• Abécédaire des prépositions : #X
    http://liminaire.fr/palimpseste/article/abecedaire-des-prepositions-x

    https://youtu.be/vxlisUv46V0

    La forme détournée de l’abécédaire est un genre voué à la célébration de l’acte créateur (le livre des livres). Cette année j’ai décidé d’aborder l’abécédaire par la #Vidéo. Deux fois par mois, je diffuserai sur mon site, un montage d’extraits de films (à partir d’une sélection d’une centaine de mes films préférés : fiction, documentaire, art vidéo) assemblés autour d’un thème. Ces films d’une quinzaine de minutes seront accompagnés sur le site par l’écriture d’un texte de fiction. Ce projet est un dispositif à double (...)

    #Palimpseste #Poésie, #Écriture, Vidéo, #Récit, #Musique, #Numérique, Histoire, #Cinéma, Abécédaire des prépositions (le film des films), #Regard, #Cinéma, #Corps, #Quotidien, (...)

    #Abécédaire_des_prépositions_le_film_des_films_ #Amour
    « http://bit.ly/filmdesfilms »

  • #Milena_Jesenska, le feu vivant (Prague 1896-Ravensbrück 1944)

    https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/milena-jesenska-le-feu-vivant-prague-1896-ravensbruck-1944


    Il disait d’elle qu’elle était un « feu vivant ». Milena Jesenska est connue pour avoir été la destinataire des plus belles lettres de Franz Kafka, les Lettres à Milena. Elle fut aussi traductrice, journaliste et résistante.
    Milena Jesenská
    Milena Jesenská

    Leur histoire d’amour, passion dévorante qui échoua au bout de quelques mois, est sans doute l’une des liaisons les plus fascinantes de la littérature. Son itinéraire à elle, si singulier, et si symptomatique de la Mitteleuropa du XXè siècle, l’est autant - si ce n’est plus. Mais c’est une histoire qu’on ne raconte jamais. Milena est restée un prénom.

    Elle fut pourtant dès les années 1920 l’une des journalistes tchèques les plus en vue, signant les chroniques cruellement justes d’un monde en train de disparaître. Féministe, communiste, résistante, elle fut arrêtée dès 1939 et déportée à Ravensbrück. Elle y rencontra la résistante allemande Margarete Buber-Neumann, avec qui elle vécut ce qui fut probablement sa dernière histoire d’amour, avant de mourir dans le camp en 1944. Margarete deviendra sa première biographe.

    L’engagement systématique de Milena, son insoumission, mais aussi la force de son œuvre ont été jusqu’ici méconnus ou méprisés - peut-être parce qu’elle demeure dans les esprits la femme aimée par Franz Kafka, une femme invisible et dont on n’entend pas la voix. Car les réponses de Milena ont toutes été perdues, ou détruites. Tentons aujourd’hui, malgré tout, d’entendre Milena Jesenska.

    #résistance

  • Abécédaire des prépositions : #Histoire
    http://liminaire.fr/palimpseste/article/abecedaire-des-prepositions-histoire

    https://youtu.be/IuH_TMPWRmQ

    La forme détournée de l’abécédaire est un genre voué à la célébration de l’acte créateur (le livre des livres). Cette année j’ai décidé d’aborder l’abécédaire par la #Vidéo. Deux fois par mois, je diffuserai sur mon site, un montage d’extraits de films (à partir d’une sélection d’une centaine de mes films préférés : fiction, documentaire, art vidéo) assemblés autour d’un thème. Ces films d’une quinzaine de minutes seront accompagnés sur le site par l’écriture d’un texte de fiction. Ce projet est un dispositif à double (...)

    #Palimpseste / #Poésie, #Écriture, Vidéo, #Récit, #Musique, #Numérique, Histoire, #Cinéma, Abécédaire des prépositions (le film des films), #Regard, #Dérive, #Corps, #Quotidien, (...)

    #Abécédaire_des_prépositions_le_film_des_films_ #Amour
    « http://bit.ly/filmdesfilms »

  • 1969, « Que je t’aime » devient le succès de l’année - Archives vidéo et radio Ina.fr
    https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1969-que-je-t-aime-devient-le-succes-de-l-annee

    Que je t’aime, le titre culte de Johnny Hallyday souffle ses cinquante bougies. Cette chanson est l’un des plus grands succès du chanteur et elle est toujours plébiscitée par le public.

    « Quand on a fait l’amour. Comme d’autres font la guerre. Quand c’est moi le soldat. Qui meurt et qui la perd ». La chanson Que je t’aime, l’autre héritage de Johnny...

    Nous sommes le 22 juin 1974 sur le plateau de l’émission de variétés Top à. Johnny Hallyday interprète ce jour-là l’un de ses plus grands tubes intitulé Que je t’aime. Il est accompagné par son orchestre dirigé par Tommy Brown.

    Que je t’aime est sorti en 1969, c’est une chanson d’amour écrite par le compositeur Jean Renard et le parolier Gilles Thibaut qui, fou amoureux, l’avait écrit en une nuit pour exprimer ses sentiments. Il envoie ce texte avec d’autres à Johnny Hallyday qui recherche justement un titre fort pour sa rentrée au Palais des sports. Touché par ces paroles à la fois tendres et sauvages, le chanteur la transmet à son compositeur Jean Renard. Il lui aurait dit « Tu verras, c’est un truc qui parle d’amour ».

    Jean Renard, à l’inverse de l’auteur des paroles, traverse une crise sentimentale compliquée et compose une musique plutôt nostalgique qu’il réservait d’ailleurs à un autre titre fourni par Johnny, Ceux que l’amour a blessé, également proposé par Thibaut en même temps que Que je t’aime.

    Le contraste paroles enflammées sur musique dépressive ne séduit pas l’idole des jeunes. Il juge la tonalité trop haute pour lui. Jean Renard apporte quelques modifications à sa composition. De son côté, sur les conseils de Johnny, Thibaut modifie l’agencement des paroles. A l’origine « que je t’aime » était placé au début de chaque couplet. Modification faite, le titre fonctionne parfaitement.

    Que je t’aime est créé à la scène lors du spectacle de Johnny Hallyday au Palais des sports du 26 avril au 4 mai 1969. A chaque fois, il provoquera l’hystérie parmi les spectatrices. Même sur les plateaux télé, si on en juge par le niveau sonore des cris dans l’émission Cadet Rousselle en 1973.

    L’année de sa sortie, le titre sera n° 1 des ventes durant 16 semaines, le 45t s’écoule à plus de 700 000 exemplaires en France, devenant la meilleure vente de singles de l’année 1969. La version italienne sera également n° 1 en Italie.

    #Musique #Johnny_Hallyday

  • « Peut-on considérer le cannibalisme comme une forme d’amour ? »

    Amanda Lear, artiste

    « Salvador Dalí m’avait confié qu’il aimerait manger sa femme Gala. Dans ma rue, il y a quarante ans, un Japonais amoureux a découpé et bouffé une Hollandaise », note l’artiste multicasquette Amanda Lear. Chanteuse, actrice, animatrice, elle est aussi peintre à ses heures perdues.

    #cannibalisme #misogynie #bac #grosses_têtes #phallosophie
    Aimer une femme ou aimer la viande c’est tellement semblable que la difficulté posé par cette question est un sujet de bac. C’est sympas de faire posé cette question misogyne par une femme, privilège de la galanterie coquière et cocardière. Amanda Lear dit n’importe quoi, Issay Sagawa n’était en aucun cas amoureux de sa victime. Ses parents très fortunés l’avait envoyé en France car au japon il mordait les prostituées au sang et il fallait éloigné cet héritier de zaibatsu du Japon avant qu’il y ai scandale. Ce grand romantique n’a pas été condamé en France ni au Japon et il fait des films porno et des pubs pour des boucheries, tout en oubliant pas de mettre une dédicace dans la langue des parents de sa victime dans chacun des livres qu’il publie pour s’enrichir de son crime.

