• Apologie des sciences sociales - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Apologie-des-sciences-sociales.html
    Philippe Descola

    Ce que peut faire l’anthropologie, en revanche, c’est apporter la preuve que d’autres voies sont possibles puisque certaines d’entre elles, aussi improbables qu’elles puissent paraître, ont été explorées ailleurs ou jadis, montrer donc que l’avenir n’est pas un simple prolongement linéaire du présent, qu’il est gros de potentialités inouïes dont nous devons imaginer la réalisation afin d’édifier au plus tôt une véritable maison commune, mieux habitable, moins exclusive et plus fraternelle.
    [...]

    on peut vivre sa destinée sans le secours d’une transcendance divine ou historique, les deux branches de l’alternative entre lesquelles bien des sociétés contemporaines continuent d’hésiter. Car l’individu dans sa singularité n’est pas déterminé chez eux par un principe supérieur et extérieur, il n’est pas agi par des mouvements collectifs dont il n’a pas conscience, il n’est pas défini par sa position dans une hiérarchie sociale qui donnerait un sens à sa vie selon la place où il est né ; il n’existe que dans la capacité de chacun à s’affirmer par ses actes selon une échelle de buts désirables partagés par tous.
    [...]

    les nationalismes ethniques sont moins un héritage des sociétés non modernes qu’un effet de contamination d’anciens modes d’organisation communautaire par les doctrines modernes de l’hégémonie étatique.
    [...]

    Le dépassement d’une exploitation frénétique de la nature obtenue au prix du saccage des conditions de vie des générations futures, l’effacement des nationalismes aveugles et de l’arrogance prédatrice des grands États-nations et de certaines firmes transnationales, la suppression des insupportables inégalités dans l’accès aux ressources et notamment celles qui devraient relever des biens communs, l’exigence de donner une forme de représentation publique aux diverses sortes de non-humains auxquels notre destinée est indissolublement liée, autant de défis concrets de notre modernité qui gagneraient à être envisagés par analogie avec la façon dont les peuples qu’étudient les ethnologues construisent leur rapport au monde.
    [...]

    Ce que peut faire l’anthropologie, en revanche, c’est apporter la preuve que d’autres voies sont possibles puisque certaines d’entre elles, aussi improbables qu’elles puissent paraître, ont été explorées ailleurs ou jadis, montrer donc que l’avenir n’est pas un simple prolongement linéaire du présent, qu’il est gros de potentialités inouïes dont nous devons imaginer la réalisation afin d’édifier au plus tôt une véritable maison commune, mieux habitable, moins exclusive et plus fraternelle.

    #anthropologie
    #sciences_sociales

  • L’Outil, l’esprit et la machine : Une excursion dans la philosophie de la « technologie », Tim Ingold, Revue Techniques et culture
    http://tc.revues.org/5004

    Les machines font-elles l’histoire ? La réponse à cette question établit une articulation entre les outils et les machines, d’une part, et la technique et la « technologie » d’autre part, cela afin de montrer comment la transition des systèmes « qualifiés » à des systèmes « mécaniquement déterminants » décompose ce « faire » en étapes indépendantes (la conception et l’exécution) et déplace l’intervention humaine du centre à la périphérie de la production. Compte tenu du fait que la capacité humaine de travail relève non seulement des possibilités physiques mais aussi des connaissances et des qualifications (elles-mêmes portées par le sujet humain), l’évolution historique des forces productives peut être comprise comme un processus par quoi le savoir s’extériorise et se matérialise sous les espèces de l’objet, processus qui aboutit à la « technologie » et à la machine.

    #techniques #technologie #idées #travail #machines

  • Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? - #documentaire (52 min)

    Partout dans le monde, les femmes sont en moyenne plus petites que les hommes. Même chez les Européens du Nord, qui sont actuellement les plus grands du monde, leur taille est inférieure à celle des hommes d’une quinzaine de centimètres environ. Le dimorphisme sexuel de taille, comme l’appellent les scientifiques, n’est cependant pas universel. Il y a des espèces animales où les femelles sont plus grandes que les mâles - les baleines bleues, par exemple. Si le plus grand mammifère au monde est une femelle, pourquoi en va-t-il autrement chez les humains ?

    Les spécialistes de la question nous racontent une histoire inédite, au carrefour de la biologie, de la médecine, de la paléoanthropologie et de la sociologie. Ces experts travaillant en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne et aux États-Unis retracent leurs découvertes sur l’évolution qui, pour une fois, mettent les femmes sur le devant de la scène.

    http://www.arte.tv/guide/fr/045331-000/pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-petites-que-les-hommes
    http://www.arte.tv/papi/tvguide/images/1119494/W940H530/045331-000_frauenkleinermaenner_28.jpg

    #alimentation #evolution #biologie #anthropologie #genre #hommes #femmes #sociologie #histoire #dimorphisme

  • #Anikó_Sebestény , #anthropologue qui utilise aussi la photographie et la #vidéo

    Je suis une anthropologue travaillant à une thèse sur les offrandes quotidiennes à Bali (Indonésie), en cotutelle entre l’Université de Nanterre Paris Ouest et l’Université de Pécs (Hongrie).

    Deux vidéos accompagnent mon article paru chez l’Harmattan, intitulé « L’offrande quotidienne à Bali – un ancrage quotidien dans le monde ».
    La première est accessible ici (http://www.dailymotion.com/video/xbvok7

    ) : « Décalage et anthropologie à Bali »
    La deuxième sera en ligne très prochainement.

    J’ai travaillé sur des rites de Noël à Java (Indonésie), et sur les bals de tango argentin à Paris.
    Ce site est tout nouveau, et ne comporte pas encore beaucoup d’information, mais vous y trouverez mon CV et mes contacts.

    Vous trouverez aussi des informations sur mes activités en tant que photographe (https://sites.google.com/site/anikophotos).

    https://sites.google.com/site/anikosebesteny

    #anthropologie #photographie

  • Citation [ ... ] : Des Alaouites 3.
    http://www.larevuedesressources.org/citation-des-alaouites-3,2661.html

    [ Pour aller directement à l’article principal suivre la flèche ⇓ ] RETOUR DE LA CULTURE SUR SILENCE RADIO #Alaouite Sans précédent dans l’histoire moderne et post-moderne de la Presse des États-Unis d’Amérique, l’article d’un journaliste d’investigation de réputation internationale n’a pu être publié dans The #Washington_Post ni davantage dans The New Yorker, supports auxquels il avait coutume de réserver ses scoops offensifs durant sa longue carrière. Ce n’est pas davantage dans un autre journal (...)

    #Etudes

    / #Archéologie, Moyen âge (vers 500 jusque vers 1500), #Syrie, #2013, Anthropologie / Ethnologie, Alaouite, #Islam, #Nuṣayrīs, Washington Post, London Review of (...)

    #Moyen_âge_vers_500_jusque_vers_1500_ #Anthropologie_/_Ethnologie #London_Review_of_Books

  • Citation [ ... ] : Des Alaouites 4.
    http://www.larevuedesressources.org/citation-des-alaouites-4,2662.html

    [ ... ]. Ce sont actuellement les effets du dérèglement climatique qui viennent s’ajouter au désastre... Des tempêtes de neige accablent la #Syrie et le Liban, quand les réfugiés poursuivent d’affluer en masse dans des camps aux conditions désastreuses, (et des inondations à Gaza, où l’embargo rend difficile la tâche des organisations de secours). Voici le moment de conclure la diffusion de cette série sur les alaouites reprise dans La revue des ressources. [...] En outre, la réalisation de la (...)

    #Etudes

    / #Histoire, #XVIIème, Moyen âge (vers 500 jusque vers 1500), Syrie, #2013, Anthropologie / Ethnologie, #Alaouite, #Islam, #Nuṣayrīs, XVIe (...)

    #Moyen_âge_vers_500_jusque_vers_1500_ #Anthropologie_/_Ethnologie #XVIe_siècle

  • Citation des Carnets de l’Ifpo : 3 (3)/4 - Des Alaouites en #Syrie : la montagne-refuge
    http://www.larevuedesressources.org/citation-des-carnets-de-l-ifpo-3-3-4-des-alaouites-en-syrie-la

    [ Pour aller directement à l’article principal suivre la flèche ⇓ ] RETOUR DE LA CULTURE SUR SILENCE RADIO #Alaouite Sans précédent dans l’histoire moderne et post-moderne de la Presse des États-Unis d’Amérique, l’article d’un journaliste d’investigation de réputation internationale n’a pu être publié dans The #Washington_Post ni davantage dans The New Yorker, supports auxquels il avait coutume de réserver ses scoops offensifs durant sa longue carrière. Ce n’est pas davantage dans un autre journal (...)

    #Etudes

    / #Archéologie, Moyen âge (vers 500 jusque vers 1500), Syrie, #2013, #Bruno_Paoli, #Institut_Français_du_Proche_Orient, #Les_carnets_de_l'Ifpo, Anthropologie / Ethnologie, Alaouite, #Islam, #Nuṣayrīs, Washington Post, London Review of (...)

    #Moyen_âge_vers_500_jusque_vers_1500_ #Anthropologie_/_Ethnologie #London_Review_of_Books

  • Citation des Carnets de l’Ifpo : 4 (4)/4 -Des Alaouites de #Syrie : le rôle fédérateur de Ḥasan b. Yūsuf al-Makzūn al-Sinǧārī
    http://www.larevuedesressources.org/citation-des-carnets-de-l-ifpo-4-4-4-des-alaouites-de-syrie-le

    Au mois de décembre 2012, il y a exactement un an, l’archéologue #Bruno_Paoli, anthropologue et ethnologue notamment spécialiste de la recherche sur l’ethnogenèse des alaouites, s’alarmant à juste titre face à la situation des individus de cette communauté et de leur descendance dans la guerre faisant rage en Syrie, se lançait dans une information sur ce mouvement gnostique de l’islam dont la Syrie est en quelque sorte le foyer. Ce sont actuellement les effets du dérèglement climatique qui viennent (...)

