• Facebook Managers Trash Their Own Ad Targeting in Unsealed Remarks
    https://theintercept.com/2020/12/24/facebook-ad-targeting-small-business

    The internal documents suggest that Facebook should stop positioning itself as a champion of small business. Facebook is currently waging a PR campaign purporting to show that Apple is seriously injuring American small businesses through its iOS privacy features. But at the same time, according to allegations in recently unsealed court documents, Facebook has been selling them ad targeting that is unreliable to the point of being fraudulent. The documents feature internal Facebook (...)

    #Apple #Facebook #iOS #domination #microtargeting #publicité

    ##publicité

  • Facebook’s Laughable Campaign Against Apple Is Really Against Users and Small Businesses
    https://www.eff.org/deeplinks/2020/12/facebooks-laughable-campaign-against-apple-really-against-users-and-small

    Facebook has recently launched a campaign touting itself as the protector of small businesses. This is a laughable attempt from Facebook to distract you from its poor track record of anticompetitive behavior and privacy issues as it tries to derail pro-privacy changes from Apple that are bad for Facebook’s business. Facebook’s campaign is targeting a new AppTrackingTransparency feature on iPhones that will require apps to request permission from users before tracking them across other apps (...)

    #Apple #Facebook #consentement #domination #données #DataBrokers #microtargeting #publicité (...)

    ##publicité ##EFF

  • « La stratégie de Facebook, c’est acquérir, copier ou tuer (les concurrents) »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/21/la-strategie-de-facebook-c-est-acquerir-copier-ou-tuer-les-concurrents_60641

    Le professeur de communication Charles Cuvelliez et le cryptographe Jean-Jacques Quisquater analysent, dans une tribune au « Monde », la nouvelle approche de la concurrence que manifeste la plainte déposée par l’administration américaine contre Facebook

    Tribune. Le 9 décembre, la Federal Trade Commission (FTC), la puissante agence américaine de concurrence et de protection des consommateurs, a déposé une plainte contre Facebook pour atteinte à la concurrence. Elle n’y va pas par quatre chemins : considérant que les réseaux sociaux constituent un nouveau marché, elle déclare Facebook en abus de position dominante. Elle ne réclame rien de moins que le démantèlement de Facebook en lui retirant Instagram et WhatsApp.

    Les Etat-Unis brûlent ainsi les étapes de la politique de la concurrence, passant directement des amendes salées mais sans grand effet au grand soir du démantèlement des monopoles, mesure qui n’a été appliquée que deux fois au XXe siècle, contre le pétrolier Standard Oil (1911) puis contre la compagnie de téléphone AT&T (1984).

    Certes, Facebook répondra que rien de ce qu’il fait ne porte préjudice au consommateur puisque son service est gratuit ! Car tout l’arsenal des lois anti-trust repose sur le fait qu’il y ait préjudice pour les consommateurs… Mais la FTC assimile bien le rachat d’Instagram en 2011, et celui de WhatsApp en 2014 comme des initiatives contraires à la concurrence, car n’ayant comme objectif, à une époque où Facebook craignait de rater le virage du mobile, que d’empêcher ces concurrents potentiels d’occuper le terrain.

    Une conception élargie des infractions à la concurrence

    Aujourd’hui, Facebook les maintient en vie sous son contrôle, dans le même but. Les sévères restrictions imposées aux développeurs qui veulent bénéficier de l’écosystème Facebook complètent le tableau : bannissement des fonctionnalités qui font de l’ombre à Facebook, interdiction de renvoyer à des réseaux sociaux concurrents (s’il y en a). La FTC est ainsi passée des (modestes) amendes infligées pour le mauvais usage des données privées à une conception beaucoup plus large des infractions aux règles de la concurrence.

    Le rapport de la Commission anti-trust du Congrès américain aura préparé le terrain. Il identifie bien deux barrières à l’entrée pour des concurrents : les données que Facebook a accumulées, mais aussi le coût social élevé à quitter Facebook. Quitter ce réseau n’est pas juste se priver de ses « amis », c’est se priver de l’accès à des groupes professionnels, et parfois aux administrations pour interagir avec elles.

    Or, Facebook ne peut pas sérieusement prétendre que Twitter, Snapchat et Pinterest sont des concurrents, ni même YouTube, pour accéder à de tels services. Passer chez un concurrent est d’ailleurs quasiment insurmontable : les autres réseaux sociaux, quand ils osent exister, ne sont pas interopérables avec Facebook.Retour ligne automatique
    Le risque d’une rupture technologique

    Or, personne ne va récupérer les photos, posts, discussions et connexions sur Facebook pour les installer un par un manuellement sur un réseau concurrent avec lequel il n’est pas familier. D’ailleurs, le téléchargement de toutes ces données sur Facebook est limité. Qui peut se permettre de quitter Facebook, se demande le rapport ? C’est se priver du volume grandissant des applications qui utilisent les fonctionnalités de Facebook, un des griefs de la FTC.

    Le marché de Facebook, c’est la minute d’attention. Les parts de marché de Facebook devraient être mesurées ainsi : le temps passé sur son réseau social versus celui passé sur Internet. Facebook n’est en réalité confronté qu’à la concurrence interne de sa propre famille de produits : Instagram ou WhatsApp. C’est un exemple unique de collusion interne au sein d’un monopole, en théorie sévèrement punie.

    Avec les photos pour l’un, les textos améliorés pour l’autre, ces deux-là risquaient de créer une concurrence sérieuse avec le mobile, comme outils disruptifs proposant des formes innovantes de réseau social : c’est bien pour cela que Facebook les a rachetés. Le temps leur a d’ailleurs donné raison, mais dans le giron de Facebook. Comme l’affirme la FTC, Facebook, développé avant les smartphones, savait très bien que les puissants effets réseaux dont il disposait pouvaient s’effondrer à l’occasion d’une rupture technologique.Retour ligne automatique
    14 millards de dollars pour acheter WhatsApp

    Facebook Messenger était à la peine contre WhatsApp, et Instagram était en avance pour l’utilisation des photos dans son application sociale. Facebook a acquis 63 sociétés depuis 2004, outre WhatsApp et Instagram. Il n’en a pas résulté 63 nouveaux produits « Facebook ». Des documents internes ont prouvé que l’acquisition de ces sociétés tenait quasi totalement à la menace potentielle de concurrence.

    Pourtant, quand la Commission européenne examina l’acquisition de WhatsApp, elle conclut que Facebook Messenger et Whatsapp n’étaient pas concurrents : on a dû bien rire à Menlo Park. Pour la Commission européenne, communiquer par WhatsApp ou Messenger n’aurait rien à voir avec des réseaux sociaux. Zuckerberg pensait visiblement autrement, au point de mettre 14 milliards de dollars sur la table en 2014 pour acheter WhatsApp.

