• « Avec les JO, Airbnb s’impose comme un leader de l’hébergement touristique à Paris »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/28/avec-les-jo-airbnb-s-impose-comme-un-leader-de-l-hebergement-touristique-a-p

    En s’affichant comme l’un des sponsors majeurs du Comité international olympique (CIO) pendant les Jeux olympiques (#JO) et paralympiques Paris 2024, la plate-forme #Airbnb s’impose comme un leader de l’#hébergement_touristique dans une métropole mondiale qui fait pourtant beaucoup, depuis plusieurs années, pour la contraindre et l’interdire.

    Avant même les débuts du méga-événement historique pour la France, celui-ci peut d’ores et déjà être considéré, du point de vue de la multinationale, comme un succès retentissant. Le nombre de loueurs et de biens proposés a significativement augmenté, même s’il y a une part relativement importante d’hôtes occasionnels ou pragmatiques qui se désinscriront sitôt les dernières épreuves terminées, les réservations ont explosé et l’image de la marque est assurée…

    Mieux encore que les bénéfices engrangés ou la publicité réalisée pour les années à venir, l’entreprise va certainement réussir son pari d’investir massivement la capitale française pendant la durée de la compétition, alors que le conflit ouvert avec la municipalité parisienne gêne depuis longtemps ses ambitions et va l’obliger prochainement à (re) penser sa stratégie.

    Le rôle essentiel des hébergeurs

    Mais les JO sont aussi révélateurs de la place qu’occupe Airbnb dans nos sociétés contemporaines occidentales, offrant en quelque sorte l’illustration condensée de son fonctionnement et de son évolution. Alors que la firme va retrouver à l’été 2024 son cœur de métier initial, qui l’a fait naître en 2007 – la mise à disposition de milliers d’hébergements lors d’un grand événement (culturel, sportif, professionnel, scientifique, etc.) – , elle a depuis investi d’autres champs, d’autres espaces, d’autres usages, et a conquis bon gré, mal gré d’autres utilisateurs.

    Touristes, certes, mais également étudiants qui n’arrivent plus à se loger par d’autres moyens, parfois à cause d’une crise du #logement aggravée par Airbnb elle-même, travailleurs saisonniers, migrants, aidants familiaux, fêtards, etc.
    De plus, à côté des événements divers (fêtes religieuses intrafamiliales, micro-événements privés et publics, événements de tout type à l’échelle régionale, nationale et internationale…), l’entreprise s’est redéployée pour être présente « tout le temps », procédant d’une désynchronisation des pratiques d’hébergement, et « partout à la fois », dans des espaces où le degré d’urbanité est plus ou moins fort : petites, moyennes et grandes villes, villages, littoraux, montagnes, jusque dans les déserts froids et chauds.

    Cette omniprésence s’appuie majoritairement sur une ressource fondamentale, les hébergeurs, qui décident de louer une partie ou la totalité d’un logement à des inconnus et qui aident ainsi indirectement Airbnb à réaliser des profits.

    Un intermédiaire facilitateur

    En promettant et en permettant à des propriétaires ou à des locataires d’exploiter une #rente immobilière et/ou de localisation liée à la proximité avec un site olympique ou un moyen de transport pour y accéder, la firme américaine se place comme un intermédiaire facilitateur entre les touristes spectateurs qui cherchent un hébergement économique et bien situé, et les habitants loueurs qui souhaitent profiter de l’opportunité financière qui s’offre à eux.

    Dès lors, en déconcentrant la décision de s’inscrire sur la plate-forme puis la gestion de la location in situ sur le loueur, Airbnb se défausse synchroniquement de la responsabilité de tout le processus, ainsi que des conséquences liées.

    Or, la publication de milliers de nouvelles annonces dans l’ensemble des futurs sites olympiques reproduit en quelques semaines un phénomène qui se déploierait « normalement », hors contexte olympique, sur plusieurs mois, voire plusieurs années.

    Un rôle majeur de catalyseur de logiques capitalistes

    Cette augmentation rapide de l’offre pour les territoires concernés et l’apparition de nouveaux loueurs rend davantage visibles les externalités négatives de cette économie de plate-forme. Elle renforce en effet le décalage entre une population pouvant proposer un logement en mobilisant un capital immobilier plus ou moins conséquent, et la population qui ne peut pas se le permettre pour d’innombrables raisons.

    Une nouvelle lutte des places s’esquisse alors, dans laquelle Airbnb joue un rôle majeur de catalyseur de logiques capitalistes dans et sur l’habitat, devenu un bien marchand comme un autre. Cela existe depuis longtemps et a déjà été décrit et dénoncé par nombre d’auteurs, mais la plate-forme américaine a rendu ce phénomène systémique et massif.

    L’organisation des Jeux olympiques Paris 2024 a déclenché un élan locatif qui s’essoufflera vraisemblablement à la fin de l’été 2024. Ce grand jeu du basculement entre deux états, celui du logement privé non marchand vers celui du logement à louer marchand et inversement, adaptable au contexte touristico-événementiel, est facilité par la flexibilité du modèle Airbnb. Celui-ci tend à s’imposer et à devenir permanent, au grand dam des acteurs de la ville, qui peinent à anticiper et à contrer ce phénomène.

    Victor Piganiol(géographe à l’université Bordeaux Montaigne, UMR Passages – CNRS)

    #capitalisme_de_plateforme

  • Crise du logement : face à la pénurie de locations, les dossiers falsifiés deviennent monnaie courante
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/28/crise-du-logement-face-a-la-penurie-de-locations-les-dossiers-falsifies-devi

    Dans les zones tendues, là où le fossé entre l’offre et la demande s’est creusé, trafiquer ses fiches de paie est souvent perçu comme le seul moyen de décrocher un appartement. Un phénomène qui touche désormais des personnes disposant d’un #revenu confortable.

    La législation interdisant la mise en location des logements les plus mal isolés et énergivores (« passoires thermiques ») et la vague de transformations d’appartements en #meublés_touristiques, alimentée par le succès d’#Airbnb, participent au grippage du marché. Si bien que, en septembre, le site immobilier Particulier à Particulier (PAP) a vu ses offres de locations chuter de 15 % au niveau national (− 17 % en Ile-de-France), tandis que la demande progressait de 17 % (et de 20 % en région parisienne). Les agences Guy Hoquet reçoivent encore aujourd’hui plus de cent appels dans l’heure lorsqu’elles affichent une nouvelle annonce en Ile-de-France.

    Chez Guy Hoquet, on expérimente aujourd’hui dans les agences volontaires la solution Vialink, qui, par le biais d’un outil d’intelligence artificielle, permet de vérifier plus d’une centaine de points de contrôle en croisant les bulletins de salaire, l’avis d’imposition, la pièce d’identité ou encore les données publiques disponibles, comme celles de Societe.com. Pour rétablir la confiance entre #locataires et #propriétaires, une start-up d’Etat, dénommée DossierFacile, offre également aux propriétaires une vérification de certaines pièces, notamment l’authentification de l’avis d’imposition. A chaque fois, il s’agit aussi bien de lutter contre les faux dossiers vendus clés en main sur Internet par des escrocs pour quelque 180 euros que de pister les retouches artisanales sur Word ou sur Photoshop.

    https://archive.is/htBUy

    #logement #pénurie #loyer #agences-immobilières #IDF #Paris #faux_dossiers #falsification #IA

    • Dans les #palaces, les nouvelles frontières de l’hyperluxe
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/27/dans-les-palaces-les-nouvelles-frontieres-de-l-hyperluxe_6207865_3234.html

      .... les taux d’occupation des chambres restent faibles : en moyenne 53 % en 2022, contre 59 % en 2018, selon les chiffres de KPMG, qui a mené une étude sur les palaces parue en septembre.

      https://archive.is/eUjkk
      #luxe #logements_vacants

    • Les tarifs des hôtels explosent pour les JO de Paris
      https://www.journaldeleconomie.fr/Les-tarifs-des-hotels-explosent-pour-les-JO-de-Paris_a13086.html

      L’association de consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme dans une étude sur les tarifs des hôtels à Paris en vue des Jeux olympiques, prévus entre le 26 juillet et le 11 août 2024. L’étude révèle une augmentation de 226% du prix moyen d’une chambre d’hôtel pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, comparé à la même période en juillet 2023. La comparaison des prix de 80 hôtels proches du lieu de la cérémonie d’ouverture met en évidence une augmentation significative de 317 euros à 1.033 euros en moyenne par nuit.

      Ces hausses tarifaires ne sont pas un phénomène nouveau pour des événements d’envergure en France, comme l’a signalé l’UFC-Que Choisir, en rappelant les augmentations observées lors de l’Euro de football en 2016 et de la Coupe du monde 1998.

      Outre l’augmentation des prix, les #hôtels imposent également des conditions de réservation plus strictes. Selon l’UFC-Que Choisir, environ 30% des hôtels exigent un séjour minimum de deux nuitées, voire jusqu’à cinq pour certains. De plus, seulement la moitié des hôtels interrogés confirment avoir encore des chambres disponibles pour la période de l’événement. L’incertitude demeure quant à la disponibilité réelle des chambres restantes.

      #JO

    • En plus, ils passent totalement à côté du sujet (quelle surprise !) : la loi Boutin de 2009 qui adosse à la possibilité d’être remboursé des impayés de loyers l’obligation de recourir à une assurance.
      Ce qui revient à dire que pour contrer un risque faible (il y a très peu de loyers non recouvrés en France, même si les inégalités galopantes tendent à augmenter le phénomène), on a entré les critères des assurances dans les locations.
      À savoir qu’il faut avoir un salaire fixe (exit les autres forme de revenus) et dont le montant représente 3× le montant du loyer. Ce qui exclut de la location… pratiquement 95% de la population des non propriétaires. Car le montant des loyers est totalement décorrélé de celui des salaires qui sont à la traine depuis des décennies (merci Delors pour la désindexation des salaires !).

      Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Même en province, c’est chaud, surtout dans le métropoles régionales qui concentrent tous les emplois bien rémunérés.

      Sans compter qu’il n’y a plus rien pour les familles d’ouvriers et employés, nulle part, sauf dans le social… auquel est éligible 80% de la population.

      Et tout en bas de cette pyramide de merdes, il y a les mères isolées qui doivent loger une famille avec des bouts de SMIC.

      Alors ta police de fausses candidatures, con de Ténardier, elle ne va vraiment servir à rien parce que le problème est que l’offre est totalement décorrélée de la demande.

    • Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Je dirais même « ne peut plus louer », du fait de ladite loi Boutin. Et c’est la même chose un peu partout, hors campagnes isolées probablement. Sur Angers par exemple, le moindre studio (ou même chambre en colocation) se retrouve à 500€/mois, voire plus, ce qui fait qu’il devient impossible de se loger avec un SMIC si on veut respecter cette loi, en sachant que les APL ne sont pas prises en compte non plus dans le fameux calcul « votre revenu = 3 x le loyer ».

  • A Saint-Malo, Airbnb délogé en appel d’une habitation
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/29/a-saint-malo-airbnb-deloge-en-appel-d-une-habitation_6203014_4500055.html

    Nil Caouissin, l’élu de l’Union démocratique bretonne, l’avait suggéré dans un manifeste sorti à l’occasion des élections régionales de 2021 : pourquoi ne pas mettre en place un #statut_de_résident en Bretagne ? L’idée, consistant à réserver l’acquisition des biens immobiliers dans les zones les plus recherchées à des ­personnes ayant déjà vécu un an au même endroit, avait alimenté un sérieux débat.

    Parmi les citoyens intéressés par cette proposition, la Malouine Véronique Deschamps. Celle qui a jeté l’ancre il y a plus de trente ans dans la cité fortifiée fait partie des quelques centaines d’habitants à l’année intra-muros. Elle s’inquiète du devenir de ce fief très touristique, où le phénomène #Airbnb a pris une ampleur considérable, avec des milliers d’annonces recensées.

    La coiffeuse au civil en a même fait les frais. La maison historique où elle réside est divisée en trois appartements et a vu arriver, en 2016, une #location_saisonnière de courte durée dans l’un d’eux. Valises à gogo et passages ininterrompus ont envahi ce logis fait de bois et de torchis. « J’ai vu ce lieu si petit se transformer en un hall de gare, et mon adresse devenir une destination touristique », pointe-t-elle inlassablement. Alors qu’elle écrivait une « lettre aux Malouins » pour avertir de la situation en 2018, signée par six cents personnes, elle cofondait un an plus tard le collectif Saint-Malo, j’y vis… j’y reste !

    Parallèlement, elle entamait un combat judiciaire contre les propriétaires de l’appartement loué sur des plates-formes comme Airbnb ou #Booking, au motif du « trouble anormal de voisinage ». Une « qualité de vie altérée », selon ses mots, à laquelle cette lanceuse d’alerte voulait mettre un terme. « J’avais le choix entre subir et me taire ou vendre et partir, confie-t-elle. J’ai préféré une troisième option : me battre et avoir peur tout le temps. »

    Si le statut de résident n’a pas vu le jour en Bretagne, la problématique du #logement, elle, s’est encore intensifiée. En juillet 2023, la chambre régionale des notaires recensait une augmentation annuelle de 9,4 % du prix médian d’un appartement ancien à Saint-Malo, pour s’établir à 4 810 euros le mètre carré. Il était, à titre de comparaison, à 2 650 euros en 2015.
    Dans un contexte déjà brûlant, Saint-Malo avait adopté, en 2021, une réglementation très restrictive en instaurant des quotas de locations de courte durée par quartier (12,5 % pour l’intra-muros). Son maire, Gilles Lurton (LR), estime que la mesure « a au moins mis un frein à l’inflation du phénomène, qui prenait une proportion industrielle ». Et reconnaît une prise de conscience tardive à ce sujet de la part des institutions.