    #séduction_à_la_française #féminicide #amour #couple #carnisme #hétérosexualité

  • Lustucru: From Severed Heads to Ready-Made Meals

    Jé Wilson charts the migration of the Lustucru figure through the French cultural imagination — from misogynistic blacksmith bent on curbing female empowerment, to child-stealing bogeyman, to jolly purveyor of packaged pasta.

    https://publicdomainreview.org/2019/06/13/lustucru-from-severed-heads-to-ready-made-meals

    via https://www.metafilter.com/181455/Lustucru-From-Severed-Heads-to-Ready-Made-Meals

    • Wahoo quelle histoire !

      The sign of the shop, hanging at upper left, displays a decapitated woman’s body above the words “Tout en est bon”, from the saying, “Une femme sans tête: tout en est bon”, meaning “A woman without a head: everything is good”. To make the message absolutely clear, the block of text encourages men to bring their difficult wives to this head doctor, where their brains will be reforged and purged of all screechy, angry, lunatic, obstinate, rebellious, willful, and lazy ways. Any woman with a mind of her own is guaranteed a graphically brutal straightening out.

      As sexist satire goes, this is dark. Even darker is the fact that, as soon as the image appeared, the head-pounding blacksmith “became all the rage” in France.2 Publishers began to churn out stand-alone broadsheets of his image in order to feed a demand for cheap copies, and versions of him in his forge spread from France to Germany and Italy.3 An entire almanac calendar for 1660 was dedicated to Lustucru.4 He was written into the latest comic plays and poems, and his image was even stamped on tokens or “jetons” (metal coins used mainly as counters in the age before calculators). In today’s terms, he went viral.

      His name, Lustucru, comes from a slurring of “L’eusses-tu-cru?”, a stock phrase used in that period by theatrical fools, which meant, “Would you have believed it?” or in this case, “Would you have thought a woman’s head could be fixed?” According to the seventeenth-century French writer Gédéon Tallemant des Réaux, Lustucru was born from a desire for male revenge.

      Je me demande bien de quelle revenche contre les femmes auraient les hommes de cette époque et dont parle ce Gédéon Tallemant.

      Male anxiety regarding the growing influence and power of women was generally on the rise in France during the 1650s. Women had begun to gain some standing in the literary arts and were established enough to have been satirized as “les précieuses”, a type of clever woman who frequented Parisian salons, wrote books, and favored an elegantly refined (or, to other minds, affected and pretentious) speaking and writing style.

      Les femmes n’ont pas gagné en puissance vers 1650, c’est même tout l’inverse, c’est la période de la création de l’académie française, institution dont le but principale est de baillonner les femmes et excisé la langue de toute trace de féminin qui ne soit pas humiliant. C’est aussi la période de la chasse aux sorcière, des interdictions de reprendre le commerce familial en cas de veuvage,

      #séduction_à_la_française #inversion_patriarcale #blâmer_la_victime #misogynie #féminicide #domination_masculine #mégèrisme #histoire #marque #cannibalisme #lobotomie #hystérie #femmes #guerre_des_sexes #couple #amour #hétérosexualité #domination_masculine #chirurgie #violences_médicale #patriarcat #matriarcat

  • Misogynie et régalade

    Roland-Garros : « J’ai plus peur de mon coach que de ma meuf »... Quand Monfils régale en conf de presse
    TENNIS Qualifié pour le troisième tour de Roland-Garros, Gaël Monfils a signé une conférence de presse mémorable dans la foulée
    Puis est venue une question sur sa petite amie Elina Svitolina, et sur son rôle professionnel. Une bonne occasion d’ouvrir la machine à vannes, tout en mettant en avant son nouvel entraîneur, l’Australien Liam Smith, arrivé au chevet de l’actuel 17e mondial en décembre dernier.

    « J’ai plus peur de mon coach que de ma meuf », a-t-il rétorqué, déclenchant l’hilarité de la salle. « Cette année, j’ai changé d’entraîneur, d’équipe, j’ai changé pas mal de choses. Elina m’aide sur plein de trucs, mais le coach m’aide vraiment énormément. J’ai l’impression qu’il perd un peu de crédit alors qu’il mérite. »

    #amour #couple #hétérosexualité #misogynie #humour
    Je m’inquiète pour Elina Svitolina, j’ose pas imaginé ce qu’elle subit en privé vu ce qu’elle prend en publique sous prétexte d’humour.

  • Susan Sontag, véritable auteure du livre phare de son mari
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/susan-sontag-veritable-auteure-du-livre-phare-de-son-mari/94876

    Benjamin Moser, l’auteur de cette nouvelle biographie, ne se contente pas de vagues suppositions. D’après le Guardian, il a mené une enquête très fouillée pour établir les faits avec certitude. En effet, il a obtenu un accès privilégié aux archives de l’auteure entreposées à UCLA, y compris des pièces qui ne seront pas accessibles au public avant plusieurs années. Par ailleurs, il s’est entretenu avec des personnes de l’entourage proche de Susan Sontag.

    Résultat des courses, Moser est certain que c’est Susan Sontag qui a rédigé le livre, en plus de l’important travail de recherche qu’elle a mené pour en constituer le contenu. « Susan passait toutes ses après-midi à tout écrire à partir de rien », explique Minda Rae Amiran, une amie de l’intellectuelle. Plusieurs éléments de sa correspondance permettent également d’affirmer qu’elle est l’auteure du livre de son mari.

    Un cas d’école d’effet Matilda (le fait de minimiser la contribution de femmes scientifiques à la recherche) appliqué à la littérature. L’auteur de la biographie lui-même reconnaît que s’il connaissait la rumeur qui faisait de Sontag la véritable auteure du livre, il avait quelques doutes, notamment étant donné l’âge de Sontag à l’époque. En effet, elle a épousé Rieff en 1950, à l’âge de 17 ans ; l’ouvrage sur Freud est quant à lui paru en 1959, quand elle n’avait donc que 26 ans.

    Et, lors de sa parution, le Guardian de l’époque parlait d’un « évènement à célébrer… un livre véritablement brillant sur l’importance culturelle de Freud… une contribution aux sciences humaines dont la valeur sera permanente » ! Clairement, on a vu critique plus acerbe…

    Étudiante brillante et précoce (elle termine le lycée à 15 ans avant d’intégrer les rangs de l’université), Susan Sontag a donc écrit le livre qui allait lancer la carrière de son mari… Pourquoi la vérité est-elle restée cachée ? C’est là que l’on bascule de l’injuste au tragique.

    Selon Moser, c’est au moment de son divorce que Susan Sontag a promis à Rieff d’abandonner ses droits légitimes à se revendiquer publiquement comme l’auteure de l’ouvrage. En échange de quoi, il aurait laissé la garde de leur fils à son ex-épouse.

    C’est à se demandé si un seul homme à écrit lui même l’œuvre qui lui est attribué.
    Benjamin Moser est-il marié ?

    #invisibilisation #femmes #hétérosexualité #couple #amour #haine #domination #spoliation #chantage #grand_homme

  • Ok, pas fait de vrai seen sur la chanteuse reggae soul Sara Lugo, à part dans le post de @mad_meg sur les chanteuses de reggae
    https://seenthis.net/messages/451823

    Donc Sara Lugo c’est une chanteuse allemande, de père portoricain, et qui fait du reggae avec des accents jazz et soul.

