• Malgré la guerre à Gaza, une nouvelle route commerciale relie Israël aux pays du Golfe - Aujourd’hui l’économie
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-%C3%A9conomie/20240208-malgr%C3%A9-la-guerre-%C3%A0-gaza-une-nouvelle-route-commerciale-relie-

    C’est un effet inattendu des tensions en mer Rouge : une société israélienne associée à un partenaire émirien lance une nouvelle route commerciale terrestre pour contourner le canal de Suez. Elle relie #Dubaï à Haïfa en traversant l’#Arabie_saoudite et la #Jordanie.

    #génocidaires

  • VOUS AVEZ DIT ARABE - Qu’est-ce que l’easy arabic ou #arabizi ?
    https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/langue-ecriture/l-evolution-de-la-langue-arabe/easy-arabic-ou-arabizi

    Contraction des deux mots arabi (arabe) et inglizi (anglais) ou de arabi et easy (facile), le terme arabizi désigne non seulement une nouvelle manière d’écrire l’arabe mais également une évolution considérable de cette langue.

    C’est au début des années 1990, avec le développement des téléphones portables, qu’une difficulté majeure est apparue aux personnes écrivant l’arabe dans le monde, en particulier dans les pays du Golfe, premiers consommateurs de nouvelles technologies. Car ces nouveaux objets très en vogue étaient dépourvus de claviers arabes. Pour y remédier, un système ingénieux a été mis en place. Les messages rédigés en arabe dialectal furent écrits en caractères latins, et les lettres arabes n’ayant pas d’équivalent dans cet alphabet ont été remplacées par des chiffres qui en rappellent la forme. La distinction entre voyelles courtes et longues disparaît. En raison de la nature informelle de cette écriture, la transcription est légèrement différente d’une région à une autre du monde arabe :

    2 (ou rien) : ء
    7 : ح
    kh/5/7’ : خ
    dh : ذ
    ch/sh : ش
    s / S / 9 : ص
    d / D / 9’ : ض
    t / T /6 : ط
    z / Z / 6‘ : ظ
    3 : ع
    gh / 3’ : غ
    q / 9 / 8 : ق

    L’arabizi a non seulement permis l’usage d’un alphabet différent, mais il a aussi instauré l’usage de l’arabe dialectal, langue de communication familière par excellence, sous forme écrite. Or l’écriture était jusqu’alors largement réservée à l’arabe dit littéraire ou littéral ; le dialectal était considéré comme une langue mineure, voire vulgaire, même si certains artistes l’utilisaient déjà dans le théâtre, et même dans la poésie. Bien que le phénomène soit en voie de s’essouffler, l’arabizi reste une forme d’écriture prisée chez certains jeunes et dans la diaspora qui, bien que pratiquant le dialectal, méconnaît souvent l’écriture en arabe. L’usage intensif des réseaux sociaux a aussi contribué à briser définitivement le « tabou » qui séparait l’arabe dialectal de la forme écrite. Il existe même une version de Wikipédia en dialecte égyptien, qui soulève d’ailleurs bien des polémiques.

    De manière plus générale, on note une propension croissante chez les jeunes « branchés » à introduire des termes anglais dans leur parler, quitte à inventer des verbes nouveaux comme fayyalet (to file - déposer un document), dellét (to delete - supprimer) et kansalet (to cancel - annuler).

    • Alphabet de tchat arabe — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_de_tchat_arabe

      L’alphabet de tchat arabe, aussi appelé arabi (arabe : عَرَبِي (ʿArabī)), arabizi (arabe : عَرَبِيزِي (ʿArabīzī)), mu’arrab (arabe : مُعَرَّب (Muʿarrab)), franco-arabe ou franco, est un alphabet utilisé pour communiquer en arabe sur Internet et plus précisément dans le cadre de la messagerie instantanée. Cet alphabet est le résultat du procédé de romanisation de l’arabe. Chaque caractère se prononce toujours de la même façon, quel que soit le caractère qui le précède ou qui le suit. La prononciation de certains graphèmes peut toutefois différer selon le dialecte employé. L’alphabet de tchat arabe est une constituante de l’argot internet propre à la communauté qui communique en langue arabe via la messagerie instantanée.

  • Transférer les chefs militaires du Hamas vers Alger : un plan saoudien soumis au Quai d’Orsay
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/20/transferer-les-chefs-militaires-du-hamas-vers-alger-un-plan-saoudien-soumis-

    Sur le dossier brûlant de la guerre à Gaza, l’Arabie saoudite joue une partition singulière. Elle préside le comité arabo-islamique, mis en place à l’issue d’un sommet à Riyad, à la mi-novembre, qui fait la tournée des capitales occidentales pour plaider la cause du #cessez-le-feu à Gaza. Dans le même temps, elle multiplie les envois d’#aide_humanitaire vers la bande côtière palestinienne. En deux mois et demi de guerre, trente-trois avions-cargos saoudiens, chargés à ras bord de matériel de première urgence, se sont déjà posés sur l’aéroport d’El-Arich, dans le Sinaï égyptien et quatre bateaux ont accosté à Port-Saïd, sur le canal de Suez.

    En coulisses, l’#Arabie_saoudite s’efforce aussi de trouver une solution au conflit, dont le bilan humain, côté palestinien, approche des 20 000 morts. Le Monde s’est procuré un document confidentiel, élaboré par Abdelaziz Al-Sager, le directeur d’un centre de réflexion saoudien, le Gulf Research Center, qui esquisse un plan de sortie de crise. Le texte a été élaboré dans la foulée d’une rencontre, le 19 novembre à Riyad, entre M. Al-Sager et Anne Grillo, la directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay. Il a été ensuite transmis au ministère des affaires étrangères français.
    Le document suggère des pistes pour arrêter les hostilités à Gaza et stabiliser l’enclave. La plus singulière est l’évacuation vers Alger « des dirigeants militaires et sécuritaires du Hamas », une formule qui désigne probablement Mohammed Deif, le commandant des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, et possiblement aussi Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, très proche de l’aile militaire.

    Déploiement d’une force arabe

    L’Algérie est citée comme une possible destination d’exil pour ces hommes en raison de ses bonnes relations avec le Qatar et l’Iran, « les principaux partisans du mouvement Hamas », et de sa « capacité sécuritaire », qui lui permettrait de « contrôler les activités de ces dirigeants ». L’idée n’est pas sans rappeler l’évacuation en bateau, en 1982, de Yasser Arafat et des fedayins #palestiniens, de la ville de Beyrouth, alors assiégée par l’armée israélienne. Le chef de l’Organisation de libération de la Palestine et ses troupes avaient rallié Athènes, sous escorte de la marine française, avant de s’installer à Tunis.
    Parmi les autres points évoqués dans l’ébauche de plan de M. Al-Sager figure le déploiement dans #Gaza de forces arabes de maintien de la paix, sous mandat des Nations unies, et la création d’un « conseil de transition conjoint », réunissant les principaux partis de Gaza (#Hamas, Jihad islamique et Fatah), chargé de gérer l’enclave pendant quatre ans et d’organiser des scrutins présidentiel et parlementaire.

    Le statut exact de ce document pose question. A-t-il été approuvé par le pouvoir saoudien ou bien s’agit-il d’une initiative purement personnelle ? Quelle suite lui a-t-il été donné ? Ni Mme Grillo ni M. Al-Sager n’ont répondu aux questions du Monde. Le système policier et ultracentralisé mis en place par Mohammed Ben Salman, l’homme fort de la couronne, et le fait que M. Al-Sager ait transmis ses suggestions au Quai d’Orsay incitent à penser que le ministère des affaires étrangères saoudien n’est pas totalement étranger à sa démarche.

    « Il semble que la recherche d’un consensus saoudo-français puisse contribuer à l’élaboration d’une vision commune acceptable par toutes les parties et avoir une influence sur la décision de mettre fin à la guerre », affirme le document. Contacté, l’ambassadeur d’#Algérie à Paris n’a pas souhaité faire de commentaire.

  • Guerre Israël-Hamas : « Les dirigeants israéliens n’ont pas compris que, dans une guerre asymétrique, le faible finit en général par l’emporter sur le fort », Sophie Bessis
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/24/guerre-israel-hamas-les-dirigeants-israeliens-n-ont-pas-compris-que-dans-une

    Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, nombre d’esprits que l’on pouvait jusqu’ici qualifier de raisonnables somment les uns et les autres de choisir leur camp. La seule attitude raisonnable est de refuser une telle injonction et de tenter de comprendre, sachant que comprendre n’équivaut pas à justifier. Car de quoi parle-t-on ? Si le Hamas s’était contenté d’enfoncer le mur de sécurité israélien et d’attaquer les casernes de Tsahal [l’armée israélienne], son opération aurait été légitime, quelle que soit la répugnance que peut inspirer un mouvement de nature fondamentaliste et totalitaire, car il aurait pulvérisé la certitude qu’a Israël de sa toute-puissance et l’aurait peut-être ramené au principe de réalité. Mais le #massacre de centaines de #civils israéliens ne peut être considéré comme un acte de résistance à l’occupant et doit être condamné sans réserves.

    L’histoire des luttes de libération du XXe siècle nous enseigne que le refus des colonisateurs de négocier avec leurs responsables considérés comme les plus modérés a radicalisé ces derniers ou a laissé la voie libre à leurs éléments les moins disposés au compromis. Toutes ces luttes ont montré que le désespoir des dominés, l’absence de perspectives engendrée par l’entêtement des occupants à occuper ont fini par convaincre les premiers que la violence seule pouvait les libérer. Ils sont alors devenus des terroristes.

    C’est ainsi que l’on a qualifié entre autres le Vietcong, le Front de libération national algérien et, jusqu’en 1993, l’Organisation de libération de la #Palestine, avant de les reconnaître comme des interlocuteurs obligés. Il faut rappeler à cet égard qu’au cours des dernières décennies, le Mossad [les services de renseignement extérieur israéliens] a systématiquement assassiné des dirigeants palestiniens sinon les plus modérés, du moins les plus politiques, à l’instar d’Abou Jihad [en 1988], laissant il est vrai aux franges les plus extrémistes du mouvement palestinien, comme le groupe d’Abou Nidal, le soin d’éliminer ceux qu’il épargnait.

    Le retour du refoulé colonial

    Le vocabulaire des situations coloniales est d’une affligeante monotonie : quand la violence répond à la violence parce que toutes les autres routes ont été coupées, celle de l’oppresseur est passée sous silence et celle de l’opprimé devient l’emblème du mal et de la cruauté qui caractérisent son essence et sa culture.

