• #Côte_d'Ivoire : #Alassane_Ouattara sera-t-il candidat à la #présidentielle ?

    https://s.rfi.fr/media/display/f0deacba-30de-11ea-ac8d-005056a964fe/w:1280/p:16x9/2018-12-22t142352z_1255222388_rc14e0d65ee0_rtrmadp_3_nigeria-ecowas_0.webp

    Qui sera le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ? Le décès d’#Amadou_Gon_Coulibay, Premier ministre et dauphin d’Alassane Ouattara bouleverse la stratégie de l’actuel chef de l’État. La candidature du président ivoirien à sa propre succession est évoquée par nombre d’observateurs et au sein de son propre camp, le parti #RHDP. Il avait pourtant déclaré qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession.

    C’était le 5 mars dernier. Alassane Ouattara s’exprimait devant les parlementaires réunis en Congrès. « Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 […] et de transférer le pouvoir à une jeune génération. » Un discours unanimement salué.

    Mais pour le sociologue Francis Akindès, après la mort d’Amadou Gon Coulibaly, successeur fidèle qui aurait pu assurer au président une retraite paisible, l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat ne fait plus de doute : « Le changement de contexte sert de justification au fait qu’il veuille revenir sur sa décision et se représenter. » Le président, rappelle aussi Francis Akindès, avait également déclaré « que si son challenger principal, l’ancien président #Henri_Konan_Bédié, se présentait, alors il se présenterait aussi ».

    Éviter une guerre de succession en interne

    Le chef de l’État et son entourage, note le sociologue, répètent désormais que « la donne » ou « le contexte » a changé. « Il faut construire l’argumentaire qui justifie vraiment le fait de se dédire, explique Francis Akindès. Quelles raisons objectives se donne-t-il pour revenir sur sa parole sans donner l’impression de faillir face à ses propres engagements ? Je pense que c’est ce à quoi il réfléchit en ce moment. »

    Surtout, au sein du parti présidentiel, le choix d’Amadou Gon Coulibaly avait déjà fait des déçus qui ont pris leurs distances ou qui ont quitté le RHDP. Aujourd’hui, à trois mois de la présidentielle, il s’agit d’éviter une guerre de succession en interne. « Il sait que dans ses rangs il y a beaucoup de velléitaires. Mais s’il doit laisser ces velléités, ça va encore plus compliquer les choses. Donc cela s’impose à lui de faire taire dans ses rangs les tensions qu’il peut y avoir », estime Francis Akindès.

    D’un autre côté, dans un paysage politique où les figures des années 1990 sont encore au devant de la scène dans les principaux partis - #Laurent_Gbagbo au #FPI, Henri Konan Bédié au #PDCI et Alassane Ouattara au RHDP - l’horizon politique est bouché pour les générations suivantes qui souhaiteraient peut être enfin avoir leur chance.

    Risque de tensions

    Si Alassane Ouattara, au pouvoir depuis neuf ans, se déclare, s’ouvrirait aussi le débat de la constitutionnalité de sa candidature. Le nombre de mandats présidentiels est toujours limité à deux, mais pour les soutiens du président, la nouvelle Constitution de 2016 remettrait les compteurs à zéro. Or selon certains juristes, l’article 183 de la Constitution, qui stipule que la législation en vigueur avant 2016 reste applicable aujourd’hui, signifierait qu’Alassane Ouattara ne peut pas briguer un troisième mandat.

    « En Côte d’Ivoire, près de la moitié des membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le président de la République. On pourrait légitimement se demander s’ils auront la capacité à prendre du recul pour traiter pareil dossier », souligne Sylvain N’Guessan, analyste politique, qui dirige l’Institut de stratégie d’Abidjan. Des tensions au sein de la société ne sont ainsi pas à écarter, estime-t-il : « Les risques de violences ne sont pas toujours loin des urnes en Côte d’Ivoire, et une telle candidature pourrait susciter des risques. » Toutefois, il est « difficile de d’évaluer l’ampleur de ces risques actuellement », tempère Sylvain N’Guessan.