    Je l’ai donc connu en étant tombé par hasard sur son morceau avec Protoje :
    Sara Lugo feat. Protoje - Really Like You
    https://www.youtube.com/watch?v=R3_b9ILs8A0

    Ensuite j’ai écouté son album en boucle :
    Sara Lugo - Hit me with music
    https://www.youtube.com/watch?v=NzhbjUDO67E

    J’adore sa voix, et même si j’aime beaucoup le reggae, elle mériterait de chanter aussi sur des compos vraiment soul et jazz pour changer.

    Et puis (ne pensez pas trop que je dis ça avec un biais sexiste : je pense pareil pour certains artistes mâles qui me font le même effet) elle est toujours trop choupi-joyeuse ! Elle me met de bonne humeur à chaque fois que je l’écoute ou que je la vois en interview, super simple et de bonne humeur.

    Sur les plantes
    Sara Lugo & Randy Valentine - Growing A Jungle
    https://www.youtube.com/watch?v=NzEe1GMG3ZI

    Et elle vient de sortir un nouvel album ya deux mois :
    What About Love
    https://www.deezer.com/fr/album/88033802

    Qui contient aussi de l’ancien, comme ce morceau beauuucoup plus vieux, une dizaine d’année… qui justement n’est pas reggae
    Soul Chaos
    https://www.youtube.com/watch?v=IEVw9toKpaw

    #musique #reggae #soul #jazz #Sara_Lugo #joie #amour #bonne_humeur

  • Suffering unseen: The dark truth behind wildlife tourism
    https://www.nationalgeographic.com/magazine/2019/06/global-wildlife-tourism-social-media-causes-animal-suffering

    I’ve come back to check on a baby. Just after dusk I’m in a car lumbering down a muddy road in the rain, past rows of shackled elephants, their trunks swaying. I was here five hours before, when the sun was high and hot and tourists were on elephants’ backs.

    Walking now, I can barely see the path in the glow of my phone’s flashlight. When the wooden fence post of the stall stops me short, I point my light down and follow a current of rainwater across the concrete floor until it washes up against three large, gray feet. A fourth foot hovers above the surface, tethered tightly by a short chain and choked by a ring of metal spikes. When the elephant tires and puts her foot down, the spikes press deeper into her ankle.

    Meena is four years and two months old, still a toddler as elephants go. Khammon Kongkhaw, her mahout, or caretaker, told me earlier that Meena wears the spiked chain because she tends to kick. Kongkhaw has been responsible for Meena here at Maetaman Elephant Adventure, near Chiang Mai, in northern Thailand, since she was 11 months old. He said he keeps her on the spiked shackle only during the day and takes it off at night. But it’s night now.

    I ask Jin Laoshen, the Maetaman staffer accompanying me on this nighttime visit, why her chain is still on. He says he doesn’t know.

    Maetaman is one of many animal attractions in and around tourist-swarmed Chiang Mai. People spill out of tour buses and clamber onto the trunks of elephants that, at the prodding of their mahouts’ bullhooks (long poles with a sharp metal hook), hoist them in the air while cameras snap. Visitors thrust bananas toward elephants’ trunks. They watch as mahouts goad their elephants—some of the most intelligent animals on the planet—to throw darts or kick oversize soccer balls while music blares.

    Meena is one of Maetaman’s 10 show elephants. To be precise, she’s a painter. Twice a day, in front of throngs of chattering tourists, Kongkhaw puts a paintbrush in the tip of her trunk and presses a steel nail to her face to direct her brushstrokes as she drags primary colors across paper. Often he guides her to paint a wild elephant in the savanna. Her paintings are then sold to tourists.

    Meena’s life is set to follow the same trajectory as many of the roughly 3,800 captive elephants in Thailand and thousands more throughout Southeast Asia. She’ll perform in shows until she’s about 10. After that, she’ll become a riding elephant. Tourists will sit on a bench strapped to her back, and she’ll give several rides a day. When Meena is too old or sick to give rides—maybe at 55, maybe at 75—she’ll die. If she’s lucky, she’ll get a few years of retirement. She’ll spend most of her life on a chain in a stall.

    Wildlife attractions such as Maetaman lure people from around the world to be with animals like Meena, and they make up a lucrative segment of the booming global travel industry. Twice as many trips are being taken abroad as 15 years ago, a jump driven partly by Chinese tourists, who spend far more on international travel than any other nationality.

    Wildlife tourism isn’t new, but social media is setting the industry ablaze, turning encounters with exotic animals into photo-driven bucket-list toppers. Activities once publicized mostly in guidebooks now are shared instantly with multitudes of people by selfie-taking backpackers, tour-bus travelers, and social media “influencers” through a tap on their phone screens. Nearly all millennials (23- to 38-year-olds) use social media while traveling. Their selfies—of swims with dolphins, encounters with tigers, rides on elephants, and more—are viral advertising for attractions that tout up-close experiences with animals.

    For all the visibility social media provides, it doesn’t show what happens beyond the view of the camera lens. People who feel joy and exhilaration from getting close to wild animals usually are unaware that many of the animals at such attractions live a lot like Meena, or worse.

    Photographer Kirsten Luce and I set out to look behind the curtain of the thriving wildlife tourism industry, to see how animals at various attractions—including some that emphasize their humane care of animals—are treated once the selfie-taking crowds have gone.

    After leaving Maetaman, we take a five-minute car ride up a winding hill to a property announced by a wooden plaque as “Elephant EcoValley: where elephants are in good hands.” There are no elephant rides here. No paint shows or other performances. Visitors can stroll through an open-air museum and learn about Thailand’s national animal. They can make herbal treats for the elephants and paper from elephant dung. They can watch elephants in a grassy, tree-ringed field.

    EcoValley’s guest book is filled with praise from Australians, Danes, Americans—tourists who often shun elephant camps such as Maetaman because the rides and shows make them uneasy. Here, they can see unchained elephants and leave feeling good about supporting what they believe is an ethical establishment. What many don’t know is that EcoValley’s seemingly carefree elephants are brought here for the day from nearby Maetaman—and that the two attractions are actually a single business.

    Meena was brought here once, but she tried to run into the forest. Another young elephant, Mei, comes sometimes, but today she’s at Maetaman, playing the harmonica in the shows. When she’s not doing that, or spending the day at EcoValley, she’s chained near Meena in one of Maetaman’s elephant stalls.

    Meena Kalamapijit owns Maetaman as well as EcoValley, which she opened in November 2017 to cater to Westerners. She says her 56 elephants are well cared for and that giving rides and performing allow them to have necessary exercise. And, she says, Meena the elephant’s behavior has gotten better since her mahout started using the spiked chain.
    Read MoreWildlife Watch
    Why we’re shining a light on wildlife tourism
    Poaching is sending the shy, elusive pangolin to its doom
    How to do wildlife tourism right

    We sit with Kalamapijit on a balcony outside her office, and she explains that when Westerners, especially Americans, stopped coming to Maetaman, she eliminated one of the daily shows to allot time for visitors to watch elephants bathe in the river that runs through the camp.

    “Westerners enjoy bathing because it looks happy and natural,” she says. “But a Chinese tour agency called me and said, ‘Why are you cutting the show? Our customers love to see it, and they don’t care about bathing at all.’ ” Providing separate options is good for business, Kalamapijit says.

    Around the world Kirsten and I watched tourists watching captive animals. In Thailand we also saw American men bear-hug tigers in Chiang Mai and Chinese brides in wedding gowns ride young elephants in the aqua surf on the island of Phuket. We watched polar bears in wire muzzles ballroom dancing across the ice under a big top in Russia and teenage boys on the Amazon River snapping selfies with baby sloths.

