comme à faible risque, et d’usage courant en #agriculture_biologique, par rapport à d’autres, classés parmi les plus dangereux. Non seulement ce thermomètre ne donne pas la bonne température, mais il peut refroidir le chaud et réchauffer le froid. Selon HRI-1, ajoute M. Burtscher-Schaden, une seule application de bicarbonate de potassium comme #fongicide naturel (également utilisé comme additif alimentaire) présente un risque huit fois plus élevé qu’une application du fongicide de synthèse difénoconazole, placé par les autorités sur la liste des pesticides les plus problématiques, en raison de sa persistance et de sa toxicité.

      Ainsi, HRI-1 contrevient à cet autre objectif de la stratégie « Farm to Fork » : atteindre la proportion d’un quart des surfaces agricoles exploitées en bio d’ici à 2030. Comment atteindre cet objectif si des produits de biocontrôle peuvent être considérés comme plus risqués que des substances de synthèse reconnues comme devant être exclues au plus vite du marché ?

      Interrogée, la Commission ne dément aucune de ces informations mais souligne que « le HRI est un indicateur utile pour mesurer l’utilisation des pesticides et la réduction des risques dans l’UE » , et « la Commission travaille en permanence sur les moyens de renforcer encore ses indicateurs sur les pesticides . Bruxelles évoque de « futurs indicateurs basés sur des données plus concrètes » .

      « Ignorance stratégique »

      La France a vu pareille bataille il y a près de quinze ans. En 2008, les industriels souhaitaient que le tonnage de pesticides utilisés en France soit l’indicateur de suivi du recours à ces produits. Les pouvoirs publics ne les ont pas écoutés et ont mis au point un autre indice, le NODU (« nombre de doses unités »). Celui-ci est basé sur les quantités, rapportées aux surfaces traitées et aux taux d’application. Le tonnage peut baisser quand le NODU c’est-à-dire l’usage réel augmente (le NODU lui-même n’a pas échappé à un certain degré de trucage, puisqu’il exclut les traitements directement appliqués sur les graines).

      On le voit : les standards d’évaluation des risques et les métriques réglementaires peuvent être un facteur majeur de construction et de maintien d’une « ignorance stratégique », au sens de Linsey McGoey ( The Unknowers. How Strategic Ignorance Rules the World , Zed Books, 2019, non traduit). L’ignorance est souvent, de fait, la condition sine qua non au maintien de certaines activités. C’est parfois un actif précieux qu’il faut à tout prix conserver ; CropLife, le lobby agrochimique européen, ne s’y est pas trompé et a pris fait et cause pour HRI-1.

      Ce n’est pas tout. Ce qui se décide ces jours-ci à Bruxelles concerne non seulement l’évaluation des risques mais aussi le simple tonnage et la localisation des usages. Sur ce volet, la même volonté de maintenir, le plus longtemps, le plus d’ignorance possible est manifeste : selon les discussions du dernier trilogue sur le sujet, le 2 juin, le système d’information sur les intrants agricoles ne devrait pleinement entrer en vigueur qu’en... 2028. Soit deux années avant l’horizon de 2030 fixé par la Commission.

      Une telle absence de volonté politique est l’indice que le Green Deal agricole n’aura pas lieu. Là encore, la France aura été pionnière : en 2008, le plan Ecophyto fixait l’objectif d’une réduction de 50 % du recours aux pesticides en dix ans. Quinze ans plus tard, il n’a fait que croître.

      #agrochimie #agrobusiness #lobbies #criminels

    • Helmut Burtscher-Schaden | Global 2000 - Feb 2022 :
      HRI 1: A RISK INDICATOR TO PROMOTE TOXIC PESTICIDES ?
      https://www.organicseurope.bio/content/uploads/2022/06/GLOBAL2000_HRI-1_final_28022022.pdf

      Are organic pesticides hundreds of times more dangerous than synthetic chemical pesticides? “What nonsense!” you might reply. But this is exactly the result you get, when applying the Harmonised Risk Indicator 1 that the European Union intends to use for the monitoring of the 50% pesticide reduction target under the European Green Deal.

      Since all these pesticide active substances get the same weighting factor of 8, the HRI 1 “measures” the same risk for one kilogram of a nerve agent, such as the highly bee-toxic insecticide deltamethrin, as for one kilogram of quartz sand, even though the latter is obviously not hazardous.

