• L’ « altruisme affectif », une philosophie de merde pour les plus débiles des possédants. Donc, si vous entendez parler d’« #altruisme_affectif », sortez votre révolver.

    #Sam_Bankman-Fried, accusé de fraude à l’encontre des 9 millions de clients de #FTX, se réclamait de l’altruisme effectif, un mouvement philosophique utilitariste. La chute du fondateur et son arrestation entraînent une remise en question au sein du mouvement, très apprécié des #milliardaires de la #Silicon_Valley.

    L’altruisme effectif se retrouve, bien malgré lui, sous les feux des projecteurs. Sam Bankman-Fried, le fondateur de FTX, qui se réclamait de cette philosophie, attend son procès dans la maison de ses parents à Palo Alto. Il est soupçonné d’avoir commis « l’une des plus grandes fraudes financières de l’histoire des Etats-Unis », selon les autorités.
    Avant l’effondrement de sa plateforme de cryptomonnaies, les portraits élogieux abondaient pourtant dans les médias outre-Atlantique. « Sam Bankman-Fried a amassé 22,5 milliards de dollars avant ses 30 ans en profitant du boom des cryptomonnaies - mais il n’y croit pas vraiment. Il veut juste que sa fortune subsiste assez longtemps pour tout donner », écrivait le magazine « Forbes » en 2021. « Mon objectif est d’avoir de l’impact », répétait l’entrepreneur. A l’époque, il n’avait donné qu’une fraction de sa fortune, 25 millions de dollars, soit 0,1 %. Mais il espérait donner bien davantage un jour, disait-il. Depuis sa chute, l’ex-milliardaire a laissé entendre - dans une conversation qu’il croyait privée avec une journaliste de Vox - qu’il jouait surtout un rôle pour soigner son image.
    L’implosion de FTX remet en cause les fondements de l’altruisme effectif. Ce mouvement, né à la fin des années 2000 au Royaume-Uni, s’inspire largement des travaux de Peter Singer, un philosophe australien. Mais c’est aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley en particulier, qu’il remporte ses plus francs succès.
    L’altruisme effectif s’inspire de la théorie économique classique. Il reprend notamment la notion d’utilité, qui correspond au bien-être d’un individu, et la transpose au domaine de la philanthropie. L’altruisme effectif s’efforce de maximiser le bonheur collectif, en distribuant l’argent de la façon la plus efficace possible. Il considère que cet impact peut être mesuré précisément, en années de vie ajustées en fonction du bien-être ressenti. Parmi les solutions privilégiées par les altruistes effectifs figurent notamment des ONG qui distribuent des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans des pays en développement. Une façon d’améliorer la qualité de vie du plus grand nombre de personnes possibles à moindre coût. Mais les altruistes effectifs se laissent parfois aller à des débats abscons : ils débattent par exemple de l’impact exact du déparasitage sur la qualité de vie. Faut-il financer le déparasitage dans les pays pauvres, ou financer des études pour mesurer sa traduction en années de vie prospère ?
    Dans un libre publié l’été dernier, « What We Owe the Future », William MacAskill expose des idées long termistes. Le livre a été partagé par #Elon_Musk sur Twitter avec pour commentaire : « Cela vaut la peine de le lire. C’est très proche de ma philosophie. » Il n’est pas le seul, parmi les milliardaires de la tech, à se passionner pour ces idées.
    « Il y a une religion dans la Silicon Valley (long termisme, altruisme effectif et autre) qui s’est persuadée que la meilleure chose à faire ’pour l’humanité’ est de mettre autant d’argent que possible dans le problème de l’AGI », l’IA générale, relève Timnit Gebru, spécialiste de l’éthique dans la tech. « C’est la religion des milliardaires, elle leur permet de se sentir vertueux. La plupart sont des hommes blancs, très privilégiés » poursuit la chercheuse, qui a quitté #Google en l’accusant de censure.
    Les altruistes effectifs consacrent des sommes folles à des projets qui ne porteront leurs fruits que dans des dizaines d’années, au mieux. Ils investissent ainsi dans l’#IA ou la recherche médicale pour réduire les chances d’extinction de l’humanité. Ce qui donne lieu à des calculs très hypothétiques. « Si des milliers de personnes pouvaient, avec une probabilité de 55 %, réduire les chances d’extinction de l’humanité de 1 %, ces efforts pourraient sauver 28 générations. Si chacune de ces générations contient chacune 10 milliards de personnes, cela représente 280 milliards de personnes qui pourraient vivre des vies florissantes », écrit l’association 80.000 Heures sur son site.
    Sam Bankman-Fried, étudiant, était convaincu par l’altruisme effectif. Végan, il envisage d’abord de consacrer sa vie au bien-être animal, mais une rencontre avec #William_MacAskill le persuade d’aller dans la finance. Il commence comme #trader à Wall Street, avant de créer Alameda Research, qui tire profit des différences de prix entre le bitcoin en Asie et en Amérique.
    Frustré par les inefficacités sur les marchés des cryptos, il fonde FTX en 2019, toujours obsédé par l’impact. « Pour moi, ce que signifie [l’altruisme effectif], c’est gagner le maximum d’argent pour donner le maximum à des organismes charitables parmi les plus efficaces au monde », déclare-t-il à CNBC en septembre 2022. Depuis la faillit, William MacAskill a pris ses distances : « S’il a fait un mauvais usage des fonds de ses clients, Sam n’a pas écouté attentivement. » La fondation 80.000 Heures, qui prenait en exemple la carrière de Sam Bankman-Fried, écrit : « Nous sommes ébranlés [...], nous ne savons que dire ni penser. » Au-delà du manque à gagner pour les organisations liées à l’altruisme effectif, la chute de FTX risque de remettre le mouvement en question. Il était temps, disent les détracteurs de cette #philosophie un peu trop sûre d’elle-même.

    (Les Échos)
    #fraude_financière #intelligence_artificielle #cryptomonnaie

  • Face à la haine et aux amalgames : « Redonner ses lettres de noblesse à la solidarité et à l’#hospitalité française »

    Elle appelle cela « l’#hospitalité_citoyenne ». #Julia_Montfort, journaliste et réalisatrice, a accueilli, comme beaucoup d’autres Français, un « migrant », Abdelhaq, originaire du Tchad. Elle raconte cette rencontre à Basta !, rencontre dont elle a tiré une web-série, #Carnets_de_solidarité. Son histoire nous rappelle que, loin des scènes indignes de harcèlement policier ou de commentaires racistes, des dizaines de milliers de citoyens font preuve de solidarité.

    Julia Montfort appelle cela « l’hospitalité citoyenne ». Comme beaucoup d’autres personnes en France, elle a ouvert sa porte pour accueillir un « migrant », Abdelhaq. Il avait alors 21 ans et ne devait rester que quelques jours. Il aura finalement vécu un an et demi chez Julia et Cédric, son mari. De cette expérience personnelle est alors née l’envie de raconter ce mouvement de #solidarité qui a gagné de nombreux foyers français – une réalité trop souvent invisibilisée – pendant que les politiques en œuvre choisissent trop souvent de harceler, humilier, reléguer dans la rue les exilés en quête d’accueil, ne serait-ce que temporaire. Réalisatrice, elle en a tiré une web-série passionnante, Carnets de Solidarité, qui offre la meilleure des réponses, en actes, à tous les préjugés, tous les cynismes ou toutes les haines qui s’accumulent sur ce sujet.

    Basta ! : Le point de départ de votre travail, c’est le #récit_intime de l’accueil d’Abdelhaq, chez vous, dans votre appartement. Avec le recul, qu’avez-vous appris de cette expérience d’hospitalité ?

    Julia Montfort [1] : Beaucoup de choses. Nous n’avons pas accueilli un citoyen français avec des références culturelles partagées : Abdelhaq est le fils d’un berger nomade, dans le sud du Tchad, qui parle un dialecte dérivé de l’arabe – le kebet – dont la vie consistait à garder les chèvres de son père ou à aller récolter du miel, autant dire une vie diamétralement opposée à la mienne. Tout nous séparait, et nous avons appris à trouver des #liens, à construire des ponts entre nos deux cultures.

    J’ai réalisé la portée de ce geste dès que j’ai ouvert ma porte devant ce grand gaillard de plus d’1 m 90, et que j’ai compris que le #langage ne nous permettrait pas de communiquer. Il apprenait les rudiments du français, mais il ne faisait pas de phrases, je ne parvenais même pas à savoir s’il aimait les pâtes. De fait, ce genre de situation permet aussi d’en apprendre beaucoup sur soi-même et sur notre rapport à l’autre. Cela m’offre aujourd’hui un ancrage très différent dans le présent.

    Il y a cette anecdote significative, lorsque vous racontez que vous hésitez plusieurs jours avant de lui signaler qu’il ne priait pas dans la bonne direction…

    Il se tournait exactement à l’opposé de la Mecque, nous ne savions pas comment lui annoncer, cela nous pesait, alors qu’au final, Abdelhaq a juste explosé de rire lorsque nous lui avons montré la boussole ! Une partie de notre complicité est née ce jour-là… Abdelhaq a une pratique très ouverte de sa religion, c’est notamment une façon de maintenir un lien avec son pays. Quand il est arrivé à Paris, son premier réflexe a été d’aller dans une mosquée, où il a pu être hébergé. C’est un peu son repère, son cadre. Mais depuis, on a constaté qu’il s’intéressait beaucoup aux autres religions.
    De notre côté, nous sommes parfaitement athées, et c’est probablement la première fois que j’ai côtoyé quelqu’un de religieux aussi longtemps, et aussi intimement. La probabilité que je puisse, à Paris, me retrouver directement confrontée à la réalité de la vie d’Abdelhaq était tout de même très faible, jusqu’à présent. Cela cultive une certaine #ouverture_d’esprit, et cela a généré aussi beaucoup de #respect entre nous.

