• Meurtre par balle à Paris : un suspect adepte des théories complotistes d’extrême droite en garde à vue
    http://www.davduf.net/meurtre-par-balle-a-paris-un-suspect-adepte-des

    Lu sur Le Monde | Un homme a été abattu, dans la nuit de vendredi à samedi, dans le 18ᵉ arrondissement de la capitale. Son meurtrier présumé est une figure mineure des sphères complotistes opposées à la politique sanitaire. C’est la seconde fois en quelques mois qu’un militant d’extrême droite est soupçonné d’assassinat. Fin mars, Loïk Le Priol était mis en cause pour le meurtre par balle du rugbyman argentin Federico Martin Aramburu. Interpellé en Hongrie, il est en détention (...) #Agenda

    / #Extrème_Droite

  • La Russie accuse Israël de « soutenir le régime néonazi de Kiev »
    https://rfi.my/8NzN

    L’escalade se poursuit entre Moscou et Jérusalem. En réponse aux excuses réclamées par les Affaires étrangères israéliennes, après que le chef de la diplomatie russe a affirmé qu’Adolf Hitler avait du « sang juif » et parlé d’« antisémitisme juif », la Russie accuse les autorités israéliennes de soutenir le régime « néonazi » en place à Kiev.

    #le_gorafi_encore_plagié

  • Communiqué unitaire et des personnels de l’#université_d'angers contre les #attaques d’#extrême_droite (22.03.2022)

    Cher‧es collègues,

    Depuis quelques semaines, les actes racistes, antisémites et fascistes se développent au sein même de notre #Université, du fait notamment d’étudiant‧es organisé‧es dans des #groupuscules d’extrême droite. Des #croix_gammées ont été taguées dans des toilettes, des autocollants racistes sont collés sur plusieurs de nos campus, un #collage géant « L’immigration tue » revendiqué par le mouvement nationaliste et identitaire #RED (#Rassemblement_des_étudiants_de_droite) est apparu dans la nuit de jeudi à vendredi sur le campus de #Belle_Beille, et ce jeudi 17 mars plusieurs étudiants de cette mouvance ont distribué un #tract infamant, raciste, sexiste et LGBTphobe à #Saint-Serge. Certains de ces actes touchent directement des enseignant‧es : des cours ont été interrompus par des remarques de soutien aux candidats d’extrêmes-droites, des enseignant‧es sont pris‧es à partie sur les #réseaux_sociaux par des étudiant‧es dévoilant leur nom et contenus de cours, et des médias d’extrême-droite attaquent nommément des collègues et leurs recherches liés aux #études_de_genre et à l’#intersectionnalité. Le contexte national d’élection présidentielle et d’exacerbation des discours racistes et violents y est pour beaucoup. Les discours de Blanquer et Vidal contre un soi-disant « islamo-gauchisme » des personnels de l’#ESR aussi. Le contexte local du déroulement du Mois du genre est également à prendre en compte : l’extrême-droite ne supporte pas que nos recherches documentent les inégalités et les dominations.

    Nous avons une pensée particulière pour toutes celles et tous ceux qui sont directement visés par ces attaques. Tous et toutes ensemble devons être vigilant‧es : nous ne laisserons aucun de ces autocollants, tags ou tracts avoir droit de cité au sein de notre université. Nous les effacerons systématiquement. Les discours racistes, sexistes, homophobes ne sont pas des opinions, ce sont des #délits. Les responsables de ces actes s’exposent donc à des #poursuites_judiciaires.

    Le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche doit être le lieu où toutes et tous peuvent trouver leur place sans avoir peur d’une agression qu’elle soit verbale ou physique. Notre université doit permettre à tous et toutes, quelles que soient ses appartenances de genre ou ses origines ethniques, d’étudier, travailler, faire de la recherche. Notre communauté universitaire doit être un rempart contre les projets politiques nauséabonds, réactionnaires et fascistes.

    Nous invitons toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à participer aux activités du Mois du genre tout le long du mois de mars et de la Semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, qui commence lundi 21 mars à l’UA.

    Communiqué signé Snesup-FSU, Snasub-FSU, Sud Education 49, ainsi que des personnels de l’Université d’Angers engagés contre l’extrême-droite.
    (reçu via une mailing-list)

    #racisme #antisémitisme #fascisme #France #sexisme #homophobie #étudiants #Angers #facs

  • L’Allemagne sévit contre l’emploi de la lettre « Z »
    https://www.lessentiel.lu/fr/story/lallemagne-sevit-contre-lemploi-de-la-lettre-z-683793210962

    Les personnes qui utilisent ce symbole pour exprimer en public leur soutien à l’invasion russe « doivent s’attendre à des poursuites pénales », ont annoncé les autorités de Bavière et de Basse-Saxe.


    Un tee-shirt avec la lettre « Z », dans un magasin de Moscou. AFP

    Deux grandes régions allemandes, la Bavière et la Basse-Saxe, ont indiqué vouloir poursuivre toute personne utilisant en public la lettre « Z », symbole du soutien apporté à la guerre menée par la Russie de Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

    Les gens qui « expriment publiquement leur approbation de la guerre d’agression du président russe Poutine contre l’Ukraine en utilisant ce symbole « Z » doivent s’attendre à des conséquences pénales », a déclaré le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe, Boris Pistorius, dans un communiqué.


    Boris Pistorius. - AFP

    Ces sympathisants du Kremlin arborant un « Z » en public « doivent savoir qu’ils peuvent être poursuivis pour avoir toléré des crimes », a prévenu quant à lui le ministre de la Justice du Land de Bavière, Georg Eisenreich, dans un message transmis à l’AFP.

    La Bavière (sud) et la Basse-Saxe (nord) sont les deux plus grands États régionaux du pays en superficie. Depuis le début de la guerre menée contre l’Ukraine, un « Z » blanc est apparu sur les chars et les uniformes des forces d’invasion russes.

    « Absolument incompréhensible »
    Ce signe a été depuis décliné dans l’espace public, en Russie mais aussi en dehors du pays et de la zone de guerre, en étant montré « sur des bâtiments, des voitures ou des vêtements », explique le ministère en Basse-Saxe.

    Que cela soit aussi le cas dans cette région d’Allemagne, lors de manifestations par exemple, est « absolument incompréhensible » et vise à « cautionner ces crimes », a ajouté M. Pistorius.

    « Chacun est autorisé à exprimer son opinion en Allemagne », mais « la liberté d’expression s’arrête là où commence le droit pénal », lui a fait écho le ministre bavarois, dont les services ont donné des instructions aux procureurs publics de Bavière.

    Le code pénal allemand punit de peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et d’une amende pécuniaire quiconque manifeste une approbation publique de guerres d’agression, susceptible de troubler l’ordre public.

    #censure #opinion #opinions #guerre #liberté_d’expression #surveillance

    • Dans les 65 pays où McKinsey est intervenu, la gestion de la crise covid a donc été faite de rapports copiés les uns sur les autres et à prix d’or pour imposer le confinement, la vaccination, les masques, interdire les traitements.
      C’est ça la #mondialisation.
      Faut coordonner les décisions.

      J’espère que le 10 avril les Français auront un peu de lucidité.
      #mac_kinsey #McKinsey

    • Un néo-nazi français de retour d’Ukraine mis en examen pour des propos racistes AFP
      https://fr.timesofisrael.com/un-neo-nazi-francais-de-retour-dukraine-mis-en-examen-pour-des-pro

      Mathieu B., un militant néonazi français de retour d’Ukraine, a été mis en examen dimanche à Paris pour des « injures » et des « provocations » à caractère raciste, a appris l’AFP jeudi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

      Le quotidien a raconté le retour de cet homme en France depuis l’Ukraine, en passant par la Hongrie, qui aurait été provoqué par le déclenchement de la guerre meurtrière et dévastatrice lancée par la Russie.


      Selon Le Monde, il avait fait l’objet d’une plainte déposée en octobre 2021 par l’Observatoire juif de France, et était depuis surveillé dans le cadre d’une enquête confiée par le parquet de Paris à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre.

      Les gendarmes de l’OCLCH disposent d’une unité dédiée à la haine en ligne.

      D’après le quotidien vespéral, Mathieu B., qui se surnommait également « le grand monarque » ou « Saint-Claude 88 », ces deux derniers chiffres étant une référence néo-nazie, a été interpellé à Marseille le 18 mars.

      Dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 20 mars, il a été « mis en examen le même jour des chefs d’injures à caractère racial et provocations à la haine et à la discrimination à caractère raciste par voie électronique », puis placé sous contrôle judiciaire, a indiqué une source judiciaire.

      Le site Conspiracy Watch, qui s’intéresse à cette mouvance, estime que les contenus qu’il publie « se caractérisent par leur racisme et leur antisémitisme outranciers ».

      « Prônant ‘la supériorité de la race aryenne’, il promeut également des thèses complotistes, négationnistes et pseudo-scientifiques (platisme, complot reptilien, énergie libre, etc) », écrit le site.

      #ukraine #racisme #antisémitisme #mercenaire #néo-nazi #Conspiracy_Watch

  • L’#Algérie sous #Vichy

    De l’été 1940 à l’été 1943, l’#Algérie_française se donne avec enthousiasme à la révolution nationale voulue par #Pétain. Ce dont de nombreux Européens d’Algérie rêvent depuis longtemps s’accomplit : rétablissement de l’#ordre_colonial, mise au pas des populations et abrogation du #décret_Crémieux qui, en 1870, avait fait des Juifs d’Algérie des citoyens français.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64265_0

    #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire #Juifs #antisémitisme #Maréchal_Pétain #collaborationnisme #impérialisme #France #Georges_Hardy #général_Weygand #Maxime_Weygand #Juifs_d'Algérie #déchéance_de_nationalité #licenciement #citoyenneté #exclusion_scolaire #Juifs_indigènes #catégorisation #Italiens_d'Algérie #indigènes #extrême_droite #Edouard_Drumont #Drumont #émeutes_antijuives #musulmans #Gabriel_Lambert #Messali_Hajj #assimilation #Ferhat_Abbas #égalité_par_le_bas #propagande #pauvreté #discriminations #typhus #Georges_Claude #confiscation_des_biens #aryanisation_économique #service_des_questions_juives #terres #camps #internement #camps_de_travail #camps_d'éloignement #indésirables #torture #Bedeau #chasse_aux_Juifs #service_d'ordre_de_la_légion (#SOL) #étoile_jaune #fascisme #oppression #résistance #José_Aboulker #Opération_Torch #général_Juin #Alphonse_Juin #François_Darlan #général_Giraud #unités_de_travail #Henri_Giraud #rafles #Fernand_Bonnier_de_la_Chappelle #Marcel_Peyrouton #débarquement #Etats-Unis #USA #spoliation #Jean_Monnet #Sidney_Chouraqui #armée_d'Afrique #camp_de_Bedeau #de_Gaulle #déshumanisation

    ping @postcolonial @isskein @karine4 @cede

  • La propagande antisémite - Discours et images d’hier et d’aujourd’hui | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/098107-000-A/la-propagande-antisemite

    Dans le sillage de la pandémie de coronavirus, l’antisémitisme gagne du terrain partout dans le monde. Des chercheurs observent ainsi comment d’anciens mythes de conspiration antijuifs sont recyclés pour expliquer la crise sanitaire, notamment en ligne. Où ce nouvel #antisémitisme prend-il ses racines ?

    Grâce au pouvoir d’Internet et des réseaux sociaux, mèmes et autres contenus antisémites atteignent des cibles nouvelles, certains services de messagerie se muant en espaces de choix pour l’incitation à la haine. Dans certains cas, la radicalisation en ligne peut conduire à la violence physique, comme en témoigne l’attentat contre la synagogue de Halle, en Allemagne, en 2019. Où ce nouvel antisémitisme prend-il ses racines ? Peut-on établir des parallèles entre le langage cinématographique nazi et certaines campagnes électorales d’extrême droite ? Revenant aux origines de cette haine vouée aux juifs, des spécialistes de l’extrémisme, des historiens et des cybermilitants décodent anciens et nouveaux stéréotypes antisémites – pour certains tout droit issus de la propagande nazie –, tout en donnant un aperçu du contexte historique dans lequel ils ont prospéré de part et d’autre du Rhin.

    (pas encore vu...)

  • L’#Ukraine : 20 ans avant la Shoah, les pogroms ont tué 100 000 Juifs – puis ont été oubliés. Rich Tenorio
    https://fr.timesofisrael.com/20-ans-avant-la-shoah-les-pogroms-ont-tue-100-000-juifs-puis-ont-e

    Au début des années 1920, des milliers d’enfants juifs réfugiés d’Ukraine affluent à Moscou, fuyant une série de pogroms terrifiants. Le légendaire artiste juif, Marc Chagall, se souvient avoir donné des cours d’art, à certains de ces réfugiés, dans un orphelinat juif situé à l’extérieur de la capitale soviétique. Il s’est souvenu des atrocités horribles dont ils ont parlé – leurs parents assassinés, leurs sœurs violées et tuées, et les enfants eux-mêmes chassés par le froid, épuisés et affamés.


    Des Juifs britanniques manifestent pour protester contre les pogroms de 1918-1921. (Crédit : avec l’aimable autorisation de Jeffrey Veidlinger)

    Contrairement à la Shoah, cette première vague de violence antisémite, a été largement oubliée par l’Histoire. Pourtant, à l’époque, elle faisait la Une des journaux. De 1918 à 1921, plus de 1 100 pogroms ont tué plus de 100 000 Juifs dans une région qui fait partie de l’Ukraine actuelle. Cette violence, à grande échelle, a fait craindre que, la haine antisémite, ne menace la vie de six millions de Juifs en Europe. L’écrivain Anatole France faisait partie de ceux qui ont fait de telles prédictions ; moins de 20 ans plus tard, ces craintes se sont réalisées.

    L’histoire de ces pogroms funestes est relatée dans un nouveau livre, In the Midst of Civilized Europe : The Pogroms of 1918-1921 and the Onset of the Holocaust, [« Au milieu de l’Europe civilisée : les Pogroms de 1918-1921 et le début de la Shoah] par Jeffrey Veidlinger, professeur d’histoire et d’études juives à l’université du Michigan.

    « Je pense qu’à l’heure actuelle, ils ne sont pas du tout très connus, principalement parce qu’ils ont été tellement dépassés par la Shoah », a déclaré Veidlinger au Times of Israel lors d’un entretien téléphonique. « Dans l’entre-deux-guerres, ils étaient très connus. D’une certaine manière, il semble que tout le monde n’écrivait que sur eux à l’époque. »

    Enraciné dans un précédent projet de recherche linguistique avec des Juifs âgés parlant yiddish en Ukraine qui ont raconté à Veidlinger avoir survécu aux pogroms, le livre ramène les lecteurs à ce moment troublant de l’histoire pendant la guerre civile russe.

    « C’est terrifiant et effrayant », a déclaré Veidlinger. « Il est difficile d’écrire ce témoignage. C’était difficile pour moi de l’entendre, et probablement difficile pour eux de le raconter. »

    La phrase titre provient des craintes de la France pour l’avenir du judaïsme européen. Le poète et journaliste français, a noté que, certains des pogroms se sont produits au même moment que les pourparlers de paix de Versailles destinés à mettre fin à la Première Guerre mondiale. L’un d’entre eux, a peut-être été, le plus grand massacre de Juifs de l’histoire moderne jusqu’à cette date : le pogrom de Proskuriv, le 14 février 1919, avec 911 morts recensés, soit, selon Veidlinger, un tiers du total réel.
    « Je pense que c’était presque un génocide », a déclaré Veidlinger à propos du pogrom de Proskuriv. « Il montre comment la violence s’est intensifiée pendant la très courte période de temps entre novembre 1918 et février 1919 ».