    Malheureusement, les prises de position unilatérales des dirigeants occidentaux en faveur d’Israël ont toutes relevé de cette rhétorique du pire. Leurs déclarations semblent en outre indiquer que ce n’est pas seulement les massacres de masse commis par le Hamas qu’ils ont condamné, c’est l’idée même qu’une action armée palestinienne puisse être menée contre l’Etat hébreu. Le Hamas ne s’est pas contenté de cette dernière et a, par l’ampleur de ses tueries, donné à Israël l’occasion de décupler l’hubris qui caractérise depuis des décennies sa politique et qui a atteint des sommets ces dernières années. Comment expliquer une telle partialité sinon par un retour bruyant du refoulé colonial de ces puissances à l’imperium désormais contesté ?

    L’#histoire, à cet égard, est friande de paradoxes. Alors que, durant des siècles, la figure du #juif a représenté en Europe l’intrusion sur son sol de l’Orient, Israël est aujourd’hui le bastion avancé de l’#Occident au cœur même d’un #Orient vu comme de plus en plus menaçant. C’est ce bastion que les Occidentaux entendent défendre coûte que coûte sans voir qu’à manquer de justice ils encouragent la folle dérive de leur protégé et entretiennent le feu au lieu de tenter de l’éteindre. Pas un seul d’entre eux n’a évoqué l’urgente nécessité de remettre la question politique de la #colonisation au cœur de l’actualité. Les moins frileux se contentent d’appeler à rechercher des « solutions » et à accroître l’aide humanitaire à une population ici écrasée sous les bombes, là survivant sous la botte d’une armée d’occupation et livrée aux exactions des #colons qu’elle protège.

    Illusoire protection

    Leur silence sur les raisons profondes de la dévastation en cours est devenu à ce point inacceptable qu’il a réussi la prouesse de dresser contre eux les régimes arabes les moins recommandables, de l’#Egypte à l’#Arabie_saoudite, d’ordinaire prêts à accepter toute instruction de Washington contre quelques milliards de dollars ou des livraisons d’armes supplémentaires. Cela ne suffit plus. Eux aussi, si dictatoriaux soient-ils, doivent tenir compte d’opinions publiques dont l’#antisionisme est porté par cette nouvelle guerre à l’incandescence. Que ce dernier se mue trop souvent en haine du juif est déplorable, et la récente dégradation d’un mausolée juif en Tunisie, que le pouvoir a laissé faire, montre la progression de ce mal.

    Mais ici aussi, il convient de revenir en arrière. Depuis sa création, aidé en cela une fois de plus par l’Occident, Israël s’est érigé en seule incarnation du peuple juif – une notion en soi problématique – qu’il entendait réunifier, tout juif ayant aux yeux de ses dirigeants pour devoir de le défendre sans conditions. Nombre d’entre eux se sont pliés à ce commandement. D’autres s’y refusent, plus nombreux qu’on ne le croit. Mais tous seront en danger tant qu’on les confondra avec un Etat dont la politique coloniale devient au fil des ans d’une brutalité sans limites.

    Convaincu depuis sa création que la force prime sur le droit, désormais aveuglé par sa soif de #vengeance et par l’illusoire protection que lui offrent ses alliés occidentaux dont les interventions dans la région ont depuis plus d’un siècle davantage fait partie des problèmes que de leur solution, l’Etat israélien est aujourd’hui entre les mains d’extrémistes qui n’ont rien à envier à leurs ennemis jurés du Hamas. Les deux se ressemblent dans la mesure où les deux voient dans l’anéantissement de l’autre la seule condition de leur survie.

    Ce que les dirigeants israéliens n’ont cependant pas compris, c’est que, dans une guerre asymétrique, le faible finit en général par l’emporter sur le fort. A oublier cette leçon, ils risquent de rééditer la fin tragique du Samson de la Bible qui, dans le même geste, ensevelit les Philistins sous les décombres de leur demeure et se suicida.

    Sophie Bessis est historienne et politiste. Son dernier ouvrage paru est « Je vous écris d’une autre rive. Lettre à Hannah Arendt » (Elyzad, 2021)

    #Hamas #Israël #exterminisme

  • « Une partie de l’opinion palestinienne pourrait se retourner contre le Hamas », Dominique Vidal
    https://basta.media/Israel-Palestine-objectifs-des-attaques-du-Hamas-riposte-israelienne-bombar

    basta ! : Quels sont les objectifs du Hamas ? Pourquoi s’attaquer à des kibboutz ou tuer systématiquement les civils israéliens rencontrés sur le passage de leurs commandos ? Pourquoi ne pas avoir ciblé spécifiquement des objectifs militaires ?

    Dominique Vidal : En préambule, quiconque s’en prend à des civils, qu’ils soient israéliens ou palestiniens, que ce soit dans les kibboutz dont les habitants ont été massacrés ou sous les bombes israéliennes à Gaza, commet des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Quand on dit qu’il ne faut pas deux poids deux mesures, cela s’applique dans les deux sens.

    C’est la première fois depuis 1948 que des combattants armés étrangers pénètrent sur le sol israélien. Cela ne s’était jamais produit, même en 1973 avec la guerre du Kippour – car c’est cette date, 50 ans après, que le Hamas a choisi pour déclencher son attaque. À l’époque, des soldats syriens et égyptiens ont attaqué le plateau du Golan [territoire syrien à l’époque occupé par Israël après la guerre de 1967, ndlr], et le canal de Suez, mais aucun n’a pénétré sur le territoire israélien en tant que tel. Donc ce qui s’est passé ce 7 octobre est vraiment sans précédent.

    Cette opération aussi préparée, massive, brutale et sanglante répond à trois motivations. La première est de traumatiser les Israéliens. C’est à mon avis un raisonnement absurde, qui ne tient pas compte des leçons de l’histoire, y compris de celle du Hamas. Lorsque, pendant la seconde intifada (de 2000 à 2005), le Hamas a mené des attentats kamikazes – environ 600 à 700 Israéliens sont morts dans ces attentats –, cela a contribué à faire basculer une partie de la population israélienne, y compris celle plutôt favorable au « processus de paix », vers la droite et l’#extrême_droite.

    #Palestine #Hamas #Gaza #Marwan_Barghouti #Israël #crimes_de_guerre #Iran #Arabie_Saoudite

    • Pourquoi le Hamas ne s’est-il pas contenté d’obtenir des avancées en négociant avec Israël ?

      C’est ce qu’il a fait jusqu’à ce 7 octobre. De bombardement en bombardement, d’attentat en attentat, on a quand même assisté à une forme d’alliance entre ces deux meilleurs ennemis que sont le Hamas et Israël. Les autorités israéliennes ont facilité la constitution du Hamas dès 1987 puis son développement pour qu’il puisse devenir un concurrent sérieux du Fatah, comme le raconte Charles Enderlin [correspondant de France 2 au Proche-Orient pendant plus de trente ans, ndlr] dans son livre Le grand aveuglement : Israël et l’irrésistible ascension de l’islam radical. L’objectif à l’époque était de diviser les Palestiniens pour les maîtriser plus facilement. Ce jeu s’est poursuivi avec Netanyahou pour affaiblir l’Autorité palestinienne.

    • Israël a avant toute chose créé (et j’estime que cela fut fait sciemment), les conditions d’apparition du Hamas en choisissant d’envahir le Liban pour liquider l’OLP ("paix en Gallilée", 1982), une tâche qui fut pour partie déléguée aux phalangistes libanais (massacres de palestiniens commis à Sabra et Chatila).

      37 ans après, la blague de « Bibi » 2019 (pour être peinards, encourageons le financement du Hamas) n’est que rappel obscène de ce choix, maintenu.

      et c’est ce qui vient de changer.

      #Benyamin_Netanyahou

    • Benyamin Netanyahou . Made in USA
      https://www.monde-diplomatique.fr/mav/98/VIDAL/16573

      Que M. Benyamin Netanyahou soit tombé, enfant, dans la marmite de l’extrême droite ne saurait surprendre : son père avait été le secrétaire du fondateur du mouvement sioniste révisionniste, Zeev Jabotinsky – que Benito Mussolini, un expert, qualifiait de « fasciste ». Réactionnaire, Benzion Netanyahou le fut au point d’abandonner, en 1963, un #Israël jugé « socialiste » pour s’exiler aux Etats-Unis.

      Pour « Bibi » commence une adolescence américaine. Certes, en 1967, à 18 ans, il part pour Israël prendre place, comme son frère Yonathan (qui trouvera la mort lors du sauvetage des otages d’Entebbe), dans l’unité d’élite de l’armée. 1973, retour outre-Atlantique. Sous le patronyme de Ben Nitaï, il devient américain et étudie l’économie au Massachusetts Institute of Technology.

      Après un passage en Israël, où… il vend des meubles, M. Netanyahou revient à New York. Ami de son père, l’ambassadeur israélien d’alors, Moshe Arens, l’appelle en 1982 à ses côtés. Le jeune diplomate – qui a rechangé de citoyenneté – apprend le bon usage des médias. Choyé par les vedettes de la télévision, il gravit les échelons : représentant d’Israël aux Nations unies en 1984, vice-ministre des affaires étrangères d’Israël en 1988, vice-ministre dans le cabinet du premier ministre en 1991.

      La victoire d’Itzhak Rabin met provisoirement fin à son ascension. « Bibi » prend alors la tête du Likoud, auquel il impose ses recettes. Américain, il ne le reste pas seulement par son accent bostonien. Economiquement, il ne jure que par la politique libérale de Milton Friedmann : privatisation des entreprises publiques, réduction du déficit budgétaire au détriment des services publics et des programmes sociaux, abaissement du taux d’imposition des riches comme des entreprises, etc.

      Stratégiquement, il s’inscrit pleinement dans la croisade contre le terrorisme, à laquelle il consacre trois livres. Il y regrette le soutien du président William Clinton à l’autonomie palestinienne, affirmant : « De même que les zones de libre échange stimulent le commerce, la création d’une “zone de libre-terrorisme” ne peut qu’encourager cette pratique. »

      Telle est l’inspiration du programme du gouvernement qu’il dirige à partir de 1996. M. Netanyahou inscrit son pays dans la mondialisation tout en multipliant les provocations contre les accords d’Oslo : ouverture du tunnel au bas de l’esplanade des Mosquées, construction de la colonie de Har Homa, sabotage du miniaccord de Wye River… Battu par M. Ehoud Barak en 1999, il se rabat sur la direction du Likoud, mais y trouve plus à droite que lui : le général Ariel Sharon lui souffle le leadership de l’opposition, avant d’être élu chef du gouvernement. Dès lors, il n’a plus d’autre choix que de participer à celui-ci, tout en jouant la surenchère, dans l’espoir de tirer un jour son épingle du jeu…

      Histoires d’Israël « manière de voir » 2008 un n° coordonné par Dominique Vidal.
      https://www.monde-diplomatique.fr/mav/98
      Week-end portes ouvertes : tous les articles en accès libre !

  • Pierre Razoux, historien : « Le Hamas fait tout pour attirer Israël dans le piège d’une opération terrestre »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/11/le-hamas-fait-tout-pour-attirer-israel-dans-le-piege-d-une-operation-terrest

    Il aurait pu s’agir du teaser d’une nouvelle saison de la série-culte israélienne Fauda [centrée sur les forces spéciales de l’armée], mais les images choquantes qui circulent depuis samedi 7 octobre et le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël reflètent le drame bien réel qui se noue autour de Gaza.

