• #poète #Aragon #Staline... #ServitudeVolontaire #soumission
    #Anarchisme #émancipation

    « Ô Grand Staline, ô chef des peuples

    Toi qui fais naître l’homme

    Toi qui fécondes la terre

    Toi qui rajeunis les siècles

    Toi qui fais fleurir le printemps

    Toi qui fait vibrer les cordes musicales

    Toi splendeur de mon printemps, toi

    Soleil reflété par les milliers de cœurs. »

    Louis ARAGON

    (Cahiers du Communisme – mars 1954)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ★ STALINE : MORCEAUX D’ANTHOLOGIE...

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2014/11/staline-morceaux-d-anthologie.html

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  • #poète #Neruda #Eluard #Aragon #Staline... #ServitudeVolontaire #soumission
    #Anarchisme #émancipation

    🛑 LE DÉSHONNEUR DES POÈTES...

    PABLO NERUDA

    « Staline est plus savant que tous les hommes ensemble. »

    « Staline est le midi, la maturité de l’homme et des peuples ! Staline est un phare pour les colombes
    Staliniens. Nous portons ce nom avec orgueil.
    Staliniens. Telle est la hiérarchie de notre temps.
    Dans ses dernières années la colombe
    La Paix, l’errante rose poursuivie, se posa sur ses épaules
    et Staline, le géant, la porta à la hauteur de son front.
    Ainsi virent la paix les peuples éloignés.
     »

    PAUL ELUARD

    « Staline dans le cœur des hommes
    Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
    Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommes
    Staline récompense les meilleurs des hommes
    Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
    Car travailler pour vivre est agir sur la vie
    Car la vie et les hommes ont élu Staline
    Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
    Et Staline pour nous est présent pour demain
    Et Staline dissipe aujourd’hui le malheur
    La confiance est le fruit de son cerveau d’amour
    La grappe raisonnable tant elle est parfaite.
     »

    ARAGON

    « Merci à Staline pour ces hommes qui se sont forgés à son exemple, selon sa pensée, la théorie et la pratique stalinienne ! Merci à Staline qui a rendu possible la formation de ces hommes, garants de l’indépendance française, de la volonté de paix de notre peuple, de l’avenir d’une classe ouvrière, la première dans le monde montée à l’assaut du ciel et que l’on ne détournera pas de sa destinée en lui faisant voir trente-six étoiles étrangères, quand elle a de tels hommes à sa tête ! »

    ★ via le Blog libertaire de Floréal Melgar :

    ▶️ https://florealanar.wordpress.com

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  • Ces femmes qui ont épousé des homosexuels sans le savoir
    https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20160512.OBS0360/ces-femmes-qui-ont-epouse-des-homosexuels-sans-le-savoir.html

    La punition la plus spectaculaire est sans conteste celle d’Isabelle de France, qui lève une armée contre Edouard II, le fait exécuter par insertion « dans l’anus [d’] une barre de fer rougie au feu », et fait émasculer, éventrer puis décapiter (lentement, au couteau) son amant.

    Femmes d’homosexuels célèbres
    par Michel Larivière
    La Musardine, 142 p., 18 euros.

    1er juin 2016

    #Goethe #Aragon #Gide #Jules_Verne #Pierre_Loti #Byron #Wilde

    #1979

    • L’homosexualité telle qu’on la connaît aujourd’hui dans le monde occidental a longtemps été réduite à des pratiques sexuelles se rajoutant à une vie conjugale normale, véritable devoir social qui avant les prétentions à l’amour romantique étaient largement accepté.

    • Je crois que découvrir son mari homosexuel (ou plutôt ayant des pratiques homosexuelles), c’était comme découvrir qu’il était coureur. Pas très agréable pour l’ego mais à une période d’acceptation du viol conjugal, ça avait des avantages. Je me demande comment les Roosevelt se sont mariés, s’il savait qu’elle était lesbienne et si elle savait qu’il était coureur. C’est un bon marché !

      Les mariages arrangés ne sont pas des mariages forcés, Strömquist en parle bien dans les Sentiments du prince Charles : on déconnectait de l’amour romantique de la vie quotidienne et de la filiation alors qu’aujourd’hui comme dit @monolecte on en attend tout de manière irréaliste. Je réserve l’expression de mariage forcés aux mariages arrangés qui sont refusés par les filles, quand elles ont d’autres aspirations (comme vivre au quotidien l’amour romantique) et valeurs (individualistes) que celles de leurs parents.

      Jules Verne était aussi anorexique ou boulimique (j’ai oublié mes cours de littérature et mon séjour amiénois) et pas très hétéro.

    • Verlaine devient de plus en plus irritable. Il insulte Mathilde, la bat, l’étrangle et jette un soir son bébé de trois mois contre le mur.

      Larivière rappelle que, dans l’antiquité, l’amour, le sexe et le mariage étaient trois idées distinctes. Les hommes fréquentaient les bordels pour assouvir leur désir, aimaient parfois platoniquement, et ne voyaient bien souvent le foyer que comme une structure de procréation. Les mariages chrétiens, puis bourgeois, puis d’amour auront progressivement amalgamé cette trinité. Mais la présence du désir homosexuel ramène cette désunion antique dans l’union moderne.

      L’auteur ne fait aucune différence entre le XIXe et aujourd’hui alors que l’individualisme et l’épanouissement personnel, la place de l’amour ont beaucoup changé en cent ou cent cinquante ans.

    • mon prof de cinéma au bx arts était très critique de #Varda, qu’elle aurait phagocité le #Demy toussa toussa... Bon, j’adore Demy, varda moins, et je n’ai aucune idée de leur deal et de comment ils l’ont vécu... Je suis quand même sûr que d’être au placard, pour l’un comme pour l’autre (quoique je ne sais même pas si varda était lesbienne), bin, pas glop j’imagine.

    • euh je crois que j’ai pas été clair : pour moi, les commentaires sur Varda fagocitant demy, ça sent quand même la misogynie mais j’ai pas plus d’infos et ce n’est peut-être pas le sujet...

    • Je répondais sur

      quoique je ne sais même pas si varda était lesbienne

      Sur Varda qui phagocyté Demy, je n’ai pas trop entendu ça mais Varda a fait un gros gros gros travail de mise en valeur du travail de Jacques Demy, je ne sais pas si son œuvre serait reconnue comme ça sans la diffusion/distribution de ses films qu’elle a assurée avec Ciné Tamaris, sans Les Demoiselles ont eu 20 ans ni Jacquot de Nantes ! (Un jour j’ai visité le cimetière du Montparnasse quelques jours après les 80 ans qu’il aurait eu et sa tombe était décorée, c’était un genre de culte modeste assez émouvant.)

      Je pense que beaucoup d’hommes gagneraient à être « phagocytés » comme ça et que cette attaque est en effet super misogyne. D’autant que Varda n’a pas « surfé » sur sa mémoire comme si elle n’avait rien à dire, elle l’a prouvé en ayant une œuvre très autonome, très différente de celle de Demy (documentaire pour elle, comédie musicale pour lui) sans jamais utiliser son registre à lui... C’est un peu hallucinant, comme attaque.

    • oui, c’est ce que je pressentais... je ne sais plus pourquoi il disait ça, c’était un très bon cours de cinoch quand tu as vingt ans, mais un des prof c’était bernard marcadé et lui laisse tomber le boulet... Bref, Demy et Varda, la classe quoi.

  • Why We Decided to Move on From the Aragon Nest Program and Do a Token Sale
    https://hackernoon.com/how-we-ended-up-doing-a-token-sale-48168a0f870f?source=rss----3a8144eabf

    Back in the Summer of 2018, we stood at crossroads evaluating which path will help Wetonomy grow to the project we all envision. On one hand, we had the possibility of raising more capital through a token sale. On the other hand, we could join a bigger ecosystem and grow within their community and framework. Still, at an early stage, and with initial investment secured the most logical step was to partner with Aragon — a project that shares our vision for the #FutureOfWork and provides a good foundation to build upon.We were wrong and this article will explain why.Avoiding the distraction of a token saleAs the work on the Wetonomy model started back in 2014, the ICO gold rush of 2017 was just an episode we watched closely but never steered towards participating in it.In its essence, (...)

    #how-to-token-sale #decentralization #aragon-nest-program #token-sale #blockchain

  • Puisque l’affaire Benalla / Macron est tout de même un peu lié à la question des violences policières, je vous livre ci dessous une compil que j’avais bouclé vite fait il y a un mois pour un ami sur le sujet. L’idée était de lui pointer quelques articles traitant d’actualités récentes sur ce sujet.

    A la relecture, je vois qu’il n’y a pas grand chose à propos de ce qu’il se passe hors contexte « militant » (cad de répression de « mouvements sociaux », cad par exemple d’histoires surgissant dans la quotidienneté des « quartiers populaires »).

    D’ailleurs quoi de neuf depuis un mois ? Je ne suis pas à jour durant l’été... peut être, du côté de la résistance à la violence policière, l’événement le plus « important » était le triste anniversaire des deux ans de la mort d’Adama Traoré. Nombreux ont été les gens à la marche à Beaumont, non ? Je veux bien quelques articles sur cet événement précis.

    Ainsi que quelques autres qui complètent la liste que je vous livre ci dessous.

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    D’ailleurs une porte d’entrée bien utile sur ce sujet est le bulletin _Résistons Ensemble_

    Bimensuelle, format un A4 plié, depuis 16 ans, c’est un bon outil.

    Dernier numéro :
    http://resistons.lautre.net/spip.php?article584

    Le même en PDF :
    http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/re174-juillet-aout-2018.pdf

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    Récapitulatif d’un trimestre de répression des mouvements sociaux en France
    https://www.bastamag.net/Gardes-a-vue-par-centaines-blessures-graves-et-prison-ferme-le-mouvement-s

    Ici, des lycéens embarqués par dizaines et amalgamés à des « bandes violentes ». Là, un manifestant dont le pied est arraché par une grenade. Ailleurs une enquête pour « association de malfaiteurs » contre des activistes antinucléaires, ou encore un délit de solidarité en « bande organisée » pour être venu en aide aux exilés. Depuis le printemps, gardes à vue et peines de prison pleuvent sur les participants aux mouvements sociaux qui agitent la France, de la Zad aux universités, de Bure à Briançon. Alors que le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb vient de réitérer des menaces à peine voilées à l’encontre des futurs manifestants, Basta ! dresse un bilan – non exhaustif – d’un trimestre de répression.

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    https://seenthis.net/messages/702265 En 2014, @bastamag avait sorti un excellent article avec la meilleure base de données sur la question des violences policières en France : Aujourd’hui ils récidivent et améliorent encore leur analyse dans trois articles

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    il semble que le ministre de l’intérieur communique sur un changement de doctrine au sein du Maintien de l’Ordre. Retour sur les expulsions sur la ZAD, sur la gestion de la manif du 1er mai à Paris,

    … Au lien ci dessous, vous trouverez un article (version intégrale) du quotidien Le Monde et d’autres liens approfondissant cette actualité

    https://seenthis.net/messages/700734

    Gérard Collomb défend sa vision du maintien de l’ordre, Julia Pascual, Le Monde

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    https://seenthis.net/messages/695672 « Étude : 3% des personnes blessées par un tir de flashball décèdent ». En fait, l’étude parle des #lanceurs_de_balles_de_défense en général, pas seulement des #flashballs.

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    http://www.liberation.fr/france/2018/06/20/bure-vague-d-interpellations-chez-les-opposants-a-cigeo_1660636

    Bure : vague d’interpellations chez les opposants à Cigéo

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    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/18/01016-20140118ARTFIG00351-des-policiers-abusent-des-plaintes-pour-outrage-a

    Des policiers abusent des plaintes pour « outrage à agent »

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    https://seenthis.net/messages/700199

    #Justice de classe militaire...

    Commentaire de la vice-procureure : « Je n’ai pas envie de la pénaliser plus qu’il ne le faut. La seule comparution en correctionnelle pour un militaire de carrière est déjà une sanction »

    Au final le militaire à la retraite a eu un « avertissement » et 1000 euros d’amende pour avoir vendu des mines antipersonnel sur Le Bon Coin, alors qu’il détenait un véritable arsenal chez lui :

    – Trois pains de plastic – Un pistolet automatique – 4296 munitions – 135 chargeurs – 74 grenades ou mines – une carabine – un fusil – des armes de poing

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    [lundimatin est assez bon pour regrouper des infos épars sur des histoires de répression. Ils enquêtent aussi un peu]

    Un manifestant mutilé sur la ZAD
    https://lundi.am/Un-manifestant-mutile-sur-la-ZAD

    https://t.co/YclRuZ36Ov
    Des dizaines de grenades explosives #GLIF4 balancées sur la ZAD ont été fabriquées en 2005, et sont donc périmées depuis 2015... certaines explosent à retardement, d’autres pas du tout... autant de pièges mortels pour les non-avertis... #NDDL

    https://seenthis.net/messages/696821

    "POUR MAXIME, MUTILÉ SUR LA ZAD LE 22 MAI 2018 - LETTRE DE ROBIN, MUTILÉ À BURE LE 15 AOÛT 2017"

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    #Arago - 101 lycéens et grévistes placés 48h en garde à vue https://lundi.am/Arago-101-lyceens-et-grevistes-places-48h-en-garde-a-vue

    Sur le fond c’est 1 application dans Paris intra-muros de ce qui est expérimenté en banlieue : rafles de lycéen·nes pendant mvt social, privation de liberté et d’informat°

    http://cqfd-journal.org/Pas-de-lycee-sans-feu

  • Le #fascisme à l’état gazeux. Récit et #croquis des comparutions immédiates suite à l’occupation du lycée Arago

    Une épizootie globale contamine inexorablement l’ensemble des espèces qui ont choisi de faire du devenir-mercantile l’alpha et l’oméga de toutes les relations. Qu’on l’appelle « autoritarisme électoral », « techno-populisme », « dictature de l’extrême-centre », « semi-démocratie », « tournant autoritaire », « monarchie élective », ces expressions disent toutes le processus d’une fascisation en cours. Comme le disait Camus : « Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses » [1].

    Ce fascisme à l’état gazeux s’exhibe dans tout son faste aux audiences d’un tribunal flambant neuf : le TGI de Paris-Batignolles. Celui-ci a été construit par la société Bouygues en un temps record sur un projet de l’architecte du Centre Georges Pompidou : Renzo Piano. Le « geste symbolique » de Piano, (selon l’expression des critiques) mélange avant-garde et gardes à vue, proposant une machine à juger qui combine élégamment justice industrielle et hôpital général de l’ancien régime version 2.0. L’impeccable modernisme du bâtiment blanc porte une utopie concrète : l’ambition de soigner définitivement déviants, professionnels du désordre, délinquants, escrocs, hors-la-loi, exclus, exilés et manifestants gagnés par la rage et les fièvres protestataires de toutes sortes. Il s’agit d’abord de protéger d’une épidémie. Commémoration oblige, cette tour hygiéniste au design soigné ambitionne d’être au fascisme chic des années 2018, ce que le centre Pompidou a été au modernisme des années 68. Ce phare est le symbole autant que le symptôme du fascisme à l’état gazeux.
    À des fins de redressement moral, afin de démontrer aussi l’efficacité avant-gardiste de la gestion des foules à la française (avec son inimitable système de garde à vue) c’est ici qu’ont été déférés et jetés dans des culs-de-basse-fosse soixante adolescents mineurs (et autant de majeurs). Car être déféré devant un tribunal après quarante-huit heures de garde à vue pour avoir occupé un lycée (qui était parfois son propre lycée) pendant moins d’une demi-heure, voilà qui ne s’était jamais vu dans les archives judiciaires d’aucune société démocratique. Au sein de ce gigantisme, les salles d’audience de ce temple n’acceptent que quinze personnes seulement, c’est du moins ce que m’annoncent dix policiers en arme à l’entrée. Dans la salle, un groupe de jeunes femmes fait donc maintenant face au juge qui leur intime l’ordre de se lever puis de se rassoir deux heures durant, comme à la messe. « -Levez-vous ! (tous se lèvent) « –Voilà c’est bien. » fait le président. Quel est l’objet de ce rituel étrange ?
    Aucune de ces jeunes-filles n’a de condamnations, aucune n’a de casier judiciaire. Les « assaillantes » sont pourtant accusées d’être « entrées de vive force » (sic) dans le Lycée Arago, en bousculant le gardien qui leur avait « gentiment ouvert la porte ». Comme sous l’effet d’une attaque terroriste à laquelle ils se seraient longuement préparés, les enseignants se sont immédiatement enfermés dans la salle des professeurs, le proviseur a appelé la police. L’examen de personnalité de ces curieuses accusées révèle un parcours criminel singulier. « -Pourquoi êtes-vous venu de Corse, madame G. ? » « -Pour faire un doctorat de sociologie à Paris, je le complète en ce moment par un diplôme d’ingénieur agronome (en cours) » « -Ah, bien, bien, bien… » répond le président pensif. On leur reproche d’avoir d’emblée refusé des prélèvements ADN, « alors qu’il ne s’agit que d’un simple coton » explique le juge. Il en profite pour plaider que c’est là l’indice certain d’une récidive possible, voire imminente. Au moment des faits, la plupart des accusées portaient sur elles un sac à dos, un Kway, un téléphone portable, des clefs, et même un passe Navigo, et de fait, la « marée humaine » du lendemain est une manifestation qui promettait son content de banques saccagées, si l’on relâchait les accusées.

    À la pointe des dernières technologies, la police scientifique apporte maintenant un faisceau d’indices accablants : des photos savamment sous-exposées (clair-obscur dramatique et mystérieuse pénombre, façon Caravage ou Georges de La Tour) sont projetées au mur de la salle d’audience. Sur l’une d’elles, quelques dossiers trainent à terre : la photo est légendée « objets manipulés ». Un autre cliché montre un masque chirurgical, une tasse à café qui semble en apesanteur, des cotons de maquillage et des cendriers à même le sol, ce sont là des « dégradations ». Une serrure a été forcée, un trousseau de clefs a été subtilisé, il aurait permis d’ouvrir des portes.

    Autant le président semble hésitant, autant le procureur paraît jeune. On ne le sent pas très sûr de lui. D’emblée, il se laisse aller à dire que les accusées ont toutes fait beaucoup plus d’études que lui. Mais il doit très vite incarner le méchant du film, alors il tente d’assumer un rôle auquel il n’est pas préparé. Pour donner le change, l’air sombre, il surjoue et s’emballe : « Ces jeunes gens ont fait des études brillantes, on pourrait penser que cela implique un certain respect de la loi, du bien et du mal, eh bien non parce qu’elles refusent les empreintes génétiques, ce qui implique un risque de réitération de fait ». Un tag est projeté : « N.T.R., Arago, même combat ». Quelle mystérieuse solidarité relie maintenant les N.T.R. les « Nique ta race », ceux qui n’ont le respect de rien et ces intellos précaires ? Abyssale question. On sent le même genre de désarroi que dans les propos récents de Gérard Collomb qui affirme : « Ce qui est étonnant, c’est que les blacks blocks puissent intervenir au milieu d’une foule qui finalement ne réagit pas ». Est-ce le signe de l’éternel retour, à l’ère de l’Iphone, de ces classes dangereuses, ces misérables qui s’abandonnaient –à la fin de la Restauration - « à toutes les haines, toutes les violences, toutes les violations ». On perçoit le sentiment d’une insécurité fondamentale dans leurs propos, comme si aujourd’hui, le grand fleuve souterrain d’une archaïque révolte, d’un crime social collectif refaisait surface, niant toute logique de progrès.

