• Abdel G., éborgné pendant les émeutes à Angers : « J’ai perdu un œil, mais j’ai aussi un peu perdu la raison »
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/abdel-g-eborgne-pendant-les-emeutes-a-angers-jai-perdu-un-oeil-mais-jai-a

    Le 3 juillet, en marge d’un affrontement auquel il assure qu’il ne participait pas, le trentenaire est éborgné. Les examens médicaux pointent vers un tir de LBD et le jeune homme, sous le choc, attend que justice soit faite.

    « Porter plainte ? C’était évident. Il faut que ce policier paye. Je veux comprendre pourquoi il a tiré, pourquoi il a visé la tête. » En une heure d’entretien, c’est la seule fois qu’Abdel G. semble perdre son calme. L’homme de 32 ans nous reçoit à son domicile, à Angers (Maine-et-Loire), dans l’un des bas immeubles gris du quartier de Monplaisir. Assis dans son canapé, le petit gabarit a les mains jointes sur son short en jean. Quand on le regarde, on ne voit que ce grand pansement blanc et rond comme son visage, sur son côté droit. Sous les sparadraps en croix, Abdel G. n’a plus d’œil.

    La blessure remonte au 3 juillet. Après 21 heures, cet autoentrepreneur rejoint un ami, avec qui il se dirige à pied vers un kebab. La rue du Mail qui les y mène est bloquée par des voitures de police alignées, alors les deux hommes bifurquent. Ils arrivent à l’angle des rues des Poeliers et du Cornet, au cœur du coquet centre-ville d’#Angers. De nombreux badauds et clients des bars alentour sont massés là. Ils observent les affrontements entre les occupants du local de l’extrême droite angevine, situé rue du Cornet, et les militants antifascistes ou venus des quartiers populaires. Les tensions sont quotidiennes depuis que, quelques jours plus tôt, une poignée de nervis ont été filmés, armés, agressant des participants à une manifestation contre les violences policières. Une façon pour l’extrême droite locale de répondre aux soulèvements populaires consécutifs à la mort de Nahel, jeune d’origine maghrébine tué par un policier à Nanterre.

    [...]
    Le 3 juillet à Angers, Abdel G. n’est pas le seul à avoir été gravement blessé. L’avocate Dilane Aydin, qui l’accompagne, détaille : « A la suite de l’appel à témoins lancé sur les réseaux sociaux [pour retrouver des images et des témoins des faits] nous avons eu confirmation qu’une seconde victime a été touchée, au visage également, dans un temps très rapproché, ce qui interroge encore davantage sur les conditions d’usage du LBD par le ou les policiers. L’enquête devra donc porter sur ces deux tirs, quand bien même la seconde victime n’a pas (encore) déposé plainte. » Contacté sur sa connaissance de tels faits, le parquet d’Angers n’a, pour l’heure, pas répondu.

    découvert l’existence de l’article sur l’oiseau mort, où toutes les réponses soutiennent l’impunité de la police - un principe qui ne souffre que de peu d’exceptionnelles exceptions - de diverses manières

    #police #LBD #fascistes_protégés #impunité_policière

    qui jette un oeil le perd
    lance un caillou tu verras flou
    qui s’enfuit soigne sa myopie
    courir c’est mourir un peu
    à être-là, coup tu prendras
    ratisser le djebel, la vie belle
    la police c’est la liberté

  • Puanteur en arrière-cuisine : | Réseau Angevin Antifasciste
    https://raaf.noblogs.org/post/2023/04/04/puanteur-arriere-cuisine

    La première génération de militant.es du groupe angevin national-catholique l’alvarium a pris un coup de vieux. La trentaine approchant, la plupart de ces rejetons de bonnes familles sentent qu’il est temps de satisfaire aux attendus sociaux de l’esprit vieille France qui les a vu grandir. La pression à fonder un foyer conforme au standard catho-tradi implique avant tout de parer à sa subsistance financière. Les années d’insouciance sont révolues. Papa-maman ont longtemps pourvu aux caprices des enfants, il est temps d’acquérir une relative autonomie financière pour se lover au plus vite dans un style de vie sentant le moisi et la naphtaline.

    Même si le coût social à payer pour leur engagement nationaliste tend à s‘atténuer dans une période teintée de brun, il leur est souvent plus délicat de postuler en tant que salarié.e quand une simple requête dans un moteur de recherche jette une ombre sur leur CV. C’est une des raisons parmi d’autres qui les pousse à créer des entreprises. Il leur faut alors forger une image de respectabilité afin de fourguer leur camelote au plus grand nombre. Mais les faits sont têtus (bien que pas autant que nous). Si les milicien.ne.s deviennent chef.fe.s d’entreprise, tou.te.s restent néanmoins des militant.es et il faut les traiter comme tel.le.s.

    #droite_extrême #Angers #bourgeoisie_ultra-catholique_de_l'Ouest #chouans-connection

  • [Vidéo] Petite histoire des anarcho-syndicalistes ardoisiers de Trelaze (Angers)
    https://www.partage-noir.fr/video-petite-histoire-des-anarcho-syndicalistes-ardoisiers-de

    Avec biographie d’un militant anarchiste, Ludovic Ménard. Anarcho-syndicaliste, fondateur de la fédération des ardoisiers (ouvriers des carrières d’ardoises), l’histoire de Ludovic Ménard est très liée au lieu où il a toujours milité, Trélazé, à proximité d’Angers... Dans ce sens, son histoire est aussi celle de l’anarcho-syndicalisme à Trélazé, chez les ardoisiers...

    #anarchosyndicalisme #trelaze #ludovic_menard #angers #video #maitron

  • Début juillet à Angers, le « 21 », local qui héberge la librairie Les Nuits Bleues et un atelier vélo, a de nouveau été attaqué.

    Nouvelles dégradations fascistes contre le « 21 » - Les Nuits Bleues
    https://lesnuitsbleues.fermeasites.net/spip.php?article29

    Dans la nuit du 2 au 3 juillet 2022, des membres de l’extrême droite locale s’en sont pris à notre lieu. Un lieu pour eux symbolique de ce qu’ils n’aiment pas, un lieu qu’ils détestent même.

    #Angers #extrême-droite #Alvarium #RED

    • Dans la PQR (notons que pour OF c’est d’abord l’atelier vélo qui était ciblé..)

      Angers. Un atelier de réparation de vélos attaqué : un militant identitaire déféré au tribunal
      https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/angers-un-atelier-de-reparation-de-velos-attaque-un-militant-identitair

      Un militant d’extrême-droite a été interpellé, dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3 juillet, après les dégradations perpétrées à Angers (Maine-et-Loire) contre le local qui abrite également Les nuits bleues, une bibliothèque marquée très à gauche.

      La Tête dans le guidon a subi une attaque, dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 juillet. Le local de réparation de vélos, qui partage ses locaux de la rue Maillé avec Les nuits bleues, une bibliothèque marquée à gauche, a été la cible de dégradations.

      La seconde fois en une semaine

      C’est la seconde fois cette semaine que l’atelier est victime de tels actes. Déjà, dans la nuit de mercredi 29 à jeudi 30 juin, le rideau avait subi des coups. Régulièrement, l’endroit serait visé par des tentatives d’incendie et des collages d’autocollants néonazis. Dans la nuit, vers 1 h 30, une voisine a prévenu que des actes malveillants étaient en cours. Manifestement, les services de police sont parvenus à interpeller trois suspects.

      Un suspect connu

      L’un d’eux n’a rien d’un inconnu : il s’agit du Versaillais, passé par Angers, militant des groupes identitaires Auctorum, près de Paris, et de l’Alvarium à Angers, dissous en novembre 2021 en conseil des ministres. Il avait été interpellé, jugé et relaxé en janvier 2021 après avoir plaqué au sol, en septembre 2020, à Angers, des passants qui avaient tenté de retirer des banderoles affichant la préférence nationale sur un squat, rue Thiers.

      Le militant identitaire déféré

      À l’issue de sa garde à vue, il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel le 11 octobre. Il sera jugé pour dégradation volontaire et port d’arme de catégorie D, en l’occurrence un marteau. Les deux autres ne font pas l’objet de poursuites.

    • Une libraire militante vandalisée à Angers : l’extrême droite pointée du doigt
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/une-libraire-militante-vandalisee-a-angers-un-gerant-pointe-du-doigt-l-

      La nuit du samedi 2 juillet au dimanche 3 juillet a été agitée dans la rue Maillé, à Angers. C’est au numéro 19 que se trouvent Les Nuits bleues (une librairie militante et associative de gauche) et La Tête dans le guidon (un atelier de réparation de vélos). Vers 1 h 30 du matin, le store a été arraché et la vitrine a reçu un coup de marteau. La police a interpellé trois suspects.

      Un coup de "l’extrême droite locale"​, estime la librairie dans un communiqué publié sur son site. "À plusieurs reprises au cours des dernières années, nous avons été victimes de « petites » ​tentatives d’incendies." ​Mardi 5 juillet, le gérant de La Tête dans le guidon, Xavier, annonce avoir porté plainte et montre, comme preuve, des stickers de divers groupes d’extrême droite décollées de sa vitrine.

      Jugement le 11 octobre

      Après sa garde à vue, un suspect d’une vingtaine d’années a été placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 11 octobre pour des dégradations volontaires et port d’un marteau. Une seconde personne comparaîtra également, mi-octobre, pour avoir refusé de donner le code de son téléphone portable. Selon Ouest-France, le suspect serait un homme originaire de Versailles, "militant des groupes identitaires Auctorum, près de Paris, et de l’Alvarium à Angers"​.

      Sur Twitter, le Rassemblement des étudiants de droite (RED), qui a « pris la suite » ​de l’Alvarium (dissous fin 2021), nommément visé par le communiqué, répond : "Les 3 personnes arrêtées ne font pas partie de nos militants, n’habitent pas sur Angers et ne sont même pas de la Région."

      Hasard du calendrier : le lendemain, le 12 octobre, deux militants d’extrême droite seront jugés par ce même tribunal. Lors de la manifestation en soutien au droit à l’avortement du 29 juin, ils étaient apparus derrière une banderole anti-IVG, bien siglée du RED cette fois-ci.

    • Et donc en passant :

      La Tête dans le Guidon, (excellent) « atelier de réparation vélo ainsi qu’association de promotion de la petite reine ».