    Quelle réaction de la communauté internationale ?

    Les deux analystes sont d’accord pour dire que si ces possibles tensions, son âge (78 ans), ou les accusations de ne pas tenir sa promesse de ne pas se représenter peuvent le faire hésiter, cela reste insuffisant pour faire renoncer Alassane Ouattara. « Les pressions internationales ne jouent plus autant qu’elles jouaient il y a une dizaine ou une vingtaine d’années », note aussi le sociologue Francis Akindès.

    La communauté internationale, la France en particulier, pourrait d’ailleurs s’accommoder d’un troisième mandat d’Alassane Ouattara, selon Sylvain N’Guessan. « Entre quelqu’un qui arrive tant bien que mal à maintenir la stabilité, même si c’est par la peur, et un nouveau candidat qui pourrait peut-être ne pas réussir à conduire le navire avec la menace terroriste, le piratage en mer, les violences en interne, etc, on peut se demander où se trouvent les intérêts des acteurs extérieurs », analyse-t-il.

    « La véritable question, c’est de savoir qui pourrait gérer l’héritage du RHDP. Avec tout ce qui a été fait aux cadres du FPI de Laurent Gbagbo, par exemple - gel des avoirs, exils, prison… - ils ont des raisons légitimes d’avoir peur du retour du bâton. En vue de préserver sa personne, son héritage et son clan, Alassane Ouattara pourrait se présenter », avance le politologue.

    Selon Francis Akindès, l’annonce officielle de la candidature d’Alassane Ouattara n’est donc qu’une question de temps. La date limite du dépôt des candidatures est fixée au 31 août prochain mais le recueil des parrainages citoyens, nécessaires à la validation de ces candidatures, a déjà débuté.

    #Ivory_Coast #presidential_election #mandate #constitution #tension

    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200720-cote-ivoire-question-candidature-troisieme-mandat-ouattara-presidentiel

    • Triple wow !!!

      Si les paroles sont générales, le clip est clairement anti-Trump

      L’album entier semble intéressant :

      Songs Of Resistance 1942-2018
      http://marcribot.com/latest-news/14279452
      https://www.amazon.com/Songs-Resistance-1942-Marc-Ribot/dp/B07DLK7ZCH?SubscriptionId=AKIAJ2JPVFTMZGHMZXNQ&linkCode=xm2&camp=2025&creati

      Portions of the album’s proceeds will be donated to The Indivisible Project, an organization that helps individuals resist the Trump agenda via grassroots movements in their local communities. More info on The Indivisible Project can be found at www.indivisible.org.

      #Musique #Musique_et_politique #Tom_Waits #Marc_Ribot #USA #Bella_Ciao

    • Wow, les paroles de Srinivas :
      https://genius.com/Marc-ribot-srinivas-lyrics

      Dark was the night
      Cold was the ground
      When they shot Srinivas Kuchibhotla down

      It was in Austin’s Bar and Grill
      But it could’ve been most anyone
      A madman pulled the trigger
      Donald Trump loaded the gun
      My country ’tis of thee

      Srinivas was an engineer
      Sunayana was his wife
      Like so many here before them
      They come here to build the life
      They were plannin’ their first child
      But it was not to be
      But a stranger shot Srinivas down
      Screamin’ “Get out of my country!”
      My country ’tis of thee

      I was born in America
      And it’s right here I intend to stay
      But my country’s hurtin’ now
      There’s a few things I need to say
      If you fly a flag of hate
      Then you ain’t no kin to me
      And to Srinivas Kuchibhotla’s surviving family

      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee

      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee
      My country ’tis of thee

      My country ’tis of thee (Kuchibhotla!)
      My country ’tis of thee (Eric Garner!)
      My country ’tis of thee (Heather Heyer!)
      My country ’tis of thee (Susie Jackson!)