    « Et pourquoi récidiveraient-elles ? » demande un avocat. Le président, quant à lui, a son explication : « -C’est la convergence des luttes ! » avance-il-doctement. Le concept semble désigner dans sa bouche quelque chose qui serait la possibilité de réitération d’infraction et la rechute d’une maladie grave. A l’âge biopolitique, le tribunal est un hôpital, sa fonction prophylactique c’est de prévoir l’imprévisible, et surtout, de guérir de la possibilité même de tout imprévisible pour que chacun puisse continuer de consommer en paix. Pourquoi diable des jeunes-gens diplômés manifestent-ils contre Parcoursup ? Pourquoi refusent-ils qu’on transforme les universités en annexe du Pôle emploi (CV, Lettres de motivation, etc…) ?

    S’il y a délit d’intrusion, pour ces jeunes, la peine a déjà été exécutée puisqu’ils ont subi une garde à vue interminable et humiliante. Que reste-t-il à juger après que la police ait énoncé et fait exécuter la sanction. Quand la police se prend pour la justice, toute séparation des pouvoirs s’effondre, l’état de droit sombre. A quoi bon la justice si la police s’est déjà prononcée et fait exécuter quarante-huit heures de détention ? La vice-présidente a compris la situation, elle se tait, consternée, humiliée. Acculé par les ordres du ministère, le tribunal a été pris au piège. Le voilà maintenant condamné au ridicule, puisqu’il n’est que la chambre d’enregistrement des décisions de police. En tant que prof de fac, un capitaine de gendarmerie m’a demandé de dénoncer des « bloqueurs d’examen », quand tout le monde devient flic, la fascisation des esprits prend définitivement corps. Ce fascisme à l’état gazeux n’est plus un fascisme de parade, ce techno-populisme est passé « de la chair à canon à la pâte à informer » comme le disait Gilles Châtelet [2] ; mais surtout la numérisation a permis un développement sans précédent du contrôle social. C’est la raison pour laquelle la collusion de la répression politique et des dispositifs anti-terroristes ont pu user des mêmes dispositions juridiques à l’échelle planétaire. Des processus de gouvernance, de surveillance et de répression circulent à l’échelle globale. Police, justice, pouvoir politique passent maintenant l’un dans l’autre comme s’interpénètrent des gaz.

    Le fascisme à l’état gazeux est une manière de brouiller volontairement les cartes pour réprimer et intimider au mépris de l’état de droit. C’est la raison pour laquelle, les avocats n’auront aucun mal à démontrer (mais un peu tard) que non seulement le dossier est vide, mais que le risque de récidive est nul. Ce procès est « infiniment politique », les accusées ont une conscience plus grande de l’état de droit et de la justice sociale que ceux qui ont combiné cette machination judiciaire.

    Dans le grand bâtiment vide de Renzo Piano, inauguré en grande pompe au mois d’avril 2018 par François Molins -procureur de la République de Paris-, les robocops surveillent une accusée. Un ange passe, celle-ci s’évade en rêve. Dans ces lieux, l’amateur de promenades architecturales ne peut que penser à la « casa del Fascio », construite à Côme (Italie) par Giuseppe Terragni. Elle partage avec la salle des pas perdus du bâtiment de Renzo Piano une même esthétique du vide. Le bâtiment de Terragni a été simultanément une icône du mouvement moderne en architecture et un joyau de l’architecture mussolinienne. Ce qui pose la question de la fascination techniciste que le fascisme à l’état gazeux partage avec le futurisme et le modernisme. La passion politique et policière du gaz lacrymogène n’est-elle pas la parfaite métaphore de ce fascisme à l’état gazeux ? Si le macronisme est l’autre nom du vide, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles, il se répand partout comme un gaz suffoquant, ne ménageant aucune échappatoire possible. Mais c’est un gaz à la fois inflammable… et explosif.


    https://lundi.am/Le-fascisme-a-l-etat-gazeux
    #arago #lycée_arago #parcours_sup #parcoursup #France #dessins

  • Lycée Arago : « On a voulu faire de nous un exemple » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/lycee-arago-on-a-voulu-faire-de-nous-un-exemple_1654001

    Parents, camarades et enseignants se sont rassemblés, jeudi, devant le tribunal pour accueillir les lycéens sortant de garde à vue, après 36 heures éprouvantes.

    « Libérez nos camarades ! » Devant le #tribunal de grande instance (#TGI) de Paris, c’est sous les applaudissements et en chantant que, jeudi après-midi, élèves, étudiants, parents, enseignants et syndicats ont accueilli les jeunes placés en garde à vue mardi, à l’issue de la manifestation à l’appel des syndicats de la fonction publique et rejointe par les étudiants mobilisés contre la loi ORE et des cheminots contre la réforme du rail. Un important comité d’accueil qui n’a pas hésité à narguer les forces de l’ordre en jouant sous leur nez à « 1,2,3 soleil ».

    Enlacée par plusieurs de ses amis, Anna, 20 ans, étudiante à Nanterre, a été l’une des premières à ressortir du tribunal : « On m’a convoquée à un procès en octobre. » Motif : « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement. » Epuisée, elle raconte : « A la fin de la manifestation [de mardi], on a entendu un appel à soutenir les lycéens en bloquant le lycée Arago de manière pacifique. On a sonné et le gardien nous a ouvert la porte. Très vite, on a été encerclés par les CRS. On a alors commencé à bloquer les escaliers et à monter dans les étages. Les CRS ont forcé une porte, et là ça a commencé à être la panique. On s’est barricadés dans une salle, ils ont déboulé dans la pièce et ont attrapé une personne par la gorge. »Les jeunes ont alors l’idée de s’asseoir et de dégainer leurs smartphones pour filmer la scène. L’initiative calme immédiatement les forces de l’ordre.

    Mise en examen.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel Blanquer et de Gérard Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »

    Inquiétude.

    Devant le TGI, Sophie, mère d’un ado de 17 ans du lycée Voltaire, peine à contenir son émotion : « On a eu des nouvelles lorsqu’il était dans le lycée, puis dans le bus. On est allés rue de l’Evangile [XVIIIe arrondissement] où les cars étaient, en espérant qu’ils les laisseraient partir. Sans succès. On a appris à 5 heures du matin qu’il était déplacé dans un commissariat, sans nous dire le lieu. L’attente a été terriblement longue et angoissante. On n’a su qu’à 19 h 30 où il était et je n’ai pas pu lui parler depuis l’interpellation. Certains parents n’ont même pas été prévenus. On n’avait jamais vu ça en France. » La prof d’histoire-géo à Voltaire Marianne Cabaret-Rossi se mobilise : « Dans mon établissement, deux tiers des élèves sont en attente sur #Parcoursup. Le blocus est un moyen qu’ils ont trouvé pour montrer leur inquiétude. On veut les empêcher de s’exprimer, on pense que la répression va marcher, mais il y aura un retour de bâton. » A noter que selon ses confrères d’#Arago, contrairement à ce qui a été notifié par la proviseure dans un mail aux parents, aucun dégât important n’a été constaté. Seule une fenêtre aurait été brisée.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel #Blanquer et de Gérard #Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »
    (1) Les noms ont été modifiés.
    Marlène Thomas

    Bien sûr que cette garde à vue collective est faire pour l’exemple et pour empêcher la moindre contestation de prendre de l’ampleur. Mais le "On n’avait jamais vu ça en France" de la part d’une parent d’élève est complètement à côté de la plaque. Si on estime que tous les quartiers populaires et autres cités peuplées de noirs et d’arabes ne font pas partie de la France, c’est peut-être vrai mais dans les cités c’est un traitement fréquent réservé aux jeunes parfois dès le collège et depuis longtemps. Alors c’est comme les violences policières, quand on s’aperçoit que ce qui était jusqu’à présent réservé au lumpen prolétariat arrive même aux enfants de cadre (lycée parisien quand même) ben on commence à faire la gueule.
    Et on s’aperçoit que c’est une loi de 2009 proposée par Estrosi (http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1641.asp) qui voyait des hordes de barbares déferler partout (prenez le temps de juste lire les motifs, c’est très connoté) qui sert à justifier ces mises en examen.
    La morale c’est que toute loi destinée au départ à criminaliser une minorité aura vocation à être utilisée contre n’importe qui au moment où le pouvoir en a besoin (c’est comme le fichage ADN). Dans les cités on est déjà passé à autre chose avec les lois contre les terroristes, euh les islamistes, non les barbus, enfin je veux dire les musulmans, bref… les noirs et les arabes. Et ça craint carrément.

    https://www.politis.fr/articles/2018/05/reprimes-pour-lexemple-38864
    #garde_à_vue #répression #sélection

  • #Arago Détricotage de la pelote de Maître Eolas sur l’oiseau bleu

    corinne audouin @cocale
    Les chefs de poursuite sont : « participation à un attroupement en vue de commettre des dégradations et/ou violences » et « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire commis en réunion »

    Maître Eolas
    Adoncques les lycéens sont déférés pour participation à un attroupement et intrusion dans un établissement scolaire. Passons rapidement sur la première infraction, elle est très difficile à établir si le prévenu a gardé le silence en garde à vue. Je suis très sérieux.
    Reste intrusion dans un établissement d’enseignement. Kézakode koikaisse que ce délit ? Ah, voilà une belle histoire.

    Ce délit a été créé en 2010 par une proposition de loi (donc initiative parlementaire) de (roulement de tambour) M. Estrosi. Bon, je doute qu’il en ait rédigé une phrase, ça puait le texte gouvernemental porté par un parlementaire , ça évite le Conseil d’Etat et l’étude d’impact.
    Tout projet de loi (initiative gouvernementale) ou proposition de loi (initiative d’un parlementaire) doit comporter un exposé des motifs, qui en gros dit « voilà pourquoi il faut légiférer, et voilà ce que dit cette loi ». Et en l’occurrence, cet exposé des motifs devient, avec le recul, très intéressant. Le voici. : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1641.asp

    Ainsi donc qu’y lit-on ? Qu’il s’agit de lutter contre le phénomène grandissant des bandes violentes. (fear) Bon on était en 2010, à l’époque, on n’avait que ça et les anarcho-autonomes pour faire trembler la ménagère. Depuis, on a les terroristes pour faire passer les textes sécuritaires, ça va bien mieux. Bref, à l’époque, les bandes de barbaresques envahissaient nos lycées pour y bolosser nos têtes blondes. Lisez le texte. Il ne le dit jamais expressément, mais ça transpire, ça suite : ces bandes sont basanées et viennent des banlieues. Et on crée un délit qui consiste à pénétrer dans un lycée dont on n’est pas élève ou prof. pour protéger nos enfants. Notre jeunesse. Nos lycéens.

    Et quelle surprise (non) : 8 ans après, ce texte, qui a tranquillement roupillé pendant des années parce que les fameuses bandes de pillards mauresques se sont révélés moins partout que prévu, on nous le ressort pour… poursuivre des lycéens qui manifestaient contre une réforme.

    Qu’il y ait eu des dégats, je n’en doute pas. Que des malhonnêtes aient profité de la foule pour casser ou dérober, je veux bien le croire. Mais de là à dire que TOUS les manifestants étaient une bande violente, c’est clairement détourner le texte de son objet initial.

    Et vous savez quoi ? C’est légal. Car l’exposé des motifs, c’est du vent. Ca a autant de valeur qu’une promesse électorale ou qu’un million de bolivars vénézuéliens. Rien. Zib. Keud. Ce qui compte, c’est ce que dit la loi. Et oui, la loi sanctionne quiconque entre dans un lycée sans être élève ou prof. On vous a vendu un texte pour défendre vos enfants, on l’utilise pour poursuivre pénalement vos enfants, pour les ficher, pour les priver de liberté 48h.

    Et ça vaut pour TOUS LES TEXTES. Y compris ceux que depuis 2012 on vous vend au nom de la lutte contre le terrorisme. Regardez le texte sur l’accès aux téléphone chiffrés. Voté par une loi antiterroriste, jamais utilisée dans un dossier terroriste, on le sort pour du droit commun.

    Maintenant, réfléchissez à cela : on a sorti le droit de l’état d’urgence pour le placer dans le droit commun. Ces mesures sont applicables même en dehors des cas de terrorisme. Vous vous sentez toujours à l’abri sous prétexte que vous n’avez rien à vous reprocher ? Vous avez tort. Désormais, vous ne pouvez vous sentir à l’abri que si le gouvernement n’a rien à vous reprocher. Vous comprenez pourquoi les avocats gueulaient, à l’époque. Mais on nous a traité de droitdelhommistes angéliques et c’est passé.

    Bon appétit, chers compatriotes. Dégustez bien la soupe amère que vous avez laissé concocter. Et le jour où ce sera votre tour, gardez le silence. Vous l’avez fort bien fait jusqu’ici.
    Eolas out.

  • l’histgeobox : En interprétant le poème d’Aragon « Zone libre », Feu ! Chatterton célèbre la « poésie de contrebande ».
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2018/04/en-interpretant-le-poeme-daragon-zone.html

    En juin 1940, l’armée française subit une désastre militaire sans précédent. Le régime de Vichy, né de cette défaite, instaure un régime réactionnaire, antidémocratique, antisémite et de collaboration avec l’Allemagne nazie. Dès lors, la vie quotidienne des Français sous l’Occupation devient particulièrement difficile. Le pillage organisé de la France impose aux habitants de nombreuses restrictions alimentaires ainsi que le rationnement. La pénurie s’installe. Dans le même temps, les libertés fondamentales sont bafouées. Or de ce contexte désespérant jaillit pourtant de la plume des poètes une extraordinaire poésie de résistance.
    C’est dans les pas d’Aragon que nous abordons ici la résurgence poétique des « années noires ». Celui qui n’avait plus écrit de poèmes depuis le début des années 1930, renaît à la poésie avec la guerre.

  • 50 ans après le 22 mars 1968 : #répression violente coordonnée dans les #universités en #France ? Ils veulent recommencer #mai_68 ou le #fascisme de 1928 ?

    #recension :

    #Toulouse (#flics) :
    https://seenthis.net/messages/678981
    https://seenthis.net/messages/693354

    #Grenoble (#flics et #fachos) :
    https://seenthis.net/messages/678989
    https://seenthis.net/messages/679212
    https://seenthis.net/messages/682451
    https://seenthis.net/messages/689394
    https://seenthis.net/messages/689755
    https://seenthis.net/messages/690723

    #Montpellier (#milices_fascistes) :
    https://seenthis.net/messages/679029
    https://seenthis.net/messages/679073
    https://seenthis.net/messages/679117
    https://seenthis.net/messages/679206
    https://seenthis.net/messages/679406
    https://seenthis.net/messages/679721
    https://seenthis.net/messages/680045
    https://seenthis.net/messages/680287
    https://seenthis.net/messages/680319
    https://seenthis.net/messages/680868
    https://seenthis.net/messages/683854

    #Strasbourg (#flics et #milices_fascistes) :
    https://seenthis.net/messages/679151
    https://seenthis.net/messages/681346

    #Lille (#CRS et #milices_fascistes) :
    https://seenthis.net/messages/679247
    https://seenthis.net/messages/679565
    https://seenthis.net/messages/679787
    https://seenthis.net/messages/680506
    https://seenthis.net/messages/681401
    https://seenthis.net/messages/687645

    #Paris (#milices_fascistes et #flics) :
    https://twitter.com/lautogere/status/976791851142385664/photo/1
    https://seenthis.net/messages/679301
    https://seenthis.net/messages/680788
    https://seenthis.net/messages/682422
    https://seenthis.net/messages/682475
    https://seenthis.net/messages/683823
    https://seenthis.net/messages/687853
    https://seenthis.net/messages/687903
    https://seenthis.net/messages/688513
    https://seenthis.net/messages/688897
    https://seenthis.net/messages/689394
    https://seenthis.net/messages/689595
    https://seenthis.net/messages/693367
    https://seenthis.net/messages/693589
    https://seenthis.net/messages/695399
    https://seenthis.net/messages/695499

    et aussi ce qui concerne le #lycée #Arago à Paris (#flics). Quelques liens :
    https://seenthis.net/messages/696783
    https://seenthis.net/messages/696803
    https://seenthis.net/messages/696895
    https://seenthis.net/messages/697030
    https://seenthis.net/messages/697374
    https://seenthis.net/messages/698202
    https://seenthis.net/messages/701382

    #Bordeaux (#flics)
    https://seenthis.net/messages/680892

    #Dijon (#flics)
    https://dijoncter.info/?recit-de-l-occupation-de-la-maison-de-l-universite-104

    #Nantes :
    https://seenthis.net/messages/676910
    https://seenthis.net/messages/676986
    https://seenthis.net/messages/678173
    https://seenthis.net/messages/678961
    https://seenthis.net/messages/680559
    https://seenthis.net/messages/680565
    https://seenthis.net/messages/682630
    https://seenthis.net/messages/687845
    https://seenthis.net/messages/671718 (enseignants sanctionnés, voir ci dessous)

    #Nice :
    https://seenthis.net/messages/683418

    #Lyon (#flics) :
    https://seenthis.net/messages/682713
    https://seenthis.net/messages/687159
    https://seenthis.net/messages/689506
    https://seenthis.net/messages/694806

    #Marseille :
    https://seenthis.net/messages/683755

    #Nancy (#flics)
    https://seenthis.net/messages/692614

    A propos de la montée de l’extrême droite en France et de ses pratiques de plus en plus violentes :
    https://seenthis.net/messages/684368
    https://seenthis.net/messages/684448

    A propos de la répression étatique grandissante du mouvement social en France :
    https://seenthis.net/messages/699900
    https://seenthis.net/messages/700734
    https://seenthis.net/messages/700734

    Ailleurs qu’en France :
    https://seenthis.net/messages/701194

    Articles globaux :
    https://seenthis.net/messages/688187
    https://seenthis.net/messages/713881

    Dans le cadre des #Gilets_Jaunes (décembre 2018) :
    https://seenthis.net/messages/737434
    https://seenthis.net/messages/741687
    https://seenthis.net/messages/741773
    https://seenthis.net/messages/741813
    https://seenthis.net/messages/741924
    https://seenthis.net/messages/741959
    https://seenthis.net/messages/744912
    https://seenthis.net/messages/746449

    https://www.youtube.com/watch?v=053igl9JC8A

    #CRS #Violence_policière #Violences_policières #brutalité_policière #complicité_police_milice_fasciste #extrême_droite

    • Pétel Pétain (Montpellier)
      https://lepressoir-info.org/spip.php?article1196

      Durant l’après-midi et le début de soirée, une vingtaine de personnes est restée dans l’amphithéâtre, proférant insultes et menaces. « Cette nuit, ne dormez que d’un oeil » ; « Faudra pas se plaindre une fois aux urgences ».

      L’un des occupants a alors été pris à partie et frappé par certains d’entre eux, menés par le professeur d’université en droit de la santé M. François Vialla.

      Le doyen de l’université Phillipe Pétel a, tout le long de l’occupation, encouragé ce petit groupe d’étudiants à perturber celle-ci. Suite au refus de sa demande d’intervention policière par la préfecture, le ton monte : « vous nous prenez en otage, nous allons devoir répondre » s’exclame M. Pétel.

      « Pris en otage », par une centaine d’étudiants et de travailleurs, qui ont occupé pacifiquement un amphithéâtre pour s’organiser conjointement contre la série de loi scélérate de destruction du service public portée par le gouvernement Macron.

      Entre minuit et une heure, le doyen et ses adjoints contactent des étudiants en droit qui participaient à l’occupation, leur demandant de quitter l’amphithéâtre « avant que ça chauffe ». Dans les minutes qui suivent, une dizaine d’individus cagoulés, armés de bâtons et de taser le rejoint dans un coin du hall central.

