• #Santé Publique France coupe les fonds au suivi des #cancers de l’amiante
    https://www.revolutionpermanente.fr/Sante-Publique-France-coupe-les-fonds-au-suivi-des-cancers-de-l


    La politique pas de thermomètre = pas de fièvre continue.

    Une épidémie qui fait encore rage, comme le montrent les plus de 1000 nouveaux cas reconnus chaque année, et les 4000 décès annuels relevés, mais qui n’empêche pas Santé Publique France de cesser son suivi. Comme le relève le magazine Santé et Travail, « Dans un mail adressé le 21 décembre à une trentaine de spécialistes du #mésothéliome, Santé publique France a annoncé « se résoudre à interrompre » le Programme national de surveillance des mésothéliomes (PNSM) et renonce au déploiement du Dispositif national de surveillance des mésothéliomes (DNSM) qui devait le remplacer. » La clôture de ce programme est justifiée par un manque de moyens, et n’a encore fait l’objet d’aucune annonce officielle.

    Cette fermeture impactera lourdement la surveillance du nombre de cas et invisibilisera cette épidémie massive de cancers, tout en véhiculant le message que l’époque des cancers de l’#amiante est close. De plus, elle réduira la possibilité pour les malades de faire reconnaître leur maladie comme une maladie professionnelle indemnisable, et de faire reconnaitre la responsabilité de leur patron dans la maladie qui brise leur vie. En effet, l’institut de recherche et d’expertise Mesopath, qui réalise des diagnostiques ouvrant la voie à une reconnaissance en maladie professionnelle et étudie des traitements, dépend financièrement pour un tiers du programme stoppé.

    C’est donc une attaque frontale contre les malades, qui participe à couvrir les responsables en col blanc de ce « crime industriel » pour reprendre la formulation de la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony. Selon elle, « Leur responsabilité est double. Tout d’abord, alors que tout était connu des dangers de l’amiante depuis le début du 20e siècle, ils ont développé un marché mondial de cette fibre qu’ils savaient mortelle. Et, pour ce faire, ils ont, au sein du cartel mondial de l’amiante, construit une stratégie de désinformation et de mystification. »

    • Cancer de l’amiante : le dispositif de suivi sur la sellette
      https://www.mediapart.fr/journal/france/090324/cancer-de-l-amiante-le-dispositif-de-suivi-sur-la-sellette

      La nouvelle, parvenue quelques jours avant Noël, a surpris la communauté scientifique autant qu’elle a scandalisé les victimes et leurs proches. « Tout se passe comme si on avait choisi de casser le thermomètre pour soigner la fièvre. C’est inacceptable », a réagi l’Association nationale des victimes de l’amiante (#Andeva) après avoir pris connaissance d’un courriel, consulté par Mediapart, dans lequel Santé publique France annonce à une poignée d’expert·es la fin du dispositif national de suivi des mésothéliomes (DNSM), les cancers de l’amiante.

      « Cette décision est extrêmement difficile mais l’agence ne dispose plus des ressources suffisantes pour [le] piloter sur le long terme », reconnaît Santé publique France dans cette missive, envoyée le 21 décembre dernier et consultée par Mediapart. Elle évoque notamment des contraintes « financières et humaines ».

      « Une décision prise sans concertation ni débat public, dénonce l’Andeva, tout en insistant sur l’importance de ce dispositif. Son abandon « priverait les soignants, les chercheurs et les victimes de l’amiante d’un outil utile pour mieux connaître cette terrible maladie et mieux la combattre en faisant avancer la recherche nécessaire à l’amélioration des traitements ». Selon son secrétaire national, Alain Bobbio, cet abandon accrédite aussi « auprès du grand public que la page amiante se tourne. Mais les gens qui sonnent à la porte de nos permanences sont toujours là ».

      Fin janvier, l’Andeva a dénoncé dans un courrier destiné à la ministre de la santé, Christine Vautrin, une décision « inacceptable », lui demandant de faire marche arrière. « Nous n’avons reçu aucune réponse », indiquait début mars Alain Bobbio, secrétaire national d’Andeva.

      Au même moment, Didier Le Gac, député Renaissance et président du groupe d’étude amiante à l’Assemblée nationale, qui avait lui aussi alerté il y a plusieurs semaines le gouvernement, affirmait avoir reçu l’assurance du gouvernement que ce dispositif ne serait pas supprimé.

      « Compte tenu de la priorité accordée au risque amiante, le ministère a d’ores et déjà demandé à l’agence que la surveillance nationale du mésothéliome soit poursuivie », a indiqué le cabinet de Christine Vautrin dans un message envoyé au député. Contacté, le ministère de la santé n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Santé publique France affirme finalement auprès de Mediapart « maintenir » un dispositif de surveillance visant à « suivre le nombre de cas de cancers » et à caractériser les expositions.

      « On ne peut pas uniquement dire merci, notre souci est d’obtenir des garanties sur la nature de cette surveillance », a aussitôt réagi Alain Bobbio, secrétaire national de l’Andeva, insistant notamment sur le fait que le dispositif doit inclure le suivi des procédures d’indemnisation et des expositions.

      L’histoire du dispositif de surveillance du mésothéliome commence il y a plus de vingt ans, lorsque la France décide d’interdire, en 1997, l’usage de l’amiante, un matériau qui a contaminé pendant des décennies les ouvriers des usines et des chantiers navals. La France prend alors conscience de l’étendue de la catastrophe sanitaire. C’est pourquoi, l’année suivante, un Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM), une maladie spécifique de l’amiante, voit le jour dans 21 départements qui représentent 30 % de la population.

      Cette surveillance vise alors à mieux documenter les cas, les expositions professionnelles, et à permettre aux malades de saisir le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). « Un dispositif unique au monde », fait valoir Alain Bobbio.

      Le mésothéliome est une maladie rare qui continue de toucher, chaque année, environ 1 100 personnes, dont un quart de femmes (27 %). C’est une pathologie presque toujours mortelle, la survie à cinq ans ne dépassant pas les 10 %. Vingt ans de surveillance ont permis de montrer que cette maladie peut survenir après une exposition à l’amiante extrêmement faible et se déclenche en moyenne trente-cinq ans après l’exposition. 90 % des hommes atteints ont été exposés dans un cadre professionnel. Quant à l’indemnisation, le taux de non-recours au Fiva est moins élevé dans les départements concernés par le PNSM. 

      En 2017, un groupe d’expert·es se prononce donc pour étendre le PNSM au niveau national. Quatre ans plus tard, un nouveau dispositif est lancé, le dispositif national de suivi des mésothéliomes. Celui-ci a pour ambition de tendre à un recueil exhaustif de tous les cas de mésothéliomes (pleural, péritoine et péricarde) sur l’ensemble du territoire national. Santé publique France entend alors « moderniser », « optimiser » la surveillance et mieux prendre en compte les expositions, notamment environnementales.

      À l’époque, l’agence insiste sur le fait que « l’amiante est et restera encore pendant plusieurs décennies un sujet majeur de santé publique, de santé au travail et de santé environnementale ». D’autant plus que les cas évoluent. Les femmes sont de plus en plus concernées et de nouvelles contaminations professionnelles apparaissent, notamment dans le secteur de l’enseignement, comme l’a récemment montré une enquête de l’émission « Vert de rage ».

      En lançant ce DNSM, Santé publique France a notamment le projet de créer une plateforme afin de rassembler les données recueillies par différentes structures comme le réseau de chercheurs et chercheuses Mesopath et celles provenant de la déclaration obligatoire qui impose depuis 2012 aux médecins de signaler aux agences régionales de santé les cas de mésothéliomes. Un projet qui semble appartenir au passé, Santé publique France estimant qu’il ne répond plus « aux exigences de sécurisation des données de santé ».

      La fin de cette surveillance pourrait d’ailleurs impacter le travail effectué par le réseau Mesopath. Cette équipe de 17 anatomopathologistes – au moins un·e par région – a pour mission de dresser des diagnostics à partir de l’étude de tissus, cellules et organes. Une fois étudiés en région par un premier expert, les échantillons sont envoyés à Lyon, au Centre Léon-Bérard, centre national de référence, où ils sont de nouveau analysés par deux autres experts.

      « Si tout le monde est d’accord sur le diagnostic, on dresse un compte rendu définitif. Il sert de base à la prise en charge des patients et à l’instruction des dossiers d’indemnisation », explique Sylvie Lantuejoul, responsable de Mesopath. Ce diagnostic est aussi enregistré dans une base de données baptisée Mesobank et communiqué à Santé publique France pour déclencher des enquêtes sur l’exposition des malades à l’amiante ou à d’autres carcinogènes.

      Jusqu’à présent, le réseau était financé par Santé publique France à hauteur de 25 %, affirme-t-elle. « Cette année, on va tomber à 12 % pour la collecte des données sur 2023. En 2025, le financement de Santé publique France s’arrête. » Si cette coupe budgétaire ne signe pas la fin du réseau Mesopath, elle risque bien d’affecter son fonctionnement. « On ne pourra peut-être plus analyser tous les cas, les délais de compte rendu vont peut-être s’allonger et ce sera un frein à l’innovation technologique et au financement d’analyses moléculaires complexes qui permettent de mieux diagnostiquer ces tumeurs rares », détaille Sylvie Lantuejoul.

      Ce fonctionnement « en mode dégradé » serait d’autant plus préjudiciable pour les malades que Mesopath possède, jusqu’à présent, la base de données « la plus complète », explique Sylvie Lantuejoul, la déclaration obligatoire gérée par l’ARS étant non exhaustive. Dans sa réponse envoyée au député Didier Le Gac, le ministère évoque d’ailleurs l’enjeu de « renforcer » la déclaration obligatoire des mésothéliomes.

  • Evgeny Morozov : We Need a Nonmarket Modernist Project
    An interview with Evgeny Morozov
    https://jacobin.com/2023/12/evgeny-morozov-interview-technology-sovereignty-global-south-development-cy

    Cybersyn et les leçons à tirer pour atteindre l’indépendance technologique

    12.6.2023 Interview by Simón Vázquez

    Evgeny Morozov has spent more than a decade studying the transformations unleashed by the internet. He became famous with two internationally awarded books, The Net Delusion: The Dark Side of Internet Freedom (2012) and To Save Everything, Click Here: The Folly of Technological Solutionism (2013), before turning to study the connection between technology, political economy, and philosophy.

    Founder of the knowledge curation platform The Syllabus, his most recent work is The Santiago Boys, a nine-episode podcast focused on the experimental Chilean model in socialism led by Salvador Allende’s Unidad Popular from 1970–73. It tells of radical engineers’ strivings to achieve technological sovereignty, the development of the Cybersyn project to manage the nationalization of the economy, and the country’s fight against ITT, the great technological multinational of the time.

    Morozov has presented his work in Brazil, Chile, and Argentina, ending his tour in New York, in a joint event with Jacobin. Simon Vázquez spoke to him about what it has to tell us about creating socialism today.

