C’est à dire que c’est un peu plus complexe que ça
Je ne suis pas choqué par la position, je la partage. Ce qui me gène c’est le manichéisme. Au Monde par exemple, que je connais bien et pour cause, il y a encore d’excellents journalistes, très très talentueux même, je pense à Gilles Paris par exemple mais à quelques autres aussi. Aussi au remarquable travail de l’équipe qui a repris en main la cartographie. Le problème est sans doute qu’ils ne peuvent plus travailler dans de bonnes conditions et ils s’en désolent mais devant les nouveaux rouleaux compresseurs que sont les « nouvelles directions » il est très difficile de lutter. Les nouvelles directions règnent sans partage, beaucoup plus qu’avant. Ces journalistes sont même parfois « placardisés » ou dépossédés des prérogatives qui étaient les leurs avant et qu’ils assumaient avec brio. Du coup c’est un peu exagéré de parler du Monde comme un torchon et de ses journalistes comme des faux journalistes, à mon avis, il faudrait rentrer dans les détails.
Par ailleurs, oui, moi aussi je m’étrangle quand je lis les « éditocrates » (en fait je les lis pratiquement plus) et je trouve souvent révoltant les positions, l’arrogance, la suffisance de ces journalistes qui se pensent « élus ». Tu peux donc être dégoûté, avoir la gerbe, mais j’appris à mes dépens, par expérience, qu’en parler en ces termes est contre-productif, pas efficace, même si ça fait du bien d’avoir une bonne colère et une ou deux haines bien permanente. C’est l’effet que me font BHL et Finkielkraut qui occupent une trop grande place médiatique entre imposture et marketing, mais plus on les insultent, plus ils sont présents et surtout, plus ils existent alors que leurs approches, tout dans leurs propos sont de nature à faire régresser la société. Je me demande donc comment en parler et surtout s’il faut en parler, si le contre-feu n’alimente pas le feu. Tout cela, ce sont des interrogations personnelles. Je ne suis pas sur et je recherche - avec toi ;) - des solutions.
Personnellement, autant j’étais d’accord avec certaines des positions du Plan B qui a succédé à PLPL, autant j’ai détesté - a posteriori - l’esprit, l’écriture et la manière de faire.
Reste maintenant à trouver la bonne solution et le bon ton !