      #Manifs ce vendredi à Toulouse, Rennes, Paris, ...
      #Occupations à Bordeaux, Lille...

      Appel à manifester et agir le 28 mars, fac de droit occupée de Lille
      https://twitter.com/LilleInsurgee/status/977307094062858243
      https://pbs.twimg.com/media/DZAWz80WAAAul-j.jpg:large

      #étudiants_en_lutte #AG_inter_sectorielle

    • French university protests threaten to spread after violence | World news
      Angelique Chrisafis, The Guardian, le 26 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/680045

      Violences à la fac de Montpellier : qui sont les vrais coupables ?
      François-Xavier Lucas, Le Figaro, le 26 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/680287

      Peste brune à la fac de Montpellier
      Émilien Urbach, L’Humanité, le 26 mars, 2018
      https://seenthis.net/messages/680319

      La mobilisation étudiante se renforce malgré la répression
      Baptiste Giraud et Maxime Lerolle, Reporterre, le 27 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/680281

      Des étudiants de Lille 2 agressés par des militants d’extrême droite après une Assemblée Générale
      Quentin Vasseur, France Info, le 27 mars 2018
      https://seenthis.net/messages/680506

    • Reçu avec ce commentaire sur la liste GeoTamTam :

      D’après cette carte jointe (source J. LeMazier) le mouvement étudiant de protestation contre la loi ORE et qui semblait limité à quelques universités métropolitaines se diffuse . Il concerne désormais Paris et des universités de taille plus restreinte (Nîmes, Le Mans) avec des traditions plus limitées de combativité.

      La tendance est clairement à l’extension nationale.

      L’agression de Montpellier joue-t-elle un rôle ? Il est probable que le niveau central a essayé de calmer le jeu en poussant très vite Pétel à la démission et sans doute en empêchant l’enterrement des plaintes par le parquet local. Mais en dépit de cette recherche d’apaisement et parce qu’il dépasse le cadre strict de cette affaire, le mouvement continue à s’étendre. Il faudrait désormais ajouter Nancy à la carte.

    • Un splendide isolement. Les politiques françaises du maintien de l’ordre

      Tandis qu’en France, la police tenue pour coupable d’acharnement appelle à un rassemblement contre la « haine anti-flics », en Allemagne, en Suède, en Suisse, l’interaction entre police et manifestants se distingue par la maîtrise et le dialogue. La police française résiste aux nouveaux modèles de maintien de l’ordre, articulés autour de la notion de désescalade. O. Fillieule et F. Jobard expliquent les raisons de ce retranchement doctrinal.

      http://www.laviedesidees.fr/Un-splendide-isolement.html
      Un article qui date de mai 2016, relayé ces jours sur twitter par Edwy Plenel, avec ce commentaire :

      « De toutes les manifestations du pouvoir, celle qui impressionne le plus les hommes, c’est la retenue » (Thucydide). En ces temps de manifestations étudiantes, relire cette instructive étude comparative sur le maintien de l’ordre

      https://twitter.com/edwyplenel/status/980008123976036353

    • #Nantes : la fac est à nous, la fac est à toi et moi
      https://seenthis.net/messages/680565

      [Nantes - Agenda des luttes] Pour une montée en puissance du #mouvement social
      https://seenthis.net/messages/680559

      [Nantes] 22 mars : début d’une #lutte prolongée ?
      https://seenthis.net/messages/678961

      #Nantes:occupations d’amphis en soutien à Toulouse
      https://seenthis.net/messages/678173

      [16 mars - #Nantes] La situation à la fac après quatre jours de blocage
      https://seenthis.net/messages/676986

      #Nantes, 15 mars, éclaircies dans un ciel gris ?
      https://seenthis.net/messages/676910

      /.../ et y’en a surement d’autres aussi depuis mais on dirait que le flux ne marche plus depuis 5 jours ?

    • #Grenoble : un bâtiment de la fac bloqué

      La mobilisation contre #Parcoursup prend de l’ampleur sur le campus de l’agglomération grenobloise.

      La mobilisation contre la loi Orientation réussite étudiante (#ORE) et son fameux Parcoursup a franchi un cap, jeudi matin, à l’université Grenoble Alpes (UGA). Pour la première fois, un bâtiment universitaire, l’UFR Arts et sciences humaines, a été bloqué. Devant le bâtiment vide et fermé aux entrées obstruées par des poubelles et des grilles, une assemblée générale (AG) a eu lieu jeudi matin, suivie par plusieurs centaines d’étudiants (400 selon l’Unef). L’#occupation du lieu a été votée pour en faire « le quartier général » de la mobilisation, ainsi que le blocage, à partir de lundi matin, du bâtiment principal de la faculté de lettres et langues. Pour Joris Rouillon, président de l’Unef Grenoble « la mobilisation prend clairement de l’ampleur à Grenoble ces dernières semaines ». L’Unef soutient les décisions de blocage et d’occupation prises par l’AG, « à condition que cela se passe dans les meilleures conditions et que le bâtiment occupé devienne un lieu de débats ».

      L’université, dans un communiqué publié à la mi-journée, a estimé qu’il s’agit « d’un mouvement de protestation très isolé », que « le reste du campus n’est pas impacté par ce mouvement » et indique que « les cours ont lieu normalement ». Dans l’après-midi, les étudiants chargés de mettre en application les décisions de l’AG, face aux portes fermées de l’UFR et à l’absence de réponse de l’université à leur demande de remise des clefs, ont décidé de ne pas investir les lieux face à la perspective probable d’un recours aux forces de l’ordre pour les évacuer.

      « Vols et propos outrageux »

      Le blocage « simple » de l’UFR des arts et sciences humaines continuera vendredi et sera étendu à partir de lundi au bâtiment principal de la fac de lettres et langues. Ce bras de fer intervient dans un contexte tendu, après une occupation des locaux de la présidence de l’UGA par les étudiants, mardi après-midi, qui s’est prolongée en soirée. Selon l’UGA, « le bâtiment de la Présidence a été envahi puis saccagé par des individus dont certains avaient le visage dissimulé. De nombreux dégâts matériels, vols et propos outrageux ont été recensés ». L’UGA estime à 20 000 euros les dégâts, a porté plainte et condamné « avec la plus grande fermeté ces actes de violences ».

      Côté étudiant, on explique que l’occupation « courtoise » décidée en AG, s’est déroulée dans le calme, sans dégâts tout l’après-midi et on s’interroge sur l’ampleur réelle des dégâts annoncés. « Ce qui s’est passé après la fin de l’occupation étudiante, en début de soirée, sont des actes individuels que nous ne soutenons pas », insiste le syndicat Solidaires étudiants Grenoble. L’Unef « condamne toute forme de dégradation » et « regrette ce qui s’est passé », tout en indiquant que le président de l’université, Patrick Lévy, devait « rendre des comptes ».

      Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355

    • Depuis la fac de Tolbiac occupée, dont on peut suivre l’actualité sur Commune libre de Tolbiac :https://twitter.com/TolbiacLibre, deux #vidéo marrantes et critiques
      Parodie d’émission tv :
      https://www.facebook.com/Grozeille.co/posts/2037828256469842
      Auto-conférence de presse avec masques et chien
      https://www.facebook.com/Paris1Deter/videos/1804222176546044

      Une vue de l’attaque d’hier
      https://twitter.com/TolbiacLibre/status/982376528599232512
      ils avaient emmenés avec eux un reporter (ex FN)
      https://www.facebook.com/taranisnews/videos/2050679391812238

      Après avoir dûment commémoré 68, la présidence de la fac de Nanterre refuse de laisser des locaux disponibles pour la coordination nationale de ce week-end, via @paris
      https://paris-luttes.info/le-president-de-l-universite-de-9915

    • Une milice d’extrême droite attaque l’université bloquée de Paris I :

      Six personnes en garde à vue après des échauffourées au site de Tolbiac de l’université Paris-I
      Le Monde, le 7 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/683823

      Fac de droit de Montpellier :

      Jean-Luc Coronel de Boissezon s’explique, six jours après sa mise en examen
      Guillaume Roulland, France Bleu Hérault, le 4 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/683854

    • Les enseignants précaires de l’université disent leur ras-le-bol

      Doctorants ou même déjà titulaires d’un doctorat, ils enchaînent les vacations en attendant un poste, parfois pour 1 000 euros par mois. Les collectifs de défense se multiplient dans les établissements.

      http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/06/les-enseignants-precaires-de-l-universite-disent-leur-ras-le-bol_5281438_440
      #travail #précariat #précarisation #précarité

    • A propos de la montée de l’extrême droite en France et de ses pratiques de plus en plus violentes :

      Forces de l’ordre liées à l’ultra-droite violente : la DGSI s’inquiète
      Matthieu Suc et Marine Turchi, Médiapart, le 9 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/684368

      Fachos 2.0 ou comment les idées d’extrême droite se répandent jusque chez vous
      Stéphane François, The Conversation, le 9 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/684448

    • Urgent. Le gouvernement aurait donné l’ordre de débloquer les facs coûte que coûte

      Une coïncidence, la vague de répression actuelle contre les facs bloquées ? Pas du tout. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal aurait donné l’ordre aux présidents d’université de faire débloquer l’ensemble des sites mobilisés par tous les moyens nécessaires, y compris par la force.


      http://www.revolutionpermanente.fr/Urgent-Le-gouvernement-aurait-donne-l-ordre-de-debloquer-les-fa

    • Nantes et #ParcoursSup :

      Parcoursup : à l’université de Nantes, devant le refus de trier les dossiers, la présidence riposte
      Laura Taillandier, L’Etudiant, le 17 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/687845

      Paris :

      Sexe, drogue et violence : Brenard de la Villederrière est de retour à Tolbiac
      Tolbiac Automedia, Youtube, le 18 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/687853

      https://www.youtube.com/watch?v=Lo6xe3cfIVY

      Dénonçant la « dictature macronienne », des élèves bloquent l’accès à Sciences Po
      Soazig Le Nevé, Le Monde, le 18 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/687903

    • Les étudiant·e·s ont raison de se révolter contre l’ordre de la sélection et de la répression

      250 universitaires dont Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Stéphane Beaud, Frédéric Lordon, Toni Negri, Judith Revel, Danièle Linhart, Michèle Riot-Sarcey, Alessandro Stella... s’insurgent de la répression à l’œuvre aujourd’hui sur les campus. « Les mêmes arguments ou presque, un demi-siècle après 68, sont resservis, pour faire sonner l’heure de la matraque et discréditer la jeunesse » relèvent-ils.

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180418/les-etudiant-e-s-ont-raison-de-se-revolter-contre-l-ordre-de-la-sele

    • Un étudiant a été grièvement blessé lors de l’évacuation très violente de #Tolbiac par la police

      L’évacuation de la faculté de Tolbiac, vendredi matin, s’est déroulée dans une extrême violence de la part de la police. Un étudiant, déséquilibré par un policier, est tombé de plusieurs mètres de hauteur. Il est grièvement blessé.

      (...) Récit de l’accident, que vous retrouverez à la fin de l’article : Désiré*, présent depuis neuf jours, rapporte les détails de l’accident : « On s’échappait par les toits, à l’arrière du bâtiment, pour descendre dans une petite rue à côté. Les gars de la BAC [Brigade anti-criminalité] étaient à nos trousses. Un camarade a voulu enjamber le parapet pour se laisser glisser le long du mur. Un baqueux lui a chopé la cheville. Ç’a l’a déséquilibré, et le camarade est tombé du haut du toit, en plein sur le nez. On a voulu le réanimer. Il ne bougeait pas. Du sang sortait de ses oreilles… » Désiré* et ses camarades ont aussitôt appelé les pompiers, « en courant ». Emmené par les pompiers, dans un état d’inconscience, on ne sait pas dans quel hôpital il se trouve. Quoi qu’il en soit, la rue où a eu lieu sa chute demeure barrée par la police. Désiré*, qui est allé y jeter un coup d’œil, revient, fulminant de rage : « Les enfoirés ! Ils ont effacé toutes les traces de sang ! »

      https://reporterre.net/Un-etudiant-a-ete-grievement-blesse-lors-de-l-evacuation-tres-violente-d

    • Evacuation de l’université de Tolbiac : un étudiant annoncé gravement blessé

      Lors de l’évacuation par la police du site universitaire de Tolbiac à Paris, ce vendredi 20 avril à l’aube, un étudiant s’est grièvement blessé à la tête, annonce à « Marianne » la représentante de l’Unef dans cette université. Le préfecture maintient de son côté qu’il n’y a eu aucun blessé.

      https://www.marianne.net/societe/evacuation-de-l-universite-de-tolbiac-paris-un-etudiant-annonce-gravement-

    • Question(-piège) envoyée via formulaire électronique par le président de mon université...

      No comment.

      « Êtes-vous favorable à la liberté d’accès aux bâtiments des étudiants et des personnels permettant notamment la mise en œuvre des examens dans des conditions normales à l’Université Grenoble Alpes ? »

      Réponses proposées : "Oui, je suis favorable" "Non, je ne suis pas favorable" "Je ne me prononce pas »

      Je répète. No comment.

    • Rassemblement de soutien à Tolbiac
      Indymedia Grenoble, le 20 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/689394

      Blessé grave à Tolbiac : un témoin avoue avoir menti, le site « Reporterre » rétropédale
      Libération, le 24 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/689595

      « Une ligne rouge a été franchie par l’équipe présidentielle », un membre du Conseil d’Administration de Lyon 2 démissionne
      Bernard Bouché, Rebellyon, le 25 avril 2018
      https://seenthis.net/messages/689506

    • Réponse des étudiant·es de Strasbourg à une question qui leur a été posée dans un sondage... j’imagine que c’est le même genre de questions à laquelle on a eu droit à l’Université de Grenoble.


      https://twitter.com/MHoussayH/status/988860257056247808

      Pour rappel, « notre » question :

      « Êtes-vous favorable à la liberté d’accès aux bâtiments des étudiants et des personnels permettant notamment la mise en œuvre des examens dans des conditions normales à l’Université Grenoble Alpes ? »

    • Université Grenoble-Alpes : étudiants et enseignants grévistes prévoient de nouveaux blocages

      FIL INFO – Un millier de personnes, étudiants et personnels confondus, se sont réunies ce mardi 24 avril en assemblée générale afin de discuter des suites de la mobilisation contre la loi sur l’orientation et la réussite des étudiants (Ore). Outre le boycott du vote électronique, ils ont voté la poursuite des actions de blocages.


      https://www.placegrenet.fr/2018/04/24/universite-grenoble-alpes-etudiants-enseignants-grevistes-prevoient-de-nouveaux-blocages/187719

    • L’Université en danger : la situation est grave !

      La Coordination nationale des universités, réunie à Paris le samedi 5 mai 2018, a rassemblé des représentant.e.s de 38 établissements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La CNU appelle à la grève illimitée jusqu’au retrait de la loi ORE, à l’arrêt de la répression policière dans les universités et à la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour la rentrée 2018.

      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/050518/l-universite-en-danger-la-situation-est-grave

    • Ce matin, violences policières sur le campus de Grenoble...

      Ici une vidéo, partagée sur FB, du coup, je ne sais pas si tout le monde y a accès :
      https://www.facebook.com/nicolas.marlin.73/videos/2062844813730002
      https://twitter.com/NMarlin_/status/993389402121482241
      Mais je ne sais pas comment faire autrement pour partager la vidéo...

      Dans tous les cas, ici 2 témoignages, reçus par email, d’enseignants-chercheurs de l’UGA, que j’ai anonymisé :

      Cher YYY,

      En tant que directeur du département d’histoire, et attentif au fait que les étudiants victimes des brutalités policières ce matin étaient en partie des étudiants d’histoire et que l’étudiant victime de menaces de mort est, si je ne me trompe pas, un étudiant d’histoire, je suis très inquiet.

      J’ai affiché publiquement mon hostilité viscérale à la présence policière sur un campus universitaire, qui ne fait qu’envenimer la situation, et les faits semblent malheureusement me donner raison.

      Je souhaiterais donc - et je pense être le porte-parole de mes collègues historiens - que tu sollicites la Présidence pour avoir des explications concernant les événements inqualifiables qui se sont déroulés ce matin à la galerie des amphis et les violences subies par les étudiants, qui pour partie sont des étudiants d’histoire dont j’ai la charge et qui sont en principe sous ma protection. Je souhaite aussi que le cas de l ’étudiant Tordjman, que j’ai eu en cours et qui a été menacé de mort, soit sérieusement pris en compte par la Présidence.

      Je tiens aussi à te remercier de n’avoir jamais, parfois contre vents et marées, sollicité les dites « forces de l’ordre » ou, pire encore, les vigiles, sinistres et coûteuses milices d’une époque nauséabonde, pour pacifier - je ne trouve pas d’autre terme - l’ARSH. C’est tout en ton honneur, et en l’honneur des personnes, dignes, qui t’entourent.

      Bien amicalement,
      XXX

      –-----------------------

      Chers tous,

      Je voudrais m’insurger à mon tour contre l’usage qui a été délibérément fait de la violence ce matin contre des étudiants qui n’opposaient aucune résistance et ne manifestaient aucune violence. Je peux d’autant plus l’affirmer et en être choqué que j’étais, pour un examen de licence 3, présent devant le bâtiment. Devant des policiers visiblement venus pour en découdre, les étudiants n’ont jamais montré une quelconque agressivité. Une fois l’ordre d’intervenir donné, les policiers ont fait un usage de la force disproportionné, gazant à hauteur de visages tous les étudiants présents dans le périmètre (moi y compris) et ont agressé un étudiant qui n’y était pour rien, l’immobilisant en l’écrasant à plusieurs (pratique désormais interdite, il me semble) et l’emmenant le visage en sang. Lorsque devant ce déferlement de violence inutile, j’ai tenté de m’interposer pour protéger les étudiants menacés, j’ai reçu un coup de matraque, de bouclier et des insultes.J’aimerais que la présidence (le président, tout simplement) s’explique et m’explique la raison pour laquelle il donne l’ordre aux forces du désordre de venir agresser des étudiants et des enseignants sur le campus.
      J’ai encore le goût aigre des gazes lacrymogènes dans la gorge.
      Cordialement,

      ZZZZZ

    • Et, cerise sur le gâteau... voici un message que le président de l’université de Grenoble, Patrick Lévy, a envoyé aujourd’hui...
      A gerber !

      Nouvelle action de blocage violent pour empêcher la tenue d’examens - lundi 7 mai 2018

      Mesdames, Messieurs, Chers collègues,

      Ce matin, 580 étudiants de l’UFR ARSH et de l’UFR SHS étaient convoqués pour passer leurs partiels à la galerie des amphithéâtres, bâtiment Pierre Mendès France, sur le campus de Saint Martin d’Hères de l’Université Grenoble Alpes. Aux alentours de 6h30, une vingtaine de bloqueurs ont commencé à entraver les accès au bâtiment, en usant de violence à l’égard des agents de sécurité (envoi d’excréments notamment), ce qui a contribué à faire monter la tension. Ils ont ensuite fait savoir qu’ils étaient déterminés à rester.

      Au vu des tensions depuis plusieurs semaines entre bloqueurs et étudiants désireux de passer leurs examens, je ne pouvais laisser seuls face à face des bloqueurs et des étudiants qui souhaitent aller passer leurs examens. Aussi, j’ai demandé l’intervention des forces de police. Les bloqueurs ont souhaité rester malgré la présence des forces de l’ordre, et se sont volontairement affrontés avec les forces de police, entravant par là même le passage d’étudiants qui souhaitaient malgré tout intégrer le bâtiment (entrave vers l’accès au cordon de sécurité, insultes, etc.).