    Les analystes financiers qui suivaient Facebook à l’époque, cités par la FTC, furent plus clairvoyants : Facebook, écrivaient-ils, est venu à bout d’une grave menace. De tels montants, ajoute la FTC, signaient le crime : la stratégie de Facebook, c’est acquérir, copier ou tuer (les concurrents). Quand Facebook ne put pas acquérir Snapchat, Mark Zuckerberg demanda immédiatement de copier son concept phare, à savoir du contenu posté pendant 24 heures.Retour ligne automatique
    Facebook veut faire oublier Internet

    Même chose pour Houseparty, que Facebook copia au point d’en diminuer de moitié le nombre de clients actifs en un an. On connaît mieux certaines conduites intrusives de Facebook parce qu’elles ont fait scandale. Par exemple, son application Onavo, présentée comme une sécurisation de la connexion des mobiles vers Internet, mais qui mesurait en réalité l’utilisation des autres applis par l’utilisateur.

    Apple a retiré Onavo de son Apple Store. Selon la FTC, cet espionnage n’avait pour but que de permettre à Facebook d’identifier les applis à succès pour mieux les neutraliser. Le successeur d’Onavo, Facebook Research, a fait lui aussi scandale, après que le site d’analyses technologiques TechCrunch a révélé que Facebook payait des jeunes pour le télécharger et se laisser espionner.

    Pour le congrès américain, Facebook veut faire oublier Internet, se transformer en une sorte de système d’exploitation ou de plate-forme de développement qui recueillerait tout ce qu’on pourrait imaginer d’applications sociales, sauf celles qui, parce que trop sociales et trop populaires grâce à lui, voient leur accès coupé… par Facebook.Retour ligne automatique
    De longs procès entre Facebook et l’administration américaine

    Ce fut le cas de MessageMe qui utilisait les données graphes de Facebook pour trouver les amis, devenant un concurrent dangereux de Facebook Messenger. Et quand il ne coupe pas l’accès, il applique sa politique et ses conditions d’accès à la tête du client, selon le degré de dangerosité. Sans oublier les chouchous : Amazon a eu accès à des fonctionnalités cachées de Facebook parce qu’il a associé Facebook à sa tentative de lancer un smartphone…

    Le remède proposé par la FTC est donc de séparer Facebook d’Instagram et WhatsApp, qui ont été les germes d’une concurrence possible. La FTC veut aussi lever les contraintes imposées par Facebook aux développeurs qui utilisent son écosystème, car ils sont aussi des germes de concurrence possible. Mais il faut s’attendre à des années de procès entre Facebook et l’administration américaine, et ces entraves à la concurrence pourront perdurer tant qu’il sera en cours. Avec son Digital Market Act et son Digital Service Act, l’Europe pourrait bien avoir dès lors une longueur d’avance : celle d’une régulation qui vise à prévenir de tels abus, et ne plus en être réduit à les punir quand le mal est fait.

    Charles Cuvelliez (Professeur à l’Ecole polytechnique de Bruxelles (université de Bruxelles)) et Jean-Jacques Quisquater (Professeur à l’Ecole polytechnique de Louvain (université de Louvain) et au Massachussets Institute of Technology /MIT)

    #Apple #Facebook #Instagram #WhatsApp #Onavo #domination #FTC

  • Exploitation des données, manipulation de l’opinion, culte du secret… La trahison des GAFA
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/18/exploitation-des-donnees-manipulation-de-l-opinion-culte-du-secret-la-trahis

    Il y a encore quelques années, Mark Zuckerberg était considéré comme un génie, Google comme l’une des entreprises les plus cool au monde… et puis la confiance s’est perdue. L’avidité des géants de la tech semble avoir eu raison des valeurs des pionniers du numérique : liberté, innovation et progrès.

    Deux jours d’audience de presque cinq heures chacune, pas loin de six cents questions, une centaine de membres du Congrès. Et face à eux : Mark Zuckerberg, le puissant PDG de Facebook, costume et cravate bleus, visage gris. Nous sommes le 10 avril 2018 et le prodige des nouvelles technologies, 33 ans, troisième fortune mondiale, témoigne pour la ­première fois devant les élus américains. Ce ne sera pas la dernière.

    « Mon équipe reviendra vers vous pour des détails supplémentaires », martèle-t-il à seize reprises en guise de réponse aux interrogations minutées des démocrates et des républicains. Elles sont pourtant simples : les données personnelles récoltées par Facebook ont-elles été transmises à des entreprises tierces ? Ces données étaient-elles protégées par les serveurs de l’entreprise ? Ou encore quelle fut la réaction de l’entreprise face aux comptes diffusant des « fake news », notamment sur la vie politique américaine ? Imperturbable, Mark Zuckerberg conserve une voix monotone et une expression neutre. Comme s’il était habitué à être questionné de la sorte.

    A vrai dire, le jeune patron a été formé en urgence par un ancien conseiller spécial du président George W. Bush, sous la pression du scandale Cambridge Analytica. Soit l’utilisation illégale des données personnelles d’environ 87 millions d’utilisateurs de Facebook par cette entreprise britannique financée par le businessman ultraconservateur Robert Mercer, et cofondée par Steve Bannon, ancien stratège du président américain Donald Trump. Tout ça dans le but de favoriser l’élection de ce dernier, en novembre 2016 – une méthode visiblement efficace.

    Au micro, le sénateur du Dakota du Sud John Thune résume l’atmosphère au Capitole : « Dans le passé, beaucoup de mes collègues, des deux côtés de l’allée [majorité et opposition, des deux côtés de l’hémicycle au Sénat], étaient prêts à laisser les entreprises technologiques faire l’effort de s’autoréguler. » Pause. « Cela pourrait changer. » L’image est emblématique : Mark Zuckerberg garde les mains posées sur le large bureau noir, face à des dizaines d’appareils photo, comme s’il craignait d’être englouti par ce haut lieu du pouvoir américain. Il se raccroche aux origines « modestes » de son entreprise, créée dans un « dortoir » de l’université Harvard en 2004, et concède : « Nous avons fait des erreurs et nous essayons d’en tirer des conclusions. » Comme un premier aveu de faiblesse.Retour ligne automatique
    La Silicon Valley tremble

    Il y en aura d’autres. Au-delà du plus célèbre réseau social, scruté de plus en plus intensément aux Etats-Unis comme dans l’Union Européenne, c’est la Silicon Valley tout entière qui tremble. La crise est sans précédent. A tel point que, le 16 décembre 2018, l’influent Financial Times dévoile un « mot de l’année » inédit et directement adressé à l’industrie la plus riche de l’histoire : techlash. Contraction de tech et backlash (« contrecoup », en VF), il désigne l’animosité croissante d’une large part de la population envers les plus grandes entreprises technologiques mondiales et leur pouvoir intimidant.

