• #Eurêkoi : Les bibliothécaires répondent à votre curiosité directement sur mobile

    Eurêkoi est un service de questions-réponses en ligne, gratuit et ouvert à tous, qui répond à vos demandes en moins de 72h. Désormais disponible sur smartphone et tablette via ses nouvelles applications iOS et Android, ce service public d’exception devient encore plus accessible. Bâti, alimenté et animé par l’#intelligence_collective de 600 #bibliothécaires en France et en Belgique, Eurêkoi est une perle numérique à promouvoir et à protéger.

    La curiosité qui tient dans la poche

    Grande nouveauté 2025 : Eurêkoi lance ses applications mobiles officielles ! Disponibles sur l’App Store et Google Play, ces apps permettent désormais de poser vos questions en quelques clics, où que vous soyez. Fini les contraintes du bureau ou de l’ordinateur, votre curiosité peut maintenant s’exprimer instantanément depuis votre smartphone ou tablette.

    L’interface mobile conserve toute la simplicité du service web : formulez votre question dans n’importe quel domaine (littérature, sciences, histoire, actualités…) et recevez une réponse personnalisée par email sous 72 heures maximum. Le réseau de 600 bibliothécaires professionnels se mobilise pour vous apporter la meilleure réponse possible.

    Applications pour mobile Eurekoi

    "Si Google peut vous apporter des centaines de milliers de résultats, les bibliothécaires peuvent vous aider à trouver le bon !"

    Cette citation de Neil Gaiman, auteur britannique, résume parfaitement la philosophie d’Eurêkoi. Les professionnels du réseau le prouvent au quotidien avec cette formidable initiative pilotée par la Bibliothèque Publique d’information du Centre Pompidou à Paris.

    Comme le formidable site #InterroGe développé par les bibliothèques de la ville de Genève, Eurêkoi part de la même idée d’aider à trouver des réponses dans l’immensité des sources d’informations mondiales. Mais la réponse ici, contrairement aux moteurs de recherche et autres algorithmes, est humaine.

    Eurêkoi regroupe 48 bibliothèques situées en France et en Belgique et mobilise plus de 600 professionnels. Le réseau s’efforce de trouver le meilleur interlocuteur pour répondre à vos questions en fonction de la spécialité des bibliothèques partenaires. Une réponse documentée est apportée dans un délai de 72 heures. Magique.

    Des réponses documentées à toutes vos questions

    Questions bibliothécaires

    Eurêkoi c’est aussi un site web qui regroupe une belle sélection des questions posées ainsi que des réponses apportées par les bibliothécaires. Une mine d’informations et de découvertes de toute sorte que l’on parcourt avec plaisir façon encyclopédie. Un #moteur_de_recherche interne permet également, avant de poser votre question, de vérifier si elle a déjà été traitée sur le réseau.

    Vous trouverez également sur le site tous les conseils pour formuler efficacement votre question et des guides méthodologiques pour mener vous-même des recherches documentaires.

    Le site propose une interface colorée et moderne qui séduit tous les publics. Avec le lancement des applications mobiles, cette expérience utilisateur optimisée se prolonge naturellement sur smartphone et tablette.

    Des #suggestions de #livres, #films et #séries

    Les bibliothécaires du réseau Eurêkoi n’ont pas oublié leurs missions traditionnelles, notamment celle de jardinier de la #curiosité des lecteurs. Irriguer et cultiver via des propositions de lectures reste au cœur de leur ADN. Eurêkoi se définit d’ailleurs comme « complice de votre curiosité ».

    Le service propose des conseils personnalisés en fiction : romans, littérature jeunesse, bande dessinée, séries TV et films. Un questionnaire interactif permet d’obtenir des suggestions adaptées à votre profil et à vos envies du moment. Là, encore, vous pouvez consulter l’historique des suggestions réalisées sur le site. Une véritable mémoire collective des goûts et découvertes.

    Un service d’utilité publique renforcé par le mobile

    Un grand coup de chapeau à l’immense équipe de bibliothécaires qui proposent ce service d’utilité publique.

    On voit de plus en plus de machines et d’ordinateurs dans les bibliothèques, mais ils ne remplaceront jamais le savoir-faire, le conseil avisé et la passion des bibliothécaires. La preuve par Eurêkoi.

    Eurêkoi, avec ses nouvelles applications mobiles, franchit une étape supplémentaire dans sa mission de démocratisation du savoir. Désormais accessible en mobilité, le service confirme sa vocation : être un service public authentiquement au service des gens.

    Eurêkoi reste entièrement gratuit et donc d’une valeur inestimable. Les applications sont également gratuites et disponibles sur l’App Store et Google Play.

    https://outilstice.com/2025/06/eurekoi-bibliothecaires-repondent-aux-questions
    #bibliothèque #app #smartphone #alternative #google #recherche #documentation
    #au_lieu_de_demander_à_ChatGPT

    Le site web :
    https://www.eurekoi.org
    –-> déjà signalé par @touti :
    https://seenthis.net/messages/1096683

  • "Il n’y a rien de moins volontaire qu’un ’retour volontaire’" : des chercheurs dénoncent des politiques d’expulsion déguisée

    Les « #retours_volontaires » de migrants se multiplient ces derniers mois depuis des pays comme la #Tunisie ou la #Libye. Mais ces #rapatriements chapeautés par l’#ONU sont perçus par les chercheurs comme des #expulsions_déguisées, « la seule alternative possible » pour des migrants résignés, victimes de racisme et d’exactions.

    « Il n’y a rien de moins volontaire que les ’retours volontaires », ont décrypté des chercheurs face à la forte hausse de demandes de rapatriement de migrants, « acculés » aux frontières sud de l’Europe.

    « C’est très dur ici. C’est compliqué », confie Mac*, un Guinéen de 24 ans, rencontré il y a quelques semaines par l’AFP lors de l’évacuation de camps de fortune à El Amra, près de #Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. Comme de nombreux migrants, las, le jeune homme s’est inscrit auprès de l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) pour bénéficier d’un accompagnement afin de rentrer chez lui.

    Développés depuis 1979, les programmes d’#aide_aux_retours_volontaires (#ARV), soutenus par l’OIM n’ont jamais eu autant de succès en Tunisie, Libye ou encore en #Algérie, points de passage pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Europe.

    « La seule #alternative possible »

    En 2024, 7 250 migrants présents sur le sol tunisien, principalement originaires de Gambie, Burkina Faso et Guinée ont bénéficié de l’ARV, soit une augmentation de 1 000 % entre 2018 et 2024. En Algérie, ils étaient 7 834 (+ 600% sur la même période 2018/2024) et 16 207 en Libye (+ 65%) à être retournés dans leur pays par le biais de l’ARV, selon l’OIM. Outre le voyage, certaines de ces personnes en situation illégale peuvent bénéficier d’une aide financière pour se réinstaller dans leur pays.

    « Il n’y a rien de moins volontaire, que les ’retours volontaires », alerte Jean-Pierre Cassarino, enseignant chercheur au Collège d’Europe en Pologne, évoquant des migrants « acculés » et des « expulsions » qui ne disent pas leur nom.

    En Tunisie et en Libye, les #conditions_de_vie sont délétères pour les Africains subsahariens, victimes de #racisme, d’#exactions, de #kidnapping, d’abandons dans le désert, voire de #meurtres. La plupart peinent à se loger, vivent dans des #campements insalubres, avec un accès limité voire inexistant aux soins. La rédaction d’InfoMigrants a déjà reçu de nombreux témoignages de migrants racontant leur calvaire.

    Ces « retours volontaires » s’inscrivent alors dans un « processus de #vulnérabilité accrue », explique de son côté Ahlam Chemlali, chercheuse en migration à l’Institut danois pour les études internationales (DIIS), interrogée par l’AFP. Leur situation est devenue « de plus en plus précaire et dangereuse » et « pour beaucoup, le programme de ’retour volontaire’ est devenu la seule alternative possible ».

    Selon les textes internationaux, les participants au programme ne doivent pourtant subir « ni pressions physiques ou psychologiques » et avoir accès à des informations « objectives et fiables » sur lesquelles fonder leur décision de partir.

    L’OIM se défend d’expulsions déguisées

    Accusée de prêter main forte aux politiques d’expulsion des migrants, l’OIM s’en défend et assure intervenir seulement une fois qu’une personne a donné son consentement éclairé pour recevoir de l’aide.

    Pour l’agence de l’ONU, « mieux vaut ça que rien et que les migrants risquent leur vie en traversant la mer », décrypte Jean-Pierre Cassarino qui rappelle que l’OIM est financé « rubis sur l’ongle par l’Union européenne ».

    Ces programmes de « retours volontaires » s’inscrivent dans une politique d’#externalisation du contrôle des frontières par l’Union européenne (UE) qui exerce une forte pression sur ces pays tiers, en échange de contreparties, afin qu’ils gèrent la migration en son nom, observent les deux chercheurs.

    A l’été 2023, l’UE et la Tunisie ont conclu un « #partenariat » prévoyant une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière, incluant le financement du « retour volontaire » de 6 000 migrants irréguliers.

    Pourtant, sur le long terme, les « retours volontaires » sont sans effet, expliquent les deux spécialistes. Beaucoup de migrants tentent à nouveau le voyage car ils n’ont pas tous un endroit sûr ou vivre et ont fui des conflits, des persécutions ou des difficultés économiques, pointent-ils.

    « Le désespoir est si fort qu’il vont réessayer », rappelle Jean-Pierre Cassarino.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64924/il-ny-a-rien-de-moins-volontaire-quun-retour-volontaire--des-chercheur

    #expulsions #inefficacité #efficacité #IOM

  • #Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti

    Ussita, nel parco nazionale dei monti sibillini, è mobile come il territorio che racconta: dal movimento della terra scossa dal terremoto a una comunità in movimento, che guida il viaggiatore alla scoperta di se stessa attraverso una narrazione “sismica”, in cui testi e immagini parlano al contempo di vecchio, nuovo e immaginario.

    La guida di Ussita, ideata da Sineglossa e composta dalle narrazioni degli abitanti, è impreziosita dalle incursioni degli artisti che hanno incontrato il paese, i paesaggi, i materiali d’archivio: gli scrittori Wu Ming 2 e Alessandro Chiappanuvoli, i fotografi Mauro Pennacchietti e Antonio di Cecco, l’illustratore Giacomo Giovanetti e la giornalista Sara Sartori.

    Attraverso percorsi tematici, arricchiti dai podcast del canale Loquis dedicato, chi viaggia da nonturista potrà fare esperienza diretta e intima del posto, entrando in contatto con gli abitanti e i loro luoghi dell’anima

    https://www.ediciclo.it/it/libri/dettaglio/ussita-ne
    #Apennins #montagne #tourisme #non-tourisme #guide #alternative #communauté #monti_sibillini (https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_Sibyllins) #parc_national #monts_Sibyllins #Italie #Ombrie #Marches #territoire #tremblement_de_terre #imaginaire

    • Ussita - Un dialogo sulla ricostruzione

      L’audio che stai per ascoltare nasce da un periodo di residenza di Sara Sartori a Ussita (MC), nel #Parco_Nazionale_dei_Monti_Sibillini, nella primavera-estate del 2023. In questa storia prodotta in anteprima per Loquis, un abitante e un proprietario di una seconda casa di Ussita dialogano sul futuro del paese e raccontano, a 7 anni di distanza dal sisma, l’immobilismo della burocrazia, l’attesa della ricostruzione e l’abusivismo edilizio. Contributo audio di Sara Sartori, prodotto da Sineglossa e C.A.S.A. Cosa Accade Se Abitiamo, all’interno del progetto EIT Community New European Bauhaus Frontignano podcast, sostenuto dall’European Institute of Innovation and Technology (EIT), un organismo dell’Unione Europea. “Funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union. Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them.”

      https://www.loquis.com/it/loquis/3030311/Ussita+Un+dialogo+sulla+ricostruzione
      #podcast #reconstruction #audio

    • Una guida per conoscere da dentro i Sibillini sconvolti dai terremoti del 2016

      La comunità di Ussita, nell’Appennino marchigiano, ha immaginato una serie di itinerari per scoprire il territorio ai piedi del Monte Bove. Un modello di turismo responsabile e a basso impatto, che diventa anche spazio di incontro e condivisione, facilitato dall’associazione C.A.S.A. (Cosa Accade Se Abitiamo)

      Prima dei terremoti dell’agosto e dell’ottobre 2016 a Frontignano di Ussita, sui Monti Sibillini in provincia di Macerata, non viveva nessuno. Quassù, a 1.350 metri sul livello del mare, c’erano seconde case, residence ed hotel: era (solo) una stazione sciistica, edificata a partire dalla fine degli anni Cinquanta su quelli che fino ad allora erano stati pascoli e campi coltivati a grano.

      Oggi a Frontignano c’è una piccola comunità di sette residenti: se “Cosa Accade Se Abitiamo” fosse una domanda, e non il nome dell’associazione (l’acronimo è C.A.S.A.) che tra le abitazioni in località Pian dell’Arco ha aperto un “porto di montagna“, residenza artistica e spazio culturale, la risposta sarebbe: saremmo capaci di costruire comunità, anche affrontando le condizioni più avverse.

      È possibile capirlo camminando per mezza giornata, guidati da Chiara e Marta di C.A.S.A., seguendo uno degli itinerari descritti nella guida “Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti”, uscita per Ediciclo editore nella collana Nonturismo, curata da Sineglossa e Riverrun. È sufficiente ascoltare i “testimoni” del passato, del presente e del futuro di Frontignano: osservando camminare nel bosco una bambina di nome Viola, che a 11 anni si è trasferita quassù con mamma Federica e papà Marco, direttore dell’ufficio postale giù ad Ussita; ascoltando i ricordi di Peppe, che è nato più di sessant’anni fa a San Placido, un borgo sotto Frontignano, e quassù veniva da piccolo a portar l’acqua ai mietitori, a togliere i sassi dai campi di grano perché le falci non si rompessero.

      Non ci sono bar né alimentari, a Frontignano, ma non è colpa del terremoto: all’ombra del massiccio del Monte Bove, nella “nostra Innsbruck a due passi da Macerata” (così un articolo del 1987, firmato da Maurizio Costanzo per Il Messaggero) una “comunità” non c’era mai stata. Oggi, invece, di fronte ai ruderi del residence Ambassador (all’inizio degli anni Ottanta “fu inaugurato con un evento chiamato Cristallo di Neve, al quale parteciparano molti personaggi noti […]. Un residence da moquette rossa e corridoi lunghi”, si legge nella guida) una comunità c’è, è capace di far arrivare persone da tutta Italia per partecipare a una camminata e chiede che l’ecomostro non venga ricostruito dov’era e com’era perché oggi, dopo un terremoto distruttivo e a fronte dei ritardi della ricostruzione, quel modello di insediamento, un alveare con 100 appartamenti, non dovrebbe più appartenere a questa montagna.