    Most tourists who enjoy these encounters don’t know that the adult tigers may be declawed, drugged, or both. Or that there are always cubs for tourists to snuggle with because the cats are speed bred and the cubs are taken from their mothers just days after birth. Or that the elephants give rides and perform tricks without harming people only because they’ve been “broken” as babies and taught to fear the bullhook. Or that the Amazonian sloths taken illegally from the jungle often die within weeks of being put in captivity.

    As we traveled to performance pits and holding pens on three continents and in the Hawaiian Islands, asking questions about how animals are treated and getting answers that didn’t always add up, it became clear how methodically and systematically animal suffering is concealed.

    The wildlife tourism industry caters to people’s love of animals but often seeks to maximize profits by exploiting animals from birth to death. The industry’s economy depends largely on people believing that the animals they’re paying to watch or ride or feed are having fun too.

    It succeeds partly because tourists—in unfamiliar settings and eager to have a positive experience—typically don’t consider the possibility that they’re helping to hurt animals. Social media adds to the confusion: Oblivious endorsements from friends and trendsetters legitimize attractions before a traveler ever gets near an animal.

    There has been some recognition of social media’s role in the problem. In December 2017, after a National Geographic investigative report on harmful wildlife tourism in Amazonian Brazil and Peru, Instagram introduced a feature: Users who click or search one of dozens of hashtags, such as #slothselfie and #tigercubselfie, now get a pop-up warning that the content they’re viewing may be harmful to animals.

    Everyone finds Olga Barantseva on Instagram. “Photographer from Russia. Photographing dreams,” her bio reads. She meets clients for woodland photo shoots with captive wild animals just outside Moscow.

    For her 18th birthday, Sasha Belova treated herself to a session with Barantseva—and a pack of wolves. “It was my dream,” she says as she fidgets with her hair, which had been styled that morning. “Wolves are wild and dangerous.” The wolves are kept in small cages at a petting zoo when not participating in photo shoots.

    The Kravtsov family hired Barantseva to take their first professional family photos—all five family members, shivering and smiling in the birch forest, joined by a bear named Stepan.

    Barantseva has been photographing people and wild animals together for six years. She “woke up as a star,” she says, in 2015, when a couple of international media outlets found her online. Her audience has exploded to more than 80,000 followers worldwide. “I want to show harmony between people and animals,” she says.

    On a raw fall day, under a crown of golden birch leaves on a hill that overlooks a frigid lake, two-and-a-half-year-old Alexander Levin, dressed in a hooded bumblebee sweater, timidly holds Stepan’s paw.

    The bear’s owners, Yury and Svetlana Panteleenko, ply their star with food—tuna fish mixed with oatmeal—to get him to approach the boy. Snap: It looks like a tender friendship. The owners toss grapes to Stepan to get him to open his mouth wide. Snap: The bear looks as if he’s smiling.

    The Panteleenkos constantly move Stepan, adjusting his paws, feeding him, and positioning Alexander as Barantseva, pink-haired, bundled in jeans and a parka, captures each moment. Snap: A photo goes to her Instagram feed. A boy and a bear in golden Russian woods—a picture straight out of a fairy tale. It’s a contemporary twist on a long-standing Russian tradition of exploiting bears for entertainment.

    Another day in the same forest, Kirsten and I join 12 young women who have nearly identical Instagram accounts replete with dreamy photos of models caressing owls and wolves and foxes. Armed with fancy cameras but as yet modest numbers of followers, they all want the audience Barantseva has. Each has paid the Panteleenkos $760 to take identical shots of models with the ultimate prize: a bear in the woods.

    Stepan is 26 years old, elderly for a brown bear, and can hardly walk. The Panteleenkos say they bought him from a small zoo when he was three months old. They say the bear’s work—a constant stream of photo shoots and movies—provides money to keep him fed.

    A video on Svetlana Panteleenko’s Instagram account proclaims: “Love along with some great food can make anyone a teddy :-)”

    And just like that, social media takes a single instance of local animal tourism and broadcasts it to the world.

    When the documentary film Blackfish was released in 2013, it drew a swift and decisive reaction from the American public. Through the story of Tilikum, a distressed killer whale at SeaWorld in Orlando, Florida, the film detailed the miserable life orcas can face in captivity. Hundreds of thousands of outraged viewers signed petitions. Companies with partnership deals, such as Southwest Airlines, severed ties with SeaWorld. Attendance at SeaWorld’s water parks slipped; its stock nose-dived.

    James Regan says what he saw in Blackfish upset him. Regan, honeymooning in Hawaii with his wife, Katie, is from England, where the country’s last marine mammal park closed permanently in 1993. I meet him at Dolphin Quest Oahu, an upscale swim-with-dolphins business on the grounds of the beachfront Kahala Hotel & Resort, just east of Honolulu. The Regans paid $225 each to swim for 30 minutes in a small group with a bottlenose dolphin. One of two Dolphin Quest locations in Hawaii, the facility houses six dolphins.

    Bottlenose dolphins are the backbone of an industry that spans the globe. Swim-with-dolphins operations rely on captive-bred and wild-caught dolphins that live—and interact with tourists—in pools. The popularity of these photo-friendly attractions reflects the disconnect around dolphin experiences: People in the West increasingly shun shows that feature animals performing tricks, but many see swimming with captive dolphins as a vacation rite of passage.

    Katie Regan has wanted to swim with dolphins since she was a child. Her husband laughs and says of Dolphin Quest, “They paint a lovely picture. When you’re in America, everyone is smiling.” But he appreciates that the facility is at their hotel, so they can watch the dolphins being fed and cared for. He brings up Blackfish again.

    Katie protests: “Stop making my dream a horrible thing!”

    Rae Stone, president of Dolphin Quest and a marine mammal veterinarian, says the company donates money to conservation projects and educates visitors about perils that marine mammals face in the wild. By paying for this entertainment, she says, visitors are helping captive dolphins’ wild cousins.

    Stone notes that Dolphin Quest is certified “humane” by American Humane, an animal welfare nonprofit. (The Walt Disney Company, National Geographic’s majority owner, offers dolphin encounters on some vacation excursions and at an attraction in Epcot, one of its Orlando parks. Disney says it follows the animal welfare standards of the Association of Zoos & Aquariums, a nonprofit that accredits more than 230 facilities worldwide.)

    It’s a vigorous debate: whether even places with high standards, veterinarians on staff, and features such as pools filled with filtered ocean water can be truly humane for marine mammals.

    Dolphin Quest’s Stone says yes.

    Critics, including the Humane Society of the United States, which does not endorse keeping dolphins in captivity, say no. They argue that these animals have evolved to swim great distances and live in complex social groups—conditions that can’t be replicated in the confines of a pool. This helps explain why the National Aquarium, in Baltimore, announced in 2016 that its dolphins will be retired to a seaside sanctuary by 2020.

    Some U.S. attractions breed their own dolphins because the nation has restricted dolphin catching in the wild since 1972. But elsewhere, dolphins are still being taken from the wild and turned into performers.

    In China, which has no national laws on captive-animal welfare, dolphinariums with wild-caught animals are a booming business: There are now 78 marine mammal parks, and 26 more are under construction.

    To have the once-in-a-lifetime chance to see rare Black Sea dolphins, people in the landlocked town of Kaluga, a hundred miles from Moscow, don’t have to leave their city. In the parking lot of the Torgoviy Kvartal shopping mall, next to a hardware store, is a white inflatable pop-up aquarium: the Moscow Traveling Dolphinarium. It looks like a children’s bouncy castle that’s been drained of its color.

    Inside the puffy dome, parents buy their kids dolphin-shaped trinkets: fuzzy dolls and Mylar balloons, paper dolphin hats, and drinks in plastic dolphin tumblers. Families take their seats around a small pool. The venue is so intimate that even the cheapest seats, at nine dollars apiece, are within splashing distance.

