• ★ ISRAËL, PALESTINE, FINISSONS EN ! - Socialisme libertaire

    Les médias internationaux et les politiciens de divers camps politiques ont tous des positions diverses et variées au sujet de la guerre actuelle entre l’État d’Israël et la bande de Gaza (proto-État ou État, dans la pratique, ça fait peu de différence).
    Soyons clairs ! S’il s’agit de conflits entre États, alors ce n’est pas notre problème. Si les États pouvaient tous s’autodétruire, ce serait une très bonne chose. Sauf que ce n’est jamais de ça qu’il s’agit : les guerres entre États, c’est avant tout un projet avec et contre les populations. C’est aussi la guerre des capitalistes avec et contre les travailleurs. Ils se servent de nous contre nous. Notre ignorance est leur force.
    Les populations, travailleurs et travailleuses de Gaza et d’Israël sont soumis, comme ailleurs, à l’exploitation capitaliste et à la domination de ces États.
    Nous, on veut annihiler le capital et les États, et non les perpétuer avec des solutions capitalistes ou Étatistes. La solution à ces problèmes est sociale (...)

    #anarchisme #Palestine #Cisjordanie #Gaza #Israël #colonialisme #capitalisme #conflit #guerre #nationalisme #théisme #étatisme #militarisme #antimilitarisme #anticléricalisme #anticapitalisme #internationalisme #Paix

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/11/israel-palestine-finissons-en.html

  • Pour des rassemblements populaires contre l’antisémitisme et l’islamophobie
    https://www.frustrationmagazine.fr/antisemitisme

    La marche “contre l’antisémitisme”, du dimanche 12 novembre 2023, organisée par les mêmes qui rendent hommage à Pétain et Maurras est un piège tendu à la gauche. Comment l’éviter ? l’antisémitisme : une réalité alarmante Tout d’abord plusieurs constats : Un rassemblement “contre l’antisémitisme” est organisé par les macronistes, la droite et l’extrême droite, auquel […]

    #Décrypter_-_Antiracisme #Édito #Antisémitisme #Islamophobie

  • Le #Conseil_d’État annule la #dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre mais en valide trois autres

    Si le mouvement écologiste, dans le viseur du gouvernement, a été sauvé par la justice administrative jeudi 9 novembre, celle-ci a confirmé la dissolution de la #Coordination_contre_le_racisme_et_l’islamophobie, du #Groupe_antifasciste_Lyon_et_environs et de l’#Alvarium.

    « Et« Et paf. » C’est derrière ce slogan, sonnant comme une moquerie enfantine, que les Soulèvements de la Terre et leurs soutiens se sont rassemblés devant le Conseil d’État jeudi 9 novembre, en milieu d’après-midi, après l’annulation de leur dissolution. Pendant une heure, les interventions se sont succédé dans une ambiance à la fois réjouie et grave, en présence d’un groupe de policiers déployés devant l’entrée de l’institution.

    Dans sa décision, le Conseil d’État rappelle que les Soulèvements de la Terre n’ont jamais incité à commettre des violences contre des personnes. En revanche, il estime qu’en appelant à la « désobéissance civile » et au « désarmement » des infrastructures portant atteinte à l’environnement, ils provoquent à la « violence contre les biens », l’un des nouveaux critères de dissolution introduits par la loi « séparatisme ». Le groupe se voit ainsi reprocher de « légitimer publiquement » la destruction d’engins de chantiers, de cultures intensives ou la dégradation de sites industriels polluants, dont il revendique la dimension « symbolique ».

    Pour autant, le Conseil d’État conclut qu’au regard « de la portée de ces provocations, mesurée notamment par les effets réels qu’elles ont pu avoir », la dissolution ne serait pas « une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée ». Il annule ainsi le décret pris en Conseil des ministres le 21 juin 2023. Le ministère de l’intérieur, à l’initiative de cette dissolution, n’a pas souhaité réagir.

    Dans un communiqué, les Soulèvements de la Terre se réjouissent de leur « victoire » et d’« un sérieux revers pour le ministère de l’intérieur ». Le mouvement considère que cette décision « est porteuse d’espoirs pour la suite », car « en utilisant l’argument de l’absence de proportionnalité entre les actions du mouvement et la violence d’une dissolution, le Conseil d’État confirme l’idée que face au ravage des acteurs privés, de l’agriculture intensive, de l’accaparement de l’eau, nos modes d’actions puissent être considérés comme légitimes ».

    Aïnoha Pascual, avocate des Soulèvements, dit son « soulagement » pour la défense des libertés publiques, notamment de la liberté d’association, mais aussi sa « prudence ». Son confrère Raphaël Kempf, également défenseur du mouvement écologiste, voit dans la décision du Conseil d’État la reconnaissance de la légitimité « d’une dose d’appel à la désobéissance civile et au désarmement ». Mais s’inquiète, lui aussi : la juridiction accepte l’idée que des agissements violents puissent concerner des biens, alors que le code pénal et la Cour européenne des droits de l’homme la restreignent aux personnes. Autre source d’inquiétude : la notion de « provocation » à commettre ces faits n’est pas clairement limitée, et le juge considère qu’elle peut être constituée même si elle n’est qu’implicite.

    Sollicité par Mediapart, Michel Forst, rapporteur de l’Organisation des nations unies (ONU) sur la protection des défenseurs de l’environnement rappelle que cette dissolution « s’inscrivait dans un contexte où l’on constate dans beaucoup de pays d’Europe une érosion extrêmement inquiétante de l’espace civique ». Il cite notamment le cas de l’Allemagne ou de l’Italie, « où des mouvements écologistes et climatiques, qui ont recours à la désobéissance civile non-violente, sont en train d’être catégorisées comme des organisations criminelles par les autorités ». Et ajoute : « Je crois que ce qui inquiète le gouvernement, ce n’est pas tant les supposées provocations à la violence, mais la portée de la voix des Soulèvements de la Terre. C’est le fait qu’ils soient audibles, entendus, écoutés. »

    Au nom du Syndicat des avocats de France (SAF), Lionel Crusoé a critiqué la recrudescence des dissolutions d’associations, qu’elles soient antiracistes, de soutien au peuple palestinien, ou antifascistes. Il y voit la traduction d’une « situation en demi-teinte » pour les libertés publiques, alors que « dans une société démocratique, il doit y avoir un espace de débats, et qu’il est aussi fait de rapports de force ».
    L’Alvarium, un groupe d’extrême droite dissout pour « provocation à la haine »

    S’il a annulé la dissolution des Soulèvements de la Terre, le Conseil d’État a validé celle de trois autres organisations. En ce qui concerne l’Alvarium, qui avait contesté sa dissolution mais ne s’était pas défendu à l’audience du 27 octobre, le Conseil d’État estime que les messages postés par le groupe d’extrême droite angevin incitaient bel et bien à la discrimination et à la haine « envers les personnes étrangères ou les Français issus de l’immigration par leur assimilation à des délinquants ou des criminels, à des islamistes ou des terroristes », comme le lui reproche le gouvernement dans le décret de dissolution du 17 novembre 2021.

    Compte tenu de la « gravité » et de la « récurrence » de ces agissements, le Conseil d’État juge que la dissolution ne constitue pas une mesure disproportionnée. Il note, par ailleurs, les liens de l’Alvarium et de ses membres dirigeants « avec des groupuscules appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine contre les étrangers », les personnes d’origine non européenne ou les musulmans. Mais ne dit pas un mot de la « provocation à commettre des violences » invoquée par le gouvernement dans ses motivations.

    L’Alvarium, qui agrégeait des catholiques identitaires et des nationalistes révolutionnaires autour d’un bar associatif, entre 2018 et 2021, s’est fait connaître à Angers pour plusieurs rixes contre des militants d’extrême gauche, certaines ayant été suivies de condamnations. Après sa dissolution, le groupe s’est plus ou moins reconstitué sous le nom de « RED Angers » (Rassemblement des étudiants de droite, dont le local a été fermé par la mairie, à l’été 2023, après de nouvelles bagarres). D’anciens membres de l’Alvarium ont été jugés en août pour des violences contre des manifestants, et pour l’essentiel relaxés.
    La CRI subit le même sort que le CCIF

    Le Conseil d’État a également validé la dissolution de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), prononcée le 20 octobre 2021. Le gouvernement reprochait à cette association lyonnaise, fondée en 2008, d’instrumentaliser le concept d’islamophobie pour provoquer à la haine antisémite et à la violence, notamment en s’abstenant de modérer les commentaires d’internautes sur ses réseaux sociaux. Le mémoire du ministère de l’intérieur évoquait « une stratégie de communication comparable à celle du CCIF », dissout en 2020 sans que le Conseil d’État ne trouve rien à redire.

    En préambule, la juridiction administrative écarte la « provocation à la violence » reprochée par le ministère de l’intérieur, estimant que les messages cités relèvent d’une critique « véhémente » de l’action de la police ou de réactions « injurieuses ou menaçantes », mais ne constituent pas des appels à la violence.

    Le Conseil d’État se concentre plutôt sur les appels à la haine ou à la discrimination et estime que la CRI a posté des propos « outranciers sur l’actualité nationale et internationale, tendant, y compris explicitement, à imposer l’idée que les pouvoirs publics, la législation, les différentes institutions et autorités nationales ainsi que de nombreux partis politiques et médias seraient systématiquement hostiles aux croyants de religion musulmane et instrumentaliseraient l’antisémitisme pour nuire aux musulmans ». Elle considère aussi que « ces publications ont suscité de nombreux commentaires haineux, antisémites, injurieux et appelant à la vindicte publique, sans que l’association ne tente de les contredire ou de les effacer ».

    Au Conseil d’État, où elle dénonçait un « pur procès d’intention », démentait tout antisémitisme et revendiquait le droit de critiquer des politiques publiques, la CRI avait reçu le soutien de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et du Gisti, au nom de la liberté d’association, de réunion et d’expression. S’il se réjouit de la décision pour les Soulèvements de la Terre, l’avocat de la CRI, João Viegas, juge celle qui concerne ses clients « extrêmement décevante » et se réserve la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

    « C’est une reprise très évasive et insatisfaisante des griefs du ministère, qui ne reposent sur absolument rien, sauf des commentaires non modérés et des propos parfois à l’emporte-pièce. Si le Conseil d’État accepte l’idée qu’en critiquant l’État on devient anti-français, il reprend à son compte la théorie de la cinquième colonne et des ennemis de l’intérieur. Il ne rectifie pas la jurisprudence déjà désastreuse du CCIF, qui peut servir à couvrir des mesures très répressives de critiques politiques jugées inconvenantes. On parle d’associations qui saisissaient les pouvoirs publics et encourageaient les gens à le faire, les aidaient à déposer plainte et les assistaient en justice. »
    Un groupe antifasciste dissout pour la première fois

    Enfin, le Conseil d’État a confirmé la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale), prononcée le 30 mars 2022 et suspendue deux mois plus tard. Le Gale devient donc le premier groupe d’extrême gauche dissout depuis Action directe, en 1982, après une campagne d’attentats et de braquages qui avaient fait plusieurs morts. Le collectif lyonnais, créé après la mort de Clément Méric en 2013 , comptait une trentaine de membres actifs.

    Contrairement à l’Alvarium et à la CRI, dont la dissolution a été confirmée sur le fondement des appels à la haine ou à la discrimination, celle du Gale repose seulement sur la « provocation à commettre des violences contre des personnes ou des biens », c’est-à-dire le nouveau motif créé par la loi « séparatisme ». En l’occurrence ici, les personnes et les biens appartiennent aux adversaires privilégiés du Gale, la police et l’extrême droite, et sont quasiment mis sur le même plan.

    La décision du Conseil d’État relève ainsi que certains messages postés par le Gale sur les réseaux sociaux montrent « des policiers ou des véhicules de police incendiés, recevant des projectiles ou faisant l’objet d’autres agressions ou dégradations, en particulier lors de manifestations, assortis de textes haineux et injurieux à l’encontre de la police nationale, justifiant l’usage de la violence envers les représentants des forces de l’ordre, leurs locaux et leurs véhicules, se réjouissant de telles exactions, voire félicitant leurs auteurs ».

    Elle retient aussi des publications « approuvant et justifiant, au nom de “l’antifascisme”, des violences graves commises à l’encontre de militants d’extrême droite et de leurs biens ». Certains commentaires en réponse peuvent être considérés comme « des appels à la violence voire au meurtre » de militants d’ultradroite, sans faire l’objet d’une « quelconque modération ».

    Les avocats du Gale, Agnès Bouquin et Olivier Forray, dénoncent une décision « très inquiétante » et s’apprêtent à saisir la Cour européenne des droits de l’homme, puisque « le Conseil d’État ne joue plus son rôle de garde-fou des libertés publiques ». À leurs yeux, la décision « raye d’un trait de plume la liberté d’association, d’expression et de réunion, parce que ça disconvient au gouvernement » et empêche « la dénonciation politique de l’action policière et de l’extrême droite ». « La lutte antifasciste ne s’arrête pas à l’étiquette “Gale” et va continuer », affirment les avocats du collectif.

