• Mieux s’alimenter pour moins cher, l’objectif des supermarchés et réseaux d’achat coopératifs

    #Supermarchés_coopératifs et #groupements_d'achat proposent aux consommateurs une meilleure alimentation à des #prix plus accessibles. Ils cherchent maintenant à toucher un public plus large et plus mixte socialement.

    A la #Louve, les caissiers et les caissières sont aussi des clients. Ils font partie des 4 000 coopérateurs du supermarché coopératif et participatif qui a ouvert ses portes en 2016 dans un quartier populaire du nord de la capitale. Toutes les quatre semaines, chaque coopérateur vient assurer un service bénévole. Les tâches sont variées : mise en rayon, nettoyage, travail administratif…

    Pour devenir membre de la #coopérative, ils ont versé cent euros, et en ont acheté dix parts sociales à10 euros. #La_Louve a fait des émules, à Toulon, Toulouse, Lille, Bruxelles, d’autres supermarchés coopératifs et participatifs ont ouvert leurs portes même s’ils sont de taille plus modeste.

    C’est en visitant #Brooklyn en 2009 que #Tom_Boothe, l’un des cofondateurs du projet, découvre la #Park_Slope_Food_Coop (#PSFC), fondée en 1973. « Pendant les années 1970, dans le sillage du mouvement hippie, de nombreux magasins participatifs, inspirés des #épiceries_coopératives, ont vu le jour. Mais presque tous ont disparu dans les années 1980. Seul PSFC a survécu », raconte-t-il. PSFC a aidé à la naissance de la Louve.

    L’histoire des coopératives de consommateurs est bien plus ancienne et remonte la première moitié du XIXe siècle. En 1844, à #Rochdale en Angleterre, des tisserands se sont rassemblés pour fonder les #Equitables pionniers de Rochdale. Constatant que leur niveau de vie dépendait des marchands qui fixaient les prix des marchandises qu’ils achetaient, ils ont créé un magasin coopératif.

    Leur but était non seulement de garantir aux clients des prix raisonnables, mais aussi une bonne qualité des produits à une époque où les fraudes étaient légion. Rapidement, la taille de la coopérative s’est accrue au point de compter plus de 10 000 membres en 1880.

    Une large gamme de produits

    La Louve propose une palette étendue de produits alimentaires et d’hygiène. Dans un même rayon voisinent grandes marques, produits bio et produits « gourmets », mais tous sont de 20 % à 50 % moins chers que dans la grande distribution. Les produits vendus sont choisis par les adhérents via un classeur de suggestions.

    « Notre but n’est pas d’être un complément, mais de permettre d’acheter l’ensemble des produits : nous ne nous en interdisons aucun. Nous ne sommes pas un club, mais un #magasin où des adultes font leurs choix en conscience », explique Tom Boothe.

    Tous les produits ne sont donc pas biologiques. « On peut acheter à la Louve des tomates en hiver, mais dans les faits, nous en vendons très peu », précise toutefois Tom Boothe.

    Si la Louve a vocation à toucher le public le plus large, dans les faits, cela reste compliqué : 10 % des membres ne souscrivent qu’une part sociale car ils sont bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), étudiants boursiers ou en service civique. 16 % payent leur souscription en plusieurs chèques.

    « Ceux qui fréquentent la Louve sont sans doute plus "blancs" et ont des revenus plus élevés que la moyenne de la population. Malgré une action volontariste, dont des portes ouvertes tous les premiers samedis du mois, les gens du quartier présument que comme nous sommes un supermarché alternatif, cela va être plus cher », regrette-t-il.

    Un chèque-déjeuner avec bonus alimentation durable

    Elargir l’accès à une alimentation de qualité, c’est la démarche d’une autre coopérative, #Up_Coop, la société coopérative et participative (Scop) qui a popularisé le #chèque-déjeuner. « Le titre-restaurant s’étant largement démocratisé auprès des salariés, nous nous sommes demandé comment ramener ces ressources vers l’économie locale », explique Yassir Fichtali, directeur général secteur public chez Up Coop.

    En 2023, la Scop s’est donc associée à la ville de #Creil pour lancer le programme #Up+. La municipalité a proposé de bonifier sur une cagnotte la somme versée à ses agents s’ils l’utilisent sur la ville de Creil, et encore davantage en centre-ville. La carte #Up_Déjeuner devient ainsi un outil pour soutenir le commerce de centre-ville.

    « Nous allons tirer maintenant ce fil vers l’alimentation durable, inciter les gens à passer de la junk food à des achats dans des magasins bio, du vrac… », poursuit-il.

    Plusieurs villes se sont ensuite engagées dans le programme Up+ : Bourg-en-Bresse, Valenciennes, Haguenau, Nancy, Halluin, Mulhouse, Bagnolet et Angers. En Seine-Saint-Denis et dans le Gers, Up Coop participe à des expérimentations visant à orienter vers une #alimentation_durable la consommation de populations en difficulté.

    Le département du 93 a ainsi mis en place sur quatre territoires un #chèque_alimentation sous forme de carte, #Vital’im, en ciblant à chaque fois un public spécifique : à Montreuil, les personnes accompagnées par le CCAS, à Villetaneuse, un public étudiant, à Clichy-sous-Bois et Sevran, des familles. Son montant est bonifié de 50 % si les achats sont effectués chez un commerçant durable (Biocoop, primeurs locaux, les commerces et producteurs locaux).

    « On ne peut pas demander à des personnes en difficulté de payer le juste prix du durable. Cette politique publique permet à des publics de ne plus avoir à arbitrer entre le #pouvoir_d’achat et le #pouvoir_d’agir », commente Yassir Fichtali.

    Les CCAS, la Fondation Armée du salut, Action contre la faim sont associés à cette initiative. « Certains bénéficiaires n’osaient pas entrer dans un Biocoop, ils avaient l’impression que ce n’était pas pour eux. Des #freins que l’on peut déconstruire », souligne-t-il. Encore faut-il que cette offre alimentaire durable existe sur le territoire : à Clichy-sous-Bois, ce n’est par exemple pas le cas.

    Cette difficulté n’existe pas dans le département rural du Gers, où Up Coop participe au programme public #Mieux_manger, lancé en 2024. La mission a d’abord consisté à affilier les producteurs bio. Un groupement d’intérêt public rassemblant des collectivités et des associations a ensuite identifié plusieurs centaines de personnes destinataires d’une bonification en cas d’achat alimentaire durable et cette bonification évolue au fil des usages.

    « L’idée de cette expérimentation est de vérifier que le changement des pratiques va perdurer même si la bonification baisse », indique Yassir Fichtali.

    #Vrac, un groupement d’achat agroécologique

    #Vers_un_réseau_d’achat_en_commun (Vrac) mobilise aussi le soutien des pouvoirs publics dans une démarche résolument démocratique, en proposant des achats alimentaires sans emballages issus de l’agroécologie. Depuis 2013, il permet ainsi aux plus modestes – mais pas seulement – de se réapproprier leur #consommation_alimentaire.

    Au départ, son initiateur, #Boris_Tavernier, qui avait monté à Lyon un bar restaurant coopératif cuisinant des produits paysans, a été sollicité par un bailleur social lyonnais et la Fondation Abbé-Pierre (désormais Fondation pour le logement des défavorisés) pour monter un projet d’achat en commun afin d’améliorer le pouvoir d’achat des locataires. C’est ainsi qu’est né le premier #groupement_d’achat sous forme d’association.

    « Pas question toutefois de chercher les prix les plus bas, mais plutôt d’orienter les achats vers une alimentation durable et de qualité rémunératrice pour les producteurs », explique Lorana Vincent, déléguée générale de Vrac France, l’association nationale qui rassemble désormais 22 structures locales.

    Douze ans après, le réseau emploie une centaine de salariés. Une épicerie éphémère ouvre une fois par mois dans un local de chacun des quartiers où le réseau est implanté (association, maison des jeunes et de la culture, centre social…). Des bénévoles pèsent les produits, et chaque adhérent apporte ses contenants.

    En 2013, le projet a été lancé dans le quartier lyonnais de la #Duchère, à #Villeurbanne et #Vaux-en-Velin. L’initiative s’est tout d’abord heurtée à l’absence d’offre de qualité dans ces territoires emblématiques de la politique de la ville où le hard discount est très présent, et aux réticences de leurs habitants. Pour vaincre celles-ci, Vrac s’est appuyé sur des personnes-ressources, en très grande majorité des femmes.

    « Nous leur avons fait goûter les produits sans les présenter comme bio. Nous avons construit avec elles le catalogue en partant de leurs besoins. L’#huile_d’olive a été un formidable levier. Elles se sont emparées du projet », poursuit Lorana Vincent.

    Cette démarche de #démocratie_alimentaire s’est inscrite dans le temps. Sur chaque territoire, un « club produits » associant bénéficiaires et bénévoles est régulièrement réuni pour faire évoluer le catalogue. Les produits sont vendus sans marge, à un prix rémunérateur pour le producteur.

    « Vrac est un espace collectif où les habitantes et les habitantes ont accès à l’information sur l’origine des produits, la rémunération des producteurs. Cela permet de prendre ses décisions de manière éclairée et participe à faire de l’alimentation un sujet politique. »

    Le soutien crucial des pouvoirs publics

    Cette absence de marge est rendue possible par des #financements_publics. Depuis 2023, Vrac est notamment soutenu par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), via le fonds #Mieux_manger_pour_tous. Les habitants des #quartiers_populaires peuvent acheter les produits 10 % moins cher que les prix coûtants, et même 50 % pour les personnes bénéficiant des minima sociaux.

    Si l’aventure Vrac a commencé dans ces quartiers populaires et continue à s’y développer, le réseau souhaite s’adresser à tous et toutes. Certes, les personnes non issues de ces quartiers payent, elles, 10 % de plus par rapport au prix coûtant. Mais « c’est un prix d’équilibre, cela permet que leurs achats ne coûtent rien au réseau », souligne Lorana Vincent. Et cela reste inférieur à ce qui se pratique dans le commerce traditionnel.