    Une famille juive se tient devant sa maison saccagée après le pogrom de Kishinev en 1903. (Crédit : domaine public)

    Outre les témoignages recueillis par Veidlinger au cours du siècle actuel, il en a consulté de nombreux autres dans les archives – notamment des récits plus contemporains de survivants et de travailleurs humanitaires, juifs et chrétiens, qui ont cherché à les aider. Entre-temps, il a découvert que les pogroms avaient de nombreux auteurs différents. Des membres des deux camps opposés, le rouge et le blanc, dans la guerre civile russe ont participé aux violences, tout comme de nombreux soldats et civils ukrainiens et polonais, ainsi que des chefs de guerre locaux
    . . . . .
    L’hostilité à l’égard des Juifs allait se coaliser dans les pogroms de 1918-21. Une section effrayante du livre raconte quatre de ces pogroms dans l’ordre chronologique, dont deux épidémies distinctes dans la ville de Zhytomyr. Collectivement, ils représentent les multiples façons dont les pogroms, ont éclaté, qu’il s’agisse d’événements isolés commis par des unités de l’armée mécontentes ou d’actions à plus grande échelle impliquant davantage de troupes.


    Corps des victimes juives du pogrom d’Orvuch, en Ukraine, en février 1919. (Crédit : Domaine public)

    . . . . .
    Veidlinger relate également la situation dans la Pologne voisine, où l’un des premiers de ces pogroms a eu lieu – à Lemberg (aujourd’hui Lviv) en novembre 1918, alors que l’indépendance de la Pologne était établie.
    Le livre décrit le viol de femmes et de jeunes filles juives et la destruction de rouleaux de la Torah, les auteurs du pogrom comprenant des soldats polonais ainsi que des civils.
    L’auteur décrit les pogroms, contre les Juifs en Pologne, comme étant mieux documentés, à l’époque, que ceux en Ukraine. Un conflit entre les deux pays a empêché un enquêteur international – le juif américain Henry Morgenthau, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l’Empire ottoman – d’accéder à la zone de guerre de l’Ukraine. Le livre cite des déclarations controversées, que Morgenthau a faites plus tard dans ses mémoires, comme le fait de décrire certains rapports de pogroms en Pologne ; comme exagérés par les dirigeants de la communauté juive, et de blâmer le sionisme comme une cause des pogroms.


    Funérailles de rouleaux de la Torah, profanés après le pogrom de Kishinev en 1903, au cours duquel 49 Juifs ont été assassinés et des centaines de femmes violées (Crédit : domaine public).
    . . .
    Pendant ce temps, en Allemagne, Adolf Hitler est lui-même en quête de vengeance – pour la défaite allemande lors de la Première Guerre mondiale – et utilise les craintes de bolchevisme prétendument propagées, par les réfugiés juifs, comme carburant pour porter le mouvement nazi au pouvoir.


    Symon Petliura, un homme d’État ukrainien des années 1920, accusé du meurtre de 50 000 compatriotes juifs (Crédit : capture d’écran YouTube)

    Cependant, tous les Juifs ukrainiens ne sont pas partis. Pour ceux qui n’avaient pas les moyens ou le désir d’émigrer, un résultat tragique se produisit deux décennies plus tard, après que l’Allemagne nazie eut envahi l’Union soviétique dans le cadre de l’opération Barbarossa en 1941. Les massacres de Juifs perpétrés par les nazis, notamment à Babi Yar cette année-là, font écho aux pogroms de 1918-21. Des Ukrainiens – y compris des descendants des auteurs des pogroms précédents – ont aidé les nazis, à massacrer les derniers Juifs de la région. À Bila Tserkva, en août 1941, les nazis hésitaient à massacrer un groupe d’enfants juifs, et laissaient les auxiliaires ukrainiens, tuer les enfants à la place.

    « Nous imaginons la nature de la Shoah comme Auschwitz, très mécanisé et bureaucratisé », a déclaré Veidlinger. Pourtant, a-t-il ajouté, il y avait aussi « la Shoah par balles, la façon dont la Shoah, s’est manifesté en Ukraine, ainsi qu’en Biélorussie et en Lituanie. Nous voyons les tueries comme beaucoup plus intimes, beaucoup plus participatives, plus ouvertes. Cela attire naturellement les comparaisons avec les pogroms. C’est très similaire aux pogroms de 1918 à 1921 ».

    Pourtant, a-t-il réfléchi, « les conséquences de la Shoah, ont été tellement plus graves que ces pogroms particuliers [de 1918 à 1921] ont tout simplement disparu de la mémoire ».

    #pogroms #Shoah #antisémitisme #violence #génocide #Pologne #Biélorussie #Lituanie #mémoire

  • Le danger des fausses accusations d’antisémitisme

    Nous ne sommes qu’à une semaine de l’année 2022, et déjà les efforts pour redéfinir l’antisémitisme – ou, plutôt, pour rendre le terme si contradictoire et amorphe qu’il est vidé de toute signification – se poursuivent à un rythme soutenu. Quelques jours à peine avant le premier anniversaire de l’attaque du Capitole, au cours de laquelle une foule antisémite armée, alimentée par une conspiration, a tenté de saboter le décompte des voix du Congrès, un haut fonctionnaire israélien a suggéré que le fait de poster une photo de drapeaux palestiniens lors d’une manifestation, accompagnée d’un slogan ouvert sur la solidarité, équivalait à de la haine anti-juive.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/01/17/le-danger-des-fausses-accusations-dantisemitisme

    #antisemitisme

    • D’abord on orthographie correctement Jean-Luc Mélenchon !
      Ensuite Il y a eu une distribution de masques FFP2 hyper protecteurs gratuite à l’entrée. Vous ne pouvez pas les qualifier d’irresponsables ! Il faut bien trouver autre chose pour les dénigrer !
      Ça devient insupportable ! @colporteur @arno @tintin @rastapopoulos

      Il faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas admettre que le meeting de #MelenchonNantes renvoie beaucoup de monde à ses chères études. En ces temps chaotiques et si peu humains, Chapeau !" Françoise Degois

      Françoise Degois, ma sociale démocrate préférée !

      Quand #Mélenchon tue le game !

      https://www.youtube.com/watch?v=hkzV-GnFxGk


      Vous me faites penser à tous ces éditorialistes de pacotille :

      Une pensée pour les éditorialistes des chaînes des milliardaires qui transpirent en se triturant la tête pour trouver des trucs négatifs à dire sur le meeting de Mélenchon.
      Ça ne peut être facile tous les jours…

      #MelenchonNantes #Melenchon2022
      https://twitter.com/realmarcel1/status/1482731598386716679?cxt=HHwWjoCzsY2i3JMpAAAA

      Ce meeting, comparé à ceux des autres, indiquent bien où se situe le futur de l’humanité.
      Dans l’union des peuples. #UnionPopulaire
      #LFI-Bashing ! ça continue !

    • eh, du calme le fan club. que vous m’autorisiez ou pas je reste fidèle à la chanson ni Tribun.

      si je fais toujours la même faute sur le nom de ce type dont je me souviens si bien la carrière OCI-socialiste c’est sûrement que le mélange de choses soutenables et d’ignominies dont témoignent fort bien ses supporters, et pas seulement le leader massimo, insiste

      le coup, du show plus grandiose encore que ce que les primaires américaines donne, c’est du « solutionnisme techno » façon t’a vu le mien (de spectacle) il est plus fort.

      on pourrait appeler ce meeting look up ! (moi, je t’explique)

      les masques à 20 centimes, c’est bien le moins ! (surtout quand cela fini par faire l’objet de revendications de la part de salariés, deux ans après...), spécialement si on veut faire un gros truc en intérieur sans que ça soit un cluster.

      si il y avait une ligne claire c’est sur l’absence de filtration de l’air (il y avait des filtres hépa dans cette salle) que LFI chercherait à faire son miel (et ils trouveraient même des Modem et je ne sais quoi à l’assemblée) contribuant ainsi à ce que cela devienne un préalable à l’acceptation d’aller au boulot, à l’école, en fac (mais ils respectent l’économie, et ça les intéresse pas les mobilisations collectives qui ne soient pas électorales, sauf pour essayer des faire leur beurre, même si c’est les manifs actuelles du samedi, truffées de QAnonisme et fafs)

      d’où les vaccins seraient par essence du solutionnisme techno ?

      cette façon de coller démagogiquement au populaire dans ce qu’il a de moins malin (la défiance sur les vaccins, et les anti vax) est catastrophique.

    • Le texte en entier :

      En revanche, Jean-Luc Mélenchon, dans son discours, ne dénonçait pas la vaccination, mais le manque d’initiatives prises pour stopper la crise sanitaire, qui, selon lui, réside dans l’élevage intensif « qu’il faut faire cesser » : « Et parce qu’il y a cette déforestation, alors les animaux sauvages contaminent les animaux domestiques et les animaux domestiques, les êtres humains après avoir été enfermés dans les élevages hyperintensifs dans lesquels on les enferme. Et alors, la maladie se propage et alors ils inventent des passes sanitaires et des vaccins à une, deux, trois, quatre doses, sans fermer un seul élevage intensif et sans faire cesser le martyre pour les animaux et le danger pour les êtres humains », a-t-il ajouté.

      Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon avait annoncé être complétement vacciné, mais favorable à une licence libre sur les vaccins.

      https://www.ladepeche.fr/2022/01/17/presidentielle-2022-jean-luc-melenchon-a-t-il-fait-huer-la-foule-contre-le

      Jean-Luc Mélenchon, dans son discours, ne dénonçait pas la vaccination, mais le manque d’initiatives prises pour stopper la crise sanitaire.

      Il y a aussi Mathias Wargon, l’urgentiste macroniste, qui semble super énervé sur twitter par rapport aux sifflements. D’un autre côté il est toujours énervé. Quant à la fake news…que dire ? Pour le coup je pense comme Mélenchon : le vaccin n’est pas tout et le pass vaccinal ne sert à rien. La preuve : Omicron baisse sans depuis quelques jours.

      Triste de l’assimiler aux antivax et de l’attaquer comme un Vulgaire Wargon sur des sifflements.

      Quelle déception face à votre obsession !

      Et n’oublions pas ce qu’est le macronisme de la part de Wargon : une appli pour apprendre que les urgences sont fermées faute de personnel !

      Le saviez-vous ? Il existe une appli en Ile de France qui permet de savoir si les urgences à coté de chez vous sont plus ou moins chargées en temps reel ! Oui oui ! Allez voir « Mes Urgences » sur IOS ou Android !!!

      Un gadget ridicule qui permet de masquer la paupérisation des services publiques hospitaliers.

    • « Si Mélenchon avait le moindre scepticisme s’agissant des vaccins - comme certains le laissent entendre ce soir -, plaiderait-il avec autant de force pour la levée des brevets qui a pour but d’élargir la vaccination à la population mondiale ? »
      Pierre Jacquemain

    • Et alors, la maladie se propage et alors ils inventent des passes sanitaires et des vaccins à une, deux, trois, quatre doses, sans fermer un seul élevage intensif et sans faire cesser le martyre pour les animaux et le danger pour les êtres humains

      Je suis désolé, Mélenchon sait parler, il est intelligent hein, il a répété assez de fois qu’il fallait parler intelligemment au « peuple » qu’il sanctifie, mais ça c’est quand même du discours de café du coin tant sur la forme que sur le fond, c’est minable, c’est faux (les chauve-souris ou pangolins peut-être à l’origine du virus ne sont pas issus d’élevages intensifs), c’est indigne de quelqu’un qui prétend représenter la « gauche ». Ce « ils inventent » là, tiens c’est marrant, lui qui parle d’admiration pour les ingénieurs, les techniciens, le « peuple » qui « sait », tout d’un coup ça semble se réduire à un ramassis de crypto-scientistes qui œuvre dans l’ombre. Lui qui parle de la France avec des trémolos dans la voix, il aurait pu rappeler que la recherche sur l’ARN a débuté en partie dans notre pays et qu’il faudrait se poser des questions sur pourquoi on n’a pas été capable de faire un vaccin, pourquoi la recherche est délabrée en France. Mais non, on préfère parler de surgelé, de « ils inventent » des trucs et des machins, comme un vulgaire péquin au comptoir du bar...

      Alors faute de mieux ailleurs, sans parler des autres casseroles qu’il traîne derrière lui, il aura peut-être des voix d’un tas de gens mais qui iront avec une pince à linge sur le nez, car vraiment ça fait pas rêver.

    • Ce « alors ils inventent », qui désigne à la vindicte publique les chercheurs (et chercheuses au passage) qui viennent de sauver quelques millions de vies, est honteux. Si Katalin Kariko, Uğur Şahin ou Özlem Türeci avaient été françaises ou affiliées à l’institut Pasteur, je suis sûr que JLM aurait trouvé à racler quelques miettes de fierté nationale au fond de sa casserole idéologique. Mais il se trouve qu’elle est hongroise aux Etats-Unis, et qu’ils sont turc/ques en Allemagne. Booooo.

    • Une question logistique

      Pour expulser 1 million de personnes comme le propose Zemmour, combien faut-il de trains, de bateaux, d’avions, et de travail humain ? Tout ça n’est pas sérieux et ne tient pas debout.

      https://twitter.com/JLMelenchon/status/1486809572107071495

      Jean-Luc Mélenchon, @JLMelenchon

      quel déclin ! qu’ont-ils fait de la grandeur de la France ! on avait réussi à envoyer deux millions de conscrits en Algérie et on peut pas bouter moitié moins de météques, je pleure.

  • Die Stadt ohne Juden
    https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Stadt_ohne_Juden

    texte intégral
    https://gutenberg.org/cache/epub/35569/pg35569-images.html

    Dès 1921 deux romans et un film anticipaient le triomphe de l’antisemitisme et l’expulsion des juifs d’Autriche et d’Allemagne. Le sujet avait une importance telle qu’il faut partir du principe que vers la fin des années 1920 chaque autrichien et allemand était au courant du projet nazi.

    Pire encore est l’évidence que les idées des écrivains et cinéastes dystopiques voient sytématiquement leur imaginaire se transformer dans une réalité davantage cruelle. Pensons aux films de Roland Emmerich comme The Day After Tomorrow ou Outbreak de Wolfgang Petersen et nous comprenons ce qui nous attend.

    Die Stadt ohne Juden ist ein österreichischer Stummfilm aus dem Jahr 1924, der auf dem zwei Jahre zuvor erschienenen gleichnamigen Roman von Hugo Bettauer basiert und dem Genre des Expressionismus zugeordnet wird. Dem Roman von übermorgen, wie der Untertitel lautet, wird aus heutiger Perspektive oft prophetische Weitsicht in Bezug auf die Geschehnisse im Dritten Reich zugeschrieben, die sich auch in den filmischen Bildern der Vertreibung der Juden widerspiegelt. Die Regie führte Hans Karl Breslauer. 2019 erschien eine vollständig rekonstruierte Fassung des zeitweilig als verschollen gegoltenen Films.