    Et, le 24 août, la cour d’appel de Rennes a donné raison à Véronique Deschamps, a appris M Le magazine du Monde, lui accordant une indemnisation au titre du préjudice subi. La cour a également confirmé l’arrêt de l’activité de location de courte durée dans l’immeuble, requise par le tribunal judiciaire en première instance deux ans auparavant pour non-respect du règlement de copropriété et de sa clause d’« habitation bourgeoise ». Il n’y a donc plus de va-et-vient incessants dans cette ancienne maison intra-muros. Une décision qui fait émerger une# jurisprudence favorable à l’#habitat_permanent. « On aboutit à une #présomption_de_nuisance provenant des locations de courte durée », explique Cyrille Moncoq, l’avocat de Véronique Deschamps.

    D’après le jugement, les immeubles d’habitation à caractère résidentiel ne sont pas compatibles avec la location pratiquée via Airbnb qui nuit à leur tranquillité. « D’autres personnes pourraient s’appuyer sur cette décision » pour faire reconnaître cette inadéquation, indique l’avocat, qui prend en charge de plus en plus de dossiers comme celui de la Malouine un peu partout en Bretagne.

    Sept ans après les débuts de son action en justice, et alors que les députés ont déposé une proposition de loi pour une régularisation plus importante des plates-formes comme Airbnb, mardi 28 novembre, Véronique Deschamps ne réalise pas encore sa victoire. Elle formule malgré tout un vœu : « J’aimerais me dire que mes enfants auront la possibilité de vivre ici. »

    #tourisme

  • À Paris, l’emprise d’Airbnb dépasse désormais le périph’

    Des chercheurs viennent de publier un site qui cartographie l’emprise d’Airbnb à Paris et en #Île-de-France. Résultat : le nombre d’annonces a explosé, et les #tarifs ont bondi.

    C’est une synthèse inédite sur la croissance d’Airbnb à Paris et en Île-de-France. Une équipe de chercheuses et chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS ont mis en ligne en septembre dernier un site internet dressant un état des lieux très précis de l’ampleur prise par le géant étasunien de la location de courte durée.

    Premier constat : au-delà de Paris, Airbnb a étendu son empire locatif aux villes de petite et de grande couronne. La capitale, qui représentait 81 % des nuitées réservées en Île-de-France en 2016, n’en pèse plus que 54 % en 2022, chiffrent les chercheurs.

    En #Seine-Saint-Denis, la progression est impressionnante : le nombre d’annonces est passé de 1 311 en 2015, à 9 341 en 2022. De même, dans les Hauts-de-Seine, on passe de 2 668 annonces actives en 2015, à 12 498 en 2022.

    Des prix en hausse de 36 % en six ans

    « Le Covid n’a été qu’une parenthèse dans cette progression. Certaines zones autour de Roissy ou d’Orly ont des pressions aussi importantes que dans des villes très touristiques », explique Marianne Guérois, maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris-Diderot et membre de Géographie-cités, qui a travaillé sur le projet de recherche.

    Et certains secteurs avaient déjà bien résisté pendant la crise sanitaire : sans surprise, les communes à proximité de grandes forêts comme #Fontainebleau, #Rambouillet, le parc naturel de la #vallée_de_Chevreuse ou encore les alentours du parc #Disneyland.

    Autre phénomène : les loueurs ne sont plus des individus lambda qui mettent leur résidence principale en location le temps de leurs vacances. Il s’agit désormais de professionnels multipropriétaires. Les #annonces_commerciales ont en effet représenté 42 % de l’offre en 2022, contre 24 % en 2016.

    Les tarifs ont aussi augmenté : toujours en 2022, une nuit réservée en Île-de-France a coûté en moyenne 40 dollars (environ 37 euros), ce qui représente une hausse de 36 % depuis 2016. L’#inflation la plus forte s’est faite à Paris (+63 %).

    Faciliter la surveillance d’Airbnb

    Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont acheté des données à #AirDNA, une entreprise privée étasunienne qui aide les investisseurs à choisir le meilleur endroit où acquérir un appartement afin de rentabiliser au maximum leur achat.

    « Il faudrait mutualiser toutes ces #données qui sont aujourd’hui payantes, car c’est un gaspillage d’argent public de les acheter. Avec ce travail, nous aimerions promouvoir une démarche de sciences ouvertes et participatives », explique Ronan Ysebaert, ingénieur en sciences de l’information géographique de l’université Paris Cité.

    En 2019, l’Institut Paris Région avait déjà publié un état des lieux avant la crise du Covid-19. Et une autre plateforme open source, #Inside_Airbnb, a été lancée en 2016 par l’activiste new-yorkais anti-Airbnb Murray Cox. Mais ses données concernent uniquement la capitale, occultant la croissance exponentielle de la plateforme de l’autre côté du périphérique.

    Dans le futur, les chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS aimeraient comparer l’évolution des prix sur Airbnb avec celle du parc locatif classique et mesurer son impact sur la hausse de l’immobilier.

    Leur but est aussi d’aider à mieux encadrer l’essor de la plateforme étasunienne : « Nous voulons donner des outils pour faciliter la surveillance d’Airbnb aux communes qui manquent de moyen pour le faire », conclut Ronan Ysebaert. Actuellement, seule Paris possède une brigade de contrôle des annonces illégales, qui a infligé 6,5 millions d’euros d’amende depuis 2021.

    https://reporterre.net/A-Paris-l-emprise-d-Airbnb-depasse-desormais-le-periph
    #urbanisme #AirBnB #Paris #France #prix #cartographie #visualisation

    ping @visionscarto

  • #Marseille contre #Airbnb

    Cela fait des années que la question du logement insalubre et de la #gentrification galopante hérisse Marseille, tant il devient difficile de s’y loger décemment. D’autant qu’un acteur en pleine expansion accélère la #dépossession_urbaine : Airbnb, plateforme vampire, plateforme à fuir.
    Ce vendredi soir de la mi-octobre, à quelques encablures du fort animé cours Julien, deux touristes anglophones galèrent à localiser leur Airbnb. Dans un décor où s’agitent fatigués et traînards, ils font clairement tache. Elle, robe orange de marque et chapeau mou hideux. Lui, pantalon blanc, mocassins et chemise saumon. Chacun traîne une valise à roulettes, suivie de son horripilant rllrrrllrl. De mon banc, je les observe s’agiter : lui gueule dans son téléphone à propos d’une histoire de boîte à clés introuvable ; elle fait nerveusement les cent pas, feignant de ne pas entendre une épithète fleurie que lui lance un groupe d’ados. Des extra-terrestres.

    Pour caricaturale qu’elle soit, tant les profils des adeptes du Airbnb sont divers, cette scène devenue banale en terre phocéenne comme dans d’autres villes d’Europe condense bien des aspects de l’explosif phénomène en cours. Soit : un déferlement de personnes étrangères à la ville et ses usages, profitant d’un système de location courte durée qui favorise l’artificialisation des rues, au détriment d’une population qui n’hésite plus à afficher son hostilité.

    Spéculer sur les ruines

    Cette invasion des profanateurs de quartiers s’inscrit dans un temps long. 5 novembre 2018 : deux immeubles s’effondrent rue d’Aubagne, en plein quartier de Noailles. 8 morts. Et le début d’une vaste opération d’expulsions, des milliers de personnes se voyant sommées de quitter leur « immeuble en péril », terminologie devenue ici aussi familière qu’un apéritif anisé. À ce champ de ruine frappant les plus pauvres se greffe vite une gentrification accélérée, encouragée par la fin de la répulsive ère Gaudin en juin 2020 et une certaine « hype » post-confinements accolée à la ville. Marseille n’étant plus associée uniquement à ses poubelles, ses kalash’ et ses magouilles, elle attirait de nouveau. C’est alors qu’Airbnb s’est imposée dans le game, plantant un nouveau clou dans le cercueil d’une ville de moins en moins populaire. Aujourd’hui, Marseille est la deuxième ville de l’Hexagone offrant le plus d’appartements en location sur Airbnb. Alors qu’on y a longtemps décompté quelques petits milliers d’annonces, à l’été 2023 la plateforme en dénombrait plus de 15 000. Peaufinant un ouvrage sur la gentrification à Marseille1, l’ami Victor Collet se déclare « époustouflé par la vitesse à laquelle ça se passe ». Il n’hésite pas à parler de « carnage », de « dérégulation totale », ou encore de « start-up nation à bloc ». Car l’irruption de la multinationale californienne a des effets concrets sur les résidents « normaux », ni riches ni touristes, qui se voient boutés hors de la ville. Victor estime aussi que « la ville passe en précarité résidentielle », de nombreux propriétaires basculant vers un « bail mobilité » – 9 mois de location hors plateforme et 3 mois estivaux consacrés à de lucratives locations courte durée. Dans un marché locatif bouché, beaucoup d’aspirants locataires n’ont d’autre choix que d’accepter. Quant à l’État macronien, il ne fait rien pour juguler le phénomène, ayant récemment sabordé à l’Assemblée une loi visant à limiter les avantages fiscaux dont bénéficient les nouveaux marchands de sommeil (jusqu’à 71 % d’abattement fiscal pour les locations meublées de tourisme2).

    Federico, l’un des créateurs de l’Observatoire de la gentrification, s’échine depuis 2021 à mettre en cartes ce désastreux raz-de-marée. Il a choisi comme objet d’études un rectangle de 800 mètres sur 600, autour de l’emblématique place Jean-Jaurès, dite la Plaine. Puis, en moine militant, il a patiemment emmagasiné les données. Sur cette zone, détaille-t-il, les locations Airbnb seraient passées de 140 à 370 de 2012 à 2023, avec un prix moyen de la nuitée à 124 euros. Ce qui, ramené au taux d’occupation, assurerait un revenu moyen de 2 530 euros mensuels par location. De quoi attirer les requins qui, pour certains, mettent la main sur des dizaines d’appartements reconvertis en locations de courte durée. « Les profils à la manœuvre sont divers, résume Frederico. On trouve aussi bien des fonds d’investissements américains qu’un bourgeois de Lyon ou un petit propriétaire marseillais. »

    Le pire : ses cartes montrent que les secteurs les plus impactés par les problématiques de l’habitat insalubre sont ceux où les prix à la location Airbnb sont les plus chers, tant la spéculation s’y déchaîne pour des appartements convertis en résidences de luxe. Une sorte de théorie du choc versant immobilier, les effondrements du 5 novembre 2018 ayant déchaîné les appétits du capitalisme sauvage. Victor résume : « Ils ont transformé la reconversion de l’insalubrité en opportunité touristique. »

    L’empire (immobilier) du côté obscur

    Rendre visite aux immeubles transformés en niches à touristes ne donne pas une vision précise des transformations. De l’extérieur, on ne voit presque rien. Parfois, on devine juste. En face des immeubles effondrés de la rue d’Aubagne, un bâtiment dont les sonnettes portent des drôles de noms : « Basquiat », « Van Gogh », « Rouge ». 30, rue Thiers, où 14 appartements seraient la propriété d’un chirurgien ne vivant pas à Marseille, une inscription en vitrine, « La Niche », couverte de quelques autocollants « Origine gentrificateur de merde garantie » ; 3, rue de la Rotonde, une sonnette « Conciergerie », indiquant qu’ici on fait l’intermédiaire entre touristes et proprios, notamment en fournissant les clés ; rue des Trois-Rois, où l’entreprise NocNoc propose d’onéreux appartements grand luxe, pas un indice visible de l’invasion. Cette invisibilisation du phénomène est battue en brèche par les boîtiers à code disséminés sur le mobilier urbain, du Panier à la Plaine en passant par Belsunce. Dans certaines rues, on en compte des dizaines. Le touriste ayant l’adresse et le code, il n’y a même plus besoin de l’accueillir. L’avantage, si l’on sature des valises à roulettes : on peut facilement les saboter. Colle, peinture, piratage, tout est bon. Le 14 octobre dernier, un collectif de « Marseillais du centre-ville » a ainsi revendiqué le kidnapping de quarante boîtes à clés et la mise hors service de 21 autres3. Autre moyen de lutte, plus cash, le saccage : en mars 2023, un appart en location Airbnb s’est vu mis à l’amende et recouvert de tags – « Appartement fantôme tue nos vies », « Spéculation immobilière = gens mis à la rue ». Une action fort opportune, au vu du résultat : « Ils ont gagné, je vais le retirer d’Airbnb et le remettre en location longue durée », a lâché le proprio4. Face au désastre, la mairie a longtemps fait le dos rond, évoquant les opportunités touristiques et le ruissellement de la moula. Elle a fini par admettre des abus et prendre quelques mesures, censées freiner la spéculation, sans pour autant se donner les moyens de les appliquer. De nombreux appartements mis en location sur Airbnb ne sont d’ailleurs pas enregistrés auprès de la mairie, ce qui explique que les chiffres de cette dernière soient minorés par rapport à ceux de la plateforme – en août 2022, elle annonçait 11 500 logements contre 16 000 pour Airbnb.