    Cette volonté de favoriser la mixité sociale est au cœur de la démarche de Vrac. « ATD Quart-monde a pour habitude de rappeler qu’une politique pour les pauvres, c’est une pauvre politique », conclut sa déléguée générale.

    https://www.alternatives-economiques.fr/mieux-salimenter-cher-lobjectif-supermarches-reseaux-d/00114404
    #alimentation #qualité #réseaux #supermarché_participatif #bénévolat #mixité_sociale

  • Des additifs de pneus retrouvés sur les fruits et légumes consommés en Suisse - rts.ch - Santé
    https://www.rts.ch/info/sante/2025/article/des-additifs-de-pneus-retrouves-sur-les-fruits-et-legumes-consommes-en-suisse-28

    Des traces d’additifs typiquement utilisés dans la fabrication de pneus ont été détectées dans toutes les catégories de fruits et légumes les plus couramment consommés en Suisse, selon l’étude de l’EPFL et de l’OSAV parue dans le Journal of Hazardous Materials.

    Et ce, peu importe la provenance des fruits et légumes et qu’ils soient bio ou pas : « Le régime alimentaire étant globalement le même dans toute l’Europe de l’Ouest, on peut imaginer que ces chiffres sont représentatifs de l’exposition à ces particules dans les pays voisins », indique Florian Breider.

    (...)

    Seules des études sur des rongeurs ont permis d’établir à ce jour la toxicité des additifs de pneus sur les mammifères, en particulier la DPG, la 6PPD et la 6PPD-quinone. Avec comme résultats une baisse de la fertilité des mâles et la survenue d’effets neurotoxiques et neuro-inflammatoires. Le seuil critique pour l’être humain n’est lui pas encore connu.

    Selon une étude de 2017, environ 6 millions de tonnes de ces additifs sont relâchés dans l’environnement chaque année. Une autre analyse effectuée en 2023 relève que l’exposition n’épargne pas les zones rurales, car la fréquence du trafic routier n’est pas significative (lire encadré).

    Une étude en cours de l’EPFL a même montré qu’on retrouvait ces composants dans les lacs alpins. L’exposition peut donc être comparée à celles d’autres micropolluants.

    #microplastiques #pneus #alimentation

    • Les pneus de voiture empoisonnent les saumons et peut-être aussi les humains | National Geographic -
      https://www.nationalgeographic.fr/animaux/environnement-pollution-toxine-les-pneus-de-voiture-empoisonnent-

      Durant des décennies, les chercheurs suspectaient qu’un étrange produit chimique présent dans les fleuves de l’État de Washington, dans le nord-ouest des États-Unis, était à l’origine de la mort d’un nombre invraisemblable de saumons argentés, que l’on retrouvait échoués sur les berges après de fortes pluies, leur ventre encore plein d’œufs. En 2020, après des années d’une obsession digne de Marie Curie, une équipe de scientifiques a finalement été en mesure d’identifier l’agent chimique mortel dans des échantillons d’eau de pluie : la #6PPD-quinone. Son parent chimique, ont-ils confirmé, est virtuellement présent dans tous les #pneus du monde.

      (...)

      Aujourd’hui, une personne sème chaque année derrière elle au moins 2,5 kilogrammes de minuscules particules de pneu aux États-Unis, selon des chiffres publiés par l’Agence de protection environnementale de Californie. Ces particules transportent le #6PPD dans l’air pollué proche du sol, où il s’accroche à deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène pour se transformer en quinone.

    • 6PPD - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/6PPD

      6PPD is an organic chemical widely used as stabilising additive (or antidegradant) in rubbers (...) It is mobile within the rubber and slowly migrates to the surface via blooming. On the surface it forms a “scavenger-protective film” that reacts with the ozone more quickly than the ozone can react with the rubber. (...) Despite 6PPD being used in tires since the mid 1970s, its transformation to quinones was first recognized in 2020.

  • Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit !

    « 99,9% des paysans français peuvent toucher des aides environnementales de l’Union européenne sans rien changer à leurs pratiques ».

    Dans son livre Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit ! publié aux éditions Rue de l’Échiquier en partenariat avec Agir pour l’environnement, #Jacques_Caplat — agronome et coordinateur des campagnes agriculture et alimentation chez Agir pour l’environnement — décrypte les rouages de l’agriculture industrielle, ses impacts sur le vivant et les alternatives concrètes à mettre en œuvre pour en sortir.

    https://www.youtube.com/watch?v=UKxuQyXQV14

    https://www.agirpourlenvironnement.org/blog/agriculture-industrielle-on-arrete-tout-et-on-reflechit
    #interview
    #agriculture #agriculture_industrielle #alternative #alimentation

  • Alimentation : le gouvernement fixe une feuille de route sans objectif sur la consommation de viande et sans mesure sur la publicité
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/04/alimentation-le-gouvernement-fixe-une-feuille-de-route-sans-objectif-sur-la-

    Ça, c’est très très fort.
    La santé publique demande de supprimer la publicité des aliments classés E et D devant les enfants. Le gouvernement retoque la mesure au nom des revenus publicitaires des chaînes.

    Et après, ils vont nous faire un caca nerveux sur l’incidence des Zécrans sur les jeunes.

    La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat pose un diagnostic consensuel sur la nécessité de mettre en cohérence les politiques alimentaires, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre.

    Par Mathilde Gérard
    Publié le 04 avril 2025 à 20h31, modifié hier à 06h05

    Temps de Lecture 4 min.

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    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022.
    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

    Avec plus de vingt mois de retard sur le calendrier prévu par la loi, le gouvernement a rendu public, vendredi 4 avril, son projet de stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc). Cette feuille de route, censée fixer le cap d’une alimentation durable, favorable à la santé, moins émettrice de gaz à effet de serre et protectrice de la biodiversité, était à l’origine une demande de la convention citoyenne pour le climat en 2020. L’alimentation se situe en effet au carrefour de multiples enjeux – sanitaires, environnementaux et climatiques et socio-économiques. Le principe de définir une stratégie cohérente pour répondre à tous ces défis et unifier les politiques publiques concernées avait été acté dans la loi climat et résilience de 2021, qui établissait que cette feuille de route soit publiée au 1er juillet 2023.

    Le texte finalement mis en consultation a fait l’objet de nombreux allers-retours entre ministères. Il fixe de grands principes et quelques objectifs chiffrés. Certains étaient déjà connus et présentés dans d’autres plans, comme ceux de diminuer de 30 % par rapport à 2015 la prévalence du surpoids chez les enfants et les adolescents, ou de réduire de moitié le gaspillage alimentaire pour la restauration collective et tous les autres secteurs. D’autres sont inédits, comme celui de viser, d’ici à 2030, 12 % de consommation de produits bio en valeur pour l’ensemble de la population, ou d’atteindre 80 % du territoire couvert par des projets alimentaires territoriaux – qui définissent des actions à l’échelle d’un territoire pour la restauration collective, le développement agricole ou la lutte contre la précarité alimentaire.

    Mais le texte s’illustre surtout par ses manques : il ne fixe pas de cap chiffré à l’objectif de « limiter la consommation de viandes et de charcuterie, en particulier importées » et ne prévoit pas de mesure pour réduire l’exposition des enfants aux publicités pour des produits trop gras, sucrés ou salés. Ces deux points particulièrement sensibles ont nourri, ces derniers mois, les dissensions entre cabinets et requis l’arbitrage de Matignon, qui a tranché contre des contraintes supplémentaires.
    « C’est un choix politique »

    Sur la viande, les instances consultées pendant la concertation – le Conseil national de l’alimentation, le Haut Conseil pour la santé publique, ou encore le Haut Conseil pour le climat – préconisaient toutes un objectif de modération. L’élevage est un des plus gros facteurs d’émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, en raison des émissions de méthane et de la déforestation induite par l’alimentation du bétail. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne également les bénéfices à faire évoluer les régimes alimentaires et diminuer la surconsommation de viande dans les pays développés. Un tel objectif répond en outre à des enjeux de santé publique. Dans un autre document stratégique, la stratégie nationale bas carbone, figure bien un objectif de baisse des cheptels (−12 % pour les bovins et −10 % pour les porcins), mais il ne dit rien sur la consommation et l’évolution des régimes. Un angle mort alors qu’un tiers de la viande qui compose l’assiette des Français est importée.
    Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Alimentation : les premières pistes de la stratégie pour mieux manger en France

    L’inscription d’un cap chiffré a fait l’objet d’une forte opposition des interprofessions de la viande et de la charcuterie. « Aujourd’hui, la surconsommation de viande, cela veut dire des importations et des viandes vendues à prix très bas », constate Benoît Granier, responsable alimentation au sein du Réseau action climat (RAC). « L’opinion publique est de plus en plus sensible à l’objectif de manger moins de viande mais mieux. Ça ne paraît pas si difficile à défendre, mais c’est un choix politique de ne pas le faire », fait valoir M. Granier. Le RAC déplore, au côté de dizaines d’associations, que sans objectif chiffré, il sera impossible de suivre la mise en œuvre de cette politique.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Des Français majoritairement favorables à l’objectif de manger moins de viande, mais de meilleure qualité

    Concernant l’encadrement de la publicité, la mesure figurait dans une version intermédiaire de la feuille de route, datant de 2024, précisant que le ministère de la culture s’y opposait – notamment pour ne pas nuire aux recettes publicitaires des chaînes de télévision. Matignon a été sensible à cet argument en supprimant la mesure. Un rapport de trois inspections générales, non-rendu public, mais que Le Monde a pu se procurer, remis à l’hiver 2024 au gouvernement après six mois de travaux, suggérait pourtant de réduire les publicités commerciales destinées aux enfants pour les produits affichant un Nutri-Score D ou E. Pour le député du Rhône Boris Tavernier (Les Ecologistes), engagé pour la mise en œuvre du droit à l’alimentation, écarter une telle mesure est une « capitulation d’autant plus insensée que de nombreux autres pays adoptent des réglementations ambitieuses pour protéger les enfants de la malbouffe et de la pression publicitaire ».
    Occasion manquée