  • Les lobbies productivistes sapent l’ambition européenne d’une agriculture plus écologique - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/191021/les-lobbies-productivistes-sapent-l-ambition-europeenne-d-une-agriculture-

    Ce mardi 19 octobre après-midi, le #Parlement européen doit voter sur cette stratégie baptisée « De la ferme à la fourchette » (Farm to Fork) censée mettre l’agriculture européenne sur la voie d’une transition écologique. C’est l’un des grands chapitres du Pacte vert (Green Deal) lancé par la présidente Ursula von der Leyen depuis son arrivée aux manettes de l’exécutif européen, fin 2019.

    Pour la #production_alimentaire du continent, dominée jusqu’ici par le recours à la chimie de synthèse, une telle perspective serait une petite révolution. Mais c’est compter sans l’intense travail de lobbying effectué par les défenseurs du modèle existant : #lobbies de la #viande, de l’#agrochimie et des #céréales… et #Copa-Cogeca, dont fait partie la puissante fédération syndicale française #FNSEA.

    Le Copa-Cogeca est l’union, au niveau européen, du Comité des organisations professionnelles agricoles (c’est-à-dire les syndicats d’exploitants agricoles) et du Comité général de la coopération agricole (c’est-à-dire les coopératives). Et c’est la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, qui officie à la tête du #Copa.

    Mediapart, en collaboration avec le consortium de journalistes européens #Lighthouse_Reports, explique aujourd’hui comment, depuis plusieurs semaines, cette organisation ainsi que d’autres lobbies européens font tout pour couler l’ambition de la Commission européenne et en atténuer les objectifs. Avec pour principal outil une manipulation des savoirs scientifiques autour de cette feuille de route dont le but est de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture européenne et d’enrayer l’effondrement de la biodiversité.

    Même le ministre français de l’agriculture, Julien Denormandie, a repris à son compte les arguments avancés par les lobbies qui défendent à Bruxelles les intérêts de l’#agro-industrie.

  • Les sols de la planète ravagés par l’agrochimie

    Une analyse publiée le 4 mai 2021 dans la revue Frontiers in Environmental Science affirme qu’une soupe toxique d’insecticides, d’herbicides et de fongicides fait des ravages dans les sols des champs couverts de maïs, de soja, de blé et d’autres monocultures. Cette recherche constitue l’examen le plus complet jamais réalisé sur la manière dont les pesticides affectent la santé des sols.

    L’étude est discutée par deux des auteurs du rapport, Nathan Donley et Tari Gunstone, dans un récent article publié sur le site web Scientific American. Les auteurs déclarent que les résultats devraient entraîner des changements immédiats dans la manière dont les organismes de réglementation comme l’Agence de protection de l’environnement (EPA, aux Etats-Unis) évaluent les risques posés par les quelque 850 composants de pesticides dont l’utilisation est autorisée aux Etats-Unis.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/08/15/les-sols-de-la-planete-ravages-par-lagrochimie

    #ecologie #agrochimie

  • « La Seine n’est pas une poubelle » : le maire de Rouen veut porter plainte après une pollution aux néonicotinoïdes
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/26/la-seine-n-est-pas-une-poubelle-le-maire-de-rouen-veut-porter-plainte-apres-

    Ce #pesticide est hautement #toxique : selon la préfecture de Seine-Maritime, la fuite provient d’un récipient contenant du #thiaméthoxame, un #néonicotinoïde dont l’usage est #interdit dans l’Union européenne depuis 2018. Produit par le géant de l’#agrochimie #Syngenta, cet #insecticide « #tueur_d’abeille » a, cependant, fait son retour cette année dans les champs en France, après la dérogation controversée accordée par le gouvernement aux producteurs de betteraves sucrières pour enrayer la chute de la récolte, attribuée à l’invasion d’un puceron vecteur de la jaunisse.

    #macronie #fnsea #pollution #paywall

  • Bill Gates finance le lobby des « nouveaux OGM » en Europe Source : Marie Astier et Magali Reinert pour Reporterre

    Reporterre révèle aujourd’hui que la Fondation Bill et Melinda Gates a versé 1,3 million d’euros pour exercer des pressions sur la Commission européenne. L’enjeu : contourner une décision de la Cour de justice européenne sur les « nouveaux OGM ». Nous détaillons les ruses et méthodes de ce lobbying, en partenariat avec plusieurs journaux européens.

    Des échanges intenses avec la Commission européenne — discussions, événements « scientifiques » —, une ribambelle de nouvelles task forces et autres groupes de travail... et, surtout, 1,5 million de dollars (1,3 million d’euros) https://www.gatesfoundation.org/about/committed-grants?q=genome%20editing déboursé par le milliardaire américain Bill Gates. Le lobbying en faveur des « nouveaux OGM » ou organismes issus des « nouvelles techniques d’édition du génome » préfèrent dire leurs défenseurs — vrombit au cœur des instances de l’Union européenne. Les grandes firmes de l’agrochimie et certains chercheurs en biotechnologies cherchent ardemment à faire échapper à la réglementation sur les OGM ces organismes obtenus par les nouvelles techniques biotechnologiques.