      Au regard de la tournure des événements, avec un niveau de tension croissant, il était devenu impossible de laisser les étudiants passer leurs examens à l’heure prévue. Pour les protéger, et compte tenu de l’état de stress dans lequel certains ont pu être mis – évidemment défavorable au passage de leur partiel, j’ai demandé le report des examens prévus à la galerie des amphithéâtres à 8h et à 11h. Les examens organisés dans les autres bâtiments, y compris le bâtiment Stendhal, se sont tous tenus sans problème.

      Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, je dénonce toute violence, notamment celle d’une trentaine de bloqueurs, empêchant le libre accès des personnels et de centaines d’étudiants à un bâtiment de l’université et ce faisant la tenue d’examens. Je réitère mon accord pour des discussions ouvertes et sereines, comme je le fais chaque semaine lors d’un échange avec les syndicats étudiants représentatifs.

      Afin de préserver la valeur des diplômes de l’Université et de respecter l’ensemble des étudiants, je réaffirme, comme exposé depuis le début des événements, qu’il n’y aura aucun aménagement d’épreuve. La Présidence mettra tout en œuvre avec l’appui de l’administration pour la tenue effective des examens tels que prévu dans le règlement des études de chaque diplôme.

      Bien cordialement,

      Patrick Lévy
      Président de l’Université Grenoble Alpes

    • Ta video marche meme si on a pas de compte facebook @cdb_77
      C’est dans cette fac qu’un prof ou membre du personnel cagoulé accompagné de néo-nazis est venu tabasser des élèves ? Le président à pas été suspendu pour une faute aussi grave ?

      edit : non c’etait à Montpellier.
      En tout cas ces présidents d’université on sais ce qu’illes auraient fait pendant l’occupation.

    • #Nancy : une loi antiterroriste utilisée contre le mouvement étudiant
      Stéphane Ortega, Rapports de Force, le 7 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/692614

      À Nancy, un étudiant est poursuivi pour n’avoir pas donné le code PIN de son téléphone portable pendant sa garde à vue faisant suite à l’intervention de la police sur le campus le 3 mai. Il est accusé du refus de donner la clef d’un système de chiffrement ayant pu servir à la commission d’un délit. Une infraction inscrite dans la loi sur la sécurité quotidienne votée en France au lendemain des attentats du World Trade Center en 2001.

    • Une lettre adressée à la direction de l’ARSH (Arts et Sciences humaines) par une étudiante de l’Université de Grenoble (lettre que j’ai anonymisée) :

      Lettre adressée à la direction, l’administration et au corps professoral de l’ARSH concernant les évènements de Lundi matin contre des étudiants de l’ARSH. Par xxxx, Elue représentante étudiante de l’UFR ARSH, déléguée L3 Histoire, Présidente des Apprentis Chercheurs de l’ARSH, Apolitisée.

      Chère ARSH,
      « J’ai mal à mon Université. »
      En tant que représentante élue étudiante de l’UFR ARSH je me dois de réagir, sous la volonté des étudiants de l’UFR, à l’atteinte physique qui nous a été portée lundi matin devant la galerie des amphis et à donner voix et mots à notre communauté. Vous étiez nombreux à assister à cet évènement choquant et abusif. Il n’est plus question de politique ! Il n’est plus question de manifestants ou non manifestants ! La direction n’a pas fait de distinctions lorsqu’elle a ordonné cette intervention, elle a marché sur les libertés et les droits de chacun d’entre nous !
      Notre université fonctionne grâce à quatre principaux collaborateurs et à la teneur de leur relation : la direction, l’administration, le corps professoral, et le corps étudiant. J’aime ce mot : Relation, n’est-il pas bien commode ? Pour notre part la qualité de notre relation avec la direction est passée de médiocre, à exécrable ! Elle se résume à ceci : la direction de l’UGA a fait exactement ce qu’elle voulait faire au mépris de ses étudiants et de notre respect. Elle nous a donné rendez vous à une heure, une date et un lieu précis sur le campus pour passer un examen. Nous sommes venus, et nous nous sommes fait frapper et gazer. Il n’y a rien de plus à ajouter. Nous ne viendrons plus si c’est à cela que devons nous attendre.
      Quand un collaborateur nous tyrannise, ce n’est plus un collaborateur. Et comme un tyran ne comprend que la force, nous sommes prêts aujourd’hui à faire preuve de plus de force. La direction de l’Université se heurtait récemment à un groupe d’étudiants mobilisés pour la défense de leurs idées vis-à-vis d’une loi gouvernementale. A présent, qu’elle se prépare à se heurter à tous ses étudiants, ceux qui croient encore que nous sommes libres, ceux qui croient encore à un état de liberté, de justice et d’équité, et non de violence, ceux qui croient que nous ne sommes plus en sécurité ici, ceux qui sont blessés, outrés et scandalisés par cette intervention gratuite sur des innocents, ceux qui ont peur pour leur avenir et leurs partiels et qui ne comprennent pas pourquoi l’UGA n’est pas de leur côté, et ceux qui se battent depuis le début pour que Faculté et Egalité continuent de rimer. La direction de l’Université a en face d’elle non plus des étudiants dispersés et en désaccord, mais une seule et unique voix étudiante, celle qui crie sous vos matraques, celle qui crie colère, justice et liberté ! « Vives nos partiels, on aime se faire frapper ! ».
      Vives nos partiels, on aime se faire frapper !
      L’ensemble des élus étudiants de l’ARSH et les étudiants de l’ARSH s’accordent la plupart sous ces mots : Nombreux d’entre nous, arshiens, avons été atteint physiquement ou moralement par cette attaque. Direction de l’ARSH, administration de l’ARSH, professeurs de l’ARSH, êtes-vous de notre côté en ce temps de troubles où la direction de l’UGA ordonne ces violences ?
      Nous voici dans une situation complexe. La plupart des étudiants de l’ARSH ne veulent pas mettre en péril leurs examens et donc leur diplôme. Néanmoins, accepter de notre part de nous rendre sur les lieux des examens et à l’heure de notre convocation est d’une part un danger physique et d’autre part cela revient à accepter ce qu’il s’est passé lundi matin et à continuer d’assurer notre part du contrat avec la direction de l’UGA. Et cela, nous le refusons catégoriquement. J’espère que vous comprendrez. Par ailleurs, nous savons et reconnaissons l’immense courage, professionnalisme et entraide dont les professeurs et l’administration font preuve depuis le début de cette crise Grenobloise. Nous ne voulons pas nous positionner face à vous, mais avec vous. En respectant notre front contre la direction de l’UGA. Pour l’heure, comprenez que pour nous, nous rendre sur les lieux des convocations aux examens est en proie à plusieurs débats. Et nous paraît être, pour les raisons énoncées juste au-dessus, une très mauvaise chose. Comprenez aussi qu’en tant qu’élue étudiante non politisée, de la liste des Arshiens, je me suis entretenue avec des leaders du mouvement étudiants qui manifestent contre la loi ORE (appelés vulgairement « les bloqueurs ») afin d’assurer mon soutien et celui des étudiants de l’ARSH, non pas à leurs valeurs politiques, mais au refus et à l’opposition à la présente direction de l’UGA et ses méthodes d’agissements. Nous nous unissons contre un front commun, et pour se faire, la situation actuelle ne donne à la multitude (donc comprenant les étudiants lambda et non politisés et aussi les autres) que je représente, qu’une solution possible, semble-t-il ? Soutenir les actions contre l’UGA et refuser d’honorer notre part du contrat en tant qu’étudiant à l’Université Grenoble Alpes ? Nous sommes ouverts à la discussion, et je vous demande, chers tous, chers arshiens, de nous entendre et de répondre à mon dialogue afin que nous trouvions une solution pour la multitude arshienne. Les étudiants de l’ARSH que je représente, mes collègues, mes amis, sont inquiets et ont également envie de s’exprimer après ce Lundi. Je vous ai exposé nos positions. J’attends votre réponse, les étudiants de l’ARSH attendent votre réponse. Soyez assurés cependant, de la fermeté de nos décisions.
      Néanmoins, soyez assurés également que certain d’entre nous se sentent forcés de se rendre aux examens, et ils y iront. J’espère de tout mon coeur qui ne leur arrivera rien…

    • HALTE AUX VIOLENCES DU GOUVERNEMENT SUR LES CAMPUS UNIVERSITAIRES

      Dans le cadre du mouvement de protestation contre la loi Orientation et Réussite des Étudiants (loi dite ORE) et la sélection à l’entrée de l’université, les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises ces derniers mois (voir la liste des sites concernés ci-dessous) dans des locaux universitaires ou les campus, soit à la demande des président.e.s d’université, soit à la suite de décisions judiciaires.

      La fréquence et la violence de ces interventions sont inédites. Diurnes ou nocturnes, annoncées ou non, elles ont donné le plus souvent lieu à des coups de matraque, des gazages, des étouffements, des insultes à l’encontre des usagers et des personnels. Ces actes de violence physique et psychologique, qui peuvent laisser de graves séquelles, sont inacceptables et le SNESUP-FSU les condamne fermement.

      Par ailleurs, nous observons que les président.e.s d’université font de plus en plus appel à des sociétés privées de sécurité qui accomplissent sous leur autorité des tâches de maintien de l’ordre, dont certaines sont susceptibles de constituer des entorses à la loi : contrôles d’identité, filtrage des étudiants, déblocages de bâtiments, interdiction d’accès aux examens... Le SNESUP-FSU tient à rappeler que les vigiles, qui doivent être agréés et titulaires d’une carte professionnelle, peuvent effectuer une inspection visuelle des bagages à main, mais, non assermentés, ils ne sont pas autorisés à procéder à des contrôles d’identité. Rappelons plus généralement que selon les termes de l’article L613-2 du code de la sécurité intérieure il est interdit aux agents des sociétés privées de surveillance et de gardiennage de « s’immiscer, à quelque moment et sous quelque forme que ce soit, dans le déroulement d’un conflit du travail ou d’événements s’y rapportant ».

      La violence n’est pas une réponse acceptable à un mouvement social légitime et au défaut de dialogue, tant au niveau local que national. Ces interventions policières violentes ne visent pas à mettre fin à des troubles à l’ordre public, mais bel et bien à intimider celles et ceux qui aujourd’hui protestent de manière non violente contre la « casse » de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Cette violence révèle l’incapacité du Gouvernement à répondre aux revendications légitimement exprimées.

      Le SNESUP-FSU demande au Gouvernement de mettre fin à cet usage de la force publique et rappelle son attachement au respect des franchises universitaires. Les universités sont des lieux de débat où la violence ne peut être tolérée. Le SNESUP-FSU apporte tout son soutien aux victimes et demande la levée de toutes les poursuites intentées aux étudiant.e.s et personnels interpellé.e.s. n

      Liste – non exhaustive - des sites concernés par des interventions policières violentes :

      • Toulouse Le Mirail : 9 mai • Rennes-II : 2 mai • Nancy : 25 avril & 3 mai • Lyon-II : 13 avril • Nanterre : 10 avril • Lille : 9 avril • Tolbiac (Paris-I) : 7 avril • Nantes : 4 avril • Paul-Valery (Montpellier) : 23 mars • Grenoble-Alpes : 22 mars, 23 avril & 7 mai • Strasbourg : 22 mars & 4 avril • Dijon : 16 mars • La Victoire (Bordeaux) : 7 mars

      Message reçu via mailing-list du syndicat SNESUP, 11.05.2018

    • A propos de Grenoble, je tombe là dessus, mais j’anonymise aussi :
      –----------------------------------------------
      À Grenoble, ça continue…

      Après une consultation fantoche :

      “Êtes-vous favorable à la liberté d’accès aux bâtiments des étudiants et des personnels permettant notamment la mise en œuvre des examens dans les conditions normales à l’Université Grenoble Alpes ?”

      et plus que douteuse dans sa mise en place, la présidence assurant dans son invitation de vote (mail du 24 avril) :

      La consultation est organisée par des moyens électroniques permettant d’assurer l’anonymat des réponses. Elle fait l’objet d’une déclaration à la CNIL dans le respect des obligations informatiques et libertés. Les données seront conservées une semaine.

      Or, il s’avérerait que c’était un mensonge délibéré :
      https://www.facebook.com/LICORNEGrenoble/posts/1810852848952928

      La présidence semble s’être senti pousser des ailes avec les résultats de ce vote boycotté par la plupart des organisations syndicales (toutes ?). Elle a ainsi continué à dépenser sans compter pour "sécuriser" l’entrée de certains bâtiments en déployant des effectifs d’agents de sécurité privés jamais vus sur le campus.

      Une entrée tellement sécurisée que les entreprises contractées ne laissaient pas toujours entrer les enseignants-chercheurs.

      Mais comme ces effectifs exceptionnels ne sont pas toujours suffisant pour "la mise en œuvre des examens dans les conditions normales", les examens sont délocalisés, les enseignants en charge des examens étant parfois mis au courant du lieu de l’examen à peine 24h avant leur tenue.

      Mais comme ce n’est pas encore assez normal, la présidence a fait appel à la police à plusieurs reprises, par exemple le 3 mai.

      Encore plus normal, cette lettre d’un prof, le 7 mai :

      Je voudrais m’insurger à mon tour contre l’usage qui a été délibérément fait de la violence ce matin contre des étudiants qui n’opposaient aucune résistance et ne manifestaient aucune violence. Je peux d’autant plus l’affirmer et en être choqué que j’étais, pour un examen de licence 3, présent devant le bâtiment. Devant des policiers visiblement venus pour en découdre, les étudiants n’ont jamais montré une quelconque agressivité. Une fois l’ordre d’intervenir donné, les policiers ont fait un usage de la force disproportionné, gazant à hauteur de visages tous les étudiants présents dans le périmètre (moi y compris) et ont agressé un étudiant qui n’y était pour rien, l’immobilisant en l’écrasant à plusieurs (pratique désormais interdite, il me semble) et l’emmenant le visage en sang. Lorsque devant ce déferlement de violence inutile, j’ai tenté de m’interposer pour protéger les étudiants menacés, j’ai reçu un coup de matraque, de bouclier et des insultes.J’aimerais que la présidence (le président, tout simplement) s’explique et m’explique la raison pour laquelle il donne l’ordre aux forces du désordre de venir agresser des étudiants et des enseignants sur le campus.
      J’ai encore le goût aigre des gazes lacrymogènes dans la gorge.

      Voir aussi le point de vue étudiant :
      https://twitter.com/NMarlin_/status/993389402121482241

      De ce fait, nous commençons à nous organiser un peu moins peu… et quelques initiatives commencent à se mettre en place :
      http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8306

      À part ça, tout va bien, Raphaël Enthoven et consort peuvent continuer à donner des leçons d’objectivité aux étudiants mobilisés…

    • Toulouse : l’étudiant grièvement blessé par la police témoigne
      Lundi Matin, le 10 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/693354

      PARIS 8 OCCUPÉE : LES ÉTUDIANT-E-S DÉGAGENT UN FLIC DE LEUR FAC !
      Saint-Denis VIII Révolutionnaire, Facebook, le 10 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/693367

      Paris 8 occupée : les étudiant-e-s dégagent un flic de leur AG !
      Paris-Luttes Info, le 11 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/693589

    • Reçu via une mailing-list de personnels qui ont réagi aux violences policières de l’Université Grenoble Alpes (j’anonymise), 14.05.2018 :

      La question des tensions entre étudiants est en effet aussi à prendre en compte, sans la minorer : une poignée de personnes violentes (ce que les étudiants mobilisés contre la loi ORE ne sont pas), soutenues par l’#extrême_droite, comme on l’a vu dans d’autres universités, se manifeste de plus en plus régulièrement. Il semble que la présidence n’ait toujours pas porté plainte contre les tentatives d’incendie des jardins d’utopie. La question des examens est aussi une réflexion sur ce que nous pouvons faire pour ne pas créer des situations de tension.

    • Témoignage, reçu par email aujourd’hui, 14.05.2018. Témoignage que j’anonymise, comme coutume, et qui se rapporte aux événements du 7 mai sur le campus de Grenoble :

      Enseignant dans le secondaire et par ailleurs en reprise d’études, je faisais
      partie le 7 mai dernier des étudiants convoqués à leurs examens. Contrairement
      aux messages alarmistes répétés du président de l’université (qui n’était pas
      présent sur place), aucune tension n’était perceptible à mon arrivée vers 7H45
      et ce jusqu’à ce déploiement de violence inouïe de la part de forces de
      l’ordre à l’encontre d’étudiants totalement pacifiques. J’ai été (et je reste)
      profondément choqué et révolté devant un usage de la force totalement
      disproportionné : plusieurs policiers casqués, munis de matraques et de
      boucliers se ruant sans ménagement aucun (visiblement très pressés de « faire
      mal ») sur des étudiants pacifiques venus passer leurs partiels. Comme monsieur
      xxxxx, je m’insurge contre le traitement (non réglementaire d’ailleurs)
      infligé à un étudiant malmené à terre par plusieurs policiers faisant preuve
      d’un acharnement particulièrement choquant. J’ai également été amené à
      tranquilliser une étudiante particulièrement choquée et atteinte de manière
      sévère par des gaz lacrymogènes. J’ai aussi discuté avec un pompier soignant
      un de mes collègues étudiant tellement malmené qu’il en avait l’épaule démise
      (diagnostic du pompier) et je passe sur les étudiants ayant subis les gaz à
      hauteur de visage (là aussi, je doute que la déontologie policière soit
      respectée !!!) ou une autre tellement choquée qu’elle en vomissait.

    • L’université de Nanterre fera passer des examens en ligne, une AG étudiante s’y oppose

      Deux cents étudiants réunis en assemblée générale ont voté le blocage administratif de l’université pour empêcher que les partiels soient organisés à distance.


      http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/05/15/l-universite-de-nanterre-fera-passer-des-examens-en-ligne-une-ag-etudiante-s

    • Universités : violences policières et privatisation de la sécurité

      Le gouvernement et de nombreux présidents d’université ont fait en moins de deux semaines le grand ménage de printemps sur les campus mobilisés. A coups de matraque et de « police privée » ! Universitaires et élus s’inquiètent ou s’insurgent. Billet écrit à quatre mains avec Isabelle Krzywkowski et publication de deux lettres ouvertes, de Grenoble et de Strasbourg.


      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/160518/universites-violences-policieres-et-privatisation-de-la-securite

      https://www.youtube.com/watch?v=MtykzA_bQVs

    • Soutien à notre collègue chercheur et aux étudiant.e.s victimes de violences policières à l’EHESS le 1er mai
      L’IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux) Paris, le 14 mai 2018

      Le 1er mai 2018 vers 20h30, notre collègue Nicolas Jaoul, chercheur au CNRS (IRIS), ainsi que des étudiant.e.s, ont été victimes de violences policières attestées par différents témoignages écrits et audiovisuels. Elles/ils se trouvaient à l’EHESS au 96 boulevard Raspail, occupée depuis la veille par les étudiant.e.s, lorsque des manifestant.e.s poursuivi.e.s par des policiers se sont réfugié.e.s sur le site, aussitôt fermé par ses occupants et encerclé par la police. Nicolas Jaoul, qui cherchait une voie de sortie à l’arrière du bâtiment, s’est fait rouer de coups et mettre à terre par cinq agents de la police nationale en équipement anti-émeute. Alors qu’il n’opposait aucune résistance et déclinait son identité et sa fonction d’enseignant-chercheur, il a été insulté et a reçu des coups de pieds dans la tête. Les policiers l’ont menacé, lui disant qu’après ce qu’ils s’apprêtaient à lui faire subir, il « ne pourrait plus jamais se relever » et qu’ils allaient le « faire payer pour les étudiants », qui « font ça à cause de toutes les merdes » qu’il leur apprenait. Par ailleurs, une quinzaine de policiers, dans un état de rage manifeste, tentaient de forcer la porte cochère, bloquée de l’intérieur par les étudiants, qui ont reçu des coups de bâton-tonfa et des jets de gaz lacrymogène à quelques centimètres du visage. Les policiers se sont retirés après l’intervention sur place du Président et du bureau de l’EHESS, qui ont accepté de raccompagner jusqu’au métro les étudiant.e.s souhaitant sortir du site et inquiets de possibles représailles dans le quartier.

