• Sur le capitalisme et l’exploitation minière, et sur le rôle (très peu utile) de l’inspection du travail, par Anselm Jappe

    « L’exploitation minière et la recherche de l’illimité », par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2016/04/l-exploitation-miniere-et-la-recherche-de-l-illimite-par-anselm-jappe.htm

    Des inspecteurs du travail honnêtes, il y en a même aujourd’hui. La société capitaliste n’est pas monolithique, aujourd’hui pas plus que dans l’Angleterre décrite par Marx. Elle envoie des hommes dans des mines, après elle fait des lois pour les protéger, puis elle ferme les yeux sur les violations de cette législation et pour finir elle envoie des inspecteurs pour constater ces violations, mais sans leur permettre de faire rien d’autre que rassembler une documentation qui peut-être servira à quelqu’un d’autre…

    #capitalisme #Anselm_Jappe #extractivisme #exploitation_minière #mine #inspection_du_travail #travail #critique_du_travail

  • « William Morris et la critique du travail », par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2016/01/william-morris-et-la-critique-du-travail-par-anselm-jappe.html

    Préface d’Anselme Jappe à l’ouvrage de William Morris, La civilisation et le travail, Le passager clandestin, 2013.

    Il est toujours un peu banal de présenter un auteur du passé en soulignant son « actualité ». William Morris est resté longtemps assez inactuel, rangé dans la catégorie des « utopistes » qui sont apparus aux marges du grand mouvement ouvrier d’inspiration marxiste. Bien sûr, on n’a jamais oublié le rôle de Morris dans l’histoire des arts appliqués, l’impulsion donnée au mouvement Arts and Crafts et sa défense d’un artisanat de qualité. Mais les écrits dans lesquels il exprimait sa vision de la société n’ont été redécouverts en France que dans les dernières décennies, notamment dans le cadre de l’écologisme et de la décroissance, de la critique antiindustrielle et de l’écosocialisme.

    #William_Morris #Anselm_Jappe #travail #critique_du_travail #critique_techno #utopisme #socialisme #XIXème #capitalisme

    • Morris fait la chose la plus simple et la plus rare au cours la modernité : il pense le travail à partir du résultat et non à partir de sa quantité. Il ne faut pas travailler pour travailler, pour créer de la valeur et de l’argent, ni pour obtenir la plus grande masse de « valeurs d’usage » possible, mais pour produire de beaux objets en transformant autant que possible la peine en plaisir et en limitant la peine inévitable au minimum indispensable – quitte à recourir aux machines, si nécessaire. C’est « la civilisation qui décrète “Évitez les peines”, ce qui implique que les autres vivent à votre place. Je dis, et les socialistes ont le devoir de le dire : “Prenez la peine et transformez-la en plaisir” » (8). Comme chez Charles Fourier, c’est la différence même entre travail et plaisir qu’il faut abolir : « L’essence du plaisir se trouve dans le travail s’il est mené comme il convient » (9). Le dépassement de cette opposition représente pour Morris le véritable but de la « conquête » de la nature : « La nature ne sera pas totalement conquise tant que le travail ne participera pas du plaisir de la vie » (10). Il ne suffit pas que le travailleur reçoive le plein produit de son travail et que le repos soit abondant, il faut aussi que le travail soit agréable. Le repos, aux yeux de Morris, ne sert pas seulement à récupérer ses forces pour revenir ensuite au travail. Au contraire, il représente la véritable finalité du travail. Morris affirme avec force que dans un régime capitaliste, le scandale ne consiste pas seulement dans l’exploitation du travail, mais dans sa nature même. Une grande partie du travail y est inutile et l’on produit surtout des objets nuisibles ou dont personne n’a besoin. Presque tout ce que font les classes moyennes (les « professions libérales ») est inutile aux yeux de Morris, de même qu’une partie du travail des classes laborieuses – soldats, vendeurs, tous ceux qui sont obligés à fabriquer des produits de luxe ou de makeshift (« expédient » voire « ersatz » (11). L’avènement du socialisme n’impliquera donc pas de travailler davantage, comme l’imaginaient Lénine, Ebert, Gramsci et tant d’autres chefs de file du « mouvement ouvrier ». Selon Morris, au contraire, « nous n’aurons plus à produire des choses dont nous ne voulons pas, à travailler pour rien » (12).

