#ap-hp

  • Patiente morte à l’hôpital Lariboisière : l’#AP-HP sera jugée pour homicide involontaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/30/patiente-morte-a-l-hopital-lariboisiere-l-ap-hp-sera-jugee-pour-homicide-inv

    Selon le juge d’instruction, la « négligence grave réside bien évidemment dans le fait d’avoir pris en charge médicalement Mme Myrtil dans le service des #urgences vers 19 heures et de ne pas s’être préoccupé de l’évolution de son état pendant plus de cinq heures ».

    « Avant », poursuit-il, « de l’appeler vainement à la cantonade sous une identité erronée à deux reprises, sans chercher davantage à la localiser alors qu’elle se trouvait nécessairement sur son brancard dans le recoin du circuit court où il avait été positionné, avec son bracelet au poignet, et de l’y avoir laissée pendant toute la nuit, sans que personne ne s’en préoccupe. »

    Selon lui, « la faute de négligence grave a exclu toute possibilité de survie » de Mme Myrtil, avançant « le caractère létal d’une infection invasive à méningocoque en l’absence de prise en charge médicale ».

    [...]

    Selon une expertise rendue en décembre 2023, le placement de la patiente « en zone de “circuit court” ne semblait pas recommandé au regard de son état initial » mais « avait été validé par le médecin référent du fait d’un manque de place ».

    #hôpital #médecine #santé #soins

  • Suppression de l’aide médicale d’Etat : le directeur général de l’AP-HP exprime sa "très vive inquiétude"
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/suppression-de-l-aide-medicale-d-etat-le-directeur-general-de-l-ap-hp-e


    Le directeur général de l’AP-HP, Nicolas Revel, sur France Inter le 9 novembre 2023. (RADIOFRANCE / FRANCE INTER)

    Cette réforme « coûterait à la fin plus cher et elle constituerait un choc pour l’hôpital public », selon Nicolas Revel, invité jeudi 9 novembre sur France Inter.

    Publié le 09/11/2023 09:13

    Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP, a exprimé jeudi 9 novembre sur France Inter sa « très vive inquiétude » alors que les sénateurs ont voté la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), dispositif qui prend en charge les frais médicaux des personnes en situation irrégulière sur le sol français, dans le cadre du projet de loi immigration.

    « Si cette réforme allait au bout, elle aurait un effet délétère sur notre système de santé. Elle coûterait à la fin plus cher et elle constituerait un choc pour l’hôpital public », a-t-il déclaré. C’est « la réaction du directeur de l’AP-HP que je suis, mais aussi de la communauté médicale et soignante très majoritairement », a-t-il souligné.

    Le texte voté par les sénateurs prévoit que seules seraient prises en charge des personnes atteintes de pathologies graves ou celles qui subissent des douleurs aiguës.

    Attendre que quelqu’un soit très malade pour pouvoir le soigner et le prendre en charge, c’est faire tout le contraire de ce que l’on veut faire qui est d’essayer de diagnostiquer les gens le plus vite possible.

    L’objectif est de « les traiter et de les soigner le plus tôt possible pour éviter, soit quand ils sont infectieux et contaminants, qu’ils diffusent la maladie autour d’eux, soit quand ils ont des maladies graves qui ne sont pas transmissibles comme un cancer ou un diabète, qu’ils s’aggravent », a-t-il expliqué. Selon lui, le risque est « qu’ils deviennent des patients beaucoup plus lourds à prendre en charge, avec des hospitalisations plus longues et beaucoup plus coûteuses », a-t-il précisé. Si cette réforme est adoptée, « il y a, à mon sens, un risque d’aggravation des dépenses. On ne les aura pas tout de suite, mais dans les premières années », a-t-il averti.

    Le directeur de l’AP-HP ne voit pas bien les bénéfices de la réforme

    Nicolas Revel ne voit pas les soignants de l’AP-HP « renvoyer un patient au motif que sa douleur ne serait pas suffisamment aiguë ou que sa pathologie ne serait pas encore suffisamment grave ». 420 000 personnes sont bénéficiaires de l’AME en France, sans compter ceux qui y auraient droit au dispositif sans le demander. Le directeur de l’AP-HP ne voit pas très bien les bénéfices de cette réforme : « Ceux qui pourraient choisir la France au motif que l’AME existe, c’est quand même plutôt des gens déjà malades plutôt que des gens jeunes et bien portants. Quand on est déjà malade parce qu’on a un cancer ou un diabète, on se dit : je vais plutôt aller en France plutôt qu’ailleurs, parce qu’il y a un dispositif. Le paradoxe, c’est que quand vous regardez le texte voté par le Sénat, ces gens-là seront pris en charge », a-t-il expliqué.

    #AME #AP-HP #Nicolas_Revel #politique_de_santé #santé_publique

    • C’est pas comme si il y a de plus en plus d’épidémies mondiales toutes mignonnes ! Ordures incompétentes et criminelles.

    • Je voudrais pas dire, mais le blocage de l’accès aux soins des sans-papiers et autres immigrés est une obsession de longue date de la droite au front bas.

      cf. par exemple :
      Aide médicale d’État — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide_m%C3%A9dicale_d%27%C3%89tat

      La loi du 24 août 1993 relative à la maîtrise de l’immigration et aux conditions d’entrée, d’accueil et de séjour des étrangers en France, dite « loi Pasqua », introduit une condition de régularité de séjour pour bénéficier de l’assurance maladie.

      Entrée en vigueur le 1er janvier 2000 par Bernard Kouchner et Martine Aubry, ministres du gouvernement Lionel Jospin, l’AME remplace l’aide médicale gratuite (AMG) de par la loi 99-641 du 27 juillet 1999 relative à la Couverture maladie universelle (CMU). Celle-ci devait à l’origine faire disparaître l’AMD et unifier tous les résidents de France dans une protection maladie « universelle », égale pour tous. Mais le maintien de l’exigence de le régularité de séjour pour bénéficier de l’assurance maladie conduit au maintien d’un dispositif spécifique pour les sans-papiers.

      on peut aussi, faire une recherche « suppression de l’AME » à toute date antérieure au 01/01/2023 (et postérieure à 2000) pour constater que la question ne quitte jamais vraiment l’actualité…

    • embouteillage à prévoir à l’entrée de services d’urgence (retard de soins = aggravations de l’état due santé) déjà « saturés » faute de politique de santé. toute les vies ne se valent pas, et, sous couvert de protéger le panier de soins national des nationaux et étrangers tolérés (à papiers) l’accès aux soins doit être conçu, y compris par les « nationaux », comme un privilège dont on peut ne pas remplir les conditions

      edit effet des retards de diags faute d’AME à La Réunion [Saint-Denis, 93 en fait]
      https://seenthis.net/messages/1025634

      c’est pas forcément mauvais pour l’économie. peut-être qu’on va pouvoir hausser les dépenses de santé au niveau de celui des USA ? il y a quand même une logique à ce que les meilleurs gagnent, hein. 1, 10, 200 hôpitaux américains de Neuilly !

      comme non citoyen, je signale que outre quelques cris d’orfraie antiracistes ou soignantes, le débat public est entre eux... ce techno zélé de Nicolas Revel a fait un passage par la Mairie de Paris où j’ai comme d’autres eu à connaître de son action (Les Dents la mer avec sourire tévé, et descentes de police)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Revel

      #urgences #laisser_mourir #refus_de_soins

    • En dehors du racisme affiché, je vois ça aussi comme une manière de rendre moins pire la dégradation de prise en charge générale à coup de restrictions budgétaires.

      L’idée générale semble de défoncer les pauvres, faibles & vulnérables pour que les bourre-pifs infligés à la « classe moyenne » aient l’air plus « sympas » à côté.

      Vous voyez le truc ?

      Un peu comme un dentiste qui te collerait un coup de lattes dans les tibias pour que tu penses moins à la fraise en train de se frayer un chemin dans ta pulpe dentaire sans anesthésie…

    • Je voie ca aussi @monolecte vu que la secu est en dégraissage pour toustes, faut bien montrer que le francon sous-chien est pas tout en bas de la chaine alimentaire.

      Et il y a aussi la suppression de la CAF pendant les 5 premières années de cotisations sociales, la reconduite aux frontière sans procès pour non respect des valeurs de La Raie Publique...

  • Projet d’hôpital Grand Paris-Nord : la déclaration d’utilité publique annulée par le tribunal administratif
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2023/07/10/projet-d-hopital-grand-paris-nord-la-declaration-d-utilite-publique-annulee-

    « L’opération, dont la configuration ne permet pas des évolutions futures, conduisait à une diminution non compensée de l’offre de soins dans un territoire souffrant déjà d’importantes inégalités de santé », écrit le tribunal dans un communiqué de presse, suivant l’avis du rapporteur public rendu fin juin.
    « Le tribunal a relevé que l’opération conduisait à diminuer, à périmètre constant, le nombre de #lits_d’hospitalisation de 1 131 à 941, le nombre de places en #ambulatoire de 207 à 173 et le nombre de naissances pouvant être accueillies de 3 238 à 2 000 », précisent les juges.
    D’un coût estimé de 1,3 milliard d’euros, ce projet d’envergure porté par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP) et l’université Paris Cité doit remplacer les actuels hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine).

    Couvrant le nord de Paris, une partie des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, il doit également abriter des activités d’enseignement et de recherche. Pour être validé, un nouveau projet remanié doit être présenté, ce qui donnerait lieu à une nouvelle déclaration d’utilité publique.

    La justice administrative était saisie d’un recours de riverains et de syndicats de soignants qui estiment l’hôpital Grand Paris-Nord sous-dimensionné par rapport aux besoins de santé de la zone couverte, appelée à connaître une croissance démographique.

    on sait décidément investir dans l’austérité, la fabrication de la rareté

    #santé_publique #hôpital

  • 1 lit sur 6 fermé dans les hôpitaux parisiens, soit deux fois plus qu’en 2019, selon le directeur de l’AP-HP Charles Plantade - Le figaro

    La situation reste critique dans les hôpitaux parisiens, selon Nicolas Revel, le nouveau patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui a accordé une interview à nos confrères du Parisien . En pleine période épidémique hivernale, « 16 % de nos lits sont fermés, soit deux fois plus qu’en 2019, alors que nous avons toujours autant de malades, voire plus de très âgés cette année ! » alerte-t-il. « En plus de la bronchiolite et du Covid, nous anticipons l’arrivée de la grippe, qui d’évidence sera plus forte cette année. L’hôpital risque à nouveau d’être en très forte tension dans les prochaines semaines » . Comme si cette situation ne suffisait pas, le manque de personnels hospitalier se fait de plus en plus criant. « En 2022, nous avons embauché 2200 infirmières, mais 2800 sont parties » , précise-t-il.


    Sur les 12.000 lits que compte l’AP-HP, 1973 sont fermés actuellement expose Nicolas Revel. LUDOVIC MARIN / AFP

    Face à cette situation, le directeur de l’AP-HP présente aujourd’hui un plan de 150 millions d’euros de relance pour « casser la spirale négative et repartir de l’avant. » Il mise surtout sur un recrutement massif de soignants, avec un objectif de 2700 infirmières, plus en 2023 pour compenser les départs. Pour rendre l’hôpital public parisien plus attractif, Nicolas Revel prévoit d’« augmenter nos dispositifs de bourses pour les élèves infirmiers, doubler (de 600 à 1 200) le nombre de logements attribués à nos personnels, créer une prime de « tutorat » de 172 euros pour un meilleur accompagnement la première année d’exercice. » À cela s’ajoute la mise en place de titres-restaurants, le remboursement à 100 % des transports, l’adaptation des cycles horaires et le renforcement des outils informatiques. En revanche, la question des salaires étant « du ressort de l’État » , aucune augmentation n’est prévue. . . . . .

    Source et suite payante : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/16-des-lits-sont-fermes-dans-les-hopitaux-parisiens-soit-deux-fois-plus-qu-

    #hôpital #lits #soignantes #soignants #travail #santé #santé_publique #infirmières #infirmiers #hôpital_public #déglingue #enMarche #AP-HP

  • L’AP-HP situe le #covid_long dans le champ des « troubles somatiques fonctionnels »
    https://threadreaderapp.com/thread/1538433097850662912.html

    Comment en est-on arrivé, dans la gestion de la crise sanitaire, à ce que des personnes qui ont de hautes fonctions dans l’administration publique médicale française fassent, à total rebours de la littérature scientifique, la promotion du Covid long comme « maladie mentale » ?

    Le maître mot dans la prise en charge des malades dans le circuit CASPER-CovidLong de l’AP-HP est le champ des « troubles somatiques fonctionnels », une discipline qui refuse l’Evidence Based Medicine.
    Elle postule qu’il existe des symptômes sans le moindre substrat biologique.

    Des symptômes « sine materia », « sans substratum » ou anorganique.
    Concrètement, cela revient à poser l’hypothèse d’un symptôme de génération spontanée, exactement comme dans la pratique médicale qui eu cours jusqu’au début du 19e siècle.

    [Or] Face à des symptômes persistants après une infection de covid, comme un épuisement chronique, une dyspnée avec desaturation, des douleurs thoraciques, il existe des examens de première intention !
    NFS, glycémie, transaminases, ferritine, coefficient de saturation de la transferrine TSH, ionogramme, créatinine, calcémie, phosphorémie...
    Spirométrie, scanner thoracique, D-dimère, BNP, ECG, ETT...
    NFS, CRP, troponine, écho-coeur...

