• Keep calm and carry on building: A guidebook for crooked contractors to trick the law in Turkey
    http://www.hurriyetdailynews.com/keep-calm-and-carry-on-building-a-guidebook-for-crooked-contracto

    If there is one rule in Turkey, it is the unwritten law that the building of more residential complexes, energy facilities, malls, bridges and tunnels that herald development and wealth – with the niggling side effects of the deterioration of nature and social cohesion, as well as workers’ deaths due to a lack of job safety – is paramount. Construction rules and, even more so, playing without rules!

    Many controversial construction projects have continued despite court orders for a stay of execution, thanks to cheap tricks – in all senses of the word – permitting contractors to bypass the law, often with the connivance of local administrations, if not the central government itself.

    Both the Constitution and the Turkish Penal Code contain clear provisions sanctioning officials if they fail to implement the rulings of administrative courts.

    However, from the mega-constructions of Istanbul’s third bridge and third airport, to the felling of trees in an olive plantation in the Aegean coal capital of Soma to pave the way for a power plant, companies have calmly adopted a number of easy methods to continue building.

    Loopholes in the Turkish legislation and a lack of any dissuasive penalties offer investors and tycoons the necessary chutzpah to move on with their projects by hook or by crook, egged on by the government’s huge incentives for construction. Here are the main tricks used by companies:

    #infrastructure #justice #aménagement # Turquie

  • SANS AUCUNE RETENUE
    FORÊT DE SIVENS
    les 7 numéros du bulletin quotidien (semaine du 25 octobre 2014)

    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/sivens-sans-retenue

    Les zones humides, on n’en a rien à foutre
    ou
    Comment, après avoir dévasté la nature, la société industrielle et écologiste achève de la détruire en « l’aménageant »

    "Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction."
    Bernard Charbonneau, Le Jardin de Babylone

    1. Ce bulletin, qui paraîtra quotidiennement pendant sept jours, tiendra sur le projet d’aménagement d’une retenue d’eau sur la rivière Tescou, dans la forêt de Sivens, des propos qui seront, justement, sans retenue et sans ménagement. Y seront posées certaines questions que le mouvement esquive : des tendances technocratiques de l’écologie à la question de la violence comme méthode de lutte.

    2. Les arbres tombent, les opposants restent. À la fin du déboisement, la résistance au barrage du Testet a pris un nouveau cours. Pourtant, elle parle toujours le même langage : celui du moratoire et de la contre-expertise, tenu par les écologistes légalistes du collectif « Sauvegarde du Testet ». Ce collectif a vu disparaître, avec la zone humide, son argument principal de protection et de conservation de la nature. Pourtant, la lutte continue : et au-delà de l’écologie, sur quoi se fonde t-elle ?

    • Un barrage contre le pacifisme
      Dialogue (Première partie)
      (extrait, troisième bulletin)

      Oui, j’ai vu des arbres que je fréquente depuis des années être abattus par les machines de mort, j’ai vu les gens y grimper à l’aube pour les protéger, j’ai vu les tentatives de ralentir les robocops avec des barricades et des cocktails Molotov – quelle naïveté, vu comment ils sont équipés.

      Tu penses que nous ne sommes pas assez « équipés » ? Moi, je suis pour la résistance active, mais sans moyens violents. Je suis pacifiste.

      Pourquoi te sens-tu obligé de me dire cela, et d’un ton si supérieur ? Aurais-tu du mépris pour celles et ceux qui, comme moi, ne se définissent pas comme « pacifistes » ?

      Non, aucun mépris, excuse-moi. Je pense même qu’il s’agit d’une composante indispensable de la lutte. Tu me confonds peut-être avec d’autres gens, ceux qui se disent « légalistes », cherchent à négocier avec les autorités et se démarquent des « occupants » et des « violents ». En ce qui me concerne, je n’hésite pas à violer la loi pour défendre mes idées. Mais si je combats la violence de ce système, c’est parce que je m’oppose à toute forme de violence. Je suis donc pacifiste.

      Je trouve bizarre la manière dont tu te définis et dont tu parles des autres composantes de ta lutte. Nous, dans la Résistance, nous ne nous divisions pas en légalistes, pacifistes et violents. Il y avait les maquisards qui vivaient armés dans la clandestinité, la population qui nous soutenait matériellement et les gens qui, au sein de l’administration, faisaient les faux papiers et transmettaient certaines informations – c’est grâce à l’union de ces trois composantes qu’il y a eu de la résistance en France, et il aurait été désastreux de se dissocier de l’une. Votre distinction – car tu n’es pas le seul à parler en ces termes – a forcément pour effet de stigmatiser ce qu’il faudrait soutenir en priorité : celles et ceux qui prennent le risque de menacer le bon déroulement du programme de destruction concocté par les autorités.

      Soit, mais nos situations n’ont rien à voir – et il faut s’y adapter. On ne peut comparer le nazisme et ce que je combats : Carcenac est un escroc, mais ce n’est pas un Hitler qui assassine à tour de bras. Les gendarmes mobiles commettent des exactions, mais ils ne tirent pas à balles réelles.

      C’est vrai, mais tu m’as dit toi-même que les logiques économiques et politiques qui poussent à faire ce barrage, elles menacent la vie et donc l’humanité. Et tu vois bien que ce barrage, il est fait contre vous. Contre votre monde, vos idéaux et vos pratiques pacifistes. Si vous n’arrêtez pas le chantier, vous allez sortir de cette lutte affaiblis, collectivement et individuellement. Il faut donc résister, tous ensemble. A chacun de faire ce qu’il peut en fonction de ce qu’il sait et se sent capable. Pour gagner un combat, de toute façon il faut de tout et ne pas reculer devant l’épreuve de force. L’essentiel, c’est de ne pas se dissocier des autres – çà, c’est faire le boulot du pouvoir : « diviser pour mieux régner ».

      Il faut de tout, certes, mais tout n’est pas toujours possible ensemble – quand des gens lancent de loin des cailloux sur les flics qui encerclent les militants pacifistes enterrés, c’est stupide et dangereux. De toute façon, je ne pense pas qu’il soit possible de battre l’Etat sur son propre terrain. Je ne pense même pas qu’il soit souhaitable d’entrer dans ce jeu-là, nous n’avons rien à y gagner.

      Vu le rapport de force, tu as peut-être raison. Mais je crois tu ne m’as pas bien comprise : pour moi, le problème n’est pas de savoir si on est prêt ou pas à recourir à la violence – ça, c’est une question personnelle, qui dépend de notre histoire, de l’Histoire aussi, des circonstances, etc. Mon propos n’a jamais été de dire que seuls les maquisards avaient fait le bon choix. Le problème à mes yeux, c’est que tu te définisses d’une manière qui donne le mauvais rôle à certains de tes camarades ; c’est que les adjectifs définissant les différentes branches de la lutte sont des catégories policières qui aboutissent, en te posant comme innocent, à montrer implicitement du doigt les autres comme criminels. Là, tu fais le jeu du pouvoir, qui cherche toujours à discréditer ses opposants comme « violents », voire « terroristes ». Dis moi seulement, d’où vient cette question de la « violence » ?

    • Un pacifiste contre le barrage ?! (extrait, quatrième bulletin)

      A Sivens on s’enterre, on « prend racine » pour barrer le chemin aux machines ; on replante, dans la forêt changée en lit de copeaux, de jeunes arbrisseaux. Ces pratiques pacifistes portent en leur sein le souci de donner aux médias qui la relaient une « bonne image » de la lutte, mélangé de considération morale quant à l’usage de la violence. Nous vivons dans une société en état de paix ; c’est à dire où la violence emprunte des voies tellement détournées qu’elle parvient à ne plus être identifiée sous ce nom, et que l’emploi de sa forme la plus brute et matérielle – caillou & flashball – nous terrifie. Cet effet de répulsif moral que suscite tout emploi de la violence directe, matérielle n’est qu’un exemple de la prédominance, là comme partout, de la représentation sur la réalité. Mais qu’on se le dise : qui se bat par les images aura de l’influence dans un monde d’images, et contribuera à renforcer ce monde, contre lequel par ailleurs nous luttons.

      L’influence par le symbole est peut-être nécessaire, aussi, à la lutte ; mais lorsqu’elle demeure si négligeable et si parallèle qu’elle échoue à enrayer une destruction bien réelle, il n’est plus possible de s’en tenir là. Alors se repose la vieille question des moyens et des fins. Toute l’équivoque vient de ce que nous souhaitons obtenir des conséquences pratiques par des moyens symboliques : faire cesser le travail des machines en infléchissant à notre égard l’opinion publique, qui ainsi gagnée à la cause infléchira elle-même le gouvernement, qui par crainte de la « mauvais presse » qui découlerait de leur obstination ordonnera aux différents acteurs économiques et politiques du projet de cesser les travaux. Nous voulons être indirectement efficaces. Mais il y a là une contradiction dans les termes. Est efficace ce qui va au but par les moyens les plus directs. Notre but est de faire cesser les travaux du barrage. La réprobation morale de la violence doit laisser place à une stratégie d’ensemble. Tous les fronts de tous les mondes doivent être occupés. Celui des images, éminemment contemporain, en est un. Beaucoup plus désuet, comme tout ce qui s’exerce sans médiation, le sabotage en est un autre.

      On ne mesure pas la force et la justesse d’une lutte aux moyens employés, qu’ils soient violents ou non. Il faut laisser l’image de la résistance pacifiste populaire contre la violence d’État comme modèle de la lutte aux journalistes amateurs de clivages simples. On considérera peut-être les chances de réussite d’une lutte à sa capacité à ne jamais se laisser réduire à un principe – à une image –, mais à occuper tous les principes et toutes les images – et donc à les subvertir. Cessons de nous enfermer dans des identités figées et pensons plutôt à comment agir de conserve, divergentes méthodes pour un objectif identique : l’abandon immédiat et définitif du projet de barrage, l’expropriation du Conseil Général et la réappropriation de la forêt de Sivens.

