• Un autre classement des universités, vraiment ?

    Comme chaque année, au creux de l’été, le classement de Shanghai suscite les passions nationales (mollement quand même) et l’opposition des commentaires déclinistes ou autosatisfaits sur les bienfaits de la politique de “réforme” de l’enseignement supérieur depuis Valérie Pécresse.

    Le Monde s’empare du sujet (https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/08/15/classement-de-shanghai-2024-l-universite-paris-saclay-grimpe-encore-dans-le-) et fait un cocorico sur la “montée” de l’Université Paris Saclay, celle dont la ministre sortante de l’ESR a été la présidente. Elle doit se sentir bien…

    Mais, ayant tenu compte sans doute des critiques lassées des universitaires quant à la validité plus que douteuse des #critères mis en avant et des instrumentalisations dont le classement fait l’objet, le journal de référence a pris l’initiative de proposer un #classement_alternatif, qui serait basé sur “la portée” des #articles de recherche en SHS en français. Une approche plutôt anticonformiste et qui retient l’attention. Les données sont issues de la plateforme #Cairn, qui diffuse 634 #revues essentiellement françaises, mais sous pavillon belge (sans doute pour optimiser sa fiscalité), qui a construit une infrastructure privée efficace, qui a incontestablement aidé à la structuration de la #publication_scientifique francophone. Beau coup de pub pour eux, bien joué. Mais attention quand même aux critères de mesure, à leur #biais, et à ce qu’ils nous apprennent vraiment : en distinguant l’université Paris Cité, c’est un autre masdodonte issu des réformes pécressiennes (plutôt la vague tardive fioraso-vidalienne, mais bon, l’inspiration est la même…). Quelques remarques donc sur les limites de l’exercice.

    D’abord, que mesure t on ? Des “consultations”, en fait sans doute des #clics sur les liens des articles. On ne sait rien du temps de lecture : s’agit-il seulement de la lecture d’un résumé, d’une lecture plus approfondie ? On connait bien les limites de l’#impact_factor mais la prise en compte des #citations est quand même une mesure plus concrète de l’utilisation d’une référence scientifique (quand bien même le sens d’une citation peut être multiple : reconnaissance, critique, marque de complaisance ou d’appartenance à une chapelle scientifique).

    Par ailleurs, les nombres de “consultations” cités et comparés, s’ils permettent de dégager des hiérarchies en termes d’#audience au sein de ce corpus entre auteurs, disciplines et universités (même si on fait complètement l’impasse sur les collaborations entre auteurs d’universités, voire de disciplines différentes), ne veulent pas dire grand chose sans comparaison avec les “consultations” d’autres corpus. C’est là qu’une comparaison avec des plateformes similaires, on n’ose pas dire concurrentes, comme #Openedition.org en France (qui diffuse 646 revues totalement en libre accès contrairement à Cairn, qui en diffuse 634), #Erudit au Canada, #Scielos en Amérique latine, et bien sûr les grandes plateformes des éditeurs scientifiques anglophones (Elsevier, Informa, etc.) serait utile pour jauger des ordres de grandeur des consultations qu’elles reçoivent… De même, une grande partie de la production scientifique est aussi consultable via les #archives_ouvertes et les réseaux sociaux académiques que sont #Academia, #ResearchGate ou autres, dont les clics et statistiques de consultation échappent à la mesure ici analysée (cf. ce post déjà ancien). On peut enfin se demander d’ailleurs si les chiffres de lecture cités pour mesurer l’audience internationale comprennent (ou pas) les lecteurs basés en France, auquel cas l’audience européenne de Cairn est elle si impressionnante ?

    Concernant le classement des universités, on s’interroge sur la distinction proposée entre elles et le CNRS, qui est un établissement national qui compte de nombreuses unités de recherche dans les autres dites universités : comment les différencie-t-on ? Par ailleurs, si on reprend les chiffres cités pour les cinq premiers organismes de la liste, en comparant nombre de consultations et nombre d’auteurs, on obtient le tableau suivant :

    Les variations de consultation s’expliquent principalement par l’effectif des établissements en question. Certes le ratio consultation/auteur montre une variation de l’ordre de 35%, mais il est vraisemblable que cela soit lié à la composition disciplinaire plus qu’à plus grande “qualité” de ces articles, et encore moins à une surperformance des universités en question… Est-on réellement dans une rupture avec la logique du classement de Shanghai ? On peut noter que Paris Cité est l’une de ces universités construite au forceps par le ministère de la Recherche et de l’enseignement supérieur pour atteindre une “taille critique”, tout comme d’ailleurs Lille, Sorbonne Université, Aix Marseille, Strasbourg, etc. . Le fait qu’y figurent Panthéon Sorbonne ou l’EHESS, des établissements spécialisés en SHS, n’a rien non plus pour étonner : cela semble refléter la présence d’un grande nombre d’enseignants-chercheurs et chercheurs. Difficile donc dans ces conditions de distinguer ce qui relèverait d’une “surperformance” d’un simple effet de masse. Plus fondamentalement, faut il individualiser les métriques à l’échelle des chercheurs individuels, alors que leur travail est en grande partie collectif ? sachant que les cultures disciplinaires s’y prêtent plus ou moins bien.

    En réalité, le travail effectué par Le Monde, s’il montre bien que de la science (SHS) francophone se produit et se publie dans les universités – c’est toujours bien de le souligner – ne rompt pas vraiment avec la logique du classement et de la hiérarchisation propre au classement de Shanghai, aujourd’hui bien démodé et qui fait figure d’un marronnier aux feuilles qui justement brunissent en cette fin d’été : les médias friands des Jeux Olympiques cherchent à étendre la logique des médailles pour remplir les quelques semaines d’avant la rentrée…

    Par ailleurs, si j’adhère totalement à l’idée de chercher à promouvoir des métriques alternatives de la circulation du travail scientifique francophone et plus largement dans les langues scientifiquement minoritaires, et de la mise en avant de manières différentes d’écrire les SHS et de produire une connaissance moins formatée et moins standardisée, il faut quand même se demander comment cette connaissance est appropriée dans le cadre de cette science et de ces SHS globalisées. Cette attente est explicite dans l’article du Monde.

    De manière totalement fortuite, je suis tombé récemment sur la collection d’ouvrages Thinkers for Architects, éditée par Routledge. Il est notable de constater que sur les dix-huit titres publiés, 10 portent sur des auteurs français : Lefebvre, Virilio, Merleau-Ponty, Baudrillard, Bourdieu, Irrigaray, Foucault, Deleuze et Guattari, Derrida et Latour. Cela illustre la réalité de la circulation d’un ensemble de travaux universitaires français, ce qu’on appelle la “French theory” (à l’unité néanmoins problématique). Souvent dédaignée voire méprisée pour son jargon et les supposées dérives wokes qu’elle a suscitée, vue comme une sorte d’excentricité des campus “anglo-saxons”, cette “French theory” n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur dans notre pays, comme une véritable contribution de l’université française au monde académique. Or, cette circulation a été rendue possible grâce à la traduction, aux circulations d’enseignement et au débat scientifique. On pourrait rétorquer que c’est un phénomène du passé : tous ces auteurs (dont une seule autrice) sont morts. Néanmoins qui peut dire si d’autres auteurs français ou francophones formés en France ne sont pas en train de connaître aujourd’hui le même destin : traduits, discutés, célébrés ? En passant, on pourrait aussi souligner que l’université de Vincennes, berceau d’une partie de ces auteurs, est exactement l’inverse de la standardisation de la production et de la transmission des connaissances que ce que promeut le classement de Shanghai, et son application stéréotypée par nos brillants énarques style V. Pécresse et consorts. La principale finalité de ce mécano académique semble être de produire des monstres bureaucratiques dont le principal critère d’évaluation est la “bonne signature” des chercheurs, afin que les logiciels compilent correctement les citations dans les bases de données de publications pour exceller dans ce type de classement.

    Pour appréhender justement cette circulation en train de se faire, l’article aurait pu se pencher sur la plateforme internationale que Cairn tente de promouvoir depuis des années, et qui selon ma perception, est bien peu utile pour faciliter cette circulation de travaux francophones. Combien d’universités étrangères y sont abonnées ? Combien de “consultations” génère-t-elle ? A travers les revues auxquelles je participe comme membre de la rédaction ou comme auteur, et sur lesquelles j’ai publié des traductions anglaises, je peux témoigner d’un dispositif techniquement problématique, la même url étant par exemple utilisée pour le texte français et sa traduction anglaise, ce qui ne permet pas d’indexer correctement ces textes en anglais. Au contraire de la pratique chez Openedition.org où les traductions ont une url propre. Je doute que Cairn joue un rôle efficace sur ce plan…

    Entendons-nous : réfléchir à d’autres critères d’objectivation du travail des chercheurs et chercheuses dans les universités, mettre en valeur un portail tel que Cairn, qui avec Openedition Journals a beaucoup fait pour diffuser largement, en France déjà, et au niveau international à un degré moindre, tout cela est très bien. Mais les classements proposés n’ont rien d’alternatifs en ce qu’ils reproduisent cette idée d’une hiérarchisation sur des critères simplistes, ici difficilement étalonnables et surtout reproduisant la logique de mise en concurrence au lieu de réfléchir à d’autres logiques qui font avancer la science, telles que la coopération, la formation, etc. C’est en cela que la proposition de cet article me semble manquer sa cible.

    https://rumor.hypotheses.org/6142
    #classement #université #ranking #ESR #alternative #consultations #facs #statistiques #édition_scientifique

    –-

    voir aussi :
    Attention, un #classement peut en cacher un autre !
    https://seenthis.net/messages/1067976

  • #Typst

    Typst est un #logiciel d’#écriture et d’#édition_scientifique créé par Martin Haug et Laurenz Mädje. Il existe sous la forme d’un éditeur collaboratif en ligne avec un accès gratuit et des fonctionnalités payantes (un peu comme #Authorea), ainsi que sous la forme d’un programme en ligne de commande, pour un usage local. On peut trouver en ligne le code et une documentation détaillée.