    Reporterre analyse la mécanique de ce lobbying aussi discret qu’efficace grâce à un ensemble de documents dévoilés aujourd’hui par l’association Corporate Europe Observatory (CEO) https://crisprfiles.corporateeurope.org/s/XAtCx2fStSF4STb . Celle-ci les a obtenus via des procédures officielles déposées auprès de la Commission européenne et des gouvernements belge et allemand en s’appuyant sur les lois de transparence et de liberté de l’information. L’ONG les a intitulés les « Crispr files » , du nom de la désormais célèbre méthode d’édition du génome, Crispr-Cas9 [1] et en publie une analyse détaillée ici. Reporterre , ainsi que d’autres médias européens dont Der Spiegel en Allemagne, La Libre Belgique, El Diario en Espagne, Domani en Italie et EU Observer, a eu accès à ces « Crispr files » en avant-première.

    On y apprend que, afin de peser sur le processus de décision politique, Bill Gates, via sa Fondation Bill et Melinda Gates, a versé une forte somme — 1,3 million d’euros — « pour un dialogue avec un large éventail de parties prenantes européennes sur l’édition du génome » à Re-Imagine Europa https://reimagine-europa.eu , un groupe de réflexion européen créé en 2018 par Valéry Giscard d’Estaing. Quelques mois après ce chèque, l’organisation a créé un groupe de travail ad hoc, « la task force sur l’agriculture durable et l’innovation » https://reimagine-europa.eu/re-imagine-europa-announces-task-force-on-sustainable-agriculture-a , présidé par un ancien commissaire à la Recherche et à l’Innovation, Carlos Moedas. Son objectif avoué : « Travailler sur la façon dont les nouvelles technologies pourraient nous aider à réaliser cette vision d’un nouveau système agricole plus durable. » Mais surtout agir au sein des institutions européennes pour que la réglementation stricte sur les OGM ne s’applique pas, ou beaucoup plus légèrement, sur ces nouvelles technologies.

    La suite : https://reporterre.net/Bill-Gates-finance-le-lobby-des-nouveaux-OGM-en-Europe

    Notes
    [1] Les « ciseaux génétiques » Crispr-Cas9 permettent d’intervenir sur l’ADN de manière chirurgicale.
    [2] « Une centaine d’OGM et/ou leurs produits dérivés sont autorisés pour l’importation et l’utilisation en alimentation humaine et animale », indique précisément le site du ministère de l’Agriculture.
    [3] Plus précisément, la lettre est adressée à l’association européenne Epso (European Plant Science Association) qui a relayé la tribune envoyée par EU-Sage

    Photos : 
. chapô : Bill Gates en 2018 à Bruxelles. © JOHN THYS / AFP
. En croisant données satellitaires, biomasses, algorithme, l’outil Atfarm de Yara Digital Farming entend aider les agriculteurs à épandre et moduler leurs apports d’engrais azotés avec la plus grande précision. Capture d’écran d’une vidéo promotionnelle.
. Crispr-Cas9. National Human Genome Research Institute /Ernesto del Aguila III, NHGRI / Flickr

     #bill_gates #santé #philanthrocapitalisme #agriculture #philanthropie #gates #fondation_gates #ogm #agriculture #alimentation #semences #santé #agrobusiness #multinationales #génétique #science #nature_/_ecologie #ogm_ #agrochimie #Crispr_files #UE #reimagine-europa #union_européenne

  • « #Agent_orange » : #Tran_To_Nga, une femme en guerre contre les géants de l’#agrochimie

    Cette Franco-Vietnamienne au parcours d’exception poursuit devant la #justice française #Dow_Chemical et d’autres firmes, pour avoir fourni à l’#armée_américaine des #pesticides ultratoxiques déversés autrefois sur le #Vietnam.

    Des boîtes de médicaments sont dispersées sur la table basse devant le canapé. Un beau portrait de femme – sa mère – est accroché au mur à côté de la Légion d’honneur décernée en 2004 par Jacques Chirac. Côte à côte, plusieurs Bouddha et une statuette de la Vierge veillent sur le salon de Mme Tran, 78 ans. L’endroit n’a rien d’un QG de campagne. C’est pourtant d’ici, au rez-de-chaussée d’un immeuble tranquille situé dans l’Essonne, que cette grand-mère franco-vietnamienne, à l’allure frêle, livre l’ultime combat d’une vie d’une incroyable richesse.