    #Etudes

    / #Histoire, #XVIIème, Moyen âge (vers 500 jusque vers 1500), Syrie, #2013, Bruno Paoli, #Institut_Français_du_Proche_Orient, #Les_carnets_de_l'Ifpo, Anthropologie / Ethnologie, #Alaouite, #Islam, #Nuṣayrīs, XVIe (...)

    #Moyen_âge_vers_500_jusque_vers_1500_ #Anthropologie_/_Ethnologie #XVIe_siècle

  • Extraits intégraux des Carnets de l’Ifpo : 4 (4)/4 -Des Alaouites de #Syrie : le rôle fédérateur de Ḥasan b. Yūsuf al-Makzūn al-Sinǧārī
    http://www.larevuedesressources.org/extraits-integraux-des-carnets-de-l-ifpo-4-4-4-des-alaouites-d

    Au mois de décembre 2012, il y a exactement un an, l’archéologue #Bruno_Paoli, anthropologue et ethnologue notamment spécialiste de la recherche sur l’ethnogenèse des alaouites, s’alarmant à juste titre face à la situation des individus de cette communauté et de leur descendance dans la guerre faisant rage en Syrie, se lançait dans une information sur ce mouvement gnostique de l’islam dont la Syrie est en quelque sorte le foyer. Ce sont actuellement les effets du dérèglement climatique qui viennent (...)

    #Etudes

    / #Histoire, #XVIIème, Moyen âge (vers 500 jusque vers 1500), Syrie, #2013, Bruno Paoli, #Institut_Français_du_Proche_Orient, #Les_carnets_de_l'Ifpo, Anthropologie / Ethnologie, #Alaouite, #Islam, #Nuṣayrīs, XVIe (...)

    #Moyen_âge_vers_500_jusque_vers_1500_ #Anthropologie_/_Ethnologie #XVIe_siècle

  • Quand David Graeber étale la dette : une critique du livre « La dette : 5000 ans d’histoire »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-quand-graeber-etale-la-dette-une-critique-du-livre-la-d

    « La langue du marché a envahi toutes les dimensions de la vie humaine », dit Graeber. Cependant, la façon dont il se sert de cette langue est complètement acritique. C’est bien trop souvent que la terminologie dominante est aussi la sienne. On est frappé par la naïveté totale avec laquelle sont employées des catégories quotidiennes telles que économie, politique, démocratie, capital, crédit. Celles-ci sont utilisées sans la moindre distance critique, comme si aucune d’elles n’était problématique. Il y a un rapport positif constant, voire lassant, à la justice et, bien sûr, aux valeurs. D’après Graeber, la valeur ou les valeurs doivent être comprises en termes de simple bon sens, comme une « manière de se faire une idée ce qu’on désire », ou comme des formulations de ce que nous « devrions vouloir » (David Graeber : La Fausse Monnaie de nos rêves / Valeur, échange et activités humaines [2001], Zürich 2012, p. 20). La valeur est donc discutée en suivant l’ornière apparemment non problématique de l’« axiologie » (ibid., page 21).

    #livres #édition #critique_de_la_valeur

  • Extraits intégraux des Carnets de l’Ifpo : 2 (1)/4 - Des #Alaouites en #Syrie : un autre #Islam
    http://www.larevuedesressources.org/extraits-integraux-des-carnets-de-l-ifpo-2-1-4-des-alaouites-e

    Voici le second de la série des quatre articles de #Bruno_Paoli sur les Aalouites de Syrie, publiée dans #Les_carnets_de_l'Ifpo depuis le mois de décembre #2012. En réalité c’est le premier paru dans l’indexation de la publication originale — (1) — ici en second lieu — 2 (1). Si nous avons commencé par Des Alaouites en Syrie : prosélytisme et diffusion de la gnose — 1(2), — c’était pour mettre en relation la recension Les gnostiques vus par Pacôme Thiellement, publiée auparavant. Au moment où la #Guerre (...)

    #Etudes

    / #Idées, Syrie, 2012, Guerre, #2013, #Gnose_-_Gnostiques, Bruno Paoli, #Institut_Français_du_Proche_Orient, Les carnets de l’Ifpo, Anthropologie / Ethnologie, Alaouites, Islam, #Christianisme, Premier millénaire ap. J. (...)

    #Anthropologie_/_Ethnologie #Premier_millénaire_ap._J._C._

  • Extraits intégraux des Carnets de l’Ifpo : Des #Alaouites en #Syrie : un autre #Islam - 2 (1)/4
    http://www.larevuedesressources.org/extraits-integraux-des-carnets-de-l-ifpo-des-alaouites-en-syri

    Voici le second de la série des quatre articles de #Bruno_Paoli sur les Aalouites de Syrie, publiée dans #Les_carnets_de_l'Ifpo depuis le mois de décembre 2012. En réalité c’est le premier paru dans l’indexation de la publication originale — (1) — ici en second lieu — 2 (1). Si nous avons commencé par Des Alaouites en Syrie : prosélytisme et diffusion de la gnose — 1(2), — ce fut pour mettre en relation particulière l’information sur Les gnostiques vus par Pacôme Thiellement, publiée auparavant. Au (...)

    #Etudes

    / #Idées, Syrie, #Guerre, #Gnose_-_Gnostiques, Bruno Paoli, #Institut_Français_du_Proche_Orient, Les carnets de l’Ifpo, Anthropologie / Ethnologie, Alaouites, Islam, (...)

    #Anthropologie_/_Ethnologie #Christianisme

  • New Texts Out Now : Farha Ghannam, Live and Die Like a Man : Gender Dynamics in Urban Egypt
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/15258/new-texts-out-now_farha-ghannam-live-and-die-like-

    Un passage sur la « masculinité » de Abdelfatah Al-Sisi

    Most recently, my knowledge of the social views of what constitutes a proper man—that is, a man who is strong, productive, and assertive but also kind, affectionate, and caring—helped me understand the feelings of my interlocutors in the summer of 2013 when they expressed fervent negative feelings towards ex-president Muhammad Morsi and strongly supported Abdel Fattah-el-Sisi, the current Minister of Defense. While Morsi was often seen as kindhearted (tayyib), most people came to see him as lacking the strength, assertiveness, and skills needed to rule the whole nation and to establish security in Cairo and the rest of the country. In contrast, Sisi was seen as assertive, firm, and strong but at the same time as caring, compassionate, and reliable. Many saw him as holding the promise of effectively addressing their daily hardships, especially the serious problems of food, transportation, fuel, cleanliness, and security. In particular, he was seen as capable of protecting the country and re-establishing security in Cairo. I think it was largely his ability to materialize some of the key norms that define manhood that earned him tremendous popularity, today making many excited about voting for him if he runs for the office of the president.

    [... Plus généralement, quelle est la pricnipale difficulté à écrire un livre sur la masculinité en Egypte :

    my main challenge was not in having access to men and women and discussing various topics with them. Instead, my main challenge was in communicating my knowledge of my interlocutors and their daily realities into a text that can be read by people in other places. While this is a challenge that faces all anthropologists, it becomes especially problematic in the context of the anthropology of the Middle East, an area that has a complex and turbulent relationship with the US and Europe. The fact that there are so many simplistic ideas, negative assumptions, and damaging stereotypes about the region and its people that are common in the media, policy circles, and some scholarly work made the writing process particularly difficult.

    For example, when writing about masculinity and violence, I had to negotiate my interest in a thick description of the gendered nature of violence with current dominant stereotypes about the “aggressive” and “domineering” Arab man. When writing about sickness and death, I had to struggle against the powerful discourse that generates a divide between the “culture of life” associated with the West and the “culture of death” associated with Islam. How to write, I asked myself continuously, in a way that is intellectually honest and politically responsible? How to write to humanize but not to romanticize or idealize? One way I found productive to deal with this challenge was by tracing specific masculine trajectories and offering rich contextualization of the inequalities that structure the interaction between male and female, young/old, government/citizen, and individual/society. I told stories of specific individuals and tried to account for the multiple struggles they have to engage in daily, as well as the powerful structures (particularly gender and class) that shape their bodies and practices.

    #Egypte
    #Masculinité
    #genre
    #anthropologie

  • Extraits intégraux des Carnets de l’Ifpo : Des #Alaouites en #Syrie : prosélytisme et diffusion de la gnose - I (2)/4
    http://www.larevuedesressources.org/extraits-integraux-des-carnets-de-l-ifpo-des-alaouites-en-syri

    À la multiple occasion synchrone tout à fait dispersée mais pourtant sensée de plusieurs événements nationaux et internationaux : la présentation publique du livre de Pacôme Thiellement Pop Yoga à la librairie Monte-en-l’air, à Paris, le 14 novembre 2013 à 19 heures... Le report à la Une de la La RdR de son article inédit sur les gnostiques... Le lancement du Festival international du film Tripoli Liban organisé par l’association Résistance Culturelle (9-19 novembre 2013) et sa présidente la (...) (...)