    Je suis frappé par la vitesse avec laquelle les deux créateurs ont transformé leur projet de fin d’études en entreprise. Le marketing est plutôt malin, on situe tout de suite Typst par rapport à #Word, #Google_Docs et #LaTeX. À noter que Pandoc a très vite développé une compatibilité avec ce nouvel outil. Typst suscite clairement de l’enthousiasme dans une communauté fatiguée par des outils mal adaptés à ses besoins. Un sentiment d’efficacité se dégage de l’ensemble du projet, et on sait combien c’est important quand il s’agit de convaincre les gens de transformer leurs pratiques. Mais il reste à tenir certaines promesses, en premier lieu sur l’accessibilité des PDF : Typst a été présenté comme une amélioration possible à TeX sur ce point, or deux ans après ce n’est toujours pas le cas.

    Je n’ai pas encore essayé l’outil. Mais pour les curieux, le mémoire de Laurenz Mädje décrit la genèse de Typst, et j’y ai relevé plusieurs éléments que je partage ci-dessous.

    Pour justifier d’investir des efforts dans la création d’un nouvel outil d’écriture et d’édition scientifique, Mädje analyse les défauts de #TeX avec des mots qui frappent juste :

    « La conception datée de TeX entrave fondamentalement l’expérience utilisateur » (p. 7) […] « la compilation est lente, l’accessibilité est mauvaise, et les possibilités de mise en page sont limitées » (p. 13).

    Les deux logiciels appelés Typst – l’éditeur en ligne et le compilateur en ligne de commande – reposent sur un langage de programmation du même nom, qui s’écrit en partie comme un langage de balisage léger, proche de #Markdown :

    « Typst, c’est à la fois un langage de balisage léger et un langage de programmation complet, réunis en une seule syntaxe, au format texte » (p. 7) […] « Intégrer stylage et programmation rend la mise en forme plus simple et plus souple » (p. 68).

    C’est donc un vrai système de #programmation_éditoriale, ce qui me rappelle #Pollen, sur lequel j’avais publié une note de veille. L’intégration entre balisage et programmation existait déjà dans l’écosystème TeX avec #LuaTeX mais l’avantage de Typst est d’avoir repris la conception du système à zéro : en théorie, cela devrait permettre de développer rapidement un catalogue de fonctionnalités modulaires, comme les paquets de TeX, sur une base plus saine.

    J’ai aussi relevé quelques concepts utiles, comme le couple balisage procédural – qui indique à l’ordinateur comment procéder – et balisage descriptif – qui décrit à l’ordinateur la structure du document. Mädje souligne que le #balisage_descriptif convient particulièrement à l’édition multiformats car il permet de changer de styles sans modifier le contenu. Il distingue trois catégories de langages de balisage descriptif, suivant qu’ils sont basés sur des tags, des macros ou des caractères. La phrase “The line between data and markup is fuzzy” (p. 16) a particulièrement retenu mon attention : elle suggère que le texte, c’est de la donnée  ; et surtout, que le balisage, c’est déjà un peu de la sérialisation.

    Enfin, j’ai relevé cet argument pro-balisage (ou #anti-WYSIWYG, comme on veut) dans la conclusion :

    « Les langages de balisage ont un avantage concret sur les systèmes de composition #WYSIWYG : ils permettent aux auteurs de définir la structure du document indépendamment de son apparence et de passer automatiquement de l’une à l’autre  ; cela donne une meilleure expérience d’écriture, avec moins de travail répétitif » (p. 71).

    https://www.arthurperret.fr/veille/2024-08-29-typst.html

    #alternative

    • l’exemple de maths me fait demander pourquoi avoir redéfini tout un langage de description de formules, celui de TeX/LaTeX étant assez complet, surtout en conservant les marques ’$’ pour délimiter les formules mathématiques ! Là on se retrouve avec un truc qui ressemble mais n’est pas pareil, je pige pas l’intérêt.

      Pour le reste ça a l’air propre et bien pensé. (ah merdre, pas de paquets debian ça ça fait chier…).

      En même temps après presque 30 ans de LaTeX, quand t’as ton jeu de macros toutes prêtes pour composer à peu près n’importe quoi, des maths aux figures Tikz, se lancer dans un nouveau truc comme ça, pfffff, ça me fatigue d’avance !

    • Rédiger la thèse avec #Zettlr

      Depuis janvier, ça y est, je suis passée en mode rédaction de la #thèse. Grande étape tout court, moment crucial aussi par rapport à l’organisation de mon travail — et notamment par rapport à la question de mon outil de travail. Je travaille avec Ubuntu (plutôt qu’avec Windows ou Mac)  ; au début de la thèse, j’ai fait ce choix sans trop savoir ce qu’il allait impliquer exactement — est-ce que j’aurais les fichiers au bon format  ? est-ce que les relectures et renvois de fichiers, d’un·e collègue à un·e autre, allaient se faire sans encombre  ? est-ce que les formats disponibles sous Ubuntu étaient appropriés pour un travail aussi long et lourd que la thèse  ?

      Comme je le disais à la fin de l’article où j’explique ces hésitations, j’ai eu quelques déconvenues  : d’un côté, je me suis vraiment attachée au fonctionnement sous Ubuntu et je n’ai plus du tout envie de repasser à Windows, de l’autre je suis forcée de constater que LibreOffice Writer, que j’utilisais pour remplacer Word, a des défaillances vraiment rédhibitoires pour la rédaction de gros fichiers de thèse. Les feuilles de style créent des bugs, les révisions de texte sont mal traduites d’un ordinateur à l’autre, bref  : pour un article ça passe, pour une thèse non. J’ai eu peur de devoir laisser tomber Ubuntu  ; et puis, finalement, non  ! Je me suis enfin penchée sur ce logiciel libre dont j’entendais parler sur Twitter depuis à peu près un an, Zettlr, et il est devenu mon outil de rédaction principal  : quelques explications donc.

      [Update février 2023] Ça, c’est ma problématique perso. Mais plus j’avance dans l’usage de Zettlr, plus je pense qu’il est vraiment une option à considérer pour tout le monde, rien à voir en fait avec utilisation ou pas d’Ubuntu. Dans l’absolu, Zettlr a des vrais avantages pour la rédaction : fluidité de l’écriture, structuration argumentative du texte, stylages, gestion des bibliographies, indexations… Il faut partir de l’idée qu’il y aura quelques bidouilles informatiques à prévoir, mais elles restent de l’ordre du raisonnable, ça vaut le coup.

      https://engagees.hypotheses.org/2948

    • Je dois déjà en avoir parlé.
      On rédige tous nos compte-rendus et documents d’analyse en markdown avec Zettlr, sur Linux et Windows. On exporte en PDF avec notre propre modèle pandoc intégré dans Zettlr. On ne connaissait pas Latex, et on s’y est mis. On est tombé sur un certain nombre de limites liées à la chaîne zettlr>pandoc>latex, mais on a un résultat qui nous permet de limiter l’usage de Word à quelques derniers bidules que markdown ne peut pas gérer, parce que c’est pas fait pour.

  • #carfree ça repart !
    https://carfree.fr/index.php/2024/08/28/carfree-ca-repart

    Bonne nouvelle, Carfree, ça repart ! Suite à l’augmentation de 500% des tarifs de l’hébergement chez Gandi, on était gravement menacé de disparition. Heureusement, l’effet réseau a fonctionné à plein Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #2000 #2024 #actions #Belgique #france #mobilisation #propagande #Québec #Suisse

  • Attention, un #classement peut en cacher un autre !

    L’autre jour, @lemonde a publié un article sur un classement alternatif au à celui de #Shanghai en utilisant les données de #Cairn, la plate-forme francophone de publication scientifique :

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/15/des-universites-francaises-loin-du-miroir-de-shanghai-un-autre-classement-es

    On pourrait s’en féliciter, mais la route de l’enfer est pavée de bonnes intentions...

    Le classement était établi à partir des données de consultations des publications en ligne sur #Cairn.

    En fait, en allant sur la plate-forme, on remarque que cette dernière a été considérablement modifiée et qu’elle offre désormais des statistiques de consultation ... par auteur (voir par exemple : https://shs.cairn.info/publications-de-gabriel-galvez-behar--64066)

    Quelle drôle d’idée !

    En 2020, dans un collectif consacré à l’édition en sciences humaines (https://shs.hal.science/halshs-02937110), j’avais attiré l’attention sur le rôle des #métriques alternatives dans l’ #édition numérique et sur leurs répercussions possible sur l’ #évaluation.

    Il existait déjà des statistiques publiques de consultations ou de citations par article mais toutes les plate-formes ne le font pas. Publier de telles statistiques est donc un choix qui mérite d’être justifié ou, du moins, questionné.

    Pourquoi publier de telles statistiques individuelles ? Qu’est-ce que cela apporte à la plate-forme ? Quels sont les usages pouvant être faits en aval ?

    Ces questions mériteraient d’être posées par toute la communauté scientifique.

    Par ailleurs, que nous disent de telles statistiques sur les différentes voies de diffusion des publications et notamment les archives ouvertes ?

    Faisons une petite expérience à partir d’un article sur #Pasteur que j’ai publié dans @AnnalesHSS

    L’article est présent sur :

    #Cairn et l’article a été vu 874 fois (https://shs.cairn.info/revue-annales-2018-3-page-629)
    #CambridgeCore et l’article a été vu 124 fois (1380 pour le résumé) (https://doi.org/10.1017/ahss.2019.46)
    #HAL-SHS en version pre-print : 977 consultations (mais 2402 téléchargements) (https://shs.hal.science/halshs-01267638)

    Bien entendu, ces données ne sont probablement pas homogènes (même si Cairn et CambridgeCore suivent la « norme » COUNTER, j’y reviendrai).

    Établir une analyse (et a fortiori un classement) sur la base d’une seule source statistique offre donc une vue complètement partielle. En toute rigueur, il faudrait obtenir une perspective consolidée. Mais selon quelle méthode ?

    Du côté des chercheurs, la question se pose de savoir s’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier pour gagner en #visibilité

    Mais surtout, il faudrait se demander à quoi servent ces statistiques et pourquoi rendre publiques les données individuelles.

    Pour engager le débat, il n’est pas inutile de regarder ce que dit l’organisation à but non-lucratif Counter Metrics (https://cop5.countermetrics.org/en/5.1/00-foreword.html) qui fournit une « norme » de mesure de recherche et d’usage des publications électroniques.

    Il s’agit notamment de répondre au besoin des bibliothèques et des consortia pour évaluer leur retours sur #investissements (en matière d’acquisition d’abonnements à des ressources électroniques).

    Que doivent faire les bibliothèques avec les revues qui ne suscitent pas assez de consultations ? Que doivent faire les revues avec les collègues qui ne génèrent pas assez de trafic ?