      Le blog du tenancier, autour du vélo en général et de l’atelier en particulier, avec pêle-mêle du cambouis et des lectures, concerts, hacking et jeux-concours, trouvailles et jeux de mots douteux : https://latetedansleguidon.blogspot.com

  • Communiqué unitaire et des personnels de l’#université_d'angers contre les #attaques d’#extrême_droite (22.03.2022)

    Cher‧es collègues,

    Depuis quelques semaines, les actes racistes, antisémites et fascistes se développent au sein même de notre #Université, du fait notamment d’étudiant‧es organisé‧es dans des #groupuscules d’extrême droite. Des #croix_gammées ont été taguées dans des toilettes, des autocollants racistes sont collés sur plusieurs de nos campus, un #collage géant « L’immigration tue » revendiqué par le mouvement nationaliste et identitaire #RED (#Rassemblement_des_étudiants_de_droite) est apparu dans la nuit de jeudi à vendredi sur le campus de #Belle_Beille, et ce jeudi 17 mars plusieurs étudiants de cette mouvance ont distribué un #tract infamant, raciste, sexiste et LGBTphobe à #Saint-Serge. Certains de ces actes touchent directement des enseignant‧es : des cours ont été interrompus par des remarques de soutien aux candidats d’extrêmes-droites, des enseignant‧es sont pris‧es à partie sur les #réseaux_sociaux par des étudiant‧es dévoilant leur nom et contenus de cours, et des médias d’extrême-droite attaquent nommément des collègues et leurs recherches liés aux #études_de_genre et à l’#intersectionnalité. Le contexte national d’élection présidentielle et d’exacerbation des discours racistes et violents y est pour beaucoup. Les discours de Blanquer et Vidal contre un soi-disant « islamo-gauchisme » des personnels de l’#ESR aussi. Le contexte local du déroulement du Mois du genre est également à prendre en compte : l’extrême-droite ne supporte pas que nos recherches documentent les inégalités et les dominations.

    Nous avons une pensée particulière pour toutes celles et tous ceux qui sont directement visés par ces attaques. Tous et toutes ensemble devons être vigilant‧es : nous ne laisserons aucun de ces autocollants, tags ou tracts avoir droit de cité au sein de notre université. Nous les effacerons systématiquement. Les discours racistes, sexistes, homophobes ne sont pas des opinions, ce sont des #délits. Les responsables de ces actes s’exposent donc à des #poursuites_judiciaires.

    Le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche doit être le lieu où toutes et tous peuvent trouver leur place sans avoir peur d’une agression qu’elle soit verbale ou physique. Notre université doit permettre à tous et toutes, quelles que soient ses appartenances de genre ou ses origines ethniques, d’étudier, travailler, faire de la recherche. Notre communauté universitaire doit être un rempart contre les projets politiques nauséabonds, réactionnaires et fascistes.

    Nous invitons toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à participer aux activités du Mois du genre tout le long du mois de mars et de la Semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, qui commence lundi 21 mars à l’UA.

    Communiqué signé Snesup-FSU, Snasub-FSU, Sud Education 49, ainsi que des personnels de l’Université d’Angers engagés contre l’extrême-droite.
    (reçu via une mailing-list)

    #racisme #antisémitisme #fascisme #France #sexisme #homophobie #étudiants #Angers #facs

  • À deux pas d’une école « catho », la boutique de gaufres « quéquettes » fait scandale
    https://www.leparisien.fr/societe/a-deux-pas-dune-ecole-catho-la-boutique-de-gaufres-quequettes-fait-scanda
    Ouverte non loin de l’école du Sacré-Cœur à Angers, une boutique de pancakes en forme de « quéquette » et de « foufoune » fait polémique. Une pétition circule au nom de la protection des mineurs contre la « pornographie ». Les jeunes, eux, applaudissent le concept.


    –—
    Venant de la part de personnes qui confient l’éducation de leurs enfants à un réseau international de viol d’enfants c’est assez cocasse. C’est peut etre pas assez BDSM pour elleux qui ont l’habitude de décoré leur églises de femmes qui se font couper les seins ou des mecs en slip cloué au mur. Peut etre que ce pâtissier devrait ajouté certaines références catholiques à sa carte pour apaisé ces braves gens. Je propose la gaufre " Secrets de la confession " avec des paillettes en crucifix, le parfum " Ceci est mon corps " serait orné à sa base de deux hosties bien blanches, " Laissez venir à lui les petits enfants " aurait un glaçage à l’eau bénite, celle nommée " Dieu merci, il y a prescription " arborerait le bout rouge en hommage à monseigneur Barbarin et pour les fêtes une version revisité de la crèche s’impose. Celle là je l’appellerait " Un papa dans maman pour tous "en hommage à la manif éponyme et ca serait un trio de vèrge Marie et Joseph et un petit Jesus dans son berceau foufoune.
    Ces gaufres sont tout de même problématiques car les vulves n’ont pas de clito.
    #catholicisme #penis #vulves #gaufres

  • Angers. Comment les forces de sécurité se préparent à gérer l’arrivée des ministres du gouvernement
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/ministres-et-parlementaires-a-angers-comment-les-forces-de-securite-se-

    À partir du dimanche 5 septembre et jusqu’au mardi 7 septembre, le Premier ministre, une trentaine de ministres et près de 300 parlementaires seront à Angers (Maine-et-Loire) pour les journées parlementaires LREM (La République en marche). Police et gendarmerie préparent activement le dispositif pour assurer la sécurité des membres du gouvernement et des 300 parlementaires. Au risque de donner quelques sueurs froides…
    . . . . .
    « C’est du jamais vu ! Vous imaginez la presque quasi-totalité du gouvernement avec le Premier ministre et les parlementaires dans une même ville ? Au moindre pépin sur la sécurité, ça peut faire mal ».
    De la bouche de ce policier, depuis maintenant huit jours, la tension est à son comble. À partir de dimanche 5 et jusqu’au mardi 7 septembre, ce dernier devra, avec l’ensemble de ses collègues, assurer la sécurité de pas loin de trente membres du gouvernement, d’un Premier ministre et de 300 parlementaires rassemblés au sein du centre des congrès, mais aussi des établissements hôteliers du secteur.
    . . . . .
    Selon nos informations, des escadrons de CRS et de gendarmes mobiles vont être déployés dans les quatre coins de la ville ainsi que des brigades fluviales postées sur la Maine. « On parle aussi de renforts de haute montagne, de démineurs mais aussi de tireurs de précision (TP) » , informe une source proche de l’organisation. Du côté de la gendarmerie, les militaires devraient assurer le trajet du Premier ministre entre l’aéroport d’Angers-Marcé jusqu’au centre-ville.
    . . . . .
    #Angers #police #EnMarche

  • Vaccins : « Utiliser l’ARN messager n’est pas nouveau, c’est savoir le fabriquer qui est nouveau »
    https://www.franceinter.fr/societe/vaccins-utiliser-l-arn-messager-n-est-pas-nouveau-c-est-savoir-le-fabriq

    Alors que les vaccinations contre la Covid-19 se poursuivent, y compris en France, ces nouveaux vaccins, à base d’ARN messager, posent question. Invité du journal de 13h de France Inter, Steve Pascolo, chercheur à l’université de Zurich et ex-dirigeant du laboratoire Cure Vac, apporte des éclaircissements.

    [...] Les vaccins à ARN messager reposent donc sur une part de l’ADN du virus qui sert à « coder » des protéines. Et en réalité, cela n’est pas nouveau : « Le vaccin ROR, rougeole, oreillons, rubéole, fonctionne avec des virus à ARN atténué. Lors qu’il est injecté, les virus donnent dans vos cellules leur ARN messager, explique le chercheur. On est sur une version synthétique de choses anciennes. Les vaccins de type ROR contiennent beaucoup d’ARN, de lipides, de protéines différentes, ils sont produits dans des œufs fertilisés. Alors que les vaccins ARN nouveaux ne contiennent que la molécule d’ARN, seule, pure, et quatre lipides. Autrement dit, la version à ARN messager est beaucoup plus pure et plus sûre que les vaccins à ARN produits de façon naturelle, que vous avez eus précédemment ».

    « Si le vaccin causait des recombinaisons d’ADN, le virus le ferait aussi »

    L’avantage de cette méthode par rapport à la production « classique » des vaccins, c’est sa rapidité. « Une fois que vous avez l’infrastructure pour produire de l’ARN messager, vous pouvez produire de l’ARN messager qui code pour n’importe quelle protéine. Le processus de production est toujours le même, et il dure maximum deux mois (...) alors que les autres méthodes demandent de l’optimisation, un temps qui peut prendre plusieurs semaines à plusieurs mois », selon Steve Pascolo.

    A-t-on assez de recul pour mesurer l’impact de l’injection d’ARN messager ? « En réalité, on a des millions d’années d’expérience, explique le spécialiste. Notre corps est affecté en permanence par des virus, des bactéries, et il y a de l’ARN messager partout dans ces virus. Ils infectent votre corps et vous donnent leur ARN. Ca n’affecte pas votre ADN pour autant ». Peu de risques, également, que des échanges et recombinaisons donnent naissance à de nouveaux virus : "On ne peux jamais l’exclure, mais ces mécanismes de « Transplacing » sont très, très précis et très définis. Nous avons des millions d’ARN messagers dans nos cellules, et ils ne recombinent pas entre eux. Il n’y a pas de raison d’imaginer que l’ARN messager du vaccin puisse faire ce type de recombinaison. Et s’il le pouvait, alors le virus le ferait aussi, puisque cet ARN messager code pour une protéine du virus".

    Vers des vaccins anti-cancer ?

    [...]

    Par ailleurs, ces vaccins peuvent connaître des applications nouvelles, et notamment contre les cancers. C’est même une technologie déjà utilisée, mais de façon individuelle, selon Steve Pascolo : « Il y a beaucoup d’essais cliniques de phase 2, des essais pivots. On peut produire et développer des vaccins anti-cancer individualisés, pour chaque patient. La tumeur est analysée, séquencée, on trouve les mutations de la tumeur chez le patient et on fait de l’ARN messager vaccinal qui code pour ces mutations. Chaque patient reçoit son vaccin et totalement individualisé, et cela en moins de deux mois : c’est cela qui est en cours de développement ».

    • Frederic Lagarce, @frlagarce, Professeur de Biopharmacie/ PUPH CS PUI @chu_angers Vice-Doyen
      @FacSante_Angers /EIC @pthpjournal /Recherche #nanomedecine
      https://twitter.com/frlagarce/status/1412804385613230098

      Un peu ras le bol d’entendre certains dire qu’ils sont des cobayes pour le #vaccin. contre la covid-19 Je vous fais un mini thread pour vous expliquer pourquoi c’est faux.

      Les premiers #vaccins_ARNm ont été proposé par une équipe de l’APHP (MArtinon Eur J Immunol) en 1993, cette date est celle où l’efficacité a été démontrée chez l’animal déjà contre un virus, celui de la grippe.

      en 2018 Moderna et BioNtech avaient déjà des essais cliniques sur l’homme (phase 1) dans le domaine de la cancérologie (mélanome) ou de l’infectiologie et devinez... pour déjà des maladies virales.