    Ce monsieur, que je ne connais(sais) pas, parle du Moyen-Orient à travers les séries télé (israéliennes) et les jeux vidéo. C’est brillant !...

    Extrait de sa notice Wikipedia : "Il est auditeur de la 67e session nationale « politique de défense » de l’Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2014-2015). Il a créé également un jeu de guerre sur plateau qui a été commercialisé en mai 2017. Il est l’auteur d’un autre jeu nommé FITNA, d’après un mot arabe relatif aux rivalités entre musulmans, et pouvant être traduit par « révolte, agitation, sédition », sur les guerres au Moyen-orient."

    • Il est de toute façon très improbable que le Hezbollah prenne le risque de tout perdre en se lançant dans un conflit avec Israël, alors même qu’il s’est imposé comme l’acteur dominant au #Liban. L’#Iran n’a pas non plus intérêt à encourager le Hezbollah à attaquer Israël, alors même que la guerre déclenchée par le Hamas lui permet d’atteindre quatre objectifs importants : neutraliser la tentative de normalisation entre l’#Arabie_saoudite et Israël, focaliser l’attention du gouvernement israélien sur le front intérieur plutôt que sur le front extérieur (notamment au Sud-Caucase), affaiblir la posture dissuasive de Tsahal et donner une idée des dégâts que le #Hezbollah pourrait infliger à Israël en cas de confrontation majeure.

      Au regard d’un tel résultat, il est même légitime de se demander si les Iraniens, excellents joueurs d’échecs, n’ont pas manipulé le Hamas à son insu pour l’envoyer se sacrifier contre #Israël afin de servir leurs intérêts. Il n’est pas certain que le #Hamas, qui a brûlé ses vaisseaux, l’emportera face à la détermination des Israéliens. L’histoire tranchera.
      https://justpaste.it/d37lt

      #Palestine #Gaza

  • Emergence d’économie hors-pétrole en Arabie Saoudite, perçue par le FMI.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4508

    Les atouts de l’Arabie Saoudite qui ont pesé auprès des décideurs des BRICS, dans le processus d’élargissement ouvert aux candidatures peu soupçonneuses pour leur admission, sont les vrais critères financiers, ainsi que la teneur des réformes politiques. Ils ont tranché favorablement pour les Ibn-Saoud. Les flux financiers qui s’articulent dans une dynamique de changement, Ryad a déjà un florissant secteur, le tourisme religieux, d’où sont puisées de faramineuses taxes de séjours. Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / #Arabie_Saoudite,_Qatar,_Koweït,_EAU,_Moyen-Orient,_monarchies,_arabes,_musulmans, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, Russie, Poutine, Europe de l’Est, , Chine, réforme, développement, environnement, Asie, , Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , (...)

    #Grands_événements_:Gigantisme_de_l’inattendu. #Russie,_Poutine,_Europe_de_l’Est, #Chine,réforme,_développement,_environnement,_Asie, #Terrorisme_,islamisme,Al-Qaeda,politique,_ #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient,

  • #The_Line (#Arabie_saoudite)

    The Line (arabe : ذا لاين) est un projet de #ville_intelligente saoudienne futuriste situé à #Neom dans la province de# Tabuk conçu de telle sorte qu’il n’y ait ni voitures ni rues, et que la ville n’émette pas de carbone.

    En octobre 2022, les travaux d’excavation ont commencé sur toute la longueur du projet.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Line_(Arabie_saoudite)
    #smart_cities #smart_city #urban_matter #car_free #zéro_émissions #ligne #villes #futurisme #utopie (well...) #NEOM #Trojena #Sindalah #Oxagon

    –—

    THE FUTURE OF URBAN LIVING

    A cognitive city stretching across 170 kilometers, from the epic mountains of NEOM across inspirational desert valleys to the beautiful Red Sea. A mirrored architectural masterpiece towering 500 meters above sea level, but a land-saving 200 meters wide. THE LINE redefines the concept of urban development and what cities of the future will look like. A civilizational revolution, its unparalleled livability can be explored at THE LINE Exhibition – now welcoming visitors in Riyadh.

    https://www.neom.com/en-us/regions/theline

    voir aussi:
    Nine million people in a city 170km long; will the world ever be ready for a linear metropolis?
    https://seenthis.net/messages/972395

  • Migrants tués en Arabie saoudite : l’Ethiopie annonce une enquête conjointe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/22/migrants-tues-en-arabie-saoudite-l-ethiopie-annonce-une-enquete-conjointe_61

    Migrants tués en Arabie saoudite : l’Ethiopie annonce une enquête conjointe
    L’Arabie saoudite, elle, conteste les conclusions d’un rapport affirmant que ses gardes-frontières auraient tué des « centaines » de migrants éthiopiens.
    Le Monde avec AFP
    Le gouvernement éthiopien a annoncé, mardi 22 août, qu’il allait mener une enquête conjointe avec l’Arabie saoudite, après la publication, la veille, d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) accusant des gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des « centaines » de migrants éthiopiens entre mars 2022 et juin 2023. « Le gouvernement éthiopien enquêtera rapidement sur l’incident en collaboration avec les autorités saoudiennes », a annoncé le ministère des affaires étrangères dans un communiqué publié sur le réseau social X (anciennement Twitter). « A ce stade critique, il est fortement recommandé de faire preuve de la plus grande retenue et de ne pas faire de déclarations inutiles jusqu’à ce que l’enquête soit terminée », ajoute le ministère, assurant que « les deux pays, malgré cette malheureuse tragédie, entretiennent d’excellentes relations de longue date ». Dans son rapport, l’ONG affirme que les gardes-frontières saoudiens ont tué des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe via la frontière avec le Yémen, entre mars 2022 et juin 2023.
    Les autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par l’ONG. Une source gouvernementale a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que ceux-ci sont « infondés et ne reposent pas sur des sources fiables ». « La France suit étroitement le respect des droits de l’homme en Arabie saoudite et au Yémen », souligne le ministère des affaires étrangères français dans une déclaration à l’AFP. « Nous abordons ces questions avec les autorités saoudiennes, y compris au plus haut niveau, et les appelons au respect du droit international et à la protection des populations civiles », a ajouté le Quai d’Orsay.Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a salué mardi « l’annonce par le gouvernement éthiopien d’une enquête conjointement avec les autorités d’Arabie saoudite » à la suite de ces accusations qui suscitent l’« inquiétude ». « Nous soulèverons cette question avec les autorités d’Arabie saoudite et aussi avec les autorités houthistes de facto au Yémen », a ajouté M. Stano, lors d’un point presse à Bruxelles. Les Etats-Unis, partenaires de longue date de la monarchie du Golfe, ont également appelé à l’ouverture d’une enquête. « Nous avons fait part de nos inquiétudes concernant ces allégations au gouvernement saoudien », a précisé un porte-parole du département d’Etat. « Nous appelons les autorités saoudiennes à conduire une enquête approfondie et transparente et à respecter leurs obligations en vertu du droit international », a-t-il ajouté.Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a par ailleurs jugé le rapport de HRW « très inquiétant ». « Je sais que notre bureau des droits humains est au courant de la situation et a eu des contacts [sur place], mais il est très difficile pour lui de confirmer la situation à la frontière », a-t-il déclaré.
    Le rapport s’appuie sur des entretiens avec trente-huit migrants éthiopiens qui ont tenté de passer en Arabie saoudite via le Yémen, sur des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ». Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW.« Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie » de balles, témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courait pour sauver nos propres vies ». HRW appelle Riyad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations. Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans.

    #Covid-19#migrant#migration#arabiesaoudite#yemen#ethiopie#frontiere#mortalite#ONU#droit#violence#asile#routemigratoire#corneafrique#postcovid

  • En #Arabie_Saoudite, les #gardes-frontières auraient abattu des « centaines » de #migrants_éthiopiens

    L’ONG Human Rights Watch dévoile ce lundi 21 août un rapport selon lequel des migrants éthiopiens ont été tués par les gardes-frontières saoudiens alors qu’ils tentaient d’entrer dans le pays en passant par le #Yémen. Ces meurtres pourraient constituer un crime contre l’humanité.

    Un massacre « à l’abri du regard du reste du monde ». Les gardes-frontières saoudiens ont tué depuis l’an dernier des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé ce lundi 21 août l’ONG Human Rights Watch (HRW). « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW.

    Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie Saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. Le #meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un #crime_contre_l’humanité, estime l’ONG. « Nous parlons d’un minimum de 655 personnes, mais il est probable qu’il s’agisse de milliers », a déclaré Nadia Hardman à la BBC. « Ce que nous avons documenté, ce sont essentiellement des massacres, a-t-elle ajouté. Les gens ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps éparpillés sur les flancs des collines ».

    Ryad accusé de « détourner l’attention » de « ces crimes horribles »

    Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie Saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Ryad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée.

    L’année dernière, des experts de l’ONU avaient déjà fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants »dans le sud de l’Arabie Saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les #Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales.

    Entretiens et images satellites

    Pour en arriver à de telles conclusions, Human Right Watch s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de passer en Arabie Saoudite depuis le Yémen, des images satellite et des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ».

    Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie (de balles) », témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies ».

    Auprès de la BBC, plusieurs personnes qui ont tenté de passer la frontière en pleine nuit racontent les scènes d’horreurs. « Les tirs n’ont pas cessé, témoigne Mustafa Soufia Mohammed âgé 21 ans. Je n’ai même pas remarqué qu’on m’avait tiré dessus. Mais lorsque j’ai essayé de me lever et de marcher, une partie de ma jambe m’a échappé ». La jambe de Mustafa a ensuite dû être amputée sous le genou l’obligeant aujourd’hui à marcher avec des béquilles et une prothèse mal ajustée. Zahra [le prénom a été modifié par le média britannique] a, elle, eu tous les doigts d’une main arrachée à cause d’une pluie de balles.

    D’après l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies, plus de 200 000 personnes tentent chaque année ce voyage périlleux qui traverse la mer la #Corne_de_l’Afrique jusqu’au Yémen, pour atteindre l’Arabie saoudite. HRW appelle Ryad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.

