• À la fin, qui prendra en charge le #coût des #assurances ?

    Tempêtes qui se répètent, #primes qui s’envolent, retraits d’assureurs : à l’heure du #dérèglement_climatique, une question se pose : qui règlera, in fine, la note ?

    Des mutuelles ouvrières du XIXe siècle, créées pour amortir les coups durs du développement industriel, aux logiques actionnariales des multinationales contemporaines, l’assurance a toujours reflété les grands #risques de son époque.

    Désormais sous la pression d’événements climatiques à la fréquence et à la sévérité inédites, le secteur affronte une équation nouvelle : comment rester solvable et socialement légitime lorsque la #sinistralité (montants payés par une compagnie d’assurance pour des #sinistres) croît plus vite que les primes (encaissées) ? Entre flambée des tarifs, exclusions de garanties et menace d’#inassurabilité de territoires entiers, comment la #solidarité_assurantielle doit-elle se réinventer ?

    Chacun pour tous, et tous pour chacun

    Avant d’être une industrie financière pesant des milliards d’euros, l’assurance est née comme un simple pot commun : des membres cotisent, les sinistrés piochent, et le surplus (s’il existe) revient aux sociétaires. Des organismes de solidarité et d’#assurance_mutuelle créés dans le cadre de la #Hanse (la #Ligue_hanséatique, réseau de villes marchandes d’Europe du Nord entre le XIIIᵉ et le XVIIᵉ siècle) jusqu’aux #guildes médiévales, ces associations de personnes exerçant le même métier ou la même activité, la logique est déjà celle d’un #risk-pooling, un #partage_de_risque, à somme nulle. Chacun paie pour tous, et tous pour chacun.

    Dans les guildes du Moyen Âge, en Europe, chaque maître artisan versait un droit annuel qui finançait la reconstruction de l’atelier détruit par l’incendie ou le soutien de la veuve en cas de décès. Pour l’historien de l’économie Patrick Wallis, c’est la première caisse de secours structurée. Les chartes danoises de 1256, qui imposent une « aide feu » (ou #brandstød) obligatoire après sinistre, en offrent un parfait exemple, comme le montre le chercheur en politique sociale Bernard Harris.

    Le principe traverse les siècles. Au XIXe, les sociétés de #secours_mutuel instaurent la #ristourne, quand la sinistralité s’avère plus clémente que prévu. Aujourd’hui encore, près d’un assuré sur deux en incendies, accidents et risques divers (#IARD) adhère à une #mutuelle dont il est copropriétaire statutaire.

    L’équation financière reste fragile : lorsque le #climat transforme l’#aléa en quasi-certitude, la prime n’est plus un simple « partage de gâteau » mais une avance de plus en plus volumineuse sur des dépenses futures. Le groupe #Swiss_Re a calculé que, depuis 1990, les #pertes assurées liées aux #catastrophes_naturelles croissent de 5 % à 7 % par an – 137 milliards de dollars états-uniens en 2024, la tendance est à 145 milliards de dollars en 2025 (respectivement 118 milliards et 125 milliards d’euros).

    Le #modèle_mutualiste, fondé sur la rareté relative du sinistre et la diversification géographique, se voit contraint de réinventer sa solidarité si la #fréquence double et la #gravité explose… sous peine de basculer vers une segmentation aussi fine que celle des assureurs capitalistiques.

    Tarification solidaire et optimisation actionnariale

    À partir des années 1990, la #financiarisation injecte un nouvel impératif : la prime doit couvrir les sinistres, financer le marketing, rémunérer les fonds propres et, à l’occasion, servir de variable d’ajustement pour les objectifs trimestriels. L’#optimisation_tarifaire, popularisée sous le vocable de #price_optimisation, décortique des milliers de variables de comportements (nombre de clics avant signature, inertie bancaire, horaires de connexion) afin d’estimer le prix de réserve individuel, soit le prix minimum qu’un vendeur est prêt à accepter, ou qu’un acheteur est prêt à payer, lors d’une transaction.

    Autrement dit, on estime non plus seulement la prime la plus « juste » actuariellement (l’actuaire étant l’expert en gestion des risques), au sens que lui donnait Kenneth Arrow en 1963, mais aussi la prime la plus élevée que l’assuré est prêt à payer. La prime juste étant le coût moyen attendu des sinistres, le montant que l’assureur pense payer l’an prochain pour des risques similaires.

    L’Institut des actuaires australiens dénonce, dans son rapport The Price of Loyalty, une pénalisation systématique des clients fidèles, assimilée à un impôt sur la confiance. Au Royaume-Uni, le régulateur Financial Conduct Authorities (FCA) a frappé fort. Depuis le 1er janvier 2022, la cotation à la reconduction doit être identique à celle d’un nouveau client à risque égal ; l’autorité évalue à 4,2 milliards de livres l’économie réalisée pour les ménages sur dix ans.

    Cette bataille réglementaire va bien au-delà du prix. En reléguant la logique de mutualisation au second plan, l’optimisation comportementale renforce les indicateurs socioéconomiques indirects – comme l’âge, la fracture numérique ou la stabilité résidentielle –, qui finissent par peser davantage que le risque technique pur dans la détermination du tarif.

    Désormais l’assureur a accès à des #data_lakes (données brutes) privés, où l’assuré ignore ce qui rend sa prime plus chère. Par nature, les contrats restent rétifs à toute comparaison simplifiée. L’un affiche une #franchise de 2 000 euros, l’autre un plafond d’#indemnisation plus bas ou des #exclusions reléguées dans de minuscules clauses, de sorte qu’il faut un examen quasi juridique pour aligner réellement les offres, comme le soulignait un rapport de la Commission européenne.

    #Refus d’un dossier sur deux

    La montée des #événements_extrêmes illustre brutalement ces dérives. En Australie, trois phénomènes climatiques dans la première moitié de l’année 2025, dont le cyclone Alfred, ont généré 1,8 milliard de dollars australiens (AUD), soit 1 milliard d’euros, de demandes d’indemnisation. L’Insurance Council prévient que les primes habitation verront des augmentations à deux chiffres et certains contrats pourraient atteindre 30 000 dollars autraliens par an (ou 16 600 euros par an) dans les zones les plus exposées.

    Aux États-Unis, la Californie cumule #résiliations et refus de prise en charge. Un rapport mentionné par le Los Angeles Times montre que trois grands assureurs ont décliné près d’un dossier sur deux en 2023. Une action collective accuse de collusion 25 compagnies d’assurance dans le but de pousser les sinistrés vers le FAIR Plan, pool d’assureurs de dernier ressort aux garanties réduites.