      My country ’tis of thee (Tywanza Sanders! Ethel Lee Lance!)
      My country ’tis of thee (Freddy Gray! Tamir Rice!)
      My country ’tis of thee (Frankie Best! Amadou Diallo!)
      My country ’tis of thee (Michael Brown! David Simmons!)
      My country ’tis of thee (Myra Thompson! Sharonda Singleton!)

      #Black_Lives_Matter #Srinivas_Kuchibhotla #Eric_Garner #Heather_Heyer #Susie_Jackson #Tywanza_Sanders #Ethel_Lee_Lance #Freddy_Gray #Tamir_Rice #Frankie_Best #Amadou_Diallo #Michael_Brown #David_Simmons #Myra_Thompson #Sharonda_Singleton

    • A propos de la chanson Rata de dos patas, il précise :

      Due to the fears that Trump regime retaliation would threaten her visa status, the vocalist on this recording of Rata De Dos Patas has requested that we delete all reference to her identity. We believe her fears are entirely justified, and have complied with her wishes.

      We thank her for her wonderful performance, and for her great courage in making the recording at all. And we look forward to a day when political and artistic expression is no longer under the shadow of such vindicative and racist repression. Venceremos!

    • BELLA CIAO
      Italian traditional; Arranged by Marc Ribot
      & Tom Waits; Translated by Marc Ribot

      One fine morning / woke up early
      Bella ciao, bella ciao, goodbye beautiful
      One fine morning / woke up early
      To find a fascist at my door
      Oh partigiano, please take me with you
      Bella ciao, bella ciao, goodbye beautiful
      Oh partigiano, please take me with you
      I’m not afraid now anymore.
      And if I die a partigiano
      Bella ciao, bella ciao, goodbye beautiful
      Please bury me up on that mountain
      In the shadow of a flower
      So all the people, people passing
      Bella ciao, bella ciao, goodbye beautiful
      All the people, the people passing
      Can say: what a beautiful flower
      This is the flower / of the partisan
      Bella ciao, bella ciao, goodbye beautiful
      This is the flower / of the partisan
      Who died for freedom

    • THE MILITANT ECOLOGIST
      [based on FISCHIA IL VENTO]
      Written by Marc Ribot (Knockwurst Music);
      Inspired by the Italian traditional

      The wind it howls, the storm around is raging
      Our shoes are broken, still we must go on
      The war we fight, is no longer for liberty
      Just the possibility / of a future.
      Underground, the militant ecologist
      Like a shadow emerges from the night
      The stars above, guide her on her mission
      Strong her heart swift her arm to strike
      If, by chance, cruel death will find you
      Know your comrades will revenge
      We’ll track down the ones who hurt you
      Their fate’s already sealed.
      The wind is still, the storm is finally over
      The militant ecologist blends back into the shadows
      Somewhere above, the earth’s green flag is flying
      We don’t have to live in terror
      Somewhere above, the earth’s green flag is flying
      The only flag that matters now
      Somewhere above, the earth’s green flag is flying
      And if its not...
      there’s nothing more to say.

    • Son premier texte, où il se pose des questions sur la possibilité de résister en tant que musicien :

      My grandparents lost brothers, sisters, cousins, aunts and uncles in the Holocaust, and I’ve toured and have friends in Russia and Turkey: we recognize Trump, and it’s no mystery where we will wind up if we don’t push back.

      Its not that things before Trump were any picnic: the many victims of racism, sexism, homophobia, xenophobia, and war under earlier presidents – some of them Democrats—are not forgotten; and even among the politicians for whom I voted, few were willing to address the structural causes of these problems.

      But even the most pissed off of my activist friends knew right away that Trumpism was seriously wrong, and that resistance—not just protest, which by definition acknowledges the legitimacy of the power to which it appeals—had to be planned.

      I’m a musician, so I began my practice of resistance with music.