    AFP / Libération / https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-arabie-saoudite-les-gardes-frontieres-auraient-abattu-des-centaines-de

    VIDEO. https://www.youtube.com/watch?v=f90vwqCYU1c&t=4s

    FR. https://www.hrw.org/fr/news/2023/08/21/arabie-saoudite-massacres-de-migrants-la-frontiere-du-yemen

    EN. https://www.hrw.org/news/2023/08/21/saudi-arabia-mass-killings-migrants-yemen-border

    AR. https://www.hrw.org/ar/news/2023/08/21/saudi-arabia-mass-killings-migrants-yemen-border

    #massacre #migrations #réfugiés #frontières #rapport #HRW

  • Des « centaines » de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, selon Human Rights Watch
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/21/des-centaines-de-migrants-ethiopiens-tues-par-les-garde-frontieres-saoudiens

    Des « centaines » de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, selon Human Rights Watch
    L’ONG de défense des droits humains s’appuie sur des témoignages, des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux.
    Le Monde avec AFP
    Les garde-frontières saoudiens ont tué depuis 2022 des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du golfe Persique passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé, lundi 21 août, l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
    Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW. Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Riyad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et de la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée. Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l’humanité, estime l’ONG. Des experts de l’ONU ont fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants » dans le sud de l’Arabie saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales. HRW s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens qui ont tenté de passer en Arabie saoudite depuis le Yémen, sur des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ».
    Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les garde-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ». Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie » de balles, témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courait pour sauver nos propres vies ». HRW appelle Riyad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.

    #Covid-19#migrant#migration#arabiesaoudite#yemen#afrique#ONU#ONG#droitshumains#violence#mortalite#routemigratoire#cornedeafrique#crisehumanitaire#frontiere#postcovid

  • En Arabie Saoudite, les gardes-frontières auraient abattu des « centaines » de migrants éthiopiens https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-arabie-saoudite-les-gardes-frontieres-auraient-abattu-des-centaines-de

    https://youtu.be/f90vwqCYU1c?feature=shared

    Un #massacre « à l’abri du regard du reste du monde ». Les gardes-frontières saoudiens ont tué depuis l’an dernier des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé ce lundi 21 août l’ONG #Human_Rights_Watch (HRW). « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW.

    Des centaines de milliers d’#Ethiopiens travaillent en #Arabie_Saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. Le meurtre « généralisé et systématique » des #migrants éthiopiens pourrait même constituer un #crime_contre_l’humanité, estime l’ONG. « Nous parlons d’un minimum de 655 personnes, mais il est probable qu’il s’agisse de milliers », a déclaré Nadia Hardman à la BBC. « Ce que nous avons documenté, ce sont essentiellement des massacres, a-t-elle ajouté. Les gens ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps éparpillés sur les flancs des collines ».

    Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie Saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Ryad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée.

    L’année dernière, des experts de l’ONU avaient déjà fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants » dans le sud de l’Arabie Saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales.

    Pour en arriver à de telles conclusions, Human Right Watch s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de passer en Arabie Saoudite depuis le Yémen, des images satellite et des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ».

    Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie (de balles) », témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies ».

    Auprès de la BBC, plusieurs personnes qui ont tenté de passer la frontière en pleine nuit racontent les scènes d’horreurs. « Les tirs n’ont pas cessé, témoigne Mustafa Soufia Mohammed âgé 21 ans. Je n’ai même pas remarqué qu’on m’avait tiré dessus. Mais lorsque j’ai essayé de me lever et de marcher, une partie de ma jambe m’a échappé ». La jambe de Mustafa a ensuite dû être amputée sous le genou l’obligeant aujourd’hui à marcher avec des béquilles et une prothèse mal ajustée. Zahra [le prénom a été modifié par le média britannique] a, elle, eu tous les doigts d’une main arrachée à cause d’une pluie de balles.

    D’après l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies, plus de 200 000 personnes tentent chaque année ce voyage périlleux qui traverse la mer la Corne de l’Afrique jusqu’au Yémen, pour atteindre l’Arabie saoudite. HRW appelle Ryad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.

  • Des centaines de milliers de pèlerins présents au premier jour du hadj à La Mecque
    https://www.lemonde.fr/religions/article/2023/06/25/des-centaines-de-milliers-de-pelerins-presents-au-premier-jour-du-hadj-a-la-

    Des centaines de milliers de pèlerins présents au premier jour du hadj à La Mecque
    Après trois ans de limitation du nombre de participants en raison de la crise sanitaire, plus de deux millions de pèlerins sont attendus cette année en Arabie saoudite dans la ville sacrée de l’islam.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 25 juin 2023 à 10h49, modifié le 25 juin 2023 à 11h00
    Sous une chaleur écrasante, le hadj a débuté dimanche 25 juin à La Mecque avec des centaines de milliers de musulmans, le premier pèlerinage avec autant de fidèles dans le royaume saoudien que lors des années ayant précédé la pandémie de Covid-19.Plus de deux millions de pèlerins, venus de 160 pays, sont attendus cette année dans la ville la plus sacrée de l’islam, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, après trois ans de limitation du nombre de participants en raison de la crise sanitaire. Au cœur de la Grande Mosquée de La Mecque, les fidèles ont commencé samedi à effectuer le tawaf, soit les processions autour de la Kaaba, une grande structure cubique drapée d’un tissu noir brodé d’or, vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour la prière.
    Un des cinq piliers de l’islam, le hadj doit être accompli au moins une fois dans la vie d’un musulman pratiquant qui en a les moyens. Il consiste en une série de rites religieux accomplis pendant plusieurs jours dans la ville sainte et ses environs.Les pèlerins se rendront dimanche soir à Mina, à environ 5 kilomètres de la Grande Mosquée, avant le rite principal au mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon.
    L’accueil des deux principaux pèlerinages musulmans, le hadj et l’omra (petit pèlerinage), confère du prestige et une légitimité aux dirigeants saoudiens. (...)
    Le hadj, qui coûte au moins 5 000 dollars par personne, est une importante source de revenus pour le premier exportateur mondial de pétrole, qui tente de diversifier son économie. Avant la pandémie de Covid-19, il rapportait plusieurs milliards de dollars par an. Les autorités espèrent cette année se rapprocher du seuil des 2,5 millions de pèlerins atteint en 2019, après avoir accueilli 926 000 visiteurs en 2022. En 2020 et 2021, au plus fort de la crise sanitaire, quelques milliers de personnes seulement avaient été admises.C’est aussi l’occasion, pour les autorités saoudiennes, de montrer des signes d’ouverture dans le royaume ultraconservateur, face aux nombreuses accusations de violation des droits humains. Ainsi, depuis 2021, l’Arabie saoudite autorise les femmes à faire le pèlerinage sans être accompagnées d’un tuteur masculin. Parallèlement, en août 2022, la justice saoudienne condamnait la jeune doctorante en médecine Salma Al-Chehab à trente-quatre ans de prison pour avoir partagé des messages en faveur des droits des femmes.

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#arabiesaoudite#mecque#pelerinage#islam#sante

  • Pourquoi faut-il réhabiliter la langue berbère dans l’histoire du Maghreb ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-histoire/pourquoi-faut-il-rehabiliter-la-langue-berbere-dans-l-histoire-du-maghre

    Comment les anciennes colonies françaises devenues des Etats indépendants ont-elles fréquemment emprunté aux colonisateurs des arguments visant à légitimer aux yeux du monde leur nouvelle identité nationale ?

    Dans les pays du #Maghreb, par exemple, les manuels scolaires et les programmes de la télévision nationale véhiculent des récits mémoriels visant à renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens à la nation en recourant à une vision univoque et tronquée de l’histoire. Ces discours officiels répètent inlassablement qu’après la conquête arabe du VIIe siècle, les #Berbères se seraient instantanément convertis à l’islam sunnite, et que leur langue n’aurait jamais dépassé le stade oral propre aux usages locaux. Même les historiens ont longtemps admis, tacitement, que face à une #langue_arabe conquérante qui occupait le champ de l’écrit et des fonctions de communication prestigieuses, le berbère aurait joué le rôle d’un dialecte marginal et dépourvu de prestige.

    Pourtant, des recherches récentes ont montré que les sources arabes médiévales infirment largement cette vision des choses. Elles prouvent que l’histoire du Maghreb, depuis la conquête arabe jusqu’aux empires berbères, s’est déroulée dans un cadre bilingue arabe-berbère, et parfois même dans un monolinguisme berbère. Ces études nous permettent de comprendre comment la promotion du berbère comme langue de la prédication est allé de pair avec une #islamisation et une #arabisation de la langue.

    Après la conquête arabe de 670, les révoltes populaires eurent pour conséquence la formation de plusieurs royaumes berbères indépendants. La fuite de la majorité des Arabes qui s’étaient installés au Maghreb contribua fortement à freiner l’arabisation des populations. Bien que ces textes ne soient pas parvenus jusqu’à nous, les spécialistes pensent que la diffusion de l’Islam se fit alors en s’appuyant sur des corans écrits en berbère. Sous la dynastie des Almohades - un mouvement religieux berbère qui se transforma en empire pour gouverner le Maghreb et l’Andalousie entre le milieu du XIIᵉ et le XIIIᵉ siècle - le berbère bénéficia du statut de langue sacrée et fut, à ce titre, considéré comme digne d’être diffusé par écrit. (...)

    Bibliographie :

    Mehdi Ghouirgate, « Le berbère au Moyen Âge. Une culture linguistique en cours de reconstitution », Annales. Histoire, Sciences sociales, 2015, n°3, p. 577-606.

    #radio #histoire

  • Le #plastique, la nouvelle bombe climatique de #TotalEnergies

    Fabriqué à partir de #pétrole, le plastique est en train de devenir la nouvelle façon d’engranger des #profits pour les #industries_fossiles. TotalEnergies vient de s’associer avec #Saudi_Aramco, le plus gros pétrolier du monde, pour ériger un #complexe_pétrochimique géant en #Arabie_saoudite. Leur but : nous inonder de plastique, au détriment du climat.

    L’information est passée complètement inaperçue. Pour cause, elle a été communiquée juste avant Noël dernier, dans la torpeur des vacances de fin d’année.

    TotalEnergies et Saudi Aramco, le plus gros groupe pétrolier mondial, ont annoncé conjointement la construction d’un « complexe pétrochimique géant en Arabie saoudite ».

    Baptisé « #Amiral », ce site de « taille mondiale » représente un investissement colossal de plus de 10 milliards d’euros, pour un démarrage prévu en 2027. L’objectif de cette méga-usine : fabriquer à partir de pétrole des matières plastiques.

    Le plastique est en effet issu à 99 % de composés fossiles. Il est notamment fabriqué à partir de #naphta, un liquide issu de la distillation du pétrole. Pour produire du plastique, le secteur #pétrochimique utilise donc du pétrole à la fois comme matière première et comme énergie – ce qui le classe au rang des industries les plus énergivores du monde.

    Pourquoi les pétroliers misent-ils si gros sur le plastique ? Les ressources en énergies fossiles s’épuisant, et voulant anticiper la fin progressive des moteurs à essence dans les pays du Nord, les multinationales de l’or noir cherchent de nouveaux gisements de croissance pour valoriser leurs barils de brut.

    Et utiliser le pétrole pour produire les matériaux plastiques utilisés dans les emballages, les ordinateurs, les smartphones, les détergents ou les vêtements s’avère particulièrement juteux car la demande explose.

    Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la consommation de plastique a quadruplé en 30 ans sous l’effet des marchés émergents. Les perspectives de profits s’annoncent mirifiques : alors qu’en Amérique du Nord, la consommation de plastique par habitant dépasse les 200 kilogrammes par an, elle est de l’ordre de 45 kilogrammes en Chine, à peine une dizaine en Inde.

    « Ce sera l’un des projets les plus profitables de notre portefeuille », s’est réjoui Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, en 2018, lorsque les deux rois du pétrole ont annoncé un premier accord pour le complexe Amiral. Amin Nasser, le PDG de la compagnie saoudienne Saudi Aramco, a pour sa part déclaré : « Le secteur de la pétrochimie a connu une croissance significative au niveau mondial, il constitue l’un des futurs moteurs de la croissance. »

    La pétrochimie mondiale dévore déjà 15 % de la production totale de pétrole et incarne « la principale source de croissance de l’utilisation du pétrole », selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Au rythme actuel de production, le pétrole sera à terme plus utilisé pour fabriquer du plastique que comme carburant pour les voitures.
    Boom climaticide

    Aujourd’hui, une tonne de plastique finit dans l’océan toutes les trois secondes. Selon le programme de l’ONU pour l’environnement, les plastiques représentent « au moins 85 % du total des déchets marins » et constituent l’une des principales menaces pour la préservation de notre planète.

    1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins meurent tous les ans à cause de l’ingestion de plastique. Par ailleurs, les micro-plastiques sont désormais omniprésents dans la chaîne alimentaire humaine.

    Ce matériau constitue également une menace grandissante pour le climat. L’industrie du plastique est la source de gaz à effet de serre industriel qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Rien qu’en 2019, la production et l’incinération du plastique avaient rejeté plus de 850 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère – soit presque autant que ce qu’a émis l’Allemagne durant cette même année.

    Si le plastique se développe comme prévu actuellement, d’ici à 2030, ses émissions pourraient atteindre 1,34 gigatonne par an, l’équivalent des émissions rejetées par près de 300 centrales à charbon.

    « Nos économies sont fortement dépendantes des produits pétrochimiques, mais le secteur fait l’objet de beaucoup moins d’attention qu’il ne le devrait, alertait, dès 2018, Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. La pétrochimie est l’un des principaux angles morts du débat mondial sur l’énergie. »
    Capitalisme plastique

    À l’heure actuelle, les géants pétro-gaziers investissent massivement dans le plastique, notamment sur le continent asiatique où se situent 80 % des complexes pétrochimiques que le secteur fossile compte construire d’ici à 2025.

    Le top départ vers cette nouvelle manne de pétro-profits a été sifflé par Saudi Aramco, le premier exportateur mondial de pétrole qui a engrangé en mars dernier des bénéfices record gigantesques de 161 milliards de dollars. En novembre 2018, son patron Amin Nasser a en effet annoncé que sa firme investirait 100 milliards de dollars dans la pétrochimie au cours de la prochaine décennie. « L’énorme croissance de la demande de produits chimiques nous offre une fantastique fenêtre d’opportunité, s’est-il targué. Mais de telles fenêtres, par leur nature même, n’offrent un maximum de bénéfices qu’à ceux qui agissent rapidement. »

    Pour tisser à toute vitesse son maillage d’usines de plastique à travers l’Asie, Saudi Aramco n’hésite pas à s’allier avec d’autres industriels comme l’américain #ExxonMobil, le malaisien #Petronas ou la compagnie tricolore TotalEnergies.

    Pour leur pôle pétrochimique pharaonique Amiral, la multinationale saoudienne et TotalEnergies ont prévu de s’installer à #Al-Jubail, sur la côte est de l’Arabie saoudite, où les deux firmes exploitent déjà depuis 2014 une raffinerie géante, considérée comme l’une des plus rentables au monde.

    Contactée par Mediapart (voir notre Boîte noire), TotalEnergies explique que le complexe produira, à destination « du marché domestique et asiatique essentiellement », un million de tonnes de polyéthylène par an, la matière plastique la plus commune qui entre dans le processus de fabrication de nombreux produits de notre vie quotidienne – emballages, bouteilles, sacs plastiques, câbles, etc.

    Interrogé sur l’impact climatique d’Amiral, TotalEnergies a répondu que « ce projet s’inscrit pleinement dans l’objectif de la compagnie d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et dans [leur] ambition de promouvoir une économie circulaire des plastiques en Arabie saoudite ».

    Et d’ajouter : « Le pétrole sera au service de la fabrication de plastiques, notamment issus du recyclage, et qui contribuent à l’amélioration de l’efficacité énergétique de nombreuses applications finales. »

    Les 15 et 16 avril derniers, le G7 a réuni au Japon les ministres du climat, de l’environnement et de l’énergie. Dans leur déclaration finale, les sept grandes puissances économiques mondiales se sont engagées à « mettre fin à la pollution plastique, avec l’ambition de réduire à zéro toute pollution plastique supplémentaire d’ici à 2040 », avec pour optique la mise en place d’un traité juridiquement contraignant.

    Des engagements qui apparaissent bien faibles au vu des investissements monstres et des futurs profits sur l’industrie du plastique de TotalEnergies et Saudi Aramco.

    En 2018, le groupe saoudien en partenariat avec la compagnie française avait invité la presse à visiter ses installations pétrochimiques à Al-Jubail. En vantant le mégaprojet Amiral, Patrick Pouyanné s’était alors félicité devant un parterre de journalistes que, grâce au plastique, « l’industrie pétrolière a encore de beaux jours devant elle ».

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/210423/le-plastique-la-nouvelle-bombe-climatique-de-totalenergies
    #industrie_du_plastique

  • Soudan : guerre entre généraux massacreurs | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/19/soudan-guerre-entre-generaux-massacreurs_622631.html

    Les deux chefs militaires qui gouvernent au #Soudan s’affrontent désormais dans une guerre sanglante, dont les principales victimes sont les habitants. Unis pendant trois ans pour réprimer la population, ces généraux entendent trancher par les armes lequel d’entre eux dominera le pays et mettra la main sur son économie.

    #Abdel_Fattah_Al-Bourhane, le chef de la junte à la tête du pays, et celui qu’on surnomme #Hemetti, son vice-président, dirigent des forces armées rivales. Al-Bourhane commande les #Forces_armées_soudanaises (#FAS), l’armée officielle, équipée de chars, d’hélicoptères et d’avions de chasse. De son côté, Hemetti est à la tête des #Forces_de_soutien_rapides (#RSF), une milice d’environ 100 000 hommes, issue des janjawids, qui mirent à feu et à sang la région du Darfour à partir de 2003. Cette milice constitue depuis 2013 une force indépendante, dotée d’armes modernes. Elle a même participé à la #guerre_du_Yémen du côté de l’#Arabie_saoudite. Le 3 juin 2019, alors que les manifestants avaient installé leur campement à Khartoum autour du siège de l’état-major pour exiger le départ du dictateur Omar el-Béchir, les Forces de soutien rapide se sont déchaînées contre eux et, lorsque les cadres de l’armée ont finalement choisi d’évincer le dictateur, Hemetti a tout naturellement pris une place de choix dans le Conseil de transition qui l’a remplacé. Telles sont les deux bandes de prédateurs qui règlent aujourd’hui leurs comptes dans tout le pays. Les dirigeants de ces bandes armées se partagent en outre l’économie : aux généraux de l’armée le contrôle des entreprises industrielles et commerciales, à Hemetti le trafic de l’or et son commerce avec les Émirats arabes unis.

    La population de la capitale, Khartoum, et des grandes villes de province, prise entre les deux feux, se terre chez elle comme elle peut. Les maisons sont détruites par les tirs d’artillerie et les bombardements de l’aviation. Les hôpitaux voient affluer les blessés qu’ils ne peuvent soigner. Ils doivent évacuer les malades sous les tirs d’armes automatiques et de roquettes. L’eau et l’électricité, qui déjà ne fonctionnent que quelques heures par jour en temps normal, sont totalement coupées dans bien des quartiers. Quant à se nourrir, c’était déjà plus qu’aléatoire avec les pénuries et la hausse vertigineuse des prix, mais c’est désormais impossible, aucun chauffeur ne prenant le risque de ravitailler les rares épiceries ouvertes.

    Le déclencheur de la guerre a été la décision d’intégrer les Forces de soutien rapide dans l’armée officielle. C’est une des clauses mises à la demande d’Al-Bourhane dans l’accord signé le 5 décembre dernier entre la junte militaire et certains partis soudanais, accord qui prévoyait un hypothétique retour à un gouvernement civil. C’était une tromperie, une de plus, et sa signature avait été accompagnée de manifestations hostiles de la part de ceux qui, comme les comités de quartier ou le Parti communiste, dénonçaient cette nouvelle manipulation des militaires et la trahison des partis signataires.

    Depuis le renversement d’#Omar_el-Béchir, acquis après six mois de manifestations en 2019, les chefs militaires qui l’ont remplacé n’ont jamais réussi à mettre fin à la contestation populaire, ni par la répression la plus féroce, ni par la fiction suivant laquelle des responsables civils partageraient le pouvoir avec eux. Les travailleurs et les couches populaires n’ont cessés de contester le pouvoir des militaires, s’organisant pour cela en comités dans les quartiers. Hemetti, quant à lui, avait surtout vu dans cet accord le choix fait par Al-Bourhane de l’éliminer, et signé le texte en attendant son heure.

    Aujourd’hui, non contents de rançonner un peuple parmi les plus pauvres du monde, les militaires lui font vivre les horreurs de la #guerre pour leurs seuls intérêts de clans. Mais la population et les travailleurs soudanais ont prouvé ces dernières années qu’ils n’entendaient pas renoncer à la lutte pour renverser ce système monstrueux et criminel, qui montre aujourd’hui toute sa nuisance dans un bain de sang.

  • Monarchies du Golfe-Arabique paradis des corrompus et de l’argent sale.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4447

    Ils sont nombreux africains et arabes corrompus à se réfugier dans les monarchies du Golfe Arabique, avec des fortunes détournées des finances publiques de leurs pays. C’est devenu la dernière mode, quand eu Europe ou aux Etats-Unis, ils sont mal-vus ces dernières années. Actualité, événement, opinion, intérêt général, information, scoop, primauté

    / #Arabie_Saoudite,_Qatar,_Koweït,_EAU,_Moyen-Orient,_monarchies,_arabes,_musulmans, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, fait divers, société, fléau, délinquance, religion , Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, Journalisme, presse, (...)

    #Actualité,événement,_opinion,_intérêt_général,_information,_scoop,_primauté #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Journalisme,_presse,_médias

  • La grande corsa alla terra di Emirati Arabi Uniti e Arabia Saudita
    https://irpimedia.irpi.eu/grainkeepers-controllo-filiera-alimentare-globale-emirati-arabi-uniti

    Le aziende controllate dai fondi sovrani delle potenze del Golfo stanno acquistando aziende lungo tutta la filiera dell’agroalimentare, anche in Europa. Con la scusa di garantirsi la propria “sicurezza alimentare” Clicca per leggere l’articolo La grande corsa alla terra di Emirati Arabi Uniti e Arabia Saudita pubblicato su IrpiMedia.