      Ces vaccins on d’ailleurs eu un développement préclinique dans le cadre de MERS-COV et SARS-COV1 il y a respectivement environ 15 ans et 10 ans mais comme les épidémies se sont éteintes les développements se sont arrétés.

      Les vecteurs de ces vaccins : les nanocapsules lipidiques existent depuis plus de 20 ans, mon labo @LabMint a déposé ces premiers brevets en 2001, on travaille dessus depuis 1998. on a démontré (comme d’autres) la très bonnes tolérance de ces vaccins sur de multiples modèles

      A #Angers rien que pour @LabMint on a sorti plus de 200 publications internationales sur ce thème. une autre équipe
      @umr8612 a démontré en parallèle la tolérance en particulier sur la tox pulmonaire.

      Quand en janvier 2020 la séquence génétique du virus Sars-cov2 a été décrite, tout était prêt depuis des années pour lancer des essais de grande ampleur, seul l’argent manquait et les états ont contribué fortement à régler ce pb

      Vous le voyez, utiliser aujourd’hui un vaccin ARNm c’est profiter d’une technologie mise en place sur 25 années et testées par de multiples labo universitaires et pharmaceutiques dans le monde. Les vaccins ARNm sont l’avenir de la vaccination

      En effet ils permettent une production plus rapide, moins complexe et plus maîtrisable que les autres vaccins classiques. Les vaccins peuvent être adaptés en quelques semaines. Alors VACCINEZ VOUS !

    • Covid-19 : la saga du vaccin à ARN messager désormais dans le sprint final
      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/11/30/covid-19-la-saga-du-vaccin-a-arn-messager-dans-le-sprint-final_6061695_16506

      ENQUÊTE Contre toute attente, c’est une technologie encore jamais éprouvée sur l’homme qui a permis de proposer le plus rapidement des solutions vaccinales contre le SARS-CoV-2, via les projets de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Retour sur une course de vitesse lancée il y a plusieurs décennies.

      Imaginons un instant la finale olympique d’une course de fond. Ils sont douze sur la ligne de départ, dont quatre Chinois et quatre Américains, attendant le coup de feu sous le regard des caméras du monde entier. Dix d’entre eux présentent de sérieuses références : des titres, des records, un palmarès. Les deux derniers, à l’inverse, semblent sortis de nulle part. Non seulement ils n’ont rien gagné mais ils n’ont même jamais couru une finale. On les prétend doués, prometteurs, mais peuvent-ils seulement boucler les tours de piste imposés, eux qui ne se sont alignés jusqu’ici que sur des distances inférieures ? Personne n’y songe sérieusement. Pourtant, au terme d’une épreuve menée à une vitesse éclair, ce sont eux qui coupent la ligne les premiers, presque côte à côte.

      L’histoire du vaccin contre le Covid-19 n’est pas terminée. Car pour filer la métaphore athlétique jusqu’au bout, elle ressemblerait plutôt à un décathlon qu’à un 5 000 mètres. Une fois le produit mis au point, il va encore falloir le faire habiliter par les autorités sanitaires, le produire, le stocker, le distribuer, l’administrer. Autant d’épreuves nouvelles dans lesquelles nos nouveaux venus peuvent encore échouer, ou prendre du retard. Il n’empêche, l’exploit est là : les deux premiers vaccins à avoir réussi avec succès les essais cliniques – ceux du duo Pfizer/BioNTech et de Moderna –, avec dans les deux cas une efficacité annoncée d’environ 95 %, s’appuient sur la technologie dite de l’ARN messager.

      Dans le principe, rien de plus simple. Pour réaliser un vaccin, les chercheurs fabriquent habituellement un antigène qu’ils présentent au système immunitaire afin que celui-ci produise des anticorps adaptés. Différentes méthodes sont possibles : utiliser le virus entier, inactivé ou atténué, se contenter d’un fragment, ou le combiner avec un virus déjà bien maîtrisé. La nouvelle méthode laisse les cellules faire le travail : elle consiste à injecter dans l’organisme non pas l’antigène mais son mode d’emploi, son code génétique, sous forme d’ARN (acide ribonucléique).

      « Une histoire de fou »

      Les spécialistes lui promettaient un grand avenir. Elle restait pourtant cantonnée dans les laboratoires de recherche, loin des hôpitaux et des pharmacies. « C’est une histoire de fou, s’éblouit Bruno Pitard, directeur de recherche (CNRS) au centre de cancérologie et d’immunologie Nantes-Angers. Aucun produit à base d’ARN messager n’avait dépassé la phase 2 d’un essai clinique, ni en cancérologie, ni en immunologie, ni en virologie. Et là, premier essai de phase 3, jackpot ! J’ai beau vanter le potentiel de cette technologie depuis des années, je n’imaginais pas un tel scénario. Bien sûr, les données ne sont toujours pas publiées dans des articles scientifiques dignes de ce nom et tout est allé si vite qu’on manque de recul, on y verra plus clair dans quelques mois. Mais cette aventure est d’ores et déjà extraordinaire. »

      S’il fallait lui trouver un visage, nul doute qu’il aurait les traits ciselés et le sourire franc de Katalin Kariko. Franc et fatigué, à en croire l’écran de l’ordinateur à travers lequel la biochimiste répond à nos questions, depuis sa maison des environs de Philadelphie (Pennsylvanie), où elle se tient confinée. Née en Hongrie il y a 65 ans, elle a grandi dans la petite ville de Kisujszallas, où son père est boucher, et s’est tôt prise de passion pour les sciences. Décidée, la jeune femme a choisi le terrain aride de la biochimie et plus particulièrement de l’ARN. Rien de bien séduisant, de prime abord, dans ce polymère composé d’une succession de nucléotides, A, C, G et U, à l’image de notre alphabet génétique. Là où, dans chaque cellule, son cousin l’ADN conserve le code de notre vie, avec lequel il construira notre descendance, lui semble se contenter d’assurer le transport de l’information, notamment pour fabriquer les protéines. Petit copiste, en somme, que cet ARN messager.

      La réalité est bien différente. L’ARN tient de multiples rôles, catalytiques, structurels, informationnels. La chercheuse en herbe rêve d’en percer les secrets. La tâche est laborieuse. Au Centre de recherche biologique de Szeged, où elle commence sa carrière à 23 ans, « on manquait de tout », raconte-t-elle. C’est à l’abattoir voisin qu’il faut parfois aller chercher le matériel biologique nécessaire. Aussi quitte-t-elle la Hongrie, en 1985, avec son mari et sa fille de 2 ans. « Nous partions sans rien, se souvient-elle. Enfin si, un peu d’argent que la famille avait collecté. Mais nous n’avions pas le droit de sortir de devises du pays à l’époque. Nous l’avons caché dans l’ours en peluche de la petite. »

      Katalin Kariko, génie marginalisé

      Deux ans à Temple University, à Philadelphie, avant d’être recrutée par la maison voisine, la célèbre université de Pennsylvanie. Fondée en 1740, « UPenn » est une institution, un des huit établissements qui constituent la célèbre Ivy League, le gotha académique du pays. C’est là, au département de cardiologie, que Katalin Kariko découvre un article écrit par Philip Felgner, de la biotech californienne Vical, et des chercheurs de l’université du Wisconsin. Ils ont injecté de l’ADN et de l’ARN dans la cuisse d’une souris et ont constaté l’expression de la protéine correspondante. « Nous avons choisi de nous consacrer à l’ADN, se remémore l’immunologiste, aujourd’hui directeur du centre de recherche vaccinale de l’université de Californie à Irvine. C’était l’époque de la thérapie génique, on se disait qu’on pourrait ainsi corriger les anomalies génétiques. Nous avons aussi travaillé sur un vaccin contre la grippe, avec le soutien du laboratoire Merck. Mais nous n’avons jamais abouti. J’ai quand même la satisfaction d’avoir eu ma petite part dans une innovation qui va changer le monde. »

      La thérapie génique n’agite pas seulement la Californie. C’est aussi la grande affaire de UPenn : utiliser l’ADN pour transformer les cellules et s’attaquer aussi bien à la mucoviscidose qu’au cancer. Katalin Kariko poursuit le même but. La mucoviscidose constitue même la cible de ses rêves. Mais son arme à elle sera l’ARN. « Elle avait compris qu’en attaquant l’ADN, en modifiant le génome des cellules, on prenait le risque d’introduire des modifications génétiques délétères, qui peuvent se multiplier, se rappelle David Langer, jeune médecin qui travaille alors avec elle, aujourd’hui directeur du département de neurochirurgie de l’hôpital Lenox Hill, à New York. Or Kati n’est pas seulement un génie scientifique, c’est aussi une femme d’une droiture absolue. Et d’une grande franchise. Elle a donc fait savoir son opposition. »

      Elle le paye. En 1995, elle est écartée de la liste des titularisations, rétrogradée au rang de simple chercheuse. Elle est même renvoyée du département de cardiologie. « Ils disaient qu’elle n’avait pas assez de résultats, raconte David Langer. C’était ridicule. J’étais d’autant plus écœuré que toute la famille rêvait déjà d’inscrire Susan Francia, la fille de Kati, à UPenn. Elle était brillante mais ils n’avaient pas d’argent. Sa seule chance, c’était la réduction accordée aux enfants du personnel. Mon père connaissait le patron du département de neurochirurgie. Je lui ai raconté qui était Kati et de qui nous allions nous priver. Il l’a accueillie. »

      Katalin Kariko hésite. Tourner les talons ou accepter le salaire de misère de chercheuse et le bureau au sous-sol ? « J’aimais ce que je faisais. Mon mari m’a toujours dit que je ne travaillais pas vraiment puisque je m’amusais au laboratoire. Et c’est vrai. Alors j’ai continué. »

      Drew Weissman et Katalin Kariko, à UPenn, en 2015. Ils sont les premiers à avoir maîtrisé les réactions immunitaires liées à l’ARN messager. Katalin Kariko est vice-présidente de BioNTech depuis 2013.
      Drew Weissman et Katalin Kariko, à UPenn, en 2015. Ils sont les premiers à avoir maîtrisé les réactions immunitaires liées à l’ARN messager. Katalin Kariko est vice-présidente de BioNTech depuis 2013. COLLECTION PRIVÉE
      Ce splendide isolement prend fin un jour de 1998, devant la photocopieuse. C’est elle qui rejoue le dialogue :

      « Bonjour, je suis Kati, je fais de l’ARN.