    Vers l’« inassurabilité » systémique

    Le phénomène n’est pas marginal. Les assureurs réduisent leur exposition. Les assureurs états-uniens State Farm et Allstate ont cessé d’émettre de nouvelles polices en Californie, dès 2023. En Floride, parce qu’il intervient lorsque aucun assureur privé n’accepte de couvrir un logement à un prix raisonnable, l’assureur public de dernier ressort Citizens a vu son portefeuille grossir jusqu’à environ 1,4 million de polices au pic de la crise, puis repasser sous le million, fin 2024, grâce aux transferts (takeouts) vers des acteurs privés – un progrès réel, qui révèle toutefois un marché encore fragile. Au niveau mondial, Swiss Re compte 181 milliards de dollars états-uniens de pertes 2024 restées à la charge des victimes ou des États, soit 57 % du total.

    https://www.youtube.com/watch?v=ghkT9aLhqNU

    Face à ces écarts de protection croissants, les assureurs réduisent leur exposition. Cette contraction de l’offre rejaillit sur la finance immobilière : l’économiste Bill Green rappelle dans une lettre au Financial Times que la moindre défaillance d’assurance provoque, en quelques semaines, l’annulation des #prêts_hypothécaires censée sécuriser la classe moyenne états-unienne. Lorsque les assureurs se retirent ou lorsque la prime devient inabordable, c’est la #valeur_foncière qui s’effondre et, avec elle, la stabilité de tout un pan du système bancaire local.

    Refonder le #contrat_social_du_risque

    Des pistes se dessinent néanmoins. Le Center for American Progress propose la création de #fonds_de_résilience cofinancés par les primes et par l’État fédéral, afin de financer digues, toitures renforcées et relocalisations dans les zones à très haut risque.

    En Europe, la France conserve un régime #CatNat fondé sur une surprime obligatoire uniforme – 20 % en 2025 – pour un risque réassuré par la #Caisse_centrale_de_réassurance (#CCR). Ce mécanisme garantit une #indemnisation illimitée tout en mutualisant les catastrophes sur l’ensemble du territoire national. Combinés à une tarification incitative (franchise modulée selon les mesures de prévention), ces dispositifs peuvent préserver l’#assurabilité sans faire exploser les primes individuelles.

    Reste à traiter l’amont : limiter l’exposition en gelant les permis dans les zones inconstructibles, conditionner le financement bancaire à la compatibilité climat et pérenniser, à l’échelle nationale, une surtaxe de prévention climatique progressive qui financerait les adaptations structurelles tout en lissant les chocs tarifaires.

    À ce prix, l’assurance redeviendrait un #bien_commun : ni pur produit financier ni simple pot commun, mais une infrastructure essentielle où la société, et non plus le seul assureur, choisit sciemment la part de la facture climatique qu’elle accepte de supporter.

    https://theconversation.com/a-la-fin-qui-prendra-en-charge-le-cout-des-assurances-261610
    #coûts #changement_climatique #climat
    via et de @freakonometrics
    et aussi signalé par @sombre : https://seenthis.net/messages/1131842

  • Un #TGV au-dessus du vide, symbole d’un réseau ferré vulnérable aux #intempéries

    De violentes intempéries ont causé l’affaissement d’un talus sur lequel circulait un TGV dans le Sud-Ouest, sans conséquence pour ses passagers. L’épisode illustre l’exposition du réseau ferré aux effets du changement climatique.

    Un train au-dessus du vide sur plusieurs mètres : les images de l’incident ferroviaire survenu lundi 19 mai dans le Lot-et-Garonne sont impressionnantes. Vers 20 h 30, les 508 passagers du TGV Paris-Toulouse ont ressenti « une légère secousse » avant l’arrêt du train. Et pour cause, les #pluies diluviennes qui ont causé d’importantes #inondations dans le Sud-Ouest avaient fait déborder un petit cours d’eau proche des rails, aux abords de la commune de #Tonneins (Lot-et-Garonne), emportant le ballast — amas de pierres soutenant les rails — sur une dizaine de mètres.

    Le train, qui roulait au ralenti, selon SNCF Réseau, s’est arrêté alors que les #rails ne touchaient plus le sol. « On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension », a témoigné auprès de l’Agence France-Presse le maire de la commune, Dante Rinaudo. Aucun blessé n’a heureusement été à déplorer.

    « Il n’y a pas eu de déraillement formel. Le train est resté dans l’axe, même si les roues ne touchaient plus le rail à certains endroits », précise SNCF Réseau à Reporterre. La circulation des trains restera coupée entre Agen et Marmande pendant « au moins plusieurs jours » et perturbée mardi 20 mai sur l’axe Bordeaux-Toulouse. « Il va falloir attendre que le TGV soit dégagé pour finaliser le diagnostic », déclare le représentant de SNCF Réseau.

    Des #dégâts « à des endroits où on ne s’y attend pas »

    À l’image de celle-ci, la SNCF comptabilise 7 000 km de voies en #zone_inondable, par ruissellement ou débordement. Et le #réseau_ferré est, de manière générale, particulièrement vulnérable aux effets du dérèglement climatique, qui cause une hausse des températures tout en multipliant les épisodes météorologiques extrêmes. Pour la SNCF, le défi technique est colossal : voies inondées, vents violents déstabilisant les trains, chutes d’arbres, éboulements, surchauffe de rails, incendies, fragilisation des ponts, défaillance de l’alimentation électrique en cas de canicule ou de tempête...

    « Les #aléas_climatiques sont énormes. Ils détruisent régulièrement le réseau à des endroits où on ne s’y attend pas. Cela ne fait que commencer », alertait Franck Dhersin, sénateur Horizons du Nord et ex-Monsieur transports de la région Hauts-de-France, lors d’une conférence de l’Association française du rail, le 8 octobre 2024.

    Les retards dus aux intempéries ont augmenté de 35 % entre 2011 et 2023 et le nombre de trains supprimés pour cette cause a été multiplié par cinq, selon une étude de la SNCF. Cela représente 1 500 trains par an, soit une journée d’exploitation, selon les chiffres de SNCF Réseau, qui dépense 30 à 40 millions d’euros par an pour réparer les dégâts causés par les aléas climatiques.

    Le dérèglement climatique implique aussi une explosion des #coûts de #maintenance. « Notre premier problème, c’est l’effet insidieux du changement climatique sur la végétation. La #forêt se dégrade rapidement, les insectes ravageurs sont plus résilients, ils attaquent la forêt et les arbres tombent sur les voies », a souligné Alain Quinet, directeur général exécutif de SNCF Réseau, le 20 mai devant un parterre d’experts des #transports, réunis au Conseil économique social et environnemental à l’occasion de la conférence de financement des transports.