      La comunità è, infine, quel soggetto che può aiutare chi arriva in un luogo, turista o viaggiatore, a scalfire il proprio pregiudizio. È successo anche a chi scrive: seguendo il navigatore verso la sede di C.A.S.A., in un piazzale all’imbocco di uno dei sentieri verso il Monte Bove, la presenza di un baracchino che prometteva “fritti e specialità abruzzesi” aveva fatto storcere il naso. Nei giorni precedenti, in giro per i Sibillini terremotati, con quasi tutti i rifugi ancora chiusi e inagibili, era frequente la presenza di ristori volanti, con improbabili cartocci di olive ascolane offerti ai 1.550 metri sul livello del mare di Forca di Presta, valico stradale dell’Appennino umbro-marchigiano, ai piedi del monte Vettore. Davanti a quel baracchino, però, l’itinerario della “deviazione inedita” prevede un sosta, per incontrarne i gestori, Gianfranco e Franca. Hanno un’ottantina d’anni e ne hanno dedicati oltre cinquanta, insieme, a Frontignano. Raccontano la loro storia: cominciarono gestendo un rifugio del CAI, quello che aveva ospitato il pranzo del loro matrimonio, e quello alle nostre spalle è il loro hotel “Felycita”, l’ingresso sbarrato.

      Felicita è il nome della figlia, che con il genero Antonio oggi li aiuta a gestire il baracchino, in attesa di poter riaprire una struttura ricettiva. In pochi metri quadri preparano i piatti della tradizione, come le lenticchie in umido. Alla fine della passeggiata, così, è qui che si torna a bere una birra, seduti ai tavoli di plastica. Brindando a una comunità nata sulle macerie di un terremoto e capace di aiutare chi lo desidera ad aprire gli occhi su ciò che accade in Centro Italia.

      https://altreconomia.it/cosa-accade-se-abitiamo-frontignano-di-ussita

    • lo spirito del luogo

      #GENIUS_LOCI

      elementi storici, tradizionali, folkloristici, ma anche naturalistici, che hanno contribuito a creare l’identità del luogo

      EMERGENZE

      ciò che è in superficie, che sta venendo a galla (in positivo e in negativo)

      VISIONI

      proiezioni più o meno utopiche di quello che sarà il territorio raccontato da qua a cinquant’anni


      https://nonturismo.org/ussita
      #visions

  • Le commun comme mode de production

    Jusqu’à une époque récente, public et privé apparaissaient comme les deux pôles exclusifs de l’organisation économique et sociale et des formes de #propriété. Tout se résumait à l’ancienne question de l’arbitrage entre « plus de #marché » ou « plus d’État ». Puis le commun et les #biens_communs ont fait à nouveau irruption dans l’espace public et ont remis en cause une donne qui semblait immuable. Pourtant la problématique du commun s’est développée à travers une pluralité d’approches théoriques et d’interprétations très différentes du rôle qu’il pourrait jouer dans un processus de #transformation_sociale. Dans cette perspective, cet ouvrage propose une thèse novatrice. Le commun n’est pas un simple tiers intrus entre #public et #privé, ni un pur principe politique. Il doit être pensé comme un véritable « #mode_de_production » susceptible de constituer une #alternative à l’hégémonie de la logique de l’État comme à celle de l’#économie capitaliste de marché. En mobilisant l’économie politique, le droit, l’histoire, la sociologie, la philosophie, les sciences de l’information et de la communication, les auteurs montrent que le commun contient ces potentialités, sans manquer d’analyser les faiblesses et les contradictions auxquelles se heurte son développement, jusque dans la nouvelle économie du net où, face au pouvoir des plateformes, s’amorce la possibilité d’un renversement de perspective.

    https://www.lyber-eclat.net/livres/le-commun-comme-mode-de-production
    #livre #commun #communs #Etat #capitalisme

  • #Saint-Rambert-d’Albon - Grenoble, ce potentiel #itinéraire de #maillage, de #contournement et de #désenclavement

    La question de l’engorgement du nœud ferroviaire lyonnais pourrait trouver un début de solution par la construction du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL), qui libèrerait des sillons en gare de la Part-Dieu. Pour autant d’autres contournements, qui ne sont jamais évoqués, ont existé et pourraient être réactivés tant à l’ouest et surtout au sud avec la ligne Saint-Rambert-d’Albon-Grenoble.

    On pense bien sûr au contournement par l’ouest lyonnais, de Lozanne à Givors, aujourd’hui repris sur deux sections par le service du train-tram de l’Ouest Lyonnais (du raccordement de Tassin à Brignais) ou par sa correspondance thermique (de Tassin à Lozanne). Mais, de plus, un contournement par le sud de Vienne pour nourrir l’axe entre Grenoble, le sud de Lyon (Vienne) et la Loire sans transiter par Part-Dieu présenterait un grand intérêt pour le maillage ferroviaire et le désenclavement de populations entières. Il exigerait la réactivation de la ligne reliant Saint-Rambert-d’Albon à Rives (jonction à Beaucroissant). Mais il est enfoui dans les non-dits de la technocratie française.

    Côté ouest de Lyon, la ligne de contournement avait été tardivement conçue en prolongement de la ligne Paray-le-Monial – Lozanne. Celle-ci avait été mise en service de Lamure-sur-Azergues à Lozanne en octobre 1895, de Paray-le-Monial à Lamure-sur-Azergues en septembre 1900, de Lozanne à Tassin en novembre 1906 et enfin de Tassin à Givors-Canal en juin 1910, ce qui en fit une des lignes parmi les plus récentes du réseau historique. Notons que la ligne de l’Azergues est dotée depuis 1995 d’un canton de... 65 km et mise à voie unique, signe d’un manque consternant d’anticipation.

    Sa mission était tournée principalement vers le flux de fret nord-sud-est, via la ligne de l’Azergues (Moulins/Le Creusot-Paray-le-Monial) ou via la ligne du Bourbonnais (Nevers, Saincaize, Moulins, Saint-Germain-des-Fossés). Au demeurant l’offre voyageurs sur la section tangentant Lyon (Tassin-Givors-Canal) cessa dès janvier 1932, sous la gestion du PLM, devenant l’une des première lignes de ce réseau à être privée de service voyageurs, qui n’avait tenu que 22 ans, bien avant les liquidations massive entreprises dès sa création par la SNCF en 1938.

    Côté sud, la première liaison Grenoble-vallée du Rhône

    Tournons-nous vers le sud. La première liaison ferrée entre Grenoble et la vallée du Rhône (la ligne Paris-Marseille) fut tracé par la plaine de la Bièvre, d’orientation est-ouest entre les collines du Bas-Dauphiné de même orientation. Elle reliait le quartier de Pique-Pierre sur la rive droite de l’Isère à Grenoble (Saint-Martin-le-Vinoux), le pont n’ayant été achevé que peu après, à Saint-Rambert-d’Albon, cité située entre le Péage-de-Roussillon côté nord et Andancette côté sud. Cette ligne fut précocement mise en service, en novembre 1856 de Saint-Rambert-d’Albon à Rives, en juillet 1857 de Rives à Saint-Martin-le-Vinoux, puis en juillet 1858 jusqu’à Grenoble par le pont nouvellement construit. C’est Napoléon III qui inaugura la ligne en 1860 en effectuant le voyage de Saint-Rambert à Grenoble.

    La ligne avait été conçue pour ménager la mise à double voie. Son embranchement à Saint-Rambert-d’Albon ménageait tant les correspondances vers le nord que vers le sud. Mais les rapides mises en service des lignes de Lyon à Beaucroissant (et Grenoble) par La Tour-du-Pin (achevée 1862) et de Grenoble à Valence par Saint-Marcellin (1864) firent perdre sans délai du trafic à cette liaison est-ouest.

    Las, Peyraud-Firminy fut progressivement sacrifiée, perdant son service voyageurs par sections entre février 1940 (Dunières-Annonay), juin 1958 (Peyraud-Annonay) et juillet 1991 (Firminy-Dunières). L’itinéraire complet permettait de relier Grenoble à Saint-Etienne en 187 km, contre 188 km par Lyon. Un distance à peine inférieure qui évitait un rebroussement à Lyon mais présentait l’inconvénient d’un profil difficile entre Peyraud et Firminy avec tracé hélocoïdal à Bourg-Argental et altitude maximale de 917 m.

    Saint-Rambert-d’Albon – Rives, lien potentiel entre Grenoble et vallée du Rhône évitant Lyon

    Pour autant, l’intérêt de la ligne Saint-Rambert-d’Albon-Rives (l’embranchement est à Beaucroissant, à 2 km à l’ouest de Rives) ne disparaissait pas. Elle aurait permis aujourd’hui la liaison entre l’actif bassin grenoblois et la non moins active moyenne vallée du Rhône, industriels tous deux, tout en évitant le détour par Lyon.

    Il est consternant de noter qu’entre la préfecture de l’Isère – Grenoble – et sa sous-préfecture – Vienne – n’existe pas de liaison ferroviaire directe alors que la ligne de Saint-Rambert-d’Albon à Rives l’eût permise. Plus encore : aucun service d’autocar régulier ne relie les deux villes via l’itinéraire le plus court. Seules deux lignes à fréquence minimale relient Grenoble à Beaurepaire (69,5 km) : T50, avec 3 A-R par jour en 1 h 42 mn en semaine (2 A-R l’été, 1 A-R le samedi, 2 A-R les dimanches et fêtes) ; X08, ligne express du matin au départ de Beaurepaire, et du soir au départ de Grenoble, en 1 h 24 mn, 4 A-R par jour en semaine hors vacances scolaires, 3 A-R durant les vacances et aucun service les samedis, dimanches et fêtes

    Pour relier directement Grenoble à Vienne par transport public, la seule solution est de transiter par Lyon Part-Dieu par train TER. Le temps de parcours avec correspondance à Lyon Part-Dieu est de l’ordre de 2 h 11 mn à 2 h 17 mn pour un itinéraire de 161 km. L’attente à Lyon est de l’ordre de 40 mn. Le temps de parcours atteint 2 h 50 mn via Valence (170 km).

    Si l’itinéraire via Lyon est de 161 km, l’itinéraire ferroviaire abandonné via Saint-Rambert-d’Albon n’affichait que 116,50 km, soit une économie de 44,5 km (ou 27,64 %) et un profil nettement plus favorable par la Bièvre et la plaine de Beaurepaire que par Chabons, la vallée de la Bourbre et La Tour-du-Pin.

    Grenoble-Vienne-Saint-Etienne sans passer par Lyon, un contournement de valeur

    Si l’on envisage le réseau de façon plus générale, on peut étendre l’itinéraire ferroviaire par Saint-Rambert-d’Albon jusqu’à Saint-Etienne. A l’ouest de Saint-Rambert et Vienne, il franchit le Rhône à Chasse-sur-Rhône par le raccordement sud (si l’on prend l’hypothèse d’un parcours par la rive gauche du fleuve, plus peuplée), poursuit jusqu’à Saint-Etienne par la vallée du Giers : Givors, Rive-de-Giers, Saint-Chamond.

    Si l’itinéraire Grenoble-Saint-Etienne par Lyon affiche 188 km, celui par Saint-Rambert-d’Albon afficherait 168,5 km. L’économie serait double : l’absence de rupture de charge à Lyon Part-Dieu ; un kilométrage diminué de 19,5 km (10,4 %) avec un meilleur profil général et un bien moindre engorgement.

    D’autre part, un tel service Grenoble-Saint-Etienne direct permettrait de desservir, outre Voiron et Rives, cités actives, la plaine de la Bièvre avec Izeaux et ses entreprises, l’aéroport de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Beaurepaire. La communauté de communes Entre Bièvre et Rhône compte 70.000 habitants. Saint-Rambert-d’Albon, situé à l’extrême nord de la Drôme, fait partie de l’intercommunalité Porte Drôme-Ardèche qui compte 48.000 habitants. Vienne (32.000 habitants) fait partie de l’intercommunalité Vienne-Condrieu agglomération qui compte 94.000 habitants.

    Un service Grenoble-Saint-Etienne par Saint-Rambert-d’Albon présenterait enfin l’avantage de permettre aux habitants de cette moyenne vallée du Rhône d’accéder à Saint-Etienne sans avoir à faire l’aller-retour Chasse-sur-Rhône-Lyon, soit 44 km cumulés. L’avantage sur cette section de voir deux fois le même paysage (principalement une autoroute) durant le même voyage n’est pas apprécié de tous. Aucune ligne régulière d’autocar ne relie Vienne à Saint-Etienne.

    Vienne, isolée de Saint-Etienne pourtant proche

    L’itinéraire ferroviaire direct Vienne-Saint-Etienne avec transit par le pont de Chasse-sur-Rhône affiche 50,5 km environ contre près de 95 km (avec correspondance) par Lyon Part-Dieu. Si Lyon Part-Dieu est encombrée, c’est aussi que les gestionnaires du réseau ont tout fait pour y concentrer les flux en démaillant le réseau historique et en compliquant (ou interdisant) les itinéraires par transport public pour les populations n’ayant pas le privilège d’habiter dans les grands centres urbains.

    Reste l’état de la ligne Saint-Rambert-d’Ambon – Rives. Il est ce que les technocrates jacobins ont décidé qu’il soit, par strabisme parisianiste, obsession centralisatrice, ignorance de la géographie physique et humaine, incapacité d’anticipation et soumission au lobby routier : une ruine.

    La ligne a perdu tout service voyageurs dès juillet 1939, un an et demi après la nationalisation des réseaux ferroviaires qui était censée les remettre en ordre. Le fret a été éliminé dans la partie orientale Izeaux-Beaucroissant (2,5 km) en mai 1967, interdisant l’accès à la ligne depuis l’est et Grenoble ; de Beaurepaire à Izeaux (29,5 km) en 1989 ; de Saint-Rambert-d’Albon à Beaurepaire (22 km) en mars 2015. Les élus de la région de Beaurepaire demandent instamment la réouverture au fret de cette dernière section. En janvier 1972, la section Beaurepaire-Izeaux était administrativement déclassée. Ne demeure à Beaucroissant qu’un court embranchement pour granulats.