      Normally, I practice by studying the past (“Ancient to the Future!” as the Art Ensemble of Chicago put it—and as Hannah Arendt might have if she’d been a jazz musician), and then blowing on or reconstructing or simply misreading those changes until they become useful in the present.

      So, I went back to archives of political music known for years and listened again—trying to find what was useful now. I found songs from the World War II anti-Fascist Italian partisans (“Bella Ciao,” “Fischia il Vento”), the U.S. civil rights movement (“We’ll Never Turn Back,” “We Are Soldiers in the Army”), a political song originally recorded by Mexican artist Paquita la del Barrio, had disguised as a romantic ballad (“Rata de Dos Patas”).

      I also wrote songs: things I heard at demonstrations, and newspaper and television stories that I couldn’t process any other way wound up as lyrics. I changed these found texts as little as possible: much of “Srinivas” is a metered version of news articles on Srinivas Kuchibhotla a Sikh immigrant murdered in February 2017 by a racist who mistook him for a Muslim. And “John Brown” really did “kill... five slaveholders at the Pottawatomie creek”).

      By March 2017, I had the material for Goodbye Beautiful/Songs of Resistance.

      I make no claims of historical “authenticity” about the arrangements of archival songs on the record— although I hope they work on more than one level, the arrangements and composition songs on this CD were written and performed, without apology, as agitprop. I borrowed from, referenced, and quoted public domain song as much as I could, wanting to harness the power of our rich traditions to the needs of the current struggle wherever possible. For the same reason, I altered texts and arrangements freely, as political song makers have always done.

      The underlying politics of this recording is that of the Popular Front: the idea that those of us with democratic values need to put aside our differences long enough to defeat those who threaten them.

      Although this approach has its frustrations, it worked last time around (1942-45).

      Coordinating a multi-artist recording like this wasn’t easy: although the artists involved were without exception enthusiastic and helpful.

      But the madness of the past year kept us moving when things got bogged down: we recorded Justin Vivian Bond’s “We’ll Never Turn Back” literally while Donald Trump was delivering a friendly speech to anti-gay hate groups in Washington DC. Tom Waits’ “Bella Ciao” was recorded near Santa Rosa, in the haze of smoke from 1,500 homes destroyed by wildfires attributed partly to global warming.

      Not a day goes by that I don’t think about the fact that we’re living through what may be the last years of possibility to lessen the degree of catastrophic climate change which will be experienced by our kids.

      And what I think is that thinking isn’t enough.

      The same can be said of singing.

      Profits from this CD will be donated to The Indivisible Project, a 501c4 organization creating a political response to Trump. They now have chapters in EVERY congressional district, and work to build the local and national networks we need. I have a lot of friends who think that ANY kind of politics isn’t cool. I appreciate the sentiment, but: we need to get over it, roll up our sleeves and get our hands dirty if we’re going to survive this thing.

      I want to thank all the Artists and musicians who sang or played on this cd, not only for their time and great performances, but for their critiques and insights, musical and political, that shaped this recording at every stage.

      Although my intention in organizing this recording has been to express solidarity with everyone victimized by the current regime, finding a way to express that solidarity without repeating old patterns of oppression is not easy. I hope the dialogue and spirit of solidarity begun among the performers on this recording will continue with its listeners and spread even further...

      M Ribot

      –-----------------------------------
      Son deuxième texte, où il se pose des questions sur les défauts de la musique engagée :

      Post Script:

      The question of ‘the good fight’—how to fight an enemy without becoming it—hangs over “political” art (as the question of truthfulness hang over art claiming to have transcended the political). Indeed, Left and Fascist song do share musical commonalities. (Armies fighting for causes good and bad all need songs to march to).

      This recording won’t resolve that question.

      But I’ve noted a difference between the marching songs of fascism and those of the partisan and civil rights movements: a willingness to acknowledge sadness:

      “We are soldiers in the army...
      We have to fight, we also have to cry.”

      “And if I die a partisan,
      Goodbye beautiful, goodbye beautiful, goodbye beautiful,
      Please bury me on that mountain, in the shadow of a flower.”

