• Article11 - Je vous écris du bureau N°8 – « La grande trouille » - Augustin Marcader
    http://www.article11.info/?Je-vous-ecris-du-bureau-No8-La

    Augustin Marcader est technicien administratif au contrôle médical d’une Caisse primaire. Des années qu’il turbine là, chez les poulagas de la Sécu. « Souffrance » au « travail », la redondance l’a toujours fait marrer. Parfois même, elle l’inspire. Cette fois-ci, il est question de cette frousse normée, imposée, qui infiltre jusqu’aux murs de la cantoche...

    #travail #aliénation

  • Didier Super m’apprend que son tonton a un projet de #photographie.

    Présentation - FlashFlesh - #Aliénation partout, #liberté nulle part - Collection d’images pour le troisième millénaire
    http://www.flashflesh.com/spip.php?article3

    Flash/Flesh n’est pas une création classique mais une Œuvre qui se développe sur 7 années de 2013 à 2020.

    Flash pour instantané, photographie, témoignage, information, éclair, foudre.

    Flesh pour chair, viande, corps nus, charogne, mortification.

    Flash/Flesh pour instantané photographique du pourrissement de la société globale.

    Flash/Flesh scanner sans filtre du monde passé, présent et avenir.

    #corps #nu #performance #théâtre

  • On peut dire sans hésitation que le vrai fascisme, c’est le pouvoir de cette société de consommation

    Pier Paolo Pasolini

    http://www.dailymotion.com/video/xt5e47_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_webcam


    Une excellente analyse par Max Leroy
    http://ragemag.fr/pasolini-et-le-fascisme-de-la-consommation-25786

    Le régime instauré par le Parti national fasciste était, à l’image de son Guide, bouffon, grotesque et obscène : quincailleries antiques, aigles en feuilles d’or, parades de carnaval et gestuelle pathétique d’un chef d’orchestre sans génie. Et #Pasolini d’estimer que les deux décennies de tyrannie n’eurent au final qu’un impact réduit sur le peuple italien : l’âme du pays n’en fut pas transformée dans ses profondeurs. « Les différentes #cultures particulières (#paysannes, #sous_prolétariennes, #ouvrières) continuaient imperturbablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. » Le #consumérisme, qu’il identifiait donc à une nouvelle forme de #fascisme (en ce qu’il pénètre les cœurs du plus grand nombre et ravage durablement, sinon irrémédiablement, les #sociétés qui lui ouvrent les bras), se montra en réalité bien plus destructeur : « Aucun #centralisme_fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de #la_société_de_consommation. Le fascisme proposait un #modèle #réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’#idéologie_hédoniste voulue par le nouveau #pouvoir est la pire des #répressions de l’histoire humaine. »

    Sous couleur de #démocratie, de #pluralité, de tolérance et de bien-être, les #autorités #politiques, #inféodées aux #pouvoirs #marchands, ont édifié un système #totalitaire sans nul autre pareil. L’Histoire est facétieuse lorsqu’elle se rit des paradoxes : Mammon réalisa le rêve de Mussolini. En #uniformisant tout un peuple, le premier mena à bien les desseins les plus fous du second, qui ne sut ni ne put aplanir l’Italie sous les bottes d’un Empire. « Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de #communication et d’#information (surtout, justement, la #télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »

    (...)

    L’ouvrage #Divertir pour #dominer (2010) a justement mis en relief « l’ampleur et la sophistication des procédés mis en œuvre par les #industries dites #culturelles pour forger les consciences aux valeurs de l’#hypercapitalisme » : #massification_des_désirs (via l’#endoctrinement_publicitaire), grégarisation sous couvert d’#individualisme, appauvrissement du #lien #social, #mimétisme collectif, #aliénation des #consciences… Ce #dressage généralisé est notamment rendu possible par la #télévision, que Pasolini percevait comme un instrument « #autoritaire et répressi[f] comme jamais aucun moyen d’information au monde ne l’a été » (à l’évidence, le téléviseur n’asservit pas en soi et il serait sans doute possible d’en faire un usage émancipateur s’il ne se trouvait pas « au service du Pouvoir et de l’#Argent »).

    (...)

    Le succès du #régime_consumériste tient en ce qu’il n’a pas recours aux matraques, chères aux gouvernements autocratiques (des monarchies à l’URSS), pour #dresser ses #domestiques. La mise au pas est assurée sans que le sang ne soit versé. #Servitude_volontaire, ou presque : le #capitalisme à la papa, #bourgeois et bedonnant, cigare d’une main et fouet de l’autre, sent la naphtaline ; le voici lifté et relooké, hype et in, cherchant à susciter partout le #désir de ses #sujets. « La fièvre de la #consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé », énonçait Pasolini en 1974. Un ordre qui, pour reprendre la formulation de Dufour, « réduit l’humanité à une collection d’individus calculateurs mus par leurs seuls intérêts rationnels et en concurrence sauvage les uns avec les autres » (Le Divin Marché) : les églises se sont vidées au profit des centres commerciaux, le salut individuel passe par les biens matériels et les peuples cèdent la place aux troupeaux…

    (...)

    Pasolini s’étonnait, dans ses Lettres luthériennes (sous-titrées Petit traité pédagogique), de l’absence de réactions des #communistes et des #antifascistes, au cours des années 60 et 70, face à l’#hégémonie_marchande et à la #standardisation de l’espèce humaine – #mutation_anthropologique à ses yeux historiquement unique. Cette évolution, que l’on prenait soin de nommer « développement », le répugnait tant qu’il alla jusqu’à utiliser, de façon polémique et nécessairement ambiguë, le terme de « génocide » afin de mettre en évidence le caractère criminel d’un tel #système #économique. Le torrent #ultralibéral et #productiviste charrie l’#éradication des #cultures, des modes de vie, des #particularismes et des #valeurs #millénaires, transformant ainsi les #humains en « #automates laids et stupides, adorateurs de fétiches ». Il signe la mise à mort du petit #peuple cher à l’#écrivain – ce peuple des faubourgs et des champs, des nippes reprisées et des mains râpées, ce peuple qu’il conviait à sa table, autour d’une rime ou d’un tournage.

    Bibliographie :

    –Les écrits corsaires (lecture indispensable) collection Champs-Flammarion

    –Les lettres luthériennes collection Points

    #Capitalisme #Libéralisme #Fascisme #Pier_Paolo_Pasolini #Livres #Vidéo #Italie

    • Je pense pas qu’on puisse dire que le consummérisme est une nouveau fascisme. Le pouvoir des industries culturelle est grand, et il peu être au service de différentes idéologies. Point. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas l’hédonisme le coupable, ou le fait que les gens consomme (car ils ont des besoins, ou qu’on leu fait croire), mais bien, qu’il y a des gens qui empêche d’accéder a ce qu’on a besoin par d’autres moyens que la consommation (comme le partage du travail et de la production) et que des gens organise des besoins a partir d’une « bonne capacité » à gérer notre environnement en faveur de leurs intérêts.
      Je crains qu’il y est en fait bcp d’aspect réactionnaire dans ces confusions sur le « consummérisme ».

  • Le jour où j’ai cessé de dire « Dépêche-toi » | Rachel Macy Stafford
    http://quebec.huffingtonpost.ca/rachel-macy-stafford/arreter-stress-retard_b_3731448.html

    Lorsque ma fille et moi marchions ou allions au magasin, je la laissais dicter le pas, et lorsqu’elle s’arrêtait pour admirer quelques choses, je taisais toutes les pensées reliées à mon sacro-saint agenda afin de simplement l’observer et profiter du moment. Je voyais sur son visage des expressions que je n’avais jamais même aperçues auparavant. J’admirais les fossettes sur ses petites mains potelées et la façon dont ses yeux avaient de se plisser lorsqu’elle souriait. J’ai pris conscience de la façon dont les gens prenaient leur temps pour lui répondre lorsqu’elle s’adressait à eux. J’ai découvert son talent pour voir de jolis insectes et de mignonnes fleurs. C’était une observatrice et j’ai rapidement découvert que les observateurs sont des gens rares et précieux. C’est ainsi que j’ai compris que ma fille était une bénédiction pour mon âme frénétique.