      – Moi c’est Drew, je fais un vaccin contre le sida avec de l’ADN. Enfin j’essaie, ça ne marche pas. Tu crois que tu pourrais faire de l’ARN pour moi ? »

      Cape d’invisibilité

      Entre le jeune et discret médecin immunologiste Drew Weissman, tout juste sorti de l’illustre laboratoire d’Anthony Fauci au NIH (National Institutes of Health, les Instituts américains de la santé), et la chercheuse audacieuse et marginalisée démarre une collaboration qui continue aujourd’hui. « Nous étions dans deux bâtiments séparés, mais nous échangions sans cesse », se souvient-elle. Ils n’avaient pas vraiment le choix, du reste. « Personne d’autre ne s’intéressait à ce que nous faisions, poursuit-elle. La plupart des gens nous prenaient pour des dingues. Dans l’université comme à l’extérieur. Au NIH, on nous écoutait poliment mais on n’y croyait pas une seconde. Les mêmes m’appellent maintenant deux fois par semaine mais, à l’époque, il n’était pas question de nous accorder une bourse. Mon argent, je l’ai pris ailleurs et sur d’autres sujets. »

      Le travail est fastidieux. Car l’ARN pose de sérieux problèmes. Le plus épineux est cette fâcheuse tendance à affoler le système immunitaire. Convaincu d’avoir affaire à un intrus – bactérie ou virus –, le corps envoie ses troupes de défense, provoquant de sévères inflammations. Les souris y laissent au mieux leur santé, souvent leur vie. « Nous avons décidé de passer en revue les 140 modifications connues des structures de l’ARN (ajout de groupes chimiques, changement des bases, des sucres, de la structure) et nous en avons testé vingt, rapporte Drew Weissman. Deux d’entre elles se sont révélées vraiment efficaces. » Des changements subtils, qui recouvrent l’ARN d’une cape d’invisibilité. Publiée en 2005, cette découverte fait sortir Katalin Kariko de son gourbi. Mais pas du purgatoire. « Ils m’ont dit que jamais, dans l’histoire de l’établissement, un chercheur rétrogradé n’avait été titularisé. »

      Le principal verrou a sauté. Le rêve des deux chercheurs d’utiliser l’ARN comme mode d’emploi et de laisser ensuite les cellules fabriquer elles-mêmes les protéines thérapeutiques prend forme. En 2008, ils découvrent que l’ARN modifié produit même dix fois plus de protéines qu’un ARN naturel. « Cette publication, je ne l’oublierai pas. J’étais aux Jeux de Pékin, en août, avec ma fille, sélectionnée dans le huit d’aviron des Etats-Unis. Et à la fin de la journée, à l’hôtel, je regardais mes mails. » La fille, Susan Francia, diplômée en criminologie de l’université de Pennsylvanie, décroche l’or olympique. La mère rentre au bercail avec un article de plus dans sa besace. Et les publications s’enchaînent. En 2011, Kariko et Weissman purifient encore leur ARN pour éviter toute réaction immunitaire incontrôlée. En 2012, ils réussissent à faire produire par des souris et des singes de l’hormone EPO afin de les soigner de leur anémie.

      Un obstacle de taille, toutefois, demeure : si l’ARN peut tromper le système immunitaire, il reste la cible d’enzymes spécialisées, omniprésentes dans nos organismes. Les chercheurs décident de loger leur précieuse molécule dans des nanoparticules lipidiques, des sortes de sphères électriquement chargées à double pellicule de graisse qui se dissoudront une fois entrées dans les cellules. Ils publient leur résultat en 2015.

      Le début d’une nouvelle ère

      La construction théorique du duo est achevée. Les promesses d’application thérapeutiques de l’ARN messager aiguisent désormais les appétits des entreprises de biotechnologies, particulièrement aux Etats-Unis et en Allemagne. Une communauté de chercheurs est née, avec ses leaders, son congrès, l’International mRNA Health Conference : ils sont 160 en 2013, à Tübingen, en Allemagne, pour la première édition. En 2019, plus de 600 scientifiques se retrouveront à Berlin.

      Cette nouvelle ère s’est ouverte en 2010. Derrick Rossi, un médecin canadien qui a grandi à Toronto, professeur à l’université Harvard, a décelé là le moyen de fabriquer sans risque des cellules souches pluripotentes, capables ensuite de se différencier dans l’organisme pour combattre différentes pathologies. Les cellules souches sont à la mode. Son article attire l’attention. Le magazine Time le propulse dans son Top 10 des découvertes scientifiques de l’année. « Kati Kariko mérite le prix Nobel, je le dis depuis longtemps, mais sans notre travail, je ne sais pas combien de temps elle serait restée sous le radar », dit-il. Rossi flaire le filon. Il contacte son collègue de Harvard Robert Langer, star de l’ingénierie biologique et entrepreneur éprouvé, et l’homme d’affaires Noubar Afeyan. Il leur parle de cellules souches, mais aussi de protéines thérapeutiques, capables par exemple de cibler les cellules cancéreuses. « Les vaccins, on n’y pensait pas vraiment. En fait, ça n’intéressait personne car ce n’est pas un modèle économique rentable. Vous vaccinez une ou deux fois et c’est terminé. »

      Le nom de leur entreprise, c’est Derrick Rossi qui va le proposer : Moderna pour « Modified RNA », précisément l’innovation publiée en 2005 par les chercheurs de UPenn. Sauf que cette pierre angulaire du système fait l’objet d’un brevet, déposé par l’université. Katalin Kariko et Drew Weissman y figurent au titre d’auteurs. Ils proposent bien à leur établissement d’en racheter la propriété en 2010. Mais impossible pour eux de réunir les 300 000 dollars réclamés. C’est une biotech du Wisconsin, CellScript, qui rafle la mise. Gary Dahl, son patron, a compris qu’il détient de l’or et qu’on s’arrachera bientôt ses licences. L’équipe de Moderna tente d’en acquérir les droits, la négociation échoue.

      Le mercato des chercheurs

      Moderna n’a pas seulement couru après la technologie du duo de Philadelphie. L’ambitieuse start-up a aussi tenté de s’attacher leurs services, surtout ceux de Katalin Kariko. Lassée des mauvaises manières de la direction de UPenn, la chercheuse a justement décidé de partir. En 2013, elle va rencontrer l’équipe de direction dans le Massachusetts. « A la fin de l’entretien, ils m’expliquent que, même s’ils m’embauchent, ils peuvent me virer au bout de deux jours. Et que pendant deux ans, je devrai renoncer à travailler sur les ARN messagers. J’avais envie de rester aux Etats-Unis mais pas dans n’importe quelles conditions. »

      C’est donc vers l’Europe qu’elle se tourne, plus précisément l’Allemagne, ou deux start-up lui font les yeux doux. La première se nomme CureVac. Fondée en 2000 par l’Allemand Ingmar Hoerr et le Français Steve Pascolo, dans l’incubateur de la prestigieuse université de Tübingen, elle a réalisé, entre 2003 et 2006, le premier essai clinique d’un « vaccin anticancer » à base d’ARN messager. « Les médecins et les universitaires ne nous prenaient pas au sérieux, se remémore Steve Pascolo, aujourd’hui patron du laboratoire de dermatologie de l’hôpital de Zurich. Les journaux Nature et Science n’ont pas voulu de notre article, c’était trop audacieux. Finalement, nous l’avons publié en 2008 dans le Journal of Immunotherapy, une revue modeste, ce qui permet aux Américains de l’oublier et de faire comme s’ils avaient été les premiers partout. »

      Précisons toutefois que la substance, si elle a été bien tolérée par les patients et a montré sa capacité à déclencher une réponse antitumorale, n’a pas fait la preuve de son efficacité clinique. CureVac va toutefois poursuivre sa quête de thérapies anticancéreuses – « c’est ce qui intéressait les investisseurs qui nous soutenaient », se souvient Pascolo – mais aussi de vaccins.

      L’autre prétendant se nomme BioNTech. Créée à Mayence, en Allemagne, par le couple de médecins d’origine turque Ugur Sahin et Ozlem Tureci, la société a développé une approche horizontale que résume son concurrent Steve Pascolo : « Tout ce qui peut être bon pour lutter conte le cancer, on le teste et on l’optimise. Pour ça, on va chercher les meilleurs partout. Il faut dire qu’ils ont un atout : Ugur Sahin. C’est un génie scientifique, médical et entrepreneurial. » Fils d’ouvrier, arrivé en Allemagne à l’âge de 4 ans, il se rêvait médecin au chevet des patients. Mais au cours de sa thèse d’immunologie, un virus le contamine : la recherche. Cologne, Zurich, Mayence : il enchaîne les postes d’enseignant-chercheur. Mais pour mettre en œuvre ses idées et « soigner le monde », lui et sa femme se font entrepreneurs. D’abord Ganymed Pharmaceuticals, créée en 2001, revendu 1,28 milliard d’euros en 2016. Puis BioNTech, lancée par le couple en 2010.

      Les Français en éclaireurs

      Curiosité scientifique, souci sanitaire, ambition économique : Katalin Kariko est séduite. Elle raconte : « Ugur Sahin m’a invitée à donner une conférence à Mayence, le 17 juillet 2013. Il était attentif, direct, enthousiaste, simple. Je me suis sentie appréciée. Nous avons beaucoup parlé et constaté que nous avions été élevés de manière similaire. Je me souviens qu’il m’a dit qu’il aimait le fait que j’étais honnête, transparente, que je ne faisais pas semblant… A la fin de la journée, il m’a proposé d’être vice-présidente de l’entreprise. » Elle poursuit : « Il avait de vrais projets cliniques. J’avais 58 ans, je voulais que mon travail serve vraiment aux malades. J’ai accepté. »

      Le décor est posé, les acteurs en place. Une société américaine, deux allemandes, prêtes à faire de l’ARN messager une machine de guerre contre les maladies génétiques, l’hémophilie, le diabète, mais surtout le cancer. Les Français ? Comme souvent, ils ont joué les éclaireurs. Dès 1993, une équipe de chercheurs de l’Inserm et du laboratoire Pasteur-Mérieux est parvenue à déclencher une réponse immunitaire à partir d’ARN messager encapsulé dans des sphères de lipides. « Ensuite, on a essayé d’industrialiser le process, se rappelle Pierre Meulien, coordinateur de l’étude, alors directeur de la recherche de Pasteur-Mérieux, aujourd’hui directeur exécutif de IMI (initiatives pour des médicaments innovants), un partenariat entre l’Union européenne et l’industrie pharmaceutique. Ça marchait une fois sur deux, on ne comprenait pas pourquoi. J’ai pris la décision d’arrêter en 1994. »

      Deux décennies plus tard, l’histoire bafouille. Sanofi-Pasteur, l’héritier du groupe Pasteur-Mérieux, obtient en 2011 un financement de la Darpa, la division de recherche de l’armée américaine, pour développer un programme de vaccins à ARN messager. Le géant pharmaceutique a convié à bord l’ambitieuse biotech CureVac mais aussi une petite start-up française, In-Cell-Art, fondée par le Prix Nobel de chimie Jean-Marie Lehn et le spécialiste des vaccins ribonucléiques Bruno Pitard, à la pointe des systèmes de vectorisation. Mais après cinq ans de recherche « et de vrais résultats », assure Bruno Pitard, Sanofi renonce, préférant miser sur une autre technologie, les vaccins à protéine recombinante… avant de revenir sur la piste de l’ARN messager, avec la start-up américaine Translate Bio et plusieurs longueurs de retard.