  • Anselm Jappe : « La fin du capitalisme ne sera pas une fin pacifique » (Entretien avec Marc Losoncz)
    http://www.palim-psao.fr/2016/01/anselm-jappe-la-fin-du-capitalisme-ne-sera-pas-une-fin-pacifique-entretie

    Très bonne interview de Jappe, avec des réponses pas du tout cryptiques. :)

    La Wertkritik, au contraire, se réfère surtout au capitalisme contemporain, qui est différent du capitalisme qu’avait connu Marx. La tendance autodestructrice du capital était encore peu visible à l’époque de Marx. Aujourd’hui, elle occupe largement la scène, surtout parce que – comme Marx l’avait déjà montré – il n’y a que le travail vivant qui crée la valeur, tandis que le capitalisme tend à remplacer le travail vivant avec des machines, en diminuant ainsi la création de valeur. Marx a vu que cette contradiction constitue un facteur potentiel de crise pour le capitalisme à long terme, mais il pensait que la révolution prolétarienne arriverait bien avant que le capitalisme atteigne la limite de sa faculté de créer assez de valeur. Cette désubstantialisation de la valeur est finalement advenue, et elle a connu un saut qualitatif à partir des années 1960 avec l’informatisation du travail. C’est à partir de ce moment-là que le capitalisme se trouve dans une crise permanente, et pas simplement dans une crise conjoncturelle. La critique de la valeur n’est pas apocalyptique par parti pris, mais parce qu’elle prend en compte l’épuisement de la logique de base même du capitalisme. Les dernières décennies ont largement confirmé sa théorie de la crise. Cela fait quarante ans qu’on attend le nouveau cycle de croissance promis par les économistes bourgeois. Nous avons vu simplement la croissance des marchés financiers. Il ne s’agit pas de prévoir une grande crise finale future, mais de parler de la crise à laquelle nous assistons déjà. En vérité, la société du travail est déjà dans une crise grave. C’est aussi la crise de l’argent et cela veut dire qu’il y a une diminution de la valeur et une perte de substance de l’argent. Mais beaucoup de courants théoriques, même à gauche, persistent à dire que le capitalisme va toujours très bien.

    […]

    ML : Peut-être faudrait-il ajouter ici la nostalgie du welfare state.

    AJ : Oui. Elle est très répandue en Europe occidentale, donc dans les pays qui ont connu le plus le welfare state. Mais celui-ci était lié à un bref moment du capitalisme, quand le développement économique avait permis de redistribuer de la valeur à l’intérieur de la société capitaliste. Historiquement, c’était une exception qu’on appelle les Trente glorieuses, le miracle économique... Mais c’est ce qui est souvent resté dans les têtes comme le « véritable » capitalisme qui serait « humain » par rapport à toutes les formes venues après. Ces autres formes sont interprétées comme des dégénérescences qu’on pourrait attribuer à des facteurs extérieurs, aux banques par exemple, ou aux politiciens corrompus..., avec l’idée qu’on peut revenir vers cette espèce de capitalisme idéalisé qui serait sain. Évidemment, la critique de la valeur n’est pas du tout de cet avis. La crise qui est venue après le boom fordiste n’était pas le dérèglement d’un système « sain », mais faisait partie de la nature même du capitalisme. On ne pourrait pas revenir aux anciennes recettes keynésiennes-fordistes parce qu’on ne peut pas abolir la technologie qui remplace le travail vivant. Et il ne faut pas oublier que c’était contre la société triste de cette époque-là que se dressaient les mouvements de 1968 ! C’est inconcevable d’en avoir la nostalgie.

    #interview #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #Marx #travail #économie #informatisation #crise #catastrophisme

  • Anselm Jappe et Clément Homs rompent publiquement avec Serge Latouche pour cause de non distanciation explicite avec l’extrême-droite.

    Anselm Jappe vient de publier en cette fin d’année un dernier livre-débat avec Serge Latouche. Mais annonce désormais que le débat est pour l’instant terminé.