    Pour autant, vous ne faites pas l’impasse sur les difficultés qui se présentent, aussi, à travers cette expérience. « L’hospitalité n’est pas un geste naturel, c’est une #épreuve », dites-vous.

    Il ne faut pas enjoliver cette expérience par principe, cela n’a rien de simple d’accueillir un étranger chez soi. Il faut s’ouvrir à lui, accepter qu’il entre dans notre #intimité, c’est une relation qui demande beaucoup d’énergie. Faire entrer l’exil à la maison, c’est aussi faire entrer des vies brisées et tous les problèmes qui accompagnent ces parcours du combattant… Et c’est compliqué quand, au petit-déjeuner, vous devez affronter son regard dans le vide, que vous voyez qu’il n’est pas bien. Tout paraît assez futile. J’ai parfois eu l’impression de plonger avec Abdelhaq. C’est le principe même de l’empathie, partager l’#émotion de l’autre. Mais quand c’est sous votre toit, il n’y a pas d’échappatoire, c’est au quotidien face à vous.

    Dans votre récit, vous utilisez très souvent les termes de « #générosité », de « #bienveillance », d’ « #humanité », comme si vous cherchiez à leur redonner une importance qu’ils ne semblent plus vraiment avoir, dans la société. Faut-il travailler à repolitiser ces valeurs, selon vous ?

    On pense toujours que la solidarité, l’#altruisme, l’#entraide, tout ça n’est que l’apanage des faibles. Ce seraient des vertus désuètes, bonnes pour les « bisounours ». Il a en effet fallu que j’assume, à l’écriture, de redonner des lettres de noblesse à ces mots-là. Car on a bien vu que tous ces petits #gestes, cette empathie, ces regards, ce n’était pas anodin pour Abdelhaq. On a vu comment cette solidarité qui s’est organisée avec les voisins l’a porté, lui a permis de se regarder autrement, de retrouver des prises sur le réel. Petit à petit, on l’a vu changer, reprendre pied. Et ça, c’est considérable.
    Et partant de là, on peut aussi se demander ce qui nous empêche d’appliquer cela à toutes nos relations – personnellement, j’essaye désormais d’être plus attentive à cette forme de #bienveillance dans mes échanges avec mes voisins ou mes amis, au travail. Cela semble toujours une évidence un peu simple à rappeler, mais c’est vertueux. C’est même l’un des principaux enseignements que nous avons tiré de notre expérience, à notre échelle : au-delà des difficultés, cela fait du bien de faire du bien. Diverses études documentent les bienfaits pour la santé de ces #émotions positives ressenties, cela porte même un nom – le « #helper’s_high », l’euphorie de celui qui aide. Donc oui, la solidarité fait du bien, et il faut en parler.

    De fait, votre initiative a rapidement fait la preuve de son effet multiplicateur auprès du voisinage, c’est ce que vous appelez la « #contagion_solidaire ».

    C’est à partir de ce moment-là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter de cette expérience personnelle. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, le discours sur « l’invasion » battait son plein. En 2017-2018, on est en plein dans la séquence où l’on entend partout que les migrants sont trop nombreux, qu’ils sont dangereux, qu’ils vont nous voler notre pain, notre travail et notre identité. Or à mon échelle, à Bagnolet, au contact de différentes classes sociales, j’ai vu le regard des gens changer et ce mouvement de solidarité se mettre en place, autour de nous. Et c’était d’autant plus significatif que nous étions officiellement devenus « hors-la-loi » puisque nous n’avions pas le droit d’héberger un sans-papier… De fait, lorsqu’on a reçu une enveloppe avec de l’argent pour payer le pass Navigo d’Abdelhaq, nous avons compris que nous étions plusieurs à accepter de transgresser cette règle absurde. Et à entrer ensemble dans l’absurdité du « #délit_de_solidarité ».

    « La chronique des actions en faveur de l’accueil des migrants montre une évolution au sein des sociétés européennes. Par leur ampleur et l’engagement qui les sous-tend, les formes de solidarité et d’hospitalité que l’on y observe s’apparentent de plus en plus à un mouvement social » affirme l’anthropologue Michel Agier, que vous citez dans votre livre. De fait, à l’échelle de la France, votre enquête tend à montrer que les démarches d’#accueil sont bien plus nombreuses et conséquentes qu’on ne le laisse souvent croire, vous parlez même d’une « #révolution_silencieuse ». Peut-on dresser une sociologie de ce mouvement social émergent ?

    C’est encore un peu tôt, on n’a pas assez de recul, on manque de chiffres. De nombreux chercheurs travaillent là-dessus, mais c’est un mouvement encore difficile à évaluer et à analyser. La plupart des gens restent discrets, par crainte de l’illégalité mais aussi par humilité, souvent. Mais lorsque j’ai présenté la bande-annonce avec l’objet de mon travail, j’ai été submergé de messages en retour, sur internet. Et de toute la France. J’ai réalisé qu’il y avait un défaut de #narration, et un défaut de connexion les uns avec les autres. La plupart agisse, chacun de leur côté, sans s’organiser de manière collective. Des mouvements et des plateformes se sont créés, sur internet, mais cette solidarité reste encore très « électron libre ». Il n’y a pas véritablement de #réseau_citoyen, par exemple.

    Pour ma part, ce que j’ai vu, c’est une France particulièrement bigarrée. J’ai vu des gens de tous les milieux, pas nécessairement militants, et beaucoup de #familles. En général, ils racontent avoir eu un déclic fort, comme par exemple avec la photo du petit #Aylan. Ce sont des gens qui ressentent une #urgence de faire quelque chose, qui se disent qu’ils « ne-peuvent-pas-ne-rien-faire ». La certitude, c’est qu’il y a énormément de #femmes. L’impulsion est souvent féminine, ce sont souvent elles qui tendent en premier la main.

    Ce #mouvement_citoyen est aussi, malheureusement, le reflet de l’#inaction_politique sur le sujet. Cette dynamique peut-elle continuer longtemps à se substituer aux institutions ?

    Il y a un #burn-out qui guette, et qui est largement sous-estimé, chez ces citoyens accueillants. Ils s’épuisent à « l’attache ». À l’origine, cette solidarité a vraiment été bricolé, avec les moyens du bord, et dans la précipitation. Et même si elle remplit un rôle fondamental, ça reste du #bricolage. Or ce n’est pas aux citoyens de pallier à ce point les défaillances de l’#État, ce n’est pas normal que nous ayons à héberger un demandeur d’asile qui se retrouve à la rue… La réalité, c’est qu’aujourd’hui, très régulièrement en France, on ne notifie pas leurs droits aux gens qui arrivent. Or toute personne qui pose le pied en France a le droit de demander l’asile, c’est une liberté fondamentale. Commençons donc, déjà, par respecter le #droit_d’asile !

    Je crois qu’on ne se rend pas bien compte de ce qui se passe, parce que cela se joue dans des zones de frontières, loin de Paris, donc cela reste assez discret. Mais on est face à quelque chose d’assez considérable en termes de violations de #droits_humains, en France, actuellement : à la fois dans le fait de bafouer ces droits fondamentaux, mais aussi dans le fait de criminaliser les personnes qui leur viennent en aide… Et pendant ce temps-là, on remet la légion d’honneur à Nathalie Bouchart, la maire de Calais, qui avait interdit les distributions d’eau pour les exilés ? Il y a quand même quelque chose qui cloche, dans ce pays.

    Cela n’a pas toujours été comme ça, rappelez-vous, en évoquant notamment l’exemple des « #Boat_People » (en 1979, l’accueil de 120 000 réfugiés vietnamiens et cambodgiens avaient obtenu un large consensus national, ndlr). Qu’est-il arrivé à cette grande « tradition française d’hospitalité », depuis ?

    Le contexte est très différent, par rapport aux Boat people. À l’époque, cela semblait sûrement circonscrit, tant dans le nombre que dans le temps. Aujourd’hui, la multiplication des conflits, un peu partout dans le monde, alimente cette idée que c’est un puits sans fond, qu’on va être submergé si on commence à accueillir trop largement… Plus fondamentalement, on le sait bien, une certaine #rhétorique s’est imposée dans les discours, sur ces questions : on parle de « flux », de « pompe aspirante », et tout ce vocable n’est plus l’apanage de l’extrême droite, on le retrouve dans la bouche des gouvernants. Tout ça insinue et conforte l’horrible mythe de « l’#appel_d’air ». Je crois qu’on oublie parfois combien les #discours_politiques contribuent à forger un cadre de pensée. Et en face, il y a un véritable défaut de pédagogie, on ne traite jamais de ces sujets à l’école, on ne produit pas de #contre-discours. Donc effectivement, c’est important de le rappeler : on a su accueillir, en France.

    Après l’assassinat terroriste du professeur Samuel Paty, vendredi 16 octobre, le débat public a pris des airs de course aux amalgames, avec une tendance à peine cachée à essentialiser toute une catégorie de population (demandeur d’asile, mineurs isolés...) comme de potentiels terroristes. Qu’est-ce que cela vous inspire, en tant qu’accueillante ?

