• La régularisation des sans-papiers est nécessaire

    OPINION. Dans la capitale internationale des droits humains, une partie de la population ne parvient pas à se nourrir, écrivent Gabriel Barta, Emmanuel Deonna, Wahba Ghaly et Jean-Marie Mellana. La moitié n’a pas de statut légal

    Les images de queues interminables de personnes affamées venant recevoir une aide alimentaire ont fait le tour du monde. Pour de nombreux observateurs étrangers, le droit à l’alimentation semblait assuré en Suisse. La presse internationale a donc évoqué avec une relative stupéfaction la distribution d’aide alimentaire par les collectivités publiques, les ONG et les associations au Centre sportif des Vernets. Depuis bientôt un mois, cette distribution ne cesse de prendre de l’ampleur. Dans la capitale internationale des droits humains, deuxième ville d’un Etat régulièrement loué pour son organisation économique et sociale, une partie de la population ne parvient pas à se nourrir ! Ceux qui ne considéraient pas les droits fondamentaux comme menacés dans notre pays ont soudainement pris conscience que la #nourriture est un droit fondamental, et qu’au besoin, c’est à la collectivité de l’assurer.

    Les sans statut légal (« sans-papiers ») représentent plus de la moitié des personnes qui reçoivent de l’#aide_alimentaire aux Vernets. Or, celles et ceux qui sont familier·ère·s avec leur problématique savent depuis de très nombreuses années qu’en Suisse, oui, même chez nous, les #droits_fondamentaux sont non seulement en danger, mais en partie ignorés. En réalité, nous ne parvenons de loin pas toujours à traiter tous les êtres humains comme des êtres humains. Sans le rappel que constitue l’accablante vision des Vernets, nous pourrions aussi continuer à ignorer que des milliers de personnes à Genève, 100 000 en Suisse selon les estimations, n’osent notamment pas dénoncer une agression ou un vol. L’Etat de droit ne s’applique en réalité pas à tous, mais bien prioritairement à celles et ceux qui ont des papiers en règle.

    Les faits, pourtant, sont têtus

    L’écrasante majorité de nos concitoyens estime peut-être qu’il est de notre devoir d’assurer que chacune et chacun puisse se prévaloir de la justice, manger à sa faim, se faire soigner et ainsi de suite. Il est aisé d’affirmer que, bien sûr, tout le monde en Suisse a le droit de dénoncer des agressions, qu’il est possible de se faire soigner à l’hôpital et d’être aidé en cas de perte de son emploi, etc. Les faits, pourtant, sont têtus et évoquent une tout autre réalité. L’absence de #solidarité et de possibilités de faire valoir ses droits éclate au grand jour lorsque la société est soumise à des contraintes extraordinaires comme celle que nous vivons actuellement avec le Covid-19, et les populations les plus précaires et les plus vulnérables sont les premières à en faire les frais.

    Certaines autorités et les organisations actives dans le domaine de l’action sociale et de l’intégration ont reconnu l’existence d’une zone de non-droit inacceptable depuis longtemps. Elles font des efforts pour y remédier. Ainsi, il y a déjà trente-cinq ans, Dominique Föllmi, conseiller d’Etat genevois, accompagnait personnellement une petite fille sans statut légal à l’école. Depuis, suivant l’exemple de Genève, le droit fondamental des enfants à fréquenter l’école est respecté à maints endroits de la Confédération. A Genève toujours, la Consultation ambulatoire mobile de soins communautaires de l’hôpital cantonal (CAMSCO) est disponible pour assurer des soins médicaux, indépendamment du statut du patient. Mais la crainte d’une dénonciation et d’une expulsion a pour conséquence que d’autres droits fondamentaux – comme le droit à une vie privée et familiale, à un accès correct à la justice, à la protection contre l’exploitation – ne sont en pratique pas assurés.

    Le succès de Papyrus

    Les efforts consentis par quelques autorités, comme par un grand nombre d’ONG et d’associations, sont notables et doivent être loués. Cependant, en même temps, ils doivent être considérés au mieux comme une mosaïque non coordonnée, au pire comme du bricolage. Au vu de ces données, et du sort des celles et ceux qui font la queue aux Vernets, il est évident que la seule démarche qui pourrait garantir le respect des droits fondamentaux est la régularisation des sans-papiers.

    Non seulement la régularisation est nécessaire, mais l’expérience récente a prouvé qu’elle est possible. Avant le projet pilote de Papyrus (2017-2018), on entendait souvent l’argument fallacieux selon lequel la régularisation représenterait un « #appel_d’air », c’est-à-dire un encouragement à d’autres immigrants illégaux à affluer vers la Suisse. Les résultats de l’opération Papyrus, scientifiquement évaluée par des experts, ont prouvé que ce n’était pas le cas. Aujourd’hui nous n’avons pas besoin d’une continuation de Papyrus, opération test limitée dans le temps. Il nous faut une démarche sensée à la fois humainement et légalement. Elle consiste à régulariser les sans-papiers sur la base de critères clairs et prévisibles. Les exemples récents d’une régularisation massive de sans-papiers en Italie et au Portugal confirment en outre qu’une autre politique est possible.

    https://www.letemps.ch/opinions/regularisation-sanspapiers-necessaire
    #Suisse #régularisation #sans-papiers #migrations #opération_papyrus #Papyrus

    ping @karine4

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    voir ce fil de discussion sur l’opération papyrus :
    https://seenthis.net/messages/629050

  • Aide alimentaire : le gouvernement annonce une enveloppe de 39 millions d’euros
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/24/aide-alimentaire-le-gouvernement-annonce-une-enveloppe-de-39-millions-d-euro


    Distribution de nourriture à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril. GUILLAUME HERBAUT POUR LE MONDE

    Alors que le nombre de personnes en demande d’aide alimentaire augmente chaque jour, les associations se félicitent d’une « respiration notable et bienvenue » pour faire face à la crise liée au coronavirus, mais s’inquiètent pour la situation à long terme.

