#Nahel : ces #milices d’#extrême_droite qui se substituent à la #police | Mediapart
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#revoltes
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Un autre marche, mains attachées dans le dos et tête maintenue baissée, entouré par ceux qui l’ont « interpellé ». Plusieurs témoins rapportent à Mediapart des tabassages, notamment d’une personne qui tentait de mettre le feu à une poubelle. Plus gênant, une partie de ces faits se seraient déroulés avec la complicité de la police. Un employé d’un magasin de bricolage confie en effet avoir vu un équipage de la #BAC, dans une Skoda noire, « faire le lien entre la milice et le reste des #effectifs_de_la_police » lors de trois interpellations sauvages auxquelles il dit avoir assisté. « On les a également vus courir à côté des #policiers en tenue… », poursuit-il.
« On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés, confie un policier au Télégramme. Mais en fin de “séquence”, certains d’entre nous ont finalement décidé de les disperser, se rendant compte qu’ils y allaient un peu fort. »
Trois autoproclamés « #anticasseurs » ont accordé une interview à la radio locale Jaime, dans laquelle ils n’ont aucune difficulté à reconnaître leur bonne entente avec les forces de l’ordre. « On se concertait avec la BAC qui nous disait où ne pas aller. Quant aux émeutiers, dès qu’ils nous voyaient, ils couraient. On courait aussi. Si on les attrapait, on leur mettait des Serflex aux mains. » Les #Serflex sont ces colliers de serrage qui font office de menottes de fortune. Leur utilisation contredit les propos tenus à la #radio, lorsqu’ils expliquent que leur action était improvisée.
Qui sont les membres de cette milice soi-disant « spontanée » ?
Les trois « anticasseurs » interviewés par la radio nient appartenir à un groupuscule d’extrême droite. Même si leur rhétorique, sommaire, reprend ses codes. « Non, nous sommes juste des personnes qui veulent sauver la France », résume une jeune femme. « On est des civils qui veulent sauver la France, on est des patriotes, complète un jeune homme. Je ne voulais pas voir ma ville brûler, c’est tout. Cela aurait pu être des “#extrême droite”, des “extrême gauche”, des centristes, des écologistes, j’aurais agi pareil. »
Voir le Rassemblement national au pouvoir les effrayerait-il ? leur demande le journaliste de Jaime Radio. Réponse : « Est-ce que c’est une bonne ou une mauvaise chose, on ne peut pas savoir tant que ça n’arrive pas… »
Des militants de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, ou du syndicat d’extrême droite La #Cocarde étudiante ont été vus cette nuit-là à Lorient au moment de l’intervention de la milice. « Mais c’était trop bien rodé, l’organisation était millimétrée. Jamais les partisans locaux de Reconquête ne seraient capables de cela », veut croire l’employé de magasin de bricolage précité.
Au sein d’une ville connue pour abriter 4 000 militaires de la marine nationale, l’hypothèse d’une participation, au sein de la milice, de fusiliers marins ou de commandos marine, des anciens ou d’active, revient avec insistance. Ceux qui les ont vus agir en sont convaincus. Lors de l’entretien accordé à la radio locale, l’un des « anticasseurs » répète à plusieurs reprises « en tant que civil », une expression plutôt propre aux #militaires. Mais à ce stade, Mediapart n’a pas pu confirmer leur participation.