    « Même la femme au foyer de 50 ans originaire du Minnesota intéresse Cambridge Analytica. Nous sommes tous victimes de la surveillance généralisée. » Christopher Wylie, lanceur d’alerte

    L’année suivante, un sondage du Pew Research Center confirme l’intuition du média financier : la part d’Américains persuadés que la technologie produit un impact positif sur la société est passée à seulement 50 % en 2019, contre 71 % en 2015. « A mesure que les grandes entreprises technologiques se sont hissées au top du capitalisme mondial, les contestations sont apparues », constate Sébastien Broca, sociologue à l’université Paris-VIII.

    Difficile d’en vouloir à l’opinion : en quelques années à peine, ces innovations, vendues comme révolutionnaires et consacrées au bien commun, ont accompagné l’élection de Donald Trump et sa rhétorique raciste et rétrograde ; Google a discrètement cherché à développer un moteur de recherche censuré, le projet « Dragonfly », fait sur mesure pour respecter les exigences du gouvernement chinois ; Amazon a nié toutes les avancées du droit du travail pour maintenir la cadence dans ses immenses entrepôts nécessaires à la vente en ligne.

    Les exemples ne manquent pas. « Le techlash est le résultat prévisible pour une industrie incapable de se gouverner elle-même », conclut le Financial Times. Depuis, les mêmes questions ne cessent de hanter les cercles de pouvoir, les médias et les plates-formes de discussions, tous réseaux sociaux confondus : où est passée l’utopie ? Comment la Silicon Valley a-t-elle pu devenir cette inquiétante machine dont on aurait visiblement perdu le contrôle ? Peut-on encore l’empêcher de menacer nos libertés, nos vies privées, et peut-être même la démocratie ?Retour ligne automatique
    Le coup de grâce Cambridge Analytica

    Sa puissance, visiblement sans limites, est déjà devenue « inquiétante », selon les termes de plusieurs personnes interrogées pour cet article. Pour une industrie de la tech déjà en plein doute existentiel, les révélations sur les pratiques de l’entreprise Cambridge Analytica font office de coup de grâce. En 2018, l’ancien consultant Christopher Wylie, qui a travaillé pour cette entreprise britannique spécialisée dans le conseil en communication et l’analyse de données, transfère des disques durs de documents à plusieurs journalistes du quotidien anglais The Guardian, toutes employées dans la rubrique « Arts et culture ».

    « Il n’y avait pas un seul journaliste tech sur cette histoire, raconte le lanceur d’alerte via Zoom, il fallait des gens, en l’occurrence uniquement des femmes, qui ne faisaient pas partie de ce petit monde masculin pour pointer ses failles. » Elles sont béantes : un outil dédié à la lutte contre la radicalisation aurait été tordu pour devenir un vaste projet de manipulation des données permettant d’influer sur plusieurs élections démocratiques. Cambridge Analytica serait ainsi devenu un outil de « guerre psychologique », pointe Christopher Wylie.

    L’impact médiatique de cette série d’articles est à la hauteur des informations rendues publiques. Le trentenaire, installé à Londres, se lance dans une « tournée d’audiences parlementaires », s’exprime sur tous les plateaux de télévision disponibles, devient le visage – cheveux de couleurs variées, lunettes branchées – de la débâcle de la tech. Il précise : « Pour la première fois, tout le monde a compris qu’il pouvait être une cible, même la femme au foyer de 50 ans originaire du Minnesota intéresse Cambridge Analytica. Nous sommes tous victimes de la surveillance généralisée. » Avec, comme dommage collatéral, les idéaux fondateurs de la Silicon Valley.Retour ligne automatique
    Des nerds devenus les rois du monde

    Cupertino, Californie, 1984. Jean-Louis Gassée est attablé au Good Earth, un café du centre-ville aujourd’hui disparu pour cause de gentrification. C’est l’heure du petit-déjeuner. Le premier d’une nouvelle vie. Le Français de 40 ans vient d’être nommé directeur de la division recherche et développement chez Apple, les cool kids de l’ordinateur personnel – un Macintosh, comme ils ont appelé leur révolution estampillée d’une pomme croquée. Mais, pour l’instant, Jean-Louis Gassée regarde le ciel et laisse son esprit vagabonder dans le big sky country.

    « La tech était sexy, c’était le futur et c’était forcément génial ! Je crois qu’il y a eu un gros manque de responsabilité de la part de ces leaders politiques qui n’ont pas prêté attention aux signes avant-coureurs. » Un ancien grand patron de la tech

    « Je me disais, ça y est, je suis arrivé, rejoue-t-il aujourd’hui par téléphone depuis la Côte ouest, c’est l’endroit où j’avais toujours voulu aller. » Depuis son arrivée chez Hewlett-Packard, et sa branche française, en 1968, le cadre n’a jamais cessé de rêver des Etats-Unis. Là-bas, il entrevoit le « sentiment des possibilités » et une culture de l’entreprenariat plus aboutie qu’à Paris. « Il n’y avait pas que le fric qui comptait ! Je voulais y aller pour faire ce qui n’existait pas avant, pour innover ! », sourit l’ancien businessman, 76 ans aujourd’hui. En l’espace de deux décennies, il a vu se lancer des dizaines de start-up, et certaines sont devenues, depuis, des empires.

    La saga emblématique de cet âge d’or reste peut-être celle de Google, symbole de la méritocratie en vogue au cœur de cette Silicon Valley encore tâtonnante. La preuve : Larry Page et Sergey Brin sont les « deux meilleurs ingénieurs » de l’université Stanford et ils ont une « idée toute simple et très belle », assure l’entrepreneur. Ils souhaitent ranger les pages Internet en les classant selon leur mérite. Jean-Louis Gassée : « Ils ont construit un algorithme, mis sur pied quelques serveurs et c’est devenu ce qu’on sait. »

    Hors de cette bulle de nerds devenus les rois du monde, on loue aussi la vision de cette jeune génération fraîchement débarquée dans les affaires, prête à tout gagner, autant qu’à « contribuer au bien de l’humanité ». Les médias érigent Steve Jobs, et plus tard Mark Zuckerberg ou Jeff Bezos, au rang de nouvelles figures du cool et de la réussite à l’américaine. Le grand public est conquis. Et les décideurs politiques leur ouvrent bientôt grand les portes. Toutes les portes.

    Snowden sonne l’alarme

    Les années Obama sont le théâtre d’une véritable love story entre la tech et la Maison Blanche. A partir de 2008, les pontes de Google ont organisé près d’« un rendez-vous par semaine » avec le président, selon un ancien patron d’une grande entreprise canadienne. A en croire les archives répertoriées pendant les deux mandats de Barack Obama, près de quatre cents de ces rendez-vous ont bien eu lieu dans la plus haute sphère du pouvoir politique.