    Née en mars 1942, Tran To Nga grandit dans une Indochine qui s’oppose de plus en plus ouvertement au colonisateur français. A la demande de sa mère, très impliquée dans la lutte pour l’indépendance, l’intrépide fillette, francophone, porte bientôt des messages secrets dans son cartable d’écolière. Dans les décennies suivantes, elle s’engagera corps et âme dans la guerre au Vietnam.

    #paywall

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/19/agent-orange-tran-to-nga-une-femme-en-guerre-contre-les-geants-de-l-agrochim
    #résistance #guerre_du_Vietnam

  • Hawaï : des géants de l’agrochimie testent leurs pesticides en plein air.

    https://www.youtube.com/watch?v=yQRuOj96CRs

    Hawaï est devenu une véritable zone expérimentale à ciel ouvert pour #Monsanto et d’autres géants de l’#agrochimie. Grand gagnant du prix “Meilleur #Documentaire Environnemental” au Festival du Film Irvin 2018, le documentaire #Poisoning_Paradise réalisé par Pierce et Keely Shaye Bosnan expose ce que le touriste moyen ne verra pas en visitant l’île idyllique d’#Hawaï. À quelques pas des plages de sable blanc, les autochtones sont cernés par des expérimentations en plein air de pesticides sur du maïs transgénique. Ce #film nous dévoile un combat opposant les compagnies de l’agroalimentaire et de l’agrochimie à des habitants qui veulent préserver leurs écoles, familles et santé du danger que ces industries font penser sur eux.

  • https://reporterre.net/Fabrice-Nicolino-L-Agence-nationale-de-securite-sanitaire-fait-partie-du

    Reporterre — Que pensez-vous de la consultation ouverte hier par le gouvernement sur l’épandage de pesticides ?

    Fabrice Nicolino — Pourquoi ne pas calculer les distances en nanomètres ? La mise en place d’une distance de 5 ou 10 mètres ne changera pas grand-chose. C’est tellement grotesque que cela n’a plus aucun sens ! Les pesticides sont absolument partout. Le registre officiel d’enregistrement des utilisations de nanoparticules montre qu’en 2018, près des deux tiers des déclarations concernaient des pesticides. Or, les nanoparticules passent facilement la paroi des cellules et pénètrent jusqu’au plus profond du cerveau et des poumons. Elles passent les costumes de protection des paysans qui épandent des pesticides, pénètrent leur peau.

    Cette consultation est un cadeau de plus à la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, défenseure de l’utilisation des pesticides]. C’est déprimant, insultant pour la République. Ce n’est pas digne d’un Président de la République, qui est le garant de la santé de tous. Je suis profondément révolté.

    #pesticides #fongicides #SDHI #agrochimie #FNSEA #lobbying #ANSS

  • L’OGM est dans le pré - Isabelle Paré - 24 Mai 2019 - Le devoir(Canada)
    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/555114/l-ogm-est-dans-le-pre

    Près de 25 ans après l’introduction des premières cultures OGM au Canada, les plantes trans-géniques règnent en maîtres dans les champs. Or, l’histoire démontre que leur dispersion dans l’environnement n’est pas sans risque pour tout le secteur agricole.

    Dans son coin du Lac-Saint-Jean, le producteur de grains biologiques Guillaume Dallaire, de la ferme Tournevent, est un des rares producteurs de canola biologique au Québec, encore suffisamment isolé pour pouvoir produire une récolte sans traces d’OGM.

    « On a été cherché nos grains dans un coin reculé de l’Ouest. Les variétés traditionnelles de la région ont été contaminées par le pollen qui se diffuse très facilement par le vent ou les insectes. Il faut s’éloigner de plusieurs kilomètres pour cultiver, se concentrer dans des zones forestières », explique ce producteur, le seul à opérer une huilerie de canola bio au Québec.

    Comme le village gaulois encerclé par l’armée romaine, les producteurs bio sont de plus en plus isolés au sein d’une mer de maïs, de soja et de canola transgéniques, et à risque de perdre leur certification en cas de contamination.

    Selon un rapport du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB), la contamination par des cultures génétiquement modifiées (GM) a rendu presque impossible celles d’espèces non GM dans certaines régions.

    En Saskatchewan, en sept ans, la presque totalité des cultures de canola naturelles a été contaminée par pollinisation croisée. En raison de son fin pollen transporté par le vent, les insectes et les animaux, le canola GM pose un risque accru de contamination.