    La question est donc : quelle est la médecine à l’Hôtel-Dieu quand on classe le Covid long en maladie mentale ou « somatoforme » ?

    La médecine basée sur des preuves scientifiques (EBM), ou bien les croyances d’une branche de la #psychiatrie descriptive, popularisée en France par une école de pensée qui au mieux ignore, au pire méprise, le consensus scientifique établi par des études concordantes ?

    #troubles_somatiques_fonctionnels #AP-HP #santé_publique

  • Enquête pour viol contre un ponte de la gynécologie : huit ans d’alertes ignorées - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/021021/enquete-pour-viol-contre-un-ponte-de-la-gynecologie-huit-ans-d-alertes-ign

    Une enquête pour « #viol sur mineure de plus de quinze ans », visant un #chirurgien de l’hôpital #Tenon, a été ouverte par le parquet de Paris fin septembre. Plusieurs de ses patientes avaient dénoncé, depuis 2013, des #violences_gynécologiques auprès de l’#AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Ordre des médecins, sans qu’aucune vérification n’ait été lancée.

    #pédocriminalité

  • Cent projets de start-up pour renforcer le service public
    https://www.lefigaro.fr/entrepreneur/cent-projets-de-start-up-pour-renforcer-le-service-public-20210905

    L’État est devenu incubateur de jeunes pousses. À Bercy, l’une d’elles, Signaux Faibles, est censée mieux détecter les entreprises en difficulté.

    Pour faire bouger l’État, il y a les vastes réflexions sur les nouveaux enjeux du service public et les petits pas concrets. Le programme Beta.gouv suit clairement la seconde voie. Il vise à « aider les administrations publiques à améliorer le service public de l’intérieur grâce au numérique » en s’appuyant sur des start-up d’État, c’est-à-dire des services innovants incubés au sein des ministères ou des administrations.

    Concrètement, il s’agit de donner aux fonctionnaires, à l’esprit entrepreneur et au projet solide, les moyens financiers et le temps pour développer leurs idées de nouveaux outils internet tournés vers les usagers. Ces incubateurs inspirés du privé permettent ainsi à l’État de valoriser ses agents les plus innovants, mais aussi de mobiliser l’expertise de jeunes informaticiens, codeurs, qui, sans cette promesse de souplesse et d’autonomie dans le travail, n’auraient jamais pensé rejoindre la direction d’un ministère.

    La suite payante, mais à lire : Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion https://seenthis.net/messages/926470

    #start-ups #France #État_français #schumpeters #entreprenariat. #jeunes_pousses #start-up_nation #French_Tech #Fleur_Pellerin #Innovation #Économie_numérique #French_Tech_Visa #licornes #innovation #subventions #réindustrialisation #bpi #Banque_Publique_d_Investissement #Caisse_des_Dépôts_et_Consignations #CDC #conversion_numérique #Transition_numérique #Cedric_O #passerelles_public-privé #SATT #Italie #mythe #chômage #désindustrialisation #qwant #souveraineté_technologique #start-up_mania #chômage_structurelle #plateformisation #Uber #Deliveroo #code_du_travail #Aircall #Voodoo #Tencent #healthtech #Owkin #Lucine #Icade #agents_publics #zeitgeist #Doctolib #AP-HP #COVID-19 #financiarisation #burn_rate #Theranos #Rifft #The_camp #AirBnb #Lyft #pyramide-de_Ponzi #néolibéralisme #économie_disruptive #services_publics

  • Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion
    https://lvsl.fr/start-up-nation-quand-letat-programme-son-obsolescence

    Depuis de nombreuses années, les start-ups françaises peuvent se targuer d’avoir à leur disposition de nombreuses subventions publiques et un environnement médiatique favorable. Partant du postulat que la puissance privée est seule capable d’imagination et d’innovation, l’État français finance à tour de bras ces « jeunes pousses » dans l’espoir schumpéterien de révolutionner son économie. Cette stratégie économique condamne pourtant la puissance publique à l’impuissance et à l’attentisme.


    Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, promouvant la “French Tech” au Consumer Electronics Show de Las Vegas en 2016. © Christophe Pelletier

    En 2017, Emmanuel Macron avait largement axé sa campagne présidentielle sur un discours général favorable à l’entreprenariat. La stratégie économique française valorise ainsi la création de nouvelles entreprises, dites jeunes pousses ou start-ups. En avril 2017, le futur président français assène qu’une « start-up nation est une Nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ». Ces entités ont pour vocation de proposer des technologies de ruptures disruptives, selon l’expression de l’économiste américain Clayton Christensen, c’est-à-dire une redéfinition des règles du jeu économique venant remplacer les anciens schémas de pensée.

    Cette configuration institutionnelle favorable aux start-ups n’est cependant pas apparue subitement lors de la dernière présidentielle. Le label French Tech est en effet lancé dès 2013 par Fleur Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce programme a pour ambition de développer les jeunes pousses hexagonales. Les successeurs de Fleur Pellerin vous tous accompagner et poursuivre ce mouvement d’effervescence : en 2015 sont lancés le French Tech Ticket ainsi que le French Tech Visa en 2017.

    Ce discours s’accompagne d’un appel à créer le plus de licornes possibles : des start-ups valorisées sur les marchés à plus d’un milliard d’euros. Alors que la France compte 3 licornes en 2017, ce chiffre est passé à 15 en 2020. Le gouvernement espère qu’il en sera crée 10 de plus d’ici 2025. Ce constant appel à l’innovation s’inspire de l’exemple israélien, parangon de la start-up nation, qui compte une jeune pousse pour 1400 habitants. Poussé par l’afflux de liquidités fourni par son ministère de la défense, l’État hébreux s’est lancé très tôt dans cette stratégie économique. Les nombreuses start-ups qui y sont créées permettent à Israël de mieux peser sur la scène internationale : son secteur de l’innovation représente 10% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.

    De l’État providence à l’État subventionneur
    Toutes ces entreprises ne se sont pas créées d’elles-mêmes. Pour leur écrasante majorité, elles ont largement été financées par la puissance publique. Dès 2012, tout un écosystème institutionnel favorable à l’entreprenariat individuel est mis en place. En pleine campagne présidentielle, François Hollande promet une réindustrialisation rapide et efficace de la France. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, ce dernier entend créer « une banque publique d’investissement qui […] accompagnera le développement des entreprises stratégiques ». Quatre mois plus tard naît la Banque Publique d’Investissement (BPI), détenue par la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) ainsi que par l’État. La BPI a pour mission de « financer des projets de long terme » et d’œuvrer à la « conversion numérique » de l’Hexagone. Très vite, l’institution devient un outil permettant à l’État de financer massivement les start-ups. La BPI subventionne ainsi le label French Tech à hauteur de 200 millions d’euros et est actionnaire de nombreuses start-ups françaises.

    Comme le pointe un rapport publié par Rolland Berger, une grande majorité des entreprises du French Tech Next 40/120 — un programme regroupant les start-ups françaises les plus prometteuses — a reçu des prêts et des subventions de la puissance publique. On estime ainsi que 89% de ces entreprises ont reçu une aide indirecte de la BPI ! En pleine crise sanitaire, l’institution obtient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir ces entreprises innovantes tandis que 3,7 milliards du plan de relance décidé en 2020 par le gouvernement a été fléché vers la création et l’aide aux start-ups. Cedric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, confirme ainsi qu’il « va y avoir des opportunités suite à la crise [sanitaire], tout comme celle de 2008 ».

    Pour autant, l’État français ne soutient pas ses start-ups uniquement sur le plan financier. La loi Pacte de 2019, en continuité avec la loi Allègre de 1999, facilite les passerelles public-privé et encourage les chercheurs à créer des entreprises. Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif. Des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) ont été créées pour accélérer ce processus dans de nombreuses universités. Plus de 250 start-ups ont été développées par le prisme de ce réseau depuis 2012. L’Union européenne n’est pas en reste dans cette stratégie de soutien massif aux « jeunes pousses ». Sa stratégie Horizon 2020, un programme de 79 milliards d’euros étalé entre 2014 et 2020, dédiait 20% de son budget à la création de start-ups. Pléthore de pays européens se tournent eux aussi vers des stratégies de numérisation de l’économie, souvent via un soutien sans faille aux start-ups. En 2012, le ministre italien de l’économie, sous le gouvernement du technocrate Mario Monti, a promulgué une loi qui a permis à l’État italien de dépenser 200 millions d’euros pour aider les jeunes entreprises du pays, dans le but de « promouvoir la mobilité sociale ». Depuis 2019, le fonds national pour l’innovation italien a dépensé 245 millions d’euros pour subventionner 480 start-ups.

    Le mythe des start-ups souveraines et créatrices d’emplois
    Si les nations européennes axent autant leurs stratégies économiques sur le développement des start-ups, c’est avant tout car cette politique permet aux États de prétendre agir dans des domaines clefs où leur incurie a mainte fois été pointée du doigt : la lutte contre le chômage de masse et la mise en place d’une souveraineté technologique. 

    Nombre de médias se sont ainsi fait le relais de la start-up mania, louant la capacité de la French Tech à « créer 224.000 nouveaux emplois d’ici à 2025 » et à être le « fer de lance de l’économie ». Ces jeunes pousses permettraient de créer jusqu’à « 5,2 emplois indirects qui dépendent de [leur] activité » et d’œuvrer à la réindustrialisation de la France. Ce constat mérite pourtant d’être nuancé. Comme cela a déjà été évoqué, la start-up mania s’accompagne d’une aide inconditionnelle de l’État français par le prisme de la BPI. Pourtant, comme l’ont analysé nos confrères du Média, le bilan de l’institution est tâché de nombreux scandales. La banque, dès sa création, n’a pas été pensée comme un organisme capable de contenir et d’endiguer la désindustrialisation de l’Hexagone. M. Moscovici, alors ministre des finances, déclarait ainsi en 2012, que « la BPI n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif, n’en faisons pas un pompier ».

    L’institution est en effet souvent demeurée indifférente aux plans de licenciements et en a même favorisé certains comme le confirment les exemples des entreprises Veralia et Arjowiggins. Une loi du 23 mars 2020 a quant à elle permis d’ouvrir le conseil d’administration de l’institution à des acteurs privés, laissant une fois de plus planer le doute sur la capacité et la volonté de la banque publique d’agir pour le bien commun.

    Il est également permis de rester sceptique face à une stratégie de réduction de chômage structurelle se basant principalement sur le soutien à des start-ups qui participent à la « plateformisation » de notre économie. En proposant de mettre en contact clients et professionnels, des entreprises telles que Uber ou Deliveroo s’évertuent à détruire code du travail et régulations étatiques. Alors qu’elles sont vendues comme des instruments permettant de lutter contre le chômage, ces start-ups ne peuvent exister et espérer devenir rentables que par une grande flexibilité et en excluant leurs travailleurs du salariat. Le gouvernement socialiste espagnol vient ainsi récemment de légiférer afin de contrôler ces géants de l’économie de plateforme, permettant de conférer un statut de salarié aux livreurs qui étaient considérés comme des travailleurs indépendants. À peine la nouvelle annoncée, Deliveroo a annoncé qu’elle comptait mettre fin à ses activités dans le pays, tandis que ses concurrents Stuart, Glovo et UberEats critiquaient cette décision qui va mettre « en danger un secteur qui apporte 700 millions d’euros au PIB national ».

    En somme, la France semble avoir abandonné toute stratégie ambitieuse de réduction du chômage de masse. Plutôt que de défendre le droit de tout citoyen à obtenir un emploi, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État dépense des sommes faramineuses afin d’encourager la création d’entreprises à l’avenir très incertain. Dans cette politique qui s’apparente à un véritable choix du chômage, les citoyens sont appelés à innover alors même que les multiples causes du chômage structurelle sont éludées. Pour autant, cette incurie étatique ne date ni du quinquennat Hollande ni du mandat du président Macron : Raymond Barre déclarait en 1980 que « les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher les allocations de chômage ! ».

    NDLR :  Pour en savoir plus sur les choix politiques et économiques ayant conduit à un chômage de masse persistant, lire sur LVSL l’interview de Benoît Collombat par le même auteur https://lvsl.fr/le-choix-du-chomage-est-la-consequence-de-decisions-neoliberales-entretien-avec : « Le choix du chômage est la conséquence de décisions néolibérales ».

    Outre l’argument des créations d’emplois, le soutien aux start-ups est également justifié par une nécessaire préservation de la souveraineté nationale. Dès qu’éclate en 2013 l’affaire Snowden, la préservation de la vie privée et la souveraineté technologique deviennent des préoccupations politiques majeures. Des entrepreneurs ont profité de ce phénomène pour proposer des technologies souveraines capables de réduire l’impuissance des nations européennes face à l’espionnage de masse. Les États comme la France vont alors largement baser leur politique de défense de la souveraineté nationale par un soutien massif à des start-ups.