    #Inactuelles #Idées #Essai #Gnose_-_Gnostiques #Bruno_Paoli #Institut_Français_du_Proche_Orient #Les_cahiers_de_l'Ifpo #Anthropologie_/_Ethnologie #Islam #Christianisme

  • Ange blond et noirs démons - Libération

    par SILVANA CONDEMI PALÉO-ANTHROPOLOGUE, DIRECTRICE DE RECHERCHES AU CNRS, ADES, UNIVERSITÉ AIX-MARSEILLE
    http://www.liberation.fr/monde/2013/11/03/ange-blond-et-noirs-demons_944264

    Les préjugés concernant les populations minoritaires en Europe se portent décidément bien. L’affaire de « l’ange blond » et sa couverture médiatique montrent une fois de plus à quel point ils sont ancrés dans notre inconscient collectif et combien ils sont prégnants, bien que l’histoire nous eût appris quelles furent leurs terribles retombées au cours du XXe siècle. Cette affaire est scandaleuse à plus d’un titre, mais pas pour les raisons initialement données par les autorités grecques, comme cela l’a été dit par plusieurs commentateurs. Il s’agit surtout du scandale de l’ignorance, de l’effarante bêtise concernant notre passé. C’est sur ce point qu’en tant qu’anthropologue je souhaite intervenir. D’autant que les anthropologues ont une écrasante responsabilité dans l’histoire génocidaire du IIIe Reich allemand, ainsi que dans la perception négative qui demeure encore aujourd’hui.
    (...)
    Quand pour justifier la « blondeur » d’une petite fille, on la qualifie de « défaut des gènes provenant des parents » après avoir dans un premier temps laissé entendre qu’elle ne pouvait pas être rom. Or, il n’y a pas de population homogène. Toute population biologique présente une variabilité biologique qui est le fruit de son histoire, de ses migrations, de ses contacts avec d’autres et de son environnement.

    Oui, on peut être rom et être blonde aux yeux bleus ! Ceci peut paraître trivial, évident et allant de soi, mais apparemment cela ne l’est pas. Pour paraphraser une célèbre exposition au musée de l’Homme qui, il y a déjà longtemps, se penchait sur la question de la variabilité humaine et de l’interpénétration entre populations, nous sommes « tous parents et tous différents ». Il faut en finir avec l’idée de populations « pures », non métissées, qui seraient installées sur le sol européen depuis la nuit des temps.

    via @SH_lelabo sur Twitter
    #roms #anthropologie

  • David Graeber L’« anthropologue anarchiste » et sa monumentale étude sur l’histoire de la dette

    http://www.rue89.com/2013/10/11/jai-lu-graeber-dette-depuis-balade-banquier-246437

    « Qu’est-ce qu’une #dette, en fin de compte ? Une dette est la perversion d’une promesse. C’est une promesse doublement corrompue par les mathématiques et la violence. »

    De la #monnaie grecque (Classical Numismatic/CC)
    Et ce passage de la promesse à sa perversion commence avec les pièces de monnaie.

    La différence entre le #crédit et la monnaie sonnante et trébuchante, c’est que les pièces peuvent êtres volées et personne ne demandera d’où elles viennent.

    A la taverne du coin, la soldatesque aura du mal à faire accepter une ardoise. Si elle tend du flouze, le patron sera moins réticent. En temps de guerre, la confiance se fait rare, le crédit aussi. Les pièces de monnaie sont apparues dans le sillage des soldats.

    Pour Graeber, le processus est simple :

    pour nourrir une armée, il faut que les #soldats puissent acheter avec des pièces de la boustifaille sur des marchés ;
    pour cela, il faut créer des marchés – où les soldats pourront acheter des poules, des fruits, des légumes ;
    ce que font les conquérants en exigeant que les #taxes soient payées en pièces métalliques. L’or et l’argent étant acquis par la guerre, extraits des mines par des esclaves et distribués aux soldats ;
    pour obtenir ces pièces et payer les taxes, les peuples « occupés » sont donc forcés de vendre leurs poules, fruits et légumes aux #militaires ;
    bingo.
    Du coup, les #historiens font valser les périodes :

    en temps de paix, c’est la monnaie virtuelle qui prédomine (la confiance règne, on se fait crédit) ;
    en temps de #guerre, la monnaie « en dure » fait la loi (on préfère des pièces à une promesse).
    Les bons du Trésor américain, « un tribut impérialiste »

    L’#anthropologue va plus loin :

    « De fait, on pourrait interpréter l’ensemble de l’#Empire romain à son apogée comme une immense machine à extraire des métaux précieux, à les transformer en pièces de monnaie et à les distribuer à l’armée – tout en encourageant les populations conquises, par des politiques fiscales, à utiliser ces pièces dans leurs transactions quotidiennes. »

    Plus près de nous, la #Banque d’Angleterre a été créée lorsqu’un consortium de quarante marchands de Londres et d’Edimbourg a offert au roi Guillaume III un prêt de 1,2 million de livres pour l’aider à financer sa guerre contre la France.

    Bref, la monnaie – et la dette – auraient toujours à voir avec la violence et l’esclavage. Et Graeber de souligner, perfide, que les « bons du Trésor » émis par les Etats-Unis sont achetés par les pays placés sous leur protection militaire. Ne peut-on pas parler de « tribut » ?

    « Le système de bons du Trésor américain, par exemple, est un tribut impérialiste. Pendant la guerre froide, les Etats qui ont acheté la dette américaine n’étaient autres que l’Allemagne de l’Ouest, le Japon, la Corée du Sud, les pays du Golfe, tous sous protection américaine. A plusieurs reprises, l’Allemagne a essayé de se désengager de cette dette et, à chaque fois, les #Etats-Unis ont menacé de retirer leurs troupes de l’Allemagne de l’Ouest. Les bons du Trésor sont en réalité un impôt indirect qui finance le budget du Pentagone. »

    Au commencement, le troc. Au cœur de l’économie se nicherait un « penchant naturel à tous les hommes » qui « les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges ». Le postulat d’#Adam_Smith est devenu une vérité acceptée.

    Selon cette thèse, la monnaie naît des difficultés pratiques posées par le troc. Si tu n’as pas besoin d’une vache en échange de tes poulets, je te les paie avec des pièces.

    Le crédit se développerait en dernier. Après le troc et la monnaie.

    « Historiquement, les marchés commerciaux sont nés du vol »

    Sauf que, selon #David_Graeber, c’est bidon. Personne n’a jamais vu une #société fonctionner ainsi. Les #échanges se font d’abord entre voisins. Les gens se connaissent, se font confiance. « Prends la vache si tu la veux ! » Même si c’est un non-dit, celui qui repart avec le bovidé sait qu’il en doit une à son voisin. Le crédit apparaît en premier. Vient ensuite la monnaie.

    Alors pourquoi les #économistes s’entêtent selon Graeber ?

    « L’inlassable récitation du mythe du troc, utilisée comme une incantation, est avant tout pour les économistes une façon de conjurer le risque de devoir regarder en face cette réalité. [...] Historiquement, les marchés commerciaux sont nés du vol. »

    Schématisons. Pour Graeber, c’est l’#esclavage, puis le #monnayage, qui en arrachant les personnes et les objets à leur contexte ont participé à faire émerger l’idée d’un #marché impersonnel traversé de rapports froids et mathématiques.

    Dette, 5000 ans d’histoire paru aux éditions Les Liens qui Libèrent

    #Economie #Anthropologie #Dette #Histoire #Finance #livre

    • L’avocate : « Quelle est votre position [sur la dette du Tiers-Monde, ndlr] ? »

      David Graeber : « La dette ? Nous voulons l’abolir [...]. Pour nous, trente ans de flux financiers des pays pauvres vers les riches, ça suffit ! »

      L’avocate (pourtant supposée gauchisante) : « Mais ils l’ont emprunté, cet argent. Il est clair qu’on doit toujours payer ses dettes. »

      L’air lui manque, ses mains deviennent moites, l’agacement pointe dans sa gorge. Ses arguments se bousculent :

      par la magie des intérêts composés, la somme empruntée par des dictateurs sous la pression des pays riches a déjà été remboursée « trois ou quatre fois » ;

      le FMI impose des coupes si drastiques que des gamins en crèvent ;

      le taux d’intérêt rémunère le risque de faire défaut fait partie du système.

      Elle, imperturbable : « Mais il faut rembourser ses dettes. »

      D’où la question qui tire toute la réflexion du livre :

      « [Qu’est-ce qui donne à cet énoncé (“il faut rembourser ses dettes”)] cette force morale capable de donner un air inoffensif et banal à des horreurs ? »

      Ce qui est dingue, c’est que la seule justification morale du prêt avec intérêt, c’est à dire la seule chose qui peut justifier le privilège des créanciers de prélever des intérêts, c’est l’idée que la faillite existe et que parfois un investisseurs peut perdre tout ou partie de son placement.

      Et là, pourtant la faillite est « l’impensé », « l’inenvisageable », « l’écueil ultime », qui fait qu’on est prêt à sacrifier les populations (rigueur, paupérisation..) pour épargner les créanciers opportunistes et imprudents, et rembourser la dette..
      A mettre en relation avec ça : http://seenthis.net/messages/183714#message183895 sur la nécessité de la banqueroute

      Mais non la banqueroute, la faillite c’est le tabou absolu, le blasphème plus fort encore que la spoliation, que l’expropriation : les capitalistes eux-mêmes (du FMI au Figaro...) envisagent leurs propres spoliation d’une partie de leurs capitaux plutôt qu’accepter l’idée d’un défaut de paiement envers nos créanciers, ou pire du retour de l’inflation, qui, comble de l’horreur, verrait les non-épargnants regagner du pouvoir d’achat par rapport aux épargnants...