      Le pari du patron de Moderna

      Si bien que lorsque, début janvier, apparaît la menace d’une pandémie que personne n’appelle encore Covid-19, ils sont trois champions de l’ARN messager véritablement dans la course au côté des tenants de stratégies vaccinales plus classiques. Et aucun Français. Le patron de Moderna, Stéphane Bancel, exhibe certes un passeport tricolore, un diplôme de l’Ecole centrale et une première carrière chez BioMérieux. Mais le projet qu’il conduit, avec le milliard de dollars accordé par l’opération « Warp Speed » du gouvernement pour trouver au plus vite un vaccin, le soutien appuyé de Donald Trump et la collaboration du NIH, apparaît 100 % américain.

      La saga de ce Frenchie semble taillée sur mesure pour nourrir le mythe de cette Amérique, terre de tous les paris. Et en cette année 2011, quitter le confort de son fauteuil de DG de BioMérieux pour se consacrer à une technologie émergente en est assurément un. « Le monde entier pensait qu’il était impossible de créer un médicament à partir d’ARN messager », résume-t-il. Pour lui, l’aventure a commencé un soir glacé de février. Noubar Afeyan, le fondateur de Flagship, l’un des fonds d’investissement les plus en vue des sciences de la vie et qu’il connaît de longue date, tient à lui montrer les résultats obtenus par des chercheurs d’Harvard. « Ils avaient injecté dans le muscle d’une souris de l’ARN messager codant pour l’EPO humaine, et montré que cette hormone circulait ensuite bien dans son sang, se souvient Stéphane Bancel. Je lui ai dit : “Ce n’est pas possible”. Il m’a répondu : “Si, si, regarde, ils ont répété l’expérience.” »

      L’homme d’affaires lui propose de monter à bord de la start-up qu’il vient de fonder avec les deux scientifiques d’Harvard Derrick Rossi et Robert Langer. « J’anticipais les centaines de médicaments qu’il serait possible de créer avec cette technologie, notamment pour des maladies incurables aujourd’hui », raconte Stéphane Bancel. Quand il sort du bureau de Noubar Afeyan, face au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge, il rentre à pied, songeur, en empruntant le Longfellow Bridge, qui le ramène chez lui à Boston. « Ma femme m’a demandé : “C’est risqué ?” Je lui ai dit : “Ça a 5 % de chance de réussir.” » Il signe malgré tout.

      La première année, Moderna s’efforce de rester sous le radar : rien ne filtre de ses travaux ni de ses résultats. « Nous étions méfiants, nous avions peur qu’en montrant nos progrès d’autres se mettent à courir après notre technologie », explique Stéphane Bancel. A l’époque, seuls les investisseurs, tenus au secret par un accord de confidentialité, sont informés des avancées : de premières expériences concluantes chez le singe et une étude de toxicité chez le rat, deux modèles animaux classiques. Cette preuve de concept, comme on dit dans le jargon, convainc début 2013 l’un des géants pharmaceutiques, le britannique AstraZeneca. Il signe à Moderna un chèque de 240 millions de dollars – « payés en cash le jour de la signature » – pour développer différentes thérapies à base d’ARN messager.

      Mais Moderna, nous l’avons vu, a un talon d’Achille : elle ne dispose alors pas du brevet sur la technologie conçue par UPenn pour fabriquer un ARN messager inoffensif pour l’organisme. Ses scientifiques espèrent initialement faire aussi bien, mais toutes les pistes explorées finissent en impasse. « On voyait bien que la technologie de UPenn était meilleure, mais on ne comprenait pas pourquoi », reconnaît aussi Stéphane Bancel. Il finira par débourser 75 millions de dollars en 2018 (63 millions d’euros) pour obtenir une licence, que son concurrent BioNTech acquerra aussi.

      En parallèle de ses partenariats avec des géants des secteurs – AstraZeneca, mais aussi Merck –, Moderna conclut des accords avec les institutions qui comptent dans le domaine des maladies infectieuses : la Barda et la Darpa, les services de recherche des départements de la santé et de la défense des Etats-Unis ; la Fondation Gates, au cœur de l’effort mondial sur les vaccins ; et surtout les Instituts américains de la santé, les fameux NIH.

      Le temple de la recherche médicale américaine, installé à Bethesda (Maryland), non loin de Washington, ne s’est pas fait prier pour participer à l’aventure. Il faut dire que le patron de son département des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a guidé les premiers pas de Drew Weissman et n’a jamais perdu de vue le pionnier de UPenn. Le responsable du laboratoire de pathogenèse virale, Barney Graham, a même essayé de l’embaucher en 2000, avant de collaborer avec lui sur un vaccin contre la grippe. Au NIH, l’ARN messager est donc suivi de près.

      Une blague qui tourne au défi

      Aussi, lorsque Moderna vient trouver Barney Graham en 2014 pour lui proposer de collaborer, le chercheur n’hésite pas. Avec un partage des tâches évident : au NIH la conception de l’antigène, cette protéine qui déclenche la production d’anticorps par le système immunitaire ; Moderna s’occupera du reste, de la fabrication de l’ARN et de son acheminement vers les cellules. Un vaccin expérimental contre le virus respiratoire syncytial (RSV) est mis en chantier, puis, en 2016, un vaccin contre Zika. « Le niveau de réponse immunitaire était déjà impressionnant », se souvient Barney Graham. En 2017, enfin, les deux parties lancent un programme de préparation aux pandémies virales liées aux maladies émergentes. Parmi elles, les nipavirus mais aussi les coronavirus.

      En septembre 2019, lors de la revue annuelle des différents projets au siège du NIH, Stéphane Bancel arrive triomphant avec de nouvelles données cliniques. Il annonce : « Avec notre technologie, il nous suffit de soixante jours pour mettre au point un vaccin et démarrer un essai clinique. » « Tout le monde s’est mis à rigoler », s’amuse-t-il. La blague tourne cependant vite au défi. Sûr de lui, le chef d’entreprise propose à Anthony Fauci de lui envoyer la séquence d’un nouveau MERS, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, et de « mettre en marche le chrono » jusqu’à réception des vaccins qui doivent servir à la première phase des essais cliniques. Le vétéran des maladies infectieuses lui répond « Chiche ! » et l’exercice est programmé pour le deuxième trimestre de 2020.

      L’équipe est entre-temps rattrapée par la réalité. C’est pendant ses vacances dans le sud de la France, au lendemain du réveillon, que Stéphane Bancel lit pour la première fois dans le Wall Street Journal un article sur une nouvelle maladie respiratoire en Chine. Il le photographie et l’envoie à Barney Graham. « Je lui ai demandé : “C’est quoi ce truc ? !” Et il m’a répondu : “On ne sait pas encore, cela fait deux jours qu’on est dessus.” »

      Au Forum économique de Davos, du 21 au 24 janvier, Stéphane Bancel commence à comprendre que le virus ne menace pas seulement la Chine mais toute la planète. Deux infectiologues l’alertent sur la contagiosité du virus. « Il était clair que le R0 [le taux de reproduction de base du virus] était très élevé », relate-t-il. Il tape « Wuhan » sur Google Maps, puis sur Wikipedia, alarmé de découvrir que ce nouveau coronavirus se propage sans contrôle dans cette ville industrielle de 11 millions d’habitants. La liste des vols directs depuis la capitale du Hubei vers le reste du monde ne lui laisse guère de doute : « Le virus a déjà commencé à voyager partout. »

      Une mise au point express

      Attendu au conseil d’administration de la société Qiagen en Allemagne, il s’excuse et prend un vol pour Washington, où une réunion de crise est organisée avec toute l’équipe du NIH. Les équipes de Moderna travaillent déjà depuis le 13 janvier sur un candidat vaccin, mais impossible d’avancer sans l’aide de Barney Graham, qui a conçu l’antigène à présenter au système immunitaire. Le 24 février, Moderna envoie au NIH ses premiers lots cliniques. Quarante-deux jours se sont écoulés, du jamais-vu.

      De l’autre côté de l’Atlantique, BioNTech fait vite figure de premier challenger. Parce qu’il a, contrairement à CureVac, lui aussi payé au prix fort une licence pour exploiter l’ARN modifié inventé par Katalin Kariko, mais aussi parce qu’il a réagi immédiatement. « Ugur a tout de suite pris au sérieux le virus venu de Chine, se souvient celle qui occupe désormais le poste de vice-présidente. Il a dit à tout le staff que la pandémie n’épargnerait pas l’Allemagne, que c’était une occasion mais surtout un devoir de montrer ce que pouvait faire notre technologie. Et il a basculé tout notre programme de vaccination dessus. »

      Depuis 2017, la start-up orientée sur le cancer s’est diversifiée, en même temps qu’elle se cherchait des partenaires. Ugur Sahin a acquis la conviction que l’ARN messager peut bouleverser le traitement des maladies infectieuses. Mais aussi leur prévention. Il se tourne vers Pfizer. Pour le docteur Sahin, le géant pharmaceutique américain (88 000 employés) dispose d’une solide force de frappe mais aussi d’un atout particulier : la responsable de son département vaccin, Kathrin Jansen, est allemande elle aussi. On la dit intraitable, lui apprécie son scepticisme affiché et les questions pointues qu’elle lui adresse. Le courant passe. « Cette technologie n’avait pas encore fait ses preuves, a-t-elle raconté au Wall Street Journal. Mais potentiellement, elle avait tout pour faire de meilleurs vaccins contre la grippe. » Or la grippe, avec ses mutations constantes, exige une nouvelle injection chaque année, ce qui en fait un marché de choix.

      Accord conclu août 2018. L’excellence technique de l’un, l’expérience industrielle de l’autre : le projet avance vite et un essai clinique est programmé pour 2020. Jusqu’à l’entrée en scène du nouveau virus en couronne. La moitié des 1 500 employés de BioNTech s’y consacrent. Ils étudient le génome envoyé par les Chinois, sélectionnent les meilleures cibles, celles capables de créer la réponse immunitaire la plus performante, les ARN les plus prometteurs, et retiennent vingt formules, puis quatre. Mais comment s’attaquer seul à une pandémie qui devient mondiale ? Alors Sahin rappelle Kathrin Jansen début mars et lui propose une collaboration. Partage des coûts de développement restants, partage des bénéfices, mais BioNTech conservera la propriété exclusive du produit. La réponse est immédiate et positive. L’accord est rendu public le 18 mars.