    • Protéger la croissance
      Recréer la nature
      (extrait, sixième bulletin)

      En agriculture, par exemple, la campagne est désormais mesurée et chiffrée dans ses moindres détails. Depuis quelques années, l’ensemble des terres agricoles (champ cultivé, prairie, bois, causse, estives, etc.) est photographié par vue aérienne. Ces photos sont numérisées et chaque agriculteur doit déclarer tous les ans ce qu’il fait sur ses terrains (quelle culture ? quelles bêtes ? combien ?). Ces déclarations sont enregistrées dans des bases de données de l’administration. Un pré devient alors un « îlot », un arbre devient un « élément paysager », et un troupeau qui pâture devient un « chargement » qu’il convient de maîtriser dans un « plan de gestion pastorale ». Il n’y a plus un bout de paysage auquel on n’attribue pas une valeur, une réalité augmentée, quelque part dans l’ordinateur d’un bureaucrate : un potentiel agronomique, un atout touristique ou une biodiversité remarquable. Cette façon de simplifier et d’appauvrir la réalité, de tout transformer en chose, permet de comparer n’importe quel endroit avec n’importe quel autre et d’en faire ce que l’on veut. On peut ainsi échanger tel endroit contre tel autre, on peut même détruire telle « zone humide » pour la « recréer » artificiellement ailleurs.

      Cet univers technocratique, c’est la violence normale du monde moderne. Quelle que soit la taille d’un projet d’aménagement, que la destruction à laquelle on assiste soit petite ou grande, tout ce que l’on peut dire, si l’on n’utilise pas le langage des gestionnaires, est considéré comme irrationnel, subjectif, emprunt de sentiments intempestifs. On ne décide plus de nos conditions de vie (là où on habite, comment on travaille, comment on vit avec nos voisins, etc.). Les décisions qui ont le plus de conséquences sur nos vies dépendent d’experts et de programmes nationaux ou européens. Ainsi, le mode de vie moderne exige de ne pas trop s’attacher à ce qui nous entoure et de s’adapter sans cesse aux évolutions de ce monde et aux exigences de la relance de l’économie.

  • Une France contre l’autre ?
    http://www.laviedesidees.fr/Une-France-contre-l-autre.html

    Pour Ch. Guilly, il y a deux France : la France des métropoles, où les opportunités sont grandes et la France périphérique des villages, où les populations ont le sentiment d’être ignorées et délaissées par les politiques publiques. L’opposition a fait couler beaucoup d’encre. Elle est très largement discutable, sans doute plus idéologique que scientifique.

    Livres & études

    / #banlieue, #ville, #inégalités

    #Livres_&_études

    • En réalité, l’intérêt suscité par les thèses de Christophe Guilluy ne résulte que secondairement de la mise en évidence d’une opposition entre la France des métropoles et la France périphérique. L’idée qui retient généralement l’attention est que cette opposition va structurer l’avenir politique de la France. Plus précisément, l’écho rencontré par les thèses de Christophe Guilluy tient à qu’il voit dans la France périphérique le terreau d’une colère qui trouve son exutoire dans le Front national.

      [...] en faisant des caractéristiques de l’espace des clés d’explication du social, la démarche géographique est sous la menace d’une tentation, celle de confondre les corrélations et les causalités, de faire du lieu où se trouve une catégorie sociale une cause en lieu et place de cette catégorie. Une telle dérive est clairement à l’œuvre chez Christophe Guilluy. Il identifie tout d’abord, avec justesse et pertinence, une différence entre la France des périphéries et la France des métropoles. Il constate, là encore avec justesse et pertinence, que la France des périphéries rencontre des problèmes particuliers, qu’en d’autres termes, la localisation périphérique est en elle-même un élément de difficulté pour les populations les plus fragiles qui y résident. Le raisonnement prend un tour problématique lorsque Christophe Guilluy fait de la France périphérique un opérateur du changement social et qu’il voit là une force politique favorable au Front national.

    • Il y a tout de même une hyperconcentration urbaine des métiers à haute valeur ajoutée et une #politique colonialiste des espaces urbains envers les espaces ruraux.
      L’abandon de toute politique d’#aménagement du #territoire fait des ravages que les urbains ne peuvent tout simplement pas percevoir : #mobilités contraintes et coûteuses qui allongent les distances et des dépendances et un développement technique moindre.

      Quant aux avantages mis en avant par l’auteur de l’article, ils dénotent une profonde méconnaissance des contraintes locales : les logements sont moins chers, certes, mais terriblement plus vétustes et en même temps rares. Ce que l’on gagne sur le loyer, on le perd sur le chauffage et les déplacements. Sans compter que les #salaires sont collés au plancher du SMIC, même pour les rares emplois qualifiés alors que l’essentiel de la consommation courante (énergie, télécommunication, vêtements, épicerie, etc.) est exactement au même prix (voire plus cher, comme pour le carburant ou les produits de supermarché, grâce à l’effet « clientèle captive », car il faut faire beaucoup de kilomètres coûteux pour trouver une offre concurrentielle) que dans les métropoles où les salaires sont plus généreux et les services publiques abondants.

  • Simuler les évolutions de l’utilisation du sol pour anticiper le futur d’un territoire

    http://cybergeo.revues.org/26483

    L’article propose l’analyse critique d’une démarche de géoprospective qui s’est déroulée dans le bassin versant de l’Yzeron, en périphérie lyonnaise. Cette expérience a consisté à intégrer dans une démarche de prospective territoriale, menée dans le cadre d’un atelier participatif, la discussion de scénarios d’évolution de l’utilisation du sol à l’horizon 2030. Ces scénarios ont été construits à partir de méthodes et d’outils numériques de modélisation et de simulation. Après une mise au point conceptuelle sur les questions de prospective, prospective territoriale et géoprospective, l’article détaille la démarche mise en œuvre : mode d’organisation de l’atelier, élaboration des modèles, discussion des résultats. Enfin, la compatibilité des méthodes de modélisation et de simulation spatiales avec les principes de la prospective territoriale est discutée à partir des observations des participants et des constatations des auteurs.

    #cartographie #cartographie_anticipative #visualisation #territoire #aménagement_du_territoire

  • Comment les #paysans du #corridor_forestier de #Fianarantsoa (#Madagascar) dessinent-ils leur #territoire ? Des #cartes individuelles pour confronter les points de vue

    La délimitation des zones de #forêt à conserver est une préoccupation majeure des responsables de l’#aménagement_du_territoire à Madagascar. Depuis la politique de transfert de la gestion des forêts aux #communautés_locales, les paysans sont consultés pour les #bornages mais participent peu à l’élaboration des cartes par les organisations non gouvernementales. Ils rencontrent des difficultés à se situer sur ces cartes et à les relier aux #paysages qu’ils connaissent. Notre objectif est précisément de savoir comment construire une carte compréhensible par tous. Nous nous inscrivons pour cela dans une approche empirique, qui s’appuie sur les méthodes de la #cartographie_participative. Un protocole d’enquête en deux étapes est appliqué dans trois villages du corridor forestier de Fianarantsoa (Madagascar). Dans la première, chaque paysan dessine une carte de son territoire à main levée sur une feuille blanche, en justifiant son tracé ; dans la seconde, il corrige des schémas graphiques, cartes, photos aériennes et images satellitaires traitant de ce territoire. Le résultat espéré est double : comprendre comment sont perçus des #documents_cartographiques et mettre au point une méthode de confrontation des points de vue exprimés dans des cartes individuelles sur un même territoire. Nous présentons et discutons les observations empiriques issues de ces enquêtes, en particulier les différentes manières dont les paysans malgaches représentent leur territoire.

    http://cybergeo.revues.org/26387

    cc @reka @odilon

  • Un faux chantier pour chasser les Roms de la Guillotière
    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Politique/Ville-de-lyon/Un-faux-chantier-pour-chasser-les-Roms-de-la-Guillotiere

    Fin juillet, place Gabriel-Péri, ont fleuri d’étranges grillages verts. Hauts de plus de 2 mètres, ils interdisent l’accès à un espace pourtant vide. Aucune déclaration de travaux n’y est punaisée. Mais, dans l’esprit de la Ville de Lyon, ils ont une utilité cachée : endiguer l’attroupement de Roms.

    Dans l’esprit de Myriam Picot, la maire de l’arrondissement, le sens de ces grillages est moins explicite : “Le but, c’est de prévoir le réaménagement de cette place, des travaux que nous pourrons faire. Nous devons faire face à une occupation de l’espace qui gêne les passants, les résidents et les commerçants. Nous avons installé ces grillages pour déterminer si cet emplacement était le bon pour y installer plus tard un ameublement urbain."

    Même son de cloche du côté de Jean-Yves Sécheresse, l’adjoint à la sécurité, qui pensait que des travaux avaient quand même eu lieu : "L’idée est de revoir un peu la conception de la place avant de faire un jour une modification en profondeur. De l’extérieur, les gens peuvent trouver la méthode honteuse, mais nous avons reçu une pétition signée par plus de 1 000 personnes nous demandant de solutionner le problème de cette place. La réalité qui pèse sur les commerçants et les habitants du quartier, c’est de la vente à la sauvette, de la prostitution."

