• Fées et gestes : #femmes_pyrénéennes, un statut social exceptionnel en Europe
    de #Isaure_GRATACOS

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33455636.texteImage
    #Pyrénées #livre #statut #femmes #montagne

    ping @mad_meg

    Référence trouvée dans le numéro zéro de la revue Nunatak :
    https://seenthis.net/messages/795974

    Dans l’#histoire oubliée, celle des femmes l’est à un degré supplémentaire. Il fallut attendre l’ouvrage de la béarnaise Isaure Gratacos en 1987, "Femmes pyrénéennes, un statut social exceptionnel en Europe", pour révéler le rôle fondamental des femmes dans l’ouest pyrénéen, pays de ‘‘l’aînesse absolue’’ où dans la #propriété, la #transmission se faisait par les femmes ‘‘les #aïreteras’’ si une femme était l’aînée. Ce qui en faisait le chef de la maisonnée, et quand elle se mariait, le mari prenait son #nom à elle. Elle siégeait aux assemblées de vallées, avec le même #droit_de_vote que tous les membres. Ainsi ces femmes pyrénéennes votaient depuis des siècles, alors que la France ne connaîtra que le suffrage universel masculin jusqu’à 1945. Ce statut, comme tous les #droits_coutumiers, dégénéra au fil du temps. Cet air de #liberté était sensible dans tous les aspects de la #vie_féminine, et dès la jeunesse. Il faudra l’action combinée à la fin du XIXè siècle de l’#Église et de l’#État, venus tard ici pour venir à bout de pratiques comme les #veillées_amoureuses, les #rites_sexuels dans des lieux déterminés près des villages, les #mariages à l’essai, etc. Isaure Gratacos raconte qu’elle a recueilli des témoignages sur une ‘‘coutume encore pratiquée en #Ariège dans les années 1920’’ : « C’était une #coutume que les jeunes filles se promènent en groupe de 8 ou 10. Elles espéraient rencontrer un jeune homme seul. Les hommes mariés étaient laissé en paix. Même les jeunes hommes du village étaient épargnés. Mais si un étranger se rencontrait dans un endroit solitaire, les jeunes filles se précipitaient sur lui et se conduisaient comme les filles du Pacifique, sauf qu’on ne le tuait jamais. » Cette pratique, qu’I. Gratacos compare à celles des ‘‘#filles_du_Pacifique’’, plonge dans les profondeurs de la #ritualité_païenne. Et il faudrait parler de cet univers spirituel des montagnards, de leurs chants, leurs contes, leurs danses, leurs rites, intimement liés à leur vie quotidienne elle-même imprégnée des travaux et des jours, mais aussi de la fréquentation des mystères de leur haut pays, tout près des étoiles et des profondeurs de la terre.

    #invisibilisation #in/visibilité