    Simón Vázquez

    In several interviews you have argued that it is necessary to involve workers in decisions on technological development, instead of betting on technocratic solutions. Could you explain the problems of imposing technical visions that do not have popular support?

    Evgeny Morozov

    The technocratic solution in the case of today’s digital economy usually comes from the neoliberal right (or center) and insists on the need to police the platforms and what they do in order to improve competition and make it easier for consumers to move across platforms. Such solutions have traditionally been more prevalent in Europe than in the United States, partly for ideological reasons (under the influence of the Chicago School, Americans have been quite lenient in enforcing antitrust rules) and partly for geopolitical reasons (Washington doesn’t want to overregulate its own companies, fearing that their place might be taken by Chinese rivals).

    So, it’s Europe that thinks that it can resolve the problems of the digital economy through more regulation. Some of it might, of course, be useful and necessary, but I think that such a technocratic approach has often been underpinned by a certain blindness toward geopolitics and industrial strategy and even the crisis of democracy that we can observe across the globe. It’s fine for the neoliberal technocrats to fake this blindness, but this would be a mistake for the more progressive and democratic forces to rally behind such calls. The problems of the digital economy won’t be resolved by regulation alone — not least because the digital economy, in both its Chinese and American versions, wasn’t created by regulation alone.

    Simón Vázquez

    On the Left, and more specifically among socialists, there is a debate on planning and technology that in recent years has given rise to the emergence of a current known as cybercommunism. Do you identify with it, and what criticisms would you raise against it?

    Evgeny Morozov

    My main critique of their project is that it’s both too narrow and too broad in its ambitions. The way I see it, it’s an effort to deploy mathematical modeling and computation in order to administer what Karl Marx called the “realm of necessity.” I don’t doubt that for some basic basket of goods necessary for a good life — e.g. housing, clothing, food — an approach like this might be necessary. But I think we also have to be critical of the strict distinction that Marx draws between the realm of necessity and the realm of freedom; the latter he mostly leaves undefined. But that’s precisely where creativity and innovation happen, while the realm of necessity is mostly the realm of social reproduction. Cybercommunism, like Marx, leaves the realm of freedom undertheorized, and, as a result, it doesn’t seem to have a sharp vision for what computers can do when it comes to enabling these more creative pursuits.

    Contrast this to neoliberalism. It starts by refusing a strict distinction between the two realms, arguing that the market is both a system for satisfying our basic needs and demands — and an infrastructure for managing and taming complexity, i.e. the source of the new, the creative, and the unexpected. If you look at the digital economy, you see this fusionist logic playing out in full force: when we play, we also “work,” as it generates value for the platforms. And as we “work,” we also play, as work has become something very different from the Fordist times.

    The Left has traditionally rejected such fusion of the two realms, complaining of the biopolitical turn in modern capitalism, etc. But what if such a fusion is something the Left should embrace? And if so, how could the traditional answer to the neoliberal market as the central feature of the alternative system — i.e. the mathematical plan — be sufficient, given that it doesn’t seek to accomplish anything in the realm of freedom?

    To put it at a higher level of abstraction, neoliberalism is market civilization, as it merges the progressive logic of society becoming ever-more complex and different with the market as the main instrument for achieving it. A better name for it would be “market modernism.” To counter this civilization, we need a “nonmarket modernism” of some kind. Cybercommunism does okay on the “nonmarket” part, but I’m not at all sure it even understands the challenge and the need to solve the “modernist” part of the equation.

    Simón Vázquez

    Why turn back now to the experience of Cybersyn, a proto-internet project to use telex and computers to organize the economy? What is the political purpose of bringing up “what ifs” of the paths not taken? And what does “postutopia” mean, in this context?

    Evgeny Morozov

    Well, the most obvious reason for doing this is to sensitize the global public to the fact that the digital economy and society we have today are not the result of some natural tendencies of internet protocols but, rather, the result of geopolitical struggles, with winners and losers. I don’t think it’s correct to see Cybersyn as an alternative technological infrastructure, because, at the end of the day, there was nothing unique or revolutionary in its telex network or the software that it used or its Operations Room.

    A better lens on it is as a contribution to an alternative economic system, whereby computers could have been used to better aid in the management of enterprises in the public sector. Similar management systems existed in the private sector for a long time — Stafford Beer, the brains behind Cybersyn, was already preaching them in the steel industry a decade before Cybersyn.

    The uniqueness of Cybersyn is that it came out of Allende’s broader efforts to nationalize companies deemed strategic to the economic and social development of Chile, all of it informed by an interesting blend of structural economics from the United Nations Economic Commission for Latin America and the Caribbean (CEPAL) and dependency theory. It’s the end of that project — not just of Cybersyn — that we should be mourning. That’s why in my public interventions after the publication of the podcast, I’ve been so keen to stress the existence of what I call the “Santiago School of technology” (as counterpart to the Chicago School of economics). I think that once we realize that Allende and many of the economists and diplomats around him did have a vision for a very different world order, Cybersyn — as the software that was supposed to help bring that vision about in the domestic context — acquires a very different meaning.

    Simón Vázquez

    In addition to offering a counterhistory of the Chicago Boys, one of the most interesting arguments you offer is that they were not the true innovators of the time, but that their work was limited to thwarting, in the hands of the dictator Augusto Pinochet, Chile’s technological development and the Santiago Boys’s alternative to the incipient neoliberal model. Could you reflect on the contribution you make to the intellectual history of economic thought?

    Evgeny Morozov

    Well, throughout the presidency of Eduardo Frei Montalva, who preceded Allende, and then, of course, during Allende’s own rule, the Chilean economists that we know as the “Chicago Boys” had several kinds of critique to advance. One was of the corrupt and rentierist nature of the Chilean state; here the critique was that various interest groups leveraged their connection to the state to get favorable treatment and shield themselves from competition.

    The other critique was that of policy prescriptions that came out of CEPAL and dependency theory; most of those policies went against the idea that economic development should be left to the market (instead, they defended, first, the idea of industrialization through import substitution, and, then, the need to protect national technological autonomy and sovereignty).

    So, some of the Chicago Boys saw the Allende period as a consequence rather than the cause of a deeper crisis inside the Chilean society and economy; they really saw the workers and the peasants who elected Unidad Popular as just one of the many interest groups fighting to defend their interests inside a state system perceived to be corrupt and sectarian.

    Whatever the substance of the Chicago critique, I think we err in seeing them as some kind of perceptive and pioneering economists who stepped in to save Chile with a heavy dose of neoliberalism. While Unidad Popular did make some errors in running the economy, it did have a coherent — and far more relevant — political vision of what Chile should do to be an independent, autonomous, and well-developed state in the global economy. Some might say that Chile, for all its inequality, got there. I think it didn’t get at all where it may have been — and where it may have been had it only followed the prescriptions of Allende’s Santiago Boys would have been today’s South Korea or Taiwan, countries that punch far above their weight technologically.

    Simón Vázquez

    Another contribution you make in the podcast is to recover the tradition of dependency theory. In the last answer you imply that if Allende’s project had been allowed to prosper, today Latin America would be more just, as well as richer, and Chile, an alternative technological power, with a technological development model different from that of Silicon Valley. But what does dependency theory tell us about contemporary debates in the digital economy?

    Evgeny Morozov

    Dependency theory is a radicalization of CEPAL’s structural economics, which traditionally preached the importance of industrialization. It’s not very different from today’s digital gurus preaching the importance of digitalization. Dependency theorists, however, saw that industrialization in itself cannot be the main objective; economic and social development is. And, as they found out, the relationship between industrialization and development is not linear.

    Sometimes, more industrialization (which often worked as a euphemism for foreign direct investment) means more development; but sometimes it can mean no development or even underdevelopment. It was a debate rife with all sorts of intermediate concepts like Fernando Henrique Cardoso’s “associated development” or “dependent development,” which sought to show that countries can still develop even if industrialization is led primarily by foreign capital. The more radical theorists like Ruy Mauro Marini, Theotonio dos Santos, and Andre Gunder Frank argued that technological autonomy — the development of the country’s own technological base — is a prerequisite to the kind of industrialization that could lead to meaningful development.

    In today’s terms, it would mean that digitalization conducted without a prior commitment to digital sovereignty is likely to create new dependencies and obstacles to development, especially as countries now have to swallow giant bills for cloud computing, artificial intelligence, microchips, etc. The dependencies are, of course, not just economic but also geopolitical, which explains why the United States has been so keen to block China’s efforts to achieve technological sovereignty in areas like 5G and microchips.

    Simón Vázquez

    From this idea of subverting unequal relations, there is the question of industrial planning and state direction of the development process. What do you think was the contribution of Stafford Beer and the Chilean radical engineers in understanding, if not planning, the politics of cybernetic management?

    Evgeny Morozov

    Beer didn’t come to these questions from the more conventional questions of allocation and distribution that would normally be present in debates about national planning. Rather, he came to this agenda from the corporate environment, where it was much more important to think about how to adapt to a future that is always changing. In this sense, corporations tend to be humbler than nation states; they take future as it is, instead of thinking that they can bend it to their own national objectives. One of the consequences of this epistemic humility practiced by Beer was his insistence that while the world was getting even more complex, complexity was a good thing — at least as long as we have the right tools to survive its effects. That’s where computers and real-time networks came into play.

    That’s one part that I still find extremely relevant about Cybersyn, as I made it clear in my remarks about cybercommunism. If we accept that the world is going to become even more complex, we need to develop tools of management — and not just tools of allocation and planning. I find this humility about one’s ability to predict the future and then bend it to one’s will rather useful, not least because it goes against the usual modernist temptation to act like an omniscient and omnipotent god.

    Simón Vázquez

    Stafford Beer talked in his books about designing freedom; you talk about “planning freedom” and governing complexity. Can you elaborate on how this agenda would fit in, within what you pointed out earlier, the importance of talking about the “sphere of freedoms”?

    Evgeny Morozov

    As I explained above, the contribution of Beer to the traditional socialist agenda (with its statist focus on satisfying the most immediate needs of the population) has been to show that there’s much that computers can do in the realm of freedom as well; they are not just tools to be used in the realm of necessity. Beer’s thought closes the door to the kind of technophobic attitude that is still common among some on the Left; he thought — on my view correctly — that just ignoring the question of technology and organization would result in undesirable, highly inefficient outcomes.

    We kind of know it intuitively, which is why we use simple technologies — from traffic lights to timetables — to enhance social coordination without bringing in chaos. But what if such technologies do not have to be so simple? Can’t they be more advanced and digital? Why trust the neoliberal account that the only way to coordinate social action at scale is via the market? That’s where, I think, Beer’s approach is very useful. If start with a very flexible, plastic account of human beings as always evolving and becoming, then we probably want to give them the tools by which they can push themselves (and the collectives they form) in new, completely unexpected, and untried directions and dimensions.