    « Rupture inaugurale », par Anselm Jappe & Clément Homs - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2015/12/rupture-inaugurale-par-anselm-jappe-clement-homs.html

    Mais nous devons constater aujourd’hui que la poursuite de ce débat n’a plus de sens. En ce qui concerne Latouche, au lieu de s’améliorer, il a entrepris une démarche où il montre, c’est la moindre des choses qu’on puisse dire, un manque de vigilance envers les récupérations de la décroissance opérées par la « Nouvelle droite ». Latouche semble avoir l’intention de « ratisser large » et de miser sur une espèce de « front décroissant » auquel tout le monde pourrait adhérer, indépendamment de ses positions politiques sur d’autres questions – même A. De Benoist à qui il laisse clairement la porte ouverte dans un entretien de juillet 2013 au site Reporterre[1]. Quand en Italie il n’hésite pas à s’afficher aux côtés d’un certain Diego Fusaro, un disciple de l’ordure Costanzo Preve, qui mange à tous les râteliers des fascistes italiens quand il ne donne pas un entretien en France au magazine Eléments de De Benoist en juillet-septembre 2015 (n°156).

    Dans un moment historique où le nouveau « populisme transversal » avance partout et se propose comme une véritable explication idéologique de la crise du capitalisme destinée à détourner la rage de ses victimes, le refus de participer, fût-ce indirectement ou de loin, à cette entreprise « rouge/brun » est la condition minimale pour qu’un dialogue avec nous soit possible. Nous nous engageons publiquement à cracher au visage de différents De Benoist, Soral, Onfray, Diego Fusaro, etc., dès que nous serons en leur présence, et nous attendons la même attitude de nos interlocuteurs. Latouche ne réussira jamais à enrôler la critique de la valeur dans ses troupes auxiliaires ! Les rares approches contemporaines qui restent fidèles à l’idée d’émancipation sociale combattront évidemment avec toutes leurs forces les nouveaux réactionnaires du populisme transversal – mais sans nécessairement donner raison à la gauche moderniste. La critique de la valeur continuera plutôt à démontrer que ce qui unit ces deux champs, au-delà de leurs différences, est l’anticapitalisme tronqué et la réduction de la critique sociale à une critique de la seule sphère financière.

    #rupture #débat #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #extrême_droite #décroissance #Nouvelle_Droite #Alain_de_Benoist #sortir_de_l'économie

  • « We Gotta Get Out Of This Place (On doit se barrer d’ici !) », entretien d’Anselm Jappe avec Alastair Hemmens
    http://www.palim-psao.fr/2015/11/on-doit-se-barrer-d-ici-entretien-d-anselm-jappe-avec-alastair-hemmens.ht

    Excellent et lonnngue interview d’Anselm Jappe, de cet été.

    La gauche radicale n’a jamais condamné que l’oppression que l’appareil bureaucratique exerçait sur la collectivisation socialiste de la propriété, mais n’a pas condamné le rôle du travail lui-même, ni la façon dont il était organisé. Même les anarchistes ont eu tendance à prendre part au culte de l’ouvrier. Ce n’était que parmi les artistes, les poètes et les bohèmes – en particulier, les surréalistes – que vous pouviez trouver un refus du travail. Après 1968, le rejet du travail a commencé à émerger au sein de certains secteurs de la classe ouvrière, en particulier dans le nord de l’Italie, et chez de nombreux jeunes qui ne se sont plus identifiés à une vie passée à travailler. D’un côté, cela a constitué une sorte de laboratoire pour les formes nouvelles, plus « flexibles », postmodernes du travail qui prétendent dépasser la distinction même entre travail et loisir. D’un autre côté, dans les tendances « autonomes » et « post-ouvriéristes », on peut trouver un refus du travail hétéronome. Ce refus, cependant, est resté subjectif, sans une compréhension théorique de la double nature du travail, et a donc conduit à des résultats douteux : ou bien on fait l’éloge des machines qui sont censées travailler à notre place, ce qui entraîne une technophilie et l’acceptation d’un processus par lequel les êtres humains sont remplacés par de la technologie, ou bien on célèbre le « free-lance » , où les gens sont censés gérer leur propre travail et posséder eux-mêmes les moyens de production (dans le secteur de l’information et de la communication, par exemple), en oubliant que ces gens restent totalement dépendants des mécanismes de marché. Typiquement, les théoriciens post-ouvriéristes parlent de « l’auto-valorisation » comme d’un objectif positif, au lieu de s’interroger sur l’ensemble du processus par lequel l’utilité d’un produit est subordonnée à la « valeur » elle-même donnée par la quantité de travail mort que ce produit contient.