  • L’abolition du système salarial une utopie ?
    L’empire de la domination masculine sur la sexualité des femmes a-t-il un fondement capitaliste ?
    Serons-nous éternellement prisonniers de ce que nous produisons ?

    British Sounds(1969) de jean-Luc Godard, Jean-Henri Roger et Jean-Pierre Gorin (Groupe Dziga Vertov)

    http://vimeo.com/54291385

    Tourné en février 69, le film est revendiqué après coup par le groupe Dziga Vertov. C’est la première tentative de #Godard pour travailler en #dialogue avec quelqu’un. En fevrier 69, il se lie d’amitié avec un jeune militant #maioste, #Jean-Henri_Roger, qui n’a encore jamais tourné de #film. Il lui propose d’etre #coréalisateur d’un film commandé par une petite #telévison anglaise, #London_week-end televison.
    #Jean-Henri_Roger sera ensuite l’un des membres fondateurs de #cinélutte puis coréalisateur de films avec Juliette Bertho, sa compagne, puis réalisteur de longs métrages et comédien dans #Eloge_de_l'amour.
    Godard avait déjà tourné #One+one en #Angleterre à la fin de l’été #68. Il applique ici un principe de #Brecht selon lequel il ne faut pas donner d’#images trop complexes du monde. Godard et Roger vont simplifier le #monde avec une série de #plans-séquences longs avec, au maximum, une #idée par #plan.
    A Londres ils ne rencontrent pas de #militants #maoïstes mais de la nouvelle #gauche #anglaise, des #trotskistes. London week-end #televison refuse de diffuser le film fini. Il ne sera que très partiellement montré, le 2 janvier 1970, au cours d’un débat qu’il illustre d’extraits. La première projection à Paris se fait lorsque le #groupe_Dziga_Vertov est formé.

    #Industrie #Machines #Taylorisme #Aliénation #Travail #Exploitation #Prolétariat #Ouvriers #Bourgeoisie #Politique #Culture #Luttes-des_classes #Domination #Féminisme #Sexualité #Propriété #Capital #Capitalisme #Marxisme #théorie_de_la_valeur #Communisme #Marchandise #Histoire #Technique #Langage_cinématographique #Documentaire #Vidéo

  • Quand la poésie côtoie la phénoménologie, ou comment vouloir donner sens à une existence dépossédée de son horizon.

    Deux ou trois choses que je sais d’elle (1967) de Jean-Luc Godard
    http://www.youtube.com/watch?v=cVtYMQ2haeU


    http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/deux-ou-trois-choses-que-je-sais-delle

    Doit-on souffrir pour faire un f#ilm ? 1966 : #Godard a tourné onze longs métrages en sept ans. De Deux ou trois choses que je sais d’elle, il dit « (…) c’est un peu comme si je voulais un #essai_sociologique en forme de roman, et pour le faire, je n’ai à ma disposition que des notes de musique. Est-ce donc cela le cinéma ? Et ai-je raison de vouloir continuer à en faire ? » Epuisé, englouti sous son travail, notre héros ? Craint-il d’avoir découvert ses propres limites ? Godard est mûr pour ne plus filmer désormais ­ comme il s’y abandonnerait ­ que ce qui s’offre à lui, la vie, et confondre son labeur avec elle. Le monde n’a qu’à se laisser regarder, se tenir coi, bien se tenir, le cinéma débarque, faisant feu de tout bois, et tout est son #objectif. Décomposant la vie en trois éléments (#réalité #objective, #subjectivité et #loi d’ensemble), JLG pense sincèrement ­ naïvement ? ­ pouvoir la retrouver telle qu’en elle-même, là, partout, autour. Dans une sorte de torpeur généralisée se joue plein pot un rituel de transsubstantiation brechtien : l’#actrice, son #corps et son #sang se métamorphosent en direct (par le seul effet du verbe) en personnage ; la #pensée entre en jeu. Le #style tend à rendre les #formes humaines, ou le contraire. Les villes changent et la vie s’ennuie dans les cafés (dans deux ans, Mai) ; les coeurs, les âmes grincent comme des portes. Alors, vive l’ivresse : trente ans après, le sujet ­ la #construction de #grands_ensembles et la vie qu’on y mène, une #prostitution_généralisée ­ est un sujet comme un autre (cette cité peu riante à la mode gaulliste, proprette, « #années_60 », est filmée comme #Tati filmait les gratte-ciel et #de_Broca, Brasília) et fait frémir (le pire arrivait). Godard, sans bouteille, filme comme il respire, avec la sérénité et la patience de la fatigue, sans plus aucune douleur, ou à son seuil, parce qu’il n’y a plus d’autre solution pour survivre. Alors, les #femmes, les #hommes, l’#argent, le #travail, la prostitution, l’#aliénation, tout, tout cela, c’est lui, mais aussi l’annonce de ses dix ou vingt autres films à venir : le produit dérivé est le #film lui-même… L’enfance de l’art a-t-elle 36 ans ? Un film, pour être adulte, facile et évident, doit-il être fabriqué à bout de force ? Faut-il avoir mal pour filmer, pour dire sa #souffrance, celle que vous inspire le #monde, celle du monde, ou suffit-il au contraire d’ouvrir l’oeil et le bon ?

    #Cinéma #nouvelle_Vague #Société #Consommation #Politique #Littérature #Philosophie #Langage #Jean-Luc_Godard #Vidéo

  • Le futur du #travail dans l’entreprise (1/2) : l’agilité… ou le néant ?
    http://www.internetactu.net/2013/07/10/le-futur-du-travail-dans-lentreprise-12-lagilite-ou-le-neant

    Le numérique déstabilise les entreprises parce qu’il accélère un double-mouvement qui brouille ses frontières :

    les usages privés ont évolué de manière fulgurante et s’immiscent dans l’entreprise au point de remettre en cause ses codes – hiérarchiques en particulier ;

    dans le même temps, le modèle tayloriste dépérit, les relations de travail « à vie » n’existent plus…

    #digiwork

  • La classe ouvrière à vif et à vie !
    Avec le sang des autres (1974) un film de Bruno Muel
    http://www.youtube.com/watch?v=3fANWq_CzWY