    What’s happened these past two decades is that Silicon Valley has gotten there before the leftists did. That’s why we have tools like WhatsApp and Google Calendar facilitating the coordination of millions of people, with a nontrivial impact on the overall productivity. In this case, social coordination occurs, more complexity is produced, and society moves forward. But it doesn’t happen — contrary to the neoliberal narrative — by means of the price system, but, rather, by means of technology and language.

    This Silicon Valley model, as we discovered more recently, is not without its costs, including politically and economically (just look at the proliferation of disinformation online or the concentration of artificial intelligence [AI] capabilities — the consequence of all this data being produced and gathered — in the hands of a number of corporate giants). So, this neoliberal nonmarket complexity comes at a huge price. What the Left should be thinking about are alternative non-neoliberal ways to deliver similar — and, perhaps, even better — infrastructure for social coordination.

    Simón Vázquez

    Why do you think socialists have given up on some of these concepts? Does it have something to do with the intellectual defeat of Marxism in the Cold War? Or with not having paid enough attention to the debates in the Global South?

    Evgeny Morozov

    I think the answers have to do primarily with the overall intellectual dead end reached both by Western Marxism and its more radicalized versions. The more moderate camp bought into the neoliberal dichotomy between the market and the plan, accepting the former as a superior form of social coordination, especially after the collapse of the Soviet Union. Someone like Jürgen Habermas is a good illustration of this attitude: he accepts the increasing complexity of social systems, but he simply cannot see any alternative to reducing complexity by means of the market or law, with technology being nothing more than applied science.

    The more radical strands — the ones that culminated in cybercommunism — didn’t fully engage with critiques of Soviet planning and its incongruence with liberal democracy that came from the Soviet bloc during the Cold War. I am thinking of people like György Márkus, who, without renouncing Marxism, did write many profound critiques of what Marxists get wrong about — to cite Engels — the shift to the “administration of things” under communism.

    There’s also a certain naive view of technology propelling the broader Marxist project, with its insistence on maximizing the productive forces (something that only the abolition of class relations under communism can achieve). This seems to ignore the highly political nature of striving for efficiency: what might be efficient for some might be inefficient for others. So, to proclaim that, objectively speaking, every technology would have some kind of objectively stated optimum toward which we must aim seems to be misguided. It’s just not what we know from science and technology studies.

    This is not to say that such value conflicts are best resolved in the market — they aren’t — but I see no point in Marxists denying that they do exist. And once we acknowledge that they exist, then one may want to optimize for something other than efficiency — perhaps, what we want as a result of public policy is to maximize the emergence of polyvalent interpretations of a given technology, so that new interpretations of it and its uses can emerge in the communities using it.

    That said, some Marxist thinkers — Raymond Williams, for example — have thought about complexity as a value that the Left should go after. Simplicity, as an overarching goal, just doesn’t easily square with progressivism as an ideology of the new and the different. And I think that Williams got it right: the answer to greater complexity lies in culture, broadly conceived.

    So, instead of trying to answer to the neoliberals by claiming that the right counterpart to the market is the plan, perhaps the Left should be arguing that the right counterpart to the economy — as an organizing goal and method of this market modernism I’ve already mentioned — is culture, conceived not just as high culture but also the mundane culture of the everyday. After all, it’s as productive of innovations as the “economy” — we just don’t have the right system of incentives and feedback loops to scale them up and have them propagated through other parts of society (this is what capitalism excels at when it comes to innovations by individual entrepreneurs).

    Simón Vázquez

    There are many debates in the European Union, the United States, and China about technological sovereignty. In many cases, they are capitalist visions, trying to protect national industries and escape what we could call free markets. You have used this same concept on several occasions in your interviews in Brazil. How does this type of digital autonomy differ and what dimensions does it comprise?

    Evgeny Morozov

    Well, there’s a pragmatic element to it and a utopian element. Pragmatically, I don’t think that technological sovereignty in the near term is achievable without reliance on some kind of domestic counterparts to the American and Chinese providers of the same services, be they in the sphere of cloud computing, 5G, or AI. On a more utopian plane, we are talking about a policy agenda that would harvest these services not in order to preach the gospel of start-ups and incubators — as often happens when the likes of Emmanuel Macron talk about it — but would actually push for a more sophisticated industrial agenda. In the Global South’s case, it would mean shifting away from a development model tied to exporting raw materials, as these economies (especially in Latin America) have done traditionally. But both on utopian and pragmatic grounds, it’s important to keep this discussion tethered to a discussion about economics — and not just about innovation or national security. Without economics, the agenda of technological sovereignty will always be flat and somewhat one-dimensional.

    Simón Vázquez

    Given the current geopolitical correlation of forces, the existence of progressive governments in Latin America, and the consolidation of the BRICS as an active nonaligned movement in the ongoing “Cold War 2.0” between the United States and China, do you think that the Global South can be a kind of global outpost, an inclusive vanguard in terms of technology? What forms do you think a digital internationalism would take in this context?

    Evgeny Morozov

    I don’t quite see where else this opposition to the hegemony of Silicon Valley can come from. It has to rely on regional and international partnerships and alliances, for the simple reason that the costs involved are too huge. But the extra factor is to avoid getting into individual negotiations with the likes of Google and Amazon. While I don’t believe in the techno-feudal thesis that preaches that these companies are not as powerful as nation-states, they do have the American state behind them — and often that state is, in fact, more powerful than the states in the Global South. That’s why it’s important to reexamine past efforts at such cooperation that had technological sovereignty as their goal, the Andean Pact being the foremost example.

    Signed by five nations in Peru, this pact’s main objective was to overcome external trade barriers and promote regional cooperation to foster industrialization and economic development. Orlando Letelier, Chile’s foreign minister under Allende, led the negotiations, highlighting the need to address the exploitation derived from technological property and dependence on foreign companies. Letelier proposed the creation of something like a technological equivalent of the International Monetary Fund (IMF), the Andean Pact, to facilitate developing countries’ access to technological advances and patents. These are the kind of ideas at the international level that we need today.

    Andean Community
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Andean_Community

    The Andean Community (Spanish: Comunidad Andina, CAN) is a free trade area with the objective of creating a customs union comprising the South American countries of Bolivia, Colombia, Ecuador, and Peru. The trade bloc was called the Andean Pact until 1996 and came into existence when the Cartagena Agreement was signed in 1969. Its headquarters are in Lima, Peru.

    #Chili #Andean_Pact #cybersyn #technologie #cybernétique #Weltraumkommumismus #histoire #socialisme #marxisme #impérialisme #tiers_monde #développement

    • Je vois, c’est le vieux principe du diable qui chie toujours sur le plus gros tas de merde. Tu élabores un truc et quelqu’un de très connu vend mille fois mieux sa paraphrase que ton travail original. Il faut avoir une mission à accomplir pour s’aventurer dans la cour des grands, n’est-ce pas?

      Il y a encore d’autres sources

      Stafford Beer and the legacy of Cybersyn: seeing around corners 🔍
      Emerald Group Publishing Limited; Emerald (MCB UP ); Emerald Group Publishing Ltd.; Emerald (ISSN 0368-492X), Kybernetes, #6/7, 44, pages 926-934, 2015 jun
      Raul Espejo, Dr; Leonard, Allenna

      Black Box / Steuerungsdispositiv: Cybersyn oder das Design des Gestells
      De Gruyter, pages 21-40, 2020 sep 21

      Cloud computing: views on Cybersyn
      Emerald Group Publishing Limited; Emerald (MCB UP ); Emerald Group Publishing Ltd.; Emerald (ISSN 0368-492X), Kybernetes, #9, 41, pages 1396-1399, 2012 oct 12
      Lin, Yi; Andrew, Alex M.

      Big Data, Algorithmic Regulation, and the History of the Cybersyn Project in Chile, 1971–1973
      Publishing House Technologija; MDPI AG; Multidisciplinary Digital Publishing Institute (MDPI); Basel: MDPI AG, 2012- (ISSN 2076-0760), Social Sciences, #4, 7, pages 65-, 2018 apr 13
      Loeber, Katharina

      Performance management, the nature of regulation and the CyberSyn project
      Emerald Group Publishing Limited; Emerald (MCB UP ); Emerald Group Publishing Ltd.; Emerald (ISSN 0368-492X), Kybernetes, #1/2, 38, pages 65-82, 2009 feb 13
      Espejo, R.

      #cybersyn #Chili

  • Anderlecht : le budget du CPAS s’élève à 161 millions d’euros pour 2023 - BX1
    https://bx1.be/categories/news/anderlecht-le-budget-du-cpas-seleve-a-161-millions-deuros-pour-2023

    À #Anderlecht, le Conseil communal de ce jeudi 19 janvier a approuvé le budget 2023 du CPAS de la commune. Celui-ci s’élève donc à 161 millions d’euros, soit une augmentation de près de 10% par rapport à 2022.

    Grâce à ce budget, le CPAS entend “accompagner les citoyens anderlechtois qui doivent faire face à une succession de #crises telles que le #Covid, la #guerre en Ukraine, et à une augmentation générale des prix“, indique-t-il par voie de communiqué.

    Actuellement, 570 foyers de réfugiés ukrainiens sont accompagnés par le #CPAS, soit plus de 1240 personnes.

    Le budget comprend une dotation communale de 38.390.000€ (soit 13,60% de plus qu’en 2022).

  • Le CPAS d’Anderlecht manifeste devant le 16 rue de la Loi face à la hausse de la pauvreté
    https://www.sudinfo.be/id684384/article/2023-07-05/le-cpas-danderlecht-manifeste-devant-le-16-rue-de-la-loi-face-la-hausse-de-l

    Les crises successives ont considérablement augmenté la #précarité, affirme le #CPAS d’#Anderlecht. « Le nombre de citoyens qui font appel au CPAS augmente de manière significative. » De nombreux profils qui n’avaient jamais eu besoin d’aide auparavant s’ajoutent en prime à la liste des bénéficiaires du #revenu_d_intégration.

    Le CPAS d’Anderlecht indique que certaines communes font face à un niveau de #pauvreté plus important que d’autres, sans pour autant disposer des mêmes moyens de financement. « 8,4 % de la population active d’Anderlecht a droit à un revenu d’intégration, ce qui en fait la troisième commune la plus pauvre du pays », rapporte le centre public d’action sociale.

    #RIS

  • Waarom betaal je in sommige gemeentes tot 60 procent meer voor je #autoverzekering? | MijnGids | hln.be
    https://www.hln.be/mobiliteit/waarom-betaal-je-in-sommige-gemeentes-tot-60-procent-meer-voor-je-autoverzekerin

    • Full omnium, woonplaats #Anderlecht

    #Risico_autodiefstal : 28,34 feiten / 10.000 auto’s
    Jaarlijkse premie (goedkoopste en duurste) : € 766,43 en € 1.076

    • Full omnium, woonplaats Bekkevoort

    Risico autodiefstal : 0 feiten
    Jaarlijkse premie (goedkoopste en duurste) : € 562,12 en € 707,54

    • Full omnium, woonplaats Kalmthout

    Risico autodiefstal : 0 feiten
    Jaarlijkse premie (goedkoopste en duurste) : € 501,72 en € 707,54

    • Full omnium, woonplaats Seraing

    Risico autodiefstal : 29,75 feiten / 10.000 auto’s
    Jaarlijkse premie (goedkoopste en duurste) : € 753,13 en € 1.094,84

  • #Mémorial de #Souvorov

    Le mémorial de Souvorov (appelé en allemand #Suworow-Denkmal, également #Russen-Denkmal), est un monument situé dans les #gorges_des_Schöllenen, près du #pont_du_diable, sur le territoire de la commune uranaise d’#Andermatt, en #Suisse.