      La suite est mieux connue. Pendant tout le printemps, Moderna caracole en tête. On évoque son duel avec l’autre favori, le vaccin d’AstraZeneca et de l’université d’Oxford, conçu à partir d’une technologie qui a fait ses preuves : celle dite du vecteur viral. Pfizer s’est plié à la stratégie de BioNTech, que résume Katalin Kariko : « Ne communiquer que quand on a quelque chose à dire. Et encore… » (Ugur Sahin n’a jamais répondu aux demandes d’entretien du Monde). Le 27 juillet pourtant, le duo américano-allemand se lance dans la phase 3 de ses tests cliniques, cet examen à grande échelle de l’efficacité de son produit, le même jour que Moderna. Au terme de ces essais, ce dernier a annoncé lundi 30 novembre avoir déposé une demande d’autorisation d’urgence auprès de la FDA américaine et l’Agence européenne du médicament. Pfizer et BioNTech l’avaient devancé auprès de l’agence américaine et espèrent que les premières vaccinations pourront débuter au Royaume-Uni le 7 décembre. Adversaires, sur le terrain industriel et commercial. Mais pour la science et vraisemblablement pour la santé humaine, ils viennent d’écrire ensemble une impressionnante page d’histoire.

    • L’aventure scientifique des vaccins à ARN messager, 14 DÉCEMBRE 2020, MARC GOZLAN
      https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/12/14/laventure-scientifique-des-vaccins-a-arn-messager

      Drew Weissman et Norbert Pardi abordent cette question dans un ouvrage intitulé DNA Vaccines (Humana Press, avril 2020). Selon eux, l’ARN n’a aucun moyen connu lui permettant de s’intégrer dans l’ADN, à moins qu’il ne soit préalablement « rétrotranscrit » en ADN. Ces experts soulignent que cette possibilité, théorique, nécessiterait que la cellule possède l’enzyme transcriptase inverse, capable de copier l’ARN en ADN, comme lors de l’infection par un rétrovirus (par exemple, le virus du sida) ou à partir de séquences d’ADN correspondant à des éléments transposables (rétrotransposons).

      Cette hypothèse impliquerait donc forcément la survenue d’une étape supplémentaire, jugée improbable, et ce d’autant plus que tout ARN est rapidement dégradé après avoir été traduit en protéine. Même si la copie ADN de l’ARN s’intégrait dans le génome, elle serait de tout façon dépourvue des séquences lui permettant de provoquer une surexpression de gènes à proximité du site d’intégration, soulignent les chercheurs. Et de conclure que des recherches sont nécessaires pour déterminer si une intégration de l’ARN dans le génome pourrait se produire en cas d’infection rétrovirale.

      le premier et le plus complet des articles publiés dans la presse (un blog...) française

      #Katalin_Karikó #vaccin_anti_cancer #infectiologie #H1N1 #Ebola

  • Angers : tabassés par des militants d’extrême droite pour un autocollant – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/angers-tabasses-par-des-militants-dextreme-droite-pour-un-autocollant-202

    Cinq personnes ont été agressées par une quinzaine de militants d’extrême droite dans la nuit de vendredi à samedi à #Angers, pour un motif futile. Des violences qui pourraient peser sur la quête de respectabilité du groupuscule #Alvarium dont le leader se présente aux prochaines départementales.

    https://www.ouest-france.fr/elections/departementales/departementales-jean-eudes-gannat-et-helen-tardiveau-candidats-dans-le-

    Le binôme composé de Jean-Eudes Gannat et Helen Tardiveau est candidat aux prochaines élections départementales dans le canton de Segré. Leur campagne repose sur quatre axes : la lutte contre l’immigration et l’assistanat, le soutien aux familles, la préservation des paysages et l’emploi local.

    Jean-Eudes, à l’extrême-droite, entouré d’une partie de la fratrie. C’est clair les Gannat sont proches du peuple…


    https://lahorde.samizdat.net/angers-les-droles-de-cameras-de-jean-eudes-gannat
    FAF investigation
    https://raaf.noblogs.org/post/2020/06/22/le-jardin-mytho-de-lalvarium
    #néo_fascisme

  • Tenture de l’Apocalypse : une galerie parisienne retrouve dans ses réserves des fragments du chef-d’œuvre médiéval oubliés depuis près de 100 ans
    https://www.connaissancedesarts.com/monuments-patrimoine/tenture-de-lapocalypse-une-galerie-parisienne-retrouve-dans-ses


    Ces fragments de tapisserie représentant des motifs floraux ont été retrouvés dans une galerie parisienne © Galerie Ratton-Ladriere

    La galerie de Charles Ratton et Guy Ladrière a annoncé avoir fait don d’une trentaine de fragments de la tenture de l’Apocalypse à la Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire. Des études plus approfondies seront menées par le service de recherche de la Drac dès leur retour à Angers.
    La découverte de ces fragments oubliés pendant presque 100 ans tient quasiment du miracle. C’est en fouillant dans les réserves de son ami et ancien collègue Charles Ratton (1895-1986) au printemps dernier que Guy Ladrière tombe sur une trentaine de morceaux de tissu brodé, répertoriés comme « Tapisserie de l’Apocalypse ». Il prend alors contact avec le ministère de la Culture qui mène des analyses et authentifie ces fragments comme appartenant à la plus grande tenture de tapisseries française, brodée pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453) et originellement longue de 140 mètres. Ce mercredi 28 avril, la galerie parisienne Ratton-Ladrière a donc annoncé qu’elle ferait don de ces portions capitales du patrimoine français à l’État.

    Oubliés pendant près de 100 ans
    Les chercheurs ont d’ores et déjà identifié la partie de la tenture d’où provient cette série de fleurons brodés. Il s’agit du Grand personnage, ou Lecteur, situé au début de la IVe tapisserie (sur six), qui illustre les chapitres 13 à 15 de l’Apocalypse selon saint Jean, et qui présente des motifs tout à fait similaires. Il se pourrait que ces fragments aient été mis de côté lors de la grande restauration des tapisseries, entreprise à partir de 1849, alors qu’elles avaient subi de fortes dégradations pendant près d’un siècle. La façon dont ces reliquats se sont retrouvés sur le marché de l’art reste, pour l’instant, très mystérieuse. La galerie Ratton-Ladrière a indiqué qu’ils avaient été acquis par Charles Ratton auprès du marchand d’art Otto Wegener en 1924, avant même que Ratton n’ait ouvert sa galerie, en 1927. Après cette acquisition, les broderies ont été remisées et n’ont pas été déplacées jusqu’à leur redécouverte l’année passée.

    Exposition "Apocalypse histoire intime d’un chef-d’oeuvre au château d’Angers (2018)
    https://www.youtube.com/watch?v=ZPBEkoTCcWA

  • Maltraitances : les sœurs du Bon Pasteur retiennent leurs archives pour éviter un scandale
    20 février 2021 Par Sarah Boucault
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200221/maltraitances-les-soeurs-du-bon-pasteur-retiennent-leurs-archives-pour-evi


    D’ex-jeunes filles placées dénoncent les violences subies, il y a plusieurs décennies, dans les foyers de la congrégation. Réunies dans une association, elles réclament réparation. L’institution, elle, s’organise pour préserver son image et limite l’accès aux dossiers.

    Reno* a toujours un trou dans le genou gauche. Une marque indélébile de son passage au foyer du Bon Pasteur à Loos, dans le Nord, de 1960 à 1964. Un jour, alors qu’elle refusait de laver à nouveau le sol qu’elle venait d’astiquer, une sœur l’a poussée violemment, pour la punir, dans des escaliers en brique. « J’ai atterri les mains et les genoux en sang et n’ai reçu aucun soin. Je me suis soignée avec un chiffon, se souvient-elle. Le lendemain, j’avais des cloques pleines de pus. » La septuagénaire, dépressive chronique, est encore marquée au fer rouge par ce placement traumatisant, à l’âge de 13 ans.
    Marie-Christine Vennat, Sylvie et Éveline Le Bris, le 15 janvier 2021. © SB Marie-Christine Vennat, Sylvie et Éveline Le Bris, le 15 janvier 2021. © SB
    Comme quinze autres femmes, elle est membre de l’association « Les Filles du Bon Pasteur », créée en décembre dernier. Ces anciennes pensionnaires, placées par des juges des enfants, ont décidé de s’unir pour dénoncer les maltraitances qu’elles ont subies, il y a des décennies, dans les maisons censées les protéger, gérées par la congrégation catholique du Bon Pasteur.

    Elles demandent des excuses publiques à la congrégation et au gouvernement, un dédommagement, la gratuité des soins physiques et psychologiques, et la récupération des points retraite pour le travail effectué gratuitement.

    Plus largement, elles sont plus de 800 « anciennes » sur un forum et 177 sur une page Facebook à échanger et à se soutenir. Beaucoup racontent maltraitances et violences – même si une partie affirme que les sœurs les ont aussi sauvées de familles néfastes et que leur placement a été une opportunité pour recevoir une éducation.

    Dans ce long cheminement de réparation, il est une étape essentielle : la restitution de leur dossier. Elles y découvrent la manière dont on parlait d’elles, les raisons de leur placement, des secrets de famille. Autant d’éléments éclairants et douloureux, qu’elles mettent des années à digérer. Au Bon Pasteur, l’épreuve s’avère plus brutale qu’ailleurs, car la congrégation exerce un contrôle strict sur les informations qui pourraient nuire à son image.

    Fondé en 1835 à Angers, le Bon Pasteur a pour vocation alors de « sauver » les jeunes filles de la débauche. Au pic de son activité, en 1940, la congrégation catholique compte 350 institutions dans quarante pays, 10 000 religieuses et 50 000 jeunes filles. Dans les années 1950 et 1960, des milliers d’adolescentes y sont placées, partout en France, par des juges pour enfants, dont le statut est créé par l’ordonnance de 1945 pour protéger les mineurs de familles considérées comme défaillantes.

    « Contrairement aux garçons, la délinquance des filles n’inquiète pas la société, explique Véronique Blanchard, historienne. On les protège alors du vagabondage, qui pourrait se transformer en prostitution. » À l’époque, si 95 % des garçons qui sont enfermés le sont pour des faits pénaux, ce n’est le cas que pour seulement 36 % des filles.

    Les trois quarts des jeunes filles qui entrent au Bon Pasteur ont entre 12 et 16 ans. « Beaucoup sont victimes d’agressions sexuelles, et considérées comme fautives et responsables », indique David Niget, historien. Le placement de Reno, par exemple, est la conséquence des abus sexuels de son père sur sa sœur. Même configuration pour Éveline Le Bris, la présidente de l’association : les viols d’un voisin la conduisent loin de sa famille, jusqu’à son enfermement.