    Dans les années 2000, lors des débats sur le classement des revues, l’idée d’un usage de la bibliométrie susceptible de distinguer les collègues était l’une des craintes les plus entendues. Avec la diffusion de la publication électronique et l’essor des métriques, il n’est même plus besoin de classer a priori les revues.

    Les données des usages de la #recherche deviennent un élément du pilotage de cette dernière et donc des chercheurs. Elles nous concernent au plus haut point.

    https://social.sciences.re/@ggalvezbehar/113028740594252235

    #classement_de_Shanghai #alternatives #ESR #édition_scientifique

    • merci ! ça a l’air alléchant, …

      je vois que tu mentionnes Airtable, j’avais été voir, rapidement, mais ce que j’ai vu ne m’a pas convaincu

      sur les bases de données, #DuckDB a été signalé ici récemment et ce que j’en ai vu - tout aussi rapidement - m’a paru intéressant (je ne crois pas qu’il y ait d’ouverture vers la carto contrairement à ce qui est présenté pour Heurist)

      avec tout ça, je reste un gros utilisateur d’Excel…

    • Des collègues ingénieur·es à Pacte sont en train de prendre en main Heurist et sont très content·es pour l’instant. Moi, je n’ai pas encore vraiment pris le temps de vraiment regarder... car du peu que j’ai vu, pour le paramétrage c’est quand même pas si easy que ça... mais ça a l’air bien, une fois le « chateau » construit...

      Pour airtable, je l’ai utilisé une seule fois, je trouve bien pour éviter les erreurs notamment si on travaille à plusieurs sur une table (contrairement à excel), mais la version gratuite ne permet pas de mettre beaucoup de données...

      Duck BD, je découvre, je regarde ! Merci !

  • #carfree, c’est fini !
    https://carfree.fr/index.php/2024/08/20/carfree-cest-fini

    L’hébergeur du site Carfree, Gandi, vient de nous informer d’une augmentation de ses tarifs d’hébergement de 500% ! Les raisons évoquées par Gandi portent sur un « contexte économique global haussier et Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Gestion #Ressources #Vie_sans_voiture #2000 #2024 #actions #Belgique #france #mobilisation #propagande #Québec #Suisse

  • 200 milliards : le #coût exorbitant des #aides_publiques_aux_entreprises

    Près de 200 milliards d’euros. C’est le montant des #aides_publiques versées aux grandes #entreprises_privées sans aucune contrepartie. Ce montant a été révélé par une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et du Clersé (groupe de chercheurs de l’université de Lille). Il s’agit du premier #budget de l’État : plus de 30% de son budget total, et deux fois plus que le budget de l’Éducation nationale. #Subventions_directes, #niches_fiscales et sociales en tout genre ou encore #aides régionales et européennes, ces 200 milliards prennent des formes diverses, mais ont une même finalité : partir en poussière chez des intérêts privés, plutôt qu’au service de la collectivité.

    Le #capitalisme français est sous #perfusion, selon le titre même de l’étude de l’Ires. Il ne survit qu’avec l’aide d’un État qui lui donne tout sans rien attendre en retour. Une histoire d’amour et de dépendance donc ; au détriment d’une #politique_économique sensée. Toutes les études, y compris celles des services ministériels eux-mêmes, le montrent : les effets de ces milliards d’aides sont faibles voire inexistants. Pour la dernière étude de l’Ires : « L’#efficacité des allègements du coût du travail se trouve sans doute ailleurs : dans le soutien apporté aux marges de l’entreprises« . La puissance publique utilise donc l’argent du contribuable pour augmenter le profit du secteur privé.

    Résultat : pas de création d’emplois, pas de hausse des salaires, pas de relocalisations de l’industrie, mais une augmentation des dividendes des actionnaires. Pourtant, Emmanuel Macron et son gouvernement refuse toujours fermement de s’attaquer à ce premier poste de dépense. Il a même augmenté les niches fiscales de 10 milliards d’euros pour 2024, le même montant qu’il a retiré aux #services_publics. Une politique qui entraîne la #France droit dans le mur. Notre article.

    D’où viennent ces 200 milliards ?

    Le gâteau des #aides_aux_entreprises a considérablement grossi ces dernières années : l’État accorde 3 fois plus d’aides au #secteur_privé qu’en 1999. Et ce gâteau se découpe en plusieurs parts. Le magazine Frustration fournit un graphique de la répartition de ces aides (https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme). C’est environ 20% de #subventions directes de l’État ou des collectivités, 40% d’#exonérations de #cotisations_sociales, et 40% de niches fiscales et #baisses_d’impôts.

    Ces milliards d’aides ne tombent pas du ciel. Ils résultent très nettement des politiques des gouvernements libéraux depuis les années 2000. En particulier, des politiques d’Emmanuel Macron depuis 2017 et même avant, à la tête de l’Économie de François Hollande. Avant lui, les politiques de réduction des #cotisations_patronales des entreprises ont pavé le chemin sous Nicolas Sarkozy. Ensuite, le grand bond en arrière : la mise en place du #Crédit_d’Impôt_Compétitivité_Recherche (#CICE), qui a coûté à l’État plus de 100 milliards depuis 2013.

    Sa suppression permettrait de rapporter 10 milliards d’euros, a minima. La baisse pérenne des cotisations sociales est venue remplacer le CICE en 2019 par Macron, pour le même effet. D’autres dispositifs encore : le #Crédit_impôt_recherche (#CIR : sa suppression pour les grandes entreprises rapporterait 1.3 milliard), ou encore le #Pacte_de_Responsabilité (un ensemble de différents crédits d’impôts mis en place en bloc par François Hollande).

    Sous Macron, ces dispositifs perdurent et s’étendent. Ils cohabitent surtout avec d’autres milliards tendus par Macron aux entreprises. Par exemple, Macron a décidé seul de supprimer la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée_des_entreprises (#CVAE), qui bénéficiait aux collectivités territoriales, et de les rendre dépendantes aux recettes de la #TVA, l’impôt le plus injuste. Ce nouveau cadeau aux grandes entreprises coûte cette année 12 milliards d’euros, et coûtera 15 milliards en 2027.

    D’innombrables niches sont encore en vigueur : la niche « #Copé » (5 milliards d’euros) ou les niches fiscales défavorables au climat (19 milliards d’euros selon l’Institut d’étude pour le climat) pour ne citer qu’elles.

    200 milliards pour licencier ?

    Problème majeur : ces milliards d’aides aux entreprises se font sans contrepartie aucune. Bien souvent, elles permettent et encouragent même les attaques sociales des entreprises envers leurs salariés : baisses des salaires, #licenciements, #délocalisations, etc. Un exemple récent : l’entreprise #Forvia (ex-Forecia), fabricant français d’équipements automobiles. Depuis son lancement dans la filière de l’hydrogène, elle a touché 600 millions de subventions – et ce, hors CICE. Pourtant, le 19 février 2024, le directeur annonce d’une pierre deux coups le retour des bénéfices pour 2023 et la suppression progressive de 10.000 emplois pour les quatre prochaines années.

    Douche froide pour les salariés, dont l’entreprise annonce le même jour des bénéfices records et un grand #plan_de_licenciement qui ne dit pas son nom. L’Insoumission s’est entretenue avec des travailleurs de Forvia mobilisés contre la décision de leur direction. Ils dénoncent d’une même voix l’hypocrisie de leur direction mais aussi de la puissance publique :

    « On leur a donné 600 millions d’argent de l’Etat. Non seulement ils n’ont pas créé d’emplois mais en plus ils en suppriment. Ils touchent de l’agent pour virer les travailleurs, aussi simple que ça. C’était 600 millions pour un seul site de 300 salariés : ça fait 2 millions par salarié, et ils se permettent de fermer des sites. Juste pour leur marge. Et honnêtement, on a même l’impression que c’est nous qui payons le licenciement de nos collègues, puisqu’on va travailler plus pour compenser leur départ.« 

    Résultat direct et rationnel de l’absence de conditionnement social (et écologique) de ces aides publiques, les entreprises font ce qu’elles veulent de cet argent. Et Forvia est loin d’être la seule à profiter des aides d’entreprises pour augmenter ses marges au détriment des salariés, comme le soulignait l’étude de l’Ires. En 2019, le groupe #Michelin s’était déjà par exemple servi d’un crédit d’impôt (CICE) de 65 milliards d’euros pour délocaliser sa production en Pologne, en Roumanie et en Espagne.

    Et ces quelques exemples ne sont très certainement que l’arbre qui cache la forêt, au vu de l’ampleur des sommes engagées. D’une manière générale : beaucoup d’#argent_public pour les #actionnaires, qui aurait pu être consacré aux grands chantiers de #politiques_publiques. Combien d’écoles, d’hôpitaux, de lignes ferroviaires auraient pu être construits avec ces 200 milliards ? Combien de personnels soignants, de professeurs et d’AESH dans les écoles auraient pu être rémunérés ?

    Pour continuer d’arroser les entreprises, le Gouvernement fait les poches aux français

    Alors que le chantage à la dette et à la compression des dépenses repart de plus belle avec l’annonce des 5.5% de PIB de déficit, la #responsabilité de ces 200 milliards d’aides est immense. Le Gouvernement détourne les yeux de cette responsabilité et préfère concentrer ses attaques ciblées sur les dépenses sociales et les services publics. Les conséquences de ce récit politique sont déjà à l’oeuvre : moins 10 milliards d’euros passés par décret en février, multiples réformes de l’assurance-chômage, etc. Et d’autres coupes sont à venir pour atteindre les 3% de déficit d’ici 2027, jusqu’à 80 milliards d’euros de coupe selon Bruno Le Maire.

    Selon les mots de l’étude de l’Ires, « un État-providence caché en faveur des entreprises » se développe à l’heure où le Gouvernement détricote l’Etat-providence social. Romaric Godin résume la situation dans un article sur le chantage à la dette pour Mediapart : « L’épouvantail de la dette a pour fonction de démanteler ce qui reste de l’État social pour préserver les transferts vers le secteur privé et soutenir sa rentabilité face à une croissance stagnante.« 

    Plus encore, pour Benjamin Lemoine, sociologue et auteur de l’ouvrage L’Ordre de la dette (2022) : « Le maintien de l’ordre de la dette demande un dosage incessant entre le soutien au capital privé et une capacité à assurer sans chocs politiques le service de la dette, et depuis des années cette capacité repose entièrement sur le sacrifice de l’État social.« (https://www.editionsladecouverte.fr/l_ordre_de_la_dette-9782707185501)

    Derrière le refus du Gouvernement de s’attaquer aux aides aux entreprises, c’est donc tout un #modèle_économique qui ne veut être remis en cause par les macronistes. Le #capitalisme_français repose tout entier sur ce système de #soutien_public_au_capital. 200 milliards, cela commence à faire cher le fonctionnement de l’#économie.