    Limiter la communication commerciale autour des aliments les moins sains figure en effet parmi les demandes récurrentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déplore le marketing très offensif du secteur agroalimentaire à destination des enfants. Plusieurs pays ont pris récemment des mesures, dont le Royaume-Uni, où les publicités pour les aliments les plus gras, sucrés et salés seront interdites à la télévision et sur Internet sur une large plage horaire à partir d’octobre. Le pays a également régulé la présence de ces produits dans la grande distribution, les bannissant des têtes de gondole et des caisses de paiement.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pollution : une mission d’inspection propose d’interdire la publicité pour les produits les plus nocifs

    Une semaine après la clôture à Paris du sommet international Nutrition for Growth, qui a réuni jusqu’au 28 mars toute la communauté internationale engagée pour la nutrition et la santé publique, la France était attendue au tournant pour présenter des mesures ambitieuses favorisant une alimentation plus saine. Lors de ce sommet, qui a réuni plus d’une centaine de délégations étrangères, a été martelée l’importance de lutter contre la sous-nutrition dans les pays vulnérables, mais aussi d’agir partout contre le surpoids et l’obésité avec des mesures fortes.
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    Beaucoup d’organisations déplorent une occasion manquée avec la Snanc, qui pose un diagnostic consensuel, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre alimentaire. La mise en ligne de cette feuille de route n’a été accompagnée d’aucune communication de la part du gouvernement, mais le ministère de la transition écologique a réagi dans la soirée aux critiques sur le peu d’objectifs chiffrés : « Le message ne concerne pas seulement les aspects quantitatifs, il porte aussi sur le qualitatif, a insisté le ministère. La Snanc ne fixe pas des injonctions pour les consommateurs, isolées de leur contexte, elle oriente les politiques publiques. »

    Mathilde Gérard

    #Alimentation #Publicité #Télévision #Zécrans

  • Ces lycéens de Deuil-la-Barre se mobilisent contre le départ du cuistot de la cantine « trop généreux » en portions
    https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-cuistot-de-la-cantine-mute-pour-des-assiettes-trop-genereuses-ces-lyce

    https://www.leparisien.fr/resizer/LVz_T0RBtQXQn3rVoxQ47O-gYq4=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/WL7EES4QLVBPVKSI5UCAG5VL3A.jpg
    Deuil-la-Barre (Val-d’Oise), le 1er avril 2025. Le lycée Camille Saint-Saëns se mobilise pour soutenir son cuisinier, écarté subitement alors qu’il était le seul, selon les élèves et les enseignants, à servir des portions normales dans les assiettes. Une pétition doit être envoyée au groupe Elior. (LP/Ma.P.)

    Au lycée Camille Saint-Saëns, une mobilisation inédite est en cours pour soutenir le cuisinier, sanctionné il y a quelques jours. Il était le seul, d’après les élèves et enseignants, à servir des portions suffisantes dans un contexte de détérioration du service.

    « Des fois quand on sort de table, on a encore vraiment faim. » Tous les jours Clément, élève au lycée Camille Saint-Saëns de Deuil-la-Barre (Val-d’Oise), mange à la cantine. Mais en ce moment, ses repas lui restent en travers de la gorge et il n’est pas le seul. « Le pain maintenant on a le droit seulement à un mini-bout, c’est un toast quoi », renchérit un autre grand gaillard. Depuis le mois de janvier, la colère gronde entre les tables du self approvisionnées par le groupe Elior. Et en ce début de semaine, la grogne a explosé avec le départ de celui que beaucoup de lycéens affamés considéraient comme leur seul allié.

    L’article : https://justpaste.it/akbj1

    Cet employé trop proche des élèves se voit muté au loin. Chez Elior, filiale de Derichebourg, la mutation forcée est un outil de management.

    Lutte déterminée à Elior contre la mutation forcée des salariées
    https://www.cgt.fr/actualites/auvergne-rhone-alpes/commerce-distribution-services/egalite-pro-mobilisation/lutte-determinee-elior-contre-la-mutation-forcee-des-salariees

    Les femmes de ménage d’Elior-Derichebourg de Grenoble se sont mises en grève suite à la mutation forcée de treize d’entre elles. (mars 2024)

    Elles exigent l’annulation de cette décision inacceptable.

    #ELIOR #Derichebourg #Lycée #lycéens #alimentation #IDF #cantine #mutation_forcée #management_toxique

  • Imaginer le futur agricole et alimentaire des territoires
    https://metropolitiques.eu/Imaginer-le-futur-agricole-et-alimentaire-des-territoires.html

    Comment rapprocher production agricole et #alimentation ? À partir d’une expérience #prospective menée avec des acteurs locaux, l’article explore la richesse de leurs récits du futur et les alternatives qu’ils proposent au système en place. Dossier : Transformer le #système_alimentaire ? Les impacts négatifs du régime socio-écologique dominant sont largement documentés, tant sur le plan social qu’environnemental (GIEC 2022 ; IPBES 2019). Dans le cas du système agri-alimentaire, l’un des enjeux identifiés #Terrains

    / alimentation, #agriculture, système alimentaire, prospective, #récit, #transition_socio-écologique, (...)

    #France
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_barataud.pdf

  • Frédérique Vidal va présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et moi j’ai vomi. – affordance.info
    https://affordance.framasoft.org/2025/03/frederique-vidal-va-presider-une-fondation-de-lutte-contre-la-


    Frédérique Vidal dans son biotope médiatique naturel : l’extrême-droite torcheculatoire.

    Voilà. Frédérique Vidal va présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et moi j’ai vomi. J’ai vomi métaphoriquement, j’ai vomi dans ma tête, j’ai rêvé de vomir sur la tête de Frédérique Vidal. J’espère bien sûr que c’est purement un titre honorifique qu’elle assurera à titre bénévole (rien n’est très clair là-dessus) parce que s’il devait en être autrement, en plus de lui vomir dessus, c’est d’un tombereau de matière fécales à déverser dont j’aimerais également pouvoir me fendre auprès de Frédérique Vidal.

    Frédérique Vidal, je vous en ai souvent parlé sur ce blog, c’est l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Emmanuel Macron. C’est elle qui était là pendant la période du Covid et qui s’est torchée autant qu’il est possible de le faire avec la misère et la détresse étudiante. Frédérique Vidal c’est elle qui après l’immolation par le feu d’un étudiant a mis en place un numéro d’appel payant. Frédérique Vidal c’est elle qui a fait passer la 1ère loi discriminatoire et raciste à l’encontre des étudiants étrangers hors de la communauté européenne en ouvrant la boîte de Pandore de l’augmentation des frais d’inscription les concernant, et qui joignant la pure saloperie au plus dégueulasse cynisme, a osé appeler ça « Bienvenue en France ». Si beaucoup de ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche, du gouvernement Macron comme de ceux précédents, ont contribué à désosser et à détruire l’université, et ce depuis la loi LRU dite « d’autonomie » voulue et portée par Valérie Pécresse et le gouvernement Fillon, Frédérique Vidal est sans conteste celle qui aura le plus abîmé ce bien commun que constitue la possibilité, pour chacun.e, d’accéder à l’université dans des conditions dignes. Frédérique Vidal fut aussi le poste avancé de l’extrême-droite en lançant la plus vaste campagne de désinformation dont l’université et ses enseignant.e.s furent victimes en accréditant la rumeur d’une gangrène islamo-gauchiste de l’université et en prétendant mobiliser les moyens de l’état et du CNRS au service de l’agenda de ce qui était déjà, une internationale réactionnaire à l’initiative non pas d’Elon Musk mais de Blanquer, de Macron, d’elle-même et de quelques autres.

     

    Et aujourd’hui voilà qu’après avoir totalement disparue de la vie médiatique, et tenté diverses reconversions ratées pour s’immiscer au board d’écoles de commerce pourries dont elle avait elle-même augmenté les subventions lorsqu’elle était ministre (parce que vraiment non seulement elle née avant la honte mais dans l’insémination artificielle de son éprouvette politique il y avait un donneur de sperme à forte teneur en cynisme et des ovocytes chargés en crapulerie), Frédérique Vidal va donc présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante. Et à ce moment là de l’histoire de nos sociétés, alors tout devient possible : que Marc Dutroux soit en charge d’un ministère de la petite enfance, que Xavier Dupont de Ligonnès soit nommé à la tête du ministère de la famille, et qu’Emile Louis prenne la tête d’une fondation pour l’inclusion des personnes handicapées.

    Donc j’ai appris que Frédérique Vidal allait présider une fondation de lutte contre la précarité étudiante et j’ai vomi. Et derrière cette nomination et ce pantouflage en mode recyclage d’ordure ministérielle, on trouve des assureurs, « Abeille Assurances » derrière qui se trouve l’assureur Aviva, bien connu pour ses pratiques délétères y compris contre ses propres assurés. On saluera donc cette forme de cohérence dans la mise en avant de l’ex-ministre qui aura le plus agi contre les intérêts des étudiantes et étudiants.

    #étdiants #précarité_étudiante #alimentation #logement #fondation_Abeille_assurances

  • À Aubervilliers, la solidarité entre commerçants et glaneurs menacée - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/reportages/a-aubervilliers-la-solidarite-entre-commercants-et-glaneurs-menacee

    À l’origine, #glaner consistait à ramasser les fruits tombés après la moisson. Cette pratique, légalisée en France depuis le Moyen Âge, perdure encore aujourd’hui. Que ce soit dans les champs à la campagne ou sur les marchés en ville, « le geste est le même : les glaneurs se baissent pour ramasser. Il n’y a pas de honte, mais du tracas et du désarroi », observait Agnès Varda dans son documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse (2000).

    [...]

    La plupart du temps, les gens glanent seuls et ce sont surtout des personnes âgées. Djimon, 67 ans, est vendeur dans la partie du #marché ouvert et vit ses derniers jours de travail. Il prépare en amont des sacs qu’il donne discrètement aux glaneurs pendant la vente. Djimon a noué une vraie relation avec les glaneurs qui deviennent des habitués.

