• Israël/Gaza  : les réseaux sociaux entre censure des voix palestiniennes et démultiplicateur de haine (Publié le 02.11.2023)

    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/israel-gaza-reseaux-sociaux-entre-censure-des-voix-palestiniennes-et-demulti

    Hausse alarmante de la haine en ligne, censure des contenus palestiniens, faille de modération… depuis la vague de violence qui a éclaté le 7 octobre en Israël et à Gaza, nous sommes préoccupés par la haine et la censure qui profilèrent sur les réseaux sociaux. Nos équipes d’Amnesty Tech ont analysé plusieurs exemples, réunis dans cet article.

    Des publications antisémites

    Nos équipes ont aussi recensé plusieurs publications antisémites, dont un grand nombre appellent à la haine et à la violence contre les personnes juives. Des recherches menées dernièrement par le Centre de lutte contre la haine numérique (CCDH) ont d’ailleurs révélé une prolifération des contenus antisémites sur X ces derniers mois.

    Sur fond d’escalade de violences en Israël et à Gaza nous appelons les entreprises qui gèrent les réseaux sociaux à s’attaquer à la vague de haine et de racisme qui déferle en ligne contre les communautés palestinienne et juive.

    «  Shadow ban  » des contenus palestiniens

    Certains contenus issus de comptes de Palestiniens ou de personnes défendant leurs droits ou relayant simplement des informations sur la situation à Gaza auraient été censurés par les réseaux sociaux. C’est ce que l’on appelle le «  shadow banning  » ou «  bannissement furtif  » qui signifie donc que des contenus palestiniens auraient bénéficié d’une visibilité presque nulle. La directrice d’Amnesty Tech, Rasha Abdul-Rahim, s’est dite vivement préoccupée par ces informations.

    « Tandis qu’Israël intensifie ses bombardements sans précédent sur la bande de Gaza, nous sommes extrêmement préoccupés par les informations faisant état du blocage partiel, parfois même de la suppression de contenus publiés par des défenseur·e·s des droits des Palestinien·ne·s » Rasha Abdul-Rahim, directrice d’Amnesty Tech

    La population palestinienne de la bande de Gaza est de plus en plus soumise à des coupures des moyens de communications, qui limitent sa capacité à chercher, recevoir et transmettre des informations. Les inégalités dans la modération des contenus par les plateformes de réseaux sociaux risquent d’affaiblir encore plus la capacité des Palestinien·ne·s à l’intérieur comme à l’extérieur de la bande de Gaza d’exercer leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

    Les failles abyssales des réseaux sociaux dans la gestion des contenus

    Des recherches ont montré que, sous couvert de neutralité, les systèmes fondés sur l’Intelligence Artificielle (IA) reproduisaient souvent les préjugés existant déjà dans la société. Le 19 octobre 2023, META s’est excusée d’avoir ajouté le mot « terroriste » dans des traductions de profils Instagram contenant les mots « Palestinien » et « Alhamdulillah » (qui signifie Dieu soit loué), ainsi que l’émoji drapeau palestinien. Elle a aussi abaissé de 80 % à 25 % le seuil de certitude requis pour « cacher » un contenu hostile, pour les contenus provenant en grande partie du Moyen-Orient. Cette mesure était une tentative d’endiguer le flux de propos hostiles, mais risque aussi d’entraîner des restrictions excessives des contenus.

    En mai 2021, un rapport de l’organisation Business for Social Responsibility a montré que les contenus en langue arabe faisaient d’avantage l’objet d’une «  modération excessive  » sur les plateformes de Meta contrairement à des contenus dans d’autres langues, dont l’hébreu. Des publications signalées à tort ont contribué à réduire la visibilité et l’engagement de publications en arabe.

    La responsabilité des réseaux sociaux

    Plusieurs de nos recherches [1] ont déjà révélé comment les algorithmes de plateforme comme Facebook ont contribué à de graves violations des droits humains.

    Ces enquêtes sur la responsabilité de Facebook dans des violations commises en Ethiopie ou au Myanmar ont montré la nuisance du modèle économique de Meta basé sur les algorithmes. Conçus pour générer un maximum d’engagement, les algorithmes entraînent souvent une amplification disproportionnée de contenus comme les appels à la haine incitant à la violence, à l’hostilité et à la discrimination.

    Dans ce contexte, il est impératif que les géants technologiques s’emploient à remédier aux conséquences réelles de leurs activités sur les droits humains afin qu’elles ne contribuent pas et ne permettent pas à la haine, au racisme et à la désinformation de proliférer.

    [1] https://www.amnesty.fr/actualites/facebook-a-contribue-au-nettoyage-ethnique-des-rohingyas et https://www.amnesty.fr/actualites/meta-facebook-a-contribue-a-des-violations-dans-le-conflit-en-ethiopie

  • Henry Laurens : « On est sur la voie d’un processus de destruction de masse » à Gaza, entretien avec Rachida El Azzouzi (19 novembre 2023).

    Pour l’historien, spécialiste de la Palestine, professeur au collège de France, « l’effondrement des conditions sanitaires et l’absence de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse » dans la bande de Gaza.

    L’historien et universitaire Henry Laurens est l’un des plus grands spécialistes du #Moyen-Orient. Professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du #monde_arabe, il a mis la question palestinienne au cœur de son travail. Il est l’auteur de très nombreux livres dont cinq tomes sans équivalent publiés entre 1999 et 2015, consacrés à La question de Palestine (Fayard).
    Dans un entretien à Mediapart, il éclaire de sa connaissance l’exceptionnalité du conflit israélo-palestinien et le « corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer » dans lesquels les deux peuples sont pris depuis des décennies. Il dit son pessimisme quant à la résolution du conflit qui peut durer « des siècles » : « Vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. Aujourd’hui, ils sont 500 000 dont quelques dizaines de milliers qui sont des colons ultrareligieux et armés. »

    Plus d’une vingtaine de rapporteurs de l’organisation des Nations unies (ONU) s’inquiètent d’« un génocide en cours » à Gaza. Est-ce que vous employez ce terme ?

    Il y a deux sens au terme de « génocide ». Il y a le #génocide tel que défini par l’avocat polonais Raphael Lemkin en 1948, la seule définition juridique existante, aujourd’hui intégrée au protocole de Rome créant la #CPI [Cour pénale internationale – ndlr]. Lemkin a été obligé, pour que ce soit voté par les Soviétiques et par le bloc de l’Est, d’éliminer les causes politiques du génocide – massacrer des gens dans le but de détruire une classe sociale –, parce qu’il aurait fallu reconnaître le massacre des koulaks par les Soviétiques.

    La définition de Lemkin implique que ceux qui commettent un génocide appartiennent à un autre peuple que celui des victimes. D’où le problème aussi qu’on a eu avec le #Cambodge, qu’on ne pouvait pas appeler un génocide parce que c’étaient des Cambodgiens qui avaient tué des Cambodgiens. Là, on est dans une définition étroite. C’était le prix à payer pour obtenir un accord entre les deux Blocs dans le contexte du début de la #guerre_froide.

    Vous avez ensuite une définition plus large du terme, celui d’une destruction massive et intentionnelle de populations quelles qu’en soient les motivations.

    Il existe donc deux choses distinctes : la première, ce sont les actes, et la seconde, c’est l’intention qui est derrière ces actes. Ainsi le tribunal international pour l’ex-Yougoslavie a posé la différence entre les nettoyages ethniques dont la motivation n’est pas génocidaire parce que l’#extermination n’était pas recherchée, même si le nombre de victimes était important, et les actes de génocide comme celui de Srebrenica, où l’intention était claire.

    On voit ainsi que le nombre de victimes est secondaire. Pour Srebrenica, il est de l’ordre de 8 000 personnes.

    L’inconvénient de cette #logique_judiciaire est de conduire à une casuistique de l’intentionnalité, ce qui ne change rien pour les victimes. 

    Au moment où nous parlons, le nombre de victimes dans la bande de #Gaza est supérieur à celui de Srebrenica. On a, semble-t-il, dépassé la proportion de 0,5 % de la population totale. Si on compare avec la France, cela donnerait 350 000 morts.

    Le discours israélien évoque des victimes collatérales et des boucliers humains. Mais de nombreux responsables israéliens tiennent des discours qui peuvent être qualifiés de génocidaires. L’effondrement des conditions sanitaires et l’absence même de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse avec des controverses à n’en plus finir sur les intentionnalités. 

    La solution à deux États n’est plus possible.

    La crainte d’une seconde « #Nakba » (catastrophe), en référence à l’exil massif et forcé à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1948, hante les #Palestiniens. Peut-on faire le parallèle avec cette période ?

    La Nakba peut être considérée comme un #nettoyage_ethnique, en particulier dans les régions autour de l’actuelle bande de Gaza où l’#intentionnalité d’expulsion est certaine. Des responsables israéliens appellent aujourd’hui à une #expulsion de masse. C’est d’ailleurs pour cela que l’Égypte et la Jordanie ont fermé leurs frontières.

    Dans l’affaire actuelle, les démons du passé hantent les acteurs. Les juifs voient dans le 7 octobre une réitération de la Shoah et les Palestiniens dans les événements suivants celle de la Nakba.

    Faut-il craindre une annexion de la bande de Gaza par Israël avec des militaires mais aussi des colons ?

    En fait, personne ne connaît la suite des événements. On ne voit personne de volontaire pour prendre la gestion de la bande de Gaza. Certains responsables israéliens parlent de « dénazification » et il y a une dimension de vengeance dans les actes israéliens actuels. Mais les vengeances n’engendrent que des cycles permanents de violence.

    Quelle est votre analyse des atrocités commises le 7 octobre 2023 par le Hamas ?