    #Conditionnement_des_aides, suppression des niches fiscales inutiles : les recettes fiscales existent

    Un autre modèle est pourtant possible. Toutes les études sur les aides aux entreprises parlent d’une même voix : il faut conditionner les aides. Elles rejoignent ainsi les revendications de la France Insoumise depuis des années. La suppression du CICE est au programme de l’Avenir en Commun dès l’élection présidentielle de 2017. De même pour le CIR, et toutes les niches « anti-sociales et anti-écologiques ». La France Insoumise a ainsi publié ce 28 mars ses « 10 mesures d’urgence pour faire face à l’austérité » dans un document intitulé « Moins de dépenses fiscales, plus de recettes fiscales !« .

    Au programme : rétablir l’#ISF (+15 milliards), taxer les superprofits (+15 milliards), supprimer le CICE (+10 milliards), supprimer le CIR (+1.3 milliards), supprimer les niches fiscales les plus polluantes (+6 milliards), rétablir la CVAE (+15 milliards), mettre en place une #imposition_universelle_sur_les_entreprises (+42 milliards), renforcer la #taxe_sur_les_transactions_financières (+10.8 milliards) et mettre fin à la #flat_tax (+1 milliards). Un large panel qui vise à montrer une chose : « Les seules dépenses à réduire sont celles en faveur des plus riches » écrit la France Insoumise, pour qui les 200 milliards d’aides seraient un bon premier ciblage.

    Une chose est certaine : il existe, effectivement, de nombreux postes de dépenses sur lesquels le Gouvernement pourrait se pencher pour réduire le #déficit_public. Conditionner les aides aux entreprises paraît être une étape essentielle.

    https://linsoumission.fr/2024/04/05/200-milliards-aides-entreprises

    #alternative

    –—

    Le rapport est probablement celui-ci, datant de 2022, à moins qu’un nouveau n’a pas été publié depuis :

    Un capitalisme sous perfusion : Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises

    La pandémie apparue à l’hiver 2019-2020 a souligné avec une acuité spectaculaire le rôle des aides publiques pour maintenir sur pied les entreprises face à la mise en arrêt artificiel de l’activité. Il ne s’agit cependant que d’une partie d’un processus plus ample et ancien de développement, par la puissance publique et depuis maintenant plusieurs décennies, de dispositifs de soutien des entreprises, dispositifs qui mobilisent les finances publiques et sociales (mêlant dépenses effectives et exonérations) mais qui ne sont pas recensés sous la forme d’une catégorie statistique dédiée.

    L’étude se penche sur cet enjeu des aides publiques aux entreprises en posant quatre grandes questions : Combien ? Pourquoi ? Pour quels effets ? Et enfin, à quelles conditions ?

    Les informations statistiques sur l’ensemble des mesures d’aide aux entreprises et leur évolution dans le temps existent, sont publiques mais souvent disséminées et parcellaires. En particulier, il n’existe pas de catégorie statistique qui les regroupe. Celles-ci sont constituées de trois composantes : les dépenses fiscales (avec notamment le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et le crédit d’impôt recherche), les dépenses socio-fiscales (exonérations de cotisations sociales employeurs) et les dépenses budgétaires de subvention et d’aide à l’investissement. Comme le montre l’étude, alors qu’elles oscillaient en moyenne autour de 30 milliards d’euros par an dans les années 1990, elles représentaient un montant de plus de 100 milliards d’euros par an dès 2008, et culminaient à 157 milliards en 2019, avant même la mise en œuvre du « quoi qu’il en coûte ».

    Mises en place selon des arguments en termes de compétitivité, d’emploi, d’investissement ou d’innovation, la discussion autour des effets théoriques et la revue de la littérature empirique laissent subsister de sérieux doutes sur la pertinence de ces mesures. Ces politiques peuvent de surcroît entraîner des effets d’accoutumance et de dépendance pour les entreprises, assorti d’un coût permanent pour les finances publiques et sociales, ceci pour des effets réels, mais souvent transitoires. Il en ressort l’idée que notre système économique est de plus en plus « sous perfusion » d’aides publiques aux entreprises.

    L’étude met enfin en évidence grâce à un modèle macroéconomique les différentes (in)efficacités des mesures de baisse de prélèvements obligatoires sur les entreprises selon qu’elles s’accompagnent ou pas de contreparties (par exemple en termes d’investissement productif), comparativement notamment à la dépense publique directe. Elle envisage également une utilisation alternative des sommes dépensées.

    En conclusion, l’étude s’interroge sur la conditionnalité des aides publiques aux entreprises, en particulier l’application de critères sociaux et/ou environnementaux.

    https://ires.fr/publications/cgt/un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-des-ai

  • Looking to drop Google? Here are the best #Google_Maps alternatives for finding your way.

    With a number of community driven, open source mapping projects picking a navigation app without ads or tracking has never been easier.

    It has never been easier to visit a bustling unknown city or finding a hidden restaurant with the rise of Google Maps. This ease of navigation has not come without a price, that being the erosion of our privacy.

    https://tuta.com/blog/google-maps-alternatives-foss
    #alternatives #alternative #cartographie #app #smartphone #OsmAnd #Organic_Maps #Locus_Maps #OSM #Open_street_map #navigation #offline

    • Je découvre que pour l’Allemagne FALK est une solution intéressante aussi.
      https://www.falk.de

      Pour le monde entier il n’y a que des cartes qu’on trouve aussi ailleurs, mais pour les grande villes allemandes on peut choisir la version en ligne des excellentes cartes Falk qui ont fait la fortune du fondateur des éditions.

      Les informations sur Paris sont drôles :

      Neben bekannten Sehenswürdigkeiten hat Paris auch für Genussfreunde einiges zu bieten. So wird das La Coupole (Boulevard du Montparnasse 102, 75014 Paris) von Einheimischen gerne für eine leckere Mahlzeit ausgewählt. Aber auch viele weitere Lokale werden gerne empfohlen.

      Ah, mon pote, 15 heures à la Coupole, comme tous les jours après la boulot ?

      Leben wie Gott in Frankreich !

      Falk (Verlag)
      https://de.wikipedia.org/wiki/Falk_(Verlag)


      Wikipedia raconte la fascinant histoire des cartes et de la maison d’édition Falk qui depuis le 30.8.2012 fait partie de l’empire MairDumont.

  • Un féminisme de la décroissance

    Pour transformer le #quotidien, il est nécessaire non seulement de défaire les rapports de classe, de sexe et de race, mais aussi de renouer avec la matière et la ruralité. L’entre-subsistance permet de fissurer le système capitaliste et patriarcal.

    Dans Quotidien politique, #Geneviève_Pruvost présente le quotidien comme un espace-temps qui donne matière à la critique écologique, féministe, anarchiste et anticapitaliste. En partant de son étude ethnographique d’une dizaine d’années sur les #alternatives_rurales françaises, la sociologue (médaillée de bronze au CNRS) explore les liens entre le féminisme, l’#écologie et la #subsistance à travers un corpus théorique dense et divers empruntant à la sociologie du quotidien de Henri Lefebvre, aux féministes de la subsistance telles que Maria Mies, Veronika Bennholdt-Thomsen, Françoise d’Eaubonne, Vandana Shiva, Silvia Federici et aux perspectives anarchistes de Murray Bookchin et Henry David Thoreau.

    Modes d’attention et manières de vivre

    Le livre installe un rythme cyclique, qui fait instantanément écho au rythme de la subsistance, en semant des pistes qui finissent par devenir des évidences pour transformer le quotidien et « passer de la critique du #capitalisme à l’acte » en repérant les marges de manœuvre disponibles (p. 291).

    Le quotidien ainsi politisé favorise le jusqu’au-boutisme de l’analyse écologique et féministe, puisqu’il centre la fabrique des choses – des petites mains – et des matières qui permettent la subsistance. Si le quotidien moderne est aliéné en raison de la méconnaissance des matières qui le peuplent, des rapports d’exploitation qu’il implique et de l’abstraction au territoire et au voisinage qu’il impose, l’entre-subsistance représente pour Pruvost une alternative permettant à la fois de renouer avec la matière, de défaire les rapports de classe, de sexe et de race et de s’ancrer dans la terre. La critique de la vie quotidienne place alors au cœur de l’analyse la production de l’entre-subsistance et propose la création de brèches dans le système capitaliste et patriarcal.

    En s’appuyant sur les écrits du sociologue Henri Lefebvre, Pruvost définit le quotidien des sociétés paysannes comme « un mode d’attention au monde » (p. 8). Ce monde inclut notamment les autres, les non-humains, les écosystèmes : pour reprendre les termes du forestier Aldo Leopold, il implique la communauté biotique. Cette perspective est proche de la notion de care développée par Joan Tronto en 2009, qui renvoie à l’attention et à la sollicitude déployées historiquement par les femmes pour le soin du monde, tout en s’en distanciant à travers une approche frontalement matérielle visant la destruction de la séparation privé/public à partir du travail de subsistance. Le quotidien des sociétés paysannes et des alternatives rurales est « un monde de présence » dans lequel la fabrique de la subsistance est visible et partagée (p. 9).

    L’analyse de la transformation du quotidien de la société paysanne à la société industrialo-capitaliste permet alors de mettre en lumière les multiples pertes – des matières, des savoirs, des maisonnées – qui se jouent dans la modification de l’organisation sociale moderne. Celle-ci implique d’abord l’invisibilisation de la matière et de sa fabrique, non pas uniquement dans la sphère domestique, mais aussi à travers la division internationale du travail et l’externalisation des coûts. La transformation de la société signifie également une perte d’ancrage dans un lieu donné (p. 7).