    « Quand je vois des gens de 80-85 ans qui viennent ramasser des #invendus par terre ou dans les poubelles, ça me fait de la peine. Alors, je leur dis de venir chez moi le matin. Je n’aime pas que des gens qui ont travaillé toute leur vie aient un pouvoir d’achat si limité. Je leur donne discrètement des carottes, des pommes de terre, des oignons… Je remplis leurs cadis. Ils sont très contents et moi, je suis encore plus content qu’eux. Je le fais de très bon cœur ! », confie le marchand.

    Une solidarité mise à mal par un arrêté municipal
    Cette solidarité informelle est mise à mal depuis plus d’un mois à cause d’un arrêté de la mairie : la vente est interdite après 13h30 pour les commerçants extérieurs et 14 heures pour les commerçants intérieurs, au lieu des 16h30 avant le règlement. « On doit vraiment se dépêcher de remballer la marchandise. Sinon, on risque une amende de 1500 euros », déclarent deux vendeurs non loin du stand de Djimon.

    « On a toujours beaucoup de choses à donner. Et il faut bien que les plus nécessiteux mangent, quand même ! Mais en ce moment, on ne peut plus à cause de la #police qui patrouille plus tôt que d’habitude » se désolent-ils. Cet arrêté suscite l’indignation et l’incompréhension des vendeurs : elle nuit à la fois à leur économie, mais aussi à cette solidarité établie au profit des glanneurs.

    (nb on hésitera pas à lire davantage que l’extrait qui précède)

    Santé mentale : la maire d’Aubervilliers [Karine Franclet, UDI] annonce son retrait temporaire de la vie politique pour se préserver
    https://www.liberation.fr/politique/sante-mentale-la-maire-daubervilliers-annonce-son-retrait-temporaire-de-l

    Projets de rénovation urbaine, arrivée de la prolongation de la ligne 12 du métro, faits de délinquance, installation du campement de consommateurs de crack…. ces dernières années, la ville a eu à gérer plusieurs dossiers. Bien que collée à Paris et son XIXe arrondissement, #Aubervilliers reste une ville très populaire qui doit faire face à un haut taux de #pauvreté, de 42 % d’après les dernières données disponibles de l’Insee (2021), chiffre qui la classe devant toutes les communes de Seine-Saint-Denis limitrophes de la capitale, de Saint-Ouen à Montreuil en passant par Saint-Denis et Pantin.

    #alimentation #récupération #survie #solidarité #Seine-Saint-Denis

  • Mappatura agrobiodiversità vegetale

    Questa sezione del sito è dedicata al censimento dell’agrobiodiversità vegetale italiana.

    Con il termine biodiversità agricola o agrobiodiversità si indica tutto il patrimonio genetico di interesse agro-alimentare di una data area territoriale.

    La conoscenza dell’agrobiodiversità vegetale italiana è utile per la sua protezione e conservazione ma anche per rilanciare filiere agro-alimentari uniche e di alta qualità.

    https://www.unimontagna.it/servizi/mappatura-agrobiodiversita-vegetale

    #cartographie #biodiversité #agriculture #biodiversité_végétale #Italie #cartographie #visualisation #liste #base_de_données #alimentation #agrobiodiversité

  • Ne dites plus gastro, diarrhée, vomissement, mais dites NOROVIRUS !
    les journalistes n’ont qu’une seule utilité, vous faire peur.

    Source : Un bus entier évacué près de Bienne en raison d’une contamination au norovirus
    https://www.rts.ch/info/regions/berne/2025/article/alerte-sanitaire-un-bus-evacue-pres-de-bienne-pour-contamination-au-norovirus-28
    . . . . .
    Selon les premières constatations, un norovirus serait à l’origine de la contamination. Ce type de virus, plutôt fréquent, est notamment la cause principale de gastroentérite non bactérienne dans la plupart des pays.


    Il se transmet par les mains sales, l’eau et les aliments. Environ 400’000 personnes sont atteintes chaque année en Suisse de diarrhées avec vomissements dues à des norovirus.
    . . . . .
    #peur #presse #journullistes #journalisme #_journaliste #en_vedette #alimentation #santé #coronavirus #réseaux_sociaux #fumisterie #manipulation #pharma #big_pharma #santé_publique

  • Qui va nous nourrir ? Au coeur de l’urgence écologique, le renouveau paysan

    C’est l’histoire d’une #hémorragie. Une #saignée entamée au début du XXe siècle, ininterrompue depuis. La #France compte aujourd’hui moins de 400 000 #exploitations_agricoles contre 4 millions de #fermes un siècle plus tôt. À quoi on ajoutera que d’ici à 2030, la moitié des agriculteurs et agricultrices seront partis à la #retraite.
    Dilemme : qui va nous nourrir ? Soit on remplace les partants, soit c’est la mort des paysans annoncée par Henri Mendras, et on laisse définitivement le champ libre à l’agro-industrie !
    Une perspective si sinistre qu’elle devrait être enfin l’occasion de renverser le modèle dominant avec, pour faire face aux départs massifs, l’arrivée de nouvelles personnes, souvent non issues du monde agricole, qui frappent à la porte. #Amélie_Poinssot les a longuement rencontrées. Elles sont dotées de bagages singuliers : une volonté de produire autrement, une conscience aiguë des bouleversements écologiques, une première expérience professionnelle dans un tout autre domaine,
    une ténacité à toute épreuve pour un vrai parcours du combattant…
    Au terme de son livre-enquête – un état des lieux exhaustif –, l’autrice, tout en appelant de ses vœux un sursaut sociétal, nous avertit avec gravité : “Dans les entraves au #renouveau_paysan, il n’y a pas de fatalité, il y a des responsables."

    https://www.actes-sud.fr/qui-va-nous-nourrir
    #alimentation #agriculture #paysannerie #écologie #livre

  • Errances paramédicales - Une perspective féministe sur la naturopathie
    https://www.jefklak.org/errances-paramedicales

    Les brochures des naturopathes et praticien·nes des #médecines_non_conventionnelles racontent en creux la solitude, les symptômes mal identifiés ou psychologisés, l’#errance_médicale. Elles racontent les stress particuliers qui touchent au médicament : les trai­tements aux résultats décevants, la crainte des effets secondaires, le manque de transparence, d’information, de reconnaissance des affects et des compétences des personnes soignées. La confiance a aussi été entamée par les scandales sanitaires comme celui du Médiator, l’escroquerie du Spasfon, où les industries pharmaceutiques et les pouvoirs publics ont sciemment mis en danger des gens pour engranger des bénéfices à court terme. Ces brochures disent enfin les vulnérabilités historiquement produites par le milieu médical, autant de « zones d’expérience dévastées », pour reprendre l’expression utilisée par Isabelle Stengers dans son Sorcellerie capitaliste.

    Au regard du coût des formations (12 995 euros pour la formation de quinze mois à l’Institut supérieur de #naturopathie), des consultations (entre 60 et 110 euros), des probiotiques et des compléments alimentaires, de l’acquisition ou de la location de machines (osmoseur, physioscan), la surreprésentation des femmes et minorités de genre parmi les usager·es de ces médecines se traduit par une saisie directe de leurs ressources. L’enjeu est économique, mais aussi clinique. Selon la morale vitaliste dix-neuviémiste que diffusent les médecines naturelles, il ne s’agit pas exactement de prévenir ou de guérir la maladie mais de produire plus de vie. Le programme thérapeutique associé à cette idée est assez opaque : évacuer des toxines (mais que sont-elles exactement ?), dynamiser l’organisme, régénérer les cellules (qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?). Dans ce rapport métaphorisé au corps, la matérialité des maladies s’estompe. Connaître précisément leur fonctionnement biologique perd de l’intérêt ; la guérissabilité n’est pas nécessairement à l’agenda. #Femmes et minorités de genre font ainsi l’expérience d’une autre errance médicale, tout aussi fragilisante, prenant les chemins de traverse enherbés des médecines douces et naturelles, ce qui retarde souvent leur prise en charge médicale.

    L’enjeu de genre autour de l’alimentation est par ailleurs exacerbé. Les médecines naturelles diffusent implicitement ou explicitement une critique de la modernité alimentaire, et avec elle, l’idée selon laquelle on s’intoxiquerait en mangeant mal, que des aliments comme le sucre seraient « meurtriers » quand d’autres prolongeraient la vie. Le rapport à soi encouragé par ce programme thérapeutique pousse à une amélioration constante de son #alimentation et de son #hygiène, gage d’une aptitude à la #santé et à la vitalité. Chez une population féminine historiquement sujette aux privations et à un contrôle social permanent exercé sur ce qu’elle mange, la discipline de la bonne alimentation est un pipeline menant droit à des conduites à risque, comme l’orthorexie. C’est également majoritairement aux femmes qu’incombe la responsabilité de l’alimentation des enfants, et pour elles les injonctions sophistiquées à parfaire son alimentation peuvent déboucher sur des préoccupations sans fin. L’essor de thérapeutiques onéreuses et incertaines dans leurs effets cliniques capture ainsi les multiples vulnérabilités féminines.

    • Merci pour le partage, le point de vue est intéressant, il est toujours bon de rappeler que si les pseudo-médecines prospèrent c’est aussi parce que notre système de santé est défaillant et notamment très souvent sexiste (et raciste aussi).
      Ce qui est embêtant avec la naturopathie (et d’autres pseudo-médecines) c’est qu’elle garde une image vaguement positive auprès des gens, quelque chose de plus ou moins similaire à la diététique, du soin à base de plantes, inoffensif etc.
      Une collègue était partie de l’entreprise pour suivre une formation de naturopathe, d’aucuns n’y voyaient qu’un choix professionnel comme un autre... Il y a quelques années, alors que nous étions sans le sou, un ami très proche (accessoirement mon colocataire) s’était embarqué là dedans, pompant toutes ses économies (heureusement il s’est rapidement arrêté, au vu du contenu de la formation, complètement ésotérique). Il savait qu’il ne fallait pas trop m’en parler... car de mon côté je ne mâche jamais mes mots face à ce genre de pratiques, ce qui a le don de choquer l’assistance la plupart du temps (surtout si c’est dans le cadre du travail, lieu du consensus béat par excellence), je sais sur le moment que je ne vais pas convaincre grand monde mais je pense faire comprendre que le sujet n’est pas consensuel et au moins si ça peut calmer les ardeurs de certain⋅e⋅s à vouloir embrigader les gens là dedans ce sera toujours ça de pris (je fais idem sur l’ostéopathie et je me prends des volées de bois vert).