  • Line in the Sand | Kate Wagner
    https://thebaffler.com/latest/line-in-the-sand-wagner

    The twelve architecture firms that have been revealed as participating in this stupid, brutal, and improbable vanity project are in no way marginal players. They include some of the biggest in the field, including the I.M.-Pei-less ghost of Pei Cobb Freed & Partners; 2000s darlings Coop Himmelb(l)au; stark, high-style Tom Wiscombe Architecture; Thom Mayne’s showy and often disappointing firm Morphosis; the designer of the acclaimed Smithsonian National Museum of African American History and Culture (NMAAHC), Adjaye Associates; and Peter Cook’s speculative firm CHAP, among others. (...)

    Participation in The Line—an indoor, climate controlled mall only conceivable in a state absolutely drunk off oil money that will almost certainly never get built and, if it does get built, will come at the cost of massive human suffering—is not just an embarrassment; it should be nullify the progressive reputations of all firms involved. For a very long time, architecture firms have talked out of both sides of their mouths, espousing reverence for resiliency, egalitarianism, and environmentalism all while working for some of the most despotic regimes on the planet.

    #architecture #arabie_saoudite

  • Antonio Guterres (#ONU) : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large »

    La seule guerre que nous avons à mener, c’est la guerre pour nos intérêts de travailleurs ! Éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 13 février 2023

    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/la-seule-guerre-que-nous-avons-mener-cest-la-guerre-pour-nos-interet

    Depuis le 19 janvier, nous sommes engagés dans un bras de fer pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Mais comment ne pas s’inquiéter, aussi, des bruits de bottes qui ne cessent de se rapprocher ?

    La #guerre_en_Ukraine menace toujours de dégénérer en déflagration généralisée. Aussi lourd de dangers, il y a l’affrontement économique et politique des deux géants que sont les #États-Unis et la #Chine. Celui-ci est déjà marqué d’une série d’actes guerriers. La semaine dernière, les États-Unis ont détruit un #ballon _chinois qu’ils accusaient d’#espionnage. En même temps, ils installaient quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, à proximité d’une Chine encerclée par les bases américaines.

    Le secrétaire général de l’ONU, #Antonio_Guterres, s’en est alarmé : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large », a-t-il déclaré. C’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, désormais, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement. C’est là-bas que sont testés les canons et les missiles dernier cri, les chars et les drones bourrés de technologie.

    Qu’ils le veuillent ou non, tous les pays sont déjà pris au piège de cette guerre et de la rivalité sino-américaine. Plus les évènements s’envenimeront, plus ils seront sommés de choisir leur camp.

    Ici, la #propagande présente les États-Unis, l’#Otan et l’#Union européenne [#UE] comme des forces de paix garantes de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples, quand la #Russie et la Chine seraient l’incarnation de la dictature et de l’oppression, autrement dit, l’axe du mal.

    C’est oublier que les puissances occidentales n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à appuyer des dictatures sanglantes, comme en #Arabie_Saoudite ou en Afrique, quand elles veulent exploiter et piller une région. Quand un régime leur est hostile, il n’y a pas de souveraineté qui tienne, elles envahissent le pays et le combattent, comme elles l’ont fait en Irak et en #Afghanistan. Pour soutenir #Israël, leur plus fidèle allié au #Proche-Orient, elles ferment les yeux sur la colonisation de la #Cisjordanie et enterrent le droit des #Palestiniens à disposer de leur propre État.

    Les relations internationales ne sont pas guidées par des valeurs morales, mais par la lutte permanente des grandes puissances pour l’accès aux #matières_premières, la captation de nouveaux marchés et pour la suprématie économique. Pas un km2 de la terre, des océans, et maintenant de l’espace, n’y échappe. C’est de ces rivalités-là que sont victimes, aujourd’hui, les Ukrainiens.

    Les dirigeants occidentaux exploitent les atrocités commises par l’armée russe pour chauffer l’opinion à blanc et pour qu’elle accepte, résignée, de s’engager davantage dans la #guerre.

    Comme s’il était possible de stopper le carnage en amenant toujours plus d’armes sur le terrain ! Et qui peut croire que #Joe_Biden ou #Emmanuel_Macron s’inquiètent des travailleurs et des pauvres d’Ukraine, quand ils montrent tous les jours qu’ils n’ont que faire des classes populaires de leur propre pays !

    En Ukraine, il s’avère, sans surprise, que les prétendus défenseurs du peuple se préoccupent d’abord et surtout de leur coffre-fort. Plusieurs proches de #Zelensky ont en effet profité de la guerre pour toucher des pots-de-vin. Jusqu’au ministre de la Défense qui a détourné des millions du budget de l’armée ! Et ce n’est rien à côté des profits empochés par les industriels de l’armement, #Dassault, #Thalès… mais cela nous rappelle que, si la guerre est une tragédie pour les peuples, elle est toujours une gigantesque affaire commerciale pour la #bourgeoisie.

    Alors, non au #bourrage_de_crâne va-t-en guerre ! Non à la livraison d’armes à Zelensky ! Non à l’augmentation des budgets militaires ! La guerre que se mènent les grandes puissances avec, aujourd’hui, la peau des Ukrainiens, et demain, peut-être avec la nôtre, n’est pas notre guerre !

    Nous, travailleurs, n’avons pas à choisir entre la grande bourgeoisie exploiteuse occidentale et les oligarques russes ou les nouveaux capitalistes chinois. Ils font partie de la même classe exploiteuse. Partout, c’est de cette classe qu’il faut nous protéger en défendant nos intérêts de travailleurs. Ici, nous avons à poursuivre notre combat contre la retraite à 64 ans, le recul de nos salaires et des #droits_ouvriers. Il faut le faire en ayant en tête la nécessité de reconstruire une force politique pour pouvoir, demain, refuser de servir de chair à canon dans la guerre que fomentent les capitalistes.

    #réforme_des_retraites #guerre_mondiale #lutte_de_classe

    • Provenant du direct du Monde sur le guerre en Ukraine :
      – Le Quai d’Orsay demande aux Français de quitter sans délai la Biélorussie
      – Le département d’état demande lui aux citoyens américains de quitter immédiatement la Russie
      – L’Otan signale que l’Ukraine « consommerait » plus de munitions que les pays de l’alliance peuvent en produire.

    • Une éditorialiste dans Les Échos du 15 février 2023 :

      La reprise des tensions dit plus que jamais que, pour les Etats-Unis, la guerre en Ukraine est une distraction au sens pascalien du terme et que la confrontation existentielle est bien celle qui les oppose à la Chine.

  • VintageArab @vintagearabe
    10:19 PM · 29 janv. 2023 | https://twitter.com/vintagearabe/status/1619807580775411713
    Elle a dit non. Après de nombreuses rumeurs contradictoires, c’est confirmé : Fayrouz a refusé de chanter en Arabie Saoudite, sur demande pressante de MBS. Il y a des choses qui ne s’achètent pas. La seule royauté unanimement reconnu dans le monde arabe étant sa musique.
    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    Catherine Colonna @MinColonna 2 févr. 2023 [ Ministre française des Affaires Etrangères https://twitter.com/MinColonna/status/1621045062472982528
    Lors de l’audience que m’a accordée SAR le Prince Mohammed bin Salman, j’ai souligné l’engagement de la France à approfondir ses relations avec l’#ArabieSaoudite dans tous les domaines et à œuvrer avec elle à la stabilité de la région. Partenariat historique et d’avenir.
    #FranceDiplo

  • Albert Speer Jr fils de l’architecte d’Hitler a conçu les plans de la Coupe du monde au Qatar Claudine Douillet

    Comment le fils de "l’architecte d’Hitler" a aidé à amener la Coupe du monde au Qatar.
    Albert Speer Jr. a tenté de fuir l’héritage de son père, mais malgré son style ostensiblement humanitaire et respectueux de l’environnement, il a souvent travaillé pour des régimes autoritaires.

    Il est peut-être normal que l’homme qui a aidé à organiser la Coupe du monde au Qatar - l’un des événements sportifs les plus controversés depuis les Jeux olympiques de Berlin en 1936 - soit le fils de "l’architecte préféré d’Hitler".
    Ce n’est cependant pas une comparaison qu’Albert Speer Jr., aujourd’hui décédé, aurait appréciée.


    Des membres du groupe d’inspection de la FIFA se tenant à côté d’officiels de l’équipe de la candidature de Qatar 2022 alors qu’ils visitent une maquette de stade pendant la visite d’inspection de la FIFA pour la candidature de Qatar 2022 à la Coupe du monde à Doha, Qatar, le 14 septembre 2010. (Crédit : AP Osama Faisal)

    Speer, l’un des urbanistes et architectes d’après-guerre les plus prospères d’Allemagne, a passé une grande partie de sa vie à tenter d’échapper à l’ombre sombre du rôle de son père à la cour d’Hitler et à la machine de guerre du Troisième Reich.

    "J’ai essayé toute ma vie de me séparer de mon père, de prendre mes distances", a-t- il déclaré à Süddeutsche Zeitung en 2010. "Je n’y peux rien", a-t- il déclaré à une autre occasion lorsqu’on l’a interrogé sur son nom notoire et sa famille. "C’est comme ça."

    Mais il y avait un paradoxe particulier au cœur de la vie de Speer.
Son architecture respectueuse de l’environnement - qui, selon lui, doit avoir une "dimension humaine" - a consciemment rejeté le monumentalisme mégalomane et autoritaire de l’œuvre de son père nazi. Speer Jr. mais, s’est néanmoins fréquemment mis au service de régimes brutaux et autocratiques, dont le #Qatar , l’ #Arabie_saoudite et la #Chine .

    Comme le magazine The New Yorker l’a dit avec amertume dans une exploration détaillée de son « architecture compliquée » il y a cinq ans : « Son sens de la rectitude morale ne l’a pas empêché de travailler avec des gouvernements autoritaires ».

    Speer, décédé en 2017 à l’âge de 83 ans, ne peut ignorer ce paradoxe.  Après avoir conçu le « plan directeur » avec lequel les Qataris ont convaincu la FIFA de lui permettre d’organiser la Coupe du monde, il s’est ensuite retenu d’être associé au bilan humain croissant de sa grande conception du désert et a cessé de parler à la presse.
    Au total, on soupçonne que des centaines de travailleurs migrants sont morts en travaillant sur un projet qui a également été entravé par des inquiétudes concernant le bilan catastrophique du Qatar en matière de droits de l’homme, des allégations de corruption endémique et le coût environnemental stupéfiant de l’organisation d’un tournoi de football dans "un sweltering petrostate » avec les émissions de carbone par habitant les plus élevées au monde.