    Des moyens colossaux nécessaires

    L’entreprise qui a dû renoncer au #glyphosate pour désherber, a vu ses frais de traitement de la végétation passer de 90 millions à 230 millions d’euros par an en dix ans. « Les perturbations du #cycle_de_l’eau » sont la seconde grande menace, dit Alain Quinet.

    Dans une note sur le sujet, SNCF Réseau estime que l’infrastructure est « à priori résiliente à l’horizon 2040-2050 », mais pour la suite, « l’ensemble du catalogue technique actuel doit être réexaminé et mis à jour ». Des moyens colossaux seront nécessaires à long terme, notamment pour déplacer les voies qui se situent dans les zones touchées par la montée des eaux, comme c’est déjà le cas de celle reliant Montpellier à Perpignan.

    Face à ce constat largement documenté, la charge revient désormais à l’État de lancer et financer un plan d’adaptation du réseau, notamment dans le cadre du contrat de performance État-SNCF Réseau, justement en cours de négociation. « Il faut qu’on se prépare, malheureusement, à ce que ce genre de problème climatique se renouvelle », alerte le ministre des Transports, Philippe Tabarot, auprès de Reporterre. « On a besoin de financements », dit-il, reconnaissant que « les arbitrages budgétaires n’ont pas été en faveur des transports ces dernières années, c’est le moins qu’on puisse dire »

    Déjà menacé d’« effondrement » en raison de sa vétusté, le réseau ferré français nécessite donc, plus que jamais, un sursaut politique. C’est en tout cas le consensus qui semble animer les observateurs de tous bords.

    https://reporterre.net/Un-TGV-au-dessus-du-vide-symbole-d-un-reseau-ferre-vulnerable-aux-intemp
    #train #réseau_ferroviaire #changement_climatique #infrastructure #vulnérabilité

    • Inondations : nous payons les héritages de décennies d’#incurie

      Les inondations de Valence ont déchaîné les #climatosceptiques. Les mêmes qui s’opposaient aux restrictions d’urbanisation en zone inondable et au zéro artificialisation nette s’improvisent anti-« béton » pour nier l’impact du #changement_climatique au nom du « bon sens ». Mais depuis 40 ans, l’exposition et la vulnérabilité ont augmenté et les catastrophes se succèdent. Nous le résultat de 30 ans d’inaction climatique.

      La catastrophe résulte toujours de la conjugaison de 3 éléments :

      - Un phénomène physique, l’#aléa (ici #submersion)
      – Des personnes et des biens exposés
      - Des facteurs individuels ou collectifs, conjoncturels ou structurels, qui rendent vulnérable au choc avant et pendant la crise.

      La submersion (inondation) résulte elle-même d’une combinaison de mécanismes : l’#eau peut venir du ciel (#précipitations), des #nappes_phréatiques, de la #mer, d’un #cours_d’eau lui-même alimenté par la pluie, la fonte des neiges ou de la rupture d’un barrage.

      Hors submersion marine, une inondation est étroitement liée au #ruissellement. En effet, lorsqu’il pleut, l’eau s’infiltre dans le sol. La partie qui n’est pas absorbée ruisselle et va rejoindre les cours d’eau qui vont l’évacuer vers la mer.

      Plusieurs facteurs peuvent naturellement limiter l’infiltration :

      - Le #gel
      – Un sol très sec ou au contraire détrempé
      – Un sol sans végétation (rôle des racines)
      - Un sol naturellement imperméable (argileux par exemple)

      voir : https://theconversation.com/en-france-les-pluies-de-mai-permettront-elles-de-mieux-affronter-la

      L’homme peut aussi imperméabiliser artificiellement les sols :

      - #bitumes, #béton, #toitures (y compris les #serres), etc.
      - manière de travailler le #sol agricole
      - #déboisement des versants
      - #busage des #drains_d’évacuation
      - modification de la #pente des versants

      Le ruissellement crée des #écoulements_de_surface qui sont aussi modifiés par les #aménagements (remblais pour des routes ou voies ferrées, etc). De plus, les #cours_d’eaux sont endigués, creusés, rectifiés, détournés, etc. avec un impact sur la vitesse et la hauteur d’eau.

      Dans les espaces urbanisés, l’eau de pluie est récupérée par des réseaux d’eaux pluviale pour éviter l’inondation des chaussées. En cas de forte pluie ou d’inondation des chaussées, ce réseau est insuffisant. Et devient lui-même un facteur d’inondation.

      En ville, d’autres #réseaux_souterrains (eau potable, tunnels, etc.) forment un #réseau_hydrographique_artificiel. En cas d’inondation à la surface, ils se remplissent d’eau, débordent à leur tour et inondent la ville.

      L’interruption de ces réseaux dits "critiques" paralyse en outre la gestion de crise. Ils peuvent être un facteur de #crise dans la crise. On a alors des aléas en cascade, avec des #effets_dominos, qui sont très redoutés par les gestionnaires.

      Par définition, l’urbanisation concentre les Hommes, les activités, les infrastructures. Elle accroît donc AUSSI l’exposition. La manière dont on construit la ville peut limiter l’#imperméabilisation (impact sur le ruissellement), pas l’exposition.

      L’exposition n’est pas un problème en soi si l’on agit sur la vulnérabilité : système de prévision et d’alerte, adaptation du bâti, utilisation de matériaux résistants, forme des bâtiments et morphologie de la ville, gestion de crise performante, évacuation, etc.

      Dans le cas d’épisodes méditerranéens, la #vitesse et la part d’#incertitude font que l’évacuation des populations est impossible et que la prévision a des limites. Il faut donc réduire l’exposition là où la vitesse et la hauteur d’eau sont fortes.

      Depuis des décennies, l’occupation des sols dans le bassin méditerranéen s’est concentrée dans des #zones_inondables. Depuis des décennies, les scientifiques alertent sur sur l’impact des activités humaines sur le ruissellement.

      En France, depuis des décennies, certains « responsables » politiques ont tout fait pour assouplir les #zonages des plans de prévention des risques. Cela a même été fait en toute légalité, malgré les combats des associations « écolo ».

      Alors oui, les épisodes méditerranéens ont toujours existé et oui, les sociétés du passé avaient su s’y adapter en construisant en hauteur notamment, au prix de lourdes pertes.

      Depuis 40 ans, l’exposition et la vulnérabilité ont augmenté et depuis 40 ans, les catastrophes se succèdent. Nous payons les héritages de décennies d’incurie. Et nous payons aussi le résultat de 30 ans d’inaction climatique.