    Les JO 2024 pointant leur nez à l’horizon, avec à la clé une explosion du tourisme zombie, les décideurs restent bien frileux. Patrice D’Amico, le Monsieur Com’ du maire de Marseille Benoît Payan, a certes récemment annoncé sur BFM la mise en place d’une « brigade d’agents assermentés5 », mais les actions concrètes se font attendre. Et puisqu’il y a urgence et que cette lutte semble gagnable, ils sont nombreux parmi les contempteurs de la plateforme à vouloir profiter des commémorations du 5 novembre pour mettre la pression sur une mairie jusqu’ici démissionnaire. Puisque New York a drastiquement réglementé Airbnb en septembre dernier, pourquoi Marseille ne ferait pas de même ? C’est tout le propos de l’appel à se mobiliser le dimanche 5 novembre pour une « marche de toutes les galères et de toutes les colères du mal-logement », qui se finit sur cet avertissement : « Acculé·e·s ? Certainement. Impuissant·e·s ? Wallou ! »

    https://cqfd-journal.org/Marseille-contre-Airbnb
    #résistance #tourisme #spéculation

  • Centre-ville : un collectif marseillais revendique le rapt de 40 boîtes à clefs Airbnb - Marsactu
    https://marsactu.fr/bref/centre-ville-un-collectif-marseillais-revendique-le-rapt-de-40-boites-a-cle

    Dans un communiqué anonyme, un collectif de Marseillais et Marseillaises du centre-ville revendique “le kidnapping de 40 boîtes à clefs sécurisées et la dégradation de 21 d’entre elles“. Pour ces derniers, ces installations permettant aux propriétaires de biens immobiliers de les louer, à la chaîne pour de courte durée, et sans se déplacer sont, “le symbole de [leur] colère”. “Ainsi les touristes peuvent choisir la vue mer ou sur la Bonne mère pour passer quelques jours à Marseille et nous nous n’avons plus (vue sur) rien, écrivent-ils. Rareté des logements, augmentation des loyers, accès de ceux qui restent aux plus fortunés, évacuation forcée parfois, peur de perdre son logement sinon. […] Combien de gens à la rue pour combien de meublés touristiques sans âme ?”

    Le collectif, qui dit ne plus rien attendre de la mairie, demande “le retour à la location de tous [les] logements, des conditions d’accès à ceux-ci adéquates avec les revenus et les profils des Marseillais et Marseillaises.” Sinon, ajoutent les protestataires, il faudra s’attendre à d’autres kidnappings de boîtes à clefs, mais aussi des “attaques de petits trains” ou encore des “touristes jetés dans le Vieux-Port”.

    #Marseille #tourisme #Airbnb #meublés_touristiques #logement #rente_foncière #propriété #luttes

  • #FairBnB

    We’re on a mission to redefine tourism. We believe in the power of travel to connect people, cultures, and economies. But we also understand the need for a new kind of tourism – one that values community, sustainability, and fair economic growth.

    That’s why we’re changing tourism one booking at a time.

    Our platforms are designed to connect conscious, mindful travellers with fair hosts, fostering stronger, more sustainable, and equitable communities all around the world. With us, every journey contributes to the prosperity of the places we all love to visit.

    https://fairbnb.coop

    #AirBnB #alternative #tourisme #hébergement #BnB #tourisme #plateforme #réservation

    déjà signalé en 2018 par @klaus... je ne sais pas si il y a des personnes qui l’ont utilisé parmi les seenthisien·nes...
    https://seenthis.net/messages/681900

  • Après avoir fait plier Airbnb, l’île d’Oléron met Leboncoin au pas
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/09/apres-avoir-fait-plier-airbnb-l-ile-d-oleron-met-leboncoin-au-pas_6193269_32

    La communauté de communes de l’île charentaise réclame, jusque devant les tribunaux, des dizaines de milliers d’euros de taxe de séjour aux plates-formes de location.

    Par Frédéric Zabalza(La Rochelle, correspondant)

    La communauté de communes (CDC) de l’île d’Oléron vient d’obtenir une nouvelle victoire dans le bras de fer qui l’oppose aux plates-formes de location touristique pour le versement de la taxe de séjour. Cette fois, elle n’a même pas eu besoin de passer par la case tribunal. La simple menace d’une assignation en justice a suffi à faire plier Leboncoin, site Web français (mais dont l’actionnaire principal est un groupe norvégien) de petites annonces gratuites, qui fait aussi de la location saisonnière.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Face à Airbnb, l’île d’Oléron remporte une victoire « symbolique »

    Au mois de septembre, avant l’audience prévue mardi 3 octobre au pôle civil du tribunal de La Rochelle (après un premier renvoi), la société, dont le siège se trouve à Paris, a accepté de transmettre les documents que l’intercommunalité de la Charente-Maritime lui réclamait, ainsi qu’aux autres plates-formes (Airbnb, Booking, Abritel). A savoir les fichiers listant les séjours effectués pendant la période de perception de la taxe pour trois années, de 2020 à 2022, permettant d’établir le montant dont le site est redevable. Leboncoin, dont la direction n’a pas souhaité faire de commentaire, indique avoir collecté environ 22 000 euros au titre de la taxe de séjour pour cette période.

    « Les fichiers sont en cours de vérification par nos services, explique Joseph Hughes, directeur général des services de la communauté de communes de l’île d’Oléron. Nous pourrons ensuite émettre la facture pour encaisser la taxe non perçue. La procédure s’éteint donc naturellement. Mais nous déposerons un recours indemnitaire. »

    La CDC veut en effet aller plus loin dans le règlement de comptes, en engageant contre des plates-formes une procédure pour l’application des amendes prévues par le code général des collectivités territoriales, « qui prévoit une amende minimum de 750 euros, et 2 500 euros au maximum, pour chaque séjour non déclaré », précise M. Hughes.

    « Une méthode de collecte erronée »

    Les Oléronnais se sentent d’autant plus forts que la justice a frappé fort, le 16 juin, en condamnant Airbnb pour la première fois en France. Une victoire qualifiée « d’historique » par le président divers droite de la CDC, Michel Parent, mais qui n’a pas donné lieu à une facture aussi élevée que l’auraient souhaitée les élus insulaires : 30 000 euros d’amende, au lieu des 30 millions réclamés, d’après le principe d’une « fourchette haute », au titre de « l’absence de collecte et de versement de la taxe de séjour de l’année 2021 et au titre des omissions et inexactitudes constatées dans la déclaration pour le recouvrement de la taxe de séjour ».

    La CDC a fait appel de ce jugement, estimant que le montant n’était pas à la hauteur du préjudice subi, et a assigné une nouvelle fois en juillet le géant américain de la location de meublés de tourisme, l’accusant « d’appliquer une méthode de collecte erronée ». Airbnb, qui aurait manqué de déclarer 2344 nuitées en 2022 en raison « d’une erreur de configuration », a confirmé devoir à la communauté de communes près de 136 000 euros, ainsi que 1 600 euros d’intérêts de retard. L’affaire sera étudiée le 14 novembre.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Airbnb : contre la crise du logement, des parlementaires veulent encadrer les locations touristiques

    Une autre procédure est en cours contre Booking, assigné en référé en 2022. Le site a transmis des fichiers – « incomplets », estime l’intercommunalité –, qui demande des pièces complémentaires. Des quatre plates-formes sollicitées, seule la société Abritel a donné suite à la demande oléronaise, déclarant 1 729 séjours en 2022 pour 16 000 nuitées, soit un montant de 83 000 euros. « Maintenant, les plates-formes nous prennent au sérieux, remarque Joseph Hughes. On voit qu’elles se donnent les moyens de mieux suivre la collecte de la taxe de séjour. On devrait avoir moins de mal à la percevoir à l’avenir. »

    Frédéric Zabalza(La Rochelle, correspondant)

    #Locations_saisonnières #Plateformes #AirBnB #LeBonCoin #Taxer_les_riches

  • Un ex-lobbyiste d’Airbnb recruté à l’Assemblée nationale | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210923/un-ex-lobbyiste-d-airbnb-recrute-l-assemblee-nationale

    À la veille du projet de loi de finances, pour lequel la question des niches fiscales accordées aux plateformes va être débattue, le député de la majorité François Jolivet, rapporteur chargé des crédits « logement », a embauché l’ex-responsable des affaires publiques d’Airbnb.

    https://contre-attaque.net/2023/09/26/la-republique-des-lobbys-de-airbnb-au-conseil-dun-depute-charge-du-l

    David Miodownick est à l’image du macronisme : jeune cadre dynamique mêlant allègrement public et privé. Sorti de Science Po, il est vite propulsé comme attaché parlementaire au sein du clan Macron. Il va par exemple conseiller Élisabeth Borne alors ministre du travail.
    Puis David Miodownick s’envole vers le privé. Fort de ses contacts au sommet de l’État, il est embauché comme « responsable des affaires publiques d’Airbnb ». En septembre 2023, le député de la majorité François Jolivet, qui est accessoirement « rapporteur chargé des crédits logement » dans la commission des finances, le recrute comme conseiller. Le #lobbyisme en ligne directe. De la multinationale #Airbnb au Parlement, auprès d’un député qui s’occupe de #logement. Et justement, c’est très prochainement qu’un projet de loi de finances doit évoquer la #niche_fiscale Airbnb, sera au centre des débats. Heureuse coïncidence…

    « Pillage du bien public », par Ibrahim Warde (accès libre ⁕ en kiosques, septembre 2023) // https://www.monde-diplomatique.fr/66073
    #macronie #McKinsey

  • Berghain is not a zoo ! Party-goers angered by Airbnb club “experience”
    https://www.exberliner.com/english-news-berlin/berghain-is-not-a-zoo-jesus-airbnb-club-experience


    Moin connu et plus excentré que Berghain le club Cassiopeia est aussi prisé par les partygoers de la capitale allemande.

    Le weekend arrive, enfin, qu’on s’amuse, boumtchk boumtchk boumtchk, si t’as raté les célèbres Love Parade de 1997 ff. là tu peux passer devant la queue d’attente des clubs à peine ringards de Berlin, pour quelques bricoles seulement, vieux plouc !

    A man calling himself Jesus charges between €199 and €497 to get tourists into Berghain.

    Ever get the feeling Berlin is turning into a theme park? A few reports are going around that regular party-goers of the famously exclusive club Berghain have been bumping into groups of tourists who are being led around by a tour guide. So, is Berghain now accepting tours?

    The truth is a little more complicated. The news seems to have been sparked by an observation on the reddit group /Berghain_Community, where many users reported seeing the tours in person. Apparently, the excursions are run as part of an Airbnb experience where a man (who calls himself Jesus) charges tourists between €199 and €497 to provide them with outfits and get them into Berlin clubs like Berghain and Sisyphos.

    Understandably, many visitors to the club are upset, feeling that paying a guide to get you in violates the ethos of the space. As one visitor commented, “Berghain is not a zoo!”.

    https://www.exberliner.com/wp-content/uploads/2023/08/imago0152602600h-scaled.webp

    #Berlin #été #boîte_de_nuit #club #danse #techno #tourisme #AirBnB #corruption #racket #WTF

  • Hécatombe dans la Tech : plus de 130.000 licenciements en 2022 Sylvain Rolland - La Tribune
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/hecatombe-dans-la-tech-plus-de-130-000-licenciements-en-2022-940762.html

    Après des licenciements chez Meta (Facebook), Snap, Twitter, Stripe, Uber ou encore #Salesforce, Amazon pourrait lui aussi renvoyer plus de 10.000 salariés dans le monde, d’après la presse américaine. Si le plan social du géant du e-commerce était confirmé, plus de 130.000 emplois auront été supprimés dans le secteur de la tech en 2022.

    A eux seuls, les cinq Gafam - Google, Apple, Facebook devenu Meta, Amazon et Microsoft - ont perdu 1.500 milliards de dollars de valorisation cette année. (Crédits : DADO RUVIC)
    A chaque semaine son plan social massif dans la tech. Au début du mois, le nouveau Twitter dirigé par Elon Musk annonçait 3.700 licenciements dans le monde, soit plus de 50% des effectifs de l’entreprise. La semaine suivante, Meta ( #Facebook, #Instagram, #WhatsApp) lui a emboîté le pas avec 11.000 suppressions d’emplois (13% des effectifs). Cette semaine, c’est au tour d’Amazon de se joindre au cortège macabre : d’après le New York Times , le numéro un mondial du commerce et ligne et du cloud s’apprête à se séparer de 10.000 employés. A qui le tour la semaine prochaine ?

    Plus de 131.000 licenciements dans la tech en 2022
    Si les plans sociaux des géants de la tech font les gros titres, le phénomène touche tout le monde, jusqu’à la petite startup. Au 15 novembre, plus de 121.400 emplois ont été supprimés dans 789 entreprises tech, d’après le décompte du site Layoffs.fyi https://layoffs.fyi . Dès qu’Amazon confirmera son plan social, ce total dépassera les 131.400 suppressions d’emplois, pour 790 entreprises. Ce chiffre est même certainement sous-évalué, puisqu’il se base uniquement sur des chiffres annoncés par les entreprises, certaines n’ayant certainement pas communiqué sur leurs réductions d’effectifs.