    Le monument a été dressé en mémoire des #soldats_russes morts au combat lors de leur traversée des Alpes en septembre #1799 sous le commandement du général #Alexandre_Souvorov. Il rappelle en particulier les combats qui se sont déroulés dans la région le 25 septembre 1799 entre les troupes russes et celles commandées par le général napoléonien #Lecourbe.

    Le monument a été érigé en 1895-1898 selon des plans d’A. Werschinsky, avec l’approbation de la Suisse. Le terrain sur lequel il se dresse est la propriété de l’État russe ; cependant, contrairement à une légende urbaine, la parcelle n’est ni une zone extraterritoriale, ni une enclave russe en Suisse.

    Lors de sa visite d’État en Suisse, le président russe Dmitri Medvedev a visité le monument le 22 septembre 2009 en compagnie du président suisse Hans-Rudolf Merz.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9morial_de_Souvorov
    #monument #Suisse #Russie

    –-> on en parle dans cette série historique sur le canton Tessin :
    https://seenthis.net/messages/978229

  • Antivax - Les marchands de doute

    Comment se propagent le refus de la vaccination contre le Covid-19 et les théories aussi fantaisistes que complotistes qui l’accompagnent ? Une incursion éclairante au coeur de la galaxie antivax, auprès de ses adeptes et de ses réseaux d’influence.

    Alors que se déroule la plus grande campagne de vaccination de l’histoire, la contestation enfle partout dans le monde. Suscitant espoir mais aussi crainte et colère, les injections anti-Covid fracturent l’opinion. Victime de ses succès, qui rendent le danger moins tangible, critiquée pour ses effets secondaires, la vaccination, qui engage de manière intime la confiance des citoyens dans les institutions, s’est toujours attiré des adversaires. Reste que le mouvement antivax, ultraminoritaire, mais très actif, prospère aussi sous l’influence de personnalités parfaitement intéressées à qui la pandémie actuelle offre un tremplin. Figure de proue du mouvement, Andrew Wakefield, un gastro-entérologue britannique radié en 2010, s’est fait connaître par une étude frauduleuse, publiée dans « The Lancet » en 1998, établissant un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme. Le scandale qui a suivi va paradoxalement lui donner des ailes. Il quitte l’Angleterre pour les États-Unis, où il monte un business en exploitant les peurs liées à la vaccination. Aujourd’hui, Wakefield, devenu prospère jet-setteur, et ses pairs, comme le producteur Del Bigtree, surfent sur l’épidémie de Covid-19 et sèment la désinformation en propageant des théories complotistes sur les réseaux sociaux afin de faire basculer les hésitants dans le camp de l’opposition vaccinale systématique.

    Propagande et récupération
    Cette enquête au cœur du mouvement antivax, tournée entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, lève le voile sur le commerce lucratif de traitements alternatifs dangereux, des levées de fonds au profit de causes douteuses, une redoutable machine de propagande et des partis extrémistes en embuscade. Un aréopage de scientifiques, lanceurs d’alerte ou journalistes, parmi lesquels Fiona Godlee, la rédactrice en chef du "British Medical Journal "qui a révélé l’imposture de Wakefield, apporte un regard critique sur ce mouvement. Le film fait aussi entendre les doutes de ceux qui, sans être complotistes, rejettent les vaccins, les accusant de causer plus de dommages qu’ils ne permettent d’en éviter, avec, en contrepoint, le témoignage d’une jeune femme restée paraplégique après une rougeole contre laquelle elle n’avait pas été vaccinée. Sans exprimer de ressentiment vis-à-vis de ses parents, elle indique néanmoins que « c’est trop bête de laisser le hasard choisir quand il y a des solutions ».

    https://www.arte.tv/fr/videos/103025-000-A/antivax-les-marchands-de-doute

    signalé aussi par @odilon ici :
    https://seenthis.net/messages/940747

    #vaccinations #vaccins #vaccin #anti-vax #anti-vaxx #doutes #confiance #Andew_Wakefield #publications_scientifiques #édition_scientifique #business #manipulation #The_Lancet #Thoughtful_house #Jane_Johnson #Lisa_Selz #Strategic_Autism_Initiative #Mark_Geier #sentiments #émotions #autisme #Andew_Hall_Cutler #Mark_Grenon #Jenny_McCarthy #Robert_De_Niro #Vaxxed #Donald_Trump #Trump #rougeole #Ardèche #Evee #justiceforevee #multi-level_marketing #Elle_Macpherson #Ethan_Lindenburger #Facebook #réseaux_sociaux #complotisme #Querdenke #liberté #Louis_Fouché #Réinfocovid #Les_Patriotes #extrême_droite #Florian_Philippot

    • On parle d’un mec à l’origine du groupuscule Vengeance Patriote qui entraîne ses militants au combat façon paramilitaire mais pour Coralie Dubosc, la vidéo d’appel au meurtre de #Papacito est un caprice de Mélenchon.

      LREM, le barrage troué...

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1401922145891098624
      Pour situer un peu mieux, voilà de qui on parle.
      https://www.streetpress.com/sujet/1603295168-vengeance-patriote-groupuscule-extreme-droite-militants-comb

    • Le déni médiatique de la violence d’extrême droite

      Dure journée. L’emploi du temps prévu s’est surchargé de toutes les tâches liées à la résistance à la meute médiatique alléchée par le plan de com du « printemps républicain ». En effet, quatre heures après l’émission sur France Inter du dimanche, le premier de ces doriotistes se réveille et trouve dans mes propos à l’émission ce qu’aucun des quatre journalistes présents sur le plateau n’avait entendu ni vu : une improbable séquence soi-disant complotiste. Pourtant, je répétais seulement ce que des dizaines d’articles de presse avaient dit avant moi : que les assassins attendent souvent les élections pour faire parler d’eux. Comme ce délire n’était pas vraiment convaincant, les ventilateurs à fiel se tournèrent vers le récit des parents de victimes pour mieux me flétrir grâce une dose d’affect empathique. Il m’a semblé que ces gens ne savaient pas vraiment ce que j’ai réellement dit, mais réagissaient à ce que leurs interrogateurs me faisaient dire. Mais ainsi fut réunie une belle base pour un long spasme d’indignation médiatique sur toutes les chaînes. Et sur tous les journaux dans la main des 9 milliardaires propriétaires de toute la presse et de ceux qui la font. Car pour eux mon dernier score dans les sondages est déjà un attentat contre leur pouvoir de bashing.

      Alors, sentant l’ambiance propice, un youtubeur d’extrême droite, recommandé comme « ami » par Éric Zemmour, met en ligne une vidéo sur l’art d’assassiner un électeur insoumis. Nous sommes glacés d’effroi. Pas certains journalistes. Et c’est peut-être encore plus glaçant.

      Tranquillement plusieurs m’accusent d’orchestrer une diversion. Comme si je trouvais mon compte à cette vidéo !! Regardez un instant la scène des coups de poignards et dites ce que vous ressentez en tant que personne normale. La pente CNews d’une bonne partie de la presse est désormais une option éditoriale qui se généralise. Dans cette ambiance, Zemmour a pu venir défendre Papacito sans rencontrer la moindre opposition de sa corporation.

      Je laisse de côté les délires politiques de ceux qui vendaient la peau politique de l’ours avant qu’il soit assassiné. J’en reste à l’essentiel. C’est à dire aux deux bonnes nouvelles de cette séquence. La première : les médias prennent la responsabilité de dire qu’il n’y aura aucun assassin pour profiter des périodes électorales comme cela s’est passé jusque-là. La seconde : pour ces médias aucun d’entre nous n’a rien à craindre des menaces de mort dont nous faisons l’objet. Raison pour laquelle ils leur donnent moins d’importance que la suite du feuilleton de leur manipulation de mes propos.

      Tout le monde peut donc dormir tranquille. Isolés dans des flots de boue et de manipulations nous n’aurons qu’un souhait : que leur déni soit confirmé. Qu’il n’y ait pas d’attentats et que nul d’entre nous ne reçoive un mauvais coup. Tel est désormais le monde dans lequel nous vivons.

      Jlm

    • Je rigole. Mon père, qui se fout de la politique depuis toujours, me raconte que quand même, il a une opinion sur Mélenchon, oui, oui, car « quand même, tu te rends comptes Mélenchon, il en raconte de ces conneries ! ».

      Tu vois, Mélenchon, c’est le gars, on s’intéresse à ce qu’il raconte que quand il raconte qq chose qu’on va pouvoir dire que c’est pourri. Mélenchon, là, tu vois, on va pouvoir dire qu’il est complotiste. Et comme lui, on a le droit de le dire, c’est un gauchiste, et même un islamogauchiste, alors on a tous les droits, et on va donc le dire sur tous les tons, et sur toutes les ondes. Et comme ça, même les gens qui ne se sont jamais forgé de conscience politique, ils vont pouvoir dire que Mélenchon, quand même, quel trou du cul.

      Moi, là, ça fait plus de 15 ans que je lis ce qu’il raconte Mélenchon, et jamais je ne me suis dit qu’il était complotiste. Et même plutôt un petit peu le contraire. Bref.

    • c’est les généralisations théoriques sur « l’oligarchie » (quelques poignées ou 1% qui commandent) qui sont complotistes, elles ne font pas de cas des rapports sociaux qui nous tiennent, ça permet de dénoncer (s’indigner) au lieu de critiquer (analyser). pour jouer au tribun, c’est beaucoup plus adapté.

  • Bruno Mars, Anderson .Paak, Silk Sonic - Leave the Door Open [Official Video]
    https://www.youtube.com/watch?v=adLGHcj_fmA

    T’as quand même entendu dire que Anderson Paak et Bruno Mars ont enregistré un album entier ensemble hein ? Et ça va sauver l’année pourrie. :)

    Intro
    https://www.youtube.com/watch?v=odRWSkWTT6E

    #musique #funk #soul #R&B #groove #Anderson_Paak #Bruno_Mars #Silk_Sonic #feel_good #Californie #love et yora du #Bootsie_Collins aussi

  • #François_Héran : « L’#idéologie du #confinement national n’est qu’un ruineux cauchemar »

    Technique de lutte contre l’#épidémie, le confinement devient une dangereuse idéologie s’il prend prétexte de la #protection_sanitaire pour viser les seuls migrants, souligne le sociologue François Héran dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. « Fermer nos frontières », telle serait pour certains la leçon à retenir de la crise sanitaire, une mesure qu’on aurait dû adopter de longue date. Mais les fermer à qui ? Aux seuls migrants ou à tous les voyageurs internationaux ? Dans nos cerveaux, le projet d’ouvrir ou de fermer les frontières est associé à la politique migratoire.