      “I am a pilgrim of sorrow, walking through this world alone.
      I have no hope for tomorrow, but I’m starting to make it my home.”

      “...a thousand mill lofts grey
      are touched by all the beauty
      a sudden sun exposes
      Yes it is bread we fight for, but we also fight for roses.”

      These songs’ acknowledgement of human frailty, of the fact that “we have to cry” even as “we have to fight”, is for me a sign of enormous strength. Their vision of a beauty beyond victory is for me a sign of hope, a reminder that we at least have something worth fighting for.

      M Ribot
      November, 2017

  • En 2002, Lauryn Hill participe à l’emission « Unplugged » de MTV. Plutôt que de donner des versions acoustiques de ses tubes, elle compose de nouveaux morceaux pour l’occasion, dont une chanson en hommage à Amadou Diallo qui vient de se faire assassiner par la police américaines, 41 balles de révolver alors que lui n’était pas armé.

    Lauryn Hill - I Find It Hard To Say (Rebel, 2002)
    https://www.youtube.com/watch?v=mZlTK7mTpPs

    Devant l’actualité brûlante, Black Lives Matter, elle donne une nouvelle version, à mon avis supérieure à l’originale :

    Lauryn Hill - I Find It Hard To Say (Rebel, 2016)
    https://www.youtube.com/watch?v=2dlDVsWV6sI

    #Musique #Musique_et_politique #Lauryn_Hill #Amadou_Diallo #Black_Lives_Matter

  • « Quand nous disons "je", c’est à nous tou-te-s que nous pensons » - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/tribune

    Laurence Rossignol, Manuel Valls, Gilles Clavreul, Laurent Joffrin...ces dernières semaines ont été marquées par les déclarations outrancières de plusieurs responsables politiques et éditorialistes. Qu’elles insultent la mémoire des déportés de l’esclavage, le libre-arbitre des femmes voilées ou les pratiques militantes des antiracistes politiques, ces déclarations n’ont qu’un seul effet : renforcer les stigmates visant une partie de la population. Plusieurs acteurs associatifs ont ouhaité réagir à cette sombre actualité ; nous publions ici leur tribune.

    Nous assistons avec un triste amusement à la déchéance de rationalité d’un État en roue libre. Et avec lui, les hérauts d’une élite désuète qui, face à la remise en cause de ses privilèges, est prête à faire brûler la maison France qu’elle dit tant aimer.
    Comme chaque jour apporte son lot de nouvelles polémiques autour de l’islam et des musulmans, des Noirs et des Arabes, des migrants et des Roms, hier pas plus que demain ne déroge à la règle.

    Douce France, cher pays en pleine souffrance, que nous réserves-tu aujourd’hui ? Quel foulard, quelle barbe, quelle couleur, quelle culture te posera problème ? Quel sujet naitra, sinon de ton ennui, du moins de tes errances ou stratégies racialistes ?

    Sur nos écrans s’affichent les tensions du jour qui, dans nos rues comme dans nos institutions, dans nos écoles comme dans nos entreprises, portent leurs fruits amers, construisant et légitimant le rejet de l’autre, son exclusion. La violence des mots, souvent. La violence des gestes, aussi.

    Et face à cela, un État coupable de lui-même, non plus uniquement de ses renoncements face aux racismes, mais également de ses discours et de ses actions ; une puissance publique qui, plutôt que d’apporter la rationalité de l’analyse, l’humanisme de l’écoute et la fraternité dans l’action, est incapable d’offrir un autre visage que celui du mépris.