  • Transformer le système alimentaire ?
    https://metropolitiques.eu/Transformer-le-systeme-alimentaire.html

    En #France, le #système_alimentaire hérité du XXe siècle pose des problèmes de santé publique et de respect de la biosphère. Comment le transformer ? Ce dossier met en lumière de nouvelles façons d’aménager les villes pour en faire des territoires nourriciers et les adapter aux crises contemporaines. ▼ Voir le sommaire du dossier ▼ En 2021, 14,2 millions de tonnes de produits agricoles et alimentaires ont été importées pour nourrir les Franciliens (Mariasine et al. 2024). Ces aliments ont été produits à une #Dossiers

    / #agriculture_urbaine, système alimentaire, #alimentation, #urbanisme, #projet_urbain, #transition_socio-écologique, #crise, (...)

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_introdossier_syst_alim.pdf

  • A Lille, avec les glaneurs solidaires : « Mon kiff, c’est de donner à manger » – Libération
    https://www.liberation.fr/forums/a-lille-avec-les-glaneurs-solidaires-mon-kiff-cest-de-donner-a-manger-202

    « Jeter, c’est jeté ; donner, c’est mangé. » C’est le slogan de La Tente des glaneurs, qui récupère, à Lille, les invendus du marché, fruits et légumes abîmés, pour les distribuer gratuitement et sans conditions. En France, le gaspillage alimentaire reste massif : on dénombrait 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires en 2022, dont 43 % étaient encore comestibles, selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture. « Au bout du bout, quand il n’y a plus rien, les gens bouffent dans les poubelles », note Jean-Loup Lemaire, créateur de l’association lilloise il y a bientôt quinze ans, bien avant la loi contre le gaspillage, adoptée en 2020.

    C’est en revenant dans le Nord que l’ancien cuisinier gastronomique a découvert, à la fin du marché, la population des glaneurs. « Il y a ceux pour qui c’est un concept de vie, les déchétariens ; ceux qui le font par souci d’économie, [en se demandant] “pourquoi acheter ce que je peux trouver”, ce qui est parfaitement raisonné ; et enfin ceux qui le font par nécessité », explique-t-il. Pour ceux-là, il voulait redonner de la dignité, éviter les regards des autres. Il a dû batailler pour imposer son idée, accepter de distribuer à la toute fin du marché, dans un lieu discret : la cour de la mairie de quartier, pour rassurer les commerçants. Il soigne l’apparence, question de respect des gens, avec étals, présentoirs à pain et fleurs en fin de vie récupérées chez les fleuristes. « La Tente des glaneurs, c’est un centre d’urgence alimentaire, précise-t-il d’emblée. Ce n’est pas un truc de bobo contre le gaspillage. Je l’ai créé parce qu’il y avait des gens qui n’avaient pas accès à l’aide alimentaire, soit parce qu’ils avaient honte, soit parce qu’ils faisaient partie de ceux qu’on appelle les “hors barèmes” », qui n’entrent pas dans les critères de ressources demandées par les associations ou sont empêchés par des démarches trop contraignantes.

    « Avant, je donnais à manger aux riches »

    Ce dimanche de janvier, une discrète file d’attente s’organise. Des cabas à roulettes sont rangés par ordre d’arrivée, les habitués bavardent sous le soleil froid. On croise pas mal de visages jeunes, pas toujours bien réveillés. Jean-Loup Lemaire tient à jour le profil de ceux qui viennent : trois cinquième d’étudiants, un cinquième de retraités, un cinquième d’actifs. « Mon kiff, c’est de donner à manger », dit dans un sourire l’ancien cuisinier, aux éléments de langage bien rodés : « Avant, je donnais à manger aux riches, maintenant je donne richement à manger. » Que du végétal, pas de carné, pour des questions d’hygiène et de prudence alimentaire.

    https://justpaste.it/itnck

    #alimentation #solidarité

  • #bonne_nouvelle Crise des protéines d’insectes : Ynsect demande son placement en redressement judiciaire La tribune - AFP

    Ynsect demande son placement en redressement judiciaire

    L’entreprise française avait lancé en janvier un appel à des investisseurs ou repreneurs dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, mais elle « n’a pas été en mesure de trouver un accord », selon un porte-parole de la start-up.
    . . . . .
    Spécialisé dans l’élevage et la transformation d’insectes pour l’alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d’investisseurs depuis sa création en 2011, mais est aujourd’hui confrontée à la difficile montée en puissance de son modèle. La société, dont le siège social est situé dans l’Essonne, compte deux sites de production, près de Dole (Jura) et Amiens (Somme).
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    Une autre pionnière française du secteur, Agronutris, a annoncé fin janvier que sa holding avait été placée en procédure de sauvegarde pour « stabiliser sa situation financière ».

    Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/crise-des-proteines-d-insectes-ynsect-demande-son-placement-en-redressemen

    #france #alimentation financé par : #ademe #bpi #ue #amiens #Dole #france2030 #frenchtech2030 #next40 #argent_public #échec d’un #délire

  • #bonne_nouvelle Ynsect n’a pas trouvé de repreneur ou de nouvel investisseur, le destin de l’entreprise en suspens Anas Daif avec afp

    La start-up Ynsect n’a pas trouvé de repreneur ou de nouvel investisseur dans le délai imparti. La procédure de sauvegarde, ouverte fin septembre 2024, s’étend jusqu’à fin mars. Celle-ci peut être étendue pour six mois supplémentaires, voire davantage. Mais un placement en redressement est aussi envisageable.

    Aucune offre de reprise ou d’investissement n’a été déposée dans les temps pour la start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines et d’engrais à base d’insectes, selon le journal Les Echos, mardi 18 février 2025.


    L’entreprise française avait lancé en janvier un appel à des investisseurs ou des repreneurs dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, et les offres pouvaient être déposées auprès de l’administrateur judiciaire jusqu’au 17 février.

    L’AFP souligne qu’un porte-parole de l’entreprise n’a pas souhaité commenter l’information mardi soir.

    Une procédure de sauvegarde ouverte fin septembre dernier
    Spécialisé dans l’élevage et la transformation d’insectes pour l’alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d’investisseurs depuis sa création en 2011, mais est aujourd’hui confrontée à la difficile montée en puissance de son modèle.

    La société, dont le siège social est situé dans l’Essonne, compte deux sites de production, près de #Dole (Jura) et #Amiens (Somme).

    La procédure de sauvegarde, ouverte fin septembre 2024 et courant jusqu’à fin mars, a placé Ynsect sous la protection du tribunal de commerce pendant six mois durant lesquels ses créances sont gelées.

    
Ynsect aurait besoin de quelque 130 millions d’euros, selon Les Echos, ce qui lui permettrait d’achever sa giga-usine dans la Somme et d’augmenter sa production.

    La procédure de sauvegarde peut être étendue pour six mois supplémentaires, voire davantage sur décision judiciaire, mais Ynsect pourrait aussi être placée en redressement.

    Pour rappel, à la mi-février, #nestlé était en discussions avancées pour sauver l’entreprise, selon L’Usine nouvelle, sans savoir exactement quelle était la nature de l’offre potentielle.

    Un contexte économique incertain
    À l’heure où le monde s’inquiète de l’épuisement des ressources, les temps sont durs pour les farines d’insectes. Une autre pionnière française du secteur, Agronutris, a annoncé fin janvier que sa holding avait été placée en procédure de sauvegarde pour « stabiliser sa situation financière ».

    Si son outil industriel « est aujourd’hui pleinement opérationnel », Agronutris avait indiqué que « l’accès au financement est rendu plus difficile par un contexte économique incertain et des investisseurs freinés par l’actualité du secteur et les annonces faites récemment par d’autres acteurs industriels ».

    Les Echos rappelle que pour réduire ses dépenses, Ynsect avait dû fermer un site aux Pays-Bas en 2023 et cédé une filiale dans le Nebraska, aux États-Unis, en 2024. L’entreprise, qui réunissait 360 salariés il y a deux ans, n’en comptait plus que 214 à la fin de l’année dernière.

    Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/ynsect-n-a-pas-trouve-de-repreneur-ou-de-nouvel-investi
    #france #alimentation financé par : #ademe #bpi #ue #amiens #france2030 #frenchtech2030 #next40 #argent_public

  • #Souveraineté_alimentaire : un #scandale made in #France

    À l’approche du Salon de l’agriculture et alors que la tension dans le monde agricole est toujours palpable, le Sénat devrait adopter mardi, la loi d’orientation pour la #souveraineté_agricole et le renouvellement des générations en #agriculture.

    Dans son 4ème rapport sur l’état des #terres_agricoles en France publié lundi 17 février, Terre de Liens révèle que la France a perdu la capacité à nourrir sa population. En l’état, la nouvelle Loi qui devrait être adoptée ne devrait qu’aggraver 75 ans de déconnexion politique entre #agriculture et #alimentation.

    2100 m2 de terres par habitant, là où il en faudrait le double

    Avec un potentiel nourricier de 130 %, la France dispose en théorie d’assez de terres agricoles pour nourrir sa population. Mais dans son nouveau rapport sur l’état des terres agricoles, Terre de Liens révèle que cette prétendue souveraineté alimentaire est aujourd’hui réduite à une chimère politique. Tandis qu’elle exporte la production de 43 % de ses terres (12 millions d’hectares), la France importe aujourd’hui l’équivalent de 10 millions d’hectares de terres, la surface de l’Islande, pour notre alimentation. Dans ces conditions, en France, la surface de #terres_nourricières est réduite à 2 100 m2 par habitant, quand il en faudrait le double pour nourrir une personne.