    Elles constituent un changement considérable, parce que la position de l’État d’Israël est profondément modifiée au moins sur deux plans : premièrement, le pays a subi une invasion pour quelques heures de son territoire, ce qui n’est pas arrivé depuis sa création ; deuxièmement, le 7 octobre marque l’échec du projet sioniste tel qu’il a été institué après la Seconde Guerre mondiale, un endroit dans le monde où les juifs seraient en position de sécurité. Aujourd’hui, non seulement l’État d’Israël est en danger, mais il met en danger les diasporas qui, dans le monde occidental, se trouvent menacées ou, en tout cas, éprouvent un sentiment de peur.

    Le dernier tome de votre série consacrée à « La question de Palestine » (Fayard) était intitulé « La paix impossible » et courait sur la période 1982-2001. Vous étiez déjà très pessimiste quant à la résolution de ce conflit, mais aussi concernant l’avenir de la région, comme si elle était condamnée à demeurer cette poudrière. Est-ce que vous êtes encore plus pessimiste aujourd’hui ? Ou est-ce que le #conflit_israélo-palestinien vous apparaît soluble, et si oui, quelle issue apercevez-vous ?

    La réelle solution théorique serait d’arriver à un système de gestion commune et équitable de l’ensemble du territoire. Mais un État unitaire est difficile à concevoir puisque les deux peuples ont maintenant plus d’un siècle d’affrontements.

    Qu’en est-il de la solution à deux États, dont le principe a été adopté en 1947 par l’ONU, après la fin du mandat britannique ? Est-elle possible ?

    La solution à deux États n’est plus possible dès lors que vous avez 500 000 colons, dont quelques dizaines de milliers qui sont des #colons ultrareligieux et armés. Vous avez une violence quotidienne en #Cisjordanie. La sécurité des colons ne peut se fonder que sur l’insécurité des Palestiniens. Et l’insécurité des Palestiniens provoque la violence qui engendre l’insécurité des colons.

    C’est un cercle vicieux et vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette #décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. On pouvait, sans trop de dégâts, faire une décolonisation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. 

    Aujourd’hui, nous sommes dans une position de domination, et cette solution peut prendre des siècles parce qu’il y a l’exceptionnalité juive qui crée une exceptionnalité israélienne qui elle-même crée une exceptionnalité palestinienne. C’est-à-dire que sans être péjoratif, les Palestiniens deviennent des juifs bis.

    Qu’entendez-vous par là ?

    Nous sommes depuis le 7 octobre devant un grand nombre de victimes. Mais ces dernières années, nous en avons eu bien plus en Irak, en Syrie, au Soudan et en Éthiopie. Cela n’a pas provoqué l’émoi mondial que nous connaissons aujourd’hui. L’émotion a été suscitée parce que les victimes étaient juives, puis elle s’est déplacée sur les victimes palestiniennes. Les deux peuples sont dans un corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer.

    Les années 1990 ont été marquées par les accords d’Oslo en 1993. Relèvent-ils du mirage aujourd’hui ?
     
    Non, on pouvait gérer une décolonisation. Mais déjà à la fin des accords d’Oslo, il n’y a pas eu décolonisation mais doublement de la #colonisation sous le gouvernement socialiste et ensuite sous le premier gouvernement Nétanyahou. Ce sont l’occupation, la colonisation, qui ont amené l’échec des processus. Il n’existe pas d’occupation, de colonisation pacifique et démocratique.

    Aujourd’hui, c’est infiniment plus difficile à l’aune de la violence, des passions, des derniers événements, des chocs identitaires, de la #haine tout simplement. Qui plus est, depuis une trentaine d’années, vous avez une évolution commune vers une vision religieuse et extrémiste, aussi bien chez les juifs que chez les Palestiniens.

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre.

    Vous voulez dire que le conflit territorial est devenu un conflit religieux ?

    Il a toujours été religieux. Dès l’origine, le mouvement sioniste ne pouvait fonctionner qu’en utilisant des références religieuses, même si ses patrons étaient laïcs. La blague de l’époque disait que les sionistes ne croyaient pas en Dieu mais croyaient que Dieu leur avait promis la Terre promise.

    Le projet sioniste, même s’il se présentait comme un mouvement de sauvetage du peuple juif, ne pouvait fonctionner qu’en manipulant les affects. Il était de nature religieuse puisqu’il renvoyait à la Terre sainte. Vous avez une myriade d’endroits qui sont des #symboles_religieux, mais qui sont aussi des #symboles_nationaux, aussi bien pour les #juifs que pour les #musulmans : l’esplanade des Mosquées, le tombeau des Patriarches, le mur des Lamentations. Et puis il y a les gens qui se sentent mandatés par Dieu.

    De même, les musulmans ont cherché des alliés en jouant sur la solidarité islamique. Dès les années 1930, la défense de la mosquée Al-Aqsa est devenue un thème fédérateur.

    Pourquoi est-il devenu difficile d’invoquer une lecture coloniale du conflit depuis les massacres du Hamas du 7 octobre ?

    Le sionisme est à l’origine un corps étranger dans la région. Pour arriver à ses fins, il a eu besoin d’un soutien européen avant 1914, puis britannique et finalement américain. Israël s’est posé comme citadelle de l’#Occident dans la région et conserve le #discours_colonial de la supériorité civilisatrice et démocratique. Cet anachronisme est douloureusement ressenti par les autres parties prenantes.

    Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les responsables sionistes n’hésitaient pas à se comparer à la colonisation britannique en Afrique noire avec la nécessité de mater les protestations indigènes. 

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre. La constitution de l’État juif impliquait un « transfert » de la population arabe à l’extérieur, terme poli pour « expulsion ». La #confiscation des #terres détenues par les Arabes en est le corollaire. Les régions où ont eu lieu les atrocités du 7 octobre étaient peuplées d’Arabes qui ont été expulsés en 1948-1950.

    Dire cela, c’est se faire accuser de trouver des excuses au terrorisme. Dès que vous essayez de donner des éléments de compréhension, vous vous confrontez à l’accusation : « Comprendre, c’est excuser. » Il faut bien admettre que le #Hamas dans la bande de Gaza recrute majoritairement chez les descendants des expulsés. Cela ne veut pas dire approuver ce qui s’est passé.

    Le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ») utilisé par les soutiens de la Palestine fait polémique. Est-ce vouloir rayer de la carte Israël ou une revendication légitime d’un État palestinien ?

    Il a été utilisé par les deux parties et dans le même sens. Les mouvements sionistes, en particulier la droite sioniste, ont toujours dit que cette terre devait être juive et israélienne au moins jusqu’au fleuve. Le parti de l’ancêtre du Likoud voulait même annexer l’ensemble de la Jordanie.

    Chez certains Palestiniens, on a une vision soft qui consiste à dire que « si nous réclamons un État palestinien réunissant la bande de Gaza et la Cisjordanie, nous considérons l’ensemble de la terre comme la Palestine historique, comme partie de notre histoire, mais nous ne la revendiquons pas dans sa totalité ».

    Israël depuis sa fondation n’a pas de #frontières définies internationalement. Il a toujours revendiqué la totalité de la Palestine mandataire, voire plus. Il a ainsi rejeté l’avis de la Cour internationale de justice qui faisait des lignes d’armistice de 1949 ses frontières permanentes.

    Cette indétermination se retrouve de l’autre côté. La libération de la Palestine renvoie à la totalité du territoire. D’autres exigeaient la carte du plan de partage de 1947. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP), faire l’#État_palestinien sur les territoires occupés en 1968 était la concession ultime.

    Les Arabes en général ont reçu sans grand problème les réfugiés arméniens durant la Grande Guerre et les années suivantes. Ces Arméniens ont pu conserver l’essentiel de leur culture. Mais il n’y avait pas de question politique. Il n’était pas question de créer un État arménien au Levant.

    Dès le départ, les Arabes de Palestine ont vu dans le projet sioniste une menace de dépossession et d’expulsion. On ne peut pas dire qu’ils ont eu tort…

    Le mouvement islamiste palestinien, le Hamas, classé #terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, est aujourd’hui le principal acteur de la guerre avec Israël…

    Définir l’ennemi comme terroriste, c’est le placer hors la loi. Bien des épisodes de décolonisation ont vu des « terroristes » devenir du jour au lendemain des interlocuteurs valables. 

    Bien sûr, il existe des actes terroristes et les atrocités du 7 octobre le sont. Mais c’est plus une méthodologie qu’une idéologie. C’est une forme de guerre qui s’en prend aux civils selon les définitions les plus courantes. Jamais un terroriste ne s’est défini comme tel. Il se voit comme un combattant légitime et généralement son but est d’être considéré comme tel. Avec l’État islamique et le 7 octobre, on se trouve clairement devant un usage volontaire de la cruauté.

    La rhétorique habituelle est de dire que l’on fait la guerre à un régime politique et non à un peuple. Mais si on n’offre pas une perspective politique à ce peuple, il a le sentiment que c’est lui que l’on a mis hors la loi. Il le voit bien quand on dit « les Israéliens ont le droit de se défendre », mais apparemment pas quand il s’agit de Palestiniens.

    D’aucuns expliquent qu’Israël a favorisé l’ascension du Hamas pour qu’un vrai État palestinien indépendant ne voie jamais le jour au détriment de l’#autorité_palestinienne qui n’administre aujourd’hui plus que la Cisjordanie. Est-ce que le Hamas est le meilleur ennemi des Palestiniens ? 

    Incontestablement, les Israéliens ont favorisé les #Frères_musulmans de la bande de Gaza dans les années 1970 et 1980 pour contrer les activités du #Fatah. De même, après 2007, ils voulaient faire du Hamas un #sous-traitant chargé de la bande de Gaza, comme l’Autorité palestinienne l’est pour la Cisjordanie. 

    Le meilleur moyen de contrer le Hamas est d’offrir aux Palestiniens une vraie perspective politique et non de bonnes paroles et quelques aides économiques qui sont des emplâtres sur des jambes de bois. 

