Le 16 décembre 2012, une fille de 23 ans a été violée par un groupe d’hommes à New Delhi alors qu’elle voyageait dans un bus privé avec un ami.
La société indienne reconnaît depuis un certain temps sa dette envers les femmes, mais cet événement, qui s’est soldé par la mort de la jeune femme et par la peine de mort prononcée contre quatre des accusés, marque une nette augmentation de la demande de protection et de respect pour les droits des femmes dans un pays souffrant de profondes inégalités entre les genres.
L’État comme la société civile cherchent des solutions : des organisations gouvernementales ont été créées pour traiter des problématiques spécifiquement liées aux femmes ; dans de multiples postes de polices le nombre de femmes recrutées a augmenté ; des groupes de citoyens ont commencé à offrir des cours d’autodéfense et proposent des programmes de sensibilisation pour promouvoir les droits des femmes ; un numéro d’urgence a été mis en place pour renforcer les mécanismes existants pour prévenir ou répondre aux violences contre les femmes.
Dans la ville de Lusknow, capitale d’un des états les plus pauvres et conservateurs d’Inde, Uttar Pradesh, il existe un groupe de jeunes femmes, connues sous le nom des Brigades Rouges, qui se bat contre les sévices et les autres formes d’exploitation subies par les femmes.
Les Brigades Rouges soutiennent les victimes d’agressions dans leur quête de justice, délivrent des cours d’autodéfense, assurent des cours
d’alphabétisation pour les enfants des quartier qui ne vont pas régulièrement à l’école, et organisent des manifestations tous les mois pour briser le silence entourant le viol.
Créé en 2011, le groupe a vu le nombre de ses participants augmenter, après la vague de viols qui a secoué l’Inde ces dernières années. Habillées en noir et rouge, ces jeunes femmes ont toutes été victimes de violences : elle se battent pour leurs droits dans une société jusqu’ici incapable de garantir respect, sécurité et opportunités à bon nombre de ses épouses, sœurs et filles.