    On notera enfin que lors d’un grave incident interrompant la ligne Grenoble-Lyon au-delà de Saint-André-le-Gaz, il arrive que des TER Grenoble-Lyon soient détournés par Chambéry, Culoz et Ambérieu, soit une promenade de 201 km au lieu de 129 km. Par Saint-Rambert-d’Albon, l’itinéraire Grenoble-Lyon afficherait 148,5 km…

    L’existence d’itinéraires alternatifs est une des conditions de la robustesse d’un réseau. Et la force d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible.

    https://raildusud.canalblog.com/2025/05/saint-rambert-d-albon-grenoble-ce-potentiel-itineraire-de-maill

    #train #réseau_ferroviaire #France #Lyon #Grenoble #infrastructure #alternative

  • La #maison_en_A : une #alternative solide, pas chère et à construire seul

    À 65 ans, #Elizabeth_Faure a construit quasiment toute seule sa #maison_en_forme_de_A, pour 40 000 euros. Une alternative féministe, écologiste et peu chère, qui essaime grâce à ses conseils.

    Le long de la route bordée de merisiers, les champs s’étalent à perte de vue dans le vallon, sous un ciel azur. Puis, derrière quelques maisons, un grand triangle apparaît dans le paysage tout vert. En se rapprochant, au fond d’un lotissement, la figure est, en réalité, une maison. Une maison en forme de A.

    Bienvenue chez Elizabeth Faure. C’est dans le village de Lusignac, en Dordogne, qu’elle a construit sa maison quasiment toute seule, en 2013, à 65 ans, pour 40 000 euros. Une « maison pour les fauchés », comme elle le dit, dans laquelle on a rapidement envie de rester.

    L’édifice en bois de 180 m2 sur deux étages est doté d’une terrasse donnant sur un petit bois. L’autre côté s’ouvre sur un jardin peuplé de bananiers du Japon, d’aeoniums, de yuccas et d’un potager. Posée sur des piliers, la bâtisse a peu d’emprise au sol.

    https://www.youtube.com/watch?v=t6-DCuS4fSY

    « J’ai fait au moins cher »

    En train de cueillir quelques herbes aromatiques pour le repas, Elizabeth avait proposé, avant même notre rencontre, de venir dormir la veille dans le dortoir des invités au premier étage, puis de rester déjeuner. La « vieille hippie », comme elle se surnomme, aime recevoir du monde et a rendu sa maison conviviale.

    Malgré l’inclinaison des murs formée par le toit à double pente, on ne se sent pas du tout écrasé, au contraire, la hauteur sous plafond est confortable. La cuisine et le salon forment une large pièce éclairée grâce à plusieurs grandes fenêtres. Les poutres apparentes, les murs sont ornés de calligraphies et, à côté des chaises en bambou, une balançoire trône au milieu du séjour.

    « Ces meubles, c’est de la récup’. Dans cette maison, j’ai fait au moins cher », dit la septuagénaire aux yeux bleus perçants derrière ses lunettes. Elizabeth explique n’avoir « rien inventé » : « Les maisons en forme de A existent depuis la nuit des temps, c’est la forme la plus solide et la plus simple, donc la moins chère, à construire soi-même. »

    Autodidacte

    Lorsqu’elle a démarré son projet en 2013, Elizabeth vivait du RSA, le revenu de solidarité active : « Je n’ai jamais cherché à faire du fric dans ma vie. Si j’ai voulu être bâtisseuse, c’était pour aider les pauvres, les riches n’avaient pas besoin de moi. »

    Après une enfance au Maroc, Elizabeth est arrivée en France à l’adolescence. Rapidement, elle a cherché à partir, d’abord au Canada, puis en Angleterre. « Mon père a refusé de payer mes études d’architecte, il trouvait que ça ne servait à rien, car j’étais une fille. Je me suis débrouillée seule pour les financer et je suis allée à Londres. »

    À la fin des années 1960, elle a vécu dans des maisons menacées de démolition par la construction d’une autoroute autour de la capitale britannique, et en parallèle, elle en a rénovées plusieurs pour des familles dans le besoin. « En occupant ces squats, on a gagné la lutte contre l’autoroute. Des gens y habitent encore pour 1 livre par mois [près de 1,20 euro] », sourit-elle, avant d’allumer sa cigarette roulée et de se servir un verre de vin rouge.

    Après s’être mariée à un Anglais et avoir donné naissance à sa fille en 1975, Elizabeth a multiplié les chantiers de rénovation à New York, Paris ou en Dordogne, souvent gracieusement.

    En 2003, une idée lui est venue en regardant un reportage sur des cabanes pour SDF, réalisées par l’association Emmaüs. « C’était vraiment pas terrible, se souvient-elle. On peut être pauvre, sans être obligé de vivre dans la misère. Je me suis dit que je pouvais faire mieux. » Elle a proposé à l’association de fabriquer des maisons en A de 25 m2 pour 6 000 euros. Sans succès.
    « On me disait que je n’y arriverais jamais »

    Pas de quoi lui faire perdre sa détermination pour autant. « Je me suis dit qu’un jour, je la construirais pour moi. L’idée était de montrer que si une vieille de 65 ans sans trop de moyens pouvait construire sa maison, tout le monde pouvait le faire. » En 2013, la désormais célibataire a sauté le pas et a acheté le terrain à la mairie de Lusignac.

    « À la base, un ami devait m’aider, mais il a préféré partir en vacances et je me suis retrouvée toute seule. » Malgré les critiques — « les gens me disaient que j’étais folle, que je n’y arriverais jamais » —, elle a démarré en février 2013 par la construction d’une cabane de jardin afin de vivre sur le chantier.

    Seconde étape, les fondations sous la pluie : « C’était difficile, il y avait de la boue partout et le sol était très dur, je devais creuser à la pelleteuse puis terminer au marteau-piqueur », retrace Elizabeth. Elle s’est ensuite occupée de l’installation de la fosse septique, « le plus important dans une maison ! »

    Pour lever les premiers des dix-huit triangles formant la structure de la maison, Elizabeth a fait appel à « [s]on meilleur pote anglais Hugues et le cantonnier du village, qui est venu avec un ami ». Pour le reste, « je devais trouver des astuces pour porter des choses lourdes. Quand tu es seul, tu dois être malin. Tu te construis toi-même, tu apprends tes limites et tu te dépasses, c’est super pour l’estime de soi ! »

    Le plancher posé, Elizabeth a installé les panneaux constitués de copeaux de bois, pour avoir une bonne isolation thermique. « Pour les fixer sur la structure, il a fallu 15 kilos de clous ! » Elle a également utilisé de la laine de verre et du polystyrène extrudé à l’extérieur. Pour la toiture, elle a posé des tuiles en bitume pour éventuellement installer des panneaux solaires. « Je l’aurais bien fait, mais je n’ai pas les sous. »

    Sept mois plus tard, la structure a été terminée et Elizabeth a emménagé dans sa maison. Restait l’isolation avant la chute des températures à l’automne. En juin 2014, un an et demi après le début des travaux, « je prenais ma douche dans ma salle de bain, l’essentiel était là ».

    La levée des triangles, les pauses dans la piscine gonflable avec Hugues autour d’un verre de vin rouge, l’installation de l’électricité et de la plomberie… tout est raconté dans le documentaire La Maison en A de Morgane Launay, une amie d’Elizabeth qui a tout plaqué pour suivre le chantier pendant un an. Présenté dans des cinémas de la région, puis mis en accès libre sur internet en 2018, le documentaire a été repéré par les magasins de bricolage Castorama, qui feront un reportage sur la maison en A en 2020. De quoi créer un boom.
    Des tutos pour essaimer

    « Malgré le Covid et les restrictions sanitaires, des centaines de gens défilaient chez moi pour voir la maison, ils avaient plein de questions pour construire la leur, se rappelle Elizabeth. J’ai reçu aussi des appels de personnes au Canada, aux Comores, en Nouvelle-Calédonie… C’était fou. »

    L’affluence est devenue telle qu’elle a limité les visites au samedi. « Je recevais encore 50 personnes toutes les semaines. Mon amie Morgane a proposé de créer une chaîne YouTube avec des tutoriels, pour éviter de répéter tout le temps la même chose. »

    Leur chaîne sobrement intitulée La Maison en A propose ainsi une cinquantaine de vidéos détaillant toutes les étapes du projet, du permis de construire à l’étude thermique en passant par l’assemblage de l’ossature. À l’image, on y voit par exemple Elizabeth expliquer, un décamètre et un crayon à la main, comment gérer les imprévus : « Là, on va être obligé de raccourcir ce madrier pour que ça passe, je suis nulle à chier à la tronçonneuse, mais on s’en fout, on fait ce que l’on peut ! » s’exclame-t-elle, toujours avec un franc-parler naturel.

    Malgré les plus de 800 000 vues sur le documentaire et les 3 millions de personnes qui suivent sa chaîne YouTube et ses réseaux sociaux, Elizabeth n’a pas touché d’argent. « Ce n’était pas le but, j’ai réalisé le rêve de ma vie : permettre aux gens de faire leur maison tout seul, pour pas cher. »

    Depuis, une centaine de maisons en A ont été construites en France, y compris une en Russie, et 200 autres sont en construction dans l’Hexagone. En Dordogne, une dizaine de personnes se sont installées pour cette raison. Face à l’engouement, dans le territoire du Ribéracois où elle habite, « on ne délivre plus de permis de construire pour les maisons en A, sous prétexte qu’elles dénaturent le paysage rural, c’est lamentable », souffle Elizabeth.

    Parmi les membres de la communauté de la maison en A, « il y a des jeunes et des vieux de tous les milieux sociaux, plusieurs sont devenus des amis ». En revanche, Elizabeth ne supporte pas ceux qui lui disent comment elle aurait dû faire telle ou telle chose. « Face à ces mecs-là, je n’ai plus la patience. La dernière fois, un type me dit que mes conseils pour faire de la peinture à la farine ne fonctionnent pas. Évidemment, il avait sauté des étapes... », raconte celle qui a toute sa vie fait face à la présomption d’incompétence sur les chantiers.

    C’est pour cette raison qu’Elizabeth préfère travailler avec des femmes, à l’exception de son meilleur ami Hugues. Que ce soit Morgane Launay, la réalisatrice du documentaire, ou Ambre Chatelain, qui écrit une bande dessinée en aquarelle sur Elizabeth, cette dernière préfère parler de leurs talents plutôt que des siens. « L’idée de cette BD, c’est de s’adresser aux petites filles, pour leur montrer qu’elles aussi pourraient construire leur maison. On a tout de même décidé de garder quelques gros mots, ça permet d’être plus libre ! »

    https://reporterre.net/La-maison-en-A-une-alternative-solide-pas-chere-et-a-construire-seul
    #auto-fabrication #logement #auto-construction
    #tuto #tutoriel

  • #Léviathan

    Le #théâtre comme #contre-espace pour interroger le fonctionnement du #système_judiciaire, penser ses alternatives et imaginer d’autres #rituels symboliques.

    Créé après une longue immersion au cœur du système pénal, notamment des procédures de #comparution_immédiate, Léviathan interroge la justesse de la #justice_institutionnelle. En collaboration avec l’auteur #Guillaume_Poix, #Lorraine_de_Sagazan s’inspire des pratiques de la justice dite transformatrice et autres alternatives au schéma traditionnel juger-punir-enfermer. Sous un chapiteau dressé comme un #tribunal_de_fortune, en écho à l’installation présentée à la Collection Lambert, Léviathan cherche à comprendre – au-delà du bien et du mal – les liens entre le système juridique et les #inégalités qui régissent notre société, renversant au passage certaines évidences. À travers la figure biblique du Léviathan, le spectacle nous confronte à la #violence et à sa #régulation par le #droit, nous posant cette question cruciale : qui est le #monstre ?

    https://festival-avignon.com/fr/edition-2024/programmation/leviathan-348606
    #justice #théâtre #alternative #justice_transformatrice

    ping @karine4

    • #Léviathan

      Dans ce spectacle, Lorraine de Sagazan pense le théâtre comme un contre-espace pour interroger le fonctionnement du système judiciaire, ses béances, ses alternatives. Le Léviathan, figure biblique ambivalente, à l’immense héritage philosophique et littéraire pose la question suivante : qui est le monstre  ?
      Se confrontant à la construction instituée du droit, son organisation ; la #détention de l’#autorité et de la violence dite légitime, le spectacle tente, usant de registres divers, de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascules par delà le bien et le mal.

      Note d’intention

      Fruit de nombreuses rencontres avec avocats, magistrats, victimes et détenus, le spectacle s’intéresse aux lacunes de la justice institutionnelle. Parce qu’elle organise les rapports et régule les conflits entre les membres d’une société, la justice est la clef de voûte du schéma social et civique. Pourtant, si chacun s’entend sur sa vocation et sur sa mission, les opinions divergent quant à son application. La France, comme d’autres pays d’Europe, connait actuellement une crise de confiance sans précédent à l’égard de cette institution.

      Pendant plusieurs mois, une partie de l’équipe artistique s’est immergée dans la 23e chambre du Tribunal de Paris où ont lieu les procédures de comparution immédiate. Cette procédure simplifiée et expéditive, qui est une exception française, juge l’auteur présumé d’une infraction à sa sortie de garde à vue. Publique et durant, en moyenne, moins de trente minutes, elle est de plus en plus répandue et favorise largement l’incarcération puisque 70% des peines prononcées correspondent à des peines de prison ferme.
      En comparution immédiate, l’ordre juridique ne fonctionne pas comme une instance d’intégration et d’organisation collective, il s’inscrit dans les conflits politiques et reproduit des rapports de force. Nous avons pu y observer qu’un. e prévenu.e fait rarement face à sa victime mais fait face à un procureur qui pose la société comme la victime de l’infraction. Nous posons alors la question  : est-ce le code pénal qui fait le crime ou la présence d’une victime  ? Est-ce le code pénal qui réclame la justice ou la blessure et sa réparation  ? Pourquoi un droit répressif plutôt qu’un droit restitutif qui prendrait en charge la réparation du préjudice subi  ?
      Nous nous sommes intéressés à la justice transformatrice et à l’abolitionnisme pénal. Ces mouvements consistent à remettre en question le système pénal dans son ensemble (tribunaux, police et prisons) et à imaginer des alternatives. Il s’agit alors d’envisager une véritable confrontation des parties, créer les conditions d’un véritable «  débat politique  » au sein d’un tribunal où la victime et les besoins que celle-ci peut manifester est au centre des considérations et des décisions.