    La #peur légitime et le #danger, bien réel, du #terrorisme ne doivent pas nous faire plonger dans une grande #confusion, en bonne partie entretenue par ma propre profession. Les journalistes ont une part de #responsabilité en entretenant ce lien dangereux, insufflé par nos gouvernants, qui envisagent la migration sous le spectre uniquement sécuritaire depuis les attentats terroristes de 2015. Nous avons besoin de #recul, et de #nuances, pour ne pas tomber dans la #stigmatisation à tout-va de tout un pan de la population, et éviter les #amalgames simplistes du type "immigration = terrorisme". Ce pur discours d’extrême droite n’est basé sur aucune étude formelle, et pourtant il s’est installé dans les esprits au point que ces femmes et ces hommes sont victimes d’un changement de perception. Hier considérés comme des personnes en détresse, ils sont désormais vus dans leur ensemble comme de potentiels terroristes car un assassin – ayant commis un acte effroyable – a préalablement été demandeur d’asile et a obtenu son statut de réfugié... Il s’agit d’un itinéraire meurtrier individuel. Les demandeurs d’asile, les mineurs isolés, les réfugiés sont les premiers à pâtir de ces amalgames. Les entend-on ? Très rarement. Leur #parole est souvent confisquée, ou bien nous parlons à leur place.

    Alors, il faut le rappeler : ces personnes exilées et arrivées en France aspirent simplement à s’intégrer et à mener une vie « normale », si tant est qu’elle puisse vraiment l’être après tout ce qu’elles ont traversé, et avec la douleur du #déracinement. Et ces étrangers, nous les côtoyons au quotidien sans même le savoir : ils livrent nos repas à domicile, se forment à des métiers dans des secteurs en tension où la main d’œuvre manque, ils changent les draps dans les hôtels. Nombre de médecins réfugiés furent en première ligne pendant le confinement... Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est justement de ramener de la mesure dans ce débat toxique et dangereux en humanisant ces destins individuels.

    https://www.bastamag.net/Redonner-ses-lettres-de-noblesse-a-la-solidarite-et-a-l-hospitalite-franca

    ping @isskein @karine4

  • « Ne nous accommodons pas de ce qui nous révolte. »
    En ces temps improbables, où l’obscène instrumentalisation de l’altruisme vise à masquer le détournement des ressources économiques de la planète au profit d’un très petit nombre d’individus, il est bon (et ça fait du bien) de relire Kropotkine…


    http://wlibertaire.net/wp-content/uploads/2016/03/PIERRE_KROPOTKINE-La_morale_anarchiste.pdf
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81786b/f1.image
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Kropotkine_-_La_Morale_anarchiste.djvu/34

  • Would You Return This Lost Wallet? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/06/20/science/lost-wallet-what-to-do.html

    In all but two countries, more people emailed to return wallets containing money than cashless wallets. Only Peru and Mexico bucked that pattern, but those results were too slight to be statistically significant, the researchers said. On average, 40 percent of people given cashless wallets reported them, compared with 51 percent of people given wallets with money.

    Researchers were surprised. But then they ran the experiment again in three countries (Poland, the United Kingdom and the United States), adding “big money” wallets containing $94.15. The difference was even starker. Way more people emailed to return the wallets with the larger amount: 72 percent compared with 61 percent of people given wallets containing $13.45 and 46 percent of people given cashless wallets.

    Why?

    “The evidence suggests that people tend to care about the welfare of others and they have an aversion to seeing themselves as a thief,” said Alain Cohn, a study author and assistant professor of information at the University of Michigan. People given wallets with more money have more to gain from dishonesty, but that also increases “the psychological cost of the dishonest act.”

    Christian Zünd, a doctoral student and co-author, said a survey they conducted found that “without money, not reporting a wallet doesn’t feel like stealing. With money, however, it suddenly feels like stealing and it feels even more like stealing when the money in the wallet increases.”

    Research assistants recorded the gender, age and friendliness of each recipient, how busy they were, whether they had computers handy to send email, and whether co-workers, security guards or cameras could have observed the wallet handoff (possibly making the person feel more compelled to return it). None of these factors mattered, they found.

    People reporting lost wallets received an email thanking them and saying the owner had left town and they could keep the money or donate it to charity. But, the researchers wondered, if the wallets were actually collected, would people turn them in but keep the money?

    So they tested that in Switzerland, which has relatively little corruption, and the Czech Republic, which ranks at the opposite extreme, Dr. Cohn said. In both countries, nearly all the money was returned with the wallets, except for some change, which they think accidentally fell out.

    Dr. Mazar, who’s studied people’s honesty in laboratory experiments, said that altruistic result underscores people’s concerns about self-image. “Taking the money and returning the wallet would make you equally bad, or actually even more bad,” she said. “There’s no way you can convince yourself that you are a moral person.”

    The researchers surveyed people to see if they expected bigger rewards for returning more money; they didn’t. They also tested for altruism by planting wallets containing money but no key, the one item specifically valuable for the wallet’s owner. People reported those too, although less than wallets with keys.

    #Altruisme #Comportement_moral #Pshychologie #Economie

    • Only Peru and Mexico bucked that pattern, but those results were too slight to be statistically significant, the researchers said.

      c’est pas significatif mais on cite quand même ces pays… #clickbait

  • I suck at being altruistic…can I still be a civic #hacker?
    https://hackernoon.com/i-suck-at-being-altruistic-can-i-still-be-a-civic-hacker-57dee4ab5a1?sou

    In short, yes.So I’ll share my story briefly.I’ve always been asked why I do what I do. Since I was younger, my ability to empathize and to understand what someone else was feeling has been strong.I was always the neutral party in friend groups and was grateful to have never been bullied to the extent that I some of my dear friends experienced. My role was always to connect but also defend those who needed a shield. I wanted to build space for them to be themselves without external pressures. Just seemed so unfair.I’m sure that little Sarah will agree that my current role as a civic hacker and social entrepreneur aligns with who I’ve been. I’m still connecting and building protective spaces for our communities to take charge of the good we want to see.I watched this last year and I loved what (...)

    #altruism #civic-hacker #life-lessons #hacker-for-good

  • #Affiches de la #Glasnost et de la #Perestroïka

    –-> Pour les intéressés, @albertocampiphoto est en train de publier sur twitter des #posters #affiches de la #glasnost et de la perestroïka...

    « J’ai ma propre #opinion, mais je ne la partage pas. »


    https://twitter.com/AlbeCampiPhoto/status/1048830786130964480

    « Dans la #science, seuls les animaux de laboratoire sont altruistes. »


    https://twitter.com/AlbeCampiPhoto/status/1048595912111656960
    #altruisme

    D’autres vont probablement suivre...

    #soviétisme
    ping @reka

  • Warum Migration provoziert. Paul Mecheril zu den Triebkräften des aktuellen Rassismus

    Pourquoi la question de la migration est-elle une provocation ?
    https://www.rosalux.de/publikation/id/14837/warum-migration-provoziert
    L’auteur, Paul Mecheril, est un théoricien des questions de la migration et propose des pistes de réflexion toujours d’actualité, même si l’article date de mai 2017.
    Par exemple :
    Pourquoi est-ce que la question des migrantEs irrite tant de gens ? Parce que leur souffrance nous fait douter de l’ordre du monde instauré par l’Occident et de la légitimité de notre situation privilégiée.
    Pourquoi est-ce que les migrants sont associés au terrorisme et à l’agression sexuelle ? Parce que, confrontéEs à la crise de l’hégémonie occidentale, nous ne pouvons croire en la supériorité de nos valeurs que si l’Autre n’en est pas digne.
    Quelle est la différence entre solidarité et charité ? La solidarité avec des victimes les maintient dans une dépendance infantilisante qui justifie et conditionne justement notre aide ; c’est de la charité. La vraie solidarité s’exprime à l’égard d’un Autre qui est sur un pied d’égalité avec nous.
    Cette solidarité de l’altérité suppose que nous ayons pris conscience de notre communauté de destin dans un monde soumis à la logique capitaliste, où notre bien-être repose sur l’exploitation de l’Autre.
    Pour que nous parvenions à voir l’Autre dans son humanité, il faut que l’éducation prenne en compte la dimension affective de notre perception du monde. Cela nous permettra de comprendre et de désamorcer nos propres réflexes.
    Ces espaces d’apprentissage sont tous les lieux de coopération effective avec des personnes venant de migrer.

    #migration #racisme #altruisme

    Der Erziehungswissenschaftler und Rassismustheoretiker Paul Mecheril zu den Triebkräften des aktuellen Rassismus und zur Frage, warum Solidarität in der Weltgesellschaft nur eine Solidarität unter Unverschwisterten sein kann.

    Unter dem Titel «Die Erweiterung des Terrains. Migrationspolitik als Transformationsprojekt. Eine Baustellenbesichtigung» befragt unser Autor Günter Piening zehn ausgewiesene Expert*innen im Bereich der Migrations- und Rassismusforschung zu Perspektiven (post-)migrantischer Interventionen. Die einzelnen Gespräche thematisieren das europäische Grenzregime, globale Bürgerrechte, die Rolle des Wohlfahrtstaates in den Klassenauseinandersetzungen, die Solidarität in betrieblichen Kämpfen, die Geschlechterfrage in postkolonialen Verhältnissen, die Kämpfe der Geflüchteten um Teilhabe und die Stärke (post-)migrantischer Lebenswelten. Ihnen allen ist gemeinsam, dass sie Migration als ein Vermögen begreifen, die soziale Frage in einem demokratisierenden Sinn zu beantworten. Unser Dossier «Migration» setzt damit der gesellschaftlichen Polarisierung, die gegenwärtig vor allem um die Frage von Einwanderung, Teilhabe und Bürgerrechte kreist, eine linke Position jenseits national-sozialer Kurzschlüsse entgegen.
    Bis Ende Juni 2017 veröffentlichen wir jeden Montag eines der insgesamt zehn Expertengespräche.