    #espace_public
    #aménagement
    #injustice_spatiale
    #Roms
    #Lyon

  • Usages de la #mémoire dans les projets de #renouvellement_urbain. Le cas des #espaces_hérités de l’#industrie_française

    Les projets de renouvellement #urbain sur des espaces hérités de l’#industrie constituent des #lieux d’observation privilégiés pour saisir les processus d’actualisation, de sélection et de transmission de mémoires. Considérant ces processus dans cinq villes françaises (#Saint-Etienne, #Nantes, #Clermont-Ferrand, #Givors et #Saint-Chamond), cet article interroge les différents contextes de mobilisation de la mémoire dans les #projets_urbains et invite à envisager ce qui pourrait justifier et construire des catégories générales à même d’instruire la comparaison, voire d’organiser une #typologie, ayant trait aux usages politiques et sociaux de la mémoire dans les projets d’#aménagement_urbain.

    http://articulo.revues.org/2464
    #ville #France

    • Le Rize de Villeurbanne tout comme cet article me semble typiques d’une intelligentsia culturelle qui, utilisant des concepts universitaires un peu verbeux pour parler du monde ouvrier ou de ce qu’il en reste, ne fait qu’accentuer la séparation qu’elle semble pourtant dénoncer.

      Derrière le jargon fumeux, le Rize est en fait un établissement municipal assez classique : une médiathèque, un lieu d’expo et les archives municipales. La dernière fois que j’y suis passé, il y avait une expo sur l’implantation religieuse dans la ville. Ce qui m’a frappé c’est qu’il n’y avait aucun lien entre la salle d’expo et les collections de la médiathèque. Aucune sélection de livres à emprunter provenant de la médiathèque ne venaient appuyer l’expo, c’était pourtant la moindre des choses étant donné l’ambition affichée du lieu. Le Rize est situé non loin de la médiathèque centrale de la ville et n’est pas du tout implanté dans un quartier laissé pour compte.

      Ce que pointe l’auteur est tout à fait vrai : il y a une sorte de mise en spectacle du monde ouvrier pour mieux acter de sa disparition. Mais heureusement, on nous informe de :

      la mise place d’un groupe informel, à l’initiative du directeur du Rize, regroupant outre lui-même, la responsable des expositions du Rize, une chargée de mission du service de l’urbanisme, une chercheure à l’inventaire du patrimoine, un président d’association et l’auteur de ces lignes. Ce groupe s’est emparé de la question du patrimoine villeurbannais, dans le contexte de révision du PLU-H, considérant qu’elle ne pouvait être traitée indépendamment de la question mémorielle et devait être mise en débat.

      Comme dans tous ces projets à saveur « participative » l’initiative part du haut, d’une élite qui maîtrise les « concepts » et rien n’est spontané. Il semblerait à la lecture de cet article que Villeurbanne soit une ville dortoir où les habitants complètement passifs sont sommés de se réveiller pour « participer » enfin aux grandioses initiatives des technocrates locaux. Où est l’éducation populaire ? Où est le lien ne serait-ce qu’avec les organisations syndicales locales qui ont bien sûr une mémoire mais qui sont encore bien vivantes ? À Villeurbanne comme à d’autres endroits, c’est une sorte de nomenklatura municipale qui prétend tout incarner. Et lorsque des initiatives plus alternatives comme par exemple le squat politique Le Boulon rue Verlaine se mettent en place, elles sont virées manu-militari.

  • #Périurbanisation et #durabilité : inverser la perspective

    Face à l’impossibilité de contraindre la #croissance_périurbaine et devant la #diversité de ses formes, comment en penser la durabilité ? Il est possible de construire un nouveau cadre de compréhension dans le champ de l’#aménagement, en s’affranchissant de la pensée normative habituelle qui traduit un rapport de domination de l’#urbain sur le #périurbain. Ce changement de focale conduit à renouveler les méthodes de gestion et de conception traditionnelles qui reposent sur un parti pris d’espaces continus, pour le moins simpliste et largement inadapté. Ce texte questionne les formes de développement importées dans un périurbain qui possède ses propres logiques, à partir de deux hypothèses :
    –La périurbanisation peut être durable si elle s’appuie sur les usages de l’espace et les pratiques antérieures à la périurbanisation (agriculture et foresterie, espaces naturels, friches) ;
    –Une #périurbanisation_durable induit des formes spécifiques de sociabilité et d’organisation spatiale (multifonctionnalité, mode d’habiter, accès à la nature).
    Cette inversion de perspective ouvre de nouveaux champs d’analyse pour saisir, de manière plus générale, la réalité complexe du monde urbain. Cet article interroge les conditions de transition à la durabilité des espaces périurbains à partir de l’action des acteurs locaux, des professionnels de l’aménagement et en relation avec les populations locales.

    http://cybergeo.revues.org/26427
    #ville

  • #Aménagement : conflit autour d’un projet de station de #ski à #Elancourt, à 30 km de #Paris.

    Il s’agit de la première réunion de concertation publique sur le projet d’aménagement de la colline d’Elancourt, anciennement appelée colline de Revanche, point culminant d’Île-de-France (230 mètres). Elle pourrait accueillir, dans les prochaines années, une station de ski sous dôme de 22 000 mètres carrés, avec hôtels, magasins, bars et restaurants.

    http://www.reporterre.net/spip.php?article6169

    #environnement #énergie #climat

  • Le Jardin de Babylone - Bernard Charbonneau (Encyclopédie des nuisances, 2002)
    http://biosphere.ouvaton.org/de-1182-a-1999/1780-1969-le-jardin-de-babylone-de-bernard-charbonneau-encycloped
    Texte écrit en 1969, extrêmement visionnaire et complet

    « La #nature est à la fois la mère qui nous a engendrés, et la fille que nous avons conçue. A l’origine, il n’y avait pas encore de nature. L’homme ne s’était pas encore distingué d’elle pour la considérer. Individus et société étaient englobés dans le #cosmos. C’est en Judée que naquit la nature, avec la Création : Jahvé a profané le cosmos et l’homme peut y porter la main. Même provisoirement écrasée, la révolte de la liberté humaine était à tout jamais déchaînée. Alors grandirent parallèlement la maîtrise et le #sentiment_de_la_nature. La science pénétra le mécanisme du cosmos, et ainsi la #technique permit de la transformer. Le sentiment de la nature apparaît là où le lien avec le cosmos est rompu, quand la terre se couvre de maisons et le ciel de fumées ; là où est l’#industrie, ou bien l’#Etat. La #campagne s’urbanise, et l’Europe devient une seule banlieue. Mais quand la nature vient à disparaître, c’est l’homme qui retourne au chaos.

    1/5) Reconstruction de la nature, fin de la nature
    L’intervention puissante et aveugle de l’homme risque de rompre l’équilibre fragile dont l’homme est issu. Le souci de la #productivité s’attache trop au présent, pas assez à l’avenir ; alors vient un jour où le #rendement baisse. Si la production continue d’augmenter indéfiniment, alors se posera un autre problème, celui de l’élimination des déchets. Trop souvent, au constat de l’épuisement du milieu naturel, les fidèles du progrès opposent un acte de foi : « On trouvera bien un moyen. » Or il y a de fortes chances que nous soyons obligés de reconstituer à grand frais les biens qui nous étaient fournis par la nature ; et ceci au prix de discipline autant que d’efforts. L’homme naît de la nature comme au sein d’une mère. Là où elle disparaît, la société moderne est obligée de fabriquer une surnature, l’homme devra réempoissonner l’océan comme il empoissonne un étang. Mais alors l’homme doit imposer à l’homme toute la rigueur de l’ordre que le Créateur s’est imposé à lui-même. En substituant dans cette recréation l’inhumanité d’une police totalitaire à celle d’une nature totale.

    Si l’homme dépasse la nature, il en est aussi le fruit. Aussi voit-on se développer dans les sociétés industrielles et urbaines un « sentiment » de nature qui reflète la gravité de la rupture avec le cosmos. Ainsi au siècle de l’artifice, nous avons la passion de cette nature que nous détruisons. Le sentiment de la nature est à la fois profond et extérieur à la vie des individus ; il se nourrit d’apparences, son domaine est celui de la peinture et du spectacle. Sauf exception, nous aimons la nature, mais nous craignons d’y vivre.

    2/5) La fin des paysans
    « Là où il existe, le #paysan est l’homme du pays, il est englobé dans la pulsation du cosmos. L’Eden terrestre n’est pas un don de Dieu, mais le fruit de la peine, moissonneurs des plaines courbés sur l’horizon. Au siècle de la division du travail le paysan est l’homme des cultures et des travaux multiples. Jusqu’en 1914, il fallait prendre la carriole à la gare pour gagner le village, et parfois du village c’est à pied qu’il fallait gagner l’encart. Jusqu’en 1945 l’industrie agricole n’existait vraiment qu’aux USA et dans quelques pays neufs. Maintenant des machines toujours plus puissantes ébranlent son univers. La campagne doit se dépeupler pour accueillir le peuple des tracteurs. Il n’y a plus de nature ni d’homme qui puisse tenir devant l’impitoyable tracé des raisons de l’Etat ou de la Production. Des lois déracinent les peuples comme le bulldozer les haies.

    L’instruction primaire obligatoire fut une sorte de #colonisation bourgeoise de la campagne. En même temps qu’il apprenait à lire et à écrire, le jeune paysan devait désapprendre : sa langue et son folklore. Les instituteurs de la IIIe République participèrent d’autant plus à cette entreprise de colonisation qu’ils étaient fils de paysans, pour lesquels devenir bourgeois était une promotion sociale. On peut imaginer une évolution différente où l’école eût continué l’Eglise dans le village, s’insérant dans la nature et la tradition en leur ajoutant, avec l’instruction, la dimension de la conscience. Mais les manuels scolaires, qui se lamentaient de la « dépopulation » des campagnes, se mirent à déplorer leur surpopulation.