    Quel peut être l’avenir de l’Autorité palestinienne, aujourd’hui déconsidérée ? Et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, pressé par la base de renouer avec la lutte armée et le Hamas ?

    Le seul acquis de l’Autorité palestinienne, ou plus précisément de l’OLP, c’est sa légitimité diplomatique. Sur le terrain, elle est perçue comme un sous-traitant de l’occupation israélienne incapable de contrer un régime d’occupation de plus en plus dur. Elle est dans l’incapacité de protéger ses administrés. Le risque majeur pour elle est tout simplement de s’effondrer.

    Le Hamas appelle les Palestiniens de Cisjordanie à se soulever. Un soulèvement généralisé des Palestiniens peut-il advenir ?

    En Cisjordanie, on a surtout de petits groupes de jeunes armés totalement désorganisés. Mais la violence et la répression sont devenues quotidiennes et les violences permanentes. À l’extérieur, l’Occident apparaît complice de l’occupation et de la répression israéliennes. L’Iran, la Chine et la Russie en profitent.

    Le premier tome de votre monumentale « Question de Palestine » s’ouvre sur 1799, lorsque l’armée de Napoléon Bonaparte entre en Palestine, il court jusqu’en 1922. Avec cette accroche : l’invention de la Terre sainte. En quoi cette année est-elle fondatrice ?

    En 1799, l’armée de Bonaparte parcourt le littoral palestinien jusqu’à Tyr. En Europe, certains y voient la possibilité de créer un État juif en Palestine. Mais l’ouverture de la Terre sainte aux Occidentaux est aussi l’occasion d’une lutte d’influences entre puissances chrétiennes. 

    Dans le tome 4, « Le rameau d’olivier et le fusil du combattant » (1967-1982), vous revenez sur ce qui a été un conflit israélo-arabe, puis un conflit israélo-palestinien. Est-ce que cela peut le redevenir ?

    Jusqu’en 1948, c’est un conflit israélo-palestinien avant tout. En 1948, cela devient un #conflit_israélo-arabe avec une dimension palestinienne. À partir de la fin des années 1970, la dimension palestinienne redevient essentielle.

    Ben Gourion disait que la victoire du sionisme était d’avoir transformé la question juive en problème arabe. Les derniers événements semblent montrer que le #problème_arabe est en train de redevenir une #question_juive.

    Le rôle des États-Unis a toujours été déterminant dans ce conflit. Que nous dit leur position aujourd’hui ? 

    La question de Palestine est en même temps une question intérieure pour les pays occidentaux du fait de l’histoire de la Shoah et de la colonisation. Il s’y ajoute aux États-Unis une dimension religieuse du fait du biblisme protestant et du « pionniérisme ». Les Palestiniens leur semblent être quelque part entre les Indiens et les Mexicains…

    La « République impériale » vient encore de montrer son impressionnante capacité de projection militaire dans la région, mais aussi son incapacité à obtenir un règlement politique satisfaisant.

    Pourquoi ce conflit déclenche-t-il autant de passions et clive-t-il autant dans le monde entier, où comme en France, le président appelle à « ne pas importer le conflit » ?

    C’est un conflit gorgé d’histoire. La Terre sainte est celle des trois religions monothéistes. Le conflit lui-même porte avec lui la mémoire de la Shoah et de la colonisation, d’où l’extraordinaire position d’exceptionnalité des acteurs.

    Vous avez écrit cinq tomes sur la question de Palestine. Après l’ultime « La Paix impossible », quel pourrait être le sixième ?
     
    Peut-être le retour de la question juive, mais c’est loin d’être une perspective encourageante.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/191123/henry-laurens-est-sur-la-voie-d-un-processus-de-destruction-de-masse-gaza

    #discours_génocidaire #religion (s) #sionisme

  • ▶ Via ORAAJ - Organisation Révolutionnaire Antiraciste Antipatriarcale Juive

    🟥 LUTTER POUR GAZA ET CONTRE L’ANTISEMITISME | ORAAJ

    LÀ-BAS
    Nous appelons au cessez-le-feu immédiat à Gaza.
    Nous appelons à la libération des otages.
    Nous rêvons d’une mobilisation sociale en Israël qui mènerait à la chute du gouvernement en place, nous soutiendrons toutes mobilisations qui viseraient à faire cesser les massacres d’aujourd’hui et d’hier. Nous appelons à l’arrêt des bombardements sur Gaza qui tuent actuellement des milliers de palestinien.nes et rendent la vie des autres invivable sous le siège imposé, sous blocus depuis des années.
    Sortir de cette situation inhumaine ne pourra se faire sans exiger, indissociablement, la chute du Hamas comme pouvoir politique en Palestine. Nous ne voulons plus jamais assister à des attaques antisémites comme celles qui ont eu lieu le 7 octobre (...)

    #antisémitisme #guerre #Israël #Palestine #Gaza #antiracisme #antifascisme

    https://blogs.mediapart.fr/oraaj/blog/061123/lutter-pour-gaza-et-contre-lantisemitisme

    https://www.instagram.com/oraaj___

  • Roger Waters accused of repeated antisemitism in new documentary | Roger Waters | The Guardian
    https://www.theguardian.com/music/2023/sep/28/roger-waters-accused-of-repeated-antisemitism-in-new-documentary

    Norbert Stachel, Waters’ former saxophonist, alleged several instances where he said Waters displayed anti-Jewish sentiment. He claimed Waters lost his temper on tour in Lebanon after a succession of vegetarian dishes were produced at a restaurant and demanded that waiters “take away the Jew food”.

    Stachel also alleged Waters mocked his grandmother who was murdered in the Holocaust, and that a colleague warned him not to react to any comments about Jews if he wanted to keep his job.

    The allegations were made in an online documentary by the CAA presented by the veteran Panorama journalist John Ware.

    The music producer Bob Ezrin claimed that when he was in England in the 1970s producing the album The Wall, Waters invented a ditty about the band’s agent Bryan Morrison. Ezrin said: “I can’t remember the exact circumstance, but something like you know … the last line of the couplet was ‘cos Morry is a fucking Jew’.”

    He added: “Do I think he considers himself to be an antisemite? I’ll bet you dollars for doughnuts he does not and he will be the first person to say: ‘I’m not anti anything, I am in favour of everyone.’

    “But as a person with a powerful public platform he has a responsibility to understand that what he does affects other people and so he may not be one but he walks like one, he quacks like one, he swims like one so from my point of view he’s functionally a duck.”

    lui, il a loupé le coche des 27 ans

    #dirty_kyke_a-t-il_été_dit #antisémitisme #complotisme

  • Lettre à nos ami·es qui oublient le sens des actions et des mots

    Entre le Jourdain et la mer – pour employer une formule souvent mal utilisée – il y a aujourd’hui deux nations – l’une israélienne et l’autre palestinienne. Sans oublier les communautés d’habitant·es qui ne se reconnaissent pas dans ces nations, ni les personnes – souvent des travailleuses et des travailleurs – en situation de migration qui n’ont que peu ou pas de droits.

    Une seule de ces nations et communautés est représentée par un Etat : Israël, dont un des actes fondateurs est la Nakba – l’expulsion des habitant·es palestinien·nes de leurs maisons et terres.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/22/lettre-a-nos-ami·es-qui-oublient-le-sens-des-a

    #international #palestine #israel #antisémitisme

  • ★ Libertaires contre toutes les guerres - Le Libertaire GLJD

    La guerre qui oppose au Moyen-Orient un gouvernement israélien d’extrême-droite et le Hamas qui aspire à créer une dictature théocratique, a déjà fait plus de 12 000 morts à ce jour. Les colons israéliens s’en donnent aujourd’hui à cœur joie en Cisjordanie et étendent leur colonisation en tuant au passage de nombreux Palestiniens. A Gaza, l’armée israélienne bombardent et tuent des milliers de civils en réponse aux agissements criminels et terroristes du Hamas le 7 octobre dernier. Si les anarchistes sont toujours du côté des opprimés, de toutes les victimes civiles, des résistants à toutes les guerres, ils ne peuvent éluder un problème récurrent, notamment celui de la Palestine depuis l’après Seconde Guerre mondiale. A ce titre, il nous paraît intéressant d’étudier une alternative à la situation actuelle en proposant à nos lecteurs un texte tiré du site « Kurdistan au féminin » (...)

    #Anarchisme #Paix #Liberté #Justice #anticléricalisme #antimilitarisme #émancipation #internationalisme
    #Palestine #Gaza #Cisjordanie #hamas #Israël #haine #massacre #bombardements #destruction #morts #nationalisme #colonialisme #racisme #antisémitisme...

    https://le-libertaire.net/libertaires-contre-toutes-les-guerres

    https://le-libertaire.net/anarchistes-pour-la-paix

    https://le-libertaire.net/palestine-israel-pour-un-reel-processus-de-paix

  • Chez les #juifs du Daghestan, après les émeutes antisémites, « un sentiment de trahison »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/21/chez-les-juifs-du-daghestan-apres-les-emeutes-antisemites-un-sentiment-de-tr

    Depuis l’attaque de l’aéroport de Makhatchkala par une foule déchaînée à la recherche d’un avion transportant des Israéliens ou des juifs, la petite communauté autochtone établie dans le Caucase russe reste sous le choc.

    L’histoire est si belle qu’elle paraît tout droit sortie d’un volume de Contes et légendes du Caucase, ou d’une plaquette promotionnelle soviétique vantant l’amitié entre les peuples, mais elle est véridique : si le rabbin de Makhatchkala, au Daghestan, s’appelle Ali-Soultan Alkhazov, c’est que son père, lui-même rabbin, avait pour meilleur ami un musulman ; celui-ci ne pouvant avoir d’enfant, il avait demandé à son ami de donner son prénom à son aîné. C’est ainsi que le rabbin de 66 ans porte un prénom musulman, légèrement transformé en Eli-Soultan pour ne pas trop dérouter les fidèles.