    #interview #critique_de_la_valeur #wertkritik #Anselm_Jappe #travail #capitalisme

  • Pour en finir avec l’économie. Décroissance et critique de la valeur, de Serge Latouche et Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/09/parution-de-l-ouvrage-pour-en-finir-avec-l-economie-decroissance-et-criti

    Potentiellement intéressant dialogue entre ces deux contempteurs de l’économie.

    Cet ouvrage est le fruit d’échanges entre Serge Latouche et Anselm Jappe. Durant toute sa carrière universitaire, Serge Latouche a enseigné l’épistémologie des sciences économiques. En se penchant de manière critique sur ces fondements, il s’est rendu compte que l’ensemble des présupposés de l’économie était très mal assuré. Anselm Jappe, quant à lui, est arrivé à une conclusion très proche à travers une relecture des catégories de l’économie, telles que la marchandise, le travail, l’argent ou la valeur, qui sont en même temps des formes de vie sociale.

    La vie économique qui nous apparaît comme la base naturelle de toute vie humaine et le fondement de toute vie sociale existait-elle dans les sociétés précapitalistes ? L’objet même de la réflexion des économistes n’est-il pas plutôt une « trouvaille de l’esprit », une invention, un imaginaire qui a désormais colonisé notre esprit et nos vies ? Si l’économie est une création historique finalement assez récente, comment fonctionnaient les sociétés pré-économiques ? Comment s’est inventée, au fil du temps, cette économie dans la pratique comme dans la réflexion ?

    Réfléchir à un futur différent pour notre société implique de penser l’impensable, de réaliser l’improbable, pour enfin selon le mot de Serge Latouche « sortir de l’économie ». Un enjeu majeur pour notre avenir…

    Serge Latouche, professeur émérite à la faculté de droit, économie et gestion Jean-Monnet de l’université Paris-Sud est l’un des « contributeurs historiques » de la Revue du MAUSS. Il est directeur du Groupe de recherche en anthropologie, épistémologie de la pauvreté et un des fondateurs de la revue d’étude théorique et politique de la décroissance Entropia. II a développé une théorie critique envers l’orthodoxie économique et dénoncé l’économisme, l’utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il est un des penseurs les plus connus de la décroissance, thème de ses nombreux ouvrages.

    Anselm Jappe a fait ses études à Rome et à Paris où il obtient un doctorat de philosophie. Il enseigne l’esthétique à l’école d’art de Frosinone et de Tours. Ancien membre du groupe Krisis, il a publié de nombreux articles dans divers revues et journaux. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un important essai sur Guy Debord. Il fait partie du courant de la « nouvelle critique de la valeur » fondant une critique contemporaine du capitalisme par une relecture de l’œuvre de Karl Marx.

    #livre #décroissance #critique_de_la_valeur #wertkritik #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #économie #capitalisme #travail #Marx #sortir_de_l'économie

    • Dans Remarque sur les notions de « valeur » et de « dissociation-valeur » initialement paru en 2000, Roswitha Scholz revient de manière très synthétique sur la notion de « valeur », comprise comme l’expression d’un rapport social fétichiste qui conduit à chosifier des êtres humains gouvernés par leur production et à faire de l’argent la fin sociale générale. Elle note qu’un certain « marxisme du travail » s’est contenté d’exiger la justice redistributive sans remettre en cause le fétichisme de l’argent qui finit toujours par la contredire.

  • Critique de la valeur et société globale. Entretien avec Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

    Très bonne interview je trouve, pas très longue et pas très compliquée à lire.