    Né avec un sombre héritage
    Au moment de la naissance de Speer Jr. fin juillet 1934, son père, qui avait rejoint le parti nazi trois ans auparavant, était déjà une étoile montante. Grâce à son travail sur le rassemblement de Nuremberg de 1933 et la reconstruction de la chancellerie du Reich, Speer père avait attiré l’attention d’Hitler et, en janvier 1934, avait été nommé architecte en chef du parti.

    Les deux hommes sont devenus de plus en plus proches, comme Speer Sr. l’a concédé lors de son procès à Nuremberg en 1946. "S’il avait été capable [d’amitié], j’aurais sans aucun doute été l’un de ses amis les plus proches", a-t-il déclaré.

    En réalité, la relation était beaucoup plus complexe.

    "Je l’admirais sans réserve, je ne pouvais voir aucune faute en lui et honnêtement, je pouvais à peine croire à ma chance", a déclaré plus tard Speer à l’historienne Gita Sereny, qui l’a interviewé à plusieurs reprises sur une période de trois ans pour son livre de 1995 "Albert Speer : Sa bataille avec Vérité."

    En effet, l’historienne décrit un « amour tacite » entre Hitler et son architecte en chef. « Pour Hitler, Speer était le fils qu’il n’avait jamais eu ; pour Speer, au moins au début, Hitler était le père qu’il aurait souhaité avoir »

    Certes, la foi d’Hitler dans les capacités de Speer l’a vu s’élever rapidement, amassant une richesse et un pouvoir énormes en cours de route.

    En 1937, Hitler nomma Speer inspecteur en chef des bâtiments de Berlin avec des pouvoirs étendus et un mandat pour repenser la capitale du Reich.
    Leur vision commune pour "Germania", n’a finalement pas été réalisée, mais les efforts de Speer ont coûté très cher. Des milliers de Juifs ont été chassés de force de leurs maisons alors que les Berlinois étaient chassés des quartiers de la ville qui devaient être démolis.

    D’innombrables autres ont péri dans les camps alors qu’ils travaillaient pour fournir les briques et extraire la pierre nécessaire à la reconstruction de la ville.
    Au cœur du plan se trouvait une grande avenue nord-sud de sept kilomètres (4,3 milles) avec une salle du peuple, qui pourrait contenir 180 000 personnes et dont le dôme s’élèverait plus de deux fois plus haut que Saint-Pierre à Rome. Également sur la grande avenue se trouverait une grande arche trois fois plus grande que l’Arc de Triomphe de Paris, commémorant le triomphe de l’Allemagne sur ses ennemis et ses glorieux morts à la guerre.


    Les visiteurs inspectent un modèle d’un stade olympique prévu pour Nuremberg, en Allemagne, conçu par Albert Speer, à Berlin, en septembre 1937. Le stade, qui devait mesurer 1 700 pieds sur 1 400 pieds de large, aurait accueilli 405 000 personnes, mais comme de nombreux nazis similaires projets, n’a jamais été achevé. (AP Photo)

    "Bien que l’échelle soit encore difficile à imaginer, ce qui est clair, c’est que Berlin aurait remplacé un espace de vie attrayant pour ses citoyens par une étendue théâtrale intimidante, dont le but principal aurait été de permettre à l’État de montrer sa puissance », précise Kate Connolly dans The Guardian .

    " Les architectes et urbanistes qui ont analysé la ville ces dernières années affirment qu’elle aurait probablement été cauchemardesque à vivre : hostile aux piétons, qui auraient été régulièrement envoyés sous terre pour traverser les rues, et avec une voirie chaotique… Les citoyens auraient été fait pour se sentir diversement impressionné et inhibé par les structures imposantes qui les entourent."

    Une "enfance normale" avec l’oncle Hitler
    Le déclenchement de la guerre a ralenti puis stoppé les plans de Speer pour la « Germania », mais il a rapidement acquis d’énormes nouvelles responsabilités. En 1942, Hitler nomma Speer ministre de l’armement et chef de l’énorme géant de la construction nazi, l’Organisation Todt. L’empire grandissant de Speer l’a vu superviser l’utilisation du travail des esclaves et travailler à l’expansion des camps nazis.

    « Quelle chance d’avoir Speer ; nous travaillons magnifiquement ensemble – enfin un esprit similaire », se réjouit le ministre de la propagande Josef Goebbels dans son journal.

    En 1943, Speer était devenu, selon les termes du successeur de courte durée d’Hitler, l’amiral Karl Donitz, « le dictateur économique de l’Europe », car il assumait le contrôle d’une grande partie du ministère de l’Économie. Plus tard cette année-là, Hitler le nomma ministre du Reich chargé de l’armement et de la production de guerre.

    Sans surprise, le jeune Albert Jr. a passé une grande partie de son enfance à Berchtesgaden, près de la retraite alpine d’Hitler. Alors que Speer a affirmé plus tard qu’il s’agissait d’une "enfance totalement normale", en réalité, c’était tout sauf ça. Son père était un bourreau de travail, distant et souvent absent.
    "Ce n’était pas le genre de père qui revoyait vos devoirs", a déclaré Speer au magazine Architecture en 2000.

    Sa sœur, Hilde, a rappelé que leur père venait « rarement au domicile familial de Berchtesgaden. Pas plus d’une fois par mois. Je suppose que c’était seulement quand Hitler était là-bas. La mère de Speer, Margret, a également déclaré que "les enfants le connaissaient à peine... À toutes fins utiles, les enfants n’avaient pas de père". En effet, lorsqu’il partait en ski ou prenait de rares vacances Speer Sr. partait avec son « équipe » et des amis comme Eva Braun et Magda Goebbels, pas sa famille.

    Pendant de nombreuses années, Speer a patiemment répondu à contrecœur aux questions des journalistes sur ses souvenirs d’Hitler.

    "J’avais 9 ou 10 ans, et de ce point de vue, je l’imaginais comme un oncle. Pour un enfant, c’était un homme comme tout le monde », a-t-il affirmé plus tard . Le Führer passait occasionnellement chez eux pour une tasse de cacao, tandis que Speer et ses frères portaient des lederhosen lorsqu’ils visitaient l’Obersalzberg pour célébrer l’anniversaire d’Hitler avec Eva Braun. « Être appelé à rendre visite à Hitler était presque une occasion heureuse. J’avais le droit de jouer avec les chiens. j’avais des bonbons », a-t- il déclaré à Süddeutsche Zeitung.

    Cette « enfance normale » a commencé à se défaire alors que la marée de la guerre se retournait contre le Troisième Reich et que la défaite approchait. Contrairement à la plupart de ses collègues seniors, Speer Sr. a échappé au nœud coulant du bourreau à Nuremberg, après avoir offert des remords et accepté la responsabilité des crimes des nazis, tout en affirmant soigneusement qu’il ne savait rien de l’Holocauste tel qu’il s’est produit.

    Les historiens ont plus tard contesté ces affirmations, mais les juges les ont crues et il a été condamné à 20 ans de prison à Spandau. Comme l’a écrit Roger Moore, auteur de « L’alliance des diables : le pacte d’Hitler avec Staline » , "Speer a séduit les juges de Nuremberg avec sa démonstration douteuse de contrition et sa civilité bourgeoise mesurée ".

    À sa libération de Spandau en 1966, il "s’est alors mis à courtiser une génération de journalistes et d’historiens, se présentant comme" le bon nazi ", un témoin oculaire urbain des événements qui ont changé le monde".
    ’Avec un tel nom, vous faites vraiment de votre mieux’

    L’aîné de six enfants, Speer Jr., 10 ans, a été naturellement profondément affecté par la défaite de l’Allemagne nazie et l’arrestation de son père et a commencé à développer un bégaiement sévère. "Je ne pouvais pas enchaîner une phrase", se souvient -il . "La raison était probablement mon enfance. Le bégaiement est la raison pour laquelle j’ai quitté l’école. J’ai fait un apprentissage de menuisier, si vous construisez, vous n’avez pas besoin de beaucoup parler."

    Les visites en prison étaient rares – Speer n’a pas vu son père entre 11 et 19 ans – et leur relation était distante. « L’homme à qui je rendais visite une fois par an à Spandau et qui en ait ressorti m’était aussi étranger qu’un de mes professeurs. Pas de lien émotionnel . », a-t- il raconté dans une interview au magazine Architecture.

    Malgré l’échec de ses examens et le début d’un apprentissage, l’architecture était dans le sang de Speer. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père étaient tous architectes. Il était cependant déterminé à dissiper toute idée que son père aurait pu jouer un rôle dans son choix de carrière.
    "Je pouvais bien dessiner, je pouvais bien m’exprimer, j’avais des idées", a-t- il déclaré à la chaîne de télévision allemande ZDF en 2005. "Mon père n’a joué presque aucun rôle."

    Speer est allé à l’école du soir et a commencé un cours d’architecture à l’université technique de Munich en 1955. Il a également lutté contre son bégaiement , prendre la parole en public et un voyage en bus aux États-Unis en 1964 l’ont aidé à le surmonter.
    Speer a affirmé plus tard qu’il n’avait jamais envisagé de changer de nom. "Je suis le fils aîné de ce père et je ne vois aucune raison de prendre un autre nom", a-t- il déclaré à Reuters . "Mais le nom ne m’a certainement pas aidé."

    En effet, il se souviendra plus tard du choc du jury lorsqu’il a remporté un prix d’architecture au début de sa carrière. "Quand ils ont ouvert l’enveloppe, tout le monde était déconcerté. ’Quoi ?’ dit l’un des membres du jury. « Albert Speer ? Je pensais qu’il était en prison ! C’est comme ça que j’ai commencé ma carrière.

    Après sa première grande commission pour concevoir un plan directeur pour les villes de l’ouest de la Libye, la carrière de Speer a décollé. Dans les années 1970, il façonnait l’apparence de Francfort, la ville à partir de laquelle son cabinet en plein essor opérait. En tant que conseiller du gouvernement de la ville, il a conçu les plans de la Skytower de la Banque centrale européenne, ainsi que du nouveau quartier Europaviertel.

    Seule Berlin – « pour des raisons évidentes », a-t- il soutenu – lui a largement échappé. "J’ai entendu parler de cas où nous étions aussi forts que d’autres en compétition, mais ensuite on s’est dit : ’Est-ce que ça doit être Speer ? Nous préférerions prendre un autre », a-t-il déclaré au magazine Architecture.

    Mais Speer a tout à fait consciemment tenté de différencier son travail de celui de son père.
    "Avec un tel nom, vous faites vraiment de votre mieux", a-t-il déclaré dans une interview à Reuters. "C’est peut-être pour cette raison que ce bureau s’est développé en mettant l’accent sur l’#écologie, la #durabilité et l’architecture compatible, plutôt que sur des structures architecturales préconçues."


