#appareil_jettable_des_années_1980

  • Aujourd’hui je participais à une « pause comestible » au Domaine de Chamarande.
    http://chamarande.essonne.fr
    Je ne suis pas du tout rompue à ce genre d’exercice (et donc j’appréhendais énormément) mais je suis heureuse d’avoir fait ce pas dans ce lieu.
    D’abord il ne s’agissait pas, pour les intervenants, de s’installer sur une estrade face au public, non non non. Petites tables installées dans une des cour du domaine pour le public et les intervenants et une proximité qui invite au dialogue. Pas question non plus de lire sa présentation, non non non. Le modérateur ( le directeur du lieu notamment) connait son sujet, il introduit les questions, fait les liens entre les participants tout en laissant libre cours au développement de chacun. J’ai vraiment apprécié cette démarche... j’ai un peu pataugé, surprise par l’intérêt suscité par le fait que je fasse des récits cartographiques, combinant écriture et aquarelle. C’est une fois rentrée à la maison qu’on se dit, ah oui, là j’aurais du rebondir ainsi, et là j’aurais du dire ceci cela. Et puis les questions du public, qui relance la machine à réfléchir.

    Mais je voulais surtout parler de la démarche que je trouve très intéressante du directeur du lieu Laurent Bourdereau qu’à mon tour j’ai interrogé à la pause déjeuner.
    En prenant la direction du lieu, il a décidé de rompre avec la tradition française qui veut que les sites patrimoniaux ne soit que des sites de conservation, de lieux d’exposition et de visites. Refus d’intégrer les réseaux avec les musées nationaux, refus des labels, refus de l’entre soi « pro » du milieu culturel (qui tend à confondre culture et art).
    Avec son équipe, il travaille pour rendre le lieu vivant. Donc, résidence d’artistes, expérimentations, ateliers scolaires, implication des habitants, revalorisation des espaces du parc. Tout un travail a été fait pour rendre aux paysages leur place. Des oies cendrées ont trouvé résidence dans le marais, les prairies ont retrouvé leurs fleurs sauvages, des chèvres broutent des douves asséchées, des arbres sont replantés, les pelouses tondues haut pour résister au piétinement. Car, en ce dimanche de printemps, nombreux sont les pique-niqueurs à s’installer dans le parc. Les poubelles ont été bannies, inutiles. Le lieu est beau, les gens se l’approprient, l’aiment, le protègent, ils repartent avec leurs détritus.

    Une installation devrait plaire à nos amis permaculteurs. L’artiste a mis en mis des vases irrigué des trognons avec racines de toute une collection de choux pommés, lequels renaissent mais sous une forme beaucoup plus libre, comme si la plante originelle reprenait le dessus.