    Il y a actuellement des auteurs qui prennent acte de cette nécessité de changer de civilisation ; mais souvent ils négligent la critique de l’économie politique et se perdent dans le moralisme ou la simple psychologie, et en conséquence ils se limitent à opposer la présente époque néo-libérale à des phases précédentes du capitalisme qu’ils croient être plus « saines ».

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #Anselm_Jappe #économie #philosophie #capitalisme #travail #travail_abstrait #crise

    • Les exclus – qui finiront bientôt par être la très grande majorité de la population mondiale – n’ont pas seulement de grandes difficultés pour assurer leur survie matérielle. Ils souffrent aussi parce qu’ils n’ont pas de place dans le monde et qu’on les prie implicitement de quitter la scène, étant donné qu’on n’a pas besoin d’eux. Souvent on les traite en parasites ou en criminels, surtout quand ils sont obligés de changer de pays ou sont les descendants de gens qui y ont été obligés. Tout le monde sait confusément qu’il sera « superflu » à moyen terme, même ceux qui ont encore un travail. Cette menace permanente crée la sourde rage populiste qui actuellement se diffuse partout. « Être superflu » est presque toujours vécu comme une faute individuelle, comme un manque d’adaptation à une évolution donnée pour inévitable. Cela rend très difficile d’adopter des stratégies collectives et favorise plutôt la recherche de boucs émissaires. Mais la réponse ne pourra pas consister dans une « intégration » des exclus : le système capitaliste est en fort déclin et a épuisé ses possibilités d’intégration. De plus, il n’est en rien désirable d’y être intégré. Encore moins s’agit-il d’un problème d’ordre purement psychosocial ou symbolique qu’on pourrait résoudre en redécouvrant des « valeurs ». La question (qui reste ouverte) est plutôt de savoir si cette époque de convulsions débouchera sur une société profondément différente où le travail (le travail abstrait !) ne constituera pas le lien social et où une forme de concertation sociale moins fétichiste sera possible.

  • « Peut-on s’émanciper du fétichisme ? », par Anselm Jappe - Critique radicale de la valeur
    http://www.palim-psao.fr/article-peut-on-s-emanciper-du-fetichisme-par-anselm-jappe-112444284.html

    Dans les années 1960 et 1970, les mouvements de protestation étaient souvent dirigés contre la réussite du capitalisme, contre l’ « abondance marchande », et s’exprimaient au nom d’une autre conception de la vie. Les luttes sociales et économiques d’aujourd’hui se caractérisent, au contraire, souvent par le désir que le capitalisme respecte au moins ses propres promesses. Plutôt que d’un anti-capitalisme, il s’agit alors d’un alter-capitalisme. On comprend ainsi les limites des discours sur la « démocratie directe » et l’ « autogestion » ouvrière (ou autre). La démocratie n’est pas du tout incompatible avec le capitalisme.

  • « #Debord et la philosophie allemande », par #Anselm_Jappe [Enregistrement d’une conférence - 2007]
    http://palim-psao.over-blog.fr/m/article-123384093.html

    Ci-dessous, l’enregistrement audio d’une conférence d’A. Jappe sur le marxisme hégélianisant de #Guy_Debord, et notamment sur la question de l’#authentique chez cet auteur (en lien notamment avec la pensée d’Hannah Arendt). Conférence tenue au début de l’année 2007 à l’occasion des 40 ans des évènements de Strasbourg. Sur ce thème on pourra également se reporter à une version en partie écrite de cette conférence dans l’article « Debord et l’authentique », in J. Rogozinski et M. Vanni (dir.), « Dérives pour Guy Debord », (Van Dieren éditeur, 2010), pp. 147-160. Nous renvoyons également dans ce même ouvrage à l’article de Gérard Briche, « Le "spectacle" comme illusion et réalité ».

    Ecouter l’enregistrement #audio :

    http://www.hulkshare.com/maelstrom_/3-08-debord-et-la-philosophie-allemande

  • C’est reparti comme en 40 (cet été) : anti-industriel et confusionnisme : polémique et mise en garde pour #L'échappée !

    #Critique_de_la_valeur - parutions automne 2013
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-critique-de-la-valeur-parutions-automne-2013-121257028.