    http://www.dvdclassik.com/critique/a-bientot-j-espere-marker-marret

    Dans #Avec_le_sang_des_autres, Bruno Muel peut enfin #filmer cette chaîne de Peugeot qui lui été interdite dans Week-end à #Sochaux.
    Là encore, Bruno Muel reprend une forme documentaire classique pour aller au cœur du monde ouvrier de Peugeot. Ce #film, il l’a réalisé seul ou presque. Les #artisans des #groupes_Medvedkine n’ont pu conserver leur passion intacte face à la machine à broyer. Trop de luttes#syndicales, au jour le jour, trop de fatigue, l’usure des corps et des esprits. La #chaîne a repris ses droits et Muel tient à témoigner de sa force destructrice. Avec le sang des autres, c’est la description minutieuse d’une région entière sous la coupe de Peugeot. On découvre l’arbre généalogique de la famille dont les embranchements se répandent à tous les postes clés de #Sochaux et des environs depuis des générations. Main mise tentaculaire des homme Peugeots, mais aussi des moyens qui tissent un réseau aux mailles infranchissables. Les employés Peugeot sont allés à l’#école #privée Peugeot, à l’école d’apprentissage Peugeot, ont joué dans le club de sport Peugeot. Et ils sont enterrés dans des cercueils Peugeot portés par les corbillards Peugeot. Les #habitations (vétustes), la chaîne de magasins RAVI où chacun se rend, les #transports… toute la vie est estampillée Peugeot et il paraît impossible de s’en échapper. Peugeot établit une continuité entre le travail et la vie privée, en abolit les frontières. Sa #gestion de la chaîne, afin d’empêcher qu’une lutte s’organise, il la reprend dans le réseau d’#habitations de la #ville. Sur la chaîne, Peugeot fait de la "gestion logique des placements" en alignant les homme de manière à ce que chaque ouvrier ait le moins possible de points communs avec son voisin. En ville, Peugeot loge ses employés dans un semis de petites #cités mal desservies. Chaque #habitant peut difficilement gagner le centre ou d’autres foyers de #travailleurs, le seul transport en commun est celui qui les mène à l’usine.
    L’élément central d’Avec le sang des autres, demeure la chaîne, véritable #monstre #destructeur qui avale la #vie des ouvriers. On ne peut vraiment saisir par l’image toute l’horreur de cette entité. Par ses scènes répétitives du #travail à la chaîne, le film entend décrire l’#aliénation des ouvriers, mais ces longues séquences, déjà interminables, ne peuvent pleinement donner corps à cet longue et usante suite de #gestes toujours #répétés, #reproduits à l’infini, #vidésde #sens. Il faut entendre le plus poignant des #témoignages pour commencer à saisir une once de la #destruction qui est à l’œuvre ici. En voix off, un #employé parle, ou plutôt essaye de parler. Car sa voix est usée, brisée. : "Quand t’as pas parlé pendant neuf heures, tu as trop de choses à dire que tu n’y arrives pas… tu bégaies". Il parle de ses mains abîmées, de ses pouces qu’il ne peut plus plier. Il ne peut plus toucher sa femme, déboutonner les vêtements de ses enfants. Cinq années de chaîne lui ont #volé ses mains. Il nous parle de la #honte, la honte de ce#travail qui n’est pas un #métier, la honte d’#être #soi-même. Il n’a plus de besoins, plus d’#envie. Il ne peut plus #lire, même pas par#fatigue, par #lassitude. "Je ne me dis même plus : à quoi ça sert de lire ? ». Et la #peur chaque jour d’y retourner. Et la peur de ne plus pouvoir y travailler, car après c’est le balai. Et « à 45 ans au balai, à 50 tu es mort".
    Une employée parle de ses #rêves #détruits, d’une lutte qu’elle ne peut plus mener. "Le #Socialisme on n’y pense même plus. On ne sait même plus ce qu’on attend (…) le #bonheur on n’y croit plus, seulement par morceaux". Avec #le_sang_des_autres est un documentaire magnifique, aussi poignant que juste dans sa #description du monde ouvrier. Le film se termine sur une #fête entre les ouvriers, des chants, une certaine joie que Muel coupe brutalement par de nouvelles images de la chaîne. Le bruit des machines, qui court tout au long du film, souvent en off sur d’autres images, assourdit toutes ces vies. La douleur vient aussi du fait qu’Avec le sang des autres marque la fin d’un rêve. Les groupes Medvedkine, ce sont 330 minutes d’espoir et de lutte, une lutte souvent joyeuse, des espoirs souvent #mélancoliques. Une expérience unique, un #témoignage du monde ouvrier #indispensable, qui dépasse son cadre historique pour parler de notre époque avec une lucidité rare et#salvatrice.

    #Bruno_Muel #luttes_Des_classes #Usine #Taylorisme #Ouvriers #prolétariat #Cités-dortoirs #Capitalisme #Peuples #Exploitation#Domination #Documentaire #Groupes_Medvedkine #Vidéo

  • "Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs"

    Une vivifiante et salutaire analyse de l’oeuvre de Marcuse par le philosophe et mathématicien #Gilles_Châtelet publié dans le Monde diplomatique en août 1998.
    Pour appuyer l’exposé de Gilles Châtelet, une passionnante interview (1976) de #Marcuse ou il évoque entre autres le rôle de la philosophie politique dans les sociétés modernes.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHATELET/10825

    Pour Marcuse, vivre les années 30, c’était être confronté directement à trois dispositifs redoutables qui articulaient la puissance technique et la domination politique : nazisme, socialisme totalitaire et capitalisme démocratique, par lesquels « la société et la nature, l’esprit et le corps sont gardés dans un état de mobilisation permanent ».

    Nous savons désormais que l’histoire a tranché et éliminé les deux dispositifs de mobilisation les plus brutaux ; que c’est la technologie de persuasion la plus subtile - et certainement la moins odieuse - qui l’a emporté. Mise au point par les ingénieurs sociaux américains des années 20, la « #manufacture du #consentement (8) », cette technologie répertoriée par Noam #Chomsky (lire « Machines à endoctriner ») comme machine à endoctriner, réussit à sévir ici et maintenant, partout et nulle part, des sphères les plus intimes de l’égo jusqu’à celles qui impliquent la mobilisation de masses humaines de très grandes dimensions.

    Partie 1/5
    (Il faut activer les sous-titres)
    https://www.youtube.com/watch?v=DMV-BR5AE00


    (...)

    Refuser d’affronter le problème de la mobilité, c’est céder à ce que Hegel appelle le valet de soi-même, à son prosaïsme, à son inertie, à son horizon borné, rester crispé à la finitude, tôt ou tard capituler devant les technologies de mobilisation (11) ou de mise au pas brutales ou subtiles. Penser la mobilité, c’est, selon Marcuse, capter toute la patience et le mordant de la pensée négative dont on pouvait croire qu’ « elle est en voie de disparition ». C’est refuser d’abdiquer devant les impostures qui prétendent aller de soi et se donnent comme « philosophie positive », légitimant une « sage résignation (12) » devant des lois sociales aussi naturelles que les lois de Newton. Avec cette philosophie, « combien il est doux d’obéir, lorsque nous pouvons réaliser le bonheur, d’être convenablement déchargés, par de sages et dignes guides, de la pesante responsabilité d’une direction générale de notre conduite (13) ».

    Partie2/5
    https://www.youtube.com/watch?v=vpr8ggnv9LI


    (...)

    Les analyses de L’Homme unidimensionnel amplifient l’offensive contre la « philosophie positive » et son jumelage de plus en plus tyrannique entre opérations mentales et pratiques sociales. Avec beaucoup de lucidité et de talent polémique, elles dénoncent le « jargon tracassier » et le « concret académique » d’une certaine philosophie qui aimerait réduire toute proposition à des énoncés aussi bouleversants que « Mon balai est dans le placard », « John mange le chapeau de Paul » ou le classique « Betty a cassé son sèche-cheveux au coin de la rue ».

    Marcuse anticipe le dressage cognitif et ethico-neuronal contemporain ! On se tromperait pourtant en y reconnaissant une méfiance conventionnelle de la technique. Ce ne sont pas les robots qui sont à craindre mais notre soumission de plus en plus étriquée à la commande socio-opérationnelle et Marcuse remarque : « La machine est une esclave qui sert à faire d’autres esclaves... Régner sur un peuple de machines asservissant le monde entier, c’est encore régner et tout règne suppose l’acceptation des schémas d’asservissement (15) .

    Partie 3/5
    https://www.youtube.com/watch?v=dEJV0Mt4t1w


    (...)

    Pour la Triple Alliance, tout ce qui prétend ne pas s’incliner devant les états de fait ou ne pas se reconnaître dans une pensée algorithmique, est soupçonnée de « romantisme malsain » d’« élitisme » ou, au mieux, de folklore recyclable dans les spéculations inoffensives des « cultural studies ». La science est d’ailleurs, elle aussi, mise à contribution : on ne compte plus les « Réflexions » ou les « Dialogues », différents par leur contenu scientifique mais identifiables par leur rationalisme endimanché et le ton désabusé qui sied à la philosophie en chaise longue. Nous sommes ici, bien sûr, aux antipodes des « philosophies dangereuses » réclamées par Gilles Deleuze et Michel Foucault : ce « rationalisme » ne menace que par son inertie et sa lourdeur - comme une barge à la dérive.