    Hugo Bettauer
    https://de.wikipedia.org/wiki/Hugo_Bettauer

    Ermordung und Gerichtsverfahren

    Das Urnengrab an der Feuerhalle Simmering
    Nach einer wochenlangen Medienkampagne gegen Bettauer schoss der 21-jährige Zahntechniker Otto Rothstock am 10. März 1925 Bettauer in seiner Redaktion, die sich in der Langen Gasse 5–7 befand, nieder.[6] Bettauer wurde schwer verletzt mit fünf Schüssen[7] in Brust und Arme ins Krankenhaus eingeliefert.[8] Am 26. März starb Hugo Bettauer im Alter von 52 Jahren an den Folgen des Attentats.[9]

    Noch während er im Krankenhaus lag, kam es im Wiener Gemeinderat zu handgreiflichen Auseinandersetzungen. Über die Motive des Attentäters wurde lange gerätselt. Dieser behauptete, er habe ein Fanal gegen die angebliche Sittenlosigkeit eines Autors setzen wollen, der mit seinen sexuell freizügigen Schriften berühmt geworden sei. Fakt ist, dass Otto Rothstock vor dem Anschlag Mitglied der NSDAP war, wieder austrat und nach der Tat von NS-nahen Anwälten und Freunden unterstützt wurde. Vom Geschworenengericht wurde er zwar wegen des Mordes freigesprochen, das Gericht veranlasste aber die Einweisung des Attentäters in eine psychiatrische Klinik,[10] die er nach 18 Monaten Ende Mai 1927 als freier Mann verließ.

    1977 konnte sich Otto Rothstock in einem Interview in der Sendung Teleobjektiv des Österreichischen Rundfunks der „Auslöschung“ Bettauers rühmen

    Berlin ohne Juden
    https://de.wikipedia.org/wiki/Berlin_ohne_Juden

    Berlin ohne Juden ist ein 1925 erschienener dystopischer Gegenwartsroman von Artur Landsberger, der eine Vertreibung der deutschen Juden und eine judenfreie deutsche Gesellschaft beschreibt. Die Handlung entfaltet sich im Berlin der 1920er Jahre.
    ...
    Landsbergers zentrale Hypothese ist nicht, dass die deutschen Juden, würden sie vertrieben, aufgrund einer allgemeinen Krise zwangsläufig zurückkehren müssten, sondern dass Deutschland ohne den jüdischen Beitrag ökonomisch, geistig und kulturell erheblich ärmer wäre.

    Das Werk erlebte zunächst nur eine einzige Auflage. Als jüdischer Autor wurde Landsberger ab 1933 nicht mehr verlegt. Erst Ende der 1990er Jahre wurden seine Gesellschaftsromane wiederentdeckt.

    Artur Landsberger
    https://de.wikipedia.org/wiki/Artur_Landsberger

    Artur Hermann Landsberger (geboren 26. März 1876 in Berlin; gestorben 4. Oktober 1933 ebenda) war zu seiner Zeit einer der meistgelesenen deutschen Romanschriftsteller. Außerdem trat er als Literatur- und Filmkritiker hervor.

    https://de.wikipedia.org/wiki/Outbreak (1995)
    https://de.wikipedia.org/wiki/The_Day_After_Tomorrow (2004)

    #antisemitisme #histoire #littérature #roman #film #Allemagne #Autriche #dystopie

  • Audio Antisémitisme et islamophobie : sommes nous condamnés à être des frères ennemis- Lignes de Crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/audio-antisemitisme-et-islamophobie-sommes-nous-condamnes-a-etre-d

    Le 6 novembre, à la Mutinerie, trois intervenants, Rafik Chekkat, militant contre les violences policières et l’islamophobie, Hamza Esmili, anthropologue et activiste antiraciste, et Nadia Meziane, membre de Lignes de Crêtes introduisent une conférence contre l’antisémitisme par un des sketchs les (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Le passé trouble des liens entre l’aristocratie allemande et le parti nazi Robert Philpot - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/le-passe-trouble-des-liens-entre-laristocratie-allemande-et-le-par
    Des faits rapportés dans une réclamation d’indemnisation de la famille royale allemande pourraient relancer la polémique sur le rôle de la noblesse sous le régime de Hitler

    LONDRES – Aucun moment de l’histoire de la résistance allemande au nazisme n’a fait l’objet d’autant d’attention – ou n’a été autant mythifié – que le « complot de juillet » de 1944, lorsque la bombe du comte Claus von Stauffenberg a failli assassiner Adolf Hitler. Les conspirateurs, comme l’avait dit l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl en 1994, étaient « les plus nobles et les plus grands » individus « qui aient jamais été produits dans l’histoire de l’humanité ».

    La bravoure de Stauffenberg et de ses compagnons de conspiration – et leurs origines aristocratiques – a cimenté dans l’imaginaire populaire l’idée selon laquelle la noblesse allemande était à l’avant-garde de l’opposition intérieure au national-socialisme.

    Mais, selon le Dr Stephan Malinowski, auteur de Nazis & Nobles : The History of a Misalliance, la réalité est un peu plus complexe. Non seulement l’écrasante majorité des conspirateurs ont apporté « une contribution substantielle à l’ascension de la dictature nazie », écrit-il, mais nombre de ceux qui ont tenté de tuer Hitler au cours de l’été 1944, alors que l’Allemagne se dirigeait vers la défaite, avaient eux-mêmes eu auparavant une relation profondément ambiguë avec le Troisième Reich.

    Le rôle des échelons supérieurs de la société allemande dans l’accession au pouvoir des nazis est un pan de l’Histoire souvent négligé et oublié.

    « Il est fascinant de constater que… nous avons des livres sur l’histoire de la paysannerie, des femmes et des commerçants, mais que très peu a été écrit sur la noblesse et sur ces familles encore très puissantes et très influentes », explique Malinowski dans une interview au Times of Israël . « C’est difficile à expliquer. »

    Le livre de Malinowski, qui vient d’être publié en anglais pour la première fois, arrive donc à point nommé. Les médias allemands se penchent actuellement sur les démarches juridiques entreprises par l’ancienne famille royale allemande pour réclamer une compensation pour les biens qui lui ont été confisqués par les Soviétiques après 1945.

    Mais pour que sa demande aboutisse, la famille Hohenzollern doit prouver que le prince héritier Wilhelm, fils du Kaiser qui s’est exilé à la fin de la Première Guerre mondiale, n’a pas apporté de « soutien substantiel » aux nazis.

    Malinowski, dont les recherches ont mis en évidence le soutien public du « petit Willie » aux premières mesures prises par les nazis contre les Juifs en Allemagne en mars 1933, est l’un des quatre experts chargés de fournir des avis confidentiels dans cette affaire.

    « Mon sentiment personnel est qu’en suscitant l’intérêt des historiens, la famille a ouvert une boîte de Pandore qu’elle pourrait, avec le recul, regretter. Ce que les historiens vont découvrir sur la famille après 1919 n’est pas très agréable », estime Malinowski.


    L’historien Stephan Malinowski, auteur de ‘Nazis & Nobles.’ (Crédit : Manfred Thomas/ Autorisation)

    Bien sûr, comme le dit Malinowski, la noblesse allemande n’était pas un groupe homogène, mais divisée selon des critères de richesse, de religion et de géographie. L’aristocratie catholique du sud, par exemple, s’est avérée bien plus insensible à l’appel des nazis que la noblesse protestante de Prusse. De même, la « petite noblesse » – ceux qui se situent aux échelons inférieurs de l’aristocratie sur le plan social et économique – a adopté le national-socialisme avec plus d’enthousiasme que la « grande noblesse », ancienne propriétaire terrienne et toujours immensément riche.

    Néanmoins, les haines partagées – et l’opportunité de gain personnel que les nazis leur faisaient miroiter – ont contribué à forger ce que Malinowski appelle une « mésalliance », terme aristocratique désignant un mariage scandaleux entre un membre de la noblesse et une personne de rang inférieur. Ces haines – vis-à-vis de Weimar et de sa démocratie, du libéralisme, de la gauche, de la classe moyenne supérieure, des intellectuels et des villes – étaient soudées par la « colle symbolique » d’un antisémitisme enragé.

    Au lendemain de la révolution de 1918, qui a renversé l’ordre social et politique de l’Allemagne impériale et inauguré la république démocratique de l’entre-deux-guerres, il n’y a pas eu de « Terrorisme rouge » dirigé contre la noblesse, comme celui qui sévissait alors en Russie.

    Mais la révolution a déclenché un processus crucial de déclin social et de radicalisation politique au sein d’une grande partie de l’aristocratie. La noblesse a subi des pertes concrètes de pouvoir et de statut.



    « Nazis & Nobles, » écrit par le docteur Stephan Malinowski. (Autorisation)

    Les « réseaux de vieux garçons » aux plus hauts niveaux de la fonction publique se sont effondrés et, surtout, le traité de Versailles a décimé le corps des officiers allemands, frappant particulièrement la petite noblesse. Sur les quelque 10 000 nobles qui avaient servi dans l’armée du Kaiser, seuls 900 environ ont trouvé un emploi dans la nouvelle Reichswehr.

    Parallèlement, la fuite du Kaiser et la fin de la monarchie laissent la noblesse à la dérive sur le plan idéologique, créant un vide symbolique et politique fatal. Ce vide a laissé l’aristocratie à la merci de la pensée radicale de la « Nouvelle Droite » des intellectuels de la classe moyenne, avec lesquels elle partageait le désir de renverser ce que l’un des leurs, l’avocat et journaliste Edgar Julius Jung, appelait le « règne des inférieurs » de la république démocratique.

    Les DAG de la guerre
    Principalement, mais pas exclusivement, issue des rangs de la petite noblesse, la Société noble allemande (DAG) – à laquelle appartenait, selon les estimations, un tiers de tous les aristocrates adultes à son apogée en 1925 – a à la fois illustré et contribué au processus de radicalisation. En 1919, la société a été la première organisation aristocratique à déclarer son désir de « se débarrasser de l’esprit juif et de sa culture ».

    Un an plus tard, alors que le futur président de Weimar, le maréchal général Paul von Hindenburg, occupait le poste de président d’honneur, la conférence annuelle de l’organisation a adopté un « paragraphe aryen » dans ses statuts excluant les futurs membres d’ascendance juive. Cette disposition fut rapidement étendue à l’adhésion de tout aristocrate qui « est ou était » marié à une personne qui n’était pas « racialement pure ». (Bien que les sociétés nobles catholiques aient tenu des débats similaires, les principales organisations telles que l’Association des aristocrates catholiques ont choisi de ne pas suivre l’exemple de la DAG).

    Les premières années de la République sont également marquées par la décision de commencer à compiler un registre de tous les membres de la noblesse éligibles sur le plan racial. Lors d’une conférence tenue en 1920, il a été décidé que pour être admis, un aristocrate devait fournir « une déclaration écrite selon laquelle le demandeur… n’a, à sa connaissance, aucun ou, tout au plus, un individu sémite ou de couleur parmi ses 32 ancêtres paternels ou maternels en ligne directe ou ceux de son conjoint ».



    Le président Paul von Hindenburg et Adolf Hitler en 1933. (Crédit : Bundesarchiv bild/via Wikimedia Commons)

    « Ce qui m’a frappé lorsque je me suis penché pour la première fois sur le sujet il y a une vingtaine d’années, c’est le degré et la rapidité avec lesquels la noblesse allemande, et notamment prussienne, s’était adaptée aux aspects raciaux et biologiques [de l’antisémitisme] », explique Malinowski. Ces débats, affirme-t-il, préfigurent à certains égards « la logique » appliquée dans les lois de Nuremberg. »

    Néanmoins, comme l’explique Malinowski, le discours national-socialiste sur la « révolution » et – pour ceux qui répondaient à ses critères raciaux stricts – sur une « Volksgemeinschaft » (ou « communauté nationale ») égalitaire « a dû paraître assez horrible aux oreilles des nobles » et le langage parfois « opaque » du parti sur la propriété a constitué un point de tension réel entre l’aristocratie et les nazis.

    Conscient du danger que représentent de tels sentiments lorsqu’il cherche à séduire les élites de la classe moyenne supérieure et de l’aristocratie, Hitler se veut rassurant en affirmant qu’il ne cherchera « jamais » à démanteler ou à confisquer les grands domaines et que la propriété privée est en sécurité entre ses mains.

    La méfiance, la suspicion et le ressentiment mutuels étaient également à la base des relations entre une aristocratie qui croyait en son droit inné à gouverner et la revendication véhémente du pouvoir exprimée par le mouvement nazi, composé essentiellement de membres issus de la classe moyenne inférieure. En 1932, par exemple, Hindenburg qualifia Hitler de « caporal bohémien » qu’il ne nommerait jamais chancelier, tandis que le chef nazi lui-même s’en prenait publiquement aux « dames et messieurs de haut rang qui appartiennent à une humanité complètement différente du fait de leur rang ».

    L’ennemi de mon ennemi…
    Mais pour autant, Malinowski estime que les affinités entre les nazis et les nobles – principalement leurs ennemis communs – l’emportaient finalement sur les différences. De plus, le succès d’Hitler aux élections de 1930 et 1932 a clairement montré que les nazis étaient les mieux placés pour combattre ces ennemis et aider l’aristocratie à remplacer Weimar par un État autoritaire dans lequel ils joueraient le rôle principal.



    Franz von Papen. (Crédit : Bundesarchiv bild/ via Wikimedia Commons)

    Leur attitude est résumée par Franz von Papen, qui, après son propre passage éphémère au pouvoir en 1932, persuade Hindenburg de nommer Hitler chancelier. Von Papen – « le plus puissant, le plus pompeux et le plus malavisé de tous les représentants de l’aristocratie allemande », selon les termes de l’auteur – a d’abord été vice-chancelier d’Hitler dans un cabinet qui ne comptait que trois nazis. Sa conviction que les vieilles élites avaient engagé le leader national-socialiste à leur service, et qu’il l’aurait bientôt « poussé si loin dans un coin qu’il grincerait », s’est avérée être l’une des erreurs les plus fatales et les plus tragiques de l’Histoire.

    La noblesse a applaudi la destruction de la gauche par les nazis – se sentant soulagée que, comme l’a dit le grand-duc Friedrich Franz von Mecklenburg-Schwerin, Hitler ait « promu un état d’esprit nationaliste parmi de larges couches de la population qui, autrement, seraient tombées dans le camp marxiste ou communiste » – et a montré peu de scrupules à propos de leur persécution des Juifs. En fait, c’est tout le contraire.

    En 1933, par exemple, le DAG renforce une fois de plus sa clause aryenne, l’alignant ainsi sur les règles de pureté raciale des SS. Cette mesure a déclenché une vague d’expulsions d’aristocrates – et la colère des branches catholiques du sud de l’organisation – mais a suffisamment impressionné les nazis pour qu’elle soit autorisée à poursuivre ses activités dans l’État totalitaire en pleine émergence.

    « La notion populaire selon laquelle la noblesse cultivait des formes ‘modérées’ d’antisémitisme et laissait de côté les souches les plus brutales de l’idéologie, écrit Malinowski, n’est pas du tout étayée par les sources historiques. »

    La carotte, pas le bâton
    Ces affinités idéologiques avaient été renforcées par les gains matériels offerts par les nazis à la noblesse. Les purges dans les services civils et la vaste expansion dans les rangs de la Wehrmacht et chez les SS offraient des perspectives de carrière qui avaient disparu sous la république de Weimar.