    Les semaines passent et les files d’attente ne cessent de s’allonger. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, le nombre de personnes en demande d’aide alimentaire augmente chaque jour. Pour faire face à cette croissance, le gouvernement a annoncé, jeudi 23 avril, une enveloppe de 39 millions d’euros à destination des associations – à hauteur de 25 millions d’euros – et des territoires – 14 millions.
    Afin de permettre aux « familles les plus modestes » de « vivre en toute dignité » , selon les mots du ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie, il faut « adapter notre modèle social », a enchaîné la secrétaire d’Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, Christelle Dubos, lors d’une conférence de presse.

    Aux 5,5 millions de personnes qui reçoivent ponctuellement ou régulièrement une aide alimentaire en France, viennent désormais s’ajouter les travailleurs précaires, saisonniers et non déclarés privés d’emploi pendant le confinement, les parents dont le budget nourriture explose avec la suspension des cantines scolaires, les salariés au chômage partiel, les travailleurs indépendants au chômage technique, les étudiants… « Ce qui nous saute à la figure, c’est la rapidité avec laquelle les ménages précaires basculent dans la pauvreté » , souligne Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dans les quartiers populaires, « si on remplit le frigo, on chope le corona »

    Distributions multipliées par trois

    Patrice Blanc, le président des Restos du cœur, salue « une respiration notable et bienvenue » qui « répond à nos multiples alertes » . Depuis trois semaines, l’association fondée par Coluche a multiplié par trois les distributions de rue dans certaines villes. A Paris, place de la République, 600 personnes viennent désormais chaque soir chercher un panier-repas, contre 200 en moyenne auparavant.
    Certains montants du plan d’urgence de soutien à l’aide alimentaire du gouvernement sont déjà fléchés en direction de territoires particulièrement « en souffrance ». Ainsi, 2,6 millions d’euros vont être alloués à 25 000 foyers en Seine-Saint-Denis et 4 millions d’euros pour les outre-mer – Mayotte, la Guyane et Saint-Martin.

    Ces aides prendront notamment la forme de chèques d’urgence alimentaire dont la gestion sera confiée aux préfectures, avant d’être distribuées par les centres communaux d’action sociale (CCAS). « De l’art de créer des usines à gaz, les préfectures ne sont pas des bureaux d’aide sociale », tique Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire, qui se félicite malgré tout que « l’Etat réagisse à l’urgence ».

    Si les 25 millions permettront aux associations d’acheter directement des produits alimentaires, ils financeront également « des achats de denrées centralisés par l’Etat et pour le compte des associations » . « Alors ça, non merci ! réagit Mme Steinberg. Il faudrait qu’on interroge nos 1 300 structures locales – dont la fréquentation a augmenté de 25 % à 30 % ces dernières semaines – pour qu’elles listent leurs besoins, que ça nous remonte et qu’on fasse ensuite remonter à l’Etat, qui ensuite va acheter pour nous et redistribuer localement, c’est absurde. »

    Entre le manque de bénévoles et l’augmentation rapide de la demande, les associations « tirent » sur tout, décrit le président de la Fédération française des banques alimentaires, Jacques Bailet, « et beaucoup sur les stocks de denrées, principalement les produits secs » , précise-t-il. L’antenne située à Nantes, par exemple, a l’habitude de distribuer 6 tonnes de nourriture par semaine. Désormais, c’est 11 tonnes. Dans le même temps, les collectes et les « ramasses » (dons) diminuent, confinement oblige, tandis que les industriels, bénéficiant d’une forte demande marchande, « donnent moins », constate M. Bailet.

    « La crise va durer »

    Cette enveloppe de 39 millions vient compléter une première série de mesures : versement automatique des minimas sociaux, ouverture de 10 000 places d’hébergement, émission de chèques-services à destination de 90 000 personnes (dont la moitié en Ile-de-France) et versement le 15 mai d’une aide exceptionnelle de solidarité pour « les familles modestes afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels », soit 4,1 millions de foyers, pour un coût de 1 milliard d’euros. Chaque famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) recevra 150 euros, plus 100 euros par enfant, et les familles touchant des aides au logement percevront également 100 euros par enfant à charge.

    « Ces aides ponctuelles, c’est important, mais ce qui nous préoccupe, c’est le long terme » , alerte Patrice Blanc, des Restos du cœur, qui demande un premier moratoire d’un an sur la suspension de la trêve hivernale et un second sur la mise en application de la réforme de l’assurance-chômage.

    « Il faut par ailleurs relancer d’urgence le dispositif des emplois aidés , plaide Jacques Bailet, des Banques alimentaires. Cela va être le seul moyen pour nous de faire face à la pénurie de bénévoles. » « La crise va durer, il va falloir élargir le périmètre de l’aide exceptionnelle et anticiper sa reconduite dans le temps » , abonde Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, qui milite pour la création d’un fonds exceptionnel d’aide au paiement des loyers et des charges.
    Il s’inquiète également de l’absence de mesures destinées aux étudiants et jeunes précaires. « Les travaux pour finaliser cette aide sont en cours » , a déclaré M. Denormandie. Jeudi, à Marseille, le Stade-Vélodrome a ouvert ses portes à la distribution alimentaire pour trois jours : à la mi-journée, 500 étudiants s’étaient déjà inscrits, souligne M. Blanc, des Restos du cœur, organisateurs de cette opération en partenariat avec l’OM Fondation.

    #aide_alimentaire #crise_sanitaire

  • Coronavirus : l’aide alimentaire confrontée à l’arrivée de nouveaux publics
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/22/coronavirus-l-aide-alimentaire-confrontee-a-l-arrivee-de-nouveaux-publics_60


    Distribution d’aide alimentaire organisée par une association de voisins à la cité Maison Blanche, à Marseille, le 31 mars. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

    Alors que certains de leurs sites sont fermés en raison du confinement, les associations doivent prendre en charge davantage de monde, étudiants précaires ou habitants sans ressources.