    L’antiracisme d’État n’est et ne sera pas la grande force issue de tous les secteurs et de tous les paysages de la société française, permettant à chacun-e de ne plus faire face à l’exclusion de part sa couleur de peau, son origine ou sa religion supposée. Au contraire, il aura été l’obstruction des institutions, empêchant les premiers intéressés d’accéder aux moyens politiques et institutionnels de changer positivement leur condition. Il aura été la domination d’une élite, produisant un discours vertical descendant, à l’attention des populations cibles du racisme que l’on aura voulu « civiliser » et « pacifier », sans jamais dépasser ses réflexes post-coloniaux. Il aura été 30 ans de retard, en donnant à voir l’illusion d’une France fraternelle, signalant sur le plan du marketing ce que nous avons été incapables de faire vivre dans le réel de l’action institutionnelle. Une France pourtant rescapée, sauvée au quotidien par l’expérience humaine de gens qui veulent tout simplement vivre ensemble, bien loin des outrances politiques de ceux qui nous gouvernent. 

Au Président de la République comme au Premier Ministre, au Délégué interministériel prétendument contre le racisme et l’antisémitisme comme aux polémistes qui les soutiennent, aux videurs de l’antiracisme patenté comme aux racistes de tout poil qui se sentent soudainement pousser les ailes d’un républicanisme jacobin, à cette infime minorité qui truste l’espace médiatique névrosé tout en poussant des cris d’orfraie à chaque fois qu’on contredit leurs certitudes, nous disons simplement : 



    Votre antiracisme est un racisme, puisqu’il revient à nous imposer la manière dont nous devrions vivre et les mots que nous devrions choisir pour nous exprimer, juste par notre différence.
    Votre féminisme est un sexisme, puisqu’il aboutit à dicter aux femmes ce qu’elles devraient ou non porter, tout en confisquant la parole des premières intéressées.
    Votre progressisme est une régression, puisqu’il valide le passage de nouvelles lois qui, en son nom, viennent restreindre toujours plus les droits et les libertés de chacun-e.
    Votre liberté d’expression est une censure, puisque asymétrique, elle vous permet d’insulter les autres tout en leur interdisant de vous répondre.

    Fuyez donc les miroirs, vous risqueriez de vous y voir.

    Quand des ministres s’érigent en défenseur des droits tout en convoquant, comme l’a fait Mme Rosignol, la mémoire de l’esclavage pour mieux ostraciser les Noir-e-s et les femmes musulmanes, sans qu’aucun responsable politique de premier plan ne la condamne mais plutôt la défende, on prend la mesure de l’ancrage raciste dans notre société. 

Quand un premier ministre en exercice se sert, une fois de plus, des femmes musulmanes comme bouc émissaire de ses échecs, couvrant le trou béant du chômage et les échecs de l’anti-terrorisme par des déclarations toujours plus abjectes, on a envie de lui rappeler que le premier « asservissement » que les premières intéressées dénoncent est celui de leur exclusion de l’éducation et du travail, auquel Manuel Valls a si ardemment participé.

    Et lorsque le directeur d’un journal dit de Gauche, comme Laurent Joffrin, prend la plume pour donner des leçons sur la manière de bien lutter contre un racisme qu’il n’a lui-même jamais vécu, en s’arrogeant le droit de dicter qui sont les bons et les mauvais, on serait presque tentés de rire si la situation n’était pas si grave, pour finalement lui dire :
    Promis, à la minute où on aura besoin de la permission de qui que ce soit pour savoir comment lutter contre les problèmes qui NOUS affectent, on vous fera signe. D’ici là, vous pouvez prendre un ticket et rejoindre la chorale de ceux qui, dans leur long sanglot, pleurent un antiracisme jusque là garant de leurs privilèges.

    De la même manière, si on a besoin de conseils sémantiques pour savoir comment qualifier la négrophobie, l’islamophobie ou le racisme dont NOUS sommes la cible, nous saurons que nous pouvons compter sur des experts en linguistique sélective qui ont a cœur de préserver la pureté et la conformité d’une langue qui, républicaine ironie, est la notre tout autant que la leur.

    D’ici là, nous continuerons notre travail.