      De nombreux témoignages, y compris au sein du bureau de l’EHESS, soulignent l’état d’excitation des policiers, s’accordant à considérer que la résistance des étudiant.e.s empêchant l’accès du site à la police, puis l’intervention du Président ont évité ce soir-là des faits de violence dramatiques – une petite centaine d’étudiants étant encerclés, avec pour seule « échappatoire » l’échafaudage de chantier sur un bâtiment voisin.

      De nombreux membres de l’IRIS étudient et dénoncent depuis longtemps les mésusages de la force et le climat de violence discrétionnaire auxquels sont souvent confrontés les habitant.e.s des quartiers populaires, les migrant.e.s et les minorités racisées. A présent, cette violence s’exerce aussi dans nos universités. D’ailleurs, les répressions de manifestations ou d’occupations dans les universités de Grenoble, Strasbourg, Nanterre, Paris 1 ou encore Toulouse ces dernières semaines indiquent une routinisation de l’usage disproportionné de la force en première instance, sans préavis de dispersion ni aménagement de voie de retrait.

      La mission première de l’université est l’enseignement et la recherche, et cette mission s’est construite historiquement dans une perspective de liberté de pensée, de gratuité et d’ouverture sociale. Nous sommes aujourd’hui concernés par la remise en cause de ces principes, par les atteintes souvent violentes aux franchises universitaires, par la paupérisation de l’université et le tri social à l’entrée comme mode de gestion de l’insuffisance chronique de ressources.

      Dès lors, nous personnels, étudiant.e.s, chercheur.e.s, et enseignant.e.s-chercheur.e.s de l’IRIS, condamnons la politique de répression violente des mobilisations étudiantes et réaffirmons notre soutien entier à celles et ceux qui, au sein des universités et institutions de recherche, et en solidarité avec d’autres secteurs du service public, se mobilisent contre les réformes en cours, et notamment le projet de loi ORE.

      Nous tenons à souligner que les faits qui se sont déroulés le 1er mai à l’intérieur et à la sortie de l’EHESS 96 bd Raspail sont graves. Nous soutenons notre collègue, les étudiant.e.s agressé.e.s et blessé.e.s, et d’une façon générale les étudiant.e.s mobilisé.e.s, dont nous saluons le courage et l’engagement.

      Nous regrettons fortement l’état d’indifférence qui s’installe au sein de nos institutions vis-à-vis des luttes en cours et de leur traitement policier et tenons à nous en démarquer activement. Nous saluons l’attachement de la présidence de l’EHESS aux franchises universitaires et son engagement à les défendre. Aussi, nous appelons les présidences de l’EHESS, du CNRS, de l’INSERM, et de l’Université de Paris 13 à condamner fermement et publiquement ces violences policières injustifiables dans les locaux de l’EHESS et à leur sortie, rétablissant par là-même auprès du personnel et des étudiant.e.s mobilisé.e.s un climat de confiance et de sécurité.

      Signataires :

      L’IRIS

      Julie Ancian
      Aurélie Audeval
      Christelle Avril
      Anne-Claire Baratault
      Adèle Blazquez
      Etienne Bard
      Véronique Bayer
      Benoit Belloni
      Elisabeth Belmas
      Pierre Benetti
      Abdel-Halim Berretima
      Thierry Bonnot
      Véronique Bontemps
      Stefano Bory
      Elsa Boulet
      Michel Bozon
      Hélène Bretin
      Aurélien Cadet
      Pénélope Calmejane
      Julie Castro
      Chiara Calzolaio
      Mona Claro
      Guigone Camus
      Lisa Carayon
      Gaëlle Chartier
      Antoinette Chauvenet
      Isabelle Clair
      Natacha Collomb
      Pamela Colombo
      Emilie Counil
      Christel Cournil
      Christophe Coutanceau
      Sébastien Dalgalarrondo
      Gisèle Dambuyant
      Blandine Destremeau
      Helena Devillers
      Antonella Di Trani
      Antonin Dubois
      Marie Ducellier
      Emmanuelle Durand
      Franck Enjolras
      Didier Fassin
      Camille Foubert
      Tristan Fournier
      Marcos Garcia de Teresa
      Nolwenn Gauthier
      Jérémie Gauthier
      Maziyar Ghiabi
      Sabine Guez
      Déborah Guy
      Pascale Haag
      Benoit Hachet
      Ratiba Hadj-Moussa
      Boris Hauray
      Thomas Huet
      Moritz Hunsmann
      Daniele Inda
      Gaelle Krikorian
      Anouche Kunth
      Rose-Marie Lagrave
      Flavienne Lanna
      Corinne Lanzarini
      Eliane de Latour
      Michèle Leclerc-Olive
      Clémence Léobal
      Chowra Makaremi
      Hadrien Malier
      Audrey Marcillat
      Pascal Marichalar
      Marion Maudet
      Ali Mekki
      Franck Mermier
      Anne-Charlotte Millepied
      Danielle Moyse
      Julia Monge
      Bernard Müller
      Michel Naepels
      Magnifique Neza
      Barbara Niederer
      Gérard Noiriel
      Cécile Offroy
      Shahnaz Ojaghi
      Julie Pagis
      Michel Peraldi
      Constance Perrin-Joly
      Luisa Piart
      Anna Pomaro
      Giovanni Prete
      Luigigiovanni Quarta
      Paco Rapin
      Zoe Rollin
      Sahar Saeidnia
      Monique de Saint Martin
      Caroline de Saint Pierre
      Claire Salem
      Sarah Sandré
      Sara Scata
      Mohammed Sharqawi
      Constance Schuller
      Regis Schlagdenhauffen
      Nathanaëlle Soler
      Alexis Spire
      Annie Thébaud- Mony
      Cécile Thomé
      Mathieu Trachman
      Benoit Trépied
      Anne-Sophie Vozari
      Hugo Wainsztok
      Eric Wittersheim

      Reçu par email, le 17.05.2018

    • Au rassemblement à Nation, les témoignages des parents de la centaine de lycéens embarqués en garde à vue depuis hier à #Arago font froid dans le dos. Certains cherchent encore leurs enfants, des jeunes filles de 16 ans sont détenues dans des conditions brutales et indécentes.

      https://twitter.com/cmoreldarleux/status/999336371469869056

      Et à défiler :

      https://twitter.com/StephChehab/status/999364881299202048?s=19
      https://twitter.com/TaranisNews/status/999384857724772353
      https://twitter.com/TaranisNews/status/999384857724772353
      #Arago #garde_à_vue #GAV #Lycée_Arago #détention

    • Reçu via une mailing-list contre les violences policières sur le campus... Je partage ici en anonymisant.

      Voici un communiqué de XXXXX, dont l’adresse mail universitaire a été bloquée par l’université, à destination de tous les étudiant-e-s de l’UGA. Ceci n’étant pas une prise de parole personnelle, je ne donnerais suite à aucune éventuelle réponse. Bonne lecture.

      Bonsoir à toutes et à tous,
      J’ai décidé d’envoyer ce mail, à l’intégralité des étudiant-e-s de l’UGA, car il me semble que la situation que nous vivons toutes et tous aujourd’hui sur le campus est hors de contrôle, et qu’il est bien temps, de se poser, et de parler non pas avec des grands discours, mais avec des faits.
      Hélas, les faits sont révoltants. Bien que nous ne soyons pas d’accord, de toute évidence, avec les moyens d’actions que peuvent prendre nos luttes, il me semble cependant qu’il y a certaines limites qui ne peuvent nullement être dépassés. Certes, personnellement je ne suis pas tout blanc nous plus. J’ai moi-même, dans un moment de rage, lancé un fond de bouteille d’eau sur la tête d’un anti bloqueur, ce que je regrette, et je tiens à m’excuser avec cette personne qui se reconnaitra. Certes, je participe activement au blocage des examens, ce qui, de toute évidence, met à mal plusieurs personnes. Certes, j’ai moi-même confronté les actions de membres de la direction et autres sur des réseaux sociaux. Hélas, toutes ces choses, qui sont dérangeantes, en effet, ne sont rien face à ce que moi-même je subis depuis maintenant un mois, et ne sont rien face à un ensemble de choses que toutes les personnes mobilisées nous subissons depuis plusieurs semaines.
      Bien que cette liste ne soit guère exhaustive, j’ai préféré me référer uniquement aux faits que je peux démontrer avec des preuves à l’appui. Je vais diviser cette liste en plusieurs sous catégories, de choses qui me semblent inadmissibles.

      Veuillez consulter ce lien pour l’intégralité des photos servant à appuyer mon argumentaire : https://drive.google.com/drive/folders/1BnD9OPg5wpCX8VjjVPfJWJLoX6Goofli?usp=sharing

      Violences policières à l’université :

      – Le 23 avril, lors du deuxième blocage du bâtiment DLST, les forces de police sont venues pour débloquer le bâtiment. Des membres du personnel (des profs, mais aussi des services), des étudiant-e-s, ainsi que des sympathisant-e-s à notre cause, ont été chargés par les forces de l’ordre. Le résultat fût extrêmement grave : une enseignante à l’hôpital, un étudiant en garde à vue (c’était la première fois qu’il participait au mouvement), et plusieurs personnes agressées. Sur ces deux vidéos, il est possible de voir (hélas pas très clairement, la qualité de la vidéo laisse beaucoup à désirer), une étudiante se faire étrangler par un agent de police. https://www.facebook.com/alain.deraucourt/videos/10156262891188373 et https://www.facebook.com/alain.deraucourt/videos/10156262891378373

      – Le 26 avril, lors du blocage du bâtiment les Alpilles, des forces de l’ordre ont procédé à un déblocage extrêmement violent du bâtiment. Il est possible de voir sur la vidéo un policier de la BAC (brigade anti criminalité, oui ils envoient la BAC face à des étudiant-e-s) taper à plusieurs reprises et ceci avec une extrême violence, et, avec un certain sadisme que nous pouvons observer avec le geste qu’il fait avec son bras. Voici la vidéo https://www.facebook.com/GrenobleEnLuttte/videos/1910151649003227

      – Lundi 7 mai, les forces de l’ordre sont venues pour débloquer la galerie des amphis. Alors qu’une foule d’étudiant-e-s qui n’avaient rien à voir avec le mouvement, ni la grève, attendait l’ouverture du bâtiment, les forces de l’ordre ont chargé la foule et les manifestant-e-s. Des enseignant-e-s, des étudiant-e-s, grévistes ou pas, ont été matraqué-e-s, gazé-e-s, violenté-e-s par les forces de police. Encore une fois, trois personnes ont dû aller à l’hôpital. Suite à cela, l’administration du bâtiment ARSH a annulé les partiels et les a aménagés sous forme de devoir maison chronométré. Voici la vidéo : https://www.facebook.com/nicolas.marlin.73/videos/2062844813730002

      – Les violences policières ne concernent pas que Grenoble, hélas, mais l’ensemble des universités mobilisées contre le plan Vidal et son monde. Voici une vidéo des violences à Rennes : https://www.facebook.com/AG.Rennes2/videos/770955669760965

      – Suite à l’évacuation de l’université de Toulouse, un étudiant a été gravement blessé par l’explosion d’une grenade policière. (Image dans le lien plus haut)


      Violences provenant de groupuscules :
      – Le 23 mars, un groupuscule est rentré à l’occupation de Montpellier. Plusieurs étudiant-e-s ont été agressés par des barres de fers, par des barres en bois, et autres armes. Voici la vidéo https://www.facebook.com/ajplusfrancais/videos/572890946411892

      – Le dimanche 22 avril, un incendie criminel a été déclenché sur le campus, par des inconnus. Le bâtiment qui a brûlé est le jardin des utopies, qui se trouvaient à quelques mètres de la Bibliothèque Universitaire Droit-Lettre. Sur cette vidéo, commenté de manière assez pauvre, je m’excuse, nous pouvons observer la violence des flammes qui auraient pu brûler la bibliothèque si le feu n’avait pas été contenu. https://www.facebook.com/alain.deraucourt/videos/10156260293908373

      – La nuit dernière, celle entre le dimanche 13 et le lundi 14 mai, nous avons reçu des informations diverses nous alertant d’une attaque des anti-bloqueurs, qui comptaient venir à plusieurs dizaines, voire une centaine, pour nous dégager à coups de bâton et de barres de fer. Finalement une très large mobilisation des étudiant-e-s en lutte a dissuadé ce groupuscule de venir. (Images dans le lien plus haut)

      – J’ai moi-même subi plusieurs attaques sur des réseaux sociaux, dignes de d’harcèlement scolaire de lycée. Des attaques ad-hominem se moquant de mon surpoids, usurpant mon nom et mon image sans mon consentement (actes illégaux). En dehors du ridicule de ces attaques, cela s’avère extrêmement dangereux pour moi, vu que depuis que ce groupuscule me met en évidence, j’ai reçu plusieurs menaces de mort par Facebook et autres plateformes. (Images dans le lien plus haut)

      Violences provenant de membres de l’administration et des agents de sécurités :
      – Depuis le début du mouvement, Patrick Lévy, président de l’université Grenoble Alpes maintient une communication extrêmement violente, qui incite à la violence à l’égard de nous autres manifestant-e-s pacifistes. Par ailleurs, toutes les violences policières ayant eu lieu sur le campus sont de sa responsabilité, vu que seul le président de l’université peut décider de faire intervenir les forces de police sur le domaine universitaire.

      – Depuis le premier blocage du DLST, Yves Markowicz ne cesse d’utiliser les réseaux sociaux, sur lesquels il insulte continuellement les étudiant-e-s et enseignant-e-s en grève, encourageant la violence et la haine. Dans d’autres images il donne des détails sur les résultats scolaires de ses étudiant-e-s, ce qui est complétement illégal. (Images dans le lien plus haut)


      – Hier, 14 mai, j’ai été empêché pendant un temps d’accéder au bâtiment universitaire IAE, où mon partiel de Croissance et Fluctuations devait avoir lieu. Grâce à l’intervention d’Alexis Garapin, directeur d’UFR de la faculté d’économie de Grenoble, j’ai pu me rendre à mon examen. Si je n’avais pas pu, j’aurais dû rembourser 4700 euros de bourse au CROUS, mettant ainsi fin à mes études puisque je suis très précaire. Par ailleurs, l’agent de sécurité qui m’empêchait de rentrer m’a humilié devant tous mes camarades, pendant que des policiers prenaient en photo le moment où j’ai dû ramasser mes affaires qui étaient tombées. Quand j’ai pu rentrer au bâtiment, un agent de sécurité m’a suivi jusqu’à ma salle d’examen. La radio de l’agent sonnait tellement fort que presque la moitié de l’amphi écoutait les appels radio alors qu’un partiel était en cours. L’après-midi, trois vigiles faisant plusieurs fois ma taille, ont suivis tout mes déplacements à l’intérieur du bâtiment. J’ai fait une crise d’angoisse pendant que je composais, ce qui m’a empêché de composer correctement. Deux agents de sécurité m’ont même suivi dans le tram lors du retour sur le campus, plusieurs de mes camarades de classe en sont témoins. Ceci m’a vraiment mis sur les nerfs, ce qui s’est traduit par un comportement violent de ma part. Je me suis excusé auprès des camarades qui ont dû supporter ma panique et mes nerfs.

      – Le même traitement a été donné à d’autres étudiant-e-s en lutte lors des examens. L’université menace systématiquement les étudiant-e-s de commission disciplinaire, faisant en sorte que leur parole ne soit pas écoutée par leurs camarades de classe.


      Pour donner suite à toutes ces violences, inadmissibles, il est temps de faire un constat : certes, nous ne sommes pas toutes et tous d’accord avec les moyens d’action et de lutte, mais, il me semble, nous ne pouvons que nous consterner face à l’inadmissible.
      C’est ainsi, que je fais un appel à votre sens de la démocratie, votre respect de la liberté de faire grève, et vous demande de nous soutenir, massivement, sur les réseaux sociaux, dans les blocages (si ce mode d’action vous convient), dans les assemblées générales et dans les dates de mobilisation.
      Je vous invite à venir demain, mercredi 16 mai à 6 heures du matin devant le CLV, afin de bloquer le plus grand nombre possible de partiels, pour démontrer que notre mouvement est loin d’être minoritaire, pour protester contre l’inadmissible, pour protester contre les violences.
      Mais mon appel ne s’arrête point-là. Essayez de vous organiser, dans chaque composante, faites des réunions, des assemblées générales de composante (l’ARSH, l’IUGA et le BSHM l’ont déjà fait), décidez entre vous les modes d’actions que vous semblent légitimes et souhaitables, par exemple : bloquer des examens, organiser des grèves massives de copies, organiser des débats, des rassemblements.
      Voila le fond même de notre mouvement. Patrick Lévy pense, dans son ignorance et son mépris, que je suis le « leader charismatique » du mouvement. Rien n’est plus éloigné de la réalité, car justement, notre mouvement n’a pas de leader, n’a pas de chef, n’a pas de meneurs. Notre mouvement se crée, se modèle, s’organise, par l’auto-gestion, par des comités de mobilisations où tout le monde vote, où tout le monde débat autour des modalités d’actions, autours des moyens de lutte. Organisons-nous donc tous et toutes ensemble, contre la loi ORE, contre les violences, contre la barbarie d’une répression que n’a jamais atteint un tel degré à l’université de Grenoble.
      Mobilisons-nous donc ! Disons non aux partiels surveillés par des agents de sécurité violents. Disons non à la présence policière sur notre campus ! Disons non à la violence des anti-bloqueurs. Bref, disons non à la violence, à la barbarie, à la haine.
      Mobilisons nos enseignant-e-s, en leur envoyant ce mail, afin qu’ils et elles puissent le faire tourner entre eux et elles.
      Rendez-vous demain, et après-demain, et les jours qui suivent, à 6h devant le CLV pour continuer les blocages jusqu’à l’aménagement des examens (comme cela a été fait à l’ARSH).
      Et rendez vous le 22 mai à 10 heures devant la place de la gare de Grenoble pour la grande manifestation nationale !
      Il est temps de montrer que nous sommes une majorité !
      Non à la haine ! Non à la violence ! Non à la sélection !

    • Non, nos étudiants ne font pas « n’importe quoi » ! Lettre sur deux conceptions de l’université

      TRIBUNE LIBRE – En pleine période de manifestations liées à la loi Ore (loi relative à l’Orientation et à la réussite des étudiants), les tensions entre ses opposants et la présidence de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) perdurent. Le président de l’Université a, mercredi 16 mai, tenu des propos sur les étudiants qui ont suscité de nombreuses réactions. Parmi elles, cette lettre, signée par bon nombre de professeur(e)s de l’UGA.

      Monsieur le Président,

      Le mépris que vous déversez depuis des semaines sur les étudiants et sur les personnels, tant par vos courriers internes que dans la presse, est insupportable.