    Les #pâtes illustrent l’absurdité de la situation : avec nos 250 000 hectares de #blé_dur cultivés chaque année, nous pourrions aisément produire 15 kg de pâtes par personne, surpassant la consommation moyenne de 8,5 kg/personne. Hélas, le #blé produit sur deux tiers de ces surfaces est vendu hors de nos frontières et de nos estomacs. Résultat : la France importe trois quarts des pâtes et semoules qui nourrissent sa population.

    Ou encore le #lait. Tandis que #Lactalis réduit sa collecte de lait de 9 % en France, laissant sur le carreau plusieurs centaines d’éleveurs laitiers, il n’a pas fait mystère de son intérêt pour le #lait_en_poudre néo-zélandais, dont l’importation est facilitée par un récent accord de #libre-échange.

    La situation de l’agriculture française se résume en un triste palmarès : accro aux #intrants importés pour produire en masse et tenir la cadence des exportations, la France ne cesse d’accroître ses #importations pour remplir nos assiettes. Elles ont doublé en 20 ans.

    Agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique

    D’un côté de la chaîne, les agriculteurs·trices crient leur désespoir d’un #revenu indigne face à la #concurrence mondiale. De l’autre, la #précarité_alimentaire des Français augmente et les conséquences de notre alimentation sur notre #santé se chiffrent en milliards.

    Dans son rapport, Terre de Liens dresse un état des lieux effarant : entre agriculture et alimentation, 75 ans de déconnexion politique ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui. À l’heure où la France entend se doter d’une loi d’orientation agricole pour “préserver” sa souveraineté alimentaire, Terre de Liens appelle le gouvernement à prendre acte que cette dernière n’est plus. Ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est de mettre en cohérence production agricole et besoins alimentaires, de toute urgence. Les leviers sont éminemment politiques :

    - La #PAC, dont aujourd’hui 20 % des plus gros bénéficiaires perçoivent 51 % des aides directes, encourage une production industrielle tournée vers le commerce international, au détriment de la durabilité des systèmes. Il est impensable de maintenir en l’état ce levier financier, qui représente en moyenne 74 % du revenu courant avant impôt des agriculteurs·trices, calibré de telle sorte qu’il nous prive de souveraineté alimentaire ;
    – Les #accords_de_libre-échange (#Nouvelle-Zélande, #CETA, #Mercosur) accroissent les kilomètres entre le champ et l’assiette, faisant perdre de vue où et comment est produite l’alimentation. Il est temps d’en finir avec la mauvaise foi du gouvernement qui a signé des dizaines de traités de libre-échange ;
    - Les acteurs de l’aval (transformation, distribution) reçoivent chaque année 16,4 milliards principalement sous forme d’#exonérations_fiscales et de #cotisations_sociales. Or, ces acteurs orientent considérablement la production agricole. Ces exonérations fiscales représentent donc un levier important de politique publique.
    - Le départ massif à la #retraite des agriculteurs entraîne la disparition de 200 #fermes par semaine en France. Une véritable politique d’#accès_à_la_terre et d’installation doit voir le jour sans plus tarder pour remplir les objectifs de renouvellement des générations inscrits dans la loi.

    En l’état, la loi qui devrait être adoptée mardi passe à côté de son objectif : des terres et des agriculteurs·trices pour une souveraineté alimentaire préservée. Sans moyens sur l’enjeu de renouvellement des générations et de la résilience des fermes (le long terme qui devrait être central dans une loi d’orientation), elle a fait semblant de donner des gages aux agriculteurs•trices par un abaissement généralisé des normes qui ne règlera pas leur problème de revenu et consacre dans le même temps une vision de la souveraineté alimentaire calquée sur la balance commerciale de la France.

    https://terredeliens.org/national/actu/souverainet%C3%A9-alimentaire-un-scandale-made-in-france-17-02-2025
    #exportation #rapport

  • Pesticides : « Le but du gouvernement est clairement de gêner la liberté de manœuvre de l’Anses »

    L’expertise sanitaire pour l’alimentation, l’environnement et le travail est menacée. Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (#Anses) est sous le feu des critiques, de manifestations hostiles, voire de décisions politiques lourdes de sens mettant en cause son indépendance. Une condition pourtant indispensable à l’exercice de sa mission.

    Que l’extrême droite inclut dans son programme politique la suppression de l’agence n’est guère surprenant. Le Rassemblement national nous a habitués à la promotion de mesures démagogiques et simplistes, destinées avant tout à conquérir des parts de marché électorales en désignant des boucs émissaires à la vindicte de catégories sociales en souffrance. Etant donné la situation dramatique du monde agricole et la crispation autour de la régulation de l’usage des pesticides, proposer de supprimer la structure chargée d’autoriser la mise sur le marché de produits phytosanitaires est du pain béni pour cette formation politique.

    Mais que le gouvernement emboîte le pas de cette radicalité est plus surprenant. La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a fait preuve d’irresponsabilité en apportant un soutien quasi officiel aux manifestations agricoles devant le siège de l’Anses, fin novembre 2024, pour réclamer sa dissolution. Marc Fesneau, son prédécesseur, avait, quant à lui, critiqué les avis de l’agence sur des restrictions d’utilisation de certains pesticides, exerçant une pression politique sur l’expertise indépendante produite par l’Anses.

    Personne n’est dupe

    Plus grave, le gouvernement a joint le geste à la parole. Il a déposé un amendement à la proposition de loi « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » du sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb, visant à obliger l’Anses à informer ses tutelles avant ses avis et recommandations. A y regarder de plus près dans l’entrelacs des renvois d’articles entre les différents codes visés (codes de la santé publique, code rural et de la pêche maritime et code de l’environnement), cette obligation d’information préalable concerne un large spectre d’activités : des produits phytopharmaceutiques, biocides et médicaments vétérinaires, jusqu’au traitement des eaux ou encore à l’alimentation animale.

    L’exposé des motifs de l’amendement a beau jeu de préciser qu’« il ne s’agit en aucune manière de remettre en cause l’indépendance de l’évaluation scientifique de l’Anses » : personne n’est dupe. D’autant que ce même amendement du gouvernement prévoit en son point II la création d’un « conseil d’orientation pour la protection des cultures » dont le but est clairement de gêner la liberté de manœuvre de l’Anses. En effet, ce conseil aura la charge de définir les usages de protection des cultures qu’il considère comme « prioritaires » et l’agence devra présenter un calendrier d’instruction de ses demandes et s’y conformer.

    La définition apportée par l’amendement gouvernemental de ces usages prioritaires vise la lutte contre des organismes nuisibles ou des végétaux indésirables susceptibles « d’affecter de manière significative le potentiel de production agricole et alimentaire lorsque les alternatives sont inexistantes, insuffisantes ou susceptibles de disparaître à brève échéance ». Or, ces éléments sont totalement étrangers aux critères d’autorisation européens que l’agence se doit de prendre en compte pour ses décisions et qui, aux contraintes économiques, privilégie l’impact sur l’environnement et la santé humaine. Il est quand même surprenant que le gouvernement ignore à ce point les règles dictées par Bruxelles.

    Mais le pire était à venir avec un autre texte, celui sur la loi d’orientation agricole, dont le Sénat a commencé l’examen, le 4 février. Dès le premier article, les sénateurs ont adopté le principe selon lequel il ne saurait y avoir d’interdiction de produit phytopharmaceutique sans solution économiquement viable. Une mesure directement dictée par plusieurs syndicats agricoles, FNSEA en tête, sous le regard bienveillant de la ministre de l’agriculture, qui ne s’y est pas opposée. Si, là encore, la mesure contrevient aux règlements européens et aux exigences pesant sur l’Anses et a donc peu de chance de pouvoir s’appliquer, elle n’en crée pas moins un climat de défiance préjudiciable à la mission de l’agence et à son fonctionnement.

    La seule mesure efficace qui vaille

    Pour les victimes de l’amiante, cette soudaine évolution des mœurs politiques à l’égard de l’Anses réveille de très mauvais souvenirs. Au début des années 1980, alors que de nombreuses voix scientifiques s’élevaient pour dénoncer les risques cancérogènes de ce « minerai magique », les industriels de l’amiante créèrent le Comité permanent amiante (CPA), rassemblant des industriels, des scientifiques et des médecins triés sur le volet par ces mêmes industriels, des représentants des différents ministères (santé, travail et industrie) et des représentants des organisations syndicales de salariés.

    Cette structure informelle, entièrement contrôlée par les industriels et par un cabinet de lobbying, n’aura de cesse de défendre un impossible « usage contrôlé de l’amiante ». Cela afin d’éviter la seule mesure efficace qui vaille face à un cancérogène sans seuil, dont les expositions étaient précisément impossibles à contrôler : son interdiction. L’amiante sera finalement interdit le 1er janvier 1997, après un rapport sévère établi par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui montrera l’ampleur de la catastrophe sanitaire présente et à venir (100 000 morts annoncés) et le retard pris dans l’établissement de mesures de prévention par rapport aux connaissances scientifiques.

    Toutes proportions gardées, la composition du conseil d’orientation pour la protection des cultures, prévue par décret et au sein duquel devraient siéger des représentants des différentes filières agricoles et des industries des pesticides, s’inspire dans son esprit et dans sa vocation du sinistre CPA. Il est bien dommage que les sénateurs aient oublié que la première agence de sécurité sanitaire [l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail], ancêtre de l’actuelle Anses, avait été créée [en 2005] par l’actuel président du Sénat, l’ancien vétérinaire Gérard Larcher, alors ministre du travail, après que l’Etat avait été condamné pour son inaction dans l’affaire de l’amiante.