    Adolf Hitler et le président Paul von Hindenburg lors de la Journée de Postdam, au mois de mars 1933. (Crédit : Bundesarchiv bild/ via Wikimedia Commons)

    Le prince Otto von Bismarck (petit-fils du chancelier allemand du même nom), par exemple, avait écrit avec excitation une lettre à sa mère, trois jours avant l’arrivée au pouvoir de Hitler, où il évoquait les nouvelles opportunités qui, pensait-il, se présenteraient bientôt à lui. Il devait ensuite connaître une ascension rapide dans le domaine de la diplomatie.

    Les quartiers de noblesse les plus modestes n’avaient pas été les seuls à embrasser avec enthousiasme les opportunités offertes par le Troisième Reich : Le prince Christoph von Hessen, qui avait rejoint le parti nazi en 1931 mais qui n’avait jamais été à l’université, s’était rapidement hissé à un poste de haut-fonctionnaire et il devait finir directeur de recherche au sein du ministère des Forces aériennes.

    L’aristocratie avait aussi épousé avec ferveur les ambitions impérialistes dans l’Est et, une fois la guerre enclenchée, elle avait commencé à exercer des pressions pour toucher sa part du butin. Des requêtes de terres ou de biens immobiliers gratuits avaient néanmoins été occasionnellement rejetées avec dédain.

    « Votre intention de reprendre possession de cette propriété sans un centime en échange ne me paraît guère satisfaisante », avait écrit sèchement Himmler à un certain Ludolf von Alvensleben au mois de septembre 1940.



    Le comte Albrecht von Bernstorff-Stintenburg. (Crédit : Domaine public)

    Malinowski estime que seule une petite partie de la noblesse – principalement composée de membres inférieurs de l’aristocratie qui s’étaient sentis désavantagés au niveaux social et économique sous la république de Weimar, mais pas seulement – avait rejoint le parti nazi.

    Toutefois, une « large majorité » avait apporté son soutien au régime. L’auteur utilise le terme de « collaboration » pour décrire le soutien apporté par les aristocrates à la coalition nazie conservatrice arrivée au pouvoir en 1933. Mais, note-t-il, et contrairement au gouvernement français en 1940, les collaborateurs issus de la noblesse n’avaient subi aucune pression – ils avaient tous été volontaires.

    La légende de la résistance
    Comme le souligne Malinowski, certains membres de l’aristocratie devaient servir Weimar avec loyauté et ils s’étaient opposés aux nazis dès le début. Le comte Albrecht von Bernstorff-Stintenburg, par exemple, qui ne cachait pas ses convictions de gauche, avait été renvoyé de son poste à l’ambassade allemande de Londres, en 1933, et il avait ensuite apporté son aide aux émigrants et aux réfugiés juifs. Arrêté en 1940, il avait été assassiné par les SS quelques jours avant la fin de la guerre. De tels exemples, explique l’auteur, sont néanmoins restés « extrêmement atypiques » dans la noblesse en général.

    Il n’est pas non plus possible, dit Malinowski, de retrouver un lien « décisif, ininterrompu » attestant d’une résistance des aristocrates face aux nazis qui aurait remonté à la république de Weimar et qui aurait connu son apogée avec l’explosion de la bombe de Stauffenberg. Tandis que ceux qui ont été à l’origine du complot méritent « le plus grand respect », ajoute-t-il, une majorité des conspirateurs appartenant à la noblesse avait soutenu l’arrivée de Hitler au pouvoir, en 1933.



    Claus von Stauffenberg, à l’extrême gauche, avec Hitler. (Crédit : Bundesarchiv bild/ via Wikimedia Commons)

    Le comte Fritz-Dietlof von der Schulenburg, un acteur déterminant de ce complot du mois de juillet, avait, par exemple, intégré le parti nazi en 1932 comme l’avaient fait, jusqu’au mois de janvier suivant, 16 autres membres de sa famille – et en 1945, d’une manière qui caractérise certains « clans » de l’aristocratie allemande, 41 membres de la famille Schulenberg étaient des adhérents du parti nazi. Stauffenberg lui-même avait formé des « chemises brunes » de 1930 à 1932 et il aurait pris la parole devant une foule de partisans de Hitler dans la soirée où ce dernier était devenu chancelier.

    Bien sûr, au vu de la capacité des nazis à étouffer toute opposition, un complot visant à éliminer Hitler et à renverser le régime, en 1944, ne pouvait venir que de l’intérieur des institutions du Troisième Reich lui-même, en particulier de la Wehrmacht.

    La « légende de la résistance » qui se rattache à la noblesse s’est révélée très tenace. Elle est apparue rapidement après la guerre, dans un discours prononcé par le président Theodor Heuss à l’occasion du dixième anniversaire du complot de juillet, en 1954 – une allocution dans laquelle il avait déclaré que « l’aristocratie chrétienne de la nation allemande » avait été une composante déterminante de cette conspiration.

    Cette légende a été, de plus, « l’un des récits les plus importants sur lequel l’identité politique toute entière de l’État d’Allemagne de l’ouest a été fondé », écrit Malinowski. Il estime que la culpabilité allemande, dans l’après-guerre – ce sentiment que tout, dans le passé, avait « dépassé l’horreur » – avait entraîné le désir de créer un modèle positif, un « garde-corps auquel s’accrocher » alors même que le pays cherchait à se construire une nouvelle identité positive.

    Dans ce contexte, Malinowski le reconnaît, un grand nombre n’avaient pas souhaité se pencher de trop près sur les antécédents et sur les actions passées de certains des comploteurs.



    Martin Bormann, Hermann Göring et Bruno Loerzer dans la salle de conférence endommagée de Hitler, le 20 juillet 1944. (Crédit : Bundesarchiv bild)

    Malheureusement pour la famille Hohenzollern et ses initiatives visant à obtenir des indemnités pour les trésors royaux saisis en 1945 dans l’Est de l’Allemagne, les actions du prince semblent sans équivoque.

    Enthousiasmé très tôt par la « brutalité ingénieuse » de l’Italie fasciste, il avait exhorté Hindenburg à utiliser la « force impitoyable » pour « éliminer » les gêneurs politiques et, dans une lettre adressée à Hitler, il avait salué son « mouvement merveilleux ».

    En 1932, le prince avait ouvertement apporté son soutien à Hitler face à Hindenburg pour les élections présidentielles et, une fois les nazis au pouvoir, il avait pris part aux cérémonies de la « Journée de Potsdam » qui avaient été organisées au mois de mars 1933. Cet événement auquel avait assisté Hindenburg, écrit Malinowski, avait représenté « une propagande réussie pour le régime » qui, en parvenant à convaincre que le Troisième Reich saurait maintenir et respecter « le meilleur des traditions prusses », avait aidé à persuader les membres conservateurs du Reichstag de voter pour la législation qui devait finalement entraîner la destruction de la démocratie allemande.



    Georg Friedrich Ferdinand, Prince de Prusse avec son épouse Sophie en 2011 ? (Crédit : Wikimedia commons/ CC BY-SA 4.0/ Rainer Halama)

    Le prince – qui était apparu en public à plusieurs occasions en portant un brassard à croix gammée et qui, en 1933, avait écrit à des amis américains en niant toute persécution nazie à l’encontre des Juifs – n’avait pas été le seul, au sein de sa famille, à offrir son soutien à Hitler. Son frère, le prince August Wilhelm von Preussen, avait adhéré au parti et il faisait des apparitions lors de ses rassemblements.

    De tels soutiens – tous comme ceux offerts par d’autres membres de la haute noblesse – avaient aidé à donner une image plus acceptable et respectable aux nazis dans les cercles conservateurs.

    Les actions du prince ont-t-elles constitué un « soutien substantiel » ? Son arrière-petit-fils, Georg Friedrich Prinz von Preussen, a déclaré au mois de mars au New York Times que si le prince avait assurément manqué de « force morale et de courage », il n’était pas sûr néanmoins que ce comportement s’était apparenté à un « soutien substantiel ».

    Les historiens eux-mêmes sont largement en désaccord avec la famille. La décision finale en reviendra aux juges – qui ont été aux prises avec des milliers d’autres dossiers de ce type au cours des deux dernières décennies.

    Malinowski, de son côté, a peu de doute. « S’il ne s’agit pas là d’un soutien substantiel, alors je ne sais pas comment on peut définir cette formule », s’exclame-t-il.

    Cette affaire pourrait toutefois avoir une signification bien plus large que la famille Hohenzollern, ses peintures, ses livres et ses porcelaines, estime Malinowski.

    « Je pense que c’est une chance qui nous est offerte de redécouvrir la constellation en 1933 – la coalition entre les conservateurs et les nazis, et la responsabilité politique qui est intervenue dans la fabrication du Troisième Reich. Une relecture des faits très intéressante, réalisée à travers cette famille et ses pairs, à partir d’un point de vue qui a rarement été examiné », continue-t-il.

    #allemagne #résistance au #nazisme de la #noblesse_allemande #aristocratie #prusse #von_stauffenberg #adolf_hitler #noblesse #aristocratie #dictature #hohenzollern #collaboration #juifs #antisémitisme #races #national-socialisme #Weimar #DAG #hindenburg #butin #hohenzollern #haute_noblesse

    • Manquent pas d’air les hohenzollern !
      Les médias allemands se penchent actuellement sur les démarches juridiques entreprises par l’ancienne famille royale allemande pour réclamer une compensation pour les biens qui lui ont été confisqués par les Soviétiques après 1945.

  • Ils se préparent à la « guerre civile » ou ciblent juifs et musulmans : la menace d’extrême droite qui monte | Agathe Breton
    https://basta.media/terrorisme-extreme-droite-guerre-civile-OAS-neo-nazis-grand-remplacement-su

    Au moins neuf attentats terroristes d’ultradroite ont été déjoués en France depuis 2017. Solitaires ou en groupes, la cinquantaine de personnes interpellées révèle une menace grandissante, aux contours flous, mais dont la réalité doit alerter. Source : Basta !

  • Aujourd’hui, Le Monde parle de néonazis décomplexés au Brésil. Pour le décomplexé la France se lâche aussi : ce week-end, différentes rencontres me montrent qu’il y a un retour de « blagues » antisémites bien grasses, tranquillement assumées.

    Témoignages multiples en provenance de plusieurs régions, au niveaux primaire, collège et lycée.

  • Warum der Fall Nemi El-Hassan die Krise des deutschen Journalismus aufzeigt
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/berlin-warum-der-fall-nemi-el-hassan-die-krise-des-deutschen-journa

    16.9.2021, von Hanno Hauenstein - Berlin - Das hier ist ein Kommentar über Nemi El-Hassan. Über den Versuch von rechts, ihre journalistische Arbeit und Person zu diskreditieren. Eine Sache, die mit El-Hassan nur indirekt zu tun hat, scheint in diesem Kontext essenziell zu zeigen: Das System, in dem ihre Haltungen gerade verhandelt werden – der deutsche Journalismus – befindet sich in einer ernst zu nehmenden Krise. Einer Krise, die längst nicht mehr nur struktureller, sondern zunehmend ideologischer Natur ist.

    Zur Sache selbst: Nemi El-Hassan, so der Vorwurf, lief im Alter von 20 auf dem sogenannten Al-Kuds-Marsch in Berlin mit. Der Al-Kuds-Marsch ist eine antizionistische Demonstration, auf der in den vergangenen Jahren regelmäßig antisemitische Parolen gerufen wurden. Es geht mir hier in keiner Weise darum, antisemitische Äußerungen oder Handlungen zu entschuldigen. Oder die Problematik einer Veranstaltung wie des Al-Kuds-Marsches kleinzureden. Dass antizionistische Demos in Deutschland inzwischen teils vor Synagogen stattfinden, dass Jüdinnen immer öfter aggressiv gebeten werden, sich zu Israel zu positionieren, allein weil sie Jüdinnen sind, ist Teil eines traurigen Alltags in Deutschland.

    Und ja, dass El-Hassan 2014 ausgerechnet auf diese Demonstration gegangen ist, um ihre Solidarität mit Palästinensern während des Israel-Gaza-Kriegs auszudrücken, ist unglücklich. Das hat sie inzwischen selbst klargestellt: „Ich verurteile jegliche antisemitischen Äußerungen und Aktionen, sämtliche Arten von Gewalt und insbesondere die Gewalt, die auf diesen Demos stattgefunden hat“, schrieb El-Hassan jetzt auf Instagram.
    Am Rande des Gazastreifens

    In diesem Kontext keineswegs irrelevant wäre, sich damit auseinanderzusetzen, was sie 2014, im Nachgang des Israel-Gaza-Krieges, auch getan hat: El-Hassan veröffentlichte etwa einen Text namens „Am Rande des Gazastreifens: Ein Besuch bei Freunden“, in dem sie unter anderem die heute Anfang 70-jährige israelische Aktivistin Roni Keidar porträtierte und darin reportagehaft den Bedingungen einer israelisch-palästinensischen Verständigung nachspürte. „Die Sanftheit in Ronis Stimme“, schreibt El-Hassan, „ist bemerkenswert, wenn sie davon spricht, wie wichtig Verständnis für die Sicht des Gegenübers ist.“

    Im Herbst 2014 trat El-Hassan im Willy-Brandt-Haus im Rahmen einer Veranstaltung mit palästinensischen und israelischen Musikern auf, unter dem Titel: „Über Mauern und Grenzen hinweg“. In den Folgejahren hat sie sich immer wieder als kritische Journalistin hervorgetan, die sich mit den Bedingungen und Effekten von Antisemitismus und Rassismus auseinandersetzt. So etwa im „Frontal“-Beitrag „Nach dem Anschlag in Halle – Perfide Parolen, abstruse Verschwörungen“ von 2019, in dem sie antisemitischen Stereotypen nachgeht und Personen konfrontiert, die sie verbreiten.

    Dass der deutsche Mainstream derzeit bemühter ist, El-Hassan als antisemitische Islamistin zu framen, anstatt sich – was wirklich lediglich ein paar Google-Klicks erfordern würde – ein ausgewogenes Bild darüber zu machen, wie ihre Haltung zu Israel und Palästina bereits 2014 tatsächlich aussah und wie sie sich in den letzten Jahren immer wieder für interkulturelle Verständigung und gegen Antisemitismus starkmachte, spricht Bände.

    Als Deutsche mit palästinensischen Wurzeln, die sich aktiv mit der Lebensrealität von Israelis und Palästinensern auseinandergesetzt hat, hat El-Hassan offenbar eine aufrichtigere Beziehung zu Israel als der Großteil der deutschen Mehrheitsgesellschaft, die sich momentan anspruchsberechtigt fühlt, ihre Stimme zu diskreditieren.
    Die Diskussion um Nemi El-Hassan bedient alte Muster

    Das Muster, das diese Diskussion bedient, ist natürlich nicht neu. Und darin kann es auch kaum wen überraschen, dass Beatrix von Storch sich über die Entscheidung des WDR freut, den Start der Moderation von Nemi El-Hassan bei „Quarks“ vorerst auszusetzen. So wird seitens deutscher Journalisten – auffällig oft aus dem Hause Springer – in erwartbarer Regelmäßigkeit unter dem Deckmantel eines Engagements gegen Antisemitismus eine Rhetorik der Spaltung kaschiert, die je nach Gusto gegen Migrantinnen, Nicht-Weiße oder Kritiker israelischer Politik in Anschlag gebracht wird – darunter auch Jüdinnen und Juden. In parodistisch wirkender Überzeichnung rückte die Welt am Sonntag jüngst selbst progressive Linke wie Carolin Emcke oder Max Czollek in die Nähe von Antisemitismus.