    Aujourd’hui, la honte de l’étiquette « mauvaise fille » est toujours vive, et la colère, intense. « Ces femmes ont intégré le mal que la société pensait d’elles, souligne Véronique Blanchard. La culpabilité colle à la peau. »

    Marie-Christine Vennat devant le centre d’observation des Tilleuls, au Bon Pasteur d’Angers, en 1964. © DR Marie-Christine Vennat devant le centre d’observation des Tilleuls, au Bon Pasteur d’Angers, en 1964. © DR

    Dans la plupart des institutions, l’humiliation et la culpabilisation sont la règle. À l’arrivée, chaque fille subit un test de virginité. Marie-Christine Vennat, pensionnaire à Angers et Orléans entre 1964 et 1967, raconte que le médecin du Bon Pasteur lui a introduit un doigt dans le vagin. « Sans gant, ni spéculum, précise-t-elle. J’ai hurlé comme un cochon. Il m’a dit : “C’est bien.” Il y a deux ans, ma gynéco m’a appris que c’était un viol. » Dans le cadre de la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui rendra ses conclusions à la fin 2021, 6 500 victimes ont été entendues, dont des femmes passées au Bon Pasteur.

    Pour ces adolescentes éprises de liberté, les journées sont rythmées par le silence, les prières et le travail. Parmi les humiliations : la confiscation des biens personnels et des lettres des proches, les corvées de ménage à genoux, le drap sur la tête quand on a uriné au lit, le cachot, les cheveux rasés après les fugues, le parloir pour les visites, les rares soins et le manque de serviettes hygiéniques, qu’il faut récupérer usagées dans la poubelle. Certes, dans les années 1960, ces traitements ne sont pas inhabituels dans les institutions religieuses comme laïques.

    Mais Marie-Christine Vennat se souvient d’une scène effroyable : « Cette sœur nous hurlait dessus, nous battait. Un jour, elle a explosé la tête d’une fille sur le lavabo, elle était en sang. J’étais pétrifiée, je n’avais jamais vu une telle violence de ma vie. »

    Et les jeunes filles cousent ou blanchissent jusqu’à 8 heures par jour, pour des entreprises ou des particuliers, en échange d’une rémunération insignifiante. « Au bout de trois et demi, on m’a donné l’équivalent de 4 euros, témoigne Éveline Le Bris. J’ai pu aller deux fois chez le coiffeur et m’acheter un pull. » Selon leurs aptitudes, déterminées par un test, certaines étudient. D’autres sont considérées comme inaptes. « À 21 ans, elles sortent démunies et sous-qualifiées par rapport à ce qu’elles auraient pu faire à l’extérieur, précise David Niget. Dans un contexte où le CAP est créé, peu le passent car les sœurs prétextent souvent qu’elles sont trop bêtes. »

    Éveline Le Bris au Bon Pasteur d’Angers, le 21 juillet 1963. © DR Éveline Le Bris au Bon Pasteur d’Angers, le 21 juillet 1963. © DR

    Aujourd’hui, pour se réapproprier leur histoire et être reconnues comme victimes, les anciennes pensionnaires doivent avant tout récupérer leur dossier. Depuis 2002, la loi autorise les personnes qui ont été placées à le faire. Ces documents sont des archives publiques mais peuvent être conservées dans les institutions privées, du moment qu’elles respectent la loi en vigueur et qu’elles proposent un accueil similaire à celui préconisé dans le public.

    Quand Éveline Le Bris se rend au Bon Pasteur d’Angers, le 4 septembre 2020, pour consulter son dossier, le choc est rude. Placée en 1963, elle découvre qu’elle est décrite ainsi : « Tête baissée, mine renfrognée, cheveux roux mal coiffés tombant sur les yeux, Éveline a une présentation très défectueuse. C’est une fille genre vulgaire et fruste. » Pendant deux heures, une sœur du Bon Pasteur lui lit l’intégralité de son dossier. Mais « une fois encore, c’était elle qui me disait ce que j’avais fait, s’indigne la septuagénaire. On aurait dit Germinal. Elle m’a même dit : “Si c’est écrit, c’est que ça doit être vrai.” Je me suis pris une nouvelle avoinée morale. »

    Plus tard, elle récupère le dossier d’un autre placement, à l’Aide sociale à l’enfance du Mans (ASE), dans la Sarthe, cette fois. La violence des informations est similaire mais, au service des archives départementales, elle est reçue par deux assistantes sociales laïques : « Elles étaient émues et outrées. Sans me plaindre, elles étaient de mon côté. À Angers, au Bon Pasteur, ce n’était pas le cas. J’étais chez elles. »

    « Chez elles. » Avec son service d’archives « maison », le Bon Pasteur oblige les anciennes pensionnaires à revenir dans l’enceinte du traumatisme. Le service, structuré, a des normes de sécurité et de conservation exigeantes, et même, une archiviste à plein temps. Peu d’institutions offrent un tel trésor, ce qui permet à la congrégation de pratiquer une politique de contrôle. À huis clos, elles reconnaissent les sévices. « On m’a expliqué que me forcer à manger le vomi que je venais de dégurgiter dans mon assiette était de la maltraitance », rapporte Marie-Christine Vennat.

    Mais « lors d’une consultation, c’est intrusif de discuter de son intimité avec un travailleur social ou une sœur, remarque Adélaïde Laloux, doctorante en archivistique, qui travaille sur les dossiers d’enfants placés. Ces pratiques, répandues et légales, sont à l’origine de nouvelles formes de maltraitance ».
    Chercheurs non grata

    Autre différence avec les structures publiques : une attestation de communication des dossiers interdisant aux intéressées d’en divulguer le contenu – un document que les sœurs ont fait signer jusqu’à la fin 2018 au moins. Parfois, elles ne remettent même pas de double.

    Centre d’observation des Tilleuls au Bon Pasteur d’Angers, siège de la congrégation. © SB Centre d’observation des Tilleuls au Bon Pasteur d’Angers, siège de la congrégation. © SB
    Diffuser son propre dossier est pourtant autorisé, dans les limites fixées par la loi (respect de la vie privée d’autrui, anonymat des professionnels, respect de l’ordre public). « Encore un exemple de violence qui se perpétue », juge David Niget.

    Des descendants se voient aussi refuser l’accès au dossier de leur mère, alors que la loi prévoit que si la personne placée est décédée, ses enfants et petits-enfants peuvent le consulter. Si la personne est en vie, la loi indique également que la personne « peut mandater un tiers de son choix pour procéder à la consultation en son nom ».

    Pourtant, depuis plusieurs mois, Daniel R. se retrouve face à un mur. « Ma mère est d’accord mais elle ne veut pas le faire elle-même, raconte l’homme de 62 ans. J’ai demandé son dossier au Bon Pasteur, cinq ou six fois, par mail ou par téléphone. » Plusieurs fois, Daniel R. a reçu la même réponse : « Conformément à la loi, seule votre maman peut consulter son dossier. »

    Avec les chercheurs, surtout, le Bon Pasteur pratique une véritable rétention d’informations. Dès les années 1980, de nombreux historiens qui brûlent d’accéder à cette pépite archivistique aux rails et rayonnages impeccables se heurtent à un mur. Tous s’accordent à dire qu’obtenir une autorisation du Bon Pasteur est plus difficile qu’ailleurs.

    Pourtant, les dossiers personnels des jeunes filles sont des archives publiques auxquelles les chercheurs ont généralement accès, sur dérogation. « Il semblerait que la congrégation considère que mes travaux sont ‘‘à charge’’ », constate Véronique Blanchard, autrice de plusieurs livres sur le sujet, qui n’a jamais vu l’ombre d’une archive.

    En 2014, au terme de décennies de lutte, cinq historiens voient tout de même les portes s’ouvrir. Dirigée par Magdalena Franciscus, sœur progressiste, la congrégation met 15 000 euros sur la table (la moitié d’un poste, complété par Angers Loire Métropole) et « commande » une enquête. Mais les sœurs ne cessent de répéter depuis qu’elles attendent le livre (sortie prévue fin 2021) avant de recevoir d’autres chercheurs…

    Le Bon Pasteur est en droit de conserver ses archives en son sein. Ce qui pose problème, ce sont les refus d’accès successifs, sans raison valable. Si ces archives dormaient dans un bâtiment public, la congrégation serait dans l’obligation de justifier son opposition. « D’emblée, le Bon Pasteur n’instruit pas la demande, c’est un refus immédiat, sans trace », pointe David Niget.

    Quand on lui demande pourquoi les archives ne sont pas transférées, la directrice des archives départementales de Maine-et-Loire, Élisabeth Verry, répond : « Deux kilomètres de papier, c’est énorme. » Avec des archives colossales, classées au millimètre et un service d’accueil dédié, on comprend entre les lignes que le Bon Pasteur est en position de force.

    Une fois sur place, d’anciennes pensionnaires constatent par ailleurs que leur dossier a été dépouillé. « Je me souviens de tests d’évaluation, où j’avais écrit, à chaque ligne : “Je veux ma liberté”, s’étonne Sylvie*, passée par le Bon Pasteur d’Angers, en 1967. Ils ont disparu. »

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    David Niget, membre de l’équipe de recherche de 2014, confirme : « Les dossiers ont été triés et nettoyés. Si on compare à d’autres institutions, ceux du Bon Pasteur sont deux fois moins épais. Des éléments personnels des filles ont été détruits. Le manque de place et la méconnaissance sont l’explication naïve ; cela arrive aussi dans le public. Mais il y a aussi une probable décision politique pour supprimer tout ce qui peut faire désordre. » Impossible de déterminer la date ni le volume des archives détruites. Sans l’accord des archives départementales, la destruction d’archives publiques est interdite depuis 2008.

    Une réalisatrice, qui tourne un film sur le Bon Pasteur, a aussi essuyé plusieurs refus. Alors qu’elle suit Éveline Le Bris, volontaire pour le tournage, elle demande à filmer sa consultation de dossier. « Notre protocole de consultation ne prévoit pas que les entretiens soient filmés et enregistrés », répond le Bon Pasteur. À l’ASE du Mans, à l’inverse, les caméras étaient bienvenues.

    La seule réaction publique de la congrégation date de novembre 2019, dans Le Courrier de l’Ouest. Patricia Diet, sœur provinciale (France, Pays-Bas, Belgique et Hongrie) et psychologue convertie sur le tard, formule des excuses : « Là où l’objectif était de retrouver la joie de vivre et la dignité personnelle, nous reconnaissons que des comportements inadaptés sont parfois venus ternir des intentions louables. Je le regrette profondément et demande pardon pour ces attitudes qui ont provoqué incompréhension et souffrance. » Mais elle ne s’adresse pas directement aux femmes concernées.