    Günter Piening: Das Empfinden von Bedrohung scheint die wesentliche Triebkraft des aktuellen Rassismus zu sein. Wovon fühlen sich die Leute eigentlich bedroht? Und warum gerade jetzt?

    Paul Mecheril: Das Sprechen über den in seinem Sex oder in seinem Terror gefährlichen, unterbemittelten Anderen kann als Bestandteil gesellschaftlicher Praktiken des Otherings und Selfings mit Rückgriff auf Bedrohungsinszenierungen und -szenen verstanden werden. Es geht bei dieser Imagination der Anderen um die Sicherung von materiellen und symbolischen Ansprüchen. Die Affektinszenierungen, die wir gegenwärtig beobachten können, die Intensität mit der auf der einen Seite Bedrohung empfunden wird und auf der anderen Seite die Gefahr, Opfer rassistischer Vorkommnisse zu werden, öffentlich weitgehend unthematisiert bleibt, kann verstanden werden, wenn wir uns klarmachen, dass es um den Kampf um Herrschaft und Privilegien geht und dass in diesem Kampf Bilder und Imaginationen der Anderen notwendig sind.

    Der aktuelle Rassismus ist der Versuch, die in die Krise geratene weiße Vorherrschaft zu stärken. Bedroht ist die Selbstverständlichkeit, die unhinterfragte Legitimität der Vorherrschaft Europas in kulturellen, künstlerischen, zivilisationsbezogenen Fragen, und die Assoziation dieses Europas mit Whiteness. Das Aufflammen von Gewalt und anderen rassistischen Praktiken und der sogenannte Rechtspopulismus sind also Ausdruck von Krisenhaftigkeit, Ausdruck davon, dass ein Kampf als notwendig angesehen wird, der die Verhältnisse so wieder herstellt, wie sie in der Phantasie dieser Leute schon immer gegolten haben.

    Migration provoziert, weil weiße Privilegiertheit in Frage gestellt wird.

    Warum spielt Migration in den Bedrohungsszenarien diese herausragende Rolle? Doch nicht nur, weil hier Konkurrenten um Arbeit und Wohnung auftauchen...?

    Bedroht ist diese hegemoniale Position aufgrund von unterschiedlichen Entwicklungen. Migration spielt darin eine wichtige Rolle. Die migrationsgesellschaftliche Realität verweist ja darauf, dass immer mehr Menschen ihr geopolitisches Selbstbestimmungsrecht in Anspruch nehmen. Es wird jetzt offenkundig, dass die soziale Frage eine globale Frage ist. Das spüre ich nicht nur auf der kognitiven Ebene. Es wird nicht nur mein Status problematisiert, sondern ich erfahre meine Rolle in der Welt, ich erfahre, wie sehr ich von der Ungleichheit der Welt profitiere, welches relativ schöne Leben ich führe. Ich erfahre, dass die Lebenschancen zum Großteil durch die geopolitische Situation bestimmt wird, in der ich mich ohne mein Zutun befinde, meine privilegierte Situation also unverschuldet – oder unverdient – ist. Migration bringt die Kontingenz meiner eigenen Privilegiertheit ins Spiel. Das Moment der Bedrohung ist also nicht nur materiell, sondern hat diese stark affektiv-symbolische Seite.

    Eine paradoxe Wut auf das Leiden Anderer

    Das Bedrohungsgefühl könnte durch die Infragestellung der Privilegienverhältnisse thematisiert werden. Aber die derzeit zu erlebende Reaktion ist das Gegenteil, ist diese allgegenwärtige Gewalt und die paradoxe Wut auf die Leiden Anderer. Wir, die wir geopolitisch privilegiert sind, verzeihen den Flüchtlingen, dem «Abfall der Weltordnung», wie der Soziologe Zygmunt Bauman es formuliert hat, - eine Ordnung, die nicht unwesentlich von westlichen Akteuren und Instanzen errichtet wurde und von der der Westen unermesslich profitiert -, wir verzeihen den Flüchtlingen nicht, dass sie leiden und uns mit ihrem Leid in den gut eingerichteten Vierteln unseres Wohlstands im wahrsten Sinne zu Leibe rücken. Deshalb müssen sie dämonisiert, herabgewürdigt und letztlich entmenschlicht werden.

    «Unsere bedrohte Identität» ist ein beliebtes Bild mit einer offenbar sehr großen Mobilisierungswirkung. Was ist diese Identität?

    Identität ist ein Phänomen der Macht. Die Behauptung, identisch zu sein, kohärent zu sein, ist eine Behauptung, die, soll sie funktionieren, in vielfältiger Weise die Ausübung von Macht benötigt. Sie basiert auf Formen der Selbstbemächtigung. Wenn in der Identitätsbeanspruchung auch noch Superiorität eine Rolle spielt, dann wird auch das zweite Moment dieses Machtspiels deutlich: Für die Behauptung meiner eigenen Superiorität benötige ich die Inferiorität der Anderen.

    In diese Identitätsspiele ist immer diese symbolische Machtdimension eingeschrieben. Macht und Dominanz kommen zu Identität nicht dazu, sondern sind Konstitute von Identität, vor allem jener selbstaufwertenden Identität, die das westliche Denken so prägt. Im Zusammenhang mit den Diskursen zur Gefährlichkeit der Geflüchteten - Terrorismus, Sexualität - kann man dies wunderbar beobachten. Europa befindet sich aus mehreren Gründen in einer grundlegenden Krise und inszeniert sich unter Ausblendung, oder sagen wir lieber im Spiegel der Toten im Mittelmeer, die dort ihr Leben als direkte Folge europäischer Grenzpolitik verloren haben, als Ort des auserwählten Guten, der Werte, als Hort der Geschlechteregalität, zynischerweise der Menschenrechte und im Lichte und Spiegel einer ausgeprägten und zunehmenden sozialen Ungleichheit doppelzüngig als Raum der Gerechtigkeit. Für diese Inszenierung brauchen wir die Anderen, ihre Hässlichkeit, ihre Gefährlichkeit, ihre Unzivilisiertheit. Auch deshalb wird so intensiv und ausgiebig über Geflüchtete gesprochen - ein wunderbares Feld der Krisenbewältigung.

    Deutschland tut sich besonders schwer, Rassismus zu thematisieren, heißt es. Woran liegt das?

    Die Gründung der Bundesrepublik war von dem Versuch gekennzeichnet, in der Proklamation eines Neuanfangs die nationalsozialistische Vergangenheit hinter sich zu lassen. Rassismus als Diagnose gegenwärtiger Verhältnisse war in Deutschland ab der Stunde Null lange Zeit wenig aushaltbar. Dies wirkt nach wie vor. Jüngst zeigte sich dies in der öffentlichen Debatte um rassistische Sprache und Muster in Kinderbüchern und noch viel mehr in der Heftigkeit, in der darauf reagiert wurde, dass es sich um strukturellen und institutionalisierten Rassismus handele, der im Laufe der Ermittlungen zu den Morden durch den NSU deutlich wurde. Der Hinweis darauf, es handele sich möglicherweise um rassistische Vorkommnisse, an denen öffentliche Institutionen und Akteure beteiligt sind, stößt besonders in Deutschland sehr schnell, zuweilen automatisiert auf Zurückweisung. Vor dem Hintergrund der nationalsozialistischen Geschichte hat der Rassismusvorwurf zu einem abwehrenden Umgang mit rassistischer Gewalt geführt, der zugespitzt dem Muster folgt, dass nicht sein kann, was nicht sein darf.

    Zugleich wird im kritischen Sprechen über Rassismus Deutschland gelegentlich zu einem kulturell homogenen Raum, der sich von anderen Räumen unterscheide. Hier wäre ich vorsichtig. Rassismus ist eine Logik der Identitätsbehauptungen, also muss Rassismuskritik sehr wachsam sein, nicht in diese Falle zu tappen.

    Menschenrechtsdiskurs und Rassismus

    Man tut sich eben nicht nur in Deutschland schwer, Rassismus zu thematisieren. Man tut sich unter Bedingungen eines rhetorischen universalistischen Menschenrechtsdiskurses, der Diskriminierungs- und Herabwürdigungsverbote artikuliert, paradoxerweise allgemein schwer, Rassismus anzuerkennen, weil die Anerkennung, ja selbst die Inmöglichstellung von Rassismus zu einer grundlegenden Legitimationskrise führt. Das ist eine generelle Paradoxie: dass die Behauptung von universellen Formen von Gerechtigkeit mit einer verminderten Sensibilität für das Gegenteil verbunden ist, weil dies in der Programmatik schwer darzustellen ist.

    Eine weitere Relativierung: Unter den gegenwärtigen Bedingungen haben wir ein was die biographischen Zusammenhänge, die geopolitischen Verweise, was die Erinnerungskulturen angeht, die in diese Imagination Deutschland eingebracht werden, ein so plurales Deutschland, dass eine Monogeschichte Deutschlands selbst in kritischer Absicht problematisch wird.

    Es ist also nicht hilfreich, von einem „deutschen Sonderweg“ zu sprechen. Die Schwierigkeiten, über Rassismus zu sprechen, sind immer innerhalb ihrer Kontexte zu klären. In der Analogie zum Diktum der Rassismustheorie, dass es nicht einen Rassismus, sondern viele Rassismen gibt, könnte man sagen: Es gibt viele kontextspezifische, auch mikrokontextspezifische Schwierigkeiten in der Thematisierung von Rassismus.

    Eines aber ist doch bemerkenswert: die unerwartet breite Solidarität mit den Geflüchteten in Deutschland ...