    L’exemple de l’entreprise Qwant est sur ce point éloquent tant il permet de montrer les insuffisances et les impasses d’une telle approche. Fondée en 2011 par Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant, l’entreprise se rêve en « Google français » en proposant un moteur de recherche souverain. Alors que la société n’est pas loin de la faillite, l’affaire Snowden lui permet de faire un large lobbying au sein des institutions françaises. Ces efforts seront rapidement récompensés puisque la Caisse des Dépôts et des Consignations investit en 2017 plus de 20 millions d’euros dans le projet tout en détenant 20% de son capital. En janvier 2020, l’État annonce même que Qwant est désormais installé sur les postes informatiques de l’administration publique. Pourtant, force est de constater que cette aide massive n’a pas permis de bâtir un moteur de recherche réellement souverain : en 2019, soit sept ans après sa création, Qwant utilise la technologie de Bing (Microsoft) dans 75% des recherches effectuées. Une note de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pointe également les nombreuses failles de l’entreprise, tels que les salaires mirobolants de ses dirigeants et les nombreux problèmes techniques du logiciel utilisé par Qwant, qui laissent perplexe quant au soutien massif que lui prodigue l’État. Plus largement, rien n’indique qu’une entreprise créée sur le sol français ne tombera pas aux mains de fonds d’investissements étrangers : parmi les licornes « françaises », la start-up Aircall (téléphonie via IP) est détenue à majorité par des acteurs non-français, tandis que Voodoo (jeux vidéo) a fait rentrer le géant chinois Tencent à son capital.

    Quand les start-ups remplacent l’État
    Le recours aux start-ups s’explique également par une prétendue incapacité de l’État à innover, à comprendre le marché et à « prendre des risques ». Ce mythe, pourtant déconstruit méthodiquement par l’économiste Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State (paru en français en 2020), laisse penser que seul le secteur privé est capable de faire évoluer nos activités économiques et donc de créer des emplois. Comme l’analyse l’auteure, « le « retard » de l’Europe par rapport aux États-Unis est souvent attribué à la faiblesse de son secteur du capital-risque. Les exemples des secteurs de haute technologie aux États-Unis sont souvent utilisés pour expliquer pourquoi nous avons besoin de moins d’État et de plus de marché ». Nombre de start-ups se servent de ce mythe auto-réalisateur pour légitimer leur activité.

    Il est intéressant de noter que cette mentalité a également imprégné les dirigeants d’institutions publiques. Un rapport de la CDC ayant fuité en 2020 et prétendant redéfinir et révolutionner la politique de santé française chantait les louanges du secteur privé, des partenariats public-privé et de 700 start-ups de la healthtech. La puissance publique finance volontiers des jeunes pousses du domaine de la santé, à l’image d’Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales, ou encore Lucine qui, grâce à des sons et des images, revendique la capacité de libérer des endorphines, de la morphine ou de l’adrénaline. La CDC détient également 38,8% d’Icade santé, un des acteurs majeurs du secteur privé et lucratif de la santé en France. De fait, les start-ups médicales s’immiscent de plus en plus au sein des institutions privées, à l’image d’Happytal, financé à hauteur de 3 millions d’euros par la BPI, qui propose à prix d’or aux hôpitaux des services de pré-admission en ligne ou de conciergerie de patients hospitalisés. Pour encourager les jeunes pousses à envahir les hôpitaux publics, la puissance publique va jusqu’à prodiguer, via un guide produit par BPI France https://www.lemediatv.fr/articles/2021/bpi-france-banque-publique-interets-prives-letat-livre-la-sante-aux-financ , des conseils pour entrepreneurs peu scrupuleux expliquant comment passer outre des agents publics dubitatifs et méfiants qui ont « tendance à freiner les discussions » !

    Ainsi, comme l’analyse Mariana Mazzucato, « c’est donc une prophétie auto-réalisatrice que de considérer l’État comme encombrant et uniquement capable de corriger les défaillances du marché ». Pourtant, les start-ups ne pullulent pas uniquement grâce à ce zeitgeist favorable à l’entreprenariat, mais profitent directement de l’incapacité de l’État à fournir des services à ses citoyens, renforçant d’autant plus le mythe évoqué par Mariana Mazzucato. L’exemple de l’attribution à Doctolib du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2016 est révélateur de ce phénomène : devenu incapable de fournir un service public de prise de rendez-vous, l’État a dû confier les données de santé de millions de français à cette start-up française. La même expérience s’est répétée lors de la prise des rendez-vous de la vaccination contre le COVID-19, qui ont permis à l’entreprise d’engranger des millions de nouveaux clients sans aucune dépense de publicité.

    Vers une bulle spéculative ?
    Outre les questions que soulève le soutien massif de l’État français aux jeunes pousses du numérique, il convient également de se poser la question de la crédibilité économique de ces entreprises. En effet, il apparaît que nombre de ces sociétés participent à la financiarisation de nos activités économiques et deviennent des actifs spéculatifs et instables. Plus que de « changer le monde », un créateur de start-up recherche principalement à réaliser un « exit », c’est-à-dire à réaliser une belle plus-value via le rachat ou l’entrée en bourse de son entreprise. Dans un climat hostile et instable — on estime que seulement 20 % des jeunes pousses réussissent cet « exit » — les entrepreneurs sont poussés à dilapider le plus rapidement l’argent qu’ils ont à leur disposition. Cette stratégie, dénommée burn rate, est souvent perçue comme une perspective de croissance future par les investisseurs.

    De plus, les entrepreneurs sont souvent poussés à embellir leurs entreprises en exagérant le potentiel des services qu’elles proposent, voire en mentant sur leurs résultats, comme le montrent les exemples de Theranos (tests sanguins soi-disant révolutionnaires), Rifft (objets connectés) ou The Camp (technopôle provençal en perdition adoubé par M. Macron). Cela conduit les start-ups technologiques à avoir un ratio de valorisation sur chiffre d’affaires très élevé. Alors qu’il n’est que de 2,6 fois pour Amazon, c’est-à-dire que la valorisation boursière de l’entreprise n’excède « que » de 2,6 fois son chiffre d’affaires, ce nombre atteint plus de 50 pour certaines licornes. Pour AirBnb, la troisième licorne mondiale valorisée à 25,5 milliards de dollars, le chiffre est par exemple de 28,6. Alors que dans une entreprise traditionnelle la valeur des actions est estimée par les investisseurs en fonction de l’estimation des bénéfices futurs d’une entreprise, ce chiffre est très largement secondaire dans les levées de fonds de start-ups. Ainsi, de nombreuses licornes ne prévoient pas à court ou moyen terme de réaliser des bénéfices. L’entreprise Lyft a par exemple enregistré l’an dernier une perte de 911 millions de dollar, tandis qu’Uber a perdu 800 millions de dollars en un trimestre. On estime que sur les 147 licornes qui existent autour du globe, seulement 33 sont rentables. En somme, les investisseurs s’intéressent principalement à la capacité d’une start-up à produire une masse d’utilisateurs la plus large possible. Ce phénomène justifie des dépenses gargantuesques par ces mastodontes de l’économie de plateforme : Lyft a dépensé 1,3 milliard de dollars en marketing et en incitations pour les chauffeurs et les coursiers en 2018. Cet écosystème très instable a toutes les chances de participer à la création d’une bulle spéculative sous la forme d’une pyramide de Ponzi. En effet, si nombre de ces entreprises sont incapables à moyen terme de produire un quelconque bénéfice, que leurs actifs sont surévalués et que les règles du jeu économique poussent les entrepreneurs à dépenser sans compter tout en accentuant excessivement les mérites de leurs produits, les marchés financiers risquent de connaître une nouvelle crise technologique comparable à celle de 2001.

    La stratégie économique de soutien massif aux start-ups adoptée par l’État français s’apparente ainsi fortement à une politique néolibérale. En effet, comme ont pu l’analyser Michel Foucault et Barbara Stiegler, le néolibéralisme, loin d’être favorable à un État minimal, comme le libéralisme classique, prône l’émergence d’un État fort capable de réguler l’économie et d’adapter les masses au sens de l’évolution capitaliste ; c’est-à-dire aux besoins du marché. Ce constat conduit l’auteure d’Il faut s’adapter (Gallimard, 2019) à affirmer que « la plupart du temps les responsables de gauche caricaturent ainsi le néolibéralisme en le prenant pour un ultralibéralisme lointain […] si bien que dès qu’un gouvernement fait appel à plus l’État, ces responsables croient que ça signifie que la menace ultralibérale a été repoussée ». De fait, plutôt que de considérer de facto une politique de soutien aux start-ups comme souhaitable et efficace, il conviendrait de rester prudent vis-à-vis de ce genre d’initiative. Une telle attitude serait d’autant plus vertueuse qu’elle permettrait de comprendre que « l’économie disruptive », loin de dynamiter les codes du secteur économique, imite sans scrupule les recettes du « monde d’avant ». Les concepts flous de « start-up » ou de « technologies de ruptures » y sont les nouveaux arguments d’autorité justifiant la destruction de nos écosystèmes, la disparition des petites entreprises et des services publics et la précarisation de pans entiers de la populations.

    NDLR :  Pour en savoir plus sur la différence entre libéralisme et néolibéralisme, lire sur LVSL https://lvsl.fr/limperatif-neoliberal-de-ladaptation-par-barbara-stiegler l’article réalisé par Vincent Ortiz et Pablo Patarin : L’impératif néolibéral de « l’adaptation » : retour sur l’ouvrage de Barbara Stiegler.

    #start-ups #France #État_français #schumpeters #entreprenariat. #jeunes_pousses #start-up_nation #French_Tech #Fleur_Pellerin #Innovation #Économie_numérique #French_Tech_Visa #licornes #innovation #subventions #réindustrialisation #bpi #Banque_Publique_d_Investissement #Caisse_des_Dépôts_et_Consignations #CDC #conversion_numérique #Transition_numérique #Cedric_O #passerelles_public-privé #SATT #Italie #mythe #chômage #désindustrialisation #qwant #souveraineté_technologique #start-up_mania #chômage_structurelle #plateformisation #Uber #Deliveroo #code_du_travail #Aircall #Voodoo #Tencent #healthtech #Owkin #Lucine #Icade #agents_publics #zeitgeist #Doctolib #AP-HP #COVID-19 #financiarisation #burn_rate #Theranos #Rifft #The_camp #AirBnb #Lyft #pyramide-de_Ponzi #néolibéralisme #économie_disruptive #services_publics

    • Paris - 29 Mars 2021 : Think Tec Summit, 10 000 start_ups pour changer le monde ! (Cérémonie).
      https://10kstartups-pour-changer-le-monde.fr

      La Tech au coeur de la relance économique ? 
Financement, impact, hypercroissance, Covid-19, jeunesse et relance, mixité, relocalisations dans les territoires d’industrie, biotech, souveraineté…
      Le 29 mars, La Tribune réunit l’ensemble de l’écosystème tech au Grand Rex de Paris pour le Think Tech Summit, l’événement de référence qui pense le futur de la French Tech, comme moteur de la relance, comme tremplin d’emplois, comme modèle d’insertion.
      https://www.youtube.com/watch?v=Xl3G02GYyY8

      15h00 - Keynote : Où va la French Tech ?
      15h20 - 11 licornes, et après ? Les défis de l’hypercroissance
      15h50 - Vaccins, médicaments : comment faire grandir les biotech ?
      16h20 - KEYNOTE : L’international avec Business France
      16h30 - La startup nation, moteur de la Relance ?
      17h00 - La tech peut-elle relancer les territoires d’industrie ?
      17h30 - KEYNOTE : Les startups contre Apple, un enjeu de concurrence
      17h45 - Cleantech, Enertech : quelles innovations de rupture ?
      18h15 - La souveraineté peut-elle se gagner par la technologie ?
      18h45 - KEYNOTE : Les années 20 seront exubérantes !
      19h00 - Cérémonie 10K
      20h00 - After Work « Think Tech Summit »

      L’apothéose d’une tournée dans toute la France et en Outre-Mer, pendant laquelle La Tribune et son jury d’experts ont entendu 180 pitchs et primé 48 lauréats dans six catégories.

  • Doctolib, un ogre aux bons soins de la macronie – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/doctolib-un-ogre-aux-bons-soins-de-la-macronie-20210730_W7IRCLXOVZBC5IJGW

    Doctolib bénéficie d’un monopole inquiétant, qui s’est construit avec l’argent de nos impôts et grâce à une générosité déconcertante de la régulation, couplée à un silence assourdissant de l’Autorité de la concurrence.

    On pourrait bien sûr – si on était doté d’une vision angélique du monde – raconter l’histoire d’une idée française de simple PME privée devenue succès national, celui d’un service en ligne simple et étonnamment stable, reliant enfin patients et médecins de façon efficace, grandissant naturellement jusqu’à une position hégémonique bienveillante et presque involontaire. C’est en tout cas le scénario présenté aux Français non seulement par Doctolib, mais aussi par la macronie qui l’a adopté comme exemple, sinon comme drapeau. Et on pourrait aussi dire la vérité : Doctolib est un monopole inquiétant, qui s’est construit avec l’argent de nos impôts et grâce à une générosité déconcertante de la régulation, couplée à un silence assourdissant de l’Autorité de la concurrence qui regardait ailleurs quand la gentille PME a acheté son principal concurrent.

    Gonflé à bloc par la Banque publique d’investissements, Doctolib a pu effacer la concurrence puis s’envoler vers une valorisation record, entre autres grâce à la décision gouvernementale de lui octroyer de facto l’organisation de la campagne vaccinale, qui a été dirigée dans d’autres pays avec un succès au moins égal par les systèmes d’assurance-maladie locaux. Ceci n’enlève en rien au talent de ses ingénieurs ou au mérite de ses dirigeants, mais laisse les utilisateurs devant le danger grandissant de se retrouver à la merci d’un ogre financier qui peine toujours à trouver la rentabilité.