    Les ménages modernes sont hors-sol, interchangeables et s’inscrivent dans une société de démocratie représentative anonyme où les savoirs des experts et la professionnalisation règnent. Ce qui pourrait se révéler comme une libération des relations d’interconnaissance qui prévalaient dans les sociétés paysannes est, selon Pruvost, la face cachée d’une dépossession organisée des savoirs vernaculaires qui permettaient de « faire les choses à sa mesure ». La dépossession des savoirs de subsistance favorise l’expansion du marché, l’enfermement des travailleurs et des travailleuses et la dépossession des terres en communs (p. 12). Pour Ivan Illich, auquel Pruvost se réfère, « le capitalisme mène une guerre contre la subsistance ».
    Les femmes entre Amazones et housewives

    Selon les féministes de la subsistance et la féministe marxiste Silvia Federici, l’enclosure des terres et l’avènement du capitalisme ne sont pas uniquement une guerre contre la subsistance, mais également une guerre contre les femmes qui permettra de les confiner à la sphère domestique. Les sociétés paysannes fondées sur des maisonnées permettaient aux femmes une indépendance qui leur sera confisquée, notamment à travers la chasse aux sorcières qui les enferma dans le rôle de reproductrices de main-d’œuvre pour l’industrie. « Le capitalisme repose sur le remplacement des communautés paysannes et des maisonnées par des couples conjugaux hétérosexuels » (p. 143).
    Ce que les féministes de la subsistance permettent d’éclairer ici, c’est le processus de housewification qui s’enclenche par la destruction des sociétés paysannes. Les femmes alors confinées à la sphère privée doivent fournir la main-d’œuvre nécessaire à la production capitaliste et créer des espaces de vie permettant aux ouvriers de supporter les conditions de travail délétères. Les femmes ne sont pas seulement là pour effectuer le travail de reproduction dans la sphère privée ; elles sont aussi les actrices toutes désignées pour nourrir le système capitaliste en tant que consommatrices des ménages.

    Les féministes de la subsistance et les écoféministes proposent des contre-récits dans lesquels l’avènement du patriarcat et du capitalisme sont datés. Selon elles, les premières sociétés étaient matrilinéaires et s’organisaient autour de la subsistance commune (p. 100). Ces contre-récits sont subversifs en ce qu’ils permettent d’imaginer de nouvelles organisations sociales : « Si le patriarcat a un commencement spécifique dans l’histoire, il peut aussi avoir une fin » (p. 101).
    La démocratie directe et les brèches

    Ce que Geneviève Pruvost présente est une lecture féministe de la décroissance qui s’ancre dans la subsistance. Il s’agit là de l’une des contributions majeures de cet ouvrage, qui développe une perspective différente de la décroissance tout en réinscrivant ses thèmes principaux : les communs, le partage de la subsistance, l’autonomie face à l’État, l’interdépendance, la démocratie directe, la vie bonne, le bien-vivre, la décroissance choisie et la modification de l’organisation sociale et politique.

    La perspective de la subsistance permet à Pruvost de proposer des pistes à partir de points de vue ancrés, expérimentés et situés, notamment dans l’expérience de femmes qui rejettent le totalitarisme du capitalisme-patriarcat et qui invitent à se réapproprier des pratiques de subsistance en dehors des rôles genrés construits dans la sphère domestique. Pour y arriver, certaines tactiques doivent être employées – mettre à distance la peur du viol, mettre en acte la « théorie King Kong » de Virginie Despentes, réincarner la force des Amazones qu’invoque Françoise D’Eaubonne. Elle propose donc d’explorer la puissance des femmes dans la création même des conditions qui permettent la vie ou qui produisent la vie elle-même.

    Un autre apport de Geneviève Pruvost est d’avoir mis en avant une littérature écoféministe autour de la subsistance, qui est largement passée sous le radar dans le monde francophone et qui permet de tisser ensemble l’enfermement des femmes dans la sphère privée, dans le rôle de reproductrices et de consommatrices. Ce tissage permet de formuler une critique de la consommation dont la solution ne passe pas par une meilleure gestion, mais par une réorganisation totale en remplaçant le travail-consommation par le travail de subsistance.

    Cette réorganisation propose des pistes concrètes et permet d’envisager la construction de brèches. Une déprise du monde capitaliste. Les marges de manœuvre sont à identifier, notamment à travers une géopolitique du proche : « Commencez là où vous êtes » (p. 292). Ainsi, la quotidienneté est l’espace de bascule, le lieu de l’émergence des contradictions et de leur résolution (p. 33).
    La force du livre est le refus de hiérarchiser les actes de résistance. Le réagencement du quotidien en collectif d’entre-subsistance des alternatives rurales actuelles n’a rien à envier à la mobilisation politique urbaine et aux réunions militantes. Il s’agit de la mise en acte d’idées politiques et de critiques sociales réfléchies. Geneviève Pruvost identifie plutôt un continuum de luttes qui bénéficient à tous ceux et celles qui rêvent d’un autre monde ou du « plurivers » (Escobar), les militant(e)s urbain(e)s pouvant se joindre occasionnellement aux alternatives et vice versa. Pour Pruvost, « le travail de subsistance est une action directe sur le vivre-ensemble et sur le bien-vivre » : il permet de se mettre enfin à l’écoute du vivant (p. 330).

    https://laviedesidees.fr/Genevieve-Pruvost-Quotidien-politique

    #féminisme #décroissance #livre

    • Quotidien politique. Féminisme, écologie, subsistance

      Fin des sociétés paysannes, cuisines équipées, bétonisation des terres arables, effacement des savoir-faire et cosmogonies autochtones, ignorance des rythmes du monde vivant... Ces phénomènes divers que l’on apprend aujourd’hui à déplorer sont bel et bien liés, nous disent depuis un demi-siècle des théoriciennes écoféministes, critiques de la modernité industrielle. C’est à leurs pensées, méconnues en France, ainsi qu’aux leçons existentielles et politiques qu’il convient d’en tirer, qu’est consacré cet ouvrage. L’auteure explore les alternatives écologiques et anticapitalistes contemporaines pour démontrer que la vie quotidienne est un terrain politique fondateur.
      Sans politique du quotidien, sans reconstruction collective et radicale de notre subsistance, il n’y aura pas de société égalitaire ni écologique. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la généralisation du salariat qui a permis d’accéder à la société de consommation et au confort appareillé, mais le colonialisme et le travail domestique féminin. Une autre organisation politique de la vie et des rapports à la nature est possible. À condition d’être redistribué, ancré dans une communauté en prise avec un biotope et des usages, le travail de subsistance ainsi repensé devient un facteur d’émancipation. La fabrique du quotidien apparaît alors pour ce qu’elle est : un enjeu révolutionnaire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/quotidien_politique-9782348069666

  • #carfree Maps
    https://carfree.fr/index.php/2024/06/25/carfree-maps

    Après avoir présenté sur Carfree un classement des villes les plus piétonnes, je vous propose aujourd’hui un nouvel outil de #cartographie en ligne destiné à promouvoir les #alternatives à la Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Autopartage #Fin_de_l'automobile #Marche_à_pied #Ressources #Transports_publics #Vélo #carte #internet #mobilité #technologie

  • L’homme qui aimait les vélos : Les mémoires d’un autophobe
    https://carfree.fr/index.php/2024/06/13/lhomme-qui-aimait-les-velos-les-memoires-dun-autophobe

    Voici un ouvrage de 1973 écrit par Daniel Behrman qui n’a pas laissé beaucoup de traces, mais dont le titre est plus qu’intriguant : « The man who loved bicycles : The memoirs Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Livres #autophobie #cyclistes #histoire #paris #témoignage #usa #Vélo

    • À 100 ans, André conduit sa voiture tous les jours et sans lunettes
      https://actu.fr/hauts-de-france/rue_80688/a-100-ans-andre-conduit-sa-voiture-tous-les-jours-et-sans-lunettes_60360862.htm

      Vain dieu ! moi à 59 ans avec des lunettes, au bout d’une heure de route au volant, j’ai qu’une envie c’est de descendre de mon cercueil à roulettes. J’ai le souvenir de mon vieux qui a abandonné la conduite à 70 ans passé suite à un accident heureusement sans victimes ; à la fin il faisait que quelques kilomètres pour aller boire des coups dans les bleds alentour. Du fait qu’il était unijambiste, il avait oublié de mettre sa boite automatique en marche avant et sûrement aussi avec en plus un coup dans les carreaux. Son copain à la place du mort à côté de lui a eu la peur de sa vie quand la voiture à défoncé la vitrine du bar qu’ils venaient de quitter. Son pote en avait pissé dans son froc en pleurant dans l’airbag. Ce n’était pourtant pas par manque de tentative de mon frère et de mes sœurs d’essayer de le convaincre d’arrêter de conduire. Comme il avait longtemps été chauffeur de bus, entre autres, sa réponse était buttée jusqu’à cet accident : « non de dieu de bordel de merde ! C’est pas vous qui allez m’apprendre à conduire ». Maintenant que mes parents sont décédés tous les deux, il paraît qu’il a accueilli ma mère, au ciel, en lui disant que c’était lui le champion à la marelle. Forcément, avec une jambe de bois, à ce jeu là c’est plus facile.

    • Je sais que je ne conduirai pas toute ma vie. J’ai 69 ans cette année, j’envisage d’arrêter de conduire bien avant mes 80 ans . Se posera la question de mes déplacements. Mon médecin est à 15 km. Je n’en ai pas trouvé un plus près. Je ferai livrer mes courses je le sais déjà. Ce ne sera pas facile mais je ne veux pas tuer quelqu’un en conduisant.

    • Ma fille a décrété qu’elle était trop distraite pour envisager de conduire un jour. Pour ma part, je pense qu’il faut pousser fort pour qu’on arrête de consacrer autant de pognon à la bagnole, qu’il faut faire de la place aux vélos et aux piétons, aux moyens de transports autres et ça va se faire tout seul.

      Ce qui tue, c’est la bagnole partout et donc de la sécurité nulle part.

      On accuse l’âge, la gnôle, la testostérone, mais ce qui tue, c’est la bagnole partout.