      Mais existe-t-il des solutions douces de désendettement en dehors de l’inflation, la plus hypocrites de toutes ?

      http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/09/20002-20131009ARTFIG00524-le-fmi-propose-une-supertaxe-sur-le-capital.php

      #inféodation #soumission #capitulation

      Pour le reste, faillite ou spoliation, c’est la peste et le choléra, comme prévu la bulle explose, la chaine de Ponzi se disloque, bcp d’argent va partir en fumée..
      http://seenthis.net/messages/179510

    • David Graeber : « Le système capitaliste a terminé sa course. »
      http://ragemag.fr/david-graeber-systeme-capitaliste-termine-course-46632

      Eh bien on va vers une nouvelle crise financière, n’est-ce pas ? Rien n’a été réparé. On est à mi-chemin de la prochaine récession. Difficile d’imaginer que la prochaine crise économique ne sera pas aussi terrible que celle-ci, si ce n’est pire. C’est clair : le système capitaliste a terminé sa course. Il a un manque total pour imaginer une grande vision, une grandeur pour sauver le système, même dans les classes dirigeantes. Même si la survie de l’écosystème en dépend, il n’y a personne dans les classes dirigeantes qui a de vision pour le sortir de la crise. La raison à tout cela, c’est que le vrai projet politique des classes dirigeantes est une sorte de guerre contre l’imagination humaine.

  • À propos des Selk’Nam de la Terre de Feu
    http://cdarmangeat.blogspot.fr/2013/08/a-propos-des-selknam-de-la-terre-de-feu.html

    Ils possédaient notamment une religion à initiation, marquée par une longue cérémonie, le Hain, où les hommes incarnaient différents esprits dont le Shoort, chargé de terroriser les femmes et de réaffirmer leur soumission — selon l’un des interlocuteurs de l’ethnologue Anne Chapman, c’est Shoort qui avait appris aux hommes à battre leur femme. Selon leur mythe fondateur, leur société était originellement un matriarcat en décalque inverse de la situation présente : les femmes chassaient, les hommes restaient au foyer pour s’occuper des enfants, et les femmes trompaient les hommes et les maintenaient en sujétion en se déguisant en esprits. Un jour, les hommes s’étaient rendus compte de la supercherie, avaient massacré toutes les femmes à l’exception des toutes petites filles, et avaient pris la place dominante des femmes, décidant de régner sur elles par les mêmes moyens qu’elles avaient utilisé contre eux.

    #anthropologie #marxisme #genres

  • L’#odeur du #chocolat dope les #ventes de livres
    http://fr.myeurop.info/2013/07/24/l-odeur-du-chocolat-dope-les-ventes-de-livres-11700

    Quentin Bisson

    Des chercheurs belges de l’université de Hasselt ont eu du flair. Pendant dix jours, ils ont diffusé une odeur de chocolat dans une #librairie du pays. Surprise : leur drôle d’étude prouve que ce parfum booste la vente des livres.

    Voici une nouvelle qui fleure bon pour les libraires en mal (...)

    #Insolites #Société #Économie #Belgique #achats #consommateurs #inconscient #marketing_olfactif

    • Ca ressemble a du #neuromarketing
      il y a un exemple ici
      http://seenthis.net/messages/125850
      avec macDo qui voulait un parfum champêtre dans ses #toilettes et ses produits ménagers pour implanter une image plus « verte » dans l’esprit des gens. Ils avaient fait faire leurs études en GB car en France le docu dit que c’est interdit le neuromarketing. C’est légal en Belgique comme le montre cette étude.
      Il me semble qu’on utilise pourtant déjà les odeurs dans les commerces en France. Par exemple les boulangeries qui ne font pas leur pain genre dans le metro, diffusent une sorte de parfum beurre synthetique peu rassurante.

    • C’est de l’#éthologie. Maintenant, vous savez pourquoi je rame : je n’ai pas voulu que la science que j’avais étudié avec passion serve seulement à tromper les gens au profit de quelques multinationales. Sinon, y a le pschitt de « neuf » dans les voitures d’occase qui fait tu as l’impression que la voiture vaut plus cher qu’en vrai, les choix des couleurs des revêtements muraux, pour favoriser certains comportements.
      Mais y a aussi des chouettes trucs, comme la resonorisation des lieux de passages et transports en commun, pour limiter le stress et l’agressivité, ce genre de truc.

    • Je connait plutôt l’éthologie appliqué aux non-humains, mais c’est logique que cette science s’applique à l’homme, mais dans ce cas je pensait qu’on dirait #anthropologie. Par rapport à ce qu’on appel le #neuromarketing, est ce que c’est pas le mélange de plusieurs domaines (#marketing_olfactif, #design_sonore, #ergonomie, #éthologie, #psychologie...) ? Domaines qui ont en commun de pouvoir servir à vendre à travers l’inconscient individuel et collectif. C’est pas un nouveau mot pour dire #subliminal ?

      Je me demande aussi où est la limite de la manipulation dans ce cas. Par exemple je suis libraire et je met de l’encens dans ma boutique pour que sa sente bon, ou je propose du chocolat chaud tous les mercredi en hivers ou n’importe quelle idée conviviale pour rendre mon commerce plus sympas. Histoire que les clients reviennent et que les ventes augmentent. A quel moment je glisserait dans la manipulation ? Sans avoir besoin de faire une étude neuromachine, je me doute bien que si je pète derrière mon comptoir ça ne fait pas monter les ventes et que si ca sent bon le chocolat sa met de bonne humeur (enfin si on est pas la toute la journée, pour les salariés ca peut être aussi lourd que les musiques automatiques).

      Je part encore en digressions mais comme ca se passe toujours en #europe #myeurope ne m’en voudra pas ;)
      Sur la musique dans les commerces, j’ai eu pour la première fois à faire à une musique anti-squat dans un café à Bastille. C’était une toute petite musique discrète, très courte et répéter en boucle sans arrêt pendant les deux heurs que j’ai du passer dans le bar. J’ai pensé d’abord que c’était pour faire des économies à la #sacem mais je croi qu’en dehors de cet avantage, ca a fait tourner les clients. Elles m’ont incommoder ces 3 notes répétées sans fin, et pourtant j’aime la musique répétitive, mais là c’était un genre de boucle d’ascenseur insupportable. J’ose pas imaginer l’effet sur les serveurEs si deux heurs ont suffit à me faire fuir.

    • Dans le même ordre d’idée de trucs répétitifs qui rendent fou, je me demande quel est l’effet des milliers de validation des cartes navigo pour les conducteurs de bus, validation signalée par un son caractéristique et déjà, à petite dose, assez désagréable.

    • @baroug le compostage de billet fait pas un bruit génial non plus. Je ne sais pas ce qui est pire.
      @monolecte très interessant ton site, je vais m’y régaler :p
      Sur google book il y a quelques ouvrages disponibles sur le sujet par exemple ceci
      http://books.google.fr/books?id=zWyDobqWQooC&printsec=frontcover&dq=ethologie&hl=en&sa=X&ei=sS

      et puis j’ai trouvé aussi ceci que j’ai pas encore lu et que tu référence peut être déjà http://ethologie.unige.ch/etho1.01/4.Controle.du.cpt.Mecanismes.organisateurs.htm

      cette fois je suis totalement #hors_sujet j’espère que @myeurop ne me grondera pas ;)

    • Le neuromarketing, de l’IRM à l’acte d’achat
      http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73482.htm
      Eline de Vries, chercheuse au CIC, a récemment donné une masterclass à la RUG sur un domaine actuellement en pleine expansion : le neuromarketing.

      Selon Eline van Vries, 80% des nouveaux produits mis sur le marché chaque année échouent à cause d’un mauvais marketing. Les conclusions présentées mettent en avant trois constats principaux :
      – le comportement des acheteurs est principalement déterminé par l’activation de deux zones du cerveau, celle liée à la douleur et celle liée à la récompense ;
      – si la zone liée à la récompense est d’avantage sollicitée, les consommateurs auront tendance à acheter le produit ;
      – l’activation de la zone liée à la récompense par rapport à celle liée à la douleur peut également fournir une indication importante quant au prix de vente optimal du produit.

      http://www.unifocus.nl/site/pagina.php?id_item=256&tab=journaals

    • @supergeante La raison principale qui fait que 80% des nouveaux produits échouent, c’est surtout parce qu’il s’agit de merdasses inutiles dont personne n’a besoin, sauf les mecs qui veulent conditionner les gens à les acheter quand même, juste pour leur remplir les fouilles.

      Du coup, bosser pour les entreprises qui entendent forcer les gens à acheter des choses contre leur gré est à mon sens une perversion majeure de l’esprit scientifique.