    Encerclés
    Ici, de petits producteurs comme Guillaume Dallaire essaient tant bien que mal de résister à cette invasion.

    « On aimerait faire plus, car la demande pour le bio est là, mais il existe peu d’espaces libres de cultures GM. La contamination, c’est notre préoccupation constante. C’est le futur de notre huilerie qui est en jeu », soutient ce dernier.

    En 2016, pas moins de 90 % du canola cultivé au Québec était génétiquement modifié, ainsi que 84 % du maïs-grain et 64 % du soja, selon des chiffres du gouvernement.

    La superficie destinée aux cultures GM au Québec est cinq fois plus grande que dans l’Europe tout entière, affirme Guillaume Rehn, coordonnateur de Vigilance OGM, un organisme qui milite pour un suivi plus serré des OGM au Canada.

    Entre 2000 et 2018, la superficie des terres dédiées à la culture du maïs GM a triplé, et celle dévolue à la culture du soja GM a été multipliée par 10, totalisant 600 000 hectares de terres au Québec.

    D’un champ à l’autre
    Le maïs GM pose aussi un risque particulièrement élevé pour les producteurs de grains non GM ou bios, compte tenu de la volatilité de son pollen. « C’est difficile de m’isoler de mes voisins qui ont des cultures GM. Il faut des brise-vent, des bandes tampons d’autres plantes le long de mes champs », explique le producteur de grains bios Pierre Labonté.

    La contamination génétique menace non seulement les récoltes bios, mais aussi les semenciers, qui voient parfois leurs lots contaminés lors du stockage dans des silos ou lors du transport.
    Selon La Terre de chez nous, 50 % des échantillons non OGM testés en Montérégie par des producteurs bios contenait plus de 0,5 % d’OGM, alors que de 5 à 10 % en contenaient plus de 1 %. Un seuil suffisant pour « être déclassé » de la certification bio, ajoute M. Labonté, président du Syndicat des producteurs de grains biologiques du Québec.

    Ces producteurs doivent redoubler de prudence et faire analyser leurs semences avant les semis pour éviter l’introduction inopinée d’intrus GM dans leurs terres. Sinon, c’est toute leur production qui pourrait être vendue à un prix deux à trois fois inférieur.

    Aucun seuil de « traces d’OGM » à ne pas dépasser n’a été établi pour maintenir la certification bio, mais tous s’accordent pour dire que ces traces ne doivent pas excéder la barre de 0,9 %.

    « Quand on vend notre soja au Japon ou en Corée pour la consommation humaine, ils sont très exigeants. C’est l’acheteur qui a le dernier mot », affirme Pierre Labonté.

    Malgré la hausse de la demande pour les grains bios, la production demeure limitée par l’omniprésence des cultures GM sur le territoire, dit-il. « On n’est que 300 au Québec. On n’a pas un gros poids pour forcer les autres producteurs à faire attention à la contamination. Tout ce qu’on peut faire, c’est se protéger », dit-il.

    Un enjeu d’avenir
    Pour l’organisme Vigilance OGM, c’est toute la filière des cultures GM qu’il faudrait surveiller de plus près. Des lacunes survenues au fil des ans ont mené à de lourdes pertes, notamment pour les producteurs de lin canadiens qui ont perdu dans les années 2000, après une contamination, une part de leurs débouchés en Europe, où la culture de grains GM est interdite.

    L’approbation récente de la luzerne GM par le Canada, une vivace qui n’aurait plus besoin d’être plantée chaque année, fait aussi craindre le pire.

    « Ça veut dire une perte d’autonomie importante pour les producteurs qui cultivent leur propre luzerne pour nourrir leurs bêtes, croit M. Rehn. Sans compter le risque d’introduction dans la chaîne alimentaire, et celui que la luzerne naturelle finisse par être éradiquée. »

    #ogm #agriculture #monsanto #alimentation #semences #agrobusiness #santé #quelle_agriculture_pour_demain_ #environnement #multinationales #nature_/_ecologie #europe #agrochimie #génétique #agro-industrie #contamination

  • Le #Bangladesh, un exemple de #migration climatique - Le Courrier
    https://lecourrier.ch/2018/09/18/le-bangladesh-un-exemple-de-migration-climatique

    Pour faire face aux crises climatique et alimentaire, le gouvernement promeut des entreprises privées du secteur agro-alimentaire, plus d’investissements dans les #semences, des fertilisants et des équipements, en adoptant des semences hybrides et en imposant les #OGM au nom de la #sécurité_alimentaire. Le Bangladesh a déjà lancé la première culture d’OGM Brinjal en 2014. Une pomme de terre OGM est dans les tuyaux et le gouvernement a annoncé en 2018 des plans pour la commercialisation du premier riz génétiquement modifié Golden Rice. Ceci plutôt que protéger les paysans et encourager la petite #agriculture agro-écologique.