      Car le changement climatique dope ces épisodes orageux. Et plus d’eau précipitée, c’est plus d’eau à évacuer. Quels que soient les plans d’adaptation, tant que la Terre se réchauffe, nous sommes condamnés à subir de plus en plus de #catastrophes.

      Malgré les progrès techniques, au-delà d’un certain niveau de réchauffement, ces territoires seront inhabitables.

      Seule l’atténuation, avec l’atteinte du net zéro émissions de CO2 stabilisera le réchauffement et permettra l’adaptation.

      https://blogs.mediapart.fr/magali-reghezza/blog/311024/inondations-nous-payons-les-heritages-de-decennies-d-incurie?at_acco

  • Une vraie #souveraineté_alimentaire pour la #France

    Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030.

    Comment en est-on arrivé là ? La question a été récemment posée dans un rapport de l’Assemblée nationale. En plus du #lobbying habituel de la #FNSEA et de l’état de crise permanent dans laquelle vivent les agriculteurs et qui rend toute #réforme explosive, la question de la souveraineté alimentaire – qui correspond au droit d’un pays à développer ses capacités productives pour assurer la sécurité alimentaire des populations – a joué un rôle clé dans cette dynamique.

    La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies.

    Le mythe de la dépendance aux #importations

    De quelle souveraineté alimentaire parle-t-on ? Les derniers chiffres de FranceAgrimer montrent que notre « #dépendance aux importations » – comme aiment à le répéter les défenseurs d’un modèle intensif – est de 75 % pour le blé dur, 26 % pour les pommes de terre, 37 % pour les fruits tempérés ou 26 % pour les porcs.

    Mais ce que l’on passe sous silence, c’est que le taux d’#autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur.

    D’autres arguments viennent encore se greffer à celui de la souveraineté, dans un monde d’#interdépendances : la #France serait le « grenier à blé de l’Europe », il faudrait « nourrir les pays du Sud », la France serait « une puissance exportatrice », etc.

    Au-delà de l’hypocrisie de certaines de ces affirmations – en effet, les #exportations des surplus européens subventionnés ont détruit tout un tissu productif, en Afrique de l’Ouest notamment – il ne s’agit pas là d’enjeux liés à la souveraineté alimentaire, mais d’enjeux stratégiques et politiques liés à la #compétitivité de certains produits agricoles français sur les marchés internationaux.

    Comprendre : la France est la 6e puissance exportatrice de #produits_agricoles et agroalimentaires au monde et elle entend bien le rester.

    Voir la #productivité de façon multifonctionnelle

    S’il ne faut évidemment pas renoncer aux objectifs de #productivité_alimentaire nationaux, ces derniers gagneraient à être redéfinis. Car comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des besoins en #eau pour produire les aliments, de la dépendance aux #énergies_fossiles générée par les #intrants de synthèse, de l’épuisement de la #fertilité des #sols lié à la #monoculture_intensive ou encore des effets du #réchauffement_climatique ?

    Comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des enjeux fonciers, de l’évolution du #travail_agricole (25 % des #agriculteurs sont en passe de partir à la retraite), du #gaspillage_alimentaire – qui avoisine les 30 % tout de même – des #besoins_nutritionnels et des #habitudes_alimentaires de la population ?

    La #productivité_alimentaire doit dorénavant se conjuguer avec d’autres formes de productivité tout aussi essentielles à notre pays :

    – la capacité de #rétention_d’eau dans les sols,

    – le renouvellement des #pollinisateurs,

    – le maintien des capacités épuratoires des milieux pour conserver une #eau_potable,

    – le renouvellement de la #fertilité_des_sols,

    – la régulation des espèces nuisibles aux cultures,

    – ou encore la séquestration du carbone dans les sols.

    Or, il est scientifiquement reconnu que les indicateurs de productivité relatifs à ces services baissent depuis plusieurs décennies. Pourtant, ce sont bien ces services qui permettront de garantir une véritable souveraineté alimentaire future.

    La #diversification pour maintenir des rendements élevés

    Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des #pratiques_agricoles permettent de répondre à ces objectifs de #performance_plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des #rendements élevés.

    Les ingrédients de cette diversification sont connus :

    – augmentation de la #rotation_des_cultures et des #amendements_organiques,

    – renoncement aux #pesticides_de_synthèse et promotion de l’#agriculture_biologique à grande échelle,

    - réduction du #labour,

    - diversification des #semences et recours aux #variétés_rustiques,

    - ou encore restauration des #haies et des #talus pour limiter le ruissellement de l’#eau_de_pluie.

    Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les #services_écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les #rendements_agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme.

    Les sérieux atouts de l’agriculture biologique

    Parmi les pratiques de diversification qui ont fait leurs preuves à grande échelle en France, on retrouve l’agriculture biologique. Se convertir au bio, ce n’est pas simplement abandonner les intrants de synthèse.

    C’est aussi recourir à des rotations de cultures impliquant des #légumineuses fixatrices d’azote dans le sol, utiliser des semences rustiques plus résilientes face aux #parasites, des amendements organiques qui nécessitent des couplages culture-élevage, et enfin parier sur la restauration d’un #paysage qui devient un allié dans la lutte contre les #aléas_naturels. La diversification fait ainsi partie de l’ADN des agriculteurs #bio.

    C’est une question de #réalisme_économique. Les exploitations bio consomment en France deux fois moins de #fertilisant et de #carburant par hectare que les exploitants conventionnels, ce qui les rend moins vulnérables à l’évolution du #prix du #pétrole. En clair, l’agriculture biologique pourrait être la garante de la future souveraineté alimentaire française, alors qu’elle est justement souvent présentée comme une menace pour cette dernière du fait de rendements plus faibles à court terme.

    Au regard des éléments mentionnés plus haut, il s’agit évidemment d’un #faux_procès. Nous sommes autosuffisants et nous avons les réserves foncières qui permettraient de déployer le bio à grande échelle en France, puisque nous sommes passé de 72 % du territoire dédié aux activités agricoles en 1950 à 50 % en 2020. Une petite partie de ces surfaces a été artificialisée tandis que la majorité a tout simplement évolué en friche, à hauteur de 1000 km2 par an en moyenne.

    Par ailleurs, le différentiel de rendement entre le bio et le #conventionnel se réduit après quelques années seulement : de 25 % en moyenne (toutes cultures confondues) au moment de la conversion, il descend à 15 % ensuite. La raison en est l’apprentissage et l’innovation dont font preuve ces agriculteurs qui doivent en permanence s’adapter aux variabilités naturelles. Et des progrès sont encore à attendre, si l’on songe que l’agriculture bio n’a pas bénéficié des 50 dernières années de recherche en #agronomie dédiées aux pratiques conventionnelles.