    “My kids are jumping for joy,” says a woman named Anya, motioning toward her two giddy boys, bouncing in their seats.

    In the middle of the jubilant atmosphere, in water that seems much too shallow and much too murky, two dolphins swim listlessly in circles.

    Russia is one of only a few countries (Indonesia is another) where traveling oceanariums exist. Dolphins and beluga whales, which need to be immersed in water to stay alive, are put in tubs on trucks and carted from city to city in a loop that usually ends when they die. These traveling shows are aboveboard: Russia has no laws that regulate how marine mammals should be treated in captivity.

    The shows are the domestic arm of a brisk Russian global trade in dolphins and small whales. Black Sea bottlenose dolphins can’t be caught legally without a permit, but Russian fishermen can catch belugas and orcas under legal quotas in the name of science and education. Some belugas are sold legally to aquariums around the country. Russia now allows only a dozen or so orcas to be caught each year for scientific and educational purposes, and since April 2018, the government has cracked down on exporting them. But government investigators believe that Russian orcas—which can sell for millions—are being caught illegally for export to China.

    Captive orcas, which can grow to 20 feet long and more than 10,000 pounds, are too big for the traveling shows that typically feature dolphins and belugas. When I contacted the owners of the Moscow Traveling Dolphinarium and another operation, the White Whale Show, in separate telephone calls to ask where their dolphins and belugas come from, both men, Sergey Kuznetsov and Oleg Belesikov, hung up on me.

    Russia’s dozen or so traveling oceanariums are touted as a way to bring native wild animals to people who might never see the ocean.

    “Who else if not us?” says Mikhail Olyoshin, a staffer at one traveling oceanarium. And on this day in Kaluga, as the dolphins perform tricks to American pop songs and lie on platforms for several minutes for photo ops, parents and children express the same sentiment: Imagine, dolphins, up close, in my hometown. The ocean on delivery.

    Owners and operators of wildlife tourism attractions, from high-end facilities such as Dolphin Quest in Hawaii to low-end monkey shows in Thailand, say their animals live longer in captivity than wild counterparts because they’re safe from predators and environmental hazards. Show operators proudly emphasize that the animals under their care are with them for life. They’re family.

    Alla Azovtseva, a longtime dolphin trainer in Russia, shakes her head.

    “I don’t see any sense in this work. My conscience bites me. I look at my animals and want to cry,” says Azovtseva, who drives a red van with dolphins airbrushed on the side. At the moment, she’s training pilot whales to perform tricks at Moscow’s Moskvarium, one of Europe’s largest aquariums (not connected to the traveling dolphin shows). On her day off, we meet at a café near Red Square.

    She says she fell in love with dolphins in the late 1980s when she read a book by John Lilly, the American neuroscientist who broke open our understanding of the animals’ intelligence. She has spent 30 years training marine mammals to do tricks. But along the way she’s grown heartsick from forcing highly intelligent, social creatures to live isolated, barren lives in small tanks.

    “I would compare the dolphin situation with making a physicist sweep the street,” she says. “When they’re not engaged in performance or training, they just hang in the water facing down. It’s the deepest depression.”

    What people don’t know about many aquarium shows in Russia, Azovtseva says, is that the animals often die soon after being put in captivity, especially those in traveling shows. And Azovtseva—making clear she’s referring to the industry at large in Russia and not the Moskvarium—says she knows many aquariums quietly and illegally replace their animals with new ones.

    It’s been illegal to catch Black Sea dolphins in the wild for entertainment purposes since 2003, but according to Azovtseva, aquarium owners who want to increase their dolphin numbers quickly and cheaply buy dolphins poached there. Because these dolphins are acquired illegally, they’re missing the microchips that captive cetaceans in Russia are usually tagged with as a form of required identification.

    Some aquariums get around that, she says, by cutting out dead dolphins’ microchips and implanting them into replacement dolphins.

    “People are people,” Azovtseva says. “Once they see an opportunity, they exploit.” She says she can’t go on doing her work in the industry and that she’s decided to speak out because she wants people to know the truth about the origins and treatment of many of the marine mammals they love watching. We exchange a look—we both know what her words likely mean for her livelihood.

    “I don’t care if I’m fired,” she says defiantly. “When a person has nothing to lose, she becomes really brave.”

    I’m sitting on the edge of an infinity pool on the hilly Thai side of Thailand’s border with Myanmar, at a resort where rooms average more than a thousand dollars a night.

    Out past the pool, elephants roam in a lush valley. Sitting next to me is 20-year-old Stephanie van Houten. She’s Dutch and French, Tokyo born and raised, and a student at the University of Michigan. Her cosmopolitan background and pretty face make for a perfect cocktail of aspiration—she’s exactly the kind of Instagrammer who makes it as an influencer. That is, someone who has a large enough following to attract sponsors to underwrite posts and, in turn, travel, wardrobes, and bank accounts. In 2018, brands—fashion, travel, tech, and more—spent an estimated $1.6 billion on social media advertising by influencers.

    Van Houten has been here, at the Anantara Golden Triangle Elephant Camp & Resort, before. This time, in a fairly standard influencer-brand arrangement, she’ll have a picnic with elephants and post about it to her growing legion of more than 25,000 Instagram followers. In exchange, she gets hundreds of dollars off the nightly rate.

    At Anantara the fields are green, and during the day at least, many of the resort’s 22 elephants are tethered on ropes more than a hundred feet long so they can move around and socialize. Nevertheless, they’re expected to let guests touch them and do yoga beside them.

    After van Houten’s elephant picnic, I watch her edit the day’s hundreds of photos. She selects an image with her favorite elephant, Bo. She likes it, she says, because she felt a connection with Bo and thinks that will come across. She posts it at 9:30 p.m.—the time she estimates the largest number of her followers will be online. She includes a long caption, summing it up as “my love story with this incredible creature,” and the hashtag #stopelephantriding. Immediately, likes from followers stream in—more than a thousand, as well as comments with heart-eyed emoji.

    Anantara is out of reach for anyone but the wealthy—or prominent influencers. Anyone else seeking a similar experience might do a Google search for, say, “Thailand elephant sanctuary.”

    As tourist demand for ethical experiences with animals has grown, affordable establishments, often calling themselves “sanctuaries,” have cropped up purporting to offer humane, up-close elephant encounters. Bathing with elephants—tourists give them a mud bath, splash them in a river, or both—has become very popular. Many facilities portray baths as a benign alternative to elephant riding and performances. But elephants getting baths, like those that give rides and do tricks, will have been broken to some extent to make them obedient. And as long as bathing remains popular, places that offer it will need obedient elephants to keep their businesses going. 


    In Ban Ta Klang, a tiny town in eastern Thailand, modest homes dot the crimson earth. In front of each is a wide, bamboo platform for sitting, sleeping, and watching television.

    But the first thing I notice is the elephants. Some homes have one, others as many as five. Elephants stand under tarps or sheet metal roofs or trees. Some are together, mothers and babies, but most are alone. Nearly all the elephants wear ankle chains or hobbles—cuffs binding their front legs together. Dogs and chickens weave among the elephants’ legs, sending up puffs of red dust.

    Ban Ta Klang—known as Elephant Village—is ground zero in Thailand for training and trading captive elephants.

    “House elephants,” Sri Somboon says, gesturing as he turns down his TV. Next to his outdoor platform, a two-month-old baby elephant runs around his mother. Somboon points across the road to the third elephant in his charge, a three-year-old male tethered to a tree. He’s wrenching his head back and forth and thrashing his trunk around. It looks as if he’s going out of his mind.

    He’s in the middle of his training, Somboon says, and is getting good at painting. He’s already been sold, and when his training is finished, he’ll start working at a tourist camp down south.