    La stratégie de la #Banque_mondiale et d’autres bailleurs de fonds internationaux pour la « sécurité alimentaire » gérée par les entreprises est risquée pour l’agriculture dans le contexte du changement climatique. Leur intérêt véritable, derrière cette politique, est de permettre aux entreprises transnationales de semences et d’#agrochimie d’accéder aux marchés agricoles du Bangladesh. Par conséquent, il est important de promouvoir les droits des paysans à des semences et d’autonomiser les communautés afin qu’elles puissent protéger leur propre mode de subsistance. Promouvoir la #souveraineté_alimentaire est la meilleure alternative pour la #politique_agricole actuelle au Bangladesh.

    #mafia #agrobusiness #climat

  • Seed diversity is disappearing — and 3 chemical companies own more than half | Salon.com
    https://www.salon.com/2018/09/16/seed-diversity-is-disappearing-and-3-chemical-companies-own-more-than-half

    Three-quarters of the seed varieties on Earth in 1900 had become extinct by 2015. In “Seeds of Resistance,” Schapiro takes us to the front lines of a struggle over the seeds that remain — a struggle that will determine the long-term security of our food supply in the face of unprecedented climate volatility.

    #extinction #graines #agrochimie

    • #biodiversité #monopole #industrie_agro-alimentaire #sécurité_alimentaire

      Livre:
      Seeds of Resistance
      Seeds of Resistance. The Fight to Save Our Food Supply

      An Eye-Opening Exposé of the Struggle to Control the World’s Seeds and the Future of our Food

      Ten thousand years after humans figured out how to stop wandering and plant crops, veteran investigative journalist Mark Schapiro plunges into the struggle already underway for control of seeds, the ground-zero ingredient for our food. Three quarters of the seed varieties on Earth in 1900 had become extinct by 2015. In Seeds of Resistance, Schapiro takes us onto the frontlines of a struggle over the seeds that remain, one that will determine the long-term security of our food supply in the face of unprecedented climate volatility.

      Schapiro reveals how more than half of all commercially-traded seeds have fallen under the control of just three multinational agri-chemical companies. At just the time when scientists tell us we need a spectrum of options to respond to climatic changes, thousands of seed varieties are being taken off the market and replaced by the companies’ genetically engineered or crack-baby seeds, addicted to chemical pesticides and herbicides from the day they are planted. Schapiro dives deep into the rapidly growing movement in the United States and around the world to defy these trends and assert autonomy over locally-bred seeds—seeds which are showing high levels of resilience to the onrushing and accelerating impacts of climate change.

      Schapiro applies his investigative and storytelling skills to this riveting narrative, from the environmentally stressed fields of the American Midwest to the arid fields of Syria, as conditions in the two start to resemble one another, to Native American food cultivators, who are seeing increasing interest in their ability to grow food in shifting conditions over thousands of years; from the financial markets that are turning patented seeds into one of the planet’s most valuable commodities to the fields where they are grown. Seeds of Resistance lifts the lid on the struggle, largely hidden from public view until now, over the earth’s most important resource as conditions on the earth shift above our heads and beneath our feet.


      https://www.skyhorsepublishing.com/9781510705760/seeds-of-resistance

  • How a Ragtag Group of Oregon Locals Took On the Biggest Chemical Companies in World — and Won
    https://theintercept.com/2018/09/15/oregon-pesticides-aerial-spray-ban

    THE PEOPLE WHO wrote an ordinance banning the aerial spraying of pesticides in western Oregon last year aren’t professional environmental advocates. Their group, Lincoln County Community Rights, has no letterhead, business cards, or paid staff. Its handful of core members includes the owner of a small business that installs solar panels, a semi-retired Spanish translator, an organic farmer who raises llamas, and a self-described caretaker and Navajo-trained weaver.

    #pesticides #agrochimie

  • Le premier procès du Roundup démarre à San Francisco
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/09/le-premier-proces-du-roundup-demarre-a-san-francisco_5328268_3244.html

    Le #Roundup est-il #cancérigène ? #Monsanto a-t-il volontairement caché la dangerosité de son #désherbant au #glyphosate ? Telles sont les questions qu’un #tribunal états-unien va devoir examiner, à partir de lundi 9 juillet. Un tribunal de San Francisco avait été saisi par un particulier atteint d’un cancer en phase terminale.