    Nous continuerons à dénoncer le racisme là où il se trouve, comme un système et non un accident, sans hésiter à parler de la responsabilité de l’État dans son institutionnalisation, au travers des discriminations, des pratiques policières abusives ou encore de l’accès aux services publics.

    Nous continuerons à nous organiser en toute indépendance et à choisir nos mots, nos moyens, nos causes, nos stratégies autonomes pour préserver nos droits à tou-te-s.
    Et si votre dernière défense est de nous accuser de communautarisme, quand vous avez été le groupe de reproduction sociologique des élites le plus stable de notre histoire, c’est que vous ne concevez d’égalité que soumise à vous :

    Quand vous dites « nous », c’est à vous seuls que vous songez. 
Quand nous disons « je », c’est à nous tou-te-s que nous pensons. Comme vos discours, votre universalisme est en perpétuelle rotation, autour de votre nombril.

    Nous sommes libres, comme des êtres humains dans toute leur dignité.

    Et si cela vous pose problème, c’est qu’il vous faudra apprendre à vivre avec vous-mêmes, de vos indignations sélectives à votre égalité incantatoire, de votre vision civilisatrice et raciste à votre cécité lorsqu’il s’agit de faire face à vos propres biais et mécanismes d’exclusion. Atteints d’une fracture de l’œil à la vue d’un foulard ou d’une femme noire s’exprimant librement, menacés par une barbe ou un turban troublant votre aseptisé paysage, traumatisés par la mémoire d’un pain au chocolat arraché à votre enfance, vous pourrez trouver une oreille attentive et réconfortante auprès de ceux qui pensent comme vous. Si seuls, vous pourrez vous tenir chaud et évoquer les souvenirs d’antan... vestiges révolus d’un temps où vous pouviez encore nous dominer.

    Mais comme nous ne vous ressemblons pas, nous n’avons pas de revanche à prendre ni de souffrance à projeter sur les autres. C’est pourquoi notre lutte sera toujours et uniquement celle de la justice et de la dignité, pour tou-te-s. Accrochez-vous bien.

    Sihame Assbague, activiste et journaliste par obligation
    Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République
    Ismahane Chouder, membre du Collectif des Féministes Pour l’Égalité
    Nabil Ennasri, essayiste et président du Collectif des Musulmans de France
    Amadou Ka, président des Indivisibles
    Leyla Larbi, membre du Labo Décolonial
    Marwan Muhammad, directeur exécutif du Collectif Contre l’Islamophobie en France
    Fania Noël, militante afroféministe

  • Explanatory note on the “#Hotspot” approach

    The aim of the Hotspot approach is to provide a platform for the agencies to intervene, rapidly and in an integrated manner, in frontline Member States when there is a crisis due to specific and disproportionate migratory pressure at their external borders, consisting of mixed migratory flows and the Member State concerned might request support and assistance to better cope with that pressure. The support offered and the duration of assistance to the Member State concerned would depend on its needsand the development of the situation. This is intended to be a flexible tool that can be applied in a tailored manner.

    http://www.statewatch.org/news/2015/jul/eu-com-hotsposts.pdf
    #migration #asile #réfugiés #Politique_d'asile #UE #Europe #Frontex #EASO #Europol #Eurojust

    Est-ce la nouvelle configuration des #RABIT ?
    cc @reka

    • Avec les « hotspots », l’UE renforce sa politique de refoulement des boat people