  • Contribuez au futur court-métrage « Vélocio, pionnier du #voyage à #Vélo » !
    https://carfree.fr/index.php/2024/06/04/contribuez-au-futur-court-metrage-velocio-pionnier-du-voyage-a-velo

    Paul de Vivie (1853-1930) alias Vélocio, l’apôtre du #cyclotourisme, est né le 29 avril 1853 à Pernes-les-Fontaines. Il aurait donc 171 ans ! Trois amis passionnées de vélo, Claude Marthaler, Olivier Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #cyclistes #documentaire #histoire #projets #Suisse

  • Les rues aux écoles font baisser la #pollution de l’air jusqu’à 30% en moyenne
    https://carfree.fr/index.php/2024/05/28/les-rues-aux-ecoles-font-baisser-la-pollution-de-lair-jusqua-30-en-moyenne

    Les associations Respire et Airgones publient la première étude d’évaluation de dix aménagements de rues aux écoles (piétonisation aux abords de l’école qui peut s’accompagner de l’arrêt du trafic routier Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Marche_à_pied #Pollution_automobile #Vélo #boulogne-billancourt #clamart #Colombes #école #enfants #montreuil #paris #santé

  • Les voitures nous volent notre #territoire… et limitent les échanges sociaux
    https://carfree.fr/index.php/2024/05/24/les-voitures-nous-volent-notre-territoire-et-limitent-les-echanges-sociaux

    Cet article de David Engwicht, un urbaniste australien, est extrait de son livre « Street Reclaiming : Creating Livable Streets and Vibrant Communities » (Récupérer les rues : créer des rues habitables et des Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Argumentaires #Etalement_urbain #Fin_de_l'automobile #Fin_des_autoroutes #Insécurité_routière #2000 #aménagement #australie #culture #mobilité #recherche #san_francisco #société #trafic #transport #urbanisme #ville #ville_compacte

    • En 1970, Donald Appleyard, urbaniste anglo-américain à l’Université de Californie à Berkeley, a mené des recherches novatrices à San Francisco. Il a choisi trois rues résidentielles qui, à première vue, étaient identiques, à l’exception de leur niveau de trafic.

      [...]

      Il a demandé aux gens d’indiquer où vivaient leurs amis et connaissances dans leur rue. Les habitants de la rue calme ont déclaré avoir trois fois plus d’amis et deux fois plus de connaissances dans leur rue que ceux de la rue à fort trafic (figure 1.1).

      Un indice sur la raison pour laquelle les habitants de la rue à fort trafic avaient trois fois moins d’amis et de connaissances que les habitants de la rue calme est apparu lorsqu’Appleyard a demandé aux habitants de dessiner sur la carte de leur rue ce qu’ils considéraient comme leur « territoire familier » (figure 1.2).

      [...]

      Appleyard a découvert que le trafic ne se contente pas d’occuper l’espace physique. Il a une « zone d’influence » qui intimide et prend possession d’un espace sur le plan psychologique. À mesure que la vitesse et le volume du trafic augmentent, la zone d’influence s’étend et le territoire familier se rétrécit. Dans la rue calme, les enfants jouaient encore au milieu de la rue et les gens s’y arrêtaient pour parler. Mais avec l’augmentation du trafic, ces activités se sont déplacées sur le trottoir. Avec l’augmentation du trafic, la fonction du trottoir est passée d’un espace de jeu et de socialisation à un espace utilisé « uniquement comme un couloir entre le sanctuaire des maisons individuelles et le monde extérieur ». L’abandon du trottoir comme espace de socialisation crée un cercle vicieux. Les enfants et les adultes abandonnent cet espace parce qu’il est sale, dangereux et bruyant. La suppression de ces activités rend l’espace encore plus stérile et accroît le sentiment qu’il s’agit d’une sorte de territoire étranger. Il est donc encore plus délaissé.

      Cependant, Appleyard a constaté que le rétrécissement du territoire familier ne s’arrêtait pas au trottoir. Sur la rue à fort trafic, le nombre de personnes jardinant ou simplement assises sur leur perron a considérablement diminué. Le rétrécissement ne s’est pas non plus arrêté au perron. De nombreux habitants de la rue à fort trafic ont abandonné les pièces de leurs habitations donnant sur la rue, les utilisant davantage comme tampon entre la rue et les pièces arrières de la maison. Ainsi, certains habitants de la rue à fort trafic ont même perdu une partie de leur espace de vie interne en tant qu’élément de leur territoire familier.

      L’une des raisons pour lesquelles les habitants de la rue à fort trafic avaient moins de contacts sociaux est précisément qu’ils avaient moins de territoire sur lequel ils pouvaient effectuer des échanges sociaux. La dernière étape de cette saga du rétrécissement du territoire familier a été l’abandon total du logement par certaines personnes, ce qui a eu pour effet de perturber les réseaux sociaux existants. Ce phénomène, combiné au rétrécissement du territoire familier, explique pourquoi les habitants de la rue à fort trafic avaient moins de contacts sociaux dans leur rue.

      #urbanisme #mental_mapping #carte_mentale

  • Et si on laissait l’autoroute A13 fermée ?
    https://carfree.fr/index.php/2024/05/21/et-si-on-laissait-lautoroute-a13-fermee

    Le 19 avril dernier, l’A13 a été fermée, après la découverte d’une fissure liée à un affaissement de terrain. L’autoroute a rouvert vendredi 10 mai dernier dans le sens province-Paris. Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Fin_des_autoroutes #Marche_à_pied #Vélo #autoroutes #autoroutes_cyclables #paris #société

  • La visionneuse de #Panoramax passe en version 3.0 !

    Pourquoi contribuer à la base de #photographies de Panoramax ?

    Contribuer à Panoramax, c’est participer au développement d’un #géo-commun, une ressource numérique souveraine, libre et réutilisable. Chaque photo géolocalisée publiée sur Panoramax est utilisable par tous et pour des usages variés, par exemple par une collectivité territoriale qui a besoin d’observer l’état de la voirie ou par un opérateur de télécommunications pour préparer une intervention.

    Chaque contributeur peut envoyer ses séquences d’images, les modifier et les consulter tout comme l’ensemble des vues - 360° ou non - versées par la communauté. Le floutage obligatoire des visages et plaques d’immatriculation est automatisé sur la plateforme.

    https://panoramax.openstreetmap.fr
    #alternative #google_street_map #streetmap #street_map #OSM #3D #crowdsource

  • #Mattermost

    Mattermost est un logiciel et un service de #messagerie_instantanée libre auto-hébergeable. Il est conçu comme un #chat_interne pour les organisations et les entreprises, ainsi qu’un logiciel de #gestion_de_projets, et est présenté comme une alternative à Slack8 et Microsoft Teams.

    https://mattermost.com

    #logiciel #alternative #slack #discord #chat

    • Pour le coup @sombre je ne connaissais pas Zeni Geva
      https://daily.bandcamp.com/lists/kk-null-list

      Tokyo-based musician KK Null, real name Kazuyuki Kishino, has spent more than 40 years journeying from #punk to #industrial_noise to experimental, ambient, to everything else in between. While arguably best known for his proggy noise rock band Zeni Geva, who have released albums via #Alternative_Tentacles, #Skin_Graft, and his own Nux Organization, Null has racked up hundreds of recording credits as a guitarist, electronic composer, sound manipulator, and more. Exploring his music—even just figuring out a jumping-off point—can feel incredibly overwhelming.

      Kazuyuki Kishino aka KK Null & Steve Albini (chant et guitare)
      https://coldspring.bandcamp.com/track/angel

      Yoni Kroll |#bandcamp_daily] : There are too many good songs on Maximum Implosion to pick a favorite, but the back-to-back combo of “Terminal Hz” and “Kettle Lake” certainly stands out. The former is pure Zeni Geva; the percussion sounds like a war march, the guitars like a swarm of venomous insects. It’s followed by a track featuring Steve Albini on vocals that feels—well, very much like a Shellac song, but with the added bonus of Zeni Geva backing him up. The second disc is a collection of live recordings they did together during some Japanese dates in 1992.

      https://coldspring.bandcamp.com/track/terminal-hz

      “What can you expect when a master of noise (KK Null) joins hands with one of the post-punk/industrial pioneers (Big Black)? You get a merciless and tormenting sonic assault on, which you perfectly recognize, the input of each artist. The typical harsh and very unique guitar play by Steve Albini creates a perfect cacophonous harmony with the noises and screams of Zeni Geva... a real opportunity to (re)discover this common project between opposite artists hailing from very different cultures. The sound and experiment is extreme, but definitely something apart from established projects. Both artists clearly had some fun creating one of the most unexpected sonic fusions, which I guess sounds more Japanese-like than American and/or European” (Side-Line)

    • KK Null / bandcamp & Electrical Audio (studios d’Albini)
      https://kknull1.bandcamp.com
      https://www.youtube.com/@ElectricalAudioOfficial
      Twenty-Five Years of the Brain-Melting Sounds of SKiN Graft Records
      https://daily.bandcamp.com/label-profile/twenty-five-years-of-the-brain-melting-sounds-of-skin-graft-records

      Steve Albini aux manettes sur cet excellent label Skin Graft rds, quelques production, mixing, collaboration...

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/autofuck-single-and-comic-book-set

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/sides-1-4-double-single-comic-book-set

      https://skingraftrecords.bandcamp.com/album/brother-in-the-wind-gwodhunqa-single-and-comic-book-set

      Released in conjunction with Relapse Records, HIGH ON FIRE present “Brother In The Wind”, recorded by Steve Albini, and featuring Matt Pike (ex-Sleep), Des Kensel, and Joe Preston (Ex-Melvins).

    • The evolution of Steve Albini
      https://www.theguardian.com/music/2023/aug/15/the-evolution-of-steve-albini-if-the-dumbest-person-is-on-your-side-you
      Albini était connu pour son éthique punk : refus de signer dans un gros label, autogestion de ses groupes, paye au forfait sans toucher de commission, bosser pour des petits groupes aussi bien que des gros, intransigeance sur ses choix musicaux, etc. Il était aussi connu pour être un type infect : insultes faciles, noms de groupes horribles, provocations gratuites (misogynes, homophobes, racistes...).
      Cet article raconte sa progressive évolution pour devenir quelqu’un de conscient de ses fautes, ne se trouvant aucune excuse, cherchant à comprendre ce qui l’avait mené à ça, et apprecié de tous les gens avec qui il a travaillé.

      So there was the music, much of which was exceptionally good. But Albini also stood out for acting like the biggest jerk in a milieu that was not exactly inhospitable to jerks. In his public capacity as “Steve Albini”, he often came off like the resident wiseass who thinks he’s smarter than everyone else and thus spends his time getting a rise out of anyone who isn’t clever enough to get the joke.

      [...]

      So when Albini expressed public contrition in late 2021, it surprised a lot of people who mostly remembered him as an incendiary jerkoff and assumed that he – like many public figures who are pushed to admit wrongdoing – would rather chalk all of that up to “well, it was a long time ago”. But those who knew him intimately were less bewildered. Over the years, they had observed the slow evolution of Steve Albini, as he shed some of his abrasive and adversarial habits while holding fast to the sturdy principles that have always anchored him. He has not exactly become mild-mannered with age – “However you define ‘woke,’ anti-woke means being a cunt who wants to indulge bigots,” he wrote recently – but these days he also says things like: “Life is hard on everybody and there’s no excuse for making it harder. I’ve got the easiest job on earth, I’m a straight white dude, fuck me if I can’t make space for everybody else.