      La goutte d’eau qui fait déborder le vase

      Non seulement vous ne vous êtes pas une fois préoccupé de l’état de santé des étudiants et des personnels blessés, physiquement et psychiquement, par les interventions policières et les vigiles que vous commanditez ;

      Non seulement vous noircissez et criminalisez à plaisir, mais heureusement jusqu’au ridicule (du « saccage » aux « excréments »), une mobilisation légitime et nécessaire ;

      Non seulement votre plébiscite nous a doublement pris pour des imbéciles, par sa formulation, puis par sa publication biaisée des résultats ;

      Mais voici que vous nous salissez publiquement dans la presse (Dauphiné libéré, 16 mai 2018). Car, oui, c’est nous insulter, nos étudiants et nous mêmes, leurs enseignants, que de prétendre qu’ils font « n’importe quoi » et cherchent à « torpiller l’université ».

      Une vision différente de l’université

      C’est l’honneur en tout cas des disciplines de sciences humaines et sociales – mais aussi de toute pratique universitaire – que de se nourrir du débat, et non de l’apprentissage par cœur de données à recracher dans des QCM. C’est aussi leur honneur de se nourrir de la pensée collective, et non de la concurrence. Par cette formule, on comprend mieux, certes, la distance incommensurable et inaliénable qui nous sépare du modèle que vous prônez, et que les étudiants refusent.

      Nous soutenons pleinement et avec enthousiasme le fait que nos étudiants « ont travaillé collectivement » pendant les examens, et même le fait qu’ils aient mangé des crêpes. Quel pédagogue ne se réjouirait pas d’un apprentissage qui se fait dans la joie ? Nous saluons leur inventivité, leur curiosité, leur ironie critique et leur goût du partage. Nous les remercions et les félicitons d’avoir ainsi su mettre en pratique et en discussion leurs cours et leurs lectures.

      Nous vous invitons, Monsieur le Président, à méditer cette pensée de Cornélius Castoriadis : « Nous appelons praxis ce faire dans lequel l’autre ou les autres sont visés comme êtres autonomes et considérés comme l’agent essentiel du développement de leur propre autonomie. La vraie politique, la vraie pédagogie, la vraie médecine, pour autant qu’elles ont jamais existé, appartiennent à la praxis. » (L’Institution imaginaire de la société, 1975, 1999, p. 112)

      Premiers signataires (en ordre alphabétique) : Jennifer Buyck – Rémi Clot-Goudard – Jean-Marc Colletta – Sylvain Coulange – Cristina Del Biaggio – Laurence Delpérié – Giovanni Depau – Catherine Frier – Nathalie Gary – Florent Gaudez – Franck Gaudichaud – Myriam Houssay-Holzschuch – Caroline Imbert – Marie-Paule Jacques – Kirsten Koop – Olivier Kraif – Isabelle Krzywkowski – Francis Lazarus – Lison Leneveler – Sébastien Leroux – Tanguy Martin-Payen – Sarah Mekdjian – Chloé Muteau-Jaouen – Judith Nelson – Martial Pisani – Marianne Prévost – Olivier Razac – Fanny Rinck – Julie Sorba – Jean-Yves Tizot

      https://www.placegrenet.fr/2018/05/24/non-nos-etudiants-ne-nimporte-quoi-lettre-deux-conceptions-de-luniversite/192678

      Et vous l’aurez vu, je suis parmi les premièr·es signataires !

    • Les médias s’empressent à parler de « 1 mio EUR » de dégâts aux bâtiments de la fac de Grenoble suite à l’occupation par les étudiant·es :
      VIDÉO - Plus « d’un million d’euros » de dégâts dans un bâtiment de la fac de Grenoble débloqué jeudi

      Après six semaines d’occupation, les opposants à la loi ORE ont quitté le #Centre_des_Langues_Vivantes (#CLV), le bâtiment qu’ils occupaient depuis six semaines. Face aux dégâts considérables, l’UGA va déposer plainte. Le CLV ne devrait pas être utilisable pour la rentrée en septembre.

      https://www.francebleu.fr/infos/education/video-le-dernier-batiment-occupe-de-la-fac-de-grenoble-debloque-les-degat

      Ici la réaction de deux collègues, reçues par email le 27.05.2018.
      Je copie-colle leur message, en l’anonymisant :

      Bonjour à tous,

      Non les étudiants n’ont pas fait 1 million d’euros de dégâts au CLV (il faudrait certainement commencer par diviser ce chiffre par 10 pour s’approcher d’un chiffre discutable)
      Pourtant, ce chiffre circule dans les médias nationaux sans aucune mise en discussion à ma connaissance (toujours l’excellent travail des journalistes qui prennent les informations données par les autorités pour la vérité)
      Ces mêmes autorités (et médias) qui versent des larmes de crocodile sur la désinformation et autres « fake news »...

      Or, la lutte politique passe d’une manière décisive par la définition de la réalité : d’où vient ce chiffre ? qui l’a produit et comment ? est-il possible de se donner les moyens d’un contre-chiffre ? etc.

      J’ajoute que si les dégradations commises aux CLV restent problématiques, ce serait une terrible défaite éthique et théorique d’accepter l’équivalence « dégradation »="dévastation" (lu dans un message de l’administration) et 100.000 (?)=1 millions (cf. la fin du 1984, d’Orwell)

      –-----------

      Bonjour à tou.te.s,
      Il est important de rappeler que le CLV était déjà classé avant les grèves contre la loi comme bâtiment à rénover. Le toit végétalisé était déjà à refaire, de même que de nombreux aspects du bâtiment. Le chiffre de 1 millions d’euros comprend nécessairement les travaux qui étaient déjà prévus.
      Par ailleurs il a été dit que les tours d’ordi avaient été volées (apparemment elles avaient été enlevées bien avant et déplacées pour que des étudiants passent le TOEIC ailleurs) et que le système d’alarme ne fonctionne plus (mais il avait été supprimé pour la galerie des amphis et potentiellement aussi pour le CLV par l’université elle-même).
      On peut aussi rappeler combien cette situation entre en écho avec un mouvement qui a été réprimé par la violence policière et dans le silence assourdissant des autorités, qui envoyaient les forces de l’ordre mais n’ont jamais ouvert de discussions.
      Pour finir le « Makhno <3 » sur le bâtiment de Science Po est à voir (et ça rime).
      Bien à toutes et tous,

    • A propos de la répression grandissante du mouvement social :

      Gérard Collomb défend sa vision du maintien de l’ordre

      Confrontés à de nouvelles formes d’affrontements, policiers et gendarmes tentent d’adapter leur méthode.
      Julia Pascual, le Monde, le 8 juin 2018
      https://seenthis.net/messages/700734

      PHOTOS - VIDEOS : revivez la visite du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb en Dordogne
      Antoine Balandra, France Bleu Périgord, le 8 juin 2018
      https://seenthis.net/messages/700734

    • Nantes : suspension de fonctions validée pour le sociologue opposé à la loi ORE
      Guillaume Frouin, Libération, le 10 juillet 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/07/10/nantes-suspension-de-fonctions-validee-pour-le-sociologue-oppose-a-la-loi

      Nantes : deux enseignants sanctionnés après les blocages à l’université
      Maïa Courtois, Libération, le 2 août 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/08/02/nantes-deux-enseignants-sanctionnes-apres-les-blocages-a-l-universite_167

      Les textes de ces deux articles ici :
      https://seenthis.net/messages/671718

      Un article revient sur cette année de mobilisation et de répression :

      Fac : désorientation, occupation, répression
      La Brique, le 9 août 2018
      https://seenthis.net/messages/713881

    • Coups de pieds dans la tête d’un prof : Les 5 policiers voulaient le « faire payer pour les étudiants »

      A l’#EHESS, le #1er_mai 2018 vers 20h30, Nicolas Jaoul, chercheur au CNRS (IRIS), ainsi que des étudiant.e.s, ont été victimes de violences policières. Insultes, mise à terre, coups de pieds dans la tête, menaces. Nous relayons ci-dessous le communiqué de soutien de personnels, étudiant.e.s, chercheur.e.s, et enseignant.e.s-chercheur.e.s de l’IRIS.

      Soutien à notre collègue chercheur et aux étudiant.e.s victimes de violences policières à l’EHESS le 1er mai

      L’IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux) Paris, le 14 mai 2018

      Le 1er mai 2018 vers 20h30, notre collègue Nicolas Jaoul, chercheur au CNRS (IRIS), ainsi que des étudiant.e.s, ont été victimes de violences policières attestées par différents témoignages écrits et audiovisuels. Elles/ils se trouvaient à l’EHESS au 96 boulevard Raspail, occupée depuis la veille par les étudiant.e.s, lorsque des manifestant.e.s poursuivi.e.s par des policiers se sont réfugié.e.s sur le site, aussitôt fermé par ses occupants et encerclé par la police. Nicolas Jaoul, qui cherchait une voie de sortie à l’arrière du bâtiment, s’est fait rouer de coups et mettre à terre par cinq agents de la police nationale en équipement anti-émeute. Alors qu’il n’opposait aucune résistance et déclinait son identité et sa fonction d’enseignant-chercheur, il a été insulté et a reçu des coups de pieds dans la tête. Les policiers l’ont menacé, lui disant qu’après ce qu’ils s’apprêtaient à lui faire subir, il « ne pourrait plus jamais se relever » et qu’ils allaient le « faire payer pour les étudiants », qui « font ça à cause de toutes les merdes » qu’il leur apprenait. Par ailleurs, une quinzaine de policiers, dans un état de rage manifeste, tentaient de forcer la porte cochère, bloquée de l’intérieur par les étudiants, qui ont reçu des coups de bâton-tonfa et des jets de gaz lacrymogène à quelques centimètres du visage. Les policiers se sont retirés après l’intervention sur place du Président et du bureau de l’EHESS, qui ont accepté de raccompagner jusqu’au métro les étudiant.e.s souhaitant sortir du site et inquiets de possibles représailles dans le quartier.

      De nombreux témoignages, y compris au sein du bureau de l’EHESS, soulignent l’état d’excitation des policiers, s’accordant à considérer que la résistance des étudiant.e.s empêchant l’accès du site à la police, puis l’intervention du Président ont évité ce soir-là des faits de violence dramatiques – une petite centaine d’étudiants étant encerclés, avec pour seule « échappatoire » l’échafaudage de chantier sur un bâtiment voisin.

      De nombreux membres de l’IRIS étudient et dénoncent depuis longtemps les mésusages de la force et le climat de violence discrétionnaire auxquels sont souvent confrontés les habitant.e.s des quartiers populaires, les migrant.e.s et les minorités racisées. A présent, cette violence s’exerce aussi dans nos universités. D’ailleurs, les répressions de manifestations ou d’occupations dans les universités de Grenoble, Strasbourg, Nanterre, Paris 1 ou encore Toulouse ces dernières semaines indiquent une routinisation de l’usage disproportionné de la force en première instance, sans préavis de dispersion ni aménagement de voie de retrait.

      La mission première de l’université est l’enseignement et la recherche, et cette mission s’est construite historiquement dans une perspective de liberté de pensée, de gratuité et d’ouverture sociale. Nous sommes aujourd’hui concernés par la remise en cause de ces principes, par les atteintes souvent violentes aux franchises universitaires, par la paupérisation de l’université et le tri social à l’entrée comme mode de gestion de l’insuffisance chronique de ressources.

      Dès lors, nous personnels, étudiant.e.s, chercheur.e.s, et enseignant.e.s-chercheur.e.s de l’IRIS, condamnons la politique de répression violente des mobilisations étudiantes et réaffirmons notre soutien entier à celles et ceux qui, au sein des universités et institutions de recherche, et en solidarité avec d’autres secteurs du service public, se mobilisent contre les réformes en cours, et notamment le projet de loi ORE.

      Nous tenons à souligner que les faits qui se sont déroulés le 1er mai à l’intérieur et à la sortie de l’EHESS 96 bd Raspail sont graves. Nous soutenons notre collègue, les étudiant.e.s agressé.e.s et blessé.e.s, et d’une façon générale les étudiant.e.s mobilisé.e.s, dont nous saluons le courage et l’engagement.

      Nous regrettons fortement l’état d’indifférence qui s’installe au sein de nos institutions vis-à-vis des luttes en cours et de leur traitement policier et tenons à nous en démarquer activement. Nous saluons l’attachement de la présidence de l’EHESS aux franchises universitaires et son engagement à les défendre. Aussi, nous appelons les présidences de l’EHESS, du CNRS, de l’INSERM, et de l’Université de Paris 13 à condamner fermement et publiquement ces violences policières injustifiables dans les locaux de l’EHESS et à leur sortie, rétablissant par là-même auprès du personnel et des étudiant.e.s mobilisé.e.s un climat de confiance et de sécurité.

      Signataires :

      L’IRIS

      Julie Ancian
      Aurélie Audeval
      Christelle Avril
      Anne-Claire Baratault
      Adèle Blazquez
      Etienne Bard
      Véronique Bayer
      Benoit Belloni
      Elisabeth Belmas
      Pierre Benetti
      Abdel-Halim Berretima
      Thierry Bonnot
      Véronique Bontemps
      Stefano Bory
      Elsa Boulet
      Michel Bozon
      Hélène Bretin
      Aurélien Cadet
      Pénélope Calmejane
      Julie Castro
      Chiara Calzolaio
      Mona Claro
      Guigone Camus
      Lisa Carayon
      Gaëlle Chartier
      Antoinette Chauvenet
      Isabelle Clair
      Natacha Collomb
      Pamela Colombo
      Emilie Counil
      Christel Cournil
      Christophe Coutanceau
      Sébastien Dalgalarrondo
      Gisèle Dambuyant
      Blandine Destremeau
      Helena Devillers
      Antonella Di Trani
      Antonin Dubois
      Marie Ducellier
      Emmanuelle Durand
      Franck Enjolras
      Didier Fassin
      Camille Foubert
      Tristan Fournier
      Marcos Garcia de Teresa
      Nolwenn Gauthier
      Jérémie Gauthier
      Maziyar Ghiabi
      Sabine Guez
      Déborah Guy
      Pascale Haag
      Benoit Hachet
      Ratiba Hadj-Moussa
      Boris Hauray
      Thomas Huet
      Moritz Hunsmann
      Daniele Inda
      Gaelle Krikorian
      Anouche Kunth
      Rose-Marie Lagrave
      Flavienne Lanna
      Corinne Lanzarini
      Eliane de Latour
      Michèle Leclerc-Olive
      Clémence Léobal
      Chowra Makaremi
      Hadrien Malier
      Audrey Marcillat
      Pascal Marichalar
      Marion Maudet
      Ali Mekki
      Franck Mermier
      Anne-Charlotte Millepied
      Danielle Moyse
      Julia Monge
      Bernard Müller
      Michel Naepels
      Magnifique Neza
      Barbara Niederer
      Gérard Noiriel
      Cécile Offroy
      Shahnaz Ojaghi
      Julie Pagis
      Michel Peraldi
      Constance Perrin-Joly
      Luisa Piart
      Anna Pomaro
      Giovanni Prete
      Luigigiovanni Quarta
      Paco Rapin
      Zoe Rollin
      Sahar Saeidnia
      Monique de Saint Martin
      Caroline de Saint Pierre
      Claire Salem
      Sarah Sandré
      Sara Scata
      Mohammed Sharqawi
      Constance Schuller
      Regis Schlagdenhauffen
      Nathanaëlle Soler
      Alexis Spire
      Annie Thébaud- Mony
      Cécile Thomé
      Mathieu Trachman
      Benoit Trépied
      Anne-Sophie Vozari
      Hugo Wainsztok
      Eric Wittersheim

      http://www.revolutionpermanente.fr/Coups-de-pieds-dans-la-tete-d-un-prof-Les-5-policiers-voulaient

    • Arago, comico, Renzo Piano : retour sur la répression du 22 mai

      Une soixantaine de personnalités et des syndicats appellent à soutenir les victimes de la vaste opération policière et judiciaire qui a frappé les occupants de ce lycée parisien.

      Au moment où la France affiche mondialement son patrimoine historique de Mai 1968, la belle commémoration se trouve traversée par une constellation de luttes (des cheminot.e.s, étudiant.e.s, soignant.e.s jusqu’aux postier.e.s) qui répondent aux attaques historiques de Macron et de son gouvernement. La séquence de luttes hétérogènes ouverte depuis avril et le début de la grève des cheminot.e.s est la première période de conflit d’ampleur contre le plan quinquennal de restructuration de « la start-up France ». Le projet macronien fait feu de tout bois : après les salarié.e.s du privé visé.e.s par les ordonnances, les syndicalistes remuants à licencier, contre les salarié.e.s à statut – cheminot.e.s « privilégié.e.s », fonctionnaires, les entrants à l’université à mieux sélectionner, bientôt les chômeurs. Ironie du moment : on célèbre la marchandise photogénique « casseurs » de 68 et on réprime toute conflictualité sociale et politique.

      De nombreuses facs occupées contre la sélection et parcoursup sont évacuées manu militari, des partiels placés sous contrôle policier, des postiers en lutte dans le 92 et leurs soutiens sont nassés par les CRS au centre de tri de la Défense, des cheminot.e.s en grève contre le « pacte ferroviaire » évacué.e.s du centre de tri de Villeneuve-Saint-Georges. Quant aux manifestations, elles sont rituellement noyées sous les gaz lacrymogènes. Après le 1er Mai, un battage médiatique est organisé autour des « black blocs » « casseurs », et les irrationnelles pulsions destructrices contre les vitrines de banques, d’assurances ou de McDo. « ILS veulent des examens en chocolat », a dit en substance le Président, ils devraient plutôt travailler sans broncher dans un McDo franchisé. Gérard Collomb qui se félicite toujours, en bon chef de guerre, des opérations de sa police, à la ZAD où un jeune homme de 21 ans vient de perdre une main, à la frontière italienne et ailleurs contre les migrants, annonce bille en tête : pour manifester il faudra désormais dénoncer son voisin de cortège potentiel « casseur ».

      Mais voilà que la Justice vient seconder les œuvres de la Police.
      Que s’est-il passé le 22 mai au lycée Arago ?

      À la fin de la manifestation du 22 mai des travailleuses et travailleurs du secteur public, ouverte par un cortège de tête énergique malgré l’orage, une occupation s’improvise place de la Nation. Il s’agit de faire une assemblée générale à l’heure où les résultats de parcoursup sont en train de tomber, laissant sur le carreau près de 400 000 lycéen.e.s. Une centaine d’occupants sont au rendez-vous, discutent, s’organisent, et découvrent les belles arcades en pierre de taille cachées aux yeux du quidam qui entourent la cour.

      Aux alentours de 19 heures, les CRS pénètrent brutalement dans le lycée : interpellations, fouilles, contrôles d’identité. Les occupant.e.s sont embarqué.e.s dans des bus en direction du commissariat de l’Évangile dans le XVIIIe arrondissement. Un des bus plein à craquer stationne près de cinq heures dans la cour du commissariat – pas d’air, pas d’eau, pas de toilettes. Tout le monde est gardé à vue, y compris les mineurs, et dispatché dans différents commissariats, de la Goutte-d’Or jusqu’à Puteaux ou Villeneuve-la-Garenne. Les occupant.e.s du lycée Arago sont mêlé.e.s à la trentaine d’arrêté.e.s de la manifestation.
      « Nos enfants ont été enlevés »

      La loterie commence. Certains font 24, d’autres 48 heures de garde à vue. Certains sont déférés, d’autres non. Sur ordre du parquet, des procédures judiciaires sont improvisées. Certains font l’objet de rappels à la loi, d’autres d’enquêtes. Quinze personnes sont présentées en comparution immédiate. Tous ont refusé d’être jugés immédiatement et sont reconvoqués le 15 juin mais deux jeunes hommes ont été placés en détention provisoire. Les autres sortent avec des contrôles judiciaires : interdiction du XIIe arrondissement, interdiction de voir ses camarades, interdiction de manifester.