    Ce témoignage rappelle les liens profonds entre communautés dans ce territoire russe à majorité musulmane, situé sur la mer Caspienne, qui compte des dizaines d’ethnies et autant de langues. « C’est dire comme tout ça était impossible à imaginer et nous a choqués », complète le rabbin de sa voix douce, dans sa synagogue lourdement gardée par la police.

    « Tout ça », ce sont plusieurs incidents antisémites intervenus dans plusieurs régions russes du #Caucase du Nord fin octobre – manifestations antijuives, siège d’un hôtel supposé abriter des « réfugiés israéliens », incendie d’un centre communautaire … – qui ont culminé le 29 octobre avec l’attaque de l’ aéroport de Makhatchkala, capitale du Daghestan. Ce jour-là, une foule déchaînée scandant des slogans propalestiniens ou religieux (« Allahou Akbar ») a pris possession des lieux à la recherche d’Israéliens, ou de juifs, allant jusqu’à vérifier les documents des passagers ou à assiéger des avions sur les pistes d’atterrissage.

    [...]

    (...) les émeutes de Makhatchkala n’ont pas suscité de condamnation morale claire. Le président russe, Vladimir Poutine, et avec lui la plupart des responsables russes, se sont retranchés derrière la version attribuant la responsabilité des troubles à « des agents des services spéciaux occidentaux » opérant depuis Kiev.

    https://archive.ph/nRnXP

    #Russie

  • Arbeiterklasse: »Wir leben in einem Ausnahmezustand«
    https://www.jungewelt.de/artikel/463462.arbeiterklasse-wir-leben-in-einem-ausnahmezustand.html

    18.11.2023 von Dieter Reinisch - Über die Ursachen des Ukraine-Kriegs, die Möglichkeiten eines Auswegs und den Zustand der Meinungsfreiheit. Ein Gespräch mit Raúl Sánchez Cedillo

    In Ihrem Buch schreiben Sie, dass der Ukraine-Krieg eine lange Vorgeschichte hat und weder im Februar 2022 noch 2014 begonnen hat. Was ist die Vorgeschichte?

    Die Ukraine war immer schon eine ungelöste Frage in Europa, das zieht sich seit Jahrhunderten, aber wurde besonders akut nach dem Ersten Weltkrieg. Schon vor dem Ende des Zweiten Weltkriegs gab es fünf Kriege in dem Land: Die Rumänen, Griechen, Deutschen, Bolschewiki und viele andere waren in Kämpfe involviert. Der Kampf für die Unabhängigkeit wurde von Beginn an von diesem Umfeld geprägt. Der Krieg gegen die Sowjetunion (der russische Bürgerkrieg, jW) war damals bereits im Entstehen, und ukrainische Nationalisten nahmen daran teil. Sie nahmen auch daran teil, nachdem die deutsche Wehrmacht einmarschiert war, und diese Episode macht die ganze Sache sehr problematisch und ist daher sehr wichtig für das Verständnis des ukrainischen Nationalismus nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion 1989 und 1991.

    Was meinen Sie damit?

    Die Idee des ukrainischen Nationalismus entstand bereits in der Habsburger Monarchie, als die Ungarn, Tschechen und andere Nationalitäten auch Rechte forderten. Er war aber nicht erfolgreich, und das führte zu sehr problematischen Ressentiments und vor allem Antisemitismus. Nach dem Ersten Weltkrieg war die Ukraine in einer schwachen Situation. Die Sowjets waren in der Donbassregion gut etabliert, aber nicht im Westen, der Region Galizien. Daher gab es Widerstände gegen die Sowjets. Der Charakter dieses Widerstands war rechts. Und dann kam 1932 die Hungersnot. Als dann die Naziinvasion mittels der »Operation Barbarossa« begann, gab es einen großen Drang von seiten der Organisation Ukrainischer Nationalisten (OUN), mit den Nazis zu kollaborieren.

    Wie ging es dann nach dem Ende der Sowjetunion weiter?

    Auch die Phase nach 1989 konnte diese Probleme nicht lösen. Es entstand ein Land, das zwischen Osten und Westen gespalten war. Die wirtschaftliche Schocktherapie etablierte eine nicht geeinte Oligarchie. In Russland konnte durch den Nationalismus von Putin und seinem Krieg gegen Tschetschenien die Oligarchie geeint werden. In der Ukraine wurde das nicht geschafft, und so blieb die Spaltung bestehen. Die Ukraine blieb also sehr vulnerabel und konnte weder westlicher noch russischer Manipulation standhalten.

    Diese Kräfte waren bereits 2004 während der sogenannten Orangen Revolution im Spiel. Besonders sichtbar wurden sie dann mit dem Aufstand am Maidan 2014. Das war ein populärer Volksaufstand gegen die prorussischen Oligarchen um die Partei der Regionen. Bereits da ist aber die Spaltung zwischen prowestlichen demokratischen und rechtsextremen, reaktionären Elementen sichtbar. Sieger dieser Auseinandersetzungen war der »Rechte Sektor«.

    Zugleich entstand der Bürgerkrieg, in dem sich beide Seiten vorgeworfen haben, Faschisten zu sein. Dieser Bürgerkrieg diente zur Vorbereitung des Kriegs ab 2022. Doch niemanden hat es interessiert. In Westeuropa hat das niemand beachtet.

    Welchen Charakter hat dieser Krieg?

    Er hat drei Dimensionen. Erstens, die nationale Befreiung der Ukraine. Zweitens, der innerimperialistische Krieg zwischen dem neoimperialistischen Russland und dem transatlantischen Imperialismus. Drittens, die systemische Krise der westlichen Hegemonie durch den Wettbewerb mit China. Diese drei Dimensionen zusammen führen dazu, dass es keinen Frieden, aber auch keinen Sieg am Schlachtfeld geben kann. Die Ukraine wird diesen Krieg nicht gewinnen, und auch Russland kann militärisch nicht gewinnen.

    Der Krieg kann noch lange dauern. Ich weiß nicht, wann und ob er enden wird. Er wird sich hinziehen, und die Ukraine wird zerstört. Es ist gut möglich, dass das Land die größten Zerstörungen in seiner Geschichte erleben wird, vielleicht sogar mehr als im Ersten und im Zweiten Weltkrieg. Der Oberbefehlshaber der ukrainischen Armee sagt nun, dass es ein Grabenkampf wie damals im Ersten Weltkrieg sei. Das ist eine klare Botschaft: Wir brauchen mehr Waffen, weil wir nicht vorankommen. Von einigen Seiten gibt es daher die Rufe, vielleicht doch zu einem Waffenstillstand zu gelangen, aber das wird nicht erfolgreich sein.

    Wir erkennen mit dem neuerlichen Beginn der Kämpfe in Palästina, dass das Schlachtfeld ein globales wird, zumindest aber ein transkontinentales. Das ist die schreckliche Situation, in der wir uns derzeit befinden.

    Vor allem seit 2014 sind Sie in engem und ständigen Kontakt mit ukrainischen Aktivisten.

    Ich treffe sie sehr oft bei politischen Zusammenkünften vor allem in Südeuropa. Ich kann mich erinnern, es gab eine große Konferenz im Reina-Sofia-Museum in Madrid, als Russland die Krim einverleibte. Spanische Politiker und Aktivisten aus der Ukraine waren da, und so war es eine Möglichkeit, den Euromaidan zu problematisieren. Ich kannte die Aktivisten, und ich persönlich stand dem Euromaidan damals durchaus positiv gegenüber. Da war eine Bewegung, die gegen eine autoritäre Regierung auftrat und als Gegner einige extreme Rechte hatte. Es hing aber alles an der Frage: Wer wird gewinnen? Und manche (in der ukrainischen Linken, jW) verstanden das nicht. Da war Wassil Tscherepanin, der heutige Direktor der Kiew Biennale, und heute ist er völlig im Selenskij-Lager. Damals kannte Selenskij jeder nur als Schauspieler.

    2016 wurde Wassil von diesen Leuten (aus dem Umfeld von Selenskij, jW) fast getötet. Es gab einen Anschlag auf ihn. Irgendwie haben wir den Kontakt verloren. Zu dieser Zeit gingen viele andere Sachen vor sich, wie »Brexit« und Syriza in Griechenland, und in Spanien lag der Fokus von uns Aktivisten einfach woanders, obwohl ich versuchte, die Situation zu verfolgen. Es kam dann in diesen Jahren zu einer Umgruppierung, und die Leute, die sich damals politisch gegenübergestanden haben, haben sich zu einer Art nationalen Front zusammengeschlossen, die aus den Rechtsextremen und den prowestlichen Demokraten besteht.

    Das macht die ganze ukrainische Sache aus der Perspektive der antisystemischen Bewegungen in Europa so schwierig. Wir waren in der Vergangenheit gewöhnt daran, die NATO zu bekämpfen. Wir haben heute die Situation, dass wir gleichfalls den NATO-Imperialismus und den Neoimperialismus von Russland bekämpfen müssen, und dann sagen mir meine Genossen in der Ukraine: Wir müssen gemeinsam mit den Faschisten von »Asow« kämpfen. Das sind Leute, die Nazikollaborateure rehabilitieren möchten und Naziverbrecher als Nationalhelden feiern, die Hunderttausende Bolschewiki, Juden und Russen in den zwei Jahren, als Bandera mit den Nazis zusammenarbeitete, ermordet haben.

    Das ist die schlimme Lage, in die wir heute geworfen sind. Ich nenne es »Campismus«: Entweder du bist im NATO-Lager oder im russischen Lager. Daher ist die Lage vielleicht fataler als im Ersten Weltkrieg.