    Béatrice Collin, administratrice de l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) et administratrice de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ; François Desriaux, porte-parole de l’Andeva, administrateur de l’Anses.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/19/pesticides-le-but-du-gouvernement-est-clairement-de-gener-la-liberte-de-man-

    #pesticides #agriculture #alimentation #air

  • La Ligue contre le #cancer demande l’#interdiction de l’#aspartame

    On le trouve dans le Coca-Cola « zéro », dans des yaourts Yoplait allégés, dans des boissons « pour sportifs » Powerade ou des chewing-gums Mentos. Substitut du sucre, l’aspartame — alias #E951 — est présent dans plus de 2 500 aliments et boissons en Europe. Face aux #risques_sanitaires qu’il présente, Yuka, la Ligue contre le cancer et Foodwatch ont lancé, mardi 4 février, une #pétition pour son interdiction.

    Depuis juillet 2023, l’#édulcorant est en effet classé comme « cancérigène possible pour l’être humain » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). « Ce classement s’ajoute à plus de trente ans d’études soulignant ses effets nocifs sur la #santé », rappelle Foodwatch dans un communiqué. L’aspartame serait ainsi lié à un risque accru de #diabète de type 2, de #maladies_cardiovasculaires, et pourrait, contrairement à ce que l’on croit, favoriser le #surpoids à long terme.

    En ce 4 février, journée mondiale de lutte contre le cancer, les trois organisations demandent donc à la Commission européenne et aux États membres de « prendre des mesures concrètes pour interdire cet #additif en se basant sur le #principe_de_précaution » — qui exige de retirer du marché tout produit jugé potentiellement dangereux pour la #santé_publique.

    Pour Camille Dorioz, de Foodwatch France, « un additif qui n’apporte rien à part des #risques pour la santé ne devrait pas être présent dans notre alimentation  : c’est la base du principe de #précaution ».

    https://reporterre.net/La-Ligue-contre-le-cancer-demande-l-interdiction-de-l-aspartame
    #sucre #alimentation #boissons #industrie_agro-alimentaire

  • Paris : aux doggybrunchs de cet hôtel de luxe, les chiens sont traités comme des rois - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-aux-doggybrunchs-de-cet-hotel-de-luxe-les-chiens-sont-traites-comme
    https://www.leparisien.fr/resizer/pNQLbk66E93ZZ6HBi7KBHbWBJdw=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/NPN5FKMGZVBFNKSAEJOE45NUE4.jpg

    Des dizaines de petites boules de poils attablées avec leur maître, de gros toutous à leurs pieds ou divaguant sans laisse entre les tables… Le tout dans une ambiance musicale faite de joyeux jappements. Le luxueux Montecito, restaurant de l’hôtel cinq étoiles Kimpton St Honoré situé sur le boulevard des Capucines à #Paris (IIe), ouvre grand ses portes à nos amis à quatre pattes, chaque premier dimanche du mois, pour un brunch pas comme les autres. Ici, le #chien est roi.

    Œufs bénédicte, avocado toasts, pancakes… Ici, la clientèle vient de Paris et des communes voisines en famille, en couple ou entre amis, pour savourer la cuisine d’inspiration californienne de l’établissement (buffet à 42 euros avec boisson chaude, jus de fruits frais et œufs, ou à la carte à partir de 18 euros le plat). Surtout, ils s’installent avec leur(s) fidèle(s) compagnon(s) à quatre pattes, considérés comme de véritables convives disposés à se régaler de friandises dans les meilleures conditions avec un buffet rien que pour eux, des joujoux par dizaines et de petits tipis pour la sieste.

    #alimentation

  • Face aux crises, le nombre d’épiceries solidaires se développe | Carenews INFO
    https://www.carenews.com/carenews-info/news/face-aux-crises-le-nombre-d-epiceries-solidaires-se-developpe

    Le réseau Andès compte désormais 619 #épiceries_solidaires, contre 380 en 2019, selon son Observatoire des épiceries solidaires 2025. Une forte hausse liée à la croissance de la précarité alimentaire en France. Les bénéficiaires sont des allocataires du RSA ou des demandeurs d’emploi, mais aussi des personnes en emploi, des étudiants ou des retraités.

    Au cours des dernières années, les épiceries solidaires ont dû faire face à un effondrement des dons en denrées alimentaires, principalement pour deux raisons : l’adoption de plusieurs lois anti-gaspillage applicables aux grandes surfaces alimentaires, qui ont progressivement réduit leurs quantités d’invendus, mais aussi la concurrence nouvelle des dispositifs anti-gaspi (paniers anti-gaspi, prix cassés sur les produits proches de leur date de péremption, etc.). Si bien que les dons de denrées ne constituent désormais plus qu’un tiers des approvisionnements des épiceries solidaires, et les achats les deux-tiers restants.

    Le budget des structures dépend en grande partie des #subventions (à 69 %), tandis que les ventes ne représentent que 23 % de leurs ressources, ce qui est cohérent avec les prix réduits auxquels elles vendent leurs produits.

    #alimentation #don #concurrence #grande_distribution

  • « C’est un stress quotidien » : quand la précarité alimentaire affecte la santé physique et mentale des étudiants
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/c-est-un-stress-quotidien-quand-la-precarite-alimentaire-affecte-la-san

    Près d’un étudiant sur deux déclare limiter ses achats alimentaires ou y renoncer, pointe une étude de l’Ifop et de l’association COP1. En cascade, ces jeunes développent des carences et des troubles anxieux.

    La file s’étire sur une trentaine de mètres. Les cabas vides attendent les provisions. Dans le 18e arrondissement de Paris, une centaine de jeunes, parmi lesquels se trouvent beaucoup d’#étudiants, patientent dans le froid avant de récupérer de quoi remplir leur réfrigérateur pour quelques jours.

    Un bénévole de l’association Linkee, qui organise ce mardi soir de décembre cette #distribution_alimentaire, passe dans les rangs pour proposer un café à la chaleur réconfortante. Mais ce sont surtout les pâtisseries données à la sortie qui provoquent de francs sourires. Une gourmandise à la vanille dans la main et une pointe de crème sur le nez, une jeune femme se réjouit auprès d’une autre : « C’est trop bon, non ? ».

    Nadia*, elle, a jeté son dévolu sur un cake, plus consistant. L’étudiante en école d’infirmière ouvre son sac : bananes, mangue, avocat, carottes, oignons, patates, ail, lait, pain… La jeune femme se réjouit d’avoir récupéré de quoi se cuisiner de « vrais » repas. « Ce soir, je vais me faire une bonne soupe et une salade de fruits », imagine celle dont les mèches brunes encadrent le visage.

    (c achement mieux que ce que filent les restos du coeur https://seenthis.net/messages/1094880#message1094882 penser à se fabriquer une carte étudiant)

    #pauvres #alimentation #vol

  • « Nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté » : l’alerte lancée par le président des Restos du cœur
    https://www.midilibre.fr/2025/01/13/nous-sommes-en-presence-dun-trop-grand-nombre-de-personnes-en-difficulte-l.

    Les Restos du cœur font toujours face à une hausse des demandes. Entretien avec le président de l’association, Patrice Douret.

    Les Restos du cœur se sont retrouvés dans une situation critique l’an dernier, rencontrez-vous toujours les mêmes difficultés ?

    Nous connaissons toujours le même niveau d’activité, nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté. Nos équipes sont donc extrêmement mobilisées actuellement sur cette 40e campagne des Restos du cœur.

    Le nombre de demandes est-il toujours en augmentation ?

    Oui, malheureusement, et nous avons du refuser 110 000 personnes l’a dernier, mais nous avons accueilli 1 300 000 personnes, c’est un chiffre très élevé.
    On n’a pas encore de tendances suffisamment consolidées cette année, en pleine période d’hiver, mais je suis à Montpellier aussi pour écouter nos équipes et les besoins sont importants. Les personnes qui viennent chez nous ont besoin d’une aide alimentaire vitale, mais souvent aussi d’un accompagnement (budgétaire, scolaire, accès aux droits…).

    Le profil des personnes qui poussent la porte des Restos du cœur évolue-t-il ?

    À l’époque de la création des Restos par Coluche, on parlait des nouveaux pauvres, on était en pleine crise économique avec le chômage de masse. Ces nouveaux pauvres sont toujours là, mais ils sont plus nombreux.

    On a beaucoup plus de familles désormais, des personnes qui travaillent et qui le 10 du mois, n’ont plus un seul euro. Ce qui nous frappe, c’est cette jeunesse, la moitié des personnes qu’on accueille ont moins de 25 ans, 39 % sont des mineurs et ce qui nous révolte, c’est que les bébés sont en constante augmentation.

    Comment l’expliquez-vous ?

    On a de plus en plus de familles monoparentales avec souvent des mamans seules, qui s’occupent de leurs bébés, elles sont obligées de s’arrêter de travailler parce qu’elles n’ont pas de solution de garde, ou c’est beaucoup trop cher, et l’arbitrage est de plus en plus difficile entre nourrir son enfant, lui acheter des produits d’hygiène, des couches, tout ça coûte très cher pour des familles en situation de précarité.
    C’est pour ça qu’on a décidé cette année de mettre la priorité sur la petite enfance, pour le dire modestement, parce qu’on ne sauvera pas le monde, on va essayer de lutter contre cette reproduction de la précarité pour qu’on arrête de constater que c’est une fatalité d’année en année. Il y a de plus en plus d’enfants qui naissent pauvres et ils mettront ensuite six générations avant de s’en sortir, comme le montrent les données de l’OCDE.
    Si on ne veut pas constater que les enfants qu’on reçoit aujourd’hui deviennent les adultes accueillis demain aux Restos du cœur, il faut essayer de tout faire pour les aider dès les trois premières années, c’est là que se construit le reste de la vie de cet enfant.

    Avec cet afflux de demandes, de plus en plus de personnes restent-elles à la porte des Restos
    du cœur ?