    • @myeurop c’est pas gagné, je suis capable d’aimer le roboratif...
      (je fait partie de la secte des adoratrice de la patate par exemple ^^)

      @supergeante & @monolecte
      je tique en particulier sur ceci

      – le comportement des acheteurs est principalement déterminé par l’activation de deux zones du cerveau, celle liée à la douleur et celle liée à la récompense

      qui fait penser à du dressage canin ou autre.
      http://www.youtube.com/watch?v=M3jkitf248c


      Le cerveau qui ne connaitrait que des punitions/récompenses ca fait très sado-maso, pas étonnant que le marketing domaine ultra-capitaliste ne connaisse que cela.
      Il y a un super roman de Victor Pelevin « Homo Zapiens »
      http://www.salon.com/2002/02/21/pelevin_2
      pas facile à trouvé en français et en plus je me suis fait endormir mon exemplaire, ce qui se comprend vu comme le livre est bien.
      Pelevin raconte l’histoire d’un marketeux de l’époque #Boris_Eltsin, qui par l’absorption de champignons hallucinogène parviens à voire derrière les apparences et découvre la grande déesse #Babylone qui se cache dans la boite de pub qui l’emploi. Il y a tout un passage sur la « wow stimulation anale » qui décrit le mécanisme punition-récompense que provoque le capitalisme moderne.
      Pour continuer dans la digression ca me fait pensé à la télé dont les programmes sont quasiment totalement construits sur ce schéma punition-récompense
      A la télé il y a des flics, plein de flics, plein de séries policières avec des policiers partout. Il y en a aussi pendant les JT. Ca doit faire deja 1/3 des programmes dédiés à la punition/récompense.
      après il y a le fric et ceux qui en ont. les émissions people, les trucs de jeux d’argent, les émissions sur l’économie, dans les JT aussi on invite souvent les riches. Comme les gens qui regarde la télé ne sont pas milliardaires contrairement aux gens qui sont dans la télé, il y a ce coté vivre par procuration, s’identifier à. Histoire que le spectateur se dise que l’argent ne fait pas le bonheur et sinon que voire des gens contant c’est un peu comme si on l’était. Tout ca est très bien expliquer par #Mona_Chollet dans son excellent texte « Rêver contre soi-même »
      http://www.peripheries.net/article311.html

      Bon pour le dernier tiers des programmes TV, je suis moins au point, j’ai plus ce machin depuis quelques années alors peut être que ca a changer, mais la télé dite « télé réalité » me semble très typique je sais pas si j’en avais deja parler ici.

      Un truc comme le Loft me semble parlant. Comme ca semble toujours rencontrer du succes, c’est que ca parle aux gens.
      Voila comment je voie le truc :
      Des gens sont enfermés et la punition c’est de leur donner la liberté, comme au paradis patriarco-monothéiste, l’idée c’est que le malheur c’est d’être libre*. C’est déjà un drôle de truc. On a des gens un peu comme tout le monde, c’est plus ou moins l’intention du dispositif ou ce qu’il veut faire croire au spectateurE. Je regarde des gens comme moi et plein de gens les regarde, c’est un peu comme si on me regardait. Ca fait plaisir, hop récompense.
      Après la personne sera punis ou récompensé. Moi aussi un peu en passant, toujours par procuration. Celleux qui survivent au dispositif sont l’objet d’une sorte d’intérêt publique. On leur donne accès à la Jet set, au Show-biz, au club des domiants et tout le bazar. C’est quelqu’un comme moi qui deviens un peu grâce à moi un élu, ca me récompense de plusieurs manières.
      La personne élu quant même n’est pas de « ce monde », et du monde se presse au portillon, on a pas arrêter de faire des émissions (perso une seule me suffisait amplement mais big brother ne me consulte pas !). Elle retombe vite dans l’anonymat, paf punition. Ca à l’aire de s’accompagner d’un tas de problèmes de dépressions et de toxicomanie. punition-punition-punition.
      Après une période plus ou moins longue, l’ex-élu sort un bouquin témoignage sur la traversé du désert post loft ou sujet de ce genre. La télé l’invite, le spectatateurE peut cette fois savourer la phase punition. Comme si il fallait que les choses reviennent à leur place et que les « élus » payent le privilège qui leur fut accorder. Après tout il n’y avait aucune raison pour que cet « élu » le soi. C’est bien normal qu’ille soit punis et moi aussi par procuration.
      Après la boucle peut reprendre, l’ex-élu peut refaire une télé-réalité et rejouer cette tragi-comédie du sado-maso.

      bon c’est peut être fumeux tout cela. Il fait bin chaud alors je m’excuse d’avance si c’est n’importe quoi mes histoires.

      *j’en avait fait un dessin à l’époque du Loft sur lequel j’avais plus ou moins écrit la réflexion dont je vous ai fait part ici. C’est l’Archange Loana chassant Adam & Eve du paradis télévisuel.

      Ahlala en plus de flooder je fait du #shamless_autopromo !!!

    • Digression suite - spécial cop culture 4 @mad_meg
      http://seenthis.net/messages/159934

      @monolecte : je cite, je n’ai pas commenté. Si on suit le concept du neuromarketing, il s’agit bien de parler à la part non consciente, d’influencer via la part animale de l’être humain. Que les objets soient utiles ou pas n’est pas le sujet. Ce que je me demande quand même, c’est si ces méthodes fonctionnent aussi avec des esprits réfractaires à la consommation impulsive. Dans le reportage http://seenthis.net/messages/159858 (digression n°2 suite à ce post) l’un des exemples montre bien une personne qui pense réagir à un certain stimuli d’une publicité alors qu’il s’avère que son corps trahit une réaction à un autre élément de la publicité : la photo du hamburger. C’est ce que dit l’expérience chocolat à l’origine de nos commentaires. Le neuromarketing agit là où on ne l’attends pas.

  • Le racisme est toujours justifié et construit par la culture (la supériorité esthétique des pratiques culturelles), le biologique, l’appartenance à un groupe social ( la stigmatisation des pauvres issus de l’immigration)
    "Racisme et Culture" par Frantz Fanon
    http://www.dailymotion.com/video/xoib3i_frantz-fanon-racisme-et-culture_news


    extrait de la préface de « Oeuvres » de Frantz Fanon paru aux éditions de la Découverte
    http://www.mouvements.info/L-universalite-de-Frantz-Fanon.html

    Il n’y est question, faut-il préciser, que de la lutte et du futur qu’il faut ouvrir coûte que coûte. Cette #lutte a pour but de produire la vie, de renverser les #hiérarchies instituées par ceux qui se sont accoutumés à vaincre sans avoir raison, la « violence absolue » jouant, dans ce travail, une fonction désintoxicatrice et instituante. Cette lutte a une triple dimension. Elle vise d’abord à détruire ce qui détruit, ampute, démembre, aveugle et provoque peur et colère – le devenir-chose. Ensuite, elle a pour fonction d’accueillir la plainte et le cri de #l’homme_mutilé, de ceux et celles qui, destitués, ont été #condamnés à l’#abjection ; de #soigner et, éventuellement, de #guérir ceux et celles que le pouvoir a blessés, violés et torturés, ou simplement rendus fous. Elle a enfin pour but de faire jaillir un #sujet #humain inédit, capable d’habiter le monde et de le partager afin que les possibilités de #communication et de #réciprocité sans lesquelles ne sauraient exister ni la #dialectique de la reconnaissance ni le #langage humain soient restaurées.
    Ce gigantesque labeur, Fanon l’appelait la « sortie de la grande nuit », la « #libération », la « #renaissance », la « restitution », la « #substitution », le « #surgissement », l’« émergence », le « #désordre absolu », ou encore « marcher tout le temps, la nuit et le jour », « mettre sur pied un homme neuf », « trouver autre chose », forger un sujet humain nouveau sorti tout entier du « mortier du #sang et de la #colère », #libre du #fardeau de la #race et débarrassé des attributs de la #chose. Un sujet quasi-indéfinissable, toujours en reste parce que jamais fini, comme un écart qui résiste à la #loi, voire à toute limite.
    Quant au reste, et bien mieux que d’autres écrits de l’époque, les textes de Fanon dévoilent l’étendue des souffrances psychiques causées par le racisme et la présence vive de la folie dans le système colonial [3] . En effet, en situation coloniale, le travail du racisme vise, en premier lieu, à abolir toute séparation entre le moi intérieur et le regard extérieur. Il s’agit d’anesthésier les sens et de transformer le corps du colonisé en chose dont la raideur rappelle celle du cadavre. À l’anesthésie des sens s’ajoute la réduction de la vie elle-même à l’extrême dénuement du besoin. Les rapports de l’homme avec la #matière, avec le #monde, avec l’#histoire deviennent de simples « rapports avec la nourriture », affirmait Fanon. Pour un #colonisé, ajoutait-il, « vivre, ce n’est point incarner des valeurs, s’insérer dans le développement cohérent et fécond d’un monde ». #Vivre, c’est tout simplement « ne pas #mourir », c’est « maintenir la vie ». Et de conclure : « C’est que la seule perspective est cet estomac de plus en plus rétréci, de moins en moins exigeant certes, mais qu’il faut tout de même contenter. »
    Cette #annexion de l’homme par la force quasi-physiologique du besoin et la matière de l’estomac constitue le « temps d’avant la vie », la « grande nuit » de laquelle il faut sortir. On reconnaît le temps d’avant la vie au fait que, sous son emprise, il n’est pas question pour le colonisé de donner un sens à son existence et à son monde, « mais plutôt d’en donner un à sa mort ». Et c’est à éclairer les attendus de ce différend et à le trancher en faveur des « réserves de vie » que s’attela Fanon.

    Un bel hommage de #Jacques_Coursil (Clameurs) à #Frantz_Fanon tiré du livre "Peau Noire, Masques Blancs(collection Points)
    http://www.youtube.com/watch?v=8yaGS2uJvis

    Je suis nègre.

    Mais je n’ai pas le droit de me laisser ancrer.
    Non !
    je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine.
    – pas le droit,
    de souhaiter la cristallisation
    d’une culpabilité
    envers le passé de
    ma race -
    Dois-je me confiner
    à la répartition raciale de la culpabilité,
    Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir.
    – je n’ai pas le droit d’être ceci ou cela…
    Le Nègre n’est pas, pas plus que le Blanc.
    Je demande qu’on me considère à partir de mon Désir.
    Je me reconnais un seul droit :
    celui d’exiger de l’autre
    un comportement
    humain.