    #Palim-psao note la liste des dernières parutions #wertkritik, et parmi la liste on remarque ce paragraphe :

    - Un écologiste proche des décroissants, #Fabrice-Flipo, signe un article « Moishe Postone » dans l’ouvrage collectif sous la direction de G. Carnino, C. Biagini et P. Marcolini, « Radicalité. 20 penseurs vraiment critiques » (éditions L’échappée, 2013). Cet ouvrage collectif, mal fagoté par les éditeurs, suscite déjà la légitime polémique puisque qu’il comprend un article de #Charles-Robin proche de l’altercapitaliste d’extrême-droite d’#Alain-Soral.

    Et évidemment, cet article porte en plus sur… #Jean-Claude-Michéa !

    On trouve alors sur Indymedia une alerte :
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article14497

    Que je trouve particulièrement débile quant a son assimilation de plein de trucs différents en même temps (genre mise à part qu’il fut prêtre, il n’a pas l’air de savoir grand chose de ce qu’à écrit Illich ou encore Ellul).

    Mais on trouve aussi une explication apparemment officielle des Éditions L’échappée, qui disent qu’ils ne connaissaient pas cette personne mais qu’elle leur a été conseillé par un ami très proche en qui ils avaient confiance (et qui ne connaissait pas non plus les relations de Robin), et qu’ils n’ont pas vérifié qui il était vraiment en le googlisant :
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article14513

    cc @aude_v @fil @baroug :)

    #Anselme-Jappe #Robert-Kurz #Moishe-Postone #Marx #capitalisme #Michéa #confusionnisme #extrême-droite #infiltration

    • Ok, déclassement des valeurs, de la tradition, transcendance, nature avec un grand N, anti-lumières, honneur, sacrifice, persecution des catholiques (?!), autorité, verticalité, hiérachie blablabla... Nouveaux atours, vieilles idées. Robin s’inscrit à écouter sa conférence, dans la pensée de la réaction (à la révolution française etc.) ... Quoi de neuf ? Et qu’est-ce qui te chatouille ? Ses raccourcis sur l’art contemporain, les points de vue de l’extrême-gauche sur la famille et la sexualité sont ridicules... même si il parle bien.

    • @supergeante C’est une stratégie de l’extrême droite. Ça s’apelle la contre-révolution. On récupère un élément de la critique classique de gauche « le capitalisme c’est mal », afin de récupérer des clients que l’on ne touchait pas habituellement, pour leur faire entendre un discours qui dans le fond vise a renforcer l’autorité et la soumission.

    • Lu à la librairie tout à l’heure l’article en question, certes rapidement, mais à peu près en entier. En lui-même, ne comporte effectivement aucune opinion de l’auteur, et ne parle que de son sujet, donc quand on le lit, on ne se dit pas que l’auteur doit avoir des relations directes avec l’extrême droite.

      Mais je trouve ça incroyable de publier un article de quelqu’un sans savoir d’où il parle, d’où il vient, même sans Google.

    • Et zou, PMO publie dans ragemag ! C’est un festival... Il les trouves « curieux et pétulants »... certainement n’ont ils pas vu les articles réac que publie le site...

      Bonjour,

      Le site Ragemag (www.ragemag.fr), produit par des jeunes gens curieux et pétulants, nous a proposé un entretien par mail, sur des questions allant de l¹invasion éclair du téléphone portable jusqu¹à la possibilité ou non de l¹action directe contre la tyrannie technologique : pourquoi la technologie n¹est pas neutre ; l¹opposition entre technique et technologie ; l¹eugénisme
      technologique et le transhumanisme ; la constriction du monde dans le filet cybernétique ; les ressources de la conscience critique ; le langage et l¹école ; le clivage entre parti industriel (du Front national à Lutte ouvrière) et mouvement anti-industriel (des post-situs à la Nouvelle droite) ; l¹anonymat ; les luddites ; Kaczinsky (Unabomber) ; la violence ; que faire ? ; et finalement pourquoi, comme Bartleby, nous oeuvrons à la démobilisation - « I would rather not to. »

      Comme nous nous sommes exprimés à loisir, de façon aussi complète et précise que possible, nous proposons aussi cet entretien à nos lecteurs.
      Retrouvez-le sur :
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=453