    Aber nicht nur in der Ukraine, auch in vielen westeuropäischen Ländern verhalten sich linke Aktivisten ähnlich. Es wirkt fast so, als wäre die prinzipielle Ablehnung imperialistischer Kriege in der europäischen Linken verlorengegangen. Manche, etwa in der Partei Die Linke, gehen sogar so weit und fordern Waffenlieferungen an die Ukraine.

    Ich möchte hier zwischen der deutschen Linken und den Grünen und den vergleichbaren Parteien in Spanien unterscheiden. Was die Grünen in Deutschland sind, wäre in Spanien etwa Sumar und Politiker wie Ada Colau. Die sind in privaten Gesprächen sehr klar links und lehnen den Krieg ab. Aber die Realpolitik von ihnen sieht anders aus, da sie sagen, dass die spanische Wirtschaft von den Unterstützungen der EU-Kommission abhängt. Die Geldtöpfe in Brüssel seien so wichtig, und daher meinen sie: Konzentrieren wir uns auf Innenpolitik, und sagen wir in anderen Fragen nur ein Minimum. Konzentrieren wir uns darauf, was wirklich wichtig ist. Dann würde man Brüssel weiterhin zufriedenstellen.

    Podemos ist anders. Sie waren von Beginn an gegen diese Politik. Podemos war von Beginn an gegen Waffenlieferungen, denn Russland kann von der Ukraine nicht militärisch besiegt werden. Hier steht der Ukraine eine Atommacht gegenüber, und wenn die in eine existentielle Krise schlittert, wird Putin natürlich alles daransetzen, seinen Hintern zu retten. Es geht also in Richtung einer Katastrophe. Nach zwei Jahren Vertreibungen von Millionen von Menschen und mehr als hunderttausend toten Soldaten insgesamt sind beide Seiten immer noch genau dort wie im Februar 2022.

    In Ihrem Buch schreiben Sie, dass eine neue emanzipatorische Politik notwendig ist. Wie kann das erreicht werden, in der schwierigen Situation, in der die Linke derzeit ist, wie Sie es darlegen.

    In Europa sind Kriegsregime entstanden. Die Kriege werden aber außerhalb der eigenen Grenzen geführt: in der Ukraine, Afrika und Palästina. Zugleich wird im Inneren die Demokratie abgebaut. Das ist nicht so dahingesagt, sondern passiert ganz konkret mit der Einschränkung der Versammlungsfreiheit in den letzten Wochen. Es ist Interesse da, politisch aktiv zu sein, aber die Atmosphäre ist vergiftet. Wir leben in einem Ausnahmezustand. Es ist gefährlich, seine Meinung zu äußern.

    Schauen wir uns die Reden von Robert Habeck an, in denen er zuletzt immer wieder ein falsches Verständnis von Antisemitismus gezeigt und dann auch noch dazu Antisemitismus direkt mit subalternen Subjekten in Verbindung gesetzt hat: Araber, Türken, Kurden – nur weil sie propalästinensisch und muslimisch sind. Dadurch schaffen die liberalen Politiker in Europa die Bedingungen für Diktaturen im Namen des Kampfs gegen die Diktatur. Sie bewerben protofaschistische Tendenzen, und dadurch sind diese Politiker unsere Hauptfeinde. Es ist ein Ausdruck der Krise des nordischen Kapitalismus, der nicht mit den ökologischen Limitierungen kapitalistischer Entwicklung zurechtkommt.

    Was ist demzufolge zu tun?

    Wir müssen der Krise des Kapitalismus – deren Ausdruck diese Kriege sind – dringend etwas Positives entgegensetzen: eine Synthese aus den unterschiedlichen Strömungen. Ich glaube, konstituierende Republiken in Europa zu schaffen wäre eine Möglichkeit. Die Zusammenführung von Revolten, Protesten und Klassenkämpfen, die neue Zusammensetzung der Arbeiterklasse, die in Europa nicht mehr weiß, männlich und industriell repräsentiert ist. Die neue Arbeiterklasse ist weiblich, transsexuell, prekär, informell. Die muss mit der weißen Arbeiterklasse in den Kämpfen gegen alle Formen der Ausbeutung in jedem Bereich des Lebens verbunden werden. Klassenkampf ist nicht nur für Löhne, sondern auch Rechte, Räume und Institutionen.

    Ich glaube, eine kommunistische Entwicklung sollte das sozialistische Stadium abwerfen. Der Übergang zum Sozialismus bedeutet ein Erstarken des Staats an der Stelle von Demokratie. Ich glaube aber, dass die neue Struktur der Arbeit und die neuen gesellschaftlichen Bedingungen es erlauben, einen schwachen Staat und eine neue Verteilungsdemokratie zu etablieren. Diese wäre in der Lage, sich zu verteidigen, die Produktion zu regeln und finanzielle Transaktionen zu kontrollieren. Ich stelle mir eine gemeinsame Produktionsweise basierend auf den Kommunen vor. Die wichtigste Aufgabe der Produktion und Reproduktion muss das Leben selbst sein: die Erhaltung von Leben und Ökosystemen über Generationen hinweg. Bildung, Gesundheit, ökologische Veränderung, globale Gerechtigkeit, Energiewirtschaft, niedriges Wachstum, usw. Es bedeutet aber auch Enteignung von Kapital. Der Klassenkampfcharakter darf nicht vernachlässigt werden.

    Wir müssen die Enteigner enteignen, bevor jeder stirbt. Aber zugleich bedeutet das nicht, dass wir zurück zum alten sozialistischen Bild eines produktivistisch hochstilisierten Modells kommen, das uns alle zurück in die Fabrik schickt. Es muss statt dessen eine subalterne, ökologische, feministische, aber auch humane Produktionsweise sein. Wir sind in der Lage, eine Produktionsweise zu etablieren, die das Leben in den Mittelpunkt stellt und ganz einfach ausgedrückt ein gutes Leben ermöglicht, so wie es die ecuadorianischen und bolivarischen Verfassungen vorzeigen. Das Ziel der Politik muss ein gutes Leben für jeden sein. Ich glaube, das sollte der Inhalt jeder kommunistischen Politik heute sein.

    Und wie kommt man dahin?

    Das kann nur erreicht werden, wenn es zumindest ein transeuropäisches Projekt ist. Aber es muss auch ein nichtweißes Projekt sein, denn es muss verstehen, dass wir in einer globalen Gesellschaft leben. Der Krieg hat bereits begonnen, und überall wächst der Einfluss von faschistischen Kräften. Die alten, progressiven und sozialdemokratischen Kräfte sind bereit, mit der extremen Rechten auf EU-Ebene zu koalieren, das wird sich nach den EU-Wahlen 2024 zeigen. In dieser Situation brauchen wir ein neues Projekt, dass Hoffnung gibt und Interesse und Wünsche schaffen kann. Wir werden nichts erreichen, wenn wir um das kleinste Übel kämpfen, in anderen Worten: wenn wir einfach dafür kämpfen, den bestehenden Mist zu konservieren.

    Die Menschen im globalen Süden haben bereits verloren. Die können nicht, wie es bei uns Grüne und Progressive sagen, die Ausuferungen des Systems minimieren, damit es nicht zu einem »autoritären Wandel« kommt. Die Migranten in unserer Gesellschaft leiden unter den Entwicklungen im globalen Süden. Diese Menschen können sich nicht mit irgendwelchen Projekten identifizieren, die das Bestehende erhalten wollen.

    Im Buch fordern Sie einen »konstituierenden Frieden«. Was meinen Sie damit?

    Es hängt mit dem zusammen, was ich gerade gesagt habe: Im Krieg kann es keine Demokratie geben. Aber Frieden ist nicht genug, sondern nur die Speerspitze unserer Forderungen, die eine konstituierende Plattform schaffen. Auch bei den Bolschewiki war es so. Ihre Forderung war Frieden und Brot. Solche Forderungen brauchen wir auch, ich denke an ein globales bedingungsloses Grundeinkommen, Reisefreiheit für die Arbeiterklasse und die subalterne Klasse. Dafür bedarf es eine Wiederaneignung der Produktionsmittel, um eine kommunenbasierende Produktionsweise aufzubauen.

    Um das zu erreichen, braucht es aber eine neue Koalition, ein neues politisches Subjekt, das nur aus den Kämpfen heraus entstehen kann. Taktische Plattformen sind keine Lösung. Die Grünen in Deutschland sagen, wenn die AfD und die Neonazis geschlagen sind, dann leben wir im Paradies. Das ist völliger Blödsinn. Das Problem ist, dass die Demokratien oligarchisch geworden sind und einen großen Teil der nichtweißen, aber auch der weißen Bevölkerung ausschließen. Das ist die neue Verfassung der liberalen Demokratie. Das ist nicht temporär, sondern der neue Charakter des Kapitalismus. Die großen liberalen Errungenschaften des Kapitalismus von 1945 bis zum Maastricht-Europa sind vorbei. Die Demokratie ist verfault. Ich glaube, dagegen ist der »konstituierende Frieden« eine Losung, um eine Diskussion anzustoßen, um neue Wege zu finden, jenseits der etablierten Parteien, Institutionen und Strukturen.