    Partie4/5
    https://www.youtube.com/watch?v=3yI8MeBBLdI


    (...)

    Le mariage - de cœur et de raison - de la Triple Alliance et de la Contre-Réforme libérale est désormais officiel, avec sa définition du travail comme denrée rare, ne posant aucun problème scientifique, transparent, reproductible et formalisable ; travail « outputé » par des opérateurs (17), ou mieux, des UET (unité élémentaire de travail).
    C’est la même pensée qui veut mater toute subversion de la langue et nier le réel du travail. Il s’agit, coûte que coûte, d’affubler la guerre de tous contre tous d’une rationalité cybernétique, quitte à nourrir - comme M. Bill Gates - l’ambition secrète de fabriquer des tranches d’âges, des comportements et des psychologies comme des jeans ; et remplacer la spéculation sur la viande sur pied des ingénieurs financiers d’autrefois par la spéculation sur un immense cheptel de neurones sur pied.
    Mais, performance oblige - et ceci n’aurait pas surpris Marcuse -, la Triple Alliance sait se montrer festive avec tout le cortège New Age, du nomade, du chaos, et pourquoi pas, du fractal. Pourtant, déjà Carnaval fait la grimace ; la langue semble se venger comme les incendies vengent la nature lorsque la broussaille fait place à la forêt : épidémies de lynchages médiatiques, proliférations de psychologies-zombies et, surtout, superstitions cultivées et engrangées par les sectes multinationales.

    Parie 5/5
    https://www.youtube.com/watch?v=-7V4gGfrJDU

    Extrait de « l’homme unidimensionnel » (P/74/75)

    La #société industrielle récente n’a pas réduit, elle à plutôt multiplié les fonctions parasitaires et aliénées(destinées à la société en tant que tout, si ce n’est à l’individu).
    La #publicité, les relations publiques, l’#endoctrinement, le gaspillage organisé ne sont plus désormais des dépenses improductives, ils font partie des couts productifs de base. Pour #produire efficacement cette sorte de gaspillage socialement nécessaire,il faut recourir à une #rationalité constante, il faut utiliser systématiquement les techniques et les sciences avancées. par conséquent, la société industrielle politiquement manipulée à presque toujours comme sous-produit un niveau de vie croissant, une fois qu’elle a surmonté un certain retard.
    la #productivité croissante du travail crée une super #production grandissante (qui est accaparée et distribuée soit par une instance privée soit par une instance publique) laquelle permet à son tour une #consommation grandissante et cela bien que la productivité croissante du travail tende à se diversifier. Cette configuration, aussi longtemps qu’elle durera, fera baisser la valeur d’usage de la liberté ;
    à quoi bon insister sur l’autodétermination tant que la vie régentée est la vie confortable et même la « bonne » vie. C’est sur cette base, rationnelle et matérielle que s’unifient les opposés, que devient possible un comportement politique #unidimensionnel. sur cette base, les forces politiques transcendantes qui sont à l’intérieur de la société sont bloquées et le changement qualitatif ne semble possible que s’il vient du dehors.
    Refuser l’#Etat de bien-être en invoquant des idée abstraites de #liberté est une attitude peu convaincante. La perte des libertés économiques et politiques qui constituaient l’aboutissement des deux siècles précédents, peut sembler un dommage négligeable dans un Etat capable de rendre la vie administrée, sûr et confortable. Si les individus sont satisfait, s’ils sont heureux grâce aux marchandises et aux services que l’administration met à leur disposition, pourquoi chercheraient-ils à obtenir des institutions différentes, une production différente de marchandises et de services ? E si les #individus qui sont au préalable #conditionnés dans ce sens s’attendent à trouver, parmi les marchandises satisfaisantes, des pensées, des sentiments et des aspirations, pourquoi désireraient-ils penser, sentir et imaginer par eux mêmes ? Bien entendu ces marchandises matérielles et culturelles qu’on leur offre peuvent être mauvaises, vides et sans intérêt mais le Geist et la connaissance ne fournissent aucun argument contre la satisfaction des besoins.
    La critique de l’état du bien-Etre en termes de #libéralisme (avec le préfixe néo ou sans sans) n’est pas valable parce qu’elle s’attache à des conditions que l’Etat de bien-Etre a dépassées : à un degré moindre de richesse #sociale et de technologie. Cette critique manifeste son aspect #réactionnaire en attaquant la législation sociale dans son ensemble et des dépenses gouvernementales justifiées et destinées à d’autres secteurs que ceux de la défense militaire.

    Traduit de l’anglais par #Monique_Wittig et l’auteur.
    Copyright : Editions de Minuit

    #Philosophie #Subjectivité #Existentialisme #Utopie #Praxis #anthropologie #Politique #idéologie #Sciences #Technologie #Marxisme #Socialisme #Capitalisme #Théorie_critique #Marchandise #Prolétariat #Travail #Aliénation #Ordre #Autorité #Violence #Kant #Hegel #Marx #Husserl #Freud #Heidegger #Sartre #Adorno #Horkheimer #Benjamin #Ecole_de_Francfort #Livres #Vidéo

  • girls and geeks » Bilan 2011 suite – part one /b le roman
    http://www.girlsandgeeks.com/2011/12/16/comment-publier-premier-roman

    Ensuite, il y a eu les silhouettes.

    A quoi j’ai répondu que c’était pas parce que mes héroïnes s’appelaient entre elles les morues, que pour autant c’était la foire au boudin. (Je sens que là, je pourrais faire un jeu de mots digne d’un stand de la fête de Lutte Ouvrière.) (Cette blague ne sera comprise que de meilleur ami mais tant pis.) (Sachez que selon moi, les jeux de mots se classent en deux catégories : les jeux de mots pourris inspirés des titres de Libération et les jeux de mots pourris du type du nom des stands à la fête de LO.) (D’où nous pouvons en déduire que le jeu de mots n’est pas une valeur de droite.) (De même que l’amour, la solidarité et la bonne humeur.)

    Après avoir expliqué que les silhouettes de boudins y’avait pas moyen. Que quitte à faire une couv meuf, je voulais de la bonnasse, on a trouvé l’image des jambes de Barbie.

    @beautéfatale #aliénationféminine #boudin

  • Jacques Lacan, donna une conférence à l’université catholique de Louvain, le 13 octobre 1973. Il va s’ensuivre un événement politique, comme seul l’époque en connaissait. Un jeune étudiant va intervenir pour interrompre la conférence pour se substituer, au discours de Lacan et le retourner contre son propre langage en lui démontrant qu’il incarne et représente, le symbole d’une société bourgeoise, qui finalement ne s’intéresse qu’à une chose : établir l’ordre du discours qui maintient « les pères au pouvoir » ce à quoi répond Lacan : « c’est l’amour qui vous prêche ! » La messe est dite.

    https://www.youtube.com/watch?v=GTT8rpS8jhM

    Retranscription complète de l’échange entre le « non-dupe-ére » et le « maître »
    http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-Conference-a-Louvain-le-13-octobre-1972,013

    X – Vous allez me brutaliser, mais je m’exprime à ma façon comme ce monsieur. Est-ce que vous me comprenez ?

    LACAN – Oui, je vous comprends.

    X – Voulez-vous jouer avec moi ?

    LACAN – Oui, tout à l’heure, vous voulez ?

    X – Mais n’avez-vous pas encore assez de ce monologue, non ?

    LACAN – Oui, ça c’est vrai !

    X – Est-ce que vous ne vous rendez pas compte que le public auquel vous vous adressez est par définition même le plus médiocre et le plus méprisable auquel on peut s’adresser, le public étudiant ?

    LACAN – Vous croyez ?

    X – Oui. Vous n’avez pas encore compris que historiquement il est temps maintenant de se rassembler pour autre chose que pour écouter quelqu’un qui parle de quelque chose qui l’intéresse. Au fond, moi, je viens parler maintenant de quelque chose qui m’intéresse, c’est-à-dire les gâteaux.