    Czollek wurde dabei seine jüdische Identität abgesprochen. Emcke wurde vom Chefredakteur der Welt am Sonntag Johannes Boie vorgehalten, sie bagatellisiere „das Leid der Juden“. Der Vorwurf des Antisemitismus, der im Land der Täter ein scharfes Schwert sein sollte, wird so zu politischen Zwecken instrumentalisiert und verwässert. Wer die Debatten allein der vergangenen anderthalb Jahre verfolgt hat, könnte meinen, all dies hätte längst einen tipping point erreichen müssen. Es hätte den destruktiven „Diskurs“ aus dem Hause Springer als das offenbaren müssen, was er ist: antipluralistisch, xenophob, provinziell.

    Stattdessen legte die Welt am Sonntag Ende Juli nach, indem sie am Beispiel des Schwarzen, wenige Monate zuvor zum nächsten HKW-Intendanten ernannten Kurators Bonaventure Ndikung die vermeintliche Inkonsequenz des BDS-Beschlusses bemängelte. Und Monika Grütters in einer geradezu grotesken Geste indirekt dazu aufrief, Ndikungs Berufung doch besser noch mal zu prüfen.

    Die Idee hinter derartigen rhetorischen Manövern scheint zu lauten: Solange wir uns zu unsachlichen Antisemitismus-Polizisten aufspielen, können wir die bruchhafte Leerstelle unserer deutschen Identität überspringen. Es ist ein schablonenhaftes Karteikasten-Denken, das dazu dient, denjenigen, die es vortragen, einen zwielichtigen Status als vermeintlich Geläuterte der Geschichte zu sichern, die deren „Lehren“ wiederum gegen vermeintlich unzivilisierte Wilde verteidigen.
    Die Welt am Sonntag und Hans-Georg Maaßen

    Dabei muss man sich ernsthaft fragen: Wo war die Querfront der Welt am Sonntag, als Hans-Georg Maaßen mit seiner Rede von „Globalisten“ antisemitische Denkfiguren aufwertete? Oder als Schäuble Maaßen jüngst wieder in Schutz nahm? Wo war die Bild-Zeitung, als „Querdenker“, die AfD und ein Vegan-Koch die Corona-Krise kontinuierlich dazu nutzten, völkisches Gedankengut aus dem Urschlund der deutschen Innerlichkeit hervorzukitzeln?

    Dabei ist es ja nicht so, als wäre die Welt am Sonntag zu Differenzierung prinzipiell nicht in der Lage. „Klarheit“, schrieb Johannes Boie im Frühjahr 2020, wird „häufig darin bestehen, Uneindeutigkeiten nachzuzeichnen, Ambivalenzen herauszuarbeiten (...) Die ganze Wahrheit ist komplizierter als ihr eindimensionales Weltbild.“ Wofür Boie Differenzierung einforderte? In seinem Text geht es um die Frage, ob der Attentäter von Hanau tatsächlich rechtsextrem war. Oder, wie der Text nahezulegen scheint, ob er nicht eher ein verirrter Einzeltäter gewesen sei. Journalisten, so Boie, dürften sich in ihrer Beurteilung nicht von Dritten treiben lassen.

    Jetzt, wo viele deutsche Journalistinnen in Deutschland bemüht sind, Nemi El-Hassan als verkappte Islamistin zu zeichnen, die sich angeblich nichts inniger wünscht, als Israel von der Landkarte zu streichen, ist es schon merkwürdig zu beobachten, wie Boie die im Fall des Hanau-Täters so ehern verteidigte Differenzierungsfähigkeit plötzlich abhandenkommt.

    Wer seinen jüngsten Kommentar zu El-Hassans Teilnahme and der Al-Kuds-Demonstration 2014 liest, muss kein Rassismus-Experte sein, um hier mehr zu erkennen als ein Bedürfnis, die Sicherheit von Jüdinnen und Juden zu wahren. In seiner Problembeschreibung der Al-Kuds-Demonstration heißt es etwa, dass „Migranten ‚Allahu Akbar‘ brüllen“. Anverwandelt er sich damit nicht selbst einer Rhetorik der Menschenfeindlichkeit? Kann man das wirklich noch ernst nehmen? Als Schutzversuch einer in Deutschland diskriminierten Minderheit? Wohl kaum. Boie macht sich mindestens unglaubwürdig. Und mit ihm tun es viele andere.
    Nemi El-Hassan ist für Springer ein gefundenes Subjekt

    Überhaupt: Wenn sich der Maßstab journalistischer Integrität neuerdings danach bemisst, ob man in einer Art „Kontaktschuld“ mit Antisemiten steht, wäre es für jeden Journalisten und jede Journalistin dieses Landes durchaus sinnvoll, einmal in sich zu gehen und sich zum Beispiel zu fragen, ob sie etwa 2003 auf einer der unzähligen Anti-Irak-Kriegs-Demos mitliefen, die bekanntlich von antisemitischen Motiven nur so durchzogen waren – und was dies für die Integrität ihres eigenen journalistischen Schaffens bedeutet.

    Oder ob sie etwa bei Gesprächen mit entfernten Familienmitgliedern am Weihnachtsabend dieselbe unnachgiebig-argwöhnische Schutzhaltung Israel gegenüber einnehmen, die sie ansonsten so gerne gegen Migrantinnen in Anschlag bringen.

    Für Springer-Journalisten wäre es jetzt vielleicht auch ein sinnvoller Moment, sich noch mal mit der eigenen Betriebsgeschichte auseinanderzusetzen. Axel Springer selbst war in der NS-Zeit für antisemitische Propaganda mitverantwortlich, etwa als Mitarbeiter der Altonaer Nachrichten. Nach dem Zweiten Weltkrieg beschäftigte er mehrere Mitarbeiter, die einst überzeugte Nazis waren. Etwa Paul Karl Schmidt, der die NS-Propaganda des Auswärtigen Amtes steuerte. Schmidt hatte 1944 beispielsweise Anregungen geschrieben, wie eine Juden-Deportation in Budapest nach außen verharmlost werden könnte. Nach dem Krieg veröffentlichte er unter dem Namen Paul Carell Bücher, die die Wehrmacht verherrlichten, und arbeitete als Redenschreiber. Für wen? – für Axel Springer.

    Es wäre jetzt außerdem auch ein guter Moment für den WDR, noch mal darüber nachzudenken und sich womöglich auch öffentlich zu positionieren, weshalb man sich 2020 verteidigend vor Lisa Eckhart stellte, die durch antisemitische Witze über Juden auffiel. Und jetzt, wo es um die Beschäftigung einer nicht-weißen Deutschen durch den Sender geht, die sich aktiv gegen Antisemitismus ausspricht, der Druckwelle von rechts nachgibt.

    Es wäre überhaupt ein guter Moment für deutsche Medienhäuser – auch außerhalb des Hauses Springer –, darüber nachzudenken, warum Nemi El-Hassan in vielen Artikeln, die über den Fall erschienen sind, mit Kopftuch abgebildet wurde, das sie seit Jahren abgelegt hat. Warum will man die persönliche Entwicklung dieser Person schlicht nicht wahrhaben? Sie auf etwas festschreiben, das sie nicht ist – womöglich auch nie war?

    Wenn diese Diskussion eins ist, dann scheinheilig. Sie ist Ausdruck einer inzwischen normalisierten deutschen Sehnsucht, die Deutungshoheit über Antisemitismus gegen Minderheiten in Anschlag zu bringen. Ob diese nun jüdisch, muslimisch oder links sind, scheint dabei kaum mehr eine Rolle zu spielen. Dass dieses Muster von einer breiten Medienöffentlichkeit abgenickt oder hingenommen wird, sollte uns ernsthaft zu denken geben.

    #Allemagne #antisemitisme #journalisme #harcèlement

  • https://lhistgeobox.blogspot.com/2021/09/eddie-rosner-le-jazzman-du-goulag.html

    Eddie Rosner, le jazzman du goulag.

    "En tant que Juif et jazzman, Rosner se trouve doublement exposé lorsque les SA commencent à semer la terreur dans les revues et brasseries de Berlin. Le musicien comprend la nécessité de prendre le large au plus vite. En 1936, il s’installe en Pologne, le pays de ses parents. Il crée un orchestre, le Jack’Band, et fonde un club à Lodz ("Chez Adi"). Au bout de quelques mois, Rosner s’installe finalement à Varsovie. Il y rencontre et épouse Ruth Kaminska, dont la grand-mère, Ester, était la fondatrice du théâtre yiddish de Varsovie, et la mère Ida, une célèbre actrice. La jeune femme intègre l’orchestre en tant que chanteuse.

    Le havre de paix polonais se mue en souricière avec l’invasion du pays par l’Allemagne nazie, le 1er septembre 1939. La situation des Juifs, déjà durement éprouvés par la législation antisémite antérieure, devient intenable. En vertu de l’accord Molotov-Ribbentrop, la Pologne est dépecée. "

  • Rassemblons nous le 19 septembre contre l’antisémitisme

    Rassemblement de protestation le dimanche 19 septembre
    – 15 h 00 – Place de l’Hôtel de Ville – Paris

    Appel du Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR) soutenu par Memorial 98

    Nous appelons à diffuser largement l’appel unitaire ci-dessous et à mobiliser pour l’échéance du 19 septembre.

    « La pandémie du Covid a déjà donné lieu à une déferlante antisémite et complotiste. Dès avril 2020, Soral avait ainsi publié une liste de patronymes de médecins et responsables politiques à consonance juive, en la qualifiant de « liste de Schindler »

    On assiste actuellement à une nouvelle vague de cette propagande. Elle prend la forme de l’assimilation de la vaccination et du pass sanitaire à la Shoah.

    Des étoiles jaunes sont brandies par des opposants à la vaccination. On condamne un « pass nazitaire » et on le compare à l’inscription sinistre du portail d’Auschwitz.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/08/rassemblons-nous-le-19-septembre-contre-lantisemitisme

    #racisme #antisemitisme

  • Au procès des policiers de Rouen : « On baigne dans un #racisme ambiant » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040921/au-proces-des-policiers-de-rouen-baigne-dans-un-racisme-ambiant

    Cinq policiers étaient convoqués vendredi devant le tribunal de police d’Évreux pour avoir posté des centaines de messages racistes et sexistes contre leurs collègues sur une boucle WhatsApp. L’occasion pour certains d’évoquer la banalisation du racisme au sein de l’institution.

    Évreux (Eure).– « Insoutenables », « insupportables », « immondes »... Le procureur, la partie civile et les victimes n’avaient pas assez de mots vendredi pour qualifier les propos énoncés pendant l’audience qui s’est tenue vendredi.

    En décembre 2020, Alex, un policier noir de 43 ans, dénonçait ses collègues après avoir découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites, sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. En juin 2020, Mediapart et Arte Radio révélaient que cinq mois plus tard, ils étaient toujours en poste.

    Trois policiers, un élève gardien de la paix et un adjoint de sécurité (ADS), alors en poste à l’unité d’assistance administrative et judiciaire (UAAJ) de Rouen – un service qui sécurise la préfecture et le tribunal –, étaient convoqués lors d’une audience qui aura duré six heures. L’affaire ayant été dépaysée, ils avaient rendez-vous devant le tribunal de police d’Évreux.

    Comment ces policiers, tous révoqués ou licenciés depuis, allaient-ils justifier ces messages postés dans un groupe WhatsApp privé entre octobre et décembre 2019 ? Auraient-ils le même aplomb que dans leurs nombreux vocaux postés parmi 9 000 contenus ? Comment allaient-ils détailler leur vision de la société, qui veut notamment que les Noirs soient des « nègres », les Arabes , « des bougnoules », les femmes, « des putes », les juifs, des « fils de pute » qui « dirigent le pays » en compagnie des « gauchistes », ou les homosexuels, des « pédés » ?

    Le parquet a toutefois mis de côté des dizaines d’autres propos pour ne retenir que les messages visant des personnes précises : leurs collègues Victoria, Alex et Mamadou, tous présents à l’audience.

    Le tribunal n’a donc pas eu à débattre du fait que dans ces échanges, certains utilisaient le lexique nazi ou se disaient armés pour mettre une « balle dans la tête » à tous les « fils de pute de la gauche » et au journaliste Jean-Michel Aphatie, « un gros fils de pute qu’il va falloir abattre ».
    Le chef de groupe, un « idéologue » au racisme assumé

    À la barre, plusieurs profils se dégagent. Il y a Xavier L., 45 ans, trois enfants et divorcé depuis que l’affaire a éclaté. On lui reproche de n’avoir pas dénoncé les messages de ce groupe et d’avoir dit à propos de ses deux collègues Alex et Mamadou : « C’est du travail de Noir » et « Avec un blanc, c’est tout autre chose ».

    Devant la présidente du tribunal de police, il fait profil bas, pleure parfois et jure qu’il regrette tout. Son avocat minimise son implication et rappelle qu’il n’a écrit que deux phrases sur les milliers de la discussion privée en cause, qui comptait onze membres.

    À côté de lui, Guewen M., 21 ans, poursuivi pour avoir enchaîné les propos racistes visant son collègue. « Vivement midi que je ne voie plus sa gueule de nègre qui fout rien », « Pas compliqué de faire mieux qu’un nègre », « C’est véridique que les Blancs font un travail de meilleure qualité que les Noirs […] avec leur bouche à sucer des bites », récite la présidente.

    Lors de son audition, Guewen trouvait qu’il n’y avait « rien de méchant » et qu’il ne pouvait pas être raciste puisqu’il avait de la famille sénégalaise. Le ton change ce vendredi. « Dans ma vie à ce moment-là, j’avais 19 ans, je n’étais pas encore mature et je devais intégrer mon groupe », explique-t-il. « Lorsque tout ça a été révélé, je me suis senti dégoûté de moi-même », ajoute-t-il, précisant s’être excusé auprès d’Alex et n’avoir aucune idéologie raciste.

    Thibault D., 38 ans, est poursuivi pour avoir lâché : « Déjà tu supprimes l’alcool, le foot et les Noirs, ça résout beaucoup de problèmes. » À propos d’une collègue, il avait aussi écrit : « Ça ne m’étonne pas, elle a grandi à Pablo-Neruda, c’est une PAN [pute à nègres – ndlr]. »

    Si, en audition, il a admis avoir tenu ces propos et avoir mal « mal formulé » sa pensée, il change cette fois-ci de défense. « Je ne savais pas ce que voulait dire PAN », a-t-il répété à plusieurs reprises. « Pour moi, PAN, ça voulait dire bimbo des clips de rap, il n’y avait pas de connotation raciste », essaie-t-il, sans vraiment convaincre ni le procureur ni la présidente.

    « J’ai honte à l’égard de la communauté noire et aussi pour l’image de la police », finit-il par lâcher lorsque la magistrate insiste pour sonder ses regrets. Il parle lui aussi de la nécessité de s’intégrer au groupe, encore plus pour une personne « autiste Asperger » comme lui.

    La présidente lit également le courrier qu’a envoyé Camille G., 23 ans. L’ex-policier explique avoir refusé de se présenter à l’audience « à cause du harcèlement médiatique et des menaces » qu’il subirait. Les accusations le visant sont pourtant nombreuses. « Fils de pute de singes », « nègres », « pute à nègre », « il va vraiment falloir exterminer les bougnoules », a-t-il notamment écrit entre autres nombreux messages racistes.

    « Les propos tenus relèvent de l’humour ou de l’autodérision. C’était du second degré, se défend-il dans son courrier. Certains propos ont été manipulés par le plaignant ou les médias. Ils ne connaissaient pas le contexte », ajoute-t-il, avant de préciser avoir été « influencé » par le responsable du groupe, Gilles C.