    Ban Ta Klang and the surrounding area, part of Surin Province, claim to be the source of more than half of Thailand’s 3,800 captive elephants. Long before the flood of tourists, it was the center of the elephant trade; the animals were caught in the wild and tamed for use transporting logs. Now, every November, hundreds of elephants from here are displayed, bought, and sold in the province’s main town, Surin.

    One evening I sit with Jakkrawan Homhual and Wanchai Sala-ngam. Both 33, they’ve been best friends since childhood. About half the people in Ban Ta Klang who care for elephants, including Homhual, don’t own them. They’re paid a modest salary by a rich owner to breed and train baby elephants for entertainment. As night falls, thousands of termites swarm us, attracted to the single bulb hanging above the bamboo platform. Our conversation turns to elephant training.

    Phajaan is the traditional—and brutal—days- or weeks-long process of breaking a young elephant’s spirit. It has long been used in Thailand and throughout Southeast Asia to tame wild elephants, which still account for many of the country’s captives. Under phajaan, elephants are bound with ropes, confined in tight wooden structures, starved, and beaten repeatedly with bullhooks, nails, and hammers until their will is crushed. The extent to which phajaan persists in its harshest form is unclear. Since 2012, the government has been cracking down on the illegal import of elephants taken from the forests of neighboring Myanmar, Thailand’s main source of wild-caught animals.

    I ask the men how baby elephants born in captivity are broken and trained.

    When a baby is about two years old, they say, mahouts tie its mother to a tree and slowly drag the baby away. Once separated, the baby is confined. Using a bullhook on its ear, they teach the baby to move: left, right, turn, stop. To teach an elephant to sit, Sala-ngam says, “we tie up the front legs. One mahout will use a bullhook at the back. The other will pull a rope on the front legs.” He adds: “To train the elephant, you need to use the bullhook so the elephant will know.”

    Humans identify suffering in other humans by universal signs: People sob, wince, cry out, put voice to their hurt. Animals have no universal language for pain. Many animals don’t have tear ducts. More creatures still—prey animals, for example—instinctively mask symptoms of pain, lest they appear weak to predators. Recognizing that a nonhuman animal is in pain is difficult, often impossible.

    But we know that animals feel pain. All mammals have a similar neuroanatomy. Birds, reptiles, and amphibians all have pain receptors. As recently as a decade ago, scientists had collected more evidence that fish feel pain than they had for neonatal infants. A four-year-old human child with spikes pressing into his flesh would express pain by screaming. A four-year-old elephant just stands there in the rain, her leg jerking in the air.

    Of all the silently suffering animals I saw in pools and pens around the world, two in particular haunt me: an elephant and a tiger.

    They lived in the same facility, Samut Prakan Crocodile Farm and Zoo, about 15 miles south of Bangkok. The elephant, Gluay Hom, four years old, was kept under a stadium. The aging tiger, Khai Khem, 22, spent his days on a short chain in a photo studio. Both had irrefutable signs of suffering: The emaciated elephant had a bent, swollen leg hanging in the air and a large, bleeding sore at his temple. His eyes were rolled back in his head. The tiger had a dental abscess so severe that the infection was eating through the bottom of his jaw.

    When I contacted the owner of the facility, Uthen Youngprapakorn, to ask about these animals, he said the fact that they hadn’t died proved that the facility was caring for them properly. He then threatened a lawsuit.

    Six months after Kirsten and I returned from Thailand, we asked Ryn Jirenuwat, our Bangkok-based Thai interpreter, to check on Gluay Hom and Khai Khem. She went to Samut Prakan and watched them for hours, sending photos and video. Gluay Hom was still alive, still standing in the same stall, leg still bent at an unnatural angle. The elephants next to him were skin and bones. Khai Khem was still chained by his neck to a hook in the floor. He just stays in his dark corner, Jirenuwat texted, and when he hears people coming, he twists on his chain and turns his back to them.

    “Like he just wants to be swallowed by the wall.”

    #tourisme #nos_ennemis_les_bêtes

  • Regarder les #féminicides en face

    Le manifeste de la #grève du #14_juin évoque les #violences_domestiques et les meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, traités jusqu’à très récemment comme des faits divers isolés. Nous prenons enfin conscience de la gravité du phénomène.

    Un cutter, un tournevis, une ceinture de peignoir, un fer à repasser. Les #armes de la violence domestique peuvent se révéler si banales. Les arguments aussi. « Elle m’avait trompé. » « J’étais jaloux. » « Elle m’a quitté. » Voilà à quoi tient parfois la vie d’une femme.

    Oui, des #hommes subissent aussi des violences, mais l’immense majorité des #victimes sont des femmes. Non, tous les hommes ne sont pas violents, mais là n’est pas la question. Les chiffres (qui ne reflètent qu’une partie de la réalité) ne fléchissent pas : en Suisse, une femme sur cinq est toujours victime de #violences durant sa vie de couple, et une personne meurt encore tous les 15 jours des suites de violences domestiques.

    Le « féminicide » entre dans le #dictionnaire

    Ces phrases, on les a tellement lues qu’on a tendance à les survoler sans en intégrer la gravité. Comme anesthésiés par la pseudo-fatalité de ces « accidents », traités jusqu’à maintenant comme l’agrégation de cas isolés qui animaient les conversations de comptoir et noircissaient les pages des #faits_divers. « Ah l’#amour, que voulez-vous », « C’est bien triste, mais que peut-on y faire ? » Pourtant, au vu des chiffres, il serait illusoire de croire que seuls les hommes violents sont responsables de ces assassinats : une société qui hausse les épaules en regardant ailleurs, se gardant bien de se demander comment on en est arrivé là, l’est aussi.

    Une #prise_de_conscience est en train de s’opérer. Le mot « féminicide » est entré dans le dictionnaire Robert en 2015, faisant émerger le caractère systémique et les racines profondes, logées dans notre #inconscient_collectif, de cet acte. Comme le souligne la #Convention_d’Istanbul sur les violences faites aux femmes, ratifiée il y a tout juste un an par la Suisse, cette indifférence est structurelle, « un des mécanismes sociaux cruciaux par lesquels les femmes sont maintenues dans une position de #subordination ».

    Problème de l’#article_113 du #Code_pénal suisse

    Les sceptiques dénonceront un complot féministe international tandis que, en face, on poursuivra les comptes d’apothicaire : en France, un homme tue-t-il sa compagne ou ex-compagne tous les 3 jours, ou tous les 2,4 jours ? Sur combien de cas se basait vraiment l’étude américaine selon laquelle 90% des jeunes de moins de 18 ans tués par leur partenaire sont des filles ? (Réponse : 2188). Pendant ce temps-là, des conjoints continueront de frapper, de tuer et, devant les tribunaux (quand tribunaux il y a), d’invoquer l’émoi et le désarroi. Après tout, l’article 113 du Code pénal suisse sur « le #meurtre_passionnel », qui bénéficie de #circonstances_atténuantes, le leur permet. Qui s’en émeut ?


    https://www.letemps.ch/opinions/regarder-feminicides-face
    #féminicide #femmes #violences_conjugales #suisse #meurtres #assassinat

  • Odezenne - Bleu Fuchsia - Clip Officiel
    https://www.youtube.com/watch?v=5xsikJv1a10&feature=youtu.be

    Toujours cette mélancolie chez Odezenne, même dans leurs morceaux « fête », et la poésie de la vie quotidienne

    (et c’est une exclu de quelques heures pour seenthis parce qu’on est en petit commité, on était censé partager le lien qu’à partir de 18h :p)

    Mes mains sont belles
    Elles ont la forme du travail
    Les ampoules de la tenaille
    Pour les plombs que j’ai brisés

    Je me souviens du bus de nuit
    Direction le marché de Rungis
    Sur le carreau je finis ma nuit
    Au son du peul des mamas Mali