    Relever le niveau de vie des agriculteurs sans éroder le #pouvoir_d’achat des consommateurs

    Mais a-t-on les moyens d’opérer une telle transition sans réduire le pouvoir d’achat des Français ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord évoquer le #revenu des #agriculteurs. Il est notoirement faible. Les agriculteurs travaillent beaucoup et vivent mal de leur métier.

    Or, on oublie souvent de le mentionner, mais le surcoût des produits bio est aussi lié au fait que les consommateurs souhaitent mieux rémunérer les agriculteurs : hors subventions, les revenus des agriculteurs bio sont entre 22 % et 35 % plus élevés que pour les agriculteurs conventionnels.

    Ainsi, le consommateur bio consent à payer plus parce que le bio est meilleur pour l’environnement dans son ensemble (eau, air, sol, biodiversité), mais aussi pour que les paysans puissent mieux vivre de leur métier en France sans mettre en danger leur santé.

    Par ailleurs, si le consommateur paie plus cher les produits bio c’est aussi parce qu’il valorise le #travail_agricole en France. Ainsi la production d’aliments bio nécessite plus de #main-d’oeuvre (16 % du total du travail agricole pour 10 % des surfaces) et est très majoritairement localisée en France (71 % de ce qui est consommé en bio est produit en France).

    Cette question du #travail est centrale. Moins de chimie, c’est plus de travail des communautés humaines, animales et végétales. C’est aussi plus d’incertitudes, ce qui n’est évidemment pas simple à appréhender pour un exploitant.

    Mais il faut rappeler que le discours sur le pouvoir d’achat des français, soi-disant garanti par le modèle hyper-productiviste de l’agriculture française, vise surtout à conforter les rentes de situations des acteurs dominants du secteur agricole. Car les coûts sanitaires et environnementaux de ce modèle sont payés par le contribuable.

    Rien que le #traitement_de_l’eau, lié aux pollutions agricoles, pour la rendre potable, coûte entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros par an à l’État. Or, ce que le consommateur ne paie pas au supermarché, le citoyen le paie avec ses #impôts. Le rapport parlementaire évoqué plus haut ne dit pas autre chose : la socialisation des coûts et la privatisation des bénéfices liés aux #pesticides ne sont plus tolérables.

    Le bio, impensé de la politique agricole française

    Une évidence s’impose alors : il semblerait logique que l’État appuie massivement cette filière en vue de réduire les coûts pour les exploitants bio et ainsi le prix pour les consommateurs de produits bio. En effet, cette filière offre des garanties en matière de souveraineté alimentaire à court et long terme, permet de protéger l’eau et la #santé des Français, est créatrice d’emplois en France. Il n’en est pourtant rien, bien au contraire.

    L’État a promu le label #Haute_valeur_environnementale (#HVE), dont l’intérêt est très limité, comme révélé par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’enjeu semble surtout être de permettre aux agriculteurs conventionnels de toucher les aides associés au plan de relance et à la nouvelle #PAC, au risque de créer une #concurrence_déloyale vis-à-vis des agriculteurs bio, d’autant plus que les #aides_publiques au maintien de l’agriculture biologique ont été supprimées en 2023.

    La décision récente de l’État de retirer son projet de #taxe sur l’usage des pesticides créé aussi, de facto, un avantage comparatif pour le conventionnel vis-à-vis du bio. Enfin, rappelons que la Commission européenne a pointé à plusieurs reprises que la France était le seul pays européen à donner moins de subventions par unité de travail agricole aux céréaliers bio qu’aux conventionnels.

    Ainsi, un céréalier bio français reçoit un tiers de subventions en moins par unité de travail agricole qu’un céréalier conventionnel, alors qu’en Allemagne ou en Autriche, il recevrait 50 % de #subventions supplémentaires. En France, l’État renonce aux taxes sur les pesticides tout en maintenant des #charges_sociales élevées sur le travail agricole, alors que c’est évidemment l’inverse dont aurait besoin la #transition_agroécologique.

    Que peuvent faire les citoyens au regard de ce constat déprimant ? Consommer des produits bio malgré tout, et trouver des moyens de les payer moins cher, grâce par exemple à la #vente_directe et à des dispositifs tels que les #AMAP qui permettent de réduire le coût du transport, de la transformation et de la distribution tout autant que le gâchis alimentaire, les variabilités de la production étant amorties par la variabilité du contenu du panier.

    Les agriculteurs engagés pour la #transition_écologique, de leur côté, peuvent réduire les risques associés aux variabilités naturelles et économiques en créant de nouvelles formes d’exploitations coopératives combinant plusieurs activités complémentaires : élevage, culture, transformation, conditionnement et distribution peuvent être organisés collectivement pour mutualiser les coûts et les bénéfices, mais aussi se réapproprier une part significative de la #chaîne_de_valeur laissée aujourd’hui au monde de l’agro-industrie et de la grande distribution.

    Il ne s’agit pas d’une #utopie. De nombreux acteurs essaient de faire émerger, malgré les résistances institutionnelles, ces nouvelles pratiques permettant de garantir la souveraineté alimentaire de la France à long terme.

    https://theconversation.com/une-vraie-souverainete-alimentaire-pour-la-france-220560
    #foncier #industrie_agro-alimentaire #alimentation #collectivisation
    #à_lire #ressources_pédagogiques

  • Study challenges evolutionary theory that DNA mutations are random
    https://phys.org/news/2022-01-evolutionary-theory-dna-mutations-random.html

    The findings add a surprising twist to Charles Darwin’s theory of evolution by natural selection because it reveals that the plant has evolved to protect its genes from mutation to ensure survival.

    “The plant has evolved a way to protect its most important places from mutation,” Weigel said. “This is exciting because we could even use these discoveries to think about how to protect human genes from mutation.”

    #evolution #darwin #aléa #gènes

  • Ubisoft’s Assassins Creed Expansion Spends 8 Years In Dev Hell
    https://kotaku.com/first-it-was-an-assassins-creed-expansion-now-its-ubis-1847326742

    Nearly eight years after it was first conceived, Skull & Bones has blown through its initial budgets. According to three sources, the project has already cost Ubisoft more than $120 million, with that number continuing to balloon as hundreds of developers from other Ubisoft studios continue pitching in to try and ship the game without any more delays.