    Sheikh Mohammed bin Hamad Al Thani, prince héritier du Qatar et président de la candidature du Qatar à la Coupe du monde 2022, deuxième à partir de la droite, parle aux journalistes des systèmes de refroidissement des stades dans les climats chauds lors de la convention Sportaccord à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 28 avril 2010. (Crédit : AP Photo/Kamran Jebreili)

    « Peut-être se sent-on particulièrement obligé de produire une architecture et un urbanisme humains quand on a eu un tel père. Mon ambition de faire quelque chose pour les autres est quelque chose à voir avec le nom », a déclaré Speer.
    En effet, dans une réplique implicite à l’œuvre de son père, Speer a déclaré en 2010 : "Je considère les dimensions au-delà de 400 mètres [1 300 pieds] de hauteur comme une folie absolue - de tels bâtiments sont inefficaces et superflus."

    Comme l’a noté le magazine The New Yorker : « Si le travail de Speer, Sr. était le reflet des valeurs du Troisième Reich, celui de Speer, Jr. est une manifestation de l’identité allemande d’après-guerre : un pays qui a tenté d’expier son passé en devenir un défenseur international des droits de l’homme et de la durabilité environnementale, un pays qui tente de rattraper ses erreurs en devenant plus réfléchi et humain (tout en faisant souvent avancer ses propres intérêts financiers).

    Faire du bon travail pour les méchants
    Que ce soit pour l’argent ou la gloire, tout au long de sa carrière, Speer a accepté des commandes de régimes aux bilans épouvantables en matière de droits de l’homme. Au Nigeria, alors sous régime militaire, sa firme conçoit les plans de la nouvelle capitale d’Abuja.

    En Arabie saoudite, il a travaillé sur les plans de la capitale d’été de Ta’if et d’un quartier diplomatique à Riyad. Plus tard, Speer est allé au-delà des louanges du "développement à usage mixte" et du "système de gestion de l’eau sans précédent dans le monde arabe.

    Et en Chine, il a remporté une commande pour concevoir la « ville allemande » de Shanghai, ouvrant un bureau dans la ville en 1999. Il a décrit son travail en Chine comme un « transfert de connaissances » tout en admettant que le nom de son père aurait pu l’aider dans ses nombreuses incursions dans le monde arabe.

    Bizarrement, lorsqu’on lui a demandé s’il avait des hésitations sur le fait de travailler dans des pays aux régimes autocratiques ?

    "Je n’y ai jamais pensé. En tout cas, nous n’avons jamais travaillé pour une dictature." a-t-il répondu

    Plus tard, il a développé des justifications plus créatives. "D’une manière générale, les Allemands devraient pouvoir travailler dans des pays avec une ambassade d’Allemagne", a-t-il déclaré à Der Spiegel en 2012. "Nous faisons quelque chose pour les gens lorsque nous élaborons un plan directeur pour 4 à 6 millions d’habitants à Alexandrie" , a-t-il déclaré. a continué. "Cela n’a pas grand-chose à voir avec la politique."


    Albert Speer Jr., fils aîné d’Albert Speer, l’ancien architecte de Hitler et ancien ministre des armements du Reich, le 11 mai 1987. (Crédit : AP Photo/Kurt Strumpf/Dossier)

    L’élasticité morale de Speer n’était cependant pas infinie. "Nous n’aurions pas travaillé pour Kadhafi", a-t-il ajouté.
    Les comparaisons avec le travail de son père étaient peut-être parfois injustes. Son travail sur l’Expo 2000 de Hanovre était, par exemple, comparé à celui de Speer Sr. sur le pavillon allemand de l’Exposition universelle de 1937 à Paris.

    De même, ses plans pour la candidature olympique infructueuse de Leipzig en 2012 et ceux de son père pour les terrains de parade à Nuremberg ont été comparés. "Dans les deux cas, les liens étaient largement superficiels et pourraient être considérés comme une propension apparente de la famille Speer à la conception d’espaces d’exposition mondiaux", a déclaré une nécrologie de Speer dans le Washington Post.

    Mais, à d’autres occasions, les critiques étaient plus justifiées. La controverse et une grande attention médiatique, par exemple, ont entouré le travail de Speer sur les Jeux olympiques de Pékin en 2008, où ses plans pour un grand boulevard reliant la Cité interdite et le stade avaient des échos inconfortables de Germania.

    "Son axe de Pékin réveille de vieux souvenirs", affirmait un article de Die Welt lors de la soumission des plans en 2003. "N’y avait-il pas un axe nord-sud légendaire prévu par le père Speer pour le nouveau Berlin d’Hitler, qui devait s’appeler ’capitale mondiale Germania ?’ Son fils essaie-t-il de le copier, ou plutôt de le surpasser ?

    Le fait que des centaines de milliers d’habitants de Pékin allaient perdre leurs maisons à cause d’un plan commandé par un régime auto-agrandissant n’a fait qu’approfondir la ressemblance étrange avec le plan directeur de Berlin de son père.

    Speer, cependant, a surmonté les critiques. Ses projets étaient « plus grands, beaucoup plus grands » que ceux de son père pour Berlin. "Les comparaisons avec mon père sont malheureusement inévitables", a-t- il déclaré . « Ce que j’essaie de faire à Pékin, c’est de transporter une ville vieille de 2 000 ans dans le futur. Berlin dans les années 1930, ce n’était que de la mégalomanie."

    Les tentatives de Speer pour se justifier ont été violemment interrompues par Nina Khrushcheva de la New School University de New York à la veille de la cérémonie d’ouverture des jeux.

    "Il n’est pas surprenant que les jeux de Pékin ressemblent aux jeux orgueilleux qui ont séduit Hitler et captivé les masses allemandes en 1936. Comme les jeux de Pékin, les Jeux olympiques de Berlin ont été conçus comme une fête de sortie", a-t- elle écrit .

    « Comme son père, Speer Jr.… a cherché à créer une métropole mondiale futuriste. Bien sûr, le langage qu’il a utilisé pour vendre son plan aux Chinois était très différent des mots que son père a utilisés pour présenter ses plans à Hitler. Au lieu de mettre l’accent sur la pomposité de son design, le fils Speer a insisté sur son respect de l’environnement.

    Elle a poursuivi : « Bien sûr, les péchés du père ne doivent jamais être infligés au fils. Mais, dans ce cas, lorsque le fils emprunte des éléments essentiels des principes architecturaux de son père et sert un régime qui cherche à utiliser les jeux pour les mêmes raisons qui animaient Hitler, ne reflète-t-il pas volontairement ces péchés ?

    Gagner une candidature pour la Coupe du monde
    Malgré la controverse, il ne semble pas que Speer ait pensé à rejeter les supplications des Qataris lorsqu’ils sont venus appeler juste un an plus tard avec une longue discussion sur l’organisation de la Coupe du monde 2022.

    "Le défi consistait à répondre à toutes les exigences de la FIFA et offrir les meilleurs cahiers d’applications que les gens de la FIFA aient jamais eu entre les mains", se vantait Speer en 2012 . "Et c’est ce que nous avons fait."

    Comme il l’a expliqué à Der Spiegel , le plan directeur de Speer a travaillé dur sur l’aspect de durabilité - une faiblesse cruciale pour les Qataris auxquels il a proposé des solutions apparentes. Les stades "éléphants blancs" qui pourraient accueillir la moitié de la population du pays, par exemple, devaient être modulables et démontés après le tournoi pour fournir des sites sportifs aux "pays les plus pauvres".

    Et un stade modèle a été construit pour prouver à la délégation de la FIFA qu’un système de refroidissement solaire neutre en carbone pouvait être déployé contre les températures féroces du désert.

    Pendant un certain temps après la décision choc de la FIFA d’aller avec le Qatar, Speer a semblé se délecter du projet. "J’aime les Arabes", a-t- il déclaré , tout en révélant qu’après l’annonce, le frère de l’émir et moteur de la candidature, le cheikh Mohammed, "m’a appelé et m’a dit : "J’aime mes Allemands".

    Les accusations selon lesquelles l’énergie serait gaspillée étaient "sectaires", a-t- il dit , notant (à tort) que les sièges des stades allemands étaient chauffés en hiver. "Il faut la même quantité d’énergie pour refroidir les sièges que pour les chauffer."

    Speer a présenté la taille du Qatar comme « pratiquement idéale » ; contrairement à l’époque où l’Afrique du Sud a accueilli la Coupe du monde, les supporters n’auraient pas besoin de prendre l’avion, ils utiliseraient le métro. "C’est écologique et beaucoup moins cher." Et il a accusé les journalistes d’être injustes dans leur traitement du Qatar : "Ce qui me dérange", a-t-il déclaré au Spiegel en 2015, "c’est que les normes ne sont pas appliquées tout le temps et partout, et pourtant c’est le Qatar que l’on attaque".

    Plus tard, alors que les controverses entourant le manque de démocratie et de syndicats au Qatar et la mort de travailleurs migrants augmentaient,

    Speer a affirmé qu’il était « fantastique » que « les gens regardent de si près. Citant ses « bonnes relations commerciales » avec les Saoudiens, il a déclaré : « Il y a de la confiance là-bas, et les gens là-bas nous écoutent aussi. Nous avons vraiment le sentiment que nous faisons quelque chose de positif pour le pays. C’est notre référence. Pour le Qatar aussi."


    Capture d’écran d’une vidéo de l’architecte Albert Speer Jr. (Crédit : YouTube/ wissenschaftsjahr)

    Mais sous les justifications et les excuses reposait un sentiment plus sombre, et plus pessimiste quant à la valeur et à l’importance de la liberté et de la
    démocratie.
    "Notre tradition démocratique a 100 ans", a-t- il déclaré à Der Spiegel . "Nous ne pouvons pas le traiter comme la seule chose qui compte pour rendre les gens heureux partout."
    Sources : https://www1.alliancefr.com/tag/albert-speer-jr-fils-de-larchitecte-dhitler-a-concu-les-plans-de-la
    & https://fr.timesofisrael.com/comment-le-fils-de-larchitecte-dhitler-a-contribue-a-la-coupe-du-m

    #Football #Quatar #coupe_du_monde #architecture #architecte #albert_speer #fifa

  • Qatar-Arabie saoudite. « Les rois du pétrole et leurs esclaves »

    Entretien avec Quentin Müller conduit par Guy Zurkinden

    A travers une soixantaine de témoignages – de l’ouvrier construisant les stades du Mondial à la domestique œuvrant dans les foyers saoudiens ou qataris, en passant par des agents de sécurité, des employé·e·s de restaurant ou encore des mercenaires envoyés guerroyer, parfois de force, en Libye ou au Yémen pour le compte des Etats du Golfe – un ouvrage saisissant Les esclaves de l’homme-pétrole [1] donne la parole aux esclaves modernes dont le travail forcé a permis l’organisation de la Coupe du Monde au Qatar – et sur lequel est bâtie la « prospérité » de l’ensemble des Etats du Golfe.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/11/28/qatar-arabie-saoudite-les-rois-du-petrole-et-l

    #international #qatar #arabiesaoudite