      Organisé autour de trois comparutions significatives, Léviathan interroge la validité de cette procédure et ménage une rencontre avec un témoin plusieurs fois jugé dans ce cadre. Sous un chapiteau imaginé comme un tribunal de fortune, le contre-espace théâtral se fait chambre de mémoire, avec huit interprètes dont un acteur amateur qui se porte garant de notre récit au même titre qu’il l’incite,.et confronte notre idéal de justice aux béances du système pénal contemporain. Léviathan tente de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascule par-delà le bien et le mal nous confrontant au dilemme de la violence, à son exercice légitime et à sa régulation par le droit.

      https://www.lorrainedesagazan.com/projets/leviathan
      #violence_légitime

  • Adapter notre appareil de #formation aux besoins de l’#économie, un long thread de #Julien_Gossa...

    Adapter notre appareil de formation aux besoins de l’économie.

    Communication du #Conseil_des_ministres du 28/04/2025

    Je vous offre une lecture premier degré de cette passionnante communication.
    https://www.info.gouv.fr/conseil-des-ministres/compte-rendu-du-conseil-des-ministres-du-28-04-2025#682ba2c6-cdd6-4dce-925

    L’éducation ne sert qu’à l’#insertion_professionnelle.

    Nous avons déjà tout réformé en profondeur dans ce sens, avec de formidables succès.

    Malgré le formidable succès de nos #réformes, nous constatons leur #échec.

    (Je vous jure j’invente rien, je caricature même pas)

    Cet échec est un « paradoxe » car il y a des #emplois non pourvus.

    C’est donc la faute de l’éducation, qu’il faut continuer à réformer.

    (Pause)

    Ça commence par « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques, et mieux attirer les jeunes filles vers ces métiers. »

    Et ça enchaine par « entreprises du bâtiment et / entreprises industrielles / sans compter les restaurateurs »

    (fin de la pause)

    1. C’est la faute de l’éducation, mais surtout du #secteur_public.

    Les services de l’État sont dysfonctionnels, notamment pour #Qualiopi (donc pour le #secteur_privé - me demandez pas la logique entre les deux affirmations, je ne fais que traduire).

    2. #Apprentissage

    L’apprentissage a donné le contrôle de l’éducation aux #entreprises.

    Mais ce contrôle a été utilisé « en raison de considérations économiques de certains acteurs de la #formation » (i.e. pomper l’#argent_public de l’apprentissage).

    (C’est la description d’un #échec_total)

    Puis que notre dispositif d’apprentissage a échoué, il faut le développer le plus largement possible.

    (vous vous dites que je déconne, mais lisez le texte en entier)

    (pause)

    Nous constatons que les automobilistes qui se lèvent le plus tôt trouvent une place de parking 20% plus près et 48% vite.
    Pour résoudre le problème des places de parking, il faut donc que tous les automobilistes se lèvent plus tôt.

    Ça vous parait complètement con ?

    (fin de la pause)

    3. Déployer la réforme du #lycée_professionnel

    Les #lycées_pro accueille les élèves fragiles, et les élèves fragiles peinent à trouver des emplois, donc il faut réformer le #lycée_pro.

    (pause)

    Début : « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques »

    Maintenant : « Les #métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’#enseignement_professionnel. »

    (fin de la pause)

    Puisque les jeunes bacheliers pro ne trouvent pas d’emploi dès la sortie de leurs études, il faut développer la formation des adultes.

    (Me demandez pas, je suis aussi perdu que vous)

    Donc M. Macron va (encore) tout réformer le Lycée Pro.

    Cette #réforme consiste à fermer les formations qui ont de mauvais #taux_d'insertion.
    (Ne demandez pas ce qu’on fait des jeunes qui y étaient : c’est la question qui fâche)

    Et puisque les jeunes sont au #chômage, le mieux est de les rapprocher tout de suite de #Pôle_Emploi.
    (Je vous jure, c’est écrit)

    4. Territorialiser l’offre de formation dans l’enseignement supérieur

    La #LCAP, qui a permis la #dérégulation des #formations_privées, est un grand succès.

    Malheureusement, la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes.

    Comme la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes, nous devons « garantir l’adéquation permanente entre formation et #besoins_économiques [de] l’offre de formation des #universités. »
    ¯\(ツ)

    Pour ça, on va utiliser les #COMP 100%

    On va donc
    1. accréditer globalement les #offres_de_formation
    2. calibrer les #capacités_d'accueil seulement sur les « besoins en compétence identifiés locale » grâce à #Insersup.

    (pause)
    Rappel : « Les métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’enseignement professionnel. »

    Conséquence : on va fermer les filières universitaires sur le seul critère de l’#employabilité, par décision algorithmique.
    (fin de pause)

    L’État décide de la « stratégie ».
    Les rectorats discutent avec le #MEDEF pour savoir quoi garder ouvert.
    On consulte tout le monde sauf les universités et les universitaires.
    Les universités appliquent.
    Insersup calcule la #performance.
    Le #budget est automatiquement ajusté en fonction du résultat.

    (pause)
    C’est très exactement ce que je décrivais dans ce billet (https://blog.educpros.fr/julien-gossa/2025/04/22/comp100-les-universites-libres-dobeir). Et ce n’est pas amusant du tout. Voir ainsi confirmer en Conseil des ministres le pire de ce qu’on pouvait prévoir est terrifiant.
    (fin de la pause)

    5. Adapter les dispositifs à destination des adultes pour une meilleure adéquation aux besoins du #marché_du_travail

    "Pour répondre aux transformations rapides du marché du travail (serveurs et de BTP) et lutter contre les situations de sous-activité (il n’y a pas d’emplois)"

    Des vieux trucs.

    Car lorsque la formation n’est pas une réponse suffisante à l’absence d’emploi, il faut bien se rendre à l’évidence : c’est forcément la faute des chômeurs.

    Il faut donc "simplifier". Et réformer la formation.
    (le raisonnement circulaire est fascinant. C’est complètement buggué.)

    Lorsqu’il n’y a pas assez d’emplois, il faut augmenter l’ "#immersion_professionnelle" (ça sonne comme du waterboarding) et un truc (« former-recruter », j’imagine que ça sonne bien quand on n’a rien à dire).

    Car cela a "démontré son efficacité" (crois moi frrr).

    Enfin, les plan d’investissement dans les compétences doit être orienté sur les compétences dont on a besoin.
    (Je vous jure j’invente rien, c’est dingo)

    Donc, réforme au pas de charge, sans prendre le temps de la réflexion et de la concertation. Parce que c’est comme ça.

    (Fin du truc)

    Je crois que c’est la première fois que je lis une communication du Conseil des ministre.

    C’est peut-être toujours comme ça : un constat que ce qu’on n’a fait n’a pas marché, et donc la décision de continuer si possible en accélérant, en mettant de côté toute forme de réflexion ou de logique.

    Ou alors c’est qu’on est arrivés à un point intéressant de l’histoire, où on est allé au bout de la logique "s’il y a des chômeurs, c’est forcément la faute de l’éducation, ou alors des chômeurs".

    Ça expliquerait pourquoi les décisions prises n’ont plus de fondement logique.

    De fait, on a tout donné sur la formation pro en #alternance, et ça n’a pas marché. Si alors on refuse l’argument le plus évident (il n’y a tout simplement pas assez d’emplois pour toute notre population avec l’organisation actuelle du travail), il ne reste que des trucs pétés.

    Parce que "les formations privés font de la merde, donc il faut utiliser insersup et les COMP pour fermer des formations universitaires aux choix des employeurs du bassin", c’est complètement pété.

    On fait quoi des étudiants ?

    On constatera au passage l’invisibilisation complète des #BTS, #prépas, écoles et #IUT, pourtant principaux concernés pour « former davantage de #techniciens, d’#ingénieurs, de #scientifiques ».

    Ne pas en parler, c’est complètement pété.

    PS : Insersup dit qu’il faut fermer les IUT.
    ¯\(ツ)

    Parce que "Les #métiers_en_tensions ne demandent pas de #qualification particulière, donc il faut profondément modifier notre système de #qualification", c’est aussi complètement pété.

    Donc soit on est face à des gens qui simplement préparent une baisse drastique de l’ampleur de notre système éducatif, en particulier universitaire, en prévision de la baisse démographique (dans 5 ans, on amorce une chute durable).

    Mais alors pourquoi ne pas le dire ?

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381380

    Soit on est face à des idéologues, qui se privent de la solution évidente (si l’emploi doit être indispensable pour vivre, alors il faut augmenter le nombre et la qualité des emplois), et aboutissent donc à des solutions déraisonnables, sans fondement, avec des logiques tordues.

    Juste des mots.

    Et on termine avec cette curiosité : on a du « certains acteurs de la formation » et des « certaines formations », mais le Conseil des ministres ne dit jamais les termes :

    💫le secteur d’#enseignement_supérieur privé lucratif💫

    Qui pompe du fric public et ne sert à rien. A cause des réformes.

    Et je termine vraiment avec ma #hottakeesr préférée :

    Au XXIe siècle, il ne faut plus adapter le système éducatif aux besoins économiques, mais il faut adapter l’économie aux besoins des jeunes, donc des étudiants.

    https://social.sciences.re/@juliengossa/114432228297974603

  • #Territoires_zéro_chômeur ou les chantiers d’un projet politique d’avenir

    Face aux diverses transformations sociales qui menacent le travail, il est urgent de penser à des alternatives à la création d’#emplois par le seul secteur privé, répondant à une logique de #rentabilité immédiate. Alors que l’offre politique actuelle propose, pour résoudre ce problème, soit de le flexibiliser et donc de dégrader toujours plus les #conditions_de_travail des individus, soit d’en nier le besoin et l’utilité future en le présentant comme un fardeau dont le #revenu_universel nous déchargerait, le projet d’ATD Quart Monde promet une solution peu onéreuse et vertueuse, car utile socialement, pour garantir à tous un #emploi.

    Les universitaires ont abondamment documenté les effets négatifs d’une période d’#inactivité, même courte, à la fois sur l’individu, sur la famille et sur la communauté. Une période de #chômage affecte en effet la #santé et la #satisfaction_de_vie d’un individu [i], mais également le montant de son salaire futur [ii] – si réinsertion économique il y a. La baisse de #revenu induit en outre une diminution des biens et services consommés par la famille, et une augmentation de l’#anxiété et des symptômes dépressifs des personnes concernées susceptibles d’affecter leurs apparentés. Plusieurs études ont, par exemple, mis en évidence que la perte d’un emploi du père était associée à un plus faible poids à la naissance [iii], ou à des performances scolaires moindres [iv] de l’enfant. Enfin, si les personnes inactives sont concentrées autour d’une même aire géographique, c’est sur l’ensemble de la communauté [v] que peuvent se répercuter les conséquences du chômage prolongé via l’augmentation de consommation des #services_publics combinée à une diminution de la base d’imposition nécessaire au financement de ces services, ce qui conduit presque inéluctablement à leur #dégradation.

    À l’heure où trois grands événements, à savoir la crise du COVID 19, la transition écologique et la transition numérique, menacent l’emploi, et où les politiques successives de l’offre, supposées le stimuler, ont échoué, il est nécessaire d’envisager des #alternatives à la création d’emplois par le seul secteur privé, répondant à une logique de rentabilité immédiate.

    C’est précisément ce que propose le projet Territoires Zéro Chômeur (#TZC) initié par le mouvement ATD Quart Monde, dont l’objectif premier est d’éviter que des individus ne tombent dans des trappes à inactivité et ne deviennent inemployables en raison de la dégradation de leur #capital_humain (c’est l’une des explications du fameux #effet_d’hystérèse, mécanisme par lequel un #chômage_conjoncturel se transforme en #chômage_structurel après une #récession). Fondé sur un principe de #garantie_à_l’emploi, ce dispositif, dont l’expérimentation sur dix territoires a débuté en 2017, permet à tout chômeur de longue durée (un an minimum) qui le souhaiterait, d’être employé en CDI au sein d’une #Entreprise_à_But_d’Emploi (#EBE) chargée de pallier un besoin économique ou social local qui ne soit pas déjà couvert par une entreprise. Concrètement, il s’agit d’identifier des besoins économiques ou sociaux d’un territoire et de réfléchir à une activité qui fasse coïncider ces besoins avec les compétences des personnes inactives. Le tout, sans concurrencer les entreprises locales. A ce jour, les emplois créés dans les territoires d’expérimentation concernent le service à la personne, le gardiennage, le maraîchage ou encore le transport, autant d’emplois non pourvus car précisément dépourvus de valeur marchande, mais non moins utiles socialement.

    Le modèle économique des EBE est, par ailleurs, relativement simple : le coût d’un chômeur pour la collectivité est estimé à 15000€ par an si l’on inclut les dépenses liées à l’emploi (allocation spécifique de solidarité, aide au retour à l’emploi), les dépenses sociales (RSA, allocations logement), les coûts indirects (santé) et le manque à gagner d’impôts et de cotisations. A peu de choses près, le coût d’une personne inactive équivaut ainsi à un SMIC. L’idée est donc de transformer les prestations sociales et les coûts indirects liés au chômage en salaire ; autrement dit d’activer des dépenses « passives ».

    L’extension du projet en débat

    Trois ans après le début de l’expérience initiée sur dix territoires, le bilan semble plutôt positif : 700 personnes qui étaient dans une période d’inactivité prolongée, ont été embauchées en CDI, et 30 d’entre elles ont, par la suite, retrouvé un emploi dans une entreprise locale. Surtout, le dispositif a permis de sortir des individus d’une grande #pauvreté qui allait jusqu’à contraindre leur consommation alimentaire :

    « L’un d’entre eux nous a dit, en aparté du questionnaire, pouvoir faire trois repas par jour alors qu’avant il ne mangeait qu’au petit déjeuner et au dîner. En outre, les salariés déclarent des achats « plaisirs » qui sont devenus possibles, notamment au niveau vestimentaire (vêtements, chaussures, montres…) » (Source : Rapport de la métropole de Lille, DARES, p. 37)

    La suite de l’enquête révèle que les salariés de l’EBE de Tourcoing, embauchés dans des entreprises de récupération de matériaux, garages ou épiceries solidaires, ont davantage confiance en eux depuis qu’ils travaillent (55,9%). Dans l’ensemble, la classe politique est donc favorable au dispositif et salue l’initiative d’ATD Quart Monde. C’est pourquoi le contrat des dix territoires actuels a été renouvelé, permettant ainsi la continuation du projet.