    Une clarification toute relative

    Dans le communiqué de presse qui accompagne ses quatre décisions, le Conseil d’État se félicite de « préciser le mode d’emploi » et les « critères » du nouveau motif de dissolution instauré par la loi « séparatisme », autour de la provocation à la violence (contre les personnes ou les biens). Il considère ainsi avoir posé les bornes d’une dissolution acceptable.

    Ce n’est pourtant pas si clair. D’une part, sa décision sur les Soulèvements de la Terre laisse entendre qu’une petite quantité de « violence contre les biens » ne suffit pas à signer l’arrêt de mort d’une organisation, pour des raisons de proportionnalité. Mais elle laisse ouverte la possibilité de dissoudre un groupe - voire les Soulèvements de la Terre eux-mêmes, plus tard - sur la seule base de dégradations matérielles, si elles étaient plus lourdes, ou plus fréquentes, ou plus chères, sans définir de seuil.

    D’autre part, et uniquement pour les Soulèvements de la Terre, le Conseil d’État établit un lien entre la provocation à des agissements violents et ses effets concrets (ici jugés modestes). Pour le #Gale, la provocation est retenue sans considération pour ses conséquences : les appels à commettre telle ou telle action, à s’en prendre à telle ou telle cible, ont-ils entraîné des passages à l’acte ? Peut-on en attribuer la responsabilité au groupe ?

    Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les dissolutions administratives se sont succédé à un rythme inédit sous la Cinquième République. Sous son premier mandat, 29 associations et groupements de fait, pour l’essentiel soupçonnés de proximité avec l’#islamisme (#Baraka_City, le #CCIF) ou liés à l’#extrême_droite (le #Bastion_social, les #Zouaves) ont disparu. Depuis sa réélection, le 24 avril 2022, le gouvernement a prononcé la dissolution de quatre organisations : le #Bloc_Lorrain, #Bordeaux_nationaliste, #Les_Alerteurs et #Civitas. Sans compter les Soulèvements de la Terre, qui célèbrent leur victoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/091123/le-conseil-d-etat-annule-la-dissolution-des-soulevements-de-la-terre-mais-
    #justice #antifa #anti-fascisme #SdT

    –—

    voir ce fil de discussion (via @arno) :
    https://seenthis.net/messages/1025608

  • La gangrène et l’Oubli - Nanterre année 0
    https://infokiosques.net/spip.php?article2039

    La brochure revient sur les 5 jours d’embrasement, d’émeutes, de révolte et de pillages en maniant les allées et venues, les songes et les récits d’anciens ou de très jeunes, des bidonvilles de Nanterre aux pillages du centre-ville marseillais, autour de l’éternel oubli du racisme systémique et de la gangrène lentement installée des violences et répressions policières. #G

    / Infokiosque fantôme (partout), #Oppressions_de_classe, #Prison,_justice,_répression, #Antiracisme

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/gangrene_et_l_oubli-aout2023-cahier-22pa4.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/gangrene_et_l_oubli-aout2023-pageparpage-44pa5-2.pdf

  • Étienne Chouard te met en garde contre mon sperme mutant, et il a bien raison.
    https://twitter.com/Etienne_Chouard/status/1721976591243227457

    Le professeur Arne Burkhardt, pathologiste allemand, présente un diaporama troublant révélant que chez les hommes vaccinés, la protéine de pointe du "vaccin" COVID a entièrement remplacé leur sperme.

    « Si j’étais une femme en âge de procréer, je remettrais en question le projet de fonder une famille avec un partenaire vacciné ! »

    (Imagine tout de même aller poser la question à ton·ta médecin : « docteur, il paraît que mon sperme a entièrement été remplacé par le vaccin contre le Covid ? est-ce que je peux à mon tour vacciner les gens avec mon pénis ? ».)

  • Bardella assistant parlementaire d’un négationniste- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/bardella-assistant-parlementaire-d-un-negationniste

    #LePen et #Bardella assistant parlementaire d’ 1 #négationniste sont #racistes+#antisémites. Ils ne doivent pas être tolérés dimanche 12 Dehors le #RN ! @LDH_Fr @SOS_Racisme @RAAR2021 @JeromeGuedj @JJR_JJR_JJR @lacgtcommunique @CFDT @UNSA_officiel voir https://t.co/RmBYH5aNRy Memorial 98 (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Jonas Pardo, antidote à l’antisémitisme au sein de la gauche
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/08/jonas-pardo-antidote-a-l-antisemitisme-au-sein-de-la-gauche_6199014_4500055.

    Militant d’extrême gauche, Jonas Pardo a longtemps passé sous silence ses origines juives. Jusqu’au jour où, après la tuerie de l’Hyper Cacher, à Paris, en 2015, il a décidé de tendre un miroir à son propre camp, qu’il juge rongé par le déni d’un antisémitisme latent. Le trentenaire dispense depuis deux ans des formations visant à déconstruire le racisme antijuif.

    ... pendant les manifs, il voit les quenelles des aficionados de Dieudonné et les pancartes qui reprennent l’air de rien les figures du banquier ou du marionnettiste.

    Un soir, à la fin d’une réunion ordinaire avec des copains cégétistes, quelqu’un balance : « La loi va passer parce que les juifs contrôlent les médias. » Jonas Pardo est stupéfait : « Les gens sont intelligents et d’un coup, comme sortis de nulle part, ils disent des trucs complètement dingues. » Il ne réagit pas. Un autre soupire : « Bah, oui, Drahi [propriétaire du groupe de médias Altice] ». Et encore un autre prononce le nom de Rothschild. « Ma réaction dans ces moments-là, c’est la peur. » Ce soir-là, le jeune militant se lance : « Je dois vous dire un truc : je suis juif. » Son camarade, interdit, s’excuse immédiatement. « En disant, je suis juif, je viens faire éclater toutes leurs représentations. Quoi, un juif qui vient les aider sur une manif ou un blocage ? En général, ils n’ont jamais rencontré un juif, ils se nourrissent de rumeurs. »

    Sur la table en bois de sa cuisine, Jonas Pardo dispose les supports iconographiques qu’il utilise pendant ses ateliers. Ce sont des images en apparence banales. « L’antisémitisme est disqualifié socialement – contrairement à l’antitziganisme, par exemple, observe-t-il. Il se diffuse donc souvent de façon cryptée. » Il montre la photo d’un manifestant contre le passe sanitaire brandissant cette pancarte : « Qui nous esclavagise avec le passe sanitaire ? Qui nous empoisonne, nous tue avec le vaccin ? Qui prendra le train grâce à la révolte des gentils ? #stopgénocidegaulois. »

    [...]

    Ses formations sont précisément construites pour que les participants apprennent à détecter les signaux d’un potentiel antisémitisme.
    https://justpaste.it/cku4x

    #Antisémitisme #gauche

    • « Chaque groupe politique ne voit l’antisémitisme que chez l’autre. »A ses yeux, la droite se trompe lorsqu’elle postule une rupture historique entre un ancien antisémitisme d’extrême droite et un nouvel antisémitisme porté par la gauche, qui serait le fait des musulmans. De la même manière, la gauche fait erreur lorsque, en réaction, elle affirme que l’antisémitisme a été remplacé par l’islamophobie ou que les juifs sont ciblés non à cause de l’antisémitisme mais en raison de la politique menée par Israël.
      « Ces théories sont problématiques parce que l’antisémitisme devient un objet instrumentalisé dans une lutte partisane – d’un côté pour défendre les valeurs de la République et de l’autre pour défendre la Palestine, souligne-t-il. Je fais partie d’une gauche qui tente d’émerger et qui dit que l’antisémitisme, ce sont les antisémites. »

      [...]

      Jean-Luc Mélenchon, coutumier des formules ambiguës visant les juifs, a suscité la controverse en s’énervant contre le déplacement en Israël de Yaël Braun-Pivet. Sur X, le leader de LFI a écrit, à propos de la manifestation propalestinienne du 22 octobre à Paris : « Voici la France. Pendant ce temps, Mme Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » Tollé : en utilisant le mot « camper », Mélenchon se serait rendu coupable d’antisémitisme ! Re-tollé : un mot aussi courant que « camper » ne peut pas être antisémite ! « A mon sens, le problème, n’est pas tant le mot “camper” que l’opposition que Jean-Luc Mélenchon établit entre les vrais Français et Yaël Braun-Pivet. » Soit une juive assimilée à un agent étranger. Jonas Pardo regrette que la focalisation sur le mot « camper » ait rendu le débat impossible.

      Le 15 juillet 2020 déjà, Mélenchon, interviewé sur les violences policières sur BFM-TV, déclarait, dans un étonnant hors-sujet : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes. » Pour le formateur, cette phrase est un cas d’école : « Il ne prononce pas le mot “juif”, mais les juifs qui entendent cette déclaration comprennent qu’on nous fait de nouveau l’accusation d’être le peuple déicide. » Résultat : la droite a qualifié Mélenchon d’antisémite et la gauche a protesté en disant « on ne peut pas le traiter de nazi ». « Les juifs ont ressenti de la violence. Il s’agit de leur perception, mais elle s’explique objectivement », résume Jonas Pardo.

    • Nonna Mayer : « Les stéréotypes antisémites gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche »

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/10/nonna-mayer-les-stereotypes-antisemites-gardent-un-certain-impact-dans-une-p

      La chercheuse en science politique analyse, dans un entretien au « Monde », l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par le RN, les positions provocatrices de Jean-Luc Mélenchon et l’évolution des votes des Français de confession juive.

      Propos recueillis par Julie Carriat et Mariama Darame

      [...]

      En parallèle, La France insoumise (LFI) se retrouve isolée sur la question d’Israël… Jean-Luc Mélenchon est-il complaisant avec l’antisémitisme ?

      Le positionnement de Jean-Luc Mélenchon est ambigu, c’est le moins qu’on puisse dire, quand il refuse de qualifier le Hamas de terroriste, quand il accuse la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de « camper » à Tel-Aviv et « d’encourager le massacre à Gaza ». C’est une vision unilatérale, biaisée des choses.

      On peut être de gauche et avoir une sympathie instinctive, tripale pour les Palestiniens, mais beaucoup d’Israéliens l’ont aussi, qui se mobilisent avec des Palestiniens pour se battre ensemble pour la paix. Le problème n’est pas de savoir si Jean-Luc Mélenchon est antisémite. Je ne pense pas qu’il le soit, mais ses argumentaires politiques sont manichéens et traduisent un manque total de compassion et d’empathie pour les victimes israéliennes du 7 octobre.

      Pourquoi, selon vous ?

      La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme [Licra] parle d’antisémitisme électoral, je n’irais pas jusque-là mais je pense qu’il a, a minima, une cécité volontaire, visant à élargir son audience à gauche et dans un électorat issu de l’immigration. Il est en train d’obtenir le résultat exactement inverse, il a été désavoué par les socialistes, les communistes et les écologistes, et divise son propre mouvement.

      Il ne fait rien pour dissiper ses ambiguïtés…

      C’est un provocateur, on ne le changera pas. Mais il est intéressant de voir ce que pensent ses sympathisants. L’enquête annuelle de la CNCDH permet d’évaluer le niveau d’antisémitisme par positionnement politique. On voit que, globalement, la gauche est moins antisémite que la droite, et que c’est l’extrême droite qui bat tous les records. Mais ces préjugés remontent légèrement à l’extrême gauche.

      Les sympathisants de La France insoumise en particulier ont un niveau d’antisémitisme nettement inférieur à celui des sympathisants du RN, mais plus élevé que la moyenne. Ce n’est pas le cas dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle toutefois, qui était très divers… Autrement dit, ces stéréotypes antisémites associant les juifs au pouvoir et à l’influence gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche. C’est à surveiller. Et l’attitude ambiguë de Jean-Luc Mélenchon ne va pas favoriser les choses.

    • Antisémitisme : les fautes de Jean-Luc Mélenchon
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/101123/antisemitisme-les-fautes-de-jean-luc-melenchon

      Le chef de file de La France insoumise a fait ces dernières années plusieurs déclarations ambiguës, voire imprégnées de stéréotypes antisémites, dénoncés comme tels par de nombreuses organisations juives et au-delà. Une « absence de sensibilité » ou un « déni » que le leader de la gauche conteste fermement.

      [...] Mélenchon, qui, répétons-le, se sait scruté, avait dénoncé de la manière suivante le traitement médiatique de Libération et BFMTV de la manifestation en soutien à Gaza : « Même propriétaire même mensonge ». L’Insoumis se trompe – Patrick Drahi, homme d’affaires franco-israélien, n’est plus au capital de Libé –, mais là n’est pas l’essentiel. C’est le sous-entendu d’#assignation_identitaire qui interpelle.
      Le 22 octobre, le responsable #LFI avait déjà tweeté une vidéo d’un rassemblement en soutien au peuple palestinien à Paris, l’accompagnant du message suivant : « Voici la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! »
      Là encore, Mélenchon est parfaitement en droit de critiquer les positions de la présidente de l’Assemblée nationale, qui ont fait grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité et au Quai d’Orsay, tant elles semblaient alignées sur celles du gouvernement israélien. Mais opposer ce qui serait la « vraie France » à celle qui se rend à Tel-Aviv, par ailleurs descendante d’immigrants juifs, polonais et allemands, dans une sorte de réinterprétation de « l’anti-France », ne pouvait que susciter une vive émotion.