    PUBLIC – Laissez-le parler.

    X – Pardon. Qui m’invite ? Je m’invite au fond. La petite lubie de ce monsieur est de s’interroger sur le langage, et la mienne est de construire des petits châteaux avec de la pâtisserie (rires). Alors je voudrais encore ajouter que j’interviens au moment où j’ai envie d’intervenir, et que, disons que l’ensemble, ce qui jusqu’il y a environ 50 ans pouvait être appelé culture, c’est-à-dire, expression de gens qui dans un canal parcellaire, exprimaient ce qu’ils pouvaient ressentir, ne peut plus et est maintenant un mensonge, et ne peut plus être appelé que spectacle, et est au fond la toile de fond qui relie au fond, et qui sert de liaison entre toutes les activités personnelles aliénées. Au fond, si maintenant les gens qui sont (17a)ici se rassemblent à partir d’eux-mêmes, et authentiquement veulent communiquer, ce sera une toute autre base et avec une toute autre perspective ; il est évident que ce n’est pas une chose qu’il faut attendre des étudiants qui sont par définition, ceux qui d’un côté s’apprêtent à devenir le cadre du système avec toutes leurs justifications, et qui sont précisément le public qui, avec sa mauvaise conscience, va se repaître précisément des résidus des avant-gardes et du spectacle en décomposition. C’est pour ça que je choisis précisément ce moment pour m’amuser, quoi, parce que si je vois par exemple, des types qui s’expriment authentiquement quelque part, je vais précisément venir les ennuyer, mais j’ai choisi précisément ce moment-ci quoi !

    LACAN – Oui, vous ne voulez pas que j’essaye d’expliquer la suite ?

    X – Quelle suite ? Par rapport à ce que je viens de dire ? J’aimerais bien que vous me répondiez.

    LACAN – Mais oui, bien cher, mais je vais vous répondre. Mettez-vous là, je m’en vais vous répondre. Restez tranquille là où vous étiez. Peut-être que j’ai quelque chose à vous raconter pourquoi pas ?

    X – Vous voulez que je m’assieds ?

    LACAN – Oui c’est ça c’est une très bonne idée… Bon alors, nous en étions arrivés au langage, si vous vous êtes là comme ça exprimé devant ce public, qui en effet est tout prêt à entendre des déclarations insurrectionnelles, mais qu’est-ce que vous voulez faire ?

    X – Où je veux en venir ?

    LACAN – Oui voilà.

    X – C’est la question au fond que les parents, les curés, les idéologues, les bureaucrates et les flics, posent généralement aux gens comme moi, qui se multiplient quoi !, je peux vous répondre, je peux faire une chose, c’est la révolution.

    LACAN – Oui.

    X – Vous voyez et, bon il est clair, au moment où nous en sommes pour le moment, une de nos cibles préférées, ce sont ces moments précis où des gens comme vous, qui sont en train de venir, au fond, apporter à tous ces gens qui sont là, la justification de la misère quotidienne, au fond, c’est ça que vous faites vous !

    LACAN – Oh pas du tout ! (rires).

    X – Oui.

    LACAN – Il faut d’abord la leur montrer, leur misère quotidienne.

    X – Mais c’est justement ce que je voudrais ajouter, c’est qu’on est justement au moment où on n’a plus besoin de spécialistes qui doivent le montrer. Il est clair, que suffisamment de gens, et ça se manifeste pour le moment, la décomposition se manifeste à l’échelle planétaire avec suffisamment de force, pour qu’on voie qu’il règne pour le moment, un malaise, je veux bien concéder cette parenthèse…

    LACAN – Un malaise…

    X – Le public estudiantin est probablement à l’arrière-garde, bien que ce soit probablement de ce côté-là qu’il y ait le plus de troubles spectaculaires et superficiels. Bon, mais il est clair que le malaise et la conscience de son aliénation et de son refus, la familiarité de son aliénation grandit de plus en plus. Il reste maintenant à faire le pas décisif, de voir l’alternative possible. Vous n’êtes certainement pas là pour ça, quoique je ne méprise absolument pas ce que vous venez de faire mais euh… (rires applaudissements). Bon mais maintenant, au fond, je n’ai pas grand-chose à dire ; si tous ces gens ici, se rendent compte qu’au fond, la vie que nous sommes en train de mener en général, doit être changée, au fond, si ces gens là s’organisent entre eux, je voudrais dire encore quelque chose, parce que après, je m’en vais très vite, parce que…

    (17b)LACAN – Non non, pas du tout, il faut rester.

    X – Mais si ces gens-là s’organisent, parce qu’au fond, la seule chose qui est à l’heure actuelle nécessaire, c’est qu’il y ait une organisation, il feront autre chose que de venir écouter quelqu’un qui parle, et même qui puisse parler de politique, ou de n’importe quoi, et euh…

    LACAN – Et vous voyez, vous voilà dans l’organisation !

    X – Oui, oui.

    LACAN – Parce que le propre d’une organisation, c’est d’avoir des membres, et les membres, pour qu’ils tiennent ensemble, qu’est-ce qu’il faut ?

    X – de la cohésion.

    LACAN – Je ne vous le fais pas dire ! (rires). C’est là que j’en étais, parce que, figurez-vous que ce que vous êtes en train de raconter là, ça a comme ça un petit air de logique. Vous êtes un logicien.

    X – Vous faites là un grave saut, enfin, parce que ce n’est pas parce qu’on a de la logique, qu’on en fait, c’est un discours de spécialiste.

    LACAN – Pas du tout, votre organisation, qu’est-ce que c’est ? Vous venez de le dire, c’est de la cohésion, c’est de la logique.

    X – Non, ce n’est pas de la cohésion, ce n’est pas de la logique, je m’en fous de ce niveau-là. En partie de la volonté subjective de chacun, de moi, comme d’autres, et comme j’en suis sûr, tout plein dans cette salle probablement, malgré qu’ils soient ici, et qu’ils soient venus euh, vous écouter, mais j’en suis sûr que c’est de la volonté subjective de chacun qui a envie.

    LACAN – Pourquoi parlez-vous de subjective ?

    X – De subjective, c’est au fond, une chose que tout le monde comprend.

    LACAN – Ah, je ne vous le fais pas dire, tout le monde comprend ! (rires).

    X – Bon mais attendez, cette subjective qui, c’est ça le sens, au fond, de l’histoire maintenant, qui veut se lier avec les autres, pour euh…, ce n’est que là que l’alternative sociale, au fond, dans l’intersubjectivité, et c’est là au fond, la cohésion de, ce n’est même pas besoin d’être un logicien, comme vous dites.

    LACAN – Vous n’avez pas remarqué que les révolutions ont pour principe, comme le nom l’indique, de revenir au point de départ, c’est-à-dire de restaurer ce qui justement clochait.

    X – Oui, mais ça c’est un mythe journalistico-sociologique (rires), qu’au fond, il ne faut pas venir spécialement après les heures de cours, pour venir l’entendre dire, mais je suis sûr que tous les professeurs doivent le dire, et au fond, tous les journaux… Je vous dis que c’est une erreur, et que probablement que dans les années à venir, vous verrez l’erreur à vos dépens, probablement, comme aux dépens de tous les spécialistes, qui sont pour le moment comme vous, ici, en train de lécher les dernières miettes du spectacle et je vous en prie, profitez-en ! (rires).

    LACAN – Ça m’étonnerait, ça m’étonnerait que ça soit comme vous dites, la fin du spectacle.

    X – Mais écoutez, sur ce plan là je ne discute pas avec vous, on verra hein ! vous verrez !

    LACAN – Oui on verra, mais c’est pas couru, vous savez !

    X – Enfin oui, à la base, c’est une sale discussion parce que à la base, vous n’avez pas les mêmes intérêts que moi.

    LACAN – Vous ne savez pas. Vous avoueriez vos véritables intérêts ?

    X – Pardon ?

    LACAN – Quels sont vos véritables intérêts ?