    Si des centaines, voire des milliers, de procédures sont en cours aux Etats-Unis contre le grand groupe d’#agrochimie, la plainte de Dewayne Johnson, un Américain de 46 ans qui a vaporisé du Roundup pendant plus de deux ans, est la première concernant le produit et ses possibles effets cancérigènes à aboutir à un #procès.

    Le procès s’est officiellement ouvert à la mi-juin avec la désignation d’un juge, mais les débats de fond ne commencent que lundi, après une série d’audiences techniques. Il est prévu pour durer au moins trois semaines à San Francisco.

  • Comment nourrir 10 milliards de bouches | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/nourrir-10-milliards-de-bouches/00083687

    Hors situations de crise humanitaire, la #malnutrition est pour l’essentiel un problème de #pauvreté au Sud et elle se concentre en milieu rural. Les trois quarts de ceux qui souffrent de la #faim appartiennent à des familles paysannes dont la production est à la fois très faible et très peu rémunérée, car concurrencée par des agriculteurs « modernes », incomparablement plus productifs. La lutte contre la faim nécessite ainsi de rendre le travail agricole plus attractif, dans un contexte où le développement des activités dans les services et l’industrie n’est pas suffisant pour absorber une main-d’oeuvre rurale sous-employée.[...]

    Au final, le potentiel d’accroissement de la production mondiale est réel, mais limité. Il est surtout incompatible avec une généralisation à l’ensemble de la planète du modèle alimentaire occidental, où un adulte consomme près de 80 kilos de viande par an : les surfaces que mobilise l’alimentation animale et les émissions de gaz à effet de serre associées à cet #élevage ne sont pas soutenables. Un système #agroalimentaire durable passe par une modération de la part de la #viande dans les assiettes, ce qui est aussi un enjeu de #santé publique, dans un monde qui pourrait compter bientôt autant d’obèses que de sous-alimentés.

    #démographie (l’éducation des filles, la formation des femmes font partie de la solution) #alimentation #agrochimie

  • Des OGM pour l’Afrique ? - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20171217-bill-gates-genereux-donateur-climat-fondation-afrique-rechauffement-ogm

    L’autre grande annonce faite par Bill Gates à l’occasion du « One Planet Summit », est que « la #Bill_&_Melinda_Gates_Foundation va investir 300 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour financer la #recherche agricole qui aidera les fermiers les plus pauvres à s’adapter au changement des conditions climatiques. Cela concerne notamment la gestion, la protection et l’amélioration des cultures. » Une initiative reçue avec enthousiasme par ceux qui estiment qu’ils en seront les principaux bénéficiaires comme les pays africains, mais qui soulève aussi de nombreuses interrogations chez certains observateurs.

    La Fondation considère que les agriculteurs les plus pauvres qui subissent les conséquences de ces #changements_climatiques n’y sont pour rien. Ce sont les pays industrialisés qui ont émis ces #gaz_à_effet_de_serre, qui sont responsables de cette dégradation. Et comme l’a dit Bill Gates, au micro de RTL, à propos des paysans, « quand il y a de mauvaises récoltes, ils n’ont pas à manger et cela crée des problèmes de #malnutrition et de #famine… ». Une des solutions préconisées par la Fondation consiste à fournir de meilleures #semences aux agriculteurs des pays en développement, ajoutant : « Il faut leur donner de meilleures graines, des graines plus productives qui peuvent résister à la #chaleur à la #sécheresse. C’est ce que nous devons faire et c’est une très belle manière de leur éviter cette souffrance ». Une grande partie de cet argent va donc aller directement à la recherche pour obtenir des graines capables de répondre à tous ces critères.

    ...

    seulement 5% des subventions sont allées directement au continent africain. La moitié des #subventions sont allées à des organisations internationales et la plus grande partie des budgets de recherche ont financé des laboratoires américains . La Fondation a annoncé vouloir obtenir la mise au point de 400 variétés améliorées pour sortir de la famine 30 millions de personnes en Afrique.

    #ogm #agrochimie

  • La Commission européenne menace l’interdiction des néonicotinoïdes en France | Pollinis
    http://www.pollinis.org/la-commission-europeenne-menace-interdiction-des-pesticides-neonicotinoide

    Le 3 mai dernier, dans un document confidentiel, la Commission européenne a émis une « observation » critique du décret relatif à l’interdiction des néonicotinoïdes en France. En évoquant une violation des règlements européens, notamment la sacro-sainte liberté de circulation des biens et des marchandises, la Commission demande en substance aux autorités françaises de renoncer à cette interdiction.