    A titre de comparaison, le record de suppressions d’emplois lors de l’éclatement de la bulle internet de 2000-2001 est largement dépassé : cette première grosse crise du secteur technologique avait engendré le licenciement de 107.000 personnes. Toutefois, la taille du secteur en 2022 n’a rien de comparable. Comme les chiffres sur la situation de l’emploi mondial dans la tech en 2001 manquent, il faut prendre la comparaison avec des pincettes , et ne pas oublier que 131.400 emplois en 2022 représentent une part beaucoup plus faible du total des emplois tech que les 107.000 poste supprimés de 2001.

    Cette année, les entreprises qui ont le plus licencié sont Meta (11.000 emplois) puis Amazon (10.000), #Uber (7.300 en mai), #Gettir (4480 en mai), #Booking.com (3.775 en juillet) et Twitter (3.700 en novembre). D’après le décompte, 34 entreprises ont effectué des plans sociaux d’au moins 1.000 salariés, dont #Shopify (1.000), #Stripe (1.000), #Yelp (1.000), #Lyft (1.682), #Airbnb (1.900) ou encore #Salesforce (2.000). Près de 400 grosses startups ont supprimé entre 100 et 1.000 postes.

    Proportionnellement au nombre d’employés, plus de 300 entreprises ont perdu au moins 30% de leur force de travail cette année. Parmi les géants de la tech, #Twitter (50%), #Groupon (44%) ou encore #Magic_Leap (1.000 suppressions soit 50%) sont les plus touchés. Au niveau des secteurs, tous sont touchés mais ceux de la crypto et de la finance ont particulièrement dégusté : 30% des emplois supprimés pour #Crypto.com, 27% pour #Bitpanda, 25% pour #Blockchain.com et 20% pour #Coinbase, entre autres, du côté des crypto ; 90% pour #ScaleFactor, 50% pour #Renmoney, 42% pour #Fundbox, 27% pour #Bolt, 23% pour #Robinhood, 10% pour #Klarna, entre autres, du côté des #fintech. Les startups dans la #foodtech, l’éducation, la santé, les transports ou le marketing ont aussi été très impactées.

    La tech avait aussi du gras à couper *
    Cet hiver de la tech -cune référence à la série Game of thrones et son fameux "winter is coming"c-, est la preuve que le secteur n’est pas insensible à la conjoncture de l’économie mondiale. Si les startups ont été les grandes gagnantes de la crise du Covid-19, qui a accéléré la transformation numérique de tous les secteurs d’activité, comme le reste de l’économie, les voilà rattrapées par le retour de l’inflation, l’explosion des taux d’intérêts, la crise de l’énergie et de ravitaillement en matières premières, ou encore les conséquences de la guerre en Ukraine.

    Alors que les valorisations des entreprises tech avaient explosé depuis 2020, les géants du secteur subissent depuis quelques mois une forte correction en Bourse. A eux seuls, les cinq #Gafam - #Google, #Apple, #Facebook devenu #Meta, #Amazon et #Microsoft - ont perdu 1.500 milliards de dollars de valorisation cette année. Par effet ricochet, la valorisation des #startups, qui avait atteint des niveaux délirants, chute lors des levées de fonds, entraînant des difficultés nouvelles pour les entrepreneurs. De leur côté, les fonds d’investissement réalisent moins de deals, prennent davantage de temps pour clôturer ceux qu’ils mènent à bien, et se montrent plus frileux, d’autant plus que leurs propres investisseurs tendent à privilégier des investissements moins risqués que la tech avec le relèvement des taux d’intérêts.

    Pour certaines entreprises, notamment les très grosses startups et les géants comme Amazon, Meta ou Snap (1.200 employés licenciés soit 20%), la correction paraît particulièrement violente. Mais c’est aussi parce qu’il y avait du gras à couper. Chez #Snap comme chez #Meta, les dirigeants ont taillé dans les divisions annexes pour se concentrer sur le cœur du business.

    De son côté, Amazon, par exemple, avait embauché à tour de bras pendant la pandémie pour répondre à l’explosion de la demande : son personnel mondial a doublé entre début 2020 et début 2022. D’après le New York Times, les postes visés par les réductions d’effectifs seront situés dans le département Amazon Devices (les appareils électroniques équipés de l’assistant vocal #Alexa ou encore les liseuses #Kindle ), dans la division de vente au détail, ainsi que dans les ressources humaines.

    • Amazon : 18 000 licenciements annoncés
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/11/amazon-18-000-licenciements-annonces_467573.html

      Après le milliardaire de Tesla, Elon Musk, #Jeff_Bezos a lui aussi subi une dégringolade du cours de ses actions et perd 100 milliards de dollars depuis le 1er janvier. Résultat : il vient lui aussi d’annoncer un plan de 18 000 #licenciements dans le monde.

      Il a suffi de l’annonce d’une légère baisse de ses activités, et donc ensuite d’une possible légère baisse des #dividendes, pour assister à cette dégringolade de plus de moitié du cours des actions d’Amazon en un an, soit 1000 milliards de dollars de capitalisation. Dans ces circonstances, Bezos recourt à l’annonce de licenciements massifs, qui devrait faire revenir vers lui l’argent des « investisseurs ».

      Les problèmes des salariés jetés à la rue ne sont pas un paramètre qui compte dans les calculs financiers des milliardaires. C’est le travail des centaines de milliers de salariés du groupe, mal payés, avec de conditions de travail exténuantes, qui fait monter jusqu’au ciel la fortune de Bezos, devenu l’homme le plus riche du monde. Aujourd’hui ceux qu’il menace de licenciement ont toutes les raisons de faire payer ce capitaliste qui possède encore en propre près de 100 milliards de dollars.

  • Manuel d’autodefense pour locataire en galère | Droit à la ville Douarnenez
    http://www.droitalaville-dz.org/article/manuel-dautodefense-pour-locataire-en-galere

    Habiter Insister Résister

    Aux locataires qui insistent pour habiter dans les territoires touristiques.

    À celles et ceux qui se plient en quatre pour trouver ou garder un logement.Aux propriétaires qui croient être dans leur bon droit.

    La relation du propriétaire et du locataire est un rapport du fort au faible. Il arrive que les choses se passent bien, mais, en cas de conflit, seul l’un des deux risque de perdre son logement : le locataire, évidemment.

    Entre les deux, il y a un contrat, le bail et au-dessus d’eux, un tiers, garant du respect de ses termes : le droit. Il y a beaucoup à dire sur la violence sociale qu’entérine le droit qui sacralise la propriété privée. Le droit est un champ de bataille où la bourgeoisie tient les places fortes. Malgré tout, des luttes pour l’amélioration collective de nos conditions méritent d’être menées, certaines ont déjà été gagnées.

    Il est des propriétaires, beaucoup même, qui disent leur souffrance devant les locataires qui détériorent, qui ne respectent pas leur bien et tout, « Et puis que, si c’est comme ça, qu’on leur parle du droit, qu’on les menace, alors il vont mettre leur appartement sur Airbnb »

    Pour les classes populaires, l’enchérissement (attractivité, spéculation) du foncier dans les espaces touristiques produit une double peine : la montée en gamme des marchandises touristiques (les terrains de camping municipaux revendues aux promoteurs deviennent des résidences fermées de luxe) les excluent du littoral comme habitant.es temporaires (47 % de la population ne part pas en vacances 59 % des ouvriers ne partent pas contre 29 % des cadres supérieurs), et la spéculation immobilière les exclut comme habitant.es permanents (en cinq ans, les prix de l’immobilier ont augmenté de 16% en Normandie, de 29% en Bretagne et de 26% en Nouvelle-Aquitaine.).

    Avec cette brochure, nous voulons donner de la force à celles et ceux qui se trouvent en position de faiblesse. Si vous vous en sentez le courage, que vous en avez l’énergie, vous pouvez trouver dans cette brochure de la matière pour résister.

    Connaitre ses droits et lutter collectivement pour les faire appliquer prend place dans une constellation de pratiques pour le droit à la ville.

    Des collectif se sont constitués de Saint-Malo à Saint-Jean-de-Luz qui luttent contre airbnb, occupent des résidences secondaires, imaginent des leviers législatifs efficaces à destination des élu.es, s’installent en habitat léger ou mobile ou se réapproprient des logements vides.

    Contre le dépeuplement (hausse des résidences secondaires et des Airbnb, ) des villes littorales, nous souhaitons continuer à faire vivre des espaces de solidarité et protéger leurs fonctions d’accueil et de refuge pour toutes et tous.

    Nous invitons chacun.e à prendre contact avec le collectif le plus proche de chez lui ou s’il n’y en a pas à en monter.

    #logement #tourisme #droit #proprié_privée #airbnb #droit_à_la_ville

  • Immobilier : Airbnb sera-t-il bientôt le refuge des passoires thermiques ? - Capital.fr
    https://www.capital.fr/immobilier/immobilier-airbnb-sera-t-il-bientot-le-refuge-des-passoires-thermiques-14344

    A partir de l’an prochain, les logements dits passoires thermiques seront progressivement interdits à la location, en raison de leur indécence énergétique. Sauf que cette interdiction ne s’appliquera pas aux biens destinés à la location touristique. Les propriétaires pourraient donc être tentés de changer la destination de leur logement.

  • Derrière le procès d’un squatteur, la difficulté croissante pour les plus pauvres de se loger en Bretagne

    Pascal Bordier, saisonnier de 45 ans, était jugé pour avoir occupé une maison de vacances à Belle-Ile-en-Mer. Il revendique une « réquisition », guidée par la « nécessité ».

    Pascal Bordier ne sait que faire de ses mains. Il les frotte contre son pantalon, les tord, puis les coince finalement dans son dos au moment d’affronter la barre du tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan). C’est la première fois que ce saisonnier de 45 ans est convoqué par un tribunal. Ce jeudi 13 janvier, il comparaît pour avoir squatté une demeure à Bangor, une des quatre communes de Belle-Ile-en-Mer, pendant deux semaines, avant d’être délogé par le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie.

    Désormais installé à Toulouse, le quadragénaire ne regrette pas cette « réquisition », guidée par « la nécessité » puis par « le besoin » d’alerter sur les difficultés à se loger sur ce confetti de terre de 17 kilomètres de long, ancré au large de Quiberon.

    Face à la présidente du tribunal, Pascal Bordier s’explique d’une voix chevrotante. L’affaire commence en juin 2021, lorsqu’il débarque à Belle-Ile-en-Mer. Le saisonnier connaît les lieux pour y avoir travaillé les étés précédents. Il trouve une place de serveur rémunéré au noir dans un restaurant, puis plante sa tente dans un champ, avec d’autres salariés estivaux.

    Pascal Bordier décrit ensuite les maux de dos et la pluie qui viennent contrarier le début de l’été. Sur l’île, il se murmure que plusieurs dizaines de maisons gardent les volets fermés toute l’année. Avec une poignée d’autres travailleurs, le serveur en repère une qu’il juge abandonnée. Le lierre ronge les murs extérieurs de la demeure. Les ronces serpentent dans le jardin.

    Les saisonniers y pénètrent, font le ménage puis s’y installent, avant de prévenir gendarmerie et mairie. « On ne voulait pas déranger. Il n’était pas question de régler notre problème en en causant d’autres », explique-t-il, avant de contester l’effraction ainsi que la consommation d’eau et d’électricité sur place.

    Muriel Corre, la juge, coupe : « Vous avez causé du tort à la propriétaire de 86 ans, qui n’est pas venue dans sa maison à cause de la pandémie puis d’une fracture du col du fémur. Monsieur, êtes-vous un habitué de ces occupations sans droit ni titre ? » Pascal nie de la tête. Vincent Mailly, procureur de la République, ne le croit pas et dénonce des manières de « corsaire engagé dans une démarche militante »[les procs savent tourner les compliments, mais les font payer cher, ndc]. Il requiert trois mois d’emprisonnement avec sursis et 100 euros d’amende afin de « prévenir et dissuader » de nouvelles réquisitions.

    « L’histoire de Pascal, c’est la nôtre »

    La pénurie de logements sur le littoral breton, en particulier sur les territoires insulaires, s’impose comme un problème récurrent dans la péninsule. Les responsables de Pôle emploi y voient l’une des raisons du manque de main-d’œuvre constaté chaque été par les professionnels du tourisme. « Belle-Ile-en-Mer traverse une crise du logement qui touche plus largement les insulaires et les plonge dans une grande tristesse, reprend Julia Delalez, avocate de Pascal Bordier. Cette affaire est le symptôme d’une réalité sociale. Moi-même, je dois partager mon cabinet avec une ostéopathe, faute de locaux disponibles. »

    Dehors, une vingtaine de personnes résidant à l’année à Belle-Ile-en-Mer, majoritairement des trentenaires, se sont regroupées sur le parvis du tribunal pour faire entendre l’envers de la carte postale belliloise. « L’histoire de Pascal, c’est la nôtre. Nombre de travailleurs galèrent toute l’année. J’ai par exemple vécu dans une cabane de jardin plusieurs mois. Par rapport à d’autres, j’avais la chance d’avoir eau et électricité… », souffle Cathy Hay, femme de ménage sur l’île.

    Marine Aubertin, pépiniériste, reprend : « On s’habitue à la misère. Moi, j’ai déménagé neuf fois en cinq ans. Je dois libérer mon appartement l’été pour que les propriétaires le louent plus cher à des vacanciers. Je ne me plains pas. J’ai des propriétaires “sympas”. » Beaucoup se contentent de proposer leur bien à la location quelques semaines par an à des touristes, via #Airbnb.