      Depuis le printemps dernier, devant la médiatisation des milliers de naufrages de migrants en Méditerranée, l’Union européenne (UE) a tenté d’apporter des réponses qui masquent ses responsabilités en matière de non sauvetage en mer et de non respect du droit à demander l’asile. Elle use pour cela d’un jargon spécifique qui vient de s’enrichir d’un nouveau terme : les hotspots.La novlangue européenne, riche d’un lexique conçu pour suggérer que le « problème migratoire » est pris en compte dans le respect des « principes fondamentaux » dont l’UE se gargarise, s’est ainsi enrichie d’un nouveau terme : les hotspots. La signification de cette expression n’étant pas évidente, la Commission européenne en a même proposé une explication dans un des glossaires rédigés afin d’aider au décryptage de son jargon. De fait, ce lexique obscurcit plus qu’il n’éclaircit (« The proposal would allow establishing dedicated hotspot teams from all the Agencies concerned to provide comprehensive support in dealing with mixed migratory flows ») et tel est sans doute son véritable objectif. Comprendre ce que recouvre un tel mot-valise implique à la fois de rappeler le contexte de son apparition et de pointer quelles significations et quels usages ont conduit à ce nouveau signifié. Il s’agit surtout de replacer ce qui est présenté comme une innovation (pas seulement sémantique) dans la longue durée des politiques européennes de contrôle des frontières externes (dans le glossaire précédemment cité, l’expression hotspots est présentée dans la section « Save lives and secure the external borders »).

      http://blogs.mediapart.fr/blog/migreurop/210715/avec-les-hotspots-l-ue-renforce-sa-politique-de-refoulement-des-boat

    • International Meeting “Hotspots” and “processing centres” : The new forms of the European policy of externalisation, encampment and sorting of exiles, #Calais (12/12/2015)

      In spring 2015, after the arrival and shipwrecks of thousands peoples on its coasts, the European Union (EU) adopted the “hotspot approach” and “processing centres”,“new” tools and terminology supposedly able to address the poorly named “migration crisis”.

      http://www.migreurop.org/article2759.html?lang=en

      #Emmanuel_Blanchard #Philippe_Wannesson #Agadez #Amadou_M’Bow #Nazli_Bilgekay #Turquie #Efi_Latsoudi #Grèce #Sara_Prestianni #Italie

    • Migrants : Agadez sous pression des hotspots de Macron

      « #Hotspots », « #missions_de_protection », voilà deux mots avec lesquels il va falloir s’habituer à chaque fois qu’il sera question de parler des migrants notamment africains. Dans le dessein d’éviter que ceux-ci arrivent en Europe en prenant des risques inconsidérés dans le désert du Sahara, mais aussi en mer Méditerranée, le président français, Emmanuel Macron, a émis l’idée de recevoir les candidats à une migration vers l’Europe dans des centres installés en Afrique. Autrement dit, faire en sorte que la décision de recevoir un migrant au titre de l’asile soit prise dans ces centres appelés « hotspots » par les uns et « missions de protection » par les autres. Ville située au nord du Niger, aux portes du désert, Agadez est devenue au fil des ans un carrefour de migrants. Autant dire donc qu’elle est en première ligne dans le dispositif que la France veut mettre en place pour contenir les migrants en terre africaine. Il n’y a bien sûr pas qu’Agadez qui est concernée. Nombre d’autres villes au Tchad et ailleurs ne manqueront pas de servir de hotspots. Sur place, au-delà de la question de souveraineté qui est posée avec une sorte de police des frontières françaises et Européennes installées au cœur de pays africains, il y a la crainte des conséquences économiques, sociales et politiques qu’ils ne manqueront pas d’entraîner. Le président français s’est engagé à accueillir 3 000 personnes parmi celles identifiées comme pouvant bénéficier de l’asile d’ici 2019. À Agadez, on sait que beaucoup de migrants ne seront pas acceptés à ce titre. De quoi alimenter bien des interrogations sur ce qui va advenir demain.

      http://afrique.lepoint.fr/actualites/migrants-agadez-sous-pression-des-hotspots-de-macron-18-10-2017-2165

  • The #NBA comes to Africa: Interview with the NBA’s man in Africa, #Amadou_Gallo_Fall
    http://africasacountry.com/the-nba-comes-to-africa-interview-with-the-nbas-man-in-africa-amado

    Today is game 1 of the NBA Finals between the Golden State Warriors, and the Cleveland Cavaliers. On August 1, the NBA will play its first game in Africa. The.....

    #SPORTS_PAGE #basketball #NBA_in_Africa