    X – Non mais ça au fond, j’ai dit ce que j’avais à dire, je l’ai d’ailleurs dit…

    LACAN – Vous voyez comme vous aimez dire quelque chose !

    X – C’est la première chose que j’ai dite au fond.

    (18a)LACAN – Oui c’est aussi la dernière, parce que vous ne pouvez pas aller plus loin, vous ne pouvez pas aller plus loin que cette idée de volonté subjective, qui est une idée justement, qu’on trouvait, je viens de faire remarquer justement que le sujet n’est jamais pleinement d’accord avec lui-même, même vous qui… la preuve c’est que vous avez tout de suite commencé à parler d’organisation, au moment où…

    X – Là je peux dire quelque chose, peut-être que vous ne voyez pas très clair ?

    LACAN – Juste après le moment où vous avez fait la pagaille, vous voulez l’organisation ; avouez que quand même !

    X – Bon mais monsieur, est-ce que je pourrais vous répondre quelque chose ?

    LACAN – Je n’attends que ça !

    X – Il est aisé de voir que dans une certaine situation donnée, il faut à un moment donné, disons, capter ou plutôt casser ce qui est existant pour qu’à un moment donné, c’est au fond ça la dialectique, au fond.

    LACAN – Car vous en êtes encore là, vous en êtes encore à la dialectique ?

    X – Mais quand vous parliez de, quand vous parliez d’un semblant de contradictions entre la volonté subjective et l’organisation, ce n’est pas une contradiction ; l’organisation à un moment donné est une concession subjective à l’histoire.

    LACAN – Vous voyez que vous en êtes déjà aux concessions, mon Dieu.

    X – Il s’agit, monsieur, la survie dans laquelle nous vivons pour le moment, n’a fait que vivre sur les concessions infligées aux individus. Il s’agit pour le moment de trouver une organisation sociale qui dépasse le point où on en est pour le moment, et qui satisfasse au fond, satisfasse le mieux…

    LACAN – Vous voyez, maintenant, vous en êtes au mieux, qu’est-ce que c’est ce mieux, un superlatif ou un comparatif ?

    X – C’est un dépassement vous comprenez ? Il ne s’agit pas de Jésus ou Dieu ou bien d’une situation, il ne s’agit pas d’absolu ou de, non c’est un dépassement, c’est ça l’histoire.

    LACAN – Qu’est-ce qu’il vous faut quand vous veniez de dire le mieux, il semble bien que c’est un superlatif.

    X – Le plus mieux, enfin. (rires).

    LACAN – Ah voilà, écoutez, vous êtes exactement mon vieux, vous êtes un appui précieux à mon discours, c’est justement là que je voulais en venir, c’est au plus mieux.

    X – Mais je vous écoutais déjà depuis cinq minutes, mais il ne me semblait pas que c’est de ça que vous causiez.

    LACAN – Mais si, je parle de ça, c’est du plus mieux qu’il s’agit.

    X – Il y a ici 300 personnes, vous êtes au départ d’accord avec moi, vous êtes d’accord que au fond, l’université en soi n’est pas là, comme tout le reste d’ailleurs, comme la cigarette gauloise, comme le pain de campagne ou comme vous-même, en tant qu’objet hein (rires) ; vous n’êtes là au fond vous ne pouvez vous justifier que par le fait même que vous êtes là ; il n’y a plus au fond, on n’en peut plus à un moment donné trouver de justification, par exemple à l’université ? Est-ce que quand vous êtes venu causer ici, vous avez dit que l’université est à détruire, à supprimer de fond en comble ?

    LACAN – Je n’ai pas dit ça.

    X – Nous sommes ici 500 personnes qui chacune, du fait qu’on est dans des situations précises, qui a chacune des talents divers, des situations privilégiées, il serait possible, étant donné que l’on partirait du postulat que l’on aurait envie de changer quelque chose, il serait possible de trouver ensemble une forme d’organisation qui puisse être une forme efficace. Est-ce que quand vous venez causer vous parlez de ça, ou bien est-ce que vous parlez d’autre chose, qui à ce moment-là ne fait que… vous parlez 3 heures, puis après on rentre, puis après bon, hein…

    PUBLIC – Tais-toi maintenant.

    LACAN – Bon, alors on continue quand même !

    PUBLIC – Oui.

    #Lacan #Psychanalyse #Langage #Happening #Culture #Spectacle #Société #domination #Politique #Ordre_des_choses #Discours #Maîtres #Organisation #Héritiers #Jeunesse #Aspiration #Aliénation #Vidéo

  • L’adieu à la caisse - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/L-adieu-a-la-caisse.html

    L’automatisation des services se déploie dans de nombreux secteurs : banques, cinémas, administrations publiques. Une enquête sociologique démontre que cette tendance conduit à une intensification du travail des agents concernés. L’exemple de la grande distribution est emblématique de la mobilisation psychique et des compétences relationnelles désormais exigées de nombreux salariés.


    #Société #aliénation #travail #temps_de_travail #flexibilité #exploitation #machine

  • Appel à contribution : Colloque “Penser l’émancipation” | Théories, pratiques et conflits autour de l’#émancipation humaine

    Deuxième édition, Paris-Ouest, 19-22 février 2014 |
    http://sophiapol.hypotheses.org/12053

    Le site : http://www.penserlemancipation.net

    cc @shaber33 @prac_6 @pguilli @mona

    Chaque dimension du monde social, et des luttes qui le traversent, fait ainsi l’objet d’analyses renouvelées. A l’asservissement croissant du travail par le #capitalisme répondent des tentatives de réappropriation collective de l’activité et un retour de la #critique du salariat. La généralisation de la précarité, qui conduit au délitement des solidarités « traditionnelles », suppose ainsi de repenser la centralité du #travail, de l’#aliénation qu’il génère, mais aussi la place des acteurs-actrices qui luttent pour s’en émanciper. Face aux politiques racistes et à l’#islamophobie, de nouvelles dynamiques émergent dans les mouvements de l’immigration et des quartiers populaires, ainsi que dans le champ des études postcoloniales et décoloniales. Les transformations de l’exploitation du travail féminin à l’échelle mondiale, les formes renouvelées d’oppressions sexuelles, et toutes les expressions recomposées du #patriarcat, posent la question d’un agenda féministe, queer et LGBT pour le 21e siècle. L’urgence écologique suscite une réflexion globale pour comprendre les désordres systémiques et penser un métabolisme durable entre les sociétés humaines et la nature. La généralisation de politiques inégalitaires et autoritaires appelle la construction d’alliances radicalement démocratiques travaillant ensemble à redessiner les contours d’un horizon post-capitaliste.

    A cette fin, le retour en force de questions liées aux #communs – dans leurs dimensions historiques, environnementales, sociales, économiques, politiques, juridiques, culturelles, etc. – demande une attention particulière.

    Le site de la première édition avec les vidéos des interventions :
    http://www3.unil.ch/wpmu/ple/call-for-paper

    • #livre « Emancipation, les métamorphoses de la critique sociale » (introduction)
      http://www.contretemps.eu/lectures/lire-emancipation-m%C3%A9tamorphoses-critique-sociale-introduction

      Tjs le crew de Nanterre

      L’émancipation demeure au centre des préoccupations des citoyens et des luttes sociales actuelles, que ce soit dans les processus révolutionnaires récents dans le monde arabe, les mouvements Occupy ou Indignés, l’émergence de fronts syndicaux et politiques contre les politiques d’austérité de l’Union européenne, mais aussi dans les résistances locales et expériences alternatives dans l’espace public ou les quartiers. La diversité de ces luttes en multiplie les usages et la signification, ce dont témoigne également son réinvestissement comme référent majeur de la critique sociale. À la fois discours académiques et contestations citoyennes et militantes, les critiques sociales connaissent depuis une quinzaine d’années des transformations décisives et renouvellent leurs approches de l’exploitation, de la précarité, de la domination de genre, de classe, de race. Ces discours et pratiques multiples contribuent à redéfinir le contenu et l’horizon de l’émancipation. Cet ouvrage propose d’interroger ces métamorphoses de la critique sociale contemporaine, et leur portée pour les luttes politiques, les théories de la société et la question de l’émancipation sociale.