    Assez pour que de nombreux hauts fonctionnaires poursuivent leur carrière dans les conseils d’administration des mastodontes de la Silicon Valley. Et vice versa. Un feu vert symbolique pour tout un corps de métier. Cet ancien grand nom de l’innovation canadienne confirme : « La tech était sexy, c’était le futur et c’était forcément génial ! Je crois qu’il y a eu un gros manque de responsabilité de la part de ces leaders politiques qui n’ont pas prêté attention aux signes avant-coureurs. Ces signaux étaient pourtant là. »

    Le plus flagrant se manifeste en 2013. C’est un cataclysme. Le jeune informaticien Edward Snowden dévoile un vaste programme de surveillance de masse pilotée par la NSA (National Security Agency). Les services de renseignement ont puisé directement des données sur les plateformes Internet et dans les entreprises de leur propre pays, sans autorisation ni contrôle. Adolescent dans les années 1990, Snowden avait cru aux interventions des pionniers de la tech, détaille-t-il dans son autobiographie. « Il raconte comment, à 14 ans, il pouvait parler à des scientifiques renommés à l’autre bout du monde, explique le sociologue Sébastien Broca. Mais, pour lui, il y a eu trahison de cette utopie initiale. »

    C’est ainsi qu’il justifie son geste radical et pour lequel il sera prêt à vivre en exil au nom de la protection de nos données privées. Dans ce programme, décrit comme « orwellien » par la justice fédérale américaine, les grandes entreprises mises en cause ont souvent été considérées comme victimes plutôt que complices. Malgré leur participation évidente à certaines de ces manœuvres.

    Le péché originel

    A la même époque, le 17 juin 2014, Facebook et la prestigieuse université Cornell publient un article scientifique intitulé « La preuve expérimentale de la contagion émotionnelle à grande échelle à travers les réseaux sociaux », ou comment manipuler les sentiments des utilisateurs des réseaux sociaux grâce à des publicités ciblées. Comme une conclusion logique, l’année suivante, Google abandonne sans bruit son slogan historique, le célèbre « Don’t be evil » (« ne faites pas le mal »).

    Mais pour Tim O’Reilly, pionnier légendaire de la Silicon Valley, le ver était dans le fruit bien avant les révélations de Snowden : « Le 8 février 1996, la section 230 a été adoptée dans la loi américaine, qui permet aux plateformes Internet de ne pas être responsables des publications sur leurs sites, détaille l’entrepreneur, donc on a arrêté de modérer le contenu correctement. »

    En parallèle, un autre verrou saute : la monétisation des données. Oublié l’utopie de start-up tournées vers le bien commun. A l’aube des années 2000, les nouvelles compagnies commencent à songer en termes de rentabilité et Google se met à vendre ses données au plus offrant. La pratique sera bientôt généralisée et des milliards de dollars de profits suivront.

    Et l’on découvre que les GAFA sont des entreprises capitalistes comme les autres, voire pire que les autres. Pour Tim O’Reilly, la tech s’inscrit dans la logique ultralibérale définie par l’économiste Milton Friedman. Dans une tribune publiée dans le New York Times Magazine le 13 septembre 1970, le futur Prix Nobel écrivait : « La responsabilité sociale des entreprises est de générer du profit. » Tim O’Reilly y voit le péché originel, le fruit défendu dans lequel ont croqué les GAFA. Jusqu’à ce que le paradis fantasmé ne devienne un enfer.

    La fronde des employés

    Le 1er novembre 2018, à 11 heures du matin, environ 20 000 employés de Google quittent leur poste de travail, sans un regard pour les open spaces bientôt déserts. Dublin, Chicago, Zurich ou Berlin, presque aucun bureau n’échappe à la « plus grande grève de l’histoire du droit du travail moderne », selon Ben Tarnoff, auteur du livre d’entretiens Voices from the Valley (2020, non traduit), organisée simultanément dans cinquante villes. Les employés modèles protestent contre les parachutes dorés offerts à plusieurs cadres dirigeants accusés de harcèlement sexuel – notamment Andy Rubin, créateur de la technologie Android, parti avec 90 millions de dollars.

    Cette « révolte de la tech » dans le plus grand moteur de recherche du monde avait débuté plus tôt dans l’année, contre le « Projet Maven » – un contrat noué avec le Pentagone pour améliorer le programme de drones américains à l’aide de l’intelligence artificielle. « Ces sujets sont devenus très importants au cours des deux dernières années, raconte Evan Greer, directeur adjoint de Fight for the Future, un organisme à but non lucratif militant pour la défense des droits des usagers du numérique. Et ils interrogent plus largement le but de toute cette technologie. »

    « Beaucoup d’entreprises se sont associées à des boîtes dont le seul but est de briser toute tentative de création de syndicat. » Ben Tarnoff, employé de la Silicon Valley

    Conscients de leur pouvoir immense, les employés de ces entreprises s’associent aux mouvements nationaux et internationaux, de Black Lives Matter aux différents cercles féministes impliqués dans la lutte contre le harcèlement et le viol depuis les révélations de #metoo en 2017. « Toutes ces actions ne viennent pas de nulle part, elles reposent sur une dynamique plus globale dans la société », souligne Evan Greer.

    Résultat, toute la « Vallée » est bientôt rythmée par les levées de boucliers : des employés pressent Microsoft d’abandonner ses liens et son projet à 10 milliards de dollars avec l’armée américaine ; en pleine administration Trump, l’entreprise Salesforce est pointée du doigt pour son partenariat avec les douanes américaines ; Amazon doit, pour la première fois, organiser des négociations avec les employés de ses hangars de tri. Alors, tout est en train de s’arranger ? Pas vraiment.Retour ligne automatique
    Représailles et surveillance

    « On dirait que c’est de nouveau le XIXe siècle », s’amuse Ben Tarnoff, comme pour tenir l’épuisement à distance. Par là, l’employé de la Silicon Valley fait référence aux « représailles agressives » tristement devenues la norme sous le soleil de la Californie. Dans les plus grandes entreprises, plusieurs leaders de ces mouvements spontanés ont été licenciés dans la foulée de leurs prises de parole publiques.

    En novembre 2020, le site d’information américain Motherboard révèle qu’Amazon a signé un généreux contrat avec l’entreprise Pinkerton, leader historique des agences anti-syndicats et spécialisée dans l’espionnage des employés prêts à sortir du rang. « Beaucoup d’entreprises se sont associées à des boîtes dont le seul but est de briser toute tentative de création de syndicat », précise Ben Tarnoff.