    Or, le virus ne fait aucune différence entre le migrant et le voyageur. Il n’a pas d’idéologie, il obéit à la loi des grands nombres et à cette donnée de base : l’immigration représente une part minime des passages aux frontières, moins de 1 %. Une politique de confinement national qui alléguerait la protection sanitaire pour cibler les migrants tout en négligeant 99 % des passages de frontière renouerait avec les errements du passé, bien décrits par l’historien Antonin Durand dans un article de la revue en ligne De facto.

    La France a délivré en 2019 environ 270 000 titres de séjour d’au moins un an à des migrants non européens

    La somme des franchissements de frontière enregistrés dans le monde en 2018 pour des séjours de moins d’un an s’élève à 1,4 milliard, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Malgré l’essor des communications à distance, ce nombre a progressé de 50 % en dix ans. Voyages de loisir pour une grosse moitié, mais aussi visites aux proches, voyages d’étude, pèlerinages, déplacements professionnels (stages, missions, travaux saisonniers). Sans surprise, l’Europe concentre la moitié des entrées aux frontières. Or le record mondial revient à la France : pas moins de 89 millions d’entrées en 2018, migration non comprise. Devant l’Espagne (83 millions), les Etats-Unis (80 millions), la Chine (63 millions) et l’Italie (62 millions).

    Il est plus difficile d’estimer le nombre d’entrées à des fins de migration permanente. Mais l’ordre de grandeur est cent fois moindre. La France a délivré en 2019 environ 270 000 titres de séjour d’au moins un an à des migrants non européens – dont une part vivaient déjà sur place sans papiers (ce qui empêche d’additionner simplement les illégaux aux légaux). S’ajoute à ce noyau une partie des 170 000 demandeurs d’asile, « dublinés » compris : ceux qui n’obtiennent ni le statut de réfugié ni une régularisation pour raison familiale ou autre (et, donc, ne figureront pas dans la statistique des titres des années suivantes). Au total, en calculant large et sans doubles comptes, on peut estimer à 400 000 environ le nombre d’entrées annuelles de migrants non européens sur le territoire français. Quant aux citoyens de l’Union européenne, qui peuvent s’installer sans titre de séjour, les enquêtes de l’Insee estiment leur afflux, bon an mal an, autour de 140 000.

    Déguiser une politique migratoire en politique sanitaire

    Ainsi, chaque année en France, 540 000 entrées environ relèvent de la migration, ce qui est très peu sur l’ensemble des 90 millions d’entrées provisoires ou durables : 0,6 %. Même assortie d’une grosse marge d’erreur, c’est une donnée incontournable pour le contrôle sanitaire. Les contrôles aux frontières pour ralentir la propagation des épidémies sont légitimes, mais rien ne justifie de les réserver aux migrants, alors que les voyageurs internationaux sont de 140 à 200 fois plus nombreux. Ce serait déguiser une politique migratoire en politique sanitaire.

    Or la confusion est courante. Dans un entretien récent (Le Figaro du 14 avril), Philippe de Villiers jubile : l’épidémie a sonné le glas du mondialisme, la France rentre dans ses frontières et les multiplie à l’envi en interne, sous forme de gestes barrières. Et de fustiger la mondialisation, coupable d’avoir favorisé « quatre crises mortelles : sanitaire, migratoire, économique, et bientôt financière ». J’invite M. de Villiers à se pencher sur un fleuron de la mondialisation qu’il connaît bien, le parc du Puy du Fou. Son site multilingue (français, anglais, espagnol, italien, allemand, néerlandais, russe et chinois) vante la part croissante des visiteurs étrangers (+ 38 % en 2018) et arbore le titre de « meilleur parc du monde » décerné par… le site Internet TripAdvisor. Et j’imagine qu’il ne discrimine pas les immigrés à l’embauche. On le voit, l’intérêt bien compris n’a que faire de l’idéologie du confinement national. Libéré de la crise, le parc vendéen saura renouer avec le succès en misant à nouveau sur la mondialisation.

    On a pris conscience dans la crise que les métiers à forte utilité sociale mobilisent les immigrés plus qu’à leur tour. On vérifie aussi que, sans la clientèle étrangère, des secteurs entiers sont sinistrés. Les 89 millions d’entrées de l’année 2018 ont produit 140 millions de nuitées de non-résidents – autant que les nuitées de clients français ! Le Louvre ne serait pas le premier musée de la planète s’il ne vendait pas 75 % de ses billets à des étrangers. Et ainsi de suite.

    Vous rêviez d’un monde appliquant sans faille l’idéologie du « confinement national » ? La fermeture des frontières à la faveur de l’épidémie vous en apporte la preuve expérimentale : un monde sans migrants ni visiteurs étrangers est un monde à l’arrêt ou sévèrement amputé. C’est un monde où les citoyens des pays du Nord – cuisante ironie – peuvent devenir à leur tour des étrangers indésirables dans les pays du Sud, voire dans leur propre pays, comme l’ont vécu ces Français en croisière interdits de débarquer à Marseille, pris au même piège que les passagers de l’Aquarius en 2018.

    Interdépendance

    Il est bon que les Etats souverains cherchent à garantir sur leur sol certaines productions stratégiques pour la défense et la santé. Mais le souverainisme atteint ses limites avec les effets ruineux du confinement national et sous le coup des décisions souveraines des autres pays. On ne perd pas son indépendance si, au lieu de fabriquer soi-même son pain, on l’achète chez son boulanger ; on entre en interdépendance et c’est ce qu’on appelle le marché, avec son lot de coopérations, d’échanges et de régulations. Ainsi en va-t-il des relations internationales, de l’intégration européenne ou des conventions internationales en matière de mobilité, de migration ou d’asile.

    La tendance à franchir toujours plus les frontières n’est ni une mode ni une anomalie. C’est une lame de fond. Au nom de quoi voudrait-on dissuader les jeunes, les actifs ou les retraités de parcourir le monde ? La migration, à sa modeste échelle, participe de ce mouvement. Il faut réguler cette mobilité, c’est inévitable, mais on voit mal comment inverser la mondialisation croissante des voyages internationaux, sauf à rêver d’un confinement perpétuel.

    Technique de lutte en temps d’épidémie, le confinement se dégrade en idéologie s’il allègue la protection sanitaire des nations pour viser les seuls migrants. L’immigration zéro est un déni de réalité tout autant que le slogan « no border ». De la même façon, le rêve d’un monde fermant ses frontières à tous les étrangers n’est qu’un ruineux cauchemar. Une fois déconfiné, le monde continuera de circuler – et il y aura tout à voir.

    François Héran est sociologue, anthropologue et démographe, titulaire de la chaire migrations et sociétés au Collège de France, ancien directeur de l’Institut national d’études démographiques (INED) de 1999 à 2009, animateur de l’Institut Convergences Migrations. Derniers ouvrages parus : « Avec l’immigration. Mesurer, débattre, agir », (La Découverte, 2017) et Migrations et sociétés (Fayard, 2018).

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/26/francois-heran-l-ideologie-du-confinement-national-n-est-qu-un-ruineux-cauch
    #confinement_national #migrants #migrations #coronavirus #covid-19
    #frontières #fermeture_des_frontières #nationalisme #liberté_de_circulation #liberté_de_mouvement

    –------

    Voir aussi cet autre texte de Héran :
    #Voyageurs_internationaux ou immigrants, le virus ne fait pas la différence
    https://seenthis.net/messages/844270

    ping @thomas_lacroix @karine4 @isskein

    • Entretien. Pour l’épidémiologiste suédois #Anders_Tegnell, “fermer les frontières est ridicule”

      L’épidémiologiste à l’origine de la stratégie controversée de la Suède pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 s’est entretenu avec Nature. Selon lui, l’approche basée sur la responsabilisation a bien fonctionné dans son pays.

      https://www.courrierinternational.com/article/entretien-pour-lepidemiologiste-suedois-anders-tegnell-fermer

      Après, voilà... c’est le gars derrière la stratégie de lutte contre le coronavirus en Suède...

    • Le #nationalisme est-il bon pour la santé ?

      Les gouvernements ont arrêté le monde en sept jours. Dès janvier, alors que l’Organisation mondiale de la santé s’était prononcée contre les restrictions du trafic international de voyageurs (https://www.who.int/news-room/articles-detail/updated-who-advice-for-international-traffic-in-relation-to-the-outbreak-of-the), la circulation en provenance de Chine avait été suspendue par plusieurs pays, voisins ou plus lointains, comme l’Italie.

      Mais c’est à la mi-mars que tout a basculé. Malgré la progression de l’épidémie, de plus en plus d’États ont remplacé les contrôles sanitaires aux frontières par des blocages fondés sur la nationalité. En une semaine, entre le 16 et le 23 mars, la plupart d’entre eux ont interdit l’entrée à toutes les nationalités, à l’exception de leurs propres ressortissants (https://www.iatatravelcentre.com/international-travel-document-news/1580226297.htm).

      Ces restrictions peuvent paraître justifiées pour des raisons sanitaires. De fait, la distanciation sociale, lorsqu’elle est parfaitement respectée, réduit efficacement la propagation de l’épidémie. Par extension, ne pourrait-on pas penser que la « distanciation nationale » contribue, elle aussi, à cette réduction ?
      Une stratégie inefficace

      En janvier, lorsque l’OMS recommande de ne pas restreindre le trafic international, son avis est fondé sur l’inefficacité sanitaire d’une telle mesure. Une fois que le virus est présent sur un territoire, il se propage en effet à travers les contacts locaux. Fermer les frontières ne retarde que de peu l’épidémie, comme l’ont montré de nombreuses études sur la propagation des virus de la grippe ou d’Ebola.

      Ces résultats ont été confirmés pour le Covid-19. Un article publié dans la prestigieuse revue Science a étudié les effets des restrictions de voyage sur la propagation de l’épidémie en cours. Il conclut que l’impact d’une forte réduction des voyages vers et à partir de la Chine (à hauteur de 90 %) reste modeste sur la progression de l’épidémie, tant que cette réduction n’est pas combinée avec des efforts importants visant à réduire de 50 % la transmission à l’intérieur des communautés nationales, notamment par un dépistage précoce et isolation.

      L’article compare également l’impact des restrictions internes que la Chine a adoptées le 23 janvier à l’égard de Wuhan à celui des restrictions internationales que les pays ont adoptées à l’égard de la Chine. Les restrictions décidées à Wuhan ont retardé la progression de l’épidémie dans le reste de la Chine de seulement 3 à 5 jours. La raison est que des personnes qui n’avaient pas (encore) de symptômes avaient déjà voyagé dans d’autres villes chinoises avant la quarantaine.