      [...]

      Par le passé, d’autres déclarations ont généré un trouble similaire. Certaines semblaient minimiser des crimes antisémites. Ainsi, voilà deux ans, #Jean-Luc_Mélenchon avait indiqué sur un plateau télé : « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. […] Tout ça, c’est écrit d’avance. » Il faisait alors allusion à l’attaque sur les Champs-Élysées en 2017 et aux attentats commis par #Mohammed_Merah en 2012, qui a tué trois militaires, trois enfants et un enseignant #juifs, à Montauban et à Toulouse.
      D’autres propos ont repris des stéréotypes très anciens de l’antisémitisme. Comme celui du peuple déicide, en juillet 2020 sur le plateau de BFMTV. Interrogé à propos des violences policières sur le fait de savoir si « les forces de l’ordre [devaient] être comme Jésus sur la croix qui ne réplique pas ? », l’Insoumis a répondu : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, mais je sais que, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes qui l’y ont mis. »
      Un an plus tard, Mélenchon réagissait (là encore sur BFMTV) aux propos du grand rabbin de France Haïm Korsia, qualifiant d’antisémite le candidat d’extrême droite #Éric_Zemmour. « Qu’un juif soit antisémite est une nouvelle, a répondu le leader insoumis. […] Il me semble qu’il se trompe. Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels “on ne change rien à la tradition, on ne bouge pas, la créolisation mon dieu quelle horreur”, tout ça, ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Ça a ses mérites, ça lui a permis de survivre dans l’histoire. »
      Une fois n’est pas coutume, l’ancien ministre a concédé être « prêt à admettre » s’être « mal exprimé »

    • les groupes et individus se revendiquant de différents courants communistes ou décoloniaux ne produisent pas un « antisémitisme ‘‘de’’ gauche », au sens d’un antisémitisme qui leur serait propre. Cependant, à force de relativiser toute manifestation de l’antisémitisme au point de faire de celui-ci un sujet tabou, refoulé, l’antisé­mitisme devient finalement un angle mort. C’est ce qui laisse la porte ouverte à la reformulation inconsciente, dans le langage propre à la gauche, de ces mêmes éléments.

      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc
      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, par stoff, août 2019

  • Pour CNews et BFMTV, les “woke” et l’extrême gauche soutiennent le Hamas
    https://www.telerama.fr/television/pour-cnews-et-bfmtv-les-woke-et-l-extreme-gauche-soutiennent-le-hamas-70179

    Le journaliste cite un expert incontesté : « Alain Finkielkraut fait ce lien en disant que l’antisémitisme serait presque comme le stade suprême du wokisme. » Le nazisme est l’horizon indépassable du #wokisme. Pour mémoire, je rappelle que Hitler a exterminé les juifs afin de lutter contre les discriminations de classe, de genre, de race.

    […]

    Pour préserver ma #santé_mentale (1), je me réfugie sur BFMTV. « Bonsoir, vous regardez C’est pas tous les jours dimanche, votre grand rendez-vous d’actualité et de débat, salue Benjamin Duhamel. L’invité de la semaine, c’est le président du RN, Jordan Bardella. » Ouf, ça va changer des zemmouriens de Bolloré TV. « Nous lui demanderons si la France est à la hauteur face à la recrudescence des actes antisémites. » Logique, le RN possède une légitimité historique pour parler de l’#antisémitisme. « Nous l’interrogerons également sur la loi immigration. » Logique, le RN est pionnier en matière de politique d’accueil des immigrés. « Et puis, à 19 heures, vous retrouverez “Le duel du dimanche”, l’ancien ministre LR Jean-François Copé sera face au maire de Béziers Robert Ménard. » Qui, lui, n’a pas d’étiquette. Son temps de parole n’est donc pas décompté de celui de l’#extrême_droite, c’est très pratique. D’ailleurs, Robert Ménard est pour la deuxième fois d’affilée invité du « Duel du dimanche ». BFMTV a-t-elle l’intention de lui offrir ce créneau ? Je vous rassure : ça n’empêche pas LCI de conserver au maire « divers droite » sa carte blanche tous les mercredis chez Pujadas.

  • Le duel entre Guillaume Meurice et la direction de Radio France crée le malaise
    https://www.telerama.fr/radio/le-duel-entre-guillaume-meurice-et-la-direction-de-radio-france-cree-le-mal

    Plus d’une semaine après la sortie de l’humoriste sur Netanyahou, la polémique ne faiblit pas. La présidente de Radio France lui a délivré un avertissement, que lui conteste devant la justice. […]

    […]

    Une journaliste de la rédaction de France Inter s’étrangle : « Guillaume a juste fait une mauvaise blague et on en arrive là ? La direction de Radio France […] se paye Meurice, mais on invite souvent des personnalités du Rassemblement national sans vraiment les mettre en difficulté. Je suis écœurée et inquiète de ce que nous traversons. »

    • logiquement, dans une démocratie éclairée respectueuse de la license artistique et culturelle, amoureuse des belles lettres et du bon mot, c’est la direction de Radio France qui devrait être démissionnée, et plus vite que ça siouplé, pour atteinte à la liberté d’expression, censure, tentative de subornation et pressions sur journaliste dûment assermenté. Mais que fait la Justice ??? :-)

    • ah je vois bien de qui il cause. il se trouve qu’il n’a pas parlé de crime de guerre ou contre l’humanité mais de prépuce et de nazi. je ne sais qu’elle était son intention (séduction de son public et nécessité de marquer le coup, exceptés), mais l’équivalence juif = nazi, je sais ce qu’elle signifie.

      si on te dit « Saddam Hussein, ce nazi sans prépuce », tu penseras crime de guerre, contre l’humanité, ou racisme anti-arabe ?

      #gauche

    • Parler de prépuce c’est s’attaquer aux juifves et musulman‧es de mon point de vue. Ces barbares qui coupent la quéquette des fils !!! Maintenant on peut supposer qu’il a dit une grosse connerie comme ça peut arriver à tout le monde. Une connerie raciste prépuce et nazi.

    • Ah bon, alors Meurice est un vilain garçon et un gros raciste antisémite ? Le mieux c’est de lui demander, quand tout le monde se sera calmé, plutôt que de supputer.

      L’article dit, peut-être pour pointer le bon exemple à suivre :

      En 2020, c’est un autre membre de la bande à Charline Vanhoenacker, le chansonnier Frédéric Fromet, qui avait dû s’excuser pour les paroles de « Jésus est pédé », fredonnées sur l’air du chant chrétien Jésus revient. « Je constate que ma chronique est ratée. Elle n’avait pour but que de dénoncer l’homophobie. J’ai été si mal compris que j’ai même heurté une association LGBT. C’est ma faute, donc je le reconnais bien volontiers », avait-il déclaré dans un communiqué de la médiatrice des antennes.

      « on » veut donc des excuses, publiques, c’est ça ? Vilain petit garnement ! Tu vas mettre un bonnet d’âne sur ta tête, tout de suite, faire acte de contrition, 3 avé et 4 pater, immédiatement ; et ensuite t’excuser platement auprès de... de... de qui déjà ? Netanyahou ? Le CRIF ? La fRance ?

      Je n’ai pas vu dans l’article ce qu’on lui reproche exactement ; ni le contenu du recto-verso d’avertissement produit par son employeur. Tout ça me semble bien gazeux. Si vous avez plus précis, dizez toujours, qu’on sache de quoi on parle.

    • personne ne l’a qualifié d’antisémite que je sache. il a fait une blague antisémite, possiblement sans même le savoir, puisqu’à gauche on considère que l’antisémitisme c’était avant, que ce qu’il en reste serait exclusivement à droite, et que le plus souvent on ne s’y intéresse en rien pour ce que ça a de maintenu, d’actuel, voire de renouvellé.
      (c’est comme ça que les conneries de Médine ont pu passer crème « à gauche », quasimment jusqu’à ce qu’il exhibe Faurisson).

      puisque tout cela vous semble vous échapper absolument, vous pouvez @olaf, ou @biggrizzly, trouver davantage d’arguments dans ce papier avec Jonas Pardo
      https://seenthis.net/messages/1025494

      (et ce malgré l’usage pas toujours approprié des formations qu’il dispense, dont un exemple est gentiment présenté dans l’article comme une réussite...)

    • je vais encore faire comme si tu ne te contentais pas de troller @olaf : sache que les expressions « pédé » ou « pute » lorsqu’elles ne sont pas employées par les premier.e.s concerné.e.s, sont péjoratives, homophobe ou putophobe. qualifier quelqu’un de « sans-prépuce » c’est péjoratif pour tous les sans prépuce effectivement (sauf à être soi même circoncis).
      quant au qualificatif de nazi, c’est celui qu’emploie Netanyahou, à la suite de Begin, à propos des Palestinens et/ou des Arabes. là encore, à en faire un terme applicable sans critères, on est dans un négationnisme supposé « soft » (minimisateur) de l’extermination nazie des juifs, des tsiganes et d’autres.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Négationnisme

    • @colporteur merci pour ton lien vers le Prado. Merci aussi pour ton avis sur la qualité de mes (de nos ?) questions. Tu peux le garder dans ton slip. Je vois pas bien ce que ça apporte au débat de traiter les gens de débile. Tu me semble un peu tendu en ce moment 😘

    • une tribune de Libé publiée ce matin :

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/guillaume-meurice-accuser-lhumoriste-daller-trop-loin-cest-lui-reprocher-

      Toute tentative de faire taire la moquerie cède à une pulsion autoritaire, estime le critique et enseignant Adrien Dénouette, après que l’humoriste a été sanctionné par la présidente de Radio France pour avoir comparé dans une chronique Benyamin Nétanyahou à un « nazi sans prépuce ».

      Le conseil de discipline a rendu son verdict. Pour sa blague comparant Benyamin Nétanyahou à un « nazi sans prépuce », l’élève Guillaume Meurice écope d’un blâme de mauvaise conduite. La sentence rappelle des précédents. En 2010, Stéphane Guillon et Didier Porte avaient pris la porte de la même maison pour les mêmes raisons : dérapages humoristiques à tendance gauchistes. Huit ans plus tard, Vincent Bolloré obtenait enfin la peau des Guignols, avant d’évacuer un à un tous les éléments perturbateurs de sa chaîne jusqu’à Sébastien Thoen, renvoyé pour un (très bon) sketch parodiant l’émission de Pascal Praud sur CNews. L’histoire se répète et la satire grand public continue de reculer, sans que personne ne tire la sonnette d’alarme. Ni dans la presse, dont la frilosité assourdissante laisse le champ libre à l’indignation facile, ni à la « Maison ronde », qui malgré un nombre croissant de chroniqueurs humoristiques, ne se fait jamais prier pour les faire taire.
      [...]

    • et la suite :

      Peut-on rire de tout ? L’humour politique a-t-il sa place sur le service public ? La ligne jaune gnagnagna a-t-elle été franchie gnagnagna ? On connaît la rengaine. A intervalle régulier, le débat refait surface, et nous laisse dans l’impasse, la réflexion n’ayant pas progressé d’un millimètre en vingt ans de polémiques stériles. Les rappels à la « responsabilité » et à la « décence » dans l’affaire du « nazi sans prépuce » en apportent encore la preuve, même si Radio France n’est pas la seule fautive.
      [...]
      Entre cette punchline et le « nazi sans prépuce » d’un humoriste que personne n’oblige à écouter, c’est de la seconde que l’on choisit de s’émouvoir. Preuve s’il en fallait que personne n’ait jamais été Charlie dans ce pays de petits cafardeurs.

      (je vais voir si des fois il serait pas complet libéré dans l’Internet son avis à lui) ah ben ça alors => https://justpaste.it/c9ta8

  • Valse brune à Vienne (article du 8 janvier 2012)
    https://www.liberation.fr/planete/2012/01/30/valse-brune-a-vienne_792174/?redirected=1

    La candidate du FN était l’invitée d’honneur, vendredi, d’un bal organisé dans la capitale autrichienne par des ligues étudiantes, vivier de néonazis.

    […]

    Le jour anniversaire de la commémoration de la Shoah, dans ce palais de la Hofburg à Vienne, là même où Adolf Hitler prononça l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne en 1938, Marine Le Pen a dansé au WKR-Ball, le bal des corporations estudiantines - appelées Burschenschaften en allemand -, qui sont toujours le vivier des hauts cadres du parti d’extrême droite autrichien FPÖ. Or, on peut valser sur tout, mais pas avec tout le monde.

    Duels au sabre. Selon la fondation DÖW, financée par l’Etat autrichien pour surveiller la mouvance extrémiste en Autriche, les organisateurs du bal - évidemment interdit aux journalistes - ne sont pas fréquentables. Il s’agit clairement de néonazis, d’antisémites et de racistes, qui se livrent à des duels au sabre dans des caves des beaux quartiers et se reconnaissent entre eux à la balafre qu’ils se doivent d’exhiber sur une joue. Ces Burschenschaften, qui rassemblent 4 000 nostalgiques dans une soixantaine de corporations pangermanistes, sont toujours interdites aux juifs et aux femmes.