    Le malheur et l’inhumanité du Blanc
    sont d’avoir tué l’humain
    quelque part.
    Le malheur du nègre
    est d’avoir été esclave.
    Mais je ne suis pas esclave
    de l’esclavage
    qui déshumanisa mes pères.

    Je suis homme
    et c’est tout le passé du monde
    que j’ai à reprendre.
    – la guerre du Péloponnèse
    est aussi mienne
    que la découverte de la boussole.
    Je ne suis pas seulement responsable
    de Saint-Domingue -
    La densité de l’Histoire
    ne détermine aucun de mes actes.
    Je suis mon propre fondement.

    Exister absolument.
    Je n’ai ni le droit ni le devoir
    d’exiger réparation
    pour mes ancêtres domestiqués.
    Pas le droit de me cantonner
    dans un monde de réparations rétroactives.
    Je ne suis pas prisonnier de l’Histoire
    Il y a ma vie prise
    au lasso de l’existence.
    Il y a ma liberté.Il n’y a pas de mission Nègre ;
    Pas de fardeau Blanc
    pas de monde blanc
    pas d’éthique blanche,
    pas d’intelligence blanche.
    Il y a de part et d’autre du monde
    des humains qui cherchent.

    Ô mon corps,
    fais de moi toujours
    un homme qui interroge !

    #Colonialisme #Décolonisation #Anticolonialisme #Racisme #Hiérarchisation #Ségrégation #Culture #Anthropologie #Politique #Déculturation #Musique #Jazz #Livres #Vidéo

  • A propos de « Zomia. Ou l’art de ne pas être gouverné » de James C. Scott | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/propos-zomia-lart-ne-pas-%C3%AAtre-gouvern%C3%A9-james-c-scott

    Finalement, pour éviter de présenter ces peuples comme les simples rebuts de l’histoire étatique, Scott reprend à son compte une idée bien enracinée dans la pensée anarchiste et libertaire et dans la philosophie politique qui va de Spinoza à Deleuze et au mouvements intellectuels actuels de la Multitude : il invite à interpréter l’autonomie des zomiens comme un choix ou une affirmation, active et délibérée, de refus de l’État. Ce refus trouverait son expression culturelle dans leurs rituels et sa manifestation politique dans les rébellions insurrectionnelles qui prennent la forme – classique pour les sociétés rurales – du prophétisme religieux (Chapitre 8. Prophètes du renouveau, p. 373 et ss.).

    #anthropologie_politique #lartdenepasetregouverne

  • « Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. »
    Les statues meurent aussi un court métrage d’Alain Resnais et Chris Marker.
    Une démonstration fascinante de la dénaturation d’une culture par une autre culture.
    http://www.youtube.com/watch?v=hzFeuiZKHcg

    http://www.grecirea.net/textes/06TexteFF08.html

    Les statues meurent aussi est un court métrage de 30 minutes consacré à l’art africain, réalisé par Alain Resnais et Chris Marker en 1953. Mais c’est aussi un film sur les ravages du #colonialisme en Afrique et la lutte des classes. Un film qui explique et nous fait ressentir comment la beauté et le mystère de ce que l’on appelait à l’époque art nègre a été avili. On y voit vivre et mourir des objets sacrés. La leçon est #universelle, elle vaut pour tous les arts, toutes les #cultures. Le film prouve, comme le disait Marcel Griaule, que la #pensée africaine est « à la hauteur des #civilisations grecque, romaine, chinoise ou de l’Inde ».
    #Les_statues_meurent_aussi est #fondateur d’un genre documentaire qu’on appele aujourd’hui l’#essai_filmique. Préfiguration de ce qui va devenir le cinéma de Marker, il est à la fois démodé sans être dépassé. C’est un diamant noir qui n’a rien perdu de son tranchant. Un morceau de #cinéma définitif, comme les masques qu’il nous dévoile. Il est remarquable que l’art africain et le colonialisme aient été l’objet de ce film singulier. Les censeurs ne s’y sont pas trompés, qui l’ont mutilé pendant de longues années. L’histoire du film Les statues meurent aussi, que je vais esquisser ici, montre comment ce film documentaire s’inscrit l’Histoire. A moins, comme #Godard le propose, que l’#Histoire elle-même ne soit qu’un éclat de Cinéma.
    Depuis les années 50, le cinéma a beaucoup évolué, et les commissions de censure ont changé de visage. Parallèlement à la censure politique, qui continue d’exister dans certains pays, notamment africains, il existe une censure #économique et #médiatique qui voudrait empêcher l’existence de films indépendants, en Afrique et ailleurs. Il existe une #standardisation des #représentations du #réel qui voudrait #déposséder les cultures et les #individus de leur capacité à créér leurs propres représentations. Le cinéma documentaire est un prisme de lecture particulièrement pertinent pour le comprendre et, c’est ma conviction, construire une alternative à ce phénomène.

    #Art #Anthropologie #Afrique #Colonialisme #Anti-colonialisme #Racisme #Documentaire #Censure #Chris_Marker #Alain_Resnais #Vidéo

  • Selon #Marcel_Mauss les fondements des sociétés dites traditionnelles et archaïques en dehors du paradigme « économique » (marché, achat, contrat...) sont la triple obligation de donner,recevoir,et rendre.

    L’anti-utiltarisme comme nécessité de repenser l’organisation de la production de la « marchandise » et la finalité des rapports entre individus.

    #Alain_Caillé : professeur de sociologie à l’Université Paris X Nanterre et co-directeur du SOPHIAPOL. Il a fondé le mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales ( M.A.U.S.S. ) en 1981 et continue d’animer jusqu’à ce jour la revue du MAUSS. S’appuyant sur les travaux de Marcel Mauss, Alain Caillé développe une approche anthropologique de la constitution des communautés politiques sur la base du paradigme du don.

    http://www.youtube.com/watch?v=-_bLwIzYJhA

    http://valery-rasplus.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/02/27/10-questions-a-alain-caille.html

    Valéry Rasplus : Depuis 1981 votre nom est associé à la revue du MAUSS (d’abord Le Bulletin du MAUSS 1981-1988 puis La Revue du MAUSS trimestrielle 1988-1993 et enfin La Revue du #MAUSS semestrielle). Comment est venue l’idée de former cette revue qui s’est maintenant pleinement inscrite dans le paysage #intellectuel français et international ?

    Alain Caillé : Le point de départ est le suivant. J’avais vu en 1981 l’annonce d’un colloque sur le don à l’ Arbresle qui réunissait philosophes, économistes, psychanalystes etc. Fasciné depuis des années par l’Essai sur le don de Mauss (et par Karl #Polanyi), et d’autant plus qu’il me semblait réfuter ce qu’on m’avait enseigné en sciences économiques (j’étais alors docteur ès sciences économiques mais également assistant de sociologie à l’université de Caen) je décidai d’y assister. Nous fûmes quelques uns à nous étonner qu’aucun des intervenants ne semblât avoir lu Mauss. Et plus encore de la convergence entre #économistes et #psychanalystes sur l’idée que le don n’existe pas, qu’il n’est qu’illusion et idéologie puisqu’on n’a rien sans rien. Cette manière de penser était parfaitement congruente avec l’évolution récente de la sociologie dont je m’étais alarmé dans un article de Sociologie du #travail : « La sociologie de l’intérêt est-elle intéressante ? » (1981) dans lequel je pointais la surprenante convergence, au moins sur un point essentiel, entre des auteurs en apparence diamétralement opposés : Raymond Boudon et Michel Crozier, du coté #libéral, Pierre Bourdieu du côté #néomarxiste. Pour les uns comme pour les autres l’intégralité de l’action sociale s’expliquait par des calculs d’intérêt, conscients pour les deux premiers, inconscients pour le troisième. Tous trois, par de là leurs divergences criantes, communiaient ainsi dans ce que j’ai appelé l’axiomatique de l’intérêt, si bien représentée à l’Arbresle. Pour cette sociologie alors dominante l’homo sociologicus n’était au fond qu’une variante, un avatar ou un déguisement d’homo œconomicus. D’accord à quelques uns à l’Arbresle sur ce constat, nous décidâmes, Gerald Berthoud, professeur d’anthropologie à l’université de Lausanne, et moi, de créer une sorte de bulletin de liaison, ou un recueil périodique de working papers susceptible de favoriser les échanges entre ceux, économistes, anthropologues, sociologues, philosophes etc. qui partageaient cet étonnement et cette inquiétude face à l’évolution de la pensée en science sociale et en philosophie politique. Partout, en effet, nous le découvririons peu à peu, on était passé d’une perspective largement holiste, qui avait dominé pendant les Trente glorieuses, à un individualisme tout autant ontologique que méthodologique. Et ce basculement #hyperindividualiste allait de pair avec le triomphe généralisé de l’axiomatique de l’intérêt. Que l’on découvrait aussi bien en philosophie politique, dans le sillage de La Théorie de la justice de #John_Rawls (1971) - se demandant comment faire définir les normes de justice par des « hommes économiques ordinaires », mutuellement indifférents - qu’en biologie où fleurissaient la théorie du gène #égoïste ou la #sociobiologie. En économie, les « nouveaux économistes » faisaient leur percée, et la nouvelle #microéconomie, fondée sur la théorie des jeux offrait au modèle économique généralisé sa #lingua_franca.

    http://www.youtube.com/watch?v=dSXJVs9tuKE

    Valéry Rasplus : Vous expliquez que la conception maussienne du don est proprement politique, comment concevez-vous une bonne politique ?