    Vingt-deux heures, à Montreuil (Seine-Saint-denis), dans une rue déserte pour cause de confinement, un homme frappe au carreau d’un appartement : « J’ai ouvert et il s’agissait d’un sans-abri qui m’a dit avoir faim, à qui j’ai donné des pommes, du chocolat et 10 euros. C’était la première fois que je me retrouvais en face d’une personne affamée » , raconte Jean-Yves Marinière, retraité de la RATP, qui en a pourtant vu d’autres.

    A Gagny, dans le même département, une institutrice, qui souhaite rester anonyme, explique qu’elle a cherché à prendre contact avec l’un de ses élèves et découvert que la famille manquait de tout, y compris de quoi manger. Elle a sollicité ses réseaux et le voisinage pour leur venir en aide.

    S’adapter et innover [troncature neutralisante : la dame dit plus bas : « ... aux institutions de... » ndc]

    A Toulouse, dans le quartier défavorisé de Bellefontaine, Omar, 40 ans, ouvrier du bâtiment privé de chantier, qui souhaite conserver l’anonymat, a déjà, avec son collectif d’habitants Les Invisibles, organisé deux distributions alimentaires pour une centaine de familles « repérées par leurs voisins et le bouche-à-oreille , explique-t-il. Mais notre collectif n’est pas agréé pour accéder à la Banque alimentaire, donc on a dû se débrouiller pour collecter des denrées auprès des commerces du coin. La ville a mis un local à disposition et on a suivi une formation d’hygiène pour faire cela dans les règles, à deux équipes de cinq personnes » .

    Malgré le maillage efficace des grandes associations humanitaires, certains publics et lieux ne sont pas dans les radars… qui plus est en temps de confinement. « A Bellefontaine interviennent d’ordinaire 94 associations, mais leurs bénévoles ne sont en général pas du quartier et dès que le confinement est entré en vigueur elles ont presque toutes arrêté leurs activités. Il n’en reste que deux ou trois » , observe Lina Duprat, de la régie de quartier, restée, elle, sur le terrain pour rendre mille services, par exemple imprimer des attestations, distribuées dans les boîtes aux lettres, et donner un coup de main aux Invisibles.

    « Plus de foot, plus de loisirs, tout a fermé sauf le soutien scolaire, déplore Omar. Et surtout, plus de boulot pour les femmes de ménage, les agents de sécurité ou les intérimaires, ni de cantine pour les enfants. La Poste, seule banque présente dans ces quartiers, n’ouvre qu’entre 9 heures et 13 heures et la file d’attente dépasse 200 mètres, ce qui a, une fois, provoqué une altercation à l’approche de la fermeture » , se souvient-il.

    « Il faut tenir compte des spécificités de cette population vivant dans les cités, très solidaire mais parfois méfiante envers les autorités, et très démunie en informatique et en liaison Internet dont le besoin redouble par temps de confinement » , analyse Lina Duprat. « C’est aux institutions de s’adapter et d’innover » , suggère-t-elle.

    « Une crise sociale majeure »

    Les préfectures et les grandes organisations comme l’Armée du salut, le Secours populaire, le Secours catholique ou les Restos du cœur n’oublient pas les personnes vivant en bidonville, campement ou squat, et la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement alimente une banque de données sur tous ces lieux, environ 413 en France, où vivent 19 000 personnes (selon les chiffres de janvier).

    « Mais en Haute-Garonne, par exemple, la préfecture ne recensait que 939 personnes en campement, alors que nous-même en connaissons 1 800 et que le chiffre total est plus proche de 4 000 » , constate Thomas Couderette, du Collectif d’entraide et d’innovation sociale, dont l’alerte a permis d’organiser une aide mieux distribuée.

    Patrice Blanc, président des Restos du cœur, ne cache pas, lui, son inquiétude. Ses 1 400 centres encore ouverts, au lieu de 1 700 habituellement, font face à une affluence sans précédent. A Bordeaux, les flux à chaque distribution alimentaire sont multipliés par cinq, de 80 à 400 personnes ; à Toulouse, par trois, de 100 à 300 personnes, réparties sur deux sites ; à Paris, au Carreau du Temple (3e arrondissement), les Restos du cœur, associés à cinq autres opérateurs, servent chaque jour entre 800 et 1 000 repas…

    « Nous avons, heureusement, pu faire le plein de denrées grâce à la collecte organisée juste avant le confinement, et nous disposons d’un stock de 600 000 masques qui devrait permettre d’assurer l’activité jusqu’en juin, mais allons-nous tenir jusqu’à l’été ?, s’interroge Patrice Blanc. D’autant que le public est de plus en plus nombreux, avec l’apparition de nouvelles catégories : des étudiants qui n’ont plus accès aux restaurants universitaires, des microentrepreneurs sans boulot ni droit à des indemnités de #chômage… Même pour les personnes éligibles à l’assurance-chômage, nous redoutons les nouvelles règles d’indemnisation plus restrictives qui doivent être mises en œuvre le 1er septembre [après avoir été programmées pour le 1er avril]. Nous allons vers une crise sociale majeure » , craint-il.

    Affamés depuis plusieurs jours

    « A Belfort, des étudiants en IUT et en école de commerce viennent nous donner un coup de main en tant que bénévoles mais aussi s’approvisionner, car certains sont très démunis , témoigne Sylvie Feige, responsable départementale des Restos du cœur. Il y a aussi des jeunes en alternance, un jeune maçon, un apprenti cuisinier, qui auraient dû être embauchés le 1er mars et se retrouvent sans rien. »
    A l’université Paris-VIII, une cinquantaine de volontaires, enseignants, étudiants, syndicalistes ont, avec l’aide de l’antenne locale du Secours populaire, organisé le financement et la distribution de colis alimentaires : en à peine trois jours, du 18 au 20 avril, 700 étudiants, dont certains se disant affamés depuis plusieurs jours, ont demandé à en bénéficier.