    (Signalé par Nassira El Moaddem)

    • Jordan Bardella, ex-assistant parlementaire dun négationniste
      http://www.memorial98.org/2023/11/jean-marie-le-pen-pas-antisemite-bardella-pulverise-la-dediabolisation-d

      ... la complaisance antisémite de Bardella ne s’arrête pas à ses mensonges concernant le président du FN. Il est lui-même directement lié à un négationniste dont il a été l’assistant au Parlement européen. Il s’agit de Jean-François Jalkh, dirigeant du FN qui avait offert de février à juin 2015 un emploi (fictif ?) au président actuel du RN
      Pour les besoins de sa campagne du 2e tour de la présidentielle en 2017, Marine Le Pen avait nommé Jalkh « président du FN » car elle prétendait ne plus être la dirigeante du FN mais une candidate au dessus des partis.
      C’est alors qu’on avait découvert que Jalkh avait défendu des thèses négationnistes en "doutant" de l’utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz. Il déclarait en 2000 à une chercheuse qui l’interrogeait sur ce point :
      « Le problème des chambres à gaz, mais moi je dis qu’on doit pouvoir discuter même de ce problème. [...] Il se fait que j’ai été amené à lire, par exemple, des ouvrages de gens qui sont des négationnistes ou des révisionnistes. [...] Même un type comme Faurisson, il dit : Moi je vous demande, je pose un certain nombre de questions sur le plan technique. [...] Sur l’utilisation d’un gaz par exemple, qu’on appelle le Zyklon B, moi je considère que d’un point de vu technique, il est impossible, je dis bien impossible de l’utiliser dans des [...] exterminations de masse. »
      On retrouve ici la référence à Faurisson, mentor et insoirateur du négationnisme, héros de Dieudonné qui le fit acclamer au Zénith et dont Jalkh dit le plus grand bien dans la suite de son entretien avec la chercheuse, laquelle dispose de l’enregistrement.

      Face au scandale, la cheffe du FN avait du mettre fin à ses fonctions de président intérimaire.
      Jordan Bardella, dirigeant du FN, est parfaitement au courant de ces révélations sur Jalkh. Pour autant il n’a jamais pris de distance avec cet adepte de Faurisson ni ne s’est dissocié de son ancien employeur. Il faut dire que lui-même est de notoriété publique proche de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, ancien chef du GUD, connu pour son antisémitisme et ses références néo-nazies. Or Chatillon est aussi un grand ami…de Faurisson (...)

      #RN #antisémtisisme

  • Étoiles de David taguées : un juge va enquêter sur un possible commanditaire étranger
    Plusieurs dizaines d’étoiles de David ont été découvertes, mardi 31 octobre au matin. Le caractère antisémite n’est pas établi à ce stade.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/07/etoiles-de-david-taguees-un-juge-va-enqueter-sur-un-possible-commanditaire-e
    Un rétropédalage sur une dimension antisémite qui ne semble pas certaine, après les emballements initiaux ?

    Un juge d’instruction a été désigné mardi pour enquêter sur les tags d’étoiles de David bleues, à Paris et dans sa banlieue la semaine dernière, a indiqué la procureure de Paris, qui n’exclut pas que ce marquage « ait été réalisé à la demande expresse d’une personne demeurant à l’étranger ». « L’enquête va désormais se poursuivre dans le cadre d’une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l’intention ayant guidé cette opération », a précisé Laure Beccuau dans un communiqué de presse.
    [...]
    La première ministre Elisabeth Borne avait dénoncé des « agissements ignobles », y voyant comme de nombreuses personnalités politiques des actes antisémites.
    [...]
    Dans un premier temps, trois enquêtes avaient été ouvertes à Bobigny, Nanterre et Paris, pour dégradation du bien d’autrui aggravée par la circonstance qu’elle a été commise en raison de l’origine, la race, l’ethnie ou la religion. Les trois ont finalement été regroupées à Paris, a indiqué lundi matin le parquet de la capitale.

    « Il apparaît en effet qu’une même équipe a pu procéder aux différents marquages au cours d’un seul périple. Les investigations se poursuivent », ajoute le ministère public. Vendredi, cette même source avait précisé qu’il « n’(était) pas établi que cette étoile ait une connotation antisémite, mais cela ne peut être écarté d’emblée ». Le ministère public disait enquêter sur « l’intention sous-jacente à ces tags, notamment au regard du contexte géopolitique et à son retentissement au sein de la population en France. »

    • #Bullshit
      Couple de Moldaves arrêté, commanditaire russe… Mystère et silence de Darmanin autour des tags d’étoiles bleues de David
      https://www.humanite.fr/societe/antisemitisme/couple-de-moldaves-arrete-commanditaire-russe-mystere-et-silence-de-darmani

      Des tags portant la même signature ont pourtant continué d’apparaître sur les murs de plusieurs immeubles de France, y compris après l’arrestation du couple. Le même commanditaire est-il à l’œuvre ? Y a-t-il eu un effet pervers d’émulation ?

      Si ces étoiles de David faites « avec sophistication » au pochoir ont évoqué, chez certains observateurs, notamment Jean-Pierre Mignard, le mode opératoire de groupuscules d’extrême droite, le parquet avait indiqué ignorer si elles « ont pour but d’insulter le peuple juif ou d’en revendiquer l’appartenance, notamment puisqu’il s’agit de l’étoile bleue » et non jaune.

      Nul doute que les résultats de l’enquête ouverte pour « dégradation du bien d’autrui aggravée par la circonstance qu’elle a été commise en raison de l’origine, la race, l’ethnie ou la religion » et confiée à la Sûreté territoriale de Paris ne manqueront pas d’alimenter cette bataille de l’information et les clivages au sein de la société, que le ministre de l’Intérieur n’a cessé de pousser à leur paroxysme, depuis le 7 octobre.

    • Anatoli Prizenko, commanditaire présumé des étoiles de David taguées dans Paris, prétend que l’action visait à « soutenir » les Juifs
      https://www.liberation.fr/checknews/anatoli-prizenko-commanditaire-presume-des-etoiles-de-david-dans-paris-pr

      Prizenko s’indigne (ou feint de s’indigner) de la méprise, qu’il met sur les dos des responsables politiques français : « Ne comprenant pas la situation, ils ont suscité une vague de peur et de panique dans la société. J’ai envie de leur demander : comment n’avez-vous pas honte de comparer le symbole du bouclier de David, avec tout le respect qui lui est dû, avec l’étoile jaune fasciste ou d’autres symboles antijuifs ! » Et l’homme d’affaires d’appeler les Juifs à ne pas avoir peur : « Si vous êtes Juif dans votre cœur, et pas seulement dans vos documents, mettez le bouclier de David sur votre maison, sur votre magasin, sur votre voiture. Ce sera un acte de foi, ce sera un acte de non-peur, ce sera un acte de soutien à tous ceux qui ont besoin d’aide et de soutien de la part des autres aujourd’hui. »

      Il est impossible, en l’état, d’apporter le moindre crédit à cette défense. Pourquoi avoir attendu d’être contacté par la presse pour livrer cette version, alors que l’affaire met en émoi la France depuis des jours, suscitant l’inquiétude de la communauté juive ? Prizenko n’apporte aucune réponse à nos questions, renvoyant ses explications à cette hypothétique conférence de presse à Paris. Seule précision : l’homme se défausse derrière une organisation de la communauté juive européenne nommée « Bouclier de David », dont il prétend qu’elle a mené l’opération en France. Une structure que CheckNews n’a pas encore été en mesure d’identifier, rendant impossible de vérifier les dires de l’homme d’affaires.

      Publication antisémite

      En épluchant la production d’Anatoli Prizenko sur les réseaux sociaux, CheckNews n’a par ailleurs découvert aucun soutien explicite aux Juifs. A contrario, en 2014, l’homme avait relayé une publication antisémite concernant plusieurs personnalités ukrainiennes. Le 28 mars 2014, il partageait ainsi un texte, rédigé en russe par un certain Aristarkh Rabinovitch, soulignant l’origine juive de plusieurs hommes et femmes politiques ukrainiens. Un texte ouvertement antisémite affirmant que « les Juifs sont en première ligne du coup d’Etat nazi et de la destruction de l’Ukraine ». L’Etat d’Israël y est qualifié de « colonie des Etats-Unis ».

      #manipulation #antisémitisme

  • 🟥 Une grosse paix dans la gueule... - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    La paix ? Si t’en parles on croit que tu blagues. À l’heure où les tanks israéliens terminent de détruire à Gaza ce que les bombardements ont laissé debout, le mot d’ordre paraît un peu absurde, suranné, naïf. Voire : un peu réducteur au regard des conséquences incalculables de ce qui se joue depuis trois semaines au Proche-Orient. Comprenez : il faudrait être réaliste, admettre que les choses sont allées trop loin, qu’aux horreurs des uns répondent celles des autres et qu’ainsi va le monde sous la férule des ignobles qui nous gouvernent. Oui mais… si ce n’est la paix, quelle perspective, sinon l’achèvement du nettoyage ethnique des Palestiniens et l’extension du conflit, avec potentiels ricochets sanglants dans le monde entier ? (...)

    #Paix #antimilitarisme

    https://cqfd-journal.org/Une-grosse-paix-dans-la-gueule

  • 🟥 ENCORE DU SANG ET DES LARMES...

    " 7 octobre 2023. Ce matin-là marque le début de quelque chose dont nous ne sommes pas encore sortis. Difficile de mettre un nom sur cette chose. Annette Wievorka dans Libération du 21 octobre dit « Le 7 octobre est un événement réellement historique (…] ce n’est pas juste une guerre, on est dans autre chose ». Nous sommes bien d’accord. Il faudra attendre encore. Sont en cause les Palestiniens, musulmans ou chrétiens, vivant en Palestine et en Israël, tout comme les Juifs présents dans ces deux entités. De même, les Juifs et les Palestiniens qui vivent ailleurs. De part et d’autre, les négationnistes sont à l’œuvre. Ce qui est en jeu est la coexistence de deux populations aux réactions exacerbées. Un pas de côté s’impose (...) "

    #guerre #barbarie #souffrance #haine... #Palestine #Israël

    #Paix #antiguerre #antimilitarisme

    https://monde-libertaire.net/?articlen=7569&article=Encore_du_sang_et_des_larmes

  • 🟥 Réunion publique contre le service national universel (SNU) :

    Le collectif Non au SNU Région Parisienne organise une réunion publique d’information pour amplifier la mobilisation contre le Service National Universel.

    Bourse du travail République, salle Croizat, de 14h30 à 17h30 : Débats, Tables d’infos, Perspectives d’action.

    Avec ses « mesures de reconquête du mois de juin », le gouvernement accélère la généralisation de son dispositif d’embrigadement de la jeunesse, en rendant de fait obligatoire, pour tous les jeunes qui ne trouveront pas de stage, la participation au séjour dit « de cohésion » ou à la « mission d’intérêt général ».
    En obligeant les jeunes à participer au SNU, le gouvernement prépare la guerre. Il est essentiel de construire au plus vite une riposte anti-militariste.

    🟥 #SNU #embrigadement #militarisme #NonAuSNU #antimilitarisme

    ➡️ https://www.agendamilitant.org/Reunion-publique-contre-le...

  • Beaucoup de Fraternités, beaucoup de rivalités : Sur les catholiques intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X (mais pas que) en Anjou. | Réseau Angevin Antifasciste
    https://raaf.noblogs.org/post/2023/09/30/beaucoup-de-fraternites-beaucoup-de-rivalites-sur-les-catholiques-inte

    Un antisémitisme qui ne se cache pas

    Comme on l’a dit, la tolérance accordée à partir de 2007, fait naître au sein de la FSSPX une opposition à un rapprochement avec le Saint-Siège. Alors évêque, l’une des figures les plus acharnées à toute relation avec le Vatican est Richard Williamson. il sera exclu de la Fraternité en 2012. Il poursuit sa carrière en toute indépendance et on le retrouve, avec le ronflant titre d’Archevêque, en juin 2022 au prieuré de la Haye-aux-Bonshommes pour l’ordination d’un prêtre et de deux diacres.

    A rapprocher de https://seenthis.net/messages/1024561

    #antisémitisme #droites_radicales #extrême-droite #catholicisme
    #intégrisme_catholique #FSSPX (Fraternité sacerdotale Saint Pie X)

    • Alors je sens bien que c’est extrêmement casse-gueule de commenter ce genre d’article, mais : ce sont des chiffres fournis par Darmanin, le même ministre qui a décrété que toute manifestation en faveur de Gaza était un acte antisémite qu’il fallait interdire.

      De ce fait, je suis persuadé qu’il y a des actes malveillants et antisémites qui sont commis, mais l’ampleur de « 1040 » actes, fourni par Darmanin, il faut aussi se méfier.

      – Ici à Montpellier, la préfecture avait voulu interdire la manif pro-Gaza au motif qu’il y a des tags « Israël génocide » un peu partout dans la ville. Considérant donc que ce sont des tags incitant à la haine des juifs.