    Les chiffres sont là : 90 % des docteurs, soignants ou même naturopathes utilisant un service virtuel de rendez-vous sont sous contrat avec Doctolib, et auraient grand peine à le quitter aujourd’hui. N’attendant pas les résultats d’une possible enquête sur sa position dominante, Doctolib profite de son hégémonie pour remplacer non seulement les secrétaires médicales, mais même le cabinet physique du médecin par sa consultation vidéo, offrant aussi le transfert d’ordonnances ou de tout document médical contre les #données des utilisateurs. Il est encore grand temps de démanteler cette hydre avant que le diagnostic ne soit irrémédiable.

    Doctolib, un nouveau monopole sur ordonnance ?
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/doctolib-un-nouveau-monopole-sur-ordonnance-20210730_SW6VPUKRWVHMVFW5FK7B

    Désormais incontournable dans la santé, la société chérie de la macronie n’a laissé que des miettes aux concurrents qu’elle n’avait pas encore avalés. Les médecins s’inquiètent mais il est peut-être trop tard.

    Nous sommes le 3 avril 2019. Bien avant la pandémie de Covid-19. #Cédric_O vient tout juste d’être nommé secrétaire d’Etat au Numérique et pour sa première apparition publique, il fait le choix symbolique de se rendre chez Doctolib. Très enjoué, il déambule dans les locaux de la jeune société de prise de rendez-vous médicaux en ligne. Il veille scrupuleusement à saluer tous les employés et tutoie son jeune PDG (34 ans) Stanislas Niox-Château, traduisant une forte proximité entre l’entreprise et le gouvernement. Ce dernier est encore plus souriant que son invité, pour ne pas dire euphorique. Et pour cause. Doctolib vient d’accomplir une levée colossale auprès de General Atlantic, un fonds d’investissement américain : 150 millions d’euros. Ce qui lui a permis d’entrer dans le club des « licornes » françaises, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Le genre de success-story de la « French Tech » qui plaît en macronie.

    Grâce à ses ingénieurs, l’entreprise a su mettre au point un outil à la fois performant et ergonomique pour mettre en relation médecins et patients et faciliter la prise de rendez-vous en ligne. Doctolib, qui tire ses revenus des abonnements payés par les professionnels de santé pour accéder à ses services, a connu depuis sa fondation en 2013 une ascension fulgurante. Aujourd’hui elle compte 1 700 salariés et collabore avec plus de 120 000 professionnels de santé (dont près de 40 000 médecins). Elle est déjà bien présente en Allemagne où elle participe à la campagne de vaccination et compte 30 000 clients, commence à l’être en Italie et sûrement dans d’autres pays à l’avenir. Et son chiffre d’affaires ? La société ne communique pas là-dessus, mais il peut être estimé à 50 millions d’euros par mois. Malgré cela, elle qui investit énormément dans son développement n’a pas encore atteint la rentabilité.

    La crise sanitaire a accéléré les choses pour la start-up devenue licorne. A la faveur de celle-ci, Doctolib s’est imposée comme un acteur essentiel. La vaccination, la réalisation de tests : tout passe par Doctolib. Quant à la téléconsultation, service que la société a commencé à déployer début 2019 et qui cherchait encore son public, elle a connu un formidable coup de pub avec le confinement.

    « Vous n’êtes plus un client, mais devenez le prestataire de cette entreprise »

    Cette ascension s’est faite avec la bénédiction de l’Etat qui, en tant qu’actionnaire via la Banque publique d’investissement, voit dans la jeune société un fleuron français susceptible de tutoyer un jour les géants mondiaux de la santé numérique. Le marché de l’e-santé est monumental : en octobre 2019 – avant le boom induit par la pandémie de Covid-19 – le cabinet de consulting Frost & Sullivan estimait qu’il atteindrait plus de 230 milliards d’euros d’ici à 2023. De quoi attiser les ambitions de nombreuses start-up qui rêvent de venir talonner les acteurs traditionnels de la santé : Doctolib donc, son équivalent américain ZocDoc, la suédoise Livi, la britannique Babylon Health…

    En attendant de s’imposer sur la planète santé, Doctolib règne de manière hégémonique sur le marché français. En juin 2020, le site internet Le Guide Santé a réalisé une enquête auprès de 81 631 professionnels du secteur abonnés à des services de gestion en ligne des consultations. Plus de 90 % d’entre eux l’étaient à Doctolib… Une position de quasi-monopole donc, qui peut inquiéter. Une enquête de l’Autorité de la concurrence, ouverte après une plainte pour « abus de position dominante » fin 2019 (vraisemblablement déposée par un concurrent) est toujours en cours. Le siège de l’entreprise, à Levallois-Perret, a même été perquisitionné en mai dernier.

    Plusieurs médecins redoutent aussi la montée en puissance de Doctolib. « S’ils sont seuls sur ce marché, ils vous tiennent, et la relation se modifie : vous n’êtes plus un client, mais devenez le prestataire de cette entreprise », pointe le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S). Un des risques lorsqu’une entreprise détient le monopole sur un marché, c’est de faire flamber les prix en dictant sa loi. Nous n’en sommes pas là, mais les services de Doctolib sont déjà les plus onéreux : comptez 129 euros par mois pour la prise de rendez-vous en ligne et 79 supplémentaires pour la téléconsultation. Les concurrents Maiia et Keldoc proposent ces deux mêmes services pour respectivement 149 et 89 euros. Leur problème est surtout leur manque de visibilité par rapport à celle de Doctolib.

    Jean-Paul Hamon de la Fédération des médecins de France (FMF) estime à ce propos que l’Etat « sert la soupe » à Doctolib et que favoriser son hégémonie « ne rend pas service à la santé » : « Il vaut mieux multiplier les solutions pour ne pas être dépendant. » Il faut croire que le gouvernement s’en est rendu compte : en janvier, les challengers Maiia et Keldoc ont été retenus avec Doctolib par les pouvoirs publics pour accompagner l’ouverture de la vaccination au grand public. Dominique Pon, responsable de la transformation numérique au ministère de la Santé, considère que  « même si Doctolib avait une énorme avance d’un point de vue de parts de marché, cela a tout de même permis l’émergence de Keldoc et Maiia ».

    Cette émergence est à relativiser puisque la prise de rendez-vous pour une grande majorité des centres de vaccination (près de 80 %) a été confiée à Doctolib. Mais il faut reconnaître que ses concurrents ont gagné une certaine visibilité, notamment dans certaines villes comme Toulouse pour Keldoc ou Marseille pour Maiia. Le directeur général de Doctolib France lui-même, Arthur Thirion, se réjouit de la croissance de nouveaux acteurs : « Je vois d’un très bon œil l’existence de Maiia, Keldoc, et plein d’autres start-up qui, je l’espère, vont se créer dans le monde médical. Car c’est le fait que l’on soit plus nombreux et qu’il y ait de la compétition qui va nous permettre de nous tirer vers le haut », assure-t-il à Libération. De belles paroles qui en feraient presque oublier comment la licorne qu’il représente est arrivée là où elle en est aujourd’hui.

    Asphyxiés par la stratégie absolutiste

    Si Doctolib salue aujourd’hui sa concurrence, il y a quelques années l’entreprise s’évertuait plutôt à la réduire le plus possible. En 2018, il existait encore quatre acteurs crédibles sur un marché encore naissant (un peu plus de 10 % des praticiens étaient équipés). A l’époque, Doctolib est déjà le leader avec 45 000 clients, mais MonDocteur qui en compte 10 000 n’est pas en reste et peut envisager de concurrencer son rival. La future licorne n’en fera pourtant qu’une bouchée : disposant d’importantes liquidités grâce à deux précédentes levées de fonds, elle rachète MonDocteur au groupe Lagardère pour 60 millions d’euros en juillet 2018.

    Restent alors Docavenue et RDVMédicaux. Ils seront asphyxiés par la stratégie absolutiste de Doctolib. Celle-ci consiste d’abord à démarcher le plus de médecins possible grâce aux nombreux commerciaux que la société emploie (selon une enquête de Télérama l’an dernier, ils représenteraient 80 % des salariés). Ils sont présents dans chaque région de France, appellent les cabinets ou s’y rendent directement, ce qui ne laisse pas vraiment le choix aux praticiens…

    A l’époque, les patients étaient aussi naturellement incités à choisir Doctolib par la « magie » du référencement. En octobre 2018, une fronde emmenée notamment par le docteur Bertrand Legrand se lève contre la société. Cette dernière est accusée de détournement de patientèle. Quand une personne cherchait le nom d’un médecin sur Google, le premier choix était ainsi une page Doctolib le mentionnant, et ce même si ce praticien n’en était pas client. En cliquant dessus, il se retrouvait face à une liste de médecins (eux clients de Doctolib) avec des créneaux de rendez-vous, celui recherché initialement n’y figurant pas. La communauté médicale s’enflamme alors et crie au « Doctolibgate ».

    « C’est quelque chose qui a été corrigé par Doctolib depuis. Mais à l’époque c’était totalement délibéré. Des rubriques spécifiques avaient été faites dans leur code informatique », explique Bertrand Legrand, qui continue d’inspecter régulièrement les pages de Doctolib. Ce médecin généraliste à Tourcoing (Nord) raconte même avoir été appelé par General Atlantic, le fonds d’investissement auprès duquel Doctolib s’apprêtait à lever 150 millions. « Ils voulaient savoir quel était le niveau du contentieux. Je leur avais signalé qu’il y avait un risque pénal qui n’était pas à négliger. » La levée aura tout de même lieu en mars 2019.

    « Les vrais concurrents de Doctolib, ce sont encore les praticiens »

    Un autre événement a fait grincer des dents. L’attribution en 2016 du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (#AP-HP). Saisie à ce sujet, l’Autorité de la concurrence avait ouvert une instruction (distincte de celle actuellement en cours). Le fondateur de RDVMédicaux, David Bitton, racontait en 2018 dans Le Parisien avoir renoncé à l’époque à l’appel d’offres de l’AP-HP car « il s’agissait de créer une plate-forme propriétaire ». D’autres prestataires proposant de simples agendas de consultation en ligne ne pouvaient alors pas y répondre. Interrogé, David Bitton qui depuis a revendu sa start-up au développeur de logiciels de santé Cegedim et s’est complètement retiré du monde de l’e-santé, a refusé de s’exprimer. Le Dr Bertrand Legrand qui s’est penché sur le sujet à l’époque prétend avoir constaté « un changement de l’appel d’offres en cours de route », qui aurait permis à Doctolib d’y participer.

    « L’appel d’offres a mobilisé six réponses, soit l’ensemble des entreprises proposant des solutions disponibles sur le marché à l’époque, répond-on à l’AP-HP. Doctolib avait dans le rapport d’analyse une note technique et financière largement au-dessus de ses concurrents. Aucun recours par les candidats non retenus n’a été fait. »

    Lorsqu’on évoque l’enquête en cours de l’Autorité de la concurrence, le directeur général de Doctolib France balaie la question : « Pour nous, ce n’est absolument pas un sujet. Doctolib reste une PME française qui fournit un logiciel à destination de praticiens. On évolue dans un secteur où on est face à des acteurs qui sont six à dix fois plus importants et installés que nous. » Rappelons que, par définition, une PME compte moins de 500 salariés. Doctolib en emploie plus du triple et vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires.

    On peut toutefois lui donner raison sur un point : sur les quelque 220 000 médecins en activité en France, beaucoup ne sont pas encore abonnés à aucun service de ce type. « Les vrais concurrents de Doctolib, ce sont encore les praticiens qui prennent en consultation libre, usent de leur téléphone ou ont un secrétariat. En réalité, Doctolib ne pèse pas plus de 30 % du marché », analyse le Dr Bertrand Legrand. Mais à l’avenir, la majorité des médecins soucieux de garder et d’étendre leur patientèle seront tentés de s’abonner aux services de la licorne ou à ceux d’un concurrent qui aura résisté au rouleau compresseur. Nous y sommes peut-être déjà : aussi réfractaire qu’il soit, le Dr Jérôme Marty de l’UFML-S est lui-même sur Doctolib.

    #Doctolib #BPI #données_de_santé #santé_publique

    • Florilège des problèmes rencontrés avec doctolib, 8 février 2021, @raqvam
      https://twitter.com/raqvam/status/1358869802744500231

      Y’a @MrLePsy qui pète un plomb sur facebook parce qu’il se fait harceler par @doctolib, ce que ne savent pas les patients c’est que c’est avec de telles pratiques commerciales que doctolib est actuellement leader d’un produit aussi simple qu’un agenda pour les médecins.

      @Doctolib a depuis longtemps des pratiques commerciales douteuses. Gardons à l’esprit que c’est une entreprise privée, chère et qui collecte une quantité de donnée de santé faramineuse.

      (...)

  • AP-HP : polémique après « l’arrêt temporaire » des urgences de l’Hôtel-Dieu pour ouvrir des lits de réanimation
    https://www.bfmtv.com/sante/le-service-d-urgences-de-l-hotel-dieu-ferme-pour-ouvrir-des-lits-de-reanimati

    Les dirigeants de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP) ont indiqué ce mardi avoir décidé un « arrêt temporaire » des urgences de l’Hôtel-Dieu pour ouvrir des lits de soins critiques dans un établissement voisin. Cette décision a été condamnée par la CGT et des élus de gauche.