    « Dans nos permanences, nous rencontrons des personnes qui ne fréquentent pas, d’habitude, les services sociaux , confirme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. Ils ne perçoivent ni RSA [revenu de solidarité active] ni allocation logement, leurs revenus se situant juste au-dessus des seuils, et beaucoup ont de plus en plus de mal à payer leur loyer. Il faut très vite les aider pour éviter d’accumuler les dettes » , recommande-t-il.

    Dans un communiqué sur les oubliés du confinement daté du 16 avril, le Collectif des associations unies, qui en fédère trente-six parmi les plus importantes, d’Emmaüs à ATD Quart Monde, appelle, pour l’après-confinement, « à des changements profonds pour éviter, à chaque crise ou chaque hiver, de bricoler des solutions palliatives en urgence » et réclame « de s’orienter vers le logement d’abord, d’augmenter les minima sociaux et de faciliter les régularisations administratives » .

    #crise_sanitaire #faim #aide_alimentaire #solidarité #entraide #droit_au_chômage #pauvreté #précaires

  • Dans les squats de Bordeaux, « les personnes vont mourir de faim, pas du Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/02/dans-les-squats-de-bordeaux-les-personnes-vont-mourir-de-faim-pas-du-covid-1

    Dans les bidonvilles et squats de Bordeaux, les quelque 2 500 habitants, qui se retrouvent souvent sans emploi, craignent le manque de nourriture.

    #paywall ? #pauvreté #surnuméraires

    • Bordeaux envoyée spéciale - Alors, deux baguettes, six bananes, une boîte d’oeufs, trois tomates, un filet de patates... Reculez ! Reculez ! » La file indienne s’est transformée en un serpentin confus. Une bénévole tente de maintenir un semblant d’ordre tandis qu’une quinzaine de personnes essayent d’avancer vers elle. Certaines se cachent le bas du visage avec un bout d’écharpe ou le col d’une doudoune. Personne n’a de masque ni de gants. Les enfants gigotent dans les poussettes. Face à eux, des stocks de pâtes, des cageots d’asperges, des boîtes de céréales... entreposés sur des grandes tables, que tente de répartir un petit groupe de personnes, dans l’agitation et la nervosité. Mercredi 1er avril, dans le plus grand bidonville de Bordeaux, une distribution de nourriture a été organisée. Une première, rendue nécessaire en cette période de confinement.

      Etalés sur deux hectares d’une friche industrielle de la rive droite de la Garonne, les lieux abritent quelque 350 personnes, en majorité des familles roms de Bulgarie, installées dans des caravanes ou des cabanes de fortune. Et qui redoutent aujourd’hui une pénurie alimentaire. Les chantiers du bâtiment sont à l’arrêt, les hôtels et restaurants sont fermés, les activités de ferraillage et de mendicité sont rendues impossibles par le confinement, de même que les points d’aide alimentaire se sont raréfiés... « On ne peut plus travailler, ni sortir », rapporte Kalinka, une jeune femme de 19 ans. Elle-même ne s’est pas aventurée en dehors du bidonville depuis trois semaines. « Pour nous, c’est difficile de manger », reconnaît-elle. Kalinka faisait la manche en attendant que la saison agricole reprenne. De mai à octobre, la jeune femme et son mari travaillent dans un domaine viticole de l’appellation Pessac-Léognan. Mais cette année, l’incertitude menace : « Pour l’instant, le patron ne veut pas nous faire signer de nouveau contrat », confie-t-elle.

      « Les personnes nous alertent parce qu’elles vont mourir de faim, pas du Covid-19 », résume Morgan Garcia, coordinateur de la mission squat et bidonville de Médecins du monde (MDM), présent mercredi aux côtés des associations Les Enfants de Coluche et Bienvenue. « Tout ce joli monde s’est regroupé au travers d’un appel de la métropole, explique un des membres des Enfants de Coluche. Le comité d’entreprise de la SNCF nous a mis ses locaux à disposition pour stocker les aliments et le Parti communiste de Bègles a loué un camion frigorifique. » Plusieurs tonnes de denrées, surtout issues des banques alimentaires, ont été distribuées. De quoi tenir quelques jours. « C’est une situation exceptionnelle », souligne Morgan Garcia. Mais elle se reproduit à de maintes reprises sur le territoire.

      « Environ 2 500 personnes vivent en squat et en bidonville sur la métropole bordelaise, souvent sans accès à l’eau ou à des sanitaires », rapporte Aude Saldana-Cazenave, responsable MDM en Aquitaine. Des populations étrangères en majorité et sans filet de sécurité dans la crise économique et sanitaire.

      Impression de bricolage

      Dans une lettre adressée le 27 mars à la préfecture et aux élus du territoire, quinze associations, dont MDM et le Secours catholique, ont mis en garde face au risque de « sous-alimentation . « La distribution de nourriture et de produits d’hygiène incombe plus que jamais aux pouvoirs publics », écrivent-elles. La préfète de la Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, se veut rassurante : « Aujourd’hui, il n’y a pas de tension sur les besoins alimentaires », affirme-t-elle. Et de mettre en avant la mobilisation de ses services qui, à l’image de la ville, financent les banques alimentaires ou subventionnent les associations. Sur le terrain, l’impression d’un bricolage s’impose.

      Un squat, près de la place de la Victoire. Sept familles partagent ici l’espace d’un petit immeuble de trois étages. Mohammed, un père de famille algérien en situation irrégulière, ne sort plus que pour acheter du pain. Le salon de coiffure dans lequel il travaillait a fermé. Hamza, Algérien et sans papiers également, continue lui de livrer des repas à vélo pour la plate-forme Uber Eats. Mais son activité a considérablement ralenti depuis le confinement. Sans compter qu’il ne touche que 30 % des revenus qu’il génère, le reste revenant à la personne titulaire officielle du compte de livreur qu’il utilise.