      – Autre raison invoquée : la manif est liée au mouvement BDS, « donc » appelant à la haine antisémite.

      – Et enfin, dans la précédente manif, les gens ont crié « Israël assassin, Macron complice », ce qui justifierait là encore, pour le préfet, l’interdiction d’une telle manif.

      (Accessoirement, au rayon « Les éditeurs de Libé sont des vedettes », le lien quand on clique sur « des jeunes gamins, qui disent des choses très graves », ça mène à un groupe de fafs qui chantent « On est des nazis, on est fiers » dans le métro. Je signale ça, parce qu’au-delà de la blague, dans le cas de Libé, on n’ira pas comptabiliser ce genre de minimisation dans « actes malveillants antisémites », juste on admettra d’office la bêtise incompétente.)

    • du ministère aux journaux (ici AFP et Ration, sans même ne serait-ce qu’un micro trottoir), c’est de la daube. c’est du préfectoral. les étoiles de David bleues (plutôt Israël que "les juifs" ?) réalisées pour le compte d’un commanditaire sont ici aussi publiées comme signe antisémite, sans que soit signalé que deux personnes interpellées pour ces tags ont été expulsées au plus vite, sans enquête.
      combien y a-t-il d’os à moelle antisémite dans cette daube-là ? il faudra d’autres éléments pour en décider.

      c’est en tant que telles et pas seulement par l’action de la propagande israélienne que les modalités de l’attaque du 7 octobre ont ravivé une trouille du pogrom inscrite dans la mémoire juive. une trouille exploitée par les propagandes israéliennes, sionistes mais aussi par notre bon gouvernement, qui se fait protecteur des juifs. une trouille encore augmentée par la boucherie guerrière en cours, dont tout juif pressent qu’il pourrait être sommé de rendre compte.

      micro trottoir de Le Monde (avec le Think-el-crotte de rigueur, mais pas que), des juifs laissés à la bienveillance de l’état, des partis et des média, c’est à dire personne (si ce n’est l’ennemi, ce monstre froid) :
      « Deux personnes seulement m’ont demandé si tout allait bien : deux Arabes. »
      https://archive.ph/HKBMM

      (sur que quand on était Charlie, on était pas trop clients morts d’Hyper Cacher)

      #antisémitisme #juifs_de_France #France

    • notre bon ministère de l’intérieur, il pourrait pas, des fois et en même temps, être un peu plus précis dans sa comm ? Et nous indiquer combien il a trouvé de coupables, identifié de suspect.es ou lancé d’enquêtes.

      Avec un tout petit effort supplémentaire - qu’il fournit bien volontiers pour les migrants - nous indiquer le nombre ou la proportion de fachos de droite qui sont arrêtés ou suspectés dans toutes ces déplorables affaires ?

    • @colporteur « Deux personnes seulement m’ont demandé si tout allait bien : deux Arabes. »

      tu sais si ces personnes « arabes » ont été dûment arrêtées pour provocation à la haine antisémite ? Et expulsées, les vilaines, on ne plaisante pas avec ça, hein ?

  • The Old Oak

    Au nord-est du #Royaume-Uni, dans une localité marquée par le chômage dû à la fermeture de la mine de charbon, le pub local, « The Old Oak », va accueillir des #réfugiés_syriens, ce qui divisera la population…

    Lorsque le bus qui transporte les quelques familles de réfugiés qui vont s’installer dans la petite ville arrive, l’#hostilité est palpable. La #cohabitation sera difficile, y compris à l’école pour certains des enfants nouvellement accueillis. Le pub tenu par TJ Ballantyne [Dave Turner] fréquenté par quelques habitués et menacé de fermeture, devient le lieu de tous les débats et sera celui d’une forme de #réconciliation grâce à une idée de Yara [Ebla Mari], jeune femme syrienne et de Tania [Debbie Honeywood], bénévole auprès des réfugiés. Les deux camps commencent à faire connaissance jusqu’à ce qu’un incident empêche la poursuite du projet.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Old_Oak
    #Ken_Loach #film #pauvreté #accueil #solidarité #anti-migrants #rejet #UK #désindustrialisation #mine #chômage

  • Crise capitaliste au moyen orient | Guillaume Deloison
    https://guillaumedeloison.wordpress.com/2018/10/08/dawla-crise-capitaliste-au-moyen-orient

    ISRAËL ET PALESTINE – CAPITAL, COLONIES ET ÉTAT

    Le conflit comme Histoire

    A la fin des guerres napoléoniennes, certaines parties du Moyen-Orient se retrouvèrent envahies par le nouveau mode de production capitaliste. Dans cette région, l’industrie textile indigène, surtout en Egypte, fut détruite par les textiles anglais bon marché dans les années 1830. Dès les années 1860, les fabricants britanniques avaient commencé à cultiver le coton le long du Nil. En 1869, on ouvrit le canal de Suez dans le but de faciliter le commerce britannique et français. Conformément à cette modernisation, on peut dater les origines de l’accumulation primitive en #Palestine à la loi de l’#Empire_ottoman de 1858 sur la #propriété_terrienne qui remplaçait la propriété collective par la propriété individuelle de la terre. Les chefs de village tribaux se transformèrent en classe de propriétaires terriens qui vendaient leurs titres aux marchands libanais, syriens, égyptiens et iraniens. Pendant toute cette période, le modèle de développement fut surtout celui d’un développement inégal, avec une bourgeoisie étrangère qui prenait des initiatives et une bourgeoisie indigène, si l’on peut dire, qui restait faible et politiquement inefficace.

    Sous le #Mandat_britannique, de nombreux propriétaires absentéistes furent rachetés par l’Association de colonisation juive, entraînant l’expulsion de métayers et de fermiers palestiniens. Étant donné que les dépossédés devaient devenir #ouvriers_agricoles sur leurs propres terres, une transformation décisive des relations de production commençait, conduisant aux premières apparitions d’un #prolétariat_palestinien. Ce processus eut lieu malgré une violente opposition de la part des #Palestiniens. Le grand tournant dans une succession de #révoltes fut le soulèvement de #1936-1939. Son importance réside dans le fait que « la force motrice de ce soulèvement n’était plus la paysannerie ou la bourgeoisie, mais, pour la première fois, un prolétariat agricole privé de moyens de travail et de subsistance, associé à un embryon de classe ouvrière concentrée principalement dans les ports et dans la raffinerie de pétrole de Haïfa ». Ce soulèvement entraîna des attaques contre des propriétaires palestiniens ainsi que contre des colons anglais et sionistes. C’est dans le même temps que se développa le mouvement des #kibboutz, comme expérience de vie communautaire inspiré notamment par des anarchistes comme Kropotkine, s’inscrivant dans le cadre du sionisme mais opposées au projet d’un état.

    La Seconde Guerre mondiale laissa un héritage que nous avons du mal à imaginer. L’implantation des juifs en Palestine, déjà en cours, mais de faible importance entre 1880 et 1929, connaît une augmentation dans les années 1930 et puis un formidable élan dans l’après-guerre ; de ce processus naquit #Israël. Le nouvel Etat utilisa l’appareil légal du Mandat britannique pour poursuivre l’expropriation des Palestiniens. La #prolétarisation de la paysannerie palestinienne s’étendit encore lors de l’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza en 1967. Cette nouvelle vague d’accumulation primitive ne se fit pas sous la seule forme de l’accaparement des #terres. Elle entraîna aussi le contrôle autoritaire des réserves d’#eau de la Cisjordanie par le capital israélien par exemple.

    Après la guerre de 1967, l’Etat israélien se retrouvait non seulement encore entouré d’Etats arabes hostiles, mais aussi dans l’obligation de contrôler la population palestinienne des territoires occupés. Un tiers de la population contrôlée par l’Etat israélien était alors palestinienne. Face à ces menaces internes et externes, la survie permanente de l’Etat sioniste exigeait l’unité de tous les Juifs israéliens, occidentaux et orientaux. Mais unir tous les Juifs derrière l’Etat israélien supposait l’intégration des #Juifs_orientaux, auparavant exclus, au sein d’une vaste colonie de travail sioniste. La politique consistant à établir des colonies juives dans les territoires occupés est un élément important de l’extension de la #colonisation_travailliste sioniste pour inclure les Juifs orientaux auparavant exclus. Bien entendu, le but immédiat de l’installation des #colonies était de consolider le contrôle d’Israël sur les #territoires_occupés. Cependant, la politique de colonisation offrait aussi aux franges pauvres de la #classe_ouvrière_juive un logement et des emplois qui leur permettaient d’échapper à leur position subordonnée en Israël proprement dit. Ceci ne s’est pas fait sans résistance dans la classe ouvrière Israélienne, certain s’y opposaient comme les #Panthéres_noire_israélienne mais l’#Histadrout,« #syndicat » d’Etat et employeur important s’efforçait d’étouffer les luttes de la classe ouvrière israélienne, comme par exemple les violents piquets de grève des cantonniers.

    En 1987, ce sont les habitants du #camp_de_réfugiés de Jabalya à Gaza qui furent à l’origine de l’#Intifada, et non l’#OLP (Organisation de Libération de la Palestine) composé par la bourgeoisie Palestinienne, basée en Tunisie et complètement surprise. Comme plus tard en 2000 avec la seconde intifada, ce fut une réaction de masse spontanée au meurtre de travailleurs palestiniens. A long terme, l’Intifada a permis de parvenir à la réhabilitation diplomatique de l’OLP. Après tout, l’OLP pourrait bien être un moindre mal comparée à l’activité autonome du prolétariat. Cependant, la force de négociation de l’OLP dépendait de sa capacité, en tant que « seul représentant légitime du peuple palestinien », à contrôler sa circonscription, ce qui ne pouvait jamais être garanti, surtout alors que sa stratégie de lutte armée s’était révélée infructueuse. Il était donc difficile pour l’OLP de récupérer un soulèvement à l’initiative des prolétaires, peu intéressés par le nationalisme, et qui haïssaient cette bourgeoisie palestinienne presque autant que l’Etat israélien.

    Quand certaines personnes essayèrent d’affirmer leur autorité en prétendant être des leaders de l’Intifada, on raconte qu’un garçon de quatorze ans montra la pierre qu’il tenait et dit : « C’est ça, le leader de l’Intifada. » Les tentatives actuelles de l’Autorité palestinienne pour militariser l’Intifada d’aujourd’hui sont une tactique pour éviter que cette « anarchie » ne se reproduise. L’utilisation répandue des pierres comme armes contre l’armée israélienne signifiait qu’on avait compris que les Etats arabes étaient incapables de vaincre Israël au moyen d’une guerre conventionnelle, sans parler de la « lutte armée » de l’OLP. Le désordre civil « désarmé » rejetait obligatoirement « la logique de guerre de l’Etat » (bien qu’on puisse aussi le considérer comme une réaction à une situation désespérée, dans laquelle mourir en « martyr » pouvait sembler préférable à vivre dans l’enfer de la situation présente). Jusqu’à un certain point, le fait de lancer des pierres déjouait la puissance armée de l’Etat d’Israël.

    D’autres participants appartenaient à des groupes relativement nouveaux, le #Hamas et le #Jihad_Islamique. Pour essayer de mettre en place un contrepoids à l’OLP, Israël avait encouragé la croissance de la confrérie musulmane au début des années 1980. La confrérie ayant fait preuve de ses sentiments anti-classe ouvrière en brûlant une bibliothèque qu’elle jugeait être un » foyer communiste « , Israël commença à leur fournir des armes.

    D’abord connus comme les « accords Gaza-Jéricho », les accords d’Oslo fit de l’OLP l’autorité palestinienne. Le Hamas a su exploiter ce mécontentement tout en s’adaptant et en faisant des compromis. Ayant rejeté les accords d’Oslo, il avait boycotté les premières élections palestiniennes issues de ces accords en 1996. Ce n’est plus le cas désormais. Comme tous les partis nationalistes, le Hamas avec son discours religieux n’a nullement l’intention de donner le pouvoir au peuple, avec ou sans les apparences de la démocratie bourgeoise. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de profondément commun entre ce mouvement et l’OLP dans toutes ses composantes : la mise en place d’un appareil politico-militaire qui se construit au cours de la lutte, au nom du peuple mais clairement au-dessus de lui dès qu’il s’agit de prendre puis d’exercer le pouvoir. Après plusieurs années au gouvernement, le crédit du Hamas est probablement et selon toute apparence bien entamé, sans que personne non plus n’ait envie de revenir dans les bras du Fatah (branche militaire de l’OLP). C’est semble-t-il le scepticisme, voire tout simplement le désespoir et le repli sur soi, qui semblent l’emporter chaque jour un peu plus au sein de la population.

    Le sionisme, un colonialisme comme les autres ?

    Dans cette situation, la question de déterminer les frontières de ce qui délimiterait un État israélien « légitime » est oiseuse, tant il est simplement impossible : la logique de l’accaparement des territoires apparaît inséparable de son existence en tant qu’État-nation. S’interroger dans quelle mesure l’État israélien est plus ou moins « légitime » par rapport à quelque autre État, signifie simplement ignorer comment se constituent toujours les États-nations en tant qu’espaces homogènes.