    A Belle-Ile-en-Mer, six logements sur dix sont des résidences secondaires, d’après l’Insee. Depuis la pandémie, le marché immobilier flambe. Les acheteurs en quête d’une maison de vacances surenchérissent pour acquérir les rares biens en vente. La moindre bicoque se négocie à des prix parisiens. Des tarifs qui excluent du marché immobilier les autochtones, souvent contraints d’accepter des emplois saisonniers et d’assumer le surcoût de la vie insulaire. A la pompe belliloise, le prix d’un litre d’essence culmine actuellement à 2 euros.

    D’une voix douce, Bertille, qui ne souhaite pas communiquer son nom, peste : « La situation est très difficile à vivre. Nous acceptons les petits boulots et les petits salaires parce que nous voulons vraiment habiter ici. En retour, l’été, nous affrontons la condescendance et l’arrogance de nombre de résidents secondaires. Belle-Ile devient le terrain d’une nouvelle lutte des classes ! »

    Aux yeux des insulaires présents à Lorient ce jeudi, Pascal Bordier est un « lanceur d’alerte ». Lui aimerait que son histoire serve d’« électrochoc politique ». Le débat sur la nécessité d’une intervention des élus pour juguler la loi du marché immobilier divise autant qu’il rassemble. Lors de l’élection régionale de juin 2021, la liste écologiste, comptant des militants autonomistes de l’Union démocratique bretonne, avait défendu la création d’un statut de résident sur les territoires en tension. Ce projet réclamant à tout acquéreur d’avoir vécu au moins une année sur place pour y acheter une demeure avait électrisé la campagne.

    Une fausse bonne idée à un vrai problème, selon Loïg Chesnais-Girard. Le président (Parti socialiste) de la région Bretagne plaide pour un meilleur usage des outils déjà disponibles, à l’image du méconnu Etablissement public foncier de Bretagne, qui permet aux maires de préempter plus facilement et, ainsi, de mieux maîtriser les aménagements à venir. La solution ne convainc pas les Bellilois, qui guettent la sortie du tribunal de Pascal Bertier. Le jugement du saisonnier a été mis en délibéré au jeudi 3 février.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/14/a-belle-ile-en-mer-le-proces-d-un-squatteur-met-en-lumiere-les-problemes-de-

    #logement #Squat #tourisme #saisonniers #justice

  • Lutte contre le « séparatisme islamiste » : l’arsenal renforcé de l’Etat
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/10/lutte-contre-le-separatisme-islamiste-l-arsenal-de-l-etat-renforce_6108806_3

    L’Etat français s’est doté d’un arsenal de coercition et de répression sans équivalent pour combattre ce que ses services ont pourtant encore le plus grand mal à définir. Car le concept de « séparatisme islamiste » demeure flou.

    #islamophobie #sans_vergogne

    #paywall

  • Les cadeaux d’Anne Hidalgo aux milliardaires Bernard Arnault, François Pinault et Xavier Niel
    https://linsoumission.fr/2021/09/07/les-cadeaux-danne-hidalgo-aux-milliardaires-bernard-arnault-francois-p

    La maire de Paris socialiste se prépare à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Le précédent Président socialiste, François Hollande, s’était fait élire en annonçant que son véritable ennemi serait la finance, pour in fine bien la servir. Le résultat fut l’élection de son pur produit et serviteur, Emmanuel Macron, grâce à qui les intérêts des puissants oligarques milliardaires n’auront jamais été aussi bien défendus dans toute l’histoire de la République. Y a-t-il autre chose à attendre de la probable future candidate Anne Hidalgo ? Cette note vise, à partir de quelques exemples parisiens, d’évaluer à cet égard le bilan de l’action municipale de la maire socialiste vis-à-vis de certains de ces oligarques milliardaires. Et si les amis d’Hidalgo étaient précisément les financiers ? 

    Anne Hidalgo et Bernard Arnault, un vieil idylle
    Commençons par #Bernard_Arnault, l’homme le plus riche de France et la deuxième fortune mondiale. C’est un grand adepte des #paradis_fiscaux, de l’optimisation et de l’évasion fiscale. Si l’homme d’affaire est amateur d’art et collectionneur, son engagement dans le mécénat suit surtout une stratégie visant à améliorer l’image du groupe LVMH et accroître son rayonnement à l’international. 

    Pour le milliardaire, comme pour nombre d’oligarques, il est essentiel de tisser des liens avec le politique, de droite comme de gauche. Et côté #PS, dans l’équipe de #Bertrand_Delanoë - #Anne_Hidalgo, ça tombe bien, c’était un de leurs objectifs. #Christophe_Girard, l’ancien adjoint à la culture et maire du 4e, est en partie à l’époque choisi pour cela. Celui qui fut à #EELV avant de rejoindre le PS a occupé des fonctions de premier plan au sein de la maison #Yves_Saint_Laurent et du groupe #LVMH jusqu’en 2016.

    #Un immense terrain à prix cassé pour la Fondation Vuitton à Paris
    Bernard Arnault avait déjà obtenu pour le groupe LVMH de la Mairie de Paris l’exploitation du jardin d’acclimatation dans le bois de Boulogne par le biais d’une délégation de service public. En 2006, le Conseil de Paris va lui permettre de construire sa “ #Fondation_Vuitton ” qui sera inaugurée en 2014. Une convention de 55 ans au profit de LVMH est établie sur un terrain appartenant à la Ville et jouxtant le jardin d’acclimatation, contre une redevance de 100.000€ par an. Au vu de la superficie de 11.100m2, c’est pas cher payé, soit une redevance de 9€/m2/an.

    À titre de comparaison, la redevance versée par la FFT pour la convention d’occupation de #Roland_Garros est d’environ 60€/m2. La largesse est de taille ! Mais surtout, Bernard Arnault va pouvoir profiter du cadre fiscal du mécénat induit par la loi Aillagon. La Cour des comptes en novembre 2018 a révélé que la construction du bâtiment qui devait initialement coûter 100 millions d’euros va voir sa facture exploser à près de 800 millions d’euros au total. Du fait de l’avantage fiscal permettant de défiscaliser 60% de l’argent investi, il en coûtera 518M€ à l’Etat.

    Le musée des Arts et traditions populaires offert sur un plateau à LVMH
    Celui qui a détruit tant d’emplois, tant de vies et tout le savoir-faire français de l’industrie du textile par sa politique de délocalisation va reprendre, tout un symbole, le musée des Arts et traditions populaires pour en faire sa maison LVMH- Arts-talents-patrimoine… Le bâtiment de l’ancien Musée national des Arts et Traditions populaires qui était installé dans le Bois de Boulogne, lui aussi attenant au jardin d’acclimatation, appartenait à la Ville et avait été concédé à l’État en 1954, par une convention arrivant à échéance en décembre 2014. Ce musée avait été fermé par l’Etat, et ses collections avaient été transférées au MUCEM à Marseille en 2011. Le bâtiment, depuis cette date, avait été laissé sans utilisation, muré en juin 2013 et laissé à l’abandon.

    L’État va finalement verser une indemnité de 10 millions d’euros (un montant visant à permettre de réaliser les travaux de réhabilitation du bâtiment) à la Ville de Paris, pour la reprise du bâtiment. Mais plutôt que de recréer un établissement culturel municipal, certains parlaient d’un musée sur l’esclavage, la ville va le céder à LVMH, sans aucune mise en concurrence pourtant imposée à la moindre association culturelle. Et le “projet culturel”, normalement exigé, sera des plus sommaires. La ville va lui offrir les 10 millions d’euros perçus par L’État et établir une convention d’une durée de 50 ans pour une redevance en retour très faible de nouveau pour le groupe LVMH. Il s’agit de 150.000 euros par an, pour plusieurs milliers mètres carrés de surface, soit environ de nouveau 9€ le m2 par an, plus un faible pourcentage du chiffre d’affaires, alors qu’une partie des activités pratiquées dans le lieu (évènementielles et de restauration) sera très lucrative et bien rentable. A titre de comparaison, le prix des loyers commerciaux le plus faible dans le 16ème arrondissement est au minimum de 270€ le m2 par an… 

    Quand Anne Hidalgo prend la défense de Bernard Arnault contre ATTAC
    Les investissements ont été estimés à 158 millions d’euros, bénéficiant là encore de la règle de la déduction fiscale de 60%, donc largement financés par l’Etat. Bernard Arnault peut donc s’offrir ainsi, grâce aux largesses de la ville et de l’Etat, une “Maison LVMH / Arts – Talents – Patrimoine”, mixant résidence d’artiste, salles d’exposition et de concerts, centre de documentation sur les métiers d’art et un restaurant de 1.000 m2, qui lui permettra, sous prétexte de culture, de valoriser son image. Le domaine LVMH dans le bois de Boulogne est dorénavant une vitrine plus que conséquente, nationale et internationale pour l’empire du luxe du milliardaire. 

    Le 3 juillet, lors de l’inauguration de la réouverture après travaux des magasins emblématiques de #La_Samaritaine, l’association Attac a mené une action non violente, un tag à la gouache et des banderoles pour dénoncer le gang des profiteurs. Pendant la crise sanitaire, alors que la pauvreté explose, ces milliardaires ont en effet augmenté de 68% leur fortune ! Bernard Arnault, lui, a vu ses avoirs personnels augmenter de 62 milliards d’euros, tout en poursuivant des licenciements et ses placements dans les paradis fiscaux ! Mais, Anne Hidalgo, côte à côte avec Emmanuel Macron pour flatter l’indécent milliardaire, fut parmi les premières personnalités politiques à dénoncer le vandalisme de l’association https://linsoumission.fr/2021/07/06/hidalgo-defend-arnault-la-gauche-soutient-attac … En cohérence, elle a choisi son camp, celui des milliardaires fraudeurs du fisc, la gôche anti gouache pro LVMH… https://linsoumission.fr/2021/07/06/hidalgo-defend-arnault-la-gauche-soutient-attac

    Les cadeaux d’Anne Hidalgo à #François_Pinault
    Juste après Bernard Arnault, impossible de ne pas mentionner François Pinault, autre milliardaire. François Pinault a lui aussi utilisé des sociétés écrans situées dans les paradis fiscaux des Antilles néerlandaises pour cacher un quart de sa fortune pendant une vingtaine d’années, évitant ainsi d’être assujetti à l’impôt sur le revenu jusqu’en 1997, sans compter les stratégies d’optimisation fiscale réalisées depuis. 3ème fortune française et 59ème au niveau mondiale en 2012, avec une fortune personnelle estimée à 8,5 milliards de dollars et une fortune professionnelle de 8,1 milliards d’euros, rien que ça. Pour François Pinault, impensable de ne pas accéder lui-aussi à sa propre fondation dans la capitale. Et ce que les milliardaires rêvent à Paris, Anne Hidalgo l’exauce. La maire de Paris lui a ainsi permis de réaliser la #Fondation_Pinault au sein de la Bourse du Commerce. 

    Cette magnifique rotonde datant du XVIIIe siècle avait été cédée par la Ville de Paris à la chambre de commerce et de l’industrie de Paris-Ile-de-France (CCI) en 1949, pour 1 franc symbolique, sous réserve qu’elle y accueille des activités liées à ses missions. Fin de l’été 2015, la municipalité a demandé à la CCI de lui céder cet espace de 13.000 mètres carrés, afin d’y installer une activité emblématique, de visibilité internationale, à côté des Halles : la fondation Pinault. En janvier 2016, alors que la CCI se retrouve financièrement au plus mal, à prévoir plus de 300 licenciements, la Ville de Paris a fait une proposition de rachat jugée satisfaisante par la chambre, laquelle se verrait céder en pleine propriété un bâtiment de 14.000 mètres carrés près de République, dont elle est concessionnaire depuis 1914. L’opération va coûter 86 millions d’euros à la ville de Paris et un dédommagement de 21 millions d’euros pour la CCI ! 

    La ville, là encore, établit pour le milliardaire collectionneur, un bail emphytéotique pour 50 ans, pour un loyer annuel de 15 millions d’euros les deux premières années. Mais ce montant pouvant sembler être impressionnant revient à 1150€/m2/an, soit un loyer bien inférieur aux fourchettes hautes dans le quartier des loyers commerciaux qui sont plus autour de 2589€/m2/an. Et d’emblée, la ville a promis des loyers beaucoup moins élevés pour les années suivantes afin de tenir compte des travaux engagés. Les coûts d’entretien et d’investissement de ce site seraient très élevés (12,3 millions d’euros entre 2009 et 2015, 4 millions nécessaires pour une mise aux normes d’urbanisme et d’accueil du public). Mais François Pinault, en bon mécène désintéressé comme Bernard Arnault, sait user lui aussi de la loi Aillagon de défiscalisation de l’argent investi dans la fondation. Ces milliardaires savent défendre leurs intérêts au point de réussir à les faire passer pour de l’intérêt général ! 

    Les liens d’Anne Hidalgo avec Unibail-Rodamco-Westfield, le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde
    Sans chercher à être exhaustif, on ne peut traiter du rapport d’Anne Hidalgo avec les milliardaires et les grandes entreprises au top dans la financiarisation capitaliste sans traiter d’ #Unibail-Rodamco-Westfield , le premier groupe coté de l’immobilier commercial au monde. 

