Je ne croie pas que le poisson soit un végétal, pour moi c’est de la viande et ca m’a toujours semblé étrange qu’on parle de végétarisme pour des personnes qui mangent du poisson. On devrait dire aterapodophages par exemple ca serait plus précis.
▻http://fr.wikipedia.org/wiki/Tetrapoda
Par rapport au poisson comme viande ou pas ca me fait pensé au cas du canard. Au moyen age il y a eu une époque ou le canard était classé dans les poissons ce qui permettait d’en manger durant le carême.
Un poisson du carême : Le Canard
D’entre de nombreuses espèces de Canard, le « Canard Macreuse » ("Anas nigra") est presque aussi grand que le canard ordinaire mais plus court et plus ramassé [39] , cet animal serait peut être décrit par Aristote comme étant le « Tadorne » ou « Foulque ».
Dans le « Traité des dispenses de Carême » [40], (chapitre « Des amphibies ») on trouve les recommandations suivantes :
« Les macreuses sur tout, et d’autres semblables oiseaux connus dans les ports de mer, tels que sont les pilets, les baliries, les vernages etc… dont on mange librement en Carême, sont de ce nombre, car à la honte de la religion et des états les plus religieux, on mange sans crainte la chair et le sang dans le temps où l’on n’use que par indulgence de lait et de beurre ». [41],
La macreuse, cette sorte de « canard sauvage » serait donc opportunément une viande « maigre » pouvant ainsi être consommée pendant les périodes, fort nombreuses, de carême au moyen âge :
« La macreuse pourtant avoit été défendue en maigre par un concile de Latran que tint au treizième siècle Innocent III. C’est Vincent le Bauvais qui le rapporte. » [42] .
Le Canard sauvage, la macreuse et le « maigre »…
Aristote cite « l’oie-renard »[43], et d’autre part, s’il décrit des modes de reproduction spontanés résultant de la putréfaction [44] , ils ne les attibue jamais au canard ni à ce type de « canard sauvage » qu’est la macreuse !
Et l’Encyclopédie catholique observe [45] :
« On sait que les macreuses ont été l’occasion d’une multitude de fables étranges. Comme on voyait ces oiseaux apparaître spontanément en grand nombre, on crut, les uns qu’ils provenaient du fruit d’un arbre inconnu ; d’autres des débris de bois pourri flottant sur la mer. Cette opinion, depuis longtemps émise par Aristote pour d’autres animaux était la plus répandue ».
Cependant dans sa « vie et mœurs des animaux » Louis Viguier observe la façon pour le moins lègère d’observer la règle :
« A la vérité, le Pape Innocent III, mieux avisé qu’Aristote, sur le chapitre de l’histoire naturelle des macreuses, avait fait justice de tous ces contes, en interdisant l’usage de ce gibier pendant le carême ; mais personne, ni dans les monastères, ni dans les châteaux, ni dans les tavernes, n’avait voulu prendre au sérieux l’interdiction du souverain Pontife » ! [46]
Or il se trouve que, bien auparavant, dans les années 1598, Gerrit de Veer, cosmographe Hollandais et membre de l’équipage de l’exploration Barentz [47] rapporta, dit-on, des œufs de macreuse qu’il fit couver par une poule et qui donnèrent donc naissance à une suite de canards noirs. Les Macreuses auraient donc la même origine que les autres canards et devenaient, ipso facto, viande non maîgre, donc interdite en période de carème ?!
Qu’importe ! On insinua aussitôt que les plumes des macreuses étaient d’une nature différente, que leur sang était froid et que leur graisse avait, comme celle des poissons la propriété de ne jamais se figer. La macreuse conserva son statut de chair maigre. De plus en méditerranée, des espèce de la famille de canards, appliquent cette dénomination à la Foulque macroule (le fulica necra) et c’est sur elle qu’ils transportèrent le tolèrance de l’Eglise. [48]
En 1691, François Massialot [49] publie un ouvrage, sans toutefois le signer,"Le Cuisinier royal et bourgeois", dans lequel on trouve la recette de la macreuse au chocolat.
Cet ouvrage fit l’objet de nombreuses éditions et fut suivi d’une autre publication : « Le nouveau cuisiner Royal et Bourgeois » en 1714.
Cet ouvrage donne [50] la façon d’accommoder les macreuses, farcies au poisson, puis plongées dans un bouillon de bon beurre… Cependant l’auteur n’indique pas s’il s’agit là, d’un met pour les jours de maigre qui n’aurait pas probablement pas déplu aux moines de « Ripaille » !.
Voici le fameux « arbre à canard » qui fait que le canard est pas loin d’être un fruit et qu’on peut en manger pour la journée sans viande ;)