    Ist das Solidarität? Ich würde eher von Barmherzigkeit reden. Fokussiert wird - auch in der wissenschaftlichen Reflexion, zum Beispiel in der Pädagogik - auf die Zielgruppe, „die Geflüchteten“, denen Hilfe und Integrationsunterstützung angeboten wird. Dieses doppelte Manöver - man fokussiert die Zielgruppe der Anderen und versucht, sie in einen imaginierten nationalen Zusammenhang einzugliedern - ist in seiner Einseitigkeit hochproblematisch. Im ärgsten Ergebnis führt es zu einer Entmündigung des Anderen und zur Stabilisierung des Privilegierten, der lernt, besser mit der eigenen Privilegiertheit umzugehen, sie besser in Worte zu fassen, noch effektiver seine Betroffenheit zu kultivieren.
    Demonstration zum 1. Jahrestag des Einsturzes einer Textilfabrik in Sabhar/Bangladesh
    «Wie können wir hier in Europa gut leben, ohne dass dafür Kinder und Frauen in Bangladesch unter erbärmlichsten Bedingungen arbeiten müssen? Meines Erachtens ist das die ethische Frage des 21. Jahrhunderts!» (Paul Mecheril)
    Demonstration zum 1. Jahrestag des Einsturzes einer Textilfabrik in Sabhar/Bangladesh, bei dem 1127 Menschen getötet und 2438 verletzt wurden., CC BY-ND 2.0, Foto: Solidarity Center/Sifat Sharmin Amita, Flickr (2014)
    Solidarität statt Barmherzigkeit

    Die Alternative wäre die Ermöglichung von Bildungs- und Lernprozessen, die diese Zielgruppenorientierung transzendieren, die allgemeiner Natur sind und die globale Ungleichheit als Thema aufrufen, das alle etwas angeht, von dem alle angegangen worden sein sollten. Das würde ich Solidarität nennen. Solidarität in der Weltgesellschaft ist eine Solidarität unter Unverschwisterten, eine Solidarität, die nicht mehr im Modell von Gemeinschaft - wie traditionelle Gewerkschaften oder die Idee der Nation - ausbuchstabiert wird, sondern sich auf Andere bezieht, mit denen ich zwar in einem praktischen Zusammenhang stehe - etwa über mein Hemd mit der Näherin in Bangladesch -, die aber geographisch oder kulturell-sozial weit entfernt sind. Wie können wir hier in Europa gut leben, ohne dass dafür Kinder und Frauen in Bangladesch unter erbärmlichsten Bedingungen arbeiten müssen? Meines Erachtens ist das die ethische Frage des 21. Jahrhunderts.

    Das ist mehr und anderes als jene Barmherzigkeit, die in Deutschland als eine Art nationaler Selbstgenuss im Sommermärchen der Barmherzigkeit 2015 gefeiert wurde. Solidarität ist mehr und anderes, da es den Anderen auch als politisches Subjekt anerkennt, das für sich sprechen kann und darf.

    Grundlage für Solidarität generell ist in meinem Verständnis das Erkennen von gemeinsamem Interesse. Wenn ich aber mein T-Shirt nicht mehr für 7,99 € bekomme, sondern 20 € dafür zahlen soll, verletzt das zunächst einmal mein Interesse. Wie schafft man es dennoch, diese «Solidarität unter Unverschwisterten» aufzubauen?

    Die Relevanz gemeinsamer Interessen und der Umstand, dass ich Interessen, die Andere und ich teilen oder teilen könnten, in Rechnung stelle für mein Handeln, funktioniert nur dann, wenn ich erkannt habe, dass mich der Andere etwas angeht. Das ist eine Art zirkuläre Figur, aus der wir nicht herauskommen. In dem Moment, wo der Andere mich nichts angeht, kann ich meine Interessen totalisieren. In dem Moment, wo die Andere mich nichts angeht, ist es unmöglich, eine Solidarität unter Unvertrauten aufzubauen.

    Hier spätestens kommt also Pädagogik ins Spiel. Deren Maximen und Leitlinien sind heute ausgerichtet auf die Ausbildung von als Humankapital tauglichen Subjekten, die der mehr und mehr total werdenden ökonomistischen Logik dienlich sind. Diese können, ja dürfen eine Bezugnahme auf Andere letztlich auch nur instrumentell entwickeln.

    Es bräuchte eine andere Pädagogik, eine, die dem materiellen und identitären Paradigma nicht verhaftet ist, die sich zum Anliegen macht, wie es etwa Hartmut von Hentig formuliert, dass Menschen lernen, Menschliches von Unmenschlichem zu unterscheiden, dass sie ein Sensorium entwickeln für das Leid des Anderen, aber auch für die Genussfähigkeit der anderen Person. Wie können wir in der global relativ privilegierten Region Mitteleuropas leben angesichts des Leidens, der massiven Entrechtungs- und Missachtungserfahrungen in vielen Teilen der Welt, deren Situation nicht unmaßgeblich auch mit europäischer Ökologie-, Ökonomie- und Rüstungspolitik verknüpft ist? Was geht mich der Andere an? Diese zentralen Fragen von Bildung in der Migrationsgesellschaft, die in Zeiten von PISA und dem Deutschlern-Wahn keine große Rolle spielen dürfen, gehören ins Zentrum von Bildung.

    Aber Vorstellungen von einer anderen, ganzheitlichen Pädagogik, wie sie Hartmut von Hentig und andere entworfen haben, konnten sich nicht durchsetzen, sondern sind – um es schlicht zu sagen – an den übermächtigen Interessen der Ökonomie an verwertbarer Arbeitskraft gescheitert. Warum sollen heute die Chancen für diese paradigmatische Neuausrichtung besser sein als in den reformgierigen 70er- und 80er-Jahren des letzten Jahrhunderts?

    Der Kampf um die prinzipielle Ausrichtung von Bildung wird heute unter den Bedingungen der Krise einer Hegemonie geführt. Die Krise besteht in vielfältigen Momenten. Mehr und mehr sickert etwa in das Bewusstsein der Menschen ein, dass sie ein falsches Leben führen. Man fühlt sich entfremdet, im Burnout, und fragt sich «Wozu mache ich das eigentlich?» In dieser Hilflosigkeit, aus dem Hamsterrad herauszukommen, und in anderen mehr und mehr bedrückten Lebensformen artikuliert sich in einer zuweilen sehr undifferenzierten Art und Weise Kritik an den gesellschaftlichen Verhältnissen. Das sind kleine Beispiele für die Krisenhaftigkeit, die mit der Totalisierung kapitalistischer Logik entsteht. In dem Moment, in dem es nicht mehr das Äußere des Kapitalismus gibt, steigt seine Krisenhaftigkeit.

    Für eine andere Pädagogik

    Die globalen Verflechtungen sind nicht abstrakt, wir sind konfrontiert mit praktischen Verweisen auf diese Zusammenhänge, sie werden leiblich spürbar. Diese Erfahrungen zu thematisieren, dafür eine Sprache zu finden, ist eine pädagogische Aufgabe und kann in Lern- und Bildungsräumen gelingen. Lernen heißt, sich eine andere Praxis über Einübung anzueignen. Lernen ist nicht beschränkt auf die Anhäufung von Wissen. Ich will das Informiertsein und das Wissen nicht aus den Köpfen austreiben. Das ist eine wichtige, aber nicht allein ausreichende Dimension. Es geht auch um die Dimension des Affektiven. Die Furcht, die sich etwa im Umgang mit Migration artikuliert, zeigt uns die Bedeutsamkeit von Affekten in Lernprozessen, es geht um die Auseinandersetzung mit der Herkunft und der Angemessenheit der eigenen Gefühle und Affekte. Darum gehört eine «migrationsgesellschaftliche Herzensbildung», wie ich dies nennen möchte, zum Leitbild einer neuen Pädagogik dazu.

    Wo sind Orte, an denen Lernprozesse in Ihrem Sinne stattfinden?

    Als reflexiver Pädagoge, der zu sein ich mich bemühe, muss ich immer vor der Gefahr der Pädagogisierung gesellschaftlicher Verhältnisse warnen. Mein pädagogischer Ansatz ist darum ein doppelter: Ich bin überzeugt, dass sich gesellschaftliche Verhältnisse durch pädagogische Arbeit beeinflussen lassen - und zugleich warne ich davor, gesellschaftliche Veränderungen auf die Organisierung von Lernprozessen zu reduzieren.

    Enden wir also positiv. Es gibt unendlich viele Orte des Lernens. Beispielsweise in politischen Bewegungen, die von Geflüchteten mitgetragen werden, maßgeblich mitorganisiert werden, in denen unterschiedlich positionierte Menschen eine gemeinsame, nicht definitorisch festgezurrte Idee des guten Lebens entwickeln und verfolgen. Mit Blick auf die Universität erlebe ich, dass viele Studierende aufgewühlt und angefixt sind durch die globale Situation und sich in einer intensiven Art und Weise damit auseinandersetzen und das heißt immer auch mit ihrer eigenen Position, so wie sie ist und so wie sie sein sollte. Dort, wo diese kollektiven Auseinandersetzungen offen stattfinden, entstehen und gelten interessante neue Lernräume.

    Paul Mecheril ist Professor für Migration und Bildung am Institut für Pädagogik der Carl von Ossietzky Universität Oldenburg und Direktor des dortigen Center for Migration, Education and Cultural Studies (CMC). Seine Veröffentlichungen über Rassismus, Differenz, Bildung haben die Fachdiskurse in Deutschland maßgeblich beeinflusst. Letztveröffentlicht (gemeinsam mit María do Mar Castro Varela): Die Dämonisierung der Anderen. Rassismuskritik der Gegenwart.