    Avant d’être Maire de Paris, Madame Hidalgo a été 1ère adjointe de Bertrand Delanoë de 2001 à 2014. Un des gros dossiers d’urbanisme de l’équipe municipale fut celui des Halles. Si les débats à l’époque ont surtout porté sur les aspects esthétiques et la Canopée, l’opération de rénovation des #Halles prévoyait surtout une immense braderie, puisque ce bâtiment emblématique de Paris, porte d’entrée dans la capitale via les immenses stations de métro et RER qu’il abrite, au profit de l’entreprise Unibail.

    Cette cession du centre commercial, qui a eu lieu en 2010-2011, a profité de manière aberrante à l’entreprise, aux dépens de la collectivité : la Ville a ainsi réalisé 1 milliard de travaux dans le bâtiment avant de le céder (sans contribution d’Unibail, alors que l’entreprise devait initialement contribuer pour 238M€ aux travaux, mais ce concours a été annulé). Elle cède pour 142 millions un centre commercial qui doit en valoir dans les 700 millions selon l’évaluation de la CRC en 2018, qui estime que “le réaménagement des Halles a profité de manière déséquilibrée à Unibail-Rodamco(-Westfield) potentiellement au détriment 1) des finances de la Mairie et 2) de l’intérêt public considéré plus généralement.”)

    De plus, la surface commerciale a été étendue, ce qui accroît la marchandisation aux dépens de l’intérêt général et notamment à l’encontre des revendications des riverains.

    Les liens de Mme Hidalgo et de son équipe avec cette entreprise ne s’arrêtent pas là : en effet, elle a décidé en 2014 de permettre à #Unibail de construire au coeur du Parc des expositions qui était déjà délégué en délégation de service public à Viparis, filiale d’Unibail, la gigantesque Tour Triangle, bâtiment anti-écologique, contesté par les riverains, des élu.es (comme #Alexis_Corbière et moi-même à l’époque et les élu.es écologistes) et spéculatif. D’après un rapport de la CRC, publié en juin 2020, on a appris de plus que la Ville avait dans le cadre de ce projet offert un cadeau de 263 millions d’euros, sans raison, à l’entreprise Unibail !

    En effet, en 2014, la Ville a résilié de manière anticipée le contrat de délégation du Parc des expositions qui la liait à Unibail, afin de signer un nouveau contrat intégrant la présence de la future Tour Triangle. La résiliation a été l’occasion d’une indemnisation d’Unibail à hauteur de 263 millions d’euros, pour le dédommager de cette résiliation anticipée… C’est pourtant l’entreprise Unibail le premier bénéficiaire, puisqu’elle a obtenu le nouveau bail du Parc des expositions et de la Tour triangle, pour une durée de 50 ans ! Après la braderie des Halles à Unibail en 2011, c’est un nouveau cadeau injustifié fait par la Ville à cette multinationale, qui va déjà profiter de larges bénéfices du fait du projet de Tour triangle (si le projet voit le jour car il est tellement à contre temps !) et qui a, selon les termes de la CRC, “durablement renforcé sa situation sur son secteur d’activité”.

    Pour rendre concret ce montant, avec 263 millions d’euros on pourrait très très largement héberger et garantir un accompagnement social à l’ensemble des sans-abris parisiens et mal logés pendant 5 ans !

    De plus, avec un loyer de 2 millions d’euros par an pour une durée de 80 ans (et 8 millions versés à la livraison du bâtiment), la convention est assez généreuse : rien que les 77.000m2 de bureaux prévus peuvent permettre à Unibail d’engranger environ 80 millions d’euros par an, montant qui n’inclut pas les bénéfices liés à l’espace de conférences, à l’hôtel de luxe, aux locaux commerciaux en pied d’immeuble.

    Anne Hidalgo et Xavier Niel
    Dernier exemple pour la route dans cette note, parlons des largesses de la ville avec #Xavier_Niels et sa station F. Non content de faire de la capitale la vitrine des milliardaires, du luxe, de la transformer en centre commercial géant, l’équipe municipale d’Anne Hidalgo entend en faire une vitrine de l’innovation, la capitale des #start-up, de quoi faire rougir de plaisir Emmanuel Macron qui s’auto présente comme le Président de la start-up Nation. 

    L’équipe se tourne naturellement vers un autre milliardaire, Xavier Niel. Il est le fondateur et actionnaire principal d’ #Iliad, groupe de télécommunications français, maison mère du fournisseur d’accès à internet #Free et de l’opérateur de téléphonie mobile #Free_mobile. C’est aussi un parisien qui vit par ailleurs dans un somptueux palais dans le 16e arrondissement. 

    Pour monter la station F, plus grand incubateur numérique à start-up d’Europe, la SNCF va céder la #Halle_Freyssinet à la Ville de Paris qui la cède ensuite au groupe Free en 2016 pour 70 millions d’euros, soit pour 1800€ le m2 dans une zone où au même moment le prix du m2 avoisinait les 8000 €. 

    Pur hasard ? #Jean-Louis_Missika, l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme durant la précédente mandature, celui qui pilota en grande partie sa campagne municipale “Paris en commun”, très actif sur ce dossier, avait auparavant travaillé comme lobbyiste auprès de Free et de Xavier Niel…C’est vrai qu’il avait été en grande partie choisi pour avoir siégé dans une cinquantaine de conseil d’administration de grande entreprises et notamment chez free. Son soutien lors de la présidentielle à Emmanuel Macron n’avait en aucun cas entaché leur collaboration politique.

    Si la station F peine à fidéliser les 1000 start-up promises du fait de nombreuses difficultés pour garantir l’efficacité des services promis et de bonnes conditions matérielles (même le wifi dysfonctionne, quel comble pour le patron de Free !), la gare de la start-up nation-capitale accueille de beaux voyageurs, comme le fondateur d’ #Airbnb, la numéro 2 de #Facebook, le PDG de #Microsoft… Le jour de l’inauguration du lieu, le 29 juin 2017, en présence d’Emmanuel Macron, fut précisément le même jour où celui-ci avait déclaré “Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien.”

    Par Danielle Simonnet.

    #paris #Saccage2024 #anne_hidalgo #ps #enMarche #paris #jo du #fric

  • Cent projets de start-up pour renforcer le service public
    https://www.lefigaro.fr/entrepreneur/cent-projets-de-start-up-pour-renforcer-le-service-public-20210905

    L’État est devenu incubateur de jeunes pousses. À Bercy, l’une d’elles, Signaux Faibles, est censée mieux détecter les entreprises en difficulté.

    Pour faire bouger l’État, il y a les vastes réflexions sur les nouveaux enjeux du service public et les petits pas concrets. Le programme Beta.gouv suit clairement la seconde voie. Il vise à « aider les administrations publiques à améliorer le service public de l’intérieur grâce au numérique » en s’appuyant sur des start-up d’État, c’est-à-dire des services innovants incubés au sein des ministères ou des administrations.

    Concrètement, il s’agit de donner aux fonctionnaires, à l’esprit entrepreneur et au projet solide, les moyens financiers et le temps pour développer leurs idées de nouveaux outils internet tournés vers les usagers. Ces incubateurs inspirés du privé permettent ainsi à l’État de valoriser ses agents les plus innovants, mais aussi de mobiliser l’expertise de jeunes informaticiens, codeurs, qui, sans cette promesse de souplesse et d’autonomie dans le travail, n’auraient jamais pensé rejoindre la direction d’un ministère.

    La suite payante, mais à lire : Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion https://seenthis.net/messages/926470

    #start-ups #France #État_français #schumpeters #entreprenariat. #jeunes_pousses #start-up_nation #French_Tech #Fleur_Pellerin #Innovation #Économie_numérique #French_Tech_Visa #licornes #innovation #subventions #réindustrialisation #bpi #Banque_Publique_d_Investissement #Caisse_des_Dépôts_et_Consignations #CDC #conversion_numérique #Transition_numérique #Cedric_O #passerelles_public-privé #SATT #Italie #mythe #chômage #désindustrialisation #qwant #souveraineté_technologique #start-up_mania #chômage_structurelle #plateformisation #Uber #Deliveroo #code_du_travail #Aircall #Voodoo #Tencent #healthtech #Owkin #Lucine #Icade #agents_publics #zeitgeist #Doctolib #AP-HP #COVID-19 #financiarisation #burn_rate #Theranos #Rifft #The_camp #AirBnb #Lyft #pyramide-de_Ponzi #néolibéralisme #économie_disruptive #services_publics

  • Haute-Garonne : il commande un iPhone sur Leboncoin pour plus de 250 euros, il reçoit un pot de ratatouille
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/haute-garonne-il-commande-un-iphone-sur-leboncoin-pour-plus-de-250-euro

    La victime prévoit de porter plainte et espère être remboursé par le site de ventes en ligne.

    Un habitant de Saint-Lys (Haute-Garonne), au sud-ouest de Toulouse, a subi une arnaque sur le site de ventes en ligne Leboncoin il y a quelques jours, en recevant un pot de ratatouille en lieu et place d’un iPhone, rapporte France Bleu Occitanie lundi 23 août.

    Cet homme avait payé l’iPhone 11 pour un montant de 264 euros, à un vendeur privé. Le règlement, selon lui, s’est fait via paiement sécurisé sur le site internet. Quelques jours plus tard, dans le colis reçu en point relais, il ne s’agissait pas du smartphone, mais d’un pot de ratatouille.

    L’acheteur a alors recontacté le vendeur qui n’a rien voulu savoir. Ce dernier, qui a déposé le colis dans un relais de Seine-et-Marne, assure avoir envoyé l’iPhone. La victime prévoit de porter plainte à la gendarmerie de Saint-Lys et il espère être remboursé par Leboncoin.

    #leboncoin.fr #humour #ebay #algorithme #airbnb #profiling #amazon #petites_annonces

  • Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion
    https://lvsl.fr/start-up-nation-quand-letat-programme-son-obsolescence

    Depuis de nombreuses années, les start-ups françaises peuvent se targuer d’avoir à leur disposition de nombreuses subventions publiques et un environnement médiatique favorable. Partant du postulat que la puissance privée est seule capable d’imagination et d’innovation, l’État français finance à tour de bras ces « jeunes pousses » dans l’espoir schumpéterien de révolutionner son économie. Cette stratégie économique condamne pourtant la puissance publique à l’impuissance et à l’attentisme.


    Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, promouvant la “French Tech” au Consumer Electronics Show de Las Vegas en 2016. © Christophe Pelletier

    En 2017, Emmanuel Macron avait largement axé sa campagne présidentielle sur un discours général favorable à l’entreprenariat. La stratégie économique française valorise ainsi la création de nouvelles entreprises, dites jeunes pousses ou start-ups. En avril 2017, le futur président français assène qu’une « start-up nation est une Nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ». Ces entités ont pour vocation de proposer des technologies de ruptures disruptives, selon l’expression de l’économiste américain Clayton Christensen, c’est-à-dire une redéfinition des règles du jeu économique venant remplacer les anciens schémas de pensée.

    Cette configuration institutionnelle favorable aux start-ups n’est cependant pas apparue subitement lors de la dernière présidentielle. Le label French Tech est en effet lancé dès 2013 par Fleur Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce programme a pour ambition de développer les jeunes pousses hexagonales. Les successeurs de Fleur Pellerin vous tous accompagner et poursuivre ce mouvement d’effervescence : en 2015 sont lancés le French Tech Ticket ainsi que le French Tech Visa en 2017.

    Ce discours s’accompagne d’un appel à créer le plus de licornes possibles : des start-ups valorisées sur les marchés à plus d’un milliard d’euros. Alors que la France compte 3 licornes en 2017, ce chiffre est passé à 15 en 2020. Le gouvernement espère qu’il en sera crée 10 de plus d’ici 2025. Ce constant appel à l’innovation s’inspire de l’exemple israélien, parangon de la start-up nation, qui compte une jeune pousse pour 1400 habitants. Poussé par l’afflux de liquidités fourni par son ministère de la défense, l’État hébreux s’est lancé très tôt dans cette stratégie économique. Les nombreuses start-ups qui y sont créées permettent à Israël de mieux peser sur la scène internationale : son secteur de l’innovation représente 10% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.

    De l’État providence à l’État subventionneur
    Toutes ces entreprises ne se sont pas créées d’elles-mêmes. Pour leur écrasante majorité, elles ont largement été financées par la puissance publique. Dès 2012, tout un écosystème institutionnel favorable à l’entreprenariat individuel est mis en place. En pleine campagne présidentielle, François Hollande promet une réindustrialisation rapide et efficace de la France. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, ce dernier entend créer « une banque publique d’investissement qui […] accompagnera le développement des entreprises stratégiques ». Quatre mois plus tard naît la Banque Publique d’Investissement (BPI), détenue par la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) ainsi que par l’État. La BPI a pour mission de « financer des projets de long terme » et d’œuvrer à la « conversion numérique » de l’Hexagone. Très vite, l’institution devient un outil permettant à l’État de financer massivement les start-ups. La BPI subventionne ainsi le label French Tech à hauteur de 200 millions d’euros et est actionnaire de nombreuses start-ups françaises.