    Alain Caillé : La conception maussienne du don est en effet politique. Donner est l’acte politique par excellence puisqu’il permet de transformer les ennemis en alliés en faisant qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, de la vie plutôt que de la mort, de l’action ou de l’œuvre plutôt que le néant. Mais, réciproquement, le politique est proprement « donatiste ». Le politique peut-être considéré comme l’intégrale des décisions par lesquelles les membres d’une communauté politique acceptent de donner et de se donner les uns aux autres, plutôt que de s’affronter, de se confier plutôt que de se défier. La politique n’est que l’interprétation plus ou moins juste, fidèle et réussie du politique. Une communauté politique peut être conçue comme l’ensemble de ceux dont on reçoit et à qui on donne. Et une communauté démocratique comme celle dans laquelle les dons entre les citoyens sont faits d’abord en tant que dons à l’esprit de la démocratie (et non aux ancêtres, à Dieu ou à une quelconque entité transcendante). La bonne politique est désormais celle qui favorise le #développement de la #démocratie voulue d’abord pour elle-même - et non d’abord pour des raisons instrumentales , - en tant qu’elle permet au plus grand nombre de se voir reconnu comme donnant ou ayant donné quelque chose. Ce qui suppose qu’il soit en capacité de la faire et que soit donc maximisées ses « capabilités ». Concrètement, la bonne politique est celle qui contribue à instiller et à instituer l’#autonomie politique de la société civile associationiste, qui n’est pas naturellement donnée et ne va pas de soi. La philosophie républicaine française, solidariste prenait l’individu non comme un point de départ - à la différence du #libéralisme économique, du libérisme - mais comme un but, et entendait l’éduquer de façon à ce qu’il conquière son autonomie face à l’État instituteur. Ce mot d’ordre est toujours d’actualité mais doit être complété par celui de l’institution de l’autonomie du monde des #associations.

    Bibliographie :
    –Essai sur le don de Marcel Mauss paru aux éditions PUF

    – L’esprit du don de Jacques .T. Godbout en collaboration avec Alain Caillé paru aux éditions la Découverte

    _Anthropologie du don d’Alain Caillé paru aux éditions de la Découverte

    –Théorie anti-utilitariste de l’action D’Alain Caillé paru aux éditions la Découverte
    #Utilitarisme #Individualisme #Anti-utilitarisme #Economie #Don #Solidarité #Anthropologie #Sciences-sociales #philosophie #Politique #Morale #sociologie #Homo-œconomicus #Marxisme #Bentham #Arendt #Boudon #Bourdieu #Lefort #Levi-Strauss #Castoriadis #Revue #Livres #Vidéo

    • Le modèle de la spirale me semble assez neutre idéologiquement, toutes les idéologies glorifiant aussi bien l’individu que la collectivité selon ses propres priorités.

      La crispation vient sans doute du fait que cela cause d’évolution sociale, donc il y a sans doute la même allergie spontanée à la question de l’évolution que celle apparue face à Darwin, à cause du malaise que cela crée sur la question de l’égalité entre les humains, puisque cela pourrait légitimer des hiérarchies.

      La spirale dynamique me semble adopter la vision de Patrick Tort (peut être idéaliste) sur Darwin et sur sa lecture de ce qu’on appelle aujourd’hui le darwinisme.
      La vision de Patrick Tort pour caricaturer, c’est de dire que ce qui a permis à la civilisation humaine de se développer contrairement au reste du règne animal, c’est sa capacité à s’opposer à la sélection naturelle en prenant soin des plus faibles pour bénéficier de leurs autres forces, en expliquant que Darwin était myope ou qu’Einstein était de santé fragile et aurait dû mourir à 8 ans.
      Cette lecture de gauche du « darwinisme » ressemble à la lecture de l’évolution sociale par la spirale dynamique. Il s’agit d’accepter des outils puissants pour la connaissance, même si une lecture superficielle peut faire croire à des théories contraires à nos valeurs idéologiques..

      Cet article résume bien à mon sens le dilemme de la gauche avec Darwin :
      http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/09/11/patrick-tort-et-andre-pichot-darwin-l-eternelle-querelle_1093973_3260.html

      Dans la lecture – bienveillante – qu’il propose de l’œuvre darwinienne, Patrick Tort entend, au contraire, exonérer le naturaliste de ces accusations. Il rappelle qu’avant La Filiation de l’homme, publié en 1871, Darwin n’a rien écrit sur l’homme. Après la publication de L’Origine, il lui fallut donc plus de dix ans de réflexions pour se décider à parler de sa propre espèce. Pourquoi tant d’attente, demande en substance Patrick Tort, si Darwin avait pour intention de projeter abruptement le struggle for life sur les sociétés humaines ?

      En réalité et en dépit de ce qu’en fait dire une « tapageuse ignorance », Darwin était, selon Patrick Tort, « vigoureusement opposé au racisme ». Le philosophe développe notamment ce qu’il nomme l’"effet réversif de la sélection", dont les éléments seraient en germe dans La Filiation. Un « effet » au terme duquel la sélection naturelle sélectionne l’homme civilisé, donc la civilisation, qui ensuite s’oppose à la sélection et à l’élimination du moins apte. La morale serait ainsi une propriété émergente de la sélection naturelle. « Contrairement à nombre de ses lecteurs, Darwin n’a jamais oublié un instant que la sélection naturelle ne se borne pas à sélectionner des variations organiques avantageuses, écrit Patrick Tort. Elle sélectionne aussi (...) des instincts », et notamment "une « sympathie » altruiste et solidaire dont les deux principaux effets sont la protection des faibles et la reconnaissance indéfiniment extensible de l’autre comme semblable."

    • Toute forme d’organisation pour encadrer nos existences est idéologique même si elle est basée sur l’observation (qui induira forcément un classement donc une valeur hiérarchique) .
      Je ne connais pas aussi bien que vous la théorie de la spirale dynamique mais pour ce que j’en sais elle s’apparente selon moi à une vision utilitariste de la condition humaine (coaching et performance de soi ?)
      Il ne suffit pas de vouloir changer les erreurs de chacun afin de faire évoluer l’individu et par ricochet le groupe et la société. C’est la structure même en tant que contrat entre individus qu’il faut revoir(le cadre social, politique économique, éducatif). Mais il vrai que je fais partie de ceux qui ont une approche très superficielle de cette théorie. Par contre je ne suis pas surpris que cela vienne des États-Unis mère-patrie de l’utilitarisme qui a donné naissance à toute une littérature du développement personnel type PNL, Ennéagrame, management moderne...
      Ca me fait toujours peur de voir des sites proposer leurs services (payant ) pour nous former à devenir des êtres performants et accomplis
      http://valeursdynamiques.be/formations-certifications/un-cursus-complet

    • mais pour que j’en sais elle s’apparente selon moi à une vision utilitariste de la condition humaine (coaching et performance de soi ?)

      Pas directement, mais vous pointez du doigt son principal handicap : ce modèle de dynamique sociale est effectivement un outil que les libéraux « utilitaristes » se sont appropriés (les pragmatiques qui acceptent leurs congénères « tels qu’ils sont » pourvu que ça leur permette de les exploiter au mieux, d’en tirer le meilleur profit de leurs relations avec eux).
      Pas étonnant, comme tout outil, cela rend bien service à ceux qui aiment s’en servir pour nourrir leur cupide dessein. Vous avez bien pointé du doigt ce succès chez les anglo-saxons, et à cause de cela, cet outil pourrait être assimilé à un outil de propagande utilitariste. Mon idée est qu’il faut dépasser cet a-priori.
      Tout comme la thèse de Darwin a été plébiscitée et exploitée par les fascistes, au point d’être considérée comme une doctrine d’embrigadement fasciste, alors que comme je ne soulignais, l’acceptation de la thèse Darwiniste a aussi été indispensable à la construction des valeurs de gauche, même si au départ elle a pu constituer un « handicap » pour la gauche (au point que la tentation négationniste / obscurantiste face à cette intuition scientifique a pu paradoxalement effleurer les forces de progrès).

      Je pense que le modèle de la spirale dynamique est d’inspiration libérale, certes, mais dans sa version « éthique minimale » telle que pensée par Ruwen Ogier.
      Je n’aime pas ce terme : « éthique essentielle » me semblerait un terme plus pertinent. Il ne s’agit pas d’avoir une éthique au rabais, mais d’avoir l’ambition de déterminer quelle éthique est le dénominateur commun à nos valeurs morales pour permettre à chacun de vivre librement, de façon compatible avec la destinée collective.

      Le modèle de la spirale dynamique modèle exclue vraiment l’idée de domination et de paternalisme. On n’est pas là pour juger les gens, mais juste pour les comprendre.
      La spirale dynamique exclue toute idée de « bien » et de « mal », elle laisse cette notion au libre-arbitre de chaque individu.
      Personne n’a autorité pour les remettre les autres dans le « droit chemin », car ce droit chemin n’existe pas de façon absolue, mais se comprendre les uns les autres doit nous amener à trouver des chemins plus compatibles (moralement acceptables pour chacun).

      Cela peut être vu comme un modèle qui prône un humanisme de tolérance et de bienveillance entre les humains (attention : tolérance ne veut pas dire laxisme, ni compromission.. il ne s’agit pas d’accepter l’inacceptable), mais pour ma part ce qui m’intéresse le plus, c’est de comprendre comment on fonctionne socialement en fonctions des valeurs dominantes d’un groupe social, et comment ce fonctionnement évolue de façon quasi-mécanique, pour nous aider à adopter l’approche la plus adéquate pour servir nos valeurs et nos idéaux.