  • #Concurrence ou entraide ?

    Si l’on invoque souvent à tort #Hobbes ou #Darwin pour faire de la loi du plus fort une prétendue loi naturelle, l’ingénieur agronome #Pablo_Servigne, spécialiste de la transition écologique, souligne que la coopération et l’entraide sont elles aussi au cœur de l’évolution. Face à lui, l’économiste #Christian_Cordes souligne l’importance de la #compétitivité et de ses règles dans un monde globalisé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/058227-057-A/square-idee
    #vidéo #ressources_pédagogiques #entraide #darwinisme #sélection_naturelle #altruisme #égoïsme #coopération #individualisme #groupes #compétition #Thomas_Hobbes

    Pablo Servigne :

    « La culture de l’individualisme on l’a développée depuis des décennies, celle qui nous fait dire ’si il n’y a plus rien dans les magasins, je vais vite aller stocker de la nourriture pour survivre’. C’est la culture de l’égoïsme qui nous fait faire cela. A court terme, ça marche, mais à très court terme, après il faut coopérer, il faut apprendre à s’entraider avec ses voisins si on veut survivre, sinon on est mort quand les stockent finissent. La clé c’est de comprendre que ce ne sont pas les #pénuries le plus dangereux. L’être humain sait gérer les pénuries depuis des centaines de milliers d’années. Ce qui est dangereux c’est d’arriver dans les pénuries avec une culture de l’égoïsme. C’est pour cela qu’on a besoin de mettre les lunettes de la coopération et de l’entraide pour désamorcer cette bombe sociale, pour arriver dans les pénuries ou dans les catastrophes mieux armés humainement ».

    • L’Entraide. L’autre loi de la jungle

      Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.

      Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…

      Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

      Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre ten­dance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internatio­nale pour ralentir le réchauffement climatique ?

      À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthro­pologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un im­mense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».


      http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-L_Entraide-9791020904409-1-1-0-1.html
      #livre

    • Lire ou relire « L’entraide facteur d’évolution » de Pierre Kropotkine. Un grand siècle de distance mais peu de rides. Lire ou relire aussi « l’évolution, la révolution et l’idéal anarchique » de Reclus. Peut-être qu’un jour on arrêtera de tourner en rond !

  • Eloge de l’entraide | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/211117/eloge-de-l-entraide?onglet=full

    par (le toujours excellent) Joseph Confavreux

    Pour Servigne et Chapelle, nous restons englués dans deux mythes symétriques. Le premier considère l’agression, la guerre et la compétition comme l’état « normal » de la nature. Le second pense que nous devons nous séparer et nous extraire de la nature, d’autant plus que l’imaginaire qui lui est associé est sombre et sanglant. « La conséquence – logique – a été de croire que seule une organisation humaine aussi puissante que l’État pouvait nous permettre de sortir collectivement de ce monde “sauvage” et que seul le marché (neutre et protégé par l’État) pouvait nous permettre de satisfaire les besoins de tous en laissant libre cours à nos pulsions égoïstes. »

    De ce fait, jugent les auteurs, « baignés dans cette mythologie hémiplégique depuis plus de quatre cents ans, nous sommes devenus des experts en compétition, considérant que ce mode constituait l’unique principe de vie. Les institutions politiques se trouvent depuis trop longtemps empêtrées dans ce paradoxe de devoir “faire société” dans un bain idéologique totalement contraire ».

    Mais comment, alors, inverser cette culture de l’égoïsme et de la concurrence, et quelles sont les pistes pour développer une culture et une habitude de l’entraide ? À partir du moment où la nature humaine n’est ni bonne ni mauvaise, comment faire en sorte que chacun donne le meilleur de lui-même ? Pour les auteurs, si trois facteurs extérieurs favorisent l’entraide, à savoir la présence d’un ennemi commun, un milieu hostile et l’existence d’un objectif commun, « la tendance spontanée des individus à l’entraide, si surprenante et solide soit-elle, ne suffit pas à expliquer toute la complexité de l’entraide humaine, et encore moins à faire société ». Comment, alors, passer à un niveau complexe, où la réciprocité devienne indirecte et invisible ?

    Le livre ne répond toutefois qu’imparfaitement à la manière de transposer la tendance naturelle à l’entraide pour organiser des formes humaines complexes. Cette insatisfaction est sans doute liée à deux aspects du livre qui devraient interroger quiconque espère voir vivre ou revivre une politique émancipatrice aujourd’hui déprimée ou laminée. Le premier consiste en un certain irénisme qui, à force de vouloir montrer à quel point l’humanité n’est pas que conflit et concurrence, tend à gommer ou à ignorer les conflictualités politiques ou sociales. Certes, les enseignements de Matthieu Ricard sont peut-être « aussi précieux que les leçons d’organisation rhizomatique proposées par le Comité invisible », ainsi que l’écrivent les auteurs. Mais peut-on vraiment dessiner une société future sans choisir entre des options différentes, voire divergentes ?

    Le deuxième aspect, important mais discutable, est la volonté de se fonder sur la biologie et les sciences comportementales pour penser des formes sociales et politiques renouvelées.

    Mais qu’apporte, in fine, ce dépassement des lectures mécanistes et déterministes de la génétique ou de la sociobiologie ? Il existe probablement un aspect tactique à reformuler dans le langage des neurosciences ou de l’économie comportementale, c’est-à-dire dans le langage et avec les outils en vogue parmi les dominants, ce que les sociologues et les anthropologues savent depuis des années, à savoir que le social est plus que la somme des comportements individuels et qu’un comportement est le produit d’une interaction entre un organisme et un environnement.

    Mais la question demeure suspendue de savoir comment ces observations de laboratoire, qui redécouvrent parfois l’eau tiède, peuvent avoir des effets dans le monde social.

    #Communs #Entraide #Sociobiologie #Altruisme #Politique

  • Vers un monde altruiste ? - Arte
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/140332781073

    Prenez le temps (1h30), si vous ne l’avez pas fait, de regarder sur le Replay d’Arte le passionnant reportage de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade : Vers un monde altruiste ? Une passionnante enquête sur l’altruisme, l’empathie, l’entraide et la collaboration, qui montre que les principes de la sélection naturelle n’impliquent pas que nous soyons un loup pour les autres. Au contraire.L’enquête s’intéresse aux raisons qui nous poussent à aider autrui sans en tirer avantage et laisse entrevoir l’avenir de ce que j’appellerais la #psychologie comportementale, qui viserait à utiliser la psychologie pour changer les comportements.Le reportage commence en pointant le fait, que contrairement à ce que l’on entend le plus souvent, lors de catastrophes, les êtres humains se révèlent bien plus coopératifs (...)

    #altruisme

  • Les enfants issus de familles athées plus généreux que les autres selon une étude .L’altruisme étudié à travers les enfants.
    NDR  : Le gars qui a financé l’étude pour la fondation John Templeton a du être viré.

    C’est l’idée du département de psychologie de Chicago qui a publié dans Current biology , en novembre 2015, une étude dirigée par l’équipe de Jean Deceuty. 1170 enfants âgés de 5 à 12 ans et dans différents pays (le Canada, la Chine, la Jordanie, la Turquie, les USA et l’Afrique du Sud) ont été étudiés afin de mettre en évidence le lien entre la pratique religieuse et la capacité de ces enfants à être empathiques ou généreux.

    L’altruisme est défini par la générosité, la capacité de penser à l’autre. Les scientifiques ont dès lors mis au point une grille de lecture tentant d’objectiver ce que veut dire  « penser à l’autre » , d’évaluer l’empathie comme quand on voit quelqu’un d’autre souffrir par exemple.

    L’équipe scientifique a divisé le groupe d’enfants en trois catégories : les enfants athées, chrétiens et musulmans.


    Les autres religions n’ont pas été prises en compte car trop faiblement représentées dans l’échantillon et le risque d’obtenir des résultats faillibles statistiquement.

    Financée par la fondation américaine John Templeton d’inspiration protestante , l’étude visait à vérifier l’idée selon laquelle les sociétés laïques occidentales ont moins d’empathie car une base morale plus faible. Pourtant, les résultats étonnent. Contrairement aux croyances : " Les observations remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire" , selon Jean Decety qui porte l’étude.

    Les parents croyants pensent leurs enfants plus altruistes

    Préalablement, les scientifiques ont étudié la pratique religieuse des parents sans quoi les résultats pourraient être biaisés. 

    Ensuite, ils ont demandé aux parents si, d’après eux, leurs enfants étaient généreux ou empathiques.

    Les résultats montrent que les parents religieux sont bien plus enclins que les athées à répondre : "oui, nos enfants ont de l’empathie, de la générosité et le sens de l’injustice" .

    Les enfants issus de familles croyantes sont plus sévères…

    Les chercheurs ont ensuite étudié leurs enfants : Ils ont projeté des vidéos aux enfants dans lesquelles on voit des enfants qui se bousculent, qui trébuchent, etc. La bousculade est soit volontaire, soit involontaire : ça peut être un accident, quand on joue au foot par exemple.

    Premier test : on demande aux enfants de de noter le niveau de "méchanceté" et le niveau de punition mérité par les _ "fautifs" - .

    L’étude montre que les enfants d’athées sont statistiquement plus compréhensifs que les enfants de familles croyantes. Il y a plus d’intransigeance et de sévérité chez les enfants de familles croyantes, et ça indépendamment du pays, même si les punitions les plus sévères viennent de enfants musulmans.