      L’étude montre que les « frontières » installées autour de Wuhan ont eu un effet plus marquant à l’échelle internationale. En prenant cette mesure, la Chine a réduit le nombre de cas importés dans d’autres pays de 80 % jusqu’à la mi-février, lors du déclenchement de l’épidémie dans plusieurs pays.

      Ce résultat n’est pas surprenant : les mesures plus ciblées, à commencer par le dépistage, l’isolement des cas infectés et la distanciation sociale, sont plus efficaces pour contenir une épidémie, que les restrictions de la mobilité.
      https://www.youtube.com/watch?v=gxAaO2rsdIs&feature=emb_logo

      Des dangers pour la santé publique

      Le 18 mars, trois chercheurs américains tentaient encore de montrer l’inutilité de fermer les frontières avec la Chine. Pour cela, ils ont analysé l’évolution du nombre de personnes infectées par pays et par jour, à partir de 27 janvier. Comme le montre leur graphique, certains pays ayant fermé leurs frontières avec la Chine (en rouge) peuvent connaître un nombre d’infections plus élevé que d’autres pays qui ne l’ont pas fait (en bleu).

      Un collectif de seize spécialistes en santé mondiale ont alerté, dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, sur le caractère disproportionné des fermetures des frontières – mesures qui contreviennent aux recommandations de l’OMS et qui sont susceptibles d’aggraver la crise sanitaire.

      Les restrictions au trafic international risquent en effet d’aggraver la situation, pour plusieurs raisons. Sanitaires, d’abord : même quand des exceptions sont prévues pour le personnel soignant et les équipements médicaux, la rareté des moyens de transport ralentit la réponse sanitaire.

      Alimentaires, ensuite : même si le stock mondial de céréales est pour le moment suffisant, l’arrêt des exportations peut perturber les prix en provoquant ici des excédants, là des pénuries alimentaires qui aggraveront la crise sanitaire.

      D’équité, enfin : la fermeture des frontières nuit, de façon tragique, aux plus vulnérables. Chaque année, le commerce international permet d’acheminer assez de maïs, de blé et de riz pour nourrir 2,8 milliards de personnes dans le monde. En 2018, l’Afrique subsaharienne, une région où résident un quart des 820 millions de personnes malnutries du monde, avait pu importer plus de 40 millions de tonnes de céréales.


      La fermeture des frontières risque d’augmenter l’insécurité alimentaire des plus pauvres, comme l’indique un récent rapport du Programme alimentaire mondial des Nations unies.
      Fermer les frontières, est-ce légal ?

      Un article publié récemment dans Science rappelle que la restriction du trafic viole le droit international. En effet, la plupart des États qui ont procédé à la fermeture des frontières ne respectent pas le Règlement sanitaire international de l’OMS qu’ils ont eux-mêmes adopté en 2005.

      Ce Règlement, qui constitue un traité légalement contraignant, dispose, à son article 43, que les mesures prises par les États face aux risques sanitaires « ne doivent pas être plus restrictives pour le trafic international, ni plus intrusives ou invasives pour les personnes, que les autres mesures raisonnablement applicables qui permettraient d’assurer le niveau approprié de protection de la santé » (43-1). Pour être proportionnées, les mesures doivent s’appuyer sur « des principes scientifiques » et sur « les éléments scientifiques disponibles » (43-2). Lorsqu’un État prend des mesures qui « entravent de manière importante le trafic international », comme le « refus de l’entrée ou de la sortie des voyageurs internationaux pendant plus de 24 heures », cet État doit « fournir à l’OMS les raisons de santé publique et les informations scientifiques » qui justifient » ces décisions (43-3).

      Or les principes et les informations scientifiques disponibles ne justifient pas les restrictions du trafic international. De plus, la plupart des pays n’ont pas notifié à l’OMS les raisons de santé publique qui ont motivé leur décision. Les chercheurs enjoignent les gouvernements de suivre plutôt les recommandations de l’OMS en augmentant le nombre de tests et en s’assurant que la distanciation sociale est respectée.
      Le biais nationaliste

      Dans des situations de crise, le risque de prendre des décisions biaisées augmente et avec lui, notre capacité à aggraver la situation. L’un de ces biais est de surestimer l’importance des frontières nationales ou des différences entre les populations. En sciences sociales, ce biais est appelé « nationalisme méthodologique », pour le distinguer du nationalisme comme idéologie politique.

      On peut l’illustrer par trois autres exemples. Premièrement, le biais nationaliste nous empêche de percevoir correctement un problème de santé humaine. Ainsi, le virus a été souvent présenté comme étant « chinois ». Le 27 janvier, un journal danois avait même publié une caricature remplaçant chacune des étoiles du drapeau de la Chine par un virus. L’ambassade chinoise au Danemark avait déploré « le manque d’empathie » et une « offense à la conscience humaine ». Le journal danois s’en est défendu, en estimant que les Chinois et les Danois représentaient « deux types de compréhension culturelle ». Or cette surestimation des différences culturelles peut conduire non seulement à l’absence d’empathie, mais aussi à la confiance dans l’idée que pour faire face à un virus perçu comme étranger, la solution est de fermer les frontières.

      Deuxièmement, le biais nationaliste peut expliquer les temps de réaction à un problème sanitaire. Par exemple, l’Italie a fermé ses frontières avec la Chine le lendemain de l’hospitalisation d’un couple de touristes chinois à Rome le 30 janvier. Mais elle a mis plus de trois semaines pour prendre les premières mesures adéquates.

      Pendant trois semaines, les recommandations du ministère de la Santé visaient uniquement les personnes qui revenaient de l’étranger et les médecins cherchaient surtout des patients ayant voyagé. Lorsque le 20 février, un Italien de 38 ans avait développé les symptômes sans lien apparent avec l’Asie, l’anesthésiste qui a décidé de le tester a dû désobéir au protocole qui réservait les tests aux personnes ayant voyagé à l’étranger.

      Troisièmement, le biais nationaliste a conduit les gouvernements à interdire l’arrivée des étrangers tout en faisant une exception pour les ressortissants ou les résidents. Or, si le but est de réduire le nombre d’interactions sur un territoire, pourquoi permettre le retour des nationaux, dont les liens sociaux et familiaux sont plus nombreux que ceux des étrangers ? Et pour les nationaux, la règle qui leur permet de revenir, quelle que soit la prévalence de l’épidémie dans leur pays, leur rend-elle vraiment service ?

      Les gouvernements ont arrêté le monde en sept jours sans en voir toutes les conséquences. Combien de temps nous faudra-t-il pour les corriger ?

      https://theconversation.com/le-nationalisme-est-il-bon-pour-la-sante-135709

      ping @karine4

  • Covid-19 : pour une indemnisation des victimes professionnelles | Santé & travail
    http://www.sante-et-travail.fr/covid-19-indemnisation-victimes-professionnelles

    L’Académie de médecine et deux associations de défense des victimes du travail demandent au gouvernement de légiférer pour faciliter la réparation des préjudices subis par les salariés et agents décédés, ou atteints de séquelles, à cause du Covid-19.

    Il est temps de passer de la parole aux actes. C’est le message qu’ont voulu faire passer deux associations de victimes de risques professionnels, la #Fnath (Association des accidentés de la vie) et l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante) à propos du #Covid-19. « Nos soignants paient un lourd tribut pour sauver des vies. Tous les soignants malades seront reconnus au titre des maladies professionnelles, sans exception », a affirmé Olivier Véran, le ministre de la Santé, le 23 mars. Sauf qu’en l’état actuel du système d’indemnisation professionnelle, ça n’est pas possible. Aucun tableau de #maladie_professionnelle ne mentionne le Covid-19.

    Rozenn Le Saint - Santé & travail 7/4/2020

    Les soignants, en première ligne, doivent bien sûr être indemnisés. Mais aussi ceux en deuxième ligne, en l’occurrence, « les personnels travaillant pour le fonctionnement indispensable du pays (alimentation, transports en commun, sécurité…) », énonce l’Académie de médecine. Pourquoi restreindre la réparation des préjudices subis aux soignants alors que ceux qui font le ménage dans les services Covid-19 des hôpitaux, par exemple, courent également le risque d’y être contaminés ? De même que les hôtesses de caisse, les éboueurs, les pompiers, les policiers et toutes celles et ceux en contact avec des personnes potentiellement infectées.

    #Andeva #C2RMP

  • #Coronavirus : quand les #gens_du_voyage ne peuvent plus voyager

    Le #confinement vaut pour tout le monde. Le « restez chez vous » se conçoit aussi sur quatre roues. La #Wallonie impose leur maintien sur place, même sur des sites officieux.

    Le confinement d’une population est une décision forte et contre-nature. Mais que dire lorsque l’#interdiction_de_circuler concerne les gens du voyage dont le propre est de prendre la route et de s’installer au bord de celle-ci, parfois au petit bonheur la chance ? Etienne Charpentier est de ceux-là. Il témoigne de sa #frustration depuis le terrain de #Pont-à-Celles où il a installé sa caravane et une dizaine d’autres, avec sa famille : « Quand tout cela sera fini, les roues vont chauffer ! », résume celui qui préside le comité national des gens du voyage, déjà dans les starting-blocks.

    Combien sont-ils en Wallonie ? On cite le chiffre de 10.000, à la belle saison. Mais le recensement est difficile. Traditionnellement, beaucoup de Français sillonnent nos routes. Le confinement annoncé, ils ont préféré rentrer chez eux. Ils reviendront tôt ou tard.

    En hiver, beaucoup de gens du voyage ont aussi un point de chute fixe. C’est le cas d’Albert Zepp à #Mons : « J’y ai une maison et une caravane dans le jardin, où je dors. J’y suis confiné comme tous les Belges. Mais s’il n’y avait pas de coronavirus, j’aurais déjà repris la route, vers les Ardennes, la France. L’été, c’est la saison de #pèlerinages. J’attends le feu vert des autorités. » D’autres, comme Etienne Charpentier, ont été surpris par le confinement et n’ont plus bougé depuis lors.

    « Or, l’hiver est fini et on a l’habitude de dire que les gens du voyage bougent toutes les trois semaines à partir de mars. Les consignes les empêchent de #repartir, cette fois », note Ahmed Hakim qui dirige le centre de médiation des gens du voyage. Avec cette structure, la Wallonie s’est dotée d’un outil qui combat les idées reçues et tente d’améliorer les relations de ces citoyens avec les autorités et la population.

    « Des gens responsables »

    Le directeur peut témoigner d’une application stricte des instructions fédérales : « Je suis agréablement surpris. Les gens du voyage se montrent très sensibles à la situation sanitaire. Ils prennent ça très au sérieux. Les familles sont dans une sorte de #promiscuité, mais elles cherchent elles aussi à respecter la #distanciation_sociale. A ma connaissance, aucun foyer épidémique n’a été enregistré dans ces communautés. »

    Le centre de médiation a publié une affichette qui recense les gestes et les attitudes à adopter face au coronavirus : lavage des mains, distances, éternuements… Mais d’autres pictogrammes font référence à ce mode de vie particulier : éviter les discussions en groupe devant les caravanes, ne pas laisser courir les enfants en bande… Ici, le « restez chez vous » se conçoit sur quatre roues !