    Ma vision de la société, c’est qu’il y a certaines communautés, pas forcément ethniques, qui ne m’aiment pas pour ce que je suis. J’applique une réciprocité

    Gilles C., un des policiers mis en cause

    Ce dernier, justement, 45 ans et plusieurs années de métier, dont cinq en Seine-Saint-Denis, était le plus actif de la bande. Celui que ses collègues appelaient « l’historien », quand le procureur préfère parler « d’idéologue ». C’est lui qui a laissé le plus de propos immondes dans le groupe de discussion. Il a notamment parlé de « pute à bougnoules » à propos de la mère d’une collègue et tenu de nombreux propos antisémites évoquant un « enculé de juif » ou une « salope de petit juif », par exemple.

    Ce policier, « dégouté de la police », avait aussi pu disserter sur ses objectifs : « Là où nous, les nationalistes racialistes, on doit être assez malins, c’est laisser le combat intersectionnel les obliger à s’exterminer entre eux. Ils vont déjà se séparer entre pro-Arabes et pro-Juifs, se bouffer la gueule, par exemple Mélenchon est très pro-Arabe. Y a les féministes, tu sais pas sur quelle fesse elles dansent, ces grosses putes. Les pédés LGBT tout ça, machin-bidule, c’est pareil, les musulmans vont s’en charger. Quand les féministes, les LGBT, les juifs, les bougnoules, les nègres qui sont pas musulmans vont commencer à se bouffer la gueule entre eux, tu manges ton popcorn, tu regardes la télé, tu aiguises tes armes et quand ils se sont bien affaiblis, tu achèves les bêtes. »

    Interrogé par la présidente, il ne trouve rien à redire, se pose en victime et délivre ce qu’il pense être « sa théorie ». Fan du courant survivaliste, l’ex-policier, et dont les armes personnelles déclarées avaient été saisies en juin chez lui, se dit victime « du racisme anti-Blancs » et « du politiquement correct ».

    Il explique avoir créé cette discussion après avoir été banni de Facebook et dénonce à la barre la censure de Démocratie participative, site raciste et antisémite attribué à Boris Le Lay, un néonazi français en fuite au Japon après plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale.

    « Ma vision de la société, c’est qu’il y a certaines communautés, pas forcément ethniques, qui ne m’aiment pas pour ce que je suis. J’applique une réciprocité », avance-t-il au tribunal.

    « Je suis ce que les gauchistes appellent un mâle blanc hétérosexuel cisgenre. Et je n’ai pas le droit de me plaindre », poursuit-il, avant d’ajouter : « À partir du moment où on crée une société multiraciale, on crée une société multi-raciste. Je pense vraiment que la République française va finir comme la Yougoslavie. »

    La présidente du tribunal s’agace après l’avoir laissé expliquer que l’expression « pute à kebab » était drôle ou que le terme « bougnoulisé » était une simple et banale « expression dans la police ». « J’essaie d’expliquer qu’il y a un lexique dans la police », insiste-t-il, avant que son avocate ne lui intime l’ordre de se taire.
    « Tout le monde savait, même la hiérarchie »

    Une puissante contradiction planait toute la journée sur ce procès. Malgré les centaines de propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes tenus, les prévenus n’encourent que 1 500 euros d’amende. « Une situation atypique », reconnaît le procureur.

    Le groupe WhatsApp étant privé, ils ne pouvaient être poursuivis que devant le tribunal de police pour injures non publiques. Lors de sa plaidoirie, Me Yaël Godefroy, avocate d’Alex, a donc rappelé qu’elle n’était pas ici pour attendre une véritable sanction, « mais au moins qu’on puisse amorcer un débat sur le racisme et le racisme dans la police ».

    Lorsque l’affaire avait été révélée, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, avait pris la parole dans Le Parisien pour nier tout racisme systémique. « La police en France n’est pas raciste, ce serait en contradiction avec tous les messages et valeurs qu’on porte. La police aujourd’hui, elle est black-blanc-beur. »

    À l’audience, le procureur lui aussi a tenu à ne surtout pas faire « le procès de la police ».

    Au fur et à mesure du temps dans la police, peut-être qu’on devient raciste en baignant dans le racisme.

    Xavier, l’un des policiers mis en cause

    Et pourtant. Cette affaire met en effet en lumière les dessous de l’impunité, celle qui permet une véritable banalisation du racisme dans l’institution. Les prévenus eux-mêmes n’ont cessé de prouver par leurs déclarations à quel point celui-ci pouvait être toléré. « Quand il y a eu cette affaire, tout le monde savait, même la hiérarchie savait qu’il y avait du racisme », explique Thibault D. au tribunal.

    Et Xavier d’enchaîner : « Je ne sais pas pourquoi on est arrivés à ce genre de propos dans cette messagerie. Peut-être qu’on baigne dans un racisme ambiant. Au fur et à mesure du temps dans la police, peut-être qu’on le devient en baignant dans le racisme. » Invité à témoigner, Alex, la victime, confirme : « Dans le service, tout le monde savait que Gilles, c’était un facho. »

    Lors de sa plaidoirie, Me Godefroy a aussi raconté dans le détail comment l’institution judiciaire avait tardé à réagir. L’avocate avait en effet été alertée en décembre 2019 des propos tenus par les prévenus. Elle avait notamment pris connaissance de ceux postés par Camille, alors chargé d’assurer la sécurité de certains procès d’assises à Rouen.

    « Les procès des assises, c’est tellement de la merde. Une famille de nègres, voilà, super. On paye pour ce procès de nègres », disait-il notamment. « J’ai immédiatement vu le président de la cour d’assises, qui a prévenu le procureur général. J’ai aussi alerté le procureur de la République le 24 décembre 2019 », explique alors l’avocate à la présidente.

    « Je pensais que le 26, ces policiers ne seraient plus dans les geôles, plus en contact du public, plus au tribunal », poursuit-elle. En vain. De retour de congés en janvier, Me Godefroy constate que c’est son client, lanceur d’alerte, qui a été « muté contre son gré ».

    Les policiers, dont personne n’ignorait plus les saillies racistes, étaient alors toujours en poste. « C’est pour cela qu’on a médiatisé ce dossier. C’était la seule solution pour qu’ils bougent du palais de justice », regrette-t-elle. Et pour que le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, réagisse enfin. Il avait d’ailleurs regretté publiquement « de ne pas avoir expressément demandé la suspension immédiate » de tous ces agents.
    Une victime devenue « traître »

    Devant le tribunal, Alex rappelle ses 21 ans de métier et évoque une certaine omerta s’agissant du racisme dans la police. « On ne se rend pas compte de l’ambiance qui peut régner au sein de la police nationale. L’état d’esprit qui se dégage », lance-t-il, avant de révéler subir encore des pressions : « Je n’ai pas eu le choix que de dénoncer tout ça. Mais dans mon nouveau boulot aujourd’hui, on m’a fait comprendre que je devais faire attention à moi. Je dois être bien carré car on m’attend au tournant. »

    « Il a été traité par la suite comme un traître. On lui a dit qu’il était une pleureuse », regrette son avocate, qui voit malgré tout cette audience comme « un aboutissement pour Alex ». « Je veux pouvoir lui dire qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. »

    Le procureur, qui n’a pas retenu la « provocation à la haine raciale », a requis une amende de 1 000 euros pour Gilles C., et Camille G. Mille euros, dont 500 assortis du sursis pour Guewen M., 450 euros pour Thibault D. et 150 euros pour Xavier L. Parties civiles, SOS Racisme et le Mrap ont quant à eux demandé chacun un euro symbolique. Le tribunal rendra sa décision le 5 novembre prochain.

    Si tous les prévenus ont insisté sur les dégâts causés dans leur vie par la révélation de cette affaire, ils ont tous de nouveaux projets depuis qu’ils ont quitté la police. Guewen M., par exemple, qui avait échappé à une sanction disciplinaire, est désormais militaire. Il veut cette fois-ci « défendre les valeurs de l’armée ».

    #police #sexisme #homophobie #antisémitisme

  • Les regrets de Monique Pinçon-Charlot
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/09/01/les-regrets-de-monique-pincon-charlot_6093026_3260.html

    « Notre vie chez les riches », les Mémoires du couple de sociologues bien connu, peine à faire oublier la polémique autour des propos complotistes tenus en 2020 par Mme Pinçon-Charlot.

    Beaucoup, apprenant que Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot publieraient, le 26 août, Notre vie chez les riches. Mémoires d’un couple de sociologues (Zones), pensaient qu’ils allaient enfin comprendre comment Monique Pinçon-Charlot avait pu se retrouver dans Hold-up, le documentaire complotiste sur la crise du Covid-19, diffusé en ligne en novembre 2020. Las, si le livre regorge de récits et d’analyses souvent très intéressants sur leur approche sociologique de la bourgeoisie française, et revient sur l’engagement politique des deux intellectuels à l’extrême gauche, pas un mot sur cette étrange affaire.

    Il est vrai que Monique Pinçon-Charlot, alors que montait la polémique sur sa participation au film, avait présenté sur Twitter ses « excuses très sincères » pour y avoir déclaré que, du fait du dérèglement climatique, dont le Covid-19 serait une conséquence, « il y a un holocauste, qui va éliminer certainement (…) 3,5 milliards d’êtres humains » et qui rappellerait ce que « les nazis allemands ont fait » pendant la guerre.

    C’est d’ailleurs en se fondant sur les excuses de la sociologue que les éditions de La Découverte (auxquelles appartient le label Zones) expliquent n’avoir eu aucun doute sur l’opportunité de publier Notre vie chez les riches moins d’un an plus tard. « Sachant que Monique Pinçon-Charlot a regretté publiquement [s]es propos (…), et surtout que ce nouvel ouvrage écrit à quatre mains ne comporte rien de tel », explique au « Monde des livres », par mail, le service de presse de la maison, La Découverte « a honoré ses engagements envers des auteurs qui lui ont depuis des années accordé leur confiance ».

    Mais sur quoi au juste portaient les regrets de Monique Pinçon-Charlot ? En réalité, sur un mot uniquement – « holocauste », qu’elle qualifiait, toujours sur Twitter, d’« inapproprié ». Pour le reste, aucune rétractation : le terme d’« holocauste », poursuivait la sociologue, avait été employé « au lieu de celui d’extermination ». Par conséquent, l’idée d’une possible élimination volontaire de « 3,5 milliards d’êtres humains » était, elle, explicitement maintenue.

    Rien d’étonnant à cela si l’on pense, entre autres exemples, à cet entretien accordé à la série YouTube « Le Jour d’après », le 13 avril 2020, dans lequel Monique Pinçon-Charlot assurait : « L’objectif conscient et déterminé [des capitalistes] (…), c’est bien d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité avec l’arme terrible qu’est le dérèglement climatique. »

    Un silence incompréhensible

    Ainsi la participation de Monique Pinçon-Charlot à Hold-up n’était-elle pas la question centrale, et ses regrets sur Twitter ne pouvaient masquer une dérive complotiste plus ancienne et plus profonde. Quant au fait, allégué par La Découverte, qu’il n’y a « rien de tel » dans Notre vie chez les riches, il peut à son tour déconcerter. Si Monique Pinçon-Charlot croit toujours à cette volonté génocidaire des puissants, pourquoi ne pas l’évoquer, à titre d’alerte ? Si elle n’y croit plus, pourquoi ne pas expliquer son erreur ? Refusant les deux seules possibilités rationnelles qui s’offraient à eux, les auteurs aboutissent à un silence incompréhensible, au sujet d’une polémique qui a été si retentissante que chacun de leurs lecteurs l’aura nécessairement en tête.

    Après plusieurs sollicitations du « Monde des livres », Monique Pinçon-Charlot a fini par répondre à ces interrogations, mardi 31 août, dans un message écrit où elle redit « à quel point [elle] regrette [s]a participation à Hold-up ». Mais, pour la première fois, elle va plus loin, évoquant « une fragilité liée à une situation personnelle très douloureuse qui [l]’a conduite à tenir en cette année 2020 des propos outranciers, irrecevables, avec des erreurs sémantiques inexcusables ». « Je regrette ces simplifications abusives », poursuit la sociologue en se référant explicitement à sa phrase sur la volonté génocidaire des capitalistes, avant de conclure : « [C]es égarements (…) ne sauraient effacer près de cinquante ans de recherches et d’écriture, ce dont ce livre témoigne, en retraçant sereinement notre parcours et nos engagements. »

    La sincérité et l’étendue des regrets paraissent cette fois hors de doute. Pourtant, comment ne pas s’étonner qu’ils passent par voie de presse, sur sollicitation, et que l’éditeur comme les auteurs aient jusque-là voulu publier le livre en se contentant de renvoyer à des excuses très partielles ? Il demeure évident qu’il aurait été plus simple de donner ces explications dans Notre vie chez les riches, plutôt que de tenter de faire reposer sa promotion sur un silence qui, au bout du compte, se révèle artificiel.

    Interrogé sur cette manière de faire, le fondateur du site Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt, auteur de L’Opium des imbéciles. Essai sur la question complotiste (Grasset, 2019), explique au « Monde des livres » : « C’est une façon hypocrite de s’en sortir, en croisant les doigts pour qu’on ne remette pas des déclarations complotistes sur le tapis à la sortie du livre. » Il ajoute : « Vous dites une énormité, et vous n’en reparlez plus, notamment dans vos livres, en comptant sur l’oubli. Le procédé est courant. »

    Monique Pinçon-Charlot en a finalement décidé autrement. Que cette attitude, fût-elle tardive, échappe à ce point aux logiques habituelles peut être considéré comme une bonne nouvelle. Le complotisme a rarement l’élégance d’être une parenthèse qui accepte de se refermer.

    Le lapsus, réussite de l’inconscient. Oui, il y a des bouts de réponse à une curiosité : c’est quoi la grande bourgeoisie ? mais cette sociologie tend effectivement à dégringoler dans la dénonciation d’un sujet volontaire et conscient (oligarchie, caste, blabla). Ne plus pouvoir faire appel au sujet volontaire et conscient de manière positive (classe ouvrière, parti), c’est peut-être cette douleur-là, bien antérieure au covid, qui les aura abruti.

    #gauche #complotisme #explication_abusive #bêtise #antisémitisme (banalisation de) #antisémitisme_de_gauche

  • L’Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde ». | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2006-2-page-96.htm

    Si l’on parcourt la presse quotidienne française de l’entre-deux-guerres, de L’Œuvre à La Croix ou L’Action Française, plutôt lus par l’élite, du Journal au Matin, journaux populaires à fort tirage, on constate la domination des thèmes conservateurs, où l’expression d’un antisémitisme xénophobe n’est pas rare [1]
    [1]Le rôle de la presse – mode d’information et de culture majeur…
    . Un seul titre important a cependant tenté de vulgariser et d’exploiter l’antisémitisme : L’Ami du Peuple de François Coty.