  • Penser le néocapitalisme. Vie, capital et aliénation | Les prairies ordinaires
    http://lesprairiesordinaires.wordpress.com/2013/05/02/sortie-16-mai-2

    Vient de paraître, #livre par @shaber33

    http://lesprairiesordinaires.files.wordpress.com/2013/05/haber.jpg L’univers économique du #capitalisme semble s’organiser, d’une part, autour d’une tendance au toujours plus, débouchant sur un mouvement expansionniste global (il y a toujours plus de capitalisme), et, d’autre part, autour d’habitudes et d’institutions qui, tout à la fois, expriment et stimulent un tel impératif d’accroissement illimité. L’explication de ces deux caractéristiques est transparente : la société capitaliste abrite un certain nombre de « puissances autonomes » (des mondes propres, tels que l’univers de la finance, des organisations, comme les entreprises, des dispositifs techniques…) qui, sur la base de la logique du profit, poursuivent inexorablement une fin qui est celle de leur reproduction élargie. Ces puissances trouvent les moyens de poursuivre cette fin, parfois de la réaliser, en entrant en synergie les unes avec les autres.

    #vie #aliénation #néocapitalisme #théorie_critique

  • L’être et la #marchandise. #Prostitution, maternité de substitution (#GPA) et dissociation de soi
    http://sisyphe.org/spip.php?article4379

    Trouvé à l’intérieur d’un post de @mad_meg qu’elle a supprimé depuis. :)

    Depuis quelques décennies, on assiste à une #marchandisation croissante du corps des #femmes. D’un côté, la #mondialisation capitaliste néolibérale a engendré une industrie prostitutionnelle mondialisée : d’un continent à l’autre prospèrent les réseaux de tourisme sexuel et de traite des femmes à des fins de prostitution. L’industrie du #sexe est l’un des secteurs les plus lucratifs de l’économie mondiale. De l’autre, la maternité de substitution - des femmes portant des enfants pour autrui -, est désormais une activité économique considérable. En Inde seulement, elle rapporte plus de 400 millions de dollars par année.

    Aujourd’hui, plusieurs justifient que le corps des femmes soit transformé en une marchandise sexuelle ou maternelle. D’un côté, on exige la décriminalisation ou la règlementation de la prostitution au nom du « travail du sexe ». Du plus vieux métier du monde, la prostitution est devenue le métier le plus moderne, un métier comme un autre, voire une pratique libératrice. De l’autre, de nombreux États légalisent la maternité de substitution. Pourtant, on nous assure qu’il n’est question ici que de la promotion des droits des femmes. Une femme qui vend son corps à des fins de prostitution ou qui loue son utérus pour donner naissance à un enfant accomplirait une action rationnelle prouvant son « autonomie » voire sa libération postmoderne des stéréotypes patriarcaux. Elle ne serait en aucune façon une victime, mais bien une personne active sachant quels sont ses véritables intérêts. En fait, la prostitution et la maternité de substitution ne seraient que des activités « compensatoires pour du travail féminin non rémunéré ».

    Incarnation de l’#aliénation et de la #réification, l’actuelle marchandisation du corps des femmes est saisie par la journaliste suédoise #Kajsa-Ekis-Ekman non seulement en tant qu’instrumentalisation des unes au profit des autres, mais également dans la dimension dissociative de soi qui la marque.

    Ce livre, qui s’appuie sur une riche documentation et une enquête menée dans plusieurs pays, est une contribution capitale à la compréhension de la dynamique actuelle des formes renouvelées de l’oppression des femmes et déconstruit les discours les légitimant.

    • mince j’ai supprimer un poste... normalement je le fait seulement quant je constate un doublon. j’ai du faire une fausse manip désolé. En tout cas ce texte ne me dit rien, mais c’est très intéressant. ^^

  • Armer l’esprit – II - De quels droits - Politis
    http://www.politis.fr/Armer-l-esprit-II,20398.html

    Pour cette seconde livraison d’ouvrages utiles et de nourritures nécessaires, trois livres questionnant les usages et l’impact d’Internet et des technologies sur nos vies, et un dernier sur la question du nucléaire.

    Dans Révolutions du Net, Ariel Kyrou, journaliste, enseignant et écrivain, explore la figure de l’anonyme et sa puissance d’action sur le réseau. Il évoque la saga des fameux #Anonymous portant masque de Guy Fawkes, mais aussi l’engagement de blogueurs comme Tarek Amr, Khaled Said ou la « Tunisian Girl » Lisa Ben Mhenni, qui ont marqué les révolutions arabes. Le net pullule aussi d’#anonymes, d’avatars et de clones, se mettant en scène, parodiant jeux et films. Pour l’auteur, avec ces outils 2.0, « ce qui disparaît de nos relations quotidiennes, c’est la présomption d’incompétence de l’autre ». Le net développe le collaboratif et l’auto-organisation. Pour quelles motivations – gloire personnelle ou altruisme –, avec quels dommages collatéraux sur la vie privée que l’anonymat ne suffit pas à protéger, et au final aux bénéfices de qui ? La question reste posée.

    Plus radical, Cédric Biagini dresse avec l’Emprise numérique un réquisitoire sans concession contre Internet et les dites « nouvelles technologies ». Sa position s’apparente à celle du #luddite [1] et il considère essentiellement ces outils comme des moyens d’asservissement et de maintien de la domination capitaliste. Exemple, les technologies à l’école – qu’il s’agisse des fichiers, de l’évaluation par compétence en vue de « l’employabilité », de jeux formatant la pensée ou de la présence de moins en moins discrète de l’entreprise. Ou Facebook, grand ordonnateur de nouvelles relations sociales superficielles et régressives. On ne peut qu’être d’accord. Mais il met dans le même sac le mythe d’un Internet porteur de « révolution numérique » et celui porteur de « démocratie participative », et balance un uppercut aux hackers, aux militants, aux adeptes du crowdsourcing et des forums. Pour se rallier plutôt aux seuls vrais gens libres, ceux capables de se déconnecter.

    La médiation technologique est certes une forme d’opium engourdissant, mais on ne peut occulter qu’elle a, entre autres, réactivé le partage au détriment des échanges purement monétaires. La réalité n’est pas binaire, et ces deux livres en en donnant chacun une vision – plutôt utopique pour l’un, dystopique pour l’autre – appellent à un indispensable débat sur l’aliénation numérique, sur notre propre inclination à la servitude et sur la capacité de l’outil à consolider les résistances.

    #aliénation_numérique #libération_numérique #parlons_en

  • Epilation : c’est une mode ou une dictature ?
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/09/epilation-cest-une-mode-ou-une-dictature-.html
    Les 400 culs :

    Je considère que la #mode est bien pire qu’une #dictature. Effectivement elle ne vous condamne pas à une mort concrète ou à un internement mais plus perfidement à une mort sociale et à l’isolement en plein cœur de la société. Ma chance, de par mon métier, est de toujours rester au contact des jeunes qui, évidemment, s’intéressent toujours à tout ce qui est tabou et qui touche à la sexualité. Je peux vous dire que je n’aimerais pas avoir 18 ans aujourd’hui. Quand je vois des gamines se faire traiter de guenons dans la rue parce qu’elles ont oublié de se raser les jambes ou les dessous de bras pendant trois jours j’ai l’impression de vivre dans un asile d’aliénés. D’autres ne sont pas digne d’être invitées à des soirées parce qu’elles n’ont pas le dernier Iphone ou le dernier sac Gucci à la mode. Quant aux hommes, hors du caleçon Freegun vous êtes le dernier des loosers.