    Pour ne prendre aucun risque, les moyens de surveillance développés dans la Silicon Valley sont régulièrement utilisés en interne – même chez Google, l’une des entreprises les plus « libres » : les téléphones professionnels sont mis sur écoute, les serveurs internes prévus pour les échanges entre services sont rendus accessibles au management et des accords de confidentialité impitoyables sont imposés à certains employés. Le pire ? Tout ça fonctionne. Depuis l’année 2018, le nombre de manifestations publiques ou privées a drastiquement diminué. La routine semble avoir repris ses droits. Ben Tarnoff : « Après la frustration et la colère de voir leurs équipes se rebeller, beaucoup de cadres dirigeants ont adopté un discours réactionnaire. »Retour ligne automatique
    Les « réformateurs de la tech »

    D’autres ont pris le chemin inverse, renoncé à leurs salaires à six chiffres, leurs titres ronflants et leurs portefeuilles de stock-options, pour se lancer dans la mêlée. C’est le cas de Jim Balsillie, ancien PDG de l’entreprise RIM et créateur du célèbre BlackBerry, devenu en quelques années une figure centrale d’un jeune mouvement de « réformateurs de la tech ». Soit d’anciens cadres haut placés et chief executive officers (CEO) qui ont vu la bête de l’intérieur, le désastre potentiel et ont décidé de ne pas rester les bras ballants. « Je ne pensais pas que la tech deviendrait si toxique », regrette le multimilliardaire.

    Ses actions contre le projet de « smart city » pilotée par Google à Toronto, la ville où il a fait ses études, aux côtés d’associations locales, ses travaux avec le milliardaire hongrois George Soros pour le Forum économique mondial de Davos ou la création de plusieurs think tanks ont fait de lui un véritable « activiste », comme l’a résumé Shoshana Zuboff, influente autrice de L’Age du capitalisme de surveillance (Zulma, 2020). Aux côtés de puissantes personnalités de la Silicon Valley, comme Roger McNamee, ancien mentor de Mark Zuckerberg et investisseur star de Californie, ou Tristan Harris, ancien cadre de Google, il pointe la cupidité des nouveaux pontes de l’innovation, emportés par leur hubris et leurs rêves de monopole, encouragés par des succès tonitruants ou leurs réactions violentes face à la moindre tentative de contrôle.

    Jim Balsillie rappelle : « Dans l’histoire, le travail des enfants, l’esclavage et les déchets toxiques ont été bannis. Nous avons toujours imposé des règles pour contrôler le capitalisme, afin que le bien-être de la société reste l’objectif final. » L’entrepreneur aimerait bien que cela continue. Fin novembre 2020, 132 patrons, souvent jeunes, de sociétés de nouvelles technologies basées au Canada ont transmis une lettre ouverte au premier ministre Justin Trudeau qui, tel Obama il y a quelques années, semble sous le charme de la tech. Exigeant des garde-fous, ils l’ont invité à se montrer « responsable sur la question des données » pour favoriser la « construction de la nation », surtout dans une période de crise. « Il faut réguler, pointe le créateur du BlackBerry, c’est une question de démocratie. »

    La riposte des Etats

    En 2019, aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) a infligé une amende record de 5 milliards de dollars – la plus importante de l’histoire du pays – à Facebook, pour non-respect de la vie privée. Dans l’Union européenne, 8,25 milliards d’euros ont été demandés à Google pour abus de position dominante de 2017 à 2019, a tranché la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, qui a aussi permis l’avènement du règlement général sur la protection des données (RGPD), première base juridique solide pour contrer les GAFA.

    « Dans les cercles politiques, tout le monde sait désormais que ces entreprises ne sont pas forcément là pour agir dans l’intérêt de tous », précise Damian Collins, député conservateur au Parlement britannique. Grâce au soutien des idéalistes de la tech, et à son rôle au sein du Real Facebook Oversight Board – un groupe indépendant pour le contrôle des activités du réseau social –, l’homme politique a prévu de passer à la vitesse supérieure : des régulations contraignantes et internationales. « Ces entreprises sont présentes partout et nous sommes limités dans nos décisions nationales, justifie le membre du Parlement, donc nous avons par exemple instauré un grand comité international avec des parlementaires en Europe et dans le monde. »

    L’idée est en cours depuis deux ans déjà, et les premières avancées, des deux côtés de l’Atlantique, commencent à surgir, malgré l’absence presque totale de collaboration des GAFA. Le 9 décembre, la FTC et 48 Etats américains ont accusé Facebook d’avoir bafoué les lois anti-trust en rachetant des concurrents pour s’assurer un contrôle total de plusieurs marchés. Le 19 décembre, c’est Google qui a fait l’objet d’une troisième plainte en deux mois. Une coalition de 38 Etats a lancé des poursuites contre le géant de l’Internet là aussi pour pratiques anticoncurrentielles.

    Quant à l’Union européenne, elle a dévoilé, le 15 décembre, un plan d’attaque en deux volets : un Digital Service Acte (DSA) pour la régulation des contenus, et le Digital Market Act (DMA) afin de préserver la concurrence dans le numérique. Affaire à suivre. Gageons que les protestations – et les pressions – des géants du numérique seront à la hauteur des ambitions des législateurs.

    Habituellement, les premières « questions difficiles » posées, le dialogue se rompt très vite. « J’ai demandé à Facebook, dans un rendez-vous privé, de vérifier combien et quelles publicités avaient été achetées par des comptes russes pendant la campagne pour le Brexit », se souvient Damian Collins, lui-même en faveur du maintien dans l’UE. Les équipes de Zuckerberg proposent alors de vérifier des preuves que le parlementaire apporterait, sans avoir accès aux serveurs de l’entreprise. Difficile de faire plus, assurent-ils. « Puis ils ont ajouté qu’ils ne regarderaient pas et ne me donneraient pas l’information », poursuit le parlementaire britannique.

    Le poids des étudiants

    Pour rester optimiste, le milieu de l’année 2020 a déjà apporté une (petite) victoire. Pendant l’été, la grande entreprise de données Palantir Technologies, cofondée par Peter Thiel, un des seuls soutiens de Donald Trump dans la tech, a dû quitter Palo Alto. Et la Silicon Valley tout entière. Direction Denver, dans le Colorado, où l’entreprise a installé ses nouveaux locaux, prête à continuer à collaborer avec l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) pour « optimiser » les renvois de réfugiés illégaux, présents sur le territoire américain, comme ce fut le cas durant toute l’administration Trump.

    Qu’est-ce qui a poussé la grande entreprise loin de la Côte ouest ? « Les étudiants », sourit Ben Tarnoff. Plusieurs milliers de jeunes, organisés dans seize universités différentes, dont Stanford, qui jouxte Palo Alto. Armés de pancartes désignant Palantir comme « social evil », ils ont réussi à faire ployer l’une des entreprises les plus mystérieuses et les plus puissantes du monde moderne. « Ce sont eux qui ont le pouvoir, précise l’auteur de Voices from the Valley. Cette boîte, comme beaucoup d’autres, recrute principalement à Stanford ou au MIT, et d’un coup ils ne pouvaient plus recruter. »

    La première victoire d’une longue série ? Cette stratégie a été appliquée dans d’autres cas, pour chambouler des géants comme Amazon. Sans succès. Ces entreprises et nos vies n’ont pas fini d’être intimement liées. Le sociologue Sébastien Broca raconte : « Dans le New York Times, il y a quelque temps, un consultant en nouvelles technologies a dit quelque chose que je n’arrive pas à oublier. Il expliquait que le nirvana vanté par la Silicon Valley avait du plomb dans l’aile, mais que nous, en tant que consommateurs, nous ne cessions de voter pour ces entreprises. »

    Après l’annonce du départ de Palantir, les étudiants de Stanford ont célébré leur victoire sur Instagram, Facebook ou TikTok. Puis, le soir même, certains ont probablement regardé une série Netflix, commandé un plat sur Uber Eats ou se sont offert un cadeau sur Amazon. Il fallait bien fêter ça.