    En décembre dernier, sollicitée par Mediapart, sœur Marie-Luc Bailly, la remplaçante de Patricia Diet, en arrêt, admettait « des méthodes éducatives qui aujourd’hui nous feraient frémir », mais pondérait, en insistant sur le nombre de jeunes filles sauvées et en réduisant les victimes à deux femmes isolées : « Ces deux femmes sont très meurtries, elles ont le sentiment que l’on n’a pas pris leur demande au sérieux. Tous les trois, quatre ans, leur demande revient à la charge. Elles ont pourtant été rencontrées bien des fois. »

    La congrégation internationale du Bon Pasteur, basée à Rome et contactée à de nombreuses reprises par Mediapart, renvoie vers la congrégation française. Même refus du côté du Vatican, où le cardinal João Braz de Aviz, en charge des instituts de la vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, et dernier responsable avant le pape, a décliné nos demandes d’interview.

    Dans le paysage catholique français, toutefois, d’autres voix s’élèvent. « Pour les sœurs du Bon Pasteur, il y a une sorte de choc frontal et une part de déni, observe Véronique Margron, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Pourtant, pour faire la distinction entre ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné, il faut aller au bout de la vérité, là où des personnes ont subi des violences qu’elles n’auraient jamais dû subir. Il faut pouvoir exprimer sa honte, et plus que des excuses, il faut des actes. »

    Avis similaire chez Vincent Neymon, secrétaire général adjoint et porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF) : « Aucune institution ne doit échapper aux révélations de faits coupables qui ont pu avoir lieu en son sein. Ces institutions doivent non seulement chercher la vérité sur ces faits, mais aussi sur les silences ou les mensonges qui ont cherché à couvrir les personnes coupables. »

    Du côté de l’État français, la porte n’est pas fermée. « Cela mériterait un travail de recherche à part entière, note Emmanuelle Masson, porte-parole du ministère de la justice, qui ajoute que rien d’officiel n’a pour l’instant été lancé. Le transfert des archives vers le public est aussi une piste de réflexion. »

    D’autres pays ont, eux, entamé le travail de reconnaissance. En Australie, une grande enquête parlementaire a été menée, et des excuses sans équivoque figurent sur le site de la congrégation. Aux Pays-Bas, un rapport universitaire, commandé par le gouvernement, conclut au travail forcé.

    Fin 2020, 140 Néerlandaises ont ainsi reçu les excuses du ministère de la justice et un dédommagement de 5 000 euros chacune. Dans un courrier adressé aux victimes, en néerlandais, Patricia Diet convient que « les pratiques n’ont pas été correctes ». En Irlande, les enquêtes et les excuses se succèdent pour reconnaître la maltraitance dans les couvents des Magdalene Sisters, cousines du Bon Pasteur.

    « Dans la congrégation, la peur de la contagion du système irlandais prédomine, affirme David Niget. On pense encore pouvoir mettre le couvercle sur la marmite. Mais j’ai bon espoir pour qu’il y ait une reconnaissance un jour. Grâce à #MeToo, le statut de victime est aujourd’hui possible. Même si le moment de reconnaissance va être douloureux et conflictuel. »

  • #Angers : retour sur l’expulsion de la #Grande_Ourse
    https://fr.squat.net/2021/01/25/angers-retour-sur-lexpulsion-de-la-grande-ourse

    La Grande Ourse expulsée en pleine trêve hivernale. Le matin du jeudi 21 janvier à 6h, c’est à coups de disqueuse dans la porte que les habitant·es du squat de la Grande Ourse ont été brutalement réveillé·es. Sous les ordres du préfet du Maine-et-Loire, qui avait pourtant signalé à l’avocat en charge du dossier qu’il […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #Étincelle #expulsion #fachos #manifestation #procès #sans-papiers

  • #Angers : #expulsion de la #Grande_Ourse et attaque nazie, la ville où il fait bon vivre
    https://fr.squat.net/2021/01/23/angers-expulsion-de-la-grande-ourse-et-attaque-nazie-la-ville-ou-il-fait-b

    Le jeudi 21 janvier 2021, en plein hiver, les forces de l’ordre et la préfecture ont procédé à l’expulsion de la Grande Ourse, un lieu militant et solidaire. Elle hébergeait de nombreuses personnes sans abris, des étudiants, des travailleurs pauvres… Les questions de pauvreté, d’égalité, de solidarité, étaient au centre des actions menées par ses […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #Étincelle #fachos #manifestation #sans-papiers

  • #Angers : #manifestation contre l’expulsion de la #Grande_Ourse
    https://fr.squat.net/2021/01/09/angers-manifestation-contre-lexpulsion-de-la-grande-ourse

    Manifestation re reportée le 9 Janvier 2021 à 16H pour bien commencer l’année. Promis la date ne bougera plus et nous non plus tant qu’il y aura des personnes à la rue ! La Grande Ourse continue de vivre malgré le froid qui s’installe dans une partie de la maison, rythmée par les maraudes, les […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #Mineurs_Non_Accompagnés #sans-papiers

  • #Angers : manif contre l’expulsion de la Grande Ourse
    https://fr.squat.net/2020/10/21/angers-manif-contre-lexpulsion-de-la-grande-ourse

    Le tribunal a rendu son verdict : la Grande Ourse ne bénéficiera d’aucun des délais généralement alloués aux squats avant leur #expulsion. La Grande Ourse, c’est une quarantaine de personnes hébergées, un lieu de repos pour les nécessiteux-ses, une épicerie à prix libre, un bar associatif et surtout l’un des symboles angevins de la résistance […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #manifestation #Mineurs_Non_Accompagnés #procès #sans-papiers

  • #Angers : vague d’expulsions en pleine crise sanitaire
    https://fr.squat.net/2020/10/10/angers-vague-dexpulsions-en-pleine-crise-sanitaire

    En plein cœur de la crise sanitaire, et avec la dégradation des conditions météorologiques, la préfecture s’est livrée cette semaine à une série d’expulsions sordides, avec visiblement aucune réflexion de fond sur le contexte et les situations de précarité des personnes. Mercredi [7 octobre 2020], c’est le campement de Saint-Barthélémy qui s’est vu obligé de […]

    #Coronavirus #expulsion #sans-papiers

  • #Angers : retour sur la #manifestation de soutien à la Grande Ourse et son #procès
    https://fr.squat.net/2020/09/03/angers-retour-sur-la-manifestation-de-soutien-a-la-grande-ourse-et-son-pro

    Mardi 1er septembre, la Grande Ourse et ses habitant·es étaient convoqué·es au tribunal judiciaire par le propriétaire qui réclame leur expulsion immédiate. Le collectif ayant appelé à un #rassemblement à 13h devant le bâtiment et à une marche de soutien, l’après midi fut chargée et animée. Retour rapide sur la mobilisation et l’audience elle-même. Une […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #sans-papiers

  • #Angers : #procès de la Grande Ourse, #rassemblement de soutien le 1er septembre
    https://fr.squat.net/2020/08/30/angers-proces-de-la-grande-ourse

    Appel à mobilisation contre les expulsions et pour le droit au logement. Rendez-vous à 13h devant la Grande Ourse pour une déambulation, puis à 16h devant le tribunal d’instance au bvd Pierre de Coubertin pour un rassemblement-goûter. Alors que la crise de l’accès au logement se dégrade encore sur Angers, qui frappe encore plus fort […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #expulsion #manifestation #sans-papiers

  • Autour d’Angers, l’autoproduction alimentaire pour « se réapproprier les choses essentielles » - Page 1 | Mediapart

    Créée il y a plus d’un an, l’association RAARE a mis en maraîchage des terrains récupérés dans les alentours d’Angers. Autour de ces cultures, tout un réseau d’entraide s’est développé ; ses activités se sont décuplées depuis le confinement.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/160620/autour-d-angers-l-autoproduction-alimentaire-pour-se-reapproprier-les-chos

    #Agriculture_urbaine #utopie #action_directe

  • Le soutien à Vincenzo s’organise à #Angers
    https://expansive.info/Le-soutien-a-Vincenzo-s-organise-a-Angers-1957

    Suite à la décision de la cour de cassation de casser le jugement de la cour d’appel de Rennes ayant permis à Vincenzo d’être libéré, une nouvelle audience aura lieu prochainement, à la cour d’appel d’Angers. Un comité angevin de soutien à Vincenzo a alors vu le jour pour construire la mobilisation sur place. Le comité organise une première soirée de soutien ce samedi 18 janvier. Plus d’infos : Dans le cadre de la mobilisation en soutien à Vincenzo Vecchi, militant anticapitaliste et antifasciste italien (...) #Ailleurs

    / #Répression_-_Justice_-_Prison, Angers

  • #Angers : la #Grande_Ourse réouvre au quai Robert Fèvre
    https://fr.squat.net/2019/11/07/angers-la-grande-ourse-reouvre-au-quai-robert-fevre

    Trois mois après son expulsion du #34_boulevard_Daviers, la Grande Ourse a ré-ouvert ses portes depuis la semaine dernière… dans un bâtiment de 2500 m² et encore plus près du centre-ville, sous un nouveau format, et avec de nouveaux objectifs. Elle vous convie à ses chantiers collectifs d’aménagement, de bricolage ou de maraîchage (avec […]

    #6_quai_Robert_Fèvre #ex-CPAM_du_34_boulevard_Daviers #ouverture #sans-papiers

  • #Angers : #rassemblement en soutien aux expulsé-e-s de la #Grande_Ourse
    https://fr.squat.net/2019/08/03/angers-rassemblement-en-soutien-aux-expulse-e-s-de-la-grande-ourse

    Suite à l’expulsion du squat de la Grande Ourse, une partie des habitant-e-s seulement a été relogée à l’hotêl, et uniquement pour une durée de cinq jours. Nous appelons à un rassemblement ce lundi pour demander une réelle prise en charge des ancien-enne-s habitant-e-s et la fin de la politique de l’autruche pratiquée par les […]

    #expulsion #sans-papiers

  • #Angers : la #Grande_Ourse expulsée !
    https://fr.squat.net/2019/08/02/angers-la-grande-ourse-expulsee

    Ce mercredi 31 juillet 2019, les habitant-e-s de la Grande Ourse, une quarantaine de personnes, ont été réveillé-e-s vers six heures du matin par la police pour être expulsé-e-s. L’opération a été bien préparée, aucune information n’a fuité. En plus des policiers, une cinquantaine de gendarmes mobiles ont bloqué le boulevard et une nacelle a […]

    #expulsion #sans-papiers

  • #Angers : risque d’expulsion, besoin de soutien
    https://fr.squat.net/2019/05/07/angers-risque-dexpulsion-besoin-de-soutien

    Bonjour à toutes et à tous, Un huissier de justice s’est présenté le 30 avril 2019 au squat ouvert récemment au #24_rue_des_Perreyeux à Trélazé, qui nous a informé que des personnes SDF que nous suivons ont été jugées sans le savoir par le Tribunal de Grande Instance d’Angers pour l’occupation de ce […]

    #Grande_Ourse #ouverture #procès #Trélazé