    ___

    Leserbrief von Istvan Hidy aus Stuttgart (19. November 2023 um 22:09 Uhr)

    Was bedeutet der Begriff »Ukraine« im einführenden Satz des Artikels? Zitat: »Die Ukraine war immer schon eine ungelöste Frage in Europa, das zieht sich seit Jahrhunderten, aber wurde besonders akut nach dem Ersten Weltkrieg.« Welche Bedeutung gibt der Autor dem Begriff »die Ukraine«? Bezieht er sich auf das Grenzgebiet als Begriff an sich? Die Verwendung und Formulierung seiner Aussage sind problematisch, da sie suggerieren, dass es seit Jahrhunderten eine »Ukraine« geben sollte, was historisch nicht korrekt ist! Erst nach der Oktoberrevolution von 1917 erklärte die Zentralna Rada, ein ukrainisches politisches Organ, die Unabhängigkeit der Ukrainischen Volksrepublik. Es stimmt, jedoch ohne kulturellen, traditionellen und festen territorialen Umfang! Während ihrer kurzen Existenz (1917–21) kämpfte die junge Ukrainische Volksrepublik schon gegen verschiedene Gegner, darunter die Rote Armee, die Weiße Armee und Polen. Die territoriale Ausdehnung der Ukrainischen Volksrepublik variierte schon auch erheblich während ihrer kurzen Existenz und umfasste im Allgemeinen nur die mittleren Gebiete der heutigen Ukraine. Gleichzeitig wurde Westukraine, einschließlich Galizien, von Polen annektiert. Letztendlich wurde sie von den Bolschewiki besiegt, und die Ukraine wurde Teil der Sowjetunion. Es ist wichtig festzustellen, dass die Grenzen der Ukraine, wie sie 1991, nach der Auflösung der Sowjetunion entstanden sind, historisch niemals existierten und auch in Zukunft höchstwahrscheinlich nicht wieder auftauchen werden.

    Leserbrief von Onlineabonnent/in Joachim S. aus Berlin (18. November 2023 um 10:07 Uhr)

    Liest man dieses Interview genauer, fasst es fast genau all jene »allmenschlichen« Illusionen zusammen, gegen die die jW seit Jahr und Tag anschreibt. Die Klassen sind verschwunden und damit auch die geopolitische Komponente des Kampfes des Kapitals mit ihnen. Imaginäre Kräfte bewegen die Welt und moralisierende Kräfte werden sie verändern. Damit sind wir wieder auf dem Erkenntnisstand des frühen Christentums von vor zweitausend Jahren. Natürlich darf ein »linker spanischer Philosoph« so denken. Sehr hilfreich ist das allerdings nicht. Ganz im Gegenteil.

    #Ukraine #histoire #impérialisme #révolution_mondiale #antiracisme

  • L’antisémitisme nous regarde : combattons-le partout, tout le temps

    Une explosion d’actes antisémites
    Depuis le 7 octobre, nous assistons en France et dans le monde à une multiplication terrifiante d’actes antisémites : inscriptions taguées, insultes, agressions et profanations. Le 20 octobre, à Paris, un homme a incendié la porte d’entrée d’un couple d’octogénaires sur laquelle était accrochée une mezouzah. Depuis, nombreuses sont les personnes juives en France à avoir retiré de leur porte ce symbole de protection.

    Dans l’Éducation nationale, des parent·es d’élèves conseillent à leurs enfants de taire leur judéité et font part aux personnels de leur inquiétude que nos élèves de confession juive soient victimes de la haine antisémite au sein même de l’école. À l’université également, les étudiant·es juif·ves alertent sur une montée de l’antisémitisme, jusque dans les amphis, comme à Panthéon-Assas, où un enseignant a fait un salut nazi en cours et un autre a été suspendu pour avoir plaisanté sur les victimes du 7 octobre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/20/lantisemitisme-nous-regarde-combattons-le-part

    #racisme #antisemitisme

  • À propos des communautés mapuches en guerre et de la solidarité anarchiste
    https://infokiosques.net/spip.php?article2057

    Ce texte, publié initialement en #Espagnol en avril 2018 dans la revue anarchiste internationale Kalinov Most n°2, propose une analyse et des réflexions concernant les liens de lutte entre Mapuches et anarchistes au Chili. Sommaire : Brève mise en contexte et caractérisation des Mapuches- Communautés autonomes- L’importance de l’aspect local et sa continuité- La négation de l’Occident- Caractéristiques et particularités de l’affrontement actuel : organisations, tactiques et prison- À propos de la solidarité anarchiste- Contre les idéalisations, contre les sacralisations- Bonus / Santiago (Chili) : « contre ceux qui nous forcent à obéir au quotidien »- Sitographie #A

    / Zanzara athée (Paris-banlieue), Espagnol, Anticolonialisme(s), Insurrections, révoltes, (...)

    #Zanzara_athée_Paris-banlieue_ #Anticolonialisme_s_ #Insurrections,_révoltes,_émeutes
    https://sansnom.noblogs.org/archives/5030
    https://sansnom.noblogs.org/archives/4812
    https://sansnom.noblogs.org/?s=mapuche
    https://sansnom.noblogs.org/archives/11231
    https://kalinovmost.wordpress.com
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/communautes-mapuche-et-solidarite-anarchiste-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/communautes-mapuche-et-solidarite-anarchiste-pageparpage.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/acerca-de-las-comunidades-mapuche-pageparpage.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/acerca-de-las-comunidades-mapuche-cuaderno.pdf

  • ★ Ⓐ Arrêtons le massacre à Gaza ! - Le Libertaire GLJD

    Les informations à grand spectacle véhiculées par les médias sentent souvent la manipulation. On entend à bas bruits des appels à la haine raciale et on ne peut que s’inquiéter des conséquences irrationnelles de ces appels. L’opinion de la rue indispose les gouvernements au point que ces derniers essaient de la marginaliser voire carrément de l’interdire sous couvert de désordres. Mais le désordre est déjà là avec l’horreur et le cynisme de la guerre. L’opinion ne peut cautionner l’absurde et les tragédies car c’est bien de souffrances et de morts dont il s’agit.
    L’intolérable de l’action du Hamas le 7 octobre 2023 ne peut faire oublier la responsabilité qui incombe au gouvernement israélien dans la relégation du peuple palestinien au sein d’une prison à ciel ouvert. Aujourd’hui, après le déclenchement du énième conflit à Gaza, nous ne pouvons que dénoncer une logique de guerre qui plonge ses racines dans l’après Seconde Guerre mondiale. Le système capitaliste a besoin de guerres pour se refaire une santé économique : les ventes d’armes décollent et les usines d’armement tournent à plein régime (...)

    #Gaza #guerre #massacre #bombardements #colonialisme #capitalisme #militarisme #nationalisme
    #anarchisme #antiguerre #anticapitalisme #antimilitarisme #internationalisme...

    https://le-libertaire.net/arretons-le-massacre-a-gaza

  • ★ Ⓐ [Communiqué FA] Communiqué et positions anarchistes sur la situation en Palestine | Graine d’Anar

    La Fédération anarchiste francophone dénonce et condamne les agressions militaires qui embrasent depuis le 6 octobre le Moyen-Orient ou Asie du Sud-ouest pour être plus juste, relançant une guerre qui n’a jamais réellement cessé depuis 75 ans sur les territoires de Palestine.
    La Fédération anarchiste francophone exprime sa solidarité avec les populations arabes et juives qui subissent la violence et la guerre car une fois de plus, ce sont les populations civiles, toujours aux premières loges, qui paient de leurs sangs, de leurs conditions de vie et de leurs libertés les affrontements aux logiques nationalistes, capitalistes, militaires, et religieuses (...)

    🟥 #Palestine #Gaza #guerre #massacre #internationalisme #anticolonialisme #anticléricalisme #Paix #Liberté #Justice #Paix #NonÀLaGuerre #StopBombingCivilians #DroitsHumains...

    https://grainedanar.org/2023/11/19/communique-fa-communique-et-positions-anarchistes-sur-la-situation-en-p

  • ★ Ⓐ [Communiqué Relation Internationale FA] LES ANARCHISTES CONTRE LA GUERRE | Graine d’Anar

    « De nombreuses guerres sont en cours, économiques et sociales, environnementales, de religion. Toutes traversent le génocide contre les femmes, et ce plus particulièrement dans les théocraties islamiques. Cependant les seules guerres largement médiatisées et suscitant des communiqués tous azimuts dans l’heure, sont celles qui intéressent le capitalisme et ses pouvoirs, des conflits militarisés qui mettent en jeu les nationalismes et les découpages de frontières, et donc le contrôle de richesses exploitables, les intérêts de la finance, les ventes d’armes et de logistique, les enjeux industriels de la reconstruction, etc., bref les guerres menées par les États, leurs armées et leurs milices (...) »

    🟥 #Palestine #Gaza #guerre #massacre #internationalisme #anticolonialisme #anticléricalisme #Paix #Liberté #Justice #Paix #NonÀLaGuerre #StopBombingCivilians #DroitsHumains...

    https://grainedanar.org/2023/11/19/communique-relation-internationale-fa-les-anarchistes-contre-la-guerre

  • ★ Ⓐ Le libertarien / proprietarien et des médias aux ordres - Le Café Anarchiste

    Il y a des acteurs politiciens ou journalistes qui utilisent des mots sans considération pour leur signification. En ce moment, les médias sont obnubilés par un politicien argentin propriétarien antisystème qui se présente aux élections avec des termes “anarco” ou “libertario”. Si les médias savaient faire leur travail de journalistes, ils sauraient que le terme libertario, dans ce cas, signifie “libertarien” (lorsqu’il s’agit de libéraux de la droite extrême) et non libertaire. Ne pas faire ce travail d’analyse basique c’est travailler pour la confusion organisé par la classe des riches. On sait que la propriété c’est le vol. Pour ceux-là, la pratique de la propriété, donc du vol, est une habitude et une norme. Pour eux un mot est une marchandise, donc ça se vole, ça se manipule. Le terme propriétarien (plutôt que libertarien) leur conviendrait pourtant bien mieux, on les définit ainsi dans cet article (...)

    #escroquerie #confusionnisme #libertarien #libertarianisme #extrêmedroite #capitalisme #étatisme
    ★ Ⓐ #anarchisme #anticapitalisme #antiétatisme

    https://le-cafe-anarchiste.info/le-libertarien-et-les-perroquets-idiots

  • Im Vorwurf des Rassismus überlebt der Rassegedanke
    https://www.telepolis.de/features/Im-Vorwurf-des-Rassismus-ueberlebt-der-Rassegedanke-9533372.html?seite=all
    Il est temps de se débarasser de l’antigallicisme et de l’antigermsnisme. Acceptons einfin que leurs antagonistes, le gallicisme et le germanisme, font partie de notre quotidien. C’est mon alter ego qui vous le dit en regardant par le vasistas .