      Le traitement des mineur.e.s indigne à raison les parents d’élèves et l’opinion. Des nouvelles ne sont données aux parents que tard dans la nuit et ils ignorent quel sort sera réservé à leur enfant.

      Ce qui frappe, ce sont les conditions de la garde à vue – cellules minuscules, pleines de pisse, coups de pression des policiers ; un jeune homme reçoit une gifle – mais surtout la qualification des délits.

      En substance, deux qualifications sont retenues pour tous : « Intrusion non autorisée dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement scolaire commise en réunion » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens ».

      La première s’appuie sur une loi promulguée en mars 2010 pour prévenir la contestation au sein des établissements scolaires. Si le délit de « réunion » a été mis en place sous Sarkozy et visait d’abord les jeunes de banlieue regroupés dans des halls d’immeuble, il est maintenant étendu aux manifestations, aux actions politiques, et considéré comme une circonstance aggravante. La seconde qualification est la plus impressionniste : le fait délictueux n’a plus besoin d’avoir été accompli, il s’agit de le prévenir. Le fait n’a plus besoin d’être établi, comme dans le film Minority Report, il s’agit de légiférer sur un élément aussi impalpable qu’un but supposé. Le droit s’affranchit définitivement du fait. À ce régime, tout devient preuve : un K-Way bleu un jour de pluie signe d’appartenance au « black bloc », du sérum physiologique marque d’une violence inflexible contre la police.

      Ces qualifications permettent de distribuer des rappels à la loi : une mesure apparemment bénigne mais qui ne permet pas de se défendre, ne respecte aucun principe contradictoire, et pourra peser en cas de « récidive ». Celles-ci justifient des comparutions immédiates, plus sérieuses, où les peines encourues ne sont pas minces et où on risque la prison si l’on demande le report de son procès. Les deux personnes présentées en comparution immédiate ont rejoint les nombreux prisonniers de France en attente de leur procès.

      Ces procès sont l’occasion de voir à l’œuvre le nouveau TGI de Paris, véritable complexe architecturel situé Porte de Clichy, dans le XVIIe arrondissement. L’architecte Renzo Piano nous décrit son œuvre : « L’édifice ne devait pas apparaître comme obscur ou hermétique, il devait exprimer son rôle et pas sa force ; c’est un bâtiment photosensible, le verre de ses façades reflète le ciel et la ville. » C’est en effet un grand complexe panoptique, monstre de six étages, ultra-moderne, hyper-sécurisé. Les cellules sont neuves, répétitives à l’infini, alvéolaires, tellement nombreuses qu’elles isolent les détenu.e.s les un.e.s des autres. Nous approchons de l’isolation sensorielle : ni son, ni odeur, une énorme lumière dérègle toute notion de jour et de nuit. Tout est fait pour sonner, isoler, rendre docile, vulnérable ce qui est combattu.

      Une très vaste opération policière et judiciaire a eu lieu ce 22 mai. Cette journée fait suite à la répression du 1er Mai. À la manifestation du 26 mai aussi, de manière revancharde et préventive, la police a arrêté avant la manifestation une trentaine de personnes. L’État tente de remettre en ordre le cortège de tête et de prévenir toute agitation lycéenne contre la sélection.

      Le mode opératoire – interpellations, garde à vue, défèrements à cette échelle – est le produit évident d’une volonté politique. Mais, ce 22 mai, la méthode s’est mêlée à l’improvisation. Des outils policiers et judiciaires relativement inédits ont été mis en place, notamment sur des mineur.e.s. Ces mesures représentent l’extension et la systématisation de mesures ordinairement réservées à la petite délinquance et testées sur les lycéens de Seine-Saint-Denis (lycée Suger) en mars 2017. Le droit est de manière obscène utilisé à des fins politiques : si c’est habituellement le cas, là c’est visible. Ce 22 mai, une population préservée socialement a fait l’expérience d’un traitement que l’État réservait jusqu’à présent aux classes populaires et particulièrement aux banlieues. Ce qui apparaît, c’est la possibilité que ce type de mesures se banalisent, se propagent à grande vitesse à toutes les sphères de la vie sociale. Rencontrons-nous, montrons-nous, ne les laissons pas faire.
      Soyons là en particulier :

      Lors du concert de soutien qui aura le mercredi 13 juin à la Brèche (EHESS, 96 boulevard Raspail, Paris).

      Lors des procès qui commenceront ce vendredi 15 juin au tribunal de grande instance de Paris (Cité judiciaire de Paris, 29-45 avenue de la Porte-de-Clichy, métro, RER C Porte-de-Clichy).

      Signataires : Des arrêtés et inculpés du 22 mai et leurs soutiens, Sud Éducation, CNT-Sans Papiers 75, Sud Poste Haut de Seine, la CNT-Solidarité Ouvrière, la CGT-HPE, Plateforme d’enquête militante,

      Pouria Amirshahi, directeur de Politis, Nils Andersson, ancien éditeur, Bertrand Bernard, éditeur, Bastien Cabot, historien, Emmanuelle Canut, sciences du langage (Université de Lille), Elodie Cassan, professeure de philosophie, Laurence De Cock, historienne, Elsa Daillancourt, artiste, Alain Damasio, écrivain, Alèssi Dell’Umbria, auteur-réalisateur, Emmanuel Dockes, juriste, Elsa Dorlin, philosophe (Université Paris VIII), Jean-Marc Dupuis, directeur artistique, Michel Duret, directeur d’association, Stéphane Elmadjian, réalisateur, Jules Falquet, sociologue féministe (Université Paris Diderot), Fantazio, musicien, Eric Fassin, sociologue (Université Paris VIII), Jean-Louis Fournel, italianiste (Université Paris VIII), Jean-Luc Gautero, philosophe (Université Nice-Sophia Antipolis), Odile Henry, sociologue (Université Paris VIII), Sarah Hatchuel, littérature et cinéma (Université du Havre-Normandie), Régis Hébette, Directeur du théâtre de l’Echangeur, Valerie Hillion, professeure des écoles, Praline Gay-Para, auteure comédienne, Frédéric Goldbronn, documentariste, Laurent Hurard, artiste, Nicolas Jaoul, anthropologue (CNRS-IRIS), Georges Labica, philosophe, Dominique Larièpe, retraitée, Mathilde Larrère, historienne, François Lelièvre, directeur de « la Sèvre nantaise », Catherine Libert, réalisatrice, Laurence Lizé, économiste (Université Paris I Sorbonne), Olivier Long, universitaire et peintre, Seb Martel, musicien, Guillaume Meurice, chroniqueur à France Inter, Isabelle Meyrat, juriste (Université de Cergy-Pontoise), Guylaine Monnier, auteure, Yves Pagès, écrivain et éditeur, Alain Parrau, littérature (Université Paris VII), Karine Parrot, juriste (Université de Cergy-Pontoise), Evelyne Perrin, LDH94, Monique Pineau, syndicaliste Sud Santé, Emmanuelle Posse, professeur de philosophie dans le 93 et mère d’une inculpée, Zahra Pourazizi, auteure et poétesse, Philippe Poutou, syndicaliste et homme politique, Jacek Przybyszewski, artiste, Serge Quadruppani, écrivain, Nathalie Quintane, écrivaine, Gaël Quirante, Syndicaliste, Josep Rafanell I Ora, psychotérapeute, Jean Rochard, producteur de musique, Muriel Roland, artiste et pédagogue du théâtre (Université Paris VIII), Fabien Tarrit, économiste (Université de Reims Champagne-Ardenne), Isabelle Saint-Saens, membre du GISTI, Juliette Saladin, conceptrice graphique, Makis Solomos, musicologue (Université Paris VIII), Romain Telliez, historien (Université Paris 1 Sorbonne), Bruno Turcq, chercheur sur les changements climatiques (Université de Lima, Pérou).

      https://www.politis.fr/articles/2018/06/arago-comico-renzo-piano-retour-sur-la-repression-du-22-mai-38960

    • Toulouse : l’étudiant blessé s’inquiète des zones d’ombre de l’enquête

      Blessé par une grenade de désencerclement lors d’une opération faisant suite à l’expulsion de la fac du Mirail au printemps, #Guilhèm, étudiant, attend toujours les conclusions des enquêtes. Ses avocates réclament le « désarmement » de la police du quotidien.

      La vie de Guilhèm, vingt quatre ans, a basculé le 9 mai 2018, lors d’une intervention policière consécutive à l’évacuation de l’université de Toulouse. Presque deux mois après les faits, le jeune homme tenait, Vendredi 6 Juillet 2018, une conférence de presse en compagnie de ses avocates, Claire Dujardin et Sara Khoury. Il a livré son récit de l’explosion d’une grenade de désencerclement qui, le 9 mai 2018, l’aurait blessé, à proximité de la gare de Toulouse Matabiau.

      Les derniers étudiants occupant l’université du Mirail venaient d’être évacués à la suite d’une opération policière mettant un terme à un mouvement de grève et d’occupation long de plusieurs mois. « Nous étions un groupe d’étudiants pacifiques, chassés de l’université, et nous nous dirigions vers un local de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), à l’invitation de cheminots », témoigne Guilhèm, la voix encore fragile, assis entre ses deux avocates, « nous nous sommes fait encercler par des policiers et, alors que je tournais le dos, j’ai été attrapé par derrière, tiré par les cheveux et maintenu par les deux bras. Quelqu’un est venu par derrière écraser ma gorge. Plus que la violence des paroles, ce qui m’a perturbé à ce moment-là, c’est que je n’arrivais plus à respirer. J’ai essayé de me dégager de l’étreinte, mais j’ai pris au moins cinq coups de poing assez violents sur le front. À ce moment-là, j’ai les deux mains maintenues et je suis dénué de toute défense. Et là, il y a quelque chose qui a arrêté tout cela, une explosion qui m’a semblé énorme et qui m’a fait très mal à l’intérieur de moi, comme si je m’étais pris une balle ». C’est en fait une grenade de désencerclement qui vient d’exploser à côté de lui.

      D’abord amené en Garde A Vue (GAV), il est rapidement transféré aux urgences où il va être menotté, selon son récit, jusqu’à ce que les policiers soient contraints de lui ôter les bracelets afin qu’il puisse passer un scanner. Bilan, plusieurs jours d’hospitalisation, un hémo pneumo thorax, le poumon gauche décollé de la plèvre et soixante dix centilitres de sang et de l’air écoulé entre les deux, des brûlures au second degré sur les bras et dans le dos, un hématome à l’intérieur du larynx et des douleurs pendant plus d’un mois.

      Une vidéo de l’interpellation qui a causé ces lésions a été diffusée dès le premier juin 2018 sur le site Lundi Matin. On y voit aussi les policiers faire un usage abondant des gaz lacrymogènes. Au lendemain de l’opération, une version a circulé, selon laquelle deux policiers avaient aussi été blessés légèrement dans l’explosion de la grenade. Mais depuis, aucune précision n’a été donnée pour confirmer cette version.

      À ce stade, deux enquêtes ont été confiées à la sûreté départementale, l’une portant sur l’auteur des coups et l’autre visant Guilhèm pour d’éventuels faits de dégradations, selon une version de source policière relayée le 10 mai 2018 par la Dépêche du Midi et démentie par l’intéressé, l’étudiant aurait été interpellé par des forces de police après avoir détérioré une caméra dans le métro. Une troisième enquête a été confiée à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) et le parquet toulousain, joint par Mediapart, Samedi 7 Juillet 2018, a fait savoir qu’il attendait les conclusions de l’enquête de l’IGPN pour se prononcer sur le fond.

      Du côté de Guilhèm, ses avocates s’étonnent des nombreuses zones d’ombre du dossier, « au vu des rares éléments disponibles, nous n’étions pas dans un cadre qui, légalement, permettait l’usage d’une telle arme », note Sara Khoury qui s’interroge, « pourquoi le policier, porteur ou lanceur de la grenade, n’a-t-il pas été mis en examen ». La thèse d’une explosion accidentelle de la grenade, mise en avant par les autorités, est battue en brèche. « Une grenade qui serait tombée de la poche d’un policier et qui se serait dégoupillée toute seule, c’est un peu étrange », note Sara Khoury.

      Quand bien même il s’agirait d’un accident, « les forces de l’ordre sont censées maîtriser leurs armes », ajoute Guilhèm pour qui « dans les deux cas, accident ou pas, c’est aussi grave ».

      Pour ses avocates, l’affaire doit être replacée dans un cadre plus large. « Nous avons tous en tête la mort d’Adama Traoré, mort étouffé lors d’une interpellation violente », souligne Claire Dujardin, « en France, les opérations de maintien de l’ordre sont plus dangereuses que dans d’autres pays d’Europe ».

      « Mais l’état assume complètement le fait que, lors d’une intervention policière, il y ait des morts, des blessés et des personnes qui sont mutilées », déplore sa collègue, faisant référence au rapport de l’IGPN du 26 juin 2018 qui recense les blessés et tués en France lors d’interventions policières. Pour les deux femmes, « l’état doit désarmer la police ». « Nous ne parlons pas des opérations contre les terroristes. Nous parlons du quotidien », précise Claire Dujardin.

      Aujourd’hui, Guilhèm n’a plus de douleurs physiques liées à son interpellation. Mais le simple fait de croiser des voitures de police ou de voir clignoter des gyrophares, assure-t-il, lui est encore difficile. « J’ai été sidéré par ce qui s’est passé. Je mesure un mètre et soixante dix centimètres pour cinquante kilogrammes et je n’ai à aucun moment fait preuve de violence. Qu’est-ce qui explique l’usage d’une arme contre moi ». Par une sinistre concordance des temps, le comité Vérité et Justice du département de la Haute Garonne appelait Samedi 7 Juillet 2018 à 17 heures à un rassemblement après la mort d’un jeune, dans le quartier de Breil-Malville à Nantes, « en soutien aux victimes, à leurs proches et aux révoltes ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/070718/toulouse-l-etudiant-blesse-s-inquiete-des-zones-d-ombre-de-l-enquete

    • Protestation contre la loi ORE à Nanterre : deux étudiants condamnés, une relaxe

      Trois étudiants étaient poursuivis pour violences contre des policiers à la fac lors des protestations contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), en avril dernier.

      Ils viennent d’être condamnés mais promettent pourtant que « la mobilisation pour la relaxe ne fait que commencer ». Déclaré coupable de violence sur un policier lors de l’assemblée générale qui avait dégénéré à l’université de Nanterre, le 9 avril dernier, Victor Mendez n’accepte pas la décision du tribunal. Micro en main devant le palais de justice, l’étudiant de 22 ans fustige les juges, qui ont « voulu faire des exemples » en lui infligeant quatre mois de prison avec sursis pour avoir mordu un policier.

      Et en condamnant son camarade Roga, 29 ans, à six mois ferme sans lui imposer un séjour derrière les barreaux : la peine est aménageable. Lui n’est plus étudiant mais il était présent dans la salle du bâtiment E ce 9 avril, alors que débutait la contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE). Un groupe d’étudiants occupaient une salle du bâtiment, les CRS sont intervenus pour les déloger. Et la situation a dégénéré.
      Un rassemblement devant le tribunal

      Avec Victor et Roga, un troisième étudiant, Stanislas, a été jugé pour violence sur un policier lors du procès, qui a eu lieu le 19 septembre. Lui a été relaxé « au bénéfice du doute ». Avant que les trois prévenus n’entrent dans le palais de justice, ils étaient rassemblés devant les grilles avec environ 200 personnes venues témoigner de leur soutien. Une foule de laquelle émergent les drapeaux des syndicats Sud solidaires, Solidaires étudiants, SNEP Sup FSU, ceux du Parti ouvrier et du NPA. Et la banderole des postiers des Hauts-de-Seine en grève.

      Quelques minutes après le jugement, Roga a décidé d’en faire appel. Victor, lui, doit d’abord discuter de cette option avec son avocat. La « relaxe » encore espérée ne peut venir que de cet éventuel deuxième procès. En tout cas, dès jeudi, les étudiants prévoient une assemblée générale à l’université contre cette décision de justice.

      http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/etudiants-de-nanterre-deux-condamnations-une-relaxe-17-10-2018-7921008.ph

    • Procès Arago Épisode 2 : les multiples entorses policières sous silence

      Deuxième salve de procès pour les occupants du lycée Arago à Paris le 22 mai dernier contre Parcoursup. Parmi les 102 inculpés, 11 passaient devant le tribunal le 19 et 22 octobre. Malgré les vices de procédure, des conditions d’interpellation violant l’article 3 de la Convention Européenne des droits de l’homme, les procureurs ont requis des peines allant jusqu’à la prison avec sursis contre les militants anti-Parcoursup.

      22 mai 2018. La contestation anti-Parcoursup bat son plein et se joint à la manifestation de la Fonction Publique qui termine place de la Nation, à quelques centaines de mètres du lycée Arago. Une centaine de militants décident d’entrer dans le lycée pour l’occuper et tenir une Assemblée générale qui tourne court : les forces de l’ordre entrent dans le bâtiment et arrêtent l’ensemble des militants personnes présentes. Parmi eux, de nombreux étudiants, mais aussi des mineurs.

      Tous seront envoyés en garde-à-vue, pour 48 heures, dans les différents commissariats parisiens. Pour une partie d’entre eux, la soirée commence par une séquestration de 4 heures dans un bus de police : entassés, sans possibilité d’aller aux toilettes ni de boire. Aucune garde-à-vue signifiée avant ces 4 heures. Aucun moyen de contacter ses proches, y compris pour les mineurs. Dès le 22 mai s’exprime de la part de l’exécutif une volonté de frapper fort et criminaliser l’opposition étudiante et lycéenne au désastre annoncé du Plan Étudiant.

      Parmi les 300 arrestations, 102 seront inculpés. Parmi les chefs d’accusations portés à l’encontre des personnes arrêtées ce 22 mai : celui d’une « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » et d’une « intrusion dans un établissement scolaire ». Dès le mois de juin, les premiers procès commencent. Les premières comparutions immédiates n’ont rien donné. Rien dans les dossiers. Pour ces procès de juin, les procureurs jouent également la montre : faute d’éléments, les procès sont reportés à décembre 2018.

      Un procès politique

      Le 19 et 22 octobre, 11 personnes ont de nouveau été appelées à passer devant le tribunal de Paris. Pour les avocats des inculpés, l’objectif est de requalifier l’inculpation - « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », tout droit sorti de la législation anti-terroriste - en « infraction politique ». A deux reprises, vendredi et dimanche, les magistrats refuseront cette requête. C’est pourtant ce qui sous-tend toute l’affaire des inculpés d’Arago : punir les militants, couper les têtes du mouvement de la jeunesse, faire un exemple. Et dans la procédure judiciaire, tout est fait pour éviter que ces procès prennent l’ampleur médiatique qui devrait leur être accordée. D’abord, en étalant les procès sur une année : les procès de juin ont été reportés à décembre ; pour ceux d’octobre, 7 ont été renvoyés à septembre 2019, deux à une date ultérieure non déterminée, et pour deux, le verdict sera rendu en décembre. Puis en rendant des peines, aléatoires et arbitraires, allant de la relaxe à la prison avec sursis (requis contre deux inculpés du 22 octobre) en passant par des rappels à la loi ou des contrôles judiciaires. Plusieurs avocats de la défense ont écrit au juge pour tenter d’obtenir des éclaircissements sur la différence de traitement pour des faits similaires : la demande est restée jusqu’à maintenant sans réponse.