    Le plan Monnet a déraciné les paysans que 1789 avait enracinés en leur donnant la terre. Comment des ingénieurs auraient-ils pu concevoir la campagne autrement que comme une industrie ? Dans cette optique, la campagne française était évidemment « sous-développée ». Le plan prévoyait le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché qui intégrait le paysan dans le cycle de l’argent et de la machine. Le paysan vivait sur la propriété de polyculture familiale, maintenant il se spécialise. La monoculture le fait dépendre du marché. Désormais il lui faut acheter pour vendre, et vendre pour acheter, le superflu dont il commence à prendre l’habitude, et le nécessaire : les machines, les engrais, et même la nourriture. Les critères du plan furent exclusivement techniques : rendements à l’hectare, consommation d’énergie, possession d’une auto ou d’un téléphone. Certains facteurs ne furent pas pris en compte : la conservation des sols, la saveur des produits, l’espace, la pureté de l’air ou de l’eau. A plus forte raison certains facteurs humains comme le fait d’être son propre maître. La vie à la campagne comportait un relatif isolement, la participation à un groupe retreint mais aux liens solides ; et voici que l’organisation administrative et syndicale, la diffusion de l’instruction et de la presse, de la TV, absorbent les paysans dans la société globale.

    La seconde révolution industrielle, celle des hydrocarbures et de la chimie, va s’imposer aux campagnes européennes. La machine va trop vite pour la pensée : son usage précède toujours la conscience de ses effets. La tronçonneuse ne laisse plus le temps de la réflexion comme la hache. Si on peut abattre un chêne en quelques secondes, il faut toujours un siècle pour le faire. Le tracteur n’est plus le monopole du très grand propriétaire, les produits chimiques diminuent le travail du paysan, mais comme il faut les payer, il faut d’autant plus travailler. La petite exploitation n’était pas rentable. Le progrès technique signifie la concentration, la mécanisation engendre la grande exploitation. Le ruisseau n’est plus que l’effluent d’un terrain saturé de chimie et il suffit de quelques pompes-canons pour le tarir. Qu’est devenue la vie secrète des vallons ? Il n’y a plus que l’eau morte des retenues collinaires. Le travail devient vraiment du travail, c’est-à-dire du travail d’usine. Avant peu, les paysans réclameront à leur tour le droit de passer leurs vacances à la campagne.

    L’électrification et l’adduction d’eau multiplient les tâches en intégrant le paysan dans le système urbain. L’#aménagement_du_territoire, ou plutôt le déménagement, étendit ses méthodes à la campagne. La grande presse, et surtout la TV, achèvent d’entraîner la campagne dans le circuit des villes. Avant la dernière guerre, la ville gagnait dans la campagne, maintenant elle la submerge. C’est ainsi qu’à la France des paysages succède celle des terrains vagues. Et bientôt la France rurale ne sera plus que la banlieue de Paris. La campagne n’est plus qu’un élément d’une seule économie dont la ville est le quartier général. Le reste n’est plus que terrain industriel, aérodromes, autostrades, terrain de jeu pour les citadins. Partout pénètrent les autos, et avec elles les masses, les murs : la ville.

    3/5) Le cancer de l’urbanisation
    Les villes anciennes étaient beaucoup moins nombreuses et beaucoup plus petites que les nôtres. Elles étaient perdues dans la nature. En hiver, la nuit, les loups venaient flairer leurs portes, et à l’aube le chant des coqs résonnait dans leurs cours. Puis un jour, avec le progrès de l’industrie, elles explosèrent, devenant un chaos. Le signe le plus voyant de la montée du chaos urbain c’est la montée des ordures. Partout où la population s’accumule, inexorablement l’air s’épaissit d’arômes, l’eau se charge de débris. La rançon du robinet, c’est l’égout. Sans cesse nous nous lavons, ce n’est plus une cuvette qui mousse, mais la Seine.

    Les villes sont une nébuleuse en expansion dont le rythme dépasse l’homme, une sorte de débâcle géologique, un raz de marée social, que la pensée ou l’action humaine n’arrive plus à dominer. Depuis 1960, il n’est plus question de limiter la croissance de Paris, mais de se préparer au Paris de vingt millions d’habitants dont les Champs-Élysées iront jusqu’au Havre. Les tentacules des nouveaux faubourgs évoquent irrésistiblement la prolifération d’un tissu cancéreux. La ville augmente parce qu’elle augmente, plus que jamais elle se définit comme une agglomération. La ville augmente parce que les hommes sont des êtres sociaux, heureux d’être nombreux et d’être ensemble. Il est bien évident qu’elle n’est pas le fruit d’un projet.

    Les hommes se sont rassemblés dans les villes pour se soustraire aux forces de la nature. Ils n’y ont que trop bien réussi ; le citadin moderne tend à être complètement pris dans un milieu artificiel. Non seulement dans la foule, mais parce que tout ce qu’il atteint est fabriqué par l’homme, pour l’utilité humaine. Au milieu des maisons, les hommes ont amené de la terre, construit un décor. Les usagers des jardins publics sont trop nombreux : regardez, mais ne touchez pas. Les coûts de Mégalopolis grandissent encore plus vite que sa taille. Il faut faire venir plus d’énergie, plus d’eau. Il faut assurer le transport des vivants, se débarrasser des cadavres et autres résidus. Il boit une eau qui n’est plus que celle, « recyclée » de ses égouts, la ville en est réduite à boire sa propre urine. Je propose en plus d’estimer en francs le mètre carré ou le mètre cube d’air pur, comme le kilowatt. Le XIXe siècle avait ses bagnes industriels, le nôtre a l’enfer quotidien du transport. Mégalopolis ne peut être sauvée que par le sacrifice, chaque jour plus poussé, de ses libertés.

    Après le style primitif, après l’ordre monarchique, le désordre de la période individualiste, la ruche monolithique d’une collectivité totalitaire. Si nous n’y prenons garde, en supposant un meilleur des mondes sans crise ni guerre, nous finirons dans une caverne climatisée, isolée dans ses propres résidus ; où nous aurons le nécessaire : la TV en couleur et en relief, et où il nous manquera seulement le superflu : l’air pur, l’eau claire et le silence. La ville pourrait bien devenir le lieu de l’inhumanité par excellence, une inhumanité sociale. Peut-être que si la science réussit à rendre l’individu aussi indifférencié qu’une goutte d’eau, la ville pourra grandir jusqu’à submerger la terre. Peut-être que le seul moyen de mettre un terme à la croissance inhumaine de certaines agglomérations est de laisser la pénurie atteindre un seuil qui, en manifestant avec éclat l’inconvénient d’y vivre, découragera les hommes d’y affluer.

    Le citadin s’est libéré en s’isolant du cosmos ; mais c’est ainsi qu’il a perdu sa liberté. Aujourd’hui, pour être libre, prendre des vacances, c’est sortir de la ville.

    4/5) Le tourisme, produit de l’industrie
    Pour les primitifs et les paysans, rien n’est plus étranger que l’idée de voyager. Ceux qui ont traversé les pays ignorés du tourisme savent à quel point leurs habitants sont surpris de voir un homme qui se déplace pour son plaisir. A l’origine, l’homme ne change de lieu que contraint par une nécessité supérieure : pour fuir un ennemi, s’enrichir, ou obéir à l’ordre d’un dieu. Pour le Moyen Age, le voyageur, c’est le pèlerin ou le trafiquant. Le voyage généralisé apparaît lorsque les conditions économiques et sociales permettent à l’individu de rompre avec son milieu. Il naît avec la richesse, la sécurité des routes, la curiosité et l’ennui. Le premier touriste, ce fut peut-être l’empereur Hadrien. Au contraire, le goût des voyages décroît avec la misère et l’insécurité. Le temps des invasions n’est jamais celui du tourisme ; alors l’individu se cramponne au sol pour subsister. Comme autrefois, il n’est pas assez d’une existence pour connaître vraiment son canton, parce qu’il lui faut avancer pas à pas. Et le quitter pour un autre, c’est le perdre.

    Le #tourisme commence au XVIIIe siècle, et d’Angleterre il gagne l’Europe. Le voyage n’est plus le fait d’une aristocratie, il devient celui d’une classe sociale tout entière : la bourgeoisie, et finalement les masses populaires. Pour un homme des villes, vivre physiquement et spirituellement, c’est retourner à la nature. Accablés de vêtements et d’artifices, nous nous étendons nus sur le sable. Ce sont les hommes de l’auto et de l’avion qui escaladent à pied les montagnes. La sympathie pour les sociétés indigènes aboutira tout au plus à un folklore pour touristes plaqué sur un abîme d’uniformité. On enfermera les derniers hommes sauvages, comme les derniers grands mammifères, dans des réserves soigneusement protégées, où ils joueront le rôle du primitif devant un public de civilisés. Le parc national n’est pas la nature, mais un parc, un produit de l’organisation sociale : le jardin public de la ville totale. C’est la terre entière qui devrait devenir un parc national ; tandis que la masse humaine irait vivre sous cloche dans quelque autre planète.

    La nature reste l’indispensable superflu de la société industrielle. La nature est photogénique ; notre civilisation de l’image est portée à l’exploiter pour compenser la rationalité de son infrastructure mathématique. Les mass media diffusent quotidiennement les mythes de la Mer, de la Montagne ou de la Neige. Le touriste n’est qu’un voyeur pour lequel le voyage se réduit au monument ou au site classé. Partout l’artifice cherche à nous restituer la nature. Isolé de la nature dans son auto, le touriste considère d’un œil de plus en plus blasé le plat documentaire qui se déroule derrière le miroir. Admirer les glaciers à travers les vitres d’un palace n’empêche pas de se plaindre de la faiblesse du chauffage. Un touriste ne vit pas, il voyage ; à peine a-t-il mis pied à terre que le klaxon du car le rappelle à l’ordre ; le tourisme et la vraie vie ne se mélangent pas plus que l’huile et l’eau. Avec la société capitaliste, le tourisme est devenu une industrie lourde. L’agence de tourisme fabrique à la chaîne quelques produits standard, dont la valeur est cotée en bourse. Il n’y aura plus de nature dans la France de cent millions d’habitants, mais des autoroutes qui mèneront de l’usine à l’usine – chimique ou touristique.