    En revanche, la question de son extension divise : dans le projet de loi étudié par l’Assemblée en début de mois, il est question d’étendre l’expérience à 30 nouveaux territoires. Or, comme le suggère les rapports IGAS/IGF, le #coût du dispositif aurait été sous-estimé. D’un côté, les personnes ayant bénéficié de ce programme ne demandaient pas toujours les minimas sociaux, donc l’économie de prestations sociales devant être réalisée au départ s’avère plus faible que prévue – en moyenne, 5000€ au lieu de 15000€. De l’autre, les EBE ont dû acquérir du capital (local, machines) pour mener à bien leur projet, un coût fixe qui a contraint ces entreprises à revoir à la hausse leurs dépenses.

    Un coût, certes plus élevé que prévu, mais destiné à s’amortir avec le temps

    Il n’est toutefois pas surprenant que le lancement des premières EBE ait nécessité un investissement de base dans du capital. Cela ne permet en rien de conjecturer sur le coût réel du dispositif dans le futur, puisque, par définition, ces coûts fixes s’amortiront dans le temps. Certaines entreprises pourront même devenir rentables en dégageant du profit grâce à la vente de biens ; on pense par exemple aux épiceries solidaires ou aux usines de recyclage qui ont servi de support au film Nouvelle Cordée de Marie-Monique Robin. Il est donc probable que le dispositif soit moins onéreux dans les années à venir. C’est d’ailleurs ce qu’on peut lire dans le rapport IGAS :

    « L’expérimentation s’est vue également dans certains cas évoluer vers la création de structures (ex : SCIC Laine à Colombey-les-Belles) qui, si leurs activités s’avéraient rentables, pourraient quitter le cadre de l’expérimentation. » (Source : L’évaluation économique visant à résorber le chômage de longue durée, rapport IGAS, 2019, p.73)

    Certaines EBE pourraient donc même, à terme, être assez productives pour ne plus nécessiter d’aides publiques.

    Le « coût faramineux » des politiques de l’offre qui ont été menées ces dernières années

    Pierre Cahuc, qui n’en est pas à sa première attaque contre toute forme d’emploi subventionné par l’État[vi], a dénoncé, sur un ton proche du subtil « pognon de dingue », le « coût faramineux » de ce projet. Le grand prédicateur de la méthode expérimentale en matière de politiques publiques ne serait sans doute pas opposé à une comparaison de ce coût à celui des politiques publiques décidées ces dernières années pour tenter de réduire le chômage. Bien souvent en effet, l’expérimentation consiste à comparer plusieurs groupes tests (qui se voient attribuer un traitement) à un groupe contrôle (qui ne perçoit pas de traitement), afin de tester l’efficacité d’un traitement par rapport à un autre.

    A titre de comparaison justement, prenons le cas du CICE, politique votée en 2012 et destinée entre autres à réduire le chômage. Dans son dernier rapport de 2020 [vii], #France_Stratégie évalue que le dispositif aurait permis la création de 100 000 emplois, 160 000 au maximum, entre 2013 et 2017. Pour un coût – sous forme d’allègement fiscal – s’élevant à 18 milliards d’euros simplement pour l’année 2016. Au total, ce sont près de 47 milliards d’euros qui auraient été dépensés entre 2013 et 2015 pour un modeste résultat de 100 000 personnes embauchées. Plusieurs rapports pointent également un effet quasiment nul de la mesure sur l’#investissement, en dépit des objectifs annoncés en la matière. Finalement, ces allègements fiscaux auraient principalement servi à baisser les prix et augmenter les plus hauts salaires [viii]. Un travailleur embauché aurait donc coûté 435 000€ [ix] au contribuable, ou 100 000€ si l’on prend la fourchette la plus haute de l’OFCE, qui estime le nombre d’emplois créés ou sauvegardés à 400 000. Un coût largement supérieur à la plus haute estimation de celui d’un salarié en EBE, soit 26 000€.

    Pour l’économiste, d’autres alternatives plus efficaces existeraient pour résorber le #chômage_de_longue_durée. Il cite, par exemple, des dispositifs combinant la miraculeuse « formation » et un « soutien personnalisé », « aspects quasi absents de l’expérimentation territoire zéro chômeur ». Pourtant, à la lecture du rapport publié par le ministère du Travail sur le territoire de Colombelles, on constate que de nombreuses entreprises de la nouvelle économie (haute technologie, recherche et développement, informatique) se sont implantées dans cette région, et que les tentatives pour former les anciens travailleurs industriels aux compétences requises n’ont pas manqué. Mais quand le décalage entre les compétences des travailleurs et celles requises par les nouvelles entreprises est trop important, le chômage d’inadéquation persiste. Comme le souligne le rapport :

    « Il existe un décalage entre les besoins des entreprises qui s’implantent sur les zones d’activités situées sur le territoire et les compétences des chômeurs qui y vivent. Le niveau de formation des demandeurs d’emploi Xois ne leur permet pas de profiter des opportunités d’emploi liées à cette activité économique naissante. » (Source : Rapport du territoire de Colombelles, DARES, p.12)

    En dépit des efforts déployés pour limiter les conséquences du démantèlement de l’activité métallurgique dans cette région normande[x], et malgré de nombreux emplois privés à pourvoir dans la région, le chômage s’élevait donc à 20% en 2016. En clair, l’emploi privé ne peut être une solution au chômage de masse de cette région. Et au-delà des échecs successifs des dispositifs qu’évoque Pierre Cahuc pour résorber le chômage, il semble de toute manière utopique d’imaginer que la capacité des organismes de formation en France sera en mesure d’absorber tous les licenciements à venir.

    Les Territoires zéro chômeur, un projet politique

    C’est avec un effarement qui confine au complotisme que #Pierre_Cahuc révèle finalement un secret de polichinelle dans sa tribune : la défense des TZC, au-delà du seul objectif de résorption du chômage, serait un #projet_politique. Et en effet, ATD Quart Monde n’a jamais dissimulé son ambition de transformer le rapport au travail et d’en faire un droit de « première nécessité sociale ». De ce point de vue, le travail n’est plus conçu comme un fardeau, dont le revenu universel pourrait nous décharger, mais comme un besoin quasi-anthropologique, nécessaire à la réalisation de l’individu autant qu’au bon fonctionnement d’une société.

    En conséquence, les TZC évacuent les aspects aliénants du travail : tout d’abord, le projet n’a aucun pouvoir contraignant sur les individus. Ils peuvent choisir de travailler ou de continuer de percevoir leurs prestations sociales, selon leur bon vouloir. Le projet assure également des conditions de travail décentes aux salariés puisqu’ils sont sécurisés via l’emploi en CDI et qu’ils décident des tâches qu’ils devront effectuer, moyen efficace pour garantir la concordance entre leurs compétences et leur emploi. On ne peut pas en dire autant des quelques politiques entreprises pour réduire le chômage ces dernières années, en particulier la flexibilisation du marché du travail ou la baisse des indemnités chômage, qui ont plutôt eu pour effet de précariser davantage les travailleurs et de leur laisser toujours moins de marge de manœuvre quant au choix de leur emploi.

    Enfin, les individus retrouvent du sens à leur métier – composante plus que nécessaire au travail à l’heure où les « #bullshit_jobs » inondent le marché de l’emploi – puisque ce dernier doit être socialement et écologiquement utile. Dans les enquêtes menées sur les territoires concernés, on trouve ainsi de nombreuses EBE spécialisées dans l’agriculture bio, la permaculture ou encore l’entretien des forêts. A titre d’exemple, les employés de l’EBE de la Nièvre ont transformé des jardins ouvriers tombés à l’abandon en potager afin de répondre aux besoins du territoire (écoles, maisons de retraite) en circuit court.

    Il ne s’agit pas de nier que le dispositif mérite encore d’être amélioré. S’il représente pour l’instant une solution efficace au délaissement de certains territoires désindustrialisés, à l’instar de Tourcoing et Colombelles, il n’est pas, en l’état, en mesure de proposer une solution de long terme à l’ensemble des problèmes liés à l’emploi et à la crise écologique. Le projet repose en effet sur une décentralisation de la gestion du dispositif et sur l’autonomie des employés (ils choisissent eux-mêmes les tâches à effectuer) qui semble difficilement compatible avec une planification écologique. Il serait par exemple souhaitable qu’au lieu de prendre des décisions sans être coordonnées, les régions se concertent pour recenser les besoins nationaux de production afin de maximiser l’impact écologique du dispositif. Pour représenter une solution pérenne au chômage de masse, il serait par ailleurs bon de renforcer l’acquisition de compétences des employés au sein des EBE, d’une part pour augmenter leur taux de réinsertion sur le marché du travail, d’autre part pour ne pas renoncer à former des travailleurs dans des secteurs d’avenir et productifs, également nécessaire à la transition écologique.

    Bien que le projet ne soit pas entièrement abouti pour prétendre à être un dispositif révolutionnaire contre le chômage et le réchauffement climatique, il faut lui reconnaître ses mérites à la fois empiriques et théoriques. Il a permis une réduction non négligeable de la pauvreté dans des régions jusqu’alors délaissées par les autorités publiques en redonnant un emploi digne à ses travailleurs. De plus, il pose les premières briques d’un chantier plus vaste de redéfinition du travail, à l’heure où celui-ci est menacé par les reconversions à venir. A rebours d’une idée défendue par une frange anarchisante de la gauche selon laquelle les sociétés de demain ne nécessiteraient plus de travail – perspective pour le moins inquiétante pour bon nombre d’individus – ATD Quart Monde propose de réhabiliter la valeur travail en tant qu’élément essentiel à l’individu et la société. Celui-ci, en étant synonyme de sécurité, autonomie et consistance, retrouverait sa pleine fonction de réalisation de l’individu pour permettre à « l’homme qui travaille de reconnaître dans le monde, effectivement transformé par son travail, sa propre œuvre[xi] », comme l’écrit le philosophe et commentateur de Hegel Alexandre Kojève. Les réflexions ultérieures devront se pencher sur la tension entre autonomie des travailleurs – élément phare du projet qui propose d’éradiquer l’aspect aliénant de l’exécution de tâches – et nécessité de planifier.

    Notes :
    [i] Burgard, S. A., Brand, J. E., & House, J. S. (2007). Toward a better estimation of the effect of job loss on health. Journal of health and social behavior, 48(4), 369-384.

    [ii] Barnette, J., & Michaud, A. (2012). Wage scars from job loss. Working paper. Akron, OH : University of Akron. http://www. uakron. edu/dotAsset/2264615. pdf.

    [iii] Lindo, J. M. (2011). Parental job loss and infant health. Journal of health economics, 30(5), 869-879.

    [iv] Rege, M., Telle, K., & Votruba, M. (2011). Parental job loss and children’s school performance. The Review of Economic Studies, 78(4), 1462-1489.

    [v] Nichols, A., Mitchell, J., & Lindner, S. (2013). Consequences of long-term unemployment. Washington, DC : The Urban Institute.

    [vi] Algan, Y., Cahuc, P., & Zylberberg, A. (2002). Public employment and labour market performance. Economic Policy, 17(34), 7-66.

    [vii] Rapport CICE 2020, France stratégie https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2020-rapport-cice2020-16septembre-final18h.pdf

    [viii] Libé, « Mais où sont passés les milliards du CICE ? », 29 septembre 2016. https://www.liberation.fr/france/2016/09/29/mais-ou-sont-passes-les-milliards-du-cice_1515075

    [ix] Médiapart, « Créer un emploi avec le CICE coûte trois fois plus cher qu’embaucher un fonctionnaire », 16 décembre 2018. https://blogs.mediapart.fr/stephane-ortega/blog/161218/creer-un-emploi-avec-le-cice-coute-trois-fois-plus-cher-qu-embaucher

    [x] Colombelles abritait la Société Métallurgique de Normande, grand bastion d’emplois normand, qui a fermé en 1980 après avoir été racheté par Usinor-Sacilor (aujourd’hui Arcelor).

    [xi] Alexandre Kojève, Introduction to the Reading of Hegel : Lectures on the Phenomenology of Spirit (Ithaca : Cornell University Press, 1989), p. 27. Citation originale : « The man who works recognizes his own product in the World that has actually been transformed by his work. »

    https://lvsl.fr/territoires-zero-chomeur-ou-les-chantiers-dun-projet-politique-davenir

  • Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit !

    « 99,9% des paysans français peuvent toucher des aides environnementales de l’Union européenne sans rien changer à leurs pratiques ».

    Dans son livre Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit ! publié aux éditions Rue de l’Échiquier en partenariat avec Agir pour l’environnement, #Jacques_Caplat — agronome et coordinateur des campagnes agriculture et alimentation chez Agir pour l’environnement — décrypte les rouages de l’agriculture industrielle, ses impacts sur le vivant et les alternatives concrètes à mettre en œuvre pour en sortir.

    https://www.youtube.com/watch?v=UKxuQyXQV14

    https://www.agirpourlenvironnement.org/blog/agriculture-industrielle-on-arrete-tout-et-on-reflechit
    #interview
    #agriculture #agriculture_industrielle #alternative #alimentation

  • Dans les #banlieues, la naissance d’une #écologie_populaire et émancipatrice

    Accusés d’être indifférents aux questions écologiques, voire d’y être opposés, les habitants des #quartiers_populaires sont pourtant en première ligne des effets du dérèglement climatique. À l’avant-poste d’une écologie qui se veut plus discrète, conscients des #inégalités_structurelles des territoires qu’ils occupent, ils sont de plus en plus nombreux à revendiquer une écologie populaire et émancipatrice.

    En mai 2021, dans les quartiers populaires de #Bagnolet, en #Seine-Saint-Denis, le syndicat Front de mères et l’association #Alternatiba créent la première #Maison_de_l’écologie_populaire, sous le nom de #Verdragon. L’objectif  ? Mettre en place des projets écologiques au plus près des besoins des habitants des quartiers populaires. Dès l’ouverture, les membres du syndicat #Front_de_mères, créé deux ans plus tôt par la politologue et militante #Fatima_Ouassak, sont taxés de #communautarisme après la parution d’une tribune adressée au maire de Bagnolet qui les accuse de propager des idées «  indigénistes et racialistes  » et d’utiliser Alternatiba comme caution écologiste.

    En réponse à ces attaques, Alternatiba publie un communiqué de soutien qui rappelle que «  ce sont les milieux populaires et particulièrement les personnes racisées qui sont et seront les plus touchés par l’aggravation du #changement_climatique  ». Depuis, le lieu poursuit sa vie, entre l’organisation de soirées pour discuter des rapports du GIEC, d’expositions sur les luttes paysannes, ou encore via la distribution de paniers de légumes avec l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap). Mais les attaques qu’ont subies les co-fondatrices de Verdragon peu après l’ouverture du lieu révèlent la difficulté de faire émerger un endroit qui réunit les habitants des quartiers populaires autour de l’écologie. Comme si ces derniers, emmurés dans des grandes tours, devaient s’accommoder d’un territoire où s’entassent datacenters, usines polluantes ou échangeurs autoroutiers, sans jamais espérer s’en affranchir.