    Et le semitisme alors ?

    20.11.2023 von Daniela Dahn
    ....
    Heute weiß jeder, was Antisemitismus ist, aber niemand, was Semitismus. Denn auch dieser Begriff ist fremdenfeindlich bis rassistisch aufgeladen.

    Es macht also wenig Sinn, ihn als Bezugspunkt für sein Anti zu nehmen. Das war nicht immer so. Ursprünglich kam Semitismus aus der Sprachwissenschaft, so wie Anglizismus. Er bezeichnet ganz neutral Ausdrucksweisen in Hebräisch, Arabisch und Aramäisch. Später wurde auch die Gesamtheit orientalischer Kultur so definiert. Araber sind also genauso Semiten, wie Juden.
    ...
    Das erste wissenschaftliche Buch über Antisemitismus veröffentlichte 1901 Heinrich Graf Coudenhove. Sämtliche Nationen seien ein Gemisch verschmolzener Völker. Die Juden hätten sich schon in ägyptischer Gefangenschaft vermengt, wie andere in ihren Völkerwanderungen.

    Er verweist auf Dio Cassius, der bereits 223 n. Chr. den Namen „Juden“, also Bewohner Jehudas, für unzutreffend hielt. Durchziehende jüdische Kaufleute, Dolmetscher oder Ärzte hätten so manchem nichtsemitische Landesfürsten die Liebe zum Judentum beigebracht. Übergetreten seien damals Römer, Gallier und Germanen, auch arabische und schwarze Stämme. Mit dem König der Chazaren sei später ein ganzer finnisch-ugrischer Volksstamm jüdisch geworden.
    Die Nazis wussten offenbar nicht, dass die Arier ein friedliebendes Hirtenvolk auf der Hochebene des Iran sind

    Die germanische Kultur sei auf semitischem Boden gewachsen, Hauptobjekte katholischen Kults wären der babylonischen Kultur entlehnt, während die Babylonier ihre Götter von den Sumerern liehen. Alle Vorstellungen von Volksgruppen seien bestenfalls schwankende Annahmen, „eine Konfusion, die nichts zu wünschen übriglässt“.

    Die Nazis als Zuchtmeister des Rassismus entließen schließlich die Araber aus dem Antisemitismus und konzentrierten ihn ganz auf vermeintliche Juden. Doch es gab ein Problem. Zwar hatten sie 1935 das Blutschutzgesetz erlassen, das „arisches Blut“ von „nichtarischem“ schützen sollte. Aber sie hatten keinen blassen Schimmer, wie man beide Blutsorten nachweisen sollte. Es gibt nun mal kein messbares Merkmal, mit dem man jemanden einer „Blutschande“ überführen kann.

    Sie hätten es so gern rassisch begründet, aber, welch Schande für ihre Theorie, es blieb ihnen nichts, als die Kirchenbücher zurate zu ziehen. Hans Globke, Referent für Rassenfragen im NS-Innenministerium, beseitigte so das Definitionshindernis; damit noch etwas von der Abstammungslehre gerettet werden konnte, verfolgte man die Kirchenregister bis in die Großelterngeneration. Damit entschied die oft zufällige Religionszugehörigkeit der Großeltern über Leben und Tod der Betroffenen. Globke erfand auch die unsägliche Bruchrechnung für jüdische Anteile (die sich umgangssprachlich nicht selten bis heute erhalten hat).

    Restlos pervers war die Forderung nach einem sogenannten Ariernachweis, der Verdächtige im Sinne der Nürnberger Rassegesetze entlasten sollte. Das konnte nur funktionieren, weil man das Bild von den Ariern als nordisch blonde Herrenrasse in Schulen und Medien massenhaft verbreitet hatte.

    Offenbar wusste niemand, dass die Arier ein friedliebendes Hirtenvolk auf der Hochebene des Iran sind, das sich später bis Indien ausgebreitet hat. Wunderbar wie Mo Asumang in ihrem Dokumentarfilm „Die Arier“ iranische Dorfbewohner zu Wort kommen lässt: „Wir Arier denken, Hitler war verrückt. In den Geschichtsbüchern steht, was König Kyros gesagt hat: Es gibt keine Unterschiede zwischen den Völkern. Das ist arisch.“

    Wie beschämend für uns Neuzeitliche, dass das Denken in den Kategorien von Rassen oder Ethnien schon in der Antike als widerlegt galt. Beschämend, wie viele sich widerspruchslos der Verpflichtung zum absurden Ariernachweis gebeugt haben. Auch mein Großonkel, der einen katholischen Priester in Polen bestochen hat für den Nachweis, dass er ein unehelicher Sohn sei und so seinen „jüdischen Anteil“ reduzieren konnte. Lächerlich, unwürdig. Aber es hat geholfen.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Vasistas

    #antisemitisme #semitisme #racisme #histoire #linguistique #wtf

    • aussi détestables soient-ils, Wilhelm Marr, Renan ou Drumont précédent le nazisme

      Wilhelm Marr et son entourage utilisent et popularisent le terme « antisémitisme », au début des années 1880, pour décrire ce racisme dirigé — uniquement — contre les Juifs.
      Entrée du mot « antisémitisme » dans l’usage courant pour désigner toute forme d’hostilité aux Juifs, la connotation racialiste s’estompant progressivement.
      L’antisémitisme ne vise pas les « sémites », pour la double raison du caractère impropre de ce terme pour désigner une population, et de la cible, limitée aux Juifs, de cette hostilité (...) L’étymologie défaillante du terme ne saurait être invoquée pour travestir sa signification réelle.

      https://phdn.org/antisem/antisemitismelemot.html

  • En fait, ces cinq dernières semaines, nous venons d’assister à un aboutissement de plusieurs décennies de lepenisation des esprits : la lutte contre l’antisémitisme aujourd’hui est devenu une posture pour dissimuler son islamophobie. Florilège :

    ANTISÉMITISME : LA DÉDIABOLISATION DU RN OFFERTE SUR UN PLATEAU - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=g0X58dhaJyI

    Face à la recrudescence des actes antisémites, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont organisé une grande marche le 12 novembre 2023. Une aubaine pour la dédiabolisation du Rassemblement National et de l’extrême droite dont la présence a été jugée par certains comme une « chance pour la France ».

    De toute façon, à écouter l’ancien premier ministre Édouard Philippe, « Quand vous menez un combat, qui est presque un combat existentiel, l’important c’est contre qui vous vous battez, pas avec qui vous vous battez ». Comme fondations de ce front républicain nouvelle génération, sur les plateaux de télévision, un torrent de stigmatisation de la communauté musulmane déferle : « la nouvelle cause de l’antisémitisme, c’est l’islamisme », « l’antisémitisme couscous ». Le passé et le présent (faut-il le rappeler ?) antisémite des mouvements d’extrême droite semblent avoir pris la poudre d’escampette. Mystère.

    • « Après s’être fait dérober la défense de la laïcité, la gauche se fait voler la dénonciation de l’antisémitisme », Philippe Bernard
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/19/apres-s-etre-fait-derober-la-defense-de-la-laicite-la-gauche-se-fait-voler-l

      La guerre à Gaza est efficacement utilisée par Marine Le Pen pour réaliser ce qui relevait de l’impensable : se poser en rempart contre l’antisémitisme, explique, dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

      Comment échapper aux indignations détournées ou manipulées ? Comment protester contre l’insupportable sans alimenter les haines ? Comment refuser de choisir un « camp » sans pour autant baisser les bras ?
      Vu de France, il devrait être possible de ne pas chercher à dresser une hiérarchie entre les attaques du Hamas du 7 octobre, le plus grand massacre de juifs depuis la seconde guerre mondiale, et les bombardements de Gaza, « catastrophe humanitaire inédite » et « carnage », selon l’ONU. Il devrait être possible de reconnaître le droit d’Israël à se défendre tout en s’indignant du sort infligé aux civils de Gaza et de Cisjordanie. De plaider en faveur du droit des Palestiniens à un Etat tout en dénonçant l’antisémitisme. De critiquer la politique d’Israël sans être accusé de haine des juifs. De manifester contre l’antisémitisme sans montrer du doigt les musulmans.
      Certes, des voix s’élèvent contre la binarité, réclamant de substituer le « oui et » au « oui mais ». Karim Kattan, écrivain palestinien, revendique ainsi « les contradictions, la nuance » comme « acte révolutionnaire » dans « un paysage politique et médiatique marqué par les superlatifs, la certitude ». Le député européen Raphaël Glucksmann, lui, se réclame d’une « raison politique » qui « condamne inconditionnellement le Hamas » mais est « incapable de soutenir inconditionnellement un gouvernement israélien qui (…) a tant fait pour renforcer l’ennemi mortel qu’il entend (…) éradiquer ». Les cinq cents artistes signataires d’un « appel à marcher silencieusement », dimanche 19 novembre à Paris, « pour faire entendre “la voix de l’union” en France », publié dans Télérama, portent un message voisin, eux qui s’insurgent contre « cette injonction de choisir un camp à détester ».
      Provocations verbales
      Si pareilles nuances, qui rallient probablement une grande partie de l’opinion, ont tant de mal à être exprimées par les responsables politiques, c’est que, contrairement à leur volonté proclamée de « ne pas importer » le conflit israélo-palestinien, leurs stratégies cherchent à exploiter les émotions exacerbées en France par la guerre. Funeste signe des temps, cette instrumentalisation se focalise pour la première fois sur la question de l’antisémitisme et elle s’opère à front renversé.