    Cette fermeture « va nous permettre de redéployer des professionnels qui sont compétents dans les secteurs de soins critiques », a expliqué lors d’une conférence de presse le Pr Alain Cariou, directeur médical de crise du groupement Centre-Université de Paris, qui chapeaute 8 établissements de l’AP-HP.

    « Une quinzaine d’infirmiers spécialisés et 18 aides-soignantes » vont ainsi renforcer les équipes de réanimation de l’hôpital Cochin, ce qui sera « nécessaire pendent la durée du pic épidémique », a-t-il ajouté.

    Un redéploiement « justifié »

    « On en a discuté avec l’équipe des urgences de l’Hôtel-Dieu et tout le monde a convenu que l’importance de ce renfort justifiait pleinement ce redéploiement », a-t-il affirmé.
    La CGT de l’Hôtel-Dieu y voit pourtant un « contresens » et souligne dans un communiqué que l’établissement dispose « de locaux vides ayant la capacité d’intégrer une activité ambulatoire » et pourrait servir de « relai Covid-19 pour les examens rapides ».

    Les sénateurs communistes Pierre Laurent et Laurence Cohen ont pour leur part dénoncé une « décision aberrante » et annoncé qu’ils se rendraient sur place vendredi « pour constater le nombre de chambres et locaux disponibles et non utilisés ».

    #hôpital #Martin_Hirsch

  • PERSONNEL NON PAYÉ - AP-HP RENDEZ L’ARGENT Thread by Jeannus
    https://threadreaderapp.com/thread/1320015194710560769.html

    [PERSONNEL NON PAYÉ - #AP-HP RENDEZ L’ARGENT]

    Alors tout commence vers mars quand l’épidémie explose, confinement, tout ça vous savez. A l’époque je suis en 5e année de médecine à Paris Descartes. Rapidement la fac en coopération avec l’aphp commence à recruter des étudiants pour
    Aller dans diverses missions COVID. Pour ma part, je débute une première mission sous la direction de la responsable du Bureau du Personnel Médical (= BPM) de l’HEGP, mon taff consiste à lister tous les #étudiants recrutés, les heures faites etc dans un but de RÉMUNÉRATION
    (les étudiants recrutés à l’HEGP je précise)

    Assez vite finalement je dois abandonner mes fonctions car les étudiants recrutés passent sous la responsabilité du Bureau du Personnel Non Médical (= BPNM) pour des raisons d’administration (pas possible de payer autrement)

    Le but étant que les étudiants soit rémunérés selon le #salaire horaire d’un.e IDE niveau 1 ou 2 (je me rappelle plus) mais globalement 12€/h.

    Et moi, je me retrouve dans mon ancien service de rea parce qu’ils ont besoin d’externes pour faire du travail aide soignant,
    Infirmier, de secrétariat, d’appel des familles etc....

    J’y reste pendant plus de 6 semaines, (je vois pas ma famille, je suis explosée au COVID tous les jours mais bref), je fais en tout plus de 100h, dont des weekends, parfois je fais deux semaines d’affilée sans pause
    J’abrège pour en arriver au total de ce que je suis censée toucher : 1500€ de salaire COVID à peu près (en plus de la prime COVID).

    En parallèle, pendant ces 6 semaines, la fac et les chefs de sevice nous garantissent qu’on va être payés, et merci, et vous êtes formidables, et
    Qu’est ce qu’on ferait sans vous etcetcetc

    Avril arrive, pas de salaire COVID, mais je suis pas la seule. Ok les élus étudiants nous disent que ça va arriver y’a du retard.
    Mai arrive, pas de salaire COVID.
    Juin arrive, prime COVID ok comme tt le monde mais pas de salaire COVID
    Donc là je commence à m’impatienter, avec les externes d’autres services concernés on va voir la responsable du BPNM qui nous dit qu’effectivement c’est bizarre, qu’on devrait être payés. Elle prend nos noms, nos heures, nos RIB, tout ce qu’il faut.

    Là, je vous avoue que je sais plus ce qui s’est passé exactement à chaque mois mais le résumé est le suivant :

    On retourne demander où est notre salaire. Et là d’un seul coup la responsable du BPNM dit qu’on nous avait jamais dit qu’on allait être payés, qu’on a pas signé de
    Contrats (!!!!!!!!!!!!!!!! on est externes !!!!!?!), qu’il est hors de question qu’on soit payés, que les consignes de « là haut » s’y opposent formellement, que la fac nous a promis ça sans l’accord de l’aphp.

    Nous sommes plus de 50 étudiants concernés seulement sur l’HEGP
    (et je reçois encore des messages toutes les semaines de nouvelles personnes qui se manifestent)
    J’estime environ 50000€ de salaires non versés...

    #covid-19 #externes #médecine #hôpital #soignants #cost-killers #toctoc

    • « On va au crash » : face à la deuxième vague de Covid, la course aux lits dans les hôpitaux franciliens

      https://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/on-va-au-crash-face-a-la-deuxieme-vague-de-covid-la-course-aux-lits-dans-

      Opérations déprogrammées, inquiétude des soignants… De plus en plus de places de réanimation en Ile-de-France sont occupées par des patients Covid. La recherche de lits et de personnel est au cœur de toutes les préoccupations.

      « Le week-end nous éclaire sur le risque auquel nous devons faire face […], des vagues répétées d’arrivées, jour après jour, qui vont mettre en péril nos capacités de régulation régionale. Je vous demande formellement d’engager sans délais les déprogrammations et de vous mettre en situation d’atteindre le pallier suivant rapidement. »

      Ce message, parvenu ce dimanche aux directeurs d’établissements de santé d’Ile-de-France, est signé du directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Aurélien Rousseau. Vendredi, 3813 malades étaient hospitalisés en Ile-de-France, c’est 177 de plus que la veille, dont 715 en réanimation.

      Depuis plusieurs jours, des groupes WhatsApp d’urgentistes franciliens étaient en ébullition. « Les patients sont à 15 dans les couloirs, on ne sait pas où les mettre, on fait des gardes jusqu’à 4 heures du mat’, si ça continue comme ça, on va au crash », redoute un médecin réanimateur. Il n’a rien oublié de la première vague. « Quand on a découvert le titre des Echos où le ministre dit que l’hôpital est plus solide qu’au printemps, on s’est étranglés, on était fous ! » ajoute-t-il.

      Plus question de transférer les patients en TGV

      En Ile-de-France, la capacité « de routine » est de 1200 lits de réanimation. Au plus fort de la première vague, en avril, l’hôpital avait tout arrêté et plus que doublé ses places en réanimation pour atteindre 3000 lits, dont 2600 dédiés aux malades Covid les plus graves.

      Cette fois, les transferts médicalisés en TGV vers la province ne seront pas possibles, les hôpitaux de province ont trop à faire. En attendant les éventuels bienfaits du couvre-feu, des études de modélisation de l’institut Pasteur, notamment, permettent de se projeter à quelques semaines, en fonction de l’intensité des contaminations, le fameux R zéro, qui prédit aussi le niveau d’encombrement des urgences. Et donc d’anticiper.

      Une gestion mutualisée à l’échelle régionale

      Actuellement, au palier 2 de la mobilisation hospitalière, un millier de places sont mobilisées pour les malades les plus graves du coronavirus. Tous les départements franciliens sont mis à contribution, la gestion est mutualisée à l’échelle de la région, privé compris, appelé à contribuer à l’effort de guerre.

      Jusqu’à 30 % d’opérations non urgentes, peuvent être déprogrammées pour libérer des lits. « Le réservoir n’est pas plus gros, la jauge se fait au détriment d’autre chose », résume un urgentiste parisien. Vu la progression de l’épidémie, les mille places pourraient être remplies avant novembre. Après, c’est le palier 3 qui permet de dégager 1 700 places mais avec jusqu’à 60 % de déprogrammations des opérations « non urgentes ».

      Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué une hausse nationale de 15 % de lits de réanimation (passant de 5100 à 5 800) et l’ouverture, selon nécessité, de « 4 000 lits à la demande » disponibles « dès décembre, avant s’il le faut ». « Ces lits seront ouverts ponctuellement selon les besoins », assurait jeudi soir le ministère de la Santé, précisant qu’il s’agit principalement de lits de « médecine générale ».

      « La situation n’a pas changé depuis mars »

      Dans les hôpitaux, publics comme privés, aucun de ceux que nous avons interrogés n’a encore vu la couleur de ces lits supplémentaires. A Argenteuil (Val-d’Oise), par exemple, « la situation n’a pas changé depuis mars, voire s’est dégradée », selon Bertrand Martin, le directeur du centre hospitalier Victor-Dupouy, 300 médecins, 2100 personnels soignants, une cinquantaine de patients Covid dont 12 en réanimation.

      L’hôpital dispose aujourd’hui d’une douzaine de lits de réanimation. Pour la première vague, au plus fort de la crise, 51 lits avaient été ouverts au total. « Nous n’avons pas plus de moyens qu’au mois de mars, ni en termes de compétences médicales ou soignantes, insiste le directeur. Et nous avons des difficultés à pourvoir des postes, y compris dans les services difficiles que sont les réanimations. »

      Sans compter qu’il faut aussi des chambres individuelles pour éviter toute contamination. « On essaie de trouver des solutions, reprend le directeur. Mi-novembre, nous allons ouvrir une nouvelle unité d’une vingtaine de lits dans une aile vide de l’hôpital. »

      « Plus on ouvre de lits Covid, plus on a besoin de personnel »

      Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et délégué CGT de l’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), estime que les annonces gouvernementales sur un renfort en lits sont irréalisables. « Il y a un problème arithmétique très simple, ironise-t-il. 4000 lits pour un budget annoncé de 50 millions d’euros, ce n’est pas faisable ! Il faudrait 2 à 2,5 emplois par lit et donc un budget de… 400 millions d’euros. Et puis c’est maintenant qu’on a besoin de ces lits, pas plus tard. »

      A l’#AP-HP, plus grand centre hospitalier universitaire d’Europe, avec ses 39 établissements en Ile-de-France, 17 % des 20 000 lits étaient fermés en septembre, indique la direction (soit 3400), toute discipline et tout motif confondu (congés d’étés, chambres doubles transformées en chambres simples, postes non pourvus, travaux, désinfection, etc.). « Par ailleurs, précise la direction, plus on ouvre de lits Covid, plus on a besoin de personnel. Par exemple, un poste infirmier est nécessaire pour 10-12 lits de médecine en temps normal, avec le Covid, c’est un poste d’infirmier pour six lits. » L’effort de recrutement des derniers mois a permis de recruter 500 infirmiers, passant de 17 300 à 17 800. Mais 450 postes sont toujours vacants.

      Selon une enquête menée par l’ARS au sein des établissements de santé en juin, il y aurait 3 579 postes vacants en Ile-de-France, tout profil confondu, soit 4,8 % des effectifs….

      VIDÉO. Malaise à l’hôpital : « Les collègues viennent nous voir pour savoir comment démissionner »
      [témoignages : "on est tous un peu genoux"]

      « A la différence de mars, on a réussi à surmonter le problème matériel, avec des hausses de coût surréalistes, mais le personnel, c’est le problème principal », partage Patrick Serrière, responsable chez Ramsay Santé qui gère 30 établissements privés de santé en Ile-de-France, et 70 malades en soins critiques. Pour pallier la pénurie, des infirmiers actuellement en formation doivent suspendre leur cursus pour aller en renfort dans les hôpitaux. « Les dates de remise des diplômes seront donc décalées de deux mois », précise un mail interne à l’AP-HP.

      2000 lits à trouver… mais comment ?

      « Notre premier sujet, ce sont les ressources humaines », reconnaît Didier Jaffre, directeur de l’offre de soins à l’ARS Ile-de-France. Il rappelle que le manque de lits et de personnel est antérieur à la crise. Différentes pistes sont explorées, notamment avec le conseil régional, pour faciliter le logement des infirmiers, plus enclins à travailler aujourd’hui en grande couronne où les loyers sont moins chers qu’à Paris.

      Mercredi, des instructions ont été données par l’ARS, pour trouver rapidement 2000 lits de médecine. Les leviers ? Les déprogrammations d’opérations bien sûr, mais aussi le recours massif à l’hospitalisation à domicile, pour libérer des lits de médecine, le recours à la télémédecine pour les bilans… L’objectif est d’augmenter « significativement et rapidement le nombre de lits et les capacités d’accueil ».

      https://seenthis.net/messages/882871

      #soignants #lits #pénurie #IDF

  • Covid-19 : ces consultants au cœur de la « défaillance organisée » de l’État - Basta !
    https://www.bastamag.net/Gestion-de-crise-McKinsey-Capgemini-Boston-Consulting-Group-lobbying-RGPP

    Après avoir accompagné et encouragé la réduction du nombre de personnels et la soumission de l’hôpital public aux contraintes gestionnaires, les grands cabinets de conseil – Boston Consulting Group, Capgemini, McKinsey… – se sont assuré un rôle clé auprès du pouvoir exécutif et de l’administration pour façonner la réponse à la crise sanitaire.