      « Un PV du commissariat du 4ème arrondissement avec un tampon du 18ème »

      Parmi les cas renvoyés, on retrouve ceux de deux inculpés dont les procès verbaux de garde-à-vue sont truffés d’erreur. Pour l’un, « le procès verbal a l’entête du commissariat du 4ème arrondissement alors que le tampon est celui du 18ème arrondissement. En attendant, on ne sait pas où elle a passé la garde-à-vue » raconte une mère d’inculpée, ayant assisté au procès. Sur un autre c’est la date qui n’est pas conforme : le procès verbal est daté du 23 mai alors que les garde-à-vue ont débuté le soir du 22. La défense a beau pointer les multiples entorses à la loi et les vices de procédures, le magistrat abonde dans le sens du procureur. Parmi ces entorses, la notification de garde-à-vue après 4 heures d’interpellation plutôt qu’une ou encore les 4 heures de séquestration dans un bus de la police qui violent l’article 3 de la Convention Européenne des droits de l’homme. Pour justifier les abus policiers, le procureur invoquera des « circonstances exceptionnelles », les atteintes des occupants d’Arago à la « sûreté de l’État », des arguments tout droit sortis de l’arsenal anti-terroriste pour justifier de la détention d’une centaine de militants, dont de nombreux mineurs.

      Une plainte de la proviseure d’Arago pour le « vol de 20 iPad Neuf et 2 usagés »

      Autre élément à charge qui vient s’ajouter pour un des interpellés, dont le procès du 15 juin a été renvoyé au 4 décembre prochain, une accusation de « recel de vol ». La proviseure du lycée Arago a porté plainte pour le vol de 20 iPad neufs et de deux usagés. Or, parmi tous les interpellés du 22 mai, tous ont subi une fouille au corps avant d’être embarqué en garde-à-vue dans les conditions que l’on sait. Ainsi, le mystère reste entier : comment ces iPads auraient-ils pu sortir du lycée ce jour là ?

      Pour les soutiens et les proches venus assistés au procès ce 19 et 22 octobre, outre les incohérences, il y a une « disproportion entre toutes les entorses contre la police et la très grande sévérité contre les inculpés ». Parmi les 11 inculpés passés à la barre, il a été requis une peine de deux mois de prison avec sursis, une peine de prison de deux mois avec sursis assorti d’une amende de 500 euros. Pour les autres le procès a été renvoyé à septembre 2019 ou à une date ultérieure non déterminée faute de PV conforme.

      En sortant du tribunal, les proches ont pu être accompagnés, à leur sortie du tribunal, par les services des renseignements généraux. Une manière de signer ces procès de la marque de l’État policier…


      http://www.revolutionpermanente.fr/Proces-Arago-Episode-2-les-multiples-entorses-policieres-sous-s

  • Caméras en manif : compile de liens utiles et de réflexions nécessaires

    De façon générale, ne commencez jamais à photographier des groupes / foule en manifestation offensive. Entrainez-vous sur des moments légers, festifs, en particulier pour le rapport au consentement, ou abstenez-vous. Vraiment.
    Lire ou relire :

    A propos des photos dans les manifestations :
    http://www.secoursrouge.org/A-propos-des-photos-dans-les-manifestations

    L’émeute dure une nuit, les photos durent toujours :
    https://mtlcounter-info.org/pour-rester-plus-en-securite

    Attention, chutes d’images :
    http://nextstep.samizdat.net/2016/04/chutes-d-images

    Images de luttes : quels usages ? :
    http://nextstep.samizdat.net/2016/05/images-de-luttes-quels-usages

    En défense du fracassage de caméras :
    https://nantes.indymedia.org/articles/34430 (choquant pour les professionnels mais a ouvert un vrai débat)

    Ne nous photographiez pas, rejoignez-nous ! :
    http://paris-luttes.info/ne-nous-photographiez-pas-5919

    Petit précis de la prise de vue en manifestation :
    https://came2016.wordpress.com/2017/02/16/petit-precis-de-la-prise-de-vue-en-manifestation + lien direct vers la version pdf : https://framadrop.org/r/DUglIDfnqZ#SsXpQ/z7RMEtq5QtvSdW0vSWnQj1suoNbLrjKrrgd7k=

    Dialogue imaginaire avec un-e défenseur-euse de l’image photographique d’individus - Contre-argumentaire à l’usage de celleux qui ne désirent plus travailler au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle :
    https://infokiosques.net/spip.php?article1419

    Photos et vidéos en manifest’action... :
    https://expansive.info/Photos-et-videos-en-manifest-action-2396

    (mises à jour à chaque gros mouvement social, hélas, puisque les problèmes se posent de plus en plus...)

    Outils

    SYSTÉMATIQUEMENT, donc : pensez à l’anonymisation. Soit en utilisant les outils intégrés à votre smartphone (mention mims aux collages d’animaux), soit en post production, ce qui implique de ne pas vous être fait chourer votre carte-mémoire. Attention cependant : cela ne sécurise que la mise en ligne une fois la prise de vue effectuée. Ce qui veut dire que si vous éprouvez le besoin de flouter, d’autres peuvent éprouver le besoin de retrouver la source, et même en l’ayant effacée, elle peut être récupérable... Envisager le retour à l’argentique peut être aussi une bonne idée.
    Les fringues aussi sont potentiellement des indices compromettants. Le noir et blanc permet déjà de ne pas donner de couleur. Pensez silhouette, symbole, abstraction plutôt que figure et icône, la construction ou destruction politique commence par soi. Vous êtes photographe ? Donc vous savez utiliser les problemes comme une chance d’essayer de faire autrement, vous connaissez la technique du contrejour, de la faible profondeur de champ, du zooming, du high-key ou low-key, tous ces « défauts » devenus styles quand on en fait des alliés (et qu’on empêche cette saleté d’intelligence artificielle de choisir à notre place !)
    La meilleure des protection demeure, au moindre doute, de ne pas prendre de photo et toujours privilégier la sécurité des personnes qui sont dans le viseur de la répression.

    #ObscuraCam : visages anonymisés avant la sauvegarde de l’image dans l’appareil :
    https://guardianproject.info/apps

    ObscuraCam est une application photo libre pour appareils Android, créée par le Guardian Project, qui peut reconnaître et cacher les visages. Elle vous permet de brouiller ou effacer les visages de ceux que vous photographiez dans le but de protéger leur identité.

    Autre piste : limiter les détails à la source en utilisant des outils « esthétisants », là aussi sans garder d’original compromettant.

    #Retroboy : indétrônable filtre Roy Lichtenstein, les filtres Nintendo, Amstrad CPC464, Commodore 64 moins efficaces, tous donnent un style très graphique aux images
    https://f-droid.org/fr/packages/se.embargo.retroboy

    #AsciiCam : Remplace des pixels avec du texteApache-2.0
    https://f-droid.org/fr/packages/com.dozingcatsoftware.asciicam
    pas de mise à jour depuis 2015, remplacé par :

    #VectorCamera : Une appli qui applique des effets en temps réel aux images de l’appareil photoGPL-3.0-only
    AsciiCam
    https://f-droid.org/fr/packages/com.dozingcatsoftware.vectorcamera

    Cependant, la présence d’une caméra demeure un très gros facteur de tensions et stress et il n’y a que vous qui êtes sûr-e de ne pas mettre les autres en danger : sans consentement clair, vous choisissez le risque de vous faire engueuler, malmener voir péter votre matos. Il faut l’assumer.

    last but not least : #UVP : FILMER LES FLICS.
    C’est très compliqué, ça demande du sang froid et, hélas, parfois, on n’a pas vraiment le choix. Ça vaut le coup de télécharger et d’apprendre à utiliser l’application UVP, en commençant par se créer un compte.
    toutes les explications sont là https://urgence-violences-policieres.fr/application-mobile-uvp

    • Je fais remonter cette compile, parce que c’est vraiment de pire en pire l’emploi des images lors des procès. Et que quoi qu’on pense de ces textes, il faut absolument réfléchir à la question de la pénalisation des mouvements sociaux et la part de responsabilité qu’on peut prendre là dedans.

    • Plusieurs ajouts dont le « Petit Précis » du Collectif AutoMedia Etudiant, basé en grande partie sur le texte de Secours Rouge avec une ise à jour concernant les vidéos en live, le nouveau fléau des manifestations :

      Depuis 2018, la mode des reportages en live s’est développée et s’est ouverte à n’importe quelle personne possédant un portable avec une connexion internet. On peut donc voir une foule de manifestant-e-s, brandir leurs téléphones portables, parfois à l’aide d’une perche, et filmer ce qui se passe, depuis l’intérieur de la manifestation. Tout comme les photos, la vidéo est dangereuse et a déjà permis d’inculper plus d’une personnes, grâce à ces lives : soit en confirmant la présence d’une personne, soit en filmant des actions.
      Les contre-arguments de la présence de la vidéosurveillance en ville ou des forces de l’ordre équipées de caméras ne marche pas. En effet, être au sein du cortège permet d’avoir un autre point de vue, interne à la manifestation, ce qui n’est pas le cas des caméras placées en hauteur.

      Donc plutôt que de vouloir faire le buzz, avoir plus de « followeur-se-s » ou juste permettre à des ami-e-s de suivre ce qui se passe, mieux vaut ranger son portable ou raconter ce qui se passe, avec des images ou des mots, ne mettant pas en danger les manifestant-e-s.

    • Explications du contexte photographique autour du procès de Grégoire Minday (et y’en a eut un paquet d’autres à #Nantes pour ne parler que de ce que je connais)
      https://lundi.am/Repression-contre-la-ZAD-Quand-la-police-joue-a-Ou-est-Charlie

      Deux jours plus tard, le 20 mars ce même OPJ « mentionne de nouveaux clichés » et « déclare que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement Grégoire Minday ». Le 28 mars, autorisation est donnée d’aller interpeler pour faire comparaître N°6. Cette personne entièrement masquée sur une photo floue, les policiers l’ont deviné, elle s’appelle Grégoire Minday.

      Quelles investigations ont été entreprises ? Quel rapport peut-être établi entre N°6 et Grégoire Minday ? Comment les policiers ont-ils pu mettre un nom, une adresse et une activité politique sur un visage absolument anonyme ? Tout cela est absent de la procédure. Comment le mis en cause peut-il se défendre d’une accusation dont il ne connait pas les fondements ? Il ne le peut pas.
      Comment le juge peut-il évaluer l’authenticité des éléments qui lui sont soumis afin d’en juger en toute indépendance ? Il ne le peut pas... mais s’en accommode.
      À défaut de chercher des réponses à son enquête à trou, le magistrat fera quelques efforts afin que les affirmations policières apparaissent vaguement tangibles. M. Stepanow, "expert en traitement d’images près la Cour d’Appel d’Aix en Provence" est nommé afin qu’il puisse donner son avis sur la culpabilité de M. Minday. Lombroso étant mort et Bertillon n’étant pas disponible, l’expert Stepanow va se pencher sur la comparaison anthropométrique de l’oreille de N°6 avec celle de Grégoire Minday.
      Nous apprendrons par la suite que la seule qualification scientifique de M. Stepanow est d’exercer le métier de photographe de mariages et de communions. Son "expertise" comme son professionnalisme n’auront cependant pas manqué de convaincre ces magistrats peu regardants.
      À des étudiants en sociologie qui l’interrogeaient sur ses missions en tant qu’expert, M. Stepanow se vanta avec fierté d’avoir "fait condamner 100% des dossier qu’on [lui] a confié". Professionnel et méticuleux.

      C’est à partir de cette expertise, et de cette expertise seulement que Grégoire Minday a été jugé coupable et condamné à 18 mois de prison.

    • Ce fil :
      https://twitter.com/Lau_Val_Meyer/status/1674280003670794242

      A cet effet quelques conseils pratiques :
      la meilleure façon d’anonymiser une vidéo c’est pendant qu’on filme ( éviter de filmer les visages, visez les pieds, les mains , évitez tous les marqueurs de location tels signes etc.).
      Moins il y a d’information 1/7
      Moins il est possible de croiser les informations ( avec d’autres caméras de surveillance dans la rue par exemple). Ne pas filmer les visages réduit drastiquement l’efficacité d’outils de reconnaissance faciale 2/7
      En ajout, il est utile d’utiliser une application comme ObscuraCam
      Qui non seulement permet de pixeliser etc. Mais aussi nettoie les meta données de vos images qui peuvent indiquer la location. 3/7
      Il s’agit aussi de rendre les images et vidéos qu’on poste- notamment lors de révoltes- difficile d’utilisation comme données pour entraîner des algorithmes. Plus on poste d’images et de vidéos qui révèlent des informations, plus on aide à perfectionner les algorithmes. 4/7
      Même poster des vidéos avec le moins d’information c’est toujours nourrir la base de données disponibles. Soyons créatif-ves ET intentionnel-le pour briser les schémas dans nos vidéos, plus on rajoute de l’absurde, de l’incohérence, + ça complique la catégorisation. 5/7
      La meilleure des protections reste la minimisation : moins on poste, moins on donne de matériel à analyser.
      Ici aussi soyons intentionel-le avec nos vidéos.
      Gardons en tête que Twitter, Fbk et google collaborent avec la police, l’armée et les gvts autoritaires. 6/7
      N.B. : la catégorisation des algorithmes n’est ni neutre, ni objective- les catégories mises en place servent à justifier et renforcent des schémas de pensée déjà existants ( e.g. le genre peut se lire sur le visage, les quartiers pauvres & racisés st + criminels). 7/7

  • Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Vivent, #Aragon, #Monique_Morelli
    https://www.youtube.com/watch?v=yR43VaSJ7BA

    Maintenant que la jeunesse

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=UPtt12KEEG4

    Chant des vauriens , Aragon
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=Q8LAjRHYb98

    Porteurs d’oiseaux et de poignards
    Jeunes gens couleur de l’orgueil
    Les pieds agiles comme l’œil
    Pour les pierres que vous jetez
    Feux qui semez le soir aux femmes
    Cyclones du bonheur d’autrui
    Voleurs de volaille et de fruits
    O votre rire dans les haies

    Sans or que pris sans droit que d’être
    Bagarreurs des quartiers éteints
    Qui sentez le sang du prochain
    Poulains d’enfer ô frénétiques
    Qu’importent les murs et les hommes
    Ce sont des verres renversés
    La plaisir est dans les fossés
    A quitte ou double ô loups de terre

    Violeur des lois et des femmes
    Libres de vivre à pas vingt ans
    Vous que l’on pend avant le temps
    Chenapans ô célibataires
    Blasphémez tant vos dents sont blanches
    Jetez votre âme à vos pieds nus
    Battez-vous premier qu’on vous tue
    Comme gibier au coin des rues

    Etouffez dans vos bras les ombres
    Criez Dieu mort et faux l’amour
    Brisez comme paille les jours
    Enfants nés pour la fin du monde

    Pauvre, je suis, Villon
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=oLWraG8lPRs

  • le surréalisme n’aime pas perdre la raison ; il aime ce que la raison nous fait perdre

    Ferdinand Alquié

    André Breton par Marguerite Bonnet
    http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/breton2.html

    Cet #homme de la #quête n’a jamais eu le goût des #voyages lointains. A l’errance de Breton, suffisent la #ville et les #rues ; homme du voyage #intérieur, il demeure avant tout un sédentaire et un #terrien : « la grande #aventure #mentale » est tout ce qu’il importe de courir.

    [Ses] premiers #textes, tout appliqués qu’ils soient au bien-dire, nous emmènent au-delà des influences, vers les constantes d’une nature qui cherche, d’emblée, dans la culture, ce qui s’accorde à ses directions instinctives.

    http://www.youtube.com/watch?v=1rwHcEo4JY4

    A l’écoute des #œuvres de son #temps pour reconnaître vers quoi tend sa propre sensibilité, il la découvre plus accordée, dans ses oscillations, à l’inéprouvé, à l’#inattendu, au #mouvant, qu’à la #permanence du connu, si parfaite qu’en soit la réalisation. Ce qui bouge, même s’il est difficile de saisir le sens du #mouvement, supplante pour lui ce qui demeure.

    Il s’oppose en #art à toute anecdote – « Ecrire n’est pas forcément raconter » – comme à la représentation de la vie réelle, même interprétée, la jugeant « à peine moins servile que l’imitation fidèle » ; il veut atteindre à une #réalité autre qui, #tangentielle à celle du #monde #objectif, appartient en propre à l’œuvre et impose de ne la juger que selon ses propres lois.
    (...) Fort de l’exemple de la peinture de #Braque et de #Picasso, c’est pour une existence pleinement autonome de l’œuvre qu’il combat, refusant de la rapporter avant tout à un réel préexistant. Mais il ne tombe pas non plus dans le #formalisme : « aucune #liberté formelle ne pourra jamais remplacer ce que est l’#âme même de la poésie ».
    (...) Ce qui vient, ce qui, furtivement, est déjà arrivé, c’est la certitude que l’#écriture #automatique délivre, irréfutable : il faut que le poème meure pour que la poésie vive.

    L’expérience de l’#automatisme, dès le premier moment, tend à supprimer ou du moins à affaiblir l’opposition entre ce qui est en nous et ce qui est hors de nous, l’arbitraire n’étant arbitraire que pour notre ignorance et ouvrant en réalité en direction du monde comme des êtres, une autre voie de #connaisssance et de #communication.

    Le caractère « sans précédent » des #Champs_magnétiques, selon l’expression d’#Aragon, leur est donné non seulement par la méthode d’édriture dont lils relèvent, mais aussi par la visée à laquelle pour Breton ils répondent. Dans la grande quête parfois hagarde où, depuis 1916, il se trouve engagé pour confondre l’aventure poétique t la vie, ils marquent un tournant, mais un tournant périlleux : "Les Champs magnétiques dit #André_Breton dans ses notes, « c’est le désir d’écrire un livre dangereux ».

    La poésie de toutes parts, déborde les poèmes ; elle déborde le #langage même ; elle se fait existence. En choisissant de s’abandonner à la parole en dérive, Breton trouve provisoirement un solution au #conflit angoissant de l’écriture et du silence ÷ il n’écrit plus, il est écrit. C’est pourquoi l’écriture automatique figure alors une délivrance.

    La notion de surréalisme (…) rassemble sous l’appellation d’automatisme psychique, à côté de l’écriture, tous les modes d’expresion découverts – et à découvrir – capables d’amener au jour sans médiation réflexive les pulsions de l’inconscient dont la réalité enfouie s’oppose aux « #réalités_sommaires » de la #conscience. Le second temps de la définition, annoncé comme l’acception #philosophie du terme, vise à fonder en raison le surréalisme en l’établissant « sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du #rêve, au jeu désintéressé de la #pensée ». C’est dire que l’homme n’est pas ce qu’il croit être et que la méthode de connaissance définie par l’#automatisme lui révèlera sa vraie nature, « les étendues illimitées où se manifestent ses désirs ».

    Rien dans le Manifeste ne postule une #transcendance ; il n’y a pas d’ambiguïté dans la revendication qui ferme la définition ; non content d’assigner pour tâche au surréalisme l’expression du « fonctionnement réel de la pensée », Breton lui attribue le pouvoir de changer l’existence, ici et maintenant.
    Réduire le Manifeste à une #déclaration de guerre à la raison est simplifier excessivement les #choses ; c’est à l’#avènement d’une nouvelle raison qu’il œuvre, celle qu’invoquait #Rimbaud, raison plus large, capable d’intégrer l’ensemble de la réalité humaine. #Alquié,[dans sa Philosophie du surréalisme] est tout à fait fondé à écrire : « le surréalisme n’aime pas perdre la raison ; il aime ce que la raison nous fait perdre ».

    #Littérature #Poésie #Peinture #Surréalisme #Psychisme #Psychanalyse #Dada #Tristan_Tzara #Livres #Vidéo