#anouk_colombani

  • Grève interprofessionnelle : de quelques secteurs où ça bloque – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/rendre-possible-greve-interpro

    Autre enjeu de taille : répondre syndicalement à ceux qui pensent que le travail ne doit pas être arrêté, et qui témoigne d’un rapport au travail qui est à la fois celui d’une fierté et d’une aliénation. Que signifie un travail qu’on ne peut pas arrêter ? Les éboueurs réticents à l’arrêt du travail expliquent simplement que les poubelles qu’ils ne ramassent pas aujourd’hui seront toujours là demain. Elles seront recouvertes par d’autres sacs, grossissant le tas de déchets. D’où l’utilité de leur passage quotidien, et d’où, aussi, la difficulté à envisager de débrayer.

    Pour expliquer leur impossibilité à s’arrêter, certains travailleurs mettent en avant la “charge de travail”. Cette notion est devenue clé dans les préoccupations syndicales et par ricochet dans la possibilité de faire grève. Elle est souvent utilisée pour dénoncer une surcharge de travail. Elle implique que le travail ne peut pas s’arrêter. Comme si aucun tri, aucun choix, aucune priorisation n’était possible. Les notions “d’objectif” et de “rentabilité” sont passées par là. Elles ont donné des allures de châtiment de Sisyphe au travail. Il ne s’agit pas tant de sauver la vie d’une personne ou de terminer un dossier, que de tenir le rythme effréné et sans fin du travail contemporain.

    • La grève de décembre-janvier dernier a bousculé le pouvoir politique et est restée populaire dans la population pendant toute sa durée, parvenant notamment à démontrer largement à quel point la contre-réforme des retraites est vouée à accroître les inégalités existantes. Pourtant, le mouvement n’a pas réussi à faire reculer le gouvernement, notamment parce qu’il n’est pas parvenu à étendre la grève à l’ensemble de l’économie de manière à intensifier le rapport de force.

      Dans ce texte, #Clémence_Fourton et #Anouk_Colombani interrogent les raisons de ce blocage de la dynamique de la grève dans certains secteurs, notamment associatifs, culturels et universitaires. Elles montrent ainsi qu’on ne saurait les réduire à un simple manque de volonté ou à un défaut de stratégie de la part des directions syndicales, ou à un produit mécanique de la #précarité et des bas salaires, même si ces deux facteurs ont joué un rôle non-négligeable.

      Surtout, elles livrent des pistes pour tenter de stimuler la grève dans des secteurs où l’on considère souvent spontanément que celle-ci serait vouée à n’engendrer aucun effet pour la lutte globale, voire à s’avérer contre-productive.

      #travail #luttes #grève #grève_interprofessionnelle #syndicalisme