      La gauche, porteuse historiquement des droits et des libertés des Français juifs – depuis l’émancipation par la révolution en 1791 jusqu’à l’antiracisme, en passant par la défense du capitaine Dreyfus –, se trouve dramatiquement en position de défense. Le temps est fini où l’identité juive et le vote de gauche étaient quasi indissociables.
      Après s’être fait dérober la défense de la laïcité et le soutien des classes populaires, la gauche est en train de se faire voler la dénonciation de l’antisémitisme. La guerre à Gaza est efficacement utilisée par Marine Le Pen pour réaliser ce qui relevait de l’impensable : se poser en rempart contre l’antisémitisme. Dans ce rôle, 42 % des Français lui font confiance, selon un sondage IFOP, contre 41 % à Emmanuel Macron et 17 % à Jean-Luc Mélenchon.

      le refus de parler vrai à gauche laisse l’espace à un racisme anti-arabes et à un antisémitisme, qui marchent de concert.

      quand revient la concurrence des bourreaux, il est temps pour qui y aurait cédé de renoncer à la concurrence des victimes.

      #antisémitisme #RN #gauche

    • Que de naufrages « à gauche » ! Et quel niveau d’abjection par pur clientélisme électoral faudra-t-il atteindre pour que nous considérions que le fonctionnement de nos « démocraties », c’est vraiment trop de la merde ? On serait presque tenter de crier « Vive la dictature du prolétariat » si nous parvenions à oublier que les conséquences eussent été aussi funestes.

      Rapprochement : https://seenthis.net/messages/1027516

    • ce qui dédiabolise, c’est l’accord sur le mépris des cassos et autres assistés. il faut leur filer du taf pour leur dignité (gauche), qu’ils fassent leur devoir (droite) qu’il redeviennent ho-no-ra-bles ; bien sur, ce ne sont pas des chômeurs et précaires « juifs » (supposés banquiers ou boutiquiers) qui sont visés mais la figure de l’arabe (c’est moins le cas pour les africains, on en voit trop qui travaillent ?) dont tout cassos relève peu ou prou. voir cette analyse du déplacement du vote RN depuis les années 2000 ("je préfère une société de travail à l’assistance", déclarait Jospin en 1999, le message n’a pas été perdu)
      https://seenthis.net/messages/1027569

  • Pierre Vidal-Naquet : « De Faurisson et de Chomsky ». Ressources documentaires sur le génocide nazi / Documentary Resources on the Nazi Genocide © Michel Fingerhut, auteurs et éditeurs, 1996-8
    http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet81a

    Plus inquiétante, parce qu’elle émane d’un homme à qui sa valeur scientifique, combinée au juste et courageux combat qu’il a mené contre la guerre américaine au Vietnam, ont valu un grand prestige, est la préface du livre de Faurisson, qui est due à #Noam_Chomsky. L’aubaine est riche : soutenir que le génocide des Juifs est un « mensonge historique » et être préfacé par un illustre linguiste, fils d’un professeur d’hébreu, libertaire et ennemi de tous les impérialismes, voilà qui est de meilleur effet que l’appui de Jean-Gabriel Cohn-Bendit...

    J’ai lu ce texte avec attention, et avec une surprise croissante. Des adjectifs me sont venus au bout de la plume, qui exprimaient, sous la forme d’une progression, et ma surprise et mon indignation. J’ai décidé, finalement, de retirer ces adjectifs de mon texte. Les linguistes, et même les non-linguistes, les restitueront aisément (4). Je procéderai par ordre.

    1) La préface en question relève d’un genre assez nouveau dans la République des lettres. En effet, Noam Chomsky n’a lu ni le livre qu’il préface, ni les travaux antérieurs de cet auteur, ni les critiques qui en ont été faites, et il est incompétent dans le domaine dont il traite : « Je ne dirai rien ici des travaux de Robert Faurisson ou de ses critiques, sur lesquels je ne sais pas grand-chose, ou sur les sujets qu’ils traitent, sur lesquels je n’ai pas de lumières particulières (5). » Voilà donc qui le qualifie remarquablement. Mais comme il faut cependant savoir affirmer à la fois une chose et son contraire, Chomsky n’en proclame pas moins, quelques pages plus loin, sa compétence. Faurisson est accusé d’être un antisémite : « Comme je l’ai dit, je ne connais pas très bien ses travaux. Mais d’après ce que j’ai lu, en grande partie à cause de la nature des attaques portées contre lui, je ne vois aucune preuve qui appuierait de telles conclusions » (Préface, p. XV). Il a lu aussi ses critiques, en l’espèce mon article d’Esprit (septembre 1980) et même les lettres personnelles que je lui ai adressées à ce sujet, « une correspondance privée qu’il ne serait pas convenable de citer en détail ici ». Bel exemple de scrupule, bel exemple aussi de double langage, car Chomsky ne s’est pas rendu compte qu’il préfaçait un livre où sont reproduites, sans autorisation, toute une série de lettres privées (6), et il ne se prive pas lui-même de résumer, en les falsifiant, mes propres lettres. Je lui dirai donc simplement ceci : « Publiez donc, je vous y autorise, l’ensemble de cette corrrespondance. On verra donc si vous êtes qualifié pour me donner une leçon d’honnêteté intellectuelle. »

    2) Chomsky-le-double a donc lu Faurisson et il ne l’a pas lu, il a lu ses critiques et il ne les a pas lues. Essayons de préciser et de sérier les questions. Qu’a-t-il lu de Faurisson qui lui permette de lui accorder ainsi un beau certificat ? N’est-il pas « une sorte de libéral relativement apolitique » (p. XIV-XV) ? Comme Chomsky ne se réfère à rien, je ne puis le savoir, et je dirai simplement ceci : l’antisémitisme personnel de Faurisson m’intéresse à vrai dire peu. Il existe et je puis en témoigner, mais il n’est rien à côté de l’#antisémitisme de ses textes. Écrire le plus tranquillement du monde qu’en imposant aux Juifs à partir de l’âge de six ans le port de l’étoile jaune « Hitler se préoccupait peut-être moins de la question juive que d’assurer la sécurité du soldat allemand » ( Vérité..., p. 190), est-ce de l’antisémitisme ? Certainement pas, dans la logique de Faurisson, puisqu’à la limite il n’y a pas d’antisémitisme pratique possible. Mais dans la logique de Chomsky ? Inventer de toute pièce une imaginaire déclaration de guerre à Hitler, au nom de la communauté juive internationale, par un imaginaire président du Congrès juif mondial (7), est-ce de l’antisémitisme ou est-ce un faux ? Peut-être Chomsky peut-il pousser l’imagination linguistique jusqu’au point de découvrir qu’il existe des faux antisémites ?

    [...] comment admettre qu’il accorde aujourd’hui sa caution à un faussaire ?

    #négationnisme #pétochard #faussaire #histoire

    • Quatre ans après que Chomsky ait préfacé Faurisson chez La vieille taupe, il publie Réponses inédites à mes détracteurs parisiens (1984) préfacé par Pierre Guillaume...
      L’argument selon lequel il n’aurait rien fait d’autre que prendre la défense de la liberté d’expression (une liberté dont Faurisson ne manquait pas plus que Thion...) est littéralement pulvérisé par PVN dans le texte cité ci-dessus. C’est comme légende qu’il en subsiste quelque chose.

      #falsification

  • « Sale juive », « mort au juif »… des victimes d’actes antisémites témoignent | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191123/sale-juive-mort-au-juif-des-victimes-d-actes-antisemites-temoignent

    Derrière les chiffres, débattus, qui montrent une explosion des actes antisémites en France depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, il y a les victimes. Quatre d’entre elles témoignent dans Mediapart.
    Sarah Benichou, Sarah Brethes, David Perrotin et Lou Syrah
    19 novembre 2023

    Dix stèles juives dégradées mercredi dans le cimetière militaire allemand de Moulin-sous-Touvent (Oise), un adolescent de 15 ans victime d’une agression antisémite dans un train dans les Yvelines dimanche 12 novembre ou ce jeune de 18 ans à Rouen, traité de « sale juif » dans la rue le 8 novembre par un homme qui avait repéré son pendentif, une étoile de David. 
    Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre et la riposte israélienne, le décompte des actes antisémites est alarmant – le ministère de l’intérieur en a recensé 1 518, contre 436 pour l’année 2022. Ce relevé, effectué par les services de police et de gendarmerie, fait débat mais il est implacable : chaque semaine, le chiffre grimpe. De quoi nourrir une peur vive au sein de la communauté juive en France. 

    Car derrière ce décompte, il y a des victimes à qui Mediapart a choisi de donner la parole pour rendre compte de cet #antisémitisme qui n’a jamais disparu. L’histoire d’Isaac*, de sa femme et de leur bébé qui ont retrouvé leur appartement mis à sac, cambriolé et recouvert d’inscriptions antisémites. Celle d’Esther*, violemment insultée dans la rue lorsqu’elle a été identifiée comme juive. Le témoignage d’une centenaire qui, avec sa famille, a subi un véritable harcèlement le temps d’un déjeuner parce que son voisin de table avait deviné son origine avant de déverser tout un tas de préjugés. Et Léa*, influenceuse visée sur les réseaux sociaux, lorsqu’elle a partagé des stories sur Instagram et reçu de la haine en retour. 
    Toutes ces victimes, qui ont préféré conserver l’anonymat et dont trois n’ont pas porté plainte, considèrent cette expérience comme exceptionnelle et incomparable avec leur vécu antérieur.

  • 🟥 Alexandra Skotchilenko, une artiste russe détenue pour avoir critiqué la guerre en Ukraine - Amnesty International France

    Parce qu’elle a critiqué la guerre en Ukraine, Alexandra Skotchilenko se retrouve en prison en Russie. Accusée d’avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe, elle a été condamnée à sept ans de prison par un tribunal de Saint-Petersbourg le 16 novembre 2023 (...)

    #Russie #répression #antiguerre #AlexandraSkotchilenko #solidarité

    https://www.amnesty.fr/personnes/alexandra-skotchilenko-russie