• A Lyon, la quête d’un séquençage rapide du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/12/21/a-lyon-la-quete-d-un-sequencage-rapide-du-covid-19_6106931_1650684.html

    Aux Hospices civils de Lyon, l’un des centres de référence sur le Covid-19, c’est le chronomètre à la main que se peaufine la filière de lecture rapide des génomes des nouveaux variants du SARS-CoV-2.

    « C’est Noël ! », s’amuse la petite troupe rassemblée autour d’un appareil dernier cri qui vient d’arriver aux Hospices civils de Lyon, ce 9 décembre vers midi. C’est un GridIon de l’entreprise anglaise Nanopore, un décodeur rapide du génome des SARS-CoV-2 que la plate-forme de séquençage de l’établissement, un des deux centres nationaux de référence sur le Covid-19, espère utiliser pour sa « filière urgence ». C’est-à-dire la voie rapide de lecture des 30 000 « lettres » des génomes suspects d’appartenir au variant Omicron, ou responsables de foyers préoccupants à l’hôpital ou ailleurs. L’ambition étant de ne pas rester aveugle face à l’évolution permanente de la pandémie.

    « Actuellement, il faut deux jours pour identifier Omicron, en prenant la place d’un autre échantillon dans la longue chaîne dite de routine, qui va du prélèvement à la machine de séquençage elle-même. Tous les centres essaient de s’organiser pour diminuer ce temps », résume Laurence Josset, virologue et responsable de la plate-forme lyonnaise qui, la veille, était encore en réunion sur le sujet avec ses collègues. Deux centres, Henri-Mondor, à Créteil, et Pasteur, à Paris, attendent leur GridIon, quand l’#IHU de Marseille l’utilise depuis début 2020.

    [...]

    Le séquençage au chevet des malades

    Le #séquençage ne sert pas qu’à traquer les nouveaux variants [sinon, nous, Français, nous en passerions tout à fait, ndc]. Il est aussi utile à l’#hôpital pour savoir quel #anticorps_monoclonal donner, en fonction de la souche virale présente, ou bien pour suivre l’apparition d’échappement thérapeutique. Ainsi, le 28 juillet, dans The Lancet Microbe, l’équipe de séquençage des Hospices civils de Lyon a alerté en urgence la communauté de l’apparition, chez une personne immunodéprimée, d’une mutation en 484e position de la spicule du #SARS-CoV-2 en sept jours, conduisant à l’échec du traitement Bamlanivimab. « Ces évolutions au sein d’un hôte peuvent aussi nous renseigner sur les évolutions possibles du virus dans ses passages entre hôtes », estime Laurence Josset, virologue, responsable de la plate-forme de séquençage au CHU de Lyon. Son service séquence ainsi chaque semaine les virus de patients immunodéprimés, dont certains malades depuis plusieurs mois, pour adapter les traitements et saisir les évolutions du virus.

  • Time to Reassess Tocilizumab’s Role in COVID-19 Pneumonia | Critical Care Medicine | JAMA Internal Medicine | JAMA Network
    https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2772184

    Compte-rendu de 3 études, dont l’étude française, sur le #tocilizumab.

    COVID-19 : pas de place en routine pour le tocilizumab
    https://www.mediscoop.net/algologie/index.php?pageID=24610f343e9df8895804e0c7de15c184&midn=13918&from=newslet

    Le JAMA Internal Medicine publie trois articles évaluant l’utilisation du tocilizumab en cas de pneumonie due au #SARS-CoV-2. Il s’agit d’un #anticorps_monoclonal se liant aux récepteurs de l’#IL-6.

    Des travaux ont montré une mortalité plus élevée chez les patients présentant des taux élevés d’IL-6 et des études non randomisées ont suggéré un bénéfice du tocilizumab en cas de forme sévère de COVID-19. Il s’agit cette fois de deux essais randomisés et d’une grande étude observationnelle STOP-COVID.

    Dans cette dernière, le risque de décès à 30 jours est réduit mais les résultats des essais randomisés sont beaucoup plus contrastés. Les auteurs rappellent que les patients traités par tocilizumab dans l’étude observationnelle sont plus jeunes et présentent moins de comorbidités. Ils présentent davantage d’hypoxémie et de marqueurs d’inflammation. Si les auteurs ont tenu compte de ces facteurs, le risque de #biais ne peut être totalement écarté.

    Concernant les essais randomisés, celui du groupe d’étude RCT-TCZ-COVID-19 et le groupe CORIMUNO-19 incluent des effectifs équivalents mais ne sont pas contrôlés versus placebo ni en aveugle. Dans le premier, les patients étaient sous oxygène et le tocilizumab n’a pas réduit le risque d’admission en soins intensifs et de mortalité.

    Dans le second essai mené en France, les patients étaient sous oxygénothérapie à bas débit et le tocilizumab a été associé à une légère augmentation de la survie sans recours à une intensification de l’oxygénothérapie.

    Pour les auteurs, ces différents travaux ne justifient pas à l’heure actuelle d’adopter le tocilizumab comme traitement de routine.

    L’étude française :

    Effect of Tocilizumab vs Usual Care in Adults Hospitalized With COVID-19 and Moderate or Severe Pneumonia: A Randomized Clinical Trial | Critical Care Medicine | JAMA Internal Medicine | JAMA Network
    https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2772187

    Tocilizumab may reduce the need for mechanical and noninvasive ventilation or death by day 14 but not mortality by day 28; further studies are necessary to confirm these preliminary results.