    2
    On considère habituellement que l’antisémitisme – en sommeil après l’affaire Dreyfus – aurait fait son retour en France à partir de 1933, avec le développement de la crise économique, l’arrivée des réfugiés juifs puis l’avènement, en 1936, du Front populaire [2]
    [2]Voir Ralph Schor, L’Antisémitisme en France pendant les années…
    . En réalité, dès le début de l’année 1932, la première campagne antisémite depuis bien longtemps voit le jour dans les colonnes de L’Ami du Peuple, journal tirant alors à un million d’exemplaires. Elle n’a pas encore la tonalité caractéristique des “guerres franco-françaises” des années 1930. Il s’agit là d’un antisémitisme à usage extérieur, dirigé contre les « financiers qui mènent le monde », une réaction irrationnelle à la crise économique mondiale qui frappe la France depuis quelques mois. L’antisémitisme diffusé ne s’appuie pas en effet sur une situation réelle – même fantasmée – ou un fait d’actualité ; c’est l’occasion d’observer le développement de mythes antisémites à l’état pur.

  • La construction de l’antisémitisme à gauche s’est faite par l’association du juif et du capitalisme. @LeGrooooove
    https://twitter.com/LeGrooooove/status/1431999801642602498

    Pour rappel, quelques citations

    Toussenel : « La répulsion universelle, écrit-il, que le juif a inspirée si longtemps n’était que la juste punition de son implacable orgueil, et nos mépris les représailles légitimes de la haine qu’il semblait porter au reste de l’humanité »

    Blanqui : « La Bourse est en rut. […], l’agiotage, l’industrialisme, la juiverie sont en liesse. »

    Proudhon : « Juifs. Faire un article contre cette race, qui envenime tout en se fourrant partout, sans jamais se fondre avec aucun peuple. […] Abolir les synagogues, […] Le Juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer. »

    Jules Guesde : "Les juifs sont une pieuvre, bienheureuses les caricatures."

    « Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus ».

    Bref, la gauche historique en France a aussi défini l’antisémitisme comme critère de l’anticapitalisme et la résurgence d’une part de ce lexique interpelle à juste titre, même si on peut débattre de ce qu’elle est réellement dans l’actualité.

    De fait, @noemie_issan, à qui j’apporte tout mon soutien, peut faire erreur, là n’est pas la question. Son interrogation demeure absolument légitime si l’on situe l’association historique entre l’usurier et le juif.

    Il ne s’agit pas de dire que l’anticapitalisme est gangréné par cette question, mais que cette question a participé aux revendication anticapil[ta]stes, et qu’ainsi, l’héritage d’un vocabulaire n’est pas anodin.

    On peut mille fois affirmer que la phrase de Mélenchon n’est pas préparée [mais ce n’est pas le cas, c’est un discours écrit, ndc] , qu’elle est sans rapport, il n’en demeure pas moins vrai que son vocabulaire s’inscrit dans une tradition d’insinuations, de déclarations, voire de quolibets.

    De même, il n’a jamais été affirmé que Mélenchon était un antisémite sanguin, mais que son propos correspondait à un cadre situé historiquement, perpétuant une tradition de ciblage des juifs.

    De même, les réactions et les procès en appropriation de la douleur, en délit politique et en chantage, montrent que cet antisémitisme, s’il n’était pas dans la bouche de Mélenchon, était au moins dans la tête de certains de ses soutiens.

    Et désolé, mains interroger un discours n’est jamais un tort, et il serait bon de garder vos nerfs intacts et vos hymnes indignés dans vos poches, @noemie_issan est tout à fait prompte à discuter de son analyse, à condition que vos réactions ne l’approuvent pas.

    Pour tout dire, je ne sonde pas les intentions de Mélenchon, je m’en branle. Mais sa complaisance avec Maboula Soumahoro, des associations qui cautionnent Sarsour, me fait penser que l’antisémitisme passe au millième plan de la question antiraciste.

    Et le problème avec la gauche moderne, pour respecter les universitaires, est parfaitement bien décrit ici, par la gauche elle-même, qui s’inquiète pour les juifs :

    INTERSECTIONNALITÉ ET ANTISÉMITISME. UNE NOUVELLE APPROCHE

    http://golema.net/analyses/intersectionnalite-et-antisemitisme-une-nouvelle-approchezz

    Il faut unir la société par la laïcité et le refus absolu de la diabolisation d’une religion, quelle qu’elle soit. Non, l’ennemi ce n’est pas le musulman, c’est le financier !, Mélenchon 28 août 2021, discours de lancement de sa campagne présidentielle.

    #gauche #antisémitisme #républicains #chauvinisme #souverainisme

    • De même, les réactions et les procès en appropriation de la douleur, en délit politique et en chantage, montrent que cet antisémitisme, s’il n’était pas dans la bouche de Mélenchon, était au moins dans la tête de certains de ses soutiens.

      Si je comprend bien le pbl c’est les réactions des soutiens de Méluch qui ne voient pas d’antisémitisme dans cette phrase et le fait qu’il soutienne Maboula Soumahoro et Sarsour. Je vais allé chercher qui c’est je connais pas ces gens qui doivent etre probablement antisémite vu le contexte.

      edit - c’est plutot deux femmes militantes antisionistes mais vu que l’antisionisme est taxé d’antisémitisme par les sionistes et que des antisémites se cachent derrière l’antisionisme ....

    • FINANCIER, IÈRE, adj. et subst.

      I.− Adjectif
      A.− Relatif aux grandes affaires d’argent, à ceux qui s’occupent de grandes affaires d’argent. Scandale financier ; page financière d’un journal ; opérations financières. Le père Goriot (...) allait à la Bourse et (...), suivant une expression assez énergique de la langue financière, carottait sur les rentes (Balzac, Goriot,1835, p. 34).[Les jeunes gens du Sud des États-Unis] s’occupent, en général, de questions financières : cours du coton, valeurs et obligations (Camus, Requiem,1956, 1repart., 2etabl., p. 828) :
      1. Le crédit viticole s’appuyait sur un excellent système financier : il prêtait aux cultivateurs la moitié du prix d’estimation de leurs biens, garantissait le prêt par une hypothèque, et touchait des emprunteurs les intérêts, augmentés d’un acompte d’amortissement. Zola, Curée,1872, p. 417.
      − En partic.
      ♦ Vx. `Écriture financière, écriture en lettres rondes. On dit de même, lettre financière,, `(Ac. 1835, 1878).
      ♦ [En parlant d’un attribut, d’une manifestation de l’esprit hum.] Talents financiers. Mon goût financier Me refit caissier En Bohême (Dumas, Père, Noce et enterrement,1826, I, 5, p. 79).Chargé (...) de représenter la France (...) comme contrôleur de la Dette, en Égypte, où grâce à ses grandes capacités financières il avait rendu d’importants services (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 434).
      B.− Relatif aux ressources en argent
      1. de l’État. En présence des lois financières qui se préparaient, la plus grande partie des gens qui avaient de l’argent le plaçaient à l’étranger (Goncourt, Journal,1895, p. 870).Alexander Sachs (...), spécialiste des crises financières, un homme que les pays d’Europe appelaient en consultation quand il fallait effectuer une dévaluation à chaud (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 32) :
      2. ... le pouvoir, loin d’être absolu, était tenu en échec par les parlements dont l’opposition aux réformes financières paralysait le gouvernement... Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 291.
      2. d’un particulier. Embarras financiers. Elle [la jeune femme] avait réglé, avec une sûreté d’homme d’affaires, tous les détails financiers du ménage (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 214).Ce ton de comptable dont il tentait de mesurer le volume financier de l’un des trente ou quarante hommes les plus riches du monde (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 174) :
      3. Malheureusement, mes affaires financières étaient alors assez embrouillées. Depuis que je m’étais livré à la muse, mon oncle le bonnetier m’avait fermé sa porte, et il parlait de me déshériter. Reybaud, J. Paturot,1842, p. 8.
      C.− [En parlant d’une pers. phys. ou mor., d’un ensemble de pers.] Qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Bourgeoisie, entreprise, société financière. Une oligarchie financière tenant (...) tout l’État dans sa main, l’argent était le roi et le dieu de Carthage (Michelet, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 190) :
      4. ... Paulo Prado, agent financier du gouvernement brésilien depuis que les récoltes du café garantissaient les emprunts d’État de la banque fédérale... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 346.
      − Qui s’occupe du budget. Directeur administratif et financier. La direction « arbitre », après consultations, pour donner ses instructions aux services de fabrication et aux services financiers (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 554).
      D.− (Sauce, garniture) financière/à la financière. (Sauce, garniture) avec des truffes émincées, des quenelles, des ris d’agneau, des olives, des crètes et des rognons de coq, etc. (d’apr. Ac. Gastr. 1962). Vol-au-vent à la financière (Zola, Nana,1880, p. 1301).Poulet financière (Proust, Guermantes 2,1921, p. 503) :
      5. ... dans toutes les séries d’apprêts (...), il y en a toujours un ou plusieurs qui portent pour qualification : à la financière. Et on sait que ce n’était pas le roi, mais les fermiers généraux qui mangeaient autrefois le premier plat de petits pois (...). Les choses ne se passent pas autrement de nos jours : les tables financières continuent à offrir tout ce que la nature a de plus parfait, les serres de plus précoce, l’art de plus exquis... Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 155.
      II.− Substantif
      A.− Masc. Celui qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Il est riche comme un financier (Ac.1835, 1878).Voilà M. Grandet, excellent financier, qui comprend l’argent et ses mouvements (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 332).Le financier Laffite, un homme à qui tout avait réussi (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 154) :
      6. Collé avait placé une somme d’argent considérable, à fonds perdus et à dix pour cent, chez un financier qui, à la seconde année, ne lui avait pas encore donné un sou. Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 129.
      − En partic. [Sous l’Ancien Régime] Celui qui régissait des biens appartenant au roi. Le contrôleur général des finances, M. de Silhouette, après avoir fait rendre gorge aux financiers, se [vit] contraint de quitter sa charge (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 61).
      − P. méton. Personnage littéraire, en particulier de théâtre, qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Jouer les financiers (Ac.). [Les financiers] sont toujours les mêmes. Aussi, au théâtre, le financier est-il un personnage épais, grossier et fastueux, avare avec les pauvres, prodigue avec les riches (Balzac, Œuvres div.,t. 2, 1831, p. 410).Sauf le financier, plus rien (...) ne subsiste maintenant de l’épopée balzacienne (Léautaud, Essais,1899, p. 47).
      B.− Fém., rare, vieilli. Épouse d’un homme qui s’occupe de grandes affaires d’argent. Ce fut de sa main [de MmeLauwerens] que Renée reçut son premier ennui, le jeune duc de Rozan, que la belle financière plaçait très difficilement (Zola, Curée,1872, p. 424).La financière [Mmedu Moley], aux lundis où l’on ne recevait que des hommes à dentelles (...) est encore séduisante en ce portrait qui n’est plus celui de sa première jeunesse (Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 146).
      Prononc. et Orth. : [finɑ ̃sje], fém. [-sjε :ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1440 subst. financiere « personne qui possède, propriétaire »

      https://www.cnrtl.fr/definition/financier

    • Pour la phrase sur Jesus c’est une phrase antisémite ? Je découvre que des tas de ref antisémite m’échappent totalement. La misogynie je la détecte facilement mais pas l’antisémitisme lorsqu’il est insidieux. Je comprend cette phrase comme des accusations imaginaires contre les juifs puisque jesus a pas été crucifié et le déicide dont on accuse les juifs est une accusation mensongère pour les persécuté. Mais je comprend probablement mal ayant un a priori favorable sur Méluch ca me fait chier de découvrir ca.

    • Aujourd’hui, on peut être d’extrême droite et avoir de bonnes relations avec Israël, et porter les insignes nazis, et être antisémite, tout en étant soutenu par l’UE. Dans les faits, tu peux être antisémite, tant que tu es sioniste, ça ne justifie pas qu’on fasse l’exégèse de tout ce que tu peux déblatérer quotidiennement. Un exemple sympa, Darmanin et son livre où il fait part de son antisémitisme et dont tout le monde se contrefout...
      Sérieusement, vous pensez vraiment que Mélenchon est le prochain Hitler ? Il a écrit l’équivalent de Mon combat ? Ou c’est juste qu’on aimerait bien qu’il finisse comme Corbin ?

    • @biggrizzly C’est vrai que l’antisémitisme de droit est pas beaucoup dénoncé tant que ca reste sioniste et qu’on cherche des poux à Mélenchon probablement à cause de ses soutiens pro-pal. C’est aussi qu’on est plus sévère avec son propre camps à gauche et je sais plus qui parlait de recherche de pureté. Je croi pas que Mélenchon soit antisémite je croi qu’il cherche plutot à ménagé la chèvre et le chou et faire la quadrature du cercle. C’est aussi le piège de la fausse laicité qu’on nous inflige depuis 20-30 ans pour discriminer les français·es racisé·es et accablé les immigré·es de tous les maux. Les affiches de Blanquer surf sur ce même racisme en parlant de laïcité et en montrant des gosses qui portent des prénoms à consonnance africaine. « L’ennemi c’est pas le musulman, c’est le financier » dans ce contexte de confusion ca renvoie à beaucoup trop de significations parasites pour qu’on y trouve pas midi à sa porte.

    • @unagi j’avoue avoir du mal à y croire mais cela fait de moi aussi une raciste par antisémitisme car les choses sont clairement limpides.
      Mais je croi que tu es toi aussi antisémite avec ton « ni raciste, ni antisémite » puisque sur un autre poste @val_k partage ceci :

      Si dans ton esprit, la catégorie des « racisé-e-s » n’inclut pas les Jui-f-ve-s ou si tu prétends que « les Jui-f-ve-s ne sont pas racisé-e-s », tu n’es pas au clair sur l’antisémitisme.

      https://seenthis.net/messages/927911

    • @mad_meg si ça peut te rassurer dis-toi que LFI est encore plus perdue : rembarrer voire agresser les personnes concernées choquées par l’évocation d’un trope antisémite dans un contexte qui s’y prête, plutôt que de simplement reconnaître ce qu’elles disent et essayer d’en tenir compte comme tu le fais.

    • Merci @zorba d’essayer de me rassurée mais j’ai commencé aussi par me moquer des arguments des personnes concernées et je ne suis pas dans une complète reconnaissance de leurs arguments, d’où les réactions exaspérées de @unagi qui sont toute à fait compréhensibles.

  • Antisémitisme.
    « Jean-Luc Mélenchon est cultivé et à des décennies d’expérience politique.
    Il sait où il va.
    Ce ne sont pas des mots maladroits au hasard d’un militant de 16 ans sur sin mur fb.
    Il est bien malheureux qu’une partie de ses soutiens ici n’y voient qu’une calomnie »

    Thread by Brasiers on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1432243733412651013.html

    Jean-Luc Mélenchon est cultivé et à des décennies d’expérience politique.
    Il sait où il va.
    Ce ne sont pas des mots maladroits au hasard d’un militant de 16 ans sur sin mur fb.
    Il est bien malheureux qu’une partie de ses soutiens ici n’y voient qu’une calomnie

    • Domage qu’il n’y ai pas la citation de Méluch on sais meme pas de quoi parle cette personne.

      Alors non, dénoncer une classe dominante c’est s’inscrire dans une position anticapitaliste. Alors que restreindre la dénonciation à la seule « Finance », et a fortiori en la personnalisant par « le Financier », c’est un mécanisme archi-classique du discours antisémite, déjà étudié

      Le financier ca me fait pensé à un homme blanc mais pas juif. J’aurais plutot l’impression que c’est les personnes qui entendent juif quant on prononce financier qui ont un petit souci... Je me demande si mes dessins sont pas aussi antisémite car je met des titres du genre « le marchand » "le propriétaire" « l’impérialiste »...