    « Nous ne sommes pas des gens à part. Nous savons que nous devons aussi nous protéger et protéger les autres. Nous sommes des gens responsables », explique Etienne Charpentier. Il n’empêche : quand la question d’un confinement a été mise sur la table, les gens du voyage ont bien senti que les rapports parfois compliqués avec les populations sédentaires risquaient de s’exacerber un peu plus.

    Leurs responsables s’en sont même ouverts dans un communiqué à l’intention des autorités : « A l’heure où les mesures de confinement et les fermetures des frontières se multiplient, plusieurs groupes de la communauté installés dans différentes communes wallonnes subissent les affres de la population et se voient sommés de déguerpir. Ce sont des “villages” entiers qui sont contraints de se déplacer. »

    Le respect des consignes

    Etienne Charpentier évoque des cas en #Hainaut, mais il n’en dira pas plus. A Pont-à-Celles où il a trouvé refuge avec les siens, l’accueil a été correct. « Mais cela n’a pas été simple parce que le terrain choisi est dans le centre-ville. Nous avons eu des expériences difficiles, des difficultés quand d’autres communautés ont choisi de s’installer sur le site de l’Arsenal », explique Pascal Tavier (PS), le bourgmestre. Quand le confinement a été décrété, certains habitants ont craint que les gens du voyage « dévalisent » les commerces locaux.

    Mais le climat s’est apaisé dans cette commune proche de Charleroi : « Ils se sont installés sans accord et sont peu nombreux. Nous avons négocié. Cette famille respecte le voisinage, il y a eu une ou deux #plaintes, mais c’est tout. Ils ont pris contact avec Ores et la SWDE pour l’accès à l’électricité et à l’eau. Etienne Charpentier et les siens sont là jusqu’à la fin du confinement. »

    Pont-à-Celles respecte à la lettre les instructions du gouvernement wallon. Alerté de possibles difficultés par les représentants de la communauté, Pierre-Yves Dermagne (PS), le ministre des Pouvoirs locaux, a adressé un courrier aux gouverneurs de provinces et à travers eux à toutes les communes. La principale recommandation porte sur « le maintien des installations actuelles sur les sites officiels et officieux. »

    Le même exécutif avait déjà gelé toutes les procédures d’#expulsion. Il a affiné sa réflexion pour les gens du voyage : le temps de la crise, « ceux-ci doivent pouvoir y demeurer sans être inquiétés et sans entrave ni dans l’exercice de leurs #droits ni dans l’accomplissement de leurs #obligations », précise le ministre qui demande aussi que « les autorités communales organisent l’accès à l’#eau et à l’#électricité. »

    Un impact économique

    Pas question donc d’un cadeau à une communauté minoritaire : il s’agit de protéger des citoyens en difficulté dans des temps troublés. Mais le gouvernement wallon s’inscrit aussi dans une logique unanimement partagée : pendant le confinement, les #déplacements sont interdits. En caravane, aussi !

    Etienne Charpentier nous a demandé de l’écrire : « L’intervention wallonne a été très appréciée. » Le maintien sur place est pourtant pénible à vivre. Les familles et les groupes ne peuvent plus se rencontrer, se croiser. La fête de #Pâques approche et elle compte beaucoup pour les gens de la route, elle se vivra cette fois en petit comité.

    Le moment venu et comme partout ailleurs, il faudra aussi parler de l’après-coronavirus : « Ce confinement, c’est toute une #économie en panne sur les marchés, le spectacle ou les fêtes foraines. Beaucoup sont indépendants et leurs activités au jour le jour ne permettent pas d’engranger de la trésorerie. Il faudra aussi aider les gens du voyage », plaide déjà Ahmed Hakim.

    Les terrains, sujet sensible

    En Wallonie, onze communes ont conclu une convention avec la Région pour assurer l’accueil des gens du voyage. Trois d’entre elles (#Namur, #Ath et #Bastogne) disposent de #terrains officiels et équipés. En 2019, la législation a été renforcée et un appel à projets a été lancé. Neuf communes ont été retenues pour bénéficier d’une subvention de 500.000 euros qui permettra d’aménager des sites nouveaux : Amay, Charleroi, Mons, Ramillies, Verviers, Lessines, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Sambreville et encore Bastogne. La procédure suit son cours, elle est suivie de près par Christie Morreale (PS), la ministre des Affaires sociales.

    Et à #Bruxelles ? Aucun site officiel n’est disponible actuellement pour les gens du voyage. « Des sites officieux ont existé du côté de #Schaerbeek, #Anderlecht ou #Bruxelles-Ville, mais ils ne sont plus accessibles », déplore le Wallon Ahmed Hakim qui suit la situation de près parce que les familles de la route ne connaissent pas de frontières. Il ajoute : « C’est dommage parce qu’en 2012, la capitale avait approuvé une ordonnance qui considérait que la #caravane était bien un habitat. »

    https://plus.lesoir.be/293333/article/2020-04-08/coronavirus-quand-les-gens-du-voyage-ne-peuvent-plus-voyager
    #Roms #Belgique #mobilité #immobilité #covid-19 #préjugés #fermeture_des_frontières

    ping @thomas_lacroix

  • Günther Anders
    Entretien avec Fritz J. Raddatz (1985)

    https://lavoiedujaguar.net/Gunther-Anders-Entretien-avec-Fritz-J-Raddatz-1985

    F.J. Raddatz : Je vois dans l’ensemble de votre travail une contradiction très complexe ; cette contradiction se présente à moi en trois éléments, à vrai dire difficilement conciliables. D’une part vous dites : « Quoi que nous fassions, c’est toujours plus ou moins en vain. » D’autre part l’ensemble de vos travaux ne fait que présenter le contraire, qui est de lutter contre ce « en vain », changer tout de même quelque chose, créer une conscience, au moins combattre l’analphabétisme mental, moral aussi. Mais, j’en viens au troisième point, vous dites quelque part que l’être humain est, c’est votre expression, « contingent ». Comment prétendez-vous relier ces trois éléments très contradictoires ?

    G. Anders : Non, je ne dirais pas qu’il y a là des contradictions ; ce sont tout au plus des contradictions apparentes. S’il m’arrive très souvent d’affirmer, de façon exagérée, que rien ne sert à rien, c’est en fait pour des raisons tactiques, à savoir pour m’opposer à ces hommes politiques et à ces journalistes du happy end, qui ne craignent pas de faire dans l’optimisme. Le mot « espérance », à travers Ernst Bloch, a malheureusement pris un caractère de solennité — pour tout le monde, même pour le plus réactionnaire des hommes politiques. Naturellement, de cet épais volume du Principe Espérance, ils n’ont lu que le titre. Au demeurant, l’espérance n’est absolument pas un principe, mais une émotion justifiée. Si je suis — pour utiliser cette expression triviale — très « pessimiste », c’est pour lutter contre cet optimisme rayonnant, que l’on rencontre même chez ceux qui sont au courant de la situation nucléaire. Au fond, ce que je prêche — mais je sais que par là j’en demande beaucoup à la moyenne des gens, peut-être beaucoup trop — c’est, dans la pratique, de faire des efforts comme s’ils ne savaient pas combien nos chances sont minimes. (...)

    #Anders #philosophie #espérance #Ernst_Bloch #culpabilité #morale #Husserl #Heidegger #Adorno #Horkheimer #Walter_Benjamin #Marcuse #Brecht #Marx #décalage #machine #engagement #Auschwitz #Hiroshima #Beckett

  • Etcétera (Barcelone, 1976-2019)
    Un itinéraire collectif

    Colectivo Etcétera

    https://lavoiedujaguar.net/Etcetera-Barcelone-1976-2019-Un-itineraire-collectif

    Depuis les lointaines années soixante du siècle dernier, notre collectif a voulu être, et a été, un lieu de rencontre par où de nombreux compagnons de route sont passés. Certains nous ont laissés, d’autres ont suivi différents parcours bien que leurs empreintes soient restées présentes dans notre devenir et d’autres encore continuent dans cet espace à s’interroger et à dénoncer les structures de pouvoir capitaliste. À un moment donné, dans la seconde partie de 1983, on a envisagé d’élaborer ce bulletin pour disposer d’un instrument de communication avec des compagnons proches de nous ou d’autres horizons avec lesquels nous partagions et avec lesquels nous partageons les mêmes préoccupations concernant les relations de domination capitaliste, et ainsi commencer une « correspondance de la guerre sociale ».

    Notre parcours a été long, notre réflexion a eu la volonté d’être rigoureuse et partagée sans avoir été exhaustive car, en effet, nous sommes conscients que certains thèmes importants sont restés à quai. Nos réflexions et interrogations, sans dépendre de l’actualité passagère, source de pertinence des médias qui marquent l’agenda, ne pouvaient toutefois se soustraire aux « guerres » qui nous environnaient, certaines belliqueuses, et d’autres, sociales.

    Aujourd’hui nous mettons une parenthèse, rien de définitif, car nous désirons suivre notre réflexion, nos critiques et notre communication avec tous ceux qui partagent nos questionnements et nos inquiétudes de lutte pour une relation sociale distincte de celle du Capital. (...)

    #collectif #Barcelone #franquisme #bilan #parcours #réflexion #critique #politique #luttes_ouvrières #prison #Rubel #Marx #La_Boétie #Mumford #Anders #Korsch #anticapitalisme #État #communisme #anarchisme #technique #médias #Occident #patriarcat

  • Etcétera (Barcelone, 1976-2019)
    Un itinéraire collectif

    Colectivo Etcétera

    https://lavoiedujaguar.net/Etcetera-Barcelone-1976-2019-Un-itineraire-collectif

    Depuis les lointaines années soixante du siècle dernier, notre collectif a voulu être, et a été, un lieu de rencontre par où de nombreux compagnons de route sont passés. Certains nous ont laissés, d’autres ont suivi différents parcours bien que leurs empreintes soient restées présentes dans notre devenir et d’autres encore continuent dans cet espace à s’interroger et à dénoncer les structures de pouvoir capitaliste. À un moment donné, dans la seconde partie de 1983, on a envisagé d’élaborer ce bulletin pour disposer d’un instrument de communication avec des compagnons proches de nous ou d’autres horizons avec lesquels nous partagions et avec lesquels nous partageons les mêmes préoccupations concernant les relations de domination capitaliste, et ainsi commencer une « correspondance de la guerre sociale ».

    Notre parcours a été long, notre réflexion a eu la volonté d’être rigoureuse et partagée sans avoir été exhaustive car, en effet, nous sommes conscients que certains thèmes importants sont restés à quai. Nos réflexions et interrogations, sans dépendre de l’actualité passagère, source de pertinence des médias qui marquent l’agenda, ne pouvaient toutefois se soustraire aux « guerres » qui nous environnaient, certaines belliqueuses, et d’autres, sociales.