    Ce sont des acteurs méconnus de la gestion de l’épidémie du Covid-19. On les retrouve partout : auprès des hôpitaux et des autorités de santé pour les conseiller sur leur organisation, auprès du pouvoir exécutif pour aider à mettre en place le confinement et le déconfinement et à faire face à l’urgence et aux pénuries, auprès du ministère de l’Économie aujourd’hui pour flécher les aides aux entreprises et contribuer à l’élaboration des plans de relance. C’est l’un des grands enseignements du rapport « Lobbying : l’épidémie cachée » que l’Observatoire des multinationales a publié le 3 juin en partenariat avec les Amis de la Terre France.
    https://multinationales.org/Lobbying-l-epidemie-cachee

    « Ils », ce sont le grands cabinets de conseil en gestion : McKinsey basé à New York, Boston Consulting Group (BCG) et Bain à Boston, Accenture à Dublin, Roland Berger à Munich, Capgemini à Paris, ou encore Strategy& (ex Booz, appartenant aujourd’hui à PwC) et Parthenon (filiale d’Ernst & Young). Leur rôle est de conseiller leurs clients – des entreprises, des institutions publiques et privées, et même des États - sur leur stratégie et leur organisation.

    On pourrait les comparer aux « Big Four » de l’audit et de la comptabilité - PwC, Ernst & Young, KPMG et Deloitte –
    https://multinationales.org/Les-grands-cabinets-d-audit-moteurs-de-la-financiarisation-et-de-l-
    auxquels ils sont parfois directement liés. Travaillant comme ces derniers à la fois pour le public et – surtout – pour le privé, ils contribuent à aligner le premier sur le fonctionnement et la vision de monde du second. Très impliqués dans la « révision générale des politiques publiques » de Nicolas Sarkozy, puis dans la « modernisation de l’action publique » de François Hollande, aujourd’hui dans la « transformation de l’action publique » d’Emmanuel Macron, ils sont à la fois les artisans et les profiteurs de la « réforme de l’État », selon l’euphémisme en vigueur pour désigner les politiques de réduction du nombre de fonctionnaires et de repli du secteur public. C’est-à-dire ces politiques mêmes qui apparaissent aujourd’hui comme l’une des principales causes des carences constatées face au Covid-19.

    Quand les consultants organisent la réponse à l’épidémie

    Un exemple, relaté par Mediapart, résume à lui seul le problème. L’un des principaux acteurs de la réforme de l’État depuis des années, le cabinet McKinsey, a été mobilisé en plein pic épidémique pour aider à mettre en place une task force interministérielle en vue du déploiement de tests sur le territoire français. Cette task force a rapidement confié une mission d’évaluation des capacités des laboratoires français à... une autre firme de conseil, Bain. Pendant ce temps, des dizaines de laboratoires publics et privés qui avaient offert leurs services dès le début de la crise attendaient, incrédules, que le gouvernement veuille bien leur répondre. Bref, les firmes qui ont accompagné les politiques d’austérité et de suppressions d’emploi dans la fonction publique se voient aujourd’hui confier la mission de pallier les défaillances qui en résultent. Les résultats ne semblent pas, en l’occurrence, très probants.

    D’après le site spécialisé Consultor, les cabinets ont été très sollicités pendant l’épidémie et ont eux-mêmes volontairement offert leurs services. On les retrouve auprès des hôpitaux parisiens de l’APHP (BCG et Roland Berger), du ministère de la Santé (Strategy& et Bain), et de celui de l’Économie (Roland Berger, EY-Parthenon et Strategy&). Leur rôle auprès de Bercy ? Aider à identifier les vulnérabilités dans l’industrie, élaborer les plans de relance, soutenir les PME, aider à gérer les achats de l’État, mettre en place les conditions d’une plus grande « souveraineté économique »

    Certaines de ces missions semblent avoir été réalisées gratuitement (peut-être pour maintenir les bonnes relations), d’autres ont été rémunérées. Une grande opacité règne sur ces contrats de conseil et leurs tarifs. Ils ne doivent être déclarés qu’à partir d’un certain seuil, et restent pour partie éparpillés entre différentes administrations. On ne dispose donc pas d’un chiffre global sur les montants dépensés chaque année par l’État pour s’acheter les services de ces consultants. D’après les informations recueillies et les estimations de la Cour des comptes, il s’agit pourtant de centaines de millions d’euros. La teneur des « conseils » ainsi livrés à l’État est, elle-aussi, rarement rendue publique.

    #santé_publique #hôpital #cabinets_de_conseil_en_gestion #consultants #Ecole_des_hautes_études_en_santé_publique #économie #RGPP #politiques_publiques #lean_management #management #restructuration_permanente #réforme_de_l’État #réduction_des_coûts #gestionnite #T2A

    • Plus Gala/ENA/HEC, et sans l’Observatoire des multinationales : Des restructurations au coronavirus, l’apport controversé des cabinets de consulting à l’hôpital, Samuel Laurent

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/06/05/des-restructurations-au-covid-19-l-apport-controverse-des-cabinets-de-consul

      Durant une décennie, des sociétés comme Capgemini ont accompagné les réductions de lits et les plans d’économies. Le coronavirus leur a donné un nouveau terrain d’exercice.


      AUREL

      « Nous vivons et travaillons dans une période sans précédent » , constate Capgemini sur la page d’accueil de son site. Et le groupe français, leader du consulting dans l’Hexagone avec 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, s’est adapté. Il multiplie les initiatives et il les affiche.

      La société fait partie des groupes qui ont été sélectionnés pour le développement de la fameuse application de « tracking » StopCovid, qui permet de référencer les malades et leurs contacts. Elle a déjà réalisé une application de suivi à domicile pour les patients, Covidom, développée avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP).

      Capgemini a aussi mis sur pied durant la crise, toujours pour l’AP-HP, un centre d’appels dédié pour « accélérer le processus de mobilisation des professionnels de santé d’Ile-de-France » . La société réalise aussi de l’analyse de données pour l’Institut Pasteur ou encore une prestation de services auprès de la centrale d’achats hospitaliers RESAH pour « sécuriser les approvisionnements » en masques et autres matériels médicaux cruciaux.

      Ce volontarisme fait grincer des dents chez quelques anciens du groupe, pour qui l’entreprise vient au secours d’hôpitaux dont elle a bien souvent contribué par le passé à réduire les moyens. « On demande à ces personnes de venir résoudre des problèmes qu’elles ont souvent contribué à créer » , résume un ancien consultant.

      « La stratégie de Pénélope »

      Durant une décennie en effet, Capgemini fut, avec d’autres gros cabinets de consulting, une cheville ouvrière de la « transformation » et de la « modernisation » du secteur hospitalier, auquel il proposait ses services pour y appliquer le « lean management » : la réduction des coûts à tous les échelons. « On appelle les mêmes pour faire une chose et ensuite faire son contraire, c’est la stratégie de Pénélope, on tricote puis on détricote » , s’amuse le sociologue des organisations François Dupuy [ou viennent mourir les assoiffés, ndc]. Sollicité par Le Monde, le groupe Capgemini n’a pas souhaité nous répondre : « Il nous est difficile de nous exprimer à la place de nos clients. »

      Cette omniprésence « pose question » , estime Anne Meunier, secrétaire générale du Syncass-CFDT, qui représente les personnels des directions hospitalières, qui a « toujours connu des cabinets de consultants dans le paysage ; leur essor correspond à l’enchaînement des réformes depuis quinze ans. » Pour elle, « les nouvelles techniques de management » imposées pour accompagner les politiques de réduction des coûts sont « très gourmandes en consulting » .

      Le français Capgemini s’est fait une spécialité d’accompagner les hôpitaux dans le cadre de plans de retour à l’équilibre financier, souvent exigés par les Agences régionales de santé (#ARS) en contrepartie d’aide ou de modernisation.

      « Poussés par l’évolution des soins, la démographie médicale et la contrainte financière grandissante qui pèse sur eux, les hôpitaux sont engagés dans de multiples projets de développement ou de restructuration de leur offre de soins : communautés hospitalières de territoire, fusions d’établissements, redéfinition des périmètres de pôles, optimisation d’activités cliniques et médico-technique, etc. » , note l’entreprise dès 2010 dans un document sur la « conduite des projets de transformation à l’hôpital » .

      Le jugement sévère de la Cour des comptes

      Les mises en place, en 1996, de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (#Ondam), de la « tarification à l’activité » renforcée, en 2007, puis de la loi Hôpital patients santé territoires de 2009, qui a créé les ARS, sont autant d’étapes politiques et administratives au service d’une cause : limiter les dépenses de santé.

      Dès 2008, Capgemini qui, selon d’anciens consultants, mettait volontiers en avant « son savoir-faire et sa connaissance des interlocuteurs au ministère » , et particulièrement la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), se voit confier une mission d’ « assistance à la maîtrise d’ouvrage » pour accompagner la création des ARS. Un rôle national qui n’empêche pas la même société de se positionner également sur des marchés plus locaux.

      En 2018, la Cour des comptes se livrait à une synthèse sévère sur cette pratique, « désormais répandue au sein de tous les établissements publics de santé » et qui concerne « la quasi-totalité de l’activité de gestion hospitalière, aussi bien dans les domaines financier, juridique, stratégique, managérial, d’organisation, de ressources humaines que d’investissement » .

      La Cour critique des missions qui « ne donnent que rarement des résultats à la hauteur des prestations attendues. Les études financières sont peu approfondies et leurs appréciations parfois erronées. (…) En matière de conseil stratégique, la qualité des travaux est souvent faible, les préconisations très générales et laconiques et les livrables peu satisfaisants ». Pire encore, « ces nombreux contrats de conseil appauvrissent les compétences internes au sein des établissements, (…) qui parviennent de moins en moins à assurer leur rôle essentiel de maître d’ouvrage, dans la conduite de ces marchés ».

      « Tableaux Excel et diaporamas »

      « On veut bien faire dans toute la chaîne en se faisant aider, et on auto-alimente le système » , estime Mme Meunier, ce qui crée parfois des « rentes de situation » pour les cabinets de consulting, sollicités à la fois pour aider à concevoir des plans de réduction des coûts et pour mettre en place des stratégies d’optimisation de la tarification à l’activité.

      « On est focalisés sur le taux de marge brut des établissements, seul indicateur de performance. Il faut dégager des recettes, donc trouver de l’activité et faire pression sur la masse salariale. Enormément de cabinets de consulting sont mobilisés là-dessus. »

      Nancy est un cas emblématique : mi-2019, le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de la ville obtient la mise en place d’un plan de réorganisation massif, validé par le Comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins (Copermo).

      Ce plan, qui succède à des années de mesures d’économies, prévoit un effacement de la dette du CHRU ainsi que près d’un demi-milliard d’euros d’investissements venus de l’ARS du Grand Est, principalement dédiés au regroupement des activités hospitalières de la ville sur un seul site. Mais cet investissement a une contrepartie : une réduction de la capacité d’accueil de 174 lits et le non-remplacement de départs en retraite, aboutissant à la suppression de près de 600 postes. Parmi les concepteurs de ce plan de réorganisation, on trouve le cabinet Capgemini Invent Santé, qui s’est fait une spécialité d’obtenir les validations du Copermo.

      Bernard Dupont, directeur du CHRU de Nancy, n’a pas gardé que des bons souvenirs des consultants. Il relate ainsi une intervention de Capgemini en 2015-2016 pour une mission visant à rationaliser l’achat de médicaments : « L’équipe n’était pas terrible, on a fini par les mettre dehors. » Mais Capgemini revient deux ans plus tard, missionné par l’ARS pour accompagner le plan de réorganisation.
      « Ils arrivent avec partout les mêmes tableaux Excel, les mêmes diaporamas, mais ils connaissent mal la réalité du terrain », regrette le directeur, pour qui « on finit par avoir ces boîtes qui ne sont responsables devant personne, mais qui définissent le bon nombre de lits ». « Qu’on se fasse aider, c’est parfois intéressant, cela offre un regard extérieur , poursuit M. Dupont, mais ce qui me gêne, c’est que les consultants finissent par définir la politique publique. »

      Porosités entre public et privé

      Le directeur d’hôpital évoque aussi les « cercles incestueux » entre Agences régionales de santé, ministère, directions hospitalières et sociétés de consulting. Nombre de consultants dans le domaine hospitalier sont ainsi passés par des formations publiques, comme l’Ecole des hautes études en santé publique.

      Le parcours d’Etienne Grass, actuel vice-président exécutif de l’équipe « services aux citoyens » de Capgemini Consulting, est exemplaire de ces porosités : M. Grass fut un camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA, avant d’occuper plusieurs postes dans des cabinets ministériels, notamment auprès de Martin Hirsch, ancien Haut-Commissaire aux solidarités actives et actuel directeur de l’AP-HP. En 2015, M. Grass est nommé dans son sillage directeur de la stratégie de l’AP-HP, un poste qu’il quittera deux ans plus tard pour intégrer Capgemini. Sollicité par Le Monde , ce dernier n’a pas souhaité nous répondre, se contentant de préciser : « Nous réalisons de nombreuses missions pour les acteurs du système de santé, mais notre apport est principalement sur le digital, pas en “rationalisation”. »

      A l’inverse, Philippe Grangeon, ex-directeur de la communication de Capgemini et membre du comité directeur de La République en marche, a rejoint l’Elysée fin 2018 comme conseiller spécial [Sur la réforme des retraites, entre autres, ndc]. Autant de liens de proximité qui aident Capgemini à assurer le succès des plans de réorganisation auxquels la société participe.