      « La critique de la seule finance amène à l’antisémitisme, quand elle ne le constitue pas déjà. »
      Méluch ne critique pas « la seule finance » dans sa politique, il critique aussi l’institution policière, le manque de mesures en faveur de la préservation de la nature, la constitution presidentaliste, le racisme systémique y compris l’antisémitisme et ma liste est très très loin d’être exhaustive.

    • J’ai pas vu d’impureté antisémite chez la méluch, mais je présume qu’il aurait du dire que son ennemi est La finance comme le font les financiophiles hollandais. Tant que j’y suis, est-ce que les financiers ne sont pas antisémite de se dire financiers ? C’est un mot qu’a utilisé Drumont, il devrait être banni du vocabulaire et je me demande au passage si je suis pas antisémite jusqu’a l’anthropophagie car il m’arrive parfois de savourer un certain gâteau au beurre et à la poudre d’amande alors que je n’ai plus 16 ans et que ma culture politique n’est pas totalement nulle.
      Pour revenir à Méluch, c’est avec ce genre d’accusation abusive que les accusateurices constituent les prétendues preuves qu’illes ressortirons à l’accusation suivante. Calomniez, calomniez, il en restera toujours qqch...

    • C’est une critique courante dans la théorie anticapitaliste, et notamment venant de la critique de la valeur : critiquer la finance uniquement, critiquer « les 1% contre les 99% », c’est un #anticapitalisme_tronqué, lié de manière assez courante dans l’histoire à l’ #antisémitisme. Plutôt que critiquer le capitalisme en soi, l’ensemble de ses mécanismes de base (ceux qui valent quelque soit les époques), et ce qui vaut aussi pour le soi-disant « bon capitalisme à papa » d’avant la financiarisation, auquel on ne reviendra jamais, et qui n’était pas moins du capitalisme dégueu et problématique.

    • Merci pour ton explication @rastapopoulos mais depuis le debut on a pas la citation de Méluch et je sais juste qu’il a dit finance au masculin dans une phrase, c’est un peu court. Du coup quand Hollande dit « mon ennemi c’est la finance » il dit aussi un gros truc antisémite puisqu’il ne critique pas le capitalisme intégral ?

    • Il est bien malheureux qu’une partie de ses soutiens ici n’y voient qu’une calomnie contre leur leader car :
      –Ça ne le concerne pas que lui mais un large spectre de la gauche et des mouvements sociaux.
      – les dégâts du non-traitement de ce sujet sont réels et vont durer.

    • un gros truc antisémite puisqu’il ne critique pas le capitalisme intégral ?

      En plus du potentiel d’antisémitisme qui peut se sentir cautionné par ce genre de discours, le principal problème de désigner la finance comme LE problème, c’est de laisser penser qu’il existerait un capital productif souhaitable, du type « Après tout, n’est-ce pas ce capital-là qui donne du travail aux travailleurs ? »

      Si l’on veut dépasser le capitalisme, alors il faut bien envisager de dépasser le travail aussi (et donc envisager que « travailleur » n’est pas une condition positive en soi)

    • Pour Hollande le coté hypocrite ne m’a pas échappé. Mais pour Méluch je sais toujours pas ce qu’il a dit exactement et là j’ai l’impression qu’il a dit « mon ennemi c’est uniquement le financier et j’ai rien contre le capitalisme à part ca » mais je suis un peu surprise car j’ai toujours pas vu la citation exacte ce qui aide pas.

    • La voila cette citation même pas cité :
      « Il faut unir la société par la laïcité et le refus absolu de la diabolisation d’une religion, quelle qu’elle soit. Non, l’ennemi ce n’est pas le musulman, c’est le financier ! »

    • Dans la phrase même il dit qu’il faut pas diabolisé une religion quelqu’elle soit et n’etant pas aussi calé que vous en critique de la valeur et histoire de l’antisémitisme de gauche j’ai pas l’impression que le financier ennemi soit le financier forcement juif, ni que l’anticapitalisme de Méluch ne soit pas integral. Je voie plutot une ref à Hollande et son ennemi c’est la finance mais c’est pas fou fou non plus vu l’hypocrisie de la phrase de Hollande et son antisémitisme que je ne soupconnais pas. Là en plus y a le musulman en face ce qui rend la phrase assez inquietante. Méluch aurais voulu dire
      « Non, l’ennemi ce n’est pas le musulman, c’est le juif ! »
      J’en perd mon latin...

    • Je rappelle que, pour l’antisémite, le Juif n’est pas caractérisé par sa religion (ça, c’est l’antijudaïsme, qui avait plutôt cours au Moyen-Âge) mais par sa « race » à laquelle il attribue une puissance occulte et menaçante (et donc personnifie ainsi la domination impersonnelle réellemement exercée par le capital). Raison pour laquelle, depuis la modernité (et de façon exacerbée par les nazis) le Juif est la cible des anticapitalismes tronqués (ça peut d’ailleurs être tantôt le financier, tantôt le patron de presse, des figures auxquelles il est facile d’attribuer une capacité à « contrôler » le cours des choses, alors qu’elles ne font que leurs obéir, certes dans la position des gagnants, mais certainement pas des organisateurs)

      La citation de Mélenchon ne désigne donc des croyants à la vindicte populaire, mais bien cette figure du financier que les sujets modernes (surtout en période de crise) auront tôt fait de rabattre sur le Juif, lui-même construction fictionnelle de la modernité.

    • D’ailleurs, c’est carrément une faute politique de Mélenchon de dire que ses adversaires diaboliseraient une religion. Non ce n’est pas une religion qu’il diabolise, mais un groupe social qu’ils constituent autour de marqueurs socio-culturels, puis qu’ils naturalisent en leur attribuant une soi-disant religion homogène. En reprenant à son compte cette catégorie de « musulmans », il renforce le même genre de naturalisation et de projection que font ses adversaires (et qui est aussi à l’œuvre dans le lien fait entre Juifs et finance par l’antisémitisme).

      Comme le rappelle @unagi la cible, ce sont les « arabes », les « immigrés » et donc en fait les superflus dont la condition effraie et sert de repoussoir à tou.te.s celles et ceux qui sont en voie d’y glisser. Mais Mélenchon est incapable de faire une déclaration publique qui clarifie ces points, parce qu’il pense (croit ?) encore que la superfluité des exclus est réversible et que le capitalisme saura bien redonner une place à tout le monde une fois qu’il aura les « leviers » en main, et non plus les « financiers ».

    • Un autre point : la citation de Mélenchon ne se juge pas seulement sur les termes qu’il emploie, détachés de tout contexte. Elle s’évalue aussi à l’aune de son « œuvre » politique et des points durs de son parcours. Ainsi qu’au contexte général dans lequel il énonce ces propos, qui dessine très clairement la résurgence d’un antisémitisme sans complexe

  • Pas d’indemnités pour les Juifs du Maroc victimes de la Shoah – Cour suprême Times of Israel Staff
    https://fr.timesofisrael.com/pas-dindemnites-pour-les-juifs-du-maroc-victimes-de-la-shoah-cour-

    Les juges ont estimé que, si la communauté a été confrontée à l’antisémitisme pendant la Shoah, elle ne remplit pas les conditions fixées par la loi sur la persécution nazie


    Des Juifs du Maroc arrivent par bateau au port de Haïfa, le 24 septembre 1954. (Crédit : COHEN FRITZ/GPO)

    La plus haute cour d’Israël a statué jeudi que, si les Juifs du Maroc ont pu souffrir d’antisémitisme pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ne sont pas éligibles pour une compensation en tant que survivants de la Shoah.

    La loi israélienne sur la persécution nazie stipule que les personnes ayant souffert de problèmes de santé à la suite de persécutions nazies pendant la Shoah ont droit à des prestations et à une indemnisation.

    Les plaignants avaient fait appel d’un jugement du tribunal du district de Haïfa, qui avait rejeté leur plainte pour persécution nazie au Maroc.

    La Cour suprême a jugé que la privation de libertés et les restrictions imposées aux Juifs marocains pendant la guerre ne remplissaient pas les conditions prévues par la loi.

    Les juges ont déclaré que le préjudice subi par les Juifs marocains était principalement économique et se limitait en grande partie à leur capacité à s’intégrer au marché du travail, à acquérir une éducation en dehors de la communauté juive et à choisir leur lieu de résidence.

    Les juges Neal Hendel, David Mintz et Yosef Elron ont déclaré dans leur décision que les souffrances causées aux Juifs du Maroc pendant la Seconde Guerre mondiale étaient le résultat de la pression exercée par le régime français de Vichy sur le gouvernement marocain pour qu’il applique des lois antisémites.


    Les juges de la Cour suprême arrivent pour une audience à la Cour suprême à Jérusalem, le 24 février 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

    Les plaignants avaient affirmé que ces restrictions légitimaient le préjudice causé aux Juifs, les privaient de leurs libertés et leur avaient causé une peur extrême.

    Les juges ont noté que leur décision ne visait pas à influer sur les éléments historiques permettant de déterminer si les Juifs du Maroc avaient effectivement été persécutés. « Les rôles de l’historien et du tribunal sont différents l’un de l’autre », ont-ils déclaré.


    Un enfant juif immigré de Casablanca, Maroc, avec des bagages à l’aéroport de Lod, le 24 septembre 1955. (Crédit : Eldan David/GPO)

    Le montant total de la compensation monétaire que l’État aurait dû verser si la demande avait été acceptée est estimé à 400 millions de shekels par an.

    Après le jugement, l’avocat des plaignants, David Yadid, s’est plaint que « l’État discrimine les victimes du régime nazi pour des considérations budgétaires ».

    Yadid a ajouté qu’il envisageait de soumettre une demande pour une autre audience sur la question avec un panel élargi de juges.

    #Shoah #Maroc #antisémitisme #persécution

  • à propos d’#antisémitisme_sanitaire super roman du point de vue de la crapule même :

    Pavel Egorovitch Khvatkine, « honnête » professeur de droit, croyait bien avoir échappé à son passé d’ancien membre très influent des sections spéciales du KGB à la toute fin du règne de Staline. Or, lors d’une soirée bien arrosée, surgit un homme se prétendant « gardien des fourneaux de l’enfer » et venu lui demander des comptes sur sa carrière passée...
    Écrit entre 1976 et 1980 et longtemps tenu secret, L’Évangile du bourreau, peinture sidérante du système répressif soviétique sous Staline, a fait sensation lors de sa première publication en ex-URSS. Sa langue faite de russe classique et d’argot des bas-fonds comme son étonnante galerie de bourreaux parfaitement intégrée dans un suspense romanesque font de ce livre un thriller inoubliable.

    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/La-Noire/L-Evangile-du-bourreau

    le sujet :

    Le complot des blouses blanches (russe : Дело врачей, delo vrachej ; littéralement « l’affaire des médecins ») est l’affaire tournant autour d’un prétendu complot de médecins soviétiques, presque tous juifs, accusés en janvier 1953 d’avoir assassiné deux dirigeants soviétiques et d’avoir prévu d’en assassiner d’autres. Il s’agissait d’une machination montée de toutes pièces par le NKVD pour le régime stalinien, et l’affaire est abandonnée deux mois après la mort de Staline.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Complot_des_blouses_blanches

  • Le Vaccin et l’antisémitisme anti-sanitaire, apogée de la pulsion de mort pandémique - Nadia Meziane, Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/le-vaccin-et-lantisemitisme-anti-sanitaire-apogee-de-la-pulsion-de

    Quand la sphère antisémite militante veut définitivement emporter le morceau dans une affaire, il lui faut trouver de préférence, un Juif qui n’ait pas « une tronche très catholique », comme le disait feu Georges Frêche à propos de Laurent Fabius.

    Ce fut chose faite avec le ciblage de Laurent Fabius en tant que président du Conseil Constitutionnel et de son fils par le mouvement antivaxx. Auxquels se joignent évidemment les mouvements anti IVG. Quasi simultanément, le mot d’ordre antisémite « Qui ? » porté au départ de manière anecdotique par quelques manifestants se généralisait dans les manifestations de l’été.

    La résistance au #pass_sanitaire n’était pas en elle même suffisamment porteuse. En effet, elle n’est pas en soi une résistance à la science et au progrès, elle porte même un récit solidaire sur la pandémie, contre sa gestion par le gouvernement français, elle est même pour beaucoup d’entre nous, vaccinés par ailleurs une solidarité matérialiste.

    Vivre tous, ensemble, et que ne soient pas une nouvelle fois exclus les plus éloignés de l’accès à l’information sanitaire et à la santé. Ceux qui ont déjà payé le plus lourd tribut au virus, de par leur situation sociale .

    La sphère antisémite de gauche comme de droite se moque bien de tout cela. Son objectif est la passion mauvaise et hallucinée, meilleur moyen de mettre la main sur la foule apeurée, en excitant sa pulsion de mort.

    Petit retour en arrière dans l’histoire de l’#antisémitisme français. Métastases, un film peu connu de Dieudonné sort au début des années 2010 : il raconte l’histoire d’un homme atteint du cancer que Dieudonné va sortir des griffes de la médecine “enjuivée” pour l’emmener guérir avec les “médecines” alternatives ancestrales. Film glaçant, qui agite à la perfection la peur du de la mort. À l’époque de la sortie du film, Dieudonné est en plein bizness néo sanitaire avec toutes sortes de gourous sectaires et d’anciens médecins dont justement beaucoup d’anti vaxx.

    [...] structure immuable du récit antisémite, (qui sert de squelette et de trame minimale à tout discours conspirationniste, même lorsque ceux-ci ne visent pas les Juifs )

    #conspirationnisme #nihilisme

    • refus du réel fondé en partie sur le choc traumatique causé par le bouleversement du quotidien, sur un « je préfère que ce ne soit pas arrivé », parfaitement compréhensible, va succéder un pessimisme absolu causé par la persistance pandémique et par l’incurie gouvernementale.

      Le moment du « Vive la mort » puisqu’il n’y a plus que cela. Le moment du refus absolu de l’espoir et de la vie, le refus du vaccin. Le moment où l’angoisse pandémique est tellement intense et si peu prise en compte par les pouvoirs publics qui ont passé leur temps à surveiller et punir, qu’elle se retourne contre ceux qui l’éprouvent, dans un mouvement d’auto-destruction qui est aussi destruction des autres.

      #angoisse #pulsion_de_mort #choc_traumatique

    • Il est nécessaire et absolument urgent d’oser, à gauche, retrouver un sens et un récit. Ce n’est pas chose si difficile car cela a été fait lors d’une autre pandémie, celle du SIDA. A l’époque aussi, pourtant, une partie de l’extrême-droite a tenté la rhétorique du massacre des innocents perpétrés par les forces « obscures » et évidemment les Juifs. Lors de l’affaire du sang contaminé, et encore longtemps après,

      […]

      Seulement au moment où elles sont arrivées sur le marché de la demande, d’autres forces sociales progressistes avaient déjà imposé leur récit et leur lutte, celui de l’action et de la vie, comme le disait le slogan d’Act Up. Une immense mobilisation avait éclos chez ceux-là même dont la vie était pourtant compromise individuellement et qui, pour beaucoup, ont mis leurs dernières années de vie au service de tous, ont réellement fait la guerre au virus, au capitalisme, à l’homophobie et aux réactionnaires. Lutte exemplaire car marquée à la fois par des pratiques concrètes de prévention, de solidarité et d’entraide , par des actions extrêmement offensives pour dénoncer les responsabilités des pouvoirs publics, et par une réappropriation de la médecine et des avancées scientifiques.

      #démocratie_sanitaire #sida #Histoire #Act_up