      Thierry Charenton, le directeur du centre social du quartier, connaît bien les familles du squat. « On fait des activités avec eux toute l’année, dit-il. On a voulu prendre de leurs nouvelles au début du confinement et ils nous ont signifié qu’ils avaient des difficultés pour avoir des produits d’entretien, d’hygiène... Même si certaines associations caritatives ont rouvert, ça ne suffit pas. » Ce mercredi, Thierry Charenton a les bras chargés de plats cuisinés, des petites portions de betteraves ou de gratins de pommes de terre. « Je suis passée à la maternelle du secteur qui reste ouverte pour les enfants des personnels hospitaliers. Je récupère tous les jours les repas non consommés. »

      Non loin, dans le quartier de Saint-Michel, c’est une bénévole de l’Ordre de Malte qui, depuis une semaine, dépose les invendus d’un supermarché sur les marches d’un autre squat. Dans ce bâtiment ouvert par le Squid un centre social autogéré, un collectif qui représente plusieurs squats dans lesquels vivent 300 personnes -, vivent une quinzaine d’adultes vivent, dont une majorité de ressortissants d’Afrique de l’Ouest déboutés de leur demande d’asile.

      « Objectif zéro infecté »

      « On a lancé un appel à l’aide », dit Souma, un Guinéen de 36 ans. Voisin et bénévole du Secours catholique, Gilles Havrin a « dépanné » les résidents des lieux. « On est allé chercher du stock chez Les Restos du coeur la semaine dernière et, cette fois, on va aller leur faire des courses. » L’association s’apprête aussi à distribuer des chèques-services aux familles du département vivant dans un squat.

      « Il faut tout faire pour aider ces lieux sur le plan sanitaire », insiste pour sa part Corinne Torre, de Médecins sans frontières (MSF). L’ONG a apporté au squat du quartier Saint-Michel des savons, des gants et des masques, développe des maraudes pour détecter des cas suspects et mettre en place des protocoles d’hygiène. « On a essayé de s’organiser comme si on était une structure conventionnelle sans en avoir les moyens. On a mis un mètre cinquante entre les lits, on donne la consigne de ne pas sortir, on n’accueille plus de nouvelles personnes..., énumère Frédéric Raguènès, le président du Squid. L’objectif, c’est zéro infecté. »

      Des mineurs isolés ont en outre été sortis du squat et orientés vers des hôtels la semaine dernière. « Il faut mettre tout le monde à l’abri. Si le Covid-19 se répand sur un bidonville ou un squat, ça peut être une catastrophe, prévient Aude Saldana-Cazenave, de Médecins du monde. Plus de 15 % des personnes qu’on suit ont des pathologies comme du diabète ou de l’hypertension, sont dialysées ou attendent des greffes. Ça les rend particulièrement vulnérables. »

      #Bordeaux #coronavirus #mourir_de_faim #squats #faim #distribution_alimentaire #alimentation #bidonville #distribution_de_nourriture #nourriture #Roms #pénurie_alimentaire #aide_alimentaire #banques_alimentaire #banque_alimentaire #sous-alimentation #sans-papiers #Uber_eats #déboutés #asile #maraudes #mise_à_l'abri

      ping @karine4

  • Scandale des faux #steaks : un rapport du Sénat pointe « une triple défaillance de l’#État » | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/scandale-des-faux-steaks-un-rapport-du-senat-pointe-une-triple-defaillan

    Le sénateur de Seine-Saint-Denis relève « une triple défaillance » de la part de l’État : sur l’architecture des marchés publics, sur les contrôles, et enfin sur le manque d’accompagnement des associations flouées.

    […] Le rapport préconise d’imposer des critères de qualité et des critères de responsabilité sociale et environnementale [#RSE] dans les #marchés_publics. Mais pas seulement. L’entreprise polonaise n’était pas la seule impliquée dans l’appel d’offres : c’est une autre société qui a directement répondu à la commande. Un intermédiaire les a également mis en relation. Le rapport préconise de séparer à l’avenir (dans le cadre d’une expérimentation) la production de la logistique dans les appels d’offres, mais aussi de favoriser des contrats sur plusieurs années, pour une meilleure lisibilité, notamment sur les prix. « Les #négociants-traders empochent les marchés. C’est la course au prix au détriment de la qualité. Ils savent qu’ils livrent de la piètre qualité à nos associations […] Il faut casser ce marché des traders-négociants qui n’ont aucun lien avec les fabricants », dénonce Fabien Gay.

    […] Pour ne plus que ces manquements ne se reproduisent, le sénateur recommande de renforcer la fréquence et la régularité des #contrôles impromptus menés par #FranceAgriMer, quitte à prioriser les contrôles sur les denrées sensibles comme la viande ou le poisson. Autre piste : rétablir les contrôles gustatifs.

    […] Dernier élément mis en lumière par le travail des sénateurs : les associations se sont retrouvées isolées dans la gestion au début de cette crise. « Elles ont relevé elles-mêmes en février qu’il y avait des problèmes, elles ont elles-mêmes payé des tests. L’État les a laissées seules. La demande de contrôles n’a eu lieu qu’à la fin du mois de mai. Il a fallu attendre quatre mois que l’État se réveille, c’est un scandale », fulmine le sénateur communiste. Le rachat de véritables steaks pour nourrir les bénéficiaires, mais aussi le stockage des produits incriminés à échanger, a engendré des surcoûts importants pour les associations victimes de ce marché. Le rapporteur évalue la note à 400.000 euros. Il demande aujourd’hui au gouvernement de débloquer une aide d’urgence pour ces quatre structures, déjà fragilisées par la baisse des dons. Les crédits sont déjà disponibles selon lui, et ne demandent qu’à être débloqués (programme 309 de la loi de finances pour 2019).