    Des réalités multiples

    D’abord, qu’entend-on par quartiers populaires  ? Dans sa thèse, la géographe #Léa_Billen rappelle que cette catégorie a tendance à gommer des réalités plurielles  : «  Ce que j’appelle “quartiers populaires” désigne des quartiers classés en #politique_de_la_ville. Mais il s’agit d’une toute petite partie de ce qu’on appelle plus largement “quartiers populaires”, des territoires à la fois très divers d’un point de vue urbain, avec des quartiers de #grands_ensembles, des #faubourgs_ouvriers, des centres anciens plus ou moins dégradés et du point de vue de leurs habitants, avec une #mixité_sociale plus ou moins importante. Mais ce qui les rassemble, ce sont des #inégalités_sociales, urbaines et économiques très fortes.  » Son travail de terrain s’est concentré sur les initiatives qui «  transforment les modes de vie au quotidien  », comme l’installation de #composteurs de quartier ou de #jardinières partagées, les #groupements_d’achats de produits écologiques ou encore la mise en place d’ateliers d’#autoréparation.

    Des initiatives qui s’inscrivent dans une diversité de modes d’action  : mobilisations contre un projet d’aménagement, interpellation de la ville ou du bailleur, actions de sensibilisation… S’il n’existe pas à ce jour d’études quantitatives pour le démontrer, «  ces initiatives sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne le croit en quartiers populaires, d’après la géographe. Elles sont juste très discrètes, car les personnes qui les portent ne communiquent pas forcément sur leurs actions en dehors du territoire concerné. Parfois, même, les personnes qui font vivre ces initiatives ne se revendiquent pas de l’écologie.  »

    Pouvoir aux régies

    Cette écologie, plus silencieuse, se retrouve par exemple dans les #régies_de_quartier. Apparues dans les années 1980, elles viennent au départ répondre au problème de chômage des habitants des quartiers prioritaires. Elles fonctionnent sur un modèle hybride  : elles cumulent le statut d’association à celui d’entreprise d’insertion et les habitants sont majoritaires aux côtés d’élus, de représentants d’associations ou d’institutions aux instances de décision. Au départ, les régies de quartier se chargent principalement de l’entretien des lieux publics ou des résidences de quartiers et de l’insertion par l’emploi. Depuis l’arrivée de l’écologiste et ancien membre d’EELV Mathieu Glaymann à la direction de la régie de quartier de Saint-Denis, la régie s’est transformée en laboratoire de la #transition_écologique. Récupération et valorisation de cartons et de cagettes en bois, vide-grenier toutes les trois semaines, livraison en cyclo-logistique, ateliers zéro déchet, entretien des espaces publics avec des produits éco-labellisés… Les projets fleurissent sur le territoire.

    «  Ces initiatives sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne le croit en quartiers populaires. Elles sont juste très discrètes.  »

    Aujourd’hui, 60 % du chiffre d’affaires de la régie de Saint-Denis repose sur des projets en lien avec la transition écologique  : «  Les régies de quartier en Seine-Saint-Denis comptent environ 500 salariés, affirme Mathieu Glaymann. Et dans notre régie, nous recrutons dans 95 % des cas des habitants de Saint-Denis. Il ne faut pas sous-estimer cet outil.  » Un puissant levier d’#émancipation, donc, qui fait écho à la stratégie d’#ancrage_territorial que la politologue et militante Fatima Ouassak revendique dans son essai La Puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire (La Découverte, 2020 : https://www.editionsladecouverte.fr/la_puissance_des_meres-9782348059377). L’autrice fait référence à l’#attachement ressenti par les habitants pour un territoire, critère indispensable selon elle, pour garantir sa protection.

    La théorie de l’indifférence

    Si le terme «  écologie  » est néanmoins toujours mis à distance par certains, «  c’est parce [qu’il] est associé à un discours dominant qui exclut les habitants des quartiers populaires et qui considère que l’écologie ne les concernerait pas, voire qu’ils y seraient même hostiles, note Léa Billen. Ce discours est performatif  : il produit un sentiment d’#impuissance chez ces habitants qui peuvent effectivement finir par penser que ce n’est pas pour eux  ». Pour en saisir les causes profondes, il faut revenir à l’histoire des politiques qui ont bâti ces quartiers. À partir des années 1960, le gouvernement décide de construire des grands ensembles pour répondre au défi du relogement des classes moyennes.

    Or, «  la construction des grands ensembles n’est pas accompagnée d’aménagements alentour  : il manquait beaucoup d’équipements publics, sociaux et culturels. Et malgré les plaintes des habitants de la classe moyenne, l’État est resté passif, analyse #Hacène_Belmessous, auteur de l’ouvrage Petite histoire politique des banlieues populaires (Syllepse, 2022), pour lequel il a fouillé les archives des municipalités populaires en périphérie des villes. Ces populations ont fini par céder à l’achat de maisons individuelles, laissant place à une population immigrée extra-européenne à qui l’on avait longtemps refusé l’accès à ces logements.  » Par la suite, la politique de #rénovation_urbaine dans les banlieues populaires qui se poursuit en 2003 après les émeutes des années 1990 est «  d’abord une tentative d’éliminer un problème politique  », poursuit le chercheur. L’objectif n’est pas de créer un meilleur cadre de vie pour les habitants, mais plutôt «  d’ouvrir les cités pour que la police puisse intervenir  ».

    Des quartiers qui étouffent

    Ces inégalités ont structuré les banlieues populaires. S’y ajoutent aujourd’hui des injustices environnementales. Documentées aux États-Unis depuis les années 1980, où les nuisances et pollutions frappent plus fréquemment les populations afro-américaines, elles deviennent une préoccupation en Europe à partir des années 2000. «  On étouffe à l’intérieur, entre les quatre murs des appartements HLM, trois étroits, trop chauds l’été, véritables passoires thermiques l’hiver, où l’air est pollué par l’ameublement bon marché  », constate aujourd’hui l’essayiste Fatima Ouassak, dans son ouvrage Pour une écologie pirate (Seuil, 2023). Mais aussi à l’extérieur, «  entre les quatre murs du quartier, submergés par le bruit des voitures, les odeurs nauséabondes, l’éclairage artificiel et la pollution atmosphérique  », poursuit-elle.

    «  Le problème n’est pas le message, mais le messager. Pour embarquer les catégories populaires, il faut créer des rapports plus horizontaux.  »

    En 2021, le Réseau action climat (RAC) et l’Unicef ont publié un rapport sur les liens entre la pauvreté des enfants et la pollution de l’air. Chez les enfants, «  cette exposition peut entraîner des problèmes respiratoires et immunitaires, mais aussi des pathologies telles que le diabète, l’obésité ou la dépression  », souligne le rapport. Si les populations les plus riches résident aussi dans les centres urbains, là où la pollution atmosphérique est la plus forte, les conséquences ne sont pas les mêmes pour les plus précaires. «  Les inégalités d’accès aux soins, liées aux revenus ou à la catégorie sociale, font qu’un même degré d’exposition a un impact différent sur la santé  », confirme l’Observatoire des inégalités dans une de ses analyses.
    S’émanciper des clichés

    Ces injustices sont de plus en plus largement dénoncées. Contre un discours écologique «  déconnecté des réalités des classes populaires  », #Féris_Barkat, né à Illkirch près de Strasbourg, a cofondé l’association #Banlieues_climat fin 2022, à tout juste 20 ans. Son but  ? Sensibiliser les jeunes de banlieue aux enjeux écologiques et leur permettre d’être formateurs à leur tour. Selon lui, l’écologie est avant tout un moyen de mettre en lumière des inégalités sociales «  peu audibles pour les politiques  ». Plusieurs membres de Banlieues climat sont ainsi allés former des parlementaires. Sept au total – dont le député La France insoumise François Ruffin et l’écologiste Marie-Charlotte Garin – ont bénéficié d’une formation de trois heures donnée par Féris, Sanaa, Someïa, Aymen, Imane et Khadim, le 17 janvier à l’Assemblée nationale. L’idée de cette formation est d’interpeller les élus. Pour le cofondateur de Banlieues climat, si leur message ne passe pas auprès des jeunes de banlieue, «  c’est une question de posture  »  : «  Le problème n’est pas le message, mais le messager. Pour embarquer les catégories populaires, il faut créer des rapports plus horizontaux.  »

    Il y a aussi «  un manque de représentativité  », constate #Amine_Kessaci, âgé de 21 ans et originaire des quartiers nord de Marseille. En juin 2020, il a créé l’association Conscience qui mène des projets de sensibilisation et organise des campagnes de ramassage de #déchets dans son quartier. L’initiative prend vite et sera bientôt déclinée localement dans d’autres quartiers populaires en France. Un succès rapide qu’il attribue au fait que «  ces initiatives sont portées par d’autres jeunes de quartiers  ». Aujourd’hui, s’il se présente aux élections européennes de juin, sur la liste menée par l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint, c’est principalement pour porter la voix des quartiers populaires et déconstruire les stéréotypes qui leur sont associés.

    À l’affirmation que l’écologie ne parlerait pas aux habitants des quartiers, il répond  : «  Au contraire  ! Le 2 décembre, plusieurs personnes de mon quartier sont montées à Paris avec moi au meeting de Marie Toussaint. Elles se sont retrouvées dans son discours et ont compris ce qu’elle défendait.  » De son côté, Féris Barkat annonce que l’association Banlieues climat aura bientôt un lieu dédié à leur formation, depuis peu certifiée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Car, conclut-il, «  si les classes populaires ne sont pas outillées dès le départ à cause des inégalités d’accès à la connaissance, nous misons, au contraire, sur l’intelligence  ».

    https://www.socialter.fr/article/banlieue-climat-inegalites-ecologie-populaire
    #écologie

  • J’ai testé #/e/OS alias #Murena sur le #Fairphone 4
    (billet de blog publié en 2022, ici pour archivage, car je me tâte à passer à Fairphone + /e/OS...)

    Contexte : il y a quelques mois, j’ai proposé sous forme de candidature spontanée mes services aux équipes de la e.fondation qui développe /e/OS, un système d’exploitation mobile. Je trouvais le projet vraiment inspirant, important. Indispensable même, pour offrir une troisième voie plus vertueuse1 dans le duopole d’Apple (iOS) et Google (Android). L’équipe m’a gentiment répondu qu’il n’y avait pas de possibilité de missions ou d’ouverture de poste. Par contre, elle m’a proposé de tester /e/OS sur un Fairphone 4.

    J’ai immédiatement accepté, tout content de pouvoir tester à la fois le Fairphone 4 qui m’intriguait depuis sa sortie, en même temps que /e/OS, ce système d’exploitation mobile respectueux des données, sobre, open source, porté par une structure à but non lucratif. J’en ai profité pour réinterroger mon propre rapport au smartphone, à l’écosystème Apple, à la technologie en général.

    Bonne lecture !
    Avant-propos : d’où je parle et d’où je viens

    Pour comprendre en quoi ce test a été important pour moi, il faut que je vous dise en deux mots d’où je parle et d’où je viens technologiquement.

    J’ai toujours été un peu geek, profil bidouilleur mais pas programmeur, avec de réelles affinités pour la technologie. Mais pas toutes les technologies, et ce dès le départ. Par exemple, je n’ai jamais été intéressé par les consoles de jeu, ou par la télévision. Aucune idée claire du pourquoi. En revanche, j’ai été fasciné par les ordinateurs, et j’ai eu mon premier PC portable en 3ème. C’était tôt à l’époque. En 2006, j’ai eu mon second PC, un macbook d’Apple, la première génération sous Intel. Là encore, à l’époque c’était audacieux de passer sur Apple, ils ne pesaient pas bien lourd sur le marché, j’étais tout stressé et d’ailleurs j’ai longtemps conservé une partition Windows (cracké) pour me rassurer (et pour jouer aussi).

    Mon histoire avec Apple a donc commencé en 2006. En 2007, l’iPhone est sorti, et un ou deux ans plus tard, j’étais équipé. L’accoutumance à un écosystème qui se structurait pouvait commencer. À mon état le plus avancé (sic), c’est-à-dire en 2019, je possédais un iMac, un Macbook, un iPad, un iPhone pro et une Apple Watch2. Outch. Pour ma défense, cet équipement constituait à la fois mon équipement personnel et surtout professionnel (je suis indépendant depuis avril 2018). Mais quand même, j’étais encore récemment un très gros utilisateur de produits et services Apple.

    2019 a été l’année de la bascule, celle où j’ai commencé à donner des cours de culture numérique, celle où j’ai commencé à murir une réflexion technocritique. J’ai commencé à prendre du recul sur mes propres usages et pratiques technologiques. J’ai réalisé ma dépendance à des plateformes qui me posaient des problèmes de modèle économique, d’éthique, d’enfermement, etc. Et j’ai donc commencé à m’en émanciper.

    Des 5 GAFAM, j’ai pu m’extraire de Facebook, de Google, d’Amazon, de Microsoft3, mais il me reste Apple. Il faut comprendre que m’affranchir de cet écosystème n’est pas anodin pour moi. C’est un acte de « renoncement » à 15 ans d’habitudes, d’accoutumance, de confort, d’une certaine forme de fétichisation d’objets technologiques. J’y reviendrai peut-être dans un autre article.

    Voilà d’où je parle et d’où je viens. Maintenant que vaut ce combo Fairphone + /e/OS ?
    Mon test du combo Fairphone + /e/OS

    Comme je l’ai évoqué lors de mon échange avec Gaël Duval, le fondateur du projet /e/OS, ma première impression a été l’incroyable fiabilité de /e/OS. Pour être honnête, je m’attendais à un système capricieux, buggé, complexe. En gros, je m’attendais à galérer. Je me trompais : /e/OS est stable, très stable. Lorsqu’on reçoit un appareil avec /e/OS déjà installé, comme ça a été mon cas, tout est totalement fonctionnel dès le premier allumage. Le système est très ergonomique, quelque soit son niveau de pratiques numériques.

    Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore du tout /e/OS, quelques mots rapides. Quand on choisit un smartphone aujourd’hui, on a le choix entre deux acteurs hégémoniques : iOS d’Apple (16% des parts de marché) et Android de Google (84% des parts de marché)4. Or Android by Google, c’est un OS qui est basé sur les données personnelles, comme le reste de l’écosystème de Google. Il y a donc des projets, plus ou moins aboutis, qui repartent de la brique open source d’Android pour le faire fonctionner sans les services supplémentaires de Google. Le plus connu est LineageOS. /e/OS est quant à lui basé sur LineageOS. Inutile de dire que même les deux combinés ne représentent pas encore grand-chose sur le marché des OS mobile. Mais ça peut changer !
    À quoi ressemble /e/OS et que vaut-il ?

    On sent que /e/OS est inspiré d’iOS plus que d’Android. Et de fait, le « launcher » par défaut reproduit trait pour trait l’apparence d’iOS. C’est un choix qui sera certainement discuté, mais la beauté d’Android, c’est aussi de pouvoir changer ce launcher et donc j’imagine que chacun y trouvera son compte. Pour ma part, venant de l’écosystème Apple et amateur de minimalisme, il me convient tout à fait, d’autant que Gaël Duval a annoncé une réécriture complète du launcher pour 2022.

    Un système ultra stable

    Comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois, /e/OS est totalement stable. Je n’ai jamais eu de bug, d’écran figé, de redémarrage, rien du tout. Alors bien sûr, quand on passe d’un iPhone haut de gamme à un Fairphone sous /e/OS, l’effet se fait sentir. Les transitions sont moins fluides, les délais d’ouverture sont plus longs. Mais vous savez quoi ? On s’y habitue. Et il n’y a pas si longtemps, on s’en sortait très bien avec des ordinateurs super lents et l’ADSL. L’effet rebond technologique, encore et toujours.

    C’est pareil pour l’appareil photo du Fairphone 4. Forcément, quand on est habitué aux smartphones haut de gamme, boostés aux IA propriétaires qui rendent le meilleur des photos, le combo Fairphone + /e/OS pique. Mais là encore, c’est utilisable, et ça réinterroge les attentes qu’on a vis à vis d’un ordinateur de poche vs un appareil photo (pourquoi on prend autant de photos déjà ?). Que ce soit dans un usage professionnel et personnel, il est tout à fait possible d’utiliser /e/OS comme seul OS mobile. C’est impressionnant, et porteur d’espoir.
    Un marketing perfectible

    Là où j’aurais un petit reproche à faire à /e/OS, c’est sur son marketing. Franchement, entre eelo, /e/OS qui s’écrit avec des « / », un petit e, OS en majuscule, Murena, le e.shop, la e.foundation, on est perdu, vraiment. Et d’ailleurs, dès qu’on cherche le projet sur un moteur de recherche ou sur un réseau social, on doit s’y reprendre à 2 ou 3 fois avant de trouver. Problématique pour un OS qui se veut grand public, il va falloir travailler cet aspect. Je sais qu’il y a un travail en cours pour renommer la marque grand public Murena (d’où la photo à la une), on verra comment se matérialisera la simplification.
    Comment ai-je installé des applications sur /e/OS ? Et lesquelles ?

    Quand on choisit de quitter l’écosystème « mainstream » et douillet d’Android et Apple, il y a quelques petits contrecoups, qui s’ils ne sont pas insurmontables, sont à prendre en compte.

    /e/OS exclut tous les systèmes Google, et donc en premier lieu le Play Store, le magasin d’applications par défaut de l’écosystème Android. En alternative, j’ai utilisé trois App Store sur /e/OS. Le premier, c’est celui proposé par défaut sur /e/OS. On y trouve presque tout, c’est bien intégré, il y a les notes de confidentialité, c’est cool. Mais il n’y a pas tout, et notamment, il n’y a pas la plupart des banques !

    https://louisderrac.com/test-e-os-alias-murena-sur-le-fairphone-4
    #alternative #système_d'exploitation #smartphones #téléphones_portables

  • #Pastèque

    Pastèque est un logiciel libre de #caisse_enregistreuse. Il est simple à prendre en main et rapide pour réaliser un #encaissement.

    Le logiciel est développé à Lille par une communauté regroupant passionnés, commerçants et professionnels. Depuis juin 2020 la communauté s’est agrandi avec un contributeur en Savoie

    L’équipe de Pastèque a travaillé sur les obligations Loi de Finance 2016 avec l’April et de nombreux autres acteurs (citons le SynPELL ou la communauté Dolibarr). Nous avons pu obtenir des corrections dans la loi qui la rendent compatible avec les logiciels libres.

    https://pasteque.org
    #logiciel #alternative #logiciels_libres #app

  • Politiser la #haine

    Impossible de déjouer l’ascension électorale du #Rassemblement_national sans comprendre le #soutien que lui apportent un ensemble d’organisations non partisanes, extraparlementaires, d’intellectuels ou encore d’influenceurs, bref sans regarder du côté de cette nébuleuse identitaire qui lui sert de marchepied. Restés en marge de l’arène électorale, les #identitaires se sont progressivement placés au cœur d’un écosystème médiatique en se fondant dans les cadres du #néolibéralisme pour gagner en #respectabilité. Par la politisation des affects, ils construisent une #altérité_radicale entre un « nous » (les Français « de souche », les hommes, le vrai peuple) et un « eux » (les musulmans, les féministes, les trans, les « #woke »), qui contribue à rendre populaires les #idées_réactionnaires.
    Ce livre est le fruit d’une enquête au long cours. Débutée par une immersion chez les identitaires en 2010, elle est enrichie par l’analyse sociologique de leur #médiatisation, de leurs filiations idéologiques et de leurs #réseaux.

    https://ladispute.fr/catalogue/politiser-les-affects

    #livre #RN #médias #extrême_droite

    ping @karine4

    –-

    Extraits publiés sur le site de acrimed :
    https://www.acrimed.org/Politiser-la-haine-la-strategie-du-buzz

    Se placer du côté des « gens respectables »

    Dans leur rôle de cadrage des problèmes publics, les identitaires associent un langage propre à chacune de leurs actions : « Français de souche », « racisme antiblancs », « francocide » ou encore « grand remplacement ». Ces mots constituent un moyen pour eux de fabriquer des raccourcis interprétatifs. Les musulmans sont notamment associés à l’insécurité (ils sont assimilés à des « racailles ») en même temps qu’à des mauvais pauvres (ils viendraient bénéficier des aides sociales). Surtout, les immigrés sont rendus responsables de leur sort, puisque leur comportement serait imputable à leur essence (leur culture, leur religion, leur personnalité) plutôt qu’à des logiques sociales, collectives et structurales. De cette façon, les actions médiatiques des identitaires opèrent un acte de minoration des populations musulmanes, qui sont construites comme des altérités radicales [1], infériorisées par rapport à la population majoritaire. En relayant ces actions, les médias participent à la diffusion de ces chaînes de causalité et à la construction de la stigmatisation des populations musulmanes, dans un contexte où celles-ci sont invisibilisées dans l’espace public, en particulier les femmes, plus encore lorsqu’elles portent le voile [2].

    Mais ces raccourcis interprétatifs auraient peu de chances de s’imposer s’ils n’étaient pas alignés sur certains présupposés idéologiques déjà présents dans les médias grand public. Les journaux télévisés ont tendance à parler des minorités – comme c’est le cas des habitants racisés des banlieues – pour y souligner, souvent à partir des cas les plus extrêmes, les supposés problèmes d’insécurité (vols, drogue, rodéos, etc.) et de communautarisme religieux [3]. Cette médiatisation des banlieues offre un miroir saisissant de celle, folkloriste, proposée par le JT de 13 heures de TF1, des villages « authentiques » d’une France rurale des terroirs et des traditions [4]. Le cadrage audiovisuel des territoires populaires place insidieusement le normal du côté du peuple blanc, par opposition à des minorités racisées qui sont présentées par rapport à un écart avec la norme majoritaire et blanche. Certes, la réception de ces programmes télévisés ne vaut pas automatiquement adhésion et l’on sait que leur réception induit parfois des formes de résistance ou d’attention oblique [5]. Toutefois, ce constat n’empêche pas d’interroger la place des médias dans la construction des rapports sociaux de classe [6] et de race et la façon dont ils donnent la possibilité au public de réaffirmer ses positions au sein de cette structure sociale et raciale [7]. En cela, l’audiovisuel n’offre pas tant des idéologies racistes explicites que des principes de vision et de division du monde social et racial qui concordent avec les impensés de la population majoritaire [8] et qui concordent avec les visions du monde des identitaires.

    À l’inverse, dans l’audiovisuel privé en particulier, la gauche, bien plus que l’extrême droite, semble nager à contre-courant. Les journaux télévisés de ces chaînes fournissent un cadre normatif propice à la mise à distance des formes jugées illégitimes d’expression de l’injustice. Les mouvements de grève sont d’autant plus disqualifiés lorsqu’ils troublent l’ordre économique – blocage des raffineries, grève des transports, etc. – ou l’ordre sécuritaire – « violences » des manifestants, etc. [9] Le micro-trottoir auprès des voyageurs restés en gare du fait d’une grève des cheminots ou les porte-parole sommés de condamner les dégâts matériels causés par des manifestants apparaissent comme autant d’invitations à ce que le public s’identifie davantage aux usagers et consommateurs des biens et des services qu’aux travailleurs dont les motivations et la colère restent souvent incomprises.

    Les programmes de divertissement suivent une logique similaire, offrant des conseils pour optimiser ses achats, acquérir un logement, mais aussi l’aménager et le décorer. Ils enseignent également comment cuisiner, s’habiller ou éduquer ses enfants, participant ainsi à définir les bonnes normes et à dessiner les contours de la respectabilité sociale. Cette offre médiatique matérialise des distances entre groupes sociaux au sein des classes populaires, en valorisant plutôt les propriétaires par rapport aux locataires, ceux qui travaillent par rapport à ceux qui font grève, etc. La construction symbolique des groupes sociaux qu’opère cette offre médiatique et politique incline bien plus le public à regarder vers le bas, c’est-à-dire vers les fractions des classes populaires plus vulnérables, auprès desquelles il faut maintenir coûte que coûte une distance économique et culturelle, au détriment d’un regard porté vers le haut, c’est-à-dire vers les groupes sociaux mieux dotés, et qui semblent plus figurer comme des modèles à suivre que comme des modèles à éviter [10]. Or, sur les territoires où le vote RN semble être le mieux installé, être du côté de Marine Le Pen revient à se placer du côté des gens respectables, si bien qu’il n’est plus du tout un vote indicible, mais au contraire un motif de fierté [11]. À l’inverse, voter à gauche revient à se placer du côté des « cassos » – les fractions les plus fragilisées des classes populaires – et des immigrés, perçus comme des groupes moins respectables que le sien. Pour ces sympathisants RN, ils viendraient en France et feraient des enfants pour profiter des aides sociales, vendraient ou consommeraient de la drogue, commettraient des vols, auraient une hygiène douteuse [12].

    C’est pourquoi, dans les faits divers qu’ils politisent, les identitaires se placent toujours du côté des « gens respectables », de la majorité blanche. Dans un atelier consacré à la construction d’actions pour attirer l’attention des médias, on apprend à les accompagner d’une sémantique racialisante. Le formateur-militant fait état de quatre piliers que tout bon militant devrait avoir en tête lorsqu’il imagine une future action : « l’originalité, l’audace, la finesse et l’insolence ». « Surtout, évitez d’énoncer directement des généralités et préférez partir d’un fait. » Les identitaires aiment en effet s’appuyer sur des faits divers placés sous les feux de l’actualité, qui suscitent une vive émotion : l’affaire René Galinier, le décès de soldats français en Afghanistan, etc.

    « Par exemple, le restaurant "Chez papa" emploie des clandestins alors qu’il sert des produits du terroir [13]. Réfléchissez à l’angle. Qu’est-ce que vous voulez dénoncer ? Qu’est-ce que vous voulez faire ressortir ? Dans ce cas, dénoncer le patronat c’est trop vague, mais on peut préciser de quels patrons on parle. Réfléchissez aussi à qui revendiquera l’action : une association ? Les jeunes identitaires ? Le Bloc identitaire ? Ayez à l’esprit que l’objectif d’une action est double. Elle a comme objectif premier de faire interdire des concerts, comme dans le cas de la campagne contre Sniper (un groupe de rap), ou de dénoncer la malbouffe. Mais il y a un enjeu secondaire qui consiste à faire entrer une idée ou un concept dans la tête, comme "sanctuarisation du domicile" dans le cas de l’affaire Galinier [14]. Enfin, réfléchissez à la façon de médiatiser, à travers un communiqué de presse, des photos ou des vidéos, en sachant qu’il faut toujours publier avant le lendemain. Dans le cas d’une prise vidéo, réfléchissez à tout, à filmer le cadre de l’action et à faire des plans généraux, à bien positionner la banderole par rapport à la caméra. Travaillez une mise en scène, comme on l’avait fait pour l’action du Quick halal : "Vous ne servez pas de cochon, ils vont venir à vous !". Donc prévoyez des slogans, des banderoles, des tracts. La banderole est intéressante parce qu’elle fixe le message. N’oubliez pas en la réalisant que le plus important, c’est la vidéo, pas les gens qui sont là. Et ne cherchez pas non plus à copier ou à faire du réchauffé. Essayez toujours d’innover. »

    De cette façon, l’immigration devient dans le sens commun la principale cause des maux sociaux, éclipsant les cadrages concurrents de la gauche. Cette dernière est rendue inaudible sur les questions d’immigration, dont l’extrême droite est devenue propriétaire. Elle parvient plus difficilement à exposer ses propres chaînes de causalité dans les médias, et notamment la façon dont les rapports de pouvoir se perpétuent. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Jusque dans les années 1970, le discours dominant à propos de l’immigration reposait sur un cadrage « humanitaire », mettant l’accent sur la vulnérabilité d’immigrés qui bénéficient de peu de droits et qui subissent des discriminations racistes. Mais il est concurrencé à partir des années 1990 par un discours conservateur qui associe l’immigration à un trouble à l’ordre public et à une menace pour l’unité de la nation [15]. De personnes à défendre, les immigrés deviennent ainsi progressivement des individus à combattre. Militants et sympathisants d’extrême droite se mobilisent pour faire valoir leur point de vue, et quand les médias relaient le cadrage conservateur du phénomène migratoire, ils participent dans le même temps à invisibiliser le cadrage « humanitaire » concurrent.