    #Apple #Google #CambridgeAnalytica/Emerdata #NSA #Amazon #Facebook #GoogleSearch #algorithme #Dragonfly #consommation #manipulation #consentement #domination #BigData #GAFAM #GigEconomy #PRISM #syndicat #travail (...)

    ##CambridgeAnalytica/Emerdata ##FTC

  • Why Tech’s Great Powers Are Warring
    https://onezero.medium.com/apple-v-facebook-c53efb4c0ad4

    The feud between Apple and Facebook enters a new era An adage of international relations holds that great powers have no permanent friends or allies, only permanent interests. (The original quote, from a 19th-century English statesman known as Lord Palmerston, is a bit less pithy.) It accounts for how the United States and Russia were allies in World War II, then bitter enemies soon after ; or how Japan fought with the Allies in World War I but joined the Axis in World War II. Today, the (...)

    #Apple #Google #Amazon #Facebook #Instagram #iPhone #iPad #smartphone #iOS #Microsoft #consentement #domination #interopérabilité #lutte #microtargeting #publicité #Bing #Gmail #Outlook (...)

    ##interopérabilité ##publicité ##Android
    https://miro.medium.com/max/679/0*KBi5U7GpAN2M1qek

  • Opinion | Facebook’s Tone-Deaf Attack on Apple - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/12/18/opinion/facebook-apple-ads.html

    Casting itself as the protector of small businesses in full-page ads in — irony alert — big newspapers, Facebook is criticizing Apple for planning to give users of its popular devices like the iPhone more control over the data they share with third-party apps.

    Starting next year, Apple will ask mobile users to “opt in” to accept third-party tracking of their digital activity (right now, the system defaults to tracking and requires users to “opt out” if they don’t want to be followed). Facebook relies on tracking to target ads at customers.

    Facebook declared in the newspaper ads that it was “standing up to Apple” and warned that such a change will be the ruin of small businesses.

    More like the ruin of Facebook. The company is terrified that giving users single-click power to control their own information will force people to realize just how loud is the data-sucking sound coming from Facebook’s app.

    Whatever, boys. But the cracks we are seeing this week are the most significant — and could spell trouble for both companies. Apple, pointing out Facebook’s data gluttony, and Facebook, in turn, noting Apple’s hegemony over mobile, make one thing clear: These tech companies have too much power. And no matter how you slice it, they are all in dire need of government regulation.

    This approach most likely has a lot to do with Mr. Zuckerberg’s enormous success at a very young age and the confidence that came with pushing ahead when others doubted him. It does not take a psychologist to understand that he believes might makes right.

    #Facebook #Apple

  • Should We Use Search History for Credit Scores ? IMF Says Yes
    https://gizmodo.com/your-credit-score-should-be-based-on-your-web-history-1845912592

    With more services than ever collecting your data, it’s easy to start asking why anyone should care about most of it. This is why. Because people start having ideas like this. In a new blog post for the International Monetary Fund, four researchers presented their findings from a working paper that examines the current relationship between finance and tech as well as its potential future. Gazing into their crystal ball, the researchers see the possibility of using the data from your (...)

    #Apple #Google #Facebook #algorithme #fiscalité #historique #prédiction #GAFAM #notation (...)

    ##fiscalité ##profiling

  • Amazon Wins Without Even Trying
    https://www.nytimes.com/2020/07/31/technology/amazon-earnings.html?auth=login-email&campaign_id=158&emc=edit_ot_20201217&

    Three months ago, the Amazon chief executive Jeff Bezos effectively declared that his company would try to lose money. Instead, Amazon declared on Thursday the largest profit in its history.

    It was a bit awkward.

    Companies are supposed to make money, for sure. But this comes at a moment when politicians and the public are wondering if America’s digital superstars are so powerful — and perhaps, tilt the game to their advantage — that they simply can’t be beaten.

    A company like Amazon planning to lose money and instead making billions of dollars in profit is a pretty compelling sign of dominance.

    This week in technology made me think of that old line about a once dominant car company: What’s good for the United States was good for General Motors, and what was good for GM was good for the country. (There’s a debate about what the GM executive meant by this, but it’s still a good line. Stay with me.)

    The bosses of four of America’s tech giants, dragged (virtually) in front of Congress this week, said some version of that old saw. They said that their successes are uniquely American, and that their companies enrich the country and the lives of people who live in it.

    That’s true. It is, however, hard to ignore that the fortunes of the country and its leading corporate citizens are currently going in opposite directions.

    We learned on Thursday that the United States wiped out five years of economic growth in a matter of months, as my colleague Ben Casselman put it. During that period, Amazon, Apple, Google and Facebook mostly raked in money hand over fist.

    Mostly, this makes sense. During a pandemic, we have needed the products and services these companies provide. That does not, however, guarantee them financial success.

    (Read more: Last year, my colleague Kashmir Hill wrote about trying and mostly failing to cut the five big U.S. technology companies out of her life. Now, Kash is reflecting on what she learned from that experiment.)

    Facebook’s Mark Zuckerberg said a few months ago that the way his company makes money — selling ads to a local bakery or an online luggage maker — tends to naturally rise and fall in tune with the economy. That’s generally true, but not right now. The economy is tanking at its worst rate in many decades. Facebook’s advertising sales are fine.

    What has been bad for the United States hasn’t yet been bad for Big Tech. Is, then, what’s good for Big Tech good for the country? I’m not sure.

    There’s an axiom in technology that change happens gradually, then suddenly. Tech companies can seem unbeatable until they aren’t — often because of some rapid evolutionary change. It happened to Nokia and Sun Microsystems — whose old headquarters was taken over by Facebook in a symbol of one empire replacing a crumbled one.

    So could there be a Fall of Rome moment for today’s tech superpowers? Yes, in theory, and we might never see it coming. Right now, though, despite broader economic pains and a growing backlash to their power, these four American tech superpowers appear to be as close to invulnerable as you can get.