    Pour comprendre la situation actuelle il faut appréhender la restructuration générale des rapports de classes à partir des années 1970. Parallèlement aux deux « crises pétrolières » de 1973-74 et 1978-80, à la fin du #nationalisme_arabe et l’ascension de l’#islamisme, la structure économique et sociale de l’État d’Israël change radicalement. Le #sionisme, dans son strict sens, fut la protection et la sauvegarde du « travail juif », soit pour le capital israélien, contre la concurrence internationale, soit pour la classe ouvrière contre les prolétaires palestiniens : ce fut en somme, un « compromis fordiste » post-1945, d’enracinement d’une fraction du capital dans dans un État-nation. Le sionisme impliquait qu’il donne alors à l’État et à la société civile une marque de « gauche » dans ce compromis interclassiste et nationaliste. C’est ce compromis que le Likoud a progressivement liquidé ne pouvant plus garantir le même niveau de vie au plus pauvres. Pourtant la définition d’Israël comme « État sioniste » résiste. Agiter des mots comme « sioniste », « lobby », etc. – consciemment ou pas – sert à charger l’existence d’Israël d’une aire d’intrigue, de mystère, de conspiration, d’exceptionnalité, dont il n’est pas difficile de saisir le message subliminal : les Israéliens, c’est-à-dire les Juifs, ne sont pas comme les autres. Alors que le seul secret qu’il y a dans toute cette histoire, c’est le mouvement du capital que peu regardent en face. La concurrence généralisé, qui oppose entre eux « ceux d’en haut » et aussi « ceux d’en bas ». L’aggravation de la situation du prolétariat israélien et la quart-mondialisation du prolétariat palestinien appartiennent bien aux mêmes mutations du capitalisme israélien, mais cela ne nous donne pour autant les conditions de la moindre « solidarité » entre les deux, bien au contraire. Pour le prolétaire israélien, le Palestinien au bas salaire est un danger social et de plus en plus physique, pour le prolétaire palestinien les avantages que l’Israélien peut conserver reposent sur son exploitation, sa relégation accrue et l’accaparement des territoires ».

    La #solidarité est devenue un acte libéral, de conscience, qui se déroule entièrement dans le for intérieur de l’individu. Nous aurons tout au plus quelques slogans, une manifestation, peut-être un tract, deux insultes à un flic… et puis tout le monde rentre chez soi. Splendeur et misère du militantisme. Entre temps, la guerre – traditionnelle ou asymétrique – se fait avec les armes, et la bonne question à se poser est la suivante : d’où viennent-elles ? Qui les paye ? Il fut un temps, les lance-roquettes Katioucha arrivaient avec le « Vent d’Est ». Aujourd’hui, pour les Qassam, il faut dire merci à la #Syrie et à l’#Iran. Il fut un temps où l’on pouvait croire que la Révolution Palestinienne allait enflammer le Tiers Monde et, de là, le monde entier. En réalité le sort des Palestiniens se décidait ailleurs, et ils servirent de chair à canon à l’intérieur des équilibres de la #Guerre_Froide. Réalité et mythe de la « solidarité internationale ».

    Nous savons trop bien comment la #religion peut être « le soupir de la créature opprimée, le sentiment d’un monde sans cœur » (Karl Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel). Mais cette généralité vaut en Palestine, en Italie comme partout ailleurs. Dans le Proche et Moyen-Orient, comme dans la plupart des pays arabes du bassin méditerranéen, l’islamisme n’est pas une idéologie tombée du ciel, elle correspond à l’évolution des luttes entre les classes dans cette zone, à la fin des nationalisme arabe et la nécessité de l’appareil d’état pour assurer l’accumulation capitaliste. Le minimum, je n’ose même pas dire de solidarité, mais de respect pour les prolétaires palestiniens et israeliens, nous impose tout d’abord d’être lucides et sans illusions sur la situation actuelle ; de ne pas considérer le prolétariat palestinien comme des abrutis qui se feraient embobiner par le Hamas ni comme des saints investi par le Mandat du Ciel Prolétarien ; de ne pas considérer le prolétariat israélien comme des abruti qui serait simplement rempli de haine envers les palestinien ni comme des saint dont la situation ne repose pas sur l’exploitation d’autres. L’#antisionisme est une impasse, tout comme l’#antimondialisme (défense du #capital_national contre le capital mondialisé), ou toutes les propositions de gestion alternative du capital, qui font parties du déroulement ordinaire de la lutte des classe sans jamais abolir les classes. Sans pour autant tomber dans un appel à la révolution globale immédiate pour seule solution, il nous faut partir de la réalité concrètes et des divisions existantes du mode de production, pour s’y attaquer. Le communisme n’est pas le fruit d’un choix, c’est un mouvement historique. C’est avec cette approche que nous cherchons à affronter cette question. Il en reste pas moins que désormais – à force de réfléchir a partir de catégories bourgeoises comme « le droit », « la justice » et « le peuple » – il n’est pas seulement difficile d’imaginer une quelconque solution, mais il est devenu quasi impossible de dire des choses sensées à cet égard.

    (version partiellement corrigée de ses erreurs typo et orthographe par moi)

  • A Dangerous Conflation | Online Only | n+1
    https://www.nplusonemag.com/online-only/online-only/a-dangerous-conflation/?affid=x

    A group of Jewish writers drafted this letter after seeing an old argument gain new power: the claim that critiquing Israel is antisemitic. Editors at a corporate-owned magazine were prepared to publish the letter, but their lawyers advised against it. The writers share this letter in solidarity with those who continue to speak out in support of Palestinian freedom.

    Traduit en français par Bernard GEORGES 🇺🇳🏳️‍🌈🌍🌎🌏 sur X :

    « "Une confusion dangereuse – Une lettre ouverte d’écrivains juifs. Un groupe d’écrivains juifs a rédigé cette lettre après avoir vu un vieil argument acquérir un nouveau pouvoir : l’affirmation selon laquelle critiquer Israël est antisémite. Les rédacteurs d’un magazine…
    https://twitter.com/BdGEORGES/status/1721011540168409229

    • ... le récit largement répandu selon lequel toute critique d’Israël est intrinsèquement antisémite. #Israël et ses défenseurs utilisent depuis longtemps cette tactique rhétorique pour soustraire Israël à toute responsabilité, honorer l’investissement de plusieurs milliards de dollars des États-Unis dans l’armée israélienne, obscurcir la réalité meurtrière de l’occupation et nier la souveraineté palestinienne. Aujourd’hui, ce bâillonnement insidieux de la liberté d’expression est utilisé pour justifier les bombardements militaires israéliens en cours sur #Gaza et pour faire taire les critiques de la communauté internationale.
      Nous condamnons les récentes attaques contre des #civils #israéliens et #palestiniens et déplorons ces pertes de vies humaines atroces. Dans notre chagrin, nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l’#antisémitisme servir de prétexte à des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée .
      ... Nous rejetons l’antisémitisme sous toutes ses formes, y compris lorsqu’il se fait passer pour une critique du #sionisme ou de la politique d’Israël. Nous reconnaissons également que, comme l’ écrivait le journaliste Peter Beinart en 2019, « l’#antisionisme n’est pas intrinsèquement antisémite – et prétendre qu’il l’est utilise la souffrance juive pour effacer l’expérience palestinienne ».

      #juifs #Palestine

  • Enzo Traverso : la guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051123/enzo-traverso-la-guerre-gaza-brouille-la-memoire-de-l-holocauste

    une guerre génocidaire menée au nom de la mémoire de l’Holocauste ne peut qu’offenser et discréditer cette mémoire, avec le résultat de légitimer l’#antisémitisme. Si on n’arrive pas à stopper cette campagne, plus personne ne pourra parler de l’#Holocauste sans susciter la méfiance et l’incrédulité ; beaucoup finiront par croire que l’Holocauste est un mythe inventé pour défendre les intérêts d’#Israël et de l’#Occident. La mémoire de la Shoah comme « religion civile » des droits humains, de l’#antiracisme et de la démocratie, serait réduite à néant. Cette mémoire a servi de paradigme pour construire le souvenir d’autres violences de masse, des dictatures militaires en Amérique latine à l’Holodomor en Ukraine, jusqu’au génocide des Tutsis au Rwanda… Si cette mémoire s’identifie à l’étoile de David portée par une armée qui accomplit un #génocide à #Gaza, cela aurait des conséquences dévastatrices. Tous nos repères seraient brouillés, tant sur le plan épistémologique que sur le plan politique.
    On entrerait dans un monde où tout s’équivaut et où les mots n’ont plus aucune valeur. Toute une série de repères constitutifs de notre conscience morale et politique – la distinction entre le bien et le mal, la défense et l’offense, l’oppresseur et l’opprimé, l’exécuteur et la victime – risqueraient d’être sérieusement abîmés. Notre conception de la démocratie, qui n’est pas seulement un système de lois et un dispositif institutionnel mais aussi une culture, une mémoire et un ensemble d’expériences, en sortirait affaiblie. L’antisémitisme, historiquement en déclin, connaîtrait une remontée spectaculaire.

    • Engagés, après l’émancipation, dans la sécularisation du monde moderne, les #juifs se sont retrouvés, au tournant du XXe siècle, dans une situation paradoxale : d’une part, ils s’éloignaient progressivement de la religion, en épousant avec enthousiasme les idées héritées des Lumières ; de l’autre, ils étaient confrontés à l’hostilité d’un environnement antisémite. C’est ainsi qu’ils sont devenus un foyer de #cosmopolitisme, d’universalisme et d’#internationalisme. Ils adhéraient à tous les courants d’avant-garde et incarnaient la pensée critique. Dans mon livre, je fais de Trotski, révolutionnaire russe qui vécut la plupart de sa vie en exil, la figure emblématique de cette judéité diasporique, anticonformiste et opposée au pouvoir.

      Le paysage change après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste et la naissance d’Israël. Certes, le cosmopolitisme et la pensée critique ne disparaissent pas, ils demeurent des traits de la judéité. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cependant, un autre paradigme juif s’impose, dont la figure emblématique est celle de Henry Kissinger : un juif allemand exilé aux États-Unis qui devient le principal stratège de l’impérialisme américain.
      Avec #Israël, le peuple qui était par définition cosmopolite, diasporique et universaliste est devenu la source de l’État le plus ethnocentrique et territorial que l’on puisse imaginer. Un État qui s’est bâti au fil des guerres contre ses voisins, en se concevant comme un État juif exclusif – c’est inscrit depuis 2018 dans sa Loi fondamentale – et qui planifie l’élargissement de son territoire aux dépens des Palestiniens. Je vois là une mutation historique majeure, qui indique deux pôles antinomiques de la judéité moderne. La guerre à #Gaza confirme que le nationalisme le plus étriqué, xénophobe et raciste, dirige aujourd’hui le gouvernement israélien.

    • Certes, le 7 octobre a été un massacre épouvantable, mais le qualifier de plus grand pogrom de l’histoire après l’Holocauste signifie suggérer une continuité entre les deux. Cela induit une interprétation assez simple : ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas l’expression d’une haine engendrée par des décennies de violences systématiques et de spoliations subies par les Palestiniens […]

    • Pour éviter de croire qu’une certaine façon d’opposer « deux » « devoirs de mémoire » dits « antagonistes » serait légitime, on songera simplement aux réflexions de Frantz Fanon à propos des similitudes (incluant certes des mécanismes différents) entre le racisme colonial et l’antisémitisme modernes. Il écrit, dans le chapitre 4 de Peau noire masques blancs : « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. Chacun de mes actes engage l’homme. Chacune de mes réticences chacune de mes lâchetés manifeste l’homme ». Et Fanon évoque alors, dans la foulée, la « culpabilité métaphysique » de Jaspers, l’allemand. Culpabilité qui évoque à la fois celle de celui qui porte une « identité » de colon, et celle de celui qui porte une « identité nationale » qui a soutenu le « projet » d’extermination des juifs : « Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve co-responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence, ou sans qu’il les ignore. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se soient passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable ». (Jaspers, La culpabilité allemande,)

      Avec ces remarques de Fanon, un homme ayant lutté contre le racisme colonial, on comprend à nouveau, aujourd’hui, que les « devoirs de mémoire » tendent à ne plus être mutuellement exclusifs : au contraire, occulter l’un, c’est mutiler l’autre, et toutes les victimes de ces génocides, finalement, subissent la même occultation désastreuse. Avec ces remarques, les manières dont les idéologies racistes, antisémites, ou identitaires européennes instrumentalisent les conflits au Moyen-Orient pour traiter de sujets « nationaux » « européens », tendent à perdre toute légitimité. Et les situations conflictuelles peuvent apparaître à nouveau dans leurs dimensions structurelles, complexes, mais aussi spécifiques.

      Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne.❞

      http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/12/israel-palestine-penser-une-critique-globale-de-l-ideolog

    • sous la plume de l’historien Enzo Traverso dans La Fin de la modernité juive[16]. On est étonné, en effet, de se retrouver face à certains raccourcis politiques hâtifs qui, s’ils ne s’abaissent pas au niveau des thèses de Bouteldja, encouragent néanmoins une relativisation de l’antisémitisme contemporain. On peut suivre Traverso dans son argumentation générale. La modernité juive, portée par les composantes progressistes des juifs européens, reposait en partie sur la situation sociale et/ou politique précaire de ces derniers, qui tendait à les rapprocher des idéaux avant-gardistes, anti-nationalistes et communistes. La situation d’un grand nombre de juifs européens aujourd’hui qui en font, pour ce qui est de la France, l’une des populations minoritaires les plus socialement acceptées, porte certains d’entre eux à des alliances bien plus marquées à droite. Mis à part la nos­talgie parfois quelque peu essentialisante pour la bonne vieille « modernité juive », la dimension problématique de l’ouvrage apparaît quand Traverso avance la thèse selon laquelle l’antisémitisme aurait été remplacé en Europe par l’islamophobie. Il semblerait que cette thèse soit à prendre dans des termes fonctionnels. L’islamophobie occuperait aujourd’hui la fonction jadis remplie par l’anti­sémitisme. Paradoxalement, cette tentative d’his­toriciser les racismes, en les concevant en termes de vases communicants — l’un baisse, l’autre prend le relais —, produit en fait une conception anhistorique. Tout se passe comme si l’islamophobie pouvait faire ce que fit l’antisémitisme au XIXe et XXe siècles, à savoir contribuer à la formation sanglante des États-nations européens. Mais le racisme n’est pas une matrice vide et indéterminée, qui resterait en quelque sorte indifférente à qui y fait quoi. Bien entendu, le racisme se polarise aujourd’hui autour d’un rejet de la présence même des minoritaires liés à l’immigration (nord -)africaine et moyen-orientale, stigmatisés parce que musulmans. Or, conclure de cela que l’antisémitisme en Europe n’aurait plus aucune efficace idéologique ni la moindre force de mobilisation pratique, c’est faire preuve d’une conception unilatérale du racisme, ne laissant aucune place à la possible coexistence et coordination de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Quid, alors, par exemple, des délires paranoïaques sur le « grand remplacement » des Européens chrétiens par les musulmans et la « submer­sion démographique organisée » qui trouvent souvent, justement, leur « explication » dans un complot juif visant à un nouvel ordre mondial ? D’abord, le fait que le terme d’« antisémitisme » soit instrumentalisé, notamment par des juifs réactionnaires, pour faire taire toute critique d’Israël et pour nourrir le racisme anti-arabe et anti-noir, n’est pas en soi un argument pour abandonner ce concept. Cette instrumentalisation nous dit quelque chose de l’amalgame qu’ils en font mais ne préjuge en rien quant à la possibilité d’une conception historique de l’antisémitisme[17]. Le travail théorique consiste à se battre sur le terrain des concepts pour leur redonner un sens juste, et non à opter pour un nouveau mot de manière purement nominaliste. Ensuite, l’affirmation suivant laquelle l’antisémitisme serait nécessairement porté à sa disparition du fait de son déclin notable durant la seconde moitié du XXe siècle[18] est tout de même ahu­rissante lorsqu’elle vient d’un historien. Appliquée à toute autre forme de racisme, cette pseudo-argumentation ne passerait pas. Que dirait-on, par exemple, de l’idée qui voudrait que la fin de la colonisation et de l’esclavage suffise pour faire du racisme anti-arabe et anti-noir des phénomènes marginaux, sinon qu’elle s’inscrit dans une vision apologétique de l’État de droit occidental où le Progrès nous porte inéluctablement vers la disparition de la barbarie ? (...)
      Il est significatif, à cet égard, que les quelques analyses que propose Traverso des actes antisémites contemporains contredisent ses thèses générales sur les relations entre antisémitisme et islamophobie. En effet, lorsque l’historien s’attarde sur le rapt et le meurtre d’Ilan Halimi, il ne manque pas de constater que l’as­sociation idéologique des juifs à l’argent fut un mobile essentiel dans le ciblage et la stratégie de Fofana et ses compagnons[20]. Or, cette association entre juifs et pouvoir économique, politique et médiatique s’est cristallisée précisément au moment de la formation des États-nations européens et de la consolidation de la société bourgeoise[21]. Si cet élément de l’antisémitisme historique a pu être réactivé dans ces actes commis en 2006, pourquoi produire une telle rupture historique entre antisémitisme et « judéophobie[22] » ? Pourquoi concevoir les relations actuelles entre antisémitisme et islamophobie uniquement dans les termes de la « transmigration[23] » du premier dans le second, étant donné que de tels éléments de l’antisémitisme histo­rique transmigrent, eux aussi, dans certaines idées et pratiques contemporaines des prolétaires racisés ? En outre, Traverso propose de comprendre ce qu’il veut appeler la « nouvelle judéophobie » dans le cadre du rapport entre des prolétaires racisés et une population juive moins précaire. Plus précisément, cette « nouvelle judéophobie » est saisie dans le « retournement histo­rique[24] », le « chassé-croisé[25] » qui tend à faire des juifs le symbole d’une intégration contrastant avec la dégra­dation des vies des prolétaires racisés. Bref, Traverso veut comprendre l’acharnement sur les juifs en tant que juifs dans les transformations historiques des rapports entre minoritaires. Or, dans cette perspective, un concept unifié d’antisémitisme serait bien plus à même d’articuler la sédimentation historique de l’acharnement sur les juifs avec ses réactivations dans le présent. À moins de considérer, évidemment, qu’il y ait quelque chose comme un antisémitisme propre aux prolétaires racisés et qui, pour cette raison, « surgit d’une révolte légitime[26] ». Soyons clairs : leur révolte est plus que « légitime », elle est nécessaire en tant qu’expression des antagonismes de classe. Seulement, encore une fois, le langage de la lutte n’est pas séparable de son « orientation ». Si la lutte prend les formes d’une personnalisation racialisante, elle contribue à la polarisation des segments de classes, à leur construction en groupes aux caractéristiques hérédi­taires et inchangeables et donc, in fine, à la perpétuation de la société capitaliste.

      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, stoff, août 2019
      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc

  • Letzte DDR-Delegation in Israel : „Es gab großen Respekt vor der friedlichen Revolution“ - Konrad Weiß
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/konrad-weiss-letzte-ddr-delegation-in-israel-es-gab-grossen-respekt

    Voici un texte qui montre parfaitement le dilemme et la position officielle allemande envers l’état d’Israel. Une expérience du vieux documentariste Konrad Weiß montre le besoin de beaucoup d’Allemands d’accepter de fausses conclusions illogiques parce qu’elles leurs paraissent incontournables pour des raisons morales :

    Lors de la preparation d’un film documentaire d’après le journal d’un jeune homme assassiné à Auschwitz après avoir été déclaré "juif" par les nazis, on l’a mise en garde contre la trop grande sympathie pour l’état d’Israël que son protagoniste risquait de provoquer. Weiss qualifie cet argument d’antisemite car "il n’y a pas d’état d’Israël sans les juifs". Ce raisonnement ne tient pas logiquement mais il a un grand poids moral.

    L’énorme sentiment de culpabilité empêche beaucoup d"Allemands de tirer la conséquence logique de leur histoire : qui accepte la responsabilité morale pour la persécution des juifs devrait agir contre toute discrimination et injustice sans égard de leurs auteurs et cibles. Le poids de cette culpabilité est si énorme qu’il y en a qui préfèrent nier l’Endlösung et préfèrent ouvertement les idéologies nationalistes et fascistes.

    Ce dilemme est la conséquence de la politique ouest-allemande aprës 1945 qui a accepté que les crminels nazis reprennent les rènes. L’idéologie de culpabilité gratuite (mais lucrative pour le système militaire-industriel israëlien, etats-unien et allemand) a eu un grand impact en RDA aussi où le fléau nazi n’a pas pu continuer comme à l’Ouest. Les mensonges sur d’autres questions par les communistes au pouvoir ont empêché l’acceptation de leur bonne foi par rapport à la cause palestinienne et juive.

    La position que prend Weiss en faveur des génocidaires juifs est le reflet exact de l’anticommunisme ouest-allemand. Depuis l’identification par le Bundestag de l’anti-sionisme avec l"antisemitisme ce terme remplit la fonction de l’anticommunisme de nos grand parents pour étouffer les voix critiques des alliances impérialistes et permet de se débarasser des gens qui osent mettre en question le systëme de société ouest-allemand.

    5.11.2023 von Anja Reich - Eine Abstimmung in der Volkskammer, ein Eklat in Jerusalem und ein KZ-Häftling, der für den ostdeutschen Besuch einen Schwur bricht. Ein Interview mit Konrad Weiß.

    Am 12. April 1990 kam es in Ost-Berlin zu einem Moment, der in den Turbulenzen der Wendezeit fast unterging. Die erste frei gewählte Volkskammer tagte im Palast der Republik und bat „die Juden in aller Welt“ um Verzeihung für „Demütigung, Vertreibung und Ermordung jüdischer Frauen, Männer und Kinder“. Auch „das Volk in Israel“ wurde um Verzeihung gebeten „für Heuchelei und Feindseligkeit der offiziellen DDR-Politik gegenüber dem Staat Israel und für die Verfolgung und Entwürdigungen jüdischer Mitbürger auch nach 1945 in unserem Lande“. Weiter hieß es in der Resolution: „Wir erklären, uns um die Herstellung diplomatischer Beziehungen (…) zum Staat Israel bemühen zu wollen.“

    Bei der Abstimmung gab es 21 Enthaltungen, keine Gegenstimmen. Einer nach dem anderen im Saal stand auf, einige schnell und entschieden, andere langsam, unsicher. Auf dem Video, das man sich auf der Website des Deutschen Bundestages ansehen kann, spürt man das Zögern, die Fragen, ob das richtig ist, was es zu bedeuten hat. 40 Jahre lang hatte die DDR sich der Anerkennung Israels verweigert und die PLO mit Waffenlieferungen unterstützt. Damit war jetzt Schluss, in jenem Moment im Palast der Republik, den es nicht mehr gibt, genauso wie die DDR.

    Aber Konrad Weiß ist noch da, der Mann, der die Israel-Resolution kurz nach dem Mauerfall initiiert hat. Weiß ist Filmemacher, Bürgerrechtler, Mitbegründer von Demokratie Jetzt. Und Katholik. Zum Interview treffen wir ihn in seiner Wohnung in Berlin-Pankow.

    Herr Weiß, Sie haben kurz vor dem Ende der DDR noch dafür gesorgt, dass Israel als Staat anerkannt wurde. Wie kam es dazu?

    Anerkannt wurde Israel nicht mehr von der DDR, aber wir haben in der Volkskammer die Gemeinsame Erklärung verabschiedet, in der wir nicht nur die Juden und Israel, sondern auch die von Hitler-Deutschland überfallenen Völker um Vergebung gebeten haben. Es war wichtig, dass dies eine Initiative des Parlaments, nicht der Regierung war.

    Aber warum ausgerechnet Sie, als Katholik?

    Das hat mit meinem Aufenthalt in Auschwitz 1965 zu tun.

    Was meinen Sie mit Aufenthalt?

    Ich gehörte damals zur ersten Gruppe, die mit der Aktion Sühnezeichen aus der DDR nach Auschwitz gepilgert ist. Wir wollten mit unserer Arbeit dort ein Zeichen der Versöhnung setzen. Beim ersten Versuch ein Jahr zuvor waren wir von den DDR-Behörden nicht über die Grenze gelassen worden.

    Warum nicht?

    Die SED war der Meinung, was wir in Auschwitz wollten, sei überflüssig. Es gebe ein Freundschaftsabkommen mit Polen, das reiche. Dass Versöhnung nur zwischen Menschen geschehen kann, nicht aber zwischen Staaten oder Institutionen, haben die Kommunisten nie begriffen. 1965 sind wir dann einzeln über die Grenze gefahren, von Görlitz aus, und haben uns erst in Polen als Gruppe zusammengetan.

    Was haben Sie in Auschwitz gemacht?

    Die Grundmauern des sogenannten Weißen Hauses freigelegt, der ersten Vergasungsstätte in Birkenau, ein ehemaliges Bauernhaus, das die SS umfunktioniert hatte.

    Wie sah Auschwitz damals aus?

    In Birkenau lagen die Betonklötze der von der SS gesprengten Vergasungsbunker und Krematorien. Es gab einen Wald aus Schornsteinen, die Überreste zahlloser Baracken. Wo die Asche der Ermordeten verstreut worden war, waren jetzt Wiese und Sträucher. Wenn wir Gras aushoben, griffen wir in Asche, die zu Erde geworden war. Wir fanden Knochenreste, Gebissteile, Spielzeug, Brillen. Es war schrecklich. Wir schliefen in ehemaligen SS-Baracken. Im Dachgeschoss gab es eine Kapelle, in der wir nachts abwechselnd Mahnwache hielten. Ich war Anfang 20 und habe damals begriffen, was Judenhass bewirkt hat.

    Was wussten Sie zu diesem Zeitpunkt über Auschwitz und über den Nationalsozialismus? Was hatten Sie in der Schule gelernt?