    Pour le Rassemblement national, l’activité médiatique des identitaires est une aubaine. Le parti se propose de « remettre en ordre » la nation, en l’épurant de ses membres dont il présume qu’ils menacent son équilibre. La prise en charge politique du problème – moins de tolérance, sécurisation du territoire, etc. – est alignée sur le cadrage des identitaires, qui constituent ainsi des alliés objectifs du RN. Plus encore, les identitaires contraignent les politiques à se situer par rapport à un problème qu’ils sont parvenus à formuler et à imposer dans l’espace médiatique. La droite, et parfois au-delà, en concurrence avec le RN pour le même électorat, peut alors être tentée de reprendre la rhétorique de l’extrême droite et les propositions qu’elle formule pour tirer un bénéfice politique de ce cadrage médiatique. Indirectement, la stratégie métapolitique des identitaires contribue ainsi à tirer vers elle le débat public. On voit toute l’importance pour l’extrême droite positionnée dans le champ politique, principalement le Rassemblement national, d’être indirectement soutenue par des alliés positionnés de façon homologue dans le champ médiatique.

  • #Ekimia

    La société Ekimia construit les solutions
    informatique des professionnels et citoyens.
    De notre solution de cloud sur mesure Numia à nos ordinateurs sur mesure.
    Nous maîtrisons tous les aspects de vos besoins informatiques.

    https://ekimia.fr
    #alternative #smartphones #ordinateurs #pc #informatique #reconditionnés #reconditionnement #achat #réusage #smartphone #téléphone_portable #ordinateur

    • Et autre alternative au #teflon (pas essayé) :
      COOK-PAL

      We have successfully developed supreme rust-resistant and anti-caking steel woks and frying pans.

      Oil soaks smoothly into our woks and frying pans letting you cook with greater ease.

      Most steel woks and frying pans suffer from rusting and caking but our products overcome these problems as they have been optimised with a high heat treatment which keeps them free from rust and gives them lifetime protection.

      YOSHIKAWA Innovation with confidence. A genuine “steel made product”. Try out products and you will be using them for a lifetime.

      https://www.yoshikawa-group.co.jp/e/kitchen/products/cook-pal_ren.htm

      #japon #cook-pal #cookpal #Nitruration #Fonte #YOSHIKAWA

    • Et une autre alternative, que j’ai, celle-ci, testée et adoptée :

      Poêles en Acier Mineral B

      Héritage de la Gastronomie Française, l’ustensile en acier est emblématique de la cuisine de nos grands-mères.

      Indémodable, pour saisir, griller, dorer, il détient jalousement les secrets de la réaction de Maillard : une caramélisation en surface des sucs naturels des aliments et un moelleux à l’intérieur.

      Naturellement sans revêtement, inusable, se bonifiant avec le temps, il se transmet de génération en génération.

      En tôle d’acier protégée avec de la cire d’abeille, Mineral B est naturelle et robuste.

      Sa coupe lyonnaise évasée et bombée, favorise la glisse des aliments. La queue rivetée, courbée à la française est confortable et éloignée de la source de chaleur.

      https://www.debuyer.com/fr/content/95-poeles-en-acier-mineral-b
      #acier #De_Buyer

      déjà signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/1048671#message1053817

    • #Cookut


      https://www.cookut.com
      –-> poêle légère, sans PFAS et dont le revêtement est durable (sauf si ça chauffe trop)

      Plus en détail :

      Un revêtement 100% minéral SANS PFAS au contact des aliments

      L’Incroyable Cocotte et les autres accessoires de cuisson possèdent un revêtement totalement minéral et naturel : sans PFAS, sans BPA, sans PTFE, sans cadmium, sans PFTE, sans nickel.

      Concrètement ce revêtement est obtenu simplement lors de la #vitrification à haute température du principal composant du sable (silice) et d’eau. Il n’y a aucune substance organique controversée issue du pétrole.

      Cela signifie que cuisiner dans un ustensile Cookut est 100% sain, ce qu’attestent les nombreux tests réalisés par des laboratoires indépendants.

      En plus d’être totalement inerte pour la santé, le revêtement obtenu est à la fois antiadhérent et solide.

      Un coeur en alliage d’aluminium

      Afin d’obtenir les meilleures performance de chauffe et un poids réduit, nous avons choisi un alliage d’aluminium haute performance. L’aluminium présent dans cet alliage ne peut pas se diffuser dans la nourriture, même en présence de traces d’usure normales. Les tests indépendants en laboratoire prouvent la non diffusion d’Aluminium dans la nourriture.

      L’aluminium a souvent mauvaise presse car pendant longtemps des casseroles « tout en aluminium » ont été utilisées. Ces produits qui pouvaient présenter un risque sur la durée sont interdits depuis des années en Europe. Le coeur en aluminium encapsulé dans le sable vitrifié de notre cocotte n’a aucun rapport avec ces produits anciens.

      Pour rappel, l’aluminium est le 2ème composant le plus présent dans la croute terrestre. Les quantités ingérés dans l’alimentation sont de loin les plus importantes au quotidien. A titre d’exemple, la plupart des légumes contiennent 5 à 10 mg d’Aluminium par kg.

      https://www.cookut.com/fr/ma-cocotte-personnalisable

      –—

      J’ai décidé d’aller voir L’incroyable cocotte dans un magasin pour poser 2-3 questions, notamment sur la durabilité.
      La vendeuse m’a dit « c’est sans PFAS et autres produits nocifs, mais ça reste un revêtement... du coup, au bout d’un temps il partira et la poêle ne sera plus anti-adhérante ». Elle dit « après 4-5 ans, quand le revêtement ne sera plus fonctionnel, il faudra changer la poêle/cocotte ». Du coup, pour moi, c’est niet.

  • La locomotive du #progrès : Une #histoire des chemins de fer
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/25/la-locomotive-du-progres-une-histoire-des-chemins-de-fer

    La chaîne de télévision Arte revient sur la grande histoire du chemin de fer dans La locomotive du progrès, un #documentaire de 2023 disponible en replay jusqu’au 19/06/2025. Des témoignages Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Transports_publics #allemagne #angleterre #inventions #témoignage #tgv #trains #vidéo

  • Lontano dal mare c’è un’altra Genova tutta da scoprire. A piedi

    Due amici hanno dato vita a un progetto di comunicazione online che promuove l’entroterra del capoluogo ligure, creando itinerari e una comunità offline di cui fanno parte residenti e turisti.

    Genova non è una città di mare. Se si è pronti ad accogliere questa affermazione, allora si può aprire il profilo Instagram di Emanuele ed Edoardo e programmare la prossima gita nel capoluogo ligure: si chiama “Less than 30 from home”e -mutuando un’espressione in lingua inglese- richiama il fatto “che a Genova, a meno di mezz’ora da casa, puoi metterti in cammino per incontrare e raggiungere luoghi inaspettati, una peculiarità che crediamo possano condividere ormai poche grandi città in Italia”, racconta Emanuele Crovetto. Classe 1994, con l’amico Edoardo Testa, nato nel 1993, ha avviato il progetto nel 2020, con un messaggio esplicito: “Raccontiamo un’altra Genova fatta di sentieri montani e tradizioni rurali, luoghi selvaggi e storie perdute, mondi vicini eppure lontanissimi”.

    Il progetto nasce dalle passioni comuni dei due amici, l’escursionismo e l’entroterra, che in un momento particolare, l’emergenza Covid-19 e le limitazioni anche geografiche che impedivano di spostarsi, gli ha permesso di “raccogliere tanto materiale e decidere di renderlo disponibile per trasformare il limite in un’opportunità, per andare più in profondità e renderci conto, noi per primi, che esistono ‘storie’ e ‘luoghi’ che vale la pena raccontare, che sono poco divulgate e lo sono male”, racconta Emanuele.

    Il fine esplicito è anche politico, sottolinea Edoardo: “Molte proposte non sono adatte: sui social si pubblicano fotografie irraggiungibili, con una spettacolarizzazione del territorio che non rende giustizia e ne offre un’immagine meravigliosa ma fine a se stessa, perchè non presenta un racconto che ne metta in luce la bellezza ma anche le problematiche. Per noi è fondamentale, anche nei testi che accompagnano le foto che pubblichiamo, far comprendere come le contraddizioni entrino in dialogo tra loro: non basta una geolocalizzazione, ma serve raccontare la storia e le caratteristiche ambientali e anche sociali e culturali, le problematiche e i limiti, lo stato d’abbandono”.

    A quattro anni e mezzo dal primo post sul profilo (che è del novembre 2020) gli itinerari pubblicati sono una trentina, arricchiti dalle grafiche curate da Crovetto che ha fatto studi di architettura e si occupa di design e progettazione. Le mappe e le descrizioni degli itinerari hanno come “obiettivo far scoprire il territorio in autonomia, anche se negli ultimi tempi abbiamo valutato che non era male ogni tanto creare delle occasioni proponendo agli utenti delle visite e delle escursioni guidate, non tanto per creare un calendario fitto ma per uscire dai social, dare l’opportunità di un contatto diretto, conoscere le persone, esprimere in modo più profondo il racconto, senza limitarsi ai 30 secondi’’ di un reel o al contenuto di un post”, racconta Edoardo Testa, che dopo la laurea in Giurisprudenza oggi studia Scienze umane per l’ambiente ed è anche Guida ambientale ed escursionistica abilitata.


    La comunità con cui dialogano è quella dei 18.500 follower del loro profilo. Il messaggio non riguarda solo i “luoghi da scoprire sulle alture di Genova”, cioè le cime tra gli 800 e i mille metri che si trovano nel territorio del Comune di Genova. Invita ad avere un altro rapporto con la città: “Le nostre escursioni partono dal basso per raggiungere la montagna. Nel percorso non è raro imbattersi in brutture. Dove questo contrasto esiste, lo rendiamo visibile, non lo nascondiamo. Non idealizziamo l’entroterra. Esistono alcuni quartieri particolarmente ‘difficili visivamente’ da cui sarebbe facile ‘raggiungere’ luoghi che esprimono un valore, ma una rete sentieristica poco sviluppata fa sì che per molti che ci vivono questo ‘legame’ non esista. Ecco un tema politico: la divulgazione della costa, lo sguardo sempre rivolto al mare, nasconde le opportunità che esistono guardandosi alle spalle”, sottolinea Edoardo.

    “Less than 30 from home” rappresenta un’alternativa rispetto a una scelta di promozione del territorio che i due fondatori del progetto definiscono “discutibile, a partire dal tema del turismo crocieristico e dalle relative infrastrutture”. Per questo, spiega Emanuele, è importante “lo sforzo per decostruire cliché, per raccontare un’altra Genova”. In questo senso, il progetto è anche politico: “Serviva qualcuno che facesse da contraltare al racconto mainstream, per non vocare la città a un turismo mordi e fuggi. Sulle alture, dove i servizi non esistono, non è possibile pensare a infrastrutture per il turista e non per chi vi abita. La Regione Liguria ha scelto, secondo noi commettendo un errore, di offrire una certa visione del territorio e della città, che è indubbiamente costa-centrica e lì concentra le risorse, ignorando le altre . Massivamente i turisti visitano così determinate zone della città. Quando si offre un racconto troppo facile, troppo semplice, questo attira il visitatore che non ha particolari velleità di comprendere quello che lo circonda. Un turista che vuole confermare la visione che ha di Genova, e non scoprirne un’altra: il primo può portare più danni del secondo”.

    Nemmeno per chi vi abita è scontato conoscere aree e quartieri di una città lunghissima, che rende il Levante un mondo a parte per chi è nato a Ponente, e viceversa. Due esempi: “La Val Cerusa, alle spalle di Voltri, torrentizia, con il paese di Sambuco, straniante. Appena si supera il cavalcavia dell’autostrada si entra in un mondo molto diverso rispetto a quanto uno si aspetta di trovare a Genova. La roccia qui è serpentinite, ha un impatto ‘alpino’. Se guardi verso l’alto, in giornate invernali, con un po’ di neve sulla vetta, difficilmente puoi sentire di essere a Genova”, racconta Edoardo.

    Fa eco Emanuele: “C’è la Val di Noci che nonostante il lago artificiale è davvero un luogo poco conosciuto, anche se tutt’intorno c’è il tracciato dell’Alta via dei Monti Liguri. Da lì, si può raggiungere l’Alpe Sisa e poi scoprire alcuni borghi abbandonati, come Canate di Marsiglia, dove oggi vive solo un eremita, Francesco. Sono paesi che hanno smesso di vivere negli anni Sessanta o Settanta. Luoghi vicini nel tempo e nello spazio, per buona parte dimenticati. Farli riscoprire è importante perché rappresentano un patrimonio architettonico e di tradizioni e di storie che altrimenti rischia di perdersi”. Restano in vita persone che hanno offerto ai due amici testimonianze della vita in quei luoghi.

    “Siamo l’ultima generazione -conclude Edoardo- che ha un rapporto diretto o indiretto con l’entroterra: le prossime avranno bisogno di qualcuno che ne conservi per loro una testimonianza. Non credo che sia un racconto da romanzare, ma da conservare. Una traccia di quello che siamo”.

    https://altreconomia.it/lontano-dal-mare-ce-unaltra-genova-tutta-da-scoprire-a-piedi

    #marche #promenade #Gênes #Italie #montagne #alternative #itinéraires #Italie

  • Lecornu veut récupérer les « milliards » donnés au #Vélo
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/10/lecornu-veut-recuperer-les-milliards-donnes-au-velo

    Interrogé sur France Inter jeudi dernier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a avancé que « les milliards d’euros » donnés au vélo seraient plus utiles pour acheter des Rafales ou des Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #budget #cyclistes #guerre #humour

  • Crise de l’UE : Chute ou Sortie ? – Jacques Nikonoff

    L’Union européenne traverse une crise sans précédent, isolée sur la scène internationale et confrontée à des défis économiques et politiques majeurs.

    Les négociations directes entre Donald Trump et Vladimir Poutine pour imposer la paix en Ukraine, ainsi que les victoires des partis patriotes au sein de l’UE, illustrent une dynamique de fragmentation qui menace l’unité européenne.

    https://www.youtube.com/watch?v=E-3l_EFuKl8

    Jacques Nikonoff, membre fondateur de la Fondation Marc-Bloch et de l’association Attac.

    #attac #analyse #france #politique #oligarchie #ue #néolibéralisme #climat #otan #capitalisme #international #écologie #économie #altermondialisme #finance #dette #Roumanie #afd

  • Vélooze, la start-up pour acheter son #aménagement cyclable
    https://carfree.fr/index.php/2025/02/28/velooze-la-start-up-pour-acheter-son-amenagement-cyclable

    Je suis fier de vous annoncer la création de Vélooze, la start-up dédiée à l’achat d’aménagement cyclable. Comme vous le savez, les pouvoirs publics n’ont plus d’argent. Que ce soit Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Vélo #cyclistes #humour #internet #pistes_cyclables