    Ubisoft developers receive project-based bonuses based on how well their games do. Those attached to big, nearly annual franchises like Assassin’s Creed are often assured healthy payouts. But Skull & Bones was so in the hole, sources told Kotaku, that the project had to undergo a financial write-off internally for its developers to still have a shot at any sort of payout.

    “No one wants to admit they fucked up,” said one developer. “It’s too big to fail, just like the banks in the U.S.”

    “If Skull & Bones were at a competitor it would have been killed 10 times already,” said one former developer.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #développement_informatique #assassin's_creed #jeu_vidéo_assassin's_creed #échec #aléas #gaas #game_as_a_service

  • Free exchange - How to think about moral hazard during a pandemic | Finance and economics | The Economist
    https://www.economist.com/finance-and-economics/2020/04/25/how-to-think-about-moral-hazard-during-a-pandemic

    Economists are rightly relaxed about the risks for now

    Covid-19 confronts humanity with a host of testing moral decisions. When hospital capacity is limited, which patients should get access to life-saving equipment? For how long should virus-limiting restrictions on public activity remain in place, given the immense cost of such measures? To this list, some add another: how generous should public assistance to struggling households and firms be, when such aid could encourage the abuse of state-provided safety-nets? Worries like these, concerning what social scientists call #moral_hazard, have been relatively muted during the pandemic, and appropriately so. But hard questions about risk and responsibility cannot be put off for ever.

    #risque #aléa_moral et #pandémie, mais aussi #changement_climatique

    ping @freakonometrics

  • Une appli de #traçage du COVID 19 qui échappe à Big Brother ?
    https://framablog.org/2020/04/12/une-appli-de-tracage-du-covid-9-qui-echappe-a-big-brother

    Ou plutôt pas de traçage du tout ? Oui bien sûr, ce serait sans doute la meilleure solution compte tenu des inévitables « glissements » que redoute comme nous Hubert Guillaud dans cet article. Mais à l’heure même où se profile l’appli gouvernementale, … Lire la suite­­

    #Droits_numériques #Internet_et_société #Non_classé #Santé #aléatoire #application #base_de_données #BD #BigBrother #Comic #COVID-19 #Hôpital #Sante #StopCovid #ViePrivee

  • Recettes de #résilience_urbaine

    Dans un contexte de dérèglement climatique, les #catastrophes sont devenues de plus en plus fréquentes et intenses, il est donc capital de réfléchir notre façon de s’y préparer. L’auteure présente ici les principales notions de la gestion de risques. Avec une écriture pédagogique et claire, elle explicite les notions d’#aléa, de risque et de #catastrophe. Le concept de #résilience, désignant la capacité d’une société à absorber un choc pour ensuite revenir à un #équilibre acceptable, est expliqué et interrogé dans l’utilisation que pourraient en avoir les décideurs et les urbanistes. Elle en donne également un exemple concret avec le cas des risques d’#inondations à #Avignon, s’appuyant sur plusieurs cartes et graphiques.


    http://univ-avignon.fr/bibliotheque/les-editions-universitaires-d-avignon-eua-/nouveautes/#HEINZLEF
    #risques #risque #gestion_des_risques #ressources_pédagogiques #urban_matter #urbanisme #géographie_urbaine #livre

  • Random Number Generator Recommendations for Applications - CodeProject
    https://www.codeproject.com/Articles/1083372/Random-Number-Generator-Recommendations-for-Applic

    Article très bien écrit sur les nombres aléatoires dans les programmes.

    As I see it, there are two kinds of random number generators (RNGs) needed by most applications, namely—

    statistical-random generators, which seek to generate numbers that follow a uniform random distribution, and
    unpredictable-random generators, which seek to generate numbers that are cost-prohibitive to predict.

    This page will discuss these two kinds of RNG, and make recommendations on their use and properties.

    #Random #Aléatoire #Programmation

  • N/O/D/E 2016 : Comprendre l’aléatoire et ses applications en musique – conférence Olivier Gillet (Mutable instruments)

    https://youtu.be/HnUefOoLfYk

    Créateur de synthétiseurs et modules open-source très innovants et originaux. Il a tenté l’aventure DIY transparente avec le shruthi (http://mutable-instruments.net/shruthi1), très complet et très qualitatif, super son (j’en ai un à la maison :) )

    #aléatoire #création #musique #mutable-instruments #statistiques

    • merci ; ça ressemble aussi au jeu de la vie (conway, game of life), sans avoir besoin d’aléatoire pour créer des formes harmoniques/harmonieuses

  • Faille Juniper : la NSA, arroseur arrosé ?- Libération.fr
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/136597451577

    Amaelle Guiton pour Libération décrypte la récente annonce de vulnérabilité de l’équipementier réseau Américain Juniper, qui affecte notamment les fonctions VPN permettant des connexions sécurisées et chiffrées distantes, possible conséquence des “portes dérobées” introduites par les autorités de #surveillance américaines leur permettant de déchiffrer les communications sécurisées par VPN. Dans cette complexe affaire technologique, Amaelle Guiton nous explique avec beaucoup de pédagogie que ce sont les algorithmes permettant de générer des nombres aléatoires pour chiffrer les communications qui seraient en cause : ils généreraient des nombres pas si aléatoires que ça, mais prédictibles qui permettraient donc d’inverser et lire les opérations chiffrées. “La théorie du « nobody but us », qui veut que le créateur (...)

    #chiffrement #sécurité #aléatoire #algorithme

  • Data breaches may cost less than the security to prevent them - TechRepublic
    http://www.techrepublic.com/article/data-breaches-may-cost-less-than-the-security-to-prevent-them

    When it comes to data breaches, 2014 was a banner year. However, if Benjamin Dean, Fellow for Internet Governance and Cyber-security, School of International and Public Affairs at Columbia University, did his math right, 2015 will be more of the same.

    In a March 2015 column on The Conversation, Dean provided a hard to disagree with defense of why things security-wise “ain’t gonna change” soon. “When we examine the evidence, though, the actual expenses from the recent breaches at Sony, Target and Home Depot amount to less than 1% of each company’s annual revenues,” wrote Dean. “After reimbursement from insurance and minus tax deductions, the losses are even less.

    Dean then administered the knockout punch: “This indicates that the financial incentives for companies to invest in greater information security are low and suggests that government intervention might be needed.

    Benjamin Dean évalue le coût du vol de données à moins de 0,1% du chiffre d’affaires pour Target et encore 10 fois moins pour Home Depot.

    D’où son invocation de l’#aléa_moral #moral_hazard.