  • "Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs"

    Une vivifiante et salutaire analyse de l’oeuvre de Marcuse par le philosophe et mathématicien #Gilles_Châtelet publié dans le Monde diplomatique en août 1998.
    Pour appuyer l’exposé de Gilles Châtelet, une passionnante interview (1976) de #Marcuse ou il évoque entre autres le rôle de la philosophie politique dans les sociétés modernes.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHATELET/10825

    Pour Marcuse, vivre les années 30, c’était être confronté directement à trois dispositifs redoutables qui articulaient la puissance technique et la domination politique : nazisme, socialisme totalitaire et capitalisme démocratique, par lesquels « la société et la nature, l’esprit et le corps sont gardés dans un état de mobilisation permanent ».

    Nous savons désormais que l’histoire a tranché et éliminé les deux dispositifs de mobilisation les plus brutaux ; que c’est la technologie de persuasion la plus subtile - et certainement la moins odieuse - qui l’a emporté. Mise au point par les ingénieurs sociaux américains des années 20, la « #manufacture du #consentement (8) », cette technologie répertoriée par Noam #Chomsky (lire « Machines à endoctriner ») comme machine à endoctriner, réussit à sévir ici et maintenant, partout et nulle part, des sphères les plus intimes de l’égo jusqu’à celles qui impliquent la mobilisation de masses humaines de très grandes dimensions.

    Partie 1/5
    (Il faut activer les sous-titres)
    https://www.youtube.com/watch?v=DMV-BR5AE00


    (...)

    Refuser d’affronter le problème de la mobilité, c’est céder à ce que Hegel appelle le valet de soi-même, à son prosaïsme, à son inertie, à son horizon borné, rester crispé à la finitude, tôt ou tard capituler devant les technologies de mobilisation (11) ou de mise au pas brutales ou subtiles. Penser la mobilité, c’est, selon Marcuse, capter toute la patience et le mordant de la pensée négative dont on pouvait croire qu’ « elle est en voie de disparition ». C’est refuser d’abdiquer devant les impostures qui prétendent aller de soi et se donnent comme « philosophie positive », légitimant une « sage résignation (12) » devant des lois sociales aussi naturelles que les lois de Newton. Avec cette philosophie, « combien il est doux d’obéir, lorsque nous pouvons réaliser le bonheur, d’être convenablement déchargés, par de sages et dignes guides, de la pesante responsabilité d’une direction générale de notre conduite (13) ».

    Partie2/5
    https://www.youtube.com/watch?v=vpr8ggnv9LI


    (...)

    Les analyses de L’Homme unidimensionnel amplifient l’offensive contre la « philosophie positive » et son jumelage de plus en plus tyrannique entre opérations mentales et pratiques sociales. Avec beaucoup de lucidité et de talent polémique, elles dénoncent le « jargon tracassier » et le « concret académique » d’une certaine philosophie qui aimerait réduire toute proposition à des énoncés aussi bouleversants que « Mon balai est dans le placard », « John mange le chapeau de Paul » ou le classique « Betty a cassé son sèche-cheveux au coin de la rue ».

    Marcuse anticipe le dressage cognitif et ethico-neuronal contemporain ! On se tromperait pourtant en y reconnaissant une méfiance conventionnelle de la technique. Ce ne sont pas les robots qui sont à craindre mais notre soumission de plus en plus étriquée à la commande socio-opérationnelle et Marcuse remarque : « La machine est une esclave qui sert à faire d’autres esclaves... Régner sur un peuple de machines asservissant le monde entier, c’est encore régner et tout règne suppose l’acceptation des schémas d’asservissement (15) .

    Partie 3/5
    https://www.youtube.com/watch?v=dEJV0Mt4t1w


    (...)

    Pour la Triple Alliance, tout ce qui prétend ne pas s’incliner devant les états de fait ou ne pas se reconnaître dans une pensée algorithmique, est soupçonnée de « romantisme malsain » d’« élitisme » ou, au mieux, de folklore recyclable dans les spéculations inoffensives des « cultural studies ». La science est d’ailleurs, elle aussi, mise à contribution : on ne compte plus les « Réflexions » ou les « Dialogues », différents par leur contenu scientifique mais identifiables par leur rationalisme endimanché et le ton désabusé qui sied à la philosophie en chaise longue. Nous sommes ici, bien sûr, aux antipodes des « philosophies dangereuses » réclamées par Gilles Deleuze et Michel Foucault : ce « rationalisme » ne menace que par son inertie et sa lourdeur - comme une barge à la dérive.

    Partie4/5
    https://www.youtube.com/watch?v=3yI8MeBBLdI


    (...)

    Le mariage - de cœur et de raison - de la Triple Alliance et de la Contre-Réforme libérale est désormais officiel, avec sa définition du travail comme denrée rare, ne posant aucun problème scientifique, transparent, reproductible et formalisable ; travail « outputé » par des opérateurs (17), ou mieux, des UET (unité élémentaire de travail).
    C’est la même pensée qui veut mater toute subversion de la langue et nier le réel du travail. Il s’agit, coûte que coûte, d’affubler la guerre de tous contre tous d’une rationalité cybernétique, quitte à nourrir - comme M. Bill Gates - l’ambition secrète de fabriquer des tranches d’âges, des comportements et des psychologies comme des jeans ; et remplacer la spéculation sur la viande sur pied des ingénieurs financiers d’autrefois par la spéculation sur un immense cheptel de neurones sur pied.
    Mais, performance oblige - et ceci n’aurait pas surpris Marcuse -, la Triple Alliance sait se montrer festive avec tout le cortège New Age, du nomade, du chaos, et pourquoi pas, du fractal. Pourtant, déjà Carnaval fait la grimace ; la langue semble se venger comme les incendies vengent la nature lorsque la broussaille fait place à la forêt : épidémies de lynchages médiatiques, proliférations de psychologies-zombies et, surtout, superstitions cultivées et engrangées par les sectes multinationales.

    Parie 5/5
    https://www.youtube.com/watch?v=-7V4gGfrJDU

    Extrait de « l’homme unidimensionnel » (P/74/75)

    La #société industrielle récente n’a pas réduit, elle à plutôt multiplié les fonctions parasitaires et aliénées(destinées à la société en tant que tout, si ce n’est à l’individu).
    La #publicité, les relations publiques, l’#endoctrinement, le gaspillage organisé ne sont plus désormais des dépenses improductives, ils font partie des couts productifs de base. Pour #produire efficacement cette sorte de gaspillage socialement nécessaire,il faut recourir à une #rationalité constante, il faut utiliser systématiquement les techniques et les sciences avancées. par conséquent, la société industrielle politiquement manipulée à presque toujours comme sous-produit un niveau de vie croissant, une fois qu’elle a surmonté un certain retard.
    la #productivité croissante du travail crée une super #production grandissante (qui est accaparée et distribuée soit par une instance privée soit par une instance publique) laquelle permet à son tour une #consommation grandissante et cela bien que la productivité croissante du travail tende à se diversifier. Cette configuration, aussi longtemps qu’elle durera, fera baisser la valeur d’usage de la liberté ;
    à quoi bon insister sur l’autodétermination tant que la vie régentée est la vie confortable et même la « bonne » vie. C’est sur cette base, rationnelle et matérielle que s’unifient les opposés, que devient possible un comportement politique #unidimensionnel. sur cette base, les forces politiques transcendantes qui sont à l’intérieur de la société sont bloquées et le changement qualitatif ne semble possible que s’il vient du dehors.
    Refuser l’#Etat de bien-être en invoquant des idée abstraites de #liberté est une attitude peu convaincante. La perte des libertés économiques et politiques qui constituaient l’aboutissement des deux siècles précédents, peut sembler un dommage négligeable dans un Etat capable de rendre la vie administrée, sûr et confortable. Si les individus sont satisfait, s’ils sont heureux grâce aux marchandises et aux services que l’administration met à leur disposition, pourquoi chercheraient-ils à obtenir des institutions différentes, une production différente de marchandises et de services ? E si les #individus qui sont au préalable #conditionnés dans ce sens s’attendent à trouver, parmi les marchandises satisfaisantes, des pensées, des sentiments et des aspirations, pourquoi désireraient-ils penser, sentir et imaginer par eux mêmes ? Bien entendu ces marchandises matérielles et culturelles qu’on leur offre peuvent être mauvaises, vides et sans intérêt mais le Geist et la connaissance ne fournissent aucun argument contre la satisfaction des besoins.
    La critique de l’état du bien-Etre en termes de #libéralisme (avec le préfixe néo ou sans sans) n’est pas valable parce qu’elle s’attache à des conditions que l’Etat de bien-Etre a dépassées : à un degré moindre de richesse #sociale et de technologie. Cette critique manifeste son aspect #réactionnaire en attaquant la législation sociale dans son ensemble et des dépenses gouvernementales justifiées et destinées à d’autres secteurs que ceux de la défense militaire.

    Traduit de l’anglais par #Monique_Wittig et l’auteur.
    Copyright : Editions de Minuit

    #Philosophie #Subjectivité #Existentialisme #Utopie #Praxis #anthropologie #Politique #idéologie #Sciences #Technologie #Marxisme #Socialisme #Capitalisme #Théorie_critique #Marchandise #Prolétariat #Travail #Aliénation #Ordre #Autorité #Violence #Kant #Hegel #Marx #Husserl #Freud #Heidegger #Sartre #Adorno #Horkheimer #Benjamin #Ecole_de_Francfort #Livres #Vidéo