    #Apple #Google #GeneralMotors-GM #Amazon #Facebook #domination #bénéfices

  • Apple supplier Wistron puts India plant damage at up to $7 million
    https://www.reuters.com/article/us-apple-india-wistron/apple-supplier-wistron-puts-india-plant-damage-at-up-to-7-million-idUSKBN28

    TAIPEI (Reuters) - The ransacking of an iPhone manufacturing facility in India caused up to T$200 million ($7.12 million) in damage though production facilities were not as badly hit as reported, its Taiwan-based operator Wistron Corp said on Tuesday. Thousands of contract workers gathered on the grounds of the Wistron site on the outskirts of India’s tech hub of Bengaluru on Saturday demanding unpaid wages and better working hours. As police arrived, the crowd turned violent and video (...)

    #Apple #Wistron #iPhone #smartphone #violence #lutte #travail

    https://static.reuters.com/resources/r

    • the company said major production facilities and warehouses had not suffered as serious damage as reported by local media, and that it was initially estimating losses at T$100-200 million.

      Ce ne sont donc pas essentiellement les machines qui ont été touchées

      Apple Inc said on Monday it was investigating whether Wistron had flouted supplier guidelines. Apple said it was sending staff and auditors to the site and was cooperating with police in their investigation. Wistron is one of Apple’s top global suppliers.

      Il n’existe pas, par ailleurs, une campagne internationale contre les pratiques de sous-traitance d’Apple ? J’ai l’impression d’avoir déjà entendu parler d’une telle initiative.

  • Une usine de fabrication d’iPhone saccagée en Inde, des employés affirment ne pas avoir été payés
    https://www.nextinpact.com/lebrief/45104/une-usine-fabrication-diphone-saccagee-en-inde-employes-affirment-ne-pas

    Ce week-end, des milliers de salariés de Wistron, un des principaux fournisseurs d’Apple, se sont regroupés pour manifester sur le site de leur usine en Inde, dans la région de Bengaluru. Ils réclament des salaires impayés et de meilleures conditions de travail, comme le rapporte Reuters. Lorsque la police est arrivée sur place, les choses auraient dégénéré et certains s’en sont pris aux voitures et aux installations (voir cette vidéo). Un employé explique à Times of India qu’on avait promis un (...)

    #Apple #Wistron #iPhone #smartphone #violence #lutte #travail

  • Google in court again over ‘right to be above British law’ on alleged secret monitoring
    https://www.independent.co.uk/news/uk/crime/google-challenges-high-court-decision-alleged-secret-monitoring-99114

    A legal battle involving Google resumed today in a landmark trial that will decide whether or not British courts are the appropriate forum for dealing with claims of ‘secret tracking’ by the internet giant. Facing allegations that it used “clandestine” tracking to monitor British users of the Safari web browser, Google unsuccessfully argued earlier this year that, while there were occasions when it could be sued in the UK, on this occasion the High Court did not have jurisdiction to try the (...)

    #Apple #Google #Safari #smartphone #Android #profiling #ICO-UK #écoutes #surveillance #iOS (...)

    ##microtargeting

  • Amazon’s Halo Band wearable tracks your voice and body fat, but isn’t helpful
    https://www.washingtonpost.com/technology/2020/12/10/amazon-halo-band-review

    The Halo Band asks you to strip down and strap on a microphone so that it can make 3-D scans of your body fat and monitor your tone of voice. After all that, it still isn’t very helpful. Amazon has a new health-tracking bracelet with a microphone and an app that tells you everything that’s wrong with you. You haven’t exercised or slept enough, reports Amazon’s $65 Halo Band. Your body has too much fat, the Halo’s app shows in a 3-D rendering of your near-naked body. And even : Your tone of (...)

    #Apple #Fitbit #Amazon #bracelet #montre #biométrie #température #données #sexisme #pouls #profiling #santé #sommeil (...)

    ##santé ##voix

  • Tech Companies Are Pushing Back Against Biometric Privacy Laws
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-07-20/tech-companies-are-pushing-back-against-biometric-privacy-laws

    They want your body. Privacy advocates cheered when Illinois passed its Biometric Information Privacy Act (BIPA) in 2008 regulating commercial use of finger, iris, and facial scans. With companies such as Facebook Inc. and Google Inc. developing facial tagging technology, it was clear that laws would be needed to ensure companies didn’t collect and use biometric data in ways that compromised an individual’s right to privacy. If you lose your credit card, it’s easily replaced. But what happens (...)

    #Walmart #Google #Apple #Amazon #Facebook #biométrie #consentement #données #facial #législation #reconnaissance #iris #empreintes #lobbying #surveillance (...)

    ##EFF

  • L’aliénation du télétravail c’est aussi celle de nos données, Emma Kraak
    https://gsara.tv/teletravailler/alienation-donnees

    Beaucoup d’encre aura coulé sur les aléas du télétravail depuis le début de la crise sanitaire. Il est tantôt brandi par les employeurs comme une agilité numérique désirable, tantôt revendiqué par les travailleurs eux-mêmes. D’autres, à distance, soulignent les problématiques du management invasif et de l’atomisation des travailleurs, pour culminer dans une série de considérations physiologiques (il y a une différence, à la longue, entre l’ergonomie d’une chaise de bureau et le confort traître d’un canapé), (...)

    #Apple #Google #Microsoft #Amazon #Facebook #algorithme #technologisme #BigData #GAFAM #microtargeting #santé #surveillance #travail #bénéfices (...)

    ##santé ##profiling

  • Apple faces lawsuits in Europe over slowing down older iPhones
    https://edition.cnn.com/2020/12/02/tech/apple-iphone-slowing-europe-lawsuit/index.html

    London (CNN Business) Apple is facing new legal action in Europe over its controversial practice of slowing down older iPhones. Euroconsumers, the advocacy group bringing the action, said in a statement Wednesday that the class-action lawsuits cover up to 2 million iPhone 6, 6 Plus, 6S and 6S Plus devices in Belgium, Spain, Italy and Portugal. Apple has faced public backlash and legal action around the world after it admitted in 2017 that software updates designed to prevent the batteries (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #obsolescence

  • Amazon, Apple stay away from new French initiative to set principles for Big Tech
    https://uk.reuters.com/article/us-france-tech/amazon-apple-stay-away-from-new-french-initiative-to-set-principles-for-

    PARIS (Reuters) - U.S. tech giants Amazon and Apple have not signed up to a new French initiative to get global tech companies to publicly commit to principles including paying their fair share of taxes, government officials said on Monday. French President Emmanuel Macron has sought for the past three years to cajole tech giants into collaborating with governments on a series of global challenges such as fighting hate speech online, preserving privacy or contributing to state coffers. (...)

    #Apple #Microsoft #Google #Amazon #Facebook #anti-terrorisme #écologie #pédophilie #pornographie #fiscalité #violence #GAFAM (...)