    #pesticide #abeilles #agrochimie #pétition

  • Des experts européens ont sous-estimé des études sur les dangers du glyphosate | Sciences et santé - lesoir.be
    http://www.lesoir.be/1513080/article/actualite/sciences-et-sante/2017-05-29/des-experts-europeens-ont-sous-estime-des-etudes-sur-dangers-du-glyphosat

    Des études qui mettent en évidence le lien entre plusieurs cas de #cancer et le #glyphosate ont été sous-estimées par les agences d’expertise européennes. C’est ce que révèle Le Monde ce lundi soir.

    Le quotidien français cite une lettre de Christopher Portier, toxicologue et biostatisticien de renommée mondiale, adressée ce lundi au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. L’homme a eu accès à des études confidentielles sur le glyphosate transmises par des industriels aux autorités européennes.

    Selon Christopher Portier, certaines informations mettant en évidence des cas de cancer n’ont été prises en compte ni par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) ni par l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques). Ces agences « ont échoué à identifier tous les cas statistiquement significatifs d’augmentation d’incidence de cancers, dans les études menées sur les rongeurs », explique-t-il dans la lettre.

    #agrochimie #intoxication

  • La Commission européenne relance la procédure pour autoriser le glyphosate RTBF - Belga - 16 Mai 2017
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_la-commission-europeenne-relance-la-procedure-pour-autoriser-le-glyphosa

    La Commission européenne a décidé mardi de relancer la procédure visant à autoriser à long terme le glyphosate, substance herbicide très répandue dont la licence d’utilisation dans l’UE est contestée.

    Les commissaires européens ont donné leur accord pour "redémarrer les discussions avec les Etats membres sur un possible renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour 10 ans" , a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’exécutif européen.


    L’utilisation du glyphosate est devenue de plus en plus controversée dans l’UE, après une campagne active des défenseurs de l’environnement. La Commission européenne n’avait pas réussi à convaincre les Etats membres de renouveler la licence de l’herbicide, qui arrivait à expiration à l’été 2016.

    Elle avait alors décidé de la prolonger de 18 mois, dans l’attente d’un rapport de l’ECHA, l’agence européenne des produits chimiques. A la mi-mars, l’agence a écarté le risque cancérigène.

     « La Commission a pris en compte les dernières études scientifiques, en particulier la conclusion du Comité d’évaluation des risques de l’ECHA confirmant que la substance active ne devrait pas être classée comme cancérigène » , explique l’institution dans un court communiqué.

    Chaque Etat membre garde le droit d’autoriser ou non l’utilisation de pesticides à base de glyphosate sur leur territoire, rappelle-t-elle par ailleurs.

    La décision portant sur la licence du glyphosate se prend au sein d’un comité technique regroupant des représentants des Etats membres. Lors du dernier vote en date, fin juin 2016, deux pays, la France et Malte, avaient voté contre un renouvellement de l’autorisation, et sept s’étaient abstenus (Allemagne, Italie, Portugal, Autriche, Luxembourg, Grèce, Bulgarie), bloquant la décision.

    Après l’opinion de l’ECHA, l’Association européenne des fabricants de pesticides (ECPA, qui compte parmi ses adhérents Monsanto, Bayer, Dow, BASF, Syngenta...) avait dit s’attendre à ce que la Commission s’engage rapidement dans une nouvelle procédure de demande d’agrément pour 15 ans, soit une durée plus longue que celle effectivement envisagée par Bruxelles.

    Pour le député européen Verts Harald Ebner, "une nouvelle autorisation pour 10 ans sans restriction montre le peu de respect pour l’initiative citoyenne" qui a été lancée contre le glyphosate.
    Ce mouvement citoyen qui souhaite interdire la substance, réformer la procédure d’approbation des pesticides et instaurer des objectifs obligatoires de réduction dans l’utilisation des pesticides au sein de l’UE, a réuni près de 750.000 signatures en quatre mois, selon l’ONG Greenpeace.

    Les enjeux économiques sont importants : le glyphosate est l’ingrédient clé des herbicides les plus utilisés par les agriculteurs européens, notamment le Roundup de l’américain Monsanto, le plus vendu.

    #union_européenne #Bruxelles #UE #Commission_européenne #commissaires_européens #santé #herbicides #roundup #monsanto #glyphosate #lobby #roundup #santé_publique #conflits_d'intérêts #cancer #pollution #agrochimie #environnement #ECHA #Bayer #Dow #BASF #Syngenta #national_libéralisme