    L’auto, qui nous permet de nous déplacer aisément, par ailleurs nous enferme. Certains massifs de Pyrénées dépourvus de routes sont moins fréquentés qu’à l’époque de Russel et de Chausenque. Mais demain, le bulldozer permettra aux modernes centaures d’envahir partout la montagne, sans risque d’abîmer leurs délicats sabots de caoutchouc. Il faut du nouveau à l’individu moderne, n’en fût-il plus au monde. Le touriste change de lieu chaque fois plus vite – jusqu’au moment où le voyageur n’est plus qu’un passager affalé qui ronfle dans le fauteuil d’un avion lancé à mille à l’heure. Ce qui rend les voyages si faciles les rend inutiles. L’avion fait de Papeete un autre Nice, c’est-à-dire un autre Neuilly. Les temps sont proches où l’avion pour Honolulu n’aura pas plus de signification que le métro de midi. Tourisme ? Exactement un circuit fermé qui ramène le touriste exactement à son point de départ. A quoi bon l’auto qui permet de sortir de la ville, si elle nous mène au bord d’un autre égout ? Sur deux cents kilomètres de plage landaise, il n’est pas un feston de la frange des vagues qui ne soient ourlé par les perles noires du mazout. Et le soir, à la villa, le bain d’essence devient le rite complémentaire du bain de mer. On pouvait voir les bancs de perche évoluer dans les algues par trois mètres de fond dans l’étang de Biscarosse ; selon un rapport du Muséum il est aujourd’hui classé dans la quatrième catégorie, le maximum de pollution. La paix de l’hiver est rompue par les skieurs, le blanc des neiges, piétiné et balafré, n’est plus qu’un terrain vague maculé de débris et de traces. La montagne est mise à la portée des masses payantes. Mais est-elle encore la montagne ? Il n’y a plus de montagne ; il ne reste qu’un terrain de jeu. Le domaine du loisir étant celui de la liberté, pourquoi dépenser des milliards à couvrir les montagnes de téléphériques pour hisser le bétail humain sur les crêtes ? Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’admiration des masses que par les ravages du temps. On voit venir le moment où les lieux les plus célèbres se reconnaîtront au fait que la visite en est interdite.

    Rien n’empêche la société industrielle d’enfermer la momie de Thoreau dans la vitrine de la littérature bucolique. Si nous voulons retrouver la nature, nous devons d’abord apprendre que nous l’avons perdue.

    5/5) Conclusion : échec et résurrection du sentiment de la nature
    Il n’est pas de lieu plus artificiel que ceux où la nature est vendue. Si un jour elle est détruite, ce sera d’abord par les industries de la mer et de la montagne. Si un « aménagement du territoire » désintéressé et intelligent s’efforce d’empêcher le désastre, il ne pourra le faire qu’au prix d’une organisation raffinée et implacable. Or l’organisation est l’exacte antithèse de la nature. Le « sentiment de la nature » s’est laissé refouler dans le domaine du loisir, du superflu et du frivole. La révolte naturiste n’a engendré qu’une littérature et non une révolution. Le scoutisme n’a pas dépassé l’enfance.

    Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade, et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils écrivent un livre ou font des conférences pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses. L’amoureux du désert fonde une société pour la mise en valeur du Sahara. Cousteau, pour faire connaître le « monde du silence », tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Le campeur passionné par les plages désertes fonde un village de toile. Ainsi, réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation.

    En réalité il n’y a probablement pas de solution au sein de la société industrielle telle qu’elle nous est donnée. L’organisation moderne nous assure le superflu en nous privant du nécessaire. En dehors de l’équilibre naturel dont nous sommes issus, nous n’avons qu’un autre avenir, un univers résolument artificiel, purement social. L’homme vivra de la substance de l’homme, dans une sorte d’univers souterrain. Si l’espèce humaine s’enfonçait ainsi dans les ténèbres, elle n’aurait fait qu’aboutir à la même impasse obscure que les insectes. A moins qu’on ne s’adapte pour grouiller comme des rats dans quelque grand collecteur. Que faire ?

    La nature n’est pas une mère au sens sentimental du terme, elle est la Mère : l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin. Il faudra dominer l’industrie comme on a dominé la nature. Il nous faut réviser nos notions de nécessaire et de superflu. Il faut affronter le standard de vie, les investissements, les fusées et la bombe atomique pour choisir l’air pur. Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes, commande les moyens : la science, l’industrie, l’Etat. Pour nous et surtout pour nos descendants, il n’y a pas d’autres voies qu’une véritable défense de la nature. Désormais toute entreprise devrait être envisagée en tenant compte de la totalité de l’équilibre qu’elle perturbe. Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution, indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre, imposant à ses membres un certain style de vie, qui les aiderait à prendre leurs distances vis-à-vis de la société actuelle. Ils pratiqueraient une sorte d’objection de conscience. La merveille de Babylone est ce jardin terrestre qu’il nous faut maintenant défendre contre les puissances de mort.

    #ruralité #paysannerie #urbain_diffus #banlieue_totale #administration_du_désastre #wilderness #écoumène #critique_techno #système_technicien #déracinement #effet_rebond #hors_sol #soleil_vert #contre-productivité

    • A relire ici Charbonneau, il me semble y trouver bien plus de raisons qu’il ne m’a été nécessaire d’en réunir pour chercher à cesser de penser nos existences en fétichisant comme lui la Nature - mère ou non, peu importe - et en se mettant en travers de la pensée un dualisme aussi sclérosant que nature vs culture.

      Si je fais volontiers mien ses constats historiques quant à la dévastation à laquelle il assiste, je ne suis pas du tout en accord avec la manière dont il prétend trancher -

      l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin.

      , etc ;
      ou des perspectives aussi clairement exprimées que celles-ci (c’est moi qui graisse ) :

      Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes ,

      [...]

      Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution , indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre ,

      Voilà qui me semblent quant à moi tout aussi sinistres (il y a dans un tel propos naturaliste quelque chose qui sonne banalement chrétien -

      dominer la terre, la nature pour l’homme

      - voir fasciste à mes oreilles : le naturalisme s’y donne assez vite à voir se prenant les pieds dans son propre tapis culturel) - et participer de - cela même que l’auteur croit critiquer et combattre.

      Lisant cela, l’innocence naturalisme des hétérosexistes anti-industriels (ou l’hétérosexisme innocent des naturalistes anti-industriels) dont Aude cite un morceau de choix me surprends finalement assez peu ; il procède assez clairement de vieilles carences critiques qu’il partage avec ceux dont il se réclame.

      (autres morceaux de bravoure hétérosexiste issu du même site - là encore, je graisse :

      Sur ce blog, nous n’avons aucune préférence religieuse et une seule éthique, la volonté d’être à l’écoute d’une nature … qui nous a fait homme ou femme . La volonté des gays et lesbiennes de se marier et d’avoir un enfant est une forme de discrimination envers l’autre sexe [tiens donc : mais lequel ?] : un couple hétéro est naturellement dédié à une relation sexuelle et seul capable d’assurer la reproduction nécessaire à l’espèce. L’homosexualité, c’est donc la volonté de transcender les limites naturelles et sociales en s’accaparant du mariage [sic] , une institution jusque là réservé à l’union d’un homme et d’une femme

      http://biosphere.blog.lemonde.fr/2012/11/23/mariage-des-homosexuels-lois-de-la-nature-et-socialisme
      et en commentaire, cet accès de délirium :

      la revendication d’une ultra-minorité d’activistes qui parlent le langage de l’égalitarisme idéologique, synonyme de dé-différenciation.

      - où l’on retrouve notre vieil ami Escudero dans le texte...

      .
      C’est ballot pour eux, mais je préfère de loin consacrer du temps... aux écrits des féministes matérialistes, par exemple, qu’à grenouiller en compagnie de pareil tissu d’imbécilité béate).

    • Oui il y a certains trucs qui ont mal vieilli dans le texte de Charbonneau, notamment dans les pistes qu’il propose. Aussi un autre terme que « dominer » aurait sûrement été choisi s’il avait écrit son texte aujourd’hui.
      Pour ma part sur ces questions je reste sur la grille #écoumène vs #wilderness, qui a l’avantage de trancher la fausse dichotomie nature/culture et de rappeler que l’humain et ses milieux se co-créent (partout, localement et sans avoir recours à des institutions) et que le souci est là où cette co-creation n’a plus lieu.

    • @koldobika

      Je me suis attelé depuis plusieurs mois à la découverte (passionnante) des travaux de A. Berque.
      malgré quelques limites évidentes (un ton facilement universaliste abstrait), je dois dire que j’en trouve la lecture des plus stimulantes. Son érudition est parfois à double tranchant : autant je me régale à le suivre dans ses références, ses rapprochements et ses comparaisons... et parfois, il me semble qu’il se complaît dans ce qui ressemble tout de même à du jargon. Et, par exemple, ses références à Heidegger ne sont pas de mon goût.

      Heureusement, il y a bien d’autres choses chez lui, et il a le bon goût d’en laisser plus qu’assez en libre accès.

      je disputerai volontiers un de ces jours de ce qu’il me semble apporter au débat (entre autres, il m’a fait penser à Gunther Anders comme à l’historien d’art Gombricht) mais je pense que l’originalité de son approche exige, de ma part au moins, un temps de digestion conséquent avant de prétendre commencer d’en faire quelque chose.

      Quoi qu’il en soit, merci encore de me l’avoir fait connaître !