    #aide_alimentaires #santé #agroindustrie

  • 69% des bénéficiaires de l’aide alimentaire en France sont des femmes
    http://www.lefigaro.fr/social/2019/03/13/20011-20190313ARTFIG00239-69-des-beneficiaires-de-l-aide-alimentaire-en-fra

    Selon les Banques alimentaires, 2 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire en France. 71% des foyers bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent de ressources mensuelles estimées à 821 euros.

    Dans l’Hexagone, 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et ce sont près de 4,7 millions de citoyens qui ont eu recours en 2018 aux aides alimentaires distribuées par Les Restos du cœur, la Croix-Rouge ou bien l’une des 5400 associations et CCAS qui s’approvisionnent auprès des Banques Alimentaires. A l’occasion de leur 35 ans, les banques alimentaires, premier réseau au niveau national, ont dévoilé mercredi une étude sur les profils de leurs bénéficiaires.

    En 2018, plus de 226 millions de repas ont été servis à 2 millions de personnes, par les associations partenaires des banques alimentaires. Les grandes surfaces représentent près de la moitié des sources d’approvisionnement. Selon l’étude des banques alimentaires réalisée par l’institut CSA, 71% des foyers bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent de ressources mensuelles estimées à 821 euros. Ces foyers fragiles estiment réaliser une économie de 96 euros par mois grâce à l’aide alimentaire. La majorité des bénéficiaires expliquent que leur situation financière s’est dégradée progressivement, souvent à la suite d’une perte d’emploi ou d’une séparation. Majoritairement, ils vivent grâce à un minima social, tel que le RSA, et aux allocations familiales. Mais cette population précarisée n’est néanmoins pas marginalisée en matière de logement, puisque 84% des bénéficiaires sont locataires d’un logement stable .
    Les femmes restent les principales bénéficiaires de l’aide alimentaire

    L’âge moyen des bénéficiaires est de 47 ans, et la majorité sont des personnes isolées. Dans le détail, 5 % ont moins de 25 ans, 55 % entre 26 et 50 ans et 40 % ont plus de 50 ans. Les femmes demeurent les plus touchées par la précarité alimentaire et représentent ainsi 69% des bénéficiaires. Autres figures de la pauvreté en France, les familles monoparentales, à 85% menées par des femmes, représentent un tiers des bénéficiaires. La précarité n’épargne également pas les personnes âgées, notamment chez les femmes en milieu rural qui perçoivent de petites retraites. En 2018, la catégorie des retraités gagne trois points par rapport à la précédente enquête.

     » LIRE AUSSI - Grand débat : coup de projecteur sur les mères isolées

    Pour 53 % des bénéficiaires, l’aide alimentaire représente une aide dont ils ne pourraient se passer. « Même en France, où on ne meurt pas de faim, conclut Jacques Bailet, le président des Banques alimentaires, l’aide alimentaire est essentielle car elle permet aux foyers modestes d’équilibrer un peu leur budget. C’est autant d’argent qu’ils peuvent consacrer au logement ou à des dépenses pour les enfants. »
    83% des bénéficiaires sont sans emploi

    Pour la première fois depuis quatre ans, la part des bénéficiaires ayant un emploi a diminué et celle des inactifs a pour sa part progressé. Il y a deux ans, le phénomène des travailleurs pauvres sollicitant une aide alimentaire concernait 23% des bénéficiares, contre 14% en 2018 selon l’étude. L’étude souligne ainsi que 83 % des bénéficiaires sont sans emploi, un tiers sont au chômage, 15 % sont retraités, 13 % sont en situation de handicap ou malades, et 6 % sont sans papiers ou bien demandeurs d’asile.

    Par ailleurs, le recours à l’aide des banques alimentaires est de plus en plus fréquent, et la période s’étend sur la longueur avec 52% des bénéficiaires qui viennent depuis plus d’un an. Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires, « plus de la moitié des bénéficiaires interrogés (52 %) témoignent d’un recours durable à l’aide alimentaire, d’un an et plus, ce qui n’est pas bon signe ». Pour plus de la moitié d’entre eux, ce recours est également hebdomadaire.

  • La #faim provoquée par les #conflits s’aggrave, selon un nouveau rapport de l’ONU | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2019/01/1034962

    La situation dans les huit endroits du monde où l’on recense le plus grand nombre de personnes ayant besoin d’une #aide_alimentaire montre que le lien entre conflit et faim demeure trop persistant et mortel, selon un nouveau rapport publié lundi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (#FAO) et le Programme alimentaire mondial (#PAM).

    Le rapport (en) : http://www.fao.org/documents/card/en/c/CA3113EN

  • AP Investigation : Food aid stolen as #Yemen starves
    https://apnews.com/bcf4e7595b554029bcd372cb129c49ab

    Associated Press : l’aide alimentaire du PAM est détournée par TOUTES les parties en conflit (RIEN en français côté #MSM)

    The problem of lost and stolen aid is common in Taiz and other areas controlled by Yemen’s internationally recognized government, which is supported by the Saudi-led military coalition. It is even more widespread in territories controlled by the Houthi rebels, (...)