    ##fiscalité ##modération
    https://static.reuters.com/resources/r

  • Extraction des données par les GAFAM : aller au-delà de l’indignation - Par Evgeny Morozov
    https://lvsl.fr/extraction-des-donnees-par-les-gafam-aller-au-dela-de-lindignation-par-evgeny-m

    Chaque jour, des milliards de données sont extraites de nos outils digitaux et réutilisées par les géants du numérique à des fins de ciblage publicitaire. La critique de ce capitalisme de surveillance a été popularisé dans les médias, notamment par Shoshana Zuboff, professeur émérite à la Harvard Business School, et auteur d’un ouvrage éponyme. Elle dénonce inlassablement les dangers que font courir les GAFAM sur l’autonomie des citoyens. Mais faut-il s’indigner de la soif insatiable de Google ou d’Amazon (...)

    #Apple #Google #Amazon #Facebook #Uber #algorithme #manipulation #technologisme #bénéfices #BigData #comportement #GigEconomy #publicité (...)

    ##publicité ##surveillance

  • Amazon and Apple ’not playing their part’ in tackling electronic waste
    https://www.theguardian.com/technology/2020/nov/26/amazon-and-apple-not-playing-their-part-in-tackling-electronic-waste

    Global retailers should help collect, recycle and repair tech products, say MPs Global giants such as Amazon and Apple should be made responsible for helping to collect, recycle and repair their products to cut the 155,000 tonnes of electronic waste being thrown away each year in the UK, MPs say. An investigation by the environmental audit committee found the UK is lagging behind other countries and failing to create a circular economy in electronic waste. The UK creates the second (...)

    #Apple #Amazon #iPad #iPhone #smartphone #écologie #obsolescence

    https://i.guim.co.uk/img/media/e611c478ea04b39a1b2e0f8dd05b80bfcca737c4/0_0_2788_1673/master/2788.jpg

  • Part human, part machine : is Apple turning us all into cyborgs ?
    https://www.theguardian.com/technology/2020/nov/25/part-human-part-machine-is-apple-turning-us-all-into-cyborgs

    With its iPhones, watches and forthcoming smart glasses, Apple’s gadgets are increasingly becoming extensions of our minds and bodies. It’s the big tech dream – but could it turn into a nightmare ? At the beginning of the Covid-19 pandemic, Apple engineers embarked on a rare collaboration with Google. The goal was to build a system that could track individual interactions across an entire population, in an effort to get a head start on isolating potentially infectious carriers of a disease (...)

    #Apple #algorithme #lunettes #montre #smartphone #pouls #santé #technologisme #COVID-19 #biométrie (...)

    ##santé ##iPhone
    https://i.guim.co.uk/img/media/997049adaffdf9f90586319caef555929387bf4a/293_0_4707_2824/master/4707.jpg

  • Tech Transparency Project
    https://www.techtransparencyproject.org/about-us

    The Tech Transparency Project seeks to hold large technology companies accountable. TTP is an information and research hub for journalists, academics, policymakers and members of the public interested in exploring the influence of the major technology platforms on politics, policy, and our lives. TTP launched in 2016 as the Google Transparency Project, then a lonely critical voice of Big Tech. GTP’s in-depth research and analysis has drawn significant attention to Google’s self-serving (...)

    #Apple #Google #Amazon #Facebook #domination #GAFAM

  • « La justice américaine s’attaque au cœur du fonctionnement de Google »
    https://www.alternatives-economiques.fr/justice-americaine-sattaque-coeur-fonctionnement-de-google/00094404

    L’étau se resserre sur les Gafa (sigle pour Google, Amazon, Facebook et Apple). Le 20 octobre, le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête contre Google, accusant le géant d’avoir maintenu et développé un monopole illégal avec son moteur de recherche. Cette procédure pourrait, théoriquement, déboucher sur un démantèlement de l’entreprise. Joëlle Toledano, économiste à l’université Paris-Dauphine et spécialiste de la régulation et des marchés numériques, revient sur la portée de l’enquête (...)

    #Alcatel-Lucent #Apple #Google #Nokia_Siemens #Amazon #Instagram #WhatsApp #GoogleSearch #Android #iPhone #smartphone #procès #domination #bénéfices #CloudComputing #GAFAM (...)

    ##publicité

  • Apple accuses Facebook of ’disregard for user privacy’
    https://www.theguardian.com/technology/2020/nov/20/apple-accuses-facebook-of-disregard-for-user-privacy

    Criticism made as Apple pushes ahead with transparency feature disliked by advertisers Apple has criticised Facebook for trying to “collect as much data as possible” from users, saying it will push ahead with its planned launch of a new privacy feature despite objections from the advertising industry. The company’s director of global privacy, Jane Horvath, made the criticism in a letter to a coalition of privacy groups, reassuring them that the feature, which will require users to actively (...)

    #Apple #Facebook #algorithme #iPad #iPhone #smartphone #consentement #domination #BigData #marketing #publicité #microtargeting #AccessNow #Amnesty (...)

    ##publicité ##EFF
    https://i.guim.co.uk/img/media/a746d903a29df9c47650c9838a676e4f16fbd544/0_45_2800_1680/master/2800.jpg

  • Apple, U.S. states reach $113 million settlement on iPhone throttling
    https://www.reuters.com/article/apple-iphones-settlement/apple-us-states-reach-113-million-settlement-on-iphone-throttling-idUSL1N2I

    OAKLAND, Calif., Nov 18 (Reuters) - Apple Inc will pay $113 million to settle allegations from 33 U.S. states and the District of Columbia that it slowed down iPhones to mask battery issues and get users to purchase new devices, state officials announced on Wednesday. The deal with a coalition led by Arizona, Arkansas and Indiana is separate from a proposed settlement Apple reached in March to pay affected iPhone owners up to $500 million to stem a class action. Apple in 2016 quietly (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #procès #obsolescence

  • Apple will pay $113 million for batterygate slowing of iPhones
    https://www.washingtonpost.com/technology/2020/11/18/apple-fine-battery

    Apple will pay $113 million to settle an investigation by nearly three dozen states into the tech giant’s past practice of slowing customers’ old iPhones in an attempt to preserve their batteries. The company’s much maligned throttling efforts drew nationwide scorn when they came to light in 2017, stunning consumers who at the time saw it as an attempt to nudge them into buying newer, more expensive devices. States led by Arizona, Arkansas and Indiana soon opened a probe of the matter, and on (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #procès #obsolescence

  • iPhone ralentis : Apple va verser 113 millions de dollars à une trentaine d’Etats américains
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/11/19/iphone-ralentis-apple-va-verser-113-millions-de-dollars-a-une-trentaine-d-et

    Accusé d’avoir volontairement ralenti certains de ses téléphones, Apple a finalement accepté, mercredi 18 novembre, de verser une somme importante pour régler le litige qui l’opposait à une trentaine d’Etats américains. 113 millions de dollars : c’est la somme qu’Apple a accepté, mercredi 18 novembre, de verser à une coalition d’une trentaine d’Etats américains, dans l’affaire des iPhone ralentis qui avait fait grand bruit il y a quelques années. Tout commence en 2017, quand de nombreux propriétaires (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #procès #obsolescence