    Comme le pointe un rapport publié par Rolland Berger, une grande majorité des entreprises du French Tech Next 40/120 — un programme regroupant les start-ups françaises les plus prometteuses — a reçu des prêts et des subventions de la puissance publique. On estime ainsi que 89% de ces entreprises ont reçu une aide indirecte de la BPI ! En pleine crise sanitaire, l’institution obtient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir ces entreprises innovantes tandis que 3,7 milliards du plan de relance décidé en 2020 par le gouvernement a été fléché vers la création et l’aide aux start-ups. Cedric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, confirme ainsi qu’il « va y avoir des opportunités suite à la crise [sanitaire], tout comme celle de 2008 ».

    Pour autant, l’État français ne soutient pas ses start-ups uniquement sur le plan financier. La loi Pacte de 2019, en continuité avec la loi Allègre de 1999, facilite les passerelles public-privé et encourage les chercheurs à créer des entreprises. Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif. Des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) ont été créées pour accélérer ce processus dans de nombreuses universités. Plus de 250 start-ups ont été développées par le prisme de ce réseau depuis 2012. L’Union européenne n’est pas en reste dans cette stratégie de soutien massif aux « jeunes pousses ». Sa stratégie Horizon 2020, un programme de 79 milliards d’euros étalé entre 2014 et 2020, dédiait 20% de son budget à la création de start-ups. Pléthore de pays européens se tournent eux aussi vers des stratégies de numérisation de l’économie, souvent via un soutien sans faille aux start-ups. En 2012, le ministre italien de l’économie, sous le gouvernement du technocrate Mario Monti, a promulgué une loi qui a permis à l’État italien de dépenser 200 millions d’euros pour aider les jeunes entreprises du pays, dans le but de « promouvoir la mobilité sociale ». Depuis 2019, le fonds national pour l’innovation italien a dépensé 245 millions d’euros pour subventionner 480 start-ups.

    Le mythe des start-ups souveraines et créatrices d’emplois
    Si les nations européennes axent autant leurs stratégies économiques sur le développement des start-ups, c’est avant tout car cette politique permet aux États de prétendre agir dans des domaines clefs où leur incurie a mainte fois été pointée du doigt : la lutte contre le chômage de masse et la mise en place d’une souveraineté technologique. 

    Nombre de médias se sont ainsi fait le relais de la start-up mania, louant la capacité de la French Tech à « créer 224.000 nouveaux emplois d’ici à 2025 » et à être le « fer de lance de l’économie ». Ces jeunes pousses permettraient de créer jusqu’à « 5,2 emplois indirects qui dépendent de [leur] activité » et d’œuvrer à la réindustrialisation de la France. Ce constat mérite pourtant d’être nuancé. Comme cela a déjà été évoqué, la start-up mania s’accompagne d’une aide inconditionnelle de l’État français par le prisme de la BPI. Pourtant, comme l’ont analysé nos confrères du Média, le bilan de l’institution est tâché de nombreux scandales. La banque, dès sa création, n’a pas été pensée comme un organisme capable de contenir et d’endiguer la désindustrialisation de l’Hexagone. M. Moscovici, alors ministre des finances, déclarait ainsi en 2012, que « la BPI n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif, n’en faisons pas un pompier ».

    L’institution est en effet souvent demeurée indifférente aux plans de licenciements et en a même favorisé certains comme le confirment les exemples des entreprises Veralia et Arjowiggins. Une loi du 23 mars 2020 a quant à elle permis d’ouvrir le conseil d’administration de l’institution à des acteurs privés, laissant une fois de plus planer le doute sur la capacité et la volonté de la banque publique d’agir pour le bien commun.

    Il est également permis de rester sceptique face à une stratégie de réduction de chômage structurelle se basant principalement sur le soutien à des start-ups qui participent à la « plateformisation » de notre économie. En proposant de mettre en contact clients et professionnels, des entreprises telles que Uber ou Deliveroo s’évertuent à détruire code du travail et régulations étatiques. Alors qu’elles sont vendues comme des instruments permettant de lutter contre le chômage, ces start-ups ne peuvent exister et espérer devenir rentables que par une grande flexibilité et en excluant leurs travailleurs du salariat. Le gouvernement socialiste espagnol vient ainsi récemment de légiférer afin de contrôler ces géants de l’économie de plateforme, permettant de conférer un statut de salarié aux livreurs qui étaient considérés comme des travailleurs indépendants. À peine la nouvelle annoncée, Deliveroo a annoncé qu’elle comptait mettre fin à ses activités dans le pays, tandis que ses concurrents Stuart, Glovo et UberEats critiquaient cette décision qui va mettre « en danger un secteur qui apporte 700 millions d’euros au PIB national ».

    En somme, la France semble avoir abandonné toute stratégie ambitieuse de réduction du chômage de masse. Plutôt que de défendre le droit de tout citoyen à obtenir un emploi, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État dépense des sommes faramineuses afin d’encourager la création d’entreprises à l’avenir très incertain. Dans cette politique qui s’apparente à un véritable choix du chômage, les citoyens sont appelés à innover alors même que les multiples causes du chômage structurelle sont éludées. Pour autant, cette incurie étatique ne date ni du quinquennat Hollande ni du mandat du président Macron : Raymond Barre déclarait en 1980 que « les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher les allocations de chômage ! ».

    NDLR :  Pour en savoir plus sur les choix politiques et économiques ayant conduit à un chômage de masse persistant, lire sur LVSL l’interview de Benoît Collombat par le même auteur https://lvsl.fr/le-choix-du-chomage-est-la-consequence-de-decisions-neoliberales-entretien-avec : « Le choix du chômage est la conséquence de décisions néolibérales ».

    Outre l’argument des créations d’emplois, le soutien aux start-ups est également justifié par une nécessaire préservation de la souveraineté nationale. Dès qu’éclate en 2013 l’affaire Snowden, la préservation de la vie privée et la souveraineté technologique deviennent des préoccupations politiques majeures. Des entrepreneurs ont profité de ce phénomène pour proposer des technologies souveraines capables de réduire l’impuissance des nations européennes face à l’espionnage de masse. Les États comme la France vont alors largement baser leur politique de défense de la souveraineté nationale par un soutien massif à des start-ups.

    L’exemple de l’entreprise Qwant est sur ce point éloquent tant il permet de montrer les insuffisances et les impasses d’une telle approche. Fondée en 2011 par Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant, l’entreprise se rêve en « Google français » en proposant un moteur de recherche souverain. Alors que la société n’est pas loin de la faillite, l’affaire Snowden lui permet de faire un large lobbying au sein des institutions françaises. Ces efforts seront rapidement récompensés puisque la Caisse des Dépôts et des Consignations investit en 2017 plus de 20 millions d’euros dans le projet tout en détenant 20% de son capital. En janvier 2020, l’État annonce même que Qwant est désormais installé sur les postes informatiques de l’administration publique. Pourtant, force est de constater que cette aide massive n’a pas permis de bâtir un moteur de recherche réellement souverain : en 2019, soit sept ans après sa création, Qwant utilise la technologie de Bing (Microsoft) dans 75% des recherches effectuées. Une note de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pointe également les nombreuses failles de l’entreprise, tels que les salaires mirobolants de ses dirigeants et les nombreux problèmes techniques du logiciel utilisé par Qwant, qui laissent perplexe quant au soutien massif que lui prodigue l’État. Plus largement, rien n’indique qu’une entreprise créée sur le sol français ne tombera pas aux mains de fonds d’investissements étrangers : parmi les licornes « françaises », la start-up Aircall (téléphonie via IP) est détenue à majorité par des acteurs non-français, tandis que Voodoo (jeux vidéo) a fait rentrer le géant chinois Tencent à son capital.

    Quand les start-ups remplacent l’État
    Le recours aux start-ups s’explique également par une prétendue incapacité de l’État à innover, à comprendre le marché et à « prendre des risques ». Ce mythe, pourtant déconstruit méthodiquement par l’économiste Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State (paru en français en 2020), laisse penser que seul le secteur privé est capable de faire évoluer nos activités économiques et donc de créer des emplois. Comme l’analyse l’auteure, « le « retard » de l’Europe par rapport aux États-Unis est souvent attribué à la faiblesse de son secteur du capital-risque. Les exemples des secteurs de haute technologie aux États-Unis sont souvent utilisés pour expliquer pourquoi nous avons besoin de moins d’État et de plus de marché ». Nombre de start-ups se servent de ce mythe auto-réalisateur pour légitimer leur activité.

    Il est intéressant de noter que cette mentalité a également imprégné les dirigeants d’institutions publiques. Un rapport de la CDC ayant fuité en 2020 et prétendant redéfinir et révolutionner la politique de santé française chantait les louanges du secteur privé, des partenariats public-privé et de 700 start-ups de la healthtech. La puissance publique finance volontiers des jeunes pousses du domaine de la santé, à l’image d’Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales, ou encore Lucine qui, grâce à des sons et des images, revendique la capacité de libérer des endorphines, de la morphine ou de l’adrénaline. La CDC détient également 38,8% d’Icade santé, un des acteurs majeurs du secteur privé et lucratif de la santé en France. De fait, les start-ups médicales s’immiscent de plus en plus au sein des institutions privées, à l’image d’Happytal, financé à hauteur de 3 millions d’euros par la BPI, qui propose à prix d’or aux hôpitaux des services de pré-admission en ligne ou de conciergerie de patients hospitalisés. Pour encourager les jeunes pousses à envahir les hôpitaux publics, la puissance publique va jusqu’à prodiguer, via un guide produit par BPI France https://www.lemediatv.fr/articles/2021/bpi-france-banque-publique-interets-prives-letat-livre-la-sante-aux-financ , des conseils pour entrepreneurs peu scrupuleux expliquant comment passer outre des agents publics dubitatifs et méfiants qui ont « tendance à freiner les discussions » !

    Ainsi, comme l’analyse Mariana Mazzucato, « c’est donc une prophétie auto-réalisatrice que de considérer l’État comme encombrant et uniquement capable de corriger les défaillances du marché ». Pourtant, les start-ups ne pullulent pas uniquement grâce à ce zeitgeist favorable à l’entreprenariat, mais profitent directement de l’incapacité de l’État à fournir des services à ses citoyens, renforçant d’autant plus le mythe évoqué par Mariana Mazzucato. L’exemple de l’attribution à Doctolib du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2016 est révélateur de ce phénomène : devenu incapable de fournir un service public de prise de rendez-vous, l’État a dû confier les données de santé de millions de français à cette start-up française. La même expérience s’est répétée lors de la prise des rendez-vous de la vaccination contre le COVID-19, qui ont permis à l’entreprise d’engranger des millions de nouveaux clients sans aucune dépense de publicité.

    Vers une bulle spéculative ?
    Outre les questions que soulève le soutien massif de l’État français aux jeunes pousses du numérique, il convient également de se poser la question de la crédibilité économique de ces entreprises. En effet, il apparaît que nombre de ces sociétés participent à la financiarisation de nos activités économiques et deviennent des actifs spéculatifs et instables. Plus que de « changer le monde », un créateur de start-up recherche principalement à réaliser un « exit », c’est-à-dire à réaliser une belle plus-value via le rachat ou l’entrée en bourse de son entreprise. Dans un climat hostile et instable — on estime que seulement 20 % des jeunes pousses réussissent cet « exit » — les entrepreneurs sont poussés à dilapider le plus rapidement l’argent qu’ils ont à leur disposition. Cette stratégie, dénommée burn rate, est souvent perçue comme une perspective de croissance future par les investisseurs.

    De plus, les entrepreneurs sont souvent poussés à embellir leurs entreprises en exagérant le potentiel des services qu’elles proposent, voire en mentant sur leurs résultats, comme le montrent les exemples de Theranos (tests sanguins soi-disant révolutionnaires), Rifft (objets connectés) ou The Camp (technopôle provençal en perdition adoubé par M. Macron). Cela conduit les start-ups technologiques à avoir un ratio de valorisation sur chiffre d’affaires très élevé. Alors qu’il n’est que de 2,6 fois pour Amazon, c’est-à-dire que la valorisation boursière de l’entreprise n’excède « que » de 2,6 fois son chiffre d’affaires, ce nombre atteint plus de 50 pour certaines licornes. Pour AirBnb, la troisième licorne mondiale valorisée à 25,5 milliards de dollars, le chiffre est par exemple de 28,6. Alors que dans une entreprise traditionnelle la valeur des actions est estimée par les investisseurs en fonction de l’estimation des bénéfices futurs d’une entreprise, ce chiffre est très largement secondaire dans les levées de fonds de start-ups. Ainsi, de nombreuses licornes ne prévoient pas à court ou moyen terme de réaliser des bénéfices. L’entreprise Lyft a par exemple enregistré l’an dernier une perte de 911 millions de dollar, tandis qu’Uber a perdu 800 millions de dollars en un trimestre. On estime que sur les 147 licornes qui existent autour du globe, seulement 33 sont rentables. En somme, les investisseurs s’intéressent principalement à la capacité d’une start-up à produire une masse d’utilisateurs la plus large possible. Ce phénomène justifie des dépenses gargantuesques par ces mastodontes de l’économie de plateforme : Lyft a dépensé 1,3 milliard de dollars en marketing et en incitations pour les chauffeurs et les coursiers en 2018. Cet écosystème très instable a toutes les chances de participer à la création d’une bulle spéculative sous la forme d’une pyramide de Ponzi. En effet, si nombre de ces entreprises sont incapables à moyen terme de produire un quelconque bénéfice, que leurs actifs sont surévalués et que les règles du jeu économique poussent les entrepreneurs à dépenser sans compter tout en accentuant excessivement les mérites de leurs produits, les marchés financiers risquent de connaître une nouvelle crise technologique comparable à celle de 2001.