      When I spoke to the folk singer Nina Nastasia, who has made every one of her records with Albini, she called him a “gentleman”. Joanna Newsom has described him as “a pure joy to work with”. Kim Deal told me: “I could just break into tears, the human he’s become.” These are not sentiments typically associated with an individual who once called Courtney Love a “psycho hose-beast” in print and told an interviewer from GQ: “I hope GQ as a magazine fails.” How did this happen?

      [...]

      As the years wore on, his perspective started to shift. “I can’t defend any of it,” he told me. “It was all coming from a privileged position of someone who would never have to suffer any of the hatred that’s embodied in any of that language.” For years, Albini had always believed himself to have airtight artistic and political motivations behind his offensive music and public statements. But as he observed others in the scene who seemed to luxuriate in being crass and offensive, who seemed to really believe the stuff they were saying, he began to reconsider. “That was the beginning of a sort of awakening in me,” he said. “When you realise that the dumbest person in the argument is on your side, that means you’re on the wrong side.

      Kim Deal told me that Albini’s wife, the filmmaker Heather Whinna, whom he met in the 1990s, was a crucial influence. “She told him specifically: ‘I don’t think you know the power that you have when you just dismiss people. They really respect you, Steve, and why would you do that to them?’ I don’t think he understood that people were actually listening to him.

      Now whenever any public figure is made to answer for their former bad self, they go on an apology tour where they say all the right things about being a work in progress, and learning and listening, and so on. Rarely do they break down the actual specifics of what they said, why it was wrong and why they regret it. But Albini, when I asked him about his public reassessment of his past sins, was pretty no nonsense. “I thought it was important to explain how some of the uglier and more confrontational aspects of my speech and behaviour came about,” he said.

      It would be naive to claim that someone like Albini might serve as a “model” for how others might revisit their past failures. He didn’t have a tidy series of epiphanies fit for a TED talk; instead he slowly changed his mind over a long period of time. Still, it was instructive to hear him connect the dots about why he had felt entitled to talk the way he once did. “It’s exhilarating to feel like there’s this forbidden area that you’re not allowed to participate in, and when you go in it, you feel like you’ve discovered a tropical island: ‘They told me there was nothing here, and look, there’s something here,’” he said. “I understand that exhilaration.” But, he added, “I also know that we’re not as safe from historical evil as I believed we were when I was playing with evil imagery.

      In 1985, for instance, Big Black released a single called “Il Duce”, whose cover featured a stylised rendition of Benito Mussolini, and which was dedicated, in tongue-in-cheek fashion, to the Italian dictator. “We gave ourselves licence to play with this language because we felt no threat from it,” he told me. “We thought [the far right] was a historical anomaly, a joke for lonely losers. Even as the right wing became more openly fascist, we were still safe – and that’s where my sense of responsibility kicks in, like: ‘Oh yeah, I get it now. I was never going to be the one that they targeted.’

      [...] “It’s not about being liked,” he said, as we sat at Electrical Audio. “It’s me owning up to my role in a shift in culture that directly caused harm to people I’m sympathetic with, and people I want to be a comrade to."

      The one thing I don’t want to do is say: ‘The culture shifted – excuse my behaviour.’ It provides a context for why I was wrong at the time, but I was wrong at the time.

      It was a clear and honest apology, and it was the truth. And with that, we both fell silent for what felt like the first time since we’d met.

    • En écoute : « To All Trains », l’ultime album de Shellac avec Steve Albini
      https://www.radiofrance.fr/fip/en-ecoute-to-all-trains-l-ultime-album-de-shellac-avec-steve-albini-5794

      Même mort, Steve Albini ferraille encore. Le légendaire musicien et producteur américain, qui s’est éteint brutalement le 7 mai dernier à l’âge de 61 ans, lève ainsi aujourd’hui le voile, et depuis les cieux, sur l’ultime album de son trio Shellac, cette formation mystérieuse qui réunissait autour de lui, et depuis le début des années 90, le bassiste Bob Weston et le batteur Todd Trainer. Ensemble, ces trois-là n’ont jamais recherché le succès ni la moindre facilité, cultivant leur image de sorciers du son sans jamais s’en soucier le moins du monde, et concoctant un math-rock surréaliste propulsé en live par des concerts totalement cultes dans le petit monde du rock le plus indépendant qui soit.

    • Tiens, il y a une chanson qui s’appelle « How I wrote how I wrote elastic man (cock & bull) » qui fait référence à la chanson « How I wrote elastic man » de The Fall. Et ça me rappelle que dans « 50 year old man », Mark Smith dit un truc sans queue ni tête (cock and bull) sur Steve Albini :

      Steve Albini, he’s in collusion with Virgin trains... against me

    • To say that Steve Albini contained multitudes would be a drastic understatement.
      https://daily.bandcamp.com/lists/the-big-playback-a-bombastic-intro-to-steve-albini-king-of-all-engin

      From his years as a band-leading, zine-writing punk provocateur, to his mastery of poker, his aesthetic side hustle as a makeshift chef and gourmand, to the annual charity event, Letters to Santa, that he and his wife Heather Whinna spearheaded, to a legendary career recording his band and countless others—Albini was always ready to show a new facet of his multi-hyphenate existenc

      autre contribution d’ Eric Bradshaw, auteur de cette Big Playback
      phénoménale, 5 #Bandcamp_Daily dans les 6 derniers mois. Je ne connais pas Bradshaw mais je sais pourquoi j’aime #Bandcamp quasiment au quotidien.
      https://daily.bandcamp.com/contributors/erick-bradshaw

  • « On peut tout faire avec la terre » : face au #plastique, six potières brandissent la #céramique

    Gobelets, cocottes en grès, pots à lactofermentation... Au sein du collectif #Faire_Argile, six potières luttent contre le plastique en fabriquant des objets en #terre.

    Depuis la gare du RER C à Brétigny-sur-Orge, il ne faut que 10 minutes de voiture pour arriver à l’atelier. Mariane est au volant, Aline sur le siège passager avant. « Vous voyez cette zone ici, montre la conductrice en passant devant plusieurs immeubles récents, ils ont construit un écoquartier. Avant, il y avait des arbustes, des arbres, c’était une friche, avec de la biodiversité. » Le béton et l’artificialisation ne sont pas vraiment la tasse de thé de Mariane.

    Un peu plus loin, elle gare sa voiture devant un portail sur lequel est accrochée la pancarte « La poterie de l’Orge », du nom de la rivière qui coule un peu plus bas. Nous sommes arrivées. Une longue allée mène à la maison et à l’atelier. « Tout le sol du jardin était cimenté quand nous nous sommes installés ici, raconte Mariane qui habite les lieux depuis quelques années. On essaie d’enlever les couches petit à petit. C’est un gros boulot ! » Objectif : redonner toute sa place à la terre.

    C’est aussi le projet de Faire argile, un collectif créé en 2020 qui considère l’argile comme « une MAD, une matière à défendre ». Il compte actuellement six potières, dont Mariane, l’énergique Brétignolaise, et la discrète Aline qui vit à Arras. Mais aussi Graziella, habitante du Val-de-Marne, et Carole, du Jura — « dans la région des lacs et des cascades », se plaît-elle à préciser. Ces deux dernières nous attendent à l’intérieur de la maison. Elles se retrouvent régulièrement pour travailler la terre ensemble, ici chez Mariane ou ailleurs.

    « On peut tout faire avec la terre ! »

    Sur la table basse, le thé est servi dans une théière en céramique et le gâteau a été cuit dans un moule… en céramique. Pareil pour les tasses et les petites assiettes. « Tout est en terre ici. On peut tout faire avec la terre ! » dit Mariane, rappelant à nos souvenirs les poignées de porte et interrupteurs, douilles ou fusibles électriques en porcelaine de chez nos grands-parents. Cette matière était alors prisée pour ses qualités isolantes. Même les canalisations étaient en céramique, tout comme certains systèmes de drainage ou d’irrigation.

    Le collectif Faire argile est né pendant le confinement. Alors privés de lieux d’exposition, potiers et potières ont eu le temps de cogiter sur leur métier, le sens de leur travail. En juillet 2020, ils et elles ont été une trentaine à se retrouver dans un grand atelier à Cluny en Bourgogne. Durant un mois, débats et réflexions ont été bon train entre tournages, modelages et coulages.

    Dans ce laboratoire, ils se sont mis à refabriquer des abreuvoirs à poule, des casseroles, des pots. Des savoir-faire se sont transmis. « À ce moment, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule à me poser des questions sur comment on vend nos objets, explique Aline. À qui on s’adresse ? Qu’est-ce qu’on fait ? Avec quels matériaux ? On avait toutes une réelle réflexion sur notre production d’expression personnelle. »

    L’expression personnelle. Derrière cette formule, se cache l’évolution du métier de potier au cours du dernier siècle. « La poterie a accompagné l’histoire des humains depuis la nuit des temps, s’enflamme Mariane. Même avant le feu, on s’est servi de l’argile, on s’est exprimé avec l’argile. Mais l’argile nous a aussi permis de fabriquer des choses qui nous sont utiles. »

    Elle toque sur la paroi d’une des deux grandes jarres à huile anciennes qui trônent dans son salon et proviennent de Vallauris, ville provençale célèbre depuis le XVIᵉ siècle pour ses poteries : « Ça, c’est comme un Tupperware, c’est juste utilitaire ! » Pendant longtemps, la terre a eu une très grande place dans la vie quotidienne.