    Les étals de fruits lumineux
    Se marrent bien de moi
    Portant de lourds colis
    Des cernes pleines sous les yeux

    Le client est pas rigolo
    Il a des blagues salaces
    Il renifle son nez d’alcoolo
    Et il crache dans les salades

    8h35 assez de pourliche
    Pour casser une graine
    Un café noir et un sandwich
    De chez la mère Eugène

    Y a plein de saôulots
    Assommés au comptoir
    Ils content les histoires
    Ils comptent les goulots

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Décharger les cametards
    Les muscles exultent
    9 heures et quart
    Le boss tout frais arrive et scrute

    Il s’en fait pour son argent
    Il fait vivre des familles
    C’est ce qu’il me dit
    Quand je fais tomber une paire de mangues

    Ses pompes disent le contraire
    Elles brillent au fond du container
    Elles disent que j’ai mauvais goût
    D’avoir des pulls, avec des trous

    Transpalette
    Grand ballet
    Je reste fier
    De ma race ferroviaire

    Les ongles noirs
    Le gris du quai
    Le rouge des fraises
    Dans la tête, le vert des poires

    Le vendeur
    Me casse les glandes
    Il aime pas bien la couleur
    Du préparateur de commande

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia
    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia
    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia

    #musique #rap #poésie #Odezenne #travail #prolo #Rungis #couleur et #Bordeaux pour le groupe

  • Présence #Fantôme
    http://liminaire.fr/derives/article/presence-fantome

    Cette nouvelle a été écrite à l’occasion de l’atelier recherches sur la nouvelle, mené cet hiver par François Bon sur son site. Je n’avais jamais cru à rien, ni au destin, ni aux signes, ni aux surprenantes coïncidences. Je ne croyais pas en grand-chose. Je venais d’avoir cinquante ans. L’âge ça ne veut rien dire. Mon corps se souvenait à chaque mouvement de la sensualité de sa jeunesse, ma silhouette à la fois indolente et vibrante, mince, bien cambrée, seins parfaits, fesses rondes. J’aimais les femmes (...)

    #Dérives / #Écriture, Fantôme, #Dérive, #Histoire, #Lecture, #Récit, #Portrait, #Absence, #Amour, #Traces

    « http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4787 »
    http://www.tierslivre.net

  • Abécédaire des prépositions : Draps
    http://liminaire.fr/palimpseste/article/abecedaire-des-prepositions-draps

    https://youtu.be/Un6k2FCbASc

    La forme détournée de l’abécédaire est un genre voué à la célébration de l’acte créateur (le livre des livres). Cette année j’ai décidé d’aborder l’abécédaire par la #Vidéo. Deux fois par mois, je diffuserai sur mon site, un montage d’extraits de films (à partir d’une sélection d’une centaine de mes films préférés : fiction, documentaire, #Art vidéo) assemblés autour d’un thème. Ces films d’une quinzaine de minutes seront accompagnés sur le site par l’écriture d’un texte de fiction. Ce projet est un dispositif à double (...)

    #Palimpseste / Art, #Écriture, #Rêve, #Cinéma, #Récit, #Voix, Vidéo, #Sons, #Musique, #Lecture, Abécédaire des prépositions (le film des films), #Regard, #Nuit, #Amour, (...)

    #Abécédaire_des_prépositions_le_film_des_films_ #Mort
    « http://bit.ly/filmdesfilms »
    « http://www.documentsdartistes.org/artistes/septier/repro.html »
    « http://desordre.net »
    « http://desordre.net/photographie/numerique/apnees/700/001.htm »

  • Vu à #Lyon, 08.03.2019

    Mon père a planté cet arbre
    Ma mère aimait dire qu’on se ressemble
    Stop war in #Ukraine


    #guerre #conflit

    ça fait déjà 2 mois qu’on n’a pas d’#électricité
    Stop war in Ukraine

    Je vois.
    Mais tu es #aveugle au son de ma #voix

    Face à face, rien ne vous est invisible
    Je n’ai pas d’#ombre à t’oppser


    #invisibilité

    Mort à Lyon

    L’art de la #fougue
    L’art de la #fugue
    Je baiserai le #FN jusqu’à ce qu’il m’aime


    #Front_national

    Parlez-moi d’#amour, allez hop hop hop

    #Teuf partout

    #graffitis #graffiti #art_de_rue #street-art #Lyon #France

    métaliste :
    https://seenthis.net/messages/745557

  • Léa Salamé en retrait pendant la campagne des Européennes : son compagnon Raphaël Glucksmann « bouleversé » - LCI

    https://www.lci.fr/medias/lea-salame-en-retrait-france-2-emission-politique-france-inter-mantinale-pendant

    MISE AU POINT - Invité samedi de « C l’hebdo » sur France 5, Raphaël Glucksmann est revenu sur la décision de sa compagne, Léa Salamé, de ne pas réaliser d’interviews politiques durant la campagne des élections européennes, alors qu’il a été désigné tête de liste du Parti Socialiste. « Ça me pose un problème », a avoué l’essayiste qui a toutefois salué « un acte d’amour incroyable ».

    #acte_d_amour_incroyable #on_vit_une_époque_formidable et on a encore beaucoup de boulot

  • Abécédaire des prépositions : #Fenêtre
    http://liminaire.fr/palimpseste/article/abecedaire-des-prepositions-fenetre

    https://youtu.be/YuAB6uAFXaQ

    La forme détournée de l’abécédaire est un genre voué à la célébration de l’acte créateur (le livre des livres). Cette année j’ai décidé d’aborder l’abécédaire par la #Vidéo. Deux fois par mois, je diffuserai sur mon site, un montage d’extraits de films (à partir d’une sélection d’une centaine de mes films préférés : fiction, documentaire, #Art vidéo) assemblés autour d’un thème. Ces films d’une quinzaine de minutes seront accompagnés sur le site par l’écriture d’un texte de fiction. Ce projet est un dispositif à double (...)

    #Palimpseste / Fenêtre, #Écriture, Vidéo, #Inventaire, #Histoire, Art, #Cinéma, #Sons, #Voix, #Regard, #Absence, #Amour, (...)

    #Lecture
    « http://bit.ly/filmdesfilms »

  • Marie BUSCATTO, sociologue de l’art et du travail - entretien consacré aux conditions de féminisation du travail artistique

    https://www.youtube.com/watch?v=KiPivjAkrLs&feature=youtu.be

    Ce qui m’a semblé le plus interessant dans ce que dit Marie Buscatto c’est le fait que les gens aiment que les artistes soient précaires. Or quant les femmes sont précaires dans la culture patriarcale, elles doivent utiliser leur corps sur le plan sexuel, que ca soit dans le couple, ou sur le périphérique. Et quant les femmes sont précaires, elles ont souvent des enfants ou/et parents à charge, doubles journées...

    Je pense que l’adoration que les masses portent à Van Gogh est vraiment connecté à ce lien entre création et sacrifice. Barbara Heinrich parle de lui comme d’un saint martyre laïque, un ascète de l’art. Je pense que le sacrifice ou martyre des femmes n’est pas vraiment reconnu car il est vu comme naturel, allant de soi et il est "gratuit". C’est vu comme normal que les femmes se sacrifient pour la carrière de leur conjoint, pour les enfants de leur conjoints, pour la collectivité via le bénévolat... C’est dans la nature des femmes de se sacrifié, leur sacrifice n’a pas de valeur. Par contre un homme qui se sacrifie, c’est reconnu, car ce n’est pas dans la nature des hommes de se sacrifié, alors que c’est une exigeance qu’on attend des femmes, allant jusqu’à les traité d’égoïstes quant elles ne font pas leur devoir de faire des enfants. Souvent les deux sont opposés, les hommes crée l’art, les femmes la vie (on m’a expliqué ca très jeune, du fait de mon sexe je ne pourrais jamais crée de l’art). Les hommes se "sacrifient" pour l’art et les femmes se sacrifient pour que les hommes aient une descendance à qui faire croire que les hommes se sacrifient pour l’art.