    #aliénation

  • Le boulot en débat
    http://www.cqfd-journal.org/Le-boulot-en-debat

    Mais, existent-ils, les salariés qui ont un jour rêvé de s’abîmer l’existence en fabriquant des produits destinés à pourrir celle de leurs semblables ? La défense de l’emploi coûte que coûte appartient clairement au discours syndical. Mais l’ennui, voire le dégoût, engendrés par les tâches auxquelles soumet le salariat ne se dit qu’à mots cachés, face au banal effroi de manquer d’argent.

    Selon les camarades de PMO, le choix personnel d’être de « ceux qui depuis des décennies font la grève perpétuelle, refusent de plier, d’entrer en usine ou au bureau, de prendre des crédits, de faire 2,1 enfants, d’acheter un pavillon, une bagnole, une télé, des téléphones portables, de revendiquer du “pouvoir d’achat” [3] » aurait valeur de programme politique auquel tous et toutes doivent se rallier sous peine d’être désignés comme acteurs d’un système mortifère.

    #travail #débat #aliénation

  • Le monolecte m’a demandé un jour pourquoi Clémentine n’était pas ma tasse de thé. Une des explications est qu’elle est capable de commettre, avec d’autres, un papier comme celui-ci.
    Non pas que je sois contre l’idée d’universalisme, de respect de l’autre, d’anti-racisme et autres poncifs que tous les fausse-gauche nous servent régulièrement (d’ailleurs Botul est pour tout cela), mais leur conclusion me laisse pantois : « vous voulez prouver qu’y’a pas d’racisme chez Elle, alors embauchez des noires (sic) et mettez des noires en 1ère page » (re-sic) :-(

    Malcom doit se retourner dans sa tombe. On veut être plus blanc que les blancs.
    La liste des signataires n’est pas surprenante sauf pour un nom : pourquoi BHL n’a-t-il pas signé cette affaire ?
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/31/a-quand-une-femme-noire-en-couverture-de-elle_1636689_3232.html
    #racisme #fausse_reponse #sommeil #alienation_du_peuple_noir #chloroforme #faux_universalisme #fausse_gauche

  • Everyday the same dream
    http://www.barredevie.com/2802/off-bit-21-everyday-the-same-dream
    « Jeu en Flash totalement gratuit développé par les Italiens militants de #Molleindustria, Everyday the same dream raconte, comme son nom l’indique, une situation qui se répète à l’infini. À moins qu’il n’y ait de petites modifications ? Plus subtil que les habituels jeux de Molleindustria (McDonalds The Video Game, Operation Pedopriest, Oligarchy), Everyday the same dream parle de l’#aliénation du #travail. »

  • Tu seras libre ma fille | Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2011/06/28/tu-seras-libre-ma-fille

    Si je me trouve jolie avec tel type de vêtements cela n’est pas par goût personnel. Mon esthétique est façonnée depuis ma naissance. Je serai née au 18eme siècle que je trouverai les vêtements actuels ignobles. Je vivrai chez les Hulis en Papouasie Nouvelle Guinée que je ne me maquillerai pas alors que mon mari le serait.
    Et si je me sens mieux, plus jolie, avec du fond de teint, et une jupe comme ci ou cela, c’est parce que l’esthétique, qui se construit sur des goûts collectifs et une culture commune m’y a poussée.

    Pensez-vous vraiment que vous avez eu seule l’idée hautement saugrenue de vous coller du gras de couleur sur les lèvres en trouvant cela joli ?

    #féminisme #aliénation

    • Nous questionnons ici l’idée du libre choix ; auquel je ne crois pas, pour aucun domaine de la vie. Etre libre signifierait qu’on est affranchi de toute influence extérieure et qu’on agit indépendamment d’elles.

      C’est le niveau zéro du bac philo, là.

    • Le programme de philo de terminale montre plusieurs visions de la liberté. On y voit opposé l’idée du libre arbitre (défendu par Descartes par exemple) -chaque hommes est entièrement libre dans tous ses choix- et l’idée d’une liberté réduite par diverses influences internes -inconscient- et externes -société- (défendu par Spinoza entre autre). Selon la deuxième vision, pour être totalement libre il faudrait connaître toutes les influences aux quelles on est soumis et s’en détacher, ce qui est impossible.

    • Depuis que l’Homme est Homme, il vit entièrement dans les « influences extérieures » (dont une des sources les plus immédiates est : son propre corps). Alors j’imagine assez bien qu’en trois ou quatre mille ans de philosophie, on a assez rapidement dépassé le stade de définir la liberté comme « être affranchi de toute influence extérieure », pour en conclure qu’il n’existe pas de « libre choix ».

      Sinon, la philosophie traitant de la liberté se résumerait à ceci :
      – Ai-je la liberté de voler ? Ai-je la liberté de vivre pour toujours ? Ai-je la liberté de ne jamais avoir froid, ou mal, ou peur ?
      – Réponse : non.
      – Conclusion : la liberté n’existe pas. Donc le libre choix n’existe jamais. Donc tout le monde est aliéné. Donc personne n’est aliéné. Donc Alonso n’insulte pas toutes les femmes.

      C’est pourtant ce que fait cet article, avec un résumé frappant dans le paragraphe que je cite.

    • Sauf que malgré tout, on continue à penser, même en sachant que ce n’est pas le cas, que le goût et le sens esthétique sont relativement indépendants, tout du moins en partie, de ces influences extérieures. Or, ici — par exemple —, graphistes et notamment fans de typographie, on a tous plus ou moins les mêmes goûts, pour des raisons économico-sociales évidentes. Des fois, les portes ouvertes, c’est pas mal aussi.

  • Un laboratoire du « salariat libéral » : les instituts de sondage | Et voilà le travail
    http://voila-le-travail.fr/2011/02/25/un-laboratoire-du-%c2%ab-salariat-liberal-%c2%bb-les-instituts-de-s

    En revanche, on ne connait pas grand-chose de la production des enquêtes et encore moins de la condition de ceux qui les produisent. Ce silence ne révèlerait-il pas le peu de fierté que les sondeurs en retirent ? Il est permis de le croire au regard du principe sur lequel repose le modèle économique de cette industrie : la flexibilité et de la précarité généralisées. Employés le plus souvent sous des contrats de vacation ponctuels et de courte durée, les salariés d’exécution (enquêteurs, superviseurs, codificateurs, opérateurs de saisie…) ne connaissent aucune sécurité de l’emploi. En recherche permanente de missions et en concurrence les uns avec les autres, ils doivent entretenir des relations quasi commerciales avec les cadres chargés de la distribution du travail et accumuler, par eux-mêmes, le capital de compétences qui les rendra « employables ». Cette condition qui les place à la lisière du salariat et de l’activité indépendante tend à les convertir en petits entrepreneurs d’eux

    #travail #aliénation #exploitation #précarité #for:rezo.net #for:emainville #for:luc.serisgmail.com #for:twitter

  • C S P : Ô toi, le miséreux, ô toi, le supporter...
    http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2010/06/o-toi-le-misereux-o-toi-le-supporter.html

    C’est donc bientôt ce moment où les foules en liesse vont applaudir des grands garçons en culottes courtes qui continuent à courir après une baballe à leur âge, et c’est à toi, un « toi » collectif que je pense en ce moment. Toi le chômeur, toi le précaire, toi le fonctionnaire de catégorie B, toi le smicard, toi le RSiste, toi le maçon, et même toi l’infirmière puisque à présent même les femmes ne sont plus épargnées par la foutebalistique connerie. Je m’adresse à toi parce que je sais que malgré les âpres conditions que te fais vivre ce scélérat capitalisme, tu seras, fidèle et la Kéken à la main, devant ton écran plat acheté à crédit alors que tu n’as pas les moyens pour mondialiser tes braillements avec des millions d’exploités comme toi, tout heureux d’enfin oublier un peu, pour quelques minutes, tes tourments et angoisses en échange d’un peu de rêve donné par des analphabètes en short.

    #sport #spectacle #aliénation #domination #for:twitter