    Et que propose-t-il ? Ben, eueueuh… on fait un groupe de travail…

    What is the answer?
    Removing the moral hazard seems to be the logical answer. But how would that come about — government intervention? “It’s important to make sure the intervention doesn’t make the problem of moral hazard worse,” cautioned Dean. “This is a huge problem because as we plough billions of dollars into intelligence agencies, supposedly to keep us all safe from ’cyber-attacks’, it has the effect of further weakening the already low incentives for companies to invest in information security themselves.

    Unintended consequences of policies, even in instances where the case for government intervention is strong, can be worse than the consequences of doing nothing at all,” further cautions Dean. “I’m not saying that we do nothing at all — just that we need verifiable and reliable data on which to begin making these complex policy decisions.

  • Bon j’y comprends goutte... for the reccord disons... si quelqu’un a un avis aussi...

    Meet the new Greek government | Open Europe
    http://openeurope.org.uk/blog/meet-the-new-greek-government

    [C’est #Varoufakis, le ministre des finances grec qui parle :]

    We owe our European partners €280bn. Fine: we will issue new bonds worth this amount, with exactly the same repayment schedule that we had agreed – but linked to nominal, not real, GDP growth. The IMF and the ECB claim that our nominal GDP will grow by 7% per year for the next 20 years. If this is the case, we will pay back the money they lent us. But if nominal GDP grows by between 5% and 7%, we will pay back a third of the money we committed to repay. And if [it grows] by less than 5%, we won’t pay anything back that year. In 2038, these bonds will expire. We will have repaid what we could. What we couldn’t repay, we wouldn’t. It is about making debt repayments conditional on progress in the real economy.

    El Mundo: “Si Grecia no crece, un gobierno de SYRIZA no pagará la deuda” (21 January 2015)

  • De plus en plus de propriétaires immobiliers sont en difficulté financière
    http://www.lemonde.fr/argent/article/2015/01/19/de-plus-en-plus-de-proprietaires-immobiliers-sont-en-difficulte-financiere_4

    Les #propriétaires qui vivent en dessous du seuil de #pauvreté sont de plus en plus nombreux. Dans un rapport publié lundi 19 janvier, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’#habitat (Anah) estime que leur nombre s’élève à 1,4 million. « Nous voyons, en périphérie des villes, de jeunes couples qui, pour devenir propriétaires, achètent un bien en mauvais état avec l’ambition de le retaper, se retrouvent vite asphyxiés par le #crédit et les charges et ne peuvent achever les travaux prévus », signale Blanche Guillemot, directrice de l’Anah.

    C’est le cas de Bruno et Elisabete Ferreira, 25 et 26 ans, qui ont acquis, en 2012, une maison des années 1960, dans un petit village de l’Oise : « Nous avions bien vu que les fenêtres étaient du simple vitrage, mais pas réalisé que la maison serait si difficile à chauffer, entraînant une note de gaz de 2 000 euros par an », raconte Elisabete. Leurs revenus, de 2 800 euros par mois, avec une charge de crédit de 950 euros, ne leur permettent donc pas d’engager, sans aide, les #travaux nécessaires.

    « Nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond »
    Le PACT de l’Oise, opérateur de l’Anah sur le terrain, a estimé à 18 000 euros le changement des huisseries, l’isolation des combles et l’achat d’une chaudière neuve. L’essentiel de ces travaux pourront être exécutés – excepté l’isolation des murs, trop coûteuse – grâce aux 13 700 euros de subventions que l’Anah va débloquer. Mais le reste sera à la charge du couple. « Il est vrai que nous n’avions pas anticipé ces travaux de fond et nous avons un peu gaspillé nos économies dans la décoration, la peinture, le carrelage… », admet Elisabete.

    « Les accédants s’endettent de plus en plus, sur des durées de plus en plus longues, avec le risque que les #aléas de la vie, divorce, chômage, pépins de santé, par ailleurs plus fréquents qu’auparavant, se produisent en cours de remboursement, avec des conséquences dramatiques et des #impayés », observe Delphine Agier, chargée de mission #copropriété auprès du PACT Rhône-Alpes. « Un nombre croissant de copropriétés se retrouvent en difficulté, et les travailleurs sociaux sont peu enclins à aider les copropriétaires, car ils les croient à la tête d’un patrimoine qui peut être vendu, liquidé pour résorber la dette. Mais où iront-ils se loger ? », demande-t-elle. Le phénomène est fréquent dans de grandes villes comme Lyon et Marseille. L’Anah jauge que 19 % des immeubles en copropriété, en France, sont ainsi financièrement fragilisés : « C’est une bombe à retardement », prévient Mme Guillemot.

    #énergie

  • « Comment je #contrôle que les #chômeurs cherchent bien du travail » | En quête d’#emploi
    http://emploi.blog.lemonde.fr/2014/01/27/comment-je-controle-que-les-chomeurs-cherchent-bien-du-travail

    Allant voir cet article publié en pleine "négociations" Unedic histoire de dire que l’argent va ic aussi être bien géré, vous serez éventuellement en mesure de dire par des post sur le site du journal ce que vous pensez de quelques saloperies ("Ce matin, j’ai radié une personne qui était à deux ans de la retraite... ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de travail qu’il ne faut pas chercher"), ce que vous savez, ce que la presse ne dira pas…

    En supplément, un #papier_piqué :

    Pôle emploi renforce le contrôle des chômeurs

    L’organisme multiplie, en toute discrétion, les dispositifs pour lutter contre la #fraude

    Comme souvent à #Pôle_emploi, l’organisme a choisi de ne pas communiquer sur le sujet. Mais depuis plusieurs mois, la direction renforce, en toute discrétion, le contrôle des chômeurs. Depuis le 20 janvier, tous les conseillers Pôle emploi peuvent par exemple savoir automatiquement et de façon quasi immédiate si les chômeurs de leur « portefeuille » ont retrouvé un emploi. Jusqu’ici, ils devaient se contenter des déclarations spontanées des chômeurs, forcément imprécises. Désormais, les Urssaf envoient chaque jour à Pôle emploi les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) qui sont remplies obligatoirement par tout employeur.

    Pôle emploi affirme sur son site que cette transmission permet « de mesurer l’impact de son offre de service sur le chômage et l’emploi ». Mais plusieurs documents internes, consultés par Le Monde, indiquent que les DPAE permettront également « d’identifier des fraudes ou des #indus potentiels ». Les « indus » désignent les trop-perçus qui découlent généralement d’oubli ou de décalage de déclaration des chômeurs qui reprennent un emploi. Chaque année, 800 millions d’euros versés par erreur doivent être récupérés par l’organisme. Avec la déclaration #automatique, Pôle emploi espère éviter de verser a priori ces sommes.