    Puis, petit à petit, les pots, les assiettes, les éviers en céramique fabriqués un peu partout en France ont laissé la place à des pots, des assiettes, des éviers, toujours en céramique, mais bien moins chers car produits en Chine. Jusqu’à l’avènement du plastique dans les années 1950. Face à l’effondrement de la demande, chaque céramiste a alors dû affirmer son propre style, son « expression personnelle », pour se différencier.
    Produire « des choses utilitaires, de bon sens »

    Dès lors, la frontière entre artisanat et art s’est estompée. « On est aujourd’hui plus sur des objets qui relèvent de la déco ou qui font rêver que sur des choses utilitaires, de bon sens », constate Mariane. Les quatre femmes avec lesquelles nous discutons en cette mi-avril ont toujours été potières. Les plus jeunes constatent que, dans leur formation, l’aspect artistique a pris le pas sur la fabrication d’objets usuels. « Or si j’ai fait ce métier, c’est parce qu’on peut vraiment tout faire avec la terre, dit Aline. C’est ce qui m’a passionnée et fascinée dès le départ et qui m’a toujours habitée. C’est pour ça que je suis dans Faire argile. Au fond de moi, je ne me retrouve pas complètement dans le côté artistique. »

    Les fondatrices du collectif soulignent que le métier de la poterie a toujours été très collectif de par la dureté du travail qu’il impliquait. « Pour cuire, il fallait mettre du bois entre 24 heures et une semaine, toutes les 6 à 8 minutes dans le four. On ne pouvait donc pas être tout seul. » Les cuissons collectives existent encore, même si aujourd’hui la plupart des professionnels utilisent leur propre four électrique. Mais l’esprit d’entraide et d’échange est très ancré et perdure, assurent les quatre potières.
    « Le plastique, c’est toujours une mauvaise idée »

    Retrouver la fabrication d’objets usuels qui aient du sens, travailler ensemble et en local, faire des objets de lutte contre le plastique car « le plastique, c’est toujours une mauvaise idée » : tels sont les trois ingrédients desquels a jailli Faire argile. Le pot à lactofermentation — qui permet de faire fermenter des légumes, sur le principe de la choucroute — a été l’un des premiers objets sur lesquels le collectif a travaillé. « Avec ce pot, nous voulions parler du bien manger, de la santé, de comment conserver ses légumes sans consommer d’énergie ».

    À quelques pas de la maison, Mariane et Graziella nous ouvrent les portes de l’atelier qu’elles partagent. Inondé par le soleil de fin d’après-midi, l’endroit baigne dans une atmosphère qui appelle au calme et à la concentration. La fine pellicule de poussière blanche qui recouvre tout donne un aspect laiteux au lieu. Les « pots à lacto » prennent le temps de sécher alignés sur une table, tête en bas. Sur le haut d’une étagère, leurs couvercles attendent sagement.

    Mariane se lance dans le tournage de deux nouveaux pots. La terre se modèle sous ses doigts sans efforts apparents et l’objet grandit peu à peu jusqu’à atteindre la bonne taille. Carole s’attelle à ajouter des anses aux cocottes, dans leur dernière phase de modelage. Elles iront rejoindre une prochaine cuisson dans le four électrique.

    Faire Argile a réfléchi à tout. Les potières ont opté pour des matières les plus locales possibles. « Souvent, les céramistes ne savent pas d’où vient la terre qu’ils tournent », ont-elles remarqué. Elles travaillent essentiellement avec de la terre extraite par les moines de Taizé en Côte-d’Or. Leur principe de base : que leurs objets puissent être facilement dupliqués par n’importe quel potier. Elles ont ainsi conçu un protocole de fabrication simple en réduisant au maximum les gestes. Il devient alors possible de répondre à de grosses commandes en fabriquant en série, à plusieurs, dans des ateliers situés dans des lieux différents.

    Pour émailler ces objets, c’est-à-dire les rendre imperméables (car l’argile est poreuse), elles utilisent la technique de l’engobe, en délayant argile et cendres issues de leur propre four ou poêle à bois. En fonction des essences de bois brûlé, les teintes sont différentes. Mais le design reste sobre pour que « l’esthétique de ces objets parle au plus grand nombre », explique Carole.

    Afin de réduire le temps et le coût de la cuisson, très énergivore, les potières ont décidé de ne procéder qu’à une seule et unique cuisson qui monte à 1 200 °C, au lieu des deux traditionnelles. « Ce qui permet aussi de réduire le prix de nos produits et de les rendre plus accessibles. C’était très important pour nous », dit Aline.
    Concurrencer les écocups

    Pour optimiser chaque cuisson, il fallait combler les trous entre les pots par de petits objets. Est alors née l’idée de fabriquer des gobelets, histoire de concurrencer les « écocups » en plastique, qui énervent particulièrement le petit groupe et que nombre de festivals et évènements ont adopté ces dernières années.

    Pour rivaliser, elles ont conçu différentes tailles : 10 centilitres pour le gobelet à café, 25 cl pour l’eau, 33 cl pour la bière. Aline est la spécialiste des gobelets : elle pratique le coulage de l’argile liquide dans des moules en plâtre. Après 15 minutes d’attente, elle retire les gobelets de leur carcan de plâtre, et les laisse sécher. Une fois cuits, ils pourront s’emboîter les uns dans les autres, comme les écocups.

    « Mais ça casse ! », pourraient s’inquiéter les néophytes. « Nous en avons toutes que nous trimballons partout et, jusque-là, nous n’avons jamais eu de casse, rétorquent les fabricantes en chœur. Mais oui, ça peut quand même casser, et c’est un peu plus lourd. »
    Terre à feu à Dieulefit

    Le collectif s’est parfois heurté à la perte des savoir-faire. Lors d’une résidence à Dieulefit, village de potiers dans la Drôme, est née l’idée de fabriquer une cocotte capable d’aller sur le feu, comme cela se faisait traditionnellement là-bas. S’est alors posée la question de trouver de la « terre à feu », pour supporter le contact direct de la flamme.

    « Nous avons dû procéder à des recherches. À Dieulefit, plus aucun potier n’a encore cette connaissance et personne ne sait plus où cette terre à feu pourrait se trouver. » Elles ont fini par comprendre ce qu’il y avait dans cette terre. À défaut de pouvoir la reproduire elles-mêmes, elles se fournissent chez un distributeur qui ajoute un minéral, la cordiérite, afin d’amortir le choc thermique.

    Leurs cocottes en grès, dont elles sont « très fières », peuvent ainsi aller sur le gaz et la vitrocéramique, mais pas sur l’induction. Ce serait possible, mais ça demanderait de rajouter une cuisson et une partie en métal. « On ne voit pas trop l’intérêt si l’objectif c’est de réduire notre empreinte carbone. » D’autant que cette cocotte possède une très bonne capacité pour retenir la chaleur, assurent ses créatrices, ce qui permet de l’utiliser « en cuisson douce ou cuisson en cocotte norvégienne ».

    Même pour la livraison de ses produits qu’on peut commander en ligne, le collectif a réfléchi à un système baptisé « le blablapot », réduisant au maximum les émissions de carbone : les objets ne sont livrés que dans le cadre d’un trajet existant. Elles ont ainsi développé un réseau qui s’étoffe peu à peu en fonction des trajets réguliers, des rencontres et des liens entre clients, potières et amis d’amis. « Parfois, il faut attendre plusieurs semaines pour recevoir sa commande, mais on finit toujours par trouver un ou une convoyeuse. Et nos clients sont prêts à attendre trois mois s’il le faut. » Une autre façon de relier la terre et l’humain.

    https://reporterre.net/On-peut-tout-faire-avec-la-terre-face-au-plastique-six-potieres-brandiss
    #poterie #alternative #cuisine

  • Comment préparer sa retraite
    http://carfree.fr/index.php/2024/04/22/comment-preparer-sa-retraite

    On ne va pas se mentir, il va falloir travailler de plus en plus longtemps et au bout de la route, si vous êtes encore vivant à 64, 65 ou Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Vélo #Vie_sans_voiture #2000 #économie #humour #politique #sans_voiture #société #Solutions #travail #Vivre_sans_voiture

  • Robert Kurz et la fin de toute forme d’argent

    L’effondrement de la modernisation a été écrit après la chute du mur de Berlin et a alors été un succès de librairie.

    Voici les dernières lignes de ce livre :

    Il est aujourd’hui probablement possible de s’entendre avec beaucoup de personnes pour dire que la « raison sensible » est devenue aussi indispensable qu’un morceau de pain, et que c’est précisément la logique abstraite et autonomisée de la rentabilité qui détruit le monde. Mais le sujet de la marchandise devient frileux et récalcitrant dès qu’il se rend compte que cela signifierait en conséquence la fin de toute forme d’argent - et donc la possibilité d’en gagner-, c’est-à-dire celle du fameux rapport marchandise-argent, hors duquel il ne connaît ni ne veut connaître ou développer d’autres formes de relation sociale. La critique de l’argent est immédiatement identifiée à une « utopie » irréalisable, alors que dans les conditions données, c’est exactement le contraire. « Comment cela est-il censé fonctionner en pratique ? », cette question, si elle était posée sérieusement, pourrait certainement déboucher sur des résultats concrets, une réflexion sociale et un processus pratique. Mais elle s’en tient au niveau d’une rhétorique péjorative et défensive.

    Personne ne peut prétendre connaître la voie royale pour sortir de la misère ; personne n’a dans son chapeau un programme d’abolition de la marchandise moderne. Le problème est que nous n’avons jusqu’à présent même pas commencé à en discuter. « Comment cela est-il censé fonctionner en pratique ? » Cette contre-question plus que justifiée est toujours ré-enfermée dans la logique dominante de destruction. Les passagers du Titanic veulent rester sur le pont et l’orchestre doit continuer à jouer. Si nous avons affaire à la « fin de l’histoire », ce ne sera pas un happy end.

    Il ne sert plus à rien d’opposer le marché à l’Etat, et réciproquement. L’échec de l’Etat et l’échec du marché sont les mêmes, car la forme sociale de reproduction de la modernité a fondamentalement perdu sa capacité à fonctionner, et donc son pouvoir d’intégration. Alors que les composantes occidentales du système global de production de marchandises commencent à subir les conséquences de la crise aussi durement que le reste du monde, toute attitude fuyante venant de la théorie comme de la pratique devient insoutenable. Hic Rhodus, hic salta.

    #critique-de-la-valeur #post-monétaire

  • Vers une révolution européenne : Inspirations zapatistes pour le changement social et politique
    https://bascules.blog/2024/04/19/vers-une-revolution-europeenne-inspirations-zapatistes-pour-le-changement

    « La rébellion zapatiste – Insurrection indienne et résistance planétaire » de #Jérôme_Baschet, édité par Flammarion en 2019, présente une analyse approfondie de l’expérience zapatiste au Chiapas, au Mexique, et explore son impact sur les mouvements de résistance à l’échelle mondiale. Baschet, historien et chercheur de renom, offre une perspective unique sur #La_rébellion_zapatiste en […]

    #Alternatives,_imaginaires,_mondes_émergents,_possibles_désirables...


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