    Aujourd’hui nous mettons une parenthèse, rien de définitif, car nous désirons suivre notre réflexion, nos critiques et notre communication avec tous ceux qui partagent nos questionnements et nos inquiétudes de lutte pour une relation sociale distincte de celle du Capital. (...)

    #collectif #Barcelone #franquisme #bilan #parcours #réflexion #critique #politique #luttes_ouvrières #prison #Rubel #Marx #La_Boétie #Mumford #Anders #Korsch #anticapitalisme #communisme #anarchisme #technique #médias #Occident #patriarcat

  • Encore quelques chansons américaines pour ma #compilation anti-Trump
    https://seenthis.net/messages/727919

    Black Joe Lewis - Culture Vulture (2018 #antifasciste)
    https://www.youtube.com/watch?v=0dv5_IB61q0

    Anderson Paak - 6 Summers (2018)
    https://www.youtube.com/watch?v=hk1TrwraZms

    Kirk Fletcher - Two steps forward (2018)
    https://www.youtube.com/watch?v=jRM3M533xUU

    Tedeschi Trucks Band - Shame (2019)
    https://www.youtube.com/watch?v=L6Ju6BCfGhw

    Watermelon Slim - Charlottesville (2019 antifasciste)
    https://www.youtube.com/watch?v=tVJIp39Ky9w

    Watermelon Slim - Mni Wiconi (2019, bon, celle ci est plutôt en faveur des #autochtones)
    https://www.youtube.com/watch?v=vMAQ5GUdYyA

    #Musique_et_politique #Musique #Donald_Trump #USA #Black_Joe_Lewis #Anderson_Paak #Soul #Kirk_Fletcher #Tedeschi_Trucks_Band #Watermelon_Slim #Blues

  • En France, le scandale de l’amiante soldé par un non-lieu pour Eternit agences/jvia - 16 Juillet 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10575820-en-france-le-scandale-de-l-amiante-solde-par-un-non-lieu-pour-eternit.h

    Au terme de plus de 20 ans d’enquête, des juges d’instruction parisiens ont rendu une ordonnance de non-lieu pour les responsables d’Eternit, groupe suisse spécialisé dans l’amiante et un des premiers à avoir été visé par une plainte contre ce matériau cancérigène.
    Comme dans d’autres non-lieux ordonnés ces dernières années, les trois magistrats chargés des investigations fondent leur décision sur l’"impossibilité de dater l’intoxication des plaignants".

    Dès lors, « il apparaît impossible de déterminer qui était aux responsabilités au sein de l’entreprise (...) et quelles réglementations s’imposaient à cette date inconnue », estiment-ils dans leur ordonnance datée du 10 juillet, consultée par l’AFP et relayée par l’Association des victimes de l’amiante et autres polluants (AVA).

    L’AVA dénonce dans un communiqué une volonté selon elle délibérée des magistrats instructeurs du pôle de santé publique de Paris de « mettre un terme par des non-lieux à toutes les affaires engagées par les victimes de l’amiante depuis 23 ans ». L’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva), lui, parle d’un « véritable déni de justice ».

    Les associations vont faire appel
    L’AVA et l’Andeva ont annoncé qu’elles allaient faire appel de ce non-lieu, qui concerne tous les sites d’Eternit.

    Mais l’AVA compte surtout sur une citation directe à laquelle plus de mille victimes se sont jointes à ce jour et qui sera déposée officiellement en septembre prochain. Cette citation directe, qui vise les « responsables nationaux » de la catastrophe sanitaire de l’amiante, doit permettre de contourner l’instruction et la décision du 11 juillet, explique l’association.

    #amiante #Stephan_Schmidheiny #Schmidheiny #santé #cancer #pollution #toxiques #environnement #eternit #chimie #déchets #poison #esthétique #pierre_serpentinite #enquéte #non-lieu non #justice #impunité #Andeva #AVA

    • 2000 à 3000 décès par an en France
      L’amiante a fait des dizaines de milliers de victimes en France, qui meurent encore au rythme de 2000 à 3000 chaque année, 20 ans après l’interdiction de ce produit, selon les estimations.

      En 2012, les autorités sanitaires estimaient que l’amiante pourrait provoquer, d’ici à 2025, 3000 décès chaque année causés par des cancers de la plèvre ou des cancers broncho-pulmonaires.

  • Le numéro 1, un très beau numéro de la revue
    #Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...

    Sommaire :

    Une sensation d’étouffement/Aux frontières de l’Iran et de l’Irak/Pâturages et Uniformes/La Banda Baudissard/
    À ceux qui ne sont responsables de rien/Des plantes dans l’illégalité/Conga no va !/Mundatur culpa labore

    La revue est disponible en pdf en ligne (https://revuenunatak.noblogs.org/numeros), voici l’adresse URL pour télécharger le numéro 1 :
    https://revuenunatak.noblogs.org/files/2017/03/Nunatak1HiverPrintemps2017.pdf

    Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...

    –—

    métaliste des numéros recensés sur seenthis :
    https://seenthis.net/messages/926433

  • Géographies en mouvement - Alexandre de Humboldt, le premier écologiste - Libération.fr

    http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2019/05/08/alexandre-de-humboldt-le-premier-ecologiste

    Emmanuel Macron aurait-il lu Alexandre de #Humboldt disparu il y a cent soixante ans, le 6 mai 1859 ? Sa conversion brutale à l’écologie (à confirmer) laisse espérer qu’il a pris la mesure de la tragédie actuelle que vit la planète Terre.

    #géographie #cartographie

    • *Un colloque se tiendra à l’Institut de physique du globe de Paris le 22 novembre 2019* en hommage à Alexandre de Humboldt. Il réunira des spécialistes de toutes disciplines scientifiques et sciences sociales. Alexandre de Humboldt est né il y a 250 ans en Allemagne et il a passé la moitié de sa vie à Paris. Scientifique des Lumières, il a contribué à de multiples disciplines nées au XIXe siècle, dont la géographie, la géologie, la phytosociologie, l’écologie, la socio-écologie. Sa pensée visionnaire influença profondément Darwin, les pédologues russes, Vernadsky et Lovelock, le mouvement écologique et ce que nous appelons aujourd’hui les sciences du système Terre. Profondément démocrate, amoureux des révolutions américaine et française, ses travaux d’ethnographie et de sociologue de la misère doivent beaucoup à sa conception radicale de la liberté. Ce colloque d’une journée réunira des spécialistes des disciplines qui aujourd’hui couvrent les multiples aspects que les travaux et les idées de Humboldt ont abordés, en particulier dans son Kosmos. Comment l’œuvre scientifique de ce dernier des grands savants pluridisciplinaires est plus que jamais au cœur des questions liées à la Terre aujourd’hui et à la question écologique ? Renseignements sur le site de l’IPGP à partir de juillet 2019.

  • #Climate_Change Claims a Lake, and an Identity - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2016/07/07/world/americas/bolivia-climate-change-lake-poopo.html

    After surviving decades of water diversion and cyclical El Niño droughts in the #Andes, #Lake_Poopó basically disappeared in December. The ripple effects go beyond the loss of livelihood for the #Quispes and hundreds of other fishing families, beyond the migration of people forced to leave homes that are no longer viable.

    #Bolivia #Triste_et_beau

  • Les génomes andins anciens montrent des adaptations distinctes à l’agriculture et à l’altitude. (7000BP)

    Les populations anciennes des Andes péruviennes se sont adaptées à leur environnement de haute altitude et à l’introduction de l’agriculture d’une manière distincte des autres populations du monde confrontées à des circonstances similaires, selon les conclusions présentées lors de la réunion annuelle de l’American Society of Human Genetics (ASHG) 2018 à San Diego, Californie

    John Lindo, PhD, JD, professeur assistant d’anthropologie à l’Université Emory, et un groupe de collaborateurs internationaux dirigé par Anna Di Rienzo, PhD, à l’Université de Chicago et Mark Aldenderfer, PhD, à l’Université de Californie, Merced, ont exposé utiliser de nouveaux échantillons d’ADN vieux de 7 000 ans provenant de sept génomes entiers pour étudier l’adaptation des anciens peuples andins à leur environnement. Ils ont comparé ces génomes à 64 génomes des populations des hautes terres andines et des basses terres du Chili, afin d’identifier les adaptations génétiques qui avaient eu lieu avant l’arrivée des Européens dans les années 1500.

    « Les contacts avec les Européens ont eu un impact dévastateur sur les populations d’Amérique du Sud, notamment en introduisant des maladies, la guerre et des perturbations sociales », a expliqué le Dr Lindo. « En nous concentrant sur la période antérieure, nous avons pu distinguer les adaptations environnementales des adaptations découlant d’événements historiques. »

    Ils ont constaté que les génomes des populations andines étaient adaptés à l’introduction de l’agriculture et à l’augmentation de la consommation d’amidon qui en résultait différemment des autres populations. Par exemple, les génomes des populations agricoles européennes montrent un nombre accru de copies du gène codant pour l’amylase, une enzyme de la salive qui aide à décomposer l’amidon. Bien que les Andins aient également suivi un régime riche en amidon après avoir commencé à cultiver, leurs génomes ne possédaient pas de copies supplémentaires du gène de l’amylase, ce qui a suscité des questions sur la manière dont ils auraient pu s’adapter à ce changement.

    De même, les génomes tibétains, qui ont été largement étudiés pour leur adaptation à la haute altitude, montrent de nombreux changements génétiques liés à la réponse à l’hypoxie - la façon dont le corps réagit à de faibles niveaux d’oxygène. Les génomes andins n’ont pas montré de tels changements, ce qui suggère que ce groupe s’est adapté à la haute altitude d’une autre manière.

    Les chercheurs ont également constaté qu’après le contact avec les Européens, les hauts plateaux andins avaient connu une réduction effective de leur population de 27%, très inférieure à la moyenne estimée de 96% des populations des basses terres. Les découvertes archéologiques antérieures montraient jusqu’à présent une certaine incertitude, et les résultats génétiques suggéraient qu’en vivant dans un environnement plus rude, les populations des hautes terres pourraient avoir été quelque peu protégées de la portée et des conséEventPilot Webquences du contact avec l’Europe.
    Les résultats ont également montré une certaine sélection de gènes liés au système immunitaire après l’arrivée des Européens, suggérant que les Andins qui ont survécu étaient mieux à même de répondre aux maladies nouvellement introduites telles que la variole.

    #Préhistoire #Néolithique #Amérique_du_Sud #Andes #Adaptation #colonisation

    http://www.ashg.org/press/201810-Andean-highlands.shtml
    Reference: Lindo J et al. (2018 Oct 17). Abstract: The genetic prehistory of the Andean highlands 7,000 years BP through European contact. Presented at the American Society of Human Genetics 2018 Annual Meeting. San Diego, California.

    https://eventpilot.us/web/page.php?page=IntHtml&project=ASHG18&id=180120684