    • Ce n’est pas de la Nature avec un grand N qu’il s’agit, cette dame est très recommandable et bien des professeurs lui font la cour. Cette « Nature » n’existe pas, nous avons vu les Landes, les Pyrénées, suivi les chemins de montagne où des générations de paysans sont allés apporter des provisions à des générations de bergers. La « Nature » nous laisse froids, mais nous connaissons ces grands caps de bois qui s’avancent dans les landes vides, les derniers tisons qui luisent pendant que dans le ciel étoilé de l’été monte de plus en plus strident le chant des grillons. Avez-vous brisé contre une roche un de ces cailloux creux remplis de cristaux violets ? Alors vous avez connu le sentiment de la nature

      Le sentiment de la nature, force révolutionnaire, 1937, Bernard Charbonneau
      ça reste assez peu défini dans les pages suivantes, il y parle de Rousseau, de la déclinaison en littérature du sentiment de la nature, ce que j’y perçois surtout c’est une aspiration à sortir de la rationalité totale et de l’industrialisation de tout, mais les catégories dont il cause ne sont pas très claires.
      J’y trouve une résonance avec Retrouver l’Océan, d’Henri Raynal http://www.peripheries.net/article3.html et avec La mystique sauvage, de Michel Hulin http://www.peripheries.net/article53.html

  • La carte de la pauvreté dans le Sud-Ouest : la prise en compte de la rurbanité ?
    http://bearniaiseries.blogspot.fr/2014/06/la-carte-de-la-pauvrete-dans-le-sud.html

    La carte de la #pauvreté, officialisée par le Gouvernement, basée sur des critères économiques objectifs, vient d’être publiée. Le constat est évident : sont désormais prises en compte tout un tas de petites villes et moyennes en complète déliquescence depuis des années, villes profondément acculturées, où le pire de la #mondialisation côtoie souvent les restes aliénés des cultures autochtones populaires. C’est la France où se développe le vote #FN depuis deux décennies.


    Contrairement à ce qu’affirment des sociologues, pour critiquer cette nouvelle carte, il est assez faux de dire qu’elle serait un signe donné aux « petits blancs » des campagnes. Ce n’est pas que ça. L’affirmer, c’est faire montre d’une vraie méconnaissance de la réalité démographique de nombreuses villes petites et moyennes, dont les thématiques rejoignent souvent celles des villes périurbaines des plus grandes agglomérations.

    Le Lot-et-Garonne est un symbole avec l’inclusion de 4 villes qui complètent Agen : Marmande, Sainte-Livrade, Tonneins, Villeneuve-sur-Lot. Tout se cumule en Lot-et-Garonne : une économie en perte de vitesse (fermeture de la manufacture des tabacs de Tonneins, dépendance à la PAC de l’agriculture locale, ...), l’autoritarisme de l’État qui a fixé arbitrairement des populations (depuis les Italiens des années 30 jusqu’aux populations nord-africaines dans la seconde partie du XXème siècle), la vocation de lieu de passage entre métropoles (effet A62, pavillonarisation extrême), ...

    Cependant, le Lot-et-Garonne, parce qu’il a été le jouet de l’État qui y a testé une politique d’aménagement depuis 100 ans sans cohérence, est un peu particulier. Les villes où ce phénomène de #paupérisation s’installe de manière naturelle sont plus intéressantes, comme c’est le cas de Saint-Gaudens ou Pamiers. Les causes sont les mêmes, mais il est impossible de blâmer l’État véritablement : les dynamiques démographiques sont le seul produit du marché #immobilier. Les #classes_moyennes paupérisées de l’agglomération toulousaine ont migré dans de lointaines villes-satellites reliées à la métropole par l’#autoroute, où elles retrouvent une population locale qui a souvent perdu son activité industrielle traditionnelle.

    La prise en compte de la réalité économique de ces villes, loin des clichés sur les pays de cocagne, est une bonne chose, mais elle ne semble pas apporter de nos élites les solutions nécessaires. En effet, la carte de la pauvreté, outre l’aspect « subvention par tête de pipe », n’ouvre au fond qu’à des programmes de réhabilitation urbaine, or le problème de ces nouvelles villes pauvres, c’est moins le délabrement du bâti que l’absence de concertation en matière d’#aménagement_du_territoire avec les métropoles.

    On en vient - toujours - à la question de la #réforme_territoriale : en favorisant la construction de #régions centrées autour de #métropoles, qui auront pour but premier de finaliser la liaison entre ces dernières, nos élites vont accélérer le caractère d’hinterland de ces villes petites et moyennes, et conforter leur vocation de déversoir de tout ce que les métropoles boboïsées ne désirent plus, par les seules règles du marché. Au #RSA, on vit mieux à Pamiers qu’à Toulouse.

    Notre pays fonctionne tout entier pour le bien-être de ses seules grandes villes, dans l’espoir naïf qu’elles sont les uniques vectrices de la croissance économique. D’une certaine manière, le schéma français se généralise : une grande métropole accumule les richesses qu’elle daigne redistribuer sous la forme d’assistanat à ses périphéries moins dynamiques dont elle absorbe les forces vives. Ce fut longtemps Paris et la province. Ce sont désormais nos métropoles et leur région. Il est temps de briser ce modèle.

    écho à ce commentaire de @monolecte http://seenthis.net/messages/264639#message264670 sur la paupérisation
    #urbain_diffus #transports #banlieue_totale #culture_vernaculaire
    #déracinement #extrême-droite #centralisme

    • Voilà, c’est exactement ce que j’observe sur place : notre statut grandissant de colonies pénitentiaires des métropoles. Parce que les campagnes sont effectivement les nouveaux lieux de bannissement de ceux dont les villes n’ont plus besoin, avec l’idée sous-jacente qu’on pourra les forcer à bosser à vil prix dans les secteurs qui s’épanouissent sur la misère humaine : le tourisme, les services aux personnes, les travaux agricoles saisonniers.
      J’ai remarqué aussi que ces dernières années, on revient un peu à quelque chose de très semblable à la nourrice rurale de la période monarchique et de la période bourgeoise. Les enfants à problème des villes sont envoyés au vert, c’est à dire placés dans des familles d’accueil d’agriculteurs ou de ruraux propriétaires en perte de vitesse financière. De complément de revenu, cette activité est en passe de devenir le revenu principal dans beaucoup de familles du coin. Nos écoles rurales accueillent ainsi de plus en plus d’enfants déplacés, au moment même où la logique colonisatrice incite à fermer de plus en plus de postes d’enseignants chez nous pour les transférer dans les zones périurbaines de forte densité où s’entassent les jeunes actifs avec enfants (repoussés des centres-villes quand la naissance d’un enfant fait que la pression immobilière devient insupportable du fait du besoin d’espace supplémentaire !).
      De la même manière, les vieux et les handicapés urbains sont déplacés vers les zones rurales où la main d’œuvre captive et le mètre carré sont moins chers, mais où l’encadrement médical disparait à toute allure.

      En fait, tout se passe comme si la ville n’était plus qu’un immense organisme cannibale qui a le contrôle et absorbe toutes les matières premières que nous produisons à vil prix (parce que les prix sont fixés par les villes !) et rejette vers nous ce qu’elle considère comme des déchets, ce dont elle n’a plus besoin et qui l’encombre. Tout en refusant de plus en plus de jouer le jeu de la péréquation et de la redistribution.
      Ce qui se passe actuellement avec la redéfinition des niveaux de gouvernance et de compétence, c’est bien l’appropriation de toutes nos ressources financières et du pouvoir de décision sur et contre les ruraux, considérés eux-mêmes que comme des ressources primitives à consommer ou à se débarrasser. Des matières premières.

      Mais cela ne s’arrête pas là, parce que dans le même temps, nous héritons des mêmes problèmes que les villes : devant l’afflux de cassos’ des villes, les ruraux modestes, mais néanmoins propriétaires (nous avons énormément de propriétaires pauvres en zone rurale) se transforment en marchands de sommeil, retapant avec trois coups de peinture des granges ou des garages qu’ils peuvent ensuite louer bien confortablement à des gens qui n’ont pas ensuite les moyens de chauffer correctement des habitats qui s’avèrent souvent indignes à l’usage. Tout en leur crachant à la gueule, le cassos’ devenant le nouvel exutoire des frustrations de toute une petite classe populaire rurale qui cumule les sous-boulots pour garder un certain standing... comme une voiture en état de rouler pour aller bosser ou simplement acheter du pain...

      Bref, merci pour ce partage, @koldobika

    • @monolecte

      tout se passe comme si la ville n’était plus qu’un immense organisme cannibale qui a le contrôle et absorbe toutes les matières premières que nous produisons à vil prix (parce que les prix sont fixés par les villes !) et rejette vers nous ce qu’elle considère comme des déchets, ce dont elle n’a plus besoin et qui l’encombre. Tout en refusant de plus en plus de jouer le jeu de la péréquation et de la redistribution.
      Ce qui se passe actuellement avec la redéfinition des niveaux de gouvernance et de compétence, c’est bien l’appropriation de toutes nos ressources financières et du pouvoir de décision sur et contre les ruraux, considérés eux-mêmes que comme des ressources primitives à consommer ou à se débarrasser. Des matières premières.

      écho avec http://seenthis.net/messages/173394

      La ville-métropole n’a pu émerger qu’avec le développement du capitalisme et de l’État : par l’établissement de grands marchés urbains aux nœuds de circulation des flux d’êtres humains et de #marchandises, permettant aussi la centralisation des capitaux, et en parallèle par la centralisation du pouvoir qui était auparavant dispersé dans les innombrables fiefs, seigneuries ou républiques villageoises. Ainsi, de même que la grande économie n’a pu se constituer comme sphère autonome que lorsqu’elle s’est « désencastrée » des autres rapports sociaux, la #ville moderne n’a pu se constituer en tant que monde qu’à partir du moment où elle a rompu avec la #ruralité qui était en elle.