      Merci de faire circuler, Pièces et main d¹oeuvre

  • De la valeur comme « sujet automate » à la « domination sans sujet » : la catégorie de domination à la lumière de la critique du fétichisme de la marchandise (A. Jappe - audio) - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-de-la-valeur-comme-sujet-automate-a-la-domination-sans-
    https://ia701204.us.archive.org/3/items/sophiapol_2012_seminaire.domination_anselm.jappe/SEMINAIRE_DOMINATION_II_2_JAPPE_21.11.2012.mp3

    #Anselm_Jappe y présente ce nouveau concept de « domination sans sujet » (titre d’un important texte de Robert Kurz « Subjektlose Herrschaft. Zur Aufhebung einer verkürzten Gesellschafskritik » [Domination sans sujet. Pour le dépassement d’une critique sociale superficielle] de 1993 - non encore diffusé dans sa traduction française) et que l’on retrouve théorisé de manière très proche chez Moishe Postone et les divers théoriciens de la critique de la valeur. Il revient également sur quelques-unes des nombreuses confusions que font les lecteurs pressés de la critique de la valeur (assimilation entre autres aux positions structuralistes et objectivistes, théorie quiétiste, etc.), en montrant que celle-ci avec le concept de « domination sans sujet » offre une troisième voie, au-delà du concept sociologiste/subjectiviste de « domination » que l’on retrouve dans l’ensemble de la critique superficielle du capitalisme (où la domination est comprise comme directe, de classe, fondée dans la propriété privée, etc.) ; mais aussi au-delà des thèses structuralistes ou althussériennes avec lesquelles régulièrement la critique de la valeur est assimilée à tort, alors qu’elle en présente une forte critique.
     
    Le fichier comporte 2 heures d’enregistrement, dont une heure d’exposé et une heure de discussion. Peu de textes ayant été traduits de l’Allemand sur le concept de « domination sans sujet », nous renvoyons pour l’instant le lecteur curieux au chapitre « sujet automate » dans « Les Aventures de la marchandise » d’A. Jappe (Denoël, 2003, pp. 96-105), ainsi qu’à l’ouvrage « Temps, travail et domination sociale » de Moishe Postone (Mille et une nuits, 2009) où des éléments de ce nouveau concept de domination sont théorisés. 
     
    Bonne écoute !
     
    Palim Psao

  • « Peut-on s’émanciper du #fétichisme ? », par #Anselm_Jappe - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-peut-on-s-emanciper-du-fetichisme-par-anselm-jappe-1124

    Le concept marxien de « fétichisme de la marchandise » n’indique pas seulement une mystification de la conscience, un « voile », comme on le croit souvent (et encore moins s’agit-il d’un goût immodéré pour les marchandises). Il constitue un phénomène réel : dans la société capitaliste, toute l’activité sociale se présente sous forme de valeur et marchandise, de travail abstrait et d’argent. Le terme « fétichisme », que Marx a emprunté avec ironie à l’ethnologie et à la critique de la religion, est très approprié. Comme les prétendus « sauvages », même les membres de la société marchande projettent leurs pouvoirs sociaux sur des objets inanimés dont ils croient ensuite dépendre. Personne ne l’a jamais décidé : ce fétichisme s’est constitué « dans le dos » des participants, de manière inconsciente et collective, et il a toutes les apparences d’une évidence naturelle et transhistorique. Le fétichisme de la marchandise existe là où il existe une double nature de la marchandise et où la valeur marchande, qui est créée par le côté abstrait du travail et représentée par l’argent, forme le lien social et décide donc du destin des produits et des hommes, tandis que la production de valeurs d’usage n’est qu’une espèce de conséquence secondaire, presque un mal nécessaire. (J’ai dit « côté abstrait du travail », parce que c’est plus clair que « travail abstrait » : en effet chaque travail, dans un régime capitaliste, possède un côté abstrait et un côté concret, ce ne sont pas deux genres distincts de travail.)

    http://sd-1.archive-host.com/membres/up/4519779941507678/Peut_on_semanciper_du_fetichisme_Anselm_Jappe.pdf