    Réaction du PAM ( massivement rapportée par les MSM francophones), menace d’interruption de l’aide à l’appui :

    Au Yémen, le PAM accuse les rebelles houthis de détourner l’aide humanitaire
    https://www.france24.com/fr/video/20190102-yemen-rebelles-houthis-accuses-detourner-laide-humanitaire
    https://scd.france24.com/fr/files_fr/imagecache/home_1024/2019-01-02_0406_ymen__les_rebelles_houthis_accuss_de_dtourner_laide_hu

    Aucune réaction ni menace du PAM vis-à-vis des mercenaires de l’#Arabie_saoudite

    #ONU

  • Le nombre de chômeurs en fin de droit ne cesse d’augmenter en Suisse

    En 2008, 19’908 salariés sont arrivés au bout de leurs indemnités de chômage. Cette année, on devrait passer la barre des 40’000, un niveau déjà frôlé l’an dernier avec 39’816 personnes arrivées en fin de droit sans avoir retrouvé une activité lucrative. Il n’y a qu’en 2011 que les arrivées en fin de droit avaient été plus nombreuses (près de 47’000). Cette année-là, une révision de la LACI avait été synonyme de suppression des indemnités pour près de 15’000 chômeurs suisses suite à un durcissement des conditions d’accès aux prestations.


    https://www.rts.ch/info/suisse/8821894-le-nombre-de-chomeurs-en-fin-de-droit-ne-cesse-d-augmenter-en-suisse.htm
    #chômage #fin_de_droit #aide_sociale #Suisse #pauvreté #travail #statistiques #chiffres

  • Failed policies in Haiti fuel a post-hurricane food crisis

    The church’s roof peeled off an hour before dawn, killing three of the villagers sheltering under it and forcing the rest into a flooded field where they sat hand-in-hand waiting for the hurricane to pass. The next morning, they took stock. Most people had lost their homes, livestock and all their crops.


    https://www.irinnews.org/special-report/2017/03/07/failed-policies-haiti-fuel-post-hurricane-food-crisis
    #Haïti #alimentation #aide_alimentaire #agriculture

  • #Le_Pérou

    Nos métropoles occidentales débordent de corps en trop, de rebuts humains épars : #expulsés d’ici comme d’ailleurs flanqués à même le bitume ; #réfugiés dans les #délaissés, déprises, et autres innommables zones ; logés dans l’#insalubrité, le surpeuplement ou la #solitude, tout au bord de la rue. Simultanément – conséquence et cause tout à la fois –, nos métropoles se dépeuplent de ce qui fait d’une ville une #ville : des formes et pratiques de l’#accueil et de la #solidarité, des espaces et des gestes qui font l’#hospitalité. Une analyse des processus urbains à l’œuvre – techniques comme imaginaires – convainct de l’inéluctable aggravation de cette situation : un savoir-faire l’accueil disparaît en même temps qu’explose le nombre de réfugiés économiques parmi nous. Loin de promettre la résorption de l’#exclusion urbaine et du péril qu’elle engendre, le développement contemporain de nos métropoles la laisse s’accroître, voire la nourrit.

    Association loi 1901 fondée en septembre 2012, le PEROU est un #laboratoire de #recherche-action sur la #ville_hostile conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir- faire sur la question. S’en référant aux #droits_fondamentaux européens de la personne et au « #droit_à_la ville » qui en découle, le PEROU se veut un outil au service de la multitude d’#indésirables, communément comptabilisés comme cas sociaux voire ethniques, mais jamais considérés comme habitants à part entière.
    Avec ceux-ci, le PEROU souhaite expérimenter de nouvelles tactiques urbaines – nécessitant le renouvellement des techniques comme des imaginaires – afin de fabriquer l’hospitalité tout contre la ville hostile. Alors que se généralise une politique aussi violente qu’absurde, action publique aux allures de déroute n’ouvrant que sur des impasses humaines – expulsions, destructions, plans d’urgence sans issues, placements et déplacements aveugles, etc – , le PEROU veut faire se multiplier des ripostes constructives, attentives aux hommes, respectueuses de leurs fragiles mais cruciales relations au territoire, modestes mais durables.

    http://www.perou-paris.org/index.html
    #architecture #urbanisme #Calais #urban_matter
    cc @reka : tu connais ?

  • Commission européenne | 348 millions d’euros d’aide humanitaire pour les réfugiés en Turquie
    http://asile.ch/2016/09/10/commission-europeenne-348-millions-deuros-daide-humanitaire-refugies-turquie

    Le plus important programme d’aide humanitaire de l’UE à ce jour, dont l’objectif est de répondre aux besoins quotidiens des réfugiés, sera lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM) en partenariat avec l’Autorité turque de gestion des catastrophes et des interventions d’urgence, qui relève du Premier ministre, le Croissant rouge turc et le ministère turc […]

  • La justice alimentaire comme réponse à la faim dans les paysages alimentaires canadiens | jssj.org
    http://www.jssj.org/article/la-justice-alimentaire-comme-reponse-a-la-faim-dans-les-paysages-alimentaires-

    Le problème de la faim n’a guère de visibilité au Canada aujourd’hui. Communément, la #faim et la #malnutrition sont abordées à travers le prisme de la sécurité alimentaire, soit « une situation caractérisée par le fait que toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine » (FAO, 2014, p. 50). Cependant, l’augmentation du taux de #pauvreté alimentaire dans un contexte de restructuration néolibérale du système alimentaire mondial, les coupes dans les programmes de sécurité sociale au niveau national, le développement subséquent de l’#aide_alimentaire caritative, et l’émergence de mouvements locaux pour une alimentation ciblée ont miné l’efficacité politique de la démarche de sécurité alimentaire. Nous utilisons volontairement dans cet article la notion de pauvreté alimentaire comme cadre conceptuel alternatif pour décrire les causes systémiques de la faim. Nous mettons d’abord en perspective le processus d’invisibilisation de la question de l’inégalité de l’accès à une alimentation de qualité, dans un contexte où la démarche de sécurité alimentaire se trouve de plus en plus dépolitisée. Nous soutenons ensuite que si le « mouvement alimentaire alternatif » s’est développé en réponse à l’augmentation des taux d’#insécurité_alimentaire (Heldke, 2009), son incapacité à se détacher de cette démarche inefficace et à négocier un programme plus axé sur la justice sociale contribue à invisibiliser les inégalités alimentaires, tout en en produisant de nouvelles. À partir du cas canadien, nous montrons que l’alimentation est un moyen politique qui permet de faire apparaitre les questions de justice sociale et de démocratie alimentaire dans nos paysages alimentaires (foodscapes). Pour ce faire, nous examinons la façon dont un projet de glanage agricole étroitement lié à un Conseil de politique alimentaire (Food Policy Council) dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, s’est engagé dans une praxis de justice alimentaire qui vise à faire sortir de l’ombre les problèmes de pauvreté et d’inégalité alimentaires, se faisant ainsi le précurseur d’une démocratie alimentaire équitable et d’une transformation politique plus large.