      #métropolisation

    • Campagnes à vendre Le miroir aux illusions
      http://www.infokiosques.net/spip.php?article961

      « Dans le passé, la France a été l’État le plus centralisé d’Europe, dont la grande majorité de la population était composée de paysans parcellaires. Mais, n’en déplaise aux nostalgiques, le capitalisme a depuis longtemps modifié la structure de la société campagnarde. Elle n’a plus grand-chose à voir, sauf parfois dans quelque vallée enclavée de haute montagne, avec les images d’Epinal. Deux guerres mondiales, puis l’accumulation forcenée du capital dès les années 50, sous l’égide de l’Etat et par le biais des plans d’aménagement du territoire national, l’ont labourée en profondeur. »

  • Proposition pour une vraie réforme ferroviaire - Medium
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/89258632423

    Jean-Daniel Guyot, cofondateur de Capitain #train, publie sur Medium une longue et passionnante analyse du rail français et de son ouverture à la concurrence. Après avoir longuement et clairement expliqué les enjeux de la réforme ferroviaire, il détaille les opportunités de créer un service public fort sur l’infrastructure (qui assure sécurité, ponctualité, diversité des dessertes et stratégie) et une concurrence ouverte au profit du client. Long mais passionnant !

    #politiques_publiques #transport

    • Le gouvernement répète alors à qui veut l’entendre que fusionner RFF et SNCF leur permettrait de fonctionner mieux ensemble. Quand on dit ça, on sous-entend aussi de facto que les concurrents de la SNCF seront pénalisés dans leur relation avec RFF, puisque leur relation fonctionnera moins bien. Le gouvernement dit clairement qu’il est en train de donner un accès privilégié à une facilité essentielle au marché.

      La solution poussée dans le projet de Réforme Ferroviaire s’inspire ouvertement de la situation allemande, où DB Netz est filiale à 100% de Deutsche Bahn AG. Comme la concurrence existe en Allemagne (elle représente 16% du marché et a même permis de rouvrir des lignes abandonnées), la #SNCF peut dire que ce système fonctionne. C’est oublier que ce système a été mis en place en 1994 et que les recours des opérateurs auprès des juridictions compétentes se multiplient année après année. Un accès neutre aux gares, par exemple, est loin d’être gagné.

      Au final quand on parle des relations SNCF/RFF, c’est surtout le manque de pouvoir et de poids de RFF qui pose un problème. Il y aurait moins de débats si RFF était capable d’imposer sa vision à long terme du rail français et européen.

      La conclusion devrait donc être : Il faut créer une entité publique neutre et puissante capable d’attirer efficacement des transporteurs performants pour bien desservir le territoire français.

      https://medium.com/@jdguyot/propositions-pour-une-vraie-reforme-ferroviaire-849812ebbd86

      #infrastructure

      complément vu sur le twitter de l’auteur : « 30 fiches pour comprendre les enjeux de la #réforme_ferroviaire » (avril 2014, Yves Crozet)
      http://www.mobilettre.com/wp-content/uploads/2014/05/30-fiches-pour-comprendre-les-enjeux-de-la-r%C3%A9forme-ferroviaire.pdf

    • Merci pour cette mine d’or.
      En particulier l’historique synthétique, figurant au début (pas encore lu la suite), même si l’on voit déjà apparaître quelques orientations idéologiques.

      J’épingle ici quelques infos à ne pas oublier notre culture personnelle..

      Si on prend l’exemple de la France, le schéma en étoile centré sur Paris a été conçu en 1838 par Legrand et la première loi sur les chemins de fer promulguée en 1842, sous Louis-Philippe. Cette “Charte des chemins de fer” définissait un cadre public-privé où l’État était propriétaire des terrains et des bâtiments tandis que les différentes compagnies privées avaient la responsabilité de construire et gérer le reste de l’infrastructure, un peu sur le modèle des concessions d’autoroute toujours en place.

      #parigocentrisme

      Le but de cette loi était de rattraper l’Allemagne, la Belgique ou encore les États-Unis, bien en avance sur leurs réseaux respectifs. Le moins que l’on puisse dire est que cela a bien fonctionné. Si bien que l’État est allé trop loin, en voulant relier absolument toutes les sous-préfectures, poussant ainsi les compagnies ferroviaires à exploiter des lignes non rentables.

      #aménagement_du_territoire
      #service-public vs #rentabilité

      Le 31 août 1937, l’État crée la Société Nationale des Chemins de Fer pour sauver les différents acteurs du système, qui font face à la concurrence de la voiture et du camion, inexistante auparavant, sur un réseau beaucoup trop large. Les grandes compagnies ferroviaires sont alors réunies au sein d’une entreprise public-privée détenue à 51 % par l’État et à 49% par les anciennes compagnies. L’accord est le suivant : les anciennes compagnies donnent tout à la SNCF et celle-ci les rembourse pendant 45 ans, avec un taux d’intérêt de 6%. Ce système a ainsi perduré jusqu’en 1982, année à laquelle l’État est devenue actionnaire à 100% de la SNCF.

      correctif : les anciennes compagnies vendent tout à la SNCF et celle-ci les rembourse pendant 45 ans :-)

      À partir de 1938, la SNCF devient l’instrument de « l’État stratège ». Il l’était déjà car l’État définissait les lignes à réaliser et leurs tracés. L’exploitation des trains va aussi devenir un outil pour réaliser telle ou telle politique. Et quand on parle de stratégie étatique, on ne parle plus forcément de rentabilité financière : alors que les anciennes compagnies ferroviaires pouvaient se prévaloir de dividendes en cas de bénéfice, la SNCF nouvellement créée n’en verra jamais la couleur (il faudra attendre 2000 pour voir le premier résultat net comptable positif de la SNCF).

      Et Sarkozy en 2007 pour verser des dividendes à l’Etat alors que RFF était plus endetté que jamais...
      http://www.challenges.fr/entreprise/20080318.CHA0755/sncf-la-fnaut-inquiete-du-versement-d-un-dividende-a-l-etat.html

    • La concurrence est inévitable, elle apportera du dynamisme au marché, une offre plus riche, donc plus d’emplois et des avantages pour les clients. C’est l’histoire européenne.

      C’est beau le lyrisme libéral (l’article est tout à fait intéressant hein mais clairement situé)

    • oui, article qui montre clairement la couleur libérale de l’auteure, plein de lyrisme et d’entrain, mais qui montre aussi que la SNCF ne se prive pas du « faite ce que je dis pas ce que je fais » en jouant le jeu de la concurrence dans d’autres pays européeens.

  • Des chercheurs chinois s’inquiètent de la transformation des montagnes en villes
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2014/06/04/001-villes-chinoises-aplanir-montages-pollution-environnement.shtml

    Des dizaines de sommets pouvant atteindre 150 mètres de haut ont été aplanis pour combler des vallées et créer des dizaines de kilomètres carrés de terrain au cours de la dernière décennie. On s’est toutefois peu intéressé aux coûts et à l’impact environnemental de ces projets, déplorent des chercheurs de l’Université Chang’an dans un commentaire publié par le prestigieux journal scientifique Nature.
    [...]
    En plus de la pollution de l’air et de l’eau, de l’érosion, des glissements de terrain et des inondations, les projets ont détruit des terres agricoles et l’habitat d’animaux et de plantes sauvages, poursuit le groupe.

    Satellite images of western Shiyan, China, in 2010 (left) and 2012 (right) after several peaks have been flattened.

    http://www.nature.com/news/environment-accelerate-research-on-land-creation-1.15327

    #Chine #sols #anthropocene #simcity

  • Bordeaux : le grand déménagement
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=490

    C’est arrivé chez vous, ou ça va arriver. Votre petite ville doit grossir ; votre grande ville doit exploser : métropole. A Grenoble, on a « GIANT », à Bordeaux, ils ont « Euratlantique ». Et chez vous ? Mais de quoi s’agit-il exactement ? D’un des plus monstrueux projets urbains en France, vendu sous l’habillage de « Ville lente, ville verte », et « d’écoquartier de Haute qualité environnementale ». Avec la ligne de TGV Bordeaux-Paris pour mettre la capitale à deux heures de la cité de Montaigne, la communauté urbaine veut devenir une métropole d’un million d’habitants en 2030. Elle le veut, elle le fait. « Quand des aménageurs aménagent, les aménagés déménagent ». Parmi ces déménagés, il s’en est trouvé un pour dire tout le mal qu’il faut penser de ces opérations mégalopolitiques - et pour le dire bien. Effets (...)

    #Faits_divers
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Bre_ve_Re_ponse-2.pdf

  • “Construire les projets sur le terrain” | Collectif Etc,
    http://www.collectifetc.com/point-de-vue-construire-les-projets-sur-le-terrain

    Le collectif d’architectes ETC. spécialiste de la rénovation urbaine avec les habitants signe un manifeste pour défendre des projets de proximité coconstruits avec les gens. Trop souvent les projets d’aménagement se font souvent d’un côté, et les projets humains de l’autre. On ne peut plus tenir à l’écart les acteurs de l’éducation et de l’action sociale des décisions publiques. « Les responsables de maîtrise d’ouvre et les élus doivent apprendre à valoriser l’expérience de terrain et la capacité créative de chacun en amont des projets. Ils doivent apprendre à faire confiance aux acteurs locaux sur leur capacité à décider des améliorations de leur cadre de vie. » Tags : fing internetactu internetactu2net (...)