    La stratégie économique de soutien massif aux start-ups adoptée par l’État français s’apparente ainsi fortement à une politique néolibérale. En effet, comme ont pu l’analyser Michel Foucault et Barbara Stiegler, le néolibéralisme, loin d’être favorable à un État minimal, comme le libéralisme classique, prône l’émergence d’un État fort capable de réguler l’économie et d’adapter les masses au sens de l’évolution capitaliste ; c’est-à-dire aux besoins du marché. Ce constat conduit l’auteure d’Il faut s’adapter (Gallimard, 2019) à affirmer que « la plupart du temps les responsables de gauche caricaturent ainsi le néolibéralisme en le prenant pour un ultralibéralisme lointain […] si bien que dès qu’un gouvernement fait appel à plus l’État, ces responsables croient que ça signifie que la menace ultralibérale a été repoussée ». De fait, plutôt que de considérer de facto une politique de soutien aux start-ups comme souhaitable et efficace, il conviendrait de rester prudent vis-à-vis de ce genre d’initiative. Une telle attitude serait d’autant plus vertueuse qu’elle permettrait de comprendre que « l’économie disruptive », loin de dynamiter les codes du secteur économique, imite sans scrupule les recettes du « monde d’avant ». Les concepts flous de « start-up » ou de « technologies de ruptures » y sont les nouveaux arguments d’autorité justifiant la destruction de nos écosystèmes, la disparition des petites entreprises et des services publics et la précarisation de pans entiers de la populations.

    NDLR :  Pour en savoir plus sur la différence entre libéralisme et néolibéralisme, lire sur LVSL https://lvsl.fr/limperatif-neoliberal-de-ladaptation-par-barbara-stiegler l’article réalisé par Vincent Ortiz et Pablo Patarin : L’impératif néolibéral de « l’adaptation » : retour sur l’ouvrage de Barbara Stiegler.

    #start-ups #France #État_français #schumpeters #entreprenariat. #jeunes_pousses #start-up_nation #French_Tech #Fleur_Pellerin #Innovation #Économie_numérique #French_Tech_Visa #licornes #innovation #subventions #réindustrialisation #bpi #Banque_Publique_d_Investissement #Caisse_des_Dépôts_et_Consignations #CDC #conversion_numérique #Transition_numérique #Cedric_O #passerelles_public-privé #SATT #Italie #mythe #chômage #désindustrialisation #qwant #souveraineté_technologique #start-up_mania #chômage_structurelle #plateformisation #Uber #Deliveroo #code_du_travail #Aircall #Voodoo #Tencent #healthtech #Owkin #Lucine #Icade #agents_publics #zeitgeist #Doctolib #AP-HP #COVID-19 #financiarisation #burn_rate #Theranos #Rifft #The_camp #AirBnb #Lyft #pyramide-de_Ponzi #néolibéralisme #économie_disruptive #services_publics

    • Paris - 29 Mars 2021 : Think Tec Summit, 10 000 start_ups pour changer le monde ! (Cérémonie).
      https://10kstartups-pour-changer-le-monde.fr

      La Tech au coeur de la relance économique ? 
Financement, impact, hypercroissance, Covid-19, jeunesse et relance, mixité, relocalisations dans les territoires d’industrie, biotech, souveraineté…
      Le 29 mars, La Tribune réunit l’ensemble de l’écosystème tech au Grand Rex de Paris pour le Think Tech Summit, l’événement de référence qui pense le futur de la French Tech, comme moteur de la relance, comme tremplin d’emplois, comme modèle d’insertion.
      https://www.youtube.com/watch?v=Xl3G02GYyY8

      15h00 - Keynote : Où va la French Tech ?
      15h20 - 11 licornes, et après ? Les défis de l’hypercroissance
      15h50 - Vaccins, médicaments : comment faire grandir les biotech ?
      16h20 - KEYNOTE : L’international avec Business France
      16h30 - La startup nation, moteur de la Relance ?
      17h00 - La tech peut-elle relancer les territoires d’industrie ?
      17h30 - KEYNOTE : Les startups contre Apple, un enjeu de concurrence
      17h45 - Cleantech, Enertech : quelles innovations de rupture ?
      18h15 - La souveraineté peut-elle se gagner par la technologie ?
      18h45 - KEYNOTE : Les années 20 seront exubérantes !
      19h00 - Cérémonie 10K
      20h00 - After Work « Think Tech Summit »

      L’apothéose d’une tournée dans toute la France et en Outre-Mer, pendant laquelle La Tribune et son jury d’experts ont entendu 180 pitchs et primé 48 lauréats dans six catégories.

  • Airbnb condamné à une amende de 8 millions d’euros à Paris
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/airbnb-condamne-a-une-amende-de-8-millions-deuros-a-paris-1328759

    Depuis 2018, la plateforme continuait d’héberger des annonces de location de meublés touristiques dépourvues de numéro d’enregistrement auprès des services de la Mairie. Le tribunal judiciaire de Paris l’a condamné à une amende de huit millions d’euros pour publication d’annonces illégales.

    l’article ne dit pas si #Airbnb fait appel.

  • Ile-de-France : un rapport mesure l’emprise de la location touristique au détriment du logement des Franciliens
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/27/ile-de-france-un-rapport-mesure-l-emprise-de-la-location-touristique-au-detr

    A Paris, les efforts de création de nouveaux logements sont anéantis par le développement des locations de type Airbnb.

    Les chiffres inédits, publiés jeudi 27 mai, par l’Institut Paris Région, établissent de façon indiscutable ce que les plates-formes de locations saisonnières de type Airbnb ont toujours nié : leur impact massif sur le basculement du parc parisien de résidences principales au profit des touristes et au détriment des habitants.

    A la demande de la région Ile-de-France, cet institut d’urbanisme a mesuré précisément cette offre dans toutes les communes en se basant sur deux banques de données, l’américaine AirDNA, concentrée sur Airbnb et Abritel-HomeAway, et la française Trackeet qui ausculte les annonces publiées sur douze sites, les deux leaders mais aussi Booking, TripAdvisor, Leboncoin, SeLoger, PAP… Trackeet montre, au passage, le poids écrasant d’Airbnb qui truste environ 80 % des annonces (76 % à Paris, 84 % en petite couronne), devant Abritel-HomeAway (11,5 %) ou Booking (7 %).

    L’étude confirme l’explosion spectaculaire, en quelques années, du phénomène de la location touristique à Paris et dans sa région. Entre 2011, date d’arrivée d’Airbnb en France, et 2019, avant la pandémie, l’offre est, en effet, passée de 20 000 à 88 000 appartements rien qu’à Paris – 120 000 pour la région entière.

    « Une offre illégale »
    Selon les auteurs, 29 % de ces logements sont loués plus de 120 jours par an, durée au-delà de laquelle la loi impose une autorisation et un changement d’usage – qui doit passer d’« habitation » à « commercial » – dans les communes qui ont adopté cette réglementation, telle Paris. Cette part des locations quasi professionnelles monte à 35 % dans les Hauts-de-Seine et 31 % dans le Val-de-Marne.

    Or, dit le rapport, « si l’on considère les difficultés auxquelles un bailleur doit faire face en théorie pour proposer une offre légale de ce type dans la capitale, [puisqu’il doit] en particulier, compenser la surface d’habitation perdue, voire le double (…) dans les quartiers centraux, tout laisse donc à penser qu’une majorité de ces locations saisonnières parisiennes relèvent tout simplement d’une offre illégale. »

    #paywall

    • De 2011 à 2017, selon les chiffres du recensement Insee, la capitale a, certes, gagné 26 700 logements mais a, pour la première fois, perdu 23 900 résidences principales au profit de #résidences_secondaires ou occasionnelles qui ont, elles, crû de 50 600 unités dans la même période. L’étude estime que 40 % de la baisse du nombre de résidences principales est imputable à la location touristique qui capte, désormais, 6 % des logements parisiens, une proportion qui grimpe à 18 % dans le 2e arrondissement, 16 % dans le 3e, 13 % dans le 4e et plus de 9 % dans les 8e, 9e et 10e arrondissements.

      « La région Ile-de-France estime qu’il faut construire 70 000 logements par an pour accueillir les 50 000 nouveaux habitants et renouveler le parc, un chantier qui mobilise beaucoup de fonds publics mais, dans le même temps, ces efforts sont contrecarrés par l’hémorragie de logements existants vers la location touristique » , remarque Martin Omhovère, directeur du département habitat et société de l’Institut Paris Région.

      Un effet centrifuge

      Par un effet centrifuge, le phénomène Airbnb s’étend à l’Ile-de-France. De nombreuses communes des Hauts-de-Seine affichent des centaines d’annonces de location de plus de 120 jours par an : pas moins de 410 sur les 1 672 de Boulogne-Billancourt ; 161 sur 654 à Issy-les-Moulineaux ; 226 sur 874 à Courbevoie ; 169 sur 764 à Neuilly-sur-Seine…

      « Les réglementations, renforcées depuis la loi pour l’Accès au logement et à un urbanisme rénové [loi Alur du 24 mars 2014] puis la loi pour une République numérique [du 7 octobre 2016] et la loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique [loi Elan, du 23 novembre 2018], ont tenté de réguler ce far-west de la location de courte durée, analyse Emmanuel Trouillard, géographe et coauteur de l’étude. Mais, retardées par des recours judiciaires jusque devant la Cour européenne de justice, elles n’ont pas encore pu démontrer leur efficacité et leur impact reste incertain », juge-t-il.

      Outre Paris, dix-huit communes parmi les plus impactées ont instauré l’autorisation de changement d’usage et une télédéclaration obligatoire de meublé touristique, dont Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine ou Versailles. « Là où ces dispositions ont été mises en place dès 2017 ou 2018, on constate une légère décrue du nombre total de locations saisonnières », rapporte l’étude.

      Des effets positifs

      La « airbnbisation » a, selon les auteurs, des effets positifs dans les communes qui manquent d’hébergements touristiques économiques, le prix moyen, par lit et par nuitée, étant de 46 euros. Autour de Disneyland-Paris (Marne-la-Vallée) où se pressent, chaque année, en temps normal, 18 millions de visiteurs, cette offre correspond aux besoins des familles. Versailles et son château attirent huit millions de visiteurs par an et la location touristique y complète la capacité d’hôtels locaux plutôt haut de gamme, comme à Auvers-sur-Oise (300 000 visiteurs par an), à Provins, à Fontainebleau (500 000 visiteurs).

      Des appartements à louer en courte ou moyenne durée ont aussi leur utilité près des hôpitaux, pour accueillir patients et familles, comme c’est le cas près de l’Hôpital américain, à Neuilly, ou de l’hôpital Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne).
      « Lors de grandes compétitions sportives, le nombre de locations touristiques est décuplé autour du lieu de l’événement, observe Marion Tillet, coautrice de l’étude en tant que géographe spécialiste du tourisme. A Guyancourt [Yvelines], la Ryder Cup de golf, par exemple, a, en septembre 2018, multiplié le nombre de ces locations, passé de 104 à 444. On peut s’attendre au même effet pour la Coupe du monde de rugby, en 2023, puis les Jeux olympiques et paralympiques, en 2024. »

      #immobilier #meublés #profytasion

  • Les conséquences de « l’airbnbisation » des #villes
    https://theconversation.com/les-consequences-de-lairbnbisation-des-villes-157004

    En mobilisant les petites surfaces, le processus Airbnb « chasse » de facto les étudiants, les personnes les plus précaires, les familles monoparentales des centres urbains, lorsque ces derniers ne possèdent pas de parc HLM suffisant.

    Mais, avec l’avènement des métropoles, ce processus s’accélère encore. Ces dernières bénéficient alors d’un nombre pléthorique d’équipements en termes de santé, de culture notamment. Ainsi, les personnes potentiellement discriminées, en situation de précarité et les étudiant·e·s dont les parents n’habitent pas les centres urbains, ou n’ont pas les ressources nécessaires, se retrouvent alors dans une troisième zone géographique encore plus éloignée des centres ; à plus de 30 kilomètres où les services le sont tout autant.

    En d’autres termes, nombre de logements sur la plate-forme sont entièrement dédiés à ceci et ne sont ni habités par les propriétaires, ni loués aux habitant·e·s. Ces logements sortent alors du parc de location traditionnel au bénéfice des touristes.

    #logement #territoire #exclusion

  • À Paris, des logements Airbnb à vendre faute de touristes
    https://www.lefigaro.fr/societes/a-paris-des-logements-airbnb-a-vendre-faute-de-touristes-20210307

    La pandémie, qui a mis à terre le secteur du tourisme, bouscule aussi le marché immobilier. Un nombre croissant de logements Airbnb, vides depuis des mois faute de vacanciers, se retrouvent sur le marché de la vente. Les propriétaires, pris à la gorge par leurs échéances de crédit, sont obligés de les céder, quitte à y perdre des plumes. « On a de plus en plus de vendeurs dans ce cas. La banque a accepté de geler leur crédit quelques mois, mais ils ont dû reprendre le remboursement et, sans touristes, ils ne s’en sortent pas », constate Frédéric Teboul, patron de plusieurs agences Guy Hoquet Aleph à Paris.