    Il y a par dessus ce principe l’idée que si tu as du plaisir dans ta pratique tu ne mérite pas de rémunération. Il y a aussi pour les femmes tout le travail invisible lié au devoir, charge ménagère, charge mentale, charge sociale, charge émotionnelle, charge parentale, charge contraceptive, charge sexuelle... qui n’est pas reconnu comme du travail. Les femmes sont sensé aimer leurs enfants, conjoints, foyers... et faire leurs devoirs dans la joie et l’amour qui font office de rémunération.

    L’amour implique le sacrifice et la souffrance, surtout des dominé·es. On trouve cette idée dans la bible, Abraham doit tuer son fils pour prouver son amour à un père qui exige de la souffrance pour son petit plaisir narcissique de dominant.

    #amour #sacrifice #martyre
    –---

    Autre aspect important dans ce que dit Marie Buscatto, le réseautage. Avec le contexte actuel de la #ligue_du_Lol et des #boys_clubs on voie assez concrètement comment ca se passe. Les hommes sont comme la classe possédante décrite pas Monique Pinçon-Charlot. Les hommes ont une forte conscience et solidarité de classe (la plus part sont masculinistes sans le reconnaitre ouvertement #fraternité ) et ils agissent en coordination pour nuire aux femmes (équivalent des pauvres pour la classe possédante). Par exemple dans les profession et milieux très masculinisées il y a une pratique de la misogynie active (injures sexistes, harcèlement moral et sexuel, Violences physiques et sexuelles, paternalisme, culture porno, bière, foot...) qui ne trouve pas d’équivalence dans les milieux très féminisés ou les hommes sont bien accueillis (éducation, santé, danse... ), obtiennent les meilleurs postes et trouvent le moyen de se plaindre sans cesse du milieu féminin. Les milieux comme l’armée, la police, le btp, la restauration... sont extrêmement hostile aux femmes. Les hommes bénéficient en plus de la complicité de nombreuses femmes, surtout des rares qu’ils tolèrent dans leur milieux privilégiés, comme la classe possédante décrite par Monique Pinçon-Charlot bénéficie de l’adhésion des masses qui votent pour les intérêts des riches.

    Les femmes qui réussissent le mieux dans l’art sont d’un milieu favorable, souvent filles d’artistes, compagnes d’artistes, grandes bourgeoises, ayant fait de hautes études. Le niveau des femmes doit être supérieur en tout à celui des hommes pour obtenir un peu de reconnaissance.

    –----

    Le rapport à la colère, ca me semble aussi un des éléments clé qui n’a pas été évoqué par Marie Buscatto. Je ne sais plus dans quel émission france cul écouté hier il y avait une digression sur #Dante. Dante disait au sujet de la divine Comédie, que l’art est toujours vengeance. C’était en lien avec le fait que Dante avait été chassé d’une ville et son texte met les habitant·es de cette ville au cœur de son enfer. La divine comédie était donc inspiré par un sentiment de haine et une implacable vengeance. On retrouve la même chose avec Sade qui a surtout écrit en prison pour se venger de ses ennemis.

    Je dirait pas que l’art est toujours vengeance comme Dante, mais je reconnais que c’est aussi plutot un moteur de l’art que j’apprécie.

    Par rapport aux femmes, dans la culture patriarcale, ca renvoie aux Érinyes qui sont :
    Mégère (Μέγαιρα / Mégaira, « la Haine »)
    Tisiphone (Τισιφόνη / Tisiphónê, « la Vengeance »)
    Alecto (Ἀληκτώ / Alêktố, « l’Implacable »).

    Autant dire que les femmes n’ont pas le droit de se venger, pas le droit à la haine et pas le droit à l’implacabilité. Dans la perspective de l’art vu par Dante, elles ne peuvent qu’être d’affreuses mégères furieuses et hystériques, ce qui n’est pas un compliment. La colère et la haine sont réprimés chez les femmes et valorisés chez les hommes.

    Parfois des gentes me "complimentent" en me disant que je dessine comme un homme ou que mon dessin n’est pas féminin. Je croie que c’est en lien à cette idée d’expression de la colère, comme mon travail est plutot motivé par le sentiment de révolte, les gentes trouvent que c’est viril ou masculin et me félicitent pour ça.

    #mégèrisme
    –------

    Sur le talent. Marie Buscatto dit que c’est une prérequis, nécessaire et qu’il y a bien des gentes talentueuses mais peu d’élues. Les facteurs sont nombreux pas seulement de genre. La surreprésentation des hommes blancs de la classe dirigeante parmi les artistes qui ont accès à une rémunération de leur travail en est témoin.

    Comme mon travail est très démonstratif en temps de travail et savoir faire, les gentes me complimentent souvent sur mon "talent". Et me disent que je serais obligatoirement reconnue ... un jour. C’est gentil de me dire cela, et j’y travaille, mais à mes yeux c’est l’expression de la croyance dans le mérite. Et c’est une méconnaissance des mécanismes de la société et des milieux artistiques. Il y a bien sur des personnes qui font exception, qui sont parvenues à la reconnaissance (sachant quant même que "Notre besoin de reconnaissance est impossible à rassasier", j’essaye de faire exception) dans un contexte défavorable, mais comme le dit le début de ma longue phrase ; elles font exception, alors que je parle ici de changer la règle.

    –----

    Par rapport au temps de travail et au savoir faire, j’ai écouté aussi ce matin un entretiens avec Christine Delphy, sur l’expo Elles qui avait eu lieu à Beaubourg.
    https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/ccBLAM/r8EK9Mn
    Elle disait que le temps de travail est une chose que les gens peuvent convoité à travers l’art. Elle donne l’exemple d’un touriste qui vente son achat d’un souvenir qui est "beau" parce qu’il y a beaucoup de temps de travail dans le façonnage de la pièce.
    Et là je me dit que le temps de travail des femmes n’a pas non plus la valeur de celui des hommes. Les techniques les plus emblématiques sont dans le textile, broderie, crochet, tricot, dentellerie... et ce travail n’est pas rémunéré convenablement surtout lorsqu’il est effectué par des femmes, et il y a ce truc circulaire car ces travaux sont dévalorisées car catégorisés comme féminins.

    –—

    Il y aussi la notion de savoir faire, perçu comme de l’application scolaire, laborieuse quant c’est un travail de femmes et perçu comme génial si c’est masculin. J’ai pas vu qu’on dise que Bosch ou Van Eyck sont laborieux et scolaires du fait que leur travail soit minutieux.
    Ce truc du génie me rappel une phrase de Titiou Lecoq entendu dans un conférence, elle disait qu’en tant que mère d’un petit garçon elle se mettais une pression folle en imaginant son fils devenir un génie si elle bosse bien en tant que mère, ou un psychopathe si elle faillit dans son devoir d’éducatrice.
    Je me suis dit mais si elle avait une fille de quoi elle aurais peur en tant que mère ? Je n’imagine pas que les mères projettent l’avenir de leur filles comme des potentielles génies qui deviendront des psychopathes si la mère à été en faillite éducatrice.
    Je parle de la projection des mères, mais c’est toute la société qui n’imagine pas le génie au féminin. Le génie étant une tare pour les femmes car ça les dénature , leur nature étant toute entière dans leur matrice.
    Tout ca semble bien verrouiller.

    –---
    #femmes #invisibilisation #féminisme #arts

    cc @mona