Pékin avertit à nouveau les géants chinois de la tech
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/19/pekin-avertit-a-nouveau-les-geants-chinois-de-la-tech_6073707_3234.html
Depuis bientôt six mois, l’Etat a multiplié les amendes et les mesures réglementaires contre des plates-formes chinoises de plus en plus puissantes.
A première vue, c’était presque un rendez-vous de routine : les autorités chinoises avaient convoqué, jeudi 18 mars, les représentants de Tencent, d’Alibaba et de neuf autres entreprises du Web chinois pour les mettre en garde au sujet des « fake news ». Les autorités sont particulièrement sensibles à toute information, véridique ou non, considérée comme politiquement sensible. Mais cette convocation s’inscrit dans un contexte différent : la mise au pas des géants du Web. Depuis bientôt six mois, les mesures de régulation se sont multipliées : annulation de l’introduction en Bourse de la filiale financière d’Alibaba, Ant Group, en novembre 2020 ; régulation de la finance en ligne ; loi antimonopoles ; régulation de la collecte de données…
Une campagne soutenue en haut lieu : lundi 15 mars, le président, Xi Jinping, a demandé aux régulateurs de la finance de renforcer la supervision des entreprises du Web, de s’attaquer aux monopoles, de promouvoir une compétition saine, la protection des données, et d’empêcher l’expansion désordonnée des capitaux, a rapporté la télévision nationale CCTV. Les plates-formes doivent « suivre la direction politique correcte ».
« Certaines se développent de manière non standardisée, et cela présente des risques. Il est nécessaire d’améliorer les lois qui gouvernent l’économie des plates-formes afin de combler les vides juridiques », a déclaré le dirigeant chinois. Outre les deux géants, Alibaba et Tencent, la liste des entreprises convoquées par l’administration chinoise du cyberespace et le ministère de la sécurité publique (chargé de la police) inclue entre autres ByteDance, propriétaire de TikTok et de sa version chinoise Douyin, le fabricant de smartphones et d’objets connectés Xiaomi, Kuaishou, qui propose aussi des vidéos courtes, et NetEase, numéro deux chinois des jeux vidéo.Sujets sensibles
D’après un communiqué de l’administration du cyberespace, les autorités ont demandé aux entreprises de « procéder à une évaluation de sécurité par eux-mêmes » de leurs plates-formes sociales, et de soumettre un rapport aux autorités s’ils souhaitent ajouter des fonctions qui « ont un potentiel de mobilisation de la société ». Le communiqué mentionne en particulier les fonctions audio, et le problème des « deep fakes », des créations ultra-réalistes permettant, à partir de contenus réels, de faire dire à des personnalités des choses qu’elles n’ont pas dites.
La référence aux fonctions audio concerne les applications de conversation en ligne, comme Clubhouse. Avant l’interdiction de l’application américaine en février, des discussions impliquant des utilisateurs basés en Chine avaient eu lieu sur des sujets hautement sensibles aux yeux des autorités du pays, comme la politique chinoise vis-à-vis de Hongkong, de Taïwan, ou la présence de camps de rééducation dans la région autonome du Xinjiang, dans l’Ouest chinois. Depuis la censure de l’application américaine, plusieurs entreprises chinoises ont mis au point des applications similaires.
Malgré les progrès de la reconnaissance vocale, la censure de conversations orales est plus difficile à appliquer que celle d’échanges écrits. Quelques jours plus tôt, le 11 mars, douze entreprises, dont Tencent, ByteDance, mais aussi le moteur de recherche Baidu et la plate-forme de VTC Didi, ont été condamnées à des amendes de 500 000 yuans (64 000 euros) par l’administration d’Etat pour la régulation des marchés, en vertu d’une loi antimonopoles. Une loi qui devrait être renforcée dans les mois à venir, d’après des annonces faites lors de la session de l’Assemblée nationale populaire, début mars.
« Presque autant d’utilisateurs que Facebook »
Après l’annulation de l’introduction en Bourse record d’Ant Group, la filiale financière d’Alibaba, le régulateur viserait désormais Tencent, qui offre également des services financiers à travers le portefeuille numérique du réseau social WeChat. D’après l’agence Bloomberg, l’entreprise devrait être forcée de créer une holding financière soumise aux règles de la finance traditionnelle.
Alors que les rumeurs sur une prochaine régulation se répandaient, l’action Tencent a chuté de plus de 8 % en fin de semaine dernière. « C’est un plan de régulation généralisé qui se déroule point par point », résume Jean-Dominique Seval, fondateur du cabinet de conseil Soon Consulting, et président de French Tech Beijing.
Comme partout dans le monde, les géants de l’Internet n’échappent pas en Chine à la volonté de contrôler les nouveaux acteurs de l’économie. Dans un premier temps, Pékin a beaucoup favorisé ces entreprises, pour allumer des contre-feux à opposer aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) américains, et accélérer la digitalisation de certains secteurs traditionnels, comme la finance.
« Avec succès, estime M. Seval. Aujourd’hui, ils ont presque autant d’utilisateurs que Facebook et Google. Mais ils n’ont pas encore atteint leur plein potentiel, car le nombre d’internautes continue d’augmenter, et ils continuent à se diversifier. » Pour cet expert, ces groupes « peuvent encore doubler de taille, et devenir extrêmement puissants. On assiste à une course de vitesse entre ces géants et l’Etat qui cherche à les contrôler ».
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##voix
China’s social credit system was due by 2020 but is far from ready
▻https://algorithmwatch.org/en/story/chinas-social-credit-system-overdue
Six years after the government announced plans for a national social credit score, Chinese citizens face dozens of systems that are largely incompatible with each other. The central government is planning an overhaul. Research and planning for a national credit score in China started in 1999, according to Lin Junyue, one of the most important minds behind the system. It began as a research project led by the World Economics and Politics Institute of the Chinese Academy of Social Sciences. (...)
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]]>Les magnats de la tech chinoise sous surveillance étatique
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/11/30/les-magnats-de-la-tech-chinoise-sous-surveillance-etatique_6061592_3234.html
Pékin a engagé depuis quelques semaines une reprise en main de ses héros de l’Internet, jugés trop hégémoniques. Avec en ligne de mire, notamment, les géants du e-commerce et son porte-étendard, Jack Ma, le (trop) puissant fondateur d’Alibaba. Le vent tourne pour les géants de la Tech chinoise. Enfants jusqu’ici chéris d’un régime dont ils symbolisent à la fois la grandeur et la réussite, Alibaba, Tencent, Meituan et autre JD.com sont victimes de leur succès. A la surprise générale, leur père spirituel, le (...)
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]]>Working 9 to 9 : Chinese tech workers push back against long hours
▻https://www.theguardian.com/world/2019/apr/15/china-tech-employees-push-back-against-long-hours-996-alibaba-huawei
Staff at Alibaba, Huawei and other big firms are sharing evidence of unpaid compulsory overtime Chinese tech employees are pushing back against the industry’s notoriously long hours, known as the “996” schedule of working from 9am to 9pm, six days a week. Over the past few weeks, a project that began in part as a joke among tired Chinese developers has turned into a nationwide debate about work culture and a rare protest against practices at some of the country’s largest companies. In late (...)
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##travail
▻https://i.guim.co.uk/img/media/d91ba6feda4a11292d6208fb58ae6c188f168589/96_43_3387_2034/master/3387.jpg