      « Quand les boîtes de conseil viennent nous voir, elles nous disent qu’elles connaissent tel ou tel à la DGOS. On reçoit aussi des invitations à des séminaires de ces sociétés de conseil où l’on retrouve des gens des ministères, regrette M. Dupont. Tout cela crée un microcosme de gens qui pensent la même chose et finissent par créer une sorte de #doctrine. »

      Faut-il bannir les consultants de l’hôpital ? Le sociologue François Dupuy est plus nuancé : « Le problème n’est pas qu’ils aillent trop loin, ils font ce qu’on leur demande. Ce sont ceux qui pilotent ces consultants qui sont à blâmer. » Pour lui, « ces grands cabinets de conseil ont une fonction de légitimation, ils permettent d’évacuer sa propre responsabilité derrière un nom connu. Les organisations achètent cette légitimation autant qu’elles achètent du conseil » .

      #coast_killers #managers

  • Je viens d’avoir accès à un rapport interne, inédit, contenant les chiffres de l’#AP-HP sur la crise du #Coronavirus, actualisés à date d’hier, hôpital par hôpital.

    La réalité à laquelle nos soignants sont confrontés est beaucoup plus grave que ce qui nous est communiqué, et les services de prévision de l’AP-HP eux-mêmes doivent corriger au quotidien à la hausse leurs prévisions.

    Toutes sont explosées. Il n’y a plus que 5 lits de #réanimation disponibles sur toute l’#APHP, dont quatre à Paris. Virtuellement plus une personne de plus de 80 ans affecté par le COVID n’est admise en réanimation, et le nombre de + de 75 ans l’étant a été divisé par trois en une semaine et s’approche du néant.

    Il y a 53% de #décès en sortie de réanimation. Les prévisions anticipent, d’ici au 12 avril, un besoin en lits réa quatre fois supérieur au nombre de ceux existant dans toute la région.

    C’est autant de personnes qui ne seront pas sauvées.

    https://www.facebook.com/juan.branco.98/posts/1064748843897101

    #hôpitaux #France #lits #tri #rapport #covid-19 #morts #Paris

    Je ne connais pas la personne qui a publié ce rapport. Aucune idée donc de sa fiabilité...

    ping @simplicissimus @fil

  • Confinement : plus d’un million de Franciliens ont quitté la région parisienne en une semaine

    Selon une analyse statistique réalisée par #Orange à partir des données de ses abonnés téléphoniques, 17 % des habitants de la métropole du #Grand_Paris ont quitté la région entre le 13 et le 20 mars.


    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/26/confinement-plus-d-un-million-de-franciliens-ont-quitte-la-region-parisienne
    #Paris #exode #coronavirus #campagnes #France #migrations #téléphone #données_téléphoniques #smartphone #géolocalisation

    ... et ont contaminé la France entière !
    Si on avait fait des tests de dépistages systématiques on aurait pu voir ça, mais sans test............

    ping @reka @fil @simplicissimus

    et ping @etraces vu la manière dont les données ont été récoltées...

    Des données anonymisées

    L’étude a été réalisée par Orange sur la base des données de géolocalisation des téléphones de ses abonnés. Elles ont été compilées et analysées à destination d’acteurs publics, notamment sanitaires. Elles ont été partagées notamment avec les #préfectures en ayant fait la demande, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP), le #SAMU et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (#Inserm). Certains résultats de cette étude ont été communiqués au Monde. Certains de ces chiffres ont aussi été évoqués jeudi 26 mars par le PDG d’Orange, Stéphane Richard, sur les ondes d’Europe 1.
    Orange assure transmettre à ses partenaires des #agrégats_statistiques et non des #données_individuelles et « identifiantes ». Ils sont compilés à l’échelle de portions du territoire déterminées par l’Insee, qui représentent environ 50 000 personnes.

    Les données transmises par Orange ne permettent pas de localiser des individus, mais simplement de savoir combien de personnes se trouvent dans cette portion de territoire à une date donnée, et ainsi de pouvoir connaître l’évolution de la population, positive ou négative, sur chacune d’entre elles.

    Orange assure ainsi ne pas avoir procédé à un #recensement précis de la localisation des Français, et n’a de visibilité que sur l’activité de ses 24 millions d’utilisateurs quotidiens de ses réseaux. En se fondant sur le nombre d’entre eux s’étant rendu dans chaque zone, l’opérateur assure être capable, compte tenu de son nombre important de clients et au moyen de redressements statistiques, d’obtenir une évolution représentative et fiable de la population.

  • #Philippe_Lévy : « L’#hôpital va s’effondrer comme une barre obsolète de banlieue »

    Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, le professeur des universités Philippe Lévy « lance une #alerte de plus afin que le grand public perçoive les enjeux de ce qui est en train de se dérouler » à l’hôpital.

    « De tous les centres hospitalo-universitaires (#CHU) et de la majorité des #centres_hospitaliers généraux s’élève la même plainte. L’#épuisement du #personnel, la #perte_de_sens et — c’est nouveau — l’#insécurité_des_soins y sont décriés. L’#AP-HP est emblématique car c’est le plus grand établissement hospitalier d’Europe. Je souhaite par ces quelques lignes lancer une alerte de plus afin que le grand public perçoive les enjeux de ce qui est en train de se dérouler.

    Le personnel non médical — infirmier(e) s, aide-soignant(e) s, psychologues… — est écrasé en raison de #salaires de misère, de plannings sans cesse modifiés, de l’impossibilité de se loger à proximité des hôpitaux, de la destruction des équipes attachées à un service, ne permettant pas une #formation adéquate ni la #transmission_du_savoir ni la #solidarité. Les infirmières n’ont plus les moyens d’accomplir leurs tâches dans le temps imparti… On doit fermer des lits par secteurs entiers, restreignant les capacités d’accueil. Il n’y a plus d’assistantes sociales pour accompagner la prise en charge des patients précaires.

    Dans les hôpitaux, il manque des manipulateurs radio. L’AP-HP remplace les #secrétaires par des #logiciels qui font des courriers. Mais les secrétaires organisent le temps des médecins, sont capables de distinguer l’urgence de l’accessoire, de gérer l’angoisse… L’#encadrement ne contrôle plus le #soin. Il est saturé par la gestion des plannings, les glissements de tâches. L’AP-HP a été sévèrement touchée par la #réforme_des_pôles qui a détruit les #unités_fonctionnelles qu’étaient les #services autour du #chef_de_service. La création des #pôles a généré d’innombrables réunions, des mises en place d’#indicateurs de #performance. Les super #pôles_interhospitaliers ont été inventés avec un responsable médical et un #cadre_paramédical très éloignés des différents services et de leurs préoccupations. Les #super_pôles ont encore moins bien fonctionné que les pôles. Puis on a créé, sans plus de succès, les #départements_médico-universitaires. Les jeunes #médecins sont maintenus dans un état précaire pendant des années. Malgré des besoins évidents de titulaires, ils restent #contractuels et sont renouvelés (ou non) tous les six mois. Ce sont pourtant des bacs +10, responsables de vies humaines !

    Les rapports avec les directions sont de plus en plus difficiles. Elles ne sont plus au service des équipes médicales, c’est l’inverse. Il nous faut remplir des #objectifs, expliquer des déficits, signer des contrats qui n’engagent que le #corps_médical. Il y a à l’AP-HP un #administratif pour deux médecins…

    On le comprendra, le problème de l’hôpital ne se limite pas aux urgences. C’est être aveugle que de le croire, de le dire, voire de le clamer. Voilà, mesdames et messieurs les futurs usagers, rapidement brossé le paysage dévasté de ce qui est fait de l’#hôpital_public censé pourtant assurer les soins au plus haut niveau de tous, pauvres comme riches, et assurer la recherche d’excellence et la formation. Nous sommes à un #point_de_non-retour où l’hôpital public va s’effondrer comme une barre obsolète de banlieue sous le regard avide de l’#hospitalisation_privée. Le #corps_médical et paramédical ainsi que la population doivent dire stop et se lever. Plus que temps ! »❞

    http://www.leparisien.fr/societe/philippe-levy-l-hopital-va-s-effondrer-comme-une-barre-obsolete-de-banlie
    #effondrement #privatisation #macronisme #santé #hôpital_public #accès_aux_soins #soins #précarité #new_management_public #néo-libéralisation #services_publics

  • Hôpital Georges-Pompidou : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « homicide involontaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040619/hopital-georges-pompidou-le-parquet-de-paris-ouvre-une-enquete-preliminair

    À la suite de la plainte déposée par la famille d’un patient décédé en mai 2018, le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour « homicide involontaire », « non-assistance à personne en danger » et « faux et usage de faux » visant l’hôpital européen Georges-Pompidou.

    #Santé #AP-HP,_hôpital_Georges-Pompidou

  • #Doctolib : un géant de la #santé qui commence à inquiéter
    https://www.francetvinfo.fr/sante/professions-medicales/doctolib-un-geant-de-la-sante-qui-commence-a-inquieter_3447979.html

    Succès fulgurant pour la #start-up de prise de rendez-vous médicaux : en cinq ans, la société affiche une valorisation de plus d’un milliard d’euros. Mais cette réussite pose la question de l’impact que peut avoir un tel acteur, devenu incontournable.

    #numérique #ap-hp #concurrence #RGPD #données_personnelles #monopole #médecine #secrétariat_médical

  • La #grève_illimitée des services d’urgence de l’#AP-HP prend de l’ampleur
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-greve-illimitee-des-services-d-urgence-de-l-ap-hp-prend-de-l-ampleur-201

    Tous protestent contre les agressions et le manque de #personnel. Une journée de grève générale est d’ailleurs prévue vendredi prochain, à la veille du week-end de #Pâques,

    Plus grand #hôpital d’Europe avec 39 établissements, qui accueille plus de 10 millions de patients par an et emploie 120.000 personnes, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est confrontée depuis dimanche à un mouvement de grève. Dénonçant la violence devenue quotidienne, plusieurs services d’urgences ont entamé une grève illimitée, notamment à Lariboisière, la Pitié-Salpêtrière, Saint-Louis et Tenon. Ils ont rejoint l’hôpital Saint-Antoine, en grève depuis le 18 mars après une série d’agressions (cinq en une nuit).

    Lundi, en fin de journée, la direction de l’AP-HP recensait en moyenne près de 31% de personnels #mobilisés (grévistes absents ou assignés) dans 20 services d’urgences, assurant avoir pris les dispositions nécessaires à la continuité des soins.

    « Le peuple est devenu violent, il n’y a plus de respect de l’autre, plus de politesse, certains exigent de n’être soignés que par des hommes ou que par des femmes. Le personnel n’en peut plus de se faire insulter et tabasser », affirme Patrick Pelloux, urgentiste et président de l’Association des médecins urgentistes de France. Lundi soir, alors que le taux de grévistes a dépassé les 30% en journée, quatre nouveaux préavis ont été déposés à Cochin, Robert-Debré, Bicêtre et Georges-Pompidou.

    Dès la semaine dernière, le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, a tenté de désamorcer la fronde en promettant notamment 45 postes supplémentaires à répartir selon les besoins des services. Mais selon l’urgentiste CGT Christophe Prudhomme, il manque « 700 postes pour assurer la sécurité des patients ». Les grévistes réclament aussi une prime de 300 euros net par mois pour tenir compte de la pénibilité du travail aux urgences.

    « Les préoccupations exprimées sont prises très au sérieux. On ne nie pas les difficultés et on essaie de voir quelle réponse la plus adaptée peut être apportée », a indiqué au FigaroMartin Hirsch. Lors d’une réunion avec les syndicats, lundi matin, la direction s’est engagée à ce que les effectifs des urgences évoluent désormais proportionnellement à l’activité. Une vraie rupture. Sur la prime pour dangerosité et risque particulier, qui est aujourd’hui très faible (5 à 6 euros mensuels), la direction s’est engagée à la pousser au maximum réglementaire pour tous les personnels des urgences. Sans donner de chiffre.

  • Le pneumologue de #Total #Michel_Aubier condamné pour ne pas avoir déclaré ses #Liens_d'intérêts
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060717/le-pneumologue-de-total-michel-aubier-condamne-pour-ne-pas-avoir-declare-s

    Michel Aubier, pneumologue et mandarin, n’avait pas mentionné devant une commission d’enquête du #Sénat sur la pollution le fait qu’il travaillait depuis dix-huit ans pour Total, pour environ 100 000 euros par an. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et à 50 000 euros d’amende.

    #France #AP-HP #conflits_d'intérêts #Martin_Hirsch

  • Au procès Aubier, l’éclatante mauvaise foi du médecin de #Total
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150617/au-proces-aubier-l-eclatante-mauvaise-foi-du-medecin-de-total

    En avril 2015, #Michel_Aubier, pneumologue et mandarin, n’avait pas mentionné devant une commission d’enquête du #Sénat sur la pollution le fait qu’il travaillait depuis 18 ans pour Total, pour environ 100 000 euros par an. Mercredi, il était jugé pour « faux témoignage ». Une occasion rare d’aborder la question des conflits d’intérêts au tribunal.

    #France #AP-HP #conflits_d'intérêts #Liens_d'intérêts #Martin_Hirsch

  • L’hôpital Pompidou mis en cause après le suicide d’un médecin
    https://www.mediapart.fr/journal/france/311215/lhopital-pompidou-mis-en-cause-apres-le-suicide-dun-medecin

    Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour #Harcèlement_moral, à la suite du suicide du professeur Jean-Louis Mégnien, cardiologue, qui s’est jeté par la fenêtre de son bureau le 17 décembre. En 2014, un de ses collègues avait alerté les responsables de l’établissement d’un « risque suicidaire » dû à un harcèlement. Il n’a pas été entendu. L’analyse des mails confidentiels des collègues de Mégnien et de la hiérarchie de l’hôpital révèle de lourdes responsabilités administratives et met en cause la directrice de l’hôpital.