    Si les documents internes précisent bien que la DPAE « ne permet pas de suspendre l’indemnisation des demandeurs d’emploi », un chômeur pourra être sanctionné s’il s’avère qu’il n’a délibérément pas déclaré qu’il reprenait un emploi. Comme les DPAE ne sont pas totalement fiables – seules 90 % d’entre elles débouchent sur une embauche effective –, la CNIL a imposé à Pôle emploi qu’un conseiller intervienne avant toute demande de remboursement ou sanction. « Les DPAE serviront à instruire des procédures pour soupçon de fraude, mais en aucun cas ne pourront servir à suspendre les allocs sur cette simple information. Pôle emploi marche sur des œufs », explique un conseiller.

    Un autre projet, mené dans le plus grand secret, est encore plus sensible. Depuis mars 2012, dans douze agences un peu partout en France (Fécamp, Besançon, Evreux, Toulon...), des conseillers consacrent la totalité de leur temps à contrôler que les chô- meurs cherchent bien du travail. Si la direction juge cette #expérimentation concluante, elle pourrait être étendue à l’ensemble du territoire à partir de juin. Cette mission de contrôle était exercée par l’inspection du travail et les Assedic, mais elle avait été abandonnée avec la fusion de ces dernières avec les ANPE et la création de Pôle emploi.

    Si le code du travail impose aux chômeurs « d’accomplir des actes positifs et répétés de recherche d’emploi », la plupart des conseillers ont du mal à sanctionner ceux qu’ils suivent régulièrement pour ce motif. La direction de Pôle emploi refuse d’ouvrir à la presse les portes de ces cellules de contrôle, mais une conseillère a accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat. « Nous recevons tous les jours des listes de chômeurs à contrôler, sélectionnés de manière #aléatoire, explique-t-elle. Nous examinons d’abord si le chômeur a suivi tous les projets d’accompagnement, s’il a créé un espace personnel en ligne, s’est abonné aux offres. Il y a ensuite un entre- tien téléphonique . Si les éléments ne sont pas satisfaisants, nous lui envoyons un questionnaire en lui demandant des pièces justificatives, comme des mails de candidature ou une copie de son journal de bord de recherche d’emploi. En cas de non-réponse, ou pour ceux qui ne font aucune démarche ou qui nous mènent en bateau, nous pro- nonçons une #sanction de 15 jours de #radiation. »

    Les contrôleurs de Pôle emploi n’ont, pour l’instant, pas le droit de se rendre au domicile des chômeurs , ils ne peuvent que les convoquer ou les appeler aux horaires de bureau. Et cette conseillère assure agir avec bienveillance. « On tombe parfois sur des gens qui nous disent qu’ils sont au fond du trou et qui ont complètement baissé les bras. Je ne suis pas là pour les sanctionner et le fait de les contrôler va souvent les faire redémarrer. On leur laisse alors le temps de se relancer dans leur recherche en venant par exemple à un entretien avant de décider de sanctionner », assure-t-elle.

    A la direction générale, on refuse d’avancer un bilan. « Il sera fait en juin, nous regarderons à ce moment-là », se défend un dirigeant. Selon la conseillère, environ 10 % des chômeurs contrôlés dans son agence sont radiés pour deux semaines. Le directeur d’une autre agence assure radier environ 12 chômeurs par mois sur la base de ces contrôles.

    « Dans un Etat de droit, on doit appliquer le code du travail, et cela me semble plus intelligent de radier pour manque de recherche d’emploi que pour absence à un rendez-vous », assure ce cadre. Mais cette expérimentation suscite quelques remous syndicaux. « Si on était en plein-emploi, la question du contrôle se poserait peut- être, mais aujourd’hui on n’a pas d’offres d’emploi. On va encore appuyer sur la tête des chômeurs », s’inquiète Véronique Riesco, au nom de la CGT Pôle emploi Haute- Normandie, une des régions « tests ».

    Dernier élément dans la lutte tous azimuts contre la fraude, Pôle emploi va mettre en place d’ici au printemps des processus de détec- tion automatique des profils de chômeurs les plus susceptibles de frauder. Via des processus de « #data_mining » (exploration de données), déjà appliqués dans les #CAF, l’organisme va identifier les caractéristiques les plus fréquentes des fraudeurs et contrôler les chômeurs qui en sont les plus proches.

    Depuis cet automne, l’organisme dispose également de cartes montrant les types de fraudes les plus fréquentes selon les régions. Enfin, des réflexions ont actuellement lieu à la direction de la lutte contre la fraude autour du pistage des internautes via leur adresse IP . L’organisme pourrait ainsi repérer les chômeurs qui s’actualisent régulièrement depuis l’étranger. « Il n’y a aucun projet d’utilisation des adresses IP à des fins de contrôle », promet toutefois Thomas Cazenave, le numéro 2 de Pôle emploi.

    Jean-Baptiste Chastand

    http://www.cip-idf.org/IMG/mp3/02_Clefs_De_La_Prison.mp3

    #contrôle_des_chômeurs #précarité #opacité #dette

    http://www.recours-radiation.fr

  • https://github.com/phl/pareidoloop#readme

    pareidoloop :
    – generate random polygons
    – feed them into a face detector
    – mutate to increase recognition confidence

    C’est rigolo, ça ressemble au process que j’utilisais pour dessins et tableaux :
    – Tu prends une feuille blanche
    – Tu gribouilles une grande ligne contournée et aléatoire dessus, un gros, gros gribouilli.
    – Tu essaye d’y reconnaître un visage, et tu renforces les bonnes zones du dessin pour le faire émerger.

    À plusieurs (en mode cadavre exquis, par exemple), c’est encore plus amusant.

    Si j’en retrouve j’essaierais de les poster.

    via @xuv / http://p.xuv.be/random-squares-face-recognition-pareidolia

    #numérique #art #dessin #pareidolie #aléatoire #reconnaissance_de_formes

  • Ergonomie et BPM : quelles complémentarités ?
    http://www.gargarismes-ergonomiques.com/post/entretien-ruault-bpm

    « En mettant en perspective l’ergonomie et le BPM, nous retrouvons la ligne de fracture traditionnelle entre l’activité réelle et l’activité prescrite que connaissent bien les ergonomes. La notion d’activité réelle n’est pas du tout appréhendée par le BPM. Le fait de considérer le contexte, le fait de s’adapter face à des aléas qui ne peuvent pas être définis, anticipés, sont des capacités propres aux acteurs humains. Les systèmes d’information, basés sur des automatismes, ne peuvent présenter ces capacités. »

    #BPM #ergonomie #clevermarks #aléa #imprévu #automatisation #processus