    #politiquespubliques #aménagement #citelabo #villes2.0

  • Les éco-quartiers ne sont pas vraiment écologiques - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article5557

    Guillaume Faburel est urbaniste et vit à Montpellier. Il a initié le collectif Montpellier 4020 pour questionner la politique de la Ville. Pour lui, l’écoquartier résulte d’une politique économique des métropoles visant à attirer une population ciblée, en méprisant la parole du citoyen lambda.

    « C’est une forme d’écologie punitive. On va organiser les conduites et orienter les modes de vie en donnant clé en main des logements et quartiers qui ne permettent pas la coexistence de différents modes de vie. Il n’y a pas de mixité. Les écoquartiers sont une manière hyper violente de faire de l’aménagement, parce qu’on vous impose des formes esthétiques, formes architecturales, des types de pratiques de l’espace. C’est un imaginaire de la ville qu’on impose sans discuter… et l’écoquartier permet de monter des nouveaux chantiers qui expriment la capacité d’agir des élus. Il n’y a pas pire pour un élu que de ne pas inaugurer quelque chose ! Donc l’écoquartier fait sortir de terre d’immenses projets pour attirer les classes aisées et entrer en compétition avec les autres métropoles. »

    L’écoquartier ne serait donc qu’une belle coquille vidée de son sens écologique ? Est-il le symbole d’une ville durable mais déshumanisée, coupée de ses habitants ?

    #eco-quartier
    #logement
    #aménagement urbain

  • Les plans de Paris
    http://www.vacarme.org/article2389.html

    Les plans de Paris avec index alphabétique des rues, dont on possède tous un exemplaire, ont d’abord été conçus pour la Préfecture de Police. Les Éditions l’Indispensable (filiale des Éditions Massin), qui publient ces petits livres – ils étaient d’abord rouge et dorés, ils sont maintenant bleu marine – sont en effet fournisseur officiel de la police parisienne. Les plans sont d’abord réalisés pour la Préfecture, puis réédités et vendus au grand public. (...) Source : Vacarme

  • Courrier des lecteurs : que veut dire « trop cher » pour un billet de train à grande vitesse ? | Classe éco | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/07/courrier-des-lecteurs-que-veut-dire-trop-cher-pour-un-billet-de-tr

    « L’amour des industriels en place pour les consommateurs embrouillés n’a d’égal que celui des politiques pour les électeurs ignorants. » Tags : #chef

    • Sans compter que les lignes grande vitesse concernent en fait que 12% des voyageurs et que les autres doivent se démerder avec le reste du réseau qui, à cause des lignes à grande vitesse, se retrouve souffrir de manque d’entretien et d’investissement chronique et de fermeture de gares et de liaisons pourtant utiles pour le maillage du territoire. sans compter que d’un point de vue purement économique et écologique, c’est un choix aberrant.

    • Je plussoie, si j’ai encore une voiture c’est pour des raisons d’économie ! le train est trop cher et ne dessert que des grandes gares, je dois donc covoiturer, risquer des vies, nourrir le racket des péages d’autoroutes et me fader une guimbarde qui occupe l’espace public 80% du temps pour rien, et cerise de l’#aberration qui évidemment pollue, comme tout ces trucs d’individualismes de merde que les politiques ont beau jeu de nous faire confondre avec la liberté. #transports #tgv #trains #covoiturage #pas_le_choix

    • Oui, bien sur il y a des raisons économiques, mais pas que, il faut se souvenir que sous Pasqua le ministère de l’#aménagement_du_territoire dépendait du #ministère_de_l'intérieur. Le voyage est une chose dangereuse pour l’Etat, quoi bouger, changer, mais vous n’y pensez pas ! on est pas aux US ! sus aux gens du voyage et à toutes celles qui voudraient qu’on respecte la constitution et le droit d’aller et venir !! Il y a de mauvaises têtes qui soutiennent qu’une telle politique a été mise en place pour garder le contrôle sur les flux inter-migratoires en les diminuant : coût élevé des trains, axes autoroutiers balisés, vidéosurveillance des lignes droites et des péages, voire en les ralentissant (Délire du rond-point) ce qui garanti au final d’éviter les échanges et rencontres entre gens spoliés et révoltés.

      #logique_de_guerre

    • Ils ont une drôle de façon de gérer leur trésorerie à la SNCF…

      Pourquoi les comptes de la SNCF ont viré au rouge en 2013
      http://www.boursier.com/actualites/economie/pourquoi-les-comptes-de-la-sncf-ont-vire-au-rouge-en-2013-23009.html

      Plongeon du TGV

      Concernant le TGV, la SNCF explique que le plongeon de l’activité, en France et en Europe, s’est aggravé en 2013. L’augmentation des péages ferroviaires, la faiblesse des trafics liée à la crise économique et à la concurrence des avions low-cost et du co-voiturage ont notamment pesé.

  • Either Kanal İstanbul project or İstanbul must be sacrificed
    http://todayszaman.com/newsDetail_getNewsById.action;jsessionid=E8223DB232061A03B757D01FE66966

    Compte-rendu des discussions lors d’une conférence tenue à l’université Bilgi intitulée : « Kanal İstanbul from Legal, Urban, and Ecological Aspects ».

    Une idée de l’ampleur des travaux :

    Professor Görür also has some interesting calculations concerning the excavations that would result from the construction of the canal: “The excavated ground that would be produced from the shortest of the possible Kanal İstanbul routes [Yeniköy-Küçükçekmece] would be of a volume that would require 18 million truckloads to lift and carry away. Even if one had 1,000 trucks a day taking 10 trips apiece, the excavated earth would take five years to clear.”

    La spéculation foncière et immobilière induite par le projet est déjà effective dans les périphéries Nord-Ouest d’Istanbul notamment dans la ville-satellite de Kayasehir de TOKI, appelée à devenir une nouvelle polarité commerciale, économique et résidentielle

    Professor Hürriyet Öğdül of Mimar Sinan University’s department of urban planning believes the theory that Kanal İstanbul is in fact a for-profit project with plots of land obtained through real estate sites. Öğdül asserts that Kanal İstanbul and the third airport project are connected to one another, noting that the connection will begin with the massive amounts of soil excavated from the canal. This earth, he contends, will be used to fill in the wetlands in the spot where the airport is to be built. This, the filling in of wetlands using agricultural soil, will be a global first, he says. He further states that this would go down in history as an enormous natural disaster. One additional truth on which Öğdül shed light during his presentation was that May 31, 2012’s Transformation of Areas at Risk for Disaster Law (number 6306) was certainly brought about in some senses solely for the Kanal İstanbul project.

    #Istanbul
    #Kanal Istanbul
    #aménagements
    #risque
    #environnement
    #immobilier

  • Quand « #développement_économique local » rime avec régressions sociales
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2783

    En marge des fermetures d’usines, de nombreuses collectivités territoriales se sont engagées dans des politiques de développement économique local. Or, sous couvert de favoriser l’emploi, elles tentent également de satisfaire les exigences des chefs d’entreprise. Nous revenons ici sur l’exemple d’une politique d’aménagement menée dans l’intérêt du #Patronat local, des …

    #Abus_patronaux #Rural_ ! #aménagement_du_territoire #délocalisation #élus_locaux #industrialisation #paix_sociale #répression

  • Oui, oui, ceci est bien un pont ! Et c’est aux Pays-Bas.

    http://reise.aftenposten.no/reise/Ja_-dette-er-en-bro-60873.html

    Klengenavnet Moses-broen er absolutt ikke tilfeldig valgt.

    Broen, som ligger nær Halsteren sør i Nederland, deler tross alt vannet i to, og gjør det mulig å gå fra den ene siden av vollgraven til den andre helt tørrskodd.

    I et land som ligger delvis under havoverflaten virker det kanskje litt rart med en slik type bro, men området rundt og broen er en del av et nytt rekreasjonsområde.

    #pays-bas #infastructures #ponts #aménagements

  • Territoire Durable 2030 - Ministère de l’Energie, du Développement durable et de l’Energie

    http://www.territoire-durable-2030.developpement-durable.gouv.fr

    Un cadre de réflexion pour des territoires durables à l’horizon 2030

    Comment vont évoluer les comportements, l’activité, la nature du développement et l’action publique à toutes les échelles territoriales ? Comment les territoires vont-ils répondre à ces mutations ? les formes d’organisation, de gouvernance des territoires seront-elles identiques à l’horizon 2030 ? Quelles sont les pistes d’évolution durable des territoires du point de vue environnemental, énergétique et, plus largement, sociétal ?

    Pour tenter de répondre à ces questions, la Mission Prospective a conduit un exercice de prospective « Territoire durable 2030 » afin d’explorer quatre scénarios d’évolution possible dans les 20 prochaines années se rapportant à la France Métropolitaine.
    Il ne s’agit pas ici de fournir des visions exhaustives de ce que nous réserve l’avenir mais d’identifier les ruptures, les incertitudes et les tendances lourdes à l’échelle nationale, afin de se préparer au mieux à l’évolution des territoires.

    Le site « Territoire durable 2030 » permet d’explorer ces quatre scénarios selon différentes approches :

    une navigation par scénario et deux focus sur l’environnement via la barre de menu du haut ;

    un module de data visualisation pour explorer les indicateurs des scénarios ;

    un module de comparaison des données des scénarios (cartes et indicateurs) ;

    des vidéos pour chacun des quatre scénarios « Territoire durable 2030 » afin de comprendre les processus spatiaux à l’œuvre sur les territoires via la modélisation graphique (chorèmes) ;

    Cette première ministérielle met en avant à la fois le processus prospectif des scénarios mais aussi - et surtout - une manière originale et méthodologique de les représenter et de les visualiser.

    La Mission Prospective du Commissariat général au développement durable (Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie) a le plaisir de vous inviter à naviguer sur le site du programme « Territoire durable 2030 »

    #développement_durable #france #datar #aménagement_du_territoire