    #alimentation #inégalité #justice

  • #Pillage de masse au #Soudan_du_Sud : un mois d’#aide_alimentaire envolé en une semaine

    Des 4.500 tonnes de #nourriture destinée à nourrir durant un mois plus de 220.000 Sud-soudanais en détresse alimentaire, il ne reste plus rien. Pas même le hangar du Programme alimentaire mondial (PAM) de Juba, où elle était stockée.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/pillage-de-masse-au-soudan-du-sud-un-mois-daide-alimentaire-e
    #Sud_Soudan #vol

  • Une crise « perdue dans l’océan ». #Sécheresse et #changement_climatique à #Madagascar

    Le sud enclin à la sécheresse de Madagascar est de nouveau aux prises avec une crise alimentaire cette année. La violence inhabituelle du phénomène #El_Niño se traduit par une absence de #pluie. Les prix ont flambé sur les marchés locaux, laissant plus de 665 000 personnes dans un besoin urgent d’#aide_alimentaire.


    http://www.irinnews.org/fr/reportage/2016/06/21/une-crise-%C2%AB%C2%A0perdue-dans-loc%C3%A9an%C2%A0%C2%BB
    #climat #famine

  • Quatre millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250270957527&cid=1250270954541

    Celui-ci estime qu’en France, environ quatre millions de personnes ont recours chaque année à l’aide alimentaire, dont 1,9 million via les banques alimentaires. Mais, pour la Fédération, « l’insécurité alimentaire pourrait concerner une population plus importante », certaines personnes ayant des réticences à solliciter une assistance. Le nombre de personnes aidées est en croissance régulière et 64% d’entre elles sont aidées depuis moins d’un an (un taux qui s’explique aussi, pour une bonne part, par le renouvellement constant des personnes aidées). Même en tenant compte de ce « turn over », les banques alimentaires du réseau ont vu leur distribution aux partenaires progresser de 5% l’an dernier, avec 102.000 tonnes en 2015 contre 97.000 en 2014.

  • Premier largage de nourriture dans une ville syrienne assiégée

    À quelques jours de la reprise des discussions de Paix sur la Syrie à Genève, la task force chargée de l’aspect humanitaire du conflit enregistre une grande avancée. En effet, #Deir-Ezzor, située au milieu d’un territoire contrôlé par Daech, vient enfin de recevoir des vivres par voie aérienne alors qu’elle est totalement isolée depuis 2014. Le Programme alimentaire mondial (#PAM) a réussi à larguer de la nourriture à la population de cette ville assiégée de l’Est de la Syrie. Capitale d’une province du même nom, la cité s’étend sur les rives de l’Euphrate. Près de 200 000 personnes y sont assiégées depuis mars 2014.

    http://www.lacite.info/onu-geneve-internationale-/2016/4/11/609e6v0728lsbi2ogewu2ly6wsbcn9
    #nourriture #aide_alimentaire #aide_humanitaire #Syrie

  • L’ONU n’a plus assez d’argent pour nourrir les #réfugiés syriens

    Le Programme alimentaire mondial va réduire l’aide apportée aux réfugiés syriens exilés en Jordanie et au Liban. Il manque 80 % des financements nécessaires - 139 millions de dollars - pour couvrir les besoins du PAM jusqu’en septembre. Cette réduction de l’aide de l’agence onusienne intervient alors que l’insécurité alimentaire a explosé au sein de la population des réfugiés syriens. Et les premiers à en payer le prix seront les enfants.

    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150702-onu-plus-assez-argent-nourrir-refugies-syriens/?aef_campaign_date=2015-07-02&aef_campaign_ref=partage_aef&dlvrit=1448817&ns_cam
    #Syrie #ONU #aide_alimentaire #aide_humanitaire #PAM

  • Comment #Boko_Haram a amené la #faim dans le nord du #Cameroun

    MAROUA, 30 janvier 2015 (IRIN) - Plus d’un demi-million de personnes dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun ont un besoin urgent d’#aide_alimentaire, a déclaré le gouvernement. En effet, à cause des attaques du groupe extrémiste Boko Haram, les #agriculteurs ont déserté leurs champs, les marchés locaux ont fermés et la circulation des personnes et des biens a cessé.

    http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=101067
    #agriculture
    cc @odilon

  • Des #réfugiés #syriens désemparés avec la fin de l’#aide_alimentaire (PHOTOS)

    La suspension des bons alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM) aux réfugiés syriens frappe de plein fouet des familles en détresse, prises au dépourvu juste avant le début de l’hiver. Le #camp_de_Ketermeya, au #Liban, est particulièrement touché.


    http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/12/07/des-refugies-syriens-desempares-avec-la-fin-de-laide-alimentai
    #asile #migration #PAM #alimentation #photographie
    cc @albertocampiphoto

  • Monarques du Golfe, un effort pour les #réfugiés #syriens !

    Dans l’histoire de l’#ONU, c’est du jamais-vu, ou presque. Mercredi 3 décembre, à court de fonds mais non d’idées, l’une de ses agences spécialisées, le Programme alimentaire mondial (#PAM), a lancé un #appel_aux_dons sur les #réseaux_sociaux, pour pouvoir continuer à nourrir les réfugiés syriens. Lâché par ses contributeurs traditionnels (Etats et organisations interétatiques), en dépit d’alertes répétées depuis des mois, le vénérable PAM, fondé en 1961, a tendu sa sébile vers le grand public.


    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/12/06/monarques-du-golfe-un-effort-pour-les-refugies-syriens_4535939_3232.html
    #pays_du_Golfe #alimentation #aide_alimentaire