    Il y a de plus en plus de personnes en difficulté, en 2022 l’Insee estimait qu’il y avait un peu plus de 9 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire en France et, parmi elles, beaucoup passent en dessous des radars, notamment les personnes qui vivent à la rue.
    Il y a toujours des publics aujourd’hui qui n’ont pas accès aux aides, c’est ce qu’on a constaté après la crise sanitaire avec beaucoup de personnes isolées en ruralité. Mais les associations ne peuvent pas remplacer les pouvoirs publics pour couvrir tous les besoins,

    Recensez-vous des difficultés particulières dans la région Occitanie ?

    Oui, dans cette région, où nous avons un peu plus de près de 9 000 bénévoles, on a constaté une augmentation de près de 30 % de la fréquentation des Restos l’année dernière, avec de fortes variations selon les départements, c’est un chiffre considérable.

    Dans l’Hérault, un peu plus de 3,6 millions de repas ont été distribués pendant la précédente campagne, c’est énorme pour un seul département. En Occitanie, ne serait-ce que sur les personnes que l’on rencontre à la rue, sur nos maraudes, sur nos camions du cœur, plus de 220 000 contacts ont été établis l’an dernier. Ce sont des chiffres importants et qui sont en évolution, avec une fréquentation qui ne cesse d’augmenter

    Quelles sont les perspectives ? Craignez-vous une aggravation de la situation ?

    Nous sommes inquiets, parce que le climat politique est instable. Lorsque nous avons lancé notre cri d’alarme en 2023, nous espérions des mesures réellement structurantes pour lutter contre la précarité à la racine. Nous restons très attentifs aussi à l’évolution de la situation économique et il n’y a rien qui nous rassure aujourd’hui.

    Vous ne bénéficiez pas, de plus, du même élan de solidarité que l’an dernier.

    Oui, très clairement. Les Français sont obligés déjà de faire des arbitrages dans leur propre vie personnelle pour se nourrir, se chauffer, se déplacer, s’habiller, il est clair que le choix d’aider les associations est plus difficile.

    #pauvres #pauvreté #alimentation #précarité_alimentaire

    • « Ça fait du bien d’aider les gens » : le succès des Restos du coeur ne se dément malheureusement pas
      https://www.midilibre.fr/2025/01/13/ca-fait-du-bien-daider-les-gens-le-succes-des-restos-du-coeur-ne-se-dement

      Le nombre de bénéficiaires aux #Restos_du_Cœur et de repas distribués augmente en région. Comme par exemple dans la petite antenne de Frontignan (Hérault) où Astrid, la nouvelle responsable est aussi aidée par l’association. Qu’importe le froid mordant, ils seront là, comme chaque mardi matin, certains arrivés à l’aube, résolus à attendre, pour l’ouverture hebdomadaire de l’antenne des Restos du cœur de Frontignan Un "petit" centre de "130 bénéficiaires, avec, notamment des personnes âgées ou des #mères_isolées", indique Astrid, la nouvelle responsable.

      Le regard bienveillant sur les allées et venues des bénéficiaires, elle fait feu de tout bois, un léger stress se dessinant sur son visage. Pensez donc : inscrite aux Restos depuis trois ans pour joindre les deux bouts, elle qui vit seule avec sa fille, devenue #bénévole voilà un an, elle dirige désormais le centre depuis un mois.

      "Quand on voit comment la vie est dure"

      "J’ai dit “non”, puis “oui”… Quand on voit comment la vie est dure, tu te sens utile, tu œuvres à la bonne cause. En fait, ça fait du bien d’aider… Et puis j’ai du temps et la gnaque", sourit Astrid, elle-même toujours dans le besoin alimentaire.
      "Quand tu n’as pas de courses à faire, tu gères mieux tes factures", dit-elle devant Monique, 60 ans, qui s’apprête à repartir le panier plein.
      "J’ai des endives, du riz, des pâtes, des bâtonnets végans qui me font la viande", énumère la sexagénaire en regardant son sac.
      Cette Sétoise, qui travaillait en maison de retraite, vit seule et avec 800 € de revenus, elle ne peut pas s’en sortir. Elle consacre 270 € au loyer, quelques euros pour s’acheter des vêtements "à la fripe", mais aussi 30 € chaque mois pour payer les factures de réparation de sa vieille voiture ou encore 80 € de gaz.

      "Et je ne mets pas le chauffage, sinon ça me fait augmenter la facture… Il ne reste pas grand-chose au final", calcule-t-elle. "Je remercie tous les Restos du cœur, des gens disent : "C’est la honte". Mais honte de quoi ? À mon âge ? J’ai eu les moyens, je ne les ai plus. Moi, l’alimentaire, ça me tient la semaine."

      Et pour s’aider, Monique consulte les recettes des Restos de l’Hérault, punaisées sur les murs du vaste local, une ancienne caserne.
      "Certains venaient une ou deux fois par mois,
      désormais, les gens ne vont pas louper une seule distribution alimentaire, ils en ont besoin tout le temps, c’est une tendance forte"
      , observe Sylvie Cadic, déléguée Occitanie de l’association forte de 13 associations départementales, 219 centres d’activité et 8700 bénévoles.

      Les bénéficiaires qui vivent dans la rue en forte augmentation de + 30 %

      Elle confirme "la précarisation qui s’est installée en région comme partout en France", avec beaucoup de personnes âgées, de familles monoparentales et de plus en plus de personnes à la rue : + 30 % pour la campagne 2023-24, soit 221 000 qui sont venus
      fréquenter l’association en Occitanie. Qui accueille toujours plus de nouveaux bénéficiaires, d’année en année.
      "J’ai encore fait quatre inscriptions aujourd’hui, c’est la moyenne chaque semaine", indique Ingrid, assise à la petite table qui lui sert de bureau.
      "Une dame m’a fait pleurer ce matin, tu t’impliques dans la vie des gens, elle avait les larmes aux yeux, en perdition, tout juste logée avec ses trois enfants… La vie est compliquée."
      La quadragénaire doit gérer l’équipe de 18 bénévoles – "une équipe en or qui m’aide" –, passer les commandes et les bons de livraison chaque semaine, assurer la chaîne du froid et de l’hygiène, axer l’accueil sur la petite enfance, priorité nationale cette année des Restos du cœur et donc gérer aussi les inscriptions suivant les barèmes de revenu.
      Patrice, à 50 ans tout rond, profitera de l’aide alimentaire pour la premières fois ce 14 janvier. Il vient de s’inscrire à Frontignan et assume.
      "Je viens de perdre mon boulot et mon appartement, je suis chez ma mère qui a une petite retraite… J’ai jamais demandé d’aide à qui que ce soit, à 50 ans, vous vous rendez compte ? J’avoue que là, c’est plus dur qu’avant… Mais je ne suis pas orgueilleux, quand j’ai besoin d’aide, je le demande, pour que l’on puisse manger à notre faim", nous indique cet homme au sourire affable et au petit bouc sur le menton. "Et je suis un fan de Coluche, c’est ma génération."
      Alors Patrice, qui recherche du boulot dans la restauration, se nourrit de pâtes à la sauce tomate, récupère les paniers des invendus dans les supermarchés, "4 € les quatre kilos d’endive" et se connecte sur Too good to go, une application de géolocalisation qui recense, localement, des paniers anti-gaspi à très peu de frais.

      "Nous avons une augmentation de nombre de repas distribués de 30 % en Occitanie avec une pointe dans l’Aude, + 76 %", précise Sylvie Cadic, la déléguée régionale.

      (détail : Too good to go c’est souvent seulement 30% moins cher que les produits avec DLC, pas mieux)

    • La baisse des dons entraîne la fin du libre-service alimentaire du Secours populaire d’Argentan
      https://www.ouest-france.fr/normandie/argentan-61200/la-baisse-des-dons-entraine-la-fin-du-libre-service-alimentaire-du-seco.

      Hausse des bénéficiaires, #baisse_des_dons [tout comme dans les épiceries solidaires https://seenthis.net/messages/1094887 ] : le calcul a fini par être trop négatif pour le libre-service alimentaire du #Secours_populaire d’Argentan (Orne). Fermé durant le mois de décembre 2024, ce service d’aide alimentaire à tout petits prix, sans critères sociaux, ne rouvrira pas.

      « Nous avons eu beaucoup trop de monde par rapport aux denrées qui sont en baisse, explique Charlène Brindejonc, directrice et secrétaire générale du Secours populaire de l’Orne. On privilégie les gens qu’on accompagne pour un coup de pouce ou sur la durée, sur entretien. »

      « On cherche de nouveaux leviers »

      La baisse des dons n’est pas nouvelle. « Tout ce qui est produit alimentaire baisse en continu depuis 2018, indique Charlène Brindejonc. Nous essayons d’aller chercher des dons auprès des industriels [car la grande distribution a trouvé des moyens de valoriser ses surplus et autres invendables] et nous avons de plus en plus recours à l’achat de produits. » Une situation qui n’est pas durable. « On cherche de nouveaux leviers mais la tendance n’est pas favorable. »

      Tout se passe comme si après les « nouveaux #pauvres » des années 80 (création des restos du coeur), il fallait de nouveaux nouveaux pauvres (sous certaines conditions, cf. le réfugié ukrainien, mais ça s’use vite) pour encourager les dons commerciaux ou individuels, comme c’est le cas pour les étudiants depuis le covid https://seenthis.net/messages/1094885

      Sauf exception micro-locales, les pauvres ne sont pas vintage

    • Précarité : « Je sais que je vais mourir dans cette ville », les bénévoles de l’association humanitaire de Montpellier confrontés à la détresse des sans-abri
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/precarite-je-sais-que-je-vais-mourir-dans-cette-ville-l

      Depuis sa création voilà 10 ans, l’association humanitaire de Montpellier ne chôme pas. Chaque soir, c’est la queue devant le local où quelque 200 #repas sont distribués par des bénévoles, au quotidien. L’AHM est souvent le dernier refuge pour de nombreux SDF, qui y trouvent un repas chaud à défaut d’un toit.

      (où l’on voit poindre la menace d’un très relatif trouble à la bienséance donc à l’ordre public : mourir sur un trottoir ou dans un parking)