    #France #AP-HP #Assistance_publique_-_Hôpitaux_de_Paris #harcèlement_moral_au_travail #Médecine #santé_publique

  • Suicide d’un médecin: l’hôpital Pompidou mis en cause
    https://www.mediapart.fr/journal/france/311215/suicide-dun-medecin-lhopital-pompidou-mis-en-cause

    Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour #Harcèlement_moral, à la suite du suicide du professeur Jean-Louis Mégnien, cardiologue, qui s’est jeté par la fenêtre de son bureau le 17 décembre. En 2014, un de ses collègues avait alerté les responsables de l’établissement d’un « risque suicidaire » dû à un harcèlement. Il n’a pas été entendu. L’analyse des mails confidentiels des collègues de Mégnien et de la hiérarchie de l’hôpital révèle de lourdes responsabilités administratives et met en cause la directrice de l’hôpital.

    #France #AP-HP #Assistance_publique_-_Hôpitaux_de_Paris #harcèlement_moral_au_travail #Médecine #santé_publique

  • Garches : les parents d’enfants cancéreux en grève de la faim évacués
    http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/garches-les-parents-d-enfants-cancereux-en-greve-de-la-faim-evacues_1557275

    Laurence Godfrin, porte-parole de l’association et fille d’une gréviste, a prévenu que les parents grévistes, « choqués » par leur expulsion « continueraient le mouvement de cette manière ou d’une autre ».

    L’AP-HP a programmé la fermeture de cette unité après le départ à la retraite de la pédiatre et cancérologue Nicole Delépine, qui la dirigeait depuis 2004 et dont les méthodes font polémique.

    L’unité du Dr Delépine — qui accueille actuellement une trentaine d’enfants — privilégie des traitements individualisés par rapport aux protocoles standardisés.

    Elle revendique un taux de guérison de plus de 80% mais ne peut se prévaloir de résultats récents car les nouveaux standards méthodologiques exigent que toute étude soit basée sur de nouveaux essais cliniques qu’elle refuse.

    Ah bon ? Les traitement du #cancer ne sont pas individualisés ? On ne tient pas compte des caractéristiques physiologiques et des réactions du patient pour affiner les traitements ? On balance la sauce et Dieu triera les siens ?
    Je suppose que c’est le journaliste qui n’a pas bien compris.

    • Je ne crois pas, c’est essentiellement parce que Mme Delépine refuse que les enfants soient soumis à des expérimentations et servent de cobayes. Mais c’est vrai que le vocabulaire employé dans l’article prête à confusion.

    • http://www.nicoledelepine.fr

      La pensée unique en médecine : quelles conséquences ?
      Cri dalarme, appel au secours de cancérologues pour leur liberté de prescription.

      A titre d’exemple, les guérisons des cancers des os de l’enfant sont plus rares aujourd’hui qu’il y a 20 ans, il n’y a plus de choix thérapeutique et l’amputation revient à la mode (comme la peine de mort ?).

      Il y a 30 ans les cancers des os de l’enfant guérissaient encore rarement et les patients étaient le plus souvent amputés. Et puis entre 1980 et 1990 l’inventivité des chirurgiens et l’amélioration des schémas de traitement mis au point aux USA à la fin des années 1970 nous permit de guérir près de 90% des malades en leur gardant leur membre. Ils nous rendent visite maintenant avec leurs enfants.

      Mais ce bonheur du cancérologue pédiatre s’avéra fugace. Que s’est-il passé ? Actuellement je vois passer dans mon unité avec désespoir des parents venant chercher du secours car leur enfant est déclaré perdu, bon pour les soins palliatifs et la mort. Pourtant il était curable quelques mois plus tôt avec un « bon traitement ». Dans la dernière semaine j’en vis trois différents avec toujours le même scenario. Découverte du cancer, inclusion dans un essai thérapeutique en cours, explication des médecins sur le « protocole » de traitement proposé et présenté comme la seule possibilité de traitement sans jamais évoquer les autres schémas ayant fait leur preuve et publiés depuis une vingtaine d’années. Le rouleau compresseur de la pensée unique qui passe en médecine par le mythe des essais thérapeutiques et au moins des traitements uniformisés est en marche. Rage et désespoir ! Comment ébaucher une prise de conscience, une révolte, une réversion du phénomène ?

    • Le combat que cette sacré bonne femme mène est raconté dans ses livres.

      Nicole Delépine dénonce le basculement de notre système de santé, montre comment la convergence des intérêts politiques au service des marchés financiers, des lobbys médicaux et de l’industrie pharmaceutique a conduit à une OPA sur le marché du cancer. Elle appelle à une prise de conscience des enjeux et des mécanismes de la destruction de la médecine française, interpelle les politiques, attire leur attention contre l’occultation des conflits d’intérêt. Elle revendique la dignité de soigner.

      Voila aussi pourquoi les pouvoirs publics veulent profiter de sa retraite pour arrêter son service oncologique pour enfants.

    • http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-nicole-delepine-se-bat-pour-une-prise-en-charge-indivi

      En quoi consistent exactement ces #essais_thérapeutiques et comment informe-t-on les patients ?

      Nicole Delépine : Cela consiste en fait à encoder les patients dans un logiciel en fonction de leurs âges, de leur type de cancer et du degré d’extension. Les patients sont alors tirés au sort et recevront le traitement standard d’un essai en cours. Il n’y a aucune individualisation, même si on joue sur les mots en prétendant personnaliser selon le type de mutation que l’on retrouve sur la tumeur. Certains essais font appel à de nouvelles molécules, plus cher et donc plus rentables que les molécules les plus anciennes que j’utilise, comme le méthotrexate ou le cisplatine. Avant d’entrer dans les essais, les patients doivent signer des documents, mais ils ne se rendent pas bien compte qu’il s’agit d’essais maintenant d’appelés « protocoles ». Ils sont maintenus dans l’illusion que ce qui est nouveau est forcément synonyme de progrès. Et pour le médecin, c’est aussi plus valorisant de pouvoir proposer quelque chose de nouveau. Ce système est assez opaque et les patients ne sont pas informés des liens d’intérêts des médecins impliqués.

      Je pourrais aussi citer le cas de Kim dont les parents ont été dessaisis de leur autorité parentale et qui a donc été finalement amputé avant de pouvoir revenir dans mon service. La dictature que nous vivons est grave, il faut que les gens le comprennent. La #Loi_Hôpital_Patients_Territoires de 2009 qui n’est appliquée vraiment que depuis un an ou deux, conditionne l’accréditation des services, et donc leur survie, à divers critères, comme par exemple d’inclure un maximum de patients dans les essais thérapeutiques. Il s’agit d’un système bureaucratique autoritaire et soviétisé qui transforme le médecin en robot et cela menace tous les autres domaines de la médecine. Il faut abroger cette loi, car elle est contraire au droit du patient de choisir son médecin et son service, et contraire à la liberté thérapeutique des praticiens, et donc contraire aux lois européennes.

      #au_secours #informatique_et_santé #acis_vipi

    • Un patron de #cancérologie de Lyon me l’a expliqué : « De toute façon, on sait bien que tu les guéris, tes ostéosarcomes, mais tu ne publies pas et on ne t’emmerde pas. Si tu publies on t’emmerde ». En fait, si on publie, les gens ne voudront plus entrer dans les #essais thérapeutiques qui sont une machine à fric. Quand on sait que le médecin qui inclut les gens dans ces essais touche parfois plus de 7000 € par patient pour lui ou son service, que l’investigateur qui conçoit l’essai touche souvent plus de 200 000 €, on comprend que c’est aussi un #business. Ce que je conteste pour ma part, ce ne sont pas les essais thérapeutiques en eux-mêmes, mais l’inclusion systématique des patients pour lesquels un traitement éprouvé et efficace existe déjà. À la fin des années 90, après la révision de toute la littérature internationale, on a démontré et publié à différents endroits que les essais randomisés avaient fait perdre 20% de chance de #survie et plus de 20% de chances d’éviter l’amputation aux patients atteints d’ostéosarcomes. Cela a fort déplu au Pr Tursz, alors directeur de l’Institut Gustave Roussy, qui a sorti une lettre très diffamatoire à mon égard, m’accusant de fraude, de manipuler les parents, et même de ne pas disposer des diplômes ! Le faible nombre de cancers chez les enfants (2000 dont 1600 tumeurs solides) est utilisé comme prétexte pour les inclure tous dans les essais thérapeutiques destinés à évaluer ces « thérapies innovantes ». Or, celles-ci peuvent parfois être un progrès, mais sont souvent peu ou pas efficaces et font courir des risques inutiles aux patients. Certains malades peuvent alors échapper à un traitement plus ancien qui avait fait ses preuves et qui aurait pu les sauver.

    • Plan cancer 2014 : rien de nouveau

      Et le nouveau plan cancer ? Il ressemble étrangement aux précédents, oublie les patients, les enfants et les vrais chantiers à entreprendre : l’environnement, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radiofréquences, l’alimentation, etc. C’est cela la prévention, non des campagnes de publicité ruineuses qui ne changeront rien, non la promotion honteuse de vaccination contre le cancer du col dangereuse et inefficace qui vient d’être interdit au Japon.

      Ainsi sont remis en cause de grands principes de la médecine d’Hippocrate et du code de déontologie, du choix du patient, du secret médical. Au prétexte d’équité des soins en cancérologie, est élaboré un système autocratique probablement unique au monde où le traitement des cancers, le choix de la chimiothérapie et l’indication respective du rôle de la chirurgie et de la radiothérapie sont bloqués dans un circuit unique et obligatoire avec des itinéraires de soins formalisés.

      Il n’est plus question de choisir un autre « protocole de soins » que celui décrété par le réseau, le plus souvent un essai thérapeutique. Le président a dit souhaiter en doubler le nombre dans les cinq ans ! Dans l’intérêt de qui ? Pas question non plus d’organiser des réseaux indépendants, ils n’auraient pas l’accréditation s’ils ne faisaient pas allégeance aux « bonnes pratiques » décidées en haut.

      Pour quels résultats ?

      La circulaire de 2005 a été renforcée par les décrets de 2007. La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) a fini de mettre en place une bureaucratie que les médecins nomment entre eux stalinienne, autocrate, destructrice, autoritaire et tous les adjectifs synonymes de cette dictature visant à convaincre le peuple qu’on allait le soigner mieux et de façon plus égale.

      En 1985, on guérissait 55% des cancers de l’adulte et 85 % des cancers de l’enfant. Qu’en est-il aujourd’hui ? On ne le saura bien sûr que dans quelques années, mais on peut craindre que l’abandon des traitements qui marchaient ne fasse chuter le nombre des malades guéris.

      http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-plan-cancer-2014-rien-de-nouveau-257.html

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/08/fermeture-de-l-unite-d-oncologie-pediatrique-de-l-hopital-de-garches_4469289

      Mercredi 6 août au soir, l’association avait alerté la presse en dénonçant une évacuation précipitée des quatre enfants encore hospitalisés sur place. L’AP-HP avait nié le principe même d’une évacuation et réfuté tout idée de violence. Avant d’ajouter qu’un signalement au procureur serait envisagé « si les familles persist[ai]ent à refuser les soins pour leurs enfants ».

      Deux des familles d’enfants hospitalisés ont été signalées par l’AP-HP jeudi soir au procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli. Elles ont été entendues par la police, mais la situation n’a donné lieu à aucune procédure puisque les familles ont accepté entre-temps la proposition de l’AP-HP. Carine Curtet, présidente de l’association, évoquait l’inquiétude des parents face à un risque de « retrait de garde ».

      Ce que ne dit pas l’article de Le Monde

      Ce 7 août au soir, l’unité d’oncologie de pédiatrie a fermé ses portes. Initialement prévue le 21 août, la clôture du centre a été avancée pour « des raisons de sécurité » selon Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP).

      http://www.pourquoidocteur.fr/Hopital-de-Garches---les-derniers-enfants-malades-ont-quitte-l-hopit

      #AP-HP #martin_hirsch

  • « Étincelles » l’Art à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

    http://www.scoop.it/t/artpol/p/4009683193/etincelles-l-art-a-l-assistance-publique-hopitaux-de-paris?hash=306d0e17-3b73-

    « La Villa Emerige s’associe à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris pour proposer une exposition unique d’oeuvres réalisées par les patients participant aux ateliers artistiques ou thérapeutiques des hôpitaux ainsi que les créations d’artistes hospitalisés : Étincelles.

    L’exposition vise à mettre en lumière l’effet thérapeutique de l’art et à rendre hommage au travail de ces patients dont le talent fut pour la plupart révélé pendant la maladie. Pour la première fois, les hôpitaux de l’AP-HP ont accepté d’ouvrir les archives de leurs ateliers d’art et présentent ici les oeuvres de plus de 130 artistes.

    Depuis plusieurs années, l’AP-HP a expérimenté l’importance de la créativité au sein de ses établissements au travers de la mise en place d’ateliers culturels et artistiques. Ce projet ambitieux et innovant offre aux patients un espace d’expression personnelle et d’apprentissage des pratiques artistiques, de la peinture au dessin en passant par la sculpture. (...) »

    #art #santé #culture #thérapie #art-thérapie #société #insertion #changement #Etincelles #AP-HP #Artpol_Scoop-it #vangauguin