    In der 8. Klasse waren wir in Buchenwald, und ich erinnere mich, wie mein Mitschüler Detlef, der ein großes Maul hatte, sagte: „Dann lass uns mal reingehen, in die Folterbude.“ Und wie das den Häftling, der uns die Führung gab, aufgeregt hat. Zu diesem Zeitpunkt war das Gedenken der DDR bereits sehr formalisiert.

    Was meinen Sie damit?

    Die DDR hat sich als antifaschistischen Staat bezeichnet, in dem der Faschismus mit Stiel und Stumpf, wie es im Parteijargon hieß, ausgerottet war. Aber das war natürlich nicht der Fall. Männer, die 1945 aus dem Krieg kamen, wurden nicht von einem Tag auf den anderen zu Demokraten. Und wer gerade noch Juden die Schuld an allem gegeben hatte, änderte seine Meinung auch nicht so schnell. Die DDR schlug sich einfach auf die Seite der Sieger, wir hatten damit nichts zu tun, hieß es. Die Bösen sind die Kapitalisten im Westen, wo ja wirklich viele hochrangige Nazis unterkamen. Aber auch hier, bei uns, blieb vieles unbewältigt, wurden Schuld und Versagen verdrängt.

    In der Ausstellung über Juden in der DDR, die gerade im Jüdischen Museum läuft, werden Ausschnitte von Defa-Filmen gezeigt, die die Judenverfolgung im Dritten Reich thematisiert haben: „Professor Mamlock“, „Jacob, der Lügner“, „Nackt unter Wölfen“ …

    Ja, auch Bücher gab es. Heinz Knoblochs Buch „Herr Moses in Berlin“ beginnt mit dem wunderbaren Satz: „Misstraut den Grünanlagen“, und in der DDR gab es viele Grünanlagen, unter denen sich schwierige Geschichte verbarg. Knoblochs Buch hat vielen die Augen geöffnet. Aber das eigentlich Jüdische wurde verschleiert in der DDR. Und Juden wurden benachteiligt.
    Kommunisten bekamen doppelt so viel Rente wie jüdische Opfer

    Können Sie ein Beispiel nennen?

    Meine Frau und ich haben einmal für eine Freundin, deren jüdischer Vater gestorben war, eine Trauerfeier ausgerichtet, hier an diesem Esstisch im Wohnzimmer. Um den herum saßen Menschen, die fast alle im KZ gesessen hatten, und plötzlich gerieten die sich in die Haare. Meine Frau und ich verstanden erst nicht warum, bis wir begriffen: In der VVN, der Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes, bekamen die kommunistischen „Kämpfer“ doppelt so viel Rente wie die jüdischen „Opfer“. Davon wusste kaum jemand. Das war eines der ersten Dinge, um die ich mich als Abgeordneter gekümmert habe. Die Regierung de Maizière hat das dann sehr schnell verändert.

    Sie selbst haben auch Filme über den Nationalsozialismus gedreht, über einen jüdischen Jungen zum Beispiel.

    Ja, mit dem Schriftsteller Walther Petri zusammen, über das Tagebuch des Dawid Rubinowicz, der in Treblinka ermordet wurde. Das Buch war in der DDR erschienen. Um den Film aber mussten wir lange kämpfen und dreimal das Szenarium umschreiben. Einmal kam es aus irgendeiner Dienststelle zurück, und das Wort „Jude“ oder „jüdisch“ war jedes Mal, wenn es vorkam, rot angestrichen.

    Warum das?

    Die offizielle Sprachregelung war „Jüdischer Mitbürger“ oder „Bürger jüdischen Glaubens“. Ein anderer Einwand gegen den Film war, dass der Film zu starke Sympathien für das Judenkind Dawid wecken könnte – und damit für Israel. Für mich war klar: Das ist nicht mehr Antizionismus, sondern Antisemitismus. Denn Israel gibt es ohne Juden nicht.

    Woher kam das in der DDR? Direkt nach dem UN-Beschluss 1947 gab es ja noch eine positive Haltung zu Israel.

    Ja, und die Gründung Israels wurde ausdrücklich begrüßt, als Heimat für Tausende Menschen, denen der Hitlerfaschismus schwerstes Leid zugefügt hatte. Die neue Haltung kam mit dem Kalten Krieg, als klar war, Israel gehört zum kapitalistischen Lager, und aus der Sowjetunion, wo es starken Antisemitismus gab, kam sie auch. Der Jude als Vertreter des Großkapitals, die jüdische Bourgeoisie. Da vermischte sich vieles auf vielen Ebenen. Kurz vor dem Mauerfall war die DDR dann plötzlich um gute Beziehungen bemüht. Honecker wollte Kredite aus den USA, die jüdische Community dort stellte sich quer, weil es keinerlei Wiedergutmachungsbemühungen vonseiten der DDR gegeben hatte, nie. Die DDR hatte immer nur Palästina unterstützt.
    Israel-Resolution in der Volkskammer: Die PDS hat sich enthalten

    Zurück zur Resolution in der Volkskammer. War es schwer, die neu gewählten Abgeordneten zu überzeugen, Israel um Vergebung zu bitten?

    Ich wollte, dass gleich die erste Sitzung nach der Wahl damit beginnt. Aber das war nicht möglich.

    Warum nicht?

    Da waren viele Formalien zu erledigen. Aber bei der zweiten Sitzung ging es. Zu den Verfassern gehörten auch Vertreter anderer Parteien: Reinhard Höppner und Walter Romberg von der SPD, Lothar Klein von der DSU, Harald Schreiber von der CDU.

    Gab es Widerspruch?

    Die PDS hat sich enthalten, alle anderen waren dafür.

    Warum hat sich die PDS enthalten?

    Das hat mit der Vergangenheit zu tun, denke ich. Schuld zuzugeben, ist nach der marxistischen Denkweise wohl nicht möglich. Eine wichtige Aussage der Volkskammer-Erklärung war, dass künftig verfolgten Juden in der DDR Asyl gewährt werden solle; noch vor der Wiedervereinigung kamen die ersten aus der zerfallenden Sowjetunion.

    Sind Sie, als sie die Erklärung verabschiedet haben, noch davon ausgegangen, dass es die DDR weiter geben wird?

    Als Bürgerbewegung wollten wir die DDR reformieren und waren gegenüber der Wiedervereinigung zurückhaltend. Aber bei den Wahlen zeigte sich, der DDR-Bevölkerung war das zu umständlich, die wollten die schnelle Vereinigung.

    Und so auf die Schnelle konnten keine diplomatischen Beziehungen zwischen der DDR und Israel mehr aufgenommen werden?

    In der Diplomatie mahlen die Mühlen langsam, und es gab ja eine deutsche Vertretung in Israel. Aber eine Reise einer deutsch-deutschen Delegation gab es noch, im Juni 1990, mit den Präsidentinnen der Volkskammer und des Bundestages: Sabine Bergmann-Pohl und Rita Süßmuth.

    Und Sie flogen mit?

    Ja, weil ich mich in der DDR viel mit jüdischen Themen beschäftigt hatte, wahrscheinlich als Einziger in der Volkskammer. Wir flogen mit der Luftwaffe, von Bonn nach Tel Aviv.

    Wie wurden Sie empfangen?

    Sehr herzlich und mit großer Bereitschaft zur Versöhnung, obwohl die DDR Israel jahrzehntelang das Existenzrecht absprechen wollte. Nur beim Empfang in der Knesset gab es einen Eklat.

    Was war passiert?

    Dov Schilansky, der israelische Parlamentspräsident, weigerte sich, uns zu empfangen. Er hatte extra einen Tag Urlaub genommen, um uns nicht begegnen zu müssen.

    Weil Sie Deutsche waren?

    Ja. Schilansky war Überlebender der Shoah, war in mehreren Konzentrationslagern, fast seine ganze Familie war von Deutschen ermordet worden. Er hatte sich geschworen, niemals mehr ein Wort Deutsch zu sprechen oder einem Deutschen die Hand zu geben.
    Knesset-Präsident Schilansky: „Großen Respekt vor friedlicher Revolution“

    Und das hat er durchgehalten.

    Erst ja, die Aufregung war groß, auch in Israel, aber noch am selben Abend hat Schilansky uns drei zu sich nach Hause eingeladen, zum Abendessen.

    Frau Süßmuth, Frau Bergmann-Pohl und Sie?

    Ja, und ein Dolmetscher war dabei. Zum Anfang sprach Schilansky noch Hebräisch. Aber dann wechselte er ins Deutsche, zum ersten Mal seit Ende des Krieges, erzählte uns unter Tränen, was er und seine Familie erlitten hatten. Und die Geschichte seines Schwurs.

    Warum hat er den ausgerechnet für Sie gebrochen?

    Er sagte, er habe großen Respekt vor der friedlichen Revolution der Ostdeutschen. Er sehe, dass es ein Umdenken gebe. Das war unglaublich bewegend. Und ich habe es immer wieder gespürt in Israel, die Offenheit, die uns gegenüber plötzlich da war. Weil wir das System gestürzt hatten, aus eigener Kraft. Schilansky sagte dann noch, er hoffe, dass auch zwischen Israelis und Palästinensern die Mauer fallen könne, so wie in Deutschland.

    Können Sie sich das vorstellen?

    Nein. Das ist hoffnungslos, aber das war es damals eigentlich auch schon. Im Januar 1991 war ich das nächste Mal in Israel, als der Irak Israel angriff, mit Giftgas. Ich wusste, dass die DDR Spezialisten nach Bagdad geschickt und Material zur Verfügung gestellt hatte. Auch die Bundesrepublik war beteiligt, wie wir heute wissen.

    Und deshalb sind Sie nach Israel geflogen? In den Krieg? Als ein weiteres Zeichen der Sühne?

    Ja, weil es mich so empört hat, dass deutsches Giftgas wieder auf Juden abgefeuert wird. Ich flog mit der letzten Maschine vor Ablauf des Ultimatums, übernachtete im Hotel Laromme, ganz allein mit einem amerikanischen, einem deutschen Journalisten und zwei Familien, die dorthin geflohen waren. Wir wohnten alle in der obersten Etage, weil sich Gas vor allem unten ausbreitet, hatten, wie damals alle in Israel, die Gasmaske immer dabei. Ich lernte bei diesem Aufenthalt Dan Tichon, den stellvertretenden Parlamentspräsidenten, kennen und auch den späteren Generalkonsul für die ostdeutschen Bundesländer, Mordechay Lewy.

    Es gab einen Konsul, extra für den Osten?

    Ja, von 1991 bis 1994. Im Krieg in Israel musste er mich betreuen, bis er selbst zur Armee eingezogen wurde und seine Frau meine Betreuung übernahm. Ich habe ihm dafür später in Deutschland geholfen.

    Wie schätzen Sie die Situation jetzt ein?

    Hoffnungslos. Aber sie überrascht mich nicht. Als ich mit meiner Frau Mitte der 1990er-Jahre Urlaub in Israel machte, sind wir durchs ganze Land gefahren, durch die Wüste gewandert und auch durch Hebron gekommen, hatten Kontakt zu jungen Palästinensern. Die waren begeistert, als sie hörten, dass wir Deutsche waren und begrüßten uns mit „Heil Hitler“. An den Wänden hingen Bilder von Hamas-Führern und von Hitler, den Holocaust habe es nie gegeben. Wir haben uns auf keine Diskussion eingelassen, das war uns zu brenzlig.

    Und wie erklären Sie sich die antisemitischen Vorfälle in Berlin?

    Latenten Antisemitismus gab es immer schon, da kommt viel Unverarbeitetes aus den eigenen Familien hoch, schlechtes Gewissen, Minderwertigkeitsgefühle und was weiß ich alles. Wenn bei Vorträgen diese Sprüche kamen, machte ich von dem Recht des Veranstalters Gebrauch und warf die Leute raus. Diskutieren bringt da nichts. Selbst im christlichen Milieu, das ja eher ein Refugium war in der DDR, habe ich das erlebt. Israelische Freunde von uns haben in der Gemeinde meiner Frau mit Jugendlichen gesprochen und sich die typischen Vorurteile anhören müssen. Sie waren völlig erschüttert. Diese Haltungen sind so tief verankert, auch eine friedliche Revolution kann daran nicht so schnell etwas ändern.

    Konrad Weiß

    geboren 1942 in Schlesien, ist gelernter Elektromonteur, machte an der Volkshochschule Abitur, war Seelsorger in Magdeburg, studierte an der Filmhochschule Babelsberg, drehte für die Defa Dokumentarfilme vor allem für Kinder und Jugendliche. Im September 1989 gehörte er zu den Mitbegründern von Demokratie Jetzt, saß am runden Tisch, wurde im März 1990 als Abgeordneter in die erste frei gewählte DDR-Volkskammer gewählt. Zwischen 1990 und 1994 war er Bundestagsabgeordneter für Bündnis 90/Die Grünen. 2001 trat er aus der Partei aus, weil sie in Berlin eine Koalition mit der PDS eingehen wollte. Weiß lebt mit seiner Frau in Berlin-Pankow.

    #Allemagne #Israël #antisemitisme #sionisme