    Les enfants issus de familles athées donnent statistiquement et en moyenne plus de cartes à leurs camarades. _

    … et moins généreux *


    Deuxième test, un classique, les chercheurs ont testé la générosité de ces mêmes enfants. Ils leur ont demandé de choisir leurs 10 autocollants préférés parmi les 30 proposés sachant qu’ils devraient en donner certains par après mais n’auraient pas le temps d’en donner à tous. Ils doivent donc ensuite donner le nombre de cartes de leur choix à d’autres enfants moins chanceux. A nouveaux, les statistiques montrent que les enfants issus de milieux athées se séparent en moyenne d’un nombre plus important de cartes pour leurs petites camarades que les enfants qui vivent dans des milieux croyants.

    Evidemment les résultats évoluent aussi avec l’âge mais ça les psychologues le savent depuis longtemps : les plus jeunes partagent encore moins que les plus âgés. D’autres facteurs pourraient entrer en ligne de compte et mettre en évidence aussi des différences culturelles notables entre les pays, entre l’importance de la tradition : le Canada n’est évidemment pas la Chine. Les USA voisins peuvent aussi être définis en tant que société occidentale mais la religion y garde pourtant une importance plus prépondérante qu’au pays de l’érable.

    Déjà étudiée chez les adultes, cette question apporte en tout cas une nouvelle pierre à ce débat : Est-ce que la religion est, comme beaucoup le pensent, une base morale nécessaire pour rendre l’humain… plus humain ?

    Source : http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-enfants-issus-de-familles-athees-plus-genereux-que-les-autres-selon- 

    #religion #morale #enfants #education #catéchisme #générosité #agressivité #altruisme #empathie #psychologie #partage #athéisme #croyants
    #protestants #catholiques #musulmans

  • Qu’est-ce qu’être un bon chef ? - Information - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-xavier-de-la-porte-qu-est-ce-qu-etre-un-bon-ch

    Oui, comme tout le monde, et notamment les auditeurs de France Culture qui sont en quête de complexité, je suis frappé par le caractère simpliste du discours de nos dirigeants sur les attentats, et sur les solutions à y apporter. Alors que la presse regorge de tribunes et de discussions qui pour une fois sont de bons niveaux, vous entendez un discours d’Etat – et politique en général - qui ne vole pas très haut.

    […]

    Et je repense à ces propos que l’ethnologue américain David Graeber nous avait tenus quand nous l’avions rencontré pour Rue89. Voici en substance ce qu’il nous avait dit, et qui était autrement violent : « C’est le pouvoir qui crée la stupidité. Une étude récente montre que plus vous êtes pauvre, plus vous avez la capacité d’identifier les émotions d’autres personnes. Les riches n’ont aucune idée de ce que les autres peuvent ressentir. Alors que si vous êtes pauvre, vous devez savoir ce que votre patron a en tête ! Le pouvoir rend aveugle. » Et Graeber le démontrait dans un cas précis, et assez convaincant il faut bien dire : « Cela se voit aussi dans les relations de genres. Dans les comédies des années 50, il y a souvent des blagues sur le fait que les hommes ne comprenaient pas les femmes. Mais on ne s’est jamais demandé si les femmes avaient des difficultés à comprendre les hommes ! Elles n’avaient pas le choix : dans une structure patriarcale, les femmes doivent consacrer du temps à comprendre ce qui se passe dans la tête du “chef” de famille. » Et voilà cet extraordinaire paradoxe qui nous pourrit la vie : pourquoi la direction du monde est-elle laissée à ceux qui ne peuvent plus le comprendre ?

    par @xporte <3

    #pouvoir #chef #altruisme #domination

    • Si je puis me permettre, je pense que ce n’est pas trop possible (voire totalement irréaliste) d’être chef ET bon dans un contexte capitaliste. Y compris pou ceux qui deviennent chefs et qui se disent anti-capitalistes. Je l’ai dit !

    • Un article sur l’étude en question. Elle ne parle pas de stupidité mais d’Overconfidence ce que j’ai compris par un Excès de confiance en soi.

      http://www.forbes.com/sites/frederickallen/2012/03/06/study-finds-that-having-power-can-make-you-stupid

      The four wanted to know, are such overconfident people drawn to power, or does power itself create their overconfidence?

      They had subjects write detailed accounts of times when they had had or had lacked power. They then had them answer a series of factual questions and rate how confident they were about their answers. They found that the people who had been primed to think of themselves as more powerful had more confidence in their answers than the rest—and yet their answers were actually less accurate. Yes, “confidence in one’s answers was inversely correlated with accuracy.”

      Four follow-up experiments confirmed and expanded the results. The researchers came to a disturbing conclusion:

      Not only do overconfident people tend to acquire roles that afford power . . . but the subjective sense of power brought on by these roles causes people to become further overconfident. . . . Finding practical ways to soften and/or hold in check the causal relationship between power and overconfidence represents an important endeavor for future research. Helping the powerful safely escape this perilous aspect of power is not only in the interest of power holders, but is also in the interest of all who are daily impacted by their decisions.

      What can you do? One answer, apparently, is to humiliate the powerful. The fifth and final experiment the four conducted found that the tie between power and overconfidence “was eliminated when the powerful were made to feel incompetent .”

      The full study is being prepared for publication in the journal Organizational Behavior and Human Decision Processes.

      http://www.journals.elsevier.com/organizational-behavior-and-human-decision-processes

    • Le problème c’est que ceux qui sont faits pour le pouvoir ne le veulent pas non plus, comme on dit.

      Ca me fait penser à cette citation récemment ressortie par @mona :

      Nos plaies ouvertes saignent parce que les gens voient qu’un tas de connards à qui ils ne confieraient même pas un stand de hot-dogs dirigent leurs vies.

      (Tim Willocks, Les Rois écarlates)

    • @ze_dach : merci pour l’extrait. Je pense que nous devons réhabiliter « l’humilité », qui est en quelque sorte la capacité à ajuster ses actes, ses paroles, ses engagements en cohérence avec ses compétences réelles (et non auto-proclamées). Aujourd’hui dans un monde où la « norme » (absurde), c’est d’être obligatoirement meilleur que la moyenne, et forcément meilleur que la veille, l’humilité est vue comme de la médiocrité :-(
      Quelles sont nos compétences réelles ? Quand on a du pouvoir, on doit composer avec la distorsion sociale. Le miroir social est faussé quand on est perché sur un pouvoir.
      Le problème vient du fait que le pouvoir (littéralement la capacité à agir, partagée ou déléguée) est perçu comme un statut, un privilège, alors que c’est une mission, une responsabilité.

      @aude_v : tout à fait d’accord avec ça

      Intégrité, honnêteté,
      c’est ce que j’entends le plus. Alors que ce sont presque des défauts pour
      conquérir le pouvoir.

      Le mystère pour moi, c’est pourquoi l’intégrité disparait chez ceux qui détiennent le pouvoir, même s’ils l’ont acquis de façon à priori intègre. Sans doute à cause du privilège que cela octroie (cf ci-dessus) et qui mène tout droit à la paresse et l’anesthésie de nos capacités empathiques ?

  • Frédéric Boyer : « Il y a trop de fausse érudition dans le débat français » - leJDD.fr
    http://www.lejdd.fr/Culture/Livres/Frederic-Boyer-Il-y-a-trop-de-fausse-erudition-dans-le-debat-francais-757853

    le pire péché est d’avoir peur de la peur. On doit accepter d’avoir peur et, acceptant cet état de fait, dominer notre peur. On sait que plus on construit des murs, plus on exclut pour se protéger et plus on éveille et renforce la violence. La racine de cette peur réside dans le fait que nous avons peur de la transformation. Nous sommes dans un moment de mutation et nous sommes effrayés à l’idée de mourir. Nous confondons notre propre fin avec l’hypothétique fin de tout.

    #résistance #peur #changement #altruisme

  • David Graeber: “Spotlight on the financial sector did make apparent just how bizarrely skewed our economy is in terms of who gets rewarded” | Thomas Frank 2014-06-01

    David Graeber explains why the more your job helps others, the less you get paid

    http://www.salon.com/2014/06/01/help_us_thomas_piketty_the_1s_sick_and_twisted_new_scheme

    [...]

    Well, the casual explanation is always consumerism. The idea is always that given the choice between four-hour days, and nine or ten-hour days with SUVs, iPhones and eight varieties of designer sushi, we all collectively decided free time wasn’t really worth it. This also ties into the “service economy” argument, that nobody wants to cook or clean or fix or even brew their own coffee any more, so all the new employment is in maintaining an infrastructure for people to just pop over to the food court, or Starbucks, on their way to or from work. So, sure, a lot of this is just taken as common sense if you do raise the issue to someone who doesn’t think about it very much. But it’s also obviously not much of an explanation.

    [...]

    I have a lot of friends who grew up in the USSR, or Yugoslavia, who describe what it was like. You get up. You buy the paper. You go to work. You read the paper. Then maybe a little work, and a long lunch, including a visit to the public bath… If you think about it in that light, it makes the achievements of the socialist bloc seem pretty impressive: a country like Russia managed to go from a backwater to a major world power with everyone working maybe on average four or five hours a day. But the problem is they couldn’t take credit for it. They had to pretend it was a problem, “the problem of absenteeism,” or whatever, because of course work was considered the ultimate moral virtue. They couldn’t take credit for the great social benefit they actually provided. Which is, incidentally, the reason that workers in socialist countries had no idea what they were getting into when they accepted the idea of introducing capitalist-style work discipline. “What, we have to ask permission to go to the bathroom?” It seemed just as totalitarian to them as accepting a Soviet-style police state would have been to us.

    [...]

    When I talk about bullshit jobs, I mean, the kind of jobs that even those who work them feel do not really need to exist. A lot of them are made-up middle management, you know, I’m the “East Coast strategic vision coordinator” for some big firm, which basically means you spend all your time at meetings or forming teams that then send reports to one another. Or someone who works in an industry that they feel doesn’t need to exist, like most of the corporate lawyers I know, or telemarketers, or lobbyists…. Just think of when you walk into a hospital, how half the employees never seem to do anything for sick people, but are just filling out insurance forms and sending information to each other. Some of that work obviously does need to be done, but for the most part, everyone working there knows what really needs to get done and that the remaining 90 percent of what they do is bullshit.

    [...]

    The concept of bullshit jobs seems very convincing and even obvious to me–I used to work as a temp, I saw this stuff first-hand–but others might pull market populism on you and say, who are you to declare someone’s else’s job to be bullshit, Mr. Graeber? You must think you’re better than the rest of us or something.

    Well, I keep emphasizing: I’m not here to tell anybody who thinks their job is valuable that they’re deluded. I’m just saying if people secretly believe their job doesn’t need to exist, they’re probably right. The arrogant ones are the ones who think they know better, who believe that there are workers out there so stupid they don’t understand the true meaning of what they do every day, don’t realize it really isn’t necessary, or think that workers who believe they’re in bullshit jobs have such an exaggerated sense of self-importance that they think they should be doing something else and therefore dismiss the importance of their own work as not good enough. I hear a lot of that. Those people are the arrogant ones.
    [...]

    I think the spotlight on the financial sector did make apparent just how bizarrely skewed our economy is in terms of who gets rewarded and for what. There was this pall of mystification cast over everything pertaining to that sector—we were told, this is all so very complicated, you couldn’t possibly understand, it’s really very advanced science, you know, they are coming up with trading programs so complicated only astro-physicists can understand them, that sort of thing. We just had to take their word that, somehow, this was creating value in ways our simple little heads couldn’t possibly get around. Then after the crash we realized a lot of this stuff was not just scams, but pretty simple-minded scams, like taking bets you couldn’t possibly pay if you lost and just figuring the government would bail you out if you did. These guys weren’t creating value of any kind. They were making the world worse and getting paid insane amounts of money for it.

    Suddenly it became possible to see that if there’s a rule, it’s that the more obviously your work benefits others, the less you’re paid for it. CEOs and financial consultants that are actually making other people’s lives worse were paid millions, useless paper-pushers got handsomely compensated, people fulfilling obviously useful functions like taking care of the sick or teaching children or repairing broken heating systems or picking vegetables were the least rewarded.
    But another curious thing that happened after the crash is that people came to see these arrangements as basically justified. You started hearing people say, “well, of course I deserve to be paid more, because I do miserable and alienating work” – by which they meant not that they were forced to go into the sewers or package fish, but exactly the opposite—that they didn’t get to do work that had some obvious social benefit. I’m not sure exactly how it happened. But it’s becoming something of a trend. I saw a very interesting blog by someone named Geoff Shullenberger recently that pointed out that in many companies, there’s now an assumption that if there’s work that anyone might want to do for any reason other than the money, any work that is seen as having intrinsic merit in itself, they assume they shouldn’t have to pay for it.

    [..]

    What I ended up concluding is that working class people hate the cultural elite more than they do the economic elite—and mind you, they don’t like the economic elite very much. But they hate the cultural elite because they see them as a group of people who have grabbed all the jobs where one gets paid to do good in the world. If you want a career pursuing any form of value other than monetary value—if you want to work in journalism, and pursue truth, or in the arts, and pursue beauty, or in some charity or international NGO or the UN, and pursue social justice—well, even assuming you can acquire the requisite degrees, for the first few years they won’t even pay you.

    [...]

    So the right wing manipulates the resentment of the bulk of the working class from being able to dedicate their lives to anything purely noble or altruistic. But at the same time—and here’s the real evil genius of right-wing populism—they also manipulate the resentment of that portion of the middle classes trapped in bullshit jobs against the bulk of the working classes, who at least get to do productive work of obvious social benefit. Think about all the popular uproar about school teachers. There’s this endless campaign of vilification against teachers, who they say are overpaid, coddled, and are blamed for everything wrong with our education system.

    [...]

    But I don’t think we can solve the problem by mass individual defection. Or some kind of spiritual awakening. That’s what a lot of people tried in the ‘60s and the result was a savage counter-offensive which made the situation even worse. I think we need to attack the core of the problem, which is that we have an economic system that, by its very nature, will always reward people who make other people’s lives worse and punish those who make them better. I’m thinking of a labor movement, but one very different than the kind we’ve already seen. A labor movement that manages to finally ditch all traces of the ideology that says that work is a value in itself, but rather redefines labor as caring for other people. I think we saw the first stirrings of that kind of movement during Occupy.

    [...]

    Demographically it was a very telling. Maybe 80% of them were women. And even those who were men were mostly in caring professions: health care, social services, education. And the complaints were surprisingly uniform: basically they were all saying, “I want to do something with my life that actually benefits others; but if I go into a line of work where I care for other people, they pay me so little, and they put so much in debt, that I can’t even take care of my own family! This is ridiculous!”

    [...]

    David Graber chez seenthis:
    http://seenthis.net/recherche?lang=de&recherche=David+Graeber

    #travail #altruisme #salaire #exploitation

  • Comment demander une faveur ? - arXiv.org
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/86486314919

    Les facteurs qui conduisent les membres d’une communauté à répondre à une question, à une demande sont en grande partie inconnus. Elle dépend de nombreux facteurs : qui est est celui qui pose la demande, comment formule-t-il sa demande, que demande-t-il ?… Des chercheurs se sont posés la question de savoir quels sont les principaux facteurs qui favorisent une réponse positive. Qu’est-ce qui motive les gens à donner quand ils ne reçoivent rien de tangible en retour ? Ils se sont intéressés à la communauté Random Acts of Pizza, une sous-communauté de Reddit, le site de partage de liens, qui propose aux internautes de demander une pizza que d’autres vont leur offrir. Tout le monde demande donc la même chose. Et une seule personne peut payer une pizza à une autre, une méthode permettant de mieux observer le (...)

    #communauté #psychologie #réseaux_sociaux #altruisme #économie_collaborative

  • Travail du dimanche : Leroy-Merlin le désenchanteur | Christophe Najdovski
    http://www.huffingtonpost.fr/christophe-najdovski/travail-dimanche-leroy-merlin_b_4028268.html

    Branle-bas de combat ! Les grandes enseignes du bricolage, Leroy-Merlin et Castorama, sonnent la charge contre l’interdiction du travail dominical et défient la loi pour, disent-elles, « ne pas pénaliser nos équipes et nos clients ». Ce serait donc par pur altruisme que les chevaliers de la table de bricolage auraient levé leurs armées de salariés et de citoyens bricoleurs. Sus au code du travail archaïque et sus à une loi dite incompréhensible alors qu’elle leur interdit clairement d’ouvrir le dimanche ! Pourtant, pour ne pas pénaliser équipes et clients, n’y aurait-il d’autres moyens que de défier la justice ? Pourquoi en effet contraindre les employés à solliciter un jour de travail supplémentaire pour arrondir leurs fins de mois ? Quant aux clients, sont-ils tant pénalisés si on les prive, un jour par semaine, de la tentation de faire des dépenses ?

    La quête de Leroy-Merlin et de Castorama manque ainsi singulièrement de sincérité et il paraît évident qu’ils n’ont d’autre graal que de vendre leur marchandise et d’augmenter leur chiffre d’affaire.

    #travail_dominical
    #altruisme
    #Leroy-Merlin
    #Castorama
    #contraintes ( implicites )
    #arguments

  • Bénévolat : mode d’emploi (m-astrid) Livres Val-d’Oise - leboncoin.fr
    http://www.leboncoin.fr/livres/191403180.htm?ca=22_s

    le monde moderne n’a, paradoxalement, jamais eu autant besoin de mains pour saisir celles des hommes et des femmes en difficulté. Vous désirez tendre la vôtre pour favoriser la réinsertion sociale des démunis, lutter contre le racisme ou encore participer à la protection de la nature, si malmenée elle aussi ?

    #pigeon #altruisme #truisme #truie

  • [Les gens] ne voient autour d’eux qu’abominable pauvreté, qu’abominable laideur, qu’abominable famine. Comment pourraient-ils ne pas en être forcément émus ? [...] En conséquence, avec des intentions admirables, mais mal placées, ils s’attellent avec le plus grand sérieux et la plus grande #sensiblerie à cette tâche qui consiste à remédier aux maux qu’ils constatent. Mais leurs remèdes ne guérissent pas la maladie : ils ne font que la prolonger. Mieux : leurs remèdes font partie intégrante de la maladie. Ainsi, pour prendre un exemple, ils essaient de résoudre le problème de la pauvreté en maintenant les pauvres en vie ; ou bien, s’ils appartiennent à une école très progressiste, en amusant les pauvres. Mais cela ne résout rien ; cela aggrave les difficultés. L’objectif correct consiste à essayer de reconstruire la société sur une base telle que la pauvreté soit impossible. Et l’#altruisme vertueux a bel et bien empêché d’atteindre cet objectif. De même que chez les propriétaires d’esclaves, ceux qui étaient bons pour leurs esclaves étaient les pires, car ils empêchaient par là que le caractère horrible du système fût ressenti par ceux qui le contemplaient. [...] La #charité est à l’origine de beaucoup de péchés. [...] Il est immoral d’utiliser la #propriété privée pour alléger les maux effrayants qui résultent de l’institution même de la propriété privée